N° 135

16
Journal satirique marocain paraissant le vendredi Troisième année N°135- vendredi 4 décembre 2009 - 8 DH Directeur de la publication Abdellah Chankou LA FIN D’UNE GIGANTESQUE IMPOSTURE Dubaï tombe de très haut LES CONSÉQUENCES SONT FÂCHEUSES POUR LE MAROC QUI S'EST VU MIROITER DES INVESTISSEMENTS VIRTUELS DE QUELQUE 5 MILLIARDS DE DOLLARS. LA CRISE PAS POUR TOUT LE MONDE Le ministre du Commerce et de l'Industrie lance le programme Imtiaz et Moussanada pour les PME P7 P6 P11 L’ENTRETIEN -à PEINE- FICTIF DE LA SEMAINE Affaire Haidar : Le Maroc s’est-il fait piéger ? SAHARA Le plaidoyer de Abdellatif Jouahri CONFUS DE CANARD P3 La maison fait (toujours) crédit SURENDETTEMENT DES MéNAGES P10 P11 P11 CHAMI RÉINVENTE L'ÉCHEC DE LA MISE À NIVEAU LE CRI DE DÉTRESSE DES ARMATEURS Le secteur maritime national touche le fond Himmiche : ''Mon bilan devient séronégatif '' Le maire de Salé dans le collimateur P2 CôTE BASSE-COUR Mohammed bin Rashid al-Maktoum patron de Dubaï. Ahmed Réda Chami Noureddine Lazrak

description

Le Canard Libere N° 135

Transcript of N° 135

Page 1: N° 135

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

Troisième année N°135- vendredi 4 décembre 2009 - 8 dh directeur de la publication Abdellah Chankou

La fin d’une gigantesque imposture

Dubaï tombe de très haut

Les conséquences sont fâcheuses pour Le maroc qui s'est vu miroiter des investissements virtueLs de queLque 5 miLLiards de doLLars.

La crise pas pour tout Le monde

Le ministre du Commerce et de l'Industrie lance le programme Imtiaz et Moussanada pour les PME

p7

p6

p11

L’EntrEtIEn -à PEInE- fICtIf DE La sEMaInE

Affaire Haidar : Le Maroc s’est-il

fait piéger ?

sAHArA

Le plaidoyer de Abdellatif Jouahri

Confus de CAnArd

p3

La maison fait (toujours) crédit

surendetteMent des MénAges

p10

p11

p11

chami réinvente L'échec de La mise à

niveau

Le cri de détresse des

armateurs

Le secteur maritime national touche le fond

Himmiche :

''Mon bilan devient séronégatif ''

Le maire de salé dans le collimateur

p2

CôtE BassE-Cour

Mohammed bin Rashid al-Maktoum patron de Dubaï.

Ahmed Réda Chami

Noureddine Lazrak

Page 2: N° 135

2 - «Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

Le maroc premier cLient de La chine

Une nouvelle restructuration du corps des Forces auxiliai-res vient d’être décidée. L’inspection générale de ce corps

paramilitaire de plus de 40.000 hommes dispatchés sur les vil-les, les campagnes et les postes frontières redevient bicéphale après trois années d’une gestion monocéphale assurée par le général de division hamidou Laânigri depuis 2006. désor-mais, ce dernier s’occupera uniquement de la zone Sud alors que son ex-collaborateur, le général de brigade haddou hajjar, pendra les rennes de l’Inspection générale du Nord. Laânigri, qui semble avoir fait les frais d’une dispute entre agents à Fès, a déjà fait ses cartons en quittant son bureau de Rabat.destination Agadir, nouveau siège de l’inspection générale Sud. Ici, il aura le plaisir de fréquenter assidûment son homo-logue le puissant Abdelaziz Bennani.

Le maire de salé dans le collimateur

Ça commence plutôt mal pour le maire de Salé. Quel-ques mois à peine après son investiture, voilà que

Nourredine Lazrak devra s’expliquer devant une commis-sion de l’intérieur. Ce qu’on lui reproche ? Un tas d’irré-gularités constatées dans sa gestion d’élu local qui font que son dossier est particulièrement lourd. Les charges qui pèsent sur lui remontent à l’époque où il présidait aux des-tinées de la commune de Mrissa à Salé vont du délit de fa-voritisme au trafic d’influence dans le cadre de nombreux marchés sujets à caution. Ces dépassements ont été révélés par une série de missions d’inspections du ministère de l’In-térieur. À l’issue de ces enquêtes administratives, Chakib Benmoussa lui a adressé un blâme trois semaines avant les dernières élections communales de juin 2009. L’intéressé était également premier adjoint de l’ex-maire le MP driss Sentissi et à ce titre il aurait signé des autorisations à l’insu de ce dernier avec la complicité d’un autre vice-président le PJd Jamaâ Al Mouatassim. Selon une source proche du dossier, M. Lazrak, médecin de profession, a effectué pas moins de 33 voyages à l’étranger notamment à New York. Noureddine Lazrak, que ses détracteurs disent immensé-ment riche, devrait s’expliquer sur ces griefs liés à sa ges-tion d’élu communal devant une commission de discipline du département de tutelle avant que son cas ne soit soumis à la justice. Le maire RNI, qui serait également en difficulté auprès de son parti, a pu battre le sortant driss Sentissi en s’offrant les voix de 3 élus du parti de celui-ci. Parions que le docteur Lazrak, qui prête visiblement le flanc, sera bien soigné bien comme il faut par ses adversaires politiques.

Les ministres sont fatiguésLes ministres du cabinet le Fassi commencent à

avoir des soucis de santé les uns après les autres. Après la maladie du titulaire du portefeuille de l’Em-ploi et de la Formation professionnelle qui a néces-sité son hospitalisation, c’est atour de son collègue de l’Économie et des Finances Saleheddine Mezouar de montrer des signes de fatigue. du coup, L’argentier du Royaume a été admis à l’hôpital Cheikh Zaïd à Rabat, ce qui l’a empêché d’assister à une réunion, prévue mardi 2 décembre, à la deuxième Chambre consacrée à la discussion du projet de Loi de finances. Les services des deux ministres nient avoir chopé cette saloperie de la grippe A. S’ils ne sont pas atteints par cette maladie c’est qu’ils souffrent de stress professionnel. Abbas El Fassi, qui semble avoir des ressources cachées, est-il en train d’user ses hommes ?

Le patron de Palmeraie développement, Abdelali Berrada sunni, est prêt à tout pour vendre son projet “les

Jardins de l’Océan “, situé à dar Bouazza. L’idée qui tue qu’il a trouvé c’est d’inviter deux héroïnes de la série américaine “ desperate housewives“ ( ménagères désespérées), Marcia Cross et Felicity hauffman dont il a acheté les droits de l’ima-ge, pour les journées portes ouvertes organisées par le groupe pour espérer vendre ses villas à plus de 10 millions de dh. Vendre du béton au Maroc en s’attachant les services d’ac-trices outre-atlantique qui coûtent bon bon, c’est le nouveau programme du patronat du béton. Ça promet….

Laanigri perd le nord

Berrada s’offre des ménagères désespérées

aminatou haidar en grève de La faim

Adil douiri défend sa chapelle A dil douiri est un homme extra-

ordinaire. Mettant sa casquette de président de l’alliance des écono-mistes istiqlalliens, l’ex-ministre du Tourisme a porté des critiques ciblées sur le dispositif fiscal de la Loi de fi-nances 2010 lors d’un récent point de presse tenu à Casablanca. M. douiri a ainsi exprimé son opposition no-tamment sur le taux de 3% jugé élevé relatif au droit d’enregistrement des transactions sur action d’entreprises non cotées en bourse. Autre grief, la nouvelle mesure consistant à porter de 15 à 20% l’impôt sur la plus-va-

lue de cession. Argument avancé par l’éminence istiqlalienne : encourager les pionniers parmi les entrepreneurs marocains qui “n’ont pas souvent de relève à céder leurs entreprises à des repreneurs compétents pour les péren-niser“. Qui sont ces compétents ? des bienfaiteurs comme Si Adil douiri qui a fondé, après avoir quitté le gou-vernement, un fond d’investissement du nom de Mutandis dont la vocation est d’acquérir justement des entrepri-ses en difficulté. Bravo Adil, voilà un économiste désintéressé dont le Ma-roc a besoin pour avancer…

La complainte des professeurs de musique

Les professeurs de mu-sique, officiant dans les

conservatoires des grandes villes du pays, se trouvent dans une situation déplora-ble. Motif : le retard de paie-ment de leurs salaires, déjà dérisoires, qui a atteint dans certains cas plus de six mois. Ces fonctionnaires paupéri-sés au fil du temps ont récla-mé récemment leur dû en or-ganisant un sit in aux abords de la délégation régionale de la Culture à Casablanca. Mais visiblement leur com-plainte n’a pas été entendue. Certainement parce que les responsables de leur calvaire veulent entendre une autre musique qui soit plus douce à l’oreille.

Le plan de senoussi déjoué

Badr Eddine Senoussi croyait s’être tiré d’affai-

re en obtenant une procédure de redressement judiciaire suite aux difficultés financiè-res de son groupe de textile, Atlantic, après le retrait de son associé l’Italien Legler. Une procédure qui lui per-mettrait d’échapper au rem-boursement des banques dont le chef de file n’est autre que la BMCE qui a consenti un prêt de 7,5 milliards de dh. Le scénario de M. Senoussi tombe à l’eau puisque le gou-vernement, sous la pression des créanciers, a pris la déci-sion de restructurer l’affaire en sollicitant notamment une augmentation de la participa-tion du fonds koweïtien Ajial qui détient déjà 20% du capi-tal de l’entreprise.

Page 3: N° 135

bdellatif Jouahri parle com-me un Premier ministre que le Maroc n’a pas pour le mo-ment. En expert avisé, wali

Bank Al Maghrib pointe les insuffi-sances chroniques de l’économie ma-rocaine ( faiblesse de la compétitivité des entreprises, déficit de la balance commerciale) et met l’accent sur les réformes urgentes à entreprendre no-tamment en matière du système édu-catif dont la crise hypothèque l’avenir du pays. Animant une conférence sur l’après-cri-se à Casablanca, le professeur Jouahri a également critiqué les syndicats qui revendiquent la valorisation du SMIG, jugeant cette demande irresponsable dans un contexte de crise où le Maroc doit en revanche tout entreprendre pour augmenter sa productivité et préser-ver les emplois. Mais d’un autre côté, le pouvoir d’achat du grand nombre s’érode de jour en jour sous le coup de la vie chère. Or, force est de constater que le statut de moins-disant social (faiblesse du coût de la main d’œuvre) choisi par le Royaume ne s’est pas tra-

duit par une hausse conséquente des investissements dans les secteurs pro-ductifs créateurs d’emplois et généra-teurs de richesse malgré les accords de libre-échange signés avec une foule de pays…Par contre, on assiste chaque jour à la vitalité insolente du phénomène de sous-traitance de la production natio-nale par des importations de plus en plus massives des biens des autres. Ce qui a eu comme effet de creuser plus que de raison le déficit de la balance des paiements aggravé par la baisse des transferts des MRE, de la réduction des recettes touristiques et la chute du prix des phosphates. Est-ce ce modèle éco-nomique obsolète qui va sauver encore le Maroc ?En fait, tout n’est pas noir pour tout le monde. heureusement que nous avons des grandes banques qui se livrent une concurrence féroce sur le thème porteur de “qui va faire le plus de résultat net“. Attijari, la BCP ou BMCE Bank ? Sur ce registre au moins, la compétitivité marocaine n’est pas en panne.

Le plaidoyer de Jouahri

uelques jours après la décision de la direction de l’UC concernant la nécessité d’avancer d’un an le 5ème congrès pour régler les

problèmes organisationnels dont souffre le parti, les caciques de l’UC se sont retrouvés pour s’entendre sur la mise à mort politique du chef Mohamed Abied. désir de jouer là où ça se passe désormais, à savoir le PAM de Fouad Ali El himma ? Une chose est sûre : la plupart des membres sont unanimes à revendiquer la nécessité de restaurer la crédibilité du parti et de s’ouvrir davantage sur la classe politique et la société civile tout en explorant toutes les pos-sibilités de coordination avec ses partenaires dans le cadre d’un agenda politique spécifique qui prend en charge « le projet de modernisation de la communauté qui nous unit avec nos alliés et dont le plus important est le parti de l’authenticité et de la modernité » ( sic). Ce mouvement de réformateurs est mené par Mohamed Alaoui M’hamdi, ex-ministre du Tourisme et membre du bureau politique connu pour ne pas avoir la langue dans la poche. Aux yeux de ses compagnons, M. Abied a brillé par son absence depuis qu’il a pris les rênes du parti il y a plusieurs années aggravée par une crise de leadership. Il est vrai que l’opposition, où l’UC vivote depuis longtemps, a fini par le terrasser. Le retour au pouvoir passe certainement par le tracteur.

A

Q

a.C

LA fièvre du PAM touCHe

L’uC

Page 4: N° 135

a potion est amère. J’ai la sinis-tre impression que mon pays est dans une phase descendante, au creux de la vague, pour ne pas

dire dans un sale état. On accumule les mauvaises nouvelles, les sujets d’amer-tume impuissante, les déconvenues, les dé-ceptions et disons le fâcheux sentiment de ne pas avoir le droit de garder la tête haute et de regarder n’importe qui les yeux dans les yeux. Moi, ça m’anéantit.Je ne veux pas vous empoisonner la jour-née, je ne veux pas vous foutre la sinis-trose, je pourrais même fermer ma gueule, mais la réalité trace droit sur nous comme un bulldozer, et ça m’étonnerait qu’il y ait beaucoup de rescapés. devant nous, il n’y a plus que le grand méchant flip. Un « humoriste» marocain qui traîne ses guêtres dans les bars de Rabat pour boire à l’œil a eu affaire à un mauvais coucheur qui lui a dit : « Va faire rire ta mère, tu vois, toi, une seule raison de rire encore dans ce pays ? On a fini de rire depuis « l’année de l’éléphant », casse toi ! »Je ne sais pas dans quel état était le Maroc avant « l’année de l’éléphant », mais je n’aurais aucune crainte d’y retourner si on pouvait remonter le temps au lieu de mar-ner là, à l’année du dinosaure. Le Maroc est connu pour être un riche gi-sement de fossiles dinosauriens. Ça, vous le savez, je ne vais pas vous bassiner avec ça comme si les fossiles étaient le résultat d’une prouesse technique ou scientifique nationale. Qu’on arrête de nous en parler comme les agents de voyage parlent du so-leil et de la mer dans les dépliants comme si c’était à eux qu’on devait l’accrochage du soleil au-dessus du Maroc et du rem-plissage de la mer. Bon, alors, on retrourne aux dinosaures. Un, quand on découvre un squelette de dinosaure, on le déterre pour l’exposer à Rabat au détriment de la région où il a été découvert. deux, pire, il est ex-porté et mis en vente aux enchères à Paris. Pourquoi, dites moi POURQUOI, nom d’un tyrannosaure ???Pire, ce n’est pas un squelette entier qui a été mis en vente aux enchères mardi dernier à la salle drouot-Montaigne à Paris mais un squelette reconstitué à partir d’ossements de plusieurs dinosaures et présentés comme «original à 50% environ, mais obtenu avec

les ossements d’individus différents ». Un puzzle, comme a titré la presse française qui nous dit que les parties originelles ont été assemblées à partir des restes osseux et des fragments recueillis sur plusieurs loca-lités de la région de Kem-Kem, au sud du Maroc, sur une période d’environ 25 ans. Un faux qu’on a mis un quart de siècle à bricoler avec des os collectés un peu par-tout, en somme.« Il s’agit d’un spécimen composite », pou-vait-on lire sur le catalogue. Composite ? C’est-à-dire une joutiya recollée avec des bouts de ficelle et de la salive.Résultat, cette ménagerie amputée et re-montée par un savant en état d’ébriété avancée n’a pas trouvé preneur.Mais pourquoi ce meccano préhistorique s’est-il retrouvé en France ? On est un mou-lin d’où l’on peut exfiltrer notre patrimoine préhistorique comme un puzzle incertain qu’on rapiécera pour en faire un monstre à l’identité éclatée ? Est-ce que c’est à cause d’un demi dingue qui sévit au ministère des exportations et qui tente compulsivement d’exporter tout et n’importe quoi, mais d’exporter à tout prix ?Selon les organisateurs, ce spécimen de-vait être mis en vente à partir de 80.000 à 100.000 euros.Il n’a pas trouvé preneur parce que personne n’est assez con pour payer une telle somme un capharnaüm transformé en pièce unique par le miracle du chewing gum et du fil de fer.Selon le commissaire-priseur Bertrand Cor-nette de Saint Cyr (putain y a des nobles qui s’intéressent à nous, ça devrait aussi figurer sur les dépliants touristiques, genre : « Visi-tez le pays de la mer, du soleil et des cime-tières vendus par des mecs à particule»)…. Selon Bertrand, donc : « Les grosses pièces ne se sont pas vendues… L’assistance était surtout composée de petits collectionneurs». Aaaaaaah, okaaaaaaay, y a des gagne petit venus avec la ferme intention d’acheter des bouts de Maroc pour 3 balles !? On suivra l’affaire pour vous. On va finir par arriver à leur refiler ce putain de gise-ment debout, je vous le dis. Non mais, il s’agit de notre honneur quand même hein. Une marchandise marocaine dédaignée par les grands collecteurs, non mais ils se pren-nent pour qui ces avares ?

enchères : Maroc en pièces détachées

L’Oie de la Jungle

nezha skaLLi obtient Le prix minerva 2009

housewives arrivent, sortez vos chéquiers !

e n’écris pas souvent pour vous dire ce qui va. d’ailleurs, il y a rarement des trucs qui vont. Et les trucs qui vont, c’est souvent

de la roupie de sansonnet. du type : Le Maroc est le premier partenaire commer-cial africain de la France, ce qui vaut autant que de dire : « Aujourd’hui est le jour le plus ensoleillé de la première semaine de décembre ». Les sophismes et les aphoris-mes qui pataugent dans la glèbe, très peu pour moi. J’attends de lire dans le journal «Le Maroc, première économie de la ré-gion Europe-Afrique, le Maroc, première destination touristique africaine »…. Mais là, j’ai envie de rire. Pas un rire de joie, mais un rire douloureux qui grince dans mon ventre : tout à l’heure à la télé, ils par-laient d’un parc national canadien qui ac-cueille 5 millions de touristes par an, alors vous voyez qu’on est loin du compte.À ce moment, je survole un journal de Ra-bat et je lis : « Des signes encourageants ». Je saute dessus plus vite qu’une puce voyeuse dans votre slip. J’ai envie de lire un truc qui me délabre pas le moral déjà assez mal en point. Alors je cherche les signes encourageants sur l’économie ma-rocaine. Ça commence à déraper dès le sous-titre : « Des indicateurs de reprise perceptibles à travers les données de la CNSS »… Je pavoise déjà moins, l’actu de la CNSS n’étant pas celle qui me pro-cure des frissons de plaisir. Mais comme il s’agit de la reprise de l’économie maro-caine, je n’écoute que mon patriotisme et je me prépare à quitter mon air sombre et mon humeur massacrante. Lisons ensem-ble.Les indices attestant de la sortie de réces-sion semblent se confirmer au troisième trimestre 2009, selon la direction du Trésor et des Finances Extérieurs rele-vant du ministère de l’Economie et des Finances dans son dernier rapport « Point de conjoncture ». Waow ! Y a du frémisse-ment positif dans le gel mortel qui nous a frappés… Mais, je cherche le mot Maroc, y a pas. Comment est-ce possible, le journa-liste revient de Ketama ou d’une visite des caves de Meknès ? Il poursuit: le PIB des

Etats-Unis aurait augmenté de 3,5% après quatre trimestres consécutifs de recul…. « En revanche », et là, je me dis qu’il va en venir à la situation de notre pays, mais il écrit textuellement : « la reprise s’annonce plus lente dans la zone euro …. Ouais, et le Maroc, alors ? Je poursuis stoïquement, espérant encore qu’une bonne nouvelle va arriver au quinzième paragraphe… Rien, le mec lâche pas l’affaire, il continue, im-perturbable : «De même, la confiance dans les marchés financiers a été consolidée comme en atteste le sensible redressement … de 37% pour le Nasdaq et de 18% pour le CAC 40». Il se fout du monde ? Il veut que j’attrape une crise de nerf ? Que je sois saisi d’une colère meurtrière ? Il écrit de Ketama ou des celliers de Meknès? On ne sait, mais le mec s’acharne : « De son côté, la prime de risque EMBI sur la dette des pays émergents a connu un fort reflux…».Et qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Tu sais pas que tout ce qui arrive aux économies étrangères je m’en tape ? Parle moi du Maroc, bordel, comme le laissait espérer ton titre ! C’est quoi le risque EMBI ? Em-bivalence ? Amphiembie ? Soyons charitables, soyons patients. Il va quand même finir par parler de nous ! Ben tu peux te brosser, il continue de branler le vocabulaire : « Toutefois, le niveau élevé du chômage aux USA et 9,7% dans la zone euro….». Je vais m’évanouir, je frise l’apoplexie, je me dis qu’il se sont gourés au montage, que le titre ne correspond pas à l’article, que quelque chose va me sau-ver, que je vais me réveiller de ce cauche-mar. Que dalle!Puis, 3 millénaires plus tard, cette phrase : Au niveau des principaux partenaires du Maroc, la contraction serait plus marquée en Italie et en Allemagne en comparai-son avec des pays comme l’Espagne et la France. Puis en fin d’article :le rythme de la baisse des exportations hors OCP s’est nettement ralenti.... de même, les baisses des recettes touristiques et des transferts des MRE... Les signes de reprise sont également perceptibles à tra-vers les données de la CNSS.

noyer le Maroc, le poisson et le lecteur

L

J

4 - «Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

Page 5: N° 135
Page 6: N° 135

w

6 -«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

Chami réinvente l'échec de la mise à niveau

Le ministre du Commerce et de l'Industrie lance le programme Imtiaz et Moussanada pour les PME

ahmed Zoubaïr

e ministre du commerce, de l’Industrie et des Nou-velles technologies, Ah-

med Réda Chami, fait mine d’avoir découvert la roue en 2009. À savoir que les petites et moyennes en-treprises (PME), qui représentent pourtant plus de 90% du tissu éco-nomique national, sont sous- finan-cées faute d’accès au crédit. d’où le programme Imtiaz et Moussanada concoctés par ses serivices. Le pre-mier vise à leur permettre d’accéder au financement bancaire à hauteur de 60%, une prime de l’investis-sement de 20% accordée par l’État contre une mobilisation de 20% en fonds propres par le candidat, tandis que le deuxième prévoit un batterie de mesures destinée à améliorer la compétitivité des entreprises jugées à fort potentiel de développement qui seront sélectionnées sur la base d’un cahier des charges. Ce programme a donné lieu, mardi 1er décembre, à une belle cérémonie de signature à la primature entre les présidents de trois banques (BMCE Bank, Attijari Wafabank et Banque populaire). Tout le monde il est beau, tout il est gentil. Voilà le travail. Promis-juré, avec un tel dispositif, les PME ne seront plus sous-capi-talisées, elles auront la capacité de conquérir des marchés étrangers et freiner le rouleau compresseur des mastodontes chinois.

Ce qui est normal sous d’autres cieux, l’accès des entreprises au crédit pour créer de la richesse, de-vient exceptionnel au Maroc. Un événement national mobilisant les caméras et de beaux discours de circonstance. Tout se passe en effet

L

D écidément Ahmed Réda Chami est en verve. Le ministre a trouvé la potion magique qui permettra aux entreprises nationales d’af-

fronter la concurrence internationale : la fusion des entreprises fami-liales de taille moyenne. Le ministre s’exprimait le 30 novembre lors d’une conférence de presse à Casablanca à l’occasion de la présenta-tion des grandes lignes de l’étude sur la transmission des entreprises, réalisée par l’ANPME. Sont concernés notamment les entrepreneurs qui n’ont pas de relève et qui sont désireux de céder leurs affaires. Voilà une opération facile comme un clic.

Le fiLon de LA trAnsMission

comme si les banques accordaient des privilèges importants en jouant simplement leur rôle. Mais il ne faut pas se leurrer, nos vaillants banquiers sauront, le moment, venu, œuvrer pour dégoûter avec abnégation le plus ambitieux des entrepreneurs en lui demandant de justifier des garan-ties impossibles. En fait, Ahmed Réda Chami, pour le volet Moussanada, n’a fait que reprendre, sous une nouvelle appel-lation, le programme de mise à ni-veau des entreprises lancé en 1996 par driss Jettou du temps où il était ministre du Commerce et de l’Indus-trie. Un processus qui a eu du mal à prendre. Quatorze ans après, on en est toujours à la case départ ou nulle

part. devenu Premier ministre, M. Jettou, qui a reconnu officiellement l’échec de la mise à niveau malgré la mise en place de fonds de garan-tie et de crédits à taux bonifiés, a re-pris sa réforme là où il l’avait laissé en créant le fonds Foman ( fond de mise à niveau) qui a apporté de nou-veaux critères d’éligibilité, notam-ment le taux des fonds propres qui sont passées de 20% à 10%. Raison de l’échec : la plupart des entreprises

concernées sont déjà très endettées et n’ont pas de ce fait les moyens de s’offrir de nouveaux prêts. Où en est aujourd’hui cette fameuse et fumeu-se mise à niveau dont les instruments n’ont jamais trouvé de clients ? M. Chami pense-t-il qu’il suffit d’arabi-ser les noms des programmes de res-tructuration des entreprises pour que le succès soit enfin au rendez-vous? À force de compliquer davantage les instruments de modernisation des PME, le Maroc a perdu le bout du fil. Autre question et non des moindres, à supposer même que les PME auront réussi leur modernisation, seront-el-les pour autant compétitives en l’ab-sence de produits novateurs capables de conquérir des marchés à l’interna-tional ? Vite un nouveau programme Mounafassa pour aider Imtiaz à avoir de la Moussanada !

Ahmed Réda Chami

Ce qui est normal sous d’autres cieux, l’accès

des entreprises au crédit pour

créer de la richesse, devient

exceptionnel au Maroc

Cette nouvelle farce industrielle a donné lieu à une belle cérémonie de signature au siège de la primature.

Page 7: N° 135

«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009 - 7

Jamil Manar

ne secousse telluri-que intervenue le 25 novembre, en pleine festivité de l’Aid El Kébir fait pâlir le

monde de la finance et de l’immo-bilier aux quatre coins du monde. Par un communiqué lapidaire, l’Etat de dubaï annonce le moratoire pour plusieurs milliards de dollars sur la dette de Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel qui promettait de construire des îles artificielles en forme de palmier sur la mer et une tour longue de 1 kilomètre. La bulle a fini par éclater. Du coup, le rêve tourne au cauchemar. La stupeur est à la mesure des montants mis en jeu: 53 milliards de dettes pour le groupe immobilier et 80 milliards pour le petit Emirat. Et ce n’est pas le sau-vetage annoncé de l’Emirat voisin d’Abou dhabi qui va calmer les inquiétudes mondiales sur la «jeune sauterelle », nom de dubaï en arabe. Certes, Cheikh Al Makhtoun dont la quatrième épouse, dirige la fédé-ration équestre mondiale, a montré à la face du monde arabe qu’il est probablement le meilleur cavalier des temps modernes à avoir jamais vu le jour dans le Golfe. Mais force est de le constater, l’inspiré bâtisseur est obligé sous 30 jours de solder ces acquisitions à l’étranger pour rembourser ses dettes. En dehors de Londres, notamment de la City, où les actifs détenus par les Maktoun ne se comptent plus, beaucoup de pays du Maghreb s’inquiètent. de nos voisins algériens qui devront re-noncer aux 50 milliards d’investis-sements prévus par les Émiratis, en passant par les Tunisiens qui atten-daient de pied ferme une mégapole de 3 milliards de dollars , hub de la finance et des nouvelles technolo-gies, en passant par le Maroc, pour qui l’heure des soldes a hélas sonné. La première victime est le projet Amwaj où s’est engagé dubaï In-ternational Properties aux côtés de la CGI. Ce chantier ambitieux d’un montant de 2 milliards de dollars de-vait générer 40 000 emplois sur les

deux rives de Bouregreg. hélas, aux dernières nouvelles, les dubaïotes ont arrêté les travaux sans l’officiali-ser. Les interrogations sont focalisées aussi sur Emaar, associé dans l’amé-nagement de la corniche de Rabat pour la bagatelle de 30 milliards de dirhams. Secoué par une baisse de 10% à la Bourse de dubaï sur la séance de mardi, le groupe s’est empressé de rassurer sur le maintien de son engagement. d’autres grou-pes immobiliers de dubaï s’étaient également lancés dans des projets de construction de résidences de luxe dans les principales villes du Royaume. du pipeau. du vent. Le risque de non-remboursement des emprunts contractés par les entre-prises de l’émirat risquent d’écla-bousser deux grandes banques locales et la moribonde Bourse de Casablanca. Au final l’histoire de dubaï, qui ne possède pas de ressources pétrolières, rappelle la Tour de Babel par son ambition démesurée de gigantisme. Pour de nombreux observateurs cependant, ce culte du «gigantisme » était bien calculé. En prenant des actions à la Bourse de Londres comme en s’engageant dans la plus grande banque au monde (Citigroup) de l’époque, les Maktoun ont fait l’une des plus belles opérations de communication de tous les temps. Tout était permis pour frapper les

esprits. Des lacs artificiels aux villes submarines en passant par les tours de 1 km. Rien n’était plus beau pour attirer les stars comme david Bec-kham et les 100 000 Britanniques qui ont élu domicile dans le sillage du footballeur. derrière ce qui n’était en fait qu’un mirage, il y avait un business juteux. La renommée ac-quise par dubaï facilitait la levée des capitaux, devenant un sésame auprès des institutions de crédit de Londres comme auprès des banques marocaines qui prêtaient leur argent,

sans trop se poser de questions, à la simple évocation du nom magique de l’Émirat. Les fonds ainsi levés servaient non pas à l’investissement mais pour monter des opérations fi-nancières, de spéculer et de revendre en valorisant en bourse les projets (notamment la partie foncière) sur le papier . Une technique connue par son nom fumant d’effet de bouilloi-re, qui était jusque-là l’apanage des compagnies minières canadiennes et australiennes, qui venaient louer des concessions gigantesques en Afrique pour une bouchée de pain. Une fois ces concessions obtenues, il suffisait d’improviser une belle conférence de presse pour booster le titre en Bourse. Pour que l’effet de bouilloire soit parfait, on vend à un certain niveau. dans le cas de du-baï, y-a-t-il eu effet de bouilloire? Il suffit de faire la part des choses : où sont les plus values et où sont les dettes ? Et dire que les hauts responsables marocains étaient confits d’admira-tion devant le clinquant dubaïrote. Au cours de ces dernières années, le dernier investisseur certifié Dubaï qui débarque se voyait dérouler le tapis rouge et accorder tous les pri-vilèges demandés. dommage que cette belle imposture ait pris fin, elle va nous manquer…

La fin d’une gigantesque impostureDubaï tombe de très haut

U

Les bons conseiLs de khaLid naciri

Les conséquences sont fâcheuses pour le Maroc qui s'est vu miroiter des investissements virtuels de quelque 5 milliards de dollars.

Page 8: N° 135

8 - «Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

A trop s’occuper des fruits retrouvés de l’après-crise, on risque d’oublier de débarrasser la crise et ses mauvaises herbes

tout va très bien, madame la marcrice !

abderrahim El Badaoui

uvre d’un mécénat intel-ligent, le centre LINKS de Recherches Juridiques,

Economiques et Sociales, sis à la faculté casablancaise du même nom et dirigé par le professeur Mohamed Berrada, a beaucoup fait pour le rapprochement entre l’université, le milieu entrepreneurial et la gouver-nance centrale. Son dernier débat, animé par le wali de Bank Al Maghrib, s’est intéressé au « Maroc face à la crise et l’après-crise ». L’occasion de faire un dia-gnostic et de tenter des pronostics. Surprenant agréablement son audi-toire enseignant, étudiant et profes-sionnel, Abdellatif Jouahri est sorti de ce droit de réserve qui condamne tant d’autres responsables à la lan-gue de bois. Cette franche approche permit au Wali d’entrevoir dans sa globalité l’interaction systémique qui consi-dère la crise autant comme facteur imposé de l’extérieur que comme fruit amer des mauvaises racines structurelles internes. Tel « le rap-port incestueux entre le partisan et le syndical » qui nuit au débat social devant s’inscrire dans les enjeux de compétition mondialisée, loin des surenchères populistes et politicien-nes. Et tel ce « patronat qui fait trois comptabilités : l’une pour lui-même, la deuxième pour sa banque et la troisième pour le fisc ». C’est dire que l’après-crise n’est pas nécessairement à l’horizon, encore moins sans risque de rechute. Et sa gestion n’est pas que financière,

boursière ou monétaire. Ainsi dans les faits, la crise de 1929 a permis de rebondir : façon Roosevelt ou façon hitler. Vis-à-vis des efforts de réflexion, les années de crise, bien souvent, sont des années de remise en question pour la réflexion écono-mique. Aujourd’hui, aucun observateur ne trouve bonne mine aux rouages économiques et sociaux. On spé-cule désormais non sur les chances d’une croissance, mais sur ses mal-chances. Pourtant, à invoquer la mauvaise conjoncture à tous propos on finit par ne plus très bien savoir ce qu’elle désigne. En y cherchant la cause de tous nos malheurs, nous risquons d’aligner des tautologies, voire des alibis. Tout serait dit et nous n’aurions plus qu’à attendre sans

chercher à comprendre. Autant dire : c’est le hasard. C’est le cas d’une certaine conception conjoncturaliste de la crise qui nous invite à la conce-voir comme une migraine d’un soir. Tout, à ses yeux, n’est qu’une ques-tion de temps. Il faut s’en méfier. Le pire serait de laisser faire la force des choses. Plus prompt à dépenser 700 milliards de dollars pour sauver une économie mondialisée surfinancia-risée qu’à mettre 70 milliards pour relancer le développement des plus pauvres, on a vu à quel pont il ne faut pas trop compter sur « le G.vain» (dixit M. Berrada).A commencer par voir les choses en face et ne suivre ni le conseil de Ronald Reagan quand il exhorta les Américains : « oubliez la crise, elle disparaîtra ». Ni celui d’Edgar Faure, qui aurait un jour conseillé à Raymond Barre : « Si vous ne pou-vez plus faire d’expansion, au moins parlez-en, parlez- en beaucoup ! »Il est possible d’analyser toute la fo-rêt en examinant chacun des arbres. Tout bon diagnostic devra s’étendre moins sur les symptômes apparents que sur ses germes profonds. En vue de mieux entrevoir les manœu-vres qu’impose un meilleur guidage de l’économie nationale, à la fois dans sa variance structurelle et sa

mouvance conjoncturelle. Tant il est vrai que la seule observation, même frappante, des conjonctures ne suf-fit pas. C’est un peu comme si nous voulions mesurer la distance qui sé-pare la voiture Renault les années I900 et la dernière née des ateliers de billancourt : les différences de vi-tesse et de consommation d’essence ne nous renseignent que médiocre-ment. C’est le moteur qu’il faudrait examiner et, alors, les différences de performances deviennent des diffé-rences de structures.En réalité, tout s’imbrique pour un pays comme le nôtre qui joue les ouvertures et dont l’économie, li-béralisme oblige, est entraînée au jeu de l’exportation à tout vent. Y compris les exportations invisibles comme le tourisme et les transferts des RME. Lors de cette rencontre, M. Jouahri a bien fait de mettre la recherche-développement parmi les restructu-rations nécessaires à une meilleure immunisation. Il ne croyait pas si bien dire dans l’enceinte d’une fa-culté d’études des sciences écono-miques auxquelles on a fermé la fi-lière d’économie de développement. Sous prétexte qu’elle n’était pas suffisamment adaptée au « marché » du travail. Comme si notre système économique n’avait plus besoin que des conjoncturistes. Or si, à l’origine, la conjoncture y est pour quelque chose, elle ne saurait être l’explication- alibi de tous les maux qui l’accompagnent. Surtout, il faut empêcher que toutes les conjonctures qui s’abattent sur l’économie marocaine puissent faire oublier leurs soubassements structu-rels. Se contenter d’un traitement de sur-face ne servirait qu’à un apaisement immédiat, un peu comme mettre un pansement sur une jambe de bois. C’est bien en amont que doit avoir lieu la cicatrisation pour devenir synonyme de guérison. Alors, pour éviter le piège des traitements symp-tomatiques qui soulagent le malade au risque d’aggraver la maladie !

œ

Si les temps sont durs, certes pas pour tout le monde, les tons offi-

ciels le sont beaucoup moins ! Selon le Haut Commissariat au Plan, l’éco-nomie marocaine, au terme du troisiè-me trimestre 2009, voit son PIB pro-gresser de 6,1%, mieux que les 5,4% du trimestre précédent. Belle bouffée d’optimisme statistique.Sauf que le facteur «redressement de la demande étrangère» est vite dé-

CHiffres sAns APPui menti par les chiffres de l’Office des Changes relatifs aux neuf premiers mois de cette année. Pour cette autre source non moins officielle, les expor-tations de marchandises ont reculé de 34%. Autre démenti infligé au HCP, selon la dernière conférence MENA-OCDE, la croissance dans les pays du Moyen –Orient-Afrique du Nord devra à peine se situer aux alentours de 4% en moyenne en 2OO9. C’est dire que, face à la crise, les réponses sont loin de vaincre. De moins en moins faites pour convaincre.

Abdellatif Jouahri

Page 9: N° 135
Page 10: N° 135

10 - «Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

rachid Wahbi

e génie des fils de pub du cru n’a rien à envier aux vedettes américaines. Les

pubs pour le crédit mouton, par exemple, ne manquent pas de pi-ment. Surtout celle où on voit deux moutons jouer justement à saute-mouton. Seul hic cependant, on ne sait pas trop quel est le mouton qui va passer à la caisse et celui qui va passer à la casserole. Parce qu’en matière de moutons qui passent à la caisse, ils ont été nombreux à se faire alpaguer par les servi-ces juridiques des banques, ces derniers mois. Valeur septembre 2009, pas moins de 7000 dossiers ont été jugés par la justice rien que pour Wafasalaf et les clients en cessation de paiement pour des crédits conso devront s’attendre à la visite amicale de l’huissier pour saisir les quelques meubles dont la revente est censée rembourser le crédit. du coup, les sociétés de recouvrement se frottent les mains tellement les affaires marchent bien. Le dernier rapport établi par Banque Al-Maghrib sur l’explo-sion des crédits à la consommation au Maroc a tiré la sonnette d’alar-me sur l’ampleur inquiétante que commence à prendre ce phéno-mène. On apprend ainsi que ceux

qui gagnent par exemple moins de 4.000 dirhams monopolisent à eux seuls 48% du montant global des crédits accordés en 2007. Les salariés du secteur privé et les fonctionnaires représentent 87% des bénéficiaires, contre 4% pour les artisans et les commerçants et 3% pour les professions libérales. À force de rivaliser d’offres de financement, toutes alléchantes les unes que les autres, les socié-

tés des crédits à la consommation ont réussi à distribuer environ 30 milliards de dh de crédits l’an-née dernière. Séduits par de mul-tiples offres proposées à chaque occasion (Aid Al Adha, rentrée scolaire, vacances d’été...etc.) par les banques et sociétés de crédits, rares sont les petits salariés qui ré-sistent à la tentation pour répondre à un besoin financier temporelle. Il faut reconnaître aussi que la concurrence féroce que se livrent les sociétés concernées a sim-plifié les formalités en rendant plus rapide la procédure d’octroi d’un prêt. Entre le dépôt de la demande et la remise du fameux chèque, l’affaire se boucle par-fois en moins d’une heure. Mais il suffit d’un événement majeur, perte d’emploi, crise financière majeure ou divorce, pour que le client arrête de payer ses mensua-lités. Souvent, la même personne contracte plusieurs crédits à la fois ( voitures, logement, etc), ce qui lui bouffe une grosse partie de son revenu mensuel. Résultat: de nombreux ménages sont en-trés dans un cycle infernal. C’est le résultat d’une addiction à une

drogue en apparence douce, mais qui commence à devenir toxique sous l’effet conjugué de la crise et du chômage. dans le crédit à la consommation, tout comme dans l’affaire des subprimes, les fameux crédits immobiliers à l’origine de la crise internationale, la solva-bilité des bénéficiaires n’a pas été vérifiée de plus près pour détermi-ner à partir de quel niveau d’endet-tement le recours à crédit devient socialement dangereux. Et gare aux moindres retards de paiement, ne serait-ce que d’un jour, ou aux dépassements d’autorisation de crédits : dans ces cas-là, les péna-lités pleuvent et les taux d’intérêt sont revus à la hausse, jusqu’à dé-passer les 30%! Certains se trou-vent obligés de s’endetter auprès

de proches pour payer la dette. La bombe à retardement du crédit à la consommation menace d’abord d’exploser au nez des trois princi-pales banques marocaines, Wafa-bank, la BMCE et la BCP. L’augmentation alarmante des défauts de paiement va donc à coup sûr ricocher dans les comp-tes de ces établissements. Mais, comme toujours, personne n’est pour l’instant capable de mesurer l’ampleur des dégâts à venir. Mais tant que les organismes de crédits gagnent en louant l’argent, la ma-chine n’est pas près de s’arrêter

La maison fait (toujours) crédit

L

Surendettement des ménages

remise des prix des trophées de L'exportation

À force de rivaliser d’offres de

financement, toutes alléchantes les unes

que les autres, les sociétés des crédits à la consommation

ont réussi à distribuer environ 30 milliards de dH de crédits l’année

dernière

Page 11: N° 135

Hakima Himmiche n’a plus la cote. La présidente de l’association de lutte contre le Sida (ALCS), qui occupait naguère le haut du pavé médiatique, est victime d’une concurrence

féroce livrée par d’autres maladies. Elle s’en explique, les larmes aux yeux.

Le cri de détresse des armateursvis de tempête sur le secteur maritime mondial rattrapé par la crise internatio-nale. Premier à en faire les frais, l’arma-teur français CMA-CGM miné par de

graves difficultés financières. Lourdement endetté à hauteur de 3,7 milliards d’euros, ne rentrant pas dans ses frais faute d’activité conséquente, le groupe de Jacques Saadé rompt ainsi avec des années de croissance soutenue qui lui a permis de surfer sur un commerce mondial florissant. La situation de CMA-CGM est si critique que le gouvernement français est intervenu pour concocter un plan de sauvetage de l’armateur d’une faillite imminente. Les réunions de crise se succèdent au siège du ministère des Fi-nances en vue de trouver de nouveaux partenaires prêts à capitaliser une affaire qui prend l’eau de tou-tes parts. déjà, on parle du fonds américain Apollo et du Français Butler Capital, la banque US Goldman Sachs et le groupe de négoce dreyfus. L’enjeu est de restructurer la dette du transporteur maritime qui a besoin en plus d’une injection d’argent frais estimé entre 300 et 400 millions de dollars sur une période de 5 à 7 ans. Ce qui signifie une ouverture pour la première fois du capital de cette affaire familiale à des associés. Ce changement dans la gestion fami-liale pourrait s’accompagner du départ du fondateur, Jacques Saadé et son remplacement par un nouveau président. La situation peu enviable de CMA-CGM risque d’avoir des conséquences fâcheuses sur sa filiale marocaine, la Comanav dont elle détient 99,49% du capital au terme de la privatisation en 2007 de la compagnie. Une compagnie dont il a cédé récemment l’activité passagers au transporteur

de Tanger Comarit. En raison de la crise, tous les transporteurs maritimes tirent la langue. Même le géant Maersk, premier mondial, a dû solliciter une garantie de l’État danois pour faire face à la tempête. Seule exception dans ce paysage très sombre, le Ma-roc où les armateurs souffrent dans l’indifférence des pouvoirs publics sans le moindre soutien comme si le secteur n’était pas important. Pour leur faciliter la tâche, les banques locales sont très réticentes à leur accorder des crédits pour traverser sans grands dé-gâts cette mauvaise conjoncture. Une belle manière d’entendre les cris de détresse d’un activité haute-ment stratégique. Et pourtant, l’armement marocain est en très piteux état, sombrant d’année en année dans le brouillard en l’absence d’une politique inci-tative. La flotte passagers, en service actuellement, affiche plus de 35 ans d’âge au compteur. Les textes régissant le secteur sont tout aussi archaïques. En effet, un dahir datant de 1919 ( !) interdit aux arma-teurs d’immatriculer des bateaux qui ont plus de 21 ans alors que les car-ferry d’occasion mis sur le mar-ché ont été construits il y a au moins 24 ans sachant que le neuf coûte la bagatelle de 45 millions d’euros l’unité. Du coup, face à la vétusté de la flotte qui na-vigue sur le détroit et l’incapacité de la renouveler faute de dépoussiérage des lois, le risque est grand, dès la saison prochaine, de ne plus pouvoir assurer le transport des MRE dans le cadre de l’opération transit. Le Maroc de 3500 kilomètres de côtes qui a construit Tanger MEd dans une volonté de moder-niser son infrastructure portuaire serait-il incapable de mettre à niveau sa flottille maritime?

A.C

L’entretien -à peine- fictif de la semaine

hakima himmicheprésidente de L'aLcs

''Mon bilan devient séronégatif '' Ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Aminatou

haïdar commence à tourner à une affaire d’État. Le Maroc, qui a ex-pulsé il y a quelques semaines la sé-paratiste vers Lanzarote pour avoir écrit dans la case correspondant à son pays de résidence, Sahara oc-cidental tout en refusant d’assu-mer sa marocanité, est en train de subir les pressions internationales. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Moratinos a de-mandé à son homologue Taïb El Fassi de rendre son passeport à la gréviste de la faim pour pouvoir revenir à Laâyoune conformé-ment à sa revendication. Pour le moment, Rabat refuse d’accéder à cette demande, arguant, à juste titre d’ailleurs, que l’intéressée, qui se pose aujourd’hui en victime, s’est déchue elle-même de sa nationa-lité marocaine. Compte tenu des développements prises par cette histoire, le Maroc peut-il résister longtemps aux pressions extérieu-res ? N’aurait-il pas fallu, au lieu de la refouler, juger la séparatiste, qui s’est drapée fièrement d’un drapeau algérien lors de l’une de ses visites à l’ambassadeur d’Alger aux Etats-Unis, pour traîtrise et intelligence avec l’ennemi à l’instar de ses co-pains, Tamek et consorts ?

L’affaire Haïdar

L'or est La vaLeur-refuge pour certains...

A

«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009 - 11

m On n’entend plus parler de vous. Qu’est ce qui ne vas pas ?l Le Sida n’est plus un business porteur. D’autres maux qui tuent plus comme le cancer commencent à lui livrer une concurrence si féroce que j’en suis tombée malade. Pour être franc avec vous, mon bilan de bienfaitrice de l’humanité des sidaïques est devenu séronégatif…

m Vous en avez les larmes aux yeux…l C’est normal. Les médias, naguère en adoration devant moi, ne s’intéressent plus à ma grande personne. Finis les interviews-fleuve, les plateaux télé aux heures de grande écoute, ma belle photo a déserté subitement les gazettes. Si cette disgrâce se poursuit, je risque de mourir…

de chagrin.

m Autrement dit, les affaires marchent moins pour vous…

l Le chiffre d’affaires de mon association, l’ALCS, a fondu

de moitié. Outre le Cancer qui a ravi la vedette au sida, il y a cette maudite grippe 1 H1N1 qui a fait de l’ombre à mon

combat pour les sidaïques. Sans oublier les accidents

de la route qui font plus de 4.000 morts chaque année au Maroc. Résultat: même ma cote auprès de mes malades a

baissé de manière inquiétante. J’aurais dû faire preuve d’anticipation en créant l’association des victimes des maladies à fort potentiel médiatique et financier.

m Mais ce n’est jamais trop tard pour se reconvertir…l Pour tenir le coup, je réclame un statut spécial pour les malades du Sida qui leur donne des droits acquis ad vitam eternam. Une sorte de caisse de compensation qui atténue la violence du choc des maladies concurrentes sur le Sida. C’est le seul moyen de me donner espoir dans les causes qui font plus vivre qu’elles ne tuent…

m donc pas de sidaction 2010, l’édition de cette année est grippée…l Sans aucun doute surtout à cause de la crise qui frappe les riches donateurs qui m’avaient gâté lors des précédentes éditions. Il est urgent que le gouvernement prenne des mesures efficaces pour améliorer leur pouvoir d’achat. L’avenir de mon action en dépend…

m N’est-il pas temps pour vous de prendre votre retraite puisque vous présidez aux destinées de l’ALCS depuis 1987…l L’ALCS c’est mon bébé. Il a grandi grâce à mon combat de tous les jours. Aucune mère au monde n’abandonnerait son enfant surtout lorsque celui-ci lui donne des raisons de bien vivre… ProPos-Presque-recueillis

Par saliha Toumi

Page 12: N° 135

e vote contre les minarets en Suisse a eu l’effet d’un séisme.

L’onde de choc a ébranlé tous les pays européens. Le verdict de la "votation populaire" organisée dimanche dernier embarrasse gouvernements, partis, églises et institutions communautaires autant qu’elle galvanise les mouvements qui font de la xénophobie. Il s’agit sans aucun doute d’un vote lourd de conséquences. Les autorités suisses s'inquiètent déjà de la poursuite de leurs relations commerciales et diplomatiques avec le monde musulman. « Il n'y aura pas forcément d'appel explicite des gouvernements de ces pays à boycotter la Suisse, mais il peut y avoir des réactions individuelles ou de l'élite appelant les musulmans à réduire leur fortune gérée en Suisse », affirme le politologue Pascal Sciariani, de l'université de Genève interrogé par "20minutes.fr". Inquiétude donc en Suisse, mais également remise en question. «Il y a un problème institutionnel», souligne denis Etienne de "Tribune de Genève". «On ne sait pas si le texte est conforme à la constitution et surtout à la convention européenne des droits de l’homme. Mais en Suisse, il n’y a pas de Conseil constitutionnel,

comme en France, pour vérifier les textes », explique-t-il. « Cela accentuera l’isolement de la Suisse dans le camp occidental, où ni l’UE ni les États-Unis ne limitent la liberté de religion d’une telle manière », écrit Res Strehle, rédacteur en chef du quotidien zurichois "Tages-Anzeiger", dans un commentaire publié en première page. L'approbation du "non" aux minarets par 57,5% des votants fait suite à plusieurs revers essuyés cette année par la Suisse en politique étrangère - brèche dans le secret bancaire, différend diplomatique avec la Libye et prises de bec avec ses voisins de l’Union européenne dans le domaine fiscal. Au lendemain

de large victoire du "oui" au référendum sur l'interdiction des minarets, la Suisse se retrouve scrutée par l'ensemble de la communauté internationale. Ce résultat est en règle générale vivement critiqué. Le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner, dont les propos sont souvent modérés quand il s'agit de commenter un scrutin dans un autre pays, s’est dit sur RTL être "un peu scandalisé". « Elle est négative pour ce qui concerne les inquiétudes même des Suisses parce que si on ne peut pas construire de minarets, cela veut dire qu'on opprime une religion. J'espère que les Suisses reviendront sur cette décision

assez vite. C'est une expression d'intolérance et je déteste l'intolérance », lance le ministre français. Le grand Mufti d'Egypte, plus haute autorité religieuse du pays, estime pour sa part que le résultat est "une insulte" pour les musulmans du monde entier. Ali Gomaâ demande cependant aux musulmans de pas se sentir provoqués et encourage les 400.000 musulmans vivant en Suisse à "dialoguer" avec les autorités et à utiliser les moyens légaux pour contester le vote. En Indonésie, plus grand pays musulman du monde, Nahdlatul Ulama, la principale organisation musulmane, qualifie le résultat de signe de "haine" et d"'intolérance" vis-à-vis de l'islam. Son chef, Maskuri Abdillah, appelle les musulmans à réagir « en montrant leur tolérance et leur attachement à la liberté de culte. Il sera cependant difficile d'éviter qu'ils ne manifestent pour exprimer leur mécontentement. Mais nous les appelons à le faire pacifiquement». Amnesty international a dénoncé de son côté «une violation de la liberté religieuse, incompatible avec les conventions signées par la Suisse ». Le Vatican s'est déclaré que ce vote était « un coup dur porté à la liberté de religion»

consolider les pouvoirs locaux. L'opposant à l’invasion de l’Irak est devenu, en prononçant, mardi 1er décembre, son discours à West Point (État de New York), un chef de guerre. Ces renforts américains doivent être à pied d'oeuvre d'ici à l'été 2010, mais, parallèlement, le chef de la Maison blanche a fixé la mi-2011 comme échéance du début de retrait des troupes de son pays. En fixant cette date, Barack Obama rassure les démocrates qui sont très réticents face à ce qu'ils voient comme un nouveau Vietnam. Toutefois, il prend un énorme risque. L’envoi de renforts pourrait inciter les talibans à adapter leur stratégie - militaire et politique - en fonction du départ programmé des troupes étrangères. Cependant, les dirigeants internationaux et les responsables militaires se sont félicités du discours du président Barack Obama. Pour le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-moon, la décision d’envoyer en renfort 30 000 soldats de plus est « une stratégie très difficile, mais nécessaire ». De son côté, le Secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, s’est dit confiant. « Les alliés des

États-Unis renforceront également de façon substantielle leurs contributions à l’effort de guerre en Afghanistan », a-t-il estimé.

e président américain Barack Obama a pris la décision la plus difficile de sa première année à la Maison-Blanche

en décidant d’envoyer de plus en plus de soldats américains combattre en Afghanistan pour, dit-il, défendre l'"intérêt national" et la "sécurité" des États-Unis. Les renforts devraient être affectés par les responsables militaires américains à la sécurité des centres urbains dans le sud de l'Afghanistan, bastion des taliban et région productrice d'opium. L'objectif, souligne le président américain, est d'isoler les combattants islamistes de la population et de sécuriser des espaces pour former les forces de sécurité afghanes et

Barack obama, le conquérant !

Minarets : un problème plus grand que la suisseLes suisses ont créé une "immense surprise" en votant dimanche à une majorité écrasante de 57,5% l'interdiction des minarets. ainsi, le pays se retrouve scruté par l'ensemble de la communauté internationale.

B.P. 50033Casa Ghandi

Tél : 0522 23 32 93Fax : 0522 23 46 78

E-mail : [email protected] web : www.lecanardlibere.com

DirECTEur DE la PuBliCaTion ET DE la réDaCTion

abdellah [email protected]

DirECTEur Du DéVEloPPEMEnTEl amine Serhani

réDaCTEur En ChEFabdellah Chankou

SECréTariaT DE réDaCTionabdefettah El Kouri

réDaCTionamale Samie

abderrahim El Badaoui, Jamil Manar Saliha Toumi, rachid Wahbi, ahmed Zoubaïr

CariCaTurESBoudali, Zag

WEBMaSTErlarbi larzaoui

inFoGraPhiEYahia Kamal

loGiSTiQuEYoussef roumadi

iMPrESSion GrouPE MaroC Soir

DiSTriBuTionSaPrESS

DoSSiEr PrESSE aut. 51/06

DéPôT léGal2007 / 0025

iSSn2028-0416

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

leplacide.com

L

L

12 -«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

rachid Wahbi

r.W

Page 13: N° 135

Jeune Afrique mais surtout auteur de deux romans hyper fendards : Les Dents du topographe et Méfiez-vous des parachutistes.Ce gars-là qui promène l’humanité pour la fourvoyer dans des dédales qu’il a visités avant nous et où il essaie de nous attirer comme un guide bien mis mais farceur professionnel. Je vous conseille de lire ces deux livres si vous ne l’avez pas déjà fait parce que c’est pour moi l’exemple même de ce que peut être la littérature marocaine de son temps. Il faut d’abord que Fouad Laroui mette un soin particulier à trouver des titres valises qui sont des mondes autonomes à eux seuls. Pourquoi irais-je m’intéresser à des dents et encore

pire à celles d’un topographe, personnage terne s’il en est ? Et je me suis toujours méfié des parachutistes depuis que j’ai vu la Bataille d’Alger, alors que pourrait me dire un cadre de banque de nouveau sur ce corps d’armée admiré par les petits esprits ?Eh bien ouvrez chacun de ces livres et vous allez triper grave ! Voyage dans le sillage d’un topographe itinérant qui découvre l’absurde à chaque coin de cambrousse. Filature d’un parachutiste chu à derb Soltane et traînant sa toile de parachute « comme une robe de mariée !!! »… Allusion au foirage pitoyable des paras marocains à l’ouverture de la Coupe d’Afrique de 1988 à Casablanca. Ils ont été semés sur un périmètre grand comme la Suisse alors qu’ils étaient censés atterrir au rond central du terrain du complexe Mohammed V!!!Eh bien c’est un de ces parachutistes qui tombe de l’avion directement dans l’appartement d’un célibataire qu’il finira par envahir, squatter et virer de son appartement, un peu comme Le Prédicateur d’Erskine Caldwell, où un prêcheur gagne au poker la maison de l’homme qui l’a accueilli et qui s’installe dans le lit de sa femme. En un mot, Fouad Laroui n’attendra pas que les Marocains le reconnaissent pour écrire un recueil de nouvelles dont Jeune Afrique dit : « Le livre est léger et plein d’humour. Mais Laroui ne tombe pas pour autant dans les bons sentiments. À la manière d’un Maupassant arabe, il distille tout au long de son récit une certaine ironie et un sens de l’absurde qui donnent de l’épaisseur aux textes ».

onne nouvelle. Le Goncourt de la poésie 2009 a été attribué mardi dernier à Paris à l'écrivain et poète Abdellatif Laâbi pour

l'ensemble de son oeuvre. Eh bien, eh bien, l’Académie Goncourt a décidé d’être plus regardante sur ses fréquentations ? En tout cas, à partir d’aujourd’hui, je ne vais plus associer immanquablement le nom de l’Académie et celui de notre baudruche nationale qui vit dangereusement en ne ratant aucun cocktail parisien. Comment il s’appelle déjà ?Écrivain de langue française, Abdellatif Laâbi, 67 ans, est l'auteur de nombreux recueils de poésies, de romans et de pièces de théâtre. Il est également traducteur de l'oeuvre de plusieurs poètes arabes.dans les années 1970, son engagement politique lui a valu une condamnation à dix ans de prison au Maroc, à l'issue de laquelle il s'est installé en France. Son oeuvre poétique est marquée par le souci de justice et de liberté. Abdellatif Laâbi est notamment l'auteur de "L'étreinte du monde" (1993), "Mon cher double" (2007) et "Tribulations d'un rêveur attitré" (2008).Chaque année, l'Académie attribue, outre le Prix Goncourt, la plus prestigieuse des récompenses littéraires en France, des Goncourt de la poésie, de la nouvelle, de la biographie, et du premier roman. Alors grand bien lui fasse, j’avais fini par me persuader que l’Académie ne distinguait que les has been et les faiseurs. Autre bonne nouvelle, depuis la disparition de driss Chraïbi, il reste deux écrivains au Maroc. Mahi Binebine et Fouad Laroui, collaborateur de

u cours de son passage à la télé lundi premier décembre, le ministre de

la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, s’en est plutôt bien sorti. La voix énergique, le ton ferme et l’air décontracté, il a livré une prestation bien enveloppée. Invité dans l'émission "Tiyarat" de 2M, le ministre de la Jeunesse et des Sports a même expliqué en long et en large la nouvelle stratégie entreprise par son département pour la promotion et le développement du sport marocain. Et contrairement à sa première sortie devant les médias au lendemain de sa nomination, le ministre semblait cette fois-ci bien maîtriser son dossier. Pour ce qui est du bilan des différentes disciplines, l"invité avit réponse à tout, chiffres à l'appui, y compris sur le dossier douloureux du football. Chose qui, avouons-le, n’est guère facile. Le Onze national, éliminé de toutes les compétitions continentales et mondiales, a touché le fond alors que l’athlétisme, qui jadis récoltait pas mal de médailles, rentre désormais bredouille. En bon orateur qui maîtrise le jeu des questions-réponses, il a cloué le bec à ses questionneurs qui semblaient dépassés par la verve du ministre,

répondant à la moindre de leurs questions quitte à le faire à côté. À aucun moment, le ministre n’a joué sur la défensive. Au contraire, il a même pleinement profité de chaque interrogation pour vanter les mérites la nouvelle vision de son département. Même s’il a oublié sur le coup le nom du nouveau président de la fédération royale marocaine de natation, Taoufik Ibrahimi, Moncef Belkhayat a vite rattrapé son boulet en affirmant que les 47 instances sous la tutelle de son département seront traitées sur un pied d’égalité. Et ce n’est pas tout. Ce lauréat de l’ISCAE a annoncé que son ministère va encourager toutes les fédérations performantes en leur accordant un bonus équivalant à 15% de leur budget. Abordant le problème des infrastructures, le responsable de la Jeunesse et des Sports a précisé que plusieurs centres de formation seront construits, dans les meilleurs délais. Sur papier, cela paraît beau. Mais après les paroles, il faut passer aux actions. Si le programme Belkhayat est exécuté à hauteur de 20% seulement, le Maroc aura fait du chemin sur la voie de la réhabilitation de son sport. Mais attendons voir...

Belkhayat en pleine lucarnees autochtones sont de plus en plus nombreux à passer derrière la caméra pour exprimer leur vision du

monde. Ils ont désormais leur propre festival de cinéma, Native Spirit, dont la troisième édition vient de se dérouler à Londres.Marrakech s’apprête à accueillir le festival international du film. La 9ème édition du Festival rendra un hommage au cinéaste bosniaque Emir Kusturica , à travers la projection d'une sélection de sa filmographie.Les films qui seront projetés, dans le cadre du FIFM, sont "do you remember dolly Bell?, "Papa est en voyage d'affaires" et "Arizona dream". Sans oublier le fameux "Chat noir, chat blanc ». Cette 9ème édition est marquée par une richesse autant dans les pays auxquels il sera rendu hommage qu’aux considérations apportées aux personnes. Le cinéma asiatique est mis en valeur comme jamais, avec des hommages particuliers au cinéma coréen et thaïlandais, mais aussi une édition spéciale aux mal voyants, pour qui les nouvelles technologies ont prévu des versions adaptées.Pour en revenir au festival Native Spirit qui s'est déroulée à Londres du 30 octobre au 6 novembre. Il a permis de confirmer que les peuples autochtones ont enfin droit à l’existence, du moins cinématographique. En Amérique et ailleurs, les peuples autochtones estiment que les Blancs portent sur eux un regard complètement faussé. Ils

ne se voient, en effet, pas seulement comme des quémandeurs d'aides publiques ou les apôtres d'interminables guerres de territoire. Mais surtout, ils refusent de livrer leurs croyances et leurs modes de vie en pâture aux anthropologues ou aux touristes. A présent, les peuples autochtones passent derrière la caméra. des pêcheurs inuits du Canada aux réfugiés endorois du Kenya en passant par les pâtres du quechua et les ramasseurs de sel boliviens, ils filment avec ce qu'ils ont sous la main, racontent leur propre histoire et signent des œuvres au message universel. Nous sommes cuits, après le cinéma ils voudront le pouvoir !Comment est né ce festival ?Il y a trois ans, Freddy Treuquil, vidéaste chilien d'origine mapuche, décida que cette nouvelle tendance méritait d'avoir sa manifestation. Il a donc créé le Native Spirit Festival. Au programme de cette année, Tungusta Project sur les Evenks de Sibérie et le President Evo qui présentait le point de vue des Aymaras sur le programme de redistribution des terres initié par le premier président de Bolivie d'origine indienne. Après ça, il va falloir s’attendre à la présentation de films amazighes, un cinéma en plein boom malgré la modicité des moyens matériels et techniques. Marrakech, c’est des autochtones ?

Les indigènes se rebiffent

Feuilleté de canard

A L

r.W

a.s

«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009 - 13

B

Abdellatif Laâbi

enfin Abdellatif Laâbi

Page 14: N° 135

Dans le gruyère il y a des trous. Plus il y a de

gruyère plus il y de trous. Mais plus il y a de trous moins il y a de gruyère ! Donc plus il y a de gruyère moins il y a de gruyère ! - Comment, galopin, je te trouve encore en train de mendier par ici ! je t'avais pourtant dit d’aller à l'école? - J'y suis allé, m'sieur l'agent ; on n'a rien voulu me donner !

A l’école, la maîtresse demande aux élèves

de raconter un événement inhabituel qui leur est arrivé récemment. Plus tard, elle demande à quelques élèves de lire leur texte. Arthur se lève et commence - La semaine dernière, papa est tombé dans le puits au fond du jardin. - doux Jésus ! S'exclame la maîtresse, il va bien au moins ? - Je suppose, répond Arthur. Il a arrêté d'appeler à l'aide hier.

Un mec se pointe chez le garagiste :

- Vous pouvez réparer ma roue? - Bien sûr ... Oh. Comment vous avez fait pour crever cette roue comme ça ? - J'ai roulé sur une bouteille. - Vous l'aviez pas vue ? - Non, le mec l'avait dans la poche.

Monsieur le Député, vous êtes un imbécile!

- dans ce cas, votez pour moi. Je suis tout indiqué pour vous représenter.

Un gars désire s'engager à la marine nationale et

se présente pour la sélection. Un examinateur le reçoit et demande : " Vous savez Nager ? " Pourquoi " répond le candidat, " il n'y a plus de bateaux ? "

La maman à son mari : - Je crois que notre fils

sera astronaute. - Qu'est-ce qui te fait dire ça ? - Son professeur m'a dit qu'il était toujours dans la lune !

Pour les amateurs des produits frais

de la mer une seule adresse :

Le restaurant «Le Poisson»- Un cadre agréable- Des prix étudiés

57, Bd de la Corniche Aïn Diab Casablanca

TÉL. : 022 79 80 70 / 022 79 80 88Fax : 022 79 80 86

La Bonne table de la Corniche

Abonnement Maroc : - 6 mois : 190dh - 1 an : 350dh

Etranger : - 6 mois : 35 euro - 1 an : 60 euro Joignez à votre chèque libellé pour le compte de cominfo

votre nom et adresse à :«Le canard Libéré»

boite postale B.P. 50033Casa Ghandi

virement bancairemaroc : rib : 002 780 0005212280032200 90

international : iban : ma 1900 2780005212280032200 90 (frais à charge du donneur d’ordre)

code sWift : arab ma mc xxx

pour s’informer vrai et drôle tout en se formant

une opinion justeLisez

cherchons un seuL Locataire

immeuble à usage de bureaux d’une superficie

4000 m2 avec 2 sous-sols pour un parking de 100 places.

adresse :

sidi maârouf lotissement attawfik le zenith

technoparc casa nearshore

contact :06 61 17 74 44

fax :05 22 79 80 86

ne enquête suédoise, publiée dans le Journal of Epidemiology and Community health,

aurait démontré que les hommes qui refuseraient de se confronter à leurs supérieurs ou collègues sur leur lieu de travail auraient deux fois plus de risques de succomber à un problème cardiaque. Au contraire ceux qui n'hésiteraient pas à parler ouvertement de leurs difficultés à leurs collaborateurs ou responsables auraient un risque beaucoup moins élevé de souffrir d'un problème de cœur. Il se serait par ailleurs avéré que ceux évitant les conflits au bureau seraient plus à-même de souffrir de maux de ventre et de tête. Ils s’énerveraient aussi

plus facilement à la maison. Cette étude réalisée auprès de 2.700 hommes et sur huit années, s'est penchée sur la relation entre les conflits sur le lieu de travail et la santé. des examens ont pour cela été effectués afin de connaître le taux de cholestérol, la pression sanguine et la masse corporelle des hommes suivis, tous âgés d'une quarantaine d'années. Lorsque cette étude a pris fin, 47 hommes étaient décédés ou avaient souffert d'attaques cardiaques. A l'origine cette étude devait également inclure les femmes, mais les statistiques ont démontré que le peu de femmes souffrant d'attaques cardiaques n'aurait pas permis de tirer des conclusions.

de la viande artificiellea consommation de viande pose de nombreux problèmes. La première est de nature éthique

évidemment : il faut bien (pour l'instant) tuer un animal pour pouvoir le manger... Il y a aussi et surtout la conséquence dramatique sur les émissions de gaz à effet de serre (on pense au méthane rejeté par le bétail, par exemple). On estime que la consommation de viande et de produits laitiers va doubler d'ici 2050. Limiter dès maintenant sa consommation de viande est assurément un acte citoyen pour le monde. Voici donc que des chercheurs néerlandais viennent de produire en laboratoire une sorte de viande de porc ; un bout de tissu musculaire en fait. Les chercheurs ont extrait des cellules d'un muscle d'un porc et ont réussi à les multiplier pour créer du tissu musculaire artificiel. Ils pensent pouvoir améliorer le procédé

pour qu'un jour nous en mangions. Cela aurait vraiment le goût de la viande. Les végétariens affirment d'ores et déjà qu'il n'y a aucune objection éthique à en consommer. Ce serait bon pour l'environnement et réduirait la souffrance animale par ailleurs. Il faut juste assurer la traçabilité pour qu'il n'y ait aucune confusion.

se disputer au travail serait bon pour le cœur

Plats savoureux. Prix étudiés. Cadre chaleureux

Votre restaurant à Casablanca

U

14 - «Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009

L

Page 15: N° 135

«Le Canard Libéré» vendredi 4 décembre 2009 - 15

Horizontalement 1- Elle est condamnée au régime sec. 2- Portent lenom des canards - Bande de paresseux. 3- Seperçoivent sur le capital. 4- Tout sourires - Bourré decoups. 5- Alterne les joints des briques. 6- Mangeursde contes - Au pied d’une échelle. 7- Berceau d’Abra-ham - Marque un arrêt. 8- Compter parmi leshommes.

Verticalement1- Langue turque de l'Asie centrale. 2- Fille de Tolstoï -Bon ou mauvais selon la volonté. 3- Ancienne capa-cité. 4- Baie japonaise - Une vraie punaise. 5- Fibretextile synthétique de la famille des polyamides.6- Grains de beauté - Comme d’habitudes. 7- Quicontient du salpêtre. 8- Les chairs y pendent - Encoreet encore.

Mots croisés

KAKURO

Solution des jeux dans le prochain numéro

Mots fléchés

A méditer

Le temps est un grand

maitre, dit-on. Le malheur est qu'il

tue ses élèves.

Hector Berlioz

Su-Do-Ku

Complétez cette grille de manière à ce quechaque ligne, chaque colonne et chaque carré

contienne une fois et une seule foistous les chiffres de 1 à 9

Remplissez les cases blanches avec des chiffres(de 1 à 9) afin que la somme de tous les chiffres d'unemême ligne ou colonne soit égale au nombre inscrit

dans la case noire définissant la ligne ou la colonne etque cette ligne ou colonne ne contienne pas deux fois

le même chiffre.

36

16 7

3

89 4

79 8

2 37

25

4 8

Solution des jeux du numéro précédent

Horizontalement : 1- Traîtres. 2- Herse - Tu. 3- Eve - Star.4- Sens - Ale. 5- Aléas - Am. 6- Ré - Péage. 7- Pénien. 8- Saïs - Est.Verticalement : 1- Thésards. 2- Révèle. 3- Arène - Pi.4- Is - Sapes. 5- Tés - Sen. 6- Ta - Aïe. 7- Etalages. 8- Sûrement.

Mots fléchés

Mots croisés

KAKURO

Su-Do-Ku

1 7 6 2 3 3 22 5 9 8 4 1 6 3

1 3 6 7 2 4 57 4 2 3 9 5 1 65 3 4 7 2 6 8 14 8 5 9 1 3 22 6 7 4 8 9 5 11 2 1 5 4 7 2

11 22 33 44 55 66 77 881122334455667788

85

1

95 1

3

36 37 18 1516

21

3

36 389

7

6

7

36

44

17 6 5

7

1514

18

24

15

3 6 9 4 5 8 7 1 25 1 8 3 2 7 9 6 42 4 7 6 9 1 3 5 81 7 3 2 8 9 5 4 64 5 2 1 3 6 8 7 98 9 6 5 7 4 1 2 36 3 1 8 4 5 2 9 79 8 4 7 1 2 6 3 57 2 5 9 6 3 4 8 1

B S E C N C G OS E P T E N T R I O N A L E R

T E R R O R I S T E I L E TB A G A R R E O R G I E C H

T A T A M I S E O N G R EE R S E I L E S C I R R U S

O E A T L A N T I Q U E EI N E G E E N R E U S S I

A C E S C O I E T A L EA P I O N V E R T E R I E N

A T R O C E B U L L E T I NA U N U A A I R A I S T E

P L A I S A N T E N T L E AC E I L E S T E C E P E G

R E F L E T E V E R T I G OT I R E E E S S E I O A N

S A U R E R A N D E S I T EL E S E A S E P T I S E R A S

Commercede bouche

Sacrilège

Courageux

De mau-vais goût

Ville deSyrieD’uneseule

couleur

Suçaient

Commecela

Prixconvenu

Terminé

Priseaux filets

Engagesvivement

Couppopulaire

Maladiecutanée

Acquéreur

Relèventencore

Cubes

Est bon

Irisé

Etoile

Affaibli

Premièrepage

Petitsobstacles

Voileréduite

Nord-africaines

Protectionde mineur

Sert àappeler

Urgent

Saisisses

Et lereste

Percés

Situation

Sépara-tions

Surveille

Nettoieune étoffe

Tombe duciel

Mot pourchasser

Choisi

Diffusée

Tête deblé

Epoque

Fin departie

Mélodies

Epoques

Trac dubébut à la

fin

Sert à filer

Tout plat

Nymphedes

prairies

Médecinréputé

Rebrousse chemin

Singes

Amourardent

Cordagesmarins

Boucliers

Souhaiter

Thallium

Greffée

Ancienscaractèresallemands

Entre deuxroues

Saison

Coulera

Rapportde cercle

Se lança

Période

Monnaiesromaines

Font legrain

Les lettresde Fès

Touchés

Sert àétamer

les glaces

Réductionde poste

Nés de

Table deboucher

Pétrole

Appellesla biche

Désas-semblée

Pomme

Quel ego !

Port duDanemark

Loin àcôtés

Avait lecourage

Terredivinisée

Brame

Brisée

Femmede l’ombre

Elle per-çoit le

droit depassage

Accablerasde repro-

ches

Page 16: N° 135