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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 117 - mensuel - mai 2004 ISSN 1255 - 6270 Dossier : La lutte contre la piraterie dans les industries culturelles L’UNION EUROPÉENNE ACCUEILLE 10 NOUVEAUX ÉTATS MEMBRES La France se dote d’un memorandum sur la politique culturelle

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Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 117 - mensuel - mai 2004

ISSN 1255 - 6270

Dossier :La lutte contre la piraterie dans les industries culturelles

L’UNION EUROPÉENNE ACCUEILLE 10 NOUVEAUX ÉTATS MEMBRESLa France se dote d’un memorandumsur la politique culturelle

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Directeur de la publication : Henri PaulDirecteur de la rédaction : Emmanuel FessyRédacteur en chef :Paul-Henri DoroComité de rédaction : Jacques Bordet,Emmanuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Xavier Froment, Nicole Gasser,Anne Laborde, Martine Lehmans, VincentLorenzini, Bertrand Maillols, Héléna DosSantos.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 31 000 exemplaires 0,30 euros le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIRE

Dossier Page 7La lutte contre la piraterie dansles industries culturelles

ActualitésPage 4Les choix multiformes de l’Écolenationale supérieure des Beaux-Arts de Paris

Page 5Renaud Donnedieu de Vabres :« la valeur suprême de l’Europe,c’est la diversité et lepluralisme »

Page 11Record pour la production cinématographique en 2003

Page 12Quelle politique linguistique pourl’entreprise du XXe siècle ?

Page 13Le grand foyer de l’Opéra-Garnierretrouve son éclat

PortraitPage 16Antoine de Galbert : un voyagedans les collections privées

Né le 13 mars 1954 à Neuillysur Seine, Renaud Donnedieude Vabres a été diplômé de l’Ins-titut d’Etudes Politiques de Parisavant d’intégrer l’ENA, promo-tion Voltaire (1980). Nommédirecteur de cabinet du préfetd’Indre-et-Loire, Secrétairegénéral pour l’administration dela police de la région Centre(1980-1981) à sa sortie del’ENA, il devient ensuite Secré-taire général des Alpes de HauteProvence (1981-1982) puissous-préfet à Château-Thierry(1982-1985). En 1986, alorsqu’il est élu conseiller régional duCentre (jusqu’en 2001), ildevient chargé de mission aucabinet de François Léotard auministère de la culture et de lacommunication (1986-1988)puis au ministère de la défense(1993-1995). Délégué généraldu Parti Républicain jusqu’en1996 puis délégué national del’UDF jusqu'en 2002, il a étéporte-parole de l’UMP à partirde février 2003. Avant de deve-nir ministre de la culture et dela communication dans le gou-vernement Raffarin III en mars2004, il a été ministre déléguéaux affaires européennes du pre-mier gouvernement de Jean-Pierre Raffarin (2002) et députéd’Indre-et-Loire depuis 1997,puis réélu en juin 2002. RenaudDonnedieu de Vabres estconseiller municipal de Toursdepuis 2001.

RENAUD DONNEDIEU DE VABRESMinistre de la culture et de la communication

Directeur du cabinet : Henri Paul Né en 1952, Henri Paul rejoint laCour des comptes à sa sortie del’ENA. Président de l’Institut definancement du cinéma et desindustries culturelles (IFCIC) et administrateur de la sociéténationale de programme RadioFrance (depuis 2004), il a étéaussi directeur des affaires écono-miques, sociales et culturelles del’outre-mer (1994-1998) et direc-teur du cabinet du ministre à lasanté, Philippe Douste-Blazy en1993-1994. Il a été chargé en2002 d’une mission d’évaluationsur le transport postal de la presse.

Directrice adjointe de cabinet :Laurence Franceschini Né en 1957, LaurenceFranceschini a été directrice juri-dique du CSA (1991-1999), puissous-directrice des entreprisespubliques et des aides à la Direc-tion du développement desmédias (2000-2003) avant dedevenir, en 2003, sous-directricede la communication audio-visuelle de cette même direction.

Chef de cabinet : Jérôme Seguy Né en 1971, titulaire d’un DEAdroit public, Jérôme Seguy a étéchef de cabinet puis conseiller aucabinet du secrétaire d’État auxProgrammes immobiliers de laJustice (2002-2004).

Chef-adjoint de cabinet : Jean-Marie CaillaudNé en 1972, ancien directeur decabinet du maire de Menton(2000-2001), il étaitprécédemment conseillertechnique au cabinet du ministredélégué à l’industrie (2002-2003).

Jean d’Haussonville : Conseiller auprèsdu ministre, en charge des affaireseuropéennes et internationalesNé en 1968, il rejoint le Quaid’Orsay à sa sortie de l’ENA. Pre-mier secrétaire à la représentationpermanente de la France auprèsde l’OTAN (1997-2001), il étaitdepuis cette date chef du secteur

de l’élargissement de l’Unioneuropéenne au Secrétariat généraldu Comité interministériel pourles questions de coopération éco-nomique européenne (SGCI).

Didier Deschamps : conseiller pour lespolitiques culturelles Né en 1949, ancien directeur des affaires culturelles de larégion Centre (1993-1996) puisMidi-Pyrénées (1996-1999), ilétait conseiller culturel dePhilippe Douste-Blazy, mairede Toulouse.

Fayçal Daouadji : conseiller pour les relations avec le parlementNé en 1975, il était chargé demission du groupe UMP de l’As-semblée nationale (2002-2004).

Marie-Claude Arbaudie : conseillèretechnique pour le cinémaNée en 1951, journaliste,elle a été notamment rédactriceen chef du Film français etconseiller technique au cabinetde Jean-Jacques Aillagon.

Laurent Claquin : conseiller technique chargé des événementsNé en 1971, DESS demanagement culturel, il était lechef de cabinet adjoint deJean-Jacques Aillagon.

Paul Rechter : Conseiller techniquecommunicationNé en 1963, titulaire d’un DESSde droit de l’audiovisuel, il a été ledirecteur de la communication duCFCE et le chef du cabinet dusecrétaire général de l’UMP, Phi-lippe Douste Blazy (2002-2004).

Marjorie Lecointre : Chargée de mission,relations presse, relations publiques Née en 1971, diplômée del’EFAP, a été notammentchargée de mission au cabinet deJean-Jacques Aillagon depuis 2003.

Séverin Naudet : conseiller techniqueindustries culturelles et mécénatNé en 1976, il a travaillé pourdifférents labels de musique.

Premières nominations au cabinet

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3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Je suis très heureux d’ouvrir ce numéro de la Lettre d’informationdu ministère de la culture et de la communication, largementdiffusée auprès des publics et des professionnels.

La variété des sujets traités dans cette livraison reflète la richesseet la diversité qui sont au cœur de la culture et que je tiens à pré-server, à protéger et à développer dans le cadre de la mission pas-sionnante qui m’est confiée.

Qu’il s’agisse du spectacle vivant, de la musique et de la danse, del’audiovisuel, du cinéma, du patrimoine, des musées, du livre et dela lecture, de l’architecture, de l’action territoriale, c’est un véritablefoisonnement qui est offert à nos concitoyens, avides de culture,c’est-à-dire d’émotions, de découvertes, de partages, alors que com-mence la saison des festivals.

Je souhaite que ce moment de l’année soit propice à la fête que doitdemeurer tout festival, mais aussi à la réflexion, au dialogue et, pource qui me concerne, à l’action en faveur de la diversité culturelle,dans notre pays, au sein de l’Europe.

Deux thèmes traités dans ce numéro illustrent cette volonté : lemémorandum européen que j'ai tenu à présenter dès ma prise defonctions, préparé par Jean-Jacques Aillagon, auquel je rendshommage ; la piraterie, qui se répand, comme la part d’ombre denouvelles technologies ouvrant des horizons exaltants pour la dif-fusion et la création culturelles, mais contre laquelle je suis déterminéà lutter, avec mes collègues européens, car elle enfreint les droitsdes créateurs et menace de ce fait la vitalité de notre culture.

Je suis confiant que nous saurons, avec tous les acteurs concernés,relever ces défis. J’y consacrerai, pour ma part, toute mon énergie.

Renaud Donnedieu de Vabres

« JE VEUX PROTÉGER ET DÉVELOPPERLA RICHESSE DE LA CULTURE »Un éditorial de Renaud Donnedieu de Vabres

© Jean-Pierre Muller

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4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

L’Ecole nationale supérieuredes beaux-arts de Paris (Ensba)dispense depuis trois siècles unenseignement destiné auxjeunes artistes, elle a aussi unemission de conservation d’unpatrimoine exceptionnel qu’ellevalorise et diffuse à travers deséditions et des expositions.Henry-Claude Cousseau, ledirecteur de l’Ensba, revient surces missions et explique lanécessité d’un mécénat multi-forme.

Quelle politique menez-vous, enmatière de mécénat, au sein del’Ensba ?Dès le début des années 90, mesprédécesseurs avaient engagé unvéritable travail de sensibilisa-tion en ce sens, et, en 1996, étaitcréé un poste de chargé du déve-loppement, au sein du servicede la communication et desexpositions. En dehors desmécènes, pour qui la spécificitédes questions de formation artis-tique constitue un fort point

d’ancrage, c’est l’attrait archi-tectural et historique de l’Ecoleainsi que ses collections quimobilisent le plus nos parte-naires.

Sur quels domaines s’exerce lemécénat des entreprises ? Je citerai trois exemples, parmid’autres. Depuis 1991, la fon-dation BMW France contribueà la restauration des bâtimentsd’une manière tout à fait exem-plaire. Grâce à la générosité deses dirigeants, la restauration dela Chapelle des Petits-Augus-tins, puis celle des sculptures dela Cour du Mûrier, une premièretranche de la mise en lumièredu site et tout récemment laremise en place d’une copie del’Ange de la Fortune de Fran-cesco Bordoni, sur la colonnecentrale de la cour d’honneur,ont été réalisées.Le PDG de la société Arjo-Wiggins, grand amateur de des-sins anciens, a encouragé nosefforts pour valoriser le fonds

des dessins en offrantun papier d’uneremarquable qualitépour l’édition de noscatalogues, véritablesréférences scienti-fiques de ces collec-tions inestimables.Les ChampagnesNicolas Feuillattesont, quant à eux,attirés par l’énergie etle foisonnement dejeunes talents quiémergent des ateliers.Depuis 3 ans, ils sou-tiennent la promotiondes diplômés félicités

de l’Ensba avec le « Prix Nico-las Feuillatte Jeune Espoir ».

Pourquoi soutenez-vous aujour-d’hui la création d’une asso-ciation des Amis de l’Ensba ?C’est une idée à laquelle je son-geais depuis longtemps. Jean-Bernard Tellio, spécialiste defonds d’investissement, qui aœuvré au Centre Pompidouauprès de Dominique Bozo, m’aproposé de s’engager dans lacréation d’une association des« Amis de l’Ensba ». L’objectifde cette association est d’asseoirdavantage les actions quel’Ensba met en œuvre et de ras-sembler l’ensemble de nos par-tenaires dans un cadre qui sti-mulera des échanges de vue,suscitera des énergies nouvelleset facilitera la communication.Ce nouveau cadre (association« loi 1901 ») devrait permettrede fédérer autour de nos projetsdes entreprises et des particu-liers qui souhaitent s’impliquerdans la vie de l’Ensba.

GRÂCE AU MÉCÉNAT DE JEANBONNA, UN CABINET DE DES-SINS, ÉCRIN DE LA COLLECTIONMATHIAS POLAKOVITS, VA ÊTREAMÉNAGÉAprès avoir émigré en Franceen 1949, le hongrois MathiasPolakovits fit don à l’Ensba,en 1987, de son exceptionnellecollection de quelque 3 000dessins français des XVIIe etXVIIIe siècles. Dès 1987, uncomité Polakovits se constituepour assurer un rôle de conseilet d’orientation auprès del’Ensba. En 2002, Jean Bonna,banquier genevois, collection-neur de dessins anciens rejointce comité et décide en 2004 definancer personnellement destravaux d’aménagement d’unvéritable cabinet de dessinspour la mise en valeur de cefonds extraordinaire. Destiné àoffrir aux étudiants, ensei-gnants, historiens, chercheurset amateurs des conditions deconsultation satisfaisante, cecabinet de dessins deviendraainsi, fin 2004 et selon le pro-jet des architectes Marie Petitet Maxime Ketoff, un lieu derencontres mais aussi une salled’actualité où seront présentésdes dessins de la collectionMathias Polakovits, des donations récentes ou encoreun aperçu des travaux scienti-fiques menés sur les œuvresgraphiques de l’Ensba.

Contacts :Laurence Maynier, responsable dela communication et des éditions :[email protected] et Huguette Meyran, chargée dudéveloppement :[email protected]

MécénatLES CHOIX MULTIFORMES DE L’ÉCOLENATIONALE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS DE PARIS

Un dessin de François Boucher faisant partie de la collection Polakovits : Étude de femme vue de troisquarts de dos et reprise de la tête © D.R.

Nous rendrons compte dans notre pro-chaine livraison de la publication parl’ADMICAL du Répertoire du mécénatd’entreprise 2004 (72 s). Nousreviendrons notamment sur leschiffres et les analyses qu’il publie.Renseignements : www.admical.org

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5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Avant l’entrée, le1er mai, de dixnouveaux Étatsmembres dans l’Unioneuropéenne, RenaudDonnedieu de Vabres aprésenté le 7 avril enconseil des ministres unMemorandum de laFrance sur lacoopération culturelleeuropéenne transmispar le gouvernement àses partenaireseuropéens en février.

Souhaitant « agir sur ce que serala politique européenne de la cul-ture jusqu’en 2009 », comme l’asouligné le ministre, la France aélaboré ce Memorandum dans lebut de tracer les grandes lignesde ce que pourrait être la « nou-velle ambition » culturelle euro-péenne. Avec une idée force :« l’Europe doit renforcer son actiondans le domaine de la culture : elledoit non seulement défendre ladiversité culturelle sur son terri-toire mais aussi la promouvoir dansle monde par des actions positives ».Ces propositions, qui avaient étépréparées par Jean-Jacques Ailla-gon, seront examinées lors duprochain Conseil des ministreseuropéens de la culture.

Cinq prioritésA travers cinq priorités poli-tiques, ce Memorandum présenteseize propositions concrètes.Première priorité : promouvoirla diversité culturelle en Europeet dans le monde. Pour cela, la

France a deux objectifs multi-latéraux : dans les accordscommerciaux de l’Unioneuropéenne, en particulier àl’Organisation mondiale ducommerce (OMC), elle veutempêcher la libéralisation desservices audiovisuels. La Francea obtenu que le mandat donnéà la Commission européennedans les négociations en coursà l’OMC reprenne cette posi-tion ; cette bataille commerciale,se double d’un combat àl’UNESCO, pour obtenirl’adoption d’un instrument juri-dique reconnaissant la spécifi-cité des biens et services cultu-rels. Autre proposition dugouvernement : l’Europe doitagir de façon positive en déve-loppant une coopération cultu-relle extérieure, c’est-à-dire avecdes pays situés hors de son ter-ritoire, notamment en faveur despays du Sud.Deuxième priorité : le gouver-nement veut garantir les spéci-ficités et le volume du finance-ment du secteur culturel, à lafois par des crédits européens eten légitimant les aides natio-nales. Financièrement, la cul-ture est le parent pauvre del'Union européenne, avec seu-lement 120 millions d’euros(0,1 % du budget communau-taire). « Il faut faire plus » a indi-qué le ministre de la culture etde la communication qui entendaussi renforcer la sécurité juri-dique pour les aides nationales.Troisième priorité : favoriser ledéveloppement des industriesculturelles. Celle-ci vise notam-ment à appliquer au disque laTVA au taux réduit et à proté-ger la propriété intellectuelle etartistique contre la piraterie.

Consolider les initiatives dans ledomaine de l’audiovisuelRenforcer l’ambition européen-ne dans le domaine audiovi-suel constitue une autre prioritédu ministre.Il faut consolider les actionsmenées depuis 20 ans (la direc-tive Télévision sans frontière etle programme MEDIA+) maisaussi lancer de nouvelles initia-tives en faveur du cinéma horsdes frontières de l’Europe.Enfin, le gouvernement souhaitefavoriser les échanges culturelsen Europe afin de contribuer àla vitalité de la création et à laformation d’une conscienceeuropéenne.« Je fais référence ici, a indiquéRenaud Donnedieu de Vabres,

à la mobilité des artistes, à la cir-culation des œuvres mais aussi àla création d’un label européen dupatrimoine ».

Pour consulter le mémorandum :www.culture.gouv.fr

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : « LA VALEUR SUPRÊME DE L’EUROPE,C’EST LA DIVERSITÉ ET LE PLURALISME »

Le 7 avril, Renaud Donnedieu de Vabres présente le Mémorandum © Farida GuerdjouBréchemier

L’EUROPE SUR INTERNETPour l’entrée des 10 nouveauxpays-membres dans l’Unioneuropéenne, culture.gouv.fr aréalisé une animation qui faitapparaître, en cliquant sur lepays choisi, une phrased’accueil dans la langue d’ori-gine de ce pays. Si vous désirezen savoir plus sur la vie cultu-relle des vingt-cinq pays-membres, un lien vous permetd’accéder au site de leursministères de la culture.

En ligne depuis fin avril.

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6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

En 2007, un Centre européen de musique de chambre ouvrira sesportes dans l’enceinte du domaine national de Fontainebleau.Soutenu par le ministère de la culture et porté par l’associationProQuartet, le projet est à la fois celui d’une ambitieuse structureeuropéenne de formation et d’insertion professionnelle pour lemonde des musiques de chambre et des quatuors à cordes et unevaste opération de réhabilitation du quartier Henri IV du châteaude Fontainebleau.

Le quatuor à cordes et la musique de chambre, genre musical ensoi dont les racines sont à Vienne au XVIIIème siècle, trouvera à Fon-tainebleau le prolongement et les conditions d’épanouissement durenouveau qu’il connaît en France depuis un demi-siècle. Il n’existaitpas jusque là en Europe de structure spécifique de formation à ceniveau pour la musique de quatuor. Musiciens et compositeurs ytrouveront des programmes de formation continue, des conditionsde travail et un environnement privilégiés. Des compositeurs serontaccueillis en résidence. Un cursus d’insertion accompagnera lesjeunes ensembles entre la formation et la vie professionnelle à traversdes parrainages, des cours d’interprétation, des bourses, des rési-dences et des partenariats avec les différentes structures de pro-duction et de diffusion musicales. Lieu de ressources, il se déve-loppera à travers notamment un centre de documentation et desactivités de recherche, mais aussi de création, de diffusion et desensibilisation du public. L’association ProQuartet, présidée parGeorges Zeisel, qui œuvre depuis 1987 de façon déterminante àl’essor de la musique de chambre, en était le pilote désigné.

Quartier Henri IV du château de FontainebleauLe projet devrait trouver un cadre propice dans l’enceinte du quartierHenri IV, grâce à un projet architectural ambitieux. Construit audébut du XVIIème siècle, l’ensemble monumental est l’un des raresexemples de cette architecture, avec la place des Vosges et la placeDauphine, à Paris. Le château de Fontainebleau possède par ailleursune tradition musicale extrêmement riche. Clément Janequin, Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau, Maurice Ravel, IgorStravinsky, Léonard Bernstein, Nadia Boulanger et d’autres musi-ciens remarquables ont joué à Fontainebleau. Occupée de 1945 à1967 par les bureaux de l’OTAN, cette partie du château était depuisinutilisée. Le Centre européen de musique de chambre redonneravie à un lieu progressivement éteint après des usages correspondantpeu à son identité historique.

UN CENTRE EUROPÉEN DE MUSIQUE DE CHAMBREOUVRIRA À FONTAINEBLEAU EN 2007

BUDGETLa réhabilitation du quartier Henri IV est inscrite au contrat de planÉtat/Région 2000-2006. Les travaux de restauration, d’un montantde 11,43 Ms seront pris en charge par la direction du patrimoine etde l’architecture (DAPA) tandis que les travaux d’aménagement,d’un montant de 7,62 Ms, seront financés à parité entre l’État et laRégion avec un apport de 0,61 Ms du conseil général de Seine etMarne. Par ailleurs, la subvention de fonctionnement de la directionde la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS)sera augmentée régulièrement jusqu’en 2010.

La direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spec-tacles (DMDTS) a engagé le 25 mars une concertation nationa-le pour le développement des musiques actuelles. La première éta-pe de cette réflexion a mobilisé l’ensemble des professionnels dela production et de la diffusion des musiques actuelles représentésnotamment par la Fédurock, la fédération des scènes de jazz, leRéseau Chaînon, ainsi que des représentants des DRAC, du centrenational de la chanson des variétés et du jazz, (CNV), et du centred’information des musiques actuelles (IRMA).L’objectif de cette concertation est d’abord de dresser le bilan dela politique conduite depuis près 20 ans en faveur des musiquesactuelles et plus particulièrement depuis 1998, année de référen-ce marquée par la remise du rapport de la commission nationaledes musiques actuelles à Catherine Trautmann. Ce sont ces tempsforts que cette concertation entreprend d’interroger et de pour-suivre en fonction des problématiques nouvelles, liées notammentau développement progressif du réseau des lieux de musique actuelleset du dispositif scènes de musiques actuelles (SMAC), mis enœuvre en 1996. Les questions du développement territorial, durapport les lieux aux collectivités territoriales et aux professionnelsdu secteur privé (entrepreneurs de spectacles et maisons de disquesconcernés), ont été au cœur du débat.Aujourd’hui, quelque 170 lieux sont soutenus de façon très hété-rogène, à la fois par l’État et par les collectivités territoriales. Cetteconcertation veut aboutir à un cadre qui précisera leurs missions.Des efforts devraient également être accentués pour une meilleu-re prise en compte des musiques actuelles dans le réseau d’ensei-gnement spécialisé, particulièrement dans les écoles et les initia-tives associatives. La prochaine étape de cette concertation étaitprévue le 5 mai et devrait aboutir d’ici quelques mois à la redéfi-nition d’une politique globale de soutien de l’État aux musiquesactuelles.

LA CONCERTATION NATIONALEPOUR LES MUSIQUES ACTUELLES SE POURSUIT

10ème anniversaire de ProQuartet, violon Vadim Repin, l ’Ensemble Orchestral deParis, direction Yehudi Menuhin, Théâtre municipal de Fontainebleau, 14 décembre1997

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7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

N° 117 - mensuel - mai 2004

Ministère de la cultureet de la communication

Dossier : La lutte contre la piraterie dans lesindustries culturelles

La piraterie et la contrefaçonconstituent un problème pourles industries culturellesqu’elles touchent sévèrement,principalement dans le sec-teur musical. Elles s’étendentaujourd’hui à l’industrie ciné-matographique. Le développe-ment sur internet de techniquesde téléchargement mises à ladisposition de tous a facilitéces pratiques de distributionillégale. Alors que le présidentde la République a exprimé le16 avril aux professionnels ducinéma « la détermination dela France » à lutter contre lapiraterie, un colloque « anti-piraterie » est organisé par leCentre national de la cinéma-tographie (CNC) le 11 mai, auPalais des festivals, à Cannes.

Au programme : comment s’or-ganiser pour contrecarrer cespratiques. Dès à présent, laLettre d’information fait lepoint sur les scénarios pos-sibles. A côté d’un importantarsenal juridique qui permet-tra de lutter efficacementcontre la piraterie, le ministèrede la culture et de la communi-cation préconise aussi plusieursmesures alternatives. Le déve-loppement de l’offre légale,notamment de musique surInternet, et la sensibilisationdes consommateurs, notam-ment des plus jeunes, à traversdes campagnes d’information,permettront ainsi de remédier àla crise qui touche les indus-tries musicales et cinémato-graphiques.

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8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Le 6 juin 2002, le gouvernements’est mobilisé pour relancer lapolitique de lutte contre lacontrefaçon d’un type nouveauqui met en difficulté les indus-tries culturelles : elle passeaujourd’hui par une logiquede flux (internet), c’est-à-direla dématérialisation des sup-ports physiques que sont le CDet le DVD.Après un rapport de l’Inspec-tion générale du ministère de laculture et de la communication,une réactivation du Comiténational anti-contrefaçon placéauprès du ministère de l’indus-trie, les ministres Jean-JacquesAillagon et Nicole Fontaine ontorganisé le 6 juin 2003 une tableronde sur la lutte contre lacontrefaçon (voir Lettre d’in-

formation n° 108 de juillet-août2003) réunissant l’ensemble desacteurs concernés : industriesculturelles, industries informa-tique et technique, fournisseursd’accès à Internet mais aussil’ensemble des administrations,qu’il s’agisse du ministère del’intérieur de la justice ou de l’é-conomie et des finances en par-ticulier la direction générale desDouanes. A l’issue de cette tableronde, une mission conjointe duministère de l’industrie et de laculture a été confiée à PhilippeChantepie, chargé de mission àl’inspection générale des affairesculturelles et à Jean Berbineau,inspecteur général des télécom-munications, pour mettre enœuvre un programme d’actionde moyen terme.

Concilier droit de la propriétéintellectuelle et droit desconsommateursSur le plan juridique, la missiona participé à la négociation de ladirective sur le respect des droitsde propriété intellectuelle encherchant à rapprocher lespoints de vue des ministères dela culture et de la communica-tion et de la justice pour contri-buer à un niveau de protectionélevé de l’ensemble des droitsde propriété intellectuelle.Elle a cherché avec le ministèrede la justice à favoriser une ana-lyse en amont des conditions depossibilité d’un régime d’in-demnisation forfaitaire des pré-judices subis, en effet la contre-façon numérique, notammentsur les réseaux Peer2Peer (c’est-

Le futur site de musique en ligne iTunes Music Store sera disponible en France fin 2004 © Apple computer inc. 2004

LA LUTTE CONTRE LA PIRATERIE PASSE PAR UNE SENSIBILISATION DU PUBLIC

Afin de lutter contre la piraterie et lacontrefaçon, les mi-nistères de la culture etde la communication etde l’industrie ont misen œuvre un ensemblede mesures, parmilesquelles on trouve,notamment, un cadrejuridique sécurisantpour la diffusion de lamusique en ligne. Maisaujourd’hui, la lutte« anti-piraterie »passe aussi par unesensibilisation desdifférents publicsconcernés.

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les garanties de respect desprocédures.Au-delà, il s’agit de préparer sanstarder la transposition de ladirective sur le respect des droitsde propriété intellectuelle quisera définitivement adoptée audébut du mois de mai. Idéale-ment, l’examen du projet de loidroit d’auteur et droits voisinsdans la société de l’informationpourrait permettre l’adoptiond’un volet de dispositions ren-forçant la lutte contre lacontrefaçon.

Vers des systèmes de gestionnumérique des droitsSur le plan technique et écono-mique, il y a plusieurs actions àmener. Poursuivant les étudessur les mesures techniques deprotection et les digital rightsmanagement systems (systèmesde gestion numérique desdroits), il s’agit de favoriser lacommunication entre les milieuxprofessionnels des industriestechniques, des industries cul-turelles et des consommateurs.A cet effet, un séminaire per-

9/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

UN COLLOQUE POUR LUTTER CONTRE LA PIRATERIE À CANNES

Le Festival de Cannes, le Centre national de la cinématographie etle Groupe Canal + ont organisé, en collaboration avec l’Associationde Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle (ALPA), un colloque anti-piraterie au Palais des Festivals à Cannes en présence notamment deQuentin Tarantino et Luc Besson.Le monde du cinéma prend conscience du danger que représentepour son avenir la piraterie des films par téléchargement illégal surinternet. Il devient indispensable de réfléchir à l’ensemble des inter-ventions nécessaires (techniques, juridiques, pédagogiques) pourlutter contre ces risques et préserver le dynamisme de l’industrie ducinéma, en tenant compte de l’économie des fournisseurs d’accès etde l’offre proposée aux internautes.

à-dire concernant les logicielsd’échanges de fichiers entre lesinternautes) est difficilementévaluable.Parallèlement, les deux ministè-res ont préparé des dispositionslégislatives favorisant la luttecontre la contrefaçon. D’unepart, un amendement relatif àla constitution de fichiers d’in-fractions par des personnesmorales de droit privé a été éla-boré avec le ministère de la jus-tice pour permettre l’identi-fication et la poursuite descontrefacteurs sur les réseauxPeer2Peer dans le respect dudroit de la protection de la vieprivée. D’autre part, un projetde texte relatif aux compétencesdes agents assermentés par leministère de la culture auprèsd’organismes comme l’ALPA(Association de lutte contre lapiraterie audiovisuelle), et l’as-sociation « Rappel » pour leslogiciels de jeux, et les sociétésde gestion collective est en coursde préparation. Il devrait per-mettre à la fois de renforcer leurscompétences et d’offrir toutes

manent d’information et deréflexions sur les mesures tech-niques et les modèles écono-miques de distribution desœuvres a été créé avec leconcours du Centre national dela cinématographie (CNC) etde la Direction du développe-ment des médias (DDM) ets’ouvre à l’ensemble des repré-sentants des milieux considérés.Ces réunions permettent à lafois de découvrir les techniquesde protection des œuvres,d’aborder les multiples questionsqu’elles soulèvent et de rendrepublic ces débats sur le site de ladirection du développementdes médias (www.ddm.gouv.fr).

Sensibiliser le publicD’un point de vue pratique, depremières manifestations rela-tives à la lutte anti-contrefaçonont eu lieu lors du MIDEM2004. Elles seront poursuiviesle 11 mai lors du prochainFestival de Cannes 2004 (voirencadré). Ce mouvement devraà présent s’amplifier par descampagnes de communication

et de sensibilisation auprès despublics. Une coopération entreles fournisseurs d’accès à Inter-net et les représentants desindustries culturelles va désor-mais bientôt s’ouvrir.En outre, la création d’unObservatoire de la contrefaçondoit avoir lieu dans les pro-chaines semaines. Il réunira nonseulement les administrationscompétentes (Economie etFinances, Justice, Intérieur, Edu-cation Nationale) mais aussiles secteurs professionnels con-cernés :musique,cinéma, logiciels.La plupart des directions duministère de la culture sontconcernées par ce sujet qui doitmobiliser encore d’importantsefforts pour renforcer les moyensde lutte contre la contrefaçon.Il s’agit aussi de faire com-prendre au plus grand nombreque derrière la contrefaçon,notamment sur les réseauxnumériques, la diversité de lacréation est en jeu et, en deçà, lesmoyens d’assurer un finance-ment durable de la création elle-même.

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : DÉFINIR UN PLAN EUROPÉEN

Lors de la séance du 4 mai des questions d’actualité à l’Assembléenationale, Renaud Donnedieu de Vabres a précisé au député UDF desHauts-de-Seine, Pierre-Christophe Baguet, que la « défense des emploisdans le secteur musical » passait par « la lutte contre le piratage ». « J’ai doncengagé, a-t-il poursuivi, une réflexion avec les différents acteurs sur les mul-tiples facettes que peut prendre cette lutte. Mais vous comprendrez bien quecette action ne peut être efficace si elle reste strictement hexagonale. C’est laraison pour laquelle, en marge du Festival de Cannes, je réunirai autour demoi l ’ensemble des ministres de la culture de l ’Union afin de définir un planeuropéen de lutte contre le piratage ». « Si la liberté est essentielle à mesyeux, a t-il ajouté, télécharger de la musique met en péril nos industriesmusicales ».

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

La piraterie est aujourd’huil’une des principales causes dela crise que traversent les indus-tries musicales. L’une des façonsd’en sortir est de développerl’offre légale et d’informer lesconsommateurs.

En 2003, l’édition discogra-phique a connu un très net recul.Les ventes ont chuté de près de15 %. Le développement de lacontrefaçon, de l’échange illé-gal de fichiers et de l’utilisationdu « Peer2Peer » (logiciels d’é-changes de fichiers) place lesprofessionnels de la musiquedans une situation particulière-ment difficile qui touche au pre-mier plan les auteurs, les pro-ducteurs les plus faibles, lapromotion de jeunes talents etremet en cause le revenu desartistes en général. Cette situa-tion d’urgence justifie l’actionmenée depuis de nombreux moispar le ministère de la culture. Lalutte entreprise s’organise autourde trois volets : encadrer et répri-mer la fraude (voir encadré),développer l’offre légale, sensi-biliser les utilisateurs.

Développer l’offre légaleIl s’agit de développer l’offrelégale, d’encourager et d’inciterles producteurs et les diffuseursà être présents sur l’internet àproposer des offres séduisantesde musique en ligne. Leministère de la culture accom-pagne et encourage la numéri-sation des catalogues et étudietoutes les formes possibles d’unsoutien financier à apporter auxprojets de vente de musique enligne. Des plateformes musicalesse mettent en place petit à petit.Une convention a d’ores et déjà

été signée entre OD2, pionnierde la diffusion de musique surinternet et que dirige Phil Col-lins, avec plusieurs grandes mai-sons de productions françaises.

Sensibiliser les utilisateursIl s’agit enfin d’informer les

consommateurs, de sensibiliserles utilisateurs de l’internet etnotamment les jeunes ; aux dan-gers culturels que ces pratiquesfont peser sur la création, ladiversité musicale et aux risquespersonnels et juridiques qu’ilsencourent. Une action éduca-

MUSIQUE : LUTTER CONTRE LA PIRATERIE ET DÉVELOPPER L’OFFRE LÉGALE

tive en direction des lycéens etdes étudiants est actuellementen préparation, en lien avec leministère de l’éducation natio-nale.

Od2, site légal de téléchargement en ligne © D.R.

Quatre projets de loi pour lutter contre la fraude» La loi pour la confiance dans l’économie numérique (dite LEN), fait l’objet d’un projet actuellement endébat au Parlement. Elle précise les responsabilités des fournisseurs d’accès sur l’internet. A la suite dupassage en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, la responsabilité des hébergeurs et les fournisseursd’accès a été reconnue, les premiers sur simple connaissance des contenus d’activités illicites et les autressur ordre d’un juge. Ce texte vient d’être examiné par le Sénat en seconde lecture.» Un projet de loi sur le droit d’auteur, considère quant à lui les mesures techniques imaginées pour empê-cher le piratage et prévoit de sanctionner leur contournement. Il prend toutefois en compte la possibilitéde copie des œuvres à usage privé.» Un projet de loi spécifique sur la lutte contre la contrefaçon, dans les domaines littéraire et artistique eten matière industrielle, est en cours de rédaction. Il sera une transposition de la proposition de directivecommunautaire destinée à renforcer la lutte contre la contrefaçon à l’échelon européen et qui est actuelle-ment en cours d’examen par le Parlement de Strasbourg.» Le projet de loi sur les communications électroniques (dit « paquet télécoms ») et les services de commu-nication audiovisuelle vient compléter ce dispositif juridique.

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11/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Alors que la production ciné-matographique a atteint en2003 un record historique, leschiffres publiés par le Centrenational de la cinématographietraduisent le rôle important quejouent les télévisions dans laproduction.

En 2003, la production ciné-matographique atteint un recordhistorique avec 212 films agréés(contre 204 en 2001 et 200 en2002) dont 183 films d’initiativefrançaise parmi lesquels figurent68 premiers films. Ces derniersconstituent 37 % des films d’ini-tiative française.

Augmentation des coproductionsinternationales et des apportsétrangersLes investissements dans la pro-duction cinématographique sonten hausse de 34 % par rapport à2002. De même, les investisse-ments dans les films d’initiativefrançaise sont en progression de17 % alors que les investisse-ments étrangers dans ces mêmesfilms augmentent de 58 %. Lenombre de films coproduits avecdes partenaires étrangers pro-gresse de nouveau (+14 %) pouratteindre 107 films, soit plus dela moitié de la productionannuelle.

Bi-polarisation de la productionLe nombre de films d’initiativefrançaise dont le devis est com-pris entre 1 Ms et 2 Ms aug-mente de 76 % (+16 films) etcelui des films de 4 Ms à 5 Ms

de 89 % (+8 films). En revanche,on observe une diminution nettedu nombre de films comprisentre 5 Ms et 7 Ms (-35 % soit-11 films). Le nombre de filmsà moins de 1 Ms est stable et 30films ont un devis supérieur à7 Ms (26 en 2002). Ainsi, la

production se polarise entrefilms à très forts budgets etfilms à petits budgets.

Répartition du financement desfilms d’initiative françaiseLa structure du financement desfilms d’initiative française mar-que essentiellement une pro-gression des apports étrangerset des apports des producteursfrançais. Contribuant à 30,1 %du financement des films d’ini-tiative française, les chaînes detélévision demeurent les princi-paux investisseurs du cinéma.

Apports des chaînes en légèreprogressionLe total des apports des chaînesde télévision au financement desfilms agréés est en hausse de4,2 % à 268,2 Ms. Les inves-tissements de Canal+ progresse

de 6,3 Ms à 129,3 Ms. Ceux deTPS Cinéma diminuent de1,8 Ms. Ciné Cinéma aug-mente considérablement sespréachats (+160 %) à 7,2 Ms.Les apports des chaînes enclair progressent de 1,7 % à109,8 Ms. Alors que les inves-tissements de TF1 augmententde 20,7 %, ceux de M6 et Artediminuent respectivement de24,6 % et 14,2 %. Les investis-sements de France Télévisionssont parfaitement stables. Cetéquilibre résulte néanmoinsd’une augmentation de 14,3 %des apports de France 2 et d’unebaisse de 15,8 % de ceux deFrance 3.

Augmentation des tournages àl’étrangerEn 2003, les 183 films d’initia-tive française ont été produits

par 153 sociétés. Seule unesociété a produit cinq films dansl’année. Quatre sociétés ont pro-duit quatre films, six ont pro-duit trois films et dix-neuf ontproduit deux films dans l’année.Les 123 autres sociétés activesont produit un film chacune. Ladurée moyenne de tournaged’un film d’initiative françaiseest de 8,2 semaines en 2003. Lesdurées de tournage sont enhausse de 7,7 % et atteignent1 445 semaines, dont 61 % enFrance (contre 72 % en 2002).La progression des durées profiteainsi massivement aux tournagesà l’étranger (+49 % en semaines),le développement des copro-ductions internationales expli-quant en partie cette progression.

Le bilan 2003 est disponible surwww.cnc.fr

RECORD POUR LA PRODUCTIONCINÉMATOGRAPHIQUE EN 2003

Triple Agent d ’Eric Rohmer © Rezo Productions - CER

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12/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Le ministère de la culture etde la communication, chargéd’orienter la politique linguis-tique du gouvernement, s’estrécemment saisi de la questiondes langues parlées dans lesentreprises. Il a confié plusieursétudes à des équipes de cher-cheurs sur l’usage des lan-gues dans le monde du travail.Un séminaire sera très pro-chainement organisé sur cethème.

Quels sont les besoins des sala-riés ? En quoi les impératifs dela concurrence ont-ils uneinfluence sur les langues uti-lisées ? Le séminaire organisépar la Délégation générale à lalangue française et aux languesde France (DGLFLF) appor-tera des enseignements précieuxsur l’appui que l’action publiquepeut fournir aux entreprisesengagées dans la voie du pluri-linguisme. Il s’appuiera sur lesrésultats de plusieurs étudesréalisées par des équipes derecherche, notamment le Centrede recherche pour l’étude etl’observation des conditions devie (CREDOC), le Laboratoirede recherche en managementde l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines,l’Observatoire de la formation,de l’emploi et des métiers de laChambre de commerce et d’in-dustrie de Paris, les services desétudes de l’Agence françaisepour le développement inter-national des entreprises et duForum francophone des affaires.Catherine Tasca, ancien mi-nistre de la culture et de la com-munication, a également rédigéun rapport sur ce thème enjuillet 2003.

La place de l’anglaisCes travaux montrent que lessociétés françaises ou ayant unétablissement en France sonttoujours plus nombreuses à fairede l’anglais leur langue de travail.Dicté par le pragmatisme, cechoix participe de l’adaptationde l’entreprise à son environne-ment. Parmi les facteurs de dif-fusion de l’anglais dans la viedes entreprises figurent notam-ment l’évolution de la structuredu capital (les ouvertures, fusionsou alliances ont un effet sur lepassage à l’anglais), la progres-sion du modèle juridique d’ins-piration anglo-saxonne et lagénéralisation des technologiesde l’information.Toutefois, l’an-glais utilisé par les non-anglo-phones dans les relations inter-nationales est en règle généralesimplement « fonctionnel ».Les études montrent par ailleursque l’usage du français prédo-mine en France dans les rela-tions de travail internes ; lesconseils d’administration et lescomités centraux d’entreprise setiennent dans notre langue.Toutefois, les dispositions de laloi du 4 août 1994 garantissantl’usage du français dans certainessituations de travail sont peuconnues des chefs d’entreprise.Le français est présent à l’inter-national dans plusieurs secteursd’activité que caractérisent l’ex-cellence de notre savoir-faire. Ilest parfois indissociable del’image de marque de nos pro-duits et son usage constitue alorsun avantage concurrentiel.

Le plurilinguisme en vedetteLes entreprises sont un lieu devie et d’échanges : en investissantmassivement dans l’anglais, cer-

taines d’entre elles ont parfoissous estimé l’importance querevêt la maîtrise du français.Aujourd’hui, la connaissance del’anglais ne suffit plus : si l’onpeut acheter en anglais, on vendbeaucoup mieux dans la languedu client. Gagner des parts demarché nécessite de disposer decadres maîtrisant les langues dela clientèle, qu’il s’agisse parexemple du mandarin - la Chinea récemment rejoint l’Organi-sation mondiale du commerce

Publications LES ACTES DES ASSISES NATIONALESDES LANGUES DE FRANCEQuelle place accorder aux languesrégionales et minoritaires dans lasociété d’aujourd’hui ? Quel cadrejuridique ? Quel rôle pour l’école,les médias, les collectivités dans leurtransmission et leur diffusion ?Autour de ces questions, près de600 personnes se sont réunies àParis, le 4 octobre 2003. Les actesdes Assises restituent et prolongentles débats soulevés. Ils montrentainsi que ces premières Assises,organisées par le ministère de la

culture et de la communication, sont une étape vers une prise encompte nationale des langues de France : le basque n’est pas l’affairedes seuls Basques, ou le créole des Antillais, mais de la nation toutentière : qu’on les parle ou non, les langues de France sont notre biencommun.

Vous pouvez vous procurer la version éditée de ces actes sur simple demandeau 01 40 15 36 81 et sur http://www.culture.fr/culture/dglflf/ politique-langue/assises/actes_assises.pdf

CENT TERMES FRANÇAIS DU VOCABULAIRE TECHNIQUE SONT PUBLIÉS AU JOURNAL OFFICIEL« Attention ! Pour envoyer un courriel n’oubliez pas l’arobase dans l’adres-se électronique ! » Il y a un siècle, un tel message eût été incompréhen-sible… Et pour cause : il se réfère à des technologies qui n’existaientpas. Parmi les 4 000 termes nouveaux publiés par la commissiongénérale de terminologie et de néologie au Journal officiel depuis1997, la délégation générale à la langue française et aux langues deFrance (DGLFLF) en a retenu une centaine et vous invite à explorercet univers de mots aux sonorités nouvelles.

Vous pouvez vous procurer gratuitement la version éditée de ce fascicule àl’adresse suivante : [email protected]

Langue françaiseQUELLE POLITIQUE LINGUISTIQUE POURL’ENTREPRISE DU XXIe SIÈCLE ?

- ou plus près de nous de l’alle-mand et de l’italien, deux paysavec lesquels la France réaliseune grande partie de seséchanges commerciaux.

« Quelle politique linguistique pourl'entreprise du XXIe siècle ? »Séminaire organisé sur invitation àUbiFrance, Agence française pour ledéveloppement international desentreprises, 10, avenue d’Iéna, 75016 ParisRenseignements : 01 40 15 36 82

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LES TRAVAUX DE RESTAURATIONDES TOURS NORD DE NOTRE-DAMEDE PARIS SERONT ACHEVÉS EN2005

La nouvelle campagne de restau-ration de la cathédrale Notre Damede Paris porte sur les deux façadesde la Tour Nord : nettoyage, res-tauration ou remplacement desparements et des éléments sculptés(chimères, fleurons, etc), mise enplace d’une protection à l’égard despigeons. Par ailleurs, les pinacles,éléments sculptés lourds de plu-sieurs tonnes, qui avaient provoquéd’importants dommages lors de latempête de décembre 1999, sontégalement en cours de restauration.Le coût des travaux s’élève à5 213 000 s pour la Tour Nord, et974 000s pour les pinacles. Ils sontentièrement financés par leministère de la culture et de la com-munication qui en assure la maî-trise d’ouvrage (DRAC Ile-de-France - Conservation régionaledes monuments historiques). Lamaîtrise d’œuvre est confiée à Ben-jamin Mouton, Architecte en chefdes monuments historiques.

13/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Depuis son inauguration en1875, l’Opéra, dont la construc-tion avait été confiée en 1861 àl’architecte Charles Garnier, afait l’objet de nombreuses cam-pagnes de restauration. Aprèsla salle et la scène en 1994-1995,les travaux qui viennent des’achever ont porté sur le GrandFoyer.

Charles Garnier, encouragé parle programme qui lui avait étésoumis, avait conçu le Foyer

Patrimoine et architecture LE GRAND FOYER DE L’OPÉRAGARNIER RETROUVE SON ÉCLAT

comme la nef d’un temple quiaurait eu l’art pour divinité.Avec la restauration des 400 m2

de toiles de Baudry, des élémentsdécoratifs en bois, en staff ou enplâtre et la restauration ou la res-titution du mobilier et des ten-tures, le Grand Foyer et lessalons attenants retrouvent leuréclat d’origine. Les travaux ontpris également en compte lesdemandes techniques liées auxdifférentes utilisations du lieu :ouverture aux visiteurs dans la

ARCHITECTURE : LE PUBLIC DÉCERNE SON PRIXPour sa seconde édition, le prix grand public de l’architecture permet aux citoyens de se prononcer sur l’ar-chitecture qui les entoure. En 2003 ce prix avait offert au vote du public une sélection de 450 réalisationsarchitecturales et urbaines et avait recueilli près de 55 000 suffrages d’internautes et de lecteurs de la pressequotidienne régionale.Cette réussite trouve son explication dans la richesse et la diversité des sélections proposées au vote,comme dans le caractère novateur du prix qui pour la première fois n’est plus un palmarès professionnel.Dès le 1er juin, le public pourra découvrir sur le site internet du ministère de la culture et de lacommunication (www.culture.gouv.fr) et dans la presse quotidienne régionale les nouvelles sélections deréalisations architecturales qui ont été livrées à leur maître d’œuvre depuis janvier 2000. Il se prononceraalors pour l’une d’entre elles dans chacune des quatre catégories en vigueur : logement individuel ;logement collectif ; aménagement urbain et habitats éphémères. A partir des palmarès régionaux, un juryprocédera à une ultime sélection en vue d’un palmarès national.

journée, ouvertureavant le spectacle etpendant l’entracte,location pour desgalas.

Le chantier sepoursuitCette tranche de tra-vaux a duré de février2003 à mars 2004 etcoûté 5 800 000 sfinancés par leministère de la cultureet de la communica-tion, la Maîtrise d’ou-vrage étant assurée parl’Opéra National deParis pour les travaux

liés à la technique et à la sécu-rité, et le Service national destravaux pour les opérations derestauration (Architecte en chefdes Monuments historiques :Alain-Charles Perrot).La restauration du Palais Gar-nier se poursuivra par des inter-vention sur les marches du par-vis, la rampe de l’Empereur et lesabords du Palais (lampadaires,obélisques, colonnes, candé-labres) puis, à terme, les façadeslatérales et la coupole.

Restauration des plafonds du Grand Foyer peints par Paul Baudry (ici : La comédie) © Jean-PierreDelagarde

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14/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

LES COLLECTIONS DES AMÉRIQUESDANS LES MUSÉES DE FRANCE Le musée de l’Homme et lemusée national des Artsd’Afrique et d’Océanie (MAAO),dont les collections prendrontplace dans le futur musée du QuaiBranly, sont très riches en objetsprovenant du continentaméricain. Mais ce que l’on saitmoins, c’est que de nombreuxautres musées possèdent despièces américaines. Cescollections américaines de France- qui représentent un total d’en-viron 20 500 pièces conservéesdans plus de 170 musées - fontdepuis 25 ans l’objet d’un inven-taire dont l’ouvrage Les collectionsdes Amériques dans les musées deFrance, publié à l’initiative duministère de la culture et de lacommunication/direction desmusées de France, présente lesgrands traits, à travers un choixde 63 musées.

LES TRAVAUX DU MUSÉE NA-TIONAL DE PRÉHISTOIRE SONTACHEVÉS Alors que le musée national dePréhistoire des Eyzies-de-Tayac afermé ses portes le 25 janvier, letransfert des collections vapouvoir être réalisé dans lenouveau bâtiment dû à l’archi-tecte Jean-Pierre Buffi. Plus de18 000 pièces y seront déployéessur une surface de près de1 500 m2 dans une muséographieentièrement nouvelle conçue parl’architecte Roberto Benavente.La réouverture de l’établissement,prévue pour la mi-juillet 2004,coïncidera avec le lancement desmanifestations prévues àl’occasion du centenaire de laSociété Préhistorique Française.

Tél. : 05 53 06 45 45

POISSY, UNE CITÉ D’ART, D’HIS-TOIRE ET D’INDUSTRIESituée dans le département desYvelines, Poissy, la ville natale deSaint-Louis, abrite bien d’autresrichesses architecturales àcommencer par la Villa Savoyechef d’œuvre de Le Corbusier oules usines Ford et Peugeot qui ontcontribué à en faire un centre deproduction industrielle. Avec uneiconographie très riche, Poissy,paru dans la collection « Imagesdu patrimoine » étudie en détailtous ses richesses patrimoniales,depuis les trésors de la collégialeSaint-Louis jusqu’aux différentesmaisons bourgeoises du XIXe etXXe siècles.

Poissy, collection « Images dupatrimoine », est une publication del’inventaire général du patrimoine(28 s)

Travaux L’ARCHITECTE AUTRICHIEN BORISPODRECCA RÉNOVERA LE MUSÉENATIONAL ADRIEN-DUBOUCHÉA l’issue d’un concoursd’architecture européen lancé parle ministère de la culture et de lacommunication/direction desmusées de France, l’architecteautrichien Boris Podrecca a étéchoisi comme maître d’œuvre dela rénovation du musée nationalde la Porcelaine Adrien-Dubou-ché à Limoges. Respectueux del’architecture d’Henri Mayeux(le bâtiment est classé MonumentHistorique depuis 1992) etnotamment de ses qualitésd’éclairage, le projet de BorisPodrecca donnera notamment aumusée national de vastes espacesd’exposition et d’accueil.www.musee-adriendubouche.fr

Collection LES SOIERIES ET AUTRES TEXTILESA L’HONNEUR AU MUSÉE DE CLUNYLe musée du Moyen Age abriteune collection exceptionnelle desoieries et textiles, peu connue dupublic, et qui retrace l’histoire deces fabrications, de la Chine àl’Espagne. Cette collection, aprèsavoir fait l’objet d’une importantecampagne de restauration, estdésormais exposée dans une nou-velle présentation. Parallèlementà cette réouverture, est publié lecatalogue Soieries et autres textiles,de l ’Antiquité au XVIe siècle rédigépar Sophie Desrosiers. Edité parla Réunion des musées nationaux,l’ouvrage retrace l’histoire de ces

ColloqueL’ŒUVRE DE FERNAND LÉGER A-T-ELLE ENCORE UNE ACTUALITE ? Les 11 et 12 juin à NiceUn colloque internationalorganisé par le musée nationalFernand Léger au musée nationalMessage Biblique Marc Chagall,à Nice, permettra de répondre àplusieurs questions sur l’œuvre deFernand Léger. De nombreuxspécialistes (conservateurs, histo-riens d’art, philosophes etartistes) y participeront etévoqueront l’influence exercée parl’artiste sur l’art d’aujourd’hui.

« Fernand Léger, hier et aujourd’hui -la réception de son œuvre et sonactualité », musée national MessageBiblique Marc Chagall, avenue du Doc-teur Ménard, Nice. Contact : Rachel StellaTél. : 03 88 24 20 49email : [email protected].

Publications PRÉSENCE DU THÉÂTREFRANÇAIS A NEW YORKEn 1982, l’auteur et metteur enscène Françoise Kourilsky fonde,à New York, un centredramatique consacré à « la présen-tation en anglais d’œuvres contem-poraines d’expression française »,l’Ubu Repertory Theater.Pendant près de vingt ans, cetteaventure se poursuivra avec entreautres la production de spectacleset une importante activité édito-riale. En 2001, quand elle décided’arrêter son entreprise, FrançoiseKourilsky fait un don del’ensemble des archives du théâtreà la Bibliothèque nationale deFrance (BNF). Un ouvrage nousrestitue aujourd’hui le climat danslequel s’est développé « Ubu ».

Les actes du colloque du 21 mars 2001sur « Françoise Kourilsky et l’UbuTheater de New York » sont édités parla BNF (23 s).

Les Quatre Cyclistes (1943-48), donationNadia Léger et Georges Bauquier, 1969,Musée national Fernand Léger inv. PhotoPatrick Gérin © ADAGP, 2004

Arts plastiquesLA MAISON DES ARTISTES POURLES PERSONNES AGÉES ÀNOGENTGérée par la Fondation nationaledes arts graphiques et plastiques,la Maison nationale des artistesest l’une des premièresréalisations sociales en faveur desartistes âgés. Entièrementrénovée en 2002, elle peutaccueillir aujourd'hui à Nogentjusqu’à 75 résidents dans deuxdemeures des XVIIe et XVIIIe

siècles situées dans un parc. Lesrésidents bénéficient desconditions privilégiées de cet éta-blissement qui est agréé etconventionné pour l’aide socialeavec une équipe médicale perma-nente.

Contact : Nicole LalibertéTél.: 01 48 71 28 08www.fnagp.com

Les collections des Amériques dans lesmusées de France, par Pascal Mongne,Editions de la Réunion des muséesnationaux, 14,50 euros.

« Velours polychrome à tiges ondulantes »© Musée national du Moyen Age

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Exposition LA RENAISSANCE EN CROATIEJusqu’au 12 juillet au Châteaud’EcouenA la Renaissance, la Croatie a étéau centre de multiples influencesartistiques, notamment italiennes.Grâce aux prêts d’églises, demonastères et de musées deCroatie ainsi que des collectionspubliques françaises, l’expositiondu Château d’Ecouen présenteune cinquantaine d’œuvres quidressent un panorama significatifde la création artistique dans cepays, au moment de laRenaissance, dont le très beauportrait par Lorenzo Lotto(1480-1556) de l’évêque TomaNigris, l’un des défenseurs de laCroatie contre les Turcs.

« La Renaissance en Croatie » estorganisée par la Réunion des muséesnationaux et le musée national de laRenaissance, château d’Ecouen. L’ex-position sera présentée à Zagreb àpartir de septembre 2004.

Paul Gospodenic,Statue du prophèteElisée (1594-1595),Sibenick, CathédraleSaint-Jacques

Depuis le 1er janvier, le metteuren scène Jacques Téphany est àla tête de la Maison Jean Vilar,ce lieu emblématique de l’histoiredu théâtre populaire. Il succèdeà Melly Puaux qui poursuivaitdepuis plusieurs années l’actionde son mari, Paul Puaux, prochede Jean Vilar. Président duCentre français du théâtre,conseiller auprès de la directiondu Théâtre international delangue française à Paris, JacquesTéphany, prend aujourd’hui en

main une structure professionnalisée, dotée de moyens nouveauxet soutenue par le ministère de la culture et l’ensemble des parte-naires publics. Il hérite aussi d’un lieu attachant. « Cette maisons’appuie sur un patrimoine inestimable, commente-t-il. Les proprescollections de Jean Vilar, ses écrits, ses archives, tous les costumes d’Avignonet du TNP, les maquettes des spectacles, une somme extraordinaire dedocuments audiovisuels sont ici ». Aujourd’hui, la Maison Jean-Vilarest portée par plusieurs projets : des Cahiers nouvelle formule, unsite internet, maisonjeanvilar.org, et des expositions qui connaissentun vrai succès, comme celle qui aura lieu cet été sur l’histoire récentedu festival. En plein cœur d’Avignon, la « MJV » accueille uneantenne de la Bibliothèque nationale de France. Elle nourrit desliens étroits avec le festival mais aussi avec la Chartreuse de Ville-neuve-lez-Avignon.

Maison Jean Vilar8, rue de Mons, Montée Paul Puaux, 84 000 AvignonTél. : 04 90 86 59 [email protected]

Mission UNE MISSION SUR LA CONSERVA-TION DES ŒUVRES NUMÉRIQUESFrançois Stasse, Conseillerd’État, a été chargé, le 16 mars,par le ministère de la culture et dela communication, d’une missionsur la conservation et la diffusiondes œuvres par voie numériquedans les bibliothèques publiques.La concertation concernera enpremier lieu le livre, et l’écrit demanière plus générale, mais pren-dra également en compte lesautres types de documentsconservés et diffusés comme ledisque et la vidéo.

Spectacles JACQUES TÉPHANY, DIRECTEUR DE LA MAISON JEAN VILAR

fabrications et dresse l’inventairecomplet de la collection dumusée.

Musée national du Moyen AgeThermes de Cluny, 6 place PaulPainlevé - 75005 Paris.

Rencontres LES JOURNÉES EUROPÉENNES DELA RECHERCHE ARCHITECTURALEET URBAINEdu 12 au 14 mai à l’école d’ar-chitecture de Marseille Organisées par le ministère de laculture et de la communication,ces premières journées seront

MIXITÉ ET EGALITÉ DES CHANCESLe 27 mai à ParisBilan à mi-parcours de la conven-tion signée le 25 février 2002 parle ministère de la culture et de lacommunication, ce colloque apour objectif d’élargir les choixprofessionnels des filles et desgarçons et de promouvoir uneéducation fondée sur le respectmutuel entre les sexes. Leministère de la culture estconcerné pour l’ensemble des éta-blissements d’enseignement soussa tutelle : les établissementsd’enseignement supérieur, maisaussi les établissementsd’enseignement spécialisé (écolesmunicipales de musique et dedanse, par exemple). L’orientationdes garçons et des filles vers lesformations artistiques, la qualitéde l’insertion professionnelleseront les autres sujets abordésdurant cette journée.

Tél. : 01 40 15 78 32 ou par mèl :[email protected]

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consacrées à la formation desfuturs acteurs de la recherchearchitecturale et urbaine. Elless’inscrivent dans le cadre de laconstruction de l’espace européende l’enseignement supérieur et dela recherche. Outre les 20 écolesd’architecture françaises, ellesmobiliseront la communautéscientifique européenne tournéevers les domaines del’architecture, de la ville et despaysages.

Site Internet :www.culture.fr/eurau2004 et inscriptions : Ecole d’architecturede Marseille, tél.: 04 91 82 71 00

Patrimoine LA 2e ÉDITION DE RENDEZ-VOUS AUX JARDINS AURA LIEU LES 4, 5 ET6 JUIN

Les 4, 5 et 6 juin, plus de 1 000 parcset jardins participeront à la deuxièmeédition de Rendez-vous aux jardins.Avec 600 000 visiteurs l’an passé, cettefête accueillera tous ceux qui souhai-tent découvrir cette alliance de la natureet de la culture. Animations, lectures,spectacles, dégustations, expositions,rencontres, visites guidées par le jardi-nier ou le propriétaire, installations,démonstrations, jeux, concerts, projec-tions, ateliers scanderont cette deuxièmeédition qui est placée sous le signe dela connaissance. Un effort de sensibili-sation spécifique est mené à l’attentiondes enfants des écoles primaires : lajournée du 4 juin leur est ainsi dédiée.

Le programme des ouvertures sera disponible sur www.culture.fr le 1er mai.

Page 16: N° 117 LA LETTRE et de la communication D’INFORMATION ... · management culturel, il était le chef de cabinet adjoint de Jean-Jacques Aillagon. Paul Rechter : Conseiller technique

16/Portrait

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONmai 2004

Si l’on déplore souvent le peude collectionneurs et de fon-dations privés en France,Antoine de Galbert nousdémontre le contraire enouvrant le 5 juin à Paris laMaison rouge, une fondationreconnue d’utilité publique des-tinée à « promouvoir la créationcontemporaine ».

Face au port de l’Arsenal, dansle quartier de la Bastille, le col-lectionneur Antoine de Galbertva ouvrir le 5 juin, sur un site de2 000 m2, un nouvel espace pourl’art contemporain. Son nom ?La Maison rouge. Tout simple-ment parce qu’il y a un pavillonpeint en rouge en son centre.Plus qu’une adresse, mieuxqu’une friche, cette Maisonrouge fait penser à une balise,un amer, un bateau-phare.Rouge comme un signe dereconnaissance, d’éclat. Rougepour dire chaleureux, familier.Le lieu, une ancienne fricheindustrielle, a été rénové par l’ar-chitecte Jean-Paul Clément enpréservant « les traces de l ’archi-tecture industrielle ». De son côté,le peintre Jean-Michel Alberolaa conçu pour les espaces d’ac-cueil une « frise de mots énigma-tiques » pour bien nous faire sen-tir « la magie » du lieu et rendrel’espace, avec son café, sa librai-rie et son patio, accueillant.

Un engagement pour l’artcontemporainUn lieu de plus pour l’artcontemporain ? Antoine de Gal-bert défend le caractère « singu-lier » de la Maison rouge. Il parle« du vrai voyage honnête » qu’il aréalisé vers l’art contemporain.« Honnête » au sens de « l’hon-nête homme » du XVIIIe siècle.« Autodidacte en matière d ’art

contemporain », après des étudesà Sciences Po, il a d’abord tra-vaillé dans la gestion des entre-prises avant d’être happé par l’artcontemporain. Il ouvre à Gre-noble une galerie et, parallèle-ment, débute une collection « quiprend une place de plus en plusimportante dans sa vie ». « Col-lection » est son maître-mot.Celui qui donne son sens à sonprojet de fondation.

Exposer des collections particu-lièresExposer, deux fois par an, degrandes collections particulièresde portée internationale est eneffet au cœur du projet. Aprèsl’exposition inaugurale de laMaison rouge « L’intime », cesera la collection du hambour-geois Harald Falckenberg quisera présentée d’octobre à janvier2005. Avec la dynamique et sou-riante directrice du lieu, Paula

Aisemberg, il entend aussi mon-ter d’autres expositions théma-tiques ou monographiques,dont l’artiste américaine AnnHamilton.« En fait, il y a autant de collec-tions que de collectionneurs, nousexplique-t-il. Chaque collectiondemeure singulière avec ses par-tis-pris, ses choix et même son mau-vais goût ». « L’intime, le collec-tionneur derrière la porte »,constituera en tout cas lameilleure des réponses face àcette singularité, une réponse« en actes », une réponse singu-lière. « En confrontant le visiteurà la collection telle qu’elle est chezle particulier, l ’exposition le meten présence de ce qu’il ne voitjamais ». Et le public, que nevoit-il jamais ? Les œuvres d’art« dans le désordre quotidien de lavie » comme souligne le psy-chanalyste Gérard Wajcman, co-commissaire de l’exposition,

pour qui l’objectif est dejeter « quelques aperçussur ces univers habités oùdes hommes et des femmesvivent avec des œuvresd’art ».

Un lieu privéQuel dispositif adopterpour exposer « L’in-time » ? Antoine deGalbert a voulu créer undispositif « naturel » per-mettant de « reconstituer »l’intérieur d’un particu-lier. Nous pénétrons ainsidirectement dans lesdiverses pièces. Il y a lasalle à manger, le bureau,la salle de bains, lestoilettes, l’escalier, lachambre ou la réserve ras-semblant œuvres et mobi-liers signés pêle-mêleDamian Hirst, Andreas

Gurky, Marcel Broodthears,Andrée Putmann, Paul MacCarthy, Richard Peduzzi, Hiro-shi Sugimoto ou les Becher.Petit clin d’œil, le visiteur entremême dans « le véritable » ves-tibule d’Antoine de Galbert oùquelque soixante-dix œuvresd’artistes donnent le ton. Autotal, plus de 200 artistes sontreprésentés dans ce festival despassions privées, à la fois troubleset lumineuses. Antoine de Gal-bert veut offrir un « voyage » auvisiteur semblable à celui quelui a offert l’art contemporain :un trajet aller/retour exigeantqui permette d’essayer de trou-ver « l ’équilibre entre la connais-sance et la subjectivité ».

« L’intime » est présentée du 5 juin au 26 septembre à la Maison rouge - fondation Antoine de Galbert, 10 boulevard de la Bastille, 75012 Paris, www.lamaisonrouge.org

ANTOINE DE GALBERT : UN VOYAGEDANS LES COLLECTIONS PRIVÉES

QUATRE DATES

1955 : naissanceà La Tronche(Isère)

1987 : ouvre unegalerie d’artcontemporain àGrenoble

2000 : Il choisitde créer une fon-dation

2004 : ouverturede la MaisonRouge

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