MOUANS-SARTOUX : L’ART CONCRET ENTRE EN SCÈNE

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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 118 - mensuel - août 2004 ISSN 1255 - 6270 Dossier : le Centre national de la danse MOUANS-SARTOUX : L’ART CONCRET ENTRE EN SCÈNE MOUANS-SARTOUX : L’ART CONCRET ENTRE EN SCÈNE

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Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 118 - mensuel - août 2004

ISSN 1255 - 6270

Dossier :le Centre national de la danse

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

Directeur de la publication : Henri PaulDirecteur de la rédaction : Emmanuel FessyRédacteur en chef :Paul-Henri DoroComité de rédaction : Jacques Bordet, Em-manuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Xavier Froment, Nicole Gasser,Anne Laborde, Martine Lehmans, Vincent Lo-renzini, Bertrand Maillols, Héléna DosSantos.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 31 000 exemplaires 0,30 euros le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIRE

Dossier Page 7Le Centre national de la danse

ActualitésPage 4Relance du grand prix nationald’architecture : Patrick Bergerlauréat 2004

Page 5Renaud Donnedieu de Vabres :l’Europe culturelle doit se doter« d’une ambition politique »

Page 6Une charte favorisera le « mécénat de proximité »

Page 11Le musée des beaux-artsd’Angers est rénové et agrandi

Page 12Intermittents du spectacle : bilan des actions engagéesdepuis 3 mois par RenaudDonnedieu de Vabres

PortraitPage 16Michel Sala : « la communautéde la danse va se rassembler àPantin »

Situé dans le parc du Château de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), le nouveaubâtiment construit pouraccueillir les œuvres dela donation d’artabstrait et géométriquedes collectionneursSybil Albers et GottfriedHonegger a étéinauguré le 26 juin parRenaud Donnedieu deVabres. Grâce à cettedonation, un patrimoi-ne exceptionnel a faitson entrée dans les collections nationales.

En 2000, les collectionneursSybil Albers et Gottfried Ho-negger décident de faire don àl’État des collections d’art abs-trait et géométrique qu’ils ontconstituées au fil des années.Depuis 1990, ils souhaitaient lesrendre accessibles au public dansle cadre d’un projet artistique etculturel lié à l’éducation du re-gard. A deux conditions : lemaintien de la forte cohérencescientifique du projet et que laprésentation des œuvres soit réa-lisée dans un bâtiment construità cet effet, dans le parc du châ-teau de Mouans-Sartoux(Alpes-Maritimes) où ils ontfondé, en 1990, avec l’appui dela commune, un centre d’artcontemporain, l’Espace de l’artconcret. C’est chose faite au-jourd’hui.1990, 2000 et 2004 sont doncles trois dates-clés de l’aventurede ce qu’on appelle aujourd’hui

la Donation Albers-Honegger,terme désignant à la fois le bâ-timent et la collection forte de500 œuvres. Celle-ci a été com-plétée ces dernières années parplusieurs donations dont celledes œuvres de Gottfried Ho-negger et celle faite par la grandeartiste Aurelie Nemours (née en1910) désireuse de soutenir « unprojet qui contribuait à présenterenfin l ’art concret reconnu et vi-vant dans le patrimoine français ».Puis d’autres initiatives se sontencore ajoutées, comme celle deGilbert et Catherine Browns-tone, avec le don d’une vingtained’œuvres.

Le nouveau bâtimentEn 2000, la ville de Mouans-Sartoux choisit les architectesAnnette Gigon et Mike Guyerpour construire le nouveau bâ-timent. Calé sur la pente de laforêt existante, celui-ci, réalisé

en voiles de béton lasurés vert-jaune vif se présente sous laforme d’une petite tour. La dis-position des salles le long de lafaçade, la prise de lumière pardes fenêtres latérales, de mêmeque les proportions spatiales ap-parentent la donation à une mai-son de grande taille. La formedense, abstraite, minimale del’édifice crée une belle cohé-rence avec les œuvres de la Donation Albers-Honegger etcontribue à la réflexion, à la recherche, et à l’observation visuelle liée à la philosophie deGottfried Honegger.

Dimension sociale de la cultureet de l’artDès sa création, l’implication deGottfried Honegger à la vie ar-tistique du centre d’art a été déterminante. Il a conçu des expositions exemplaires, trèssouvent thématiques, dévelop-

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Le nouveau bâtiment abritant l ’Espace de l ’art concret du château de Mouans Sartoux,architecte : Gigon/Guyer © D.R.

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pant une réflexion sur l’art et lasociété. La dimension sociale dela culture et de l’art est au cœurde la mission de l’Espace de l’artconcret. Créé dans un but desensibilisation du public le plusvaste à l’art d’aujourd’hui, celui-ci s’est orienté plus spécialementvers l’éducation artistique desjeunes publics. Le lieu s’est af-firmé comme une référence dansce domaine. Ainsi, en 1998, lesateliers pédagogiques (avec unearchitecture de Marc Barani surune idée de Gottfried Honeg-ger) ont été créés dans le but« d’apprendre à regarder ».

La donation Albers-Honegger :une action artistique exemplaireAvec l’ouverture de la DonationAlbers-Honegger, l’Espace del’art concret accroît son actionartistique, culturelle et éduca-tive articulée autour de troispôles complémentaires :» le pôle conservatoire avec ladonation Albers-Honegger,conservation et valorisationd’une collection nationaleunique en France ;» le pôle recherche avec les ex-positions temporaires de la Ga-lerie du Château, créant des pas-serelles entre l’art concret et lacréation contemporaine ;» le pôle expérimental avec lesateliers pédagogiques et le« préau des enfants », (financépar Michael Hilti et GottfriedHonegger) lieu d’éveil, de ques-tionnement et de création pourenfants et adultes.Un « pavillon de musique » estaussi en projet et permettrabientôt « d’apprendre à écouter ».Enfin, l’aménagement du parcdu Château a été confié à GillesClément, au titre de la com-mande publique. Depuis ses dé-buts, le projet de l’Espace de

Financement du bâtiment Coût total: 415 919 sEtat : 1 933 088 sVille : 723 729 sConseil régional PACA : 571 683 sConseil général des Alpes-Maritimes : 187 419 s

QUELQUES ARTISTES DE LA DONATIONAlvar AaltoCarl AndreJean-Pierre BertrandJoseph BeuysMario BottaDaniel BurenPol BuryCésarChristoCharles EamesSam FrancisBernard FrizeFrank O. GehryDonald JuddYves KleinSol LeWittRichard LongHenri MichauxFrançois MorelletAurelie NemoursDavid RabinowitchJean-Pierre Raynaud Richard SerraSotoPhilippe StarckNiele ToroniJames TurrellMies van der RoheBernar VenetClaude ViallatAndy Warhol

Le catalogue Pour un art concret, laDonation Albers-Honegger, 304 pages,500 illustrations couleurs, bilinguefrançais-allemand, 40 s (coéditionCNAP/Isthme éditions).

Espace de l’art concret06370 Mouans Sartoux (Côte d’Azur)Tél. : 04 93 75 71 50site internet : http://perso.wanadoo.fr/espace.art.concret/

André Cadere, Bâton, Donation Albers-Honegger en 2003 © CNAP / Coll. FNAC

Gottfried Honegger Tableau-Relief 1988/2000. Donation Albers-Honegger en 2002 © D.R.

l’Art Concret est soutenu par laville de Mouans-Sartoux en par-tenariat avec le ministère de cul-ture de communication (DRACPACA, Délégation aux artsplastiques) et le concours duConseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et le soutiendu Conseil général des Alpes-Maritimes.

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Renaud Donnedieu de Vabresa décerné le 2 juin le Grand prixnational de l’architecture àPatrick Berger qui « assurera laprésidence des 4èmes Rendez-vousde l ’architecture, manifestationbiennale de rencontres et d ’é-changes qui se tiendra en février2005 ». « Rendre l ’architectureaccessible à tous », tel est le butdu ministre de la culture et dela communication qui veut sen-sibiliser le public à la qualité deson cadre de vie.

Le ministère de la culture et dela communication a décidé,après quatre années d’absence,de relancer le Grand Prix na-tional de l’architecture. Le2 juin, le jury a distingué l’ar-chitecte Pierre Berger. Destinéà récompenser les architectes quicontribuent au rayonnement deleur art et de leur métier, le prixsera « dans sa nouvelle formule,décerné tous les deux ans, à un ar-chitecte de renom, pour l ’ensemblede son œuvre ».Par ailleurs, Renaud Donnedieude Vabres a assuré veiller « à dé-fendre la place de l ’architecte et dela conception dans l’acte de bâtir ».« Je m’attacherai en particulier àsaisir toutes les opportunités offertes par la nouvelle directiveeuropéenne sur les concours d ’ar-chitecture, a-t-il poursuivi. Latranscription dans le droit françaisde cette directive doit permettre derétablir des modalités de dialogueentre les architectes et les membresdes jurys ». Il a également insistésur la réforme « longuementmûrie » de l’enseignement del’architecture : elle sera « mise enœuvre et consolidée dès cet au-tomne » en suivant les principesde l’harmonisation européenne.

Elle permettra aussi « de diver-sifier les carrières et d ’accroître laformation continue ».

« Vivre les villes »Du 14 au 17 octobre, RenaudDonnedieu de Vabres lanceraavec Gilles de Robien, une nou-velle opération : « Vivre lesVilles ». « Il s’agit de permettreaux Français de s’approprier lesenjeux du développement urbainet de mieux connaître le rôle desnombreux professionnels de l’amé-nagement dans l ’amélioration ducadre de vie ». Cette opérationconcerne les différents publicsde l’architecture : des visites desréalisations les plus récentes se-ront ainsi organisées pour lesscolaires le 14 octobre, les pro-fessionnels le 15, et tous les pu-blics les 16 et 17 octobre.D’autres manifestations sont auprogramme : une expositionconsacrée à la session 2003-2004des nouveaux albums des jeunesarchitectes, la présentation des

sélections régionales de ladeuxième édition du prix Grandpublic de l’architecture sur le siteinternet du ministère. Le pal-marès définitif sera dévoilé aumoment de « Vivre les Villes ».La France participera aussi auxgrands rendez-vous internatio-naux à Venise et à Pékin. La bien-nale d’architecture de Venise, auralieu du 5 septembre au 9 no-vembre. L’architecte Françoise-Hélène Jourda est le commissairede l’exposition présentée dans lepavillon français : « Métamor-phoses durables : vivre et habiterautrement ».A la même période, la Franceparticipera à la première biennaled’architecture de Pékin, dans lecadre des années croisées France-Chine. L’architecte Eric Lapierrea conçu, en miroir avec l’ouvragequ’il vient de publier, une expo-sition intitulée Architecture du réel,qui présente un panorama de l’ar-chitecture française, au travers dutravail de douze agences.

PATRICK BERGER,L’ARCHITECTURE DE SAMAR-CANDE À LA BASTILLE

Né en 1947,Patrick Bergerexerce son activitéd’architecte deSamarcandejusqu’à la

Bastille, en passant par leJapon, animé par une volontéunique : construire une moder-nité juste et respectueuse.Guidé par une éthique singu-lière, il a réalisé notamment leMonument de la communica-tion France-Japon, sur l’îled’Awaji, au Japon (1989),l’école d’architecture deBretagne, à Rennes (1991), lesserres du Parc André Citröen,à Paris, ou encore le siège duSecrétariat général de l’UEFA,à Nyon, en Suisse (1999).Le Grand Prix national del’Architecture rend hommageà un parcours exemplaire.

RELANCE DU GRAND PRIX NATIONALDE L’ARCHITECTURE : PATRICK BERGERLAURÉAT 2004

Renaud Donnedieu de Vabres avec Patrick Berger © Farida Bréchemier

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Au delà de plusieurs dossiersd’actualité comme le piratage,la diversité culturelle oul’avenir de la réglementationeuropéenne de l’audiovisuel,Renaud Donnedieu de Vabres,lors du conseil des ministreseuropéens de la culture qui s’esttenu à Bruxelles le 27 mai, aaussi souhaité, élargir laréflexion sur une stratégieeuropéenne en faveur de ladiversité culturelle en propo-sant « une ambition politiquepour l ’Europe ».

« J’ai affirmé la propositionfrançaise d ’un plan d ’action eu-ropéen pour combattre le piratagedes œuvres et du droit d’auteur, endéveloppant notamment les effortsde pédagogie » a indiqué RenaudDonnedieu de Vabres à l’issuedu conseil des ministres del’Union européenne qui s’esttenu le 27 mai à Bruxelles. « J’aidemandé qu’il soit inscrit formel-lement à l ’ordre du jour d’un pro-chain Conseil afin que l ’UnionEuropéenne puisse prendre des décisions ».Le ministre de la culture et dela communication a ensuite réa-lisé un tour d’horizon des autressujets d’actualité. Concernantl’ouverture de la publicité dansle secteur du livre et une ouver-ture même partielle dans lecinéma, il a souligné qu’elles fa-voriseraient de grands groupesdominants, notamment améri-cains. Ce qui serait contraire àla diversité culturelle mais aussiau libre jeu de la concurrence.C’est encore la diversité cultu-relle qui est en jeu avec la directive sur les services, qui pré-voit l’harmonisation des presta-tions de service dans le cadre du

marché intérieur. « La Francetient à ce que le secteur audiovi-suel en soit exclu afin de préserverla spécificité du système commu-nautaire élaboré dans ce domaine(directive TVSF notamment). J’ailancé un examen interministérielsur la question de l ’exclusion duchamp de cette directive du spec-tacle vivant et des droits d ’auteurainsi que des sociétés de gestion collective de droits d ’auteur » aprécisé le ministre.

Le Mémorandum de la Francesur la coopération culturelleeuropéenneOutre la question de la baisse dela TVA sur le disque dans lecontexte de la crise que traversecette industrie, il a aussi rappeléque le « Conseil culture » avaitporté sur « l ’avenir des pro-grammes communautaires Culture2000, Media+ et Media-forma-tio » et sur « l ’avenir de la régle-mentation européenne de l ’audio-visuel » pour lesquels la France« soutient pleinement les orienta-tions de la Commission pour leurdéveloppement ». Il a ajouté « proposer un programme d’appuiaux industries culturelles non au-diovisuelles (livre, édition musi-cale, architecture) » et demanderaussi « une augmentation des

moyens budgétaires ». Au-delà deces dossiers d’actualité, RenaudDonnedieu de Vabres a souhaitécontribuer au lancement d’unelarge réflexion devant débouchersur une stratégie pour la diver-sité culturelle en Europe. « C’estl ’objet du mémorandum sur la coopération culturelle européenneque la France a fait parvenir àl ’Union » (voir L.I., n° 117).Parmi les « réalisations concrètes »qu’il appelle de ses vœux, onnote notamment la création d’un« label européen du patrimoine,intermédiaire entre l ’UNESCOet la protection des monuments historiques nationaux, permettant de développer le tourisme tout en identifiant un patrimoine européen commun » mais aussi « lesoutien à la création à l ’échelle européenne, l ’appui à l ’exporta-tion des industries culturelles européennes par coopération des bureaux à l ’exportation et l ’utili-sation des fonds structurels pourdes projets culturels permettant dedévelopper l’emploi autour du spec-tacle vivant, du tourisme et du pa-trimoine ». Renaud Donnedieude Vabres a précisé les moyensde financer ces opérations : « laFrance souhaite que l ’Europe sedonne les moyens nécessaires, dansla limite d ’un budget équivalent

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES :L’EUROPE CULTURELLE DOIT SE DOTER« D’UNE AMBITION POLITIQUE »

LES LIENS CULTURELS AVEC L’AFGHANISTAN SONT RENFORCÉSRenaud Donnedieu de Vabress’est rendu du 22 au 24 mai enAfghanistan. Accompagnénotamment des réalisateursClaude Lelouch et Danis Tano-vic, il a inauguré à Kaboul le plusgrand cinéma d’Afghanistan quiavait été détruit pendant laguerre : la salle mythique del’Ariana vient d’être entièrementrestaurée grâce à des fondspublics français.Par ailleurs, Arte France et laRadio Télévision d’Afghanistan(RTA) ont signé le 23 mai uneconvention de coopération portant sur la mise à dispositionde documentaires coproduits parla chaîne franco-allemande.Cette première étape de soutienporte sur une vingtaine d’heuresde programmes, gracieusementfournis par les producteurs.Le thème de la découverte desvilles, de pays et de civilisations a été privilégié dans cettepremière série.

LA CULTURE, UNE IDÉE NEUVEEN EUROPEDans une tribune parue dansLe Monde du 9 juillet, RenaudDonnedieu de Vabres a souli-gné que le temps était venu de« bâtir l ’Europe de la culture »en recherchant « un instrumentjuridique collectif qui assurera untraitement spécifique desquestions culturelles dans toutesles négociations communautaireset qui appuiera le rayonnementculturel de l ’Europe ». Il a ajoutéque « ce pacte pourrait êtreapprouvé par tous les chefs d ’État et de gouvernement del’Europe à vingt-cinq ».

à 1 % du PIB communautaire,conformément à la lettre des six »principaux pays alors qu’il ne re-présente aujourd’hui que « 0,1 %du budget communautaire ».

Renaud Donnedieu de Vabres et ses collègues européens lors du festival de Cannes © E.Fradin

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« Je crois au développement dumécénat de proximité » a souli-gné Renaud Donnedieu deVabres le 15 juin devant l’as-semblée des chambres de com-merce et d’industrie en lançantl’élaboration d’une « charte »qui permettra notamment de« mettre en valeur les expériencesles plus réussies » sur un planlocal. En rappelant les grandestendances du mécénat relevéespar l’ADMICAL, il a préciséque la loi du 1er août 2003 ad’ores et déjà commencé àamplifier les actions en faveurdu mécénat.

En 2002, 1 060 entreprises ontsoutenu la culture (contre 1 200en 2000 et 1 100 en 1998), ai-dant ainsi 2 665 actions (contre2 800 en 2000 et 2 700 en 1998)pour un budget de 195 Ms

(contre 198 Ms en 2000 et168 Ms en 1998). Ces chiffressont publiés par l’ADMICALdans le Répertoire du mécénatd’entreprise 2004 qui a été réa-lisé avant le vote de la loi du 1er

août 2003 en faveur du mécé-nat. L’enquête ne mesure doncpas les effets des nouvelles dis-positions, mais comme l’a sou-ligné Jacques Rigaud, présidentde l’ADMICAL « l ’annonce decette loi a créé un intérêt manifestedont tous ceux qui s’intéressent aumécénat se doivent de tirer partidans leurs actions de sensibilisa-tion ».

Le mécénat a évoluéPour l’ADMICAL, le mécénatest désormais intégré dans lesstratégies des entreprises, ap-portant la preuve qu’il constituedésormais un axe à part entièrede leur communication. Lemécénat s’est également profes-sionnalisé : les entreprises ne se

contentent plus d’attendre lespropositions, elles adoptent desdémarches méthodiques encréant des fondations ou des dé-partements spécialisés dansl’identification des projets à sou-tenir mettant en place le « dia-logue » que Renaud Donnedieude Vabres appelle de ses voeux.Le milieu culturel dispose ainside davantage d’interlocuteursavec lesquels il peut établir devéritables partenariats.

L’entreprise mécène est uneentreprise qui innove « Le mécénat est devenu progres-sivement une sorte de laboratoire,permettant aux entreprises d ’em-prunter des voies nouvelles », sou-ligne aussi l’ADMICAL.Elle présente ainsi l’implicationde plus en plus importante desgrandes entreprises dans les pro-jets régionaux tandis que lesPME confirment leur dyna-misme. « Contrairement à une idéereçue, le mécénat n’est pas l’apanagedes grandes entreprises. Les PME

constituent depuis plus de dix ans,la majorité des entreprises mécènes ».Pour renforcer ces liens, RenaudDonnedieu de Vabres a proposéle 15 juin l’élaboration d’unecharte avec trois objectifs : iden-tifier des interlocuteurs régio-naux, diffuser l’information etmise en valeur des opérations,les plus réussies.

Enfin, 30 % des entreprises quisoutiennent la culture s’impli-quent également dans la solida-rité : actions culturelles dans lesprisons, programmes en faveurde la culture à l’hôpital, luttecontre l’illettrisme.Ce mécénat « croisé » témoignedu fait que la culture est « un fac-teur d’insertion et de rapprochemententre des mondes qui s’ignorent ».

BROCHURE MÉCÉNAT : LES ME-SURES FISCALES EN FAVEURDES PARTICULIERSAprès une brochure consacréeà la réforme du mécénat d’en-treprise, le ministère de la culture et de la communicationfait aujourd’hui le point sur lesmesures fiscales en faveur desparticuliers. Ces deuxdocuments constituent le com-mentaire le plus actuel du dispositif de la loi du 1er août2003 dont Renaud Donnedieude Vabres souligne dans sapréface qu’elle « favorise unevéritable relance du mécénatdont on perçoit d’ores et déjà lessignes ». On y apprend notam-ment que toute personne peutdésormais bénéficier d’une réduction d’impôt de 60 %,soit le double par rapport à lasituation antérieure, sur lessommes versées à unorganisme d’intérêt général,dans la limite de 20 % durevenu imposable. Au delà decette mesure-phare, labrochure expose les autres dispositions fiscales quirendent particulièrement inté-ressant et attractif le mécénatde proximité.

Les brochures sont en ligne sur lesite : www.culture.gouv.fr. Elles peuvent être obtenues gratuitement par courrier auprèsde la Mission mécénat, 3, place de Valois, 75001 Paris, Tél : 01.40.15.83.97,[email protected]

UNE CHARTE FAVORISERA LE « MÉCÉNAT DE PROXIMITÉ »

L’ensemble des chiffres et des analysessont publiés dans le Répertoire dumécénat d’entreprise 2004, ADMICAL(72s) ADMICAL : 16, rue Girardon 75018 ParisTél. : 01 42 55 20 01 / www.admical.org

L˜Orchestre national du Capitole de Toulouse,sous la direction de Michel Plasson, lors d˜unconcert organisé par l˜association Aïda, (Association des industriels et entreprises amis del˜Orchestre national du Capitole de Toulouse) pour ses adhérents, le 23 avril 2003, à la Halleaux Grains de Toulouse, photo David Bécus.

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ILETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

N° 117 - mensuel - juillet/août 2004

DOSSIER

LE CENTRE NATIONAL DE LA DANSE

En inaugurant, le 18 juin, le Centre na-tional de danse (CND), Renaud Donnedieude Vabres a annoncé qu’il faisait étudierla création « d’une salle de spectaclesadjacente au CND ». Il faudra « veiller àson intégration harmonieuse dans lepaysage chorégraphique de Paris et del’Ile-de-France ». Le ministre de la culture et de la com-munication a également présenté lescinq axes qui structurent sa politique dela danse : » confirmation du soutien à la création ; » travail sur la mémoire de la danse,fondé sur la recherche et sur la préser-vation de répertoire ;» développement des outils de produc-tion, et notamment de proximité ;» rencontre de la danse avec son publicgrâce à un réseau de diffusion plusouvert ;» meilleure inscription professionnelledes danseurs grâce à un dispositif renforcéde formation et d’accompagnement deleur reconversion. Après le développement, ces vingt-cinq

dernières années, des centres chorégra-phiques nationaux, la multiplication descompagnies chorégraphiques, les nou-velles formes d’aides à la création, à ladiffusion et aux écritures et l’apparitionde nouveaux lieux d’enseignement, lepaysage de la danse en France s’estprofondément transformé.En réunissant sur un seul site, à Pantin,les multiples dimensions de la vie choré-graphique, le Centre national de la danse- « un fantastique lieu de synthèse »selon Renaud Donnedieu de Vabres -fédère des énergies et des moyens pourrépondre aux besoins du monde de ladanse : l’aide aux compagnies et à lacréation, la formation continue et la re-cherche pédagogique, l’accompagnementdes professions, le développement de laculture chorégraphique et la valorisa-tion de son univers et la sensibilisationdes publics. Dans un bâtiment à l’archi-tecture de béton impressionnante, en-tièrement rénové, pour accueillir sesactivités, le Centre national de la dansedevient une institution unique en Europe.

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IILETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

« Je veux voir dans l ’ouverturedu premier établissement publicconsacré à la danse, non pas unaboutissement mais l ’illustrationd’une politique globale et ambi-tieuse » a indiqué Renaud Don-nedieu de Vabres le 18 juin.Depuis 1995, le Centre natio-nal de la danse (CND) a pro-gressivement développé sonactivité, à travers une associa-tion de préfiguration puis, àpartir de 1997, avec la créationd’un établissement public. Soninstallation à Pantin, le regrou-pement de ses services et ledéveloppement de fonctionsnouvelles dessinent le visage decette institution au sein dupaysage chorégraphique natio-nal. Voici une présentation desdifférents départements qui lacomposent, leurs missions, lesservices qu’ils proposent ouceux qui vont se développer.

La maison des compagnies et desspectaclesMission : soutient les compagnies,la création et la rencontre avec lespublicsElle est l’instrument du CNDpour la création. Elle accom-pagne les compagnies, accueille

l’entraînement des danseurs.Elle leur offre les conditionsd’un véritable travail de créa-tion. Pour cette mission, ellepartage avec les autres départe-ments du CND un équipementexceptionnel : les 11 studiosconçus et aménagés dans l’en-ceinte du CND, espaces pro-fessionnels de travail, de répé-tition, d’enseignement et dereprésentation. Trois d’entre euxsont publics et des représenta-tions y sont possibles. Ils peu-vent aussi faciliter la rencontreavec le travail quotidien duchorégraphe.A coté du travail artistique, c’esttoute la dimension administra-tive des équipes qui est prise encompte. Le bureau des compa-gnies met à leur disposition desespaces de réunion, du matérielbureautique et informatique, desbanques de données et desfiches techniques. A travers lamaison des compagnies et desspectacles, le CND conduitaussi une politique de produc-tion, de coproduction et de ré-sidences. Il offre au public unregard sur toutes les danse et surla création chorégraphique na-tionale et internationale. De 200

à 250 manifestations devraientêtre organisées chaque annéedans les studios du CND.

L’institut de pédagogie et de re-cherche chorégraphiquesMission : organise la formationcontinue des enseignants et desartistesIl est l’organisme de formationprofessionnelle du CND. Ilforme les formateurs, développela recherche pédagogique, or-ganise la formation continue. Atravers lui, le CND prend encompte la reconversion des dan-seurs et l’ensemble de leur par-cours professionnel. Il prépareau diplôme d’État et au certifi-cat d’aptitude de professeur dedanse, il propose une formationcontinue des formateurs et desdanseurs, des stages de spécia-lisation, des masterclass. Il faitintervenir les spécialistes del’analyse fonctionnelle du mou-vement dansé et de la notationdu mouvement, de l’histoire etdu répertoire de la danse, il ini-tie à l’approche chorégraphiquede la musique, travaille autourdes programmes de danse à l’é-cole, forme aux techniques d'en-registrement vidéo appliquées à

la danse et propose une impor-tante palette de formationspédagogiques et de stages despécialisation. Il organise éga-lement des masterclass et descours quotidiens d’entraîne-ment. Il développe une politiquede recherche pédagogique, tra-vaille à de nouveaux outils des-tinés aux professeurs de danseet met en place des stages expé-rimentaux, des colloques et desséminaires.

Le département des métiersMission : accompagne des métiersde la danseIl concerne les 13 000 profes-sionnels du secteur chorégra-phique, danseurs, professeurs dedanse, chorégraphes, notateurs,répétiteurs, maîtres de ballets,administrateurs. Il oriente,conseille, rassemble l’informa-tion liée à l’emploi, aux droitssociaux, au droit du travail, àl’assurance-chômage, à l’assu-rance-maladie, aux questionsstatutaires, aux rémunérations,à la formation et à la réglemen-tation du spectacle. Il reçoitchaque année depuis sa créationen 1998 plusieurs milliers depersonnes et intervient sur le

LE CND : UNE INSTITUTION POUR LA DANSE UNIQUE EN EUROPE

Maquette de la façade du CND © D.R.

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IIILETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

OUVRIR DE NOUVELLES SCENES POUR LA DANSE ET MIEUXACCOMPAGNER LA CARRIERE DU DANSEUR.« La danse a besoin d’espaces spécifiques pour se déployer. J’ai demandé àmes services de rouvrir l ’étude du projet d’aménagement d’une salle de spec-tacles adjacente au CND, prolongement naturel de ses missions de rechercheet d’accompagnement de la création. Il faudra mesurer l ’impact local decette salle et veiller à son intégration harmonieuse dans le paysage chorégra-phique de Paris et de l ’Ile-de-France, a indiqué le ministre de la cultureet de la communication le 18 juin. Je porte également une grande atten-tion à l ’aménagement du territoire et aux espaces de travail de proximité.Investissement direct ou aide au studio, nous serons au côté des collectivitéspour que les danseurs accèdent plus facilement à des outils de travail dequalité. La danse a besoin d’être mieux prise en compte dans les réseaux dediffusion. Ce doit être une priorité des prochains contrats d’objectifs et demoyens entre l ’État, les collectivités locales et les théâtres qu’ilssoutiennent ». Concernant la formation et la reconversion des danseurs,le ministre a ajouté : « Un autre grand chantier est devant nous : mieuxaccompagner les conditions du métier de danseur ou de chorégraphe. L’étudesur le métier de danseur réalisée par le département des études et de la pros-pective a fourni un diagnostic qui mérite notre attention. Anne Chiffert etMaurice Michel, inspecteur général aux affaires sociales, achèvent une étudequi permettra d’envisager des solutions pour aider les artistes à préparerleur second métier. Nous devons réfléchir aussi à une meilleure insertion desjeunes dans le monde professionnel. C’est dans cette perspective que la loi ré-glementant l'enseignement de la danse en France devrait être actualisée ».

terrain, auprès des institutions,des entreprises et des réseauxchorégraphiques. Il organise desjournées d’information, des ren-contres professionnelles et descolloques. Il joue un rôle d’ac-compagnement des politiquesdu ministère de la culture en fa-veur des professionnels, nour-rit la réflexion sur les métiers dela danse. Il est un observatoireprivilégié de la profession.

Le département du développementde la culture chorégraphiqueMission : développe la ressourceet les savoirs liés à la danseIl travaille à une intelligence dela danse. Le CND est en partiené de ce souci de la culture etdes savoirs qui entourent lacréation chorégraphique. Lerassemblement de la ressourcedocumentaire, le travail de re-cherche théorique ou appliquée,

la conservation, l’enrichissementet la valorisation du patrimoinechorégraphique sont les diffé-rents aspects de ce travail in-dispensable au développementet à l’enrichissement de ladanse. Le CND met à la dis-position des professionnels etdes publics les fonds documen-taires de la médiathèque : prèsde 20 000 livres, vidéos et DVDréférencés dont le fonds Gil-berte-Cournand composé demilliers de programmes, livrets,manuscrits, et photos. Le CNDtravaille aussi à l’élaboration debases de données thématiquespour faciliter les recherchesd’information. Il mène une po-litique d’édition autour de plu-sieurs collections : les Cahiers dela pédagogie, la collection Re-cherches, les Parcours d'artistes,les Carnets de documentation etles Catalogues.

Soledad et Victoria Galoto parmi les livres de la médiathèque© Agathe Poupeney - CND

Un élément fort de la réhabilitation architecturale : le mur-cimaise rouge © Agathe Poupeney-CND

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IVLETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004 CND : L’HISTOIRE D’UNE RÉHABILITATION

ARCHITECTURALE

Construit dans un style caractéristique des années 70, le centreadministratif de Pantin a fait l’objet d’une remarquable réhabili-tation pour accueillir le Centre national de la danse.

Construit en 1972 par l’architecte Jacques Kalisz, le Centre admi-nistratif de Pantin, situé le long du canal de l’Ourq, à proximitéimmédiate du Parc de la Villette, est un vaste quadrilatère de bétonédifié selon les canons de l’architecture dite « brutaliste » qui conjuguel’utilisation de matériau brut à la force du volume simple qui sembleposé sur le site. L’actuel foyer des danseurs n’était autre que le com-missariat de police. Le garage à fourgonnettes est devenu studiopublic de danse. Tribunal d’instance, services sociaux, toutes lesfonctions administratives se partageaient des espaces organisés enbureaux, salles d’audiences et lieux cloisonnés.Aujourd’hui décloisonné, l’édifice est devenu celui de la danse.Instrument de « dialogue » selon Renaud Donnedieu de Vabresentre l’architecture et la danse, la réhabilitation du bâtiment a étéentreprise par deux architectes, Antoinette Robain et Claire Guieyssequi ont transformé le « béton brut » en un espace assourdi entre legris rosé et le rouge mat. Autour du puissant escalier central sontdistribués 11 studios de danse, une médiathèque spécialisée, unesalle d’exposition, un pôle image co-animé par la Cinémathèquede la danse et le CND et des salles de conférences, d'études et deréunions. Le Centre national de la danse a été mis en lumière parHervé Audibert qui a su « éclairer le béton brut » avec « les couleursde l ’arc-en-ciel » pour le ministère de la culture et de la communi-cation.

Commandes publiques : Michelangelo Pistoletto et Pierre di Sciulloentrent dans la danseAfin de compléter la rénovation du bâtiment, le comité de pilo-tage, constitué à l’occasion de cette commande publique del’État, a retenu les créations d’éléments de mobilier de l’artisteMichelangelo Pistoletto et le système signalétique inventé par legraphiste Pierre di Sciullo.Les « objets d’art » de Michelangelo Pistoletto demeurent aisé-ment identifiables dans leur fonction : ils servent à s’asseoir, às’accouder, à se reposer, à discuter.Pierre di Sciullo, quant à lui, a réalisé pour Pantin des panneauxavec des lettres bondissantes et des pictogrammes ludiques. Sur letoit du Centre, un seul mot immense : « danse ». Ces réalisationsont été financées par le Centre national de la danse et le ministè-re de la culture et de la communication (délégation aux arts plas-tiques, DRAC Ile-de-France) dans le cadre des procédures decommande publique et du « 1 % artistique ».Un numéro spécial de la revue Kinem / Chronique d’une comman-de publique, réalisée par le CND et la DRAC, leur est consacrée.Elle est diffusée gracieusement : renseignements 01 41 83 98 10ou [email protected]

Lire aussi page 16 le portrait de Michel Sala, directeur général du CND.

DANSE : SOUTENIR LA CRÉATION ET LE PATRIMOINE CHORÉGRAPHIQUE« Du côté de l ’État, depuis 1998 le budget dévolu à la création est passé de11 Ms à 18 Ms, soit une augmentation de 59 %. Cet effort doit êtrepoursuivi » a indiqué Renaud Donnedieu de Vabres. L’État soutiennotamment plus de deux cents compagnies indépendantes, les lieuxde développement chorégraphique, les festivals, les ballets desthéâtres lyriques et, bien sûr, les Centres ChorégraphiquesNationaux qui sont « l ’un des pivots de notre vie chorégraphique.Espaces de création, les CCN sont aussi des lieux de construction et de pré-servation d’un répertoire vivant, pilier de notre culture de la danse. Quelserait le sens d’une création artistique sans mémoire ? Au moment où leCentre National de la Danse offre à cette discipline de l ’éphémère unnouvel outil de recherche, de culture et d’accompagnement de la création, ilme paraît important de rappeler que la mémoire de la danse doit rester vi-vante et le répertoire demeurer accessible au plus large public. La querelledes anciens et des modernes est aujourd’hui derrière nous. Il n’y a pas decontradiction à être fier de notre grand répertoire classique, et à s’engagerencore et toujours d’avantage pour la création contemporaine. Je crois àcette alliance féconde et nécessaire ».

Le CND en chiffres• 7 000 m² de surface, 1 648 m² de plancher de danse, 11 studios de danse• 67 salariés permanents, 198 formateurs• 20 000 ouvrages, photos, vidéos sur la danse consultables à la médiathèque• 63 compagnies coproduites depuis 2000Le coût des travaux de réhabilitation• Rénovation et aménagement du chantier de Pantin : 15,620 Ms financé parl’État (EMOC)• Aménagements du parvis et des abords : 1,584 MsBudget• Subvention du ministère de la culture : 7 Ms (soit 81 % du financement).• Recettes propres : 1 Ms (soit 13 % du financement)

Mise en lumière par Hervé Audibert de l ’intérieur du bâtiment © Agathe Poupeney - CND

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

Le musée des Beaux-Artsd’Angers, entièrement rénovéet agrandi, a rouvert ses portesle 19 juin, après cinq années detravaux. Renaud Donnedieu deVabres a apporté son « soutien àla rénovation de nos musées surl’ensemble du territoire » afin deréaliser « un réseau d’intégrationautour de valeurs patrimonialeset éducatives ».

C’est une convention signée en1999 entre la Ville et l’État quia permis de mener à bien ce pro-jet de grande envergure, grâce àla revalorisation du « logis Bar-rault » (l’un des plus anciens hô-tels particuliers urbains deFrance) et des bâtiments adja-cents. Les travaux de rénovation,de transformation et d’agran-dissement du musée ont étéconfiés à deux architectes :Gabor Mester de Paradj, archi-tecte en chef des monuments

historiques, qui a pris en chargela restauration du patrimoineclassé du « logis Barrault » et desautres parties anciennes, et An-toine Stinco, architecte muséo-graphe, qui s’est consacré à la ré-novation des parties plusrécentes et à la création d’espacesentièrement nouveaux.A l’issue des travaux, les collec-tions permanentes et les expo-sitions temporaires se répartis-sent désormais sur 3 000 m2

(2 500 m2 pour les collectionspermanentes et 500 m2 pour lesexpositions temporaires), tandisque 1 000 m2 sont consacrés auxespaces d’accueil du public.

Deux parcours permanentsLes collections du musée sontdésormais réparties selon unparcours « Beaux-Arts », quiprésente une sélection de la richecollection de peintures du muséeet un parcours « Histoire d’An-

L’AIDE DE L’ÉTAT AU MUSÉEDES BEAUX-ARTS D’ANGERSPour un coût total de29,16 Ms, l’État a apportéson soutien financier à hauteurde 40 % pour les travaux « mo-numents historiques » et de30 % pour l’aménagementmuséographi-que, soit autotal : 7,55 Ms.

LE MUSÉE DES BEAUX-ARTSD’ANGERS EST RENOVÉ ET AGRANDI

gers », qui permet suivre le dé-veloppement de cette ville. 350œuvres au total sont présentéessur les 1 700 que compte lemusée : environ 150 d’entre ellesont fait l’objet d’une restaura-tion fondamentale pendant lestravaux.

Les expositions temporairesSix expositions temporaires se-ront également présentéeschaque année.La première de ces expositionsest consacrée à l’œuvre de Nikide Saint Phalle (jusqu’au 19 sep-tembre) et le cabinet d’arts gra-phiques expose des photogra-phies de Bogdan Konopka surle thème « Un musée en chantier(1990 - 2004) ».

Musée des Beaux-Arts d’Angers, 14, rue du Musée - 49100 Angers. Tél. : 02 41 05 38 37

Vue du logis Barrault au musée d ’Angers © Pierre David

DEUX ESQUISSES DE FRAGONARDREJOIGNENT LE MUSÉE D’ANGERSA l’occasion de la réouverture duMusée des Beaux-Arts d’Angers,Renaud Donnedieu de Vabres aannoncé l’acquisition par l’Étatde deux esquisses de Fragonard(1732-1806), L’Escalade et LaPoursuite, réalisées vers 1771 pour la comtesse du Barry. Cetteacquisition majeure d’un montantde quatre millions d’euros a étérendue possible par un apport exceptionnel du Fonds du Patri-moine, à hauteur de 87,5 % dumontant du prix d’achat, et parun effort particulier consenti par la ville d’Angers. Ces deux esquisses préparatoires pour leplus fameux décor imaginé parFragonard pour le pavillon deLouveciennes, sur le thème desProgrès de l’Amour ont fait l’objet d’un refus de certificat enavril 2000.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

Depuis sa prise de fonction,avec l’appui du gouvernementde Jean-Pierre Raffarin etparticulièrement de Jean-LouisBorloo, Renaud Donnedieu deVabres, s’est attaché à créer lesconditions d’une solution à lacrise du régime d’assurance-chômage des artistes et tech-niciens du spectacle vivant, ducinéma et de l’audiovisuel.Celle-ci avait été provoquéepar la conclusion de l’accorddu 26 juin 2003, mais sescauses sont beaucoup plusprofondes et anciennes. Retoursur les grandes étapes de lamise en œuvre de cette sortiede crise.

Renaud Donnedieu de Vabresa, depuis trois mois, engagé unevaste stratégie visant à réformerle système d’indemnisation d’as-surance-chômage des artistes etdes techniciens du spectacle vi-vant, du cinéma et de l’audiovi-suel. Son but était de répondreaux situations les plus urgentesmais aussi de créer les bases d’unnouveau système plus juste.

Renouer les fils du dialogueDès le début du mois d’avril,après avoir renoué les fils du dia-logue avec tous les acteursconcernés, Renaud Donnedieude Vabres s’est d’abord attachéà trouver une solution aux si-tuations les plus urgentes. Parmicelles-ci la situation des femmesenceintes. L’UNEDIC prendradésormais en compte les femmesen congé de maternité avec leretour à la situation antérieurepour les années 2004 et 2005.La création d’un fonds provi-soire, financé par l’État, dont

l’organisation a été définie parMichel Lagrave, Conseiller-Maître honoraire à la Cour desComptes, fait également partiedes mesures immédiates aux-quelles s’est attelé le ministre.Géré par l’UNEDIC, pour res-ter dans le cadre de la solidaritéinterprofessionnelle, ce fonds estdestiné à prendre en charge l’in-demnisation des artistes et tech-niciens qui effectuaient leurs507 heures en 12 mois mais n’yparvenaient pas dans les 11 moisprévus par le nouveau protocole.Ce fonds prend également encharge l’indemnisation des per-sonnes en congé de maladiepour une durée supérieure à3 mois. Ce fonds a été mis enplace dès le 1er juillet.

Engager le traitement des problèmes de fondEn dehors de ces deux grandesmesures, le ministre de la cul-ture et de la communication en-tend aussi traiter les problèmesplus structurels. Pour luttercontre les abus, il a accéléré lasortie du texte permettant lecroisement des déclarations desemployeurs et des salariés et desfichiers des organismes sociauxdu secteur (décret le 7 mai2004), intensifié la lutte contrele travail illégal, appelé à la vi-gilance les employeurs du sec-teur (le président de FranceTélévisions est chargé d’élabo-rer un code de bonne conduite)et enfin subordonné l’obtentiondes fonds publics au respect dela réglementation.En confiant une mission àJacques Charpillon, chef du ser-vice de l’Inspection générale del’administration des affaires cul-

turelles, Renaud Donnedieu deVabres se fera présenter des pro-positions pour mieux délimiterle périmètre des métiers et dessecteurs d’activité dont les spé-cificités justifient le recours àl’intermittence. Ses premièrespropositions sont attenduesprochainement.

Définir l’organisation d’unsystème pérenne est un des ob-jectifs du ministre. Pour assurerle maintien de la solidarité in-terprofessionnelle et la prise encompte des spécificités du sec-teur, il a confié à Jean-PaulGuillot, président d’un bureaud’expertise économique indé-pendant, une mission pourdéfinir les principes et l’organi-sation d’un système d’indemni-sation du chômage, en concer-tation avec les différentes partiesprenantes. Ses propositions de-vront être connues le 31 octobre2004, pour pouvoir éclairer lespartenaires sociaux comme lespouvoirs publics avant la fin del’année et envisager la mise enplace d’un nouveau systèmepour le début de l’année 2005.

Réconcilier les français et les artistes et techniciens du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuelTout au long de l’été, en pa-rallèle des festivals, des débatsseront organisés sur la place etle statut des artistes et techni-ciens dans la société. Ils ali-menteront un débat national quiaura lieu à l’automne, et quidevra déboucher sur un débatd’orientation prévu au Parle-ment, également au cours de lasession d’automne.

Chronologie pour une sortie decrise1a quinzaine d’avril : rencontres bilatérales avec toutes les organisa-tions professionnelles, avec lecomité de suivi, avec le président etle vice-président de l’UNEDIC15 avril : rencontre avec desmembres de la commission desaffaires culturelles du Sénat17 avril : déplacement en Avignon19 avril : Conseil national desprofessions du spectacle : proposi-tions pour l’emploi dans le spectaclevivant, le cinéma et l’audiovisuel.5 mai : conférence de presse sur lesmissions Lagrave et Charpillon et leplan pour le spectacle vivant6-7 mai : rencontres bilatérales avecles organisations d’employeurs et desalariés du secteur et avec la coordi-nation des intermittents9 mai : lettre du Premier Ministre auprésident de l’Unedic lui demandantde revenir au dispositif antérieur surles congés maternités des intermit-tents et d’ouvrir une discussion surl’élaboration d’un nouveau système.10 mai : remise du rapport Latarjet11 mai : le président de l’Unedic ac-cepte de revenir au dispositif anté-rieur sur les congés maternités16 mai : participation à laconférence de presse du comité desuivi au Palais des festivals à Cannes7 juin : Conseil national des profes-sions du spectacle et remise du rap-port Lagrave9 juin : rencontre avec un groupe detravail de la commission des affairesculturelles du Sénat14 juin : nomination Jean-PaulGuillot, Président du BIPE, à la têted’une mission d’expertise indépen-dante pour l’élaboration d’unnouveau système17 juin : rencontre avec des intermit-tents à Angers18 juin : Comité de lutte contre letravail illégal, présidé par MM. Borlooet Larcher22 juin : rencontre avec le Présidentet le Vice Président Culture de l’Asso-ciation des Maires de France1er juillet : mise en place du fondsspécifique provisoire

INTERMITTENTS DU SPECTACLE : BILANDES ACTIONS ENGAGÉES DEPUIS 3 MOISPAR RENAUD DONNEDIEU DE VABRES

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

La sixième édition du « Prin-temps des musées » a connu ungrand succès et une affluence ex-ceptionnelle, avec des pointesallant jusqu’à plus de 10 fois lafréquentation habituelle. Ces ré-sultats ont marqué une fortehausse par rapport à ceux de l’é-dition précédente. A Paris etdans la région Ile-de-France, lesmusées nationaux ont connu uneaffluence très largement supé-rieure à celle d’un dimanche degratuité (45 000 personnes ontvisité le musée du Louvre contre35 500 un dimanche gratuit,8 200 le musée Rodin contre3 500, 3 500 le musée nationaldu Moyen Age contre 2 300).La plupart des grands muséesdans les régions ont enregistréaussi des records de fréquenta-tion : le musée d’Art moderneet contemporain de Strasbourg(4 000 visiteurs contre 1 500 undimanche gratuit), les muséesdes Beaux-Arts de Bordeaux(plus de 3 000 visiteurs contre500) et d’Orléans (1 300 contre200), les musées de Metz (plusde 1 100 contre 300), le muséeDobrée à Nantes (1 150 contre250), le musée d'Art moderneet contemporain de Toulouse (4600 contre 1 800), le muséeLéon Dierx à Saint-Denis de laRéunion (2 100 contre 60). Al’occasion du « Printemps desmusées » l’« Exposition impos-sible » a aussi été diffusé le 2 maisur France 2 depuis le Louvre.

Emmène tes parents au muséePrès de 500 musées français sesont associés à l’opération« Emmène tes parents aumusée », qui consistait à enga-ger une démarche auprès des

écoles afin de présenter leurscollections et l’offre pédagogiquede leur établissement aux en-fants du CP au CM2 : quelque400 000 enfants ont reçu une in-vitation à se rendre, en compa-gnie de deux parents ou adultesaccompagnateurs, dans leur éta-blissement. Ce sont donc autotal 1,2 million de visiteurs,jeunes et adultes, qui ont pu pro-fiter de cette invitation.

LE « PRINTEMPS DES MUSÉES » ARENCONTRÉ UN GRAND SUCCÈS PUBLIC

RÉSULTATS ENCOURAGEANTSPOUR LA RÉUNION DES MUSÉESNATIONAUX (RMN)

Après trois années consécutivesde déficit, et dans un contexteéconomique défavorable, notam-ment marqué par une baisse de10 % de la fréquentation desmusées nationaux, la RMN a en-registré, en 2003, un résultat béné-ficiaire de 1,4 Ms. Ce bon résul-tat est le fruit de l’applicationrigoureuse d’un plan d’économie,basé sur la renégociation de nom-breux contrats, une forte diminu-tion des stocks et la réduction desdépenses de fonctionnement et depersonnel, qui a permis de réduireles charges d’exploitation de l’é-tablissement de 20 Ms par rap-port à 2002. Il est également dû,pour partie, au grand succès destrois expositions présentées en2003 par la RMN au GrandPalais : « Chagall connu et in-connu », « Vuillard », et « Gau-guin-Tahiti ». Les fortes fréquen-tations de ces trois expositions ontpermis de résorber le déficit dubudget des expositions tempo-raires de la RMN et d’enregistrerun solde positif de 0,3 Ms. Cerésultat encourageant doit êtreconsolidé, ce qui implique no-tamment le maintien de la fré-quentation des musées nationauxet la poursuite des efforts engagésen matière de rentabilité.

QUATRE PRIORITÉS POUR LES MUSÉESModernisation, professionnalisa-tion, nouveaux publics, EuropeRenaud Donnedieu de Vabres a souligné devant les membres duHaut Conseil des musées de France réuni sous sa présidence le15 juin l’importance du mécénat pour l’avenir des musées et assignéquatre priorités à la politique des musées de France pour les troisannées à venir :

• la modernisation de la gestion et de la tutelle des musées natio-naux et leur contribution à l’aménagement culturel du territoire ;• le développement de la professionnalisation des acteurs des muséesde France ;• l’ouverture des musées à de nouveaux publics ;• la participation des musées à l’ouverture culturelle européenne.

14 nouveaux musées de France Le Haut Conseil a par ailleurs répondu par un vote favorable à lademande d’attribution de l’appellation « musées de France » déposéepar la Ville de Paris pour ses 12 musées : musée Balzac, muséeBourdelle, musée Carnavalet avec ses annexes (Crypte du parvisde Notre-Dame et Catacombes), musée Cernuschi, musée Cognac-Jay, musée Galliera-musée de la Mode, musée d’art moderne,mémorial Jean Moulin, musée du Petit-Palais, musée Victor Hugo,musée de la Vie romantique, musée Zadkine.L’appellation « musée de France » a aussi été accordée à deux autresmusées territoriaux : le musée de la Bourrine du Bois Juquaud,musée municipal conservant une unité agro-pastorale sur lacommune de Saint-Hilaire-du-Riez en Vendée, et le musée muni-cipal Lucien Mainssieux, consacré à l’œuvre et à la collection decet artiste, à Voiron, dans l’Isère.Créée par la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France,l’appellation « musée de France », réservée aux musées reconnuspar l’État qui en font la demande, constitue un label de qualité clai-rement identifiable par le public. Elle concerne près de 1 190 muséesrelevant de l’État, de collectivités territoriales et de personnesmorales de droit privé, associations ou fondations.

Vue du musée de la vie romantique © D.R.

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14/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

HANDICAP : RENAUD DONNEDIEUDE VABRES SIGNERA LA CHARTEPOUR L’ACCESSIBILITÉLors du dernier salon Autonomic qui s’est tenu à Paris, RenaudDonnedieu de Vabres s’est engagé à signer la Charte nationale del’accessibilité du ministère du logement, du transport et de l’équi-pement, au cours de la prochaine commission nationale Culture-Handicap programmée à l’automne 2004. Pendant le salon, les pre-mières Assises nationales de l’accessibilité ont sensibilisé lesprofessionnels de la culture, architectes, urbanistes, responsablesdes transports, directions départementales de l’équipement, déci-deurs territoriaux, maîtres d’ouvrage, représentants d’associations,etc. aux questions d’accessibilité. Elles ont aussi été un lieu d’é-changes sur la nouvelle loi pour l’égalité des droits et des chancesdes personnes handicapées. Rassemblant tous les acteurs du han-dicap et de la dépendance, le salon Autonomic regroupait au seind’un « Village culture », plusieurs établissements autour du standdu ministère de la culture et de la communication dont le Centredes monuments nationaux, la Cité des sciences, la Cité de lamusique, le Musée d’Orsay et l’association « Accès culture » mis-sionnée pour la mise en accessibilité des théâtres.Enfin, les organisateurs du salon ont organisé le concours Auto-nomic Art portant notamment sur les arts plastiques, littérature,théâtre à l’attention des personnes handicapées. Un prix récom-pense les meilleures actions innovantes au sein des institutionsmédico-sociales.

L’ACCÈS AU SEIN DES MONUMENTS NATIONAUX : NOUVELLESMESURESAfin d’amplifier sa démarche en faveur de l’accès des personnes handicapées aux monuments historiques, le Centre des monumentsnationaux (CMN) fera de leur accueil un axe important de son projetd’établissement pour les cinq prochaines années.En plus de la sensibilisation de ses personnels d’accueil pour une qua-rantaine de nouveaux monuments, plusieurs d’entre eux vont recevoirun équipement adéquat pour les personnes handicapées : des espacesd’introduction à la visite au château d’Angers et au Mont-Saint-Michel, un espace d’accueil au château de Chambord. Des études générales de mise en accessibilité sont en cours pour le Panthéon, lePalais du Tau à Reims, le Mont-Saint-Michel, la basilique de Saint-Denis, le parvis des Droits de l’homme au Trocadéro.Le CMN intervient également pour répondre à des besoins ponctuelscomme la mise en place d’une bande roulante au château de Cham-bord, d’une rampe d’accès à la Basilique de Saint-Denis et d’une salled’activité accessible au château de Chaumont-sur-Loire.Alors qu’aujourd’hui, seuls dix-neuf monuments ont des parkings ré-servés, le CMN va entreprendre des démarches pour améliorer l’accèsdes châteaux d’Azay-le-Rideau, de Pierrefonds, la cité de Carcassonne,les abbayes de Cluny, de Fontevraud, de Montmajour et du Thoronet,la Basilique de Saint-Denis, la forteresse de Salses, la Maison de GeorgeSand à Nohant. Dix monuments équipés de toilettes pour personneshandicapées motrices, le CMN va mettre aux normes dix autres monuments et créer prochainement quatre nouvelles installations.Une information très complète selon les différents types de handicapsest diffusée notamment sur le site Internet www.monum.fr. Enfin,les Editions du Patrimoine réalisent une collection, intitulée Sensi-tinéraires, qui permettra aux personnes déficientes visuelles de décou-vrir les monuments à partir de supports tactiles et auditifs. Premierstitres prévus : La Sainte-Chapelle en 2004 et La Basilique de Saint-Denisen 2005.

Lors de l’installation du comité de lutte contre la piraterie, RenaudDonnedieu de Vabres a souligné le 15 juillet sa détermination à« aboutir à des conclusions communes » avec tous les acteurs de lafilière en matière de piraterie. Nous vous livrons les principauxextraits de son allocution.

Après avoir rappelé les différents enjeux et étapes de sa stratégie de luttecontre la piraterie, notamment l ’appel lancé à ses collègues européens àRotterdam le 13 juillet afin d ’élaborer un plan de lutte en commun,Renaud Donnedieu de Vabres a développé sur les différents axes de sonplan d’action. L’un des axes importants de ce plan d’action reposesur la concertation que nous commençons aujourd’hui. Notreréunion est le point de départ d’une négociation entre les acteursqui doit aboutir rapidement. Des propositions communes aux four-nisseurs d’accès à internet, aux auteurs et aux producteurs demusique, ont déjà été formalisées dans un projet de charte. Cer-taines de ces propositions pourront être mises en œuvre immédia-tement. Des modalités techniques devront être rapidement pré-cisées pour d’autres, avec le soutien de Philippe Chantepie et JeanBerbinau. Les plates-formes de distribution en ligne jouent un rôleéminent dans l’offre légale et devront être associées. Enfin, d’autrespropositions nécessitent une étude et une expérimentation rapide.C’est le cas du filtrage, qui doit être abordé dans un esprit positifde responsabilisation des utilisateurs. Ces techniques devrontpouvoir donner lieu à des expérimentations rapides auprès d’unpanel d’abonnés, afin d’en valider l’efficacité sous l’égide d’un expertindépendant nommé par les pouvoirs publics. C’est également lecas de la mise en place des offres légales pour le cinéma, qui doitêtre nécessairement associé à cette négociation. Un groupe de travailsera organisé par le CNC, pour déterminer les modèles écono-miques et la place des offres licites en ligne dans la chronologie desmédias, et aboutir à des propositions d’ici à la fin de l’année.J’invite l’ensemble des industries culturelles à s’associer à ce projet,en tenant compte des spécificités de chacune et selon leur calen-drier de mise en place des offres légales.

PIRATERIE : LE MINISTRE DE LACULTURE VEUT « PROMOUVOIRUNE APPROCHE GLOBALE »

Renaud Donnedieu de Vabres avec Quentin Tarantino et Milos Forman lors du festival deCannes © Marc-Antoine Chaumien/CNC.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

Patrimoine QUATRE NOUVEAUX LABELS « VILLESET PAYS D’ART ET D’HISTOIRE »Le Conseil national des villes etpays d’art et d’histoire, présidépar Renaud Donnedieu deVabres, représenté par MichelClément, directeur de l’architec-ture et du patrimoine a donné le15 juin un avis favorable pourl’attribution du label « Villes etPays d’art et d’histoire » qui seconcrétise, au terme d’uneconvention, par un partenariatdurable entre l’État et les collecti-vités territoriales.Lille (Nord-Pas-de-Calais) enraison des actions de sensibilisa-

AUGMENTATION DES CRÉDITSEN FAVEUR DU PATRIMOINEMONUMENTAL DE 10 %Renaud Donnedieu de Vabresa annoncé le 16 juin une aug-mentation des crédits enfaveur du patrimoinemonumental de 10 %.Conscient de l’état de détressedu patrimoine monumental, legouvernement avait annoncéun plan de restauration de plusde 10 Ms par an en novembre2003. Le ministère de laculture et de la communicationa donc mobilisé ses servicesdéconcentrés, les DRAC, afinqu’elles enclenchent des plansde rénovation. L’ampleur desbesoins, partout en France, amobilisé beaucoup plus de cré-dits que prévu. Dans uncontexte difficile pour lesfinances publiques, les engage-ments sont plus importantsque ce que la loi de finances2004 autorisait grâce à la mo-bilisation des crédits nonengagés les annéesprécédentes. Certainschantiers se sont néanmoinsarrêtés faute de créditssuffisants. Pour remédier à ceproblème, le ministre de la cul-ture a décidé d’augmenter dès2004, par redéploiement, l’en-veloppe des crédits dédiés aupatrimoine monumental de10 %.

Mécénat VERSAILLES : RENAISSANCE DUBOSQUET DES TROIS FONTAINESCréé par Le Nôtre entre 1677 et1679, le bosquet des trois Fontaines,un des quinze « salons deverdure » ornant les jardins deVersailles, vient de renaître aprèsplusieurs années de restaurationentreprises avec le soutien de l’as-sociation « The American Friendsof Versailles ». La renaissance dece bosquet vient récompenserl’enthousiasme et la ténacitéexprimés par « The AmericanFriends of Versailles », à l’initia-tive de la Société des Amis deVersailles, depuis le lancement duprojet. Les 600 donateurs, répar-tis à travers les États-Unis, ontété épaulés par de nombreuxbénévoles et plusieurs entreprises,telles que Cartier, American Air-lines et Fedex.

Films d’animationRENAUD DONNEDIEU DE VABRESFAVORABLE À UNE EXTENSION DUCRÉDIT D’IMPÔT À L’AUDIOVISUEL

Crédit d’impôt pour l’audiovisuel et incitations pour l’animationfrançaise ont constitué les deux points principaux de l’interven-tion de Renaud Donnedieu de Vabres lors du festival du film d’ani-mation qui s’est tenu à Annecy les 7 et 8 juin.

Lors de son déplacement à Annecy, Renaud Donnedieu de Vabresa noté le fort développement de ce secteur d’activité. « Nous pouvonsêtre très fiers de l ’animation française qui jouit d ’une grande recon-naissance au niveau international, tant par l ’originalité et le talent deses auteurs et créateurs que par les compétences et la qualité de ses équipesde production et de fabrication » a-t-il souligné en rappelant que lechiffre d’affaires du secteur était de « 180 Ms par an ». Lors d’uneréunion avec les professionnels de l’animation, qui s’est tenue le 8juin dans le cadre du marché international du film d’animation(MIFA), il a notamment souligné leur remarquable performanceà l’exportation et s’est engagé à réfléchir aux moyens de consoliderl’investissement des chaînes télévisées, particulièrement les chaînesdu service public, dans le domaine de la production. Il s’est ainsidéclaré favorable « à l ’extension du crédit d ’impôt à l ’audiovisuel »précisant que « cette mesure doit s’inscrire dans la durée ». Lancé parJean-Jacques Aillagon, le crédit d’impôt favorisant le tournage desfilms de cinéma en France est entré en vigueur le 1er janvier 2004.A ce jour, 27 films ont reçu l’agrément provisoire pour un tel crédit.Le soutien aux films d’animation aura de surcroît pour objectifd’inciter certains de nos talents qui se sont expatriés, notammentaux États Unis, à vouloir mettre leur savoir-faire au service de lacréation française.

© Félix création Stan & Nike

LE FILM D’ANIMATION À ANNECYDepuis, 28 ans que le Festival international du cinéma d’animation(FIFA) accueille à Annecy tous les protagonistes de l’image animée.Depuis ses débuts, cette manifestation promeut le travail decréateurs venus du monde entier ainsi que la diversité des styles etdes techniques de l’animation. 34 pays ont été représentés cetteannée avec 263 films en sélection officielle. Parallèlement, le Marchéinternational du film d’animation (MIFA) reçoit ceux qui font l’éco-nomie du cinéma d’animation. Il est également le marché des fabri-cants d’outils d’assistance à l’animation, des programmesaudiovisuels interactifs et des professionnels du multimédia.

tion à l’architecture et aupatrimoine menées à l’attentiondu jeune public et des habitants.Le label permettra de pérenniserles projets réalisés dans le cadrede Lille 2004, ville européenne dela culture. Le pays de Guebwiller(Alsace) en raison de la mise enplace d’une charte paysagère et dela diversité de son patrimoine :religieux, civil, industriel et de lamémoire. Le label permettra defédérer les différents acteurs cul-turels et touristiques du territoire.Lot-en-Gévaudan (Lozère) quiregroupe 22 communes autour deMende, pour la mise en placed’une charte destinée à sensibili-ser les habitants à la qualité archi-tecturale et aux savoir-faire dansle domaine de la réhabilitation dubâti. Boulogne-Billancourt(Hauts-de-Seine) pour son projetculturel intégrant une appropria-tion de l’architecture du XXe siècleet des projets urbanistiques encours par ses habitants.

Page 16: MOUANS-SARTOUX : L’ART CONCRET ENTRE EN SCÈNE

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONaoût 2004

Longtemps, Michel Salafut l’administrateur de la compagnie chorégraphique Régine Chopinot, le Ballet Atlantique. Il est aujourd’hui aux commandes duCentre national de ladanse (CND). Un peu plus de 7 000 m2

aux portes de Paris :rien que pour danser,voir danser et soutenir ceux qui font l’univers chorégraphique. Il nous parle de ce lieuunique au monde.

« La danse, confie Michel Sala,c’est l ’union parfaite de l ’esprit etdu corps. Un art complet qui metl’humain au centre ». Pourtant, ilreconnaît que rien, dans sondébut de parcours, ne le desti-nait à la danse. Ni sa formationjuridique, ni les quelques annéespassées au centre spatial de Kou-rou, et au cabinet du Préfet dela Guyane, ne le destinaient àcela. La danse, c’était juste unepassion d’amateur. C’est alorsqu’il rencontre dans les années80, les milieux chorégraphiquesd’abord et Régine Chopinot en-suite qui l’ont amené à sauter lepas. L’amateur est devenu ad-ministrateur, élément indispen-sable de la communauté choré-graphique. A cette place, dansle réseau des compagnies et des

centres chorégraphiques natio-naux, Michel Sala a eu le tempsde se forger quelques convic-tions.

La communauté chorégraphique «On a, du monde de la danse, uneimage trompeuse, explique-t-il. Ilapparaît divisé en chapelles, en es-thétiques. C’est tout le contraire.Il y existe un sentiment très fortd ’appartenance à une commu-nauté, à un peuple de la danse ».Pour lui, ce qui manque à cettecommunauté, à la danse engénéral, ce sont des lieux, des es-paces, des institutions qui luisoient propres et qui lui soientconsacrés. « Longtemps, la dansea été invitée, par la musique, parl ’opéra et dans des lieux généra-listes, les théâtres, les maisons de la

Culture. Elle a aujourd’hui besoind’espaces autonomes, identifiables.Non pour s’isoler mais au contrairepour inviter à son tour et s’ouvriraux autres arts ».

Un lieu voué à la danseLe Centre national de la danseest justement ce lieu entièrementconsacré à la danse, voulu par leministère de la culture pour êtrele complément, l’instrumentd’une politique globale en fa-veur de la danse dans toutes sesdimensions. « C’est le lieu du dé-cloisonnement, où tous les gestes seconjuguent : se former, danser,montrer, apprendre et savoir. Au-cune fonction ne doit prendre le passur les autres ! »Le soutien aux professionnelsprend en compte toute la chaîne

MICHEL SALA : « LA COMMUNAUTÉDE LA DANSE VA SE RASSEMBLERÀ PANTIN »

de leurs préoccupations et deleurs carrières : environnementintellectuel, formation continue,accompagnement professionnel,soutien à la création, soutien lo-gistique. Tout cela en un seullieu, avec un équipement unique.« Il n’y a pas d’autre lieu au mondeoù près de 200 professionnels de ladanse, au quotidien, sont appelésà se croiser, se côtoyer et partagerles mêmes outils. Les uns seront làen formation, les autres pour répé-ter, profiter d’un studio, créer. Unbouillonnement, une effervescencedoivent naître des ces passagesmultiples qui favoriseront les ren-contres ».

L’ouverture sur les publicsCette effervescence, MichelSala veut y impliquer le public,qu’il accorde volontiers au plu-riel, les publics. Le CND veutêtre cet espace où la danse sedonne à voir autrement qu’enspectacle. Il va montrer com-ment les danseurs vivent, tra-vaillent, écrivent la danse. L’ou-verture peut prendre des formesmultiples. « Il n’y a pas une seulefaçon de produire de la danse. Noussommes dans un contexte de crise.Il justifie la mobilisation de tousles professionnels autour de cetenjeu : comment organiser la ren-contre avec le public ».

Le 30 septembre et le 1er octobre,Biokhrapia, de Rabih Mroué et LinaSanehLe 30 septembre et 2 octobre, Giszelle, par Xavier Le Roy et EsztherSalomon

Centre national de la danse1, rue Victor Hugo 93507 Pantin cedexwww.cnd.fr

MICHEL SALA EN 4 DATES

1947 : naissance à Perpignan(Pyrénées-Orientales)

1971 : il entre aucabinet du préfetde Guyane

1991 : co-fondateurdu Ballet AtlantiqueRégine Chopinot

1998 : il devient directeur généraldu Centre nationalde la danse

© D.R.