N° 134

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Journal satirique marocain paraissant le vendredi Troisième année N°134- Vendredi 27 novembre 2009 - 8 DH Directeur de la publication Abdellah Chankou LE COUP DE FREIN DU GOUVERNEMENT Véhicules low cost du Brésil, Russie, Inde et Chine MONCEF BELKHAYAT DÉGOMME FADEL DRISSI... Khalid Oudghiri Un corrompu flamboyant L’ENTRETIEN -à PEINE- FICTIF DE LA SEMAINE Boire l’eau de mer et exporter l’électricité solaire !? La formation s’en balance ! L’art de ne pas décider éNERGIE ENTRE BLEU DE TRAVAIL ET COL BLANC CONFUS DE CANARD P7 Contre la violence des femmes TEXTE DE L'OIE P4 L’avocate de S’di Abbas SCANDALE ANNAJAT P2 P2 P8 LA GUERRE DU PVC FAIT DÉJÀ DES VICTIMES Miloud Chaâbi poursuit en justice Mamoun Marrakchi et L’Économiste Le président de Ynna Holding contre-attaque Bouteflika : «Après les buts, ce serait les obus» P11 P11 P10 P6 JUSTICE

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Le Canard Libéré N° 134

Transcript of N° 134

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

Troisième année N°134- Vendredi 27 novembre 2009 - 8 dh directeur de la publication Abdellah Chankou

Le coup de frein du gouvernement

Véhicules low cost du Brésil, Russie, Inde et Chine

Moncef Belkhayat dégoMMe fadel drissi...

Khalid Oudghiri

Un corrompu flamboyant

L’entRetIen -à peIne- fICtIf de La semaIne

Boire l’eau de mer et exporter l’électricité

solaire !?

La formation s’en balance !

L’art de ne pas décider

énergie

entre BLeU de travaiL et cOL BLanc

cOnfUs de canard

p7

contre la violence des femmes

texte de L'Oie

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L’avocate de s’di abbas

scandaLe annaJat

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La guerre du pvc fait

déjà des victimes

miloud Chaâbi poursuit en justice mamoun marrakchi et L’Économiste

Le président de Ynna Holding contre-attaque

Bouteflika : «après les buts, ce serait les obus»

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JustICe

BenaMor et aBoudrar dialoguent...

Le projet de l’UPM vient juste de tomber à l’eau que les génies qui ont conçu ce vrai faux événement en rajoute

pour nous confectionner une UPM de la flotte. Trempées jusqu’aux os dans les contradictions d’une Union pour rien, les hérauts de la Mare Nostra ont trouvé un nouveau fillon, une UPM de l’eau . Les experts désignés par chacun des pays de l’UPM sont en train de plancher sur la prochaine conférence ministérielle sur l’eau qui se tiendra en Espagne en avril 2010. On parle déjà d’une agence méditerranéenne de l’eau, qui augmenterait les moyens des institutions dé-diées à l’eau et améliorerait leur coordination. Un sémi-naire sur les enjeux de l’eau en Méditerranée a eu lieu en France depuis quelques jours pour aborder cette question. L’eau devient une des grandes politiques euroméditerra-néennes communes de demain mais l’UPM est-elle vrai-ment le cadre adéquat pour parler de choses aussi sérieuses ? Rien n’est moins sûr. Depuis son lancement en fanfare à Paris le 13 juillet 2008, l’Union pour la Méditerranée est un flop. Et pour cause : cette union que beaucoup consi-dère comme un joujou sarkozyste à vocation anti-Turquie n’a pas réussi à sortir la tête de l’eau. Pour l’instant, Sarko n’a pas à se soucier des coups bas de ses protégés du sud de la Méditerranée. Il a déjà fort à faire avec Bruxelles où la commission a fait savoir que son projet « le Partenariat Euro-méditerranéen (aussi appelé « Processus de Barce-lone » du fait du sommet éponyme de 1995) » soit enterré par une hypothétique UPM. Barroso a menacé de fermer les robinets : si l’UPM vient, en remplacement du PEM, la commission européenne ne donnera pas un centime à cette « Union » qui prend déja l’eau.

BMce pointée du doigt

Une banque est particulièrement pointée du doigt par les opérateurs économiques : BMCE Bank.

L’établissement de Othman Benjelloun est jugé trop exigeant en matière d’octroi des crédits. Un investis-seur local a demandé récemment un prêt de 7 millions de DH pour élargir son activité. Mal lui en a pris. On lui a demandé de produire pour cela une caution per-sonnelle, une hypothèque premier rang de son fonds de commerce et la garantie des associés. Autrement dit, il sera le seul à supporter le risque avec une foule d’épées de Damoclès sur la tête. Comme quoi, les prêteurs sur gage, sûrs de leurs droits et de leurs privilèges, gagnent à tous les coups.

L’UPM flotte

investisseMents étrangers…

L’avocate de s’di abbasAbbas El Fassi a trouvé une excel-

lente avocate en la personne de Khadija Zoumi. La conseillère de l’Is-tiqlal à la deuxième Chambre a blanchi ( Al Jarida Al Oula du lundi 23 novem-bre) le Premier ministre dans le fameux scandale Annajat qui a fait plus de 30.000 victimes, du temps où il officait au ministère de l’Emploi, parmi la jeu-nesse marocaine qui a cru à la promesse d’emplois ( fictifs) à bord de bateaux de croisière. “ L’ambassadeur du Maroc aux Émirats unis de l’époque (NDLR, Abdallah Azmani) a conclu à l’existen-ce de la société suite à une correspon-dance du directeur général de l’Anapec

d’alors (NDLR, Chafik Rached). Et sur cette base que l’opération de recrute-ment des candidats a commencé, sans oublier que le conseil d’administration de cette agence est présidée par le Pre-mier ministre (NDLR, Abderrahmane Youssoufi)“. Mais qui devait vérifier le plus important dans cette grosse fu-misterie , à savoir la véracité de l’offre fabuleuse en emplois promis ? Évidem-ment pas S’di Abas El Fassi qui a dé-croché un super emploi en étant promus chef du gouvernement. Celui-ci doit re-mercier son avocate en lui trouvant un grand job… dans le bateau amiral de la primature…

2 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

tfZ, la cité interdite

Savez-vous que Tanger Free Zone (TNG) est dédiée

exclusivement aux investis-seurs étrangers tournées vers l’export ? Ils sont les seuls à bénéficier des multiples avantages offerts par cette plate-forme interdite aux ex-portateurs marocains qui sont parqués, eux, dans la zone industrielle située juste en face de TFZ sans la moindre facilité administrative. Cette situation commence à faire jaser les Marocains. Mais ces derniers n’ont qu’à prendre une nationalité étrangère pour être chouchoutés…

settavex file du mauvais coton

L’entreprise Settavex, spécialisée en amont du

textile, basée à Settat, com-mence à souffrir des effets de la crise internationale. Pour preuve, les responsables de la société espagnole demandent, selon une source interne, à leurs clients de se faire payer à l’avance pour affronter les problèmes de trésorerie. Pourtant, Settavex a bénéficié en 2004 du soutien du Fonds Hassan II et du Fonds de pro-motion de l’investissement à hauteur de 20% , soit la baga-telle de 200 millions de DH. Les mêmes avantages ont été accordées lors de la même période à l’Italien Legler et à son partenaire Badreddine Se-noussi dont l’entreprise vient de décrocher récemment un redressement judiciaire alors que les banques marocaines, dont la BMCE, ont financé le projet à hauteur de plus de 2 milliards de DH. Il est des distributions de pognon qui font des merveilles.

e conseil de la concurrence en Espagne a un pouvoir de décision. Pas au Maroc où son ho-mologue dispose juste d’un petit avis consultatif

qui ne tire pas à conséquence . Son président, le facteur Abdelali Benamor, semble pour le moment s’accommo-der d’un joujou qui ressemble à une boîte aux lettres dé-pendant du gouvernement en attendant que sa demande, introduite auprès des pouvoirs publics, de faire de son conseil une autorité décisionnelle aboutisse.Mais ce que M. Benamor n’est pas censé ignorer c’est qu’avec son conseil juste pour la forme n’a que des avan-tages. Principalement celui d’éviter tout risque de créer des problèmes dans une économie nourrie à la concur-rence déloyale, au plumage du consommateur et aux abus de l’administration. Effectivement, ce n’est pas très rassurant de laisser une instance pareille prononcer libre-ment des sanctions pécuniaires à l’encontre d’entreprises coupables de dumping social ou de pratiques peu ortho-doxes surtout lorsque celles-ci se recrutent dans le cer-cle des privilégiés qui ont le bras long. Finalement, tout opérateur qui s’estime lésé n’a d’autre choix que de saisir la justice dont tout le monde décrie pourtant les travers. Mais c’est moins dangereux que de conférer le pouvoir de statuer au conseil de Benamor… La centrale de lutte contre la corruption n’est pas mieux lotie, elle a juste pour fonction d’émettre des avis. Autant dire une instance-poudre aux yeux destinée essentielle-ment à faire croire que le Maroc est engagé dans la lutte contre le bakchich. Le président, Mohamed Aboudrar, connaît les limites de son action mais il semble se com-plaire dans une fonction fantoche. Au Maroc, tout l’art consiste à ne pas décider...

L’art de ne pas décider

L

e Maroc célèbre le 25 novem-bre de chaque année, à l’image des autres pays du monde, la Journée internationale pour

l’élimination de la violence à l’égard des femmes. C’est-à-dire qu’il vous est for-mellement interdit de toucher un cheveu de votre femme ce jour-là. Vous pouvez, par contre, vous soulager en tapant sur vos gosses, voire en les brûlant avec un fer à repasser. Je ne sais pas comment vous allez y parvenir car c’est un combat de longue haleine dont le but final est de soustraire la femme à toute pratique dé-gradante ou portant atteinte à son statut de citoyenne à part entière. Ça, c’est le jour-nal qui le dit parce que je ne sais pas com-ment on va faire avec la sagesse populaire qui préconise de battre sa femme tous les soirs même si vous ne voyez aucune raison de le faire car elle, elle sait quelle connerie elle a commise.La célébration de cette journée se veut une occasion pour sensibiliser l’opinion publique à ce problème épineux de frus-tration des cogneurs privés de leur passe-temps inoffensif et favori et lever le voile sur nombre de comportements iniques que subissent les hommes par la faute des femmes. La violence conjugale reste heureusement la forme prédominante au Maroc, car elle permet d’évacuer la pression et faire bais-ser la tension à l’intérieur du couple, ten-sion, faut-il le rappeler qui est due à l’im-punité de la femme. Plusieurs statistiques annuelles fournies par des associations de défense des droits de la femme prétendent que l’homme se tient stoïquement coi avec la tension du couple qui pèse sur ses bras fragiles. On s’en prendrait à la culture profonde du Maroc et ses coutumes les plus authen-tiques que ça ne m’étonnerait pas. Je ne sais pas d’où viennent ces idées soi-disant libérales et véritablement subversives et une enquête de police devrait être dili-gentée pour permettre à notre pays de se défendre contre des idées importées de l’étranger et qui mettent en péril l’équi-libre social auquel chacun est parvenu

grâce à la coutume millénaire de tabas-ser sa douce moitié comme plâtre pour qu’elle apprenne les bonnes manières, la discrétion et surtout l’art de rester à sa place pour ne pas faire d’ombre au chef de famille qui supporte toutes les dépen-ses parfois au prix de l’utilisation du sa-laire de sa femme qui est une inconsciente avérée.La violence à l’égard des femmes, qui toucherait encore une large frange de femmes de par le monde, prend plusieurs formes, coups, gifles, brûlures, violen-ces sexuelles, viol, harcèlement, insultes répétées, privation de liberté, usurpation du salaire, privation de pension etc… Ils ont tiré ça dans un film d’horreur ? Je vois peu de femmes assez folles pour mériter tout ça. C’est des rumeurs inventées par la presse. Généralement, il suffit de deux coups de poing dans la gueule pour mettre de l’huile dans les rouages du couple et créer l’environnement idéal pour l’épa-nouissement des enfants dans un milieu familial sain où chacun joue le rôle qui lui est imparti depuis la nuit des temps. Et patatras, voilà cet équilibre multimil-lénaire qui s’écroule par la faute d’irres-ponsables qui n’ont de cesse de saper les fondements même de notre civilisation et l’héritage que nous ont légué nos anciens qui n’avaient pas été déboussolés par des valeurs importées de l’étranger et qui, au contraire, infligeaient une rouste soignée à leur épouse pour qu’elle n’oublie pas qui c’est qui commande.Le Maroc a toutefois pris conscience de la nécessité d’éradiquer ces pratiques ve-nues d’ailleurs. Pour cela, un large éven-tail de mesures a été adopté touchant en particulier le domaine juridique et ce pour une protection efficiente des droits de l’homme contre tout abus des femmes. Mais parmi ces agressions contre notre particularité nationale, on citera d’abord les dispositions de la Moudawana qui de toute évidence constitue une percée des plus sournoises en matière de protection juridique des droits des femmes contre les prétendues violences de l’homme. On n’a pas fini de souffrir, mes frères !

contre la violence des femmes

L’Oie de la Jungle

khalid oudghiri accusé de corruption

crédit HaLaL

e parquet de Caena ouvert une enquête à la suite d’une plainte de deux médecins accusant le CHU de Caen de «pratiques

douteuses», comme la réutilisation de ma-tériel à usage unique. Cet usage de produits médicaux, est-ce une infraction ou pas, on n’en sait rien, selon le procureur de Caen, François Nicot.La plainte contre X a été déposée par le chef des médecines vasculaires au CHU dominique Maïza, et par le codirecteur du laboratoire cathétérisme, de l’établisse-ment, Martial Hamon. Le cathétérisme, si vous avez l’âme sensible, préparez vous, c’est l’introduction de sondes dans les ca-vités cardiaques. C’est pire que tout, ça, se faire trouer les entrailles par des taquineurs de mort qui jouent avec vos artères. Si on vous fait ça avec du matériel neuf, c’est déjà l’antichambre du cimetière Chouhada, mais si, en plus, ont introduit des tuyaux jusque dans votre poitrine avec du matériel utilisé Trente-six fois, vous êtes déjà en-terrés. Mais en quoi ça nous concerne au Maroc ? C’est qu’un bienfaiteur de l’hu-manité, Gilles Grollier, professeur au CHU de Caen, est visé par l’enquête et qu’il a déclaré qu’il avait fait nettoyer du matériel pour permettre des soins à but humanitaire. Car dans certains pays, on n’a pas le choix pour sauver des vies. Waow, et le Maroc en fait partie ? Oui, on en fait partie. Après avoir insisté sur le prix du matériel neuf, le chef Grollier indique avoir pratiqué des opérations au Maroc et au Cambodge avec des cathéters recyclés mais «restérilisés » avec précaution. Les carottes sont cuites. Alors Grollier, le kapo, s’interroge doulou-reusement : Que faire ? Réutiliser du maté-riel ou laisser les patients mourir ? Grollier, qui dit « agir dans l’intérêt des malades » ne se demande pas si on peut faire les deux, réutiliser du matériel à usage unique ET laisser mourir des malades. L’intéressé qui se défend de tout manquement à la déonto-logie a simplement déclaré : « J’agis dans l’intérêt des malades ». Les bougnoules de steppes marocains et les bougnoules

de rizières cambodgiens encore vivants apprécieront. Contacté hier, le sous-chef Grollier s’est montré très serein. « La réuti-lisation de matériel médical à usage unique est impossible en France. Il n’y a évidem-ment jamais eu de telles pratiques au sein du CHU ». Mais au Maroc oui. Il n’a donc pas envie de sauver des vies françaises ? La grave question existentielle : « Réutili-ser du matériel ou sauver des vies » ne se pose qu’en France. Le mec est serein parce que jamais de telles pratiques n’ont existé au CHU de Caen. Pourtant, les plaignants, deux professeurs dénoncent un «usage il-licite de matériel médical à usage unique» et des «pratiques de harcèlement» comme l’envoi de courrier diffamatoires à leur égard. Alors, Caen se trouve-t-elle au Ma-roc, au Cambodge ou en France ?Le professeur Hamon, cardiologue, en-fonce le clou. «Au début, il pensait que cette affaire se réglerait en interne, que la direction allait faire cesser ces pratiques complètement contraires au code de santé publique. Mais non, il a dû payer un huis-sier pour constater la présence de cartons de cathéters périmés et de matériel médi-cal souillé. On peut déjà imaginer les éti-ques sur les cartons : « Matériel réservé à l’export vers le Maroc ». Ou vers Phnom Penh. Le cardiologue qui a porté plainte affirme que ces problèmes témoignent des «difficultés de gouvernance au CHU de Caen. Des affaires comme ça, il y en a à l’avenant». Le chef du pôle coeur-poumon-vaisseaux Gilles Grollier préfère consulter sa direction avant de s’exprimer, a-t-il dé-claré à la presse. Ben quoi, peut-être que le grand chef du chef Grollier était au courant et qu’il va couvrir l’humanitaire de choc ? dans le Parisien de mercredi, la générosité faite homme indique avoir «fait nettoyer du matériel pour permettre des soins à but humanitaire. Dans certains pays, on n’a pas le choix pour sauver des vies». Evitez l’hô-pital, les copains. On croyait que c’était au Maroc seulement qu’on ne stérilisait pas automatiquement le matériel.

amale samie

septicémie humanitaire

L

L

4 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

Attaqué de toutes parts sur le dossier de la SNEP, Miloud Chaâbi riposte à ses adversaires sur le terrain judiciaire.

6 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

La guerre du Pvc fait déjà des victimesmiloud Chaâbi poursuit en justice mamoun marrakchi et L’Économiste

ahmed Zoubaïr

n ne savait pas que Ma-moun Marrakchi, pré-sident de l’association

marocaine de plasturgie (AMP), était très copain avec Nizar Ba-raka, ministre chargé des Affaires générales. Au point que celui-ci l’appelle sur son portable pour lui faire part, en primeur, de la teneur des conseils de ministres. C’est en tout cas ce qui ressort clairement d’un mail ( dont nous avons copie) adressé, mercredi 21 octobre, par M. Marrakchi à l’ensemble des membres de l’association dont il est président. Le mail est en rela-tion avec la guerre du PVC engagé par l’AMP contre la SNEP appar-tenant à Ynna holding de Miloud Chaâbi. “ J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, j’ai reçu un ap-pel de Mr Barakat Nezar (…) qui m’informe que le gouvernement a décidé ce matin en conseil des mi-nistres de :1-Procéder à la baisse des droits de douane du PVC de 10% à 7,5 à partir de demain ( comme c’était prévu)2- Ne pas donner suite, de facto, à la proposition de la SNEP d’inves-tissement contre le maintien des

DD3-Faire aboutir l’enquête sur la clause de sauvegarde auquel le gouvernement répondra défavo-rablement en vue de l’évolution

de la situation sur les importations de PVC. Et de conclure, victorieux : “l’AMP a eu gain de cause sur toute la ligne“. Certes, il y a eu à la date indiquée du 21 octobre

O

Le président de Ynna Holding contre-attaque

Producteur important de produits vinyliques (PVC et Compound PVC), la SNEP (Société Nationale d’Electrolyse et de Pétrochimie) est accusée par

l’ANP de monopole et de superprotection. D’où la reven-dication de cette association de faire baisser les droits douanes de 10% actuellement à 7,5% pour permettre à ses membres d’importer librement cette matière de l’étranger à des prix moins chers au lieu de s’approvi-sionner de la filiale de Ynna Holding. Or, l’entreprise a demandé au gouvernement de faire jouer “la clause de sauvegarde“ justifié par une conjoncture de crise mon-diale et vise à sauvegarder le marché national des prati-ques de «dumping» qui sontdommageables pour des industries locales comme la nôtre“, explique un communiqué de la SNEP. En effet, l’entreprise a dû faire face au cours du premier semestre 2009 à un flot continu de PVC étranger en provenance notamment des Etats-Unis. Ce qui a fortement déstabi-lisé l’activité de l’industriel national.Le vrai débat aujourd’hui se pose en ces termes : faut-il ouvrir les vannes des importations massives du PVC en baissant ou en supprimant carrément les droits de douane ? Auquel cas, ce scénario équivaudrait à un dé-

mantèlement pur et simple de cette industrie au Maroc au profit d’entreprises étrangères avec tout ce que cela impliquerait comme conséquences ? Un choix pareil est à saluer puisque le Maroc participerait ainsi au renforce-ment de l’économie américaine au nom de l’amitié sé-culaire qui lie Rabat à Washington. Washington qui par ailleurs dresse toutes les barrières non-tarifaires devant la pauvre tomate marocaine pour ne pas pénétrer sur le marché américain. L’autre gros producteur du PVC n’est autre que l’Égypte, les revendications de l’AMP sont lé-gitimes mais leur satisfaction contribuerait à l’émergence de l’économie du pays de Hosni Moubarak au détriment de sa consoeur marocaine… Et puis, le PVC n’est pas un produit fini. Il s’agit d’une matière première de syn-thèse particulière dont le processus de fabrication est complexe, intégrant un certain nombre de composants comme le chlore, l’éthylène, l’électricité et autres produits énergétiques… Or, les dirigeants de la SNEP soulignent à raison que ces intrants, achetés localement, ne béné-ficient pas des mêmes avantages comparatifs qu’aux Etats-Unis, Égypte ou ailleurs. Libre au gouvernement de tuer le peu d’industrie nationale pour honorer ses accords de libre-échange qui, tous comptes faits, sont largement profitables dans tous les secteurs aux entreprises étran-gères qui taillent des croupières aux sociétés nationales. La grande classe !

Le cas sneP

un conseil des ministres qui s’est déroulé à Casablanca. Mais il a été consacré à l’examen du projet de Loi de finances 2010. Mais point de discussion autour du PVC comme mentionné dans le courrier électro-nique de M. Marrakchi. Celui-ci a-t-il menti aux adhérents de son asso-ciation dans une pure fanfaronnade pour se valoriser auprès de ses col-lègues de l’industrie de la plastur-gie ? d’ailleurs, la baisse des droits douane qu’aurait confirmé Si Nizar à son interlocuteur n’a pas lieu au jour d’aujourd’hui car l’affaire n’est pas aussi simple que semble le pen-ser M. Marrakchi. Plus surprenant encore, depuis quand un ministre a-t-il le droit de divulguer de cette façon une décision avant même sa promulgation officielle ? Ce mensonge flagrant a énervé les dirigeants de la SNEP qui, s’esti-mant avoir subi un “préjudice mo-ral et économique“ à cause de cet “acte irresponsable“ ont décidé de porter plainte ( citation directe) contre Mamoun Marrakchi pour dénonciation calomnieuse en s’ap-puyant sur son fameux et fumant mail. L’intéressé sera, le moment venu, bien obligé de s’expliquer sur son message en plastique frelaté… dans le cadre de la même affaire, le quotidien l’Économiste, qui s’est érigé depuis le début en avocat de l’AMP, sera également poursuivi en justice par Miloud Chaâbi à cause d’un article jugé diffama-toire consacré au dossier du PVC (édition du mercredi 11 novembre). L’auteur de l’article incriminé a re-pris une déclaration que lui a faite “un ex-ministre proche du dossier“ ( sans citer son nom) selon laquelle M. Chaâbi aurait “fait du chantage en faisant valoir la protection doua-nière et la carte des licenciements et du lobbying en finançant le PPS, le Parti de l’Istiqlal…“ Accusa-tion évidemment grave qu’il s’agit pour le journal de prouver et pour laquelle l’avocat de Ynna holding réclame la bagatelle de 20 millions de dh au titre des dommages et in-térêts. Pour le moment, la guerre du PVC risque de produire de lourds PV judiciaires. Ambiance…

«Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009 - 7

Khalil Zniber

’énergie solaire évo-que généralement les panneaux photo- vol-taïques ou thermiques pour l’éclairage ou

l’eau chaude sanitaire des loge-ments individuels ou collectifs : une énergie propre ayant un bel avenir, surtout pour les régions enclavées. Avec le thermo-solaire à miroirs paraboliques, on passe néanmoins à de véritables centrales électriques à l’échelle industrielle pour de gran-des agglomérations, voire l’expor-tation. Le dessalement de l’eau de mer pour l’eau potable et l’agricul-ture en sus.Argument de poids à l’appui, les concepteurs du programme deser-tec, son président G. Knies en tête, renvoient les sceptiques à l’exem-ple de ce type de centrales fonction-nant depuis une vingtaine d’années surtout aux USA. Dans le désert des Mojaves par exemple, au sud de la Californie, 9 centrales avec 900 000 miroirs paraboliques d’une puis-sance totale de 354 MW produisent 800 Mégawat/heure par an !Plus près de nous, de l’autre côté du détroit, en Andalousie, sur les hau-teurs de Guadix, la centrale « An-dasol I », installée sur 200 hectares avec 15 000 miroirs paraboliques, est la première centrale commercia-le du monde fonctionnant après le coucher du soleil. La vapeur excé-dant les besoins des turbines durant la journée est stockée pour être utili-sée le soir. Elle produit déjà 50MW pour la consommation d’une ag-glomération de 200 000 person-nes. L’extension pour doubler sa capacité est prévue l’an prochain, la troisième tranche suivra tout de suite après. Pas très loin à Alméria, se trouve la plus grande « centrale thermo-so-laire – laboratoire » dans le monde où, depuis plus de 15 ans, le must des technologies de pointe est testé et perfectionné. Actuellement, plus d’une centaine de projets, d’une capacité globale de 200 gigawatts sont en cours de planification, de réalisation, voire déjà opérationnels sur la presqu’île ibérique !

De l’autre côté, au Maroc, parais-sant parfois à portée de bras, com-bien a-t-on planifié, installé, testé et démarré la production de cen-trales thermo-solaires ? Aucune !! Une injustice de la nature ? Pas du tout. Le Maroc est doté de tous les atouts pour les énergies renouvela-bles. Le désert, des régions ventées parmi les mieux adaptées au monde pour l’éolien, 3 500 km de côtes, la proximité de l’Europe et l’inter-connexion déjà fonctionnelle à tra-vers le détroit de Gibraltar en sus. Pourtant, en juin 1994 déjà, Aziz Bennouna avait réalisé un projet d’exportation d’électricité verte en Europe.Le Maroc ne brille donc pas par son absence dans ce domaine. Il était même dans le vent, le projet de notre chercheur portant justement sur un immense parc éolien. Membre fondateur du TREC, an-cêtre de Desertec, A.Bennouna explique d’abord la charpente de sa pensée en préambule à vos ques-tions : la nature ne contenant pas de poubelle, tout disparaît à la fin

de son cycle. Les plantes, les êtres vivants…Ce qui n’est pas le cas du plastique, des batteries vides, des composants électroniques…formant notre poubelle ; comme le CO2 qu’on piège dans l’atmos-

phère après avoir consommé l’éner-gie contenue dans les combustibles. Pour lui, l’électricité solaire est une nouvelle forme d’agriculture : le so-leil qui nous donne les champs de céréales et de plantes nous donne dans un autre « cycle agricole » l’électricité solaire sans « emballa-ge-poubelle » ! Plus encore dans le vent, Khalid Benhamou, également membre de desertec, étudie depuis des années les régions ventées mesurant les vitesses du vent sur de longues pé-riodes et calculant les productions d’électricité éolienne éventuelles pour convaincre les investisseurs potentiels, allemands avant tout. Nos deux chercheurs ont en effet étudié au pays de Mme Merkel qui, selon certains de ses compatriotes, membres de desertec, n’était pas chaude de se joindre à l’union de la Méditerranée. Il a fallu qu’on lui explique l’enjeu majeur du pro-gramme desertec, pour l’indus-trie allemande, géant mondial des énergies renouvelables avec déjà plus d’un million de salariés (plus que l’industrie automobile !), pour qu’elle change d’attitude. Bref, ayons les idées d’une tête haute suivant l’adage du Sahara, mère de notre civilisation : « pour qu’un pal-mier donne de nombreuses et belles dattes, il faut qu’il ait une tête haute, très élancée vers le ciel ».

Boire l’eau de mer et exporter l’électricité solaire !?

L

Une manne énergétique à exploiter.

le Maroc, puissance iMportatrice

8 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

Au moment où des diplômés chômeurs multiplient les sit-in et les grèves de la faim, des entreprises ne trouvent pas suffisamment de demandeurs pour les postes de qualification. Un autre paradoxe

du Maroc des contrastes touristiques et des contradictions économiques.

La formation s’en balance !

abderrahim el Badaoui

a demande des employeurs en techniciens représente le tiers des besoins exprimés.

Alors que l’offre de formation déga-ge un déficit permanent. C’est pour-quoi le patronat fait passer toute mise à niveau par la mise en cohérence des centres de formation profession-nelle avec la stratégie économique, privilégiant les métiers exportateurs à très fort potentiel d’emplois.Pour ce faire, l’entreprise a raison de s’impliquer. Quand elle demande la délégation par l’Office de la for-mation professionnelle de certaines filières aux associations patronales. Un tel transfert peut s’accompa-gner de ressources prélevées sur les cotisations actuelles des entreprises. A condition de faire aussi participer les Chambres professionnelles qui, comme l’indique leur qualificatif, devraient intervenir dans l’orienta-tion et l’encadrement des besoins en formation. Encore faut-il qu’elles soient elles-mêmes suffisamment qualifiées !Sans oublier, en troisième lieu, le re-cours à la société civile, à travers le mouvement associatif. Notamment l’aide des associations qui contri-buent à l’intégration socio- écono-

mique des jeunes et des femmes. Ce qui passe par la montée d’un cran des missions de l’INDH. Certes, l’entrepreneuriat demande l’amélioration des mécanismes ins-titutionnels de remboursement par-tiel aux entreprises pour leur effort de formation professionnelle. Mais cela ne peut éluder l’urgence d’une correction de certaines pratiques de détournement des encouragements

publics. A commencer par celle liée l’héritage encombrant et peu recom-mandable des gestions antérieures. Mettant leur dignité dans la poche, trop de chefs d’entreprise n’ont cessé de vitupérer l’Etat tout en se retour-nant inlassablement vers lui pour mendier aide et protection. A l’appui de leur démarche, un chantage non dissimulé: « si vous ne m’aidez pas, je jette des centaines de chômeurs supplémentaires sur le pavé ».Au passage, on prend volontiers le beau cadeau étatique des subven-tions versées aux entreprises candi-dates à l’emploi-insertion. Parfois, le pécule versé par l’Etat est détourné avec la complicité d’employés sous- rémunérés, voire fictifs. N’ouvrant les ateliers qu’à des employés pré-caires justes bons à prolonger la vie d’un équipement obsolescent. On a même vu ce patron envoyer son fils étudier aux Etats-Unis sous couvert de formation continue. Lors du recours d’un certain patronat au remboursement public des Contrats spéciaux de formation, la scanda-leuse compromission entre des res-ponsables de l’office de formation professionnelle et des entreprises véreuses a défrayé la chronique. Elle s’étouffa lentement au fil du temps marocain qui finit par tout effacer !Pendant ce temps, l’OFPPT ne cesse de réajuster les cursus et de créer de

nouveaux centres. Ce département reste pourtant loin du doublement escompté de sa capacité de forma-tion. Pour ne rien arranger, la lenteur qui affecte notre effort de généralisation de l’enseignement fondamental se-rait quelque peu supportable si elle se justifiait par une préférence délibé-rée pour des rendements qualitatifs. Il n’en est malheureusement rien. Si l’on juge par le nombre d’abandons et de redoublements. Pour faire, dès le départ, de l’enseignement pro-fessionnel le parent pauvre des po-litiques d’enseignement. Faisant en sorte que tout travailleur manuel res-tait synonyme d’illettré aux mains rugueuses.Alors, d’année en année, tant de re-plâtrages et de tâtonnements ont fini par nourrir un grave malentendu: quand certains réclament la for-mation professionnelle en espérant qu’elle rétablira l’égalité des chan-ces, d’autres l’acceptent comme un pis-aller, sachant que leurs rejetons y échapperont et resteront les favoris de la division nationale du savoir. Toute notre machine éducative, han-dicapée par tant de préjugés se mit à former, en priorité absolue, de ba-cheliers et des licenciés. Or, même à coup de milliards de dépenses et de milliers d’enseignants, le rende-ment est resté médiocre. Sur cents partants, on trouvera tout au plus 4 ou 5 privilégiés sortis du tunnel avec quelque bagage en main. Ce qui ne laisse pas moins de 95 laissés- pour- compte d’un processus éducatif aus-si onéreux qu’inefficace.L’enseignement de base obligatoire est sanctionné par une sélection des-tinée à réorienter les déscolarisés vers la formation professionnelle pour rattraper les déperditions en cours de route. Alors que l’objectif est d’aboutir à une revalorisation so-ciale et économique du métier ma-nuel en tant que maillon nécessaire à notre développement. du primaire au supérieur, en passant par le secondaire, l’enseignement professionnel doit faire partie inté-grante de notre système éducatif. Pour une politique d’éducation na-tionale sans complexe ! En bleu de travail ou en col blanc !

L

1.2.3.4.5.6 secondes… Un enfant vient de mourir de faim dans le monde. Ce fut le slogan accro-

cheur lancé à l’occasion du dernier sommet sur la sécurité alimentaire. Un appel qui n’a pourtant ému aucun des dirigeants du G8. Quasiment tous absents à la grand-messe de Rome. Eux qui furent si prompts à doter un système financier au creux de la va-gue de pas moins de 7OO milliards de dollars. A croire que le sauvetage d’une économie mondialisée et de plus en plus financiarisée est plus ur-gent que de se pencher sur le sort du milliard d’êtres humains qui souffrent aujourd’hui de la faim ! A noter, en ce qui nous concerne, que dans le lot des damnés de la terre sèche, le bloc « Afrique du Nord-Pro-che-Orient » dont nous faisons par-tie compte 42 millions de personnes sous-alimentées. C’est même l’espace géographique flanqué de la plus forte

faiM de MOyens ! augmentation de ceux qui ont plus d’appétits que de déjeuners!Il faut aussi croire que, dans cette oum-ma arabia dont l’Egypte de la wahda et de la Quawmia jette des pierres sur des « joueurs algériens frères », la faim de démocratie n’est pas non plus suffi-samment assouvie. En attendant, l’étu-de «Arab Human Développent Report », initiée par le PNUD, rapporte qu’un Arabe sur 5 survit avec moins de 2 dol-lars par jour. Avec beaucoup de pétrole et une faible population, le Qatar, n’est classé, à l’aune de l’IDH, qu’à la 46è place mondiale!Le directeur général de l’Organisation arabe du développement industriel fit savoir que 17 millions de personnes sont aujourd’hui en chômage dans le monde arabe. Soit plus que les popu-lations du Bahreïn, du Koweit, d’Oman, du Qatar et des Émirats Arabes unis. Il faut croire qu’ils ont encore du pétrole pour cacher ce fléau qu’ils ne sauraient voir. Quant à nous, on ferait mieux d’avoir de meilleures idées !

La plaie du chômage des diplômés.

entre bleu de travail et col blanc

«Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009 - 9

Pour un observatoire des conventions

Le Maroc a vécu cette semaine au rythme du grand forcing économique de la Belgique

conduit par SAR le prince Philippe et son épou-se. Séminaires, signature de conventions, ren-contres entre hommes d’affaires des deux pays. Le grand amour. Pas de doute, les Belges, qui ont doublé à cette occasion leur aide au Maroc passant à 80 millions d’euros par an, sont déter-minés à se tailler une bonne place dans les inves-tissements étrangers accueillis par le Royaume.Pour cela, il faut que les différents partenariats solennellement scellés pour booster la dynami-que des affaires trouvent le chemin de la concré-tisation. Ce qui requiert un suivi rigoureux et continu de la part de nos chers responsables et investisseurs habitués à se contenter du clin-quant des cérémonies d’inaugurations officielles au point que le Maroc est devenu un gigantesque cimetière des protocoles d’accord et des conven-tions de coopération. À cet égard, vivement la création d’un observa-toire des conventions d’investissements étran-gers qui aura le pouvoir de sanctionner ceux qui ont failli à leurs engagements !

Procuration

Il est très fort le jeune pa-tron de l’institut Amadeus.

Le grand Brahim Fassi Fihri, 23 ans, fifils du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Taïb El Fassi a tenu sa promesse jusqu’au bout. Malgré les salves des critiques des islamistes et des contempteurs d’Israël, il a invité l’ex-chef de la diplo-matie de l’État hébreux Tzipi Livni pour palabrer à Tanger sur la paix dont elle figure parmi les grands assassins.On l’aura deviné, les ma-chins comme Amadeus ne sont pas aussi inutiles que certains peuvent le penser. Grâce à son institut financé par d’importantes institu-tions comme la Banque Populaire, Si Brahim a agi par procuration du père ou de plus puissant que lui même si le chef de la diplomatie maro-caine a évité de rencontrer la responsable israélienne qui a ravi la vedette aux autres participants. Ce garçon est précoce, c’est pour ça qu’il n’a que des jaloux…

La fin du mirage“ Nous avons besoin d’inves-tissements dans les secteurs productifs“, c’est en substance le message des participants marocains adressé aux investis-seurs arabes à l’issue du forum des investisseurs du Golfe qui s’est tenu à Skhirat le week-end dernier. En s’autres termes, le Royaume ne veut plus de ces capitaux émiratis et bahreïnis qui, à l’image de Sama Dubaï ou Emaar, ont promis des pro-jets à plusieurs milliards de dol-lars dans le secteur de l’immo-bilier et du tourisme et se sont avérés juste être un beau mi-rage. En fait, ces investisseurs, plus spéculateurs qu’opérateurs économiques, ont été attirés par le foncier cédé à des prix symboliques qu’ils valorisent à travers des montages fonciers ingénieux dans les bourses de leurs pays. Les responsables marocains ont mis du temps à comprendre cela, aveuglés par des promesses d’investisse-ments pharamineuses.

Brahim Fassi Fihri.

10 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

haj khalid naciri...

ahmed Zoubaïr

es importateurs de véhi-cules originaires des pays Bric ( Brésil, Russie, Inde, Chine), crient au scandale.

Ces concessionnaires, regroupés dans l’UPAM ( Union pour la pro-motion du secteur automobile au Maroc), affrontent depuis janvier 2009 un problème lié à l’homolo-gation de leurs voitures low Cost. “ Nous avons déposé les dossiers auprès du centre d’homologation dépendant du ministère du Trans-port, mais celui-ci tarde à nous donner une réponse“, explique Chakib Ben Elkhadir, président de l’UPAM et directeur de Pacific Mo-tors qui importe des véhicules de Chine. Il ajoute : ‘‘ce qui est scan-daleux c’est que les autorités com-pétentes ne nous répondent ni par l’affirmative ni par la négative aux nouvelles demandes d’homologa-tion“. Même silence du côté du mi-nistre du Transport Karim Ghellab, de son collègue du Commerce et de l’Industrie Ahmed Réda Chami et de celui du Commerce extérieur Abdellatif Maâzouz. Toutes les correspondances adressées par M. Belkhadir à ces grands ministres, d’habitude communicatifs quand il s’agit de servir de la langue de bois en quantités industrielles, sont res-tées lettre morte. “ Si les responsa-bles ne veulent pas de voitures de ce type sur le sol national, il fallait

nous le dire avant qu’on s’engage dans cette activité, mais qu’ils nous laissent investir dans le secteur et de nous empêcher ensuite, sous des arguments fallacieux, d’exercer no-tre activité est inacceptable “, ren-chérit un membre de l’association qui souligne que les investissements des composantes de l’UPAM dans le secteur se sont élevées à quelque 400 millions de DH. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner les raisons de ce qui ressemble à une volonté de donner un coup de frein à la dynamique des importations BRIC. Ces dernières sont victimes

de leur succès très remarquable, les voitures fabriquées en Chine ou en Inde mises sur le marché avant 2009 après leur homologation par les services concernés ont été ven-dues comme des petits pains géné-rant au cours de ces deux dernières la bagatelle de 350 millions de dh en impôts et taxes. Une raison à cela, le prix qui défie toute concurrence. Pour une pick-up chinoise, il se situe entre 55.000 et 60.000 DH clés en main. Une petite citadine se vend toutes taxes comprises à pas plus de 70.000 DH. La gamme comprend aussi des 4X4 et des petits camions au prix éga-lement très compétitif. Évidem-ment, une offre aussi compétitive inquiète fortement le lobby très puissant des concessionnaires des véhicules d’origine européenne et japonaise dont les prix pratiqués au Maroc sont loin d’être à la por-tée de la masse. Ils sont même très chers par rapport à ceux offerts à l’étranger. Sous nos cieux, une version basique de Citroën Ber-lingot, Renault Kangoo ou Peu-geot Partner se vend à pas moins de 130.000 DH.“ Quant aux voi-tures citadines de type économi-que, l’entrée de gamme démarre à 100.000 DH. Le grand nombre, constitué de petits salaires, n’a pas les moyens de s’offrir une voi-ture européenne qui relève pour lui du domaine du luxe“, indique à

raison un importateur de véhicules low Cost. En refusant de les homo-loguer, le gouvernement pousse les citoyens désireux d’être motorisés à consommer de force les quatre roues européennes et japonaises alors qu’ils auraient préféré, prix oblige, rouler dans un engin dont le prix de vente correspond à son budget. Pas de doute, nos ministres se soucient du pouvoir d’achat des Marocains. On voudrait protéger le monopole des marques réputées prestigieuses qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est incontestable que la démo-cratisation de l’automobile passe aujourd’hui par la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres pays émergents. Mais tous les prétextes sont bons pour mettre des bâtons dans les roues des véhicules non-européens y compris, celui de la non-fiabilité et d’absence des normes de sécu-rité. En fait, les autorités marocaines n’ont rien trouvé de mieux pour réguler un marché jugé dangereux pour le business florissant de Re-nault et ses semblables que la carte des homologations. L’économie de marché est libre au Maroc tant qu’elle ne gêne pas les intérêts puis-sants et les marges pharamineuses d’une poignée de privilégiés. Voilà un dossier chaud pour le conseil de la concurrence s’il veut rouler des mécaniques….

Le coup de frein du gouvernement

L

Les véhicules low cost du Brésil, Russie, Inde et Chine en mal d'homologation

La tension est à son comble entre l’Égypte et l’Algérie. Les deux pays sont au bord de la rupture diplomatique pour cause de baballe. Le président Bouteflika, qui a eu l’amabilité

d’accorder un entretien au Canard, dit être prêt à envisager le pire.

Un corrompu flamboyanthalid Oudghiri, ex-pdg d’Attijari Wafa bank a de gros soucis à se faire depuis que son dossier a été transféré vendredi dernier par le

juge d’instruction Jamal Serhane au tribunal de Première instance de Casablanca. L’af-faire portée devant la justice par Abdelkarim Bouftas, avait été instruite par le magistrat qui avait fini par émettre un mandat d’ame-ner à son encontre en janvier 2009 après que l’accusé eut refusé de se présenter à la justice. Le magistrat , chargé d’instruire les plus gros scandales politico-financiers du pays, a pris tout son temps pour mettre à plat la plainte déposée en 2008 par Abdelkrim Bouftas, fils de Mohamed Bouftas, décédé en août 2008 et neveu de Abderrahmane Bouftas, ex mi-nistre de l’habitat, pour « escroquerie, vol, faux et usage de faux et trafic d’influence » contre plusieurs larrons dont Khalid Oudghiri auprès du Procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca. Au cœur de cette affaire scabreuse, la vente dans des conditions rocambolesques d’un grand ter-rain de 500 hectares appartenant à la famille Bouftas situé à l’Oasis de Sidi Brahim, dans

la banlieue de Marrakech. L’enjeu porte sur un crédit de 170 millions de dh contracté en 2000 par Abdelkrim Bouftas auprès de la Banque commerciale du Maroc (BCM) qui devait servir à payer une dette relative à ses affaires industrielles ( Lancelotti…) et immo-bilières ( Talloust – Sidi Maarouf). En guise de garantie, les Bouftas octroient au profit de BCM une hypothèque sur le fameux terrain de 500 Ha. Le remboursement du crédit se faisant attendre, la banque relance le client à plusieurs reprises. Trois ans plus tard, l’hom-me négocie un rééchelonnement d’un an, un dégrèvement gracieux de plus et s’engage à rembourser la totalité de la somme restant due dans un délai de moins d’une année. A l’arri-vée de Oudghiri en février 2003 à la tête de Attijari-wafabak après fusion-absoprption de Wafa bank par la BCM, il met le couteau sous la gorge de Boufetas qui aurait été obligé de passer à la caisse immédiatement s’il ne veut pas perdre son terrain. Un petit pot-de-vin de quelque 30 millions de dh aurait été versé au banquier flamboyant par l’entremise d’un no-taire du nom de Mohamed Hajri. En somme, une vraie association de bienfaiteurs.

L’entretien -à peine- fictif de la semaine

abdeLazizboutefLika,président de L'aLgérie

m C’est la guerre entre l’Algérie et l’Egypte après le victoire de votre pays à la Coupe du monde 2010. Rappel des ambassadeurs des deux pays, échange d’insultes, violences physiques… C’est quoi la suite ?l Je n’ai pas encore donné l’ordre à mon armée d’envahir l’Égypte. Mais si le président Hosni Moubarak persiste à insulter l’intelligence footballistique de mon pays, c’est à mon armée de généraux de salon qu’il aura affaire. Cette fois-ci, ce sont les obus et non les buts qui risquent de

pleuvoir sur le Caire.

m À ce point ? l Je ne plaisante pas. J’ai besoin d’une guerre pour faire diversion. En effet, cela fait longtemps que mon pauvre peuple, écrasé depuis mon arrivée au pouvoir par mon système très démocratique, n’a pas goûté aux joies d’une

victoire planétaire. Mais les petits pharaons

ont gâché la fête en s’en prenant à nos supporters et en insultant copieusement le pays d’un million de martyrs. Vous savez, les Algériens, habitués à la mort et à l’horreur, sont aussi capables de mourir pour le ballon rond.

m En pleine tension algéro-égyptienne, la filiale algérienne de l’opérateur de téléphonie égyptienne Orascom a eu droit à un redressement fiscal de l’ordre de 600 millions de dollars. Un joli cadeau… l Ce n’est que le début qui montre notre capacité à mettre en difficulté le téléphone arabe qui colporte des méchancetés sur notre compte. Si les Égyptiens persistent à ne pas reconnaître notre suprématie, je peux leur créer un Polisario dans la région du Saêd dans le sud du pays. Comme vous devez le savez, les faux mouvements de libération sont une spécialité algérienne, le Maroc en souffre encore aujourd’hui.

m La main tricheuse de Thierry Henry qui a permis la qualification de la France au Mondial au détriment de l’Irlande a été traitée, malgré sa gravité, dans le calme et le respect. Les Arabes sont-ils incapables de discipline ?l Un arabe ne mérite sa réputation que s’il emmerde un arabe comme lui. C’est notre conception de la fraternité.

m Les Marocains ont laissé exploser leur joie après la qualification de l’Algérie à la Coupe du monde. Trouvez-vous cela normal?l Évidemment. Les deux peuples s’entendent bien, cela me ravit. Ce qui est de nature à compenser la haine que mon régime voue toujours à son homologue marocain.

ProPos-Presque-recueillis Par saliha Toumi

« après les buts, ce serait les obus»

Dari Couspate est en pleine expansion. Introduite en

bourse en juin 2005, l’entreprise dirigée par la famille Khalil a inauguré, mercredi 18 novem-bre 2009, l’extension de son usine de Salé et de ses locaux. Un développement dicté par le caractère florissant de l’activité dont la production sera pratique-ment doublée ( de 30.000 tonnes à 50.000 par an) grâce à cet in-vestissement d’une valeur de 60 millions de DH. L’augmentation de la capacité de dari permettra au spécialiste du couscous et des pâtes de conquérir de nouveaux marchés étrangers, notamment africain. Voilà une PME qui in-nove, investit, se consolide et qui ne pédale pas dans la semoule.

dari couspate double sa capacité

MohaMed horani a réponse à tout

K

«Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009 - 11

Mohamed Khalil, un self-made man.

uan Antonio Samaranch, ancien président du CIO, aurait-il été un agent des renseignements

soviétiques ? En tout cas, c’est qu’avance un ancien officier du KGB dans son livre «KGB plays chess» (Le KGB joue aux échecs»), paru en Russie. Selon ce livre, co-écrit par un historien russe, Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique entre 1980 et 2001, aurait travaillé pour les services secrets soviétiques. L’historien russe Yuri Felshtinsky et l’ex-lieutenant colonel du KGB Vladimir Popov expliquent que Juan Antonio Samaranch, connu pour ses sympathies franquistes, aurait été recruté à la fin des années 70. À l’époque, il était à la fois ambassadeur d’Espagne en URSS et vice-président du CIO. Amateur d’art russe, il aurait ramené plusieurs dizaines d’oeuvres en Espagne, ce qui, à l’époque, était interdit. « Samaranch a manifesté un vif intérêt pour l’histoire et la culture russes. Il est devenu un amateur éclairé d’antiquités russes qu’il collectionnait avec passion et expédiait chez lui en Espagne bien que de telles pratiques fussent prohibées par l’Union Soviétique » affirme d’allieurs Felshtinsky dans un précédent ouvrage. Le KGB, qui se servait du sport et donc du CIO pour affirmer la suprématie de l’idéologie communiste, lui aurait alors proposé soit de ruiner sa carrière diplomatique soit d’être un de ses agents.

Juan Antonio Samaranch, aujourd’hui âgé de 89 ans et toujours président honoraire du mouvement olympique, aurait alors accepté. Le KGB aurait ensuite appuyé sa candidature à la tête du CIO, en lui obtenant notamment les voix de la plupart des pays liés à Moscou. Ils affirment que le KGB avait jugé la collaboration de Juan Antonio Samaranch. Ils sous-entendent également qu’il a soutenu dans l’ombre la candidature de la ville russe de Sotchi pour l’obtention des Jeux Olympiques d’hiver en 2014. Sans surprise, le CIO rejette ces affirmations et ne souhaite faire aucun commentaire, tout comme Juan Antonio Samaranch lui-même et le FSB, successeur du

KGB. Pour le journaliste allemand Jens Weinreich, l’un des meilleurs spécialistes européens des dérives de l’olympisme, si Juan Antonio Samaranch était vraiment un agent du KGB, cela soulèverait bien des questions. Comment le site russe de Sochi est-il parvenu à décrocher les Jeux Olympiques d’Hiver en 2014 ? Quel rôle Samaranch, président du Comité International Olympique de 1980 à 2001 et Vladimir Poutine, ex-agent du KGB, ont-ils joué dans la victoire très controversée de Sochi il y a 2 ans ? Le KGB et son successeur le FSB continuent-ils dans l’ombre à façonner l’histoire de l’olympisme ?

de la colonisation en Cisjordanie occupée. En plus, l’exclusion de Jérusalem-est de l’offre israélienne condamne toute chance de reprise du dialogue avec les Palestiniens qui considèrent cette question comme non négociable. D’ailleurs, M.Erekat a clairement estimé que l’offre d’État hébreu ne conduirait pas à une reprise du processus de paix. « L’annonce du Premier ministre Benjamin Netanyahu ne «fait pas avancer le processus de paix », a-t-il lancé. Pour lui, il n’y a rien de nouveau dans le discours de M. Netanyahu. « Les colonies vont continuer en Cisjordanie et à Jérusalem et il y aura bien plus d’activités d’implantations à Jérusalem au cours des dix prochains mois que maintenant », a-t-il déploré.« Aux yeux des Palestiniens et des Arabes, Jérusalem est une ligne rouge à ne pas franchir. Le retour aux négociations doit se faire sur la base d’un arrêt total de la colonisation », a pour sa part renchéri Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Les Etats-Unis, allié historique de l’occupant israélien, ont, bien entendu, réagi positivement à l’annonce de Benjamin Netanyahu. «L’annonce

d’aujourd’hui faite par le gouvernement israélien aide à avancer vers la résolution du conflit israélo-palestinien », avait estimé la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Pourtant, le processus de paix est dans l’impasse depuis près d’un an en dépit des efforts américains pour le relancer.

’Autorité palestinienne a finalement opposé une fin de non-recevoir à Israël. Il n’y

aura pas de compromis sur le dossier des colonies juives en territoire occupé : soit le gel total de la colonisation, soit rien. Sans cela, il n’y aura pas de négociations. C’est en substance le message du principal négociateur palestinien Saëb Erekat depuis le Chili où il était en visite officielle avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Ainsi, par la voix Saëb Erekat, l’Autorité palestinienne a officiellement rejeté, mercredi 25 novembre, l’offre israélienne d’une suspension temporaire

La nouvelle provocation de netanyahu

Le ciO était-il aux mains du KgB ?dans un livre paru en Russie, un ancien officier du KGB et un historien russe affirment que l'ancien président du CIO, Juan antonio samaranch, avait été recruté par l'agence soviétique à la fin des années 70.

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DiSTriBuTionSaPrESS

DoSSiEr PrESSE aut. 51/06

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iSSn2028-0416

Journal satirique marocain paraissant le vendredi

leplacide.com

J

L

12 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

Rachid Wahbi

R.W

Juan Antonio Samaranch.

Saëb Erekat

Un tribunal de prisonniers finit par le juger. Feldman mérite-t-il la mort ? Ce roman âpre et saisissant a la puissance d’un véritable « voyage au bout de la nuit» américain.Né en 1930, mort en 1995, Stanley Elkin aimait qu'on dise de lui qu'il était un écrivain «comique sérieux». Un critique américain a écrit qu'il était «le plus grand chef d'orchestre du jazz littéraire d'Amérique». Sa langue d'une extrême richesse, son ton à la fois burlesque et désespéré, font de lui un auteur à part, ne ressemblant à personne, révéré par John Irving et Jerome Charyn, parmi bien d'autres, qui le considèrent comme leur maître. Mrs. Ted Bliss est le dernier roman de Stanley Elkin, son seizième livre (quatre ont été publiés en France) et disons de son héroïne qu'elle est tout simplement irrésistible.A 82 ans, veuve deux fois, Dorothy Bliss, qui affectionne les robes et les tailleurs pantalon en polyester de couleur vive, s'est retirée à Miami - comme beaucoup de vieux Américains. Curieuse de tout, aimant bien être invitée aux fêtes qu'organisent à tour de rôle les habitants de son quartier, elle est toujours prête à boire un petit verre et à flirter cinq minutes si un galant homme se présente. Mais elle va faire une grosse bêtise un soir où, précisément, un charmant gentleman portoricain lui offre des fleurs et propose de lui acheter la voiture de son deuxième mari. Elle accepte après une inénarrable promenade au clair de lune, sans même s'étonner qu'on lui offre plus du double de la valeur du vieux tacot. On s'en sera douté

tout de suite, l'acheteur est un trafiquant de drogue. Et voilà notre charmante retraitée embarquée dans une série d'aventures qu'elle va prendre avec beaucoup de sang-froid - mais qui donneront des sueurs froides à ses enfants et petits-enfants et au lecteur.Touchante et ridicule à la fois, Mrs. Ted Bliss a beaucoup à nous apprendre. Elle sait affronter de la même façon gangsters et policiers, plus un ouragan qui s'abat sur la Floride. A travers elle, Stanley Elkin, qui était très malade quand il a écrit ce roman, nous donne une sacrée leçon de vie.

i vous aimez les polars américains qui contrairement à ce qui se passe pour les polars français, font partie de la littérature,

vous allez aimer "Un sale Type" et toutes les autres œuvres de Stanley Elkin. Pour en revenir à "Un sale type", qui rappelle aussi bien l’autobiographie de Carryl Whittier Chesman que les œuvres de Chester Himes.Tout amateur de polars a lu un ou plusieurs polars de Chester Himes, le symbole du polar noir américain, témoin incontournable du harlem des années cinquante. Ses lecteurs n’ont bien entendu jamais oublié ses deux inspecteurs fétiches, silhouettes familières de harlem, craints par tous les margoulins, maquereaux, arnaqueurs et autres assassins : Fossoyeur et Ed Cercueil.Dans "Un sale type", Leo Feldman, propiétaire d’un grand bazar est condamné à un an de prison pour avoir rendu divers petits « services » (passé de la drogue, favorisé des avortements clandestins).Cynique et apparemment dépourvu de sentiments, Feldman va devoir affronter l’hostilité de ses compagnons de prison. Scènes violentes, sinistres, d’un humour noir particulièrement corrosif… Avec tous – sa femme, son fils, ses employés – Feldman a toujours joué un jeu dangereux : être vrai avec lui-même. Dénonçant l’hypocrisie sur laquelle reposent les notions conventionnelles de bien et de mal, ce "sale type", cet anti-héros endosse tous les pêchés de l’humanité.

nd I love her est l’une des plus belles chansons des Beatles, à mon humble avis. Elle est

d’une telle force dans la sobriété de la musique et des mots qu’elle pourrait bien symboliser toute la musique du groupe qui nous a pris dans l’enfance pour nous envoyer dans le futur mis en musique par Rage against the machine ou Birdy Nam Nam. Invitée dans le Grand Journal de Canal Plus, le 23 novembre, Carla Bruni, épouse du président français Nicolas Sarkozy a chanté la fameuse chanson avec Harry Connick Jr. Un crooner fade, sans âme, ennuyeux à mourir.C’était plus que triste. L'épouse du président de la République et le chanteur américain ont repris And I love her, et Carlita, comme l’appellent les Guignols de l’info a murmuré la chanson de sa voix de souris étouffée. Et avec son insipide complice d’un soir, ils ont scrupuleusement massacré le titre en chantant le dernier couplet en français. Le duo était déjà malheureux. Mais avec ses initiatives malheureuses, ils se sont définitivement aliéné les connaisseurs."Elle a été très impressionnante. C'est une artiste", a déclaré Harry Connick Jr à l'AFP. Oui, mon pote. Et toi aussi t’es un artiste… surfait comme une savonnette au citron. "Je ne connaissais pas grand-chose d'elle, a continué le jeune beau, mais ma femme, qui avait travaillé avec elle du temps où elles étaient mannequins,

m'a dit : « c'est une formidable chanteuse, une formidable auteur-compositeur. Elle avait sa musique sur son i-Pod ». Ben t’aurais dû assommer ta femme, Harry.Le lendemain, même émission sur la même chaîne, on a le plaisir plus que mitigé de revoir Rachida dati, parvenue à conseiller à Anyss Arbib, Français d’origine marocaine, de porter plainte contre un CRS non identifié qui l’a traité de sale arabe parce qu’il faisait la fête sur les Champs Elysées le jour de la qualification de l’Algérie à la Coupe du monde de football. A 100 000 téléspectateurs près, Michel denisot a failli battre le record d’audience historique de Canal + sur la tranche horaire 19-20 heures, détenu par lui-même. Une performance visiblement due à la présence de la glamourissime Rachida Dati, ex-ministre de la Justice, actuellement maire du 7e arrondissement de Paris et députée européenne. Attirés par sa présence, ce sont 2,1 millions de téléspectateurs qui l’ont regardé rire devant le Petit Journal de Yann Barthes, où elle est pourtant largement moquée.Je me suis senti mal à l’aise en voyant tout ce beau monde s’offusquer de ce « sale arabe » comme si les policiers ne proféraient cette injure qu’après une victoire maghrébine au football.Sale arabe est un nom d’oiseau dont la police française est coutumière, quoi qu’en dise Rachida-la-Lèche.

carla Bruni massacre les Beatlesichael Moore représente l’opposition universelle contre les mauvais coups de l’Amérique. Cet

emmerdeur génial n’a jamais eu peur de payer de sa personne en allant poser des questions « innicentes » aux responsables des maux qu’il dénonce, quitte à se faire vider comme un malpropre.Il vient de s’en prendre au capitalisme américain donc international dans un film de plus de deux heures.Michael Moore a réservé plusieurs flèches à l'ennemi : grands patrons, requins de Wall Street, politiciens... Bref, tous ceux qui ont contribué au triomphe d'un système ultralibéral, inégalitaire et prédateur. Après avoir brocardé la libre circulation des armes, mangé du Bush à toutes les sauces Fahrenheit 9/11, Slacker uprising, dénoncé l'état de la santé publique Sicko, Michael Moore s'attaque au capitalisme, depuis que la crise s'est aggravée, étendue à tout le pays, au monde entier. Avec son titre en forme d'antiphrase, Capitalism, a love story est un bric-à-brac coloré d'archives, de digressions, de témoignages... et, bien sûr, de pures provocations. Dans l'une des séquences les plus « mooresques » du film, le voilà qui, devant les caméras et les passants médusés, « emballe » la Bourse de New-York d'un ruban jaune de scène de crime.

Ses films sont toujours des tracts virulents. de la contre-propagande, face à une immense machine de guerre idéologique : les chaînes de télévision, le cinéma hollywoodien, la quasi-totalité de la classe politique américaine. Et sous ses clochettes de joker, Moore reste un redoutable enquêteur : saviez-vous, par exemple, que certaines entreprises contractaient des assurances-vie à leur profit, au nom de leurs salariés ? donc, au pays du profit à tout prix, un employé vraiment rentable est un employé... mort ! On se croirait dans une fiction d'anticipation, au rayon cauchemar. Mais non... Nous sommes en Amérique en 2009.Le réalisateur sait, aussi, humaniser son propos, donner un visage émouvant aux victimes, comme cette famille de fermiers étranglés par un prêt hypothécaire, bientôt expulsés... La démonstration fait mouche : au nom de la liberté, la cupidité des élites a peu à peu noyauté la démocratie, l'étouffant de l'intérieur, comme un formidable parasite. Michael Moore a une vision du monde qui vient de loin. Ses premiers engagements politiques sont à l'extrême gauche américaine. Il apporte son soutien au régime de Daniel Ortega au Nicaragua et dénonce l'embargo contre le régime de Fidel Castro à Cuba. On ne voit pas l’homme cesser de brocarder.

scène de crime à Wall street

Un sale type, roman noir foncéFeuilleté de canard

A M

a.sR.W

a.s

«Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009 - 13

S

Stanley Elkin

Un soviétique entre dans une boucherie.

- Bonjour camarade boulanger. Aurais-tu du pain aujourd’hui ? - Ah tu te trompes camarade. Ici, on n’a pas de viande !

Dans une famille de cannibales, la mère

aperçoit son fils jouant au ballon avec le fils du voisin : - Mamadou ! Je t’ai déjà dit de ne pas jouer avec la nourriture. -Allô Police ! Je viens d’écraser un poulet. Que dois-je faire ?- Et bien, plumez le et faites- le cuire à thermostat 6.- Ah bon ! Et qu’est-ce que je fais de la moto ?

La maman d’Émilie n’est pas contente.

- Regarde, le lait a débordé, je t’avais pourtant demandé de regarder ta montre. - Mais je l’ai fait, il était exactement 8h10 quand le lait a débordé !

Je suis inquiet, je vois des points noirs.

- Tu a vu l’oculiste ? - Non, des points noirs !

Un homme vient de se faire renverser par un

auto. Le conducteur sort de l’auto et dit: - Vous êtes bien chanceux on est juste devant le bureau d’un médecin - Oui ! Sauf que le médecin c’est moi !

Au restaurant, le garçon demande au client :

- Comment avez-vous trouvé le beefsteak ? - Tout à fait par hasard, en soulevant une frite !

Une dame fait des reproches à son

boulanger : - Je suis désolée de vous le dire, mais votre pain est rassis ! - Un peu de respect, Madame, je faisais du pain avant que vous ne soyiez née ! - Justement, ce que je vous reproche, c’est de ne le vendre que maintenant !

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ebrett's, le vénérable guide qui depuis deux siècles fixe l'étiquette et la bienséance dans

la société britannique, fait à la faveur de l'épidémie de grippe A(H1N1) sa révolution culturelle en privilégiant la bise sur la joue lors des retrouvailles pour les fêtes de fin d'année. "Il est médicalement prouvé qu'une bise sur la joue est bien plus hygiénique qu'une poignée de mains. Les gens sont porteurs de millions de germes dans leurs mains, donc la bise à la française est une manière bien plus saine de se saluer", écrit l'arbitre des us et coutumes dans son dernier ouvrage. La recommandation sera d'autant mieux accueillie dans les pays anglo-saxons qu'on y pratique à grande échelle lors des fêtes le baiser sous le gui, censé porter chance et bonheur. En bon gardien de la

décence, Debrett's assortit sa campagne pour le baiser de multiples conseils de précaution. "Choisissez bien votre cible afin que cette personne ne se sente pas gênée par un bisou (...) décidez-vous à l'avance: un baiser ou deux? Soyez prudent avec les étrangers: deux bises peuvent apparaître exagérées, même dans une ambiance festive." "Ne vous rapprochez pas trop de la personne avant et pendant le baiser (...) déposez votre baiser sur la joue droite (c'est celle à votre gauche!), ne déposez pas de la salive et gardez le baiser sur la bouche pour des moments plus intimes". A Noël et le Jour de l'an à minuit précisément, la tradition en Europe du Nord veut que l'on s'embrasse sous une branche de gui, symbole de prospérité de longue vie. Cette tradition est encore très respectée en Grande-Bretagne.

L’infidélité révélée par des tests adnes laboratoires mexicains proposent désormais leurs services aux couples afin de révéler si l'un

des conjoints commet un adultère. Les Mexicains qui douteraient de la fidélité de leur conjoint peuvent désormais s'en assurer par des preuves scientifiques. Ainsi, une personne qui pensera être victime d'un adultère pourra envoyer à un laboratoire des effets personnels de son conjoint, qui pourraient être porteurs de sperme, de salive, de poils ou de cheveux. Le laboratoire examinera alors si l'ADN correspond à "la victime", son conjoint ou une tierce personne."La demande de tests d'infidélité augmente au Mexique. Il m'est arrivé de recevoir 50 demandes en une seule journée. C'est quelque chose de nouveau pour la

majorité des gens, et certains demandeurs croient que l'infidélité est dans les gènes" explique à l'AFP Jorge Guillen, dirigeant de laboratoires. Ces tests durent entre quatre et six jours, pour un prix compris entre 135 et 335 euros.

Privilégiez la bise pour éviter la grippe

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14 - «Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009

D

«Le Canard Libéré» vendredi 27 novembre 2009 - 15

Horizontalement 1- Apparentés parfois à des moutons. 2- Les dents dela terre - Plus intime que vous. 3- Première mondiale -Crève l’écran. 4- Raison d’être - Commande de pub.5- Risques de la vie - Partie du jour. 6- Ile notée -Droit de passage. 7- Relatif à un organe mâle.8- Petits singes américains - Point de jour.

Verticalement1- Leurs travaux sont très soutenus. 2- Parle commeun Dieu. 3- On y descend pour descendre - N’est pasun nombre rond. 4- Vise au coeur - Tranchées sousdes murs. 5- Pilotes de lignes - Pièce jaune. 6- Pos-sessif - Sort avec une piqûre. 7- Nous permettent demettre cartes sur table. 8- A coup sûr.

Mots croisés

KAKURO

Solution des jeux dans le prochain numéro

Mots fléchés

A méditer

Il faut se méfier des

ingénieurs, ça commence par la

machine à coudre, et ça finit par la

bombe atomique.Marcel PAGNOL

Su-Do-Ku

Complétez cette grille de manière à ce quechaque ligne, chaque colonne et chaque carré

contienne une fois et une seule foistous les chiffres de 1 à 9

Remplissez les cases blanches avec des chiffres(de 1 à 9) afin que la somme de tous les chiffres d'unemême ligne ou colonne soit égale au nombre inscrit

dans la case noire définissant la ligne ou la colonne etque cette ligne ou colonne ne contienne pas deux fois

le même chiffre.

579 63 5

6

21 6

4

5

3 18 4

52

9

9 75

Solution des jeux du numéro précédent

Horizontalement : 1- Précuits. 2- Lunettée. 3- Ateliers. 4- Mal.5- Ira - Ilet. 6- Ea - Ptôse. 7- Nitreuse. 8- Pesées.Verticalement : 1- Plagient. 2- Rut - Rai. 3- Enéma - TP. 4-Céla - Pré. 5- Utilités. 6- Ite - Loue. 7- Terfesse. 8- Ses - Tees.

Mots fléchés

Mots croisés

KAKURO

Su-Do-Ku

4 1 3 2 1 21 2 4 5 3 1

1 6 2 7 4 36 1 3 4 2 5

5 4 2 3 6 13 1 7 4 5 22 3 1 3 4 21 2 4 5 2 1

11 22 33 44 55 66 77 881122334455667788

2 4

83

3 36 36 395

30

19

36 1719

40

38

37

36

323

2819

42

3

5 4 8 9 2 1 3 7 61 6 2 7 8 3 9 5 43 9 7 5 4 6 1 2 82 7 4 1 5 9 8 6 39 5 3 2 6 8 4 1 76 8 1 4 3 7 2 9 58 1 9 3 7 5 6 4 24 3 5 6 1 2 7 8 97 2 6 8 9 4 5 3 1

V E U V L D C AP E R P E N D I C U L A I R E S

H E U R E U S E I N N O V EH E T R E R E N T E V I A

L I E V R E T E R R A S S EV E R A I R A I N O R E E S

N E A N T I M A G E S N PU T E S A S S E N E S O T A

E S C A L E S T R E V E DA S A M E R E S A L E P O

O R E A L I E N A T I O NR E S I N E L E C T R I C E

D E S E R T E N T E L I T EX I S U I S O F L E T

T O C C R E P I N E U S EB I C E N T E N A I R E E S T

O R N I E R E E M M E L E EG N E T E S S I S E P E S E

Accéléra-teur de

particules

Nordique

Violentactiviste

Bataille

Tapis enpaille de

riz

Cordage

Pointsopposés

Branché

Charançon

Cruel

Elémentd’or

Blaguent

Aprèsl’URSS

Réfléchi

Tractée

Conserverpar

fumage

Défavorisé

Bonnesballes

Diminue lapopulation

Couche

Chevalailé

Ilien grec

Obtienne

Nuança

Attacheras

Unocéan

Ebrécha

Agile

Défunte

Sottises

Se laissaaller

Terresdu large

S’incliner(S’)

Stérilise-ras

Fraîche

Placée

Crochet

Un peud’eau

Hurlement

Ceps devigne

Tranquille

Cale

Nichais àla hauteur

Fleursétoiles

Bacchanale

Audience

Billet

Piliersde coins

Rochevolcanique

Possessif

Préfixed’égalité

Agent deLouis XV

Etain

Bien fait

Trajectoire

Maladiede

chevaux

Sans parti

Nuageblanc

Tripote

Boletcomestible

Bon ...débarras

Commecela

Marchande

Expose

Svelte

Amourde Zeus

Finitmardi

Hameauantillais

Injuste

Bagatelle

Matérielsde

couchage

Blocage

Fond debouteille

Volonté

Grossiers

Epousede Jacob

Chuted’organe

Cheval-vapeur

Polissais àla moule

Règle

Monnaiesroumaines

Durée

Iridium

S’opposeà

prothèse

N’a pasreçu de

traitement

Inflam-mation

intestinale

Abîma

Polygonesà neufangles