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1 MUSIQUES SAVANTES DU MAGHREB La musique maghrébo-andalouse Cheikh Larbi Bensari et son orchestre en 1926 Projet de film-documentaire de Fayçal Benkalfat L’auteur peut être contacté aux adresses suivantes : TEL : 07 71 78 85 39 Mail : fayssalbenkalfat@yahoo.fr

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MUSIQUES SAVANTES DU MAGHREB

La musique maghrébo-andalouse

Cheikh Larbi Bensari et son orchestre en 1926

Projet de film-documentaire de Fayçal Benkalfat L’auteur peut être contacté aux adresses suivantes : TEL : 07 71 78 85 39 Mail : [email protected]

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MUSIQUES SAVANTES DU MAGHREB La musique maghrébo-andalouse

Fiche technique

— Genre : Documentaire de création.

— Titre provisoire : MUSIQUES SAVANTES DU MAGHREB La musique maghrébo-andalouse.

Lieu de tournage : Tlemcen ; Alger ; Constantine ; Tunis ; Fès ; Grenade et Cordoue.

— Nombre d’épisodes : 2 (deux).

— Durée : 2 x 52mn.

— Format de tournage : HDCAM.

— Auteur : Fayçal Benkalfat. Partenaires éventuels :

— ENTV, CANAL SUR, ARTE, CANAL ALGERIE. — 2M, AL JAZEERA.

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MUSIQUES SAVANTES DU MAGHREB _______________

Parmi les traditions musicales du Maghreb, celle qui dispose de la plus

grande " aura " est la musique dite andalouse à cause de son ancienneté attestée en partie par des textes qui datent, pour les premiers d’entre eux, du 8ème siècle. Ex : Alâ Fa Sqinî Khamra du grand poète abbasside Abû Nuwwâs (755 - 815). Les musicologues se réfèrent à ce genre en tant que "musique savante" à cause de la complexité des structures modales et rythmiques qui le composent. En effet, nul autre style de musique traditionnelle au Maghreb n’égale la richesse mélodico-rythmique et structurelle de la musique maghrébo-andalouse. Cette dernière renferme en outre tous les substrats musicaux locaux de chaque région où elle est pratiquée. Le documentaire que nous proposons de réaliser se présentera sous la forme d’un voyage initiatique à travers l’histoire et les lieux emblématiques de cette tradition plus que millénaire. LES OBJECTIFS : 1/ Un des objectifs de ces films est de montrer qu’à partir de l’exégèse des textes d’époque [Ibn �ayyân (11ème s), Ibn Rushd (12ème s), At-Tifashî (13ème s),

Ibn Khatib (14ème s), Al Maqqari (17ème s), etc.] qui a été faite récemment, il est possible de dépoussiérer certains mythes et légendes qui ont finis par se substituer aux faits historiques.

2/ Un autre objectif est de montrer la nature foncièrement syncrétique de cette

tradition musicale dont les racines sont ancrées dans une région, maintes fois traversée, maintes fois conquise, mais qui a de tout temps intégré et absorbé races, religions et cultures. Personne ne résume ce phénomène mieux que Mouloud Mammeri :

« Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c’est en latin qu’Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu’Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes. Personnellement, il me plaît de constater dès les débuts de l’histoire cette ample faculté d’accueil. Car il se peut que les ghettos sécurisent, mais ils stérilisent, c’est sûr ».

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3/ L’aspect historique sera traiter dans ses dimensions chronologique et géographique. Le tout sera illustré par une série de cartes ou d’insertions de fragments de documentaires de référence.

Ex : Carte décrivant les principales voies romaines autour du bassin

méditerranéen au IIème après J.C.

— Les périodes punique et romaine. Dévoiler les traités musicaux de Saint Augustin d’Hippone (354 – 430) et St Isidore de Séville (565 – 636).

— Les premiers siècles de l’Islam. — Les périodes Omeyyade et Abbasside. — Les Omeyyades de Cordoue. — Périodes Almoravide, Almohade, Zianide, Mérinide et Hafside. — Période méta-andalouse (après la chute de Grenade en 1492). — Influence Ottomane (Marches des Janissaires Tchambar et

Bachraf).

4/ Les différentes écoles de tradition maghrébo-andalouse (Fès – Maroc ; Tlemcen, Alger, Constantine - Algérie ; Tunis - Tunisie et Tripoli - Libye) seront présentées dans leur configuration actuelle.

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Chacune de ces écoles a son propre : — Répertoire. — Canevas de formules rythmiques. — Canevas de mélodies. — Canevas de parties fondamentales et de parties annexes pour

chaque Nûba, ainsi que d’ouvertures instrumentales. Une fois que ces différents points auront été mis à jour avec toutes les illustrations audio-visuelles attenantes et les démonstrations par les différents protagonistes locaux, il sera alors exposé ce qu’elles ont en commun et ce qui les différencie. Les intervenants musicologues pourront dès lors disserter sur les possibles configurations anciennes de ces traditions. Présentation de l’instrumentarium: Les instruments de musique encore utilisés actuellement seront présentés à travers des démonstrations par les virtuoses respectifs des différentes écoles : Rifel Kalfat, Salim Fergani, Bénali Benmansour, Nacer Benmrabet, etc. Les intervenants : 1/ Musicologues : Dwight Reynolds, Jonathan Glasser, Manuela Cortes, Mahmoud Guettât, Abdeljlil Benabdelaziz, Maya Saïdani, Fayçal Benkalfat. 2/ Musiciens : Sid Ahmed Serri, Kadour Dersouni, Amine Kalfat, Mohamed Briouel, Omar Lemtioui, Salim Fergani, Mourad Sakli. 3/ les narrateurs: M.S. Dib, Sabeha Benmansour (Français). Djamal Boukli (Arabe).

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Rappel des problématiques soulevées.

L'aspect historique (entre mythes et réalités) où nous allons :

— situer l'Arabie dans .son contexte géo-économique de l'époque en relevant les échanges avec la Syrie, la Perse, d'où les influences Romano-Byzantines, et Gréco-Perses, déjà présentes avant et pendant l'avènement de l'Islam

— présenter la période omeyyade plus marquée par l'influence Byzantine tout en restant attachée aux racines Arabes

— présenter la période Abbasside ; autre évolution avec l'expansion de l'Islam à l’Asie qui a fait de Bagdad la première capitale cosmopolite au sens moderne du terme ainsi qu'à un engouement pour les auteurs Grecs de l'antiquité : traduction en quantité importante des auteurs Grecs (Pythagore, Platon, Aristoxène, Aristote, Ptolémée)

— situer le Maghreb dans son appartenance à une ensemble civilisationel et géographique ; d'où les influences Nilo-Mésopotamiennes, Phéniciennes, de la Grèce antique, des Romano-Byzantins (Saint Augustin et .son traité sur l’harmonie au début du 5ème siècle), l'Afrique noire au sud et ses possibles influences. La présence de tribus sémites et l'importance du commerce comme vecteur d'échange et d'interpénétration culturelle

— relater l'arrivée des Omeyyades et la difficile conquête du Maghreb. — questionner : Dans la conquête de l'Espagne, mise à part l'influence arabe, quelle était la part de l'influence berbère ? (vu que les soldats berbères formaient la majorité du contingent à l’instar de Tarîq Ibn Ziyyâd ) — considérer la conquête de l'Andalousie au début du 8ème siècle. Quels étaient déjà les rapports de l'Andalousie avec le Maghreb avant la conquête Arabe ? Le chant Mozarabe est un chant liturgique chrétien pratiqué en Andalousie et à l'Ouest de l'Afrique du Nord. Quel fut le degré d'interpénétration entre les diverses communautés concernant l'art musical pendant les premiers siècles de présence Arabe en Andalousie? Peut on parler de 03 écoles (Cordoue, Séville, Grenade) ou plutôt d’époques différentes ?

— présenter les échanges avec le Maghreb durant toute l'époque arabo – andalouse.

— considérer les flux migratoires ininterrompus (chute de Tolède, de Cordoue el finalement de Grenade) et questionné sur ce qui reste de l'influence Andalouse depuis cinq siècles et de l’importance de l’apport local. Quelle a été l'influence Ottomane sur celle musique depuis au moins le 17ème siècle en Algérie et en Tunisie ?

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Ainsi le questionnement actuel est :

— Que reste t-il en Espagne de l’influence musicale arabe ?

— Peut-on encore parler de musique andalouse ou plutôt de musique locale jadis influencée par la musique andalouse ?

— Quelles ont été les influences réciproques entre le Maroc et l'Algérie d'une part, l'Algérie et la Tunisie d'autre part, leur répertoire commun, les différences modales et rythmiques

— L’étude du Muwashsha� en Orient, les rythmes et modes et de quelle époque datent-ils ? — L’énigme Ziryab (imprécisions historiques) : recherche de références précises hormis celles d'Ibn Khaldoun et d’al-Maqqarî trop éloignés de l'époque et trop vague sur le plan technique et systémique. Absence de références à son .sujet chez ses contemporains et successeurs Abbassides à un moment de rayonnement civilisationel et de prolixité en écriture (chroniqueurs écritures de traités etc.) pour quelqu'un qui est supposé avoir dépassé en talent Ishak al Mawsilî. Le «Muqtabas» de Ibn �ayyân (11ème siècle) doit être considéré comme le texte de référence concernant Ziryab puisque Al Maqqarî y a puisé ses propres chroniques.

— la problématique Ziryab: s'il a réellement eu l'influence qu'on lui prétend il ne faut pas oublier qu'il est arrivé en Andalousie avec les outils rythmiques et modaux de l'école Abbasside. Les références

Pendant la période andalouse peut on trouver des références aussi précises que celles des traités d'Al-Kindî, Al Fârâbî, Ibn Sina et Sâfiyyu ad-Dîn, sur le plan mathématique et systémique concernant la musique? Ceci afin de pouvoir confronter et comparer les systèmes de l'Orient et de l'Occident musulmans.

Le problème du trois quart de ton doit être formulé autrement

L'analyse des différentes espèces de tétracordes que l'on retrouve dans la musique andalouse (entre autre 3/4 de ton, ton mineur, ton majeur etc. exemple dans Raml El Maya, le retour à la tonique par une seconde plus courte)

La notation

Quel degré de difficulté pour garder une crédibilité de la ligne mélodique? Certaines expériences utilisant une écriture trop .simplifiée s'éloignent de la réalité musicale.

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Eviter les barres de répétition car la phase ne se répète jamais à l'identique (ornementation). Développement d'une symbolique supplémentaire pour pallier à l'insuffisance de la notation classique qui n'a pas été conçue pour ce genre de musique (micro tons, rubato, signature rythmique multi-cadentielle etc.) Normalisation de la notation rythmique à une portée de percussion.

La rythmique et la modalité

Les espèces de rythmes et leurs origines, les accents mélodiques, les cadences, les ictus arsiques et thétiques (levée et posée). Métrique quantitative et métrique accentuée. La métrique prosodique.

Le problème du Muwashshah par rapport à la métrique classique arabe. L'aspect physiologique: cadences binaires correspondant au levé posé de la marche ; cadence ternaire liées au sommeil où l'inspiration dure deux fois moins que l'expiration.

Redéfinition de la modalité et de l'analyse modale

Etude des cordes modales, pluri-modalité.

Nomenclature des modes (décision collégiale de les renommer en utilisant une nomenclature plus rationnelle. Les défis de la mondialisation

Les nouvelles technologies informatiques : — Internet;

— Systèmes de compression MP3 ou WMA (plus de 10 heures de musique sur un seul CD et 70 h sur un DVD). Les perspectives :

— La réappropriation de l’identité par les héritages culturels ancestraux.

— Rendre disponible ces répertoires à tous les utilisateurs – enregistrement audio-visuel avec visualisation des partitions en temps réel.

— Etudier les systèmes (rythmique, modal et restructuration des répertoires...)

— Travail sur la musicalité, l'esthétique, le potentiel d'harmonisation ainsi que le contrepoint. — La virtuosité, le rubato, etc.

— Travail de vulgarisation dans les établissements scolaires par un enseignement adapté et personnalisé aux besoins nationaux et à la culture nationale.

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— Comment susciter un engouement pour cette musique en la rendant accessible au plus grand nombre. _____________________________________________________ __________________ Nous proposons d’introduire le film par les séquences suivantes : Séquence A : Travelling latéral sur la ville de Tlemcen aux premières lueurs du matin à partir du haut du minaret de la mosquée de Sidi Boumediene (1126-1197). S’attarder (avec zoom) sur les Minarets : d’Agadir (Idris Ier : 8ème s); de la grande mosquée (Almoravides : 11ème s) ; de Sidi al �alwî (13ème s); etc. Séquence B : Intérieur du tombeau de Sidi Boumediene (1126 – 1197) qui est un des plus éminents poètes andalous du 12ème siècle. (Travelling sur le tombeau de Sidi Boumediene). La première séquence a pour but de mettre à jour le lien intrinsèque qui lie l’Andalousie au Maghreb à travers toute sa période musulmane (8ème au 16ème s). En effet, le travelling latéral avec ses légères pauses et zooms sur les différents minarets illustre à lui seul ces liens dans leur chronologie (8ème au 16ème s), car tous les saints dont les mosquées portent le nom, sont d’origine andalouse ou ont une accointance marquée avec l’Andalousie.