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NUMERO 10 | AVRIL’13 | TRIMESTRIEL PRINTEMPS LA MOBILISATION à St-Luc en 1914 AYMELINE princesse parmi les reines LES FAUSSES NOTES de l’orgue de Ste Euphémie 16 36 07 © photo Jean-Louis Claude

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Les 4 Saisons d'Anniviers - avril 2013

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NUMERO 10 | avril’13 | tRiMEstRiElp r i n t e m p s

LA MOBILISATION à St-luc en 1914

AYMELINE princesse parmi les reines

LES FAUSSES NOTES de l’orgue de Ste Euphémie

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SOMMAIrE

3 L’Invité4 Ski-alpinisme : le sport qui monte7 Les fausses notes de l’orgue de Ste Euphémie11 Josette, une mémoire

13 St-Bernard est revenu16 La mobilisation à St-Luc en 191419 L’achillée millefeuille et l’Enfant Jésus20 40 ans de centralisation scolaire

22 notrehistoire.ch

23 anniv’info27 Alpes et cætera

28 Recette de vie30 A la découverte d’un endroit mystérieux32 Le ski team Anniviers34 Montagne club Anniviers36 Aymeline, princesse parmi les reines

38 Recevoir pour donner

40 Dernières bribes de l’hiver42 HC Anniviers44 Carnet de voyage d’une Anniviarde46 Lis-moi une histoire

CONCOUrS PhOTO MYSTèrEà la découverte de vOTrE vallée

A. De ventilation de cuisineB. D’arrimage pour treuiller de gros meublesC. De passage pour l’âme du trépassé du logis

Il y en a 3 dans la ruelle de Grimentz (photo), 1 au Petit Chêne d’Ayer, d’autres sans doute encore en Anniviers. A quoi sert cet orifice soigneusement colmaté dans la façade de cer-tains de nos toutes vieilles maisons de mélèze?

Gagnez un bon de Fr. 50.- à la cabane Illhorn à Chandolin. Le/la gagnant/e sera tiré/e au sort et son nom publié dans l’édition de juillet du journal « Les 4 Saisons d’Anniviers ».Envoyez votre réponse par e-mail à l’adresse [email protected] ou votre carte postale avec la mention « Concours-photo d’avril » à l’adresse: Imprimerie d’Anniviers sàrl,

4 Saisons d’Anniviers,

CP 102, 3961 Vissoie.

Délai de réponse: 12 juin 2013

La gagnante de l’édition n° 9est Solioz Marie-Paule à GrimentzLa réponse était: B

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www.4saisonsanniviers.ch

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L’ INvITé:Jérémie Melly

le temps passe, le centre scolaire resteSi par un merveilleux enchantement, il était possible de donner la parole à un bâtiment, nul doute que le centre scolaire d’Anniviers aurait plus d’anecdotes à raconter que la plus loquace des commères.En effet, durant quatre décennies déjà il a vu défiler des doués/ées, des cancres, des gentils/lles etc.Chaque élève ayant appris dans cet éta-blissement a ancré dans son esprit quanti-tés de souvenirs. Si je devais n’en citer que quelques-uns parmi les miens je dirais : le préau, les amitiés, Grégoire Barras, les pro-menades d’école…

L’horaire continu fut introduit en janvier 1994. La cantine scolaire permettant aux jeunes de manger à l’école sans devoir rentrer à la maison le temps de midi fut sans aucun doute la révolution la plus marquante pour les écoliers de notre génération. Imaginez le bohneur : Manger en quinze minutes (on mâchait peu!) et jouer au football le reste de la pause qui nous était impartie,retourner seulement une

heure trente en classe l’après-midi afin de tenter de combler l’abysse entre l’ignorance et la connaissance, étudier dès quatorze heures trente un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout , pouvoir ensuite encore consacrer du temps à des activités parascolaires favorables à l’épa-nouissement de la jeunesse : le bonheur !Une vingtaine d’années plus tard, le ré-cent débat concernant l’arrêté fédéral sur la politique familiale démontre s’il le faut encore la nécessité d’offrir aux Suisses un cadre favorable permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle.L’introduction de cet horaire continu a été en cela un système précurseur appréciable,

même si des réglages ont été nécessaires et que tout demeure perfectible.

40 ans Le temps défraîchit les bâtisses et le centre scolaire n’y fait pas exception.Les récents travaux visant notamment à améliorer le bilan énergétique du bâtiment laisse augurer un avenir positif du point de vue de l’infrastructure.Le plus grand défi restera cependant de maintenir un taux de remplissage des classes stable.

l’école demeure un indicateur fiable qui permet entre autres de mesurer notre capacité à maintenir, générer de l’emploi dans notre belle vallée à l’aube de défis importants.longue vie aux cris d’enfants sur le préau d’anniviers !

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Dans une région où le ski alpin prédomine et suscite la vocation de nombreux com-pétiteurs, David Salamin fait figure d’exception. En effet, il est passionné de ski-alpinisme, sport auquel il consacre la plus grande partie de son temps : il fait partie de l’équipe nationale depuis 2006.

Ski-alpinisme est l’appellation officielle, acceptée

par l’académie française, pour désigner le ski de

randonnée, appelé plus communément chez nous

« peau de phoque ».

Bref historiqueLe ski-alpinisme trouve son origine dans le monde militaire. De 1924 à 1948 les courses de patrouilles militaires constituèrent même une discipline olympique. A l’époque de la guerre ont été créées des courses mythiques, comme le Trophée Mezzalama (1933), en Italie, et la Patrouille des Glaciers (1943). Au fil des décennies, des courses populaires sont ins-taurées. Mais ce n’est qu’au début des années 90 qu’est fondé le Comité International de ski-alpinisme de compétition. La première Coupe d’Europe est organisée en 1992. Le premier Championnat Suisse est mis sur pied en 1995 et l’Equipe nationale constituée en 1999.

Courses et championnatsPlusieurs types de compétitions cohabitent : Courses de coupe du monde Courses de coupe d’Europe Championnat du Monde et champion-

nat d’Europe qui sont organisés chaque année en alternance Courses très prestigieuses, comme la

Patrouille des Glaciers, la Pierra Menta, le Trophée Mezzalama Courses populaires, comme les

Trophées des Gastlosen et du Muveran Courses régionales, souvent nocturnes,

comme Zinal-Sorebois

Coupe du mondeEn coupe du monde il y a la catégorie « es-poirs » pour les moins de 23 ans et la caté-gorie « élite ». Dans les courses, le parcours est le même pour les 2 catégories, mais il y a un classement pour chaque catégorie

et un classement général appelé « scratch ». Comme en coupe du monde de ski alpin, les 30 premiers classés du scratch marquent des points. Pour pouvoir participer à la coupe du monde, il faut faire partie d’une équipe nationale. L’équipe suisse compte 20 à 25 athlètes des 2 sexes. Les 5 disciplines courues au championnat du monde sont la course par équipe, le sprint, la course individuelle, la verticale et le relais.Ainsi, les compétitions se font soit en équipe (à 2 ou à 3), soit en individuel. Dans chacune, il y a de la montée et de la descente, sauf dans la verticale (Vertical Race) où il ne s’agit que de montée pure. Une compétition de coupe du monde se déroule généralement sur deux jours, ven-dredi et samedi ou samedi et dimanche. Le premier jour est destiné soit au sprint, soit à la verticale et le deuxième à la course individuelle. Le sprint suit les mêmes principes que le sprint en ski de fond. Une course dure en-viron 3mn-3mn30. Après un départ à plat, le compétiteur fait quelques conversions, un petit portage (skis sur le sac), puis il en-lève les peaux de phoque et fait la descente. Le sprint se court par éliminatoires et en finale il ne reste que 6 concurrents. C’est une épreuve particulièrement fatigante. Le ski-alpinisme est un sport avant tout al-pin, il est pratiqué essentiellement par des Européens.

David Salamin, un athlète en formationDavid est un vrai sportif. Dès son enfance il a goûté au plaisir de la « peau de phoque » en compagnie de son papa. Tout jeune il pratiquait surtout le vélo et a même fait partie d’une équipe valaisanne. Mais, à un certain moment, il s’est rendu compte qu’en habitant Grimentz, il est plus simple de s’entraîner pour le ski-alpinisme que pour le cyclisme. La proximité des champs de neige est un atout non négligeable. Rapidement David a obtenu de bons résul-

SkI-ALPINISME : le sport qui monte

BIOgrAPhIE ExPrESSDavid Salamin est né le 11.09.1990. Il est le fils de Gérard et Chantal et vit à Grimentz. Il a suivi l’école de Commerce en sport-études à Martigny, puis a accompli un stage de maturité professionnelle commerciale, à l’Office de tourisme de Grimentz, en 2010-11. Depuis l’été 2011, il consacre la moitié de son temps au ski-alpinisme.

la glisse est bonne

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tats qui l’ont encouragé à poursuivre dans ce sport. Il continue à pratiquer le vélo en été lors des entraînements. Aujourd’hui il organise sa vie en fonction du ski-alpinisme. 50 % de son temps y est consacré. Les deux dernières saisons d’été, il a travaillé dans un hôtel à Saas-Fee, afin de pouvoir s’entraîner sur le glacier. Cet hiver, il donne des cours de ski à Grimentz. Il a trouvé un arrangement qui lui permet de dégager du temps en fin de semaine pour s’entraîner da-vantage ou pour participer à des compétitions.La saison de ski-alpinisme s’étend de dé-cembre à fin avril. Elle comprend une tren-taine de compétitions. Celles-ci ont lieu principalement en Italie et en France. Une épreuve de coupe du monde s’est déroulée les 25-26 janvier derniers aux Marécottes. Pour sa première participation à un sprint, David a fini 10ème espoir et 25ème au clas-sement général, marquant ainsi quelques précieux points pour la coupe du monde.En tant que membre de l’équipe suisse, David bénéficie de l’infrastructure et de l’organisation de celle-ci. Les frais occasion-nés par les compétitions sont pris en charge par l’équipe et ses sponsors. Chaque athlète a besoin en plus du soutien de sponsors personnels. David en a plusieurs, dont la commune d’Anniviers qui lui a donné un mérite sportif. Seule les 15-20 premiers de la coupe du monde peuvent être considérés

comme professionnels. En fait, ce sont sou-vent des hommes engagés par l’armée de leur pays, comme les gardes-frontières en Suisse. Beaucoup de skieurs-alpinistes sont aussi guides, car c’est une activité qui convient tout à fait à leurs compétences et à leur calen-drier. David envisage d’entreprendre cette formation.

L’entraînementLe programme est préparé par l’entraîneur de David, Grégory Gachet. Il indique le nombre d’heures hebdomadaires, de 10 à 30, l’intensité qui détermine les dénivelés à accomplir. La période où l’entraînement est le plus intensif est celle d’octobre à dé-cembre. Pendant la saison, il faut consacrer du temps à la récupération, faire un peu de vitesse et travailler aussi la descente afin de gagner du temps sur cette partie de la com-pétition. Il n’y a que 2 ou 3 jours par mois où David ne s’entraîne pas. Après la saison, le mois de mai est un temps de pause. Le ski-alpinisme est un sport complet de-mandant une excellente hygiène de vie.

Les objectifsDavid poursuit deux objectifs principaux : Intégrer le plus souvent possible le top

30 en coupe du monde Obtenir de bons résultats à la

Patrouille des Glaciers dans les 10 ans

à venir Il est conscient qu’il a encore une marge de progression intéressante et veut se donner les moyens d’accomplir ses désirs.

Que lui souhaiter ? De bonnes jambes dans les montées et la bonne glisse dans les descentes, afin qu’il at-teigne au plus vite les objectifs qu’il s’est fixés.

Janine Barmaz

En plein effort

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LES FAUSSES NOTES de l’orgue de Ste Euphémie

Voilà bientôt 8 ans que l’ancien orgue de l’église, installé en 1812, qui avait rehaussé la splendeur des offices durant un siècle, avait rendu l’âme. Les chantres de la Cécilia de Vissoie, toujours soucieux de développer le bien spirituel, avaient rappelé au Conseil de Fabrique qu’il leur manquait ce qui fait tout le soutien et le fourni du chant, un orgue, qu’ils estimaient être une des pre-mières nécessités pour animer les offices de cette grande paroisse. Ils rendirent atten-tifs les membres du Conseil paroissial que ceux des localités voisines dont les moyens financiers étaient loin d’égaler la paroisse de Vissoie, avaient pu, grâce à de la bonne vo-lonté et une saine compréhension des choses, doter leur Maison de Dieu d’un instrument digne de leur foi et de leur piété. En conséquence, les chantres demandèrent aux responsables du Conseil de Fabrique ce qu’ils pouvaient faire pour équiper leur église d’un instrument digne d’accompa-gner les chants religieux, d’autant plus que des dons avaient été versés depuis quelque temps à cet effet.

Justement, la séance du 18 octobre 1936, tenue à la cure de Vissoie sous la présidence du curé Francey, avait pour but de décider l’achat d’un orgue pour son église parois-siale. Mais pas n’importe quel orgue ! Le choix du Conseil de Fabrique s’était porté sur un orgue électronique, toute nouvelle invention, fabriqué par la Maison Foetisch Frères à Lausanne. Le prix de cet instrument avait été l’élément décisif qui avait séduit les membres du Conseil Paroissial. Mais qui dit nouveauté, dit également méfiance ! Avant de donner l’accord définitif, on avait convo-qué Monsieur Alexandre Foetisch, directeur de la Maison Foetisch Frères, Monsieur Frédéric Rochat, inventeur de l’orgue élec-tronique, mais aussi Monsieur Darioli de Sierre, professeur de chant et expert reconnu en orgue d’église, afin de répondre aux ques-tions que le Conseil de Fabrique se posait légitimement.Pour les interrogations techniques, les gens de Vissoie avaient fait appel à Edouard Florey, électricien, pour qu’il assiste à la séance et qu’il donne son avis au sujet de cet engin musical révolutionnaire.

Les questions fusent ! Edouard Florey pose des questions précises : « Voltage ? Puissances ? Garantie des lampes ? Prix des lampes ? Faut-il changer la série de lampes ? Fluctuation du courant ? » L’ingénieur Rochat répond : « Voltage : monophasé, la puissance est de 2 KWh, la garantie des lampes est de 10 ans, leur prix : 2.80 frs, la fluctuation du courant est ici de 10 à 15 %, pas d’influence, on peut prendre ces précautions. »Benoît Genoud, président de la chorale, demande si le courant produit du bruit ? Frédéric Rochat est formel : « Non, il faut bien filtrer ».Le président Daniel Epiney s’interroge sur la durée de l’orgue en-dehors de la garantie.

le 18 octobre 1936, le Conseil de Fabrique de la paroisse de vissoie fut convoqué à la cure pour prendre une décision impor-tante concernant l’achat d’un nouvel orgue qui devait augmenter la beauté des chants liturgiques de l’église de Ste Euphémie.

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Monsieur Foetisch répond que « la matière que nous employons offre plus de résistance que celle employée pour l’orgue à tuyaux. Donc durée plus longue assurée. »Enfin le vice-président Daniel Favre pose une dernière question : « Faut-il changer la tribune ? » Alexandre Foetisch lui répond prestement : « Non ».Ces questions étant posées et mises au point, le Conseil de Fabrique décide de passer commande pour cet orgue électronique à la Maison Foetisch Frères de Lausanne.Cinq jours après, l’Acte de vente est élaboré et précise que le prix de l’orgue est de 19’200.- frs moins la reprise de l’ancien orgue par la maison Foetisch pour 1200.- frs. Il reste un solde de 18’000.- frs payable en trois parties soit : 6000.- frs à la commande et au plus tard fin octobre 1936, 6000.- frs à la livrai-son, au plus tard fin février 1937 et le solde sera payé fin avril 1937.Une clause de l’Acte de vente prévoit que la livraison aura lieu pour la fin janvier 1937 sauf imprévu et cela en raison des condi-tions atmosphériques telles ouragan, neige, difficultés de passage sur route de montagne.Apparemment il n’y eut pas d’ouragan car en janvier 1937 l’orgue fut livré et la Paroisse sollicita un emprunt auprès de la direction de la Caisse Raiffeisen de Vissoie. Cet emprunt sera remboursé au moyen des intérêts des capitaux de la Fabrique de l’Eglise, du St Rosaire et du St Sacrement au moyen de quêtes effectuées à l’Eglise et par des dons volontaires. Le remboursement est garanti par l’engagement des communes de St Jean, Vissoie, Ayer et Chandolin, au pro-rata du nombre des paroissiens de chacune de ces communes.

L’inauguration de l’orgue fut fixée au di-manche 22 octobre 1937, mais avant il fal-lait que Monsieur Darioli travaille sur l’ins-trument afin de l’accorder et d’en tirer tout ce qu’il peut donner. Un petit bémol intervint avant l’inaugura-tion concernant le solde de 6000.- frs que la Paroisse devait à la Maison Foetisch. Le curé Francey retardait l’envoi de cette somme jusqu’au jour où l’orgue serait au point car il y avait des dérangements fréquents dans certains jeux : l’Unda Maris restait muet, le bourdon 4 du premier clavier ne donnait presque plus de son dans les notes supé-rieures, les basses avaient l’attaque trop bru-tale et il fallait supprimer le bruit du courant qui était très fort certains jours, dérangeant les chanteurs de la chorale durant l’office dominical. Afin de remédier à ces inconvénients, les techniciens de la Maison Foetisch mon-tèrent à Vissoie avant le Nouvel-An pour procéder à certaines modifications.En janvier 1938, Monsieur le Professeur Darioli vint à Vissoie pour examiner l’orgue. Il reconnut que l’attaque des basses avait été adoucie, mais constata que d’autres jeux n’étaient pas parfaitement accordés, en par-ticulier le Hautbois. Une note dans les basses vibrait désagréablement et pendant l’arrêt de l’orgue, il s’était produit un tremblement, comme un bruit de tonnerre et cela sans que personne n’ait touché l’instrument. Puis en coupant le courant, un fort sifflement s’était produit.Afin de toucher le dernier versement que le curé Francey refusait de verser tant que l’instrument ne marcherait pas convenable-ment, la Maison Foetisch Frères s’empressa

d’envoyer son ingénieur pour procéder à de petits changements. Au mois de mars, le comptable de la Maison Foetisch envoya une lettre pour rappeler l’engagement pris par la paroisse et rappela que : « les changements ayant été faits, nous supposons que cet instrument est, depuis deux mois, tout à fait au point et qu’il vous donne entière satisfaction ». Le curé Francey répondit au service de comptabilité que: « l’entière satisfaction de l’orgue n’est pas parfaite comme vous le supposez ». Et il en donne les raisons :Une pédale d’expression du 2ème clavier siffle et grince, à l’ « Unda Maris » une note ne donne pas, au jeu voisin, « la quinte », deux notes jouent en même temps, au dou-blet, une partie supérieure du clavier donne deux fois plus fort qu’à la partie inférieure. Mais ce n’est pas fini, car il y a quelque temps, par un temps humide, une détona-tion s’est produite à l’intérieur de l’orgue et certains jours le transformateur fait trop de bruit.Le curé Francey doutait de la solidité de l’instrument et demanda un temps d’épreuve supplémentaire avant de ver-ser le dernier versement. L’Ingénieur Rochat se rendit à nouveau à Vissoie pour remédier aux petits défauts de l’orgue électronique que le curé Francey lui avait signalés. Monsieur Rochat ne comprenait pas comment s’était pro-duite cette fameuse explosion, quant au bruit intermittent il mit la faute sur l’inconsistance de la tension du réseau électrique qui provoque quelque fois une surcharge du transformateur.

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En juin 1938, Monsieur le curé Francey reçut une lettre strictement confidentielle de Frédéric Rochat, l’inventeur de l’orgue électronique lui annonçant que depuis fin mai la Maison Foetisch n’exploitait plus le Département des orgues ; l’atelier de construction n’existait plus et tout le per-sonnel spécialisé, y compris l’apprenti, avait quitté la Maison. Cette nouvelle ne réjouis-sait pas Monsieur le Curé.À partir de 1939, les dérangements de-vinrent si fréquents que l’orgue devient presque inutilisable, et la Maison Foetisch n’ayant plus de spécialistes se déplace de moins en moins pour effectuer les répara-tions. Elle demande à la paroisse de patien-ter, car à cause de la mobilisation, tout son personnel a dû partir servir dans l’armée suisse pour défendre ses frontières.

Début janvier 1941, le Conseil de Fabrique est à bout. Considérant que l’orgue électro-nique est de nouveau dérangé et qu’il ne fonctionne plus, il demande la résiliation du contrat et prie la Maison Foetisch Frères de reprendre l’orgue en question contre restitu-tion des valeurs que la paroisse avait versées. Devant cette menace, Foetisch Frères envoie Monsieur Rochat pour qu’il corrige les différentes imperfections. Celui-ci accor-dera l’instrument, remplacera les fusibles et décèlera la cause des craquements qui pro-venaient des condensateurs dont le liquide s’était échappé et avait gonflé le papier, pro-voquant un court-circuit. Une semaine après la visite de l’ingénieur, de nouveaux dérangements se produisent. La Trompette et la Bombarde sont silencieuses, le jeu de « Tierce » ne marche plus, le « La »

bémol de l’octave supérieure du « Cornet » est presque inaudible. En plus, plusieurs sons restent silencieux : un bémol de la quinte, un ré bémol de « Doublettes », un mi de Diapason, Salicional, Haut bois et Trompette du clavier 2.L’orgue électronique se tut définitivement le 25 janvier 1946 lors du tremblement de terre qui causa d’importants dommages à l’église Ste Euphémie de Vissoie. En hiver, durant les réparations, les offices religieux eurent lieu à la chapelle du Château et sur la place de Fêtes pendant la bonne saison. L’église put être réouverte aux paroissiens en automne 1947. L’orgue électronique ne re-prit plus du service, on le remplacera par un harmonium qui petit à petit, s’essouffla au grand désespoir des chantres de la paroisse.

En septembre 1949, le Comité de la Cécilia envoya une lettre au Conseil de Fabrique de Vissoie en lui disant que « malgré tous les efforts des accordeurs auxquels nous avons fait appel, l’orgue électronique est actuel-lement inutilisable. Les organistes soussi-gnés refusent catégoriquement d’accompa-gner encore sur cet instrument les voix des chantres». Ils demandèrent à la Paroisse qu’une solution soit donnée au plus tôt. Ce cri de détresse fut entendu, car le 16 sep-tembre 1952, le jour de la patronale de Ste Euphémie, un nouvel orgue à tuyaux était inauguré.

Jean-Louis Claude, Zinal

Sources : Archives de la Paroisse de Vissoie

078 671 11 51 - Vissoie-Anniviers

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JOSETTE une mémoire

D’où te vient cette envie d’écrire ?J’ai toujours aimé lire, en ayant vécu avec ma mère et le cousin Robert j’ai constam-ment habité avec des gens qui racontaient, et je pense que c’est l’origine de mon envie de transmettre. J’ai un âge, 66 ans, où j’ai l’impression que tout s’en va un peu, c’est une manière de témoigner. J’ai aussi plus de temps.J’ai commencé à raconter des histoires à mes petits enfants, « le loup et la truite », je trans-mettais la rivière, la forêt. Mais à l’époque c’était encore oralement.Puis, j’ai écrit sur les plantes, savoir transmis par ma maman, je suis née là dedans, au mayen on n’avait qu’une petite boîte d’an-tidouleur qui était la boite d’optalidon, on avait mal au ventre, elle allait dans le pré, on

se foulait une cheville, elle allait dans le pré… J’ai vécu un peu comme les anciens, on allait vers la plante parce qu’on en avait besoin et pas parce qu’elle était belle. Et ça, j’avais envie de le transmettre parce que je suis sûre qu’un jour on n’aura plus les moyens de notre médecine de pointe et qu’il est impor-tant de transmettre aux générations futures le peu que l’on sait encore.Dans Petite fille de la montagne, j’ai raconté mon enfance et avec l’Anniviarde, j’ai eu envie de léguer, ne serait-ce que pour ma famille, de leur laisser quelque chose d’une autre époque.Je ne suis pas écrivain, je ne suis pas histo-rienne, je transmets simplement des histoires, il y a du faux, il y a du vrai. Et puis, pour moi, c’est aussi une manière de m’évader,

de vivre autre chose. Quand j’écris, je suis dedans, j’ai l’impression d’être là et à plus forte raison parce que je connais les endroits. En écrivant l’Anniviarde, j’ai découvert les Voualans, tout le bas de la Vallée qui est ma-gnifique et sauvage. Je ne le connaissais pas, je suis partie en voyage à côté de chez moi. Et j’ai envie de vous donner le désir d’y aller.

Quand tu étais jeune, tu écrivais déjà, te-nais-tu un journal par exemple ?Non, j’avais des cahiers, que je retrouve maintenant, sur lesquels j’écrivais des petits mots, surtout ce que je ressentais. J’étais enfant unique et je n’avais personne avec qui partager, alors j’écrivais sur des bouts de papier, j’ai toujours été attirée par les mots, par exemple, lorsque je vois une publicité, il y a un mot flash qui résonne en moi, je me dis ah voilà, et je pars sur une idée. Les mots pour moi ont une importance folle. Un mot peut faire beaucoup de mal ou beaucoup de bien, plus de mal qu’un coup ou plus de bien qu’une caresse.J’écris tout à la main, et après je reprends, je tape tout à l’ordi. Et ensuite j’ai une correc-trice Sylvie Michelot, elle corrige les fautes, d’orthographe mais elle ne touche rien.

Quand écris-tu ? Y a-t-il des moments, des endroits privilégiés ?Non, je peux écrire la nuit, le matin quand cela vient. Mais les idées surgissent souvent entre la veille et le sommeil, juste avant de m’endormir. Alors je me lève et je note, j’ai des paysages qui viennent, je suis dedans. La nature est souvent présente ou aussi des événements de vie, par exemple, lorsque l’on allait apporter à manger à Misael, c’était un vieux d’ici, il faisait noir… j’y suis vraiment.

Comment surgit l’inspiration? Raconte nous !Cela dépend de ce que je lis, je lis un livre et tout à coup je me dis, par exemple, moi aussi je pourrais expliquer ma vallée. Ensuite j’ai eu envie d’y ajouter cette part de fiction, créer un peu de rêve.

Ceux qui transmettent l’émotion : nos artistes ils sont nombreux dans notre vallée, ceux qui laissent une place dans leur vie à la créativité, l’originalité, que ce soit par la pein-ture, l’écriture, la sculpture ou autre. J’ai envie de partir à leur rencontre. Si vous en connaissez, si vous créez et avez envie de partager votre monde, faites-moi signe pour de futurs billets.

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Ce fantastique qui existait aussi dans les légendes orales qui se transmettaient en Anniviers mais en plus sombre à l’époque.

L’Anniviarde, ton dernier livre, se passe en 1799. Comment as-tu eu accès aux infor-mations concernant cette époque ?Je me suis documentée sur internet, j’ai été consulter des documents à la bibliothèque cantonale de Sion. J’ai écrit ce livre pour montrer comment nos ancêtres ont dû se battre pour avoir cette terre, et maintenant ce qui m’attriste c’est que l’on brade tout. On n’a plus cette culture de la terre et c’est dommage. Il y a une intelligence terrienne dont je suis nostalgique. Maintenant c’est l’argent qui prime et la peur de le perdre, et cela me rend triste.

Mais le bon vieux temps c’était quand même dur, il ne faut pas être idéaliste. J’ai vu travailler ma mère, on avait moins de stress, mais c’était dur. Ce que je regrette, c’est l’entraide qui existait, la solidarité cer-tainement liée à la survie.

Vois-tu une évolution dans ta manière d’écrire ?J’évolue, grâce aux remarques de ceux qui me lisent, l’Anniviarde est vraiment un roman, avec un fil conducteur, des per-sonnages, tandis qu’avant j’écrivais des his-toires. Si je vois que les gens s’intéressent, je ferais peut-être une suite, de 1800 à nos jours. Mes grands-parents étaient de 1877 et 1876 et cette époque, on me l’a racontée. Mais là je situerais géographiquement le roman dans la région de Zinal et Saint-Luc.

Quelle part d’autobiographie y a-t-il dans les personnages de ton roman. Pomme, le personnage principal, c’est toi?Non, mais je peux m’identifier à sa relation à la nature. Je suis nostalgique du passé, quand j’allais à la rivière et que je regar-dais dedans, c’était ma bijouterie, il y avait des pierres de toutes les couleurs… je suis nostalgique, d’une simplicité, d’une plus grande égalité, on sentait tous le fumier en allant à l’école… On a oublié ce qu’on était et ce n’est pas si loin.Je suis sûre que dans cette vallée, il y a beau-coup de gens qui sont comme moi, j’aime-rais leur dire d’oser, de donner tout ce qu’ils ont dans le cœur et le ventre par rapport à cette Vallée. J’aimerais que les jeunes n’oublient pas qui on était. J’aime parler du passé, nous avons

une belle vie et c’est un peu grâce à nos an-cêtres, je leur en suis reconnaissante.

Des livres de Josette sont en vente dans les com-

merces de Grimentz, chez l’Herbière et dans tous

les kiosques de la vallée.

« Le jour se lève. Dans la pénombre, elle distingue une

maison. C’est étrange, cet endroit, lui est familier. Cette

bâtisse, faite de pierre et de bois, ne l’a-t-elle pas déjà

vue ? Mais bien sûr ! Ce sont les Sampelets C’est ahuris-

sant ! Tout est parfaitement entretenu. La grande maison

et sa chapelle. La prairie est fauchée et les champs cultivés.

Mais la porte et les volets sont clos. Pomme se souvient

des promenades lors desquelles ses parents lui faisaient

découvrir le passé anniviard. Pour Pomme, les Sampelets

sont des mayens situés au sud de Fang. La partie sud com-

prenait les vestiges d’une ferme féodale datant de 1312.

Cette partie des Sampelets du côté de Vissoie, a toujours

été pour elle un lieu de mystère. Elle aimait se promener

dans cette ferme à l’abandon. Elle avait été construite en

1870 par le préfet Joseph Rouaz, replique de l’ancienne

bâtisse de 1312. Pomme se souvient de la ruine, qui fut

malheureusement complètement détruite en 1979 par

les pompiers, lors d’un exercice de feu. Mais ce qu’elle a

sous les yeux, à présent, c’est une construction unique bien

entretenue….. »

extrait de l’Anniviarde

Christine Torche-Mercier

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Le départ…Dans les années 50, le vicaire de la paroisse de Vissoie souhaite faire quelque chose pour la jeunesse. La chapelle du Château, peu utilisée et difficile à chauffer, ferait une salle tout à fait convenable pour les jeunes. Il est donc décidé de la désacraliser pour la transformer en salle de spectacle. C’est dans ce contexte que le conseil de fabrique décide de vendre les objets religieux qu’elle contient. L’autel de St-Bernard est vendu à la paroisse d’Ausserberg qui a besoin d’un autel latéral pour l’église du village. Peu de temps après, le vicaire de Vissoie est déplacé et la transformation de la chapelle stop-pée, malgré que des pièces de théâtre et des concerts y soient encore donnés par la suite. A Ausserberg l’autel est exposé jusqu’en 1996, mais sans la statue de St-Bernard, lequel, mé-connu dans le Haut-Valais, est remplacé par un crucifix et rangé avec soin dans la sacristie.

ST-BErNArd est revenu

après 53 ans d’absence, St-Bernard de Menthon a réintégré sa demeure d’autrefois. Son retour marque une étape dans la mise en valeur du patrimoine religieux d’anniviers.

BIOgrAPhIELes détails de la vie de St-Bernard de Menthon sont peu sûrs. En effet, histoire et lé-gende se mêlent si étroitement qu’il est difficile d’avoir des certitudes.Bernard naît vraisemblablement au début du XIème siècle de parents nobles. Il devient archidiacre du diocèse d’Aoste. A ce titre il accueille régulièrement des passants qui ont dû faire face à mille difficultés au moment de franchir le col du Mont-Joux : avalanches, tempêtes, attaques de brigands, épuisement.Le Mont-Joux, situé à 2413 m d’altitude, est le seul passage entre le nord et le sud. Sept mois par an, il est recouvert de neige. Vers 1050, Bernard décide de construire un hospice au sommet du col, afin de pouvoir apporter une aide immédiate, oh combien précieuse, aux voyageurs. Très vite une communauté de frères se rassemble autour de lui, suivant la règle de St-Augustin et accomplissant le double ministère du secours en montagne et de la prédication. Aujourd’hui encore, la congrégation des chanoines du Grand-St-Bernard pratique les missions fondamen-tales que sont l’accueil, à l’hospice, et le ministère pastoral dans les paroisses qu’ils desservent. Bernard est un prédicateur de talent. Il s’efforce de réconcilier l’empereur Henri IV et le pape Grégoire VII. Sur le chemin du retour, après une entrevue avec l’empereur à Pavie, il tombe malade. C’est à Novare que St-Bernard meurt le 12 juin 1081. Il est enseveli dans cette ville, le 15 juin, date qui a été retenue pour sa fête. St-Bernard de Menthon a été proclamé, par Pie XII, patron des habitants des mon-tagnes, des skieurs et des alpinistes.

ICONOgrAPhIESt-Bernard est généralement représenté vêtu de ses habits d’archidiacre, foulant aux pieds le démon. De sa main droite, il tient son étole qui s’est transformée en une chaîne, au bout de laquelle est attaché le malin. De la gauche, il tient un bâton, le bâton du messager de Dieu, celui de l’infatigable prédicateur de l’Evangile qu’il fut.

la fameuse statue

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…le retourEn 2007 l’historienne de l’art Elisabeth Crettaz-Stürzel se rend à Ausserberg pour voir l’état de l’autel. Un dossier est constitué et des démarches sont en-treprises pour le rachat de ce dernier. L’affaire demande du temps et de la diplomatie. Finalement les tractations, bien menées par Christian Melly, abou-tissent à un accord le 12 décembre 2012. Et le 27 janvier, les paroisses d’Ausser-berg et de Vissoie se rassemblent et fraternisent autour de la statue de St-Bernard. Le matin, une délégation d’An-niviards participe à la messe et à la pro-cession à Ausserberg. L’après-midi, une célébration en 2 temps a lieu à Vissoie, d’abord à l’église, puis à la chapelle du Château où St-Bernard est reconduit au son des fifres et tambours. Le curé Devanthéry veut faire du retour de St-Bernard un moment fort. Il y réussit : de la rencontre de deux paroisses qui ne parlent pas la même langue, dont la plu-part des gens ne se comprennent même pas, sont nés l’émotion et le partage. Une raclette fraternelle rassemble tout le

monde, Valaisans du Haut et du Bas, à la salle communale de Vissoie, mettant un joyeux point final à cette journée mémorable.

La restaurationPour le moment, seule la statue est reve-nue. L’autel est resté dans le Haut-Valais puisqu’il est en cours de restauration dans l’atelier de Martin Furrer à Brig. Mme Crettaz-Stürzel, qui supervise ce travail, lance un appel à la population afin d’obte-nir des reproductions, photos ou dessins, qui auraient été faites de l’autel de St-Bernard avant qu’il ne soit démonté. Ces documents seraient un témoignage inté-ressant de l’état originel de l’autel.

St-Bernard est de retour, et après ?Lorsque l’autel aura été complètement restauré, il reprendra sa place d’antan. Son montage sera une étape importante du réaménagement de la chapelle. En ef-fet, la chapelle du Château servira d’écrin à divers objets du patrimoine religieux de la vallée. La redécouverte, aujourd’hui, de ce patrimoine pourrait sembler relever

d’un effet de mode et être avant tout destinée à augmenter l’attrac-tivité de notre région. Or il n’en est rien. La chapelle ne deviendra pas un musée. Elle gardera le caractère sacré qu’elle n’a jamais perdu et restera un lieu de choix pour les ma-riages et les baptêmes.

L’occasion est belle, cependant, de lui don-ner une nouvelle dimension spirituelle, ainsi qu’aux objets auxquels elle servira de cadre.

Depuis les origines, l’humanité a perçu qu’il y a dans le monde une dimension fonda-mentale, invisible, qui dit que le monde ne s’arrête pas à la terre et à l’homme. Pour ex-primer cette dimension supérieure, l’homme l’a inscrite dans l’objet. Les objets religieux témoignent donc de cette aspiration au sacré. Bernard Crettaz et Jean-Louis Claude ont pour mandat de monter, en 2014, une exposition qui permettra aux visiteurs de s’initier au caractère sacré des objets choisis. Des explications simples rappelleront à un public qui a oublié beaucoup de choses, la signification de ces objets, à quoi ils servent, ce qu’ils symbolisent. Des comparaisons avec les autres religions témoigneront de l’utilisa-tion de mêmes objets, comme le chapelet. Des influences mutuelles seront relevées démontrant que les religions se sont ouvertes les unes aux autres. La colline du Château dans son ensemble pourrait ainsi devenir le lieu d’un chemi-nement méditatif. Partant de l’église, le parcours traverserait le cimetière, suivrait le chemin de procession créé au début du XXème siècle, faisant halte devant l’ora-toire dédié à Notre-Dame de Lourdes, grimperait ensuite jusqu’à la chapelle. Où le pèlerin sera accueilli par St-Bernard de Menthon, fondateur de l’hospice qui porte son nom, patron des montagnards.

texte: Janine Barmaz

photos: Jean-Louis Claude

la colline sacrée

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reportage sur ce moment si particulier transcrit par M. a. Bernoud des sections de Genève et des Diablerets du C.a.S.

Juillet se terminait par quelques jours froids mais secs qui permettaient encore les courses ; le 29, le ciel reprit sa pureté et le soleil sa chaleur, mais hélas ! c’était l’horizon politique qui s’assombrissait rapidement. Le mulet qui apportait les nouvelles ne montait que deux fois par jour ; c’est lui qui réglait la vie et on ne pensait qu’à lui, on ne voulait pas être loin lors de son arrivée, on restait à flâner sur la belle terrasse de l’hôtel Bella-Tola tenu par Gabriel Pont, le fils du guide si connu des Genevois.Chaque étranger courait anxieux aux nou-velles de chez lui ; on était ainsi renseigné avec 36 ou 48 heures de retard ; aussi après avoir dévoré ce courrier international, on attendait le suivant. La population, toute à la récolte de ses foins, ne se doutait de rien : elle ignorait le premier mot des événements qui se préparaient.Entre Suisses, nous commencions à mijo-ter une belle fête du 1er août, mais après chaque courrier on décidait de simplifier encore quelque chose. Le vendredi 31 juillet, arriva l’ordre de battre la générale, et le mal-heureux tambour du village qui vint remplir cet office sur la place de l’église et annoncer la mise de piquet du landsturm n’y com-prenait rien lui-même. L’alarme se répandit plus vite qu’une traînée de poudre ; dans les prés en pente, les hommes, les femmes abandonnent qui la faux, qui le râteau et ac-courent sur la place : « la guerre, la guerre » ! Ces braves gens sont dans le plus profond émoi, ils croient leur vallée en danger. Ils nous interrogent anxieusement et c’est nous qui leur donnons quelques renseignements sur la situation. On décide en même temps de supprimer les feux d’artifice, on se borne-ra à décorer modestement la salle à manger, à faire quelques discours et à convier le chœur du village à venir chanter sur la terrasse.

Le samedi 1er août, nouvelle dépêche : c’est la mobilisation du landsturm qui doit être pour 2 h. à Vissoie. Cette fois, c’est la réa-lité impitoyable : on voit ces braves monta-gnards aller chercher leurs vieux uniformes et traverser le hameau avec tout leur attirail ; ceux qui l’ont dans le chalet qu’ils habitent sont déjà prêts, les femmes pleurent silen-cieusement. L’excellent curé, M. Luc Pont, frère de l’hôtelier, va réconforter chacun, encourageant les soldats, mais les larmes de leur mère les atterrent et ils restent muets, ouvrant de grands yeux, remontant les femmes. Les enfants regardent ébahis, les uniformes les ravissent ! Quelques dix à douze « landsturmiens » s’engagent par un soleil torride dans le rapide chemin dit « de la Poste » qui descend à pic sur Vissoie.Moi-même je les suis avec une dame de Genève que le spectacle intéresse. Sapristi, quelle chaleur, les pierres sont brûlantes ! Nous rencontrons quatre ou cinq Anglais et Anglaises qui, ignorant le chemin de la forêt et n’ayant pas trouvé de guide se sont four-voyés dans ce four…A Vissoie, nous trouvons toute la compagnie rassemblée : il y en a de Niouc, de Fang, de Vissoie, de Grimentz ; même ceux de Zinal sont descendus, ils sont une soixantaine, avec quelques officiers plus jeunes, alignés en plein soleil, sacs à terre et fusils en fais-ceaux : défense de sortir du rang, on ne veut pas qu’ils cèdent à la tentation de la pinte. C’est très bien, mais j’aurais vu avec plaisir certain lieutenant s’abstenir de profiter de la dispense que lui donnait son grade…On nous interroge, mais nous n’en savons pas plus qu’eux. Tout ce que nous pouvons leur affirmer, c’est que la Suisse restera neutre et qu’ils ne sortiront pas de la frontière. Ils croient qu’ils vont partir pour Zinal et de là gagner les cols dont ils auront la garde. Ils ont pour deux jours de vivres et sont pesamment chargés, 30 à 35 kg, mais ils sont résignés. Les Lucquérands nous prient d’attendre leur départ pour renseigner leurs familles là-haut. Nous attendons 3 heures, mais aucun ordre

n’arrivant, nous remontons et rentrons à St-Luc vers 7 h. du soir et allons rapporter au curé le peu que nous savons.Le souper est triste, bien que la salle soit gaiement décorée par les jeunes filles d’un pensionnat de Genève. Au dessert, M. Pont offrit le champagne, un Genevois pro-nonça un discours patriotique qui tenait plus du sermon que du toast. Les jeunes filles et les Suisses entonnèrent debout « O Monts Indépendants » et le silence se fit pour entendre les cloches. L’effet fut assez saisissant, car le sonneur, au lieu du joyeux carillon habituel sonna le glas, ce qui fit dire aux femmes du village : « on a sonné laid ». Inutile de penser à réunir la chorale désor-ganisée par ce premier départ ; les hommes n’avaient plus le cœur à chanter et la soirée, malgré un coucher radieux et un alpenglüh comme on n’en avait pas eu depuis bien des jours, s’acheva triste et monotone et tous, instinctivement, se rendirent « au chapelet ».Toute la population emplissait l’église faible-ment éclairée. Entre deux litanies, un silence profond, puis la voix du prêtre s’élevait pour l’invocation, répétée en chœur par toute l’as-sistance et le murmure si harmonieux de la prière récitée en commun ressemblait à un bruit lointain de cloches ! Moments solen-

LA MOBILISATION à St-luc en 1914

le mulet avec le courrier postal et les malles des estivants sur le chemin de Vissoie - st-luc

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nels que nous oublierons difficilement.Le dimanche, les affiches de la mobilisation générale sont apposées ; alors c’est l’affole-ment, les femmes pleurent et se lamentent : « on va les massacrer, ils vont tous crever à la frontière » ; nous avons beaucoup de peine à les rassurer. A la messe, le curé leur adresse une courte mais vibrante allocution ; un père capucin lui succède et peu à peu la rai-son reprend le dessus.Pendant toute la journée, ce sont des allées et venues sans fin : les mulets sont réquisition-nés ; nouvel émoi car le mulet est le premier ami du montagnard et son soutien, surtout dans ce moment où les récoltes donnent leur plein. En outre, c’est l’époque où on fait le pain.Trois ou quatre fois l’an, on chauffe le four banal et pendant quinze jours de suite, toutes les familles, à raison de trois à la fois, font leur pain pour plusieurs mois. Les hommes étant partis, les femmes devront travailler doublement. Nous voyons une de ces femmes monter à l’alpage de Garboula avec cinq petits enfants, le dernier dans sa hotte : elle va prendre la place de son homme qui gardait les troupeaux et cela ne va pas être commode… Et puis, qui va finir les foins sans les hommes ni les mulets ? Les braves mulets qui vont partir sont l’objet de soins de toute la famille, on les lustre, on les caresse. Tout le village est péniblement triste, d’autant plus triste que chacun reste silen-cieux, broyant son chagrin sans mot dire. Le curé se multiplie, il cherche à calmer, à rassu-rer, à consoler, on sent l’immense influence qu’il a sur toutes ses ouailles : il est l’ami fidèle de tous et sa parole redonne confiance.Ainsi les jeunes soldats de l’élite vont partir demain, mais le curé ne veut pas que ce soit sur une note triste ; il rassemble ces jeunes garçons sur la place et les engage à chanter. Il vient à l’hôtel s’entendre avec un Genevois, vieil habitué de St-Luc, qui amène les pen-sionnaires et quelques dames suisses et, bien que les gorges soient serrées, des chants commencent à en sortir. C’est d’abord le « Cantique Suisse » puis suivent « Roulez Tambours », « Mon Hameau », etc. « La Valaisanne » chantée par la chorale a beau-coup de succès. Peu à peu le calme renaît, notre compatriote harangue la population et ramène le rire ; il s’engage à venir faucher les foins et à fournir une armée de travailleuses,

car toutes les jeunes filles du pensionnat, directrice en tête, se sont offertes à aider les femmes selon leurs forces. La soirée s’achève paisible, sinon gaie, la population a repris confiance.Le lendemain, 2 août, le temps est superbe, le Cervin, le Grand Cornier, Le Gabelhorn, etc. se détachent sur un ciel bleu ; tout, dans la nature est à la paix et à la joie et, oh ironie des choses ! les pauvres villageois se lèvent eux avec l’appréhension du départ des leurs.Le 2 août tombe sur la fête du village qui d’ordinaire se célèbre avec forces solen-nités ; aujourd’hui on ne s’en doute qu’en voyant la foule remplir l’église. A 11 h. les jeunes soldats arrivent, ils ont bonne façon et font plaisir à voir ; après l’office le curé leur adresse quelques mots d’encourage-ment et y joint quelques conseils, surtout celui de ne pas oublier leur prière du soldat. On l’écoute avec respect, la population de St-Luc est naturellement religieuse et dans sa détresse, elle trouve toute sa force dans les secours de l’Eglise. Le prêtre est un soutien tout désigné ; cette confiance si manifeste est touchante et toute à l’éloge du clergé valaisan.Le père capucin, dans une allocution patrio-tique, élève soldats et parents au-dessus des misères de ce monde et, les exhortant tous au devoir envers Dieu et la patrie, donne la bénédiction que les hommes reçoivent au port d’armes.A la sortie de l’église, c’est le conseil de com-mune qui offre le coup de l’étrier, bien qu’il n’y ait que des fantassins.Le bon vin doré de Sierre coule des channes séculaires dans les gobelets de bois ; chacun les vide à son tour, on passe des cigares et en route…Mais devant l’hôtel Bella-Tola, nou-vel arrêt, le Président de commune veut aus-

si donner son adieu affectueux et la colonne, forte de 20 à 25 hommes, descend martia-lement le sentier de Fang, accompagnée des vivats de tous les habitants et des étrangers.L’après-midi est triste, malgré un temps superbe ; pourquoi faut-il que le ciel et les montagnes s’évertuent à être plus beaux que jamais ? La fête est chômée, les gens restent groupés autour de l’église, mais dès le len-demain le travail recommence. Les jeunes pensionnaires et les Suisses encore en séjour se répandent dans les prairies et aident les femmes du village à rentrer leur foin ; ce n’est pas toujours commode, les pentes sont raides, il y a des chutes, des bottes de foin qui roulent, des chapeaux qui s’envolent de l’autre côté des torrents, mais la bonne humeur domine tous ces petits incidents et quand arrivent le pain noir et le fromage, les citadines ne dédaignent pas d’y mordre à belles dents. L’une d’elles me glisse pourtant à l’oreille, avec un petit accent tudesque : « ce travail, bien nouvel pour moi, m’a beau-coup plu, mais pour être franche, j’ai trouvé que ça suffisait pour bien du temps, chaque jour je n’aimerais pas le faire »…Et pourtant, il y en eut pour quelques jours ; la plupart de ces jeunes filles sont étran-gères, des Allemandes, des Autrichiennes, des Anglaises, des Ecossaises, mais il n’y a plus de nationalités, il n’y a que des femmes dans la peine, auxquelles d’autres femmes viennent apporter leur concours. Ici, à la montagne, c’est le règne de la fraternité et de la paix, puisse-t-il bientôt descendre là-bas dans les plaines où l’on s’égorge.

Tiré de : « L’Echo des Alpes » organe du Club Alpin

Suisse pour les sections de langue française, année 1914,

page 490 à 495

Simone Salamin

les foins comme pendant la mob

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espace

botanique

L’AChILLéE MILLEFEUILLE et l’Enfant Jésus

Il y a longtemps de cela, très loin de chez nous, que par une nuit froide d’hiver nais-sait L’Enfant Jésus. L’étable refuge de la Ste Famille était construite au milieu d’une vallée en forme de calice. Etroite au fond et évasée vers le haut. Tout comme le Val d’Anniviers. Ce soir là, la neige qui recou-vrait l’ensemble des bois et des villages captait les signes du ciel. Près de la crèche, les bergers et les Rois Mages, un genou à terre, rendaient hommage à l’Enfant Dieu. Un peu à l’écart, deux enfants éblouis. Une fille et un garçon. Deux jeunes paysans du village voisin qui regardaient émerveillés se profiler l’étoile du berger. Ses rayons éclai-raient l’étable et la crèche. Un silence par-fait et léger émanait des grands arbres et des rochers, donnant à cette nuit son souffle de miracle. Les enfants sans le savoir entraient dans l’histoire. La plus belle de tous les temps. Ils étaient si proches de la crèche qu’ils pouvaient mesurer le souffle de l’âne et du bœuf, qui sous la lumière du ciel froid de l’hiver semblait plus fort, plus chaud, plus beau. Un vent léger se leva appor-tant avec lui une musique céleste… celle des anges. Les enfants étaient conscients

qu’ils resteraient liés de toutes leurs forces à ce qui arrivait en ce lieu. Une clairière loin des routes et des villages. Une étable précaire pour accueillir cet enfant venu d’ailleurs. Les bergers déposèrent leurs offrandes. Du lait bien frais et quelques peaux de moutons. Les Rois Mages, venus du bout du monde guidés par une étoile, offrirent leurs trésors. Des parfums, des pierres précieuses et de riches étoffes. Une énergie particulière attira de plus en plus les enfants, qui avancèrent doucement pour ne pas dissiper la magie. Quand sou-dain effleurant tendrement l’épaule du gar-çon, une branche de cèdre lui murmura… Mais où est donc votre offrande ? Là-haut, dans son village, le soleil matinal lève un voile blanc sur la prairie en été, les fleurs se réveillent et ouvrent un œil de rosée plein de ciel. Les arnicas, les anémones et les gen-tianes sont d’une beauté lumineuse. Mais dans ce réservoir magique caché par une grande feuille de rumex, une timide achil-lée blanche sourit au passant. Pour le petit garçon, son offrande est là dans son sou-venir. Dans cet univers irréel où tout peut arriver, une odeur d’été se répand dans l’air

froid de l’hiver. Alors, les hommes, les ani-maux, les étoiles et le vent, tous d’un seul mouvement se retournèrent vers les en-fants. Soudain une fleur blanche sortit de la neige aux pieds du garçon. Elle dansa dans la lumière et vint se poser dans la main droite de la petite fille. Les enfants, main dans la main, s’approchèrent de la crèche ou reposait l’Enfant Jésus. Fascinés par sa beauté et la douceur de son regard, ils se prosternèrent et lui firent l’offrande de la fleur blanche. Au même instant une paix profonde envahit la terre et traversa l’uni-vers. L’achillée millefeuille fut la première fleur déposée entre les mains de Jésus. En remerciement elle a reçu des pouvoirs.Elle sert aujourd’hui encore à soigner les plaies lentes à cicatriser comme les engelures et toutes les affections de la peau.

Josette Ganioz

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C’est en automne 1973 que pour la pre-mière fois, tous les élèves du Val d’Anni-viers sont réunis dans le Centre Scolaire d’Anniviers. Les communes de St-Jean, de St-Luc, de Chandolin et de Vissoie avaient déjà centralisé leurs élèves depuis quelques années à Vissoie. Cette même année 1973 a vu la création du cycle d’orientation, structure nouvelle mise en place sous la res-ponsabilité du Conseiller d’Etat Antoine Zufferey, pour remplacer l’école secondaire et l’école de promotion. Cette centralisation scolaire introduisait pour la première fois en Anniviers des classes à un seul degré en enfantine et en primaire. Ce fut également la dernière an-née de vie de la classe de 7ème primaire. Le nouveau cycle d’orientation était composé de deux classes, une pour les élèves de cycle A et l’autre pour ceux de cycle B. Cette organisation du cycle d’orientation a duré de nombreuses années avant l’entrée en vigueur d’une nouvelle structure à niveaux. Jacqueline Perrin, première directrice du centre, a eu la délicate mission d’organiser et de faire fonctionner cette centralisation. Enseignant à plein temps au cycle d’orien-

tation, elle a dû, en dehors de ses heures d’enseignement, gérer tous les problèmes que posait cette nouvelle organisation sco-laire. Elle l’a fait sans aucune infrastructure, pas de bureau, pas de matériel, pas de ca-hier des charges. C’est lors de l’arrivée de Francis Salamin, deuxième directeur du centre, qu’une réorganisation a lieu. Francis prend la di-rection de tout le centre. Il organise une école où la collaboration est le maître mot. Collaboration entre enseignants, parents, directeur et autorités scolaires. Dans son minuscule bureau du sommet du bâtiment, il gère tout seul les affaires du centre. Le travail devenant trop conséquent, les auto-rités scolaires nomment une secrétaire pour soulager le travail du directeur. Francis installe son bureau à l’étage occupé durant quelques années par des commerces.Car la construction du bâtiment scolaire fut parsemée d’embûches. La partie prin-cipale avait été prévue pour les élèves des communes de Vissoie, Chandolin, St-Luc et St Jean car les communes de Grimentz et d’Ayer avaient dans un pre-mier temps refusé de participer à la cen-

tralisation. Si bien qu’un étage du bâti-ment a été construit par la commune de Vissoie pour y établir des commerces. La nouvelle structure du cycle d’orientation a engendré la construction d’un module de deux étages au nord du bâtiment prin-cipal. Première extension. L’établissement de deux médecins en Anniviers au début des années 80 qui vont occuper les locaux de l’ancienne école ménagère utilisée par le centre scolaire, oblige de surélever de deux étages le module du cycle d’orien-tation afin d’y mettre une cuisine, une salle de physique et de travaux manuels. Deuxième extension. L’horaire continu au début des années 90 voit la construc-tion d’un réfectoire au sud du bâtiment principal. Troisième extension. Enfin, à la fin des années 90 les communes d’An-niviers rachètent l’étage appartenant à la commune de Vissoie et déjà utilisé entiè-rement par l’école et le transforme afin d’éviter aux utilisateurs de devoir sor-tir du centre pour accéder à ces locaux. Quatrième extension. Enfin ces trois dernières années toute l’enveloppe exté-rieure du bâtiment a été refaite pour ga-gner en économie d’énergie. Voilà pour-quoi, chers utilisateurs de notre centre scolaire, en entrant dans cette bâtisse vous avez peut-être le sentiment de vous trouver dans un labyrinthe.

40 ANS dE CENTrALISATION SCOLAIrE

Sous la loupe de Dominique Zufferey, enseignant au centre sco-laire d’anniviers depuis… 40 ans !

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En 1973, on en parlait déjà. L’idée était en permanence dans la tête du direc-teur. Après un débat nourri et passionné, voilà, au début des années 90, la deu-xième grande révolution de l’école en Anniviers : la mise en place d’un horaire continu, nouvelle organisation de la jour-née scolaire pour éviter aux enfants la fatigue de trop longs déplacements. A ce jour encore et à l’exception de Vercorin qui vient d’introduire l’horaire continu, nous sommes le seul centre à appliquer cette organisation. Au départ de Francis Salamin c’est Geneviève Constantin-Zufferey qui prend le relais. Geneviève hérite d’une école qui fonctionne et elle s’attelle à continuer d’entretenir cette bonne colla-boration entre tous les acteurs de l’école pour le bien des enfants de notre vallée. Geneviève poursuit le développement de la structure informatique dans le centre. Ces dernières années, elle équipe toutes les classes du centre avec des tableaux interactifs. Certainement le seul centre en Valais qui en est entièrement équipé.

Les premières années d’existence du centre scolaire d’Anniviers coïncident avec la coor-dination des programmes sur le plan romand. Puis viendra quelques années plus tard l’in-troduction de l’allemand à partir de la 3ème année primaire. Après 40 ans d’existence du plan d’étude romand, on commence à partir de 2012 à mettre en place de nouveaux pro-grammes romands à travers le PER. Le boum économique et le développement touristique des années 70 et 80 font que le canton du Valais jouit d’une situation finan-cière très saine. L’école valaisanne en profite bien sûr. A cette époque, le nombre d’élèves augmente fortement en Anniviers. Dans ces années-là, le centre scolaire compte entre 310 et 320 élèves. Grâce au dédoublement d’une volée à partir d’une vingtaine d’élèves, presque toutes les années scolaires comptent deux classes. Malheureusement, la crise des années 90 met fin à cette situation. Depuis les années 2000, le nombre d’élèves a ten-dance à augmenter dans certaines classes en raison de l’irrégularité du nombre de nais-sances par année, exigeant la mise sur pied de classes à degrés multiples.

Durant ces 40 ans, les moyens d’enseigne-ment mis à disposition des maîtres et des élèves ont énormément évolués. Que de nostalgie en pensant à la machine à stencil du début de mes années d’enseignement, au rétroprojecteur, à l’épidiascope, énorme machine qui permettait de projeter la page d’un livre sur l’écran. Puis, ce fut l’appari-tion de la première photocopieuse à n’utili-ser que parcimonieusement. On était loin des dizaines de milliers de photocopies ac-tuelles. L’arrivée de l’informatique à l’école a été une révolution. Depuis l’installation des Smaky pour les élèves jusqu’à la salle in-formatique actuelle et les ordinateurs dans chaque classe, que de progrès il y a eu dans notre école. Et enfin, le top de l’évolution dans le centre, plus de tableau noir, finies les craies qui font de la poussière partout, place au tableau interactif.En conclusion, que de chemin parcouru en 40 ans. Que de changements vécus durant toutes ces années. Avec, toujours en point de mire, le bien des enfants de notre val-lée. Merci aux nombreuses personnes qui ont œuvré dans notre école, directeurs, enseignants, concierges, personnels de net-toyage et de la cuisine, autorités scolaires, et bon vent à notre école.

Dominique Zufferey

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NOTrE hISTOIrE.ChPar Michel Savioz de vissoie

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avril 2013Numéro 12

législature 2013 – 2016

ANNIv’INFO

La Bourgeoisie d’Ayer et la Commune d’Anniviers ont eu l’honneur d’accueillir, notamment, MM Luc Frieden, Ministre des Finances du Luxembourg, Filippo Lombardi, Président du Conseil des Etats, Hans Hofmann, ancien Conseiller d’Etat et aux Etats de Zürich, Francis Matthey, ancien Conseiller d’Etat et Conseiller national de Neuchâtel, Pius Segmüller, ancien Conseiller national et Chef de la garde pontificale.Autour d’une succulente raclette et d’un fin nectar tiré des tonneaux de la Bourgeoisie d’Ayer, les participants ont pu également échanger sur des sujets qui intéressent le Luxembourg et la Suisse.Nos deux pays doivent, en effet, faire front contre l’abolition du secret bancaire et l’échange automatique d’informations.Moins touchés par la récession européenne, ils suscitent la convoitise, l’appétit et la ja-lousie de l’Union européenne.

Fin connaisseur de la Suisse, Monsieur le Ministre Frieden a mis en exergue nos intérêts communs, la nécessité de parler le même langage, ainsi que les vertus du sys-tème fédéraliste, qui permet de renforcer le « vivre ensemble les différences de chacun ».Dorénavant, la Commune d’Anniviers souhaite institutionnaliser ce genre de ren-contres dans un contexte de simplicité et de convivialité. D’autres personnalités ab-sentes à cette occasion ont émis le souhait d’être associées à cette rencontre.

Sur la photo de haut et de la gauche vers la droite

en bas et de la gauche vers la droite :

Pius Segmüller, Raymond Epiney, Georges-Alain Zuber,

David Melly, Simon Epiney, Filippo Lombardi, Luc

Frieden, Hans Hofman, Augustin Rion, Francis Matthey

Laurent Theytaz, Robert Wieser, Evelyne Schäppi,

Johanna Lombardi, Christiane Favre, Nicole Salamin

Pour tout renseignement : 079 632 49 86

rencontre en haut lieu en anniviers

les vacances de ski sont souvent l’occasion pour nos hôtes de partager quelques moments de convivialité avec les habitants et leurs autorités.

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ANNIv’INFO

Au cours des prochaines années, le tronçon de route reliant Vercorin à Pinsec va faire l’objet de travaux conséquents. Ces derniers ne pourront être effectués qu’avec de longues périodes de fermeture complète, week-ends compris. Par contre, les chalets des Ziettes seront toujours accessibles depuis Vercorin et St-Jean, par la route forestière qui sera améliorée.

Les périodes ont été choisies de manière à éviter une gêne trop importante lors de hautes affluences touristiques, et également pour permettre une exécution soignée et sécurisée des travaux.

Les travaux prévus ne peuvent être réalisés simultanément pour des raisons organisation-nelles et de sécurité des travailleurs.

La route Vercorin - Pinsec sera fermée pour les travaux d’élargissement de la chaussée aux périodes suivantes :

Du 2 avril 2013 au 12 juillet 2013Du 19 août 2013 au 31 octobre 2013Du 16 juin 2014 au 11 juillet 2014Du 18 août 2014 au 3 octobre 2014.

Vercorin - Mayoux est le seul tronçon de délestage possible pour la principale route d’accès du Val d’Anniviers, mais il ne permet pas le croisement de véhicules lourds avec des voitures, sur plusieurs secteurs. Or, dès 2015 ou 2016, sur la route Sierre - Vissoie, à l’endroit des Pontis, d’importants travaux d’assainissement du pont arc devront être entrepris, ce qui impliquera une coupure complète de l’axe à cet endroit. Pour ce faire, il est donc nécessaire de rendre plus praticable le tracé mentionné ci-dessus.

Les autorités communales prient d’ores et déjà les usagers de faire preuve de compréhen-sion et rappellent que ces travaux ont avant tout pour but d’améliorer leur sécurité et leur confort d’accessibilité.

Anniviers, le 19 février 2013

administration communale d’Anniviers

COMMUNE d’ANNIvIErSAvIS

de fermeture de la route Pinsec - vercorin

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ANNIv’INFO

Couloir aérien contesté par l’Allemagne. Imposition litigieuse des frontaliers

avec l’Italie notamment. Accès aux marchés publics semés

d’obstacles. Avantages fiscaux accordés par les

cantons aux holdings ou par forfaits alloués aux riches exilés. Entraide judiciaire malmenée. TVA italienne pénalisant nos exportations. Clause de sauvegarde pour travailleurs

de l’Est et surtout accords fiscaux menacés de renégociation avec l’UE. Accord fiscal avec la France malmené.

Voilà autant de thèmes qui créent une vraie tension avec nos voisins et pourraient nous attirer des représailles et des mesures de rétorsion dans l’intérêt de personne vu que la Suisse gagne Fr. 1.- sur 2.- au sein de l’UE.Dans cet environnement délétère, la Suisse tire les marrons du feu et maintient, à ce jour, une croissance enviée et un taux de chômage avoisinant 3 %.Et pourtant, la Suisse oublie qu’elle fut une terre d’émigration avec 800’000 suisses à l’étranger, que l’économie est volatile, on l’a vu avec la crise horlogère des années 80/90, que le secteur bancaire a vu son secret disparaître, que les joyaux se sont effondrés (Swissair, UBS pour ne citer qu’elles), que beaucoup de brevets tombent dans le domaine public.En dépit de ces exemples qui rappellent notre fragilité, la Suisse commence à se faire harakiri en méprisant les vertus légen-daires du fédéralisme. Au lieu de consoli-der les liens fédéraux, le pays se divise entre agglomération et arc alpin.

Au lieu de garantir, au sens de l’article 2 de la Constitution fédérale, une égalité des chances aussi grande que possible, de favo-riser la prospérité commune, le développe-ment durable y compris dans sa compo-sante de bien être économique, d’assurer la cohésion interne et la diversité culturelle, la Confédération viole le droit à la diffé-rence et, de surcroît, se désengage du ser-vice public et de la politique régionale.En d’autres termes, les Cantons alpins se sentent considérés comme des citoyens de 2ème zone, incapables de prendre en mains leur destin et d’être les acteurs de leur avenir.Or, la montagne, même si elle n’a pas fait tout juste, notamment en délaissant la location au profit de la vente, est doréna-vant en mesure de maîtriser et de lisser son développement, car la majorité de la popu-lation souhaite, à l’évidence, un rythme de construction plus raisonnable, comme le prévoyaient notre projet et le contre-projet indirect sur les résidences secondaires.A cet effet, le montagnard revendique le droit légitime d’exister économiquement, de vivre là où sont ses racines ou là où il a déposé ses bagages. A l’instar des autres régions, il a le droit élémentaire de pouvoir jouer ses propres atouts qu’ils soient touristiques, énergétiques, agricoles ou dans les services.Dans l’espace alpin, la diversification éco-nomique est un leurre, une vue de l’esprit.Qu’on le veuille ou non, le tourisme est une carte forcée, un passage obligé et cette branche économique ne se délocalise pas.Il nous a, par ailleurs, permis d’enrayer l’exode rural, d’offrir des moyens d’exis-tence décents, d’équiper notre territoire et de permettre à la jeunesse de se former à

l’extérieur et de retrouver des emplois de qualité à son retour.Au moment où nous étions sur le point de trouver l’alchimie entre le développement économique et la protection nécessaire du cadre de vie, des nuages gris s’amoncellent dans le ciel helvétique.La Confédération, dernier rempart contre l’injustice et la loi du plus fort, humilie la montagne en resserrant l’étau et en mettant en place une véritable cloche de protection.Dorénavant, plus aucune résidence secon-daire individuelle ne sera autorisée, seul un complexe avec services hôteliers sera admis. De plus, avec le contre-projet sur l’initiative sur le paysage, notre zone à bâtir devrait drastiquement être redimension-née. Le Conseil fédéral, le Parlement, et en particulier les représentants alpins, ont été absents du débat.Nous avons alerté le Conseil d’Etat qui a contacté les cantons alpins. Un référen-dum sera lancé, car la coupe est bientôt pleine.Un enjeu de plusieurs milliards de francs est concerné, sans compter les vautours qui souhaitent s’approprier notre patrimoine énergétique ou les technocrates qui n’ont pas d’autres soucis que de pondre des or-donnances insensées sur la formation d’un agriculteur à temps partiel.Mais le temps n’est pas aux lamentations. La montagne regorge encore d’atouts et ne capitulera pas face à l’adversité qu’elle soit fédérale ou cantonale.

Depuis quelques années, le climat entre la Suisse et l’UE est empoisonné et se détériore :

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AUx hABITANTS dE LA COMMUNE d’ANNIvIErSappel à la 1ère découverte de la nouvelle cabane de TracuitSamedi 29 et dimanche 30 juin 2013

Bulletin d'inscription à retourner

Nombre de personnes:……………

Repas de samedi midi, plat du jour ou fondue, CHF 25.00, entourer ce qui convient: oui nonDemi-pension, CHF 67.00, entourer ce qui convient: oui nonRepas de dimanche midi, charcuterie vaudoise et raclette valaisanne, CHF 30.00, entourer ce qui convient : oui non

Sauf au petit-déjeuner et à l'apéritif dimanche les boissons ne sont pas comprises

Nom:………………………………………… Prénom:……………………………………………

Tél.:………………………………………….. E-mail:……………………………………………..

Signature:………………………………………………….

Inscription à envoyer par poste à : Jean-Pierre Dulex, En Gellières, 1854 LeysinOu par courriel à: [email protected]

Pour soutenir la construction, la section met en souscription des parts sociales à CHF 100 et à CHF 1'000. Par tranches annuelles d’ici 15 ans environ celles-ci seront remboursées par tirage au sort. La souscription est simple : verser le montant désiré à Cpte CAS section Chaussy à BCVS, av. du Général Guisan 29, 3960 Sierre, N° 101.712.90.09, IBAN : CH50 0076 5001 0171 2900 9, CCP N° 19-81-6, Clearing N° 765 avec : Nom, Prénom, adresse, indication parts sociales. Un tel soutien est important et précieux, MERCI d’avance !

Samedi 29 juin montée à la cabane repas de midi visites guidées de la cabane19h00 repas

Dimanche 30 juin visites guidées de la cabane11h30 partie officielle12h00 apéritif offert par la commune d’Anniviers12h30 repas

Les places étant limitées, les inscriptions obligatoires seront traitées par ordre d’arrivéeTransport héliporté uniquement en cas de nécessité:sur demande au 079 785 79 32

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ALPES ET CÆTErAQuand hébergement se conjugue avec événementiel

C’est le 22 décembre 2012 que Alpes et caetera a ouvert ses portes. Véritable ha-meau montagnard, ce lodge se veut unique de par ses 3 secteurs d’activité. Alpes et caetera offre à Vercorin un nouveau lieu d’hébergement alliant charme, confort et convivialité ; propose aux entreprises de la région d’y organiser des séminaires et met en place une programmation culturelle.

Alpes et caetera accueille ses clients de ma-nière unique dans un lieu unique et amène ce petit quelque chose qui fait toute la différence !Accueil chaleureux, cuisine inventive, soi-rées événementielles magiques, séminaires détendus… c’est un avant-goût de ce que vous proposent les tenanciers d’Alpes et caetera, Solveig et Nicolas.

Avec Alpes et caetera, de nouveaux lits chauds apparaissent à Vercorin. Cela se conjugue avec la mise en place d’une syner-gie avec les différents hôtels et restaurants du village. En effet, Alpes et caetera, avec ses 8 mazots, reste de petite taille et pro-pose une restauration sous forme de table d’hôtes. Régulièrement donc, des collabo-rations s’organisent avec les autres établis-sements afin d’apporter toutes les solutions possibles aux clients.

En plus de la plus-value apportée à Vercorin par un nouveau lieu pouvant accueillir le touriste, Alpes et caetera souhaite aussi pro-

poser à la région un nouvel espace culturel et de rencontre. En complément aux dif-férents événements déjà organisés, vous pourrez découvrir une programmation proposant, au fil du temps, des expositions, du théâtre, des dégustations, de la musique, de la photographie, de la lecture, des confé-rences, et caetera…

Cela commence par une exposition d’un artiste belge, Jean-Pierre Bredo, qui habille les murs de la bâtisse principale des cou-leurs du drapeau belge. Le premier apéro-concert aura lieu le dimanche 14 avril 2013 pour clore la saison de ski : Rose et Willy, duo guitare sèche et voix , se produiront sur l’esplanade d’Alpes et caetera. D’autres événements suivront et seront an-noncés sur le site internet www.alpesetc.ch.Ces différents moments seront ouverts au public et chacun, sous réserve de place (réservations nécessaires), pourra venir par-tager ces instants magiques et festifs.

A l’aube d’un tournant grâce à sa nouvelle télécabine, Vercorin se voit en plus agrandi d’un nouveau lieu qui profite aux touristes comme aux habitants de Vercorin et qui apporte une dynamique supplémentaire à cette station.

Découvrez Alpes et caetera et sa programmation

sur www.alpesetc.ch

Solveig Reymondin

Arian Kovacic (Directeur de l’Office du Tourisme de Vercorin) est enchanté par Alpes et caetera.

Ces nouveaux lits chauds sont un vrai plus et une chance pour la station de Vercorin, surtout en période de crise comme actuel-lement. Non seulement la capacité des lits augmente, mais ce sont surtout de nouveaux logements de luxe que nous pouvons désormais offrir à notre clientèle. Le charme de ces mazots situés sur un ha-meau avec vue imprenable sur la plaine du Rhône est saisissant ; et doit l’être encore plus depuis le jacuzzi ou le sauna.

Avec ce nouveau projet, nous avons eu la chance d’accueillir à Vercorin deux nouveaux habitants très dynamiques. En effet, ce couple de vaudois (Solveig et Nicolas Reymondin) a non seulement mis en place un nouveau pro-jet d’envergure en un temps record, mais il a également était capable de s’intégrer parfaite-ment dans son nouvel environnement. Grâce à leurs larges connaissances de l’architecture, de l’événementiel et de la communication, ils ont également décidé d’intégrer le comité du VercoJazz. Dès leur première année, le fes-tival a été sensiblement amélioré. Pour finir, les événements qui tournent autour d’Alpes et caetera et les synergies que le couple déve-loppe avec les partenaires sont également les bienvenus pour le développement qualitatif du tourisme à Vercorin.

Arian Kovacic

Directeur de l’Office du Tourisme de Vercorin

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rECETTE dE vIE

Née en France à Saintes, Charente Maritime, Florence a passé son enfance au Tchad, où son père avait monté une entreprise de construction. Toute la famille vivait dans un petit village où, jusqu’à l’âge de 12 ans, Florence a fréquenté une classe de plus de 70 enfants. Le retour en France, dicté par la nécessité de poursuivre les études, mais aussi par de fortes tensions po-litiques au Tchad, est marqué par les écoles en Normandie et en Charente Maritime,

suivies par dix ans passés entre la Rochelle et l’Ile de Ré. Les souvenirs se chevauchent au fil de la brousse et des cris des animaux sauvages, mais aussi de la vie citadine et de celle rythmée par les vastes étendues d’eau et de ciel. Jusqu’au jour où elle apprend par une annonce parue dans le Journal de l’Hô-tellerie que le Dancing Alambic de Zinal cherche du personnel pour une saison d’hi-ver. Suivront le mariage et la naissance de deux enfants.

Pourquoi as-tu choisi de vivre à Zinal ?Le fait d’avoir fondé une famille et d’édu-quer mes deux fils m’a aidé à trouver des repères à Zinal et auprès de ses habitants. Avoir des enfants ici c’est fabuleux. Malgré la séparation de mon couple, j’ai décidé comme une évidence de rester vivre dans cette belle région, entourée de mes fils. Ce village m’a toujours donné un sentiment de protection, de sécurité. J’aime la nature et suis curieuse de tous les sports. En Afrique, mon enfance était bercée par de longs séjours de chasse en pleine brousse avec ma famille. La danse classique et ses représentations étaient des activités que j’affectionnais particulièrement. J’ai énormément de plaisir à faire tout ce que la région m’offre ici, comme la peau de phoque et la raquette. J’ai travaillé sur les pistes de ski de Sorebois et aussi fait du pa-

rapente. L’été, j’adore aller dans les cabanes, faire un peu de grimpe.

Comment vis-tu le lien avec ton pays d’origine ? Quand mes enfants étaient petits, chaque été, nous allions chez ma mère dans la région de Bordeaux et puis passer des va-cances sur l’Ile de Ré. Pour moi c’était très important de leur faire connaître la mer et les stimuler à faire du sport, comme la voile. Ici j’ai retrouvé l’ambiance familiale, convi-viale et simple de l’Ile de Ré. Ces deux endroits fonctionnent de la même ma-nière, au fil des saisons, avec des périodes de calme et d’abondance. Je me ressource dans la solitude, mais aussi dans la foule. Je garde mon côté citadin. J’y trouve mon équilibre. Je n’aurais pas voulu vivre ailleurs qu’à Zinal avec des enfants. Le bruit de la ri-vière me fait penser à la mer. Très souvent j’écoute l’eau. Tous les jours j’allais au bord de la Navisence avec mes enfants pour jouer avec les cailloux et le sable, je leur disais : « on va à la plage ». Ce qui me manque le plus est la mer avec ses paysages et la pêche à pied de crustacés et coquillages. Les odeurs me manquent, particulièrement celle de l’iode et aussi le clapotis des vagues, la végétation toute fine du bord de mer.

Où sont tes racines ?Mes racines sont en moi : la France (avec Saintes qui est mon lieu de naissance, l’Ile d’Oléron, la Rochelle, l’Ile de Ré), l’Afrique et Zinal. Je suis imprégnée de ces diffé-rentes dimensions qui m’ont construite et me sens bien partout. Je suis très indépen-dante. Le jour de l’acceptation de la loi en France qui faisait passer l’âge de la majorité de 21 à 18 ans, j’ai quitté mon père avec qui je vivais après le divorce de mes parents.En général, dans ma vie je garde le positif et reste persuadée que même le négatif m’a aidée à me construire. Si une situation ne

Depuis l’essor du tourisme, au fil du temps, un grand nombre de personnes en provenance de différents pays vivent au val d’anniviers. Zinal, par exemple, qui comptait 6 habitants à l’année en 1960 et 110 en 1970, s’est métamorphosé de vil-lage-mayen, habité de manière périodique par des personnes originaires d’anniviers, en village-station, habité toute l’année par des personnes de divers horizons. Comment se réalise cette conjugaison d’ici et d’ailleurs ? Quels sont les ingrédients de la recette de chacun ?Je vous invite à découvrir la recette de Florence Genoud-Berthelot.

© A

TC

Florence Genoud-Berthelot

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me convient pas, c’est à moi, et à moi uni-quement, de trouver la force de la changer.

Quels sont tes endroits préférés ici ?L’hiver, les paysages enneigés me font toujours craquer. Je suis éblouie, étonnée d’avoir la chance de pouvoir admirer ces tableaux, tellement beaux que je ne ressens même plus le besoin de faire des photos. L’été, l’herbe verte, les fleurs, le ciel bleu et les balades sont une merveille. J’aime particulièrement le lac d’Arpitettaz, le val-lon en montant à Tracuit, les cabanes et cette nature. Quand tu sais regarder et tu quittes un peu les chemins, tu trouves là une source d’inspiration inépuisable. Un vrai régal ! La nature me ressource, même en la regardant par ma fenêtre. C’est un tableau permanent. Déjà enfant, j’ai appris à l’aimer. Mes grands-parents étaient vigne-rons. Enfant, avec mon frère et ma sœur, j’aidais ma grand-tante fermière qui avait des vaches et des chèvres.En Valais, j’aime la Fondation Giannada, les bains qui offrent cette possibilité unique d’être dans l’eau tout en admirant le paysage, mais aussi les matches de reines en plaine.Pendant 10 ans, j’ai accompagné mes fils, Virgile et puis Amaury qui est aujourd’hui dans l’équipe suisse de ski, partout en Valais pour les courses de ski. Cela m’a per-mis de découvrir les stations valaisannes qui ont toutes leur charme et des vues gran-dioses. Si je devais choisir une station, c’est Bettmeralp pour son village sans voitures. Un lieu haut perché, protégé et isolé, sans être à l’écart.

Est-ce qu’il y a un objet d’Anniviers que tu affectionnes tout particulièrement ?Lorsque j’ai découvert les vaches d’Hé-rens, j’ai tout de suite été fascinée par les matches de reines. Trois cloches, gagnées par les vaches de la famille Genoud au der-nier match de Mission, sont à mes yeux les objets les plus symboliques de cette vallée et de ses traditions. En plus de la beauté des paysages, en Anniviers, je savoure les traditions des villages et les valeurs qui y sont liées. Les gens sont très chaleureux et accueillants. Les jours de l’inalpe et de la désalpe montrent bien le sens du partage, la valeur des traditions.

Et chez toi à Zinal, gardes-tu un objet de ton pays d’origine ?Des aquarelles de l’Ile de Ré que j’avais peintes tout au début de mon séjour à Zinal. La mer, les ruelles de roses trémières, les volets verts font ainsi partie de mon quotidien.

Est-ce que tu as un rêve ?Dans quelques années j’aimerais transfor-mer le chalet que je viens de rénover en chambres d’hôtes pour offrir le charme d’un chalet d’autrefois allié au confort d’aujourd’hui.J’ai beaucoup de chance. Mon travail à Sion en qualité de décoratrice-étalagiste et à Zinal avec mon magasin de décora-tion montagne me permet de rencontrer beaucoup de monde et de m’épanouir. Ma grand-mère était couturière, d’elle j’ai héri-té la passion du prêt-à-porter, de la couture et de la décoration.

Quels sont les plats que tu aimes le plus ? Quelle est la recette que tu veux partager ?Le sérac que je ne connaissais pas du tout et les épinards sauvages que je vais cueillir chaque année. C’est vraiment mon petit péché mignon. J’ai envie de partager un plat que ma mère cuisinait souvent.

Adriana Tenda Claude

Recette de la

« MOUCLAdE ChArENTAISE » pour 4 personnes

Après avoir gratté et lavé 2 kg de moules, mettez-les dans une cocotte avec 1 verre d’eau, 2 verres de vin blanc sec, un bou-quet garni et du poivre. Couvrez et faites cuire à feu vif. Remuer les moules dès que la vapeur s’échappe et retirez-les du feu dès qu’elles s’ouvrent.Mettez les moules dans un plat à gratin et préparez la sauce. Filtrez le jus des moules. Faites revenir 2 oignons coupés finement dans 30 gr de beurre. Ajoutez 2 cuillères à soupe de cur-ry et le jus des moules en laissant réduire. Versez le mélange composé de 2 jaunes d’œuf, 10 cl de crème et 3 cuillères à soupe de jus de moules. Faites épaissir la sauce en la mélangeant à feu doux pendant 5 min. Versez la sauce sur les moules et mettez le plat sous le gril pour gratiner la surface. Parsemez de persil avant de servir avec des frites. Bon appétit !

Vissoie - 027 475 18 77

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A LA déCOUvErTE d’UN ENdrOIT MYSTérIEUxle val d’anniviers nous offre de belles surprises

a vue d’œil, quand nous obser-vons les falaises des Pontis, nous ne pouvons pas deviner les surprises qu’elles nous réservent. Sous ces parois rocheuses sèches et vertigineuses, il y a plein de petites sources d’eau. Cette eau s’infiltre sous la voûte rocheuse pour former au contrebas un endroit féérique.Au mayen de Fiez sous les Barmes, en continuant sur le sentier qui monte vers les Pontis, après la traversée du petit tor-rent, lui aussi eau de sources, environ 50 m plus loin, au contrebas du chemin nous pouvons observer un minuscule sentier façonné par le passage de chevreuils et chamois, ce petit sentier nous mène à ce lieu magique où il ne faut pas s’aventurer sans le connaître. A 100 m plus haut de la Navizence, nous découvrons des grottes aussi appelées grosses voûtes sous le rocher.Sous le toit de ces voûtes, entre la forêt sèche et aride et la couche rocheuse, il y a un phénomène naturel que seule la nature peut nous offrir.La couche superficielle est composée de débris de roche sédimentaire et de racines de pins mais sous environ 1 m de profon-deur, à ras le rocher, il y a un important fila-

ment d’eau qui s’écoule, cette eau tombe sous forme de ruban sur une longueur de 60 m env. Les bordures de la voûte nous font découvrir des stalactites et au sol des marmites façonnées par l’écoulement de ces filaments d’eau, des formes étranges, des sculptures à nos yeux de les deviner et même une fenêtre qui s’ouvre dans le tuf.Ces eaux coulent continuellement été comme hiver avec le même débit, elles sont calcaires.En hiver nous pouvons observer un gros pan de glace et à la bonne saison, des plantes à grosses feuilles marécageuses avec un éventail de formes et de couleurs qui ornent les hauts de la voûte.

Le plus beau, c’est au moment où le soleil pointe son nez à travers les pins, ce sont des instants féériques.En quelques minutes ces étincelants rubans de lumière brillent comme un plein de pe-tites étoiles au ciel sur l’ensemble de la voûte.Au contrebas, il y a une petite clairière où nous pouvons admirer ce beau spectacle.

Description du lieuMonsieur Charly Berthod a accepté de visi-ter et de décrire la structure de ce que nous appelons « Grottes » et qui en fait sont, nous dit-il : des barmes, barmes signifiant abri voûté sous les rochers, origine du nom du hameau des Barmes.On trouve à cet endroit des restes de moraine,

du tuf, du calcaire et des roches sédimentaires.La paroi rocheuse de la rive droite est de la même composition que celle de la rive gauche, cette dernière comprend également des éboulis provenant des falaises des Pontis.Le calcaire formé par l’éboulement des eaux consolide roches et cailloux, les ci-mentant entre eux pour former finalement des roches sédimentaires très solides, aux dessins extraordinaires qui vous révèlent peu à peu l’histoire du passé de cet endroit.Exemple: si vous trouvez dans cette masse un caillou de couleur plutôt verte et de forme arrondie, vous pouvez en déduire qu’il provient des moraines des hauts. Il y a aussi ce que l’on appelle « les glaces mortes » : consolidation de cailloux entre lesquels se sont formés de petits canaux où l’eau peut s’écouler.Roche sédimentaire : conglomérat, brèches formées d’éléments anguleux, les formes que l’on y trouve ont été modelées par des gout-telettes chargées de calcaire qui ont enrobé les roches par le dépôt de sédiments = tuf.Estimation de temps : il est toujours diffi-cile d’évaluer avec précision le temps que met la nature à se transformer mais ce que l’on peut dire c’est qu’il s’agit d’un travail de plus de 10.000 ans.

ConclusionCet endroit est à visiter, même si la géolo-gie n’est pas votre tasse de thé.Vous aimerez cet ilot d’humidité au centre des falaises et de la forêt de pins archi-secs.Vous aimerez imaginer des formes et des couleurs et vous laisser rêver.

Rapport de Monsieur Berthod.

Prudence, pour y aller il faut connaître le lieu, ne pas

s’aventurer à l’aveuglette, ça pourrait être dangereux.

Il faut avoir de bonnes chaussures et y aller par beau temps.

Un bon pique-nique et une verrée pour fêter l’événement.

Pour plus d’infos, veuillez me consulter au

N°Nat.079-548-41-74.

Jollien Berclaz Yvonne

Visite avec le géologue Charly Berthod en 2002

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A l’ombre de nos athlètes d’élite dont les résultats n’ont pas vraiment été brillants cet hiver, nous avons voulu enquêter sur le travail qui se fait en amont de l’arrivée en Coupe du Monde et en aval de celui effec-tué par les ski-clubs, le Ski Team Anniviers (sous Valentin Crettaz) et le Centre 5 de Formation de Ski Valais (sous Claude-Alain Art). Pour ce faire, nous donnons la parole à un entraîneur franco-suisse, Thierry Meynet. Dans le métier depuis déjà trente ans, il connaît l’ensemble de la relève hel-vétique et valaisanne des moins de vingt ans car il travaille pour la structure NLZ Ouest depuis 2010. D’origine française, il a épousé une Suissesse de Zermatt et est très souvent sur les routes, devant suivre ses athlètes dans une saison d’hiver astrei-gnante et souvent guère valorisante car à l’ombre des médias. Et pourtant tous ces jeunes qu’il connaît bien sont la relève du ski suisse. Parmi eux et pour une liste non exhaustive, les Vincent Gaspoz, Luca Aerni, Daniel Yule, Ramon Zenhäusern, les frères Zurbriggen, les frères Bonvin, Joel Mueller, Marc Rochat, Amaury Genoud sont ou étaient avec lui. Tous essaient de s’affirmer pour rejoindre le haut du pavé. Selon notre entraîneur, cette relève peut faire partie d’une des meilleures du ski mondial.

Thierry, qu’est-ce qui vous pousse à entraî-ner ces jeunes ?Avant tout, c’est mon métier ! De plus, j’ai toujours la même passion. Arrivant en Valais, j’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose de très fort à faire avec l’en-semble de ces jeunes. Ils sont très réceptifs pour leur âge et ont la chance d’apparte-nir à une excellente structure valaisanne. Sachant d’où je venais, ils ont tout de suite «accroché» au discours simple que je leur ai proposé. Comme le respect a été réciproque, j’ai pu m’investir dans le but d’obtenir des résultats. Que ce soit aupara-vant en Coupe du Monde ou aujourd’hui en courses FIS, j’ai toujours eu l’expres-

sion «la GAGNE» dans un coin de ma tête. Comme ces jeunes s’investissent beaucoup, je trouve des solutions pour leur faire grim-per les échelons. De plus, j’effectue un travail dans la continuité qui me motive et me fait avancer. Ainsi, la routine n’a jamais existé chez moi, ce d’autant plus que nous avons la chance d’exercer un sport magni-fique, le ski ! En fait, d’une saison à l’autre, la remise en question est permanente.

Quels étaient les objectifs du début de saison ?Même si on nous avait dit que les critères pour rentrer dans les cadres de Swiss Ski allaient être de plus en plus difficiles à obtenir, je garde toujours deux objectifs en tête. Le premier reste celui de construire le meilleur programme d’entraînement afin d’optimiser le potentiel de nos athlètes. Quant au second, il consiste à réussir notre saison afin d’obtenir nos objectifs de tra-vail. Ceux-ci se résumant à la montée de quelques-uns de nos meilleurs jeunes aux cadres de Swiss Ski. Des exemples concrets, à la porte de la Coupe du Monde ?Il y a quelques années en arrière, cer-tains ne voyaient pas forcément Ramon Zenhäusern, notre géant de deux mètres, faire des performances en slalom. Avec du travail cadré, tout a cependant été possible. L’ayant eu la saison dernière, il ne m’a pas surpris. En fait, nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Faisant juste mon travail de coaching en tant qu’entraîneur technique GS/SL axé sur une confiance réciproque, j’ai su le guider sur une année charnière pour lui, et ce sans le perturber afin qu’il puisse continuer son chemin, maintenant avec d’autres entraî-neurs puisqu’il se trouve chez Swiss Ski. En conclusion, il représente un exemple pour tous nos jeunes car il a été, et est, un immense travailleur. Cette année, il a par-ticipé à beaucoup de slaloms de Coupe du

Monde, s’est qualifié pour ses premiers mondiaux à Schladming et vient de fêter un titre de vice-champion du monde Junior à Quebec. Luca Aerni, de Crans-Montana, fait aussi une très belle saison en Coupe d’Europe. Il a échoué pour 3 cen-tièmes seulement en slalom spécial pour le bronze aux Mondiaux Juniors de Québec. Dernièrement, il vient de terminer dou-zième à un slalom de coupe du monde réussissant le meilleur temps de la seconde manche !

a noter que ces deux valaisans ont déjà eu l’occasion de s’élancer en deuxième manche d’une coupe du monde cette année, ayant passé le «cut» des 30 meilleurs slalomeurs du monde ! De plus, nous avons Elia Zurbriggen qui vient de gagner sa première coupe d’Eu-rope et qui, lui aussi, fait sa place dans le top 30 mondial. Et au départ, également pour lui, on ne le voulait pas dans ce que l’on appelait alors l’académie. Il a dû passer par le dur apprentissage de « Junior Valais » où les moins bons étaient intégrés….Ces trois athlètes ont élevé leur niveau cette saison en spécial dans leur groupe respectif de Swiss Ski. Aujourd’hui, ils tirent tous cette relève vers le haut, en attendant le retour de Justin Murisier.

Des exemples concrets, en Coupe d’Europe?A notre niveau, nous continuons à mainte-nir le cap au niveau performance, que ce soit en spécial, géant ou en vitesse. De plus, nous avons encore beaucoup de jeunes qui ont les dents longues et qui poussent au portillon !!!Cela peut prendre peut-être plus de temps dans certaines disciplines, mais comme nos athlètes sont encore jeunes, ils ont be-

LE SkI TEAM ANNIvIErS

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soin de mûrir encore dans tous les domaines. Ensuite, j’ai toujours comme objectif celui de donner des clés à tous mes athlètes pour qu’ils passent des paliers. Ainsi, en tant qu’entraîneur du NLZ, je sais que comme ils ne pourront pas tous aller en coupe du Monde, je dois leur donner des objectifs pour faire en sorte qu’ils puissent progres-ser dans la hiérarchie mondiale et, ainsi, s’auto-valoriser.

Et vous y arrivez ?En tout cas, nous essayons de mettre tout en œuvre pour y parvenir. La demande reste toujours la même : comment doit-on faire pour être meilleur ? Notre rôle à nous autres entraîneurs reste celui de trouver la clé pour chaque athlète. Ainsi, on doit respecter le talent spécifique, la capacité de s’entraîner sur des disciplines différentes où les aptitudes ne sont pas toujours les mêmes, le système en place pour permettre une progression optimale et le calendrier. Et on doit travailler sur plusieurs axes… Comme entraîneur, nous voyons d’ailleurs plus loin que la seule valeur brute des résul-tats ou des points FIS à améliorer…Beaucoup d’athlètes ne passent pas le cap supérieur pour X raisons, mais au moins si l’on sent que l’on a tout donné pendant ce laps de temps de 3 à 4 ans, coureurs et entraîneurs, la frustration est moins grande et ces jeunes auront beaucoup appris : le ski reste une super école de la vie !

Quels sont vos rapports avec les athlètes ?Partout où j’ai été engagé, j’ai toujours pri-vilégié le dialogue, la communication. A mes yeux, le relationnel entraîneurs/cou-reurs est primordial dans la réussite spor-tive. J’ai toujours fonctionné comme cela et je ne vais pas changer maintenant. Suivant le niveau où tu entraînes, la gestion

du Groupe est bien évidemment différente mais ma philosophie reste la même : avec ces jeunes, je recherche toujours une bonne unité dans l’équipe afin de créer une équipe solidaire qui a un état d’esprit irrépro-chable. J’essaie donc d’avoir des rapports professionnels avec tous sans exception. En l’occurrence, je veux que tous se sentent concernés et heureux au sein du NLZ Ouest, et ce le temps qu’ils y resteront. Lors des journées de compétition où nous séjournons vingt-quatre heures sur vingt-quatre ensemble et pour lesquelles nous devons souvent effectuer de longs déplace-ments, je me permets d’être leur confident et de trouver des solutions pour maintenir ce qui doit être le plus important : une flamme intacte pour le plaisir du ski.

Un mot sur le ski suisse de cette année ? Les médias et par là-même le grand public veulent des podiums, des victoires, des mé-dailles et sont donc forcément déçus. Swiss Ski analysera la saison après les finales de Coupe du monde et essayera de trouver les solutions aux problèmes. Mais il faut être po-sitif et constructif pour l’avenir du ski suisse. Au vu des résultats en demi-teinte cette année, dus aux blessures d’athlètes clés comme Justin Murisier et Beat Feuz, le retrait de Didier Cuche, la santé compli-quée de Carlo Janka, il a été observé que nos leaders ont été plus ou moins absents dans chaque discipline. Cela a grande-ment pénalisé le rendement de nos diffé-rentes équipes. En conséquence, il faut de la patience, du travail et du coaching car la relève arrive. Celle-ci est bien présente puisque nous avons fait sept médailles aux derniers championnats du monde Juniors à Québec, entre les filles et les garçons. Le ski helvétique est loin d’être mort ! Il faut savoir utiliser cette bonne dynamique de la relève et faire un bon amalgame avec les plus expérimentés pour faire prendre la bonne mayonnaise ! Et nous gagnerons à nouveau car nous n’avons rien à envier à qui que ce

soit pour gagner à tous les niveaux ! Et avec votre groupe, où en êtes-vous au niveau des performances ?L’objectif pour un Junior NLZ reste la Swiss Cup. A l’heure actuelle, Marc Bonvin est en tête du classement intermédiaire à trois étapes de la fin suivi de Daniel Yule et Amaury Genoud, l’Anniviard déjà au cadre C et champion suisse junior de descente. Marc a l’avantage d’être plus polyvalent mais tout reste encore ouvert. Nous allons faire le maximum pour aller la chercher, logique !Beaucoup d’athlètes de notre groupe font une saison très encourageante à ce jour dans les 4 disciplines, avec une nette pro-gression dans la hiérarchie mondiale et aussi par rapport à leur année d’âge. Mais le meilleur reste à venir avec le dernier mois de compétitions. Nous ferons les bilans comme d’habitude le 15 Avril !

Mais que faire, si quelqu’un doute ?La vie d’un skieur est faite de hauts et de bas. Tout le monde passe par là. Le plus im-portant est de garder la SANTE, de savoir se remettre en question, et qu’il n’y a jamais rien d’acquis. Il faut essayer d’avancer en croyant en son potentiel et travailler fort.On dit souvent que c’est dans les défaites que l’on forge les victoires : le ski Suisse va rebondir très vite ! Il faut donc cesser de dramatiser et trouver des solutions positives pour continuer à avancer dans le plaisir. En Suisse, on a tout ce qu’il faut. Les dirigeants du ski suisse vont corriger les erreurs com-mises, changer ce qu’ils ont à changer, pro-bablement savoir créer des groupes où de nombreux nouveaux noms vont émerger. En Valais, avec la confiance que le président Pirmin Zurbriggen apporte à nos jeunes et à nos entraîneurs, nous sommes choyés et ne pouvons que vous annoncer un avenir où le mot succès sera encore présent. Merci, Thierry

Propos obtenus par Maurice Fellay

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Déjà 10 ans !Il y a un peu plus de dix ans, Pasco et Raphy Zufferey se sont mis en tête le projet d’un mur d’escalade sportive en Anniviers. On ne peut que s’imaginer l’enthousiasme et l’énergie dépensés par les jumeaux de St. Jean afin que leur idée aboutisse.Pour ce faire, il a tout d’abord fallu trouver un lieu approprié pour la pratique de l’esca-lade. La salle de gymnastique de Grimentz leur sembla assurément être le lieu idéal de par sa hauteur, sa structure (chauffage/ sanitaire) et sa situation géographique. Un projet test de 12mètres carrés a été construit là où se trouve l’actuel pan, et a permis de sonder la motivation d’une telle installation auprès de la population anni-viarde. L’engouement, surtout de la part des jeunes, pour ce sport de plus en plus à la mode, était inattendu.

Motivé par ce succès Raphy Zufferey a des-siné le grand mur d’escalade occupant une surface de 40M2. L’étude de la structure et des aspects sécuritaires s’est effectué en col-laboration avec René Pavillard du bureau Entre-prises, une entreprise spécialisée en la matière ainsi que le bureau d’ingénieur Crettaz à Sierre.

Ce projet piloté par la société de dévelop-pement de St-Jean/Grimentz a été sou-tenu financièrement par la commune de Grimentz et de St. Jean, l’Etat du Valais, la Loterie romande et quelques donations privées.En une seule semaine de montage, dirigés par deux experts d’Entre-prises et aidés par quelques jeunes motivés de la vallée, nos amis grimpeurs construisirent le mur d’escalade.

Le mur d’escalade a permis de faire revivre après quelques années de sommeil profond l’ancien « Groupe montagne OJ Anniviers » créé en 1984 par Urs Wiget et soutenu par les guides de montagne d’Anniviers. A

l’époque le groupe proposait cinq à six acti-vités d’escalade alpine ou de sorties en peau de phoque éparpillées sur le courant de l’année. Certains d’entre vous se rappellent sûrement de quelques grands moments tels que l’ascension du Bitschhorn ou du Piz Badile. Après le départ d’Urs Wiget le groupe mon-tagne fut présidé pendant quelques années par Geneviève Constantin Zufferey.

Fin 2003 le premier comité de l’actuel « Montagne Club Anniviers » vit le jour avec Tulia Vavassori , Philippe Delaloye et Pasco Zufferey.Actuellement nous proposons des entraî-nements hebdomadaires à la salle d’esca-lade, accompagnés d’initiation à la cascade de glace, de sorties en raquettes pour les 6 à 9 ans et de sorties en peau de phoque pour les 10 à 15 ans avec sensibilisation au danger du Freeride et apprentissage de recherche DVA.Pour mettre en pratique les connaissances acquises lors des entraînements certains de nos jeunes auront le plaisir de participer à un camp de randonnée à ski en haute mon-tagne durant les vacances de Pâques.Pour ce qui est de cet été, nous propo-sons une sortie de Rando-Découverte –Aventure pour le groupe des 6-9 ans avec une accompagnatrice de moyenne mon-

tagne alors que les grands feront un camp d’alpinisme.

Le 28 septembre nous vous invitons tous à venir fêter les 10 ans du MCA à la salle de gymnastique de Grimentz où nous allons organiser des joutes autour du thème de l’escalade.Pour marquer cet événement le Montagne club a décidé de proposer des bonnets avec notre nouveau logo créé par Lucien Marandola. La vente de ces couvre-chefs soutiendra le MCA dans ses activités. Ils sont actuellement en vente auprès de notre comité au modeste prix de 35 francs. Le MCA se réjouit déjà de vous retrou-ver nombreux et de partager une agréable journée pour fêter cette première décennie comme il se doit.

Pour finir j’aimerais remercier tous ceux qui nous soutiennent financièrement du-rant toute l’année : la commune d’Anni-viers, l’Association valaisannes des guides, Jeunesse et Sport et les entrepreneurs et commerçants d’Anniviers à travers le jour-nal des Quatre Saisons.

Pour le Montagne Club

Franziska Andenmatten Zufferey

Présidente

LE MONTAgNE CLUB ANNIvIErSfête ses dix ans

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AYMELINE princesse parmi les reines

le parcours d’aymeline Salamin de Mayoux dans le val d’anni-viers illustre avec bonheur la réussite d’une jeune femme douce et gracieuse dans un milieu d’homme.

Elle assure la relève familiale dans l’agricul-ture de montagne, suivons la trace de cette gardienne d’une tradition alpestre.

Née en 1993 en Valais, Aymeline participe depuis sa plus tendre enfance aux activi-tés qui cadencent chaque jour de l’année le dur labeur des éleveurs de montagne. Cette profession exige une force mentale et physique considérables. Passionnée par la nature et amoureuse des bêtes, elle a de qui tenir. Ses arrière grands-parents, ses grands-parents Géraldine et Hermann Salamin à Mayoux étaient des éleveurs émérites de la race d’Hérens tout comme

ses parents qui ont tenu bon pour main-tenir vivante cette coutume et continuer ce métier captivant. Dans cette famille, les reines se succèdent grâce à l’expé-rience, au savoir-faire et à la ténacité des propriétaires.

Aymeline assume ce métier à mi-temps, aux côtés de ses parents Véronique et Bruno Salamin. Son rêve est d’exploiter un jour pour son propre compte la ferme familiale, construite par ses parents en 1990 à Tsamplan, au fond du village de Mayoux. Ce bâtiment est adapté pour assurer le confort des animaux et ses installations modernes permettent de rationnaliser le travail, spécialement l’entretien des lieux. Aymeline a aussi apporté une touche de féminité en décorant avec goût et couleurs les locaux de l’exploitation. D’autre part, les installations respectent les exigences et les normes de la branche pour ce qui est du mon-tage et de l’entretien des installations de traite.

De nos jours, seule une minorité de femmes gère sa propre exploitation agri-cole. Il ressort d’une étude de l’Office Fédéral de l’Agriculture que 4 % des Suissesses sont exploitantes agricoles. Cette profession n’est pas si facile car les horaires ne tolèrent aucun répit, les vacances sont rares et les contraintes financières importantes. Cependant, les tâches sont variées, enrichissantes et se déroulent souvent au milieu d’une na-ture époustouflante. Durant l’automne et l’hiver les corvées et l’accueil de la re-monte pour l’élevage ont lieu à l’étable et les prairies avoisinantes permettent aux animaux de se défouler. Puis, arrive la saison des combats de reines et du renou-veau printanier avec la préparation des parcs. L’été, durant l’estivage, la saison est rythmée par les foins et les regains qui fournissent une partie du fourrage pour l’hiver et qui affineront les paysages de la vallée. Cette période de l’année n’est pas facile à gérer car les récoltes dépendent des caprices du temps si sec dans notre région et des nombreux cerfs qui se ré-galent à foison et sans scrupule de ces délicieux herbages. Pour la première fois de sa vie, Aymeline passera l’été avec sa famille et son bétail dans un alpage privé du Val d’Anniviers.

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Actuellement, l’exploitation familiale abrite près de 35 animaux, une Reine, un taureau gigantesque et des vaches de la race d’Hérens, trois tâchetées rouges et deux ânes coquins très rigolos.

Les animaux sont nourris principalement avec de l’herbe provenant des prairies fami-liales et grâce aux fines pâtures de l’alpage. C’est ainsi que la qualité du lait et que la production des fromages sont garanties. Ce type d’élevage est le mode de gardien-

nage le plus respectueux, et le Valais peut se flatter d’être le canton suisse qui détient le record des cultures europérennes en caté-gorie Bio.

Agricultrice, pas seulement un métier ou une passion mais tout un mode de vieEn septembre 2009, Aymeline débute ses études secondaires en s’inscrivant à l’Ecole d’Agriculture de Châteauneuf en Valais, qui forme depuis 1923 des hommes et de nombreuses femmes à la gestion d’une exploitation agricole. Elle obtiendra son diplôme en 2013. Fille d’agriculteurs, elle a toujours apprécié cette façon de vivre et trace désormais sa destinée avec bravoure et volonté même si elle travaille aussi à mi-temps comme employée de La Poste afin d’assurer un revenu fixe et pour garder une lucarne ouverte sur la vie sociale, hors agriculture.

Souvenons-nous que la paysannerie a connu une période de dérive grave dans le contexte agraire du siècle dernier. Dans les vallées alpines beaucoup de familles qui exerçaient depuis toujours cette profession ont dû abandonner ce métier, parfois s’exiler et se recycler pour assurer leur survie. Elles ont dû s’adapter aux bouleversements sociaux et techniques et revoir toute une manière de vivre. De nos jours, le pourcentage de la population suisse qui pratique encore l’agri-culture est faible alors que respectivement, les forêts et les terres agricoles occupent près de 70 % du territoire de notre pays. La sylviculture et l’agriculture façonnent donc abondamment les paysages de notre coin de terre et les besognes liées à ces savoirs sont

essentielles car elles produisent nos aliments, de l’énergie renouvelable et des matériaux de construction, entre autres. Elles sont également indispensables à notre bien-être car elles protègent la biodiversité paysagère et sauvegardent les activités économiques de zones décentralisées. Environ 80 % des éleveurs exploitent une étable en montagne et 50 % des jeunes diplômés sont issus de familles d’exploitants agricoles.

Depuis l’an 2000, la loi suisse exige un diplôme de qualification professionnelle pour les nouveaux agriculteurs afin d’assu-rer efficacement la pérennité des exploita-tions agraires suite aux bouleversements techniques coûteux, considérables et pour favoriser l’adaptation au contexte écono-mique particulièrement concurrentiel dans ce domaine. La Confédération octroie des subventions aux paysans mais aimerait limiter cette aide aux diplômés. Cette déci-sion est particulièrement controversée dans les régions de montagne car elle pourrait provoquer la disparition de l’agriculture, profession symbole de notre pays et dans laquelle tout notre canton se reconnaît.

Le lien entre femmes et agriculture tire sa source au cœur du foyer familial car au cours des siècles les femmes ont accumulé des com-pétences d’accueil, d’organisation, de services et de gestion tout en vivant leur rôle de mères de famille. De nos jours, elles sont les prota-gonistes incontestables de l’évolution du sec-teur agraire et, elles méritent un statut et une légitimité qui se doivent d’être reconnus.

Dominique Epiney Regolatti

3961 St-LucTél. 027 475 13 48

[email protected]

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rECEvOIr pour donner

Recevoir pour donner, c’est l’essence de la Fondation Michel Zufferey à St-Luc : recevoir les dons des mieux lotis pour les donner aux plus démunis. Cette généro-sité s’inspire de l’engagement humanitaire exemplaire de Michel.Enfant de St-Luc, pétri de ces montagnes, fier bourgeois, Michel Zufferey a œuvré au sein du CICR. D’un caractère trempé et doté d’une forte personnalité, il fut un homme de terrain, un délégué efficace, obstiné et courageux. Sous une croûte dure de pain de seigle sec, une sen-sibilité de mie de pain blanc. Il a su marquer de son empreinte montagnarde bien des mis-sions périlleuses avec dévouement, mais d’une féconde discrétion. Féru de montagne, il a été guide et chef de cordée hors pair. Extrême dans ses engagements, excessif contre l’injustice et la misère, mais pondéré dans les tractations, engagé sans retenue auprès des plus faibles, il a côtoyé l’épouvantable réalité de guerres fratricides et leur cortège de souffrances et d’ignobles abominations quotidiennes.En janvier 1985, au Soudan, un banal et tragique accident de voiture sur le chemin de l’aéroport d’où il devait s’envoler pour

rejoindre sa si chère vallée d’Anniviers le tua sur le coup plongeant sa maman, sa famille et ses amis dans la stupeur. Il repose aujourd’hui dans sa terre natale, au pied de l’église qui l’a vu naître en 1944. A son enterrement, dans une église bondée et étreinte d’émotion, M. Alexandre Hay, alors président du CICR lui a rendu un vibrant hommage. En voici un extrait.« Michel est un de ces hommes que l’on découvre souvent après leur passage, en constatant tout ce qui s’est fait. Présent dans un poste, il s’activait discrètement, en silence, intensément, obstinément, tout à sa tâche, dispensant à chacun une réconfortante cha-leur humaine. De grandes choses se sont réali-sées en profondeur, pas toujours perceptibles à l’observateur superficiel, mais ressenties profondément par les plus déshérités. Michel était devenu pour nous l’homme de certaines situations exceptionnelles : nous pensions spontanément à lui dès qu’une situation empoisonnée et difficile exigeait du tact et de la prudence pour trouver une solution de longue haleine, dans un climat d’endu-rance, de patience, de privation, d’attente et

de charité inlassable. Placé dans des camps populeux et suffocants de misère, infiniment éprouvants pour un homme non initié, il devait se familiariser avec ces gens affamés, traqués, vivant constamment dans la peur des pires menaces. « 14 mois de suite dans cette ambiance, c’était dur, même pour un guide » disait-il à son retour. Il n’avait comme res-source que son cœur de montagnard réservé, pudique, mais capable de s’adapter à toute situation qui exige le don de soi ». Ces témoignages d’humilité et d’humanité incitèrent sa famille, ses indéfectibles amis, ses camarades d’étude, ses collègues de mis-sions, les conquérants des sommets d’amitié, ses potes de carnotzet et une cohorte d’autres Anniviards solidaires à créer la Fondation qui porte son nom. Ainsi, en dépit de sa dispari-tion, l’action bienveillante chère à son esprit se poursuit en s’inspirant des qualités que Michel a su élever si haut : sens de l’humain, efficacité dans l’action, pudeur et retenue dans le discours.A ce jour, plus de 25 ans après sa création, la Fondation s’honore de poursuivre les mêmes buts et attribue bon an mal an plus de Fr. 20’000.- au soulagement de la misère humaine : RECEVOIR les montants confiés pour les DONNER à ceux qui en ont les plus urgents besoins.

Extraits du message de Nouvel-An transmis

par Jean-Louis Salamin de Vital au nom de la

Fondation Michel Zufferey

à la Bourgeoisie de St-Luc,

IBAN: CH97 0026 8268 4513 23j1 M

janvier 2013.

Michel Zufferey

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fam. Zuffrey 3961 St-jean 12 sortes de fondues salle de banquets menu anniviard sur réservation027/475.13.03 lagougra.ch

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dErNIèrES BrIBES dE L’hIvEr

A l’école de ski et de snowboard de St-Luc, par exemple, tant les profs patentés que les auxiliaires, tant les plus anciens que les tout nouveaux ont exprimé leur plaisir à prati-quer ce métier.Sonia y effectue sa 17è saison, avec une in-terruption de 7 saisons en Nouvelle-Zélande passées également dans ce milieu d’ensei-gnement du ski. Elle a d’ailleurs ramené un Néo-zélandais en guise de mari, Stuart, qui lui aussi, perpétue en Anniviers sa joie à en-seigner le ski. Sonia déclare que la diversité du travail, de la clientèle, des langues ne per-

met pas à l’ennui de s’installer. En été, elle et lui, comme Christophe sont paysagistes. A peine la saison d’hiver terminée, ils remuent la terre et préparent la végétation qui décore nos terrasses et jardins.Pour Arnaud d’Yverdon, une année sabba-tique avant son entrée à l’uni lui a permis de tenter l’expérience d’enseigner le ski et le snowboard : l’ambiance lui convient bien, il ressent une bonne dynamique mais s’étonne de la fatigue physique ressentie par l’enchaî-nement des semaines passées sur les pistes.Dan, de Neuchâtel, apprécie la convivia-

lité d’une petite station où tout le monde se connaît. Son job lui apprend la capacité d’adaptation aux différentes catégories de clientèle et ce cheminement lui plaît. En été, il compte passer son brevet de plongée, peut-être en Australie.Thibault nous vient de la Vue des Alpes ; sû-rement que vivre là le prédestinait à travail-ler une fois sur place, dans les vraies Alpes… Avant, ce job le faisait rêver, il adulait un peu l’image du prof de ski. Sur le terrain, il n’est pas déçu, devenir auxiliaire a répondu à ses attentes, il apprécie ce milieu et le côté au-

Travailler à l’école de ski et de snowboard, devenir prof ou moni-teur /monitrice de ski et / ou de snowboard, vous pensez que cette image peut faire rêver ? Que ce métier incarne un certain cha-risme, une aura, un prestige ?Eh bien, vous avez assez raison !

sonia alain et thibault bryan

snowli christophe et maxime dan

anouck et ses petits

arnaud et son éléve

marc à la remise des prix

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thentique. Les grandes stations ne l’attirent pas, « une ville à la montagne ? Non mer-ci ». Pour lui, apprendre à skier aux enfants c’est leur faire passer un bon moment et le côté créatif de son job le rend d’autant plus intéressant.Bryan, un de chez nous, redoutait cette acti-vité pour la patience qu’elle exige ; puis, au fur et à mesure du déroulement de la saison, il a vécu cette expérience de manière très positive et la constance de l’effort ne lui pose pas de problème.Et puis il y a ceux qui nous arrivent de Marseille, de Grasse ou de l’Ardèche pour donner un coup de main de temps à autre, à la demande.Comme Anouck et Suzanne qui fréquentent le val d’Anniviers depuis leur enfance : être à l’extérieur dans un cadre magnifique, en-courager des enfants, partager l’après-ski en équipe : que du bonheur ! Mais les moments difficiles ponctuent aussi certaines journées : face à la pression de quelques parents qui voudraient voir skier leurs enfants de 4 ans sur une piste noire après une semaine, il faut tenir bon, expliquer encore et encore com-ment l’apprentissage ludique du ski se pra-tique dans la joie et la bonne humeur en res-pectant les rythmes et capacités des enfants, faire comprendre que si le petit pleure pen-dant tout le cours, il vaut peut-être mieux attendre l’année suivante…Comme Maxime et comme Ela et Vincent, chacun avec des parcours de vie attractifs et variés.Et le directeur dans tout ça ? Marc fait re-marquer qu’il ne s’habitue pas à annoncer à un auxiliaire que « non, malheureusement cette semaine, je n’ai pas besoin de toi, il n’y a pas assez de travail ». En effet, il est très difficile de prévoir les besoins exacts, malgré internet et les nouveaux moyens de commu-nication. Certains clients passent au travers des mailles du filet et se présentent aux cours le lundi matin sans s’être annoncés. Marc doit jongler avec ces situations, semaine après semaine. Son fils Kevin collabore de très près aux grandes diversités des tâches organisationnelles et d’enseignement. La partie administrative demande également une belle énergie…Ce n’est pas Gwendo ou Steve qui diront le contraire…Il faut aussi parfois user de diplomatie entre les anciens qui ont pignon sur piste et

protègent leurs acquis et les nouveaux qui doivent tracer leur chemin et montrer que ce nouvel apport est gratifiant pour tous.La plupart du temps, les semaines se ter-minent sur une note très positive : les enfants reçoivent leur médaille, ils offrent parfois des dessins et la clientèle majoritai-rement fidèle complimente l’organisation et la variété générationnelle et culturelle des enseignants.Il faut citer aussi Jacques le guide, freerider avant l’heure ; ses descentes aux flambeaux sont très courues, Michel et Marilou actifs de longue date, que les clients reconnaissent de saison en saison, recommandent à leurs amis et…à la génération suivante; même situation pour Alain.Quoi de plus gratifiant que d’être interpel-lés dans la rue, en hiver mais aussi en été par des clients connus depuis longtemps et avec qui des relations familières sont entretenues ?Parlons aussi de tous les auxiliaires anni-viards, fidèles à l’école de ski à chacune de leurs vacances d’étudiant et avec qui de sympathiques liens d’amitié intergénéra-tionnels se sont créés.Ce petit tour d’horizon non exhaustif per-met de constater la bonne perception du travail d’enseignement du ski et du snow-board ressentie dans ce milieu. Travailler à l’air libre fait encore rêver, même si les jours de froid et de neige ou de tempête représentent une réalité quelquefois diffi-cile à vivre.Transmettre le plaisir des sports de neige à nos hôtes, partager de beaux moments, leur faire aimer notre coin de terre sont de nobles objectifs, très valorisants. Des expé-riences fortes et émouvantes ponctuent aussi la saison : réussir à donner confiance à un adulte non sportif, débutant et totale-ment étranger à ce milieu montagnard, voir un sourire illuminer le visage d’un enfant tout fier de ses exploits.Voilà, l’hiver arrive à son terme, les der-nières bribes de souvenirs vont marquer les cœurs et les esprits de tous ceux qui ont œuvré à la bonne marche d’une école de ski et de snowboard en Anniviers.

texte & photos: Simone Salamin

St-Luc

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hC ANNIvIErSles vacances avant l’heure

rang Team renc. vict. vict.+ déf.+ déf. Points1 HC Sion 14 9 0 4 1 312 HC Lens 14 9 1 1 3 303 HC RED ICE 14 7 1 2 4 254 HC Monthey 14 7 1 0 6 235 EHC Visp Lions 14 4 3 2 5 206 HC Anniviers 14 6 1 0 7 207 HC Nendaz 14 4 1 1 8 158 EHC Raron 14 0 2 0 12 4

Le HC Anniviers a certes d’ores et déjà terminé sa saison, mais le bilan est réjouis-sant. Alors que notre 6ème rang nous condamnait à un quart de finale compli-qué face au Red Ice, notre mission com-mando atteignait son but. Au terme d’un dernier match de la peur, la délivrance arriva dans la prolongation et récompensa un travail constant et sérieux des hommes de Jérôme Savioz. Victoire étriquée pour certains, mais grande fierté pour tout le monde ! Nous partageons notre quotidien depuis l’été pour ce genre d’instant, où le temps s’arrête parce que la victoire est un sentiment unique. Au menu des demi-finales, le leader de la saison régulière, le HC Sion. Loin d’avoir démérité ou baissé les bras, nous trébucherons face à plus fort que nous. La déception a laissé la place au bilan. Au terme d’une saison en dent de scie, nous retiendrons le meilleur : quali-fication pour les demi-finales, solidarité à toute épreuve, intégration de nouveaux joueurs, amitié. Espérons que la continuité soit au rendez-vous l’hiver prochain pour voir plus loin... N’est-ce pas mon cher CC ? Rien ne sert d’avoir une dent (...) contre ses entraîneurs...

Mais si le temps est à la réjouissance, la grande raison provient de la résurrection de notre mouvement junior. Après tant d’efforts de la part de notre équipe d’en-traîneurs, ces centaines d’heures passées sur la glace avec nos petits ont fini par payer. Nous avons pris part aux tournois de la catégorie Bambinis Bini (niveau avancé), au côté du HC Sierre, EHC Visp, HC Nendaz, EHC Raron et EHC Saas-Tal. Si les débuts ont été durs face à des adversaires plus en jambe, nos juniors ont repris les choses en main et ont fini par gla-ner leurs 1ers points (1 victoire, 2 matchs nuls). Certes, il n’y a pas de classement, mais la joie d’une victoire dans les yeux des enfants vaut la peine de le faire remarquer. L’an prochain, nous serons en mesure de continuer la refonte de notre mouvement junior, nous prendrons part au champion-nat Piccolos et Bambinis.

Après de nombreuses années au service du club et des enfants, Jérémie Melly a souhaité alléger son agenda ministériel et remettre son mandat de responsable. Au nom du comité, du club et j’imagine sans nul doute que les enfants et les parents se joignent à moi, je tiens à te remercier mille fois. Je connaissais le hockeyeur, j’ai décou-vert l’ami. Je remercie également Baptiste Solioz, notre Capitaine, qui a accepté de

reprendre cette responsabilité. Merci à vous 2 et à tout bientôt !

En comme il se doit en fin de saison, merci au comité, aux entraîneurs, joueuses et joueurs, amies-épouses, familles, parents, fans, sponsors et à la Commune et à son staff. Sans vous, nous ne sommes rien.

longue vie au HC anniviers, longue vie à la vie associative anniviarde !

Tu recherches un sport d’équipe ? Une école et des amis pour la vie ? Tu connais un dentiste pas cher pour le président ? Emprunte le portable de tes parents et appelle sans tarder Baptiste Solioz au 079/285.48.20 ! Afin d’étoffer nos contin-gents, nous recherchons activement des enfants nés depuis 2003. Merci d’avance, car il en va de notre avenir !

Benoît Epiney

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Le BOIS met de la chaleur dans votre foyer

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Crettaz Etienne - Vissoietél 027 475 14 33

Créabois Martial Solioz - Grimentztél. 027 475 21 54 - fax 027 475 61 54

Massy SA - Grimentztél 027 475 15 78 - fax 027 475 25 94

Pittet Charles - Chandolintél 078 601 23 18

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Revey Jacky Sàrl - Mayouxtél 027 475 23 74 - fax 027 565 53 43

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Monnet SA - Mayouxtél 027 475 18 33 - fax 027 475 44 57

Salamin François - St-Luctél 027 475 23 39 - fax 027 475 30 55

Theytaz Jean-Noël - Grimentztél 027 475 20 70 - fax 027 475 29 70

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CArNET dE vOYAgE d’UNE ANNIvIArdE au Macchu Picchu

la thérapeute anniviarde Nadia Pellat-Florey, pour être fidèle à sa vision humaniste du monde, a fait l’expérience d’un voyage solidaire au Pérou. C’était un rêve qu’elle caressait depuis l’adolescence. inoubliable...

Jour 1 LimaAprès 13 heures de vol, nous sommes contentes de mettre les pieds sur le tarmac. Ma valise tarde à pointer son museau, ce qui provoque en moi une légère inquiétude. Vais-je devoir me vêtir de feuilles de bananier pour le reste du voyage? Mon air dubitatif provoque les rires de ma partenaire de voyage, Isabelle Bourgeois, domiciliée à Pinsec, aven-turière et journaliste humanitaire, fonda-trice de Planetpositiveaction Sàrl, portail de voyages solidaires et dont nous testons le cir-cuit péruvien. Après une bonne nuit répara-trice à Lima, nous nous envolons pour la forêt amazonienne.

Jour 2 AmazonieEn route pour Puerto Maldonado. Je suis frappée par les feux rouges locaux qui passent du rouge au vert par un compte-à-rebours numérique comme au départ d’une course de Formule 1! Impression bizarre que de se faire dépasser par des motos où ils sont 5 dessus! Nous remontons le fleuve «Madre de Dios» (Mère de Dieu). Nous arrivons dans une eco-lodge aménagée dans le respect du milieu naturel. Départ à l’aube pour notre première randonnée, bardée de gourdes, anti-mous-tiques et bottes en caoutchouc. Normal, il y a 80% d’humidité ici! Promenade époustou-flante dans la réserve naturelle de Tambopata jusqu’au lac de Sandoval. Beaux perroquets Ara bleu et jaune, singes rouges hurleurs qui nous pissent dessus au passage et un caïman noir qui, heureusement, celui-là nous ignore! Expérience forte dans l’après-midi avec une traversée sur des passerelles suspendues au

sommet des arbres à une hauteur de 40 mètres. Ici, nous avons une vue à couper le souffle et nous pouvons observer toucans, pics, singes-écureuils et paresseux à trois or-teils. Les repas à l’hôtel sont à tomber, tilapia à la coriandre fraîche, patates douces caramé-lisées et mangues à gogo!La guérisseuse que je suis est passionnée d’ap-prendre les vertus d’une plante qui soigne les morsures de serpents et les ulcères, de découvrir le suc d’un arbre qui cicatrise natu-rellement et le pouvoir colorant d’une feuille utilisée en peinture corporelle pour les rituels et les cérémonies indigènes. J’ai même frotté cette plante sur le nez d’Isabelle qui est deve-nu tout rouge jusqu’au lendemain matin! Un vrai clown!

Jour 4 CuscoRetour à Cusco, à 3400 mètres d’altitude. Le coeur tape un peu mais on s’adapte vite grâce aux infusions de feuilles de coca. Notre guide, «Carlito» vient nous chercher à notre hôtel et là, les bras m’en tombent: c’est le sosie de Gérard Revey à Mayoux! Dans la matinée, un chaman d’exception nous offre une lecture divinatoire dans des feuilles de coca puis un rituel chamanique de purification. Je suis touchée par son intégrité, son humilité et ses profondes connaissances des plantes et du sa-cré. «J’ai accepté de me mettre au service des touristes afin de contribuer à semer cette nou-velle graine de conscience parmi les hommes. Nous assistons peu à peu à l’émergence d’une nouvelle humanité fondée sur la solidarité et le respect de la vie sous toutes ses formes», nous a-t-il raconté, en parfumant son autel d’encens et en préparant ses offrandes.

Le reste de la journée, nous avons visité deux projets humanitaires: un premier centre d’accueil pour enfants en difficulté, la «http://www.aldeayanapay.org/» «Casa Aldea Yanapay» qui les reçoit après les classes pour leur redonner le goût de la vie à travers le jeu, l’écoute et des travaux créatifs. Ils sont pris en charge par de jeunes bénévoles qui leur

enseignent des valeurs de non-violence et de solidarité, de neutralité et de respect. Nous avons passé quelques heures en compagnie de ces bambins. Avec Isabelle, on a même chan-té le premier couplet de l’hymne national suisse, parce que le deuxième, on l’avait ou-blié! A l’heure du départ, nous avons fait une petite donation directe à son jeune fondateur, Yuri Valencia, qui a monté son projet seul en récoltant patiemment des fonds depuis une dizaine d’années. Puis, nous nous sommes rendues au foyer San Pedro, exclusivement consacré à des fillettes arrachées à la violence familiale ou à la précarité. C’était trop beau! Des tas de gamines ont déboulé sur moi et m’ont serrée contre elles! Avec beaucoup de joie, de rires et d’amour! Je n’avais plus envie de partir de là!

Jour 5 CuscoVisite de quelques sites archéologiques de Cusco. Repas à midi dans un restaurant po-pulaire péruvien considéré comme le meilleur pour ses spécialités de poissons et de «che-viche» (sorte de tartare de poissons crus épicés avec coriandre, citron et oignons).T’ieu des tonnes d’échalotes, bonjour l’haleine!

Jour 6 Macchu PicchuNous partons de Cusco pour Ollantaytambo d’où nous montons à bord d’un petit train à vapeur pour un voyage pittoresque vers Aquas Calientes, point de départ pour la vi-site du site sacré du Macchu Picchu. Ce train bleu plein de charme serpente à travers des paysages inouïs, des montagnes escarpées, des cimes enneigées avec des glaciers suspendus

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avant de s’enfoncer dans la jungle en suivant une rivière agitée qui file jusqu’en Amazonie. Sur le site, le temps s’arrête. C’est un rendez-vous avec soi-même. Un lieu de beauté et d’énergie encore vierge qui vous laisse sans voix. C’est le cas de le dire, car je suis devenue complètement aphone depuis ce jour, telle-ment l’émotion m’a fait vivre cela de l’inté-rieur. Je n’ai retrouvé ma voix qu’une fois de

retour chez moi! L’après-midi, nous nous sommes connectées à la force du lieu pour y déposer nos intentions les plus hautes. Retour en fin de journée dans le bazar local où j’ai été initiée en 5 minutes à la flûte de pan par un luthier imbibé d’alcool et peu patient. En attendant, j’ai très vite appris parce que j’ai cru qu’il allait chercher un bâton pour nous rosser... tellement on riait.

Jour 10Retour à UrubambaVisite du petit village isolé de Huilloc, un coup de coeur! Tous ses habitants portent des vêtements traditionnels de couleurs vives, brodés et tissés, avec de petits chapeaux couverts de fleurs et de motifs gracieux. Ils n’ont ni route d’accès ni eau courante. Nous sommes accueillies par une famille locale qui nous présente son éventail de produits artisanaux faits à la main. Ici, on achète direc-tement chez l’habitant! Du vrai commerce équitable (cf photo)... Ma seule hantise était que cette famille nous invite à manger leur plat local, réservé aux hôtes de marque, du cochon d’Inde rôti, appelé aussi «coui»!Leurs créations sont de toute beauté: écharpes, ponchos, gants, chapeaux, bonnets de toutes les couleurs, crochetés ou tricotés par les grands-mères et les femmes du village. En achetant quelques objets, nous soutenons le commerce équitable.De retour à Ollantaytambo, nous visitons un petit musée écologique qui raconte l’histoire des 3500 variétés de pommes de terre culti-vées au Pérou, souvent à plus de 4000 mètres!

Jour 12Départ avec notre guide pour une excursion extraordinaire aux salines de Maras, un site naturel d’origine Inca prodigieux et conservé par les habitants du village qui y exploitent encore son sel depuis des générations. A cou-per le souffle! J’ai acheté des kilos de sel sans penser que j’allais devoir me les coltiner dans mon sac à dos jusqu’à la fin du voyage! La fac-ture était salée (rire)!

Puis, nous avons visité le site archéologique de Moray fréquenté par les passionnés de «Crops cercles» car il rappelle les mêmes formes géométriques dont la perfection reste jusqu’à ce jour un mystère.Déjeuner très chic dans une hacienda, un domaine extraordinaire tenu par une famille descendant de Conquistadores espagnols, aujourd’hui reconvertie dans l’agriculture bio et le développement durable. En fin de jour-née, visite d’un orphelinat perché au fond de la vallée d’Urubamba, aux bons soins d’une association locale, «Coeur pour le Pérou» où environ 170 orphelins vivent, visiblement heureux, entourés d’éducateurs adorables. C’est là que j’ai vécu un autre moment fort de ce voyage. Une petite fille est venue se blot-tir contre moi et j’avais l’impression de serrer l’une de mes filles. J’ai senti que cet enfant, c’était aussi le mien, au-delà des frontières géographiques et familiales. Après notre visite, nous laissons à nouveau une petite donation dont nous ne doutons pas qu’elle sera pré-cieusement utilisée. Je mesure combien mes filles sont gâtées et je ressens de la gratitude pour ma vie en Anniviers...

Jour 13 PunoDépart en bus pour Puno. Halte en route sur des lieux culturels insolites. Nous avons palpé

des météorites, touché un crâne d’extra-ter-restre et acheté des CD de flûte de pan! (non, nous n’avons pas mâché trop des feuilles de coca!). Nous avons eu la chance d’arriver en plein carnaval à Puno. Des centaines de femmes, de tous les âges, tournaient sur elles-mêmes, faisant lever leur jupe comme des toupies. Il y avait même des «Tschäggättä» en véritable peaux de lama (cf. photo)!

Jour 14Départ de bonne heure pour une excursion d’une journée en bateau vers les célèbres îles flottantes des Uros. Une île construite 100% avec des roseaux, qui tient 25 ans, avant de couler. Elle nous donne cette sensation extraordinaire de marcher sur un matelas. Je sers la main de quelques femmes qui m’ac-cueillent chaleureusement. Je me rends vite compte qu’elles sont percluses de rhuma-tisme, à force de vivre toute leur vie sur 20 m2, dans l’humidité totale! Leurs huttes ne font pas plus que 4 m carré! Pas humain.... mais elles sont tant attachantes et vivantes !

Jour 15 LimaRetour à Lima pour un atterrissage en dou-ceur après un voyage d’une intensité rare. Transfert à l’aéroport pour notre retour à domicile, les yeux pleins d’étoiles et de pro-messes. Je garde de ce voyage un profond enseignement de reliance à la nature, de res-pect pour la vie sous toutes ses formes. J’ai été surprise de voir combien il est bien plus facile que ce que l’on croit, d’aller à la rencontre de l’autre. J’ai profondément saisi combien nous étions semblables d’une nation à l’autre, der-rière nos différences culturelles. Je me réjouis déjà d’y retourner en famille!

texte & photos: Nadia Pellat-Florey

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LIS-MOI une histoire

A travers les livres, les enfants découvrent d’autres mondes que, plus tard, lorsqu’ils sau-ront lire, ils pourront explorer à leur guise.La bibliothèque d’Anniviers souhaite déve-lopper une activité destinée aux enfants grâce à des personnes à la retraite dispo-nibles à leur lire des histoires.

Le livre comme le jeu a sa place dans la vie de l’enfant. Ecouter des histoires lui permet d’apprivoiser les livres petit à petit et d’abor-der l’apprentissage de la lecture et de l’écri-ture avec curiosité. A son tour maintenant de lire, de déchiffrer ces signes sur la page qui ouvrent des portes sans fin dans le monde de l’imaginaire, mais aussi dans le monde réel.

Un souvenir surgit : ma mère en train de lire un livre d’Italo Calvino à ses deux enfants et ce plaisir à retrouver soir après soir le baron sur les arbres haut perché.Il y a les livres qu’on savoure mot à mot et ceux qu’on dévore dans un temps suspendu entre ciel et terre, entre rêves et choses à faire. Lire pour savoir, pour comprendre, pour se détendre, pour sortir de chez soi, lire pour … le plaisir de lire. Lire comme une évidence. Je lis, tu lis, mais comment ce goût nait-il ? Qui aime lire est-il plus riche ?

La bibliothèque d’Anniviers a fait peau neuve en renouvelant sa collection et en devenant un portail d’accès au réseau plus vaste des bibliothèques du Valais, mais aussi en se dotant d’une bibliothécaire qui saura créer des liens adaptés entre ce service et la population d’Anniviers. Un service à proximité qui agit tel un maillon d’un ré-seau plus vaste. Sa mission est claire : facili-

ter l’accès aux livres, mais aussi promouvoir la lecture en accueillant des soirées lecture pour adultes et en organisant des activités spécialement dédiées aux plus petits.

Les personnes intéressées à lire des histoires aux enfants sont priées de contacter Mme Christine Steullet, au 027 475 24 21, par mail ou de se présenter à la bibliothèque aux heures d’ouverture.

Horaires de la Bibliothèque d’Anniviers à Vissoie (rectificatif des horaires indiqués dans l’édition précédente) :

La bibliothèque est ouverte au public les mardis et vendredis de 16h00 à 19h00.

Nouvelle adresse email : [email protected] Téléphone : 027 476 15 16 (heures d’ouverture) ou 027 475 24 21

Réservez votre premier week-end de juin pour l’ouverture du Bike Park à St-Luc. Toujours plus grand et toujours plus fort, l’événement de début de saison organisé par les remontées mécaniques de St-Luc/Chandolin promet de belles surprises et du beau spectacle en perspective.

Au programme de ce week-end, un bike test de mountain bike freeride-enduro avec 12 marques. Une compétition de Slope Style à l’arrivée du funiculaire à plus de 2000m. d’altitude. Un show époustou-flant de VTT à ne pas manquer ! Et une soirée sur le thème Chemise à carreaux & Moustache au restaurant d’altitude de Tignousa. Il y aura aussi des anima-

tions pour petits et grands et des dj’s pour chauffer l’atmosphère au départ du funi-culaire de St-Luc. La cantine quant à elle, vous attend de pied ferme pour manger et étancher votre soif sous le soleil du Val d’Anniviers.

Retrouvez les détails de la manifestation sur le site Internet www.bikepark-stluc.ch

FOrrEST rIdEr1-2 juin 2013Bike Park St-Luc

QUELQUES dATES

Concerts à la tour: 20 avril 2013 à 20h00

Michel Bühler

18 mai 2013 à 20h00 Solam, en duo

http://www.touranniviers.ch

au foyer Lyrette à Ayer:27 avril 2013 à 19h30

Concert du chœur Clin d’œil

3 mai 2013 à 20h00Spectacle comique de Jean-Louis Droz

25 mai 2013Tournoi inline Ayer

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Bienvenue aux non-résidents.

Tarif : 50.-/an (4 éditions) en Suisse et 100.-/an à l’étranger.

Adressez votre demande par e-mail à [email protected] ou par courrier à Imprimerie d’Anniviers sàrl 4 Saisons d’Anniviers, 3961 Vissoie.

abonnez-vous !

Comité de rédaction :Christiane Favre (Conseillère communale)Jérôme Bonvin (Président Ski-Team Anniviers)Christian Caloz (Président FC Anniviers)Benoît Epiney (Président HC Anniviers)Pascal Zufferey (Montagne-Club Anniviers)Paolo Marandola (Imprimerie d’Anniviers sàrl)Rédactrices : Janine Barmaz, Simone Salamin, Adriana Tenda ClaudeCorrectrice : Ursula SurberImpression : Imprimerie d’Anniviers sàrl, VissoieRemerciements : Commune d’Anniviers et tous les annonceursMode de parution : trimestrielle Tirage : 2’100 exemplaires

Des journaux sont à disposition dans les différents offices du tourisme d’Anniviers

et de Vercorin, dans les bureaux communaux d’Anniviers ainsi que dans la caissette située sur le

bâtiment de la poste à Vissoie, à côté de l’entrée d’Anniviers Tourisme.

impressum Les petites annonces

A vendre à Niouc charmante maison.Le bois et le contemporain se mêlent pour donner beaucoup de cachet à ce bien. L’ensemble très lumineux offre un espace de 4 pces 1/2 avec 1/2 sous-sol et un grand terrain...Année de construction 2007. Prix de vente : 895 000.-

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Ayer appartement 2 1/2 à louer à l’année, rez de jardin, dépendances, 2 places de parc.Fr. 950.00 charges comprises. Libre de suite.

Envoyez vos petites annonces à [email protected]

Prochaine parution: Juillet 2013

gratuites« les 4 Saisons d’anniviers »

Pour trouver la caissette:

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les entrepreneurs d’Anniviers

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