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BIBEBOOK MONTESQUIEU AVERTISSEMENT SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION

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  • BIBEBOOK

    MONTESQUIEU

    AVERTISSEMENT SURCETTE NOUVELLE

    DITION

  • MONTESQUIEU

    AVERTISSEMENT SURCETTE NOUVELLE

    DITION1875

    Un texte du domaine public.Une dition libre.

    ISBN978-2-8247-1117-1

    BIBEBOOKwww.bibebook.com

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  • MONTESQUIEUUVRES COMPLTES

    DITION DOUARD LABOULAYEGARNIER FRRES, 1875

    AVERTISSEMENTSURCETTENOUVELLEDI-TION

    I dcrivains qui aient eu des fortunes aussi diverses queMontesquieu. Tantt on la port aux nues, comme le matre dela science politique, comme lhomme de gnie qui a retrouv lestitres du genre humain; tantt on la dnonc comme ladorateur dupass, laptre du privilge, le dfenseur des abus. Au milieu de ce bruit,lauteur de lEsprit des lois a travers toutes nos rvolutions, sans samoin-drir. Abandonn et maudit dans les mauvais jours, il reparat aussitt quela France reprend got la libert. On relit alors et on aime celui qui a

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  • Avertissement sur cette nouvelle dition Chapitre

    fait de la modration la vertu du lgislateur.Jusquen 1789, cest--dire durant un demi-sicle, Montesquieu, at-

    taqu et dfendu avec vivacit, jouit dune autorit sans gale. On in-voque son nom comme celui de ces anciens lgislateurs qui ont fond destats. Son livre dont les ditions se multiplient rapidement, est le codede la raison et de la libert. Au dbut de la rvolution il inspire le particonstitutionnel; Mounier, Clermont-Tonnerre, Lally-Tollendal, Malouet,Mirabeau lui-mme, quoiquil soit plus prs des conomistes, sont des dis-ciples de Montesquieu. Mais aussitt que lemporte lcole de Rousseau,et surtout celle du baron dHolbach, dont linuence na pas t assez re-marque, aussitt quon sadresse la raison et la philosophie seulespour inventer une constitution applicable tous les peuples de la terre, lenom deMontesquieu sclipse; il disparat avec la libert. On ne veut plusdun homme qui compte avec les faits, et qui ne veut pas rompre brus-quement avec le pass. Montesquieu nest plus un sage, un politique, uncitoyen; cest un homme de robe, gentilhomme et bel esprit. On le relgueddaigneusement avec les aristocrates et les suppts de la monarchie.

    Il en est tout autrement quand la constitution de lan III, imite dela constitution des tats-Unis, remet en faveur les ides de modration.Montesquieu revient la mode; cest la grande autorit du jour; on publiesix ditions de ses uvres en quatre ans. Sous le consulat et sous lempirelauteur de lEsprit des lois rentre dans lombre, mais pour en sortir avecclat en 1814. La Charte lui donne raison; le rgime constitutionnel esttout entier dans le fameux chapitre De la constitution dAngleterre . Lathorie des trois pouvoirs dfraye pendant quinze ans la politique librale.

    Cest alors quon rimprime et quon annote avec une espce de furieles uvres de Montesquieu, et que pour la premire fois on soccupe de lacritique du texte. Les ditions publies par Lequien en 1819, par Dalibonen 1822, par Levre en 1826, sont vraiment recommandables. M. Parrelle,qui a soign ldition Levre, a bien mrit de Montesquieu. Aprs lui onne peut gure citer que M. Ravenel qui, en 1834, a donn chez Debure unebonne dition des uvres compltes, en un volume. Depuis lors on naque des rimpressions.

    1. Esprit des lois, XI, 6.

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    Le moment parat favorable pour rappeler lattention sur un de nosplus grands esprits. On cite souvent Montesquieu, mais on le cite pluttquon ne le lit; cela se voit de reste par les citations quon en fait, citationsqui ne prouvent pas une grande familiarit avec lauteur. Montesquieu aemploy le mot de vertu dans lacception antique, et comme synonymede patriotisme; il est revenu vingt fois sur le sens particulier quil attache ce mot; cela nempche pas que vingt fois par an, dans des discoursdapparat, on ne nous rpte que Montesquieu sest tromp quand il a faitde la vertu, le principe du gouvernement rpublicain, et quon peut treaussi vertueux dans les monarchies que dans les rpubliques. Ceux quiparlent avec tant dassurance se doutent-ils quils prouvent loquemmentquils nont pas mme lu les premires pages de lEsprit des lois? Peut-trecomptent-ils sur lignorance du public, et ils nont pas tort.

    Il y a, je lavoue, une raison qui explique pourquoi on ne lit pas da-vantage Montesquieu. Cest que dans son langage il y a souvent quelquechose dnigmatique; il nest pas toujours ais de saisir premire vue lapense de lauteur.

    Ce dfaut qui tient au temps o il crivait, aux prcautions quil lui fal-lait prendre pour ne pas erayer un pouvoir ombrageux, nous avons cher-ch le corriger en joignant au texte un assez grand nombre de notes, quine ressemblent point celles des commentateurs ordinaires. Nous nen-tendons pas contredire Montesquieu, ni lui reprocher de navoir pointconnu des vrits qui aujourdhui sont vulgaires; nous ne cherchons pas refaire lEsprit des lois; nous laissons lauteur la responsabilit de sesopinions. Mais il est une foule dallusions, de sous-entendus que com-prenait demi-mot le lecteur du XVIII sicle, car il sagissait de chosesquil avait sous les yeux, et qui aujourdhui sont des nigmes pour nous.Ces nesses transparentes, que M Du Deand appelait de lEsprit surles lois, abondent galement dans les Leres Persanes, et en rendent la lec-ture dicile cent cinquante ans de distance. Cest cette dicult quenous avons essay dcarter, en donnant en note le mot de ces allusions,de faon quil soit ais den saisir aujourdhui la porte. Le lecteur mo-derne se trouve ainsi mis au point de vue de lauteur; il peut ressentirquelque chose du plaisir quprouvaient nos pres, quand ils voyaienttant de grce et de malice joint tant de bon sens.

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    A ces notes nous avons ajout les variantes des premires ditions. M.Parrelle tait entr dans cette voie, M. Ravenel ly a suivi; mais tous deuxont march timidement, et avec raison, car de leur temps on tenait plus la dernire forme de la pense dun auteur qu ses premiers ttonne-ments. Aujourdhui on est plus curieux; on aime suivre dans le moindredtail la pense de lcrivain, et la saisir en quelque faon dans le travailmme de lenfantement. Cette tude, ne t-elle que montrer avec quelamour Montesquieu soignait son style, aura toujours de lintrt pour lelecteur.

    Nous avons aussi respect la ponctuation des premires ditions. Cestencore l un dtail quil ne faut point ngliger. La ponctuation nous donnele mouvement de lide, et nous fait entendre la voix de lauteur. Cellede Montesquieu est particulire; la phrase est brve, hache; on y sentjusqu laccent gascon du prsident. Conserver la ponctuation primitive,cest une faon de rendre plus vivant encore cet esprit original, qui, dansses crits, a gard, non moins que Montaigne, le got du terroir.

    En tte du premier volume on trouvera lloge de Montesquieu parMaupertuis. Moins connu que celui de dAlembert, et moins remarquable,quoiquil soit crit avec plus de simplicit, lloge de Maupertuis a le m-rite de nous avoir conserv la premire impression produite par lamort deMontesquieu; et de plus il contient des faits curieux sur la vie et la mort dece grand homme. Du reste, dans le dernier volume, qui contiendra la cor-respondance, nous donnerons lloge de dAlembert, et les tmoignagescontemporains que nous avons pu runir sur la personne et les crits deMontesquieu.

    Nous avons dit dans quel esprit est conue cette nouvelle dition. Si,en rajeunissant Montesquieu, nous pouvons le faire lire par les gnra-tions nouvelles, nous croirons avoir rendu service la science et au pays.Nous savons par exprience tout ce quon gagne vivre en compagnieavec cet esprit puissant, sage et bon; nous voudrions appeler le lecteur partager ce plaisir dlicat. Aujourdhui le XVII sicle est la mode;on donne dexcellentes ditions de ses classiques; on a raison; mais leXVIII sicle a aussi de beaux noms littraires, quil ne faut pas oublier.Si ses crivains ne sont pas aussi purs que ceux du rgne de Louis XIV,ils ont le mrite de remuer des ides plus vivantes; ce sont eux qui ont

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  • Avertissement sur cette nouvelle dition Chapitre

    prpar la civilisation moderne, et qui ont fait triompher les ides de to-lrance, de libert, dhumanit. Corneille est un Romain et un Espagnol;cest un Lucain avec plus de gnie; Racine et Fnelon sont les vrais ls dela Grce; Bossuet est un Pre de lglise latine, mais Montesquieu est unanctre, et nous vivons de sa pense. Cest bien le moins quen donnantune dition de ses uvres nous lui levions un monument qui le rappelleau souvenir et la reconnaissance de nos contemporains.

    D. LABOULAYE.Paris, avril 1875.

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  • Une dition

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    Achev dimprimer en France le 11 juin 2015.