Musique

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Le Fireman : loin d’avoir le feu au lac Paul McCartney récidive pour la troisième fois avec son personnage expérimental Fireman en sortant son nouvel album « Electric Arguments » qui est dans la suite de « Chaos and Creation In The Backyard » sorti en 2005. Le bassiste des Beatles est toujours en forme malgré ses 66 ans et est bien décidé à montrer qu’il n’est pas que le « gentil Paul ». rer aujourd’hui comme un des grands in- novateurs musicaux de tous les temps. Ce nouvel album, le troisième sous le nom de Fireman, est parti d’une idée qui n’était pas préconçue. Ce nouveau CD est loin d’être conven- tionnel selon l’artiste qui ajoute : « Je me suis un peu mis l’âme à nu ici… » car Paul McCartney a décidé d’écrire sans aucune contrainte ce nouvel opus, de se libérer de cette innocence qui l’habi- tait lorsqu’il écrivait des chansons pour les Beatles. Cette stimulation provient d’un danger artistique pris par l’artiste qui voudrait casser cette image de gentil Paul qui écrivait les ballades des Beatles et on retrouve bien sur cet album certains moments où l’artiste hurle et celui-ci ré- vèle qu’il en avait besoin : « Il fallait que je laisse jaillir mes émotions, que j’utilise cette voix. Waow ! » Adoptant des méthodes d’auteurs sur- réalistes pour composer les chansons de cet EP, Paul McCartney explique qu’il Bob Dylan : come back sur l’Autoroute 61 R obert Allan Zimmermann naît dans le Minnesota un 24 mai 1941. Issu d’une famille d’im- migrés turcs, il grandit à Du- luth et s’intéresse dès son plus jeune âge à la musique country, au blues et au jazz. Les déhanchés d’Elvis, les paroles anti- conformistes de Little Richards le fasci- nent. Il se met alors à la guitare, au piano et à l’harmonica, reprend les standards de blues et compose. Tumultueux, vaga- bond, il récidive les fugues et quitte défi- nitivement le domaine familial à 18 ans. Il part alors pour New York où un nou- veau mouvement est en train d’émerger, regroupant des centaines d’artistes bohê- mes : la folk. Dylan – qui prit le nom à son oncle Dilion – prend conscience qu’il peur jouer la folk music mieux que per- sonne. Grand admirateur de Rimbaud et fan de Woodie Guthrie, ses protest songs font preuve d’une incroyable maturité, conscient de tout ce qui se passe dans le monde. Sa voix criarde et son ton tim- bre rauque séduisent le public. Lorsque Dylan chante, on croirait qu’il vous mur- mure à l’oreille. Tous, même John Baez, le reconnaissent comme le génie folk de l’époque. En 1965, ce temps lui semble passé, aussi Bob veut-il développer sa mu- sique en électrifiant son groupe. Mais le passage au rock n’ roll lui fait peur. Peur pour son image. Il se lance au festival folk de Newport la même année… Et marque la rupture avec son public. On le traite de vendu, séduit par l’argent et abandonnant complètement son investissement dans le mouvement étudiant et anticonformiste. Le garçon devient un outil médiatique, harcelé par les journalistes, critiqué par son public et se braque complètement. Devenant insaisissable, il court après le temps, passe des dizaines de nuits blan- ches à écrire entre deux concerts. Ses ad- dictions vont faire basculer sa vie. Victi- me en 1966 d’un grave accident de moto, sa carrière s’arrête brutalement pendant 3 ans. Pendant la révolution de 68, il fait des gâteaux dans sa maison de campa- gne, abandonnant Jagger et Lennon au devant des foules. Ce ne sera qu’un an plus tard qu’il reviendra sur scène, pour redécouvrir les domaines de la country ou du gospel. Ses albums, « Blonde on Blonde », « Highway 61 revisited » et « Bring it all back home » resteront ses grands chef d’œuvre, incisifs et intempo- rels. Bob Dylan, génie du folk-rock, re- vient au Grand Palais les 7 et 8 avril, le temps d’un concert, nous faire redécou- vrir son art, et nous laisser une dernière chance de cerner le personnage le plus intrigant et controversé de l’histoire du rock : « Les gens peuvent tout savoir de moi à travers mes textes, s’ils savent où regarder ». Guillaume Gentil, promo 2013 Musique avait fait de même pour certains textes de « Sgt Peper », qui entre nous est l’un des meilleurs albums à ce jour. Ce que nous pouvons dire aujourd’hui c’est que Paul McCartney pète le feu et ce- lui-ci raconte : « Un peu avant de monter sur scène, en Israël, je regardais ma gui- tare et mon ampli, et je me suis dit Hey, Putain, tu as vu le bol que tu as ? Regar- de cette guitare, regarde-toi en train d’en jouer, regarde ton ampli et écoute le bruit qui en sort ! J’avais l’impression d’être un ado dans le garage de ses parents ». Paul McCartney ne re- jette pas cette fois-ci l’idée d’emmener en tournée le Fireman et espère que l’album libérera quelques es- prits. Arnaud Bontemps, promo 2013 M cCartney représente à lui seul toutes les vibrations de la musique, ancien Beatles, nous pourrions le considé- journalV3.indd 4 17/02/09 20:49:30

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Paul McCartney récidive pour la troisième fois avec son personnage expérimental Fireman en sortant son nouvel album « Electric Arguments » qui est dans la suite de « Chaos and Creation In The Backyard » sorti en 2005. Le bassiste des Beatles est toujours en forme malgré ses 66 ans et est bien décidé à montrer qu’il n’est pas que le « gentil Paul ».

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Le Fireman : loin d’avoir le feu au lacPaul McCartney récidive pour la troisième fois avec son personnage expérimental Fireman en sortant son nouvel album « Electric Arguments » qui est dans la suite de « Chaos and Creation In The Backyard » sorti en 2005. Le bassiste des Beatles est toujours en forme malgré ses 66 ans et est bien décidé à montrer qu’il n’est pas que le « gentil Paul ».

rer aujourd’hui comme un des grands in-novateurs musicaux de tous les temps. Ce nouvel album, le troisième sous le nom de Fireman, est parti d’une idée qui n’était pas préconçue. Ce nouveau CD est loin d’être conven-tionnel selon l’artiste qui ajoute : « Je me suis un peu mis l’âme à nu ici… » car Paul McCartney a décidé d’écrire sans aucune contrainte ce nouvel opus, de se libérer de cette innocence qui l’habi-tait lorsqu’il écrivait des chansons pour les Beatles. Cette stimulation provient d’un danger artistique pris par l’artiste qui voudrait casser cette image de gentil Paul qui écrivait les ballades des Beatles et on retrouve bien sur cet album certains moments où l’artiste hurle et celui-ci ré-vèle qu’il en avait besoin : « Il fallait que je laisse jaillir mes émotions, que j’utilise cette voix. Waow ! »Adoptant des méthodes d’auteurs sur-réalistes pour composer les chansons de cet EP, Paul McCartney explique qu’il

Bob Dylan : come back sur l’Autoroute 61

Robert Allan Zimmermann naît dans le Minnesota un 24 mai 1941. Issu d’une famille d’im-migrés turcs, il grandit à Du-

luth et s’intéresse dès son plus jeune âge à la musique country, au blues et au jazz. Les déhanchés d’Elvis, les paroles anti-conformistes de Little Richards le fasci-nent. Il se met alors à la guitare, au piano et à l’harmonica, reprend les standards de blues et compose. Tumultueux, vaga-bond, il récidive les fugues et quitte défi -nitivement le domaine familial à 18 ans. Il part alors pour New York où un nou-veau mouvement est en train d’émerger, regroupant des centaines d’artistes bohê-

mes : la folk. Dylan – qui prit le nom à son oncle Dilion – prend conscience qu’il peur jouer la folk music mieux que per-sonne. Grand admirateur de Rimbaud et fan de Woodie Guthrie, ses protest songs font preuve d’une incroyable maturité, conscient de tout ce qui se passe dans le monde. Sa voix criarde et son ton tim-bre rauque séduisent le public. Lorsque Dylan chante, on croirait qu’il vous mur-mure à l’oreille. Tous, même John Baez, le reconnaissent comme le génie folk de l’époque. En 1965, ce temps lui semble passé, aussi Bob veut-il développer sa mu-sique en électrifi ant son groupe. Mais le passage au rock n’ roll lui fait peur. Peur pour son image. Il se lance au festival folk de Newport la même année… Et marque la rupture avec son public. On le traite de vendu, séduit par l’argent et abandonnant complètement son investissement dans le mouvement étudiant et anticonformiste. Le garçon devient un outil médiatique, harcelé par les journalistes, critiqué par son public et se braque complètement. Devenant insaisissable, il court après le

temps, passe des dizaines de nuits blan-ches à écrire entre deux concerts. Ses ad-dictions vont faire basculer sa vie. Victi-me en 1966 d’un grave accident de moto, sa carrière s’arrête brutalement pendant 3 ans. Pendant la révolution de 68, il fait des gâteaux dans sa maison de campa-gne, abandonnant Jagger et Lennon au devant des foules. Ce ne sera qu’un an plus tard qu’il reviendra sur scène, pour redécouvrir les domaines de la country ou du gospel. Ses albums, « Blonde on Blonde », « Highway 61 revisited » et « Bring it all back home » resteront ses grands chef d’œuvre, incisifs et intempo-rels. Bob Dylan, génie du folk-rock, re-vient au Grand Palais les 7 et 8 avril, le temps d’un concert, nous faire redécou-vrir son art, et nous laisser une dernière chance de cerner le personnage le plus intrigant et controversé de l’histoire du rock : « Les gens peuvent tout savoir de moi à travers mes textes, s’ils savent où regarder ».

Guillaume Gentil, promo 2013

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avait fait de même pour certains textes de « Sgt Peper », qui entre nous est l’un des meilleurs albums à ce jour. Ce que nous pouvons dire aujourd’hui c’est que Paul McCartney pète le feu et ce-lui-ci raconte : « Un peu avant de monter sur scène, en Israël, je regardais ma gui-tare et mon ampli, et je me suis dit Hey, Putain, tu as vu le bol que tu as ? Regar-de cette guitare, regarde-toi en train d’en jouer, regarde ton ampli et écoute le bruit qui en sort ! J’avais l’impression d’être un ado dans le garage de ses parents ». Paul McCartney ne re-jette pas cette fois-ci l’idée d’emmener en tournée le Fireman et espère que l’album libérera quelques es-prits.

Arnaud Bontemps, promo 2013McCartney représente à lui

seul toutes les vibrations de la musique, ancien Beatles, nous pourrions le considé-

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