MORE TV - Numéro 5

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Le cinquième numéro du magazine en ligne collaboratif

Transcript of MORE TV - Numéro 5

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l’édito

La rentrée approche, nos contributeurs s’intéressent donc aux nouveautés des networks américains : les chances de succès, les échecs pressentis et les paris fous. C’est aussi l’occasion pour un sériephile breton de vous raconter son périple à Paris pour participer à la sixième saison du festival SériesMania. De nombreuses séries françaises et étrangères y ont été présentées, et c’est pourquoi nous nous posons, dans ce numéro, la question suivante : comment percevons-nous les séries américaines avec nos yeux d’Européens ?Autour de ces trois articles, vous aurez la possibilité de lire trois interviews : Ian Anthony Dale (Murder In The First), Atticus Shaffer (The Middle) et celle qui fait la couverture, Lindsey Morgan (The 100) !

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10 interview de ian anthony dale l’inspecteur jim koto dans murder in the first

06 seriesmania 6 un sériephile breton à paris

16 interview de lindsey morgan l’interprète de raven reyes dans the 100

13 analysela morale américaine

sommaire

20 2015-2016 une rentrée en demi-teinte

24 interview de atticus shafferbrick dans la sitcom, the middle

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More TVMore TVContributeurs

J’ai toujours voulu des frères comme Malcolm,

Dewey, Reese et Francis; un père comme Walter

White ; une mère comme Lynette Scavo ; des

colocataires comme Chloe et June; une bande de

potes comme Ted Mosby; une bromance avec JD et

Turk; des copines de vin comme Jules et Ellie; un

patron comme Ron Swanson ; une avocate comme

Alicia Florrick ; un boulot chez Veridian Dynamics;

un Central Perk en bas de chez moi; et un trône de

fer dans mon salon. A part ça, je mange beaucoup

de séries.

GwendalGuillemoto

Prutha S. Patel est une fervente adepte de

beaucoup de choses et a grandi en entendant

sa mère lui répéter sans arrêt qu’elle regardait

tout simplement trop de films et de séries

télévisées. Mais au lieu d’écouter sa mère, elle a

décidé de plonger encore plus dans cet univers

en déménageant sur le côte ouest des États-

Unis pour étudier le droit à Los Angeles. Prutha

aspire à devenir une avocate spécialisée dans le

divertissement, et espère apprendre autant qu’elle

le peut de ce vaste de domaine et des personnes

incroyables qu’elle rencontre et rencontrera tout

au long de ses études. Heureusement pour elle,

cela ne dérange plus ses parents qu’elle soit autant

passionnée par ce milieu là, et ils la soutiennent

quelque soit ses décisions.

Prutha S. Patel

Multidisciplinaire, sérivore invétéré, bloggeur

motivé sur Geeks and Shows, twittos irrégulier,

apprenti sorcier juriste tout en rêvant de devenir

journaliste, animateur/ crieur public à la radio.

Bref, honoré d’écrire pour vous dans ce magazine.

En espérant que ça vous plaise !

JulienleSbeGuerieS

Amis depuis maintenant plus de dix ans, Typh et

Alex, véritables passionnés de séries télévisées,

ont mis au monde Cross Over US. Ce blog, âgé de

six ans, leur permet de partager leur passion avec

les internautes, grâce à des critiques et analyses

quasi-quotidiennes de séries au rythme de leur

diffusion.

Cross over uS

Directeur de rédaction - Jérôme Raffin

Rédactrices en chef - Mélanie Seree, Prutha S. Patel

Directeur artistique - Jérôme Raffin

Relations publiques - Mélanie Seree

Relations internationales - Prutha S. Patel

Correcteurs - Aude Métayer, Mélanie Seree et

Michele Bignard

Traducteurs - Cindy Thibaut, Anne-Lise Kontz et

Thania Jakobsen

l’équipe

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More TVtu souhaites participerau prochain numéro ?

envoie ton idée ou ton article à

[email protected]

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par Gwendal Guillemoto

sériesmania 6un sériephile breton à paris

À quelques heures de l’ouverture des

portes du Forum des Images, la pression

monte et l’excitation est à son comble. Les

séries, les conférences, les partages, les

rencontres, les ressentis après séances.

Dix jours de séries quasi non-stop. Certes,

cela ne change pas des habitudes d’un

sériephile, mais vivre ce festival de

l’intérieur pour la première fois, cela

change beaucoup de choses. La nuit fut

courte, le jour J est là.

jour 1Premiers pas au festival, où je tombe

sur des têtes connues et moins connues

de Twitter. Certains m’interpellent, car

eux me reconnaissent, à ma grande

surprise. Le temps des présentations, la

première conférence se met en place. Au

programme, « Tous critiques de séries

TV ? », un débat organisé sous forme de

table ronde en présence de journalistes,

critiques et amateurs. La légitimité de

chaque personne à critiquer une série,

que ce soit sur un réseau social chez soi

ou dans un magazine (Web, presse) est

vivement argumentée, notamment la

limite amateur/professionnel, les façons

de critiquer de chacun. D’un point de

vue purement personnel, tous critiques

de séries, oui, tant que l’on aime en voir,

tant que l’on aime partager son opinion

(débat disponible en replay sur le site de

SériesMania).

En fin de journée, la soirée d’ouverture

du festival nous a permis de découvrir

Wayward Pines, série américaine

produite par M. Night Shyamalan

(Sixième Sens, Incassable, entre autres),

nous plongeant dans la petite ville du

même nom, où l’agent fédéral Ethan

Burke se retrouve coincé après une sortie

de route. Beaucoup de similitudes avec

des séries cultes, mais le tout offre un

pilote plaisant, twist compris.

jour 2À peine remis d’une première

journée pleine de promesses, les séries

s’enchaînent. D’abord Gallipoli, récit

d’une guerre marquante pour l’Australie,

opposant l’Empire ottoman aux forces

australiennes, britanniques et françaises,

dans laquelle nous suivons un adolescent

s’enrôlant pour accompagner son frère

au front.

Ensuite 1992, traitant du pouvoir italien

sous toutes ses formes, tirée de l’histoire

réelle des « Mains propres », une enquête

judiciaire qui fit trembler l’Italie au début

des années 90.

Pour terminer, Deustchland 83, série

d’espionnage pendant la guerre froide, où

l’on suit un jeune espion, Martin, envoyé

en RFA pour recueillir des informations

cruciales sur la stratégie militaire de

l’OTAN. Gros coup de coeur pour cette

dernière. Elle a d’ailleurs très justement

reçu, par le jury de blogueurs, le prix

de la meilleure série parmi les 37 séries

présentées durant le festival.

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jour 3Des montagnes russes d’émotions en

ce dimanche. Tellus, thriller finlandais

qui nous plonge au coeur d’un groupe

d’activistes écolos en pleine réflexion

après une opération mortelle. S’ensuit un

marathon de comédies avec l’hilarante

série israélienne à sketchs The Jews Are

Coming sur l’histoire des juifs, l’excellente

Théorie du K.O. abordant l’amour fami-

lial sur fond de combats de catch, et la

plébiscitée Please Like Me (Saison 2) sur les

aventures de Josh Thomas au quotidien.

On finit avec Blå ögon (Blue Eyes), série

suédoise axée sur la politique du pays en

période d’élection, destins croisés entre

une nouvelle directrice au ministère de

la Justice dont le prédécesseur disparaît

dans de mystérieuses conditions et une

mère de famille candidate sur une liste

d’extrême droite qui se sent de plus en

plus menacée. Il n’y a pas à dire, les

Scandinaves continuent de prouver leurs

talents dans ce domaine.

jour 4Iris Brey, journaliste et universitaire,

a animé une conférence sur la sexualité

des femmes dans les séries télévisées.

On y évoque la différence entre sexua-

lité féminine et masculine et comment

l’image des femmes a évolué au fil

des années, en soulignant le nombre

croissant de femmes dans l’écriture

et dans la réalisation, mais aussi dans

l’abondance de formats (câble, Netflix,

Amazon). Parmi les extraits diffusés

pour appuyer ses propos, The Affair,

Sex and the City, Girls, Masters of Sex, ou

encore, la plus récente, Transparent. Une

conférence qui fait du bien à entendre.

Direction la salle 500. La série Game

of Thrones, que l’on ne présente plus,

phénomène de société comme certains

l’affirment, faisait partie des blockbusters

présentés à SériesMania cette année. Les

deux premiers épisodes de la saison 5

ont été projetés en US+24, en présence

de Iwan Rheon, plus connu sous le

nom de l’infâme Ramsay Bolton (si si,

vous savez, la scène de la saucisse...).

Évidemment, d’un point de vue person-

nel, le visionnage de ces deux épisodes

sur un écran géant, ça n’a pas de prix.

Rien que le générique prend une autre

ampleur, frissons garantis. Bonus en fin

de projection, petite course pour aper-

cevoir Iwan Rheon passer en coup de

vent pour prendre son taxi, en souriant

et en s’excusant de ne pas rester plus

longtemps pour prendre quelques

photos. Forcément, il faisait moins peur

que son double à l’écran.

jour 5Une journée spéciale femmes au pro-

gramme de ce mardi. La journée a débuté

par une conférence traitant des femmes

dans l’univers des séries télévisées

policières. On constate une évolution

plus que frappante quand on compare

la femme flic des années 70-80 (Police

Woman, Cagney & Lacey) et celle de nos

jours (Happy Valley, Engrenages). Et tout

cela grâce notamment à l’augmentation

du nombre de femmes scénaristes et

productrices. Conclusion marquante de

cette conférence : « L’égalité des sexes

sera atteinte le jour où une femme

incompétente se verra confier un poste

de haute responsabilité ».

La journée se poursuit avec Sirens,

série israélienne, récit d’une policière

découvrant le corps de sa soeur jumelle,

considérée comme morte 17 ans aupa-

ravant, dans un polar où le fantastique

tient un rôle principal au fil de l’enquête.

Pour finir, place à une série produite

par Amazon, Transparent, déjà louée

par la critique depuis sa sortie il y a

quelques mois (Elle a reçu le Golden

Globe de la meilleure série comique cette

année), dramedy traitant habilement du

transgenre lorsqu’un père de famille

décide d’annoncer à ses enfants qu’il

veut publiquement s’afficher en tant que

femme. « C’est toute ma vie que je me suis

déguisé en homme. Car c’est juste moi. ».

Rires, larmes, réflexion, cette série est un

véritable coup de coeur, portée par un

brillant Jeffrey Tambor. Trois épisodes

plus tard, j’en redemandais encore.

« iwan rheon, plus connu sous le nom de l’infâme ramsay Bolton »

7

Page 8: MORE TV - Numéro 5

jour 6SériesMania, c’est aussi l’occasion

d’aller dans des pays encore inconnus

dans le monde des séries. C’est avec

The Cliff que nous avons plongé sur les

magnifiques terres islandaises avec une

mini-série policière faisant remonter les

souvenirs d’un inspecteur de Reykjavik

qui ne voulait pas les voir resurgir. La

preuve, s’il en fallait encore une, que

les Scandinaves maîtrisent parfaitement

l’art du polar et du suspense lent.

Projection de la série suédoise Jordskott,

polar noir et univers fantastique, où une

inspectrice de police, n’ayant pas fait le

deuil de la mort de sa fille depuis sept ans,

revient sur les terres de sa disparition

quand elle apprend qu’un autre enfant

a disparu dans les mêmes conditions.

Avant-première pour Le Bureau des

Légendes, nouvelle création originale

de Canal+. Série d’espionnage (un des

grands thèmes de SériesMania cette

année) portée par un Matthieu Kassovitz

de marbre en membre de la DGSE revenu

après six ans de mission à Damas (Prix de

l’interprétation masculine). Il aura fallu

plus de deux épisodes pour que la série

m’emballe réellement après de longs

passages à vide, mais ma persévérance

a porté ses fruits avec une très bonne

fin de saison.

jour 7Petit aparté au planning, c’est via le

service de replay de France 2 que j’ai

pu découvrir les deux premiers épi-

sodes de Disparue, projetée deux jours

avant à SériesMania en présence de

l’équipe artistique, occasion manquée

à cause du planning. Il s’agit du récit

de la disparition de Léa le jour de son

anniversaire, de l’enquête de police à

sa résolution en passant par les réac-

tions plus ou moins contrôlées de chaque

membre de la famille. Portrait émou-

vant d’une famille et de ses secrets, avec

une exceptionnelle Alix Poisson en mère

de famille dévastée (Prix de l’interpré-

tation féminine) et un Pierre François

Martin-Laval en père de famille avide de

vérité. La diffusion sur France 2 a d’ail-

leurs été un réel succès durant le mois

d’avril.

Sans transition réelle, en parlant de

pays de production encore inconnu

au bataillon, Umbre, série roumaine

( Adaptation de la série néo-zélandaise

Small Time Gangster, cela ne s’invente

pas), nous envoie du côté de Bucarest

dans la double vie d’un chauffeur de

taxi également homme de main pour

la mafia locale. De l’humour noir, peut-

être un peu trop noir d’ailleurs, mais

les aventures tumultueuses de ce Ray

Donovan roumain ont un certain charme

qui peut donner envie de découvrir la

série aux fans de gros bras et de blagues

vaseuses. Malheureusement, pas sûr de

la voir arriver sur les chaînes françaises.

jour 8On mange séries, on boit séries,

on dort séries, on vit séries, et ce n’est

pas encore fini. Plus grosse déception

de la dizaine avec Wataha, série polo-

naise signée HBO Europe (qui nous a

également offert Umbre la veille), où

l’on suit un capitaine enquêtant sur la

mort de ses amis gardes-frontière et

de sa femme, tués par une explosion

ciblée. La série traite avec froideur de

l’immigration clandestine entre l’Ukraine

et la Pologne. C’est bien le seul intérêt

que j’ai trouvé pendant les deux épisodes

projetés. J’ai passé le reste du temps à me

demander pourquoi je restais. Peut-être

une overdose de thriller après huit jours.

À peine le temps de digérer Wataha que

le marathon Olive Kitteridge pointe le

bout de son nez pour la soirée. Cette

adaptation du roman éponyme (Prix

Pulitzer 2009) en mini-série couvre 25

ans de la vie d’Olive, professeur de maths,

et de son mari Henry, pharmacien, dans

une petite ville de la Nouvelle-Angleterre,

Crobsy. Ce sont deux personnes aux

caractères diamétralement opposés :

Olive étant froide, distante, acariâtre,

tandis qu’Henry est généreux et ouvert

au monde extérieur. Pourtant, ils

sont unis par un amour solide et une

tendresse infinie. Énorme coup de coeur

pour ce récit travaillé, ce casting (Frances

McDormand, Richard Jerkins, Peter

Mullan, et un certain Bill Murray) et ce

savant mélange comédie/drame habil-

lement mis en scène pendant près de

quatre heures.

« à peine le temps de digérer

wataha que le marathon

Olive Kitteridge pointe le

bout de son nez »

8

Olive Kitteridge

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jour 9Dernier jour de festival, mais on ne

chôme pas. Après le marathon Olive

Kitteridge, place à celui de Occupied,

série d’anticipation en coproduction

entre la Norvège et la France (Avec Arte).

Le pitch : une Norvège envahie par la

Russie, qui prend possession de certaines

réserves de pétrole. Troublant ? À la vue

des quatre premiers épisodes diffusés,

on se murmure : « Toute ressemblance

avec des situations existantes ou ayant

existé serait pure coïncidence ». Blague

à part, cette série touche au plus près de

l’actualité en se basant sur des enjeux

politiques et écologiques de l’Europe.

Gros carton en vue pour cette série qui ne

connaît pas encore de date de diffusion

sur Arte.

Le temps de se désaltérer cinq minutes et

on fonce du côté de la cérémonie de clô-

ture du festival, où on été récompensées

les meilleures séries de cette saison 6.

À noter que La vie devant elles (seule

série récompensée que je n’ai pas eu

la chance de voir) a reçu le prix de la

meilleure série française, récompense

donnée par un jury international de

journalistes presse. Et la soirée de

clôture s’est poursuivie par la diffusion

des trois premiers épisodes de Mozart in

the Jungle, autre série originale Amazon

(avec Transparent), qui nous plonge

dans l’univers de la musique classique

au travers d’un jeune chef d’orchestre

(Rodrigo !, interprété par Gael García

Bernal) et d’une jeune hautboïste venue

à New York pour auditionner devant le

réputé maestro. Une comédie moderne

aussi déjantée que l’est ce maestro ! En

parlant de déjantée, il y a eu l’after soi-

rée de clôture. Mais là, « Ce qui se passe

à SériesMania reste à SériesMania ».

jour 10Le dimanche, jour de repos ? Pas

pour tout le monde. Les séries primées

lors de la cérémonie de clôture la veille

sont reprises toute la journée. L’occasion

pour moi de rattraper les pilotes non vus

de la semaine pour cause de surcharge

de planning. Strikers ( Mention spéciale

du jury blogueurs), série belge, qui nous

plonge dans l’univers du football en

suivant le périple de deux frères dans

leur ascension vers le club professionnel

du Racing Genk. L’impitoyable monde

du football, entre famille, sentiments,

notoriété et maturité, dans une série

intelligente et attachante. Pour finir,

False Flag (Prix du public, ex-aequo

avec Olive Kitteridge), sur la vie de cinq

Israéliens découvrant un beau matin aux

informations qu’ils sont responsables

de l’enlèvement du premier ministre

iranien à Moscou. Un subtil mélange

d’espionnage, d’humour, de tension

et de suspense signé Israël. D’ailleurs,

preuve s’il en fallait une de sa qualité,

les États-Unis l’ont déjà acheté pour un

remake à leur sauce. Nouveau gros coup

de coeur, qui n’a malheureusement pas

encore trouvé de diffuseur du côté de

l’hexagone.

le jour d’aprèsDes yeux qui piquent, des souvenirs

gravés et des rencontres marquantes. Une

liste de séries à découvrir, à continuer, à

binge-watcher, à partager.

Le retour en terre bretonne fut rude.

Nostalgie.

Allez, SériesMania, saison 7, tu viens ?

« la vie devant elles a reçu le prix dela meilleure série française »

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l’équipe de la vie devant elles au festival

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Vous avez joué dans Charmed,

comment s’est passé le tournage avec

cette distribution en particulier ?

Charmed est la première série où j’ai

participé à plusieurs épisodes. J’étais

vraiment content quand j’ai obtenu le

rôle. J’étais le petit nouveau, mais je me

rappellerai toujours que Brian Krause

avait été très accueillant et professionnel.

Lors de sa diffusion, Charmed avait un

très grand nombre de fans, quel est le

meilleur souvenir que vous gardez de

votre participation à une série d’une

telle ampleur ?

Lorsque vous avez l’opportunité de

tourner dans une série d’une telle

popularité, l’expérience est géniale.

Encore aujourd’hui, Charmed est soute-

nue par des fans très fidèles. Au fil des

années, j’ai rencontré des fans géniaux,

qui m’ont soutenu, même longtemps

après mon départ de la série.

Vous êtes actuellement dans Hawaii

5-0, où vous incarnez Adam Noshimuri,

le frère du personnage joué par

Daniel Henney. Dans la série, votre

personnage demande le personnage

incarné par Grace Park en mariage.

Que préférez-vous dans votre travail

avec Daniel et Grace ?

Daniel et moi étions destinés à être frères.

On a tous les deux des origines asiatiques,

on a presque le même âge et on est tous

les deux originaires du Midwest. On

s’est bien entendu rapidement, devant

et derrière l’écran, sachant qu’on a vécu

des expériences similaires en grandissant

et lors de notre carrière. Avec Grace, nous

avons développé une réelle amitié, au fil

de ces quatre années. L’alchimie entre

nos deux personnages rend notre travail

bien plus facile.

Et avec les autres acteurs ?

Daniel Dae Kim est devenu un très

bon ami. Je respecte énormément son

professionnalisme et ses qualités de

leader, sur le plateau et au sein de notre

communauté. Nous luttons tous les deux

pour soutenir tous les Asio-Américains

dans notre industrie et en dehors.

Le tournage à Hawaii est-il plaisant ?

J’adore tourner là-bas et j’ai vraiment

hâte d’y retourner en juillet. Je passe

le moins de temps possible dans ma

chambre d’hôtel. Je surfe à Waikïkï, je

fais du paddleboard près de The Mokes

à Kailua, je nage près de Waimaea, je fais

de la randonnée à Olomana et je mange

souvent des Poke Bowl au Pupukea Grill.

Oahu est vraiment devenue une seconde

maison pour moi.

J’ai récemment découvert que vous

avez incarné Scorpion dans la série

Youtube Mortal Kombat (Mortal Kom-

bat Rebirth et Mortal Kombat Legacy).

J’ai trouvé ça vraiment cool. Comment

était le tournage ?

Tous les participants ont vraiment

partagé l’enthousiasme et la vision du

réalisateur, Kevin Tancharoen. C’était

avant-gardiste. Peu de temps après sa

mise en ligne, Mortal Kombat Legacy

est devenue la websérie la plus vue de

l’histoire de Youtube. C’était formidable

de faire partie de ce projet.

Était-ce moins stressant de tourner

une série Youtube qu’une série clas-

sique ?

En fait, faire une websérie s’avère plus

stressant. On a moins de temps, moins

de budget et une équipe réduite. Mais ce

stress est contrebalancé par la passion

habitant tous les participants.

Qu’est-ce qui rend chaque projet

unique (Entre une websérie et une

série classique) et comment appré-

hendez-vous chaque projet ?

11

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Ce que je préfère, en général, dans

mon métier, c’est tout l’aspect créatif

menant à la mise en route du projet.

Chaque projet réunit des personnes

uniques et talentueuses, ayant chacun

une responsabilité précise. Pour que

chaque projet soit une réussite, le travail

d’équipe est primordial et tout le monde

doit s’investir. La communication est

essentielle.

Vous avez aussi prêté votre voix

plusieurs fois, pour divers jeux vidéos,

comme Sleeping Dogs, Call of Duty:

Black Ops II et Battlefield Hardline,

y a-t-il un autre jeu pour lequel vous

voudriez doubler ? Ou un personnage

en particulier ?

Ayant incarné Scorpion dans une

websérie, ça me plairait de le faire

aussi pour un jeu vidéo. J’ai déjà un très

convaincant : « Viens ici ! ».

Dans la même idée, y a-t-il une fran-

chise, un scénariste, un producteur ou

un réalisateur avec qui vous voudriez

travailler ?

Si Daniel Craig en a assez de jouer Bond,

je le remplacerais avec plaisir.

Dans Murder in the First, votre per-

sonnage est le lieutenant qui supervise

les inspecteurs English (Taye Diggs)

et Mulligan (Kathleen Robertson).

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce per-

sonnage ?

Je suis un héros. En début de saison

2, suite à une tuerie, Koto montre son

héroïsme en fonçant droit vers le chaos,

afin d’affronter les assaillants. C’est un

Koto très différent de ce que l’on a pu voir

en saison 1. J’ai suivi des entraînements

tactiques afin d’être prêt pour tourner

cette saison. C’était vraiment amusant

de pouvoir utiliser mon arme.

Qu’est-ce que votre personnage n’a

jamais fait et que vous voudriez le voir

faire ?

J’adorerais que les scénaristes explorent

davantage la vie personnelle de Koto.

A-t-il une famille ? Quels sont ses soucis ?

Qu’est-ce qui le pousse à être ambitieux ?

Je crois aussi que Koto pourrait s’engager

politiquement.

J’ai aperçu une photo de vous, avec

Tom Felton. Vous lui appreniez à lancer

son ballon, au football américain.

Allons-nous bientôt vous voir monter

une équipe avec vos collègues de

tournage ?

Sachant qu’il n’avait jamais lancé de

ballon avant cet après-midi là, je dirais

que Tom apprend vite, donc on aurait

des chances.

Avez-vous une dernière chose à dire

à nos lecteurs ?

J’aimerais vous parler d’un projet qui

m’est très important. J’essaie actuellement

de réunir des fonds, pour soutenir Bulbul:

Song Of The Nightingale, un documentaire

mettant en lumière les difficultés sociales

et les injustices humaines rencontrées

par la communauté Banchara en Inde.

Cette communauté existe depuis des

siècles, s’appuyant sur la prostitution et

le trafic de jeunes filles de dix ans pour

s’assurer un revenu. En racontant leur

histoire, on espère les faire connaître et

impulser des changements dans cette

communauté, en les aidant, que ce soit

par des soins médicaux, l’éducation et

des alternatives économiques. Pour

en savoir plus, n’hésitez pas à aller sur

bulbulthedocumentary.com.

« si daniel craig en a assez de jouer bond, je le

remplacerais avec plaisir »

i n t e r v i e w i a n a n t h o n y d a l e

12

ian anthony dale dans Murder in the First

mur

der

in t

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Page 13: MORE TV - Numéro 5

Quand vous regardez des séries, il y a toujours des éléments qui vont vous paraître étranges ou vont vous déranger. nous regardons en effet nos séries préférées avec une vision et une éducation européenne, et non américaine. C’est cette nuance qui va changer notre perspective et qui nous permet cette analyse.

par Julien lesbeGueries

l’indifférence par rapport au monde qui l’entoure

La première chose qui m’a frappée

quand j’ai commencé à regarder un

peu abusivement des séries, c’est

l’égocentrisme américain. Il s’agit ici

d’un point commun avec les films, ce

sentiment que les Américains sont seuls

au monde. Que ce soit dans Supernatu-

ral, The Walking Dead, Revolution ou

même Constantine, le monde semble

commencer et s’arrêter aux États-Unis.

Dans la première, l’apocalypse et tout

ce qui va avec ne se produit qu’en

Amérique du Nord, de même pour The

Walking Dead et Revolution, l’intrigue ne

se déroule que sur le territoire américain

sans que l’on se demande s’il s’agit

d’un phénomène mondial. De la même

manière, dans Constantine, « The Rising

Darkness » semble se concentrer comme

par magie sur ce territoire. Ce genre de

comportement s’observe principalement

dans les séries de science-fiction. Ce sont

en effet celles qui ont le plus vocation à

étendre leur action sur un territoire plus

vaste qu’une ville, au contraire d’une

comédie.

Différentes raisons peuvent être évo-

quées pour justifier rationnellement

ces faits. Elles sont principalement

budgétaires. On ne peut pas imaginer

une série internationale, comme pour

un film par exemple. Ce n’est tout

simplement pas possible. Les networks

américains n’ont pas les moyens de créer

des séries qui voyageraient à travers

le monde entier. Cela sous-entendrait

une logistique impressionnante et des

dépenses démesurées, deux choses

qu’elles ne peuvent se permettre de

mettre en place. Cependant, le fait que les

séries ne mentionnent même pas le reste

du monde montre tout de même une

forme d’égocentrisme. Les Américains

se croient vraiment seuls au monde et

aiment le faire savoir.

la morale

amériCainea n a ly s e

13

Page 14: MORE TV - Numéro 5

des moeurs exacerbées On remarque aussi rapidement que

certaines moeurs américaines sont pré-

sentées de manière exagérée. À la simple

évocation de Desperate Housewives, nous

nous rappelons tous ce groupe de femmes

de banlieue qui nous montre comment

l’Amérique se voit ou aimerait se voir.

Chacun se reconnaît dans l’une des filles

de la bande, et c’est voulu. Nous avons

la mère au foyer avec à peu près une

dizaine d’enfants et un mari qui tra-

vaille, la femme divorcée maladroite qui

cherche un nouveau départ, la femme

droite dans ses bottes, mais confrontée

à la réalité de sa vie familiale et enfin,

la femme magnifique qui s’est mariée

pour l’argent et se retrouve à vivre en

banlieue. Chaque partie de l’Amérique est

représentée dans une des protagonistes.

Cette série stéréotypée et commerciale

fait tout pour plaire à l’Américain moyen

et y parvient de manière assez plaisante

tout de même.

On peut aussi évoquer d’autres séries,

comme Chicago Fire ou Chicago PD par

exemple. Au centre de celles-ci, la fierté

d’être Américain et plus précisément

d’être un habitant de Chicago est mise en

avant. Pour aller plus loin, elles mettent

en exergue la fierté de travailler pour

la communauté et de mettre sa vie en

jeu pour elle. Ce sont deux éléments qui

reviennent très (trop) souvent. Cette

notion de communauté, on ne la retrouve

qu’outre-Atlantique et elle est très

reconnaissable. On le voit par exemple

lorsque quelqu’un offre un panier de

fruits à un nouvel arrivant dans un

quartier ou dans un bureau, pour lui

signifier qu’il vient de rentrer dans

une nouvelle famille. Toute proportion

gardée, ce genre de comportement se

rencontre très rarement en France ou

en Europe.

Une autre pratique est présente dans

toutes les séries, ainsi que dans les films,

celle du « drap blanc ». La tradition veut

que dès qu’il se passe quelque chose

dans une chambre à coucher, un drap

blanc apparaît à l’image pour cacher ce

sein que nous ne saurions voir. Faites

attention à ça la prochaine fois que vous

regarderez une série. Le drap ne sera pas

forcément blanc, mais il sera là et cachera

tout jusqu’aux épaules. Les networks

américains restent des chaînes familiales

et leurs séries doivent être visibles par

tous dans l’Amérique puritaine.

Ce procédé est tellement courant qu’il

a engendré son contraire. Désormais,

pour qu’une série soit considérée par

les critiques comme réussie, ambitieuse

ou novatrice, il faut qu’elle ose montrer

un sein ou deux. Lorsque que c’est le

cas, un florilège de bonnes critiques vont

encenser cette série qui ose se dresser

contre la prude Amérique. Bien sûr,

il faut savoir doser, afin de ne pas se

retrouver avec un deuxième Game of

Thrones. Mais le fait est que la morale à

l’américaine a des conséquences.

la culture américaineCertaines références dans nos séries

préférées sont compréhensibles exclusi-

vement par les Américains et le sont donc

difficilement pour nous. Mais on ne peut

pas vraiment le leur reprocher, car les

oeuvres développées par les networks

sont avant tout faites pour les Améri-

cains par des Américains. L’objectif est

de faire le plus d’audience possible, donc

de toucher le plus d’Américains.

Les références à la pop-culture améri-

caine, à l’actualité outre-Atlantique ou à

la vie politique de la Maison-Blanche sont

légion. On retrouve beaucoup de blagues

sur des talk-shows ou célébrités qui nous

sont inconnus. À partir de ce constat, on

peut distinguer deux catégories de séries.

Nous avons tout d’abord celles qui n’ont

pas vocation à s’exporter à l’étranger et

se fichent ainsi d’être incompréhensibles

en dehors des frontières américaines,

comme 2 Broke Girls. Ensuite, il y a celles

qui veulent être vendues à l’étranger et

doivent donc adapter leurs dialogues

afin qu’ils puissent être traduits un peu

partout, comme Modern Family. Tout

dépend donc de la vocation de la série.

les quotas noirsVous souvenez-vous de T-Dog dans

The Walking Dead ? Ce n’est pas très

grave si ce n’est pas le cas. Saviez-vous

qu’il n’existe pas dans les comics ? On

peut donc se demander pourquoi ils

l’ont inventé dans la version télévisée,

surtout qu’il n’apporte pas grand-chose

à l’intrigue. Il était tout simplement là

pour satisfaire aux critères de quotas

d’hommes noirs dans les oeuvres

audiovisuelles. Les États-Unis croient

beaucoup à la discrimination positive et

à la correction des inégalités en imposant

des quotas. Que cette imposition soit

légale ou d’ordre plus morale, les effets

restent les mêmes. Le plus emblématique

de ceux-ci reste l’imposition d’un certain nino

mun

oz /

nbc

a n a ly s e l a m o r a l e a m é r i c a i n e

« elles mettent en exergue la fierté de travailler pour la communauté et de

mettre sa vie en jeu pour elle »

14

Chicago Fire

Page 15: MORE TV - Numéro 5

nombre de personnes de couleur noire

dans les séries. C’est pour cela que T-Dog

a été créé et que le jour de sa mort, un

personnage est apparu dont la principale

caractéristique était d’être noir. Deux

épisodes plus tard, celui-ci est mort

également au moment de l’arrivée de

Tyreese.

The Walking Dead n’est qu’un exemple

parmi d’autres de ces pratiques, mais

reste le plus flagrant. On n’imagine pas

ce genre de comportement dans un pays

avec une culture différente. C’est une

culture qui leur est propre et qui a ses

avantages comme ses inconvénients, ce

n’est pas notre rôle en tant que critique

de séries de philosopher sur le bien-fondé

de telles mesures. Mais le fait est qu’elles

impactent la production des oeuvres

audiovisuelles que nous aimons tous.

les contre-exemplesBien sûr, quand on a une règle, il faut

des exceptions. Celles-ci s’inscrivent sur-

tout dans la catégorie de séries dont je

parlais tout à l’heure, celles qui ont voca-

tion à s’exporter dans le monde. Quand

les producteurs ont cet objectif en tête, il

est impossible de se mettre

la moitié de la planète à

dos avec tous les éléments

que je viens de montrer.

Dans ces oeuvres, on va

sciemment éviter les bla-

gues trop américaines, on

va éviter de caricaturer

les pays étrangers et on

va faire en sorte d’être

compréhensible par tous.

Plusieurs choix s’offrent à

la série dans ces cas-là. Soit l’intrigue se

concentre sur une ville ou deux, comme

Arrow ou Friends, soit elle devient direc-

tement internationale, comme c’est le

cas pour Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D.,

soit on évite de se situer dans l’espace,

comme pour la très bonne Modern

Family. Il n’empêche que dans ces cas-là,

l’objectif est avant tout financier. Nul

doute que si on leur donnait le choix, les

préjugés seraient là aussi légion.

le cas homelandHomeland reste une série à part

lorsque l’on analyse la morale présente

dans les oeuvres américaines. Même

s’il s’agit avant tout d’un remake d’une

série israélienne, elle est marquée par

une mentalité très propre aux États-

Unis post 11 septembre. La paranoïa

qui imprègne cette série, cette peur de

l’attaque imminente est sa marque de

fabrique. Cela nous donne des scènes

assez improbables, un peu tirées par les

cheveux pour les besoins de l’intrigue.

On a par exemple un Brody qui assassine

le vice-président comme simple prélude

à une attaque sur la CIA, symbole de

cette paranoïa. Quand on y réfléchit

deux secondes, c’est quand même assez

abracadabrantesque.

Mais Homeland répondait aussi à une

époque, à la crainte des États-Unis de

se faire détrôner à coup d’attaques ter-

roristes venant d’un monde qu’ils ne

comprennent pas. C’est l’idée qu’il faut

tout surveiller et tout pouvoir contrôler

à distance. L’épisode introductif de la

saison 4, intitulé « Drone Queen » montre

bien cette volonté de tout contrôler à

tout prix. Ne parlons même pas de la

NSA. Mais au-delà d’Homeland, la scène

de l’attentat kamikaze dans Chicago Fire

était par ailleurs assez dingue tellement

c’était de mauvais goût. Le constat est là :

près de quatorze ans plus tard, cela les

obsède toujours. On ne peut pas vraiment

leur en vouloir.

un constat final mitigéOn voit donc bien qu’une grande

majorité de séries américaines sont

imprégnées par une forme de morale

propre à ce pays. On ne peut pas vrai-

ment leur en vouloir puisque les séries

sont avant tout faites pour eux. Mais il

n’empêche que ce comportement montre

bien ce que les Américains pensent d’eux-

mêmes et de ce qu’ils pensent du reste

du monde. Il n’y a qu’à voir les scène

ahurissantes où ils essaient de parler

français ou caricaturent délibérément

notre langue adorée. On ne sait

jamais, sur un malentendu construit

sciemment, ça peut passer chez nos amis

d’outre-Atlantique.

« la paranoïa qui imprègne cette série, cette peur

de l’attaque imminente est sa marque de fabrique »

ho

mel

and

/ sh

ow

tim

e

15

Page 16: MORE TV - Numéro 5

lindSeymorgan

i n t e r v i e w

par prutha s. patel photo russel baer

Page 17: MORE TV - Numéro 5

Prutha S. Patel : Pourquoi avoir

auditionné pour ce personnage ?

Lindsey Morgan : Quand j’ai été retenue

pour l’audition, je trouvais le personnage

vraiment cool. Rien que sur le papier,

Raven déchire, c’est une fille cool, mais

intelligente, ça change. J’ai rarement eu

des auditions où je me suis dit : « Une

fille intelligente : ingénieur, forte et

maligne ! » J’adore incarner des person-

nages d’un grand niveau d’intelligence.

Que préférez-vous dans votre

personnage, Raven Reyes ?

Elle est vraiment compétente et il est

difficile de la destabiliser. Que ce soit

physiquement ou mentalement, elle est

toujours au top, donc c’est enrichissant

d’incarner un personnage fort avec un

tel état d’esprit.

Si vous n’incarniez pas Raven, qui

auriez-vous aimé être dans la série ?

Jaha (Isaiah Washington). Sans aucun

doute, Jaha !

Quel est votre personnage préféré de

la série ?

En toute impartialité, c’est vraiment

difficile de choisir.

Vous pouvez en choisir plusieurs,

sinon.

C’est difficile d’en choisir un, car tous

les personnages ont beaucoup changé.

J’adore certains aspects d’Octavia (Marie

Avgeropoulos), d’autres de Bellamy (Bob

Morley) et d’autres de Clarke (Eliza

Taylor).

Je comprends.

Mais je choisirais Abby (Paige Turco),

je pense. J’aime également beaucoup

le personnage de Lexa (Alycia

Debnam-Carey).

Pourquoi Abby ?

Abby est vraiment super. Ce que je trouve

intéressant, c’est qu’elle est toujours en

position de pouvoir, mais reste souvent

impuissante face à ce qui se passe. Elle se

bat constamment pour le bien de tous, et

fait face à d’importantes décisions entre

ce qu’il faut faire et ce qu’elle estime être

mal. Elle ne peut pas se battre comme

Clarke, qui est prête à tout. Abby est

un personnage essentiel, donc elle doit

avoir des limites. Elle doit rester au camp

et assurer sa place de Chancelière. On

ressent sa tristesse et sa frustration

dès que Clarke s’en va. Cela amène des

disputes avec Clarke, puis avec Jaha et

Kane (Henry Ian Cusick), car elle tient à

eux. C’est un personnage complexe, une

femme forte, ce qui est très remarquable.

Qu’attendez-vous de la prochaine

saison ? D’un point de vue général et

pour Raven.

J’ai récemment déjeuné avec notre

showrunner, Jason Rothenberg, et il m’a

donné quelques infos, sur ce qui va se

passer...

Je ne demanderai rien, pas de spoilers.

Je ne peux rien dire.

Je comprends.

Ca va être dément. Je préfère cette saison

aux deux précédentes.

Vous en avez trop dit, j’ai hâte

désormais.

Je suis vraiment enthousiaste. Pas

seulement pour Raven , mais pour la

série de manière générale. Ca va être

passionnant.

The 100 est une série que l’on ne

s’attend pas à voir sur The CW. Les

thèmes abordés et les scénarios sont

parfois choquants et les morts sont

nombreuses. Lorsque vous recevez

un nouveau script, avez-vous peur de

voir Raven mourir ?

Les acteurs récurrents sont plutôt à l’abri.

Lors de la saison 2, je n’avais aucune

idée de ce qui allait arriver à Finn. Je

pense que Thomas (McDonnell) savait

ce qui allait lui arriver, avant le début

du tournage, mais il a préféré ne rien

dire. Personne ne nous a rien dit. Même

quand on a reçu le script de l’épisode,

ils avaient enlevé la page qui indiquait

que Clarke le tuait, pour éviter que l’in-

formation ne soit dévoilée. Ce sont des

moments sérieux, donc les intéressés

sont prévenus en avance, mais lorsque

vous n’êtes pas concerné, on ne vous dit

rien.

C’est une série sérieuse sur une

grande chaîne, que pensez-vous des

différentes intrigues ?

J’adore toutes les intrigues. J’adore

ces séries qui soulèvent des questions

personnelles chez les téléspectateurs.

Du genre : « Si j’étais à sa place, qu’est-ce

que je ferais ? »

Clarke questionne souvent ses choix,

donc on se questionne également, ça

nous fait réfléchir. D’un côté, la série

me divertit, mais elle a un impact plus

profond sur moi, c’est passionnant.

Quelle intrigue avez-vous préféré ?

J’ai vraiment apprécié toute l’histoire

de Finn. C’était fou de voir un pacifiste

comme lui devenir... Enfin craquer d’un

coup et se mettre à tuer des innocents et

perdre la tête. Le stress post-traumatique

est une maladie réelle et importante. Elle

est malheureusement sous-estimée par

de nombreuses personnes.

« j’adore ces séries qui soulèvent des questions personnelles chez les

téléspectateurs.  »

17

Page 18: MORE TV - Numéro 5

Absolument.

On a tous des limites. C’était vraiment

intéressant et fidèle à la réalité. Vous

imaginez ? Vu ce qu’il a vécu, tout le monde

aurait perdu la tête. Personnellement, je

serais dans un coin en train de pleurer.

Les téléspectateurs apprécient que ces

situations soient abordées. Même si la

série se situe dans le futur, ce n’est pas

cela qui compte, ce sont plutôt les rela-

tions abordées qui plaisent aux fans.

Pour moi, ce n’est pas complètement de

la fiction, vous voyez ? C’est une sorte

de réalité.

Raven a subi de nombreuses épreuves

au cours des deux premières saisons,

mais à chaque fois, elle revient plus

forte, est-ce intéressant pour vous de

jouer un tel personnage ?

Je l’adore, parce qu’elle sait toujours ce

qu’elle doit faire. Il y a eu des moments où

Raven se retrouve dans une situation où

elle ne sait pas quoi faire, c’est nouveau

pour elle, comme un territoire inexploré.

Elle est plus vulnérable, en colère et

désespérée.

Oui, elle a changé.

C’est quasiment une nouvelle personne.

Lors de la saison 2, tous les autres

personnages sont devenus plus durs.

Pour Raven, c’est l’inverse, elle est

devenue plus vulnérable et renfermée.

Les épreuves qu’elle a traversé ne l’ont

pas rendu plus forte. Elle a enfin réalisé

qu’elle ne pouvait pas sauver le monde

toute seule et qu’elle avait besoin de

ses amis et des autres personnes. Ca l’a

vraiment changée.

Que voudriez-vous que Raven fasse

dans les épisodes à venir ?

Je veux qu’elle ait une moto et qu’elle vive

un moment à la Mad Max: Fury Road.

J’adore.

Elle serait comme Furiosa ! Mais avec

une seule jambe.

Il vous faut aussi une guitare.

Je sais déjà ce qui pourrait arriver.

Pendant qu’elle essaie d’oublier Finn,

elle trouve une moto. Elle la répare et

part vers le désert avec Octavia. Octavia

sur un cheval et Raven sur sa moto. Ce

ne serait pas génial ? [Rires]

Ce serait génial ! Avec quel personnage

voudriez-vous que Raven interagisse

davantage ?

Raven a très peu de contacts avec Kane.

J’adore Ian, je le trouve super. Ce serait

bien de les voir plus souvent ensemble,

cela ferait une nouvelle relation pour

elle.

Y a-t-il un scénariste, un réalisateur,

un producteur ou un acteur avec qui

vous aimeriez travailler ?

Il y en a tellement. J’adore Meryl Streep,

Daniel Day Lewis, Tom Hardy, Michael

Fassbender, Anne Hathaway. N’importe

lequel serait génial. J’apprécie tellement

de personnes. En terme d’écriture,

j’adore Lena Dunham, elle a un regard

frais sur de nombreuses choses. J’adore

également Amy Poelher que je trouve

très compétente. Travailler avec l’un

d’entre eux serait super, donc ils peuvent

m’appeler quand ils veulent.

Une dernière choses à dire à nos

lecteurs ?

Simplement merci. Merci de regarder

la série. C’est grâce à vous que je peux

vivre mon rêve chaque jour, donc je

suis très reconnaissante. On essaie de

faire la meilleure série possible, car on

est très reconnaissants de votre soutien.

D’ailleurs, on va bientôt se remettre au

travail pour vous.

t w i t t e r q u e st i o n savec l i n d s e y m o r g a n

Vous avez récemment répondu à

des questions venant de fans via

une vidéo YouTube, comptez-vous

le faire à nouveau ?

Ca m’a vraiment plu de faire

ça. C’était simplement moi et

une caméra. Donc, si je veux

recommencer, j’installe la caméra

et c’est parti.

Votre pizza préférée ?

C’est facile : Ananas, bacon et

piment jalapeño.

Comment aimez-vous votre café ?

Eliza Taylor, qui incarne Clarke

dans la série, m’a rendu accro au

« Americano Soy Misto ». [Café au

lait de soja]

Votre dernier film vu ?

Jurassic World.

18

lindsey morgan (raven reyes) dans les 100

Page 19: MORE TV - Numéro 5

More TVrejoins-nous sur

twitter et facebook

Page 20: MORE TV - Numéro 5

Une rentrée en demi-teinte

la semaine des upfronts a permis aux cinq networks principaux de dévoiler grilles, annulations, renouvellements et trailers. De manière globale, ces nouveautés s’avèrent être peu inspirées et originales. en effet, pratiquement chaque série a eu le même effet sur nous : une impression de déjà-vu. Fort heureusement, certains projets ont tout de même retenu notre attention et mériteront sans doute le coup d’œil.

par cross over us

des succès d’audiencesCertains trailers nous ont de suite

marqués. Pour commencer, celui de

la très attendue Scream Queens, par

le papa de Glee et American Horror

Story. Servie par un casting jeune, frais

et pop, la série risque d’être la bonne

surprise de la rentrée. Le thème horreur/

slasher/ comédie promet un ensemble

fun et détente tout au long des quinze

épisodes qui composeront cette première

saison. Même si le mix entre les deux

séries de Ryan Murphy semble évident et

n’apporte, au final, que peu d’originalité,

Scream Queens a toutes les chances de

fonctionner. En attirant un public jeune,

la série peut disposer d’un excellent buzz

sur les réseaux sociaux.

Il y a également l’annonce osée des

upfronts : Supergirl. Le choix de CBS

reste toujours assez étrange, la série

ne s’inscrivant absolument pas dans la

ligne éditoriale de la chaîne (qui attire

un public plus âgé). Le projet paraissait

assez honteux sur le papier, mais le

premier épisode, qui a déjà fuité, nous

a rassurés. La série se veut fun, ne se

prend pas au sérieux et offre des scènes

comiques plutôt agréables. Le fait qu’il

s’agisse (enfin !) d’un super-héros fémi-

nin fait sans doute pencher la balance,

et le ton très léger de la série nous donne

envie d’en voir plus. CBS semble y croire,

puisque ce premier épisode a coûté qua-

torze millions de dollars ! Cependant la

chaîne va devoir travailler dur sur la

promotion de la série, car son public âgé

n’est pas la cible visée par Supergirl, il

va donc falloir attirer un public plus

jeune. Le genre « super- héros » étant

généralement un succès, le public devrait

tout de même faire le déplacement pour

les premiers épisodes. Notons toutefois

l’audace de CBS qui tente de sortir de

ses sentiers battus. En espérant que cela

soit un succès afin que d’autres projets

audacieux voient le jour dans les années

à venir.

2015/2016

20

Page 21: MORE TV - Numéro 5

Sur ABC, The Muppets devrait fonctionner

grâce à sa popularité auprès du public

américain depuis maintenant 1976.

des recettes efficacesEn commandant Quantico, ABC

prend peu de risques. En effet, la série

semble être un How To Get Away With

Murder bis. Une formule qui a fait ses

preuves l’année dernière et qui pourrait

permettre à la nouvelle venue d’être un

petit succès, malgré une case horaire

difficile (le dimanche à 22 h après Blood

& Oil). La promo ne nous a pas vraiment

convaincus. En offrant la même chose

que la série produite par Shonda Rhi-

mes, nous nageons en eaux connues, et

les séries Twitter-buzz s’essoufflent sou-

vent au fil des épisodes après une ava-

lanche de révélations, n’ayant plus rien

à raconter.

Il en va de même pour The Catch, un

soap-thriller produit par la maman de

Grey’s Anatomy et Scandal, qui arrivera à

la mi-saison sur ABC. Malheureusement,

le tout s’annonce assez fade et fermé, nous

voyons mal comment la série pourra s’en

sortir sur la durée. Le nom de Shonda

Rhimes aidant, la série pourrait tout de

même marcher, même si son arrivée tar-

dive et une diffusion après Scandal (qui

s’écroule) n’aideront sûrement pas.

Toujours dans l’idée de rester dans

des recettes qui ont eu leur succès, la

commande de Blood & Oil ne surprend

pas. Avec le récent succès d’Empire, le

soap est un genre à part entière qui

mérite sa place sur les networks. Même

si le trailer reste peu palpitant, nul doute

que la série pourra devenir jouissive avec

le temps. Des audiences correctes et

stables sont à prévoir, les fans de Revenge

et de Dallas étant en manque de séries

du genre.

des projets originaux qui peuvent attirer

CBS, connue pour ses séries au format

stand-alone (une histoire bouclée par épi-

sode) semble vouloir s’éloigner de son

schéma habituel (La majorité des séries

de la chaîne étant des séries policières).

Après le genre du super-héros, c’est à

un autre style que le network s’attaque.

Bien évidemment, le côté procédural

sera conservé pour ces deux séries et

cette originalité ne change pas le fond

des choses.

Code Black, un drama médical se

déroulant dans les urgences d’un hôpi-

tal de Los Angeles, attire. La longue

vidéo promotionnelle de sept minutes

nous a conquis grâce à une ambiance

et une mise en scène maîtrisées, aidées

par un casting convaincant. La série

semble se différencier radicalement

de Grey’s Anatomy, puisque les cas

médicaux seront ici plus courts, sans

suivi. Mélangeant stress et émotion, Code

Black peut s’avérer être une très bonne

surprise, à condition qu’elle ne déçoive

pas sur le long terme. En proposant un

procédural médical, la série pourrait

être un petit succès pour la chaîne, en

réussissant à capter un nouveau public.

Julie Plec, qui travaille sur The Vampire

Diaries et The Originals, se détache de

son univers en proposant un projet très

différent basé sur la propagation d’un

virus. Si les références à Contagion ou

Helix sont évidentes, Containment peut

s’avérer être une véritable surprise pour

The CW. En effet, en proposant une série

rythmée, mature et violente, le succès

pourrait être au rendez-vous. D’autant

plus que les premières images de la

série promettent des épisodes haletants

et stressants, dans la lignée de The 100

qui a déjà fait ses preuves.

The Family fascine dès les premières

secondes. ABC continue donc de pro-

poser des séries originales, matures

et intrigantes. Une série qui aurait

d’ailleurs eu tout à fait sa place sur

une chaîne câblée. Le casting inspire

une totale confiance, le tout reposant

sur une intrigue ambitieuse : le retour

d’un enfant disparu après plusieurs

années. Nous avons déjà hâte d’en voir

plus. Malheureusement, la série n’étant

pas diffusée sur une chaîne « grand

public », il y a très peu de chance pour

qu’elle puisse fonctionner. D’excellentes

critiques ou des récompenses à diverses

cérémonies prestigieuses pourront sans

doute la sauver, à la manière d’American

Crime cette année.

un genre décalé qui a déjà fait ses preuves

Crazy Ex-Girlfriend et Angel From

Hell, deux projets à l’humour très spé-

cial et décalé, peuvent attirer un public

friand du genre. Sur The CW, le succès

critique de Jane The Virgin pourrait être

compatible avec Crazy Ex-Girlfriend.

Pour Angel From Hell, la série va devoir

très rapidement faire ses preuves, car

même si le talent de Jane Lynch est

évident, cela ne suffit pas. Pour autant, la

promo était plutôt sympa, proposant une

comédie fraiche et originale. En espérant

que cela se confirme à la rentrée et que

le succès soit là.blo

od

& o

il /

abc

stud

ios

« Avec le récent succès d’Empire, le soap est un genre à part entière qui

mérite sa place sur les networks. »

21

Page 22: MORE TV - Numéro 5

dans le douteDans le registre des comédies, nous

restons toujours face à des projets plutôt

faibles, n’apportant rien de neuf. Life In

Pieces est un Modern Family 2.0, Uncle

Buck semble être un spin-off de Black-

Ish et The Real O’Neals se rapproche de

The Goldbergs. En offrant quelque chose

de déjà-vu, ces séries peuvent plaire ou

lasser.

La fadeur de Grandfathered ne lui

permettra jamais d’être un succès,

malgré une promo moins navrante que

prévue. Un destin à la Bad Judge est

malheureusement à prévoir, à moins que

des audiences stables la sauvent. Quant

à The Grinder, le côté très décalé de la

série peut en rebuter plus d’un, comme

plaire à d’autres.

Si ces différentes séries naviguent, pour

l’instant, entre deux eaux, d’autres

semblent, quant à elles, déjà sur le départ.

des procéduraux interchangeables

La chose qui frappe sans doute le plus

au visionnage des trailers proposés par

les chaînes est l’abondance de séries pro-

cédurales, malheureusement sans grande

originalité. Cela est notamment vrai pour

les deux premières chaînes à avoir livré

leur grille pour la rentrée prochaine :

FOX et NBC. Les deux networks semblent

se transformer peu à peu en un CBS d’il

y a quelques années. En ne prenant

quasiment aucun risque, en se servant

de formules déjà toutes faites (qui, en

plus, ne garantissent pas le succès), elles

proposent finalement les grilles les moins

excitantes de cette rentrée.

Les chaînes tentent tout de même de partir

de synopsis d’apparence originaux. Ainsi,

FOX tente de nous montrer un univers

futuriste avec Minority Report, l’adap-

tation du film du même nom de Steven

Spielberg, ou encore The Frankenstein

Code, relecture du célèbre mythe. On tape

du côté du fantastique avec, toujours sur

le même network, Lucifer où on retrouve

le Diable comme personnage principal

(et oui, rien que ça !). NBC semble miser

beaucoup sur le concept fort de Blindspot

et de sa mystérieuse femme tatouée et

nous propose également The Player, une

série d’action over-the-top rappelant dans

sa bande-annonce la mauvaise Human

Target. CBS aussi, grande habituée du

genre, nous livre pour cette rentrée

Limitless, tirée du film éponyme.

Malgré le potentiel que pourrait avoir

ces séries sur le papier, force est de

constater, à la vue des trailers, que leur

point de départ n’est certainement qu’un

prétexte à des procéduraux vus et revus,

composés d’épisodes stand-alone, avec un

fil rouge en fond très faible. L’originalité

risque malheureusement de se limiter

aux quatre lignes de synopsis de chacune

de ces séries. Même si on n’est jamais à

l’abri d’une surprise, on peut déjà prévoir

que bon nombre de ces nouveautés ne

passeront pas la saison et partiront sans

doute dans une grande indifférence.

des séries trop ambitieuses ?L’une des grandes difficultés des

networks est de savoir dénicher des

séries qui sauront trouver leur public,

en faisant preuve d’originalité à travers

un sujet tout de même rassembleur. En

effet, le succès public doit être là pour

qu’une série continue à exister, puisque

les chaînes vivent grâce à la publicité.

Quasiment à l’opposé des procéduraux

sans âme évoqués auparavant, on peut se

demander si certaines nouveautés de la

rentrée ne sont finalement pas trop ambi-

tieuses pour leurs chaînes de diffusion.

Une place sur une des chaînes câblées

aurait sans doute été plus pertinente,

et fait craindre un traitement finale-

ment trop « aseptisé » du sujet ou une

annulation trop rapide à cause d’un

projet bien trop segmentant. On peut

notamment citer les très différentes

Wicked City et Of Kings And Prophets sur

ABC. La première, à travers son ambiance

80’s et la promesse d’un récit très noir,

semble issue de HBO ou de FX, quand

la seconde, retraçant un récit biblique,

aurait parfaitement trouvé sa place sur

History par exemple.

Il est donc difficile de condamner immé-

diatement ces deux séries, qui ont le

mérite de sortir de l’ordinaire des

networks. Le cas American Crime cette

année a montré qu’un succès critique

pouvait suffire à maintenir une série en

vie, ce dont The Family devrait bénéficier.

Dans le cas de Wicked City et Of Kings And

Prophets, encore davantage tourné vers

un public précis, le risque est peut-être

un peu trop grand, et la réussite est plus

qu’incertaine. war

ner

bro

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d o s s i e r u n e r e n t r é e e n d e m i -t e i n t e

22

Minority Report

Blindspot

Wicked City

Page 23: MORE TV - Numéro 5

l’overdose de super-hérosOn le sait, les super-héros sont à

la mode aussi bien au cinéma qu’à la

télévision, et cela depuis un petit moment.

Il n’est donc pas surprenant de voir des

commandes de séries du genre pour la

rentrée prochaine. L’overdose ne va pas

tarder à arriver.

Si CBS a surpris tout le monde avec

sa commande de Supergirl, l’annonce

d’Heroes Reborn sur NBC est également

étonnante sachant qu’Heroes avait été

annulée dans l’indifférence générale à

cause d’une baisse flagrante de qualité au

fil des saisons. La chaîne y croit et met les

moyens pour s’assurer un succès, comme

le lancement d’une web-série pour

introduire les nouveaux personnages,

mais également pour essayer de com-

bler le vide entre les deux séries, en effet,

nous savons que l’histoire se déroulera

huit ans après les évènements survenus

dans la dernière saison de Heroes. La

nouveauté se situe néanmoins au

croisement des tendances actuelles entre

reboots et séries de super-héros, ce qui

a peut-être suffit à convaincre NBC. On

imagine mal que cela suffise cependant

à convaincre les téléspectateurs.

Le trop plein de super-héros est peut-

être en train d’avoir lieu sur une seule et

même chaîne : The CW. Le petit network

a en effet commandé un second spin-

off d’Arrow (après The Flash), Legends

Of Tomorrow. Il s’agit sans doute de

la nouveauté la moins risquée de la

chaîne, qui mise simplement sur une

recette qui a fait ses preuves jusque-là.

Les premières images délivrées font

tout de même craindre le pire, entre

réalisation épileptique, effets spéciaux

laids et casting très faible.

annulations en perspectiveLes commandes de séries sur les cinq

networks sont nombreuses chaque année,

et beaucoup de nouveautés disparaissent

rapidement des grilles des programmes,

faute d’audiences. On peut donc s’amuser

à prévoir quelles seront les premières à

quitter la télévision américaine, même

si chaque nouvelle saison nous apporte

son lot de surprises.

Côté drama, on a du mal à imaginer

Heartbreaker (NBC) et Rosewood (FOX)

fonctionner. La première est une série

médicale qui s’annonce des plus fades,

un échec à la Emily Owens M.D est à

lui prédire, bien plus qu’un succès à

la Grey’s Anatomy. Dommage de voir

la sympathique Melissa George là-de-

dans. Rosewood est, elle, une énième

série policière, avec cette fois un cachet

fun et ensoleillé (la série se déroule à

Miami), qui devrait certainement virer

davantage vers l’insupportable et le vul-

gaire avec une réalisation des plus tape-

à-l’oeil. La série ne pourra probablement

même pas surfer sur l’audience d’Empire,

diffusée le même soir, puisque le hit de

FOX est situé sur la case horaire suivante

et non précédente.

Côté comédie, Dr. Ken, mettant en

vedette le pourtant talentueux Ken

Jeong, s’annonce comme un bide.

La bande-annonce est proche de la

catastrophe, tandis que sa programmation

le vendredi dans la grille d’ABC montre

bien le peu d’espoir qu’a la chaîne dans

ce projet. Enfin, le pire de la rentrée nous

vient très probablement de NBC et de sa

nouvelle comédie People Are Talking.

Les quelques minutes de trailer

promettent déjà une série immonde

et misogyne, à la réalisation datée et

aux acteurs très limités. On nage ici

clairement dans les mêmes eaux que

Dads, l’horreur que FOX avait diffusée

lors de la saison 2013/2014.

Dans l’ensemble, les commandes

pour la rentrée prochaine ne sont

pas des plus excitantes, à cause d’un

manque évident de prise de risques des

différentes chaînes. Certaines séries se

détachent tout de même d’un ensemble

terne et nous ne sommes, de toute façon,

pas à l’abri de certaines bonnes surprises,

que ce soit aussi bien au niveau qualita-

tif, qu’au niveau des audiences.

leGe

nds

of

tom

orr

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arne

r br

os.

« Le trop plein de super-héros est peut-

être en train d’avoir lieu sur une seule et même

chaîne : The CW »

23

legends Of tomorrow

Page 24: MORE TV - Numéro 5

par prutha s. patel photo vince trupsin

Prutha S. Patel : Vous avez déclaré vouloir apparaître dans

The Walking Dead, afin de jouer avec Norman Reedus. Si

Norman Reedus devait apparaître dans The Middle, quel

rôle aimeriez-vous qu’il joue ? Dans The Walking Dead,

il a un rôle très sérieux, donc ce serait génial de le voir

dans une comédie.

Atticus Shaffer : Ce serait vraiment cool et intéressant de le

voir dans une comédie. Je suis fan de son travail dans les

films Les Anges de Boston, il y joue un personnage très fort

et sarcastique. Dans la série, on parle souvent d’un cousin

éloigné qui envoie ses vieux vêtements à Brick. Ce serait très

drôle que M. Reedus joue le rôle de ce cousin, et qu’il soit lié

à Brick. Ils finiraient par s’aider mutuellement, malgré leurs

personnalités opposées.

Quelles autres séries suivez-vous ?

Je suis vraiment fan de The Walking Dead, mais je regarde pas

mal de choses avec ma mère. Quelques télé-réalités, comme

Dance Moms et Little Women: LA. J’adore également Pawn

Stars, American Pickers et d’autres émissions de la chaîne His-

tory. Et vu que je suis fan de zombies, j’aime beaucoup regar-

der Doomsday Preppers.

atticusshaffer

i n t e r v i e w

24

Page 25: MORE TV - Numéro 5

25

Si vous pouviez incarner un person-

nage dans un de ces programmes, lequel

serait-il ?

En dehors de The Walking Dead, les pro-

grammes dont je parle sont des télé-réali-

tés, donc je ne pourrais incarner personne.

Cela dit, ce serait marrant de jouer un sur-

vivant dans The Walking Dead. Parfois, je me dis : « Voilà ce

que serait un épisode parfait pour moi. Je serais un survivant

et je rencontrerais Daryl (Norman Reedus). Ensuite, je serais

mordu et je deviendrais un zombie (Comme ça, je pourrais

être maquillé/transformé par Gred Nicatero), et enfin, je serais

tué par vous-savez-qui, Norman Reedus ».

Il y a de plus en plus de crossovers à la télévision. Si la

chaîne décidait d’en faire un pour votre série, ce serait

avec quelle autre série et pourquoi ?

The Middle est une série unique, car l’histoire se déroule dans

une ville fictive, Orson, dans l’Indiana. Donc, des personnages

venant de Los Angeles n’auraient rien à faire dans cette ville.

Mais je suis fan de la série de A&E, Duck Dinasty. La famille

Robertson voyage un peu partout pour de nombreuses

raisons. Ce serait sympa de voir un épisode avec les Heck et

les Robertson, ils se disputeraient ou s’aideraient les uns les

autres.

Qu’est-ce que votre personnage n’a jamais fait et que vous

voudriez le voir faire ?

Brick n’a jamais vraiment eu d’ami présent pour lui. Ce serait

bien qu’il se rapproche de quelqu’un, pour vivre des aven-

tures avec lui. Qu’il trouve quelqu’un qui ne l’apprécie pas

que pour sa bizarrerie, mais au jour le jour.

Qu’appréciez-vous le plus chez votre personnage ?

Ce que j’aime le plus, c’est qu’il n’a pas honte de montrer qu’il

est intelligent et unique. Il en est presque devenu un exemple.

Ça me plaît vraiment, car je pense qu’on a tous été créés pour

être chacun unique, donc jouer un personnage qui montre ça,

c’est formidable.

De toutes les choses que votre personnages a faites dans

la série, quelle sont celles qui vous ont le plus fait rire ?

Brick, c’est Brick, chaque épisode de The Middle est une

expérience à part entière, surtout concernant Brick. Que ce

soit la collecte de feuilles, essayer de jouer au basket-ball,

s’emballer dans l’aluminium, prétendre être un robot, passer

au lavage de voiture avec les fenêtres ouvertes, se déguiser en

palet de hockey, incendier une bouche d’incendie, incarner

des personnages historiques, chercher un

nouveau sac ou sac à dos, se déguiser en

Batman alors qu’il devait faire des courses,

je m’amuse vraiment lorsque j’incarne

Brick. Chaque épisode amène son lot de

moments comiques.

Comment ça se passe avec les autres membres du casting ?

Vous vous voyez en dehors du plateau ?

C’est une question que l’on me pose souvent, et je donne

toujours la même réponse. En dehors de la distribution, c’est

vraiment toute l’équipe qui est géniale, j’apprécie vraiment de

travailler avec eux. En passant huit mois par an ensemble, ces

six ou sept dernières années, on s’est rapprochés. Cependant,

quand l’été arrive, ça fait du bien de ne plus se voir pendant

quelque temps, afin de mieux se retrouver, en ayant plein de

choses à se raconter.

Une anecdote sur le tournage ou le casting à nous raconter ?

Il y a une scène dans laquelle on était dans une voiture des

Heck. Patricia était sur le siège conducteur. Eden, Charlie et

moi étions également dans la voiture. On attendait que le

réalisateur nous crie « Action », et Patricia lisait un journal

qu’elle avait amené pour s’occuper en attendant qu’on tourne.

J’ai dit, « J’adore que Patty ramène son journal alors qu’on

travaille sur une scène », et elle m’a répondu, « Tu sais, après

six saisons, je n’ai plus rien à vous dire ».

Dites-moi une chose sur vous ou sur The Middle que les

gens ne savent pas ?

En Amérique, dès que vous pouvez frire un aliment, c’est

forcément bon. Oh pardon, sur moi ou la série ? Désolé. Les

livres de Brick ont changé de temps en temps, mais on en est

à un point où ce sont toujours les mêmes livres, à moins que

le script parle d’un livre en particulier. J’ai sûrement lu la

même page d’un même livre au moins une vingtaine de fois

depuis le début de la série.

Que diriez-vous aux gens qui ne regardent pas la série

pour les convaincre de la regarder ?

The Middle suit la vie de la famille Heck, une famille bizarre et

anormale. Un groupe de gens qui arrivent toujours à surmonter

leurs problèmes. Mon personnage, Brick, est un jeune homme

de treize ans très intelligent qui se contente des moindres

petites choses et des choses les plus étranges, comme la lecture

ou en apprendre plus sur la typographie.

The Middle est amusante et divertissante pour toute la famille

et on est ravis de pouvoir vous faire rire à chaque épisode.

« chaque épisode de the middle est une

expérience à part entière »

Page 26: MORE TV - Numéro 5

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