MSBH : Développer un Hub technos & business à Monaco

1

Click here to load reader

description

Monaco, Nice, Cannes, Grasse, Sophia-Antipolis : synergies autour du numérique

Transcript of MSBH : Développer un Hub technos & business à Monaco

Page 1: MSBH : Développer un Hub technos & business à Monaco

Trois repreneurspourMia

POITOU-CHARENTES — Letribunal de commerce de Niortexamine aujourd’hui 3 offrespour la reprise du fabricant devoitures électriques Mia Electric(200 employés) : un consortiummonté par le Français GeorgesDao avec la firme coréenneKokam ; le fournisseur de batte-ries E4V ; 4HHolding déjàinvesti dans Lumeneo. A

lain

Jocard/AFP

en

direct

La Principauté de Monaco, eldoradode l’emploi pour les Alpes-Maritimes

PACA

Christiane Navas

— Correspondante à Nice

Des trains bondés, des axes routierssaturés. Pour rejoindreMonaco endébut de journée, il faut se lever tôt,très tôt, pour être à l’heure. Les tou-ristes, toujours aussi fascinés par lecélèbreRocher,n’ysontpourrien.Cesont les Français du départementvoisin,lesAlpes-Maritimes,quigalè-rentpourallerchaquejourtravailleren Principauté. Ils sont plus de30.000 à s’y rendre, plutôt satisfaitsd’avoir trouvé un emploi qui leurassureunesolidecouverturesocialeet un salaire net supérieur à celuiqu’ilspourraient toucher sur laCôted’Azur.UnePrincipauté où les char-ges salariales sont inférieures de10pointsparrapportà laFrance.

Face à une économie azuréennequ i t ou rne au r a l en t i ave c85.374 demandeurs d’emploi recen-sés dans les Alpes-Maritimes, finfévrier (+ 7 % sur douze mois),Monacoprésenteunsoldepositif de1.270 emplois en 2013 (+2,7 % parrapportà2012).Pasdedéficitbudgé-taire. Pas dedette publique. LaPrin-cipautépeutcontinueràinvestir.Ellen’apaséchappéàlacrise ;en2009et2010lesdépensesontétésupérieuresauxrecettes,maislefondsderéservesouverain a permis de faire face.Depuis 2011, tout est rentré dansl’ordre.

La Principauté a besoin de lamain-d’œuvre hexagonale. Lescitoyensmonégasques ne sont que8.675 sur une population totale de36.980 personnes incluant des rési-dents étrangers, souvent fortunés.Les actifs, recensés par l’Institutmonégasque de la statistique, fin2013, ne comptaient pasmoins de50.792personnes, dont 46.600pourlesecteurprivé.Moinsde15%d’entreeux habitent Monaco. Les troisquarts viennent des Alpes-Mariti-mes, dont un quart seulement descommunes limitrophes, Roquebru-ne-Cap-Martin, Capd’Ail, Beausoleilet LaTurbie, où la pression foncièreet le coût dumètre carré limitent deplus en plus les possibilités de loge-ment. D’où la saturation des axes decommunication.

Un accord a été signé pour déve-lopper le télétravail. Selon StéphaneValeri, conseiller de gouvernementpour lesAffaires sociales, de 7.000à10.000 emplois, créés ou transfor-més, pourraient être concernés àl’horizon2016.Monaco,quiamisen

place un conseil stratégique pourl’attractivité, multiplie les campa-gnespourattirersursonterritoirede2kilomètrescarrésentrepreneursetinvestisseurs. Le prince Albert IIvient de relancer le projet d’exten-sion en mer, suspendu lors de lacrise.Et l’îlotPasteur,quiaccueilleradenouveauxaménagements sur les«délaissés SNCF»offreunpotentieldedéveloppementauxentreprises.

Une économie enmutationFace aumanque de place, malgréuneprimepourcompenserlachertédes loyers, l’industrie rencontre àMonacocommepartoutailleurs,desproblèmes de compétitivité qui setraduisent par des plans sociaux.Après Théramex et Mecaplast en2012, l’équipementier BorgWarner,qui vientd’annoncer la fermeturedesonusineà l’horizon2015,vasuppri-mer 153 emplois. Si l’emploi indus-triel est orienté à la baisse (–2% en2013 sur un total de 3.104 emplois),d’autres secteurs comme la banqueou la construction recrutent.«Monaco présente un tissu économi-que très diversifié, cela permet demieux absorber les chocs », expliqueJeanCastellini.Développerlesactivi-tés tertiaires à forte valeur ajoutée,moins gourmandes enmètres car-rés,devientuneprioritéavecdesinci-tationsà l’innovation,dontundispo-sitif voisin de celui du crédit impôtrecherche français. « Monaco2029 », le Livre blanc sur lemodèlede développement à suivre, cible,entreautres, lesécotechnologiesetlenumérique.Deuxsecteursenpointeà SophiaAntipolis et pour l’Eco-Val-lée. Un argument supplémentairepourMonacoenfaveurd’unecoopé-ration territoriale plus poussée avecsesvoisinsdelaCôted’Azur. n

l La Principauté, sortie plus rapidement de la crise que ses voisins français et italien, continue à créer des emplois.l Venus des Alpes-Maritimes, où le taux de chômage dépasse les 10 %, plus de 30.000 salariés y travaillent chaque jour.

Le Grand Prix automobile deMonaco,version4G,c’estêtredansles gradins mais regarder enmême temps les images en directsursontéléphone, fairedesphotoset les envoyer aux amis. Une occa-sion pour les opérateurs de testerlacapacitéduréseau.«Notreobjec-tif est de développer un “hub” tech-nologique et business autourdu numérique », explique YannickQuentel, de Monaco Telecom, leprésident du Monaco-SophiaBusinessHub (MSBH), lanouvelleassociation qui fédère déjà unequarantaine d’entreprises de latechnopole de la Côte d’Azur et dela Principauté. Les services etinfrastructures 4G sont au cœurdu projet. La Principauté a déjàdéployé son réseau 4G etMonacoTelecom,quiaétéreprisparXavierNiel, patron de Free, a par ailleursrécemment signé un accord avecOrange pour assurer la continuitéde ce réseau au-delà du territoiremonégasque. La stratégie est defairede laPrincipautéun« labora-toire grandeurnaturepour lesnou-veaux services numériques 4G »,confirmeMartin Péronnet, direc-teur général deMonaco Telecom.L’opérateur est partie prenante

danslaplate-formeexpérimentaleCom4Innov, lancéedepuisunanàSophia Antipolis par le pôle decompétitivité SCS (Solutions com-municantes sécurisées) pour tes-ter les nouveaux services et appli-cationsmobileshautdébit.

Gemalto, autre partie prenantedeCom4Innov,adéjàprispieddansla Principauté via l’acquisition, fin2011, deMCTEL, unePMEspéciali-sée dans les solutions innovantespouropérateurs télécomsmobiles,danslaquellelasociétéd’investisse-ment de l’Etat monégasque, laSACDE,avait investi.Nvidia,sociétéaméricainespécialiséedanslespro-cesseurs graphiques utilisés dansles jeux vidéo et l’e-santé, via sonlaboratoire de R&D sur Sophia-Antipolis (130 personnes), travailleavec la Principauté sur un projetd’outilse-learning.

L’institut Eurecom, école d’ingé-nieurs de la technopole, a accueilliMonaco Telecom au sein duGEIE

qui fédère ses partenaires indus-triels, un partenariat qui s’estconcrétisé par l’ouverture dans laPrincipauté d’un laboratoire sur lasécurité numérique et qui a voca-tionàdeveniruncentred’expertiseinternational.

Déficit d’imageEnfin, dans la compétition pourdécrocherunelabellisationMétro-pole FrenchTech, dans le cadre del’appel à projets sur les quartiersnumériques lancépar leministèreduRedressementproductif,laCôted’Azur compte jouer la synergieavecMonaco. « Elargir notre éco-système à la Principauté pourraitnous permettre de bénéficier del’ouverture à l’international deMonaco »,résumeFabriceMoizan,vice-président mobile communi-cations de Nvidia, car la techno-pole,malgrélarichessedesontissud’entreprises, souffre d’un déficitd’imageàl’international.Lesadhé-rentsduMSBHontrejointlecollec-tif des entreprises French RivieraTech, qui semobilise pour donnerdu contenu à cette candidature.Prèsde400signaturesontdéjà étéenregistrées.

Avec ce projet fédérateur, pourla première fois Sophia-Antipolis,Nice, Cannes et Grasse font causecommune, une opportunité pourla Principauté dans le déploie-mentdesastratégieMonaco2029,qui vise à réinventer le modèleéconomiquemonégasque. n

Monaco et Sophia-Antipolis :synergies autour du numériqueLes entreprises dela technopole et de laPrincipauté travaillentensemble pour développerles nouveaux réseaux hautdébit et du numérique.

Fruits : BVL s’allieà BlueWhale

PAYS DE LA LOIRE— Le groupecoopératif angevin BVL et sonhomologue BlueWhale, basédans le Sud-Ouest, ont annoncéleur rapprochement, qui seraeffectif le 1er juillet. BVL commer-cialise des fruits, essentiellementdes pommes, pour cinq organi-sations de producteurs du Valde Loire. BlueWhale, basé auMIN deMontauban, distribue les

fruits de six organisations deproducteurs. La nouvelle entitéreprésentera 230.000 tonnes defruits vendus, un chiffre d’affai-res de 200millions d’euros et300 fruiticulteurs. L’objectif estde « constituer un acteur françaisde premier ordre ». Sur le planjuridique, ce sont les coopérati-ves représentées par BVL quientrent au capital de BlueWhaleSAS, société commerciale repré-sentant la coopérative Union desVergers de BlueWhale.

Une SBMpeut en cacher une autre.Sur le podium des plus grosemployeursprivésde laPrincipauté,deux groupes peuvent revendiquerlemêmeacronymepourdesactivitésqui n’ont aucunpoint commun. Sin-gle BuoyMoorings (SBMOffshore),spécialiste des systèmes flottants deproduction et de stockage d’hydro-carbures, développe des activitésd’ingénierie. Installé depuis 1998 enPrincipauté, où il a démarré avec290personnes, le groupehollandaisemploie 1.230 personnes, dont900ingénieurs. Ilarepris lesancienslocaux de l’unité de production deSofamo-Biotherm, fermée parL'Oréalen2011,unbâtimentsur7éta-ges.Etunexempledelareconversiondebâtiments industrielsqui caracté-rise la zone de Fontvieille et que legouvernement monégasque sou-haitedévelopper.

150 ans en 2013L’autreSBM,c’est laSociétédesBainsdeMer, la plus connue, qui s’imposeparmi les principaux employeurs àMonaco, dans le secteur héberge-mentetrestauration,dontlenombred’emplois a progressé de 5,4 % en2013. Premier hôtelier de la Princi-pauté, la SBMemploie 2.919 salariés(horsstagiaires,apprentisouextras),dont 1.942 de nationalité française,des effectifs orientés à lahausseavecla reprise de l’exploitation duMéri-dienBeachPlaza.Legroupe,quiafêtéses 150 ans en 2013, n’est pas à l’abridesmouvements sociaux. Inquietsface à la perspective de la fermeturepartielle de l’hôtel de Paris pour unimportant chantier (250millionsd’euros) de rénovation, le personnelde l’établissement a déclenché endébut d’année unmouvement degrèvequiadurédeuxsemaines. n

Deux des plus gros em-ployeurs privés portentl’acronyme SBM, l’unpour l’ingénierie l’autrepour l’hébergementet la restauration.

Deux SBM enpole position

98%DE COUVERTURE

DU TERRITOIRE

Monaco Telecom, l’opérateurhistorique de la Principauté,a 31.000 abonnés dansle mobile, 34.000 dans le fixe,16.000 dans l’Internetet 12.000 pour la télévision.

« La Principautéa besoin de lamain-d’œuvre

française. Nousavons des intérêtscomplémentaires. »

JEAN CASTELLINI

Conseiller du gouvernementmonégasque pour les Finances

et l’Economie

La financeprincipalemployeur

Oubliéeslacrisefinancièreet lachasseauxparadisfiscaux, laplacemonégas-quearenouéaveclacrois-sance,+6,7 %(titresetdépôts)en2013,selonleschiffrespubliésparl’Amaf(Associationmonégasquedesactivitésfinancières).Celaprofitebiensûràl’em-ploi,orientéàlahausse(+1,4%en2013).Lesecteurrestel’undesprincipauxemployeursdelaprincipau-té ; il fait travailler3.465per-sonnes,dont2.456Français.

Les trois quarts des 50.792 actifs deMonaco viennent des Alpes-Maritimes. Ceux qui ont trouvé un emploi dans la Principauté sontsatisfaits de bénéficier de salaires supérieurs à ceux qu’ils pourraient toucher sur la Côte d’Azur. Photo Charly Gallo/Centre de presse de Monaco

24// Mercredi 7 et jeudi 8mai 2014Les Echos

PME&REGIONS