Mutations autour du canal de l'Ourcq - le parc de la Villette 54 ha ...

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Visite fluviale, 4 décembre 2015, Mutations autour du canal de l’Ourcq - le parc de la Villette 54 ha entre territoire périphérique et devenir métropolitain Madeleine Noeuvéglise, ARENE Île-de-France Architecte, chef de projet Aménagement et construction durable, Le lent et silencieux parcours du bateau mû par l’énergie solaire, nous a permis de réfléchir à cette mutation linéaire axée sur la valeur du paysage, à la vie future de ce microcosme étroit, au déclin des activités en lien avec l’eau, à la pérennité de ce paysage compte tenu du changement climatique, à la relation aux tissus urbains et sociaux autour, au partage de l’espace public – privé par rapport aux berges, aux ouvrages et à l’exploitation et par rapport au droit à l’accès à l’eau, aux conflits d’usages. Cette visite transgressant les limites administratives, en coupe dans le territoire du bassin de la Villette à Bobigny et retour, nous a donné des repères de compréhension des mutations. Celles en cours, à travers les différentes époques de la vie de l’ouvrage, l’aménagement et activités. Celles futures, en lien avec les projets de logements, transports et équipements, et les dimensions énergétiques et climatiques. Cette vue dynamique et les échanges avec les participants ont ouvert un questionnement légitime et riche pointant la nécessité du débat au sein de la société civile et professionnelle.

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Visite fluviale, 4 décembre 2015,

Mutations autour du canal de l’Ourcq - le parc de la Villette

54 ha entre territoire périphérique et devenir métropolitain

Madeleine Noeuvéglise, ARENE Île-de-France

Architecte, chef de projet Aménagement et construction durable,

Le lent et silencieux parcours du bateau mû par l’énergie solaire, nous a permis de réfléchir à cette

mutation linéaire axée sur la valeur du paysage, à la vie future de ce microcosme étroit, au déclin

des activités en lien avec l’eau, à la pérennité de ce paysage compte tenu du changement climatique,

à la relation aux tissus urbains et sociaux autour, au partage de l’espace public – privé par rapport

aux berges, aux ouvrages et à l’exploitation et par rapport au droit à l’accès à l’eau, aux conflits

d’usages.

Cette visite transgressant les limites administratives, en coupe dans le territoire du bassin de la

Villette à Bobigny et retour, nous a donné des repères de compréhension des mutations. Celles en

cours, à travers les différentes époques de la vie de l’ouvrage, l’aménagement et activités. Celles

futures, en lien avec les projets de logements, transports et équipements, et les dimensions

énergétiques et climatiques. Cette vue dynamique et les échanges avec les participants ont ouvert un

questionnement légitime et riche pointant la nécessité du débat au sein de la société civile et

professionnelle.

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Une logistique ferroviaire pour l’approvisionnement de Paris (1859)

Au pied de l’enceinte militaire de Thiers, aux confins de Paris sur le territoire de La Villette à la veille

de l’annexion de 1860, 54 ha seront dédiés à l’approvisionnement de Paris, dans un lieu unique

pensé par le baron Hausmann sous napoléon III. Pour un approvisionnement alimentaire régulier de

Paris les abattoirs et le marché aux bestiaux sont installés, desservis par le faisceau ferré existant et

la petite ceinture pour l’acheminement des bêtes. Symboliques de l’extension de Paris et de sa

vitalité commerciale et industrielle, les grands équipements et infrastructures investissent la

périphérie. Sis au pied de l’enceinte, au point de passage altimétrique entre les collines de

Montmartre et de Belleville, entre les grands axes d’échanges, route de Flandres et route

d’Allemagne, et le canal de navigation de Saint Denis, ils sont au contact d’une nouvelle périphérie,

Pantin.

Enceinte de Thiers coté Pantin – carte postale anonyme

LE MARCHE AUX BESTIAUX Haussmann crée un marché aux bestiaux

unique et sur place, regroupe les différents abattoirs de Paris

précédemment établis dans les quartiers périphériques d’alors.

De nombreux arguments ont été en faveur de ce regroupement dans son

contexte, dont l’économie de temps, la réduction du prix de transport, la

suppression de trajets des bêtes – entre Paris et Poissy et Sceaux, les

marchés officiels d’alors.

Les terrains constitués de parcelles rurales sont de plus situés sur la rive

droite la plus densément peuplée. En 1859, la déclaration d’utilité publique,

DUP, est prononcée pour les terrains de la Villette, provoquant une

spéculation sur les terrains aux dépens de la ville.

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100 ans le site sera occupé de 1867 – 1974 par les abattoirs et le marché aux bestiaux. Plusieurs

facteurs dont la désindustrialisation de Paris dans les années 1970, la décentralisation et les

techniques de réfrigération qui replacent les abattoirs dans les régions près des lieux de production,

la nécessité de grands travaux de restructuration feront du site un couteux équipement qui n’est plus

adapté. L’arrêt prendra du temps, laissant une importante cicatrice en termes économiques,

financiers et urbains. Les activités cessent en 1974.

Périphéries et urbanité, quelle équité et quel devenir

Cet abandon du site et ces travaux inachevés, ce scandale financier grèveront d’autant plus l’est

parisien que la désindustrialisation touche directement sa population et aggrave la ségrégation

spatiale et sociale entre l’ouest et l’est.

En 1977, le premier Plan d’occupation des sols de la ville de paris (suite du plan d’urbanisme

directeur de 1967 révisé en 1974) est approuvé en même temps que le schéma directeur

d’urbanisme et d’aménagement de Paris de 1976 (révision du SDAU de 1965). Ils marqueront le

mouvement de croissance de la ville vers une agglomération, de la périphérie urbaine vers un

territoire élargi et l’impact grandissant de relations sub-territoriales.

Les friches urbaines industrielles ou des grandes emprises mal utilisées, sont un enjeu foncier, urbain

et économique et les espaces périurbains et périphériques, naturels, agricoles ou peu denses sont

sous pression. Dans le contexte de la concurrence internationale des villes, La Villette fait partie du

développement d’une stratégie de marketing portée par une politique culturelle volontariste, une

volonté de toucher un public, notamment touristique. Dans ce cadre, les objectifs d’embellissement,

de régénération culturelle sont liés à un objectif de mixité et de gentrification et font partie du

processus de renouveau urbain et foncier.

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La volonté de création de valeur foncière et urbaine va aller dans le sens de la préservation de la

Seine et des canaux, la création d’espaces verts, du parc de 35 ha et engage une vision plus globale

au-delà de la Villette. Ce vaste dessein culturel intègre l’opéra de la Bastille et l’ensemble du réseau

de canaux, et rejoint l’idée historique de ceinture verte pour l’embellissement, l’assainissement et la

création d’espaces libres (Dausset 1880), et la volonté d’impacter la nouvelle périphérie.

La reconversion du site, le parc culturel, parc urbain du XXI ème siècle

En 1977, la reconversion des abattoirs et la création d’un musée des sciences et techniques et de

l’industrie sont étudiés, en 1979 est créé l’établissement public du Parc de La Villette.

En 1981 Le parc urbain fait partie du programme des grands travaux d’urbanisme et d’architecture

ainsi que du développement d’une politique d’animation culturelle dans une intention de

rééquilibrage de l’est parisien.

De la Bastille à La Villette, un nombre d’équipements sans précédent sont posés en bastions, l’opéra

de la Bastille, la cité internationale de la musique, le zénith, l’ouverture en série de la grande halle,

de la géode, du musée de la cité des sciences et de l’industrie, des jardins du parc, du conservatoire

de musique et de danse, tous édifiés dans une posture de compétitivité internationale. Dans la

même veine s’inscrira la philharmonie de Paris en 2015.

Les grandes orientations intègrent une volontaire mixité des formes d’art et du savoir et des publics,

un espace public pédagogique et une politique d’animation culturelle en relation avec une

programmation diversifiée, flexible, évènementielle, festivals, fêtes, notamment en plein air et une

accessibilité jour et nuit.

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L’est parisien est doté en même temps d’un plan cadre en 1983, dont les secteurs de la Villette et de

Rive gauche (BNF). Le long de la Seine et des canaux, le regroupement des activités portuaires et la

reconquête des berges sont inscrits au Plan programme.

Il couvre un vaste territoire de la Chapelle à l’avenue d’Italie, intègre l’aménagement de plusieurs

nouveaux quartiers, des abords des anciens abattoirs, le bassin de la Villette et l’embellissement des

principaux espaces publics, l’extension et création d’espaces verts.

PLAN PROGRAMME DE MISE EN VALEUR DE L’EST PARISIEN (1983)

L’écart persiste entre l’Est et l’Ouest de Paris en termes de fragilité de la

structure économique, de concentration d’un chômage et d’une

population sans diplômes, de bas revenus. Il comporte de nombreux

secteurs d’inconfort et d’îlots sensibles, et son paysage et ses espaces

publics sont moins bien traités. D’importantes potentialités

d’aménagement et le paysage riche de la Seine et ses canaux, des collines

de l’est parisien, des jardins comme les Buttes-Chaumont, le Père Lachaise

intéressent les promoteurs immobiliers. De nombreuses ZAC et secteur de

rénovation sont ouverts.

Sur le bassin de la Villette, l’aménagement vise la réorganisation du front bâti des rives du bassin et

la diversification des fonctions urbaines, l’aménagement des quais du bassin. Fermant le bassin au

Pont de Crimée les magasins généraux, entrepôts, devaient être réhabilités, un incendie conduira à la

reconstruction de l’un d’entre eux (P Chaix et JP Morel).

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D’un imaginaire contemporain à un autre, quel dessein durable

Le concours international pour l’aménagement du parc est gagné en 1983 par Bernard Tschumi,

architecte suisse. Enseignant chercheur, il pose à travers ce projet des questionnements sur les

fondements, la programmation et la conception de l’architecture.

Convaincu que l’architecture est une forme de connaissance, il cherche à se dégager du carcan de la

forme pour la forme. Il s’apparente par-là à une façon contemporaine d’appréhender l’espace et la

ville dans sa profondeur et dans son espace- temps.

Au-delà d’une architecture cadre, il s’agit pour lui de prendre en compte le vécu, l’expérience et les

modes de vie. Il préfigure une nouvelle approche de l’architecture dans un dialogue nouveau

prenant son essence dans les modes de vie contemporains et cherchant à toucher les acteurs et le

public.

Il cherchera à instaurer d’autres relations entre le programme et la conception et les acteurs en

présence. Il propose une approche des friches et espaces délaissés dans une mouvance liée au

contexte, aux actes, aux mutations, aux déplacements dans l’espace, aux usages et pratiques.

Un des défis était l’échelle du site, la monumentalité des bâtiments existants et le caractère hors la

ville dans cette recherche d’une expérience culturelle multiple et accessible à tous d’un nouveau

parc urbain du XXI ème siècle, ouvert jour et nuit.

Pour répondre à ces objectifs, il a adapté les outils de conception

changeant la manière d’appréhender et de parler de l’architecture,

parlant de programme en se référant à des textes, de la musique, au

cinéma, à la scénographie, cherchant à intégrer les déplacements et les

activités au cœur des projets.

Sa vision conceptuelle permettait d’investir l’espace entier, visant de multiples appropriations dans

l’espace et dans le temps. Le parc serait matérialisé par les gens et leurs activités, évolutif, flexible et

accessible à différentes échelles de public, ainsi modulable.

Ainsi il propose d’investir l’ensemble des 54 ha par un concept du parc du XXIe siècle pour lequel il

développe un langage:

Il répond par de petites unités, les folies, au gigantisme des lieux et

prend possession des lieux par le concept d’une trame-grille, avec à ses

intersections les activités, points-repères constitués de balises, les

folies ; les lignes, axes de mouvement et de déplacements; les espaces,

surfaces d’espaces verts. Les folies comme les espaces ouverts,

minéraux ou verts, sont souhaitées libres d’usages.

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Il pose sur le site une grille-trame qui structure l’espace en intégrant les éléments existants.

Elle décline des circulations différenciées (traverser rapidement, se promener…), relie les

structures existantes bâties, paysagères et d’infrastructures, (bâtiments et canal, boulevard

périphérique). Ses intersections sont autant de repères, les folies, issues de la musique et d’un

imaginaire et de l’histoire des parcs.

L’évolution du parc dans un questionnement sur le devenir durable

L’établissement public a adopté un agenda 21 en 2013. Les propositions

de l’Agenda s’appuient sur un ensemble de diagnostics réalisés selon

huit thèmes.

L’accessibilité est tournée sur les conditions d‘accès des personnes

handicapées sur le parc.

Des inventaires de la biodiversité ont été réalisés, dont des espèces

végétales plantées, l’inventaire entomologique, avifaunistique. Il s’en

est ensuivi la mise en place de nichoirs, une diversification végétale,

haies, prairies fleuries sur près de 6000 m2, vergers.

Au sein du site la circulation des véhicules polluants a été étudiée

conduisant à de nouvelles manières de se déplacer (véhicules

électriques, vitesse, recommandations).

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Un axe communication, partage et interaction avec les publics est axé

sur la pédagogie et l’unité du parc urbain culturel ainsi que sur la volonté

de travailler sur des sujets stratégiques comme les transitions

énergétiques et la biodiversité dans la conjoncture économique actuelle

En termes d’énergie, un audit et diagnostic énergétique du Parc a

concerné la structure des bâtiments, leur fonctionnement et le

diagnostic énergétique chauffage-ventilation-climatisation-

désenfumage, l’électricité et l’éclairage intérieur, l’éclairage extérieur, le

réseau de chauffage urbain CPCU existant, la répartition des comptages,

l’isolation thermique des bâtiments. Un programme d’action est mené,

notamment sur la halle compte tenu de son poids financier et l’inconfort

ressenti. Il pose des questions sur les enveloppes des bâtiments

patrimoniaux, la préservation de bâtiments.

En termes de gestion, des brebis sont introduites dans le parc pour les

tontes.

Concernant l’eau, l’arrosage est géré à partir des calculs d’une station

météo, divisant par 3 les consommations d’eau.

Territoire en mouvement, de la ville élargie au territoire urbain dans un

nouveau contexte climatique

La Villette, passant brutalement du village à la ville, lieu d’implantation de grands équipements de

transformation, de commerce et de logistique urbaine, lieu complexe de logiques immobilières, aura

subi des aménagements successifs superposés au territoire et autant de ruptures, et restera

longtemps hors la ville.

La Villette a subi différentes obsolescences de façon dramatique, et le questionnement

contemporain sur la transition énergétique et écologique, le changement climatique et la

combinaison de l’adaptation à l’atténuation est un nouveau défi et lui donne une nouvelle chance de

participation et d’interaction avec le tissu social.

La concertation au moment du concours, réclamée par les habitants a

consisté en une voix au jury du concours international 1982 de

l’association « Collectif La Villette ».

De nombreuses questions avaient été posées, aussi bien concernant le

positionnement pédagogique et idéologique, le type d’interaction

proposé, le contenu scientifique, les capacités de débats. Ils ont aussi

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abordé la question de la diffusion scientifique sur tout le territoire par

rapport à un projet centralisé.

L’insertion dans la ville et le quartier de la Villette a été aussi une

question cruciale, concernant les moyens de transports, l’impact de tous

les équipements sur la qualité de vie.

L’expérience de la Villette donne un éclairage sur la relation entre les fondements de l’architecture et

les modes de décisions, programmation et de conception mais aussi sur le marketing, le foncier,

l’économie de la construction et de l’aménagement.

La Villette dans son approche de communication culturelle et de valorisation foncière apporte un

recul sur les politiques d’aménagement des friches et espaces en déshérence et les contraintes de

leur restructuration.

Dans le cadre contemporain d’un aménagement durable avec une nouvelle dimension énergétique

et climatique, on entrevoit une nouvelle voie de dialogue entre eau, économie et urbanité, entre

paysage et biodiversité, entre espace économique et ludique, entre espaces techniques et de

logistique et exploitation, entretien et réversibilité, entre îlots et îles construites.

Les projets de renouvellement et de construction de nouveaux quartiers urbains, presque 25 ans

après la Villette et le plan d’aménagement de l’est, composent au fil du temps un front urbain à

dominante minérale très proche de l’ouvrage. Or c’est une ligne d’eau dont on n’est pas sûr d’assurer

le futur, ni l’exploitation en relation avec les impacts climatiques et urbains.

Il est temps d’analyser 25 ans après la Villette les pistes qu’elle a esquissées, les points forts et

faibles. Elle propose le développement de concepts adaptés au site et aux parties prenantes.

L’adaptation et la résilience obligent à encore plus de réversibilité, à une capacité à absorber une

perturbation.

Elle a ouvert des pistes modulables, réversibles, plus axées sur une économie circulaire des

aménagements, d’autres questionnements.

- Elle a posé la nécessité d’un concept territorial fort et souple et à défaut de celui-ci de la

prise en compte du périmètre multithématique impacté par chaque projet d’architecture.

- A fortiori, elle remet en cause la logique de produits architecturaux conçus par un seul

opérateur et juxtaposés, or celle-ci reste la norme. Quel impact ici d’une promotion

immobilière privée axée sur quelques mètres au bord du canal et d’une gestion immobilière

par parc immobilier et opérateur ?

- La complexité doit être abordée au-delà de la réhabilitation de bâtiments, de la projection

d’un espace culturel pédagogique d’animation, de l’addition d’opérations.

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- Cette expérience a posé la question de l’imbrication des échelles d’analyse, de prospective,

de décisions et de planification aux dépens du local, des habitants, de leurs repères, leur

histoire, des significations et symboles des lieux, des forces vives. La croissance de

l’agglomération est continue, de façon diffuse et par densification autour de Paris, des

centres urbains, les projets nécessitent la fois une vision élargie et une vision de proximité,

deux aspects qui transgressent les limites opérationnelles par acteur, les limites

administratives et institutionnelles.

Elle fait réfléchir sur les modes de conception et de phasage qui malgré des

programmes fragmentés, sectorisées, dans l’espace et le temps, prend

possession de l’ensemble des lieux, prend position par des concepts.

Elle souligne l’intérêt de construire les concepts avant la forme, et la

nécessité de construire un langage et des outils propres, adaptés.

Quelle contextualisation de la production de la ville ? elle est autant liée à

l’idéologie, les sens et symboles qu’aux usages, besoins, et aspirations à une

qualité de vie. Elle nécessite de valoriser l’existant et d’accompagner les

projets à chaque phase.

Les programmes doivent évoluer, au-delà de m2 constructibles, leur écriture

des programmes peut favoriser un enfermement trop rapide des questions.

Il faut concevoir et anticiper les interactions entre paysage, économie,

usages et partages, entre programme culturel et mutations socio-

économiques.

La participation à la conception est un vrai sujet.

- le paysage de la villette lance un débat sur la relation nature-ville et sur les capacités

d’adaptation et de résilience du territoire urbain.

Comment mettre en œuvre une nouvelle relation nature-ville, comment

redonner sa place et gérer de façon intégrée l’eau, les sols, les paysages pour

une meilleure intégration des questions de biodiversité, de l’adaptation, de

la résilience, pour une vision plus écosystémique de la ville et une meilleure

qualité de vie ?

De la fluidité de l‘espace : il matérialise pour la première fois à Paris et à

cette échelle un parc fluide ouvert à vocation culturelle, pédagogique,

ludique (le ludique comme apprentissage), préfigurant avant l’heure les

pratiques et les nouvelles attentes et besoins des habitants