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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS DÉPARTEMENT DE PRÉHISTOIRE MEMOIRE Présenté à l’Institut de Paléontologie Humaine pour obtenir le grade de MASTER EUROPÉEN D’ERASMUS MUNDUS « QUATERNAIRE ET PRÉHISTOIRE » par Kasman Setiagama FADJAR L’INDUSTRIE OSSEUSE DE L’HORIZON KEPLEK HOLOCÈNE DE LA GROTTE DE SONG TERUS, PUNUNG, JAVA EST (Indonésie) présente le vendredi, 16 juin 2006

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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE DE PARISDÉPARTEMENT DE PRÉHISTOIRE

MEMOIRE

Présenté à l’Institut de Paléontologie Humainepour obtenir le grade de

M A S T E R E U R O P É E N D ’ E R A S M U S M U N D U S« Q U A T E R N A I R E E T P R É H I S T O I R E »

parKasman Setiagama FADJAR

L’INDUSTRIE OSSEUSE DE L’HORIZON KEPLEK HOLOCÈNEDE LA GROTTE DE SONG TERUS, PUNUNG, JAVA EST (Indonésie)

présente le vendredi, 16 juin 2006

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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE DE PARISDÉPARTEMENT DE PRÉHISTOIRE

MEMOIRE

Présenté à l’Institut de Paléontologie Humainepour obtenir le grade de

MASTER EUROPÉEN D’ERASMUS MUNDUS « QUATERNAIRE ET PRÉHISTOIRE »

par

Kasman Setiagama FADJAR

L’INDUSTRIE OSSEUSE DE L’HORIZON KEPLEK HOLOCÈNE DE LA GROTTE DE SONG TERUS, PUNUNG, JAVA EST (Indonésie)

présente le vendredi, 16 juin 2006

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Table des matières

INTRODUCTION 1 Peuplements humains en Asie du Sud-est 1 Contexte paléobiogéographique 1 Environnements et cultures 2 Problématique 2 Objective du travail 3

Chapitre I. LA GROTTE DE SONG TERUS 4 I.1. Cadre geographique 4 I.2. Cadre préhistorique 6 I.3. Cadre topographique 6 I.4. Cadre chrono-stratigraphique 6 I.5. Cadre paléoenvironnemental 8 I.6. Les enregistrements archéologiques 8 I.6.1. Niveau Terus 9 I.6.2. Niveau Tabuhan 9 I.6.3. Niveau Keplek 9 I.7. L’Horizon Keplek : occupations humaine dans un abri sous roche 11

Chapitre II. ETUDE DE L’INDUSTRIE OSSEUSE 12 II.1. Introduction 12 II.2. Méthodologie 13 II.2.1. Etude morphologique et morphométrique 14 II.2.2. Etude de la Matière Première 15 II.2.3. Etude tracéologique 16 II.2.4. La typologie 17 II.3. Etude Techno-typologique du matériel 18 II.3.A. Les objets à biseau 18 II.3.A.1. Les outils biseautés tranchants 18 II.3.1. L’herminette 22 II.3.2. La hache 22 II.3.3. La lame 25 II.3.A.2. Les outils biseautés émoussés 27 II.3.4. Le biseau 27 II.3.5. Le ciseau 32 II.3.6. La pendeloque 35 II.3.7. La spatule 38 II.3.B. Les Objets pointus 42 II.3.B.1. Les outils pointus 42 II.3.8. Le poinçon 42 II.3.9.Le«poinçondefibuledecercopithèque» 45 II.3.10. La pointe 50

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II.3.B.2. Les outils tranchants 54 II.3.11. Le poignard 54 II.3.C. Les objets à encoches et perforations 58 II.3.C.1. Les Objets à encoches : la parure 58 II.3.C.2. Les Objets perforés : la parure 59

Chapitre III. RESULTATS ET DISCUSSION 61 III.1. Chaîne opératoire 61 III.2. Utilisation 62 III.3. L’instrument dans l’industrie osseuse de Song Terus 63 III.3.1. Les outils 63 III.3.2. Les parures 63 III.4. Mode de vie, les outils, les parures, 64 III.4.1. Matière première osseuse 64 III.4.2. Particularités technologiques 64 III.4.3. Valeur Symboliques 65

PERSPECTIVES 66

ListedesfiguresRéférences bibliographiques

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Remerciements

Il y a quelques années en 2002, un midi à l’entrée de la grotte Song Terus, François et Anne-Marie Sémah m’ont demandé si je souhaitais continuer mes recherches après ma maîtrise. Ce fut un moment très important pour moi.J’ai présenté ma candidature au master Quaternaire et Préhistoire et je suis arrivé à Paris en septembre 2004. Je les remercie de leur gentillesse, de leur aide et de leur expérience. Ils m’ont guidé lors de mon étude et m’ont fait découvrir la préhistoire en Indonésie.

J’adresse également mes remerciements à Anne-Marie Moigne qui a accepté de diriger ce travail. Elle m’a accompagné et conseillé à Punung, à Sangiran, à Paris et à Tautavel. Et ensuite elle m’a orienté, guidé et corrigé lors de la rédaction de ce mémoire.

Je veux aussi remercier toutes les personnes qui m’ont supporté et aidé pendant mon master.

Je tiens à remercier Carlo Peretto et le consortium Quaternaire et Préhistoire d’Erasmus Mundus qui m’a accepté au sein du master européen Quaternaire et Préhistoire. Je remercie également à Denis Vialou, qui avec François Sémah, ont dirige l’enseignement master Quaternaire et Préhistoire au M.N.H.N. de Paris. Et, Christophe Falguères, Robert Sala, Marta Arzarello, et Gema Chacon qui m’ont soutenu et aidé lors de mon cursus au M.N.H.N. de Paris et de ma mobilité à l’U.R.V. de Tarragone (Espagne).

Je souhaite aussi remercier Harry Truman Simanjuntak, Harry Widianto, et Toni Djubiantono pour m’avoirconseillélorsdemesétudesdepréhistoireetm’avoirconfiél’étudedumatérieldeSongTerus.Ilsm’ontfaitconfianceetm’ontpermisdemeneràbienceprojet.

Je remercie très vivement Jean-Denis Vigne et Jean-Hervé Yvinec pour leur soutien lors de mon stage d’archéozoologie au C.R.A.V.O. de Compiègne en première année. Je tiens à remercier Jordi Rossel, Isabel Cacéres, Jordi Mestre et Gerard Campeny pour leur soutien lors de mes stages d’archéozoologie et de photographie au l’U.R.V de Tarragone.

Mes remerciements vont également à Florent Détroit, Dominique Grimaud-Hervé, Vincent Lebreton, Jean Jacques Bahain, Marylène Pathou-Mathis, et Sandrine Grouad pour leurs conseils, leur aide et leur disponibilité.

Je remercie Brigitte Deniaux qui m’a suivi lors de mon travail sur le M.E.B. pour ses conseils sur la manipulation du microscope et sur l’interprétation visuelle des stigmates. Je tiens à remercier Christian Perrenoud et Brahim Mestour pour leur aide lors de mon travail photographique sur la loupe binoculaire et Christiane Leroy-Prost et Colette Roubet pour leurs connaissances lors de mon étude de la typologie.

J’aiunepenséeparticulièrepourl’équipedu«comitédesoutienàKasman»quiacorrigé(plusprécisément:«reconstitué»)mestextesdumémoire:AnneBouteaux,AntonyBorel,MatthieuLebon, Boris Brasseur, et Laurent Marquer. Merci à Andri et Jess pour sa disponibilité.

Mes remerciements vont également à tout le personnel technique et administratif de l’Institut de PaléontologieHumaineetplusprécisémentàChafikaFalguères,FlorenceTosca,Marie-Thérèse,Michèle, et Nicolas Claret. Je remercie aussi le personnel du C.E.R.P. de Tautavel, du reseau HOPsea, de l’U.M.R. 9157 M.N.H.N., du C.R.A.V.O. de Compiègne, de l’U.R.V. de Tarragone, et du KWRI au UNESCO ; pour leur concours et leur disponibilité.

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Merci à tous mes amis : Abdel, Annais, Clélia, Clémence, Clyde, Constance, Elena, Emil, Emma et Max, Estelle, Julie Credou, Julie Rivière, Mark, Mathias, Sandie, Sophie, Stéphane, Thomas, et Vanessa pour m’avoir fait découvrir la France et m’avoir soutenu lors de ces deux années.

En Indonésie, je remercie tous mes collègues et amis de la Mission Quaternaire et Préhistoire en Indonésie et Pusat Penelitian Arkeologi Nasional : Keluarga Toesimin et Puji, Dubel et Amel, Budenk, Pak Mul et Keluarga Wareng, Hardi, Abi, Ami, Ngadiran, Atjep, Adman, Dayat, Guppik, Keluarga Teguh, Slamet, Gin, Agus, Ahmad, Kur, Stev, Wahyu, Bagyo, ….. et tous. Je tiens à remercier Rokhus Due Awe et Inge Pojoh pour leurs conseils.

Enfin, je tiens à remercier très profondémentma famille pourm’avoir toujours encouragé etsoutenu dans mes projets : Bapak, Ibu, Ilma, Piet et Pakde-Bude Malik Fadjar.

When the order to move on comes, the Warrior looks at all the friends he has made during the time

that he followed the path. He taught some to hear the bells of a drowned temple,

he told others stories around the fire.

His heart is sad, but he knows that his sword is sacred

and that he must obey the orders of the One to whom he offered up his struggle.

Then the Warrior thanks his traveling companions, takes a deep breath and continues on,

laden with memories of unforgettable journey.

Paulo Coelho (2003) Warrior of the Light: a manual

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INTRODUCTION

Peuplements humains en Asie du Sud-est

La diversité ethnolinguistique récente en Asie du Sud-est continentale et insulaire (Bellwood 2004: 348) provient d’une mosaïque d’histoire de peuplements dans une zone géographique à l’extrémité du continent Asiatique. Différentes vagues de peuplement se sont succède depuis l’arrivé de l’Homo erectus à Java il y a plus de 1,6 millions années (Sémah F et al. 2000), puis le déploiement de l’Homo sapiens il y a plus de 50,000 années jusqu’en Australie (Detroit 2002). La dernière grande vague, à l’origine du peuplement Austronésien, a eu lieu vers 2000 ans de l’Asie du Sud-est vers Océanie (Bellwood 2004).

L’étude de la culture matérielle paléolithique montre une longue tradition de sociétés de chasseurs-cueilleurs en milieu tropical depuis Pléistocène inférieure. Parallèlement, à la finduPléistocène,d’autresgroupescaractérisésparune technologiedesoutilssuréclatset pierres polies ont apporté une certaine agriculture et des techniques de domestication. Différentes transformations ont abouti aux sociétés contemporaines, composés de tribus et de minorités regroupes dans un état moderne.

L’étuded’industrielithiqueaétélesupportdel’identificationdesfacièsculturelle.Bienque les données soient importantes, la mauvaise qualité de l’enregistrement n’a pas permis de développer ces études (Bellwood 2002). En simplifiant, l’étude de l’industrie lithique amontré une tradition culturelle depuis le Pléistocène inférieur dans la Formation Pucangan à Sangiranjusqu’àlafinduPléistocènedanslagrottedeSongTerusàPacitan(SemahFet al. 2004). Cette tradition paléolithique est suivie d’une tradition technologique prénéolithique (entre approximativement 10.000 - 2000 avant Jésus-Christ), puis Néolithique (après 2000 avantJésus-Christ).Enfin l’utilisationdemétalestdevenucaractéristiqueaprès500avantJésus-Christ (van Heekeren 1972, Simanjuntak 2002, Bellwood 2004).

La richesse des enregistrements anthropologiques et archéologiques de cette région représentent des données potentielles pour reconstruire évolution et les comportements de ces peuplements humains.

Contexte paléobiogéographique

Les terres et les îles de l’Asie du Sud-est ont été formées par eustatisme et tectonique volcanique. Les variations de l’environnement au cours du Quaternaire ont été causées par un changement climatique fort (Voris 2000, van der Kars & Dam 1995, Sémah F et al. 2002, Storm 2001 et 2005). La forêt tropicale a remplacé l’environnement sec en milieu ouvert à la finduPléistocène.Cetteforêttropicaleaétaitcombinéeavecdeszonesdeforêtàfeuillagecaduc et de forêt de montagne. Ile de Java est domine par la zone marécageux entre 15 000 à 7 000 ans BP (Sémah A-M et al. 2004). La faune endémique de l’île de Java datée du Pliocène a été remplacée par la faune continentale dites faune de Siva Malaya (à la période duPléistocènemoyenetsupérieur)etfaunedeSinoMalaya(àlafinduPléistocène)(deVoset al. 2001, Moigne et al. 2001) La faune Holocène est elle caractérisée par un mélange de ces différentes faunes et par la disparition de plusieurs espèces. Elle présente, dans ce biotope, une pauvreté en

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nombre de familles et genres mais une grande diversité d’espèces avec une basse densité de population (de Vos 1994).

Environnements et cultures

La forêt tropicale est une biomasse difficile pour les êtres humains qui vivent auxdépens d’animaux majoritairement arboricoles et nocturnes. Cette situation, commencé au Pléistocène, a entraîné une adaptation progressive des techniques à l’environnement. Storm (2005) a noté la corrélation entre les changements de l’environnement et le développement de technologies pour les stratégies de subsistance. Dans ce cas, les caractères de la tradition Paléolithique basée sur les outils massifs et de grande taille avec une technique simple ont été remplacépardespetitséclatsreflétantunetechnologiepratiqueetmobile(Pope1980).Uneétude ethnographique en Asie du Sud-est (Janowski 2003) a permis d’émettre l’hypothèse que quelques groupes de société simple avaient une culture matérielle qui reflétait leurperception de leur environnement. La stratégie d’existence en milieu tropicale exige qu’un outilsoitefficaceetfacileàréparer,àmodifier,ouàreconstruirepourtraiterlesressourcesnaturelles (Storm 2005). Cela avait déjà été signalé par H.R. van Heekeren (1972) quand il a commencé à faire la chronologie de la préhistoire indonésienne.

« …il y a des raisons de supposer que l’inventaire des outils périssables et des objets inconnus de bambou, mis en forme avec des éclats tranchants de pierre, était beaucoup plus grand que la variété d’outils de pierre, et que ce bambou dans la forêt tropicale était la matière première essentielle pendant le Mésolithique, ce qui a entraîné le déclin des techniques de taille de la pierre.»(vanHeekeren1972:149).

Dans tous les cas, les enregistrements archéologiques des macrorestes organiques de végétaux ne sont jamais bien conservés alors que les restes fauniques sont abondants. Les différents enregistrements archéologiques en Asie du Sud-est (Bellwood 2002) ont montré que la technologie lithique développée à la fin duPléistocène était accompagnéed’une technologie sur os animal.

Problématique

« Analyser et interpréter l’industrie osseuse de l’Horizon Keplek Holocène de la grotte de Song Terus, Punung, Java Est (Indonésie) »

Les groupes chasseur-cueilleur de Song Terus exposent, au travers des restes archéologiques, une stratégie d’adaptation à l’environnement de l’île de Java. Ces groupes préhistoriques ont en effet laissé des traces de leur stratégie de subsistance. La grande biodiversité des milieux dans lesquels ces groupes ont dû s’adapter a impliqué une diversificationdeleurscomportements.

L’Horizon Keplek (daté de 10 - 5,000 BP par la méthode AMS) de la grotte Song Terus à Java, en Indonésie, est une couche archéologique qui montre les archives du mode de vie humain au début de l’Holocène (Sémah F et al. 2004). Il présente un phénomène d’intrusion culturelle dans la grotte par les groupes de chasseur-cueilleur. Cet horizon comprend plusieurs occupations humaines continues : nombreux restes humains, un spectre faunique très important, des foyers avec des ossements et des pierres brûlées, une zone funéraire et l’existence autour de la sépulture d’outils lithiques associés à des instruments sur substance dure animale (dents, os et coquilles). La faune de Keplek montre une accumulation, dans une caverne, de nombreux éléments squelettiques animaux présentant des stigmates anthropiques qui témoignent de l’usage des animaux.

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L’existence de quelques instruments (l’outil et l’ornement) sur substance dure animale montre un comportement technique particulier qui accompagne l’« industrie lithique sur éclats et lame de l’Holocène ». Les instruments d’industrie osseuse représentent le processusd’interaction entre homme et faune dans leur environnement. Une étude approfondie de cette industrie permettrai d’obtenir des informations importantes sur les stratégies de subsistances, les types d’exploitation des ressources animales et les systèmes techniques particuliers d’aspect socio-économique au sein d’une société préhistorique. Dans ce mémoire ils seront considérés comme tel les analyses technologique, tracéologique et typologique doivent nous amener à reconnaître les traits majeurs du mode de vie, le fonctionnement socio-économique des populations les plus anciennes de l’Holocène des îles de Java.

Objective du travail

Les points centraux de l’analyse Archéozoologique sont : 1. « L’exploitation fonctionnelle des éléments squelettiques »

Ladéterminationde l’originede lamatièrepremière,quipassepar l’identificationde lapartie exploitée du corps de l’animal, donne une indication importante sur les sources alimentaires ou technologiques et la biodiversité du milieu.

2. « La technologie sur ossement » La connaissance et l’expérience préalable de la création d’un instrument sont indispensables pour opérer une sélection de la partie squelettique à employer pour la fabrication de tel ou tel élément et pour appliquer la technique de réduction.

3. « Interprétation dans le contexte archéologique »Les instruments usagés témoignent de l’emploi d’une technologie particulière. Cette dernière, ainsi que les associations archéologiques de ces instruments sont des indices pour comprendre les comportements de subsistance, les comportements sociaux et les comportements symbolique des individus.

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Chapitre I.

LA GROTTE DE SONG TERUS

I.1. Cadre geographique

Le site préhistorique de Song Terus se situe sur l’île de Java (Indonesie), et constitue unepartdel’AsieduSud-estinsulaire(nommeNusantara)»de5000kmdelongueuretprésde2000 km de largeur. Elle se situe entre la péninsule malaise et le continent australien au niveau de l’équateur.L’Indonésie (figure1)estconstituéde14000 îleset îlotsetcinq îlesmajeures(Sumatera, Bornéo, Java, Sulawesi, Papoua). Cet archipel de milieu tropical a été crée par les actionstectoniques,volcaniques,eteustatiques.L’îledeJava(figure2),d’unesuperficiede127000 km², est s’allongée d’ouest en est sur 1000 km, entre 5° et 10° de latitude Sud. L’histoire géologique de l’ile de Java est relativement jeune, essentiellement constituée de terrains tertiaires et quaternaires (van Bammelen 1949).

LagrottedeSongTerussesitueaucoeurdesGunungSewu(«lesMillesCollines»),à Java Est. Les Gunung Sewu font partie de la Montagne du Sud de Java, s’étendent sur une longueur de 90 km entre la rivière Oyo Wonosari à l’ouest et la Baie de Pacitan à l’est. Elles s’étendent sur une largeur de 20 à 25 km à partir de la mer de l’Inde. La surface des Gunung Sewu est estimée à prés de 1 300 km². Elle est composée d’environ 40 000 collines (Bartsrta 1976). Le faciès géologique dominant est un calcaire récifal d’age miocène reposant sur un substratum volcanique oligocène. Les derniers dépôts marins de marnes sont du début du Pliocène (van Bammelen 1949, Sartono 1964). Ces collines ont subi des soulèvements successifs depuis le Miocène au Pléistocène moyen. Cette région karstique contient de nombreux sites archéologiques richeseninformationspréhistoires(figure3).

fig.1.L’archipelindonésien(www.lib.utexas.edu)

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fig.2.Laphysiographiedel’îledeJava(d’aprèsvanBammelen1949)

fig.3.LocalisationdesGunungSewuetdesprincipauxsitespréhistoriques(d’aprèsBartstra1976)

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I.2. Cadre préhistorique

VonKoenigswald(1936)adéfinil’industrielithiquedite«Patjitanien»découvertedansla rivière Baksoka, proche du village Punung et de la ville Pacitan. Cette industrie est composée d’outils sur galet et sur éclat et est attribuée à une culture matérielle d’Homo erectus datée du Pléistocène moyen (von Koenigswald 1936, Movius 1944 et 1948, Simanjuntak 2002). Malheureusement, jusqu’à maintenant aucune datation absolue n’a été réalisée sur la terrasse de la rivière. La faune fossile dePunung, qui provient de deux fissures prochesde la grotteTabuhan a été collectée par von Koenigswald en 1934 et décrite par Badoux (1959). Elle daterait d’une période comprise entre le Pléistocène moyen et l’Holocène (van den Bergh et al. 2001), et représenterait un environnement de forêt humide (Storm 2005).

Plusieurs enregistrements archéologiques concernant des peuplements plus récents que l’occupation du patjitanien de la rivière Baksoka ont été découverts dans certaines grottes des Gunung Sewu (Guwo Braholo, Guwo Tabuhan, Song Agung, Song Gupuh, Song Keplek, Song Tritis,….etc).Cesassemblagesarchéologiquesressemblentau«Sampungian»delagrottedeGuwa Lawa, à Ponorogo (région proche de Pacitan), qui est attribué au ‘Mésolithique pendant l’époque post-glaciaire’ (van Heekeren 1972). Depuis 1992, les travaux dirigée par Truman Simanjuntak sur les sites des Gunung Sewu ont livrés six différentes périodes d’occupation humaine (Simanjuntak 2002).

La collaboration entre le Centre Nationale d’Archéologie d’Indonésie et le Département de Préhistoire du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris a permis de développer des recherches multidisciplinaires sur les sites préhistoriques des Gunung Sewu. Depuis 1994 des fouilles systématiques ont été mises en place à Song Terus par l’équipe franco-indonésienne dirigée par François Sémah, Anne-Marie Sémah et Truman Simanjuntak (Sémah F et al. 2004). Le programme de recherche a contribué à la connaissance des hommes du Pléistocène à Holocène et leurs cultures matérielles. La morphologie et l’épaisseur des dépôts sédimentaires de cette grotte nous permettent de soupçonner une grande richesse en matériels archéologiques.

I.3. Cadre topographique

La Grotte de Song Terus se situe dans une colline à l’altitude de 333 mètres dans le village Tabuhan (Punung, Pacitan). La cavité est allongée d’est en ouest et traverse de façon rectiligne la colline calcaire. Ses dimensions sont d’environ 100 m de long et 20 mètres de large. Elle est ouverte aux deux extrémités. L’entrée majeure, à l’ouest, est la plus large, sa forme est celle d’un abriaveclesolplat(figure4).

La fouille intensive a été réalisée au niveau de l’entrée ouest où le remplissage sédimentaire est plus épais. La stratigraphie du remplissage a été relevée grâce aux deux sondages nommés KI et KII. Le sondage KI se situe au milieu de l’entrée et le sondage KII se situe plus en profondeur de la grotte. Les deux sondages présentent des remplissages différents dans la partie supérieure à cause de dépôts en grotte (KI) et d’érosion due à l’eau (KII). Une fouille à stratégie horizontale aétéréaliséesurlasurfacedel’entréeouestdelagrottesur40m²(figure5).

I.4. Cadre chrono-stratigraphique

Les études sédimentologiques et stratigraphiques du remplissage (Gallet 2004) ont mis enévidenceneufépisodessédimentairesdubasverslehaut:lesniveauxfluviatiles«Terus»,lesniveauxalluviaux«Tabuhan»etlesniveauxdedépôtengrotte«Keplek»(figure5).

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La grotte de Song Terus

- Le plan et la section -- La zone de fouille -- La stratigraphie -

- L’histoire geologie -

(Gallet, 2005, d’après MQPI)

Ep I: circulation en milieu karstique Ep. III: mis en place dépôts fluviatiles; de faibles dynamique

Ep. II : ouverture du karts et premiers dépôts fluviatilesIV.

Ep. VI. Des apports éoliens et Ep. V. Coulee bouese dans la grotte Ep. IV. Mis en place des dépôts fluviatiles

Ep. VIII. Les derniers épisodes séd imentaires Ep. VII. Des épisodes volcaniques

intense

L’étude géochronologique du remplissage a permis de dater les différents niveaux stratigraphiques. La datation de site Song Terus a été obtenue par la méthode C14 et la combinaison des méthodes du déséquilibre de l’uranium (U-Th) et la résonance paramagnétique électronique (RPE), l’utilisation conjointe entre les deux permet de valider et de préciser les résultats (Hameau 2004).La première méthode a été utilisée sur la partie supérieure de la stratigraphie du niveau Keplek. La deuxième méthode, U/Th et RPE, a été utilisée sur les parties moyenne et inférieure. D’autres études réalisées dans la région des Gunung Sewu ont permis d’établir la chronologie des occupations humaines dans cette région :

• Les remplissages karstiques (surtout dans toutes les grottes des Gunung Sewu) formés au Pléistocène moyen (326 ± 10 ka pour les planchers stalagmites de Guwo Tabuhan les plus profonds).

• La formation de spéléothèmes datée entre 40 et 55 ka indique qu’un épisode de concrétionnement important à eu lieu (période plus humide).

• L’industrie lithique des niveaux Terus est contemporaine d’une sédimentation alluviale, il y a au moins 300 ka (Pléistocène moyen).

• L’occupation humaine des niveaux Tabuhan est datée entre 30 et 80 ka (seconde moitié du Pléistocène supérieur).

• L’occupation humaine des niveaux Keplek (particulièrement dans le site Song Terus) est datéede11,2±0,6kaetlesagesC-14entre5700à9400ans(Holocène)(figure6).

fig. 4. La grotte deSongTerus et sa topographie(d’après MQPI, photo cl. Courty M.-A. 2004)

fig.5.LagrottedeSongTerus:leplan,lasection,la zone de fouille, la stratigraphie et l’histoire géologique (d’après Gallet 2004, MQPI)

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I.5. Cadre paléoenvironnemental

L’étude préliminaire des restes de végétaux et de faunes a été mise en relation avec les divers modes de sédimentation. L’analyse du paléoenvironnement végétal réalisé dans les niveaux Tabuhan révèle la présence des taxons suivants : Poaceae, Marecaceae, Casuarina, et Moraceae/Urticaceae. Ces derniers traduisent une phase sèche dans un milieu ouvert. Dans la partie supérieure (lamines de carbonate) : Quercus, Podocarpus, Dipterocarpaceae, Castanopsis et les fougères constituent les principaux taxons polliniques enregistrés. Ils témoignent d’une phase très humide pouvant être associée à la limite Pléistocène / Holocène.

Les restes fauniques de Song Terus présentent des caractéristiques particulières relatives à chaque niveau stratigraphique. Les restes de faune du niveau Terus soumis à une mauvaise conservationsontdatésdelafinduPléistocènemoyen.Ilssecomposentderestesdevertébrésmisaujourdansdesdépôtsfluviatiles.Lamacrofauneestenmajoritéreprésentéeparlesfamillesd’herbivores : les tapiridés (Tapirus), les rhinocérotidés, les bovidés et les cervidés (Axis lydekkeri). Cependant des carnivores, des rongeurs, des poissons et des reptiles ont été découverts. La faune du niveau Tabuhan datée du Pléistocène supérieur est caractérisée par la présence de restes de grands herbivores comme les éléphantidés, les suidés, les bovidés, et les cervidés (Axis). Les restes de cervidés sont les plus nombreux suivis de ceux des bovidés. Des ossements de carnivore (Panthera tigris) ont également été retrouvés.La faune de Keplek datée de l’Holocène est constituée de familles d’herbivores comme les éléphantidés (Elephas), les rhinocérotidés (Rhinoceros sondaicus), les bovidés (Bubalus et Bos), les suidés et les cervidés (Axis et Cervus timorensis). Mais la majorité des restes de ce niveau appartient à la famille des cercopithécidés (Macaca et Presbytis) absente des autres niveaux. De nombreux ossements de carnivore ont également été retrouvés et ont été attribués à des petits félidés, mustellidés et canidés (Cuon javanicus) et surtout viverridés (Paradoxurus).

Le spectre faunique de Song Terus présente la répartition chronologique de la biodiversité fossile.DanslesniveauxdeTerusetdeTabuhan,laprésencedegrandsherbivoresreflèteunpaysage ouvert. Dans le niveau Keplek, la présence des cercopithécidés et la grande biodiversité reflètentunpaysageplusboiséquedanslesniveauxprécédents,prochedelaforêttropicale.Néanmoins, nous observons des alternances de milieux forestiers, ouverts et marécageux.

Le dégagement d’une zone abritée et d’une cavité sans doute profonde à Song Terus était probablement propice à des installations périodiques ou régulières sur cette colline. Des processus d’érosion causés par le karst ont entraîné la formation d’une cavité au cours du Pléistocèneinférieur.Depuis,lekarstrestantactif,desfluxvariésd’écoulementd’eauontlieuausein de la cavité. La couverture est tombée pendant le changement climatique. Certains restes naturels ou ayant subi des transformations anthropiques se trouvant sur le sol de la grotte ont subi un transport secondaire. Le toit est plus haut mais le remplissage commence à fermer la grotte. A l’entrée ouest de la grotte, les sols se développent sur une terrasse plus haute par rapport à l’autre part de la cavité. Le dernier épisode du remplissage de la grotte a été réalisé au cours de lafinPléistocènequandleclimatachangé,lemilieuacommencéàsefermer,lavégétationestdevenuedenseetlafauneplusdiversifiée.

I.6. Les enregistrements archéologiques

A partir des différents types d’outillage lithique présents, on peut caractériser les principaux ensembles(figure6):

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I.6.1. Niveau Terus

Les occupations humaines ont été précoces, probablement avant le Pléistocène moyen. Laprésenced’ensemblelithique,danslesdépôtsfluviatilesdeshorizonsTerusdeSongTerus,suggère la présence des hommes dans cette région depuis plus de 300 000 ans. Ils se seraient installés hors de l’abri, à proximité de la rivière.

De nombreux outils lithiques sur gros éclats ont été retrouvés dans ce niveau. La plupart de ces éclats ont été transformés en racloirs et denticulés. Les restes fauniques présentent un haut degré de fragmentation et on note aussi des traces anthropiques telle que des fractures intentionnelles et des stries. Les traces de fracturation intentionnelle ont notamment été observées sur des esquilles de grands mammifères. Ilestassezdifficiledereconstituerlecomportementdesubsistancedel’Homoerectusà partir des restes fauniques. En effet, les traces (stries ou points d’impact) à la surface des ossementssontdifficilementvisiblescarlesrestesdegrandsherbivoressontassezraresetleurconservation est mauvaise. Mais, nous avons pu mettre en évidence une association d’outils sur éclat avec des pierres brûlées et des esquilles d’herbivores fracturées intentionnellement. L’ensemble des outils sur éclats massifs et patines suggère une occupation humaine au sein d’un milieuouvert(saisonsèche)aucoursdelafinPléistocènemoyen(>200et80000ansBP).

I.6.2. Niveau Tabuhan Les hommes ont exploité les ressources du milieu ouvert proche du site. Les premiers sols d’occupation de la grotte de Song Terus ont été mis en évidence entre 80 et 40 000 ans BP. Il n’a pas encore été trouvé de restes humains lors des fouilles dans ce niveau. Les outils peu nombreux correspondent à des éclats et majoritairement à des galets aménagés. Les outils sur éclats sont d’une taille inférieure à ceux du niveau Terus. De nombreux restes d’herbivores présentent des traces de fracturation intentionnelle et des stries de découpe. Ces traces d’origine anthropique se situent principalement à la surface d’os des membres au niveau des articulations. Nous pouvons penser que les stries sont caractéristiques de la désarticulation et de la fracturation des os longs pour éventuellement la récupération de la moelle osseuse. Quelques esquilles présentent des retouches et des enlèvements suggérant une probable utilisation de l’os comme outil. Quelques foyers ont été observés dans ce niveau, ils sont caractérisés par des structures de pierres (brûlées ou non) dans lesquelles de nombreux os brûlés utilisés comme combustible sont présents. Les hommes se sont ensuite installés dans un abri, à proximité de la rivière. Les occupations sont périodiques, probablement saisonnières.

Un épisode volcanique de grande intensité a eu un impact important sur l’environnement etaprovoquédesmodificationsdescomportementsdespopulationslocales.Lagrotteaalorsété brièvement abandonnée.

I.6.3. Niveau Keplek

Lesoutilssuréclatssontmajoritairesetdiversifiés:racloirs,denticulés,couteauxàdos,perçoirs, grattoirs et éclats. Des outils sur os ont également été observés : pointes et biseaux. Des éléments de parure telles que des dents percées ou des coquilles de mollusques sont retrouvés parmi le matériel du niveau Keplek. Des nombreux restes fauniques présentent des traces de fracturation intentionnelle et des stries de découpe. Ces traces d’origine anthropique se situent à la surface des mandibules, des vertèbres et des os longs. Les stries sont caractéristiques de la désarticulation et la fracturation des os longs est liée à la consommation de ces animaux ainsi qu’à la préparation technique de la matière première des outils ou des parures.

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fig.6.LagrottedeSongTerus:lachronologiearchéologique(MQPI)

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I.7. L’HORIZON KEPLEK : occupations humaines dans un abri sous roche

L’horizon Keplek commençant au début de l’Holocène est particulièrement riche et varié en matériel archéologique (outillages lithiques et osseux, restes fauniques et anthropiques, foyers et sépultures). Il indique une installation sur une longue période au cours de cette époque. Les conditions environnementales (forêt tropicale, forêt saisonnière, milieux ouverts et milieux marécageux) étaient certainement plus propices aux installations dans ces abris. Certaines zones aquatiques sont de riches sources alimentaires : l’océan Indien, les rivières et les dolines. Plusieurs foyers sont observés dans ce niveau, traduisant une occupation intense. On observedansceniveauunediversificationdesressourcesanimalesetlithiqueslocalesmaisaussiplus lointaines caractérisées par la présence de coquilles de mollusques marins. L’exploitation majeure pour l’obtention de protéine animale est basée sur la collecte de coquilles et sur la chasse des espèces de petite taille telles que Macaca, Presbytis et Sus. Les espèces de grande taille plus rares ont probablement été chassées et rapportées en quartier dans la grotte. En conséquence, les chasseurs-cueilleurs ont exploité toutes les ressources naturelles présentes.

La majorité des outils sur éclats simples suggèrent un mode de vie complexe : l’utilisation d’outils lithiques multi-usages accompagnée d’autres systèmes techniques tels que l’emploi de la matière dure d’origine animale. L’aspect esthétique a également été développé comme en témoignent les découvertes de parures de coquillages marins, d’os ou d’ivoire. Des restes isolés d’Homo sapiens ont également été découverts. Dans la paroi nord de la grotte, une sépulture d’Homo sapiens a été découverte associée à des restes de faune et d’industrie lithique et osseuse. Une datation 14C sur une coquille de mollusques située dans la structure sépulcrale, juste au dessus du squelette, a donne un age de 9 330 ± 90 ans BP. La sépulture est l’une des premières manifestations rituelles javanaises avec la présence d’un squelette d’Homo sapiens. Elle nous donne des informations sur les rites funéraires avec la présence de plusieurs crânes de macaque et une partie de la colonne vertébrale d’un grand bovidé sur le squelette d’Homo sapiens.

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Chapitre II.

ETUDE DE L’INDUSTRIE OSSEUSE

II.1. Introduction

L’ensemble des objets réalisés à partir de matière dure d’origine animale est appelé « industrieosseuse».Apartirdel’étudedecetyped’artefacts,onpeutcomprendrelafonctionpost-mortem des éléments squelettiques animaux : la technologie utilisée pour leur façonnage et leur mode d’utilisation qui sont une image du mode de vie de leurs utilisateurs (Johnson 1985, Lyman 1994, Reitz et Wing 1999). Dans l’étude de l’évolution du comportement humain (Henshilwood 2001), les outils sur os sont considérés comme une caractéristique de l’amélioration des capacités cognitives chez l’homme moderne.

Dans la chronologie préhistorique indonésienne, il existe deux groupes d’objets archéologiquessurossementsmodifiés.Le premier est celui de l’industrie de Ngandong (van Heekeren 1972). C’est un ensemble d’outils sur éclat et sur os (os long animal et bois du cervidé) provenant des terrasses de la rivière Solo, datées du Pléistocène supérieur. Toutefois l’utilisation de ces ossements est discutée. Sur le site Ngebung (Sangiran), fouillé en 1990 par l’équipe franco-indonésienne dirigée par François Sémah, un éclat taillé sur une défense de Stegodon a été découvert dans l’unité stratigraphie de Kabuh. Ce site est situé sur une ancienne terrasse de rivière et contient des restes d’hominidés, desoutils«bolas»,desoutilssuréclatsmassifsetdes restesde faunePléistocènemoyen.Cet horizon est daté de 700 000 ans BP et il présente le milieu de vie d’Homo erectus de type classique comme étant un environnement ouvert sous un climat relativement sec. Lesecondensembled’outilssurosestappelé«Sampungian»(VanHeekeren1972).Ilprovientdu site de Guwo Lowo (Ponorogo, Java Est) dans la grotte fouillée par von Stein Callenfels de 1928à1931.Ilestassociéàdesresteshumains«Melanesoids»,despilonsetmortiers,etdesélémentsdefauneholocène.Cetoutillageestattribuéau«mésolithique»ou«sub-néolithique».Cetensembled’outilsestcomposépardes«spatula»,«lancipan»,«jarum»et«outilssurboisdecervidés».IlsontétédécouvertsdanscertainesgrottespréhistoriquesdesGunungSewu,(Song Keplek et Guwo Braholo), la grotte de Babi à Borneo, Sulawesi du Sud, Nusa Tenggara d’Est (Prasetyo 1999 et 2002). La répartition du Sampungian s’étend dans toutes les parties de l’archipel indonésien (Soejono 1984, Simanjuntak 2002, Prasetyo 2000 et 2002). Il existe une connexion entre cette industrie osseuse et les ensembles archéologiques « Bacson-Hoabinhian »d’AsieduSud-estcontinentale.LeSampungianestconsidérécommeréférenced’unpointdevue typologique pour l’industrie osseuse au cours de l’Holocène en Indonésie.

fig.7.Sampungian(vanHeekeren1972)

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II.2. Méthodologie

L’utilisation de certaines parties anatomiques d’animaux (os, bois, défenses, tendons,…) comme matière première est une partie de l’étude archéozoologique concernant les stigmates d’origine anthropique (Patou-Mathis 1994). Cette étude doit être considérée comme une méthode pour comprendre la relation entre l’homme et l’animal à travers le temps et l’espace (Vigne J-D sur Arbogast et al. 2006).

Un assemblage osseux contient plusieurs informations sur le traitement des animaux. L’étude anthropozoologique permet d’obtenir des témoignages de l’usage de l’animal, où de certainespartiesdesoncorps,entantque«produitsdérivéd’animal»(PoplinFsurArbogastetal. 2006).

Ilexisteune technologieparticulièrequipermet laproductiond’« industrieosseuse»dans le système technique d’utilisation animale de l’homme préhistorique de Java pendant le Quaternaire.Laquestionseradesavoirqu’elleenestlasignificationauniveaucognitif.

L’étude des instruments sur substance dure d’animale a été basée sur les notions suivantes :«l’industrieosseuse»(L’industriedel’os),«lesystèmetechnique»,«latechnologieossement»(bonetechnology,anglais),«lafonctionpost-mortemdesélémentssquelettiquesanimaux»et la relation entre l’homme et l’animal (Camps-Fabrer 1974 et 1977, Johnson 1985 et 2000, Arbogast et al. 2006).

Laterminologie«Industriedel’os»(Camps-Fabrer1974)aétédéfiniepourl’analysedela culture matériel des objets sur substance dure animale. Elle inclut l’ensemble des éléments du mode de vie comme les outils, les vêtements, les armes, les ornements, etc. Une autre terminologie proche, dite « technologie ossement » (Johnson 1985), renvoie à‘’l’utilisationde l’ospar leshominidésavecunemodificationsoitpréméditéesoitaccidentelle’’(Lyman 1994). Cette notion a donc une limite plus large car elle considère tous les hominidés et toutes les utilisations.

Parfois,unélémentaétéutilisédefaçonopportuniste,unemodificationsimpleaalorspu être ajoutée mais il existe aussi parfois un degré de transformation plus complexe. Le mot « industrie»présentel’ensembledesobjetsosseuxmodifiéset/ouutilisés(Camps-Fabrer1974:iii). Cette notion englobe donc tous les objets sur substance dure animale qu’ils soient aménagés ou utilisés comme outil, arme, engin, parure, décoration, etc.

L’utilisation des ressources animales se constitue de sous-systèmes techniques (Vigne J-D sur Arbogast et al. 2006) composés des étapes suivantes : - acquisition - transformation - consommation. Celles-ci font référence à la mise en œuvre d’une succession perpétuelle de modifications apportées à la matière première puis aux produits. Les produits peuventéventuellement devenir eux-mêmes nouvelle matière première avant d’être de nouveau transformésjusqu’àl’obtentionduproduitfinal.

La technologie appliquée pour la transformation de la morphologie des éléments squelettiques permet la réalisation de certains produits importants pour le mode de vie de l’homme. Cette transformation a lieu sur la forme et la structure mécanique de l’objet. Elle dépend de la perception et de l’expérience qu’ont les hommes de leur propre milieu de vie depuis l’acquisition, la sélection et la collecte des matières premières ainsi que de leurs activités techniques et leur utilisationduproduitfinal.Lachaîneopératoireassociéeàcettetechnologiepermettantd’obtenirleproduitfinaldemandeuneconditionpréalablequiest laprésencesimultanéedel’artiste, laconnaissance, la machine, l’outil et la matière première.

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La méthodologie appliquée sur les objets étudiés consiste à observer leur morphologie, leur morphométrie, à déterminer l’origine de la matière première et à effectuer la diagnose des traces de façonnage et d’utilisation. Enfin il s’agit demettre en place une classification typotechnologique en concevant les pièces en tant qu’instrument intégré au mode de vie des humains et non plus simplement en tant qu’artefact archéologique. Le schéma de l’étude comprend classiquement une observation minutieuse à l’oeil nu (D’Errico et Villa 1997) suivi de l’observation sur microscope optique (binoculaire) puis électronique (MEB ESEM Philips).

Danscetravailnousproposonsunedéfinitiongénéraledelanotiond’«industrieosseuse»:c’estunensembled’objetssursubstancedureanimalequipeut-êtresurbois,os,ivoire,dent,ou coquille, entier ou partiel, dont les extrémités et les fûts ont été aménagés ou utilisés de façon naturelle ou par débitage. La zone active est la partie qui donne sa fonction à l’objet et la zone passive est la partie permettant éventuellement l’emmanchement.

II.2.1. Etude morphologique et morphométrique

L’étudedelamorphologiedesobjets(figure8)commenceparleurorientation(Camps-Fabrer 1974, Cabrera et Bernaldo de Quiros 1977). Vient ensuite la mesure sur le plan horizontal (Shipman 1981 202), la détermination des faces, des bords, et enfin des zonesmontrant lafonctionnalitédel’objet.Leprofiletlasectiondechaquepartiesontaussidessinés. Les dimensions des objets sont utiles pour la découpe analytique et pour relier les différents critèrescommelamatièrepremière,latechnologie,lamorphologiefinaleetl’utilisation(Camps-Fabrer 1974, Cabrera et Bernaldo de Quiros 1977). La mensuration a permis d’approcher la morphologie des objets (Camps-Fabrer 1977). L’utilisation d’indices mathématiques ont permis de quantifierlaqualitéd’aménagementdesobjetsàbiseau(ProvenzanosurCamps-Fabrer1998),les objets à pointe (Camps-Fabrer 1990) et les objets perforants et encochés (Barge-Mahieu et Taborin sur Camps-Fabrer 1991).

fig.8.L’examend’objet(d’aprèsCamps-Fabrer1974)

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L’orientation des objets • L’extrémité distale : elle est déterminée à partir de la forme du bord de l’objet ( émoussé, tranchant, pointe et denté). Elle se trouve en haut de l’axe longitudinal, c’est la partie de l’objet la plus aménagée. • L’extrémité proximale : elle est opposée à l’extrémité distale, elle est orientée vers le bas du dessin. Cette extrémité peut présenter des traits anatomiques distinctifs ou bien des traits d’aménagement comme les encoches ou perforations.

Les parties de l’objet• La partie distale : elle contient l’extrémité distale et est déterminée à partir des limites d’aménagement (bord biseauté, pointu, tranchant). • La partie proximale : elle contient l’extrémité proximale et est caractérisée par la présence des traits anatomiques remarquables (p.e. l’extrémité proximale d’os long), ou une partie de plus grande largeur ou/et épaisseur ou des traits d’aménagement.• La partie mésiale : c’est le fût ou partie entre les deux extrémités ; elle est déterminée parlaprésenced’untravailsecondaireindiquéeparunerupturedansleprofildubordde l’objet ou dans la conservation des traits anatomiques.

Les faces de l’objet• La face supérieure : elle correspond à la partie externe de la matière première (surface corticale ou surface plus compacte) ou à la surface la plus aménagée sur la partie distale.• La face inférieure : elle correspond à la partie interne de l’os (surface de texture plus spongieuse, présence de la cavitél médullaire) ou à la surface moins aménagée sur la partie distale.

Les bords de l’objet • Le bord droit : il se situe à la droite de l’observateur.• Le bord gauche : il se situe à la gauche de l’observateur.

Les zones de l’objet • La zone active : se situe sur la partie distale.• La zone passive : de la partie mésiale à la partie proximale.

II.2.2. Etude de la Matière Première

L’étude de la matière première est réalisée par la détermination de l’origine anatomique etzoologique(figure9).Ladétermination(ChaixetMéniel2000)estuneprocédurediagnostiquevisuelle consistant à comparer les ossements étudiés avec les collections de référence et surtout les ossements de l’assemblage des niveaux Keplek de Song Terus (Cornwall 1956, Schmid 1972, Baronne 1976, Pales et Garcia 1981, etc.). Ce travail est bien sûr compliqué par le fait que les supports ont subis le plus souvent une transformation importante, il faut alors reconnaître la partie del’osfragmentéetlesmodificationstaphonomiqueséventuelles.L’étudedelamatièrepremièrenécessite donc plusieurs étapes :

1. Le degré de la fragmentation et les altérations sur la surface. 2. Le numéro de la pièce et sa localisation dans le site.3. La nature anatomique de l’os et la catégorie4. La fragmentation de la pièce 5. La latéralité de la pièce6. La famille, genre, espèce animale.7. L’âge de l’animal son sexe et la stature lorsque c’est possible

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L’étude de l’état de surface permet de déceler les potentielles altérations : desquamation, de fissuration, oxydes et concrétions, couleur de l’os, traces, cupules, stries, et poli.On peumesure leur localisation, leur origine et leurs dimensions (Gifford 1981, Nicholson 1993, Lyman 1994, Rossel 2001).

Tous ces critères sont codés dans le lexique des faunes du Laboratoire de Préhistoire du Muséum National d’Histoire Naturelle (Moigne et al. inédit) et enregistrés dans la base Matériel Paléontologique et Préhistorique.

II.2.3. Etude tracéologique

Le degré de transformation est étudié d’après les traces sur la surface des objets. Elles correspondent à plusieurs actions :

Le façonnage ou la préparation de l’outil : 1. La première est une phase de préparation de la forme générale, à partir de l’os entier, grâce à la fracturation et à des enlèvements (la taille et la boucharde).2. La seconde phase de préparation de l’outil proprement dite est l’aménagement et le dégagement de sa zone active et de sa zone passive : façonnage pour enlever le cortex par la retaille (retaillage), le raclage, le sciage, l’encocher, la perforation, et le polissage.

L’utilisation de l’outil :Les traces d’utilisation (poli, stries, retouches ou écrasements, etc.) se superposent aux traces de façonnage identifiables et elles n’ont pas obligatoirement lamêmedirection.

fig.9.L’étudedelafragmentation(d’aprèsMoigneetal.Inedit,Barone1976,Rossel2001)

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Des critères ont été définis pour décrire l’utilisation des pièces étudiées « use-wearcharacteristics»(Johnson2000):laretouched’utilisationouécrasementsurleborddel’extrémitéde la zone active, le poli, la strie et l’émoussé du bord distal. On a observé la surface des objets à la loupe binoculaire Wild MZ8 Leica et pris des images avec l’appareil photo Wild MJS52 du laboratoire de préhistoire de l’UPVD au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel. L’utilisation du microscope électronique à balayage (MEB Philips XL30 ESEM du laboratoire de Tautavel, manipulé par Brigitte Deniaux UMR 5198 du CNRS-MNHN) a permis l’étudedesstigmatesanthropiques.Ilapermisl’identificationdesmicrotracesd’usurecommelesmicropolis, les écaillures, les ébréchures et les stries (Deniaux 2002). Certaines traces ambiguës, ou au contraire caractéristiques, ont été observées au MEB à faible grossissement pour établir un catalogue des stries et micro écaillages caractéristiques du façonnage ou de l’utilisation et pour observer la superposition de ces différentes actions (Behrensmeyer et al. 1986, Nicholson 1983, Johnson1985,Patou-Mathis1985).Cetteétudecomplètelaclassificationanalytiqueetl’étudetechnologique des objets.

II.2.4. La typologie

Laclassificationdesobjetssursubstancedureanimaleaménagésouutilisésaétédécritepar certains critères analytiques. Stordeur (1977) propose un système analytique avec divers ordres :

1. Ordre technique : grille de matière première et grille du degré de transformation2. Ordre morphologique : grille de forme générale et grille de forme détails3. Ordre métrique : grille de mesures4. Ordre technologique : grille d’utilisation

L’attribution typologique est donnée en fonction des travaux antérieurs (van Heekeren 1972, Bellwood 1987, Prasetyo 1999 et 2002, Rabbet 2005) et des typologies appliquées dans d’autres contextes géographiques et chronologiques comme le Néolithique en Afrique du Nord (Camps-Fabrer 1966), les assemblages du Paléolithique final où du Néolithique en Europe(Camps-Fabrer 1972, 1975, 1977, 1990 et 1998) et Amérique du Sud (Johnson 2000).

Le résultat des études présente les types obtenus dans l’industrie osseuse de l’Horizon Keplek de Song Terus sur le plan :

• Générale : l’aspect général de l’objet

• L’étude analytique : morphologie et morphométrie

• L’étude technique : origine de la matière première, débitage, façonnage et utilisation.

• La synthèse

• Les autres objets de la collection correspondant au même type.

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II.3. Etude du matériel : techno-typologique

II.3.A. Les objets à biseau

La commission de Nomenclature sur l’Industrie de l’Os Préhistorique (Camps-Fabrer et al. 1998)adéfinilesobjetsàbiseaucommeoutildeformesimple,prissurunosouboisdecervidés,entier ou débité, dont la partie distale a été aménagée en biseau unifacial ou bifacial. Les objet biseautésontétédénommésd’aprèsleurfonctionsupposéeetrassembleles«coins»,«ciseaux»,«lissoirs»,«hache»ou«herminette».

Les outils biseautés correspondent à la catégorie Spatula des typologies indonésiennes (vanHeekeren1972,Prasetyo2002).Cesobjetsprésententunprofilallongéavecuneformedebiseau à l’extrémité distale avec une face active.

II.3.A.1. Les outils biseautés tranchants

II.3.1. L’herminette (figure10)

a. Générale L’herminette ST01.N11.DYF.1185 « n° 81» estpiècemassiveprovenantduniveauKeplek. La pièce a été complètement brûlée entre 400 et 500°C, elle est de couleur gris clair. La face supérieure présente une couleur noire attribuée aumanganèse. La fissurationestabsenteetlaconcrétionestfine.

b. L’étude analytique La morphologie générale (figure 11) est une forme de « lame », la partie distale aété aménage en biseau bifacial et l’extrémité proximale a été aménagée en talon en forme quadrilatérale. Les bords sont parallèles et obliques divergents de la partie distale vers la partie proximale.Leprofilestrectiligne-convexec’est-à-direquelessurfacesontétéaménagéesetneconservent plus la forme naturelle de l’os (la surface corticale est très peu présente et le canal médullaire n’existe plus). La pièce est entière et ses dimensions sont 100 x 38 x 21 mm.

•Lapartiedistaleaunelongueurde28mm:lebiseaubifacialaunprofilconvexeetlasectionest rectiligne-convexe. La longueur du biseau est de 28 mm avec une largeur de 38 mm et une épaisseur 18 mm. L’angle de biseautage est de 28°.• La partie mésiale a une longueur de 48 mm : les bords sont divergents, elle a été transformée par deux fracturee longitudinales légèrement obliques, et la section est plano-convexe. Sa largeur est de 32 mm et son épaisseur de 21 mm.• La partie proximale a une longueur de 34 mm : sa forme est quadrilatérale, les bords sont obliques-divergents avec la section trapèze-isocèle. Sa largeur est de 25 mm et son épaisseur de 20 mm.

Les indices• Indice d’Allongement : 2,63• Indice d’Epaississement Total : 21• Indice d’ Epaississement Relatif : 85,71• Indice de Massivité : 18• Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 47,37

fig.10.Vuesdorsale,latéralegaucheet ventrale d’herminette

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• Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 80•Indice de Biseautage : 28

c. L’étude technique

c.1. La matière premièreElle est provient d’un os long de très gros herbivore (figure 12).

D’après l’épaisseur de la diaphyse et le caractère de la sponsiosa, il s’agit probablement un éléphant, Elephas maximus. Son état de conservation et la nature de l’os font penser que cette pièce est allochtone et ne représente pas des restes de consommation des animaux chassés. Nous pensons que l’homme préhistorique l’a importée dans cette grotte. c.2. Le débitage et le façonnage

Lefaçonnageestcomplexepouraménagerle«lame»(lamorphologiedufût),lazoneactive(le biseau à l’extrémité distale) et la zone passive (le talon à l’extrémité proximale) sur une diaphyse d’os.

La facesupérieure,présenteungrandenlèvementsuperficielenpartiedistaleetenpartieproximale. L’enlèvement sur la partie distale pour aménager le biseau forme convexe. Sur le bord distal, l’enlèvement est rectiligne par rapport à l’axe de l’os. L’enlèvement sur la partie proximale a pour but d’amincir l’épaisseur de la base de l’outil et préparer l’emmanchement de talon.

La face supérieure à la partie mésiale est régulièrement plat et correspond à la face corticale de l’os. Les trois parties de la face supérieure sont polies.

Les bords latéraux sont obtenus par deux fractures longitudinales légèrement obliques. Le bordlatéralgaucheestvertical,lasurfacedetexturefinestsuggèrel’actiondupoli(figure13)et l’angle du bord présente l’enlèvement (probablement le raclage et abandonne les facette) sur les arêtes supérieures et surtout sur la face inférieure par du bouchardage au niveau de la fût. Le bord latéral droit est convexe est les arêtes sont bouchardées sur toute la longueur du bord (figure14).Plusgrossièrementjusqu’àlalimitedel’extrémitéproximalesurlafaceinférieure.La face inférieure est bouchardée sur une grande partie de la surface. Le raclage n’est pas intensif sur cette face correspondant à la cavité médullaire. Le raclage affecte l’extrémité distale obliqueparrapportàlafacedorsaleetpuiscontinueparlepolissagesuperficiel(figure15).

fig.12.Originede matière première d’herminette

fig. 11. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition surl’herminette

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d. L’utilisation

La zone active très polie se trouve sur la face inférieure et présente de nombreux enlèvementsd’utilisationintensiveetviolentesurunmatérieldur(figure18)). Lesdeuxfacesdubiseausonttrèspoliesavecdesstriesentrecroisées(figure17).Lesécrasements (retouches d’utilisation) sont visibles sur le bord. Il semble qu’une première phase de poli intensif ait été masquée par des enlèvements puis la pièce a été repolie avant réutilisation.

fig.13.Surfacedetexturefineetréflectivecomposépar des stries entrecroises; suggère un polissage (magn. 0,63x)

fig. 14. Bouchardage sur le bord gauche (magn.0,63x)

fig.15.Polisurlesrainuresdesstriesdefaçonnages(magn. 4x)

fig.16.Polisurlesrainuresdesstriesdefaçonnages(magn. 200x)

fig.17.Striesd’utilisation,transversaleetàpartirdubord (magn. 1x)

fig. 18. Ecrasement poli et stries sur bord (magn.4x)

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L’utilisation est aussi visible sur la face inférieure: plusieurs enlèvements ont affecté le bord de biseau. Il a ensuite été repoli pour une réutilisation et émoussé de nouveau. Les petites retouches sont des réactivations du bord. Les stries d’utilisation sont perpendiculaires à deux retouchesdubord(figure19,20,21,22).Ellescorrespondentàuncontactsurdesmatériauxdurs.

e. La synthèse

L’objet ST01.N11.DYF.1185 est un outil de forme simple, pris sur un os long de très gros herbivore, Elephas maximus. La partie distale a été aménagée en biseau bifacial. La zone active est un biseau tranchant et probablement lie au travail de matériaux durs. La zone active, à bord convexe, est de section ovale asymétrique. Cette zone présente une succession de phases de faconnage-polissage-utilisation-façonnage-polissage-réutilisation-etc. La zone passive est bouchardée puis polie. Elle présente un bord vertical et un bord arrondi, deux enlèvements sur les faces supérieure et inférieure de l’extrémité proximale pour l’emmanchement. Cecicorrespondàunmancheligaturé(figure20).

L’herminette a peut-être été utilisée pour des travaux d’aménagements sur du bois végétal. Typologiquement cet outil ne correspond pas à un outil en os des collections décrites à Java.Parcontre,cetoutilestconnudanslesMoluquesetdanslescivilisationsduPacifique.Ilressemble aux herminettes en silex ou en calcédoine découvertes dans les niveaux néolithiques des Gunung Sewu.

C’est une pièce unique sur le site

fig. 19. Stries superposés et entrecroisés (magn.4x)

fig.20.Striessurleborddroit(magn.5x)

fig. 21. Stries sur la face inférieure, partie distale(magn. 5x)

fig. 22. Stries superposés et entrecroisés (magn.250x)

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II.3.2. La hache

a. Générale

LahacheST94.K1.1763«n°76»(figure23) provient du sondage K1 des niveaux Keplek moyen dans la zone centrale de la grotte. Elle a été fabriquée à partir d’une défense d’éléphant. Elleesttrèsfissurée.L’ivoireestaltérédanslazone interne. Il présente quelques traces de dendrites de manganèse. La concrétion est absence.

b. L’étude analytique

Lamorphologiegénérale(figure24)estuneformede«lame».Lapartiedistaleaétéaménagée en biseau unifacial très convexe et l’extrémité proximale a été aménagée en talon quadrilatère.Leprofilestrectiligne-convexec’est-à-direquelessurfacesontétéaménagéesetne conservent plus la forme naturelle de la défense. La découpe analytique de cette pièce n’a pas pu être étudiée par la morphométrie car elle est cassée longitudinalement. Nous avons essayé de reconstituer sa morphologie car la partie distale présente une mise en forme symétrique. La longueur de cette pièce est de 89 mm et l’épaisseur de18 mm.

•Lapartiedistaleaune longueurde45mm: lebiseauunifacialaunprofilconvexeet lasection est biconvexe. La longueur du biseau est de 45 mm (tout la partie distale) et épaisseur de 18 mm. L’angle de biseautage est de 28°.• La partie mésiale a une longueur de 30 mm : les bords sont divergents et la section est biconvexe. L’épaisseur est de 21 mm.• La partie proximale a une longueur de 14 mm : la forme est quadrilatérale, les bords sont obliques-divergents avec la section plano-convexe. L’épaisseur est de 20 mm.

fig. 23. Vues dorsale, latérale gauche et ventraled’hache

fig.24.Section,facesupérieure,bordgauche,faceinférieureetlarépartitionsurlahache

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c. L’étude technique

c.1. La matière premièreLa hache provient d’une défense d’éléphant, qui peut-être Elephas maximus. D’après son état

de conservation et la rareté des ossements d’éléphants dans le gisement, on suppose que cet objet est d’origine allochtone.

c.2.Le débitage et le façonnageLe débitage s’est fait sur un morceau ancien de défense. Il est fracturé longitudinalement.Le façonnage est complexe pour aménager le fût (corps d’outil) et la zone active (le biseau à

l’extrémité distale). La zone passive (le talon à l’extrémité proximale) est peu aménagée. Le support a été taillé par bouchardage pour préparer le plan des faces (sur les deux faces

supérieureetinférieure)(figure25)etpourfairedesbordslégèrementobliquesetsymétriquesparrapportàl’axedel’outil(figure26).Lepiquetageestobservésurlazonedelafaceinférieurepour obtenir une pièce à la surface aplatie.

Le retaillage est observé sur la face inférieure, superposé au bouchardage, a permis de préparerletranchantdubiseau(figure27).

L’abrasion par polissage est observée sur toutes les surfaces. La face supérieure est polie sur toute la longueur de l’os et paraît verticale. Mais le poli est plus intense sur la zone active.

Le polissage de la face inférieure est plus important sur la partie distale, oblique par rapport à la face supérieure et symétrique par rapport à l’axe de l’outil. Les bords latéraux sont également polis(figure28).

fig.25.Bouchardagesur la face inférieure (magn.0,063x)

fig. 26. Bouchardage sur le bord gauche (magn.0,63x)

fig.27.Retaillageouraclagesur la face inférieure(magn. 0,63x)

fig.28.Lebordgauche,tranchant(magn.0,63x)

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d. L’utilisation

L’utilisation est visible sur le biseaute formant le tranchant et plusieurs enlèvements interviennent(figure29).Lesstriesd’utilisationnesontplusvisiblessurlesfacespolies;maiselles sont observées sur la face inférieure d’extrémité distale (figure 30 et 32). Les tracescorrespondent à un contact sur des matériaux durs. Les bords sur la partie proximale présente desstriessurlesrainures(figure31).Lazonepassiveaétéutilisepourl’emmanchement.

e. La synthèse Cette pièce est bien fabrique et elle est très esthétique par sa symétrie et l’intensité du poli. Sa matière première est très rare dans l’Horizon Keplek donc on peut penseront que cette pièce a été transporte hors de la grotte. Comme une outil, on ne peu plus de pense si elle est utilise pour une travail sur la vie quotidien dont elle est indique d’une instrument symbolique. La taille de la pièce est aussi mignonne. Par contre, les traces visibles comme les stries et les enlèvementsaffectepeulapremièreutilisation.Nouspensonsquecetoutilreflètel’histoiredelatransformation de leur fonction. La deuxième utilisation a été réalise des nouvelles traces formant brutale à la surface de belle pièce.

Dans la terminologie classique, la hache sur défense n’est pas connue dans la bibliographie concernant l’Holocène de Java. Cet outil doit être décrit en le comparant avec les herminettes en calcédoine du Néolithique.

C’est une pièce unique sur le site

fig. 29. Trois encoches d’écrasement sur bord(magn. 5x)

fig. 30. Stries sur la face inférieure, partie distale(magn. 5x)

fig. 31. Surface de la zone passive sur le bordgauche (magn. 4x)

fig. 32. Stries sur la face inférieure, partiemésiale(magn. 250x)

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II.3.3. La lame

a. Générale

LalameST02.K9.654.102«n°85»(figure33)est une pièce massive et grosse provenant de la zone sépulture, au niveau Keplek. La pièce n’est pas brûlée et de couleur jaune. Elle a était complètement recouverte de concrétion. Les faces supérieure et inférieure présentent une fissuration importante et sont recouvertes demanganèse.

b. L’étude analytique

La morphologie générale (figure 34) est une«baguetteallongée».Lapartiedistaleaétéaménagée en biseau unifacial en forme « lame » et l’extrémité proximale a été aménagéeen talon de forme ovalaire. Les bords sont parallèlesetrectilignes.Leprofilestrectiligne.Les faces de la surface corticale et de la cavité médullaire sont conservées. La pièce est entière et mesure 92 x 23 x 20 mm.

• La partie distale a une longueur de 32 mm : la forme de la partie distale est droite avec une largeur de 23 mm et un épaisseur de 17 mm. Le biseau unifaciale a une longueur de 32 mm etuneformerectiligne.Leprofilestrectangulaireetlasectionplate.Lalargeurde20mmetl’épaisseur de 4 mm. L’angle de biseautage est 23°. • La partie mésiale a une longueur de 42 mm : les bords sont divergents, transformés par deux fractures longitudinales. La section est plano-concave. La largeur est de 23 mm et l’épaisseur est de 17 mm.

fig.33.Vuesdorsale,latéralegaucheetventralede la lame

fig.34.Section,facesupérieure,bordgauche,faceinférieure,borddroitetlarépartitionsurlalame

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• La partie proximale a une longueur de 18 mm : la forme est quadrilatérale. Les bords sont obliques-divergent avec la section plano-convexe. La largeur est de 21 mm et l’épaisseur est de 20 mm.

Les indices • Indice d’Allongement : 4 • Indice d’Epaississement Total : 21,74 • Indice d’ Epaississement Relatif : 85 • Indice de Massivité : 17 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 73,91 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 95,24 • Indice de Biseautage : 34,78

c. L’étude technique

c.1. La matière premièreCette pièce provient de métatarse gauche de bovidé, probablement Bos

javanicus. L’épaisseur de la diaphyse est très importante, elle présente une foramen nourricier sur la partie proximale. L’os sec était déjà fracturé longitudinalement avant son aménagement en biseau(figure35).

c.2. Le débitage et le façonnageLefaçonnageestsimplepouraménagele«biseau».Le fût a été aménage par les enlèvements sur la fracture transversale. La partie proximale n’a pas été aménagée, elle est gardée la forme d’extrémité proximale

d’os. La partie distale, sur la face supérieure, le façonnage a été réalisé par le retaillage entrecroisé

(deuxdirections)etfinaliséparunpolissagesuperficiel(figure36).Leborddroitprésentdeuxétapesdel’enlèvement(figure37)avecdesmicros-écrasementssurlesbords(figure38).Surla face inférieure, les stries longitudinales correspondent au raclage par l’éclat de silex pour abraserlasurfacecorticale(figure39).Lepolissageaétéfaitpourfinaliserunbordtranchantdel’extrémité distale ; il est obtenu sur la face supérieure et la face inférieure et il se superpose aux traces de retaillage qui ne sont pas de même direction : le polissage sur les faces inférieure et supérieureprésenteunedirectiontransversale(figure40et41).

L’enlèvementsuperficielde la facesupérieureaétéobtenusur les fractures transversales.Deux encoches d’enlèvement affectent sur le bord droit de la partie mésiale.

fig.35.Originede matière première de la lame

fig. 36. Le retaillageentrecroisé (macros)

fig.38.Micros-écrasements sur les bords (magn. 0,63x)

fig.37.Deuxétapesde l’enlèvement (magn. 0,63x)

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d. L’utilisation

La zone active sur deux faces est polie, émoussée. Les stries (figure 42) affectent laface supérieure à la partie droite ; elles se superposent à la stries longitudinale et leur direction est transversale et oblique. Les écrasements (retouches d’utilisation) sont obtenus sur bord du biseausurlafacesupérieure:troisencochesontobservées(figure43). Lazonepassivesurl’extrémitédelapartieproximaleestémoussée,arrondieetfissurée.Elle suggère une base de mise en place de la percussion. Elles correspondent à un contact sur des matériaux durs.

fig.40.Polissage

sur la face supérieure (magn. 4x)

fig.39.Stries longitudinales correspondent au raclage (magn. 1x)

fig.41.Polissage sur la face inférieure (magn. 2x)

fig.42.Striestransversaleetobliquesesuperposentà la stries longitudinales; la face supérieure (magn. 4x)

fig.43.Troisencochessurlafacesupérieure(magn. 4x)

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e. La synthèse

Cette pièce est un outil de forme simple, pris sur un os long de très gros herbivore comme Bos javanicus. L’aménagement du biseau unifacial présente une technique de retaillage intéressante : sur la face supérieure on peut observer deux séquences de réduction pour minimaliser l’épaisseur de l’os.

La zone active est un biseau tranchant et probablement pour travailler sur matériaux durs. La zone active présente un bord rectangulaire et de section plate. La zone passive présente un bord arrondi et correspond à une base de percussion.

La pièce est véritablement une lame peut-être pour travailler sur la matière moins dure. C’est un outil tranchant à biseau et utilisé en perpendiculaire au dessus. Typologiquement cet outil ne correspond pas à un outil en os des collections décrites à Java. La lame est un signe de commencement du développement des techniques de retaillage du bambou.

C’est une pièce unique sur le site

II.3.A.2. Les outils biseautés émoussés

II.3.4. Le biseau

a. Générale

LebiseauST96.M10«n°70»(figure44) est une pièce de petit taille et massive provenant du niveau Keplek supérieur dans la zone moyenne de l’entrée de la grotte. La pièce est complètement brûlée de couleur noire correspondant à une température inférieure ou égale à 200 – 300 °C. Elle était complètement recouverte de concrétion qui n’a pu être à été enlevée que sur la partie proximale. La fissuration est présente sur l’extrémitéproximale. Il y a des nombreuses cupules de dessiccation.

b. L’étude analytique

Lamorphologiegénérale (figure45)aune formede«baguetteallongée». Lapartiedistale a été aménagée en biseau bifacial et l’extrémité proximale a une forme rectangulaire. Les bords sont obliques divergents de la partie distale vers la partie proximale. Le profil estbiconvexe. La surface a été aménagée pour préparer une forme de biseau sur la partie distale. La forme naturelle de l’os a été gardée au niveau du canal médullaire. La pièce est entière. Ses dimensions sont 63 x 22 x 12 mm.

• La partie distale a une longueur de 15 mm : l’extrémité distale est convexe avec une forme debiseauconvexe.Leprofilestcourbeetlasectionestbiconvexe.L’angledebiseautageestde 47° et la longueur du biseau de 15 mm. La largeur de l’extrémité distale est de 22 mm et l’épaisseur de l’extrémité distale est de 12 mm.• La partie mésiale a une longueur de 47 mm : les bords sont obliques divergents obtenus par deux fractures de diaphyse. La section convexe-concave. La largeur est de 22 mm et l’épaisseur est de 12 mm.

fig.44.Vuesdorsale,latéraledroiteetventraledu biseau

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• La partie proximale a une longueur de 18 mm : la forme de l’extrémité proximale est rectiligne. Les bords sont obliques-divergents à l’extrémité distale avec une section à tendance du biconcave. La largeur est de 18 mm et l’épaisseur est de 11 mm.

Les indices • Indice d’Allongement : 2,86 • Indice d’Epaississement Total : 19,04 • Indice d’ Epaississement Relatif : 25 • Indice de Massivité : 11 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 54,54 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 61,11 • Indice de Biseautage : 23,81

c. L’étude technique

c.1. La matière premièreElleprovientde ladiaphyse latéraled’unmétatarsien(figure46)d’un

bovidé probablement Bos javanicus si l’on considère l’épaisseur de la diaphyse. La face supérieure correspond à la surface corticale de la face latérale d’os et que La face inférieure de l’objet correspond à la cavité médullaire.

c.2. Le débitage et le façonnageLe façonnage s’est opéré par une fracturation longitudinale et spirale pour obtenir la forme

générale de la pièce. Toutes les surfaces de la pièce sont taillées par le raclage avec des traces de stries de façonnage ainsi que du poli. La face supérieure présente des stries longitudinales avec un enlèvement de corticale négligeable.

Surlapartieproximale,lasurfaceprésenteunezoneirrégulière,facettée(figure47).Leraclagelongitudinal affecte les bords de fractures latéraux, en écrasant les crêtes, au niveau du biseau (recouvertdeconcrétion)ainsique lapartieproximale (figure48,49et50).Surcedernier lefaçonnage est également préparé par sciage transversal sur la verticalité du bord, probablement pourl’emmanchementoulapréhension(figure51et52).

Les bords latéraux sur la face inférieure sont arrondis émoussés par un façonnage longitudinal. Ce travail a nécessité d’enlever beaucoup de matière.L’abrasion par polissage affecte l’ensemble de la pièce, toutefois sur le bord distal, le poli est plus intense sur la zone active de la face inférieure d’une longueur de 18 mm.

fig.45.Section,facesupérieure,bordgauche,faceinférieure,borddroitetlarépartitionsurlebiseau

fig.46.Originede matière première du biseau

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d. L’utilisation

L’utilisation est marquée sur les zones d’aménagement de l’emmanchement, c’est à dire sur le fût et l’extrémitéproximale, sur le bord latéral avecde fines stries transverses.Mais ilestdifficiledediresi l’emmanchementconcerne lapartiemésiale jusqu’à lazoneactive.Lesretouchesd’utilisationdel’émoussésuggèrentl’utilisationdecetoutil(figure453et54).

fig. 47. Facettes sur la partie proximale (magn.0,63x)

fig.48.Raclagelongitudinal(magn.0.63x)

fig.49.Surfaceduraclage(magn.250x)

fig.51.Sciagetransversale(magn.0,63x)

fig.50.Surfaceduraclage(magn.250x)

fig.52.Bordlatéralgauche(magn.0,63x)

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e. La synthèse

Cet outil est considéré comme une Spatula dans la typologie van Heekeren (1972) ou (Prasetyo, 2002). Dans la typologie paléolithique, la forme de la pièce se rapporte au biseau unifacial avec débitage longitudinal. Dans la typologie néolithique, cet outil correspond à un ciseau. Cet outil est très fréquent dans les sites de Gunung Sewu et de l’ensemble des civilisations indopacifiques.Ilestutilisépourcreuserlesoletchercherdespatates.

Nous l’avons caractérisé comme un outil mousse à biseau biconvexe unilatéral, et utilisé en oblique. Par comparaison avec les autres pièces du même type, nous pensons que cet outil a été en contact avec une matière dure comme le bois végétal comme l’indiquent les stigmates : desmicrostriessuperficiellesobliques,lasurfacedel’extrémitédistaleesttrèspolie.

f. Les autres pièces

LapièceST96.M10«n°70»correspondauxobjetssuivants:

1.Un objet a biseauST98.N12.SAH.1161 « n° 7 » qui provient du niveauKeplek supérieur.Il mesure 60 x 20 x 10 mm. Il s’agit d’un outil réalisé dans une défense d’éléphant avec un détachement de baguette longitudinale. La face supérieure est peu aménagée par des rainures et des stries longitudinales isolées, larges et peu profondes. La face inférieure est aménagée en biseau sur 12 mm, puis polie sur l’ensemble de la face active dont la largeur est de 25 mm. Les bords latéraux sont également très travaillés. Le façonnage est longitudinal et complété par un polissage grossier. La zone passive de la partie proximale est brute et n’a pas été aménagée. Desstriesfines,obliquesd’utilisation,sontvisiblessurlazoneactivedelapartiedistale,faceinférieure.

2.Unobjet à biseauST96.M10« n° 69 » provient du niveauKeplek supérieur.Cet outil estréalisé sur un métatarse de bovidé, il mesure 54 x 17 x 10 mm. Il est partiellement brûlé, de couleur brun-rouge avec de nombreuses traces de manganèse, correspond à une température inférieure à 200°C. Il est fabriqué par fracturation longitudinale du métatarse pour obtenir une baguette de 20 mm de largeur. Le biseau est repris sur la face inférieure. La partie proximale a été cassée récemment. Les bords latéraux sont faiblement transformés sauf par le polissage. Le polissage est très intense sur la face supérieure avec une direction verticale, sur le biseau de la face inférieure distal et sur les bords latéraux. La zone active de la face inférieure mesure de 17 mm de large. L’utilisation est partiellement visible sur la zone active. Les stries sont obliques par

fig.54.Striestransversales(magn.2x)fig.53.Striestransversales(magn.1,6x)

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3.UnobjetàbiseauST99.O12.HAL.523«n°124»provientduniveauKepleketmesure36x7 x 6 mm. Cette pièce a été réalisée sur une diaphyse d’os long probablement un métatarsien de bovidé mais le façonnage intensif ne permet pas de déterminer la nature de l’os initial. La pièce est cassée longitudinalement et le biseau du bord distal est partiel. Les bords latéraux sont cassés. Cette pièce montre un façonnage de la face supérieure plutôt longitudinal et légèrement oblique.

II.3.5. Le ciseau

a. Générale

Leciseau,ST96.M10«n°80»(figure55)est une pièce de petit taille, massive provenant non coordonne du niveau Keplek supérieur dans la zone moyenne de l’entrée de la grotte. La pièce est partiellement brûlée de couleur brune noire correspondant à une température supérieure 200 – 300 °C. Elle présente de micro-fissuresetunvoiledeconcrétionquirecouvrela partie proximale, c’est-à-dire l’articulation proximale du métapode.

b. L’étude analytique

Lamorphologiegénérale(figure56)estune«baguetteallongée».Lapartiedistaleaétéaménagée en biseau bifacial et l’extrémité proximale n’a pas été aménagée (correspondant à l’extrémitéproximaled’os).Lesbordssontparallèlesetrectilignes.Leprofilestconcavo-convexe.La surface a été aménagée pour préparer une forme de biseau sur la partie distale. La forme naturelle de l’os est conservée sur la surface corticale de la face latérale de métatarse, canal médullaire et l’extrémité proximale de l’os. La pièce est entière et mesure 65 x 22 x 21 mm.

• La partie distale a une longueur de 18 mm : l’extrémité distale est rectiligne avec la forme du biseauoblique.Leprofilestcourbeetlasectionestconvexe-concave.L’angledebiseautageest de 65° et la longueur du biseau de 18 mm. La largeur de l’extrémité distale est de 22 mm et l’épaisseur de l’extrémité distale est de 16 mm.• La partie mésiale : les bords sont rectilignes vers les deux extrémités et est compose par deux fractures de la diaphyse légèrement oblique, dont ils sont divergents avec des sections convexe-concave. La largeur est de 21 mm et l’épaisseur est de 16 mm.• La partie proximale : la forme de l’extrémité proximale est rectiligne (particulièrement par rapport à la face inferieure). Les bords sont rectilignes avec une section à tendance circulaire. La largeur est de 20 mm et l’épaisseur est de 20 mm.

Les Indices • Indice d’Allongement : 2,95 • Indice d’Epaississement Total : 32,31 • Indice d’ Epaississement Relatif : 76,19 • Indice de Massivité : 16 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 72,73 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 95,24 • Indice de Biseautage : 27,69

fig.55.Vuesdorsale,ventraleetlatéraledroitdu ciseau

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c. L’étude technique

c.1. La matière premièreCette pièce provient de la diaphyse latérale d’un métatarsien droit de

bovidé probablement Bos javanicus. En vue proximale l’extrémité présente les restes de l’articulation de l’os. La forme de l’os a été obtenue par une fracturation longitudinale au niveau du sillon vasculaire latéral et par une fracturationobliquesurossec(figure57).

c.2. Le débitage et le façonnageLe façonnage est simple pour préparer la forme de biseau. Un enlèvement

a été obtenu sur la face inférieure à la limite partie distal et la partie mesiale (figure58).

Le retaillage affecte la zone active sur la face supérieure et la face inférieure. Sur la face supérieure, le façonnage est oblique par rapport à la surface corticale mais le sens de retaillage est masqué par le polissage peu intense, la direction des stries est oblique par rapport à l’axe de l’os. Sur la face inférieure, la zone active est convexe, lestracesduraclage(figure59)sontégalementmasquéesparunpolissageintense.Surlecorpsou le fût de l’outil, un polissage grossier est visible sur les reliefs anatomiques du métapode (figure60).Lesstriessontcourbes,obliquesetprofondes.

fig.56.Section,facesupérieure,bordgauche,faceinférieure,borddroitetlarépartitionsurleciseau

fig.57.Originede matière première du ciseau

fig.58.Enlevement(magn.0,63x) fig.59.Raclagesurlafaceinférieure(magn.1x)

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d. L’utilisation La pièce présente des traces d’utilisation sur la face active de l’extrémité distale, inférieure etsupérieure(figure61et63).Leborddistalprésentedesébréchuresainsiquedesstrieslargestrèsprofondes,obliquesquiaffectent tout lebordpoli (figure62).Sur la facesupérieure,descupules d’écrasement sont visibles prés du bord distal ébréché (figure 64 et 65).Ces tracesmontrent un poli d’utilisation postérieur à l’altération liée à l’utilisation.

fig. 60. Polissage grossier sur la partie mésiale(magn. 2x)

fig. 61. Stries larges très profondes, obliques quiaffectent tout le bord poli (magn. 1x)

fig. 62. Stries larges et profondes sur l’extrémitédistale de la face inférieure (magn. 200x)

fig. 65. Stries fines et ébréchures sur la facesupérieure (magn. 250x)

fig. 64. Stries fines et ébréchures sur la facesupérieure (magn. 250)x

fig.63.Ecrasement,polietstriessurlebord(magn.2x)

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e. La synthèse

Cet outil est considéré comme une Spatula dans la typologie van Heekeren (1972) ou (Prasetyo, 2002). Dans la typologie néolithique, cet outil correspond à un ciseau. Cet outil est très fréquentdanslessitesdeGunungSewuetdel’ensembledeceuxdelacivilisationindopacifique.Il sert à creuser le sol chercher des patates. Mais, d’après les traces d’utilisation de l’extrémité distale (écrasement, retouche et stries profond) et de l’extrémité proximale (l’articulation du métapodeaétéabîméeet laprésencedefissuration)nouspensonsquecetoutilaservirautravail d’aménagement du bois végétal comme ciseau. Nous l’avons caractérisé comme un outil mousseàbiseauconvexeunilatéral,etutiliséeenobliquecommeles«ciseaux».C’estunoutilde forme simple avec un travail à multi usage.

f. Les autres pièces

LetypeduciseauST96.M10«n°80»correspondauxobjetssuivants:

1.UnobjetabiseauST96M10.1028«n°54».Cettepièceprésenteunepartiedistalecomplètemais elle est cassée au niveau du corps. Elle est façonnée sur un os long de bovidé, probablement métatarse. Elle n’est pas brûlée, elle est très altérée en surface où une desquamation est visible ainsi que des cupules de dissolution. Les dimensions sont 47 x 22 x 13 mm. La zone active fait 27 mm sur la face inférieure et 15 mm sur la face supérieure. Le biseau est concave, le poli est intense et masque les traces de façonnage. Il n’y a pas de traces d’utilisation (ébréchures ou stries).

2.Unobjet à biseauST99.N12.SAP.1992«n° 75» réalisé sur lemême typed’os.Elle n’estpas brûlée et est fracturée longitudinalement et transversalement à la zone active concave. Les dimensions sont 33 x 14 x 9 mm. La zone active fait 20 mm sur la face inférieure et 11 mm sur la face supérieure. Les stries d’utilisation sont visibles sur la surface du biseau à la partie distale face inférieure.Cesontdesstriesobliques,largesetsuperficielles.

II.3.6. La pendeloque

a. Générale

La pendeloque ST02.K9.5751 « n° 90 » (figure 66) est de taille petit et légère, elleprovient de la sépulture. La pièce n’est pas brûlée, elle est de couleur brun-jaune, en bon état de conservation.

b. L’étude analytique

Lamorphologiegénérale(figure67)estunebaguetteovalairesurunoslongdegrandanimal,obtenue par fracturation longitudinale de la diaphyse et de l’épiphyse avec un aménagement très intense. Son extrémité distale est en forme de pointe à tendance mousse avec les bords, obliques et divergents. L’extrémité proximale est rectiligne. La pièce est entière et mesure 58 x 9 x 8 mm.

• La partie distale a une longueur de 25 mm : l’extrémité distale est rectiligne avec la forme dubiseauoblique.Leprofilestrectangulaireetlasectionestelliptiqueouovalaire.L’angledebiseautage est 16° et la longueur du biseau de 3 mm. La largeur de l’extrémité distale est de 6 mm et l’épaisseur de l’extrémité distale est de 5 mm.• La partie mésiale a une longueur de 22 mm : les bords sont obliques convergents vers les deux extrémités avec des sections biconvexes. Sa largeur est de 8 mm et l’épaisseur est de 8 mm.

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• La partie proximale a une longueur de 11 mm : l’extrémité proximale est rectiligne avec des bords obliques convergents et la section est à tendance trapézoïdale. La largeur est de 9 mm et l’épaisseur est de 8 mm.

Les Indices • Indice d’Allongement : 6,44 • Indice d’Epaississement Total : 15,52 • Indice d’ Epaississement Relatif : 62,5 • Indice de Massivité : 7,5 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 83,33 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 88,88 • Indice de Biseautage : 5,17

c. L’étude technique

c1. La matière première

La pièce est réalisée au niveau de l’épiphyse et de la diaphyse d’un os long de grand herbivore. Elle est formée de spongiosa et a été taillée dans l’épiphyse de l’os, tandis que la pointe est aménagéedanslapartiecorticaledeladiaphyse(figure68).

c.2. Le débitage et le façonnage

Le façonnage est très complexe. La forme de l’objet a été obtenue sur un os déjà sec pour pouvoir fracturer et travailler la spongiosa pour en extraire une baguette longitudinale. Le retaillage a permis d’obtenir une zone passive sur l’extrémité proximale, de section triangulaire asymétrique à tendance trapézoïdale,avecdeuxépaulements latéraux,décalés (figure69et70).Dans lapartie mésiale, le retaillage entraîne des bords latéraux obliques et symétriques par rapport à l’axedel’os(figure71).Lesstriesdefaçonnagessontvisibles,longitudinaleslargesetobliques(figure72).Lazoneactiveestdesectionovale,àbordsparallèles,écartésde2,3mm.Lepoliaffecte l’ensemble de la pièce et plus particulièrement la partie active, de façon unidirectionnelle avec une matière tendre (cuir). Il est bien développé sur les faces supérieure et inférieure de la face active.

fig.67.Section,facesupérieure,bordgauche,faceinférieure,bord droit, la répartition de la pendeloque

fig. 66. Vues dorsale, latéralegauche et ventrale de la pendeloque

fig.68.Originede matière première de la pendeloque

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fig. 69. Retaillage sur la partie proximale (magn.2x)

fig.70.Epaulement(magn.1x)

fig.71.Retaillagesurlapartiemésiale(magn.1x) fig.72.Striedefaçonnage(magn.250x)

fig.73.Extrémité distale (magn. 4x)

fig.74.Stries à l’épaulement (magn. 4x)

fig.75.Striesfineset

perpendiculaires (magn. 200x)

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d. L’utilisation

Sur la face active, le poli est intensif et le bord mousse de l’extrémité distale ne présente pasd’utilisation(figure73).

Par contre, les stries fines et perpendiculaires à l’axe de l’os correspondent àl’emmanchementprobabledecetoutil(figure74et75).

e. La synthèse

Cet objet a été minutieusement préparé et l’os initial est complètement transformé. Le façonnage est complexe avec une phase d’abrasion des bords d’une baguette de spongiosa pour obtenir une zone d’emmanchement à section triangulaire avec deux épaulements aménagés latéralement.

La zone active est très étroite et aménagée par des stries de façonnage longitudinales sur la zone corticale de la diaphyse, avec une quantité importante de matière. Tout l’os est régulièrementpolisauflebordproximal.Ilestdifficiled’interpréterl’usagedecetosdontlafaceactive a été polie pour être aplatie.

Cet objet emmanché a pu servir de pendeloque. Nous n’avons pas trouvé de type similaire dans les différentes typologies.

Il est classé dans la catégorie des objets mousses en fonction de la forme très aplatie de la face active et l’absence d’utilisation de la partie distale.

C’est une pièce unique sur le site.

II.3.7. La spatule

a. Générale

LaspatuleST02.K9.B.6076«n°97»(figure 76) est une piècemassive provenantde la zone de la sépulture du niveau Keplek. La pièce n’est pas brûlée, de couleur brune jaune partiellement recouverte de concrétion. La surface présente du manganèse et la fissurationestabsence.

b. L’étude analytique La morphologie générale (figure 77)estune«diaphysefendue».Lapartiedistaleaété aménagée en biseau bifacial et l’extrémité proximale a été aménagée en talon avec une miseen forme triangulaire.Lesbordssontparallèleset rectilignes.Leprofilest rectiligne.Lapièce conserve la forme naturelle de l’os (la surface corticale et le canal médullaire). Elle est entière et mesure 98 x 27 x 20 mm.

•Lapartiedistaleaunelongueurde48mm:lebiseaubifacialauneformeconvexeauprofiltriangulaire, la section est concavo-convexe. La longueur du biseau de 21 mm avec la largeur de 26 mm et l’épaisseur de 13 mm. L’angle de biseautage est 57°. La largeur de 27 mm et l’épaisseur de 19 mm.

fig. 76. Vues dorsale, laterale gauche, ventrale etlatérale droit de la spatule

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• La partie mésiale a une longueur de 5 mm, la largeur de 27 mm et l’épaisseur de 19 mm. Les bords sont divergents, ils ont été transformés par deux fractures et la section est triangulaire. • La partie proximale a une longueur de 45 mm : la forme est quadrilatère, les bords sont rectilignes et la section est triangulaire. La largeur de 27 mm et l’épaisseur de 20 mm.

Les indices • Indice d’Allongement : 3,63 • Indice d’Epaississement Total : 20,41 • Indice d’ Epaississement Relatif : 95 • Indice de Massivité : 19 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Distale : 70,37 • Indice d’Epaisseur Partielle Extrémité Proximale : 74,07 • Indice de Biseautage : 21,43

c. L’étude technique

c.1. La matière première

La pièce provient de tibia droit de bovidé, probablement Bos javanicus. Elle a gardé la forme de l’os avec le foramen nourricier sur la face caudale. D’après l’épaisseur de la diaphyse, la face supérieure correspond à la surface corticale et la face inférieure à la cavité médullaire. L’os a subi une fracture longitudinale lorsqu’il était frais et puis le biseau a été aménagé La forme du biseau a été réalisé sur la face latérale caudale (donc la face supérieure de la pièce réalisée) et sur les bords fracture surtout la cavité médullaire. Une encoche de percussion est visible sur le bord de l’os ; la forme de l’encoche est une dépression directe et elle s’oppose au point d’impact (figure 78).

c.2 Le débitage et le façonnage

Le façonnage est simple pour aménager le « biseau » de la zone active sur la face supérieure. La fût et la partie proximale (le talon sur l’extrémité proximale) ne sont pas être très aménagés, ils sont simplement transformés par le raclage et le polissage fin sur la surface corticale et le bord

fig. 77. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit et la répartition sur la spatule

fig. 78. Origine de matière première de la spatule

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Le façonnage est simple pour aménager le « biseau » de la zone active sur la face supérieure. La fût et la partie proximale (le talon sur l’extrémité proximale) ne sont pas être très aménagés, ils sont simplement transformés par le raclage et le polissage fin sur la surface corticale et le bord de fracture intentionnelle.

L’extrémité distale est le croisement des deux bords de fracture et il a été aménagé pour préparer un biseau.

Le biseau est aménagé par retaillage sur les deux faces puis par le polissage superficiel. Le retaillage (figure 79) est très intensif sur la face supérieure correspondant à trois séquences de réduction où trois facettes de forme concave . Dans la surface des facettes, on peu observer le piquetage (figure 80) et les stries d’enlèvement (figure 81). Puis, sur le fût et la partie proximale, les stries de retaillage et les stries de polissage se superposent superficiellement. Les traces de retaillage (les stries longitudinales) suggèrent l’action des éclats de silex pour l’abrasion de la surface corticale (figure 82). Le polissage a été fait pour finaliser le bord tranchant de l’extrémité distale sur les deux faces (figure 83).

Les deux encoches ont été obtenues sur le bord latéral gauche de la face inférieure (figure 84).

fig. 79. Angle de retaillage sur la face supérieure (magn. 1x)

fig. 80. Piquetage (magn. 4x)

fig. 81. Stries d’enlèvement fig. 82. Bord tranchant de l’extrémité distale

d. L’utilisation

La zone active est polie, émousée sur les deux faces (figure 85). Nous avons observé les écrasements (retouches d’utilisation) obtenus sur le bord de biseau de laface inférieure (figure 86). Elles correspondent à un contact sur des matériaux durs.

La zone passive sur l’extrémité de la partie proximale est émousse, arrondis. Les encoches de la fracturation sur os frais ont été utilisées pour l’emmanchement, pour amincir la ligature.

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e. La synthèse

Cette pièce est un outil de forme simple, pris sur un os long de gros herbivore probablement Bos javanicus. L’aménagement du biseau bifacial présente une technique de retaillage intéressante : sur la face supérieure on peut observer trois séquence de réduction pour minimaliser l’épaisseur.

La zone active est un biseau mousse et probablement au contact sur les matériaux peu durs ou plastics. La zone active présente un bord biseauté convexe et de section ovalaire. La zone passive présente une forme triangulaire pour emmancher une baguette de bois végétal. La pièce a été attachée par des cordages, les encoches sont visibles sur les bords fracturés.

La pièce est une spatule. Le biseau a une coloured dégradée comme une pièce ayant séjourné dans l’eau. Cet outil a pu être utilisé dans les marécages.Typologiquement cet outil est très fréquent dans les collections décrites à Java. Par contre, il correspond aux outils découverts en Asie du Sud-est (Rabbet, 2005).

Cette pièce est un signe du début du développement technique du technique de retaillage de bambou.

C’est une pièce unique sur le site.

fig. 83. Polissage (magn. 1x) fig. 84. Encoches sur le bord latéral gauche (magn. 1x)

fig. 85. Bord émousse (magn. 1x) fig. 86. Ecrasements sur bord (magn. 1x)

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II.3.B. Les objets pointus

La commission de Nomenclature sur l’Industrie de l’Os Préhistorique (Camps-Fabrer et al. 1998) a défini les objets pointus comme des objets allongés, sur os ou sur bois de cervidé, entiers, à demi ou partiellement fendus; le façonnage peut être partiel ou total, les sections et les longueurs sont variables ; l’extrémité distale est constituée d’une pointe plus ou moins acérée, quelquefois émoussée ou réaménagée ; la partie proximale peut être aménagée ou non (Camps-Fabrer, 1990: 1).

Les outils perforants correspondent aux catégories « Lancipan » et « Jarum » des typologies indonésiens (van Heekeren, 1972 ; Prasetyo, 2002). Ces outils présentent un profil allongé avec une pointe à l’extrémité distale et une face active de travail pour leur utilisation.

II.3.B.1. Les outils pointus

II.3.8. Le poinçon

a. Générale

Le poinçon ST94.K1.761 « n° 77 » (figure 87) est une pièce de petit taille et légère provenant du niveau Keplek du sondage K1. L’outil n’est pas brûlé et présente une extrémité distale en biseau Des stries sont situées sur toute la surface. Les concrétions affectent l’extrémité proximale au-dessus de l’articulation cassée. Une légère fissuration longitudinale affecte la diaphyse. À fort grossissement, une desquamation partielle du cortex apparaît.

b. L’étude analytique

La morphologie générale (figure 88) est une diaphyse sectionnée d’os long de cercopithecidé (Macaca sp. ou Presbytis Sp.) ayant conservé une épiphyse distale entière cassées secondairement. Elle est obtenue par fracturation transverse et par un aménagement de l’extrémité très intense. La partie distale est en forme de pointe avec les bords obliques divergents et la partie proximale a gardé la forme naturelle. La pièce n’est pas entière et mesure 80 x 16 x 11 mm.

• La forme générale : objet allongé dont l’extrémité forme une pointe avec un profil rectiligne et une section ovalaire. • La partie distale a une longueur de 23 mm : la forme des bords de la pointe ont un profil

fig. 88. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit et la répartition sur le poinçon

fig. 87. Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de poinçon

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oblique convergent. La section est punctiforme. La largeur est de 10 mm et l’épaisseur est de 10 mm. • La partie mésiale a une longueur de 42 mm : la forme des bords est rectiligne et la section est ovalaire. La largeur est de 10 mm et l’épaisseur est de 10 mm.• La partie proximale a une longueur supérieure de 35 mm : elle correspond à l’extrémité distale fémur; avec une section trapézoide et des bords circulaires. La largeur est supérieure de 20 mm et l’épaisseur à 15 mm.

La morphométrieLa mensuration

• Longueur totale de l’objet : > 82 • Longueur totale de la partie aménagée : 30 • Longueur de la partie polie : 30 • Longueur de la pointe : 23 • Largeur et épaisseur de la pointe : 10 & 10 • Largeur et épaisseur de la partie mésiale : 10 & 10 • La largeur maximum et son épaisseur correspondante : > 20 & 15 • Largeur et épaisseur de la partie proximale : >20 & 15

Les indices • Indice d’aménagement : - • Indices de polissage total de la pointe : - • Indice de régularisation totale ou de façonnage de la partie aménagée : 100 • Indice de robustesse de la pointe : 2,4 • Indice de robusticité de l’objet : - • Indice d’allongement fonctionnel : - • Indice allongement total : 820 • Indice d’aplatissement de l’objet : 1

c. L’étude technique

c.1. Matière première

La partie proximale correspond à l’articulation distale d’un fémur gauche de Presbytis. L’extrémité distale de fémur est peut-être élevée par fracturation intentionnelle sur la zone supérieure ou latérale / médiale proche extrémité proximale. L’outil correspond à 70 % de la diaphyse (figure 89).

c.2. Le débitage et le façonnage

La forme de l’outil est réalisée avec une fracturation spirale intentionnelle sur la diaphyse du fémur.

Le retaillage est observé par des stries longitudinales assez profondes, de 30 mm de long sur la face inférieure et de 10 mm sur la face supérieure où elles sont plus nombreuses (figure 90). Les faces latérales sont retaillées sur 30 mm pour préparer une pointe plus conique. Ce sont des stries larges et profondes caractéristiques d’un outil lithique (outil en chert) (Forestier, 1997) (figure 91 et 92). La face active mesure 30 mm. Elle est légèrement convexe, parallèle et symétrique à l’axe de l’outil. Le polissage est développé sur la zone façonnée et sur la face active (figure 94).

Le polissage est fin. La surface de biseau sur l’extrémité distale présent des stries.

fig. 89. Origine de matière première du pinçon

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d. L’utilisation

Les traces d’utilisation sont visibles sur les faces latérales. Il s’agit de stries obliques, fines, recoupant le poli et les stries de façonnage. Sur la face active, les stries d’utilisation sont obliques par rapport à l’axe de l’outil (figure 95). Les retouches sont localisées sur le bord distal de la face active vers l’intérieur de l’os ou vers la face active (figure 96). Les retouches correspondent à une utilisation intensive du bord distal qui devient ébréché (figure 97 et 98).

fig. 90. Strie longitudinale, face supérieure (magn. 0,63x)

fig. 91. Strie large et profonde (magn. 200x)

fig. 92. Début de rainure (magn. 200x) fig. 93. Face active (magn. 0,63x)

fig. 94. Polissage fin (magn. 1x) fig. 95. Ecrasement (magn. 2x)

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e. La synthèse

Cet outil a été fabriqué à partir d’un fémur de cercopithèque, fracturé au niveau du tiers supérieur de la diaphyse. L’outil a été façonné sur 30 mm pour retailler la diaphyse en cône puis poli, le biseau de fracture spirale correspondant à la face active de l’outil. Cet outil a ensuite été utilisé en oblique sur la face active et sur la face latérale mais l’utilisation principale paraît être l’écrasement du bord distal avec un contact perpendiculaire.

Dans la typologie indonésienne, cet outil est considéré comme une pointe atypique (lancipan). Il correspond aux outils du Paléolithique supérieur, classés comme poinçons sur os ayant conservé une épiphyse entière.

Au niveau technologique, ils sont obtenus par percussion pour enlever l’épiphyse de l’os entier puis par abrasion. Dans la terminologie des outils sur os mésolithiques et néolithiques, ce type d’outil n’a pas été décrit.

Jusqu’à présent, il n’y a pas de type de ce genre précisément décrit en Indonésie. Pour la catégorie « lancipan », cet outil est beaucoup plus long et grand mais il fait partie des outils caractéristiques réalisés sur os de macaque.

f. Les autres objets

La pièce ST94.K1.2401 « n° 49 » provient du niveau Keplek moyen/inférieur et présente une extrémité proximale cassée. La zone façonnée n’est pas très étendue, la fracturation spirale initiale n’a pas été retaillée, sauf sur la face active. Le bord utilisé est moins étendu.

II.3.9. Le « poinçon de fibule de cercopithèque »

a. Générale

Le poinçon ST97.M11.AF.3238 « n° 79 » est une pièce de taille petit et légère Il provient du niveau Keplek au centre dans la grotte. La pièce est entièrement brûlée de couleur noire ce qui correspond à une température d’environ 300°C. L’os porte des concrétions sur la zone épiphysaire, et présente une altération superficielle. Les traces sont localisées sur l’ensemble de l’os, sauf sur l’articulation. L’outil est complet et présente un éclat sur l’axe distal.

fig. 96. Bord émousse (magn. 200x) fig. 97. Bord ébrèche (magn. 200x)

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b. L’étude analytique

La morphologie générale (fig. 98) est celle d’une fibula de cercopithecidae (Macaca sp. ou Presbytis sp.) ayant conservé son épiphyse proximale entière, cassé au niveau de la diaphyse. La partie distale a une forme de pointe avec les bords convergents. La pièce est entière et mesure 38 x 11 x 8 mm.

• La forme générale : objet allongé dont l’extrémité forme une pointe au profil oblique convergent et à la section ovalaire. • La partie distale a une longueur de 13 mm : La section est subcirculaire. La largeur de • l’extrémité distale est de 4 mm et l’épaisseur de l’extrémité distale est de 3,5 mm.• La partie mésiale a une longueur de 12 mm : les bords sont convergents et la section ovalaire. La largeur est de 4,5 mm et l’épaisseur est de 4 mm.• La partie proximale a une longueur de 13 mm : la morphologie générale correspond à la forme de l’épiphyse. La largeur est de 11 mm et l’épaisseur est de 8 mm.

La morphométrieLa mensuration

• Longueur totale de l’objet : 38 • Longueur totale de la partie aménagée : 32 • Longueur de la partie polie : 0 • Longueur de la pointe : 23 • Largeur et épaisseur de la pointe : 4 & 3,5 • Largeur et épaisseur de la partie mésiale : 4,5 & 4 • Largeur maximum et son épaisseur correspondante : 11 & 8 • Largeur et épaisseur de la partie proximale : 11 & 8

Les indices • Indice d’aménagement : 84,21 • Indice de polissage total de la pointe : 0 (sans polissage) • Indice de régularisation totale : 0 • Indice de robustesse de la pointe : 0,37 • Indice de robusticité de l’objet : 0,47 • Indice d’allongement fonctionnel : 844 • Indice allongement total : 345,45 • Indice d’aplatissement de l’objet : 1,12

fig. 98. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur poinçon

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c. L’étude technique

c.1. La matière première

La partie proximale correspond à l’articulation proximale d’une fibula gauche intacte de Presbytis. La fracture peut être par torsion (figure 99).

c2. Le débitage et le façonnage

Les traces de façonnage (figure 1001) correspondent à de très nombreuses stries obliques observées sur toute la diaphyse de la fibula (figure 103 et 104). Elles sont réparties sur 40 zones présentant chacune des stries de même orientation et profondeur, mise en forme des facettes (figure 100). Cette dernière a perdu au moins 2 mm d’épaisseur au niveau de l’extrémité distale de l’outil (figure 103). Le façonnage s’est porté, en particulier, sur les crêtes osseuses principales de la fibula, pour appuyé de la partie distale vers l’apex de l’outil, pour lui donner une forme pointue (figure 102).

L’outil n’est pas poli, les traces de retaillage ou raclage sont très visibles (105 et 106). L’enlèvement superficiel, développé de l’apex vers la diaphyse, forme une pointe dissymétrique avec une face plus plane.

fig. 99. Origine de matière première du poinçon

fig. 100. schéma des facettes sur le poinçon

fig. 101. Traces de façonnage (magn. 2x) fig. 102. Forme pointue (magn. 1x)

fig. 103. Stries longitudinal sur du bord (magn. 250x)

fig. 104. stries entrecroisée et superposant (magn. 250x)

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fig. 105. Retaillage sur la partie mésiale (magn. 4x) fig. 106. Surface peu façonné sans polissage (magn. 2x)

fig. 107. Bord extérieure émousse (magn. 2x) fig. 108. Bord intérieure émousse (magn. 250x)

fig. 109. Stries sur la zone passive (magn. 250x) fig. 110. Stries circulaire (magn. 250x)

d. L’utilisation

La zone active correspond à l’ensemble de la pointe. L’enlèvement oblique réalisé lors de l’utilisation de la pointe indique que l’outil a servi obliquement à la surface. Cette surface présente des stries, émoussés et des bords à tendance arrondie (figure 107 et 108). La zone passive, c’est à dire l’épiphyse, est très large avec deux renflements latéraux qui permettent de tenir directement la pièce ou de l’emmancher si l’objet est un projectile (pointe de lance ou de sagaie?) (figure 109 et 110).

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e. La synthèse

La préparation de l’objet peut être liée à une fracture spirale intervenue au ¼ de la diaphyse de la fibula du cercopithèque. La phase de retaillage de l’outil perforant est visible sur toute la partie active, c’est-à-dire la diaphyse de l’os. Elle se présente en deux phases, tout d’abord les stries longitudinales puis un grand enlèvement distal oblique qui entraîne une face active oblique à l’axe de l’os. Cette pièce ne présente pas de poli complétant le façonnage, il est présent d’autres pièces de même type.

La phase d’utilisation de l’outil ne montre pas de trace, si ce n’est une fracture sur la pointe de l’objet. La zone passive est intacte et correspond à l’épiphyse de l’os.

Dans la terminologie classique cette pièce est appelée pointe (lancipan). Des formes analogues ont été retrouvées dans les collections des sites du Paléolithique supérieur en Europe où ce type d’outil est appelé poinçon. Dans les collections d’Afrique du nord, cette pièce est appelée poinçon d’économie ou poinçon avec articulation Camps-Fabrer (1998) où l’extrémité est naturelle, mais les poinçons de Song Terus sont de petite taille, et l’ensemble de la diaphyse est façonnée, la zone active ou efficace n ‘est donc pas limitée à la pointe.

Ce type de poinçon sur os ayant conserve une épiphyse entière et réalisé sur les fibulas de cercopithèques a été reconnu dans des collections sub-actuelles et semble caractéristique de l’Holocène de Gunung Sewu (Guwo Braholo, Song Keplek et Song Terus).

f. Les autres objets

8 pièces sont attribuées à ce type, ce qui en fait le type le plus fréquent sur le site :

1. ST01.K9.6529 « n° 86 » mesure 53 x 15 x 11 mm: l’outil est réalisé sur une fibula d’un cercopithèque plus gros, probablement Macaca et provient de la sépulture. Il n’est pas brûlé. La partie distale est réduite à 16 mm alors que la pièce est plus large (50 mm) que la pièce de référence. La pièce a été polie lors du façonnage.

2. ST00K9439 « n° 88 » mesure 52 x 10 x 9 mm: l’outil est réalisé sur une fibula gauche de Presbytis et provient des niveaux Keplek moyen. La pièce est brun gris (température plus moin 400 °C). La zone active est façonnée sur 17 mm. La partie distale est de 15 mm sur cette pièce. Seule la pointe destinée à l’utilisation a été façonnée, alors que pour les autres outils, la phase de retaillage se développe sur une plus grande surface de la pièce. Pour cet outil, la préparation de l’outil est adaptée à la forme initiale de l’os ce qui peut être considéré comme un comportement minimaliste en évitant la phase de retaillage.

3. ST97.N11.DYD.717 « n° 38 » mesure 60 x 8 x 5 mm: l’outil est réalisé sur une fibula gauche de Presbytis et provient du sommet du niveau Keplek moyen. Il n’est pas brûlé. La pointe est cassée. La zone de façonnage est peu développée, la morphologie initiale de la diaphyse n’est pas modifiée. La zone active est cassée.

4. ST98.N11.DYI.1579 « n° 5 » mesure 68 x 10 x 9 mm: l’outil est réalisé sur une fibula droite de Presbytis du niveau Keplek moyen. Il est partiellement brûlé et de couleur brune (plus moin 200 °C). Il mesure 68 mm de longueur. Il est cassé au niveau de l’extrémité distale. La zone de façonnage est visible sur les crêtes de l’os mais la zone active n’est pas visible.

5. ST00.K9.140 « n° 87 « mesure 66 x 10 x 7 mm : l’outil est entier et a été fabriqué sur une fibule proximale de Presbytis. Il provient de la sépulture. Il est brûlé partiellement et de couleur brune

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(plus moin 200 °C). Il mesure 68 mm de longueur. Il est cassé au niveau de l’extrémité distale. La zone de façonnage est visible sur les crêtes de l’os mais la zone active n’est pas visible.

5. ST00.K9.140 « n° 87 « mesure 66 x 10 x 7 mm : l’outil est entier et a été fabriqué sur une fibule proximale de Presbytis. Il provient de la sépulture. Il est brûlé partiellement et de couleur brune (plus moin 200 °C). La zone de façonnage affecte l’ensemble de la diaphyse. Le façonnage comprend la phase de retaillage, des stries longitudinales puis le polissage sur 40 mm. La zone active atteint 20 mm sur la face supérieure, taillée sur la face crâniale de la fibula.

6. ST96.M11.MM « n° 48 » mesure28 x 10 x 8 mm: l’outil est entier, il a été fabriqué sur une fibula proximale droite de Presbytis et provient du niveau Keplek moyen. Il est brûlé et brun (plus moin 200 °C). La zone de travail de façonnage affecte toute la diaphyse et correspond à la zone active mesurant 12 mm. Il est possible que ce poinçon ait été réalisé sur un poinçon plus long cassé puis repris.

7. ST94.K1 « n° 41 » mesure 32 x 10 x 9 mm: l’outil est entier, c’est une fibula proximale gauche de Presbytis dans un niveau Keplek du sondage K1. La zone de façonnage et la zone active sont superposées (18 mm), ce qui donne un aspect pointu à la pièce.

8. ST99.N12.SAE.642 « n° 10 » mesure 30 x 11 x 9 mm: la pièce est entière et a été réalisée sur une fibula proximale droite de Presbytis du niveau Keplek supérieur. La zone de façonnage correspond à la diaphyse, la zone active est longue. Le polissage est grossier et présente de fines stries transverses par rapport à l’axe de l’os.

II.3.10 La pointe

a. Générale

La pointe ST97.M10.V.2717 « n° 47 » (figure 111) est une pièce petite et légère provenant du niveau Keplek. Elle est brûlée sur toute la surface de l’os. Sa couleur est brune, correspondant à une température inférieure ou égale à 200°C. Elle ne présente pas de concrétion mais des traces d’oxydation de manganèse en surface. L’observation au microscope montre une légère altération superficielle. Les traces sont visibles sur toutes les faces de l’outil ainsi que sur la pointe.

fig. 111. Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la pointe

fig. 112. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur la pointe

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b. L’étude analytique

La morphologie générale (figure 112) est une forme de baguette ovalaire prise sur un os long de grand animal, obtenue par fracturation longitudinale de la diaphyse de l’os avec un aménagement très intense, la partie distale est en forme de pointe à bords convergents, l’extrémité proximale est rectiligne avec une fracture ancienne. La pièce est entière et mesure 59 x 6 x 4 mm.

• La forme générale : objet allongé de profil rectiligne et de section ovalaire. • La partie distale a une longueur de 30 mm : elle est pointue et perforante. Les bords de la pointe sont rectilignes convergents du fût vers l’extrémité distale. La section est circulaire. La morphologie des faces de la partie distale est convexe et présente la partie compacte de l’os sans canal médullaire. La largeur est de 4 mm et l’épaisseur est de 3 mm.• La partie mésiale a une longueur de 20 mm : la forme des bords est rectiligne et parallèle avec une section ovalaire. La largeur est de 6 mm et l’épaisseur est de 4 mm. • La partie proximale a une longueur de 9 mm : la forme générale est rectiligne avec les bords sub-parallèles et la section ovalaire. La largeur est de 5 mm et l’épaisseur est de 3 mm.

La morphométrieLa mensuration

• Longueur totale de l’objet : 59 • Longueur totale de la partie aménagée : 59 • Longueur de la partie polie : 41 • Largeur et épaisseur de la pointe : 4 & 3 • Largeur et épaisseur de la partie mésiale : 6 & 4 • Largeur maximum et son épaisseur correspondante : 6 & 4 • Largeur et épaisseur de la partie proximale : 5 & 4

Les indices • Indices d’aménagement : 100 • Indices de polissage total de la pointe : 69,49 • Indice de régularisation totale: 69,49 • Indice de robustesse de la pointe : 0,20 • Indice de robusticité de l’objet : 0,41 • Indice d’allongement fonctionnel : 983,33 • Indice allongement total : 983,33 • Indice d’aplatissement de l’objet : 1,5

c. L’étude technique

La matière première

La pièce est réalisé sur une diaphyse d’os long (métapode ou fémur) de cervidé. L’os a été préparé par une fracturation longitudinale (figure 113).

Le débitage et le façonnage

Le façonnage est complexe. Les traces de façonnage correspondent à des stries longitudinales selon l’axe principal de l’os (figure 114). La baguette de l’os a été préparée par abrasion comme le raclage ou le polissage partiel. Parfois les stries longitudinales ont une courbure indiquant un changement de direction pendant l’action de retaillage sur la zone active de la baguette en os, pour enlever de la matière sur les différentes faces, la section de l’outil devient alors arrondie (figure 115). Le

fig. 113. Origine de matière première de la pointe

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poli est très fin, localisé sur l’ensemble de la pièce, sauf la partie proximale où la fracture initiale de la baguette est intacte. Ce poli est bien visible à la loupe avec un très fort indice de réflexion (figure 116 - 117), il a été réalisé avec un outil très fin et doux, probablement du cuir. Toutefois l’extrémité de la pointe n’a pas été soignée.

d. L’utilisation

La zone active de l’outil est localisée sur la pointe, la moitié (41 mm) de la partie distale. L’intensité du poli, avec une gradation de la couleur plus brillante, correspond à une utilisation. L’apex n’a pas été façonné initialement présente un poli caractéristique de l’utilisation, il est émoussé (figure 118). La surface présente des stries et émoussés (figure 119). Mais il n’est pas possible de determiner des stries et leur sens d’utilisation (longitudinal ou circulaire). Les traces de l’utilisation se réduisent à un poli intense sur la zone active, correspondant à une utilisation de cette partie de l’outil sur une matière peu dure.La zone passive, c’est à dire le corps de la pointe sur la zone proximale de la pièce, est longue de 18 mm, à bords sub-parallèles et de section ovalaire avec un diamètre de 5 sur 3 mm. Elle présente un poli sur les faces dorsale et ventrale. Le relief de surface est en général plus grossier. Il ne présente pas de poli consécutif à une utilisation. Cette zone protégée a peut-être été emmanchée.

e. La synthèse

Nous n’avons pas pu observer les phases d’aménagement la mise en forme de l’outil, la fracturation de l’os et le détachement de la baguette sur l’os.La phase de façonnage a consisté à travailler sur la baguette longitudinalement, ceci est visible

fig. 114. Stries longitudinale (magn. 250x) fig. 115. Courbure de façonnage (magn. 4 x)

fig. 116. Face polie sur la partie distale (magn. 4 x) fig. 117. Face polie superpose des tries façonnage sur la partie mésiale (magn. 2x)

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sur toute la longueur de la baguette de section ovalaire. Puis, la zone active a été retaillée avec des stries longitudinales et obliques, ce qui a entraîné une forme en pointe, sans que l’apex ne soit trop pointu. Le poli de façonnage apparaît sur tout l’outil, il est plus intensif sur la pointe, la section de celle-ci est circulaire. Le matériau de polissage utilisé est probablement le cuir.L’utilisation de cet outil est visible sur la pointe active et sur l’apex, traduit par un poli qui modifie la couleur de l’os.

Cet outil perforant est considéré dans la terminologie indonésien comme une pointe (lancipan), toutefois la morphologie de la partie distale ne présente pas de facette, elle est bien cylindrique, ce qui correspondrait plutôt à une aiguille (jarum) et la pièce a probablement été emmanchée.

Ce genre d’outil est utilisé par les peuples de Papouasie pour la pêche en rivière ou en mer (lancipan Muduk). Toutefois, l’environnement proche de la grotte de Song Terus ne présente pas actuellement de zone de pêche utilisable

Dans la terminologie classique européenne, cet outil correspond à un poinçon, avec une extrémité distale acérée et une partie proximale destinée à la préhension aménagée ou non. Il s’agit d’un poinçon pris sur os, préalablement fendu et abrasé. Cet outil ne correspond pas aux outils du Paléolithique supérieur d’Europe. Dans le matériel néolithique d’ l’Afrique du nord, on peut le comparer au poinçon entièrement poli, à fût de section ovale.

La caractéristique de la pointe des niveaux Keplek de Song Terus est la base nettement fracturée. La pointe de Song Terus est probablement utilisée sur une matière comme cuir. La zone active sur l’extrémité distale a un état mousse lie à une utilisation très intense et il reste une rainure au centre d’extrémité.

f. Les autres objets

La pièce ST96.M10.B « n° 126 / K0027» Keplek supérieur est un objet cassé mesurant 43 x 7 x 4 mm. Elle est prise sur un os long d’herbivore, probablement de cervidé. Cet outil présente une cassure récente au niveau de sa base et de sa pointe (43 mm). Elle présente le même rapport des faces active et passive. La base est ovale (6 mm : 4 mm).

fig. 118. Apex est émoussé (magn. 4 x) fig. 119. Stries sur la bord de la pointe (magn. 4 x)

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II.3.B.2. Les outils tranchants

II.3.11. Le Poignard

a. Générale

Le Poignard ST02.K9.6097C « n° 83» (figure 120) est une pièce de taille moyenne et légère provenant du niveau Keplek dans la zone de la sépulture. La pièce de couleur jaune, n’a pas été brûlée. L’altération est surtout visible sur la partie distale de la pièce (présence de vermiculations de racines et dissolution). La fissuration est assez importante. Cette pièce présente également des traces d’oxydation et de minéralisation.

b. L’étude analytique

La morphologie générale (figure 121) est une « baguette allongeé», la partie distale a été aménagée en tranchant sur deux bords latéraux et la partie proximale a été aménagée en baguette. Les bords du fût et la section sont plano convexe. La surface corticale de l’os a une caractéristique anatomique de la face supérieure. La pièce est entière et mesure 86 x 16 x 14 mm.

• La partie distale a une longueur de 33 mm : les bords sont convergents. L’extrémité distale est pointue avec une section triangulaire. La largeur de l’extrémité distale est de 11 mm et l’épaisseur de l’extrémité distale est de 13 mm. Le bord droit mesure 23 mm et le bord gauche mesure de 33 mm.• La partie mésiale a une longueur de 38 mm : la forme des bords est rectiligne. La largeur est de 14 mm et l’épaisseur est de 11 mm.• La partie proximale a une longueur de 15 mm : la largeur, 16mm et l’épaisseur 14 mm. Les bords sont rectilignes et la section plano-convexe. La morphologie de l’extrémité est semicirculaire.

La morphométrieLa mensuration

• Longueur totale de l’objet : 86 • Longueur totale de la partie aménagée : 33 • Longueur de la partie polie : 0 • Longueur de la pointe : 37 • Largeur et épaisseur de la pointe : 16 & 12 • Largeur et épaisseur de la partie mésiale : 16 & 13 • Largeur maximum et son épaisseur correspondante : 16 & 13

fig. 121. Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur le poignard

fig. 120. Vues dordal, latérale gauche et ventrale du poignard

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• Largeur et l’épaisseur de la partie proximale : 16 & 14Les indices

• Indices d’aménagement : 38,37 • Indices de polissage total de la pointe : 0 (sans polissage) • Indice de régularisation totale : 0 • Indice de robustesse de la pointe : 5,81 • Indice de robusticité de l’objet : 2,42 • Indice d’allongement fonctionnel : 537,5 • Indice allongement total : 537,5 • Indice d’aplatissement de l’objet : 1,23

c. L’étude technique

c1. La matière première

La pièce a été obtenue à partir d’un métacarpien gauche de Cervidé. Le sillon médial dorsal est conservé (figure 122).

c.2. Le débitage et le façonnage

Les traces de façonnage affectent l’ensemble de la pièce :

• Elle traduit une première phase de fracturation pour la mise en forme de l’outil : fracture longitudinale antéro-postérieure sur os frais, sur enclume avec des ondes de pression bien marquées (figure 123).

• Ensuite, les stries de façonnage sont très profondes et longues sur la face supérieure. Sur la zone interne de l’os, plusieurs concentrations sont bien marquées, avec effet de retailler la zone active (figure 124 et 125).

• Le poli de façonnage est très visible sur la partie distale, sur la zone active ainsi que sur toute la longueur de la face supérieure, la zone passive étant particulièrement bien polie. Elle présente deux zones latérales de retaillage correspondant à l’emmanchement ((figure 126)

fig. 122. Origine de matière première du poignard

fig. 123. Enclume avec des ondes de pression (magn. 2x)

fig. 124. Stries de façonnage sur la zone interne de l’os (magn. 200x)

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d. L’utilisation

La première zone est localisée sur la face supérieure de l’outil sur une surface de 15 sur 8 mm. Elle correspond à une zone de piquetage, assimilable à un retouchoir pour outils en silex. Cette zone a été fracturée lors de la préparation de l’outil (figure 127 et 128).

La deuxième zone correspond à l’utilisation active de l’outil tranchant, ce sont des retouches ou enlèvements sur le bord distal ainsi que des stries parallèles au bord, un poli surtout développé sur la pointe de la face supérieure et des microstries obliques sur la face inférieure superposées à des microstries longitudinales et transversales. Le bord droit est plus tranchant et moins épais que le bord gauche (figure 129 et 130).

L’utilisation passive consiste en stries transversales très fines, longues qui recoupent les stries de façonnage et peut correspondre aux frottements des liens de l’emmanchement (figure 131 et 132).

La synthèse

Cet outil tranchant semble présenter une succession de deux utilisations ainsi que les trois phases principales de fabrication de l’outil.

L’orientation des stigmates est transversale à l’axe de l’os. Le premier outil est un retouchoir sur éclat de diaphyse. Cet outil a été fracturé pour préparer un outil tranchant, il s’agit d’une réutilisation de l’os.

Sur cet outil tranchant, nous pouvons décrire les trois phases de fabrication de la pièce : le détachement de l’os initial, le retaillage de la zone active tranchante et de la zone passive d’emmanchement ainsi que le polissage final.

Nous pouvons également comprendre comment cet outil a servi car le bord tranchant présente des orientations caractéristiques des stries, tandis que la zone passive porte les traces des liens qui devaient la tenir fortement au manche, accolé à la face interne de l’os.

Classiquement cet outil ne rentre pas dans les catégories décrites à Java. Il correspond aux lames de couteau du Néolithique d’Afrique du nord.C’est une pièce unique sur le site.

fig. 125. Stries façonnage parallèle sur bord (magn. 500x)

fig. 126. Face polie superpose des tries façonnage sur la partie mésiale (magn. 1x)

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C’est une pièce unique sur le site.

fig. 127. Partie de la zone piquetage (magn. 2x) fig. 128. Partie de la zone piquetage (magn. 200x)

fig. 129. Bord droite avec écrasement, stries et poli (magn. 2x)

fig. 130. Microstries transversale sur la face inférieure (magn. 200x)

fig. 131. Stries entrecroise sur le bord de la partie proximale (magn. 4x)

fig. 132. Stries transversale sur la partie proximale (magn. 4x)

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II.3.C. Les objets à encoches et pêrforations

Les objets à encoches et perforations de Song Terus ont été décrit dans le travail de Barge-Mahieu et Taborin (Camps-Fabrer et al. 1991).

II.3.C.1. Les objets à encoches : la parure

1. La pièce ST04.K8.11HY1.2700 (figure 133) provient des niveaux Keplek. La pièce a été recouverte partiellement par une concrétion calcaire et du manganèse. Il s’agit d’une incisive ou canine indéterminée probablement carnivore. L’encoche arrondie sur une extrémité présente une forme de gorge circulaire précisément à la limite entre la racine et la couronne dentaire. La gorge est de forme arrondie et absente au niveau de la face mésiale. La profondeur est maximale face linguale et devient superficielle sur les faces mésiale et distale. La pièce mesure 30 x 8 x 6 mm pour indices :

• Allongement : 3,75• Epaississement total : 20• Massivité : 48

2. La pièce ST04.K8.11HB2.2850 (figure 134) provient des niveaux Keplek. La pièce a été recouverte partiellement par une concrétion calcaire et des oxydes de manganèse. Il s’agit d’une incisive ou une canine d’espèce indéterminée probablement carnivore. L’encoche latérale est une gorge semi-circulaire, précisément à la limite entre la racine et la couronne dentaire. La gorge est de forme arrondie et absente au niveau de la face buccale et mésiale. La gorge atteint une profondeur maximale côté face linguale et devient superficielle en approchant de la face distale. La pièce mesure 25 x 8 x 6 mm avec pour indices :

• Allongement : 2,5• Epaississement total : 24• Massivité : 60

La localisation des modifications montre qu’il ne s’agit pas d’une usure pathologique chez l’animal, dans ce cas l’encoche est limitée à la face latérale de l’incisive.

fig. 133. ST04.K8.11HY1.2700 : faces linguale, mésiale, buccale, et distale.

fig. 134. ST04.K8.11HB2.2850 : faces linguale, mésiale, buccale, et distale.

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II.3.C.2. Les objets perforés : la parure

1. La pièce ST04.K8.11HI1.1059 (figure 135) provient des niveaux Keplek. La pièce a été recouverte partiellement par une concrétion calcaire et des oxydes de manganèse. Il s’agit d’une canine supérieure droite de cercopithecidae. La pièce est allongée avec une perforation unique excentrée. La perforation axiale affecte toute l’épaisseur et se situe à une extrémité ce qui est caractéristique du modèle long. L’orifice traverse les faces buccale et linguale et présente un poli de rotation circulaire. Sur la limite racine/couronne, la trace du raclage forme une encoche superficielle. La couronne a été transformée par le retaillage : quatre facettes sont visibles sur la face linguale, la facette la plus longue traverse le bord distal dentaire. Les encoches superficielles ont été réalisées sur la face buccale dentaire. La pièce mesure 20 x 5 x 5 mm pour indices :

• Allongement : 4• Epaississement total : 25• Massivité : 25

2. La pièce ST05.K9.NON.10310 (figure 136) provient des niveaux Keplek au nord de la grotte. La pièce a été découverte sous la sépulture humaine. La pièce a été recouverte partiellement par une concrétion calcaire et ne présente aucune trace d’oxydes de manganèse. Il s’agit d’une canine supérieure droite de primate (Homo sp. ?) adulte. La pièce est de forme allongée avec une perforation unique excentrée. La perforation axiale affecte toute l’épaisseur et se situe à une extrémité. L’orifice traverse les faces mésiale et distale, de plus il présente un poli de rotation circulaire. Sur la limite racine/couronne, les traces de raclage forment une encoche superficielle, un polissage ultérieur régularisé la surface. La couronne a été aménagée en une surface plate. Les deux extrémités de l’orifice dans la racine ont été polies. Cette pièce cassée (il manque l’extrémité de la racine) mesure 10 x 6 x 5 mm avec pour indices :

• Allongement : 1,67• Epaississement total : 50• Massivité : 30

fig. 135. ST04.K8.11HI1.1059 : faces buccale, mesial et linguale

fig. 136. ST05.K9.NON.10310: faces mésiale, buccale, distale et occlusale

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L’étude technique

a. La matière première

Les objets sont d’origine dentaire, ils ont partiellement aménagés. La matière première des objets encoches présenté une forme anormale. La canine supérieure de primate présente le haut degré de la transformation.

b. Le débitage et le façonnage

Il n’y a plus de traces d’extraction de la dent (les crânes ou le mandibule de primate, cercopithecidae, carnivore ?). Le support n’a pas d’aménagement préalable. Le but de façonnage est de préparer la perforation sur les deux faces. Les techniques utilisées sont le raclage (pour la gorge) et la perforation (pour l’orifice). L’orifice a été réalisé avec une préparation de cupules par pression, puis par rotation circulaire depuis les deux faces, la perforation est biconique. Un éclat plat et tranchant a été utilisé pour le raclage et un perçoir fin et pointu pour réaliser la rotation circulaire.L’aménagement de l’aplatissement de la couronne dentaire a nécessité deux étapes opératoires: d’abord un écrasement de la partie supérieure repris ensuite par polissage. De l’étape d’écrasement, il ne reste qu’une fracture d’impact (sur la face linguale), trop profonde pour avoir été effacée par le polissage.

L’abrasion des surfaces façonnées a été réalisée par polissage avec probablement du cuir ou du bambou.

Les traces d’usage Les objets encochés sont entiers mais la partie de la couronne dentaire est abîmée. On ne peu pas savoir si les écrasements de cette surface sont liés à l’utilisation. Les objets perforés sont émoussés en général. On ne peut pas distinguer le polissage et le poli d’une suspension. La pendeloque en canine humaine s’est peut-être cassée au cours de l’utilisation ; sa fracture est ancienne.

La synthèse

Les objets à encoche et perforés on été utilisés comme parures : perles ou pendeloque unique. Les parures sur dentaire n’ai pas encore étudie systématiquement dans la préhistoire des Gunung Sewu. Ils proviennent des niveaux les plus anciens de l’Horizon Keplek sur la zone de paroi nord de la grotte. Ses provenances à la profondeur de plus bas de la sépulture humaine du carré K9. Ils ont mise en évidence de la témoigne de l’aspect cognitive au cœur de début l’Holocène.

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Chapitre III.

RESULTATS ET DISCUSSION

La liste typologique comprend 10 types d’outils et 3 types de parures représentant un aspect du mode de vie préhistorique pour l’Horizon Keplek de Song Terus. La connaissance obtenue des comportements techniques basés sur la technologie osseuse depuis l’approvisionnement en substance dure animale choisie en fonction des types d’outils à réaliser (en alternance avec les matières lithiques ou de bois végétal et bambou) doit être mise en relation avec la séquence de consommation de l’animal et les rapports de l’homme et l’animal sauvage.

La superposition des traces d’utilisation sur les traces de façonnage est observée au cours de l’étude tracéologiques par l’observation microscopique. Les traces d’utilisation suggèrent la fonction de l’outil ainsi que sur quel matériau il a été utilise (matière plus dure ou matière souple comme végétale ou tendon d’animal). Sur les objets de parure, la complexité du façonnage et surtout l’absence de traces superposées suggèrent le comportement symbolique et la capacité cognitive des hommes.

III.1. Chaîne opératoire

A partir du matériel étudié, on peut essayer de reconstituer la séquence des systèmes techniques utilisés dans l’industrie osseuse du site de Song Terus. Les processus de réduction et de transformation de la substance dure pour réaliser les types d’instruments sont repris dans le plan :

I. La matière première

1. Les traces de consommation animale sont parfois liées à l’acquisition de la matière première 2. Les éléments des animaux de grandes ou de moyennes taille ont été sélectionnés pour l’épaisseur de la zone compacte de la paroi de l’os, pour l’efficacité de l’utilisation (outils) ou pour l’esthétique de l’aménagement (la hache, parure). 3. La stratégique d’acquisition des matières premières des éléments squelettique des grands mammifères est basée sur la disponibilité. En effet des outils ont été utilisés alors qu’il n’y a pas d’équivalent de cet assemblage d’ossements dans le niveau archéologique. 4. Les éléments des petits animaux sont sélectionnés pour leur morphologie naturelle. 5. L’utilisation « opportuniste » est la stratégie d’acquisition pour les matières premières des éléments squelettiques des petits animaux.

II. Le débitage

Les degrés de transformation des substances dures animales ont souvent effacé certaines traces de préparation ou façonnage antérieures. Heureusement, l’objet dit « poignard » nous a permis d’observer la percussion sur os frais liée à la fracturation longitudinale de l’os. Ceci nous paraît être une illustration de l’extraction de la baguette sur le support (os long de grand mammifère). Pour les petits os comme les fibulas de macaque, une flexion est suffisante pour extraire le support.

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III. Le façonnage

III. 1. L’enlèvement Plusieurs techniques de débitage sont utilisées : enlèvements par percussion, bouchardage, raclage, sciage et retaillage sont tous utilisés pour la réduction de matière pour préparer la zone active ou plus largement aussi sur toutes les parties de l’os. Les traces d’enlevement sont plus visibles : le retaillage et le raclage.

III. 2. Le polissageLe polissage est utilisé pour abraser les négatifs d’enlèvement.

III. 3. La combustionLes traces de combustion sur objets sont fréquentes sur les outils en os de Song Terus, il n’est pas possible actuellement de déterminer si elles sont liées à une étape du façonnage. Parfois, les traces sont postérieures à l’utilisation de l’objet.

III. 4. Réutilisation• Les poinçons sur fibula de macaque et l’herminette présentent une phase de reprise du façonnage par l’enlèvement de matière et par la diminution observée de taille de l’outil.• Le poignard présent une évolution de la fonction matière première : une retouchoir de « baguette » puis un outil tranchant.

IV. La produit finalLes objets sont aménage et façonne partiel ou entier :1. La partie distale des objets sont émousses, tranchants pointus ou naturelle ; elle est une zone active pour le contact d’utilisation. 2. La partie proximale des objets sont naturelle ou amenage ; elle est une zone passive pour l’emmanchement ou l’amincir.

III.2. Utilisation

Le « tool bit » ou « bord de l’extrémité distale » est une zone active dont l’observation permet de déterminé la fonction de l’objet (Johnson 1985 et 2000: 473). On peut aussi décrire les traces d’utilisation sur toutes les parties des objets. On peut ainsi décrire quelques caractéristiques de ces traces :

1. Stries : marque plus ou moins parallèles, rectilignes ou obliques, ayant peu de profondeur. Ils ont une longueur variable, généralement courte de type rainure V ou U linéaire. La différence de caractères (forme, dimension, orientation) correspond à la différence de qualité de la matière en contact : stries macroscopiques (correspondent à une action sur la matière résistante ou dure) et stries microscopiques (correspondent à une action sur une matière moins dure et de la matière tendre ou molle). Les stries sont suggère d’une type des traces le plus fréquent sur la surface des objets étudiés.

• Concentré sur le bord de l’extrémité distale, surtout sur la zone passive. • Le but des stries est de préparer le bord et réduire l’écrasement.• La forme est soit linéaire, soit courbe• Orientation est oblique ou longitudinale• Visible à l’oeil nu ou au microscope.

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2. Ecrasement (retouche d’utilisation) : dépression élargie sur le bord de l’extrémité distale. Celle-ci se situe sur la pointe ou le bord avec le patron irrégulier. Elles sont contiguës, superposées ou isolées. On peut alors supposer que ces traces sont liées à une action violente. 3. Cupule : dépression arrondie sur une surface plus ou moins grande. Elle suggère une action forte.4. Poli : surface réflective concentré sur le bord ou l’extrémité. Il est détermine une trace d’utilisation quand il est localisé sur le bord arrondi ou que la zone active est émoussée. Le poli d’utilisation est différent du polissage : ce dernier ne présente pas de rainures d’abrasion des outils utilisés.5. Bord arrondi est une tendance à la perdre de l’angle sur le bord ou la facette de raclage. 6. Emoussé : visible sur le bord qui a perdu de son efficacité. 7. Gradation de la couleur : présence de certaines couleurs qui évoluent vers l’extrémité distale.8. Configuration : schéma de façonnage repris sur plusieurs objets du même type.

III.3. L’instrument dans l’industrie osseuse

Les instruments dans l’industrie Ossement Song Terus ont été regroupés de la façon suivante :

III.3.1. Les Outils • L’herminette est un outil multi-usage parfois utilisé comme coin ou pour creuser le sol. • La hache est une pièce parfois utilisée comme outil ou comme signe social. • La lame est un outil pour coupe perpendiculaire mais on ne peu pas suggère quelle son matière contact.• Les biseaux et les ciseaux (en générale dit « spatula ») est un outil utilisé pour les travaux multi-usage notamment sur la matière végétale.• La spatule présente une utilisation particulière : le bord distal de la zone active présente une utilisation moins dure et la gradation de couleur suggère un contact sur un sol mou comme le limon.• La pointe suggère l’utilisation sur une matière souple comme le cuir. Elle peut-être utilisée comme une grande aiguille.• Le poinçon « sur fibula de cercopithèque» présente une utilisation de longue durée. En effet les outils ont été retaillés et réutilisés. Les stries perpendiculaires au bord suggèrent une action en coup de pointe. Les traces situées sur la zone passive correspondent à un emmanchement. Ils sont peut-être les extrémités actives des lances ou des armes pour la chasse.• Le poinçon « sur fémur de cercopithèque» est un objet taillé de plus grande taille que les poinçons sur fibula. Les traces suggèrent l’action plus forte que ce dernier.• Le poignard est un outil unique, sa morphologie suggère un objet tranchant mais les traces (strie oblique à la direction proximale) suggère une action transversale différente d’un couteau classique.

III.3.2. Les Parures• La « pendeloque » est un ornement et non plus un outil, elle est pendeloque véritablement.• Les objets à encoches et perforés, sont utilisés comme perle ou pendeloque.

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III.4. Mode de vie, les outils, les parures,

L’Industrie Osseuse à Song Terus est un témoin des capacités cognitives de l’homme préhistorique à l’Holocène. L’utilisation comme matière première des restes de consommation est un fait général dans les sites préhistoriques, mais quelques caractères peuvent être distinguer.

III.4.1. Matière première osseuse

Le spectre faunique de l’Horizon Keplek correspond à la faune décrite pour l’horizon biostratigraphique des faunes holocènes issues d’une migration des faunes d’Asie du Sud-Est (Badoux 1957, de Vos 1984, Storm 2005). Elles correspondent à un biotope local de forêt tropicale humide avec des milieux plus ouverts complétés par des zones marécageuses (doline, rivière) et aussi proche de la mer (environ 25 km de l’Océan Indien). Cette faune est encore actuellement présente dans l’écologie locale de la partie du sud de Java.

La faune Keplek est une accumulation anthropique caractérisée par une fragmentation des ossements intense, par la conservation des éléments squelettiques, par les stigmates anthropiques sur les os (stries et fractures intentionnelles). Le spectre faunique est dominé par la présence d’animaux de petite taille notamment les cercopithèques, les suidés, certains rongeurs et des herbivores de plus grande taille (bovidés, cervidés, rhinocéros et éléphants). Les carnivores (tigre, panthère, chats sauvages, cuon, civette) et les mollusques (terrain, eu douce et mer) sont abondants. Les oiseaux et poisson sont plus rares.

La matière première utilisée suggère une configuration anatomique de certaines espèces. Le restes utilisés comme matière première principale présentent cette représentation : les fibulas de cercopithèques représentent 60 % de la matière première utilisée. Elle peut également supposer une certaine épaisseur de la partie compacte de la diaphyse osseuse, l’homme a choisi surtout des diaphyses de métapodes de bovidés.

Certains spécimens comme les os longs ou la défense d’éléphant suggère une obtention par échange ou au cours de déplacements. Par contre, pour les ossements présents en abondance dans le gisement, l’ensemble de la chaîne opératoire est présent sur le site. On peut alors observer de nombreuses variations sur la configuration de l’outil.

On peut penser que la présence des certains animaux de l’environnement proche entraîne une chasse systématique sur les animaux de petite taille, associés à la collecte d’animaux aquatiques comme les mollusques ou les poissons. Les espèces plus grandes font l’objet d’une chasse occasionnelle. L’utilisation post-mortem d’éléments squelettiques est une stratégie d’alternative à l’utilisation de la pierre, du bois végétal ou du bambou. L’os est sélectionné pour une utilisation qui ne peut être supportée par d’autres matériaux

III.4.2. Particularités technologiques

Du point vue technologique, la réduction présente deux manières différentes d’utilisation : expéditive ou provisionnelle. Les outils sont utilisés soit pendant un temps très court ou plus long. L’enlèvement d’éclats sur la substance dure, et surtout la fracturation initiale du débitage, présentent la même technique débitage que sur la pierre. Mais les techniques de retaillage, raclage ou sciage présentent les mêmes traces que pour les techniques sur bambou ou sur bois. Le raclage est la technique la plus utilisée. Le polissage de la surface utilisée soit sur les outils ou sur les parures, permet d’harmoniser les aménagements sur les formes produites (instruments) et augmente l’efficacité de l’utilisation.

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III.4.3. Valeur Symboliques

La fabrication des objets de parure montre l’utilisation de la morphologie naturelle de la dent. Mais, la présence d’une objet à biseau dit « pendeloque » sans traces d’utilisation superposées à des traces de façonnage suggère que l’homme à consacré un temps important à transformer un os long pour réaliser une pièce symbolique. La hache en ivoire d’éléphant a été aussi présente son histoire de la transformation. On peut noter, (D’Errico et Vanhaeren 2002: 211) que d’après l’étude ethnographique des sociétés de chasseurs-cueilleurs et des groupes de pasteurs nomades, les parures indiquent la situation de la personne dans le groupe : son âge, sa situation familiale et surtout son affiliation ethnique et linguistique.

La pendeloque est une témoigne de l’aspect sociotechnique dans l’Horizon Keplek. D’autre part, c’est une pièce archéologique provenant de la zone sépulture. Elle est mise en place à la main gauche, devant les côtes du cadavre humain. Cette parure est associé avec de grand nombre de restes fauniques (qu’ils sont en cours d’etude par A-M Moigne et Rokhus Due Awe). Elle est aussi véritablement à mise en relation avec des restes partiels et en partie brûlés d’un bovidé et de grand nombre des faces cercopithèque (voir Detroit 2002 : 217-221). Alors on peut pense de ces dernier dans lequel exactement ils restent sur la définition d’étude l’industrie osseuse. Ils ne sont pas fabrique et ils ne sont pas utilise comme des outils ou des parures. Mais, ils sont mettre en jour sur une rite funéraire au cours de début l’Holocène dans une caverne aux Gunung Sewu. On peut cite sur Patrice Méniel et al. (sur Arbogast et al. 2006) qu’ils seront permit d’accéder à des aspects de la vie spirituelle et de la perception symbolique.

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PERSPECTIVES

Le matériel étudié dans ce mémoire représente une petite partie des archives archéozoologiques de la grotte de Song Terus. La reconstitution de la chaîne opératoire dans l’Horizon Keplek montre une série de transformations des éléments squelettiques. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs exploitaient les animaux à la fois pour leur alimentation et également pour les produits dérivés de l’animal. Cette exploitation révèle un système technique élaboré pour l’utilisation complète des ressources naturelles de leur environnement. Des stigmates d’origine anthropique ont également été découverts sur les ossements des niveaux inférieurs, « niveaux Tabuhan ». Il serait donc intéressant de comparer les modes d’exploitation des substances dures animales dans ces deux niveaux archéologiques.

L’industrie osseuse de l’Horizon Keplek de la grotte de Song Terus constitue une des nombreuses expressions de l’identité culturelle et du mode de vie de l’homme préhistorique. Les outils et les ornements sont un signe de la capacité de pensée esthétique, symbolique et artistique. Dans la sépulture mise au jour dans le niveau Keplek, les outils en os sont plus abondants que sur le sol d’occupation. Ils montrent aussi une signification fonctionnelle comme « cadeaux funéraires ». L’étude approfondie de la richesse des types d’industrie (en particulier la découverte de plusieurs outils originaux), de l’utilisation qu’ils en ont fait, et de la diversité des réponses techniques vis-à-vis des besoins des hommes, nous permet de améliorer la définition de cette civilisation.

Désormais, la connaissance approfondie de l’assemblage technique et culturel du niveau Keplek de Song Terus pourra maintenant servir de référence pour cette aire culturelle.

Une comparaison de l’industrie osseuse associée à l’étude archézoologique rigoureuse des niveaux contemporains de sites préhistoriques des Gunung Sewu, doit permettre une connaissance des aspects technico-économiques, sociaux, culturels et symboliques des sociétés préhistoriques à l’Holocène à Java et en Asie du Sud-est. La richesse des données archéologiques sur l’ensemble des sites de Gunung Sewu doit maintenant apporter de nombreux résultats à partir d’une vaste étude multi-disciplinaire.

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Liste des figures

Figure 1 : L’archipel indonésien (www.lib.utexas.edu) 4Figure 2 : La physiographie de l’île de Java (d’après van Bammelen, 1949) 4Figure 3 : Localisation des Gunung Sewu et des principaux sites préhistoriques (d’après Bartstra, 1976) 4Figure 4 : La grotte de Song Terus et sa topographie (d’après MQPI) 7Figure 5 : La grotte de Song Terus : le plan, la section, la zone de fouille, la stratigraphie et l’histoire géologique (d’après Gallet, 2004 ; MQPI) 7Figure 6 : La grotte de Song Terus : la chronologie archéologique (MQPI) 10Figure 7 : Sampungian (van Heekeren, 1972) 12Figure 8 : L’examen d’objet (d’après Camps-Fabrer, 1974) 14Figure 9 : L’étude de la fragmentation (d’après Moigne et al. Inedit ; Rossel, 2001) 16Figure 10 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale d’herminette 18Figure 11 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur l’herminette 19Figure 12 : Origine de matière première d’herminette 19Figure 13 :Surfacedetexturefineetréflectivecomposépardesstriesentrecroises; suggère un polissage (magn. 0,63x) 20Figure 14 : Bouchardage sur le bord gauche (magn. 0,63x) 20Figure 15 : Poli sur les rainures des stries de façonnages (magn. 4x) 20Figure 16 : Poli sur les rainures des stries de façonnages (magn. 200x) 20Figure 17 : Stries d’utilisation, transversale et à partir du bord (magn. 1x) 20Figure 18 : Ecrasement poli et stries sur bord (magn. 4x) 20Figure 19 : Stries superposés et entrecroisés (magn. 4x) 21Figure 20 : Stries sur le bord droit (magn. 5x) 21Figure 21 : Stries sur la face inférieure, partie distale (magn. 5x) 21Figure 22 : Stries superposés et entrecroisés (magn. 250x) 21Figure 23 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la hache (magn. 4x) 22Figure 24 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, et la répartition sur la hache (magn. 4x) 22Figure 25 : Bouchardage sur la face inférieure (magn. 0,063x) 23Figure 26 : Bouchardage sur le bord gauche (magn. 0,63x) 23Figure 27 : Retaillage ou raclage sur la face inférieure (magn. 0,63x) 23Figure 28 : Bord gauche (magn. 0,63x) 23Figure 29 : Trois encoches d’écrasement sur bord (magn. 5x) 24Figure 30 : Stries sur la face inférieure, partie distale (magn. 5x) 24Figure 31 : Surface de la zone passive sur le bord gauche (magn. 4x) 24Figure 32 : Stries sur la face inférieure, partie mésiale(magn. 250x) 24Figure 33 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la lame 25Figure 34 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur la lame 25Figure 35 : Origine de matière première de la lame 26Figure 36 : Retaillage entrecroisé (macros) 26Figure 37 : Deux étapes de l’enlèvement (magn. 0,63x) 26Figure 38 : Micros-écrasements sur les bords (magn. 0,63x) 26Figure 39 : Stries longitudinales correspondent au raclage (magn. 1x) 27Figure 40 : Polissage sur la face supérieure (magn. 4x) 27Figure 41 : Polissage sur la face inférieure (magn. 2x) 27Figure 42 : Stries transversale et oblique se superposent à la stries longitudinales (magn. 4x) 27

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Figure 43 : Trois encoches sur la face supérieure (magn. 4x) 27Figure 44 : Vues dorsale, latérale droite et ventrale du biseau 28Figure 45 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur le biseau 29Figure 46 : Origine de matière première des biseau 29Figure 47 : Facettes sur la partie proximale (magn. 0,63x) 30Figure 48 : Raclage longitudinal (magn. 0.63x) 30Figure 49 : Surface du raclage (magn. 250x) 30Figure 50 : Surface du raclage (magn. 250x) 30Figure 51 : Sciage transversal (magn. 0,63x) 30Figure 52 : Bord latéral gauche (magn. 0,63x) 30Figure 53 : Stries transversales (magn. 1,6x) 31Figure 54 : Stries transversales (magn. 2x) 31Figure 55 : Vues dorsale, ventrale et latérale droit d’un ciseau 32Figure 56 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur le ciseau 33Figure 57 : Origine de matière première du ciseau 33Figure 58 : Enlèvement à la limite de la partie distale et mésiale sur la cavité médullaire de l’os (magn. 0,63x) 33Figure 59 : Raclage sur la face inférieure (magn. 1x) 33Figure 60 : Polissage grossier sur la partie mésiale (magn. 2x) 34Figure 61 : Stries larges très profondes, obliques qui affectent tout le bord poli (magn. 1x) 34Figure 62 : Stries larges et profondes sur l’extrémité distale de la face inférieure 34Figure 63 : Ecrasement, poli et sries sur le bord (magn. 2x) 34Figure 64 :Striesfinesetébréchuressurlafacesupérieure(magn.200x) 34Figure 65 :Striesfinesetébréchuressurlafacesupérieure(magn.250x) 34Figure 66 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la pendeloque 36Figure 67 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur la pendeloque 36Figure 68 : Origine de matière première de la pendeloque 36Figure 69 : Retaillage sur la partie proximale (magn. 2x) 37Figure 70 : Epaulement (magn. 1x) 37Figure 71 : Retaillage sur la partie mésiale (magn. 1x) 37Figure 72 : Strie de façonnage (magn. 250x) 37Figure 73 : Extrémité distale (magn. 4x) 37Figure 74 : Stries à l’épaulement (magn. 4x) 37Figure 75 :Striesfinesetperpendiculaires(magn.200x) 37Figure 76 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la spatule 38Figure 77 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur la spatule 39Figure 78 : Origine de matière première de la spatule (schéma 97) 39Figure 79 : Angle de retaillage sur la face supérieure (magn. 1x) 40Figure 80 : Piquetage (magn. 4x) 40Figure 81 : Stries d’enlèvement (magn. 1x) 40Figure 82 : Bord tranchant de l’extrémité distale (magn. 4x) 40Figure 83 : Polissage (magn. 1x) 41Figure 84 : Encoches sur le bord latéral gauche (magn. 1x) 41Figure 85 : Bord émousse (magn. 1x) 41Figure 86 : Ecrasements sur bord (magn. 1x) 41Figure 87 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale du poinçon 42Figure 88 : La section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit,

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et la répartition du poinçon 42Figure 89 : L’origine de matière première du poinçon 43Figure 90 : Strie longitudinale, face supérieure (magn. 0,63x) 44Figure 91 : Strie large et profonde (magn. 200x) 44Figure 92 : Début de rainure (magn. 200x) 44Figure 93 : Face active (magn. 0,63x) 44Figure94 :Polissagefin(magn.1x) 44Figure 95 : Ecrasement (magn. 2x) 44Figure 96 : Bord émousse (magn. 200x) 45Figure 97 : Bord ébrèche (magn. 200x) 45Figure 98 : La section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur le poinçon 46Figure 99 : Origine de matière première du poinçon 47Figure 100 : Le schéma des facettes sur le poinçon 47Figure 101 : Traces de façonnage (magn. 4x) 47Figure 102 : Forme pointue (magn. 1x) 47Figure 103 : Stries longitudinal sur du bord (magn. 250x) 47Figure104 :fig.104.striesentrecroiséeetsuperposant(magn.250x) 47Figure 105 : Retaillage sur la partie mésiale (magn. 4x) 48Figure 106 : Surface peu façonné sans polissage (magn. 2x) 48Figure 107 : Bord extérieure émousse (magn. 250x) 48Figure 108 : Bord intérieure émousse (magn. 250x) 48Figure 109 : Stries sur la zone passive (magn. 250x) 48Figure 110 : Stries circulaire (magn. 250x) 48Figure 111 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale de la pointe 50Figure 112 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur la pointe 50Figure 113 : Origine de matière première de la pointe 51Figure 114 : Stries longitudinale (magn. 250x) 52Figure 115 : Courbure de façonnage (4x) 52Figure 116 : Face polie sur la partie distale (magn. 4 x) 52Figure 117 : Face polie superpose des tries façonnage sur la partie mésiale (magn. 2 x) 52Figure 118 : Apex est émoussé (magn. 4 x) 53Figure 119 : Stries sur la bord de la pointe (magn. 4 x) 53Figure 120 : Vues dorsale, latérale gauche et ventrale du poignard 54Figure 121 : Section, face supérieure, bord gauche, face inférieure, bord droit, et la répartition sur le poignard 54Figure 122 : Origine de matière première du poignard 55Figure 123 : Enclume avec des ondes de pression (magn. 0,63x) 55Figure 124 : Stries de façonnage sur la zone interne de l’os (magn. 200x) 55Figure 125 : Stries façonnage parallèle sur bord (magn. 500x) 56Figure 126 : Face polie superpose des tries façonnage sur la partie mésiale (magn. 1x) 56Figure 127 : Partie de la zone piquetage (magn. 2x) 57Figure 128 : Partie de la zone piquetage (magn. 200x) 57Figure 129 : Bord droite avec écrasement, stries et poli (magn. 2x) 57Figure 130 : Microstries transversale sur la face inférieure (magn. 200x) 57Figure 131 : Stries entrecroise sur le bord de la partie proximale (magn. 4x) 57Figure 132 : Stries transversale sur la partie proximale (magn. 4x) 57Figure 133 : ST04.K8.11HY1.2700: faces linguale, mésiale, buccale, et distale. 58Figure 134 : ST04.K8.11HB2.2850: faces linguale, mésiale, buccale, et distale. 58Figure 135 : ST04.K8.11HI1.1059 : faces buccale, mesial et linguale 59Figure 136 : ST05.K9.NON.10310: faces mésiale, buccale, distale et occlusale 59

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