N° 30 10 septembre 2015 Champagne-Ardenne - Direction régionale de...

9
1 A RETENIR CETTE SEMAINE COLZA page 2 Levée à 5 feuilles Surveiller les limaces et les altises. Aucun puceron ou charançon du bourgeon terminal TOURNESOL page 6 Situation sanitaire saine mais des dégâts d’oiseaux sont signalés POMME DE TERRE page 6 Stade : Récolte bien avancée pour les pommes de terre de consommation et fin sénescence à défanage pour les pommes de terre de fécule Repousses observées sur tubercule Mildiou : Risque fort partout Alternaria : Présent sur toutes les parcelles en fin de cycle N° 30 – 10 septembre 2015 Champagne-Ardenne REMARQUE : Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées du 7 au 9 septembre 2015 (parcelles agriculteur), sur 43 parcelles de colza, 9 parcelles de tournesol et 5 parcelles de pomme de terre. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle.

Transcript of N° 30 10 septembre 2015 Champagne-Ardenne - Direction régionale de...

1

A RETENIR CETTE SEMAINE

COLZA page 2

Levée à 5 feuilles

Surveiller les limaces et les altises. Aucun puceron ou charançon du bourgeon terminal TOURNESOL page 6

Situation sanitaire saine mais des dégâts d’oiseaux sont signalés POMME DE TERRE page 6

Stade : Récolte bien avancée pour les pommes de terre de consommation et fin sénescence à défanage pour les pommes de terre de fécule

Repousses observées sur tubercule

Mildiou : Risque fort partout

Alternaria : Présent sur toutes les parcelles en fin de cycle

N° 30 – 10 septembre 2015

Champagne-Ardenne

REMARQUE : Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées du 7 au 9 septembre 2015 (parcelles agriculteur), sur 43 parcelles de colza, 9 parcelles de tournesol et 5 parcelles de pomme de terre. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle.

2

Le réseau est composé de 53 parcelles. 43 ont fait l’objet d’une observation cette semaine.

STADE Levée à 5 feuilles. Les cultures sont globalement au stade cotylédons. 1 parcelle de Haute-Marne, semée le 12 août, a déjà atteint le stade 5 feuilles. Hors réseau, quelques parcelles ont été rebattues par les pluies de début septembre et les levées peuvent être difficiles.

LIMACES Les dégâts sont limités pour l’instant à 8 des 36 parcelles notées. Le % de surface foliaire détruite atteint 40% dans la parcelle la plus touchée (12% en moyenne dans les parcelles touchées). Le temps frais de ces derniers jours a été favorable à l’activité des limaces. Les conditions plus sèches et l’élévation des températures devraient contenir leur activité mais la vigilance doit être maintenue. La quasi totalité des parcelles est encore exposée au risque. Les sols creux ou motteux, et contenant des résidus de récolte non dégradés, sont favorables à leur activité. Surveillez attentivement les semis tardifs. Comment observer si les limaces sont actives ?

Regarder directement si les limaces sont actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne fasse trop jour.

Pour évaluer au mieux le risque, il est préférable de positionner des pièges. Le piégeage consiste à disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc.) ou, mieux, un véritable piège à limaces.

Humidifiez-le en ne mettant pas d’appât.

De préférence, les disposer la veille au soir et les relever le lendemain matin. Changer leur position à chaque fois.

Seuil de nuisibilité : Sur le plan quantitatif, la simple présence d’une ou de quelques limaces sous un piège peut traduire un risque important. On estime que 1 à 2 limaces par m² de culture peuvent conduire à la destruction d’une levée de colza. Période de risque limaces : Depuis la levée jusqu’au stade 3-4 feuilles du colza.

ALTISES

De l’émergence des cotylédons au stade 3 feuilles, le colza est sensible aux dégâts directs des adultes de grosses et petites altises. Ces insectes provoquent des morsures circulaires de 1 à 2 mm de diamètre, perforantes ou non.

COLZA

3

Si les captures de petites altises restent discrètes en cuvette, les dégâts sur feuilles sont signalés dans 9 parcelles du réseau : de 1 à 40 % de plantes avec morsures (12% en moyenne). Les préparations de sol en cours dans les anciennes parcelles de colza sont favorables aux déplacements des petites altises vers les colzas levés. Les grosses altises sont piégées dans 7 parcelles du réseau. La parcelle la plus touchée présente 40% de plantes avec morsures. Contrairement à la plupart des insectes, l’altise d’hiver n’est pas attirée par la couleur jaune. La cuvette doit donc être enterrée dans le sol pour capturer l’insecte à l’occasion de ses sauts (piège d’interception). Positionner le piège immédiatement après le semis.

Seuil de nuisibilité : Lorsque 80% des plantes portent des morsures.

Les dégâts d’altises peuvent s’accumuler rapidement. Il est donc nécessaire de maintenir une surveillance assidue tout au long de la période de risque, de la levée à 3 feuilles, et de réagir si nécessaire sans attendre. Les premiers cas de résistances d'altises d’hiver à certains produits ont été décelés en France la campagne dernière. Pour une gestion durable du ravageur, la prise en compte de la période de risque et du seuil de nuisibilité, à l'échelle de la parcelle, est capitale avant toute décision. Dans une note récente parue sur son site internet, Terres Inovia fait un état des lieux des résistances et insiste, dans ce contexte, sur les recommandations agronomiques et stratégiques pour lutter contre le ravageur.

Note téléchargeable sur : http://www.terresinovia.fr

TENTHREDE DE LA RAVE

Des adultes de la tenthrède de la rave (hyménoptère au corps jaune orangé, à tête noire et aux ailes membraneuses) sont signalés dans 4 pièges relevés cette semaine. Les captures restent faibles (<4). La capture des adultes dans les pièges sur végétation n’est pas un indicateur pertinent vis-à-vis du risque mais un indicateur d’alerte. Seules les larves sont responsables des dégâts en dévorant les feuilles des crucifères et en dédaignant les nervures. En cas de population larvaire importante, la période de risque est comprise entre la levée et le stade 6 feuilles mais généralement plutôt entre 3 et 6 feuilles. Seuil de nuisibilité : Présence de larves avec des dégâts sur feuilles supérieures au ¼ de la surface végétative.

4

MISE EN PLACE DES CUVETTES Positionnez dès que possible vos 2 pièges (enterrés et sur végétation). Quelques conseils pratiques :

Remplir la cuvette avec 1 litre d’eau et quelques gouttes de mouillant (liquide vaisselle).

Relever la cuvette toutes les semaines, filtrer les insectes, remplacer l’eau régulièrement, repositionner la cuvette en fonction de la hauteur de végétation.

Laisser sécher les insectes sur un papier peut faciliter leur reconnaissance.

Éviter les piétinements qui modifient le contexte de végétation autour de la cuvette.

Nettoyer la cuvette jaune pour qu’elle reste attractive.

Prévoir un bidon qui reste dans la parcelle pour faire le niveau de la cuvette

Piège enterré : Altise d’hiver

bord supérieur à 1 à 2 cm au-dessus du sol. Piège sur végétation : Tous les autres insectes

5

9 parcelles de tournesol ont fait l’objet d’au moins une observation pour le bilan maladies à la récolte. Après un été chaud et sec, la situation sanitaire est saine mais des dégâts d’oiseaux sont signalés dans 5 parcelles du réseau. Absence de Sclérotinia. Phoma assez discret : Signalé dans 2 parcelles sur capitule et tige. Phomopsis très discret. Absence de mildiou. Le verticilium est signalé dans 2 parcelles mais doit être confirmé en laboratoire. En effet, les conditions de sécheresse et de canicule durant l’été, ont soumis les plantes à rude épreuve et des désordres physiologiques de type carence alimentaire peuvent y ressembler.

TOURNESOL

Phoma sur tige et capitule

Photo : Terres Inovia

6

STADE Les arrachages pour les pommes de terre de consommation sont bien avancés. Les parcelles de fécule sont en fin de cycle, voire déjà en défanage pour certaines. On constate des phénomènes de repousses dans certaines parcelles, conséquence de températures élevées enregistrées sur juin-juillet et août ainsi que du déficit hydrique induisant une alternance de phase de croissance et de phase de non croissance au cours du cycle végétatif (variétés sensibles : Amyla, Oleva, …).

POMME DE TERRE

Photos : SYRAL Haussimont

7

ESTIMATION DU RISQUE MILDIOU

Situation épidémiologique au 10 septembre 2015 à 9h00 :

Situation : Le potentiel de sporulation est à ce jour fort partout, hormis dans 1 parcelle au nord-ouest de Troyes. Il est important de gérer la pression mildiou jusqu’au défanage complet de la végétation afin d’éviter toute contamination des tubercules. En effet, la sensibilité sur feuillage n’est pas corrélée avec la sensibilité sur tubercules.

Analyse de risque : Le risque est fort, la vigilance doit être maintenue pour préserver la qualité des tubercules.

Potentiel de sporulation :

nul pas de réserve maladie donc risque « nul »

0 < faible < 2 une réserve maladie est présente, mais celle-ci est trop faible pour créer un risque réel

2 ≤ moyen < 3 risque avéré pour les variétés sensibles

3 ≤ fort < 4 risque avéré pour les variétés sensibles et intermédiaires

Très fort ≥ 4 risque avéré dans tous les cas de figure

8

AUTRES MALADIES ET OBSERVATIONS SUR FEUILLES

ALTERNARIOSE

L’alternaria est une maladie de faiblesse qui s’installe d’abord sur les feuilles les plus âgées (sénescence) et blessées (grêle, blessure mécanique). On retrouve également ce pathogène lorsque la culture est stressée, notamment un stress hydrique fortement présent cette année. Symptômes : Taches brunes à noires avec présence d’anneaux concentriques.

Situation : 100% des 3 parcelles notées sont touchées par l’alternariose avec des degrés d’attaque allant de quelques feuilles à la présence de foyers dans la parcelle. La présence de cette maladie n’est pas anormale dans les parcelles en fin de cycle.

DARTROSE SUR TUBERCULES Début des notations sur les tubercules. Situation : Sur les premières notations enregistrées (réalisées sur 2 parcelles), on note la présence de dartrose inférieure à 10% de tubercules touchés.

RHIZOCTONE SCLEROTES SUR TUBERCULES Situation : Sur les mêmes parcelles observées, on note une faible présence sur 1 des 2 parcelles seulement.

Photo : Fredonca

9

EDITÉ SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA CHAMBRE D’AGRICULTURE DE CHAMPAGNE-ARDENNE SUR LA BASE DES OBSERVATIONS RÉALISÉES PAR LES PARTENAIRES DU RÉSEAU GRANDES CULTURES :

Arvalis - Institut du végétal - Chambre d’agriculture des Ardennes - Chambre d’agriculture de l’Aube - Chambre d’agriculture de la Marne - Chambre d’agriculture de Haute-Marne - ATPPDA - CETA de l’Aube - CETA de la Marne – Terres Inovia - Acolyance - CRISTAL UNION - DIGIT’AGRI - EMC2 - EfiGrain Sézanne - EURL Verzeaux – SYRAL Haussimont - FREDONCA - Groupe COMPAS - ITB - SCA de Juniville - ETS RITARD - SCA la Champagne-Coligny - SCA d’Esternay - SCARA - SEPAC - SOUFFLET AGRICULTURE - VIVESCIA. Rédaction : Terres Inovia, Arvalis - Institut du Végétal, ITB et la FREDONCA avec relecture de la Chambre d’agriculture des Ardennes (représentant les organismes de développement), de la SCA d’Esternay et de l’ATPPDA (représentant les organismes stockeurs) et du SRAL. Crédits photos : Terres Inovia, Arvalis - Institut du Végétal, FREDONCA, ITB, SRAL Champagne-Ardenne, Partenaires Coordination et renseignements : Karim BENREDJEM, Chambre d’agriculture de Champagne-Ardenne. Tél. : 03 26 65 18 52. Courriel : [email protected]

Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande par

courriel à [email protected]

Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO 2018.

Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de

la Chambre d’agriculture de Champagne-Ardenne :

http://www.champagrica.fr/agriculture-durable/bulletins-de-sante-du-vegetal.html

et de la DRAAF : http://www.draaf.champagne-ardenne.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-

Sante-du-Vegetal-BSV

Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : http://www.infloweb.fr