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La lettre Septembre 2010 18 Bulletin trimestriel de l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie Edito Edito a maîtrise de l’énergie connaîtra en Algérie une dynamique nouvelle dans les prochaines décennies. En effet, la mise en place récente des groupes de réflexion sur la politique des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique consti- tue, de notre point de vue, un signal fort des pou- voirs publics pour le développement, à grande échelle, aussi bien des énergies renouvelables que de l’efficacité énergétique. Cela permettra, à coup sûr, de donner de la vi- sibilité à l’ensemble des acteurs de la maîtrise de l’énergie opérant dans le domaine, d’impulser la création d’un véritable marché des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique avec toutes les retombées bénéfiques sur la création d’emplois notamment. Il s’agit pour ces groupes de travail de proposer un programme ambitieux à l’horizon 2030, ainsi que toutes les mesures d’accompagnement nécessai- res pour la réalisation de ce programme notam- ment, l’apport attendu des pouvoirs publics en tant que catalyseur, les mesures incitatives, les mesures réglementaires, les institutions à renfor- cer ou à créer, bref, l’objectif est de concevoir un programme global et cohérent pour donner toutes les chances aussi bien aux énergies renouvelables qu’à l’efficacité énergétique de se développer en Algérie. Enfin, il est à noter que la mise en place de cette politique, tant souhaitée par les milieux profes- sionnel et scientifique, crédibilisera la position de l’Algérie à l’égard du développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dans les forums internationaux, et lui permettra sur- tout de tirer avantage de toutes les opportunités et les initiatives qui se développent dans le bas- sin méditerranéen notamment, en veillant bien évidemment aux spécificités du pays, et assurer un partenariat gagnant/gagnant, favorisant le transfert de technologies et de savoir faire. M. M ed S. Bouzeriba Directeur général de l’APRUE Sommaire La une * Edito *Ligue arabe : Workshop sur l’efficacité énergétique dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie et sur les politiques énergétiques des pays arabes * Salon international sur les énergies renouvelables 11-15-octobre 2010 * TOP industrie * Des chauffe- eau solaires dans les écoles * L’APRUE réalise l’audit énergétique de la cimenterie d’Aïn Touta * Etude prospective sur la demande nationale d’énergie à l’horizon * La coopération algéro-néerlan- daise * Dialogue méditerranéen 5+5 : Consolider la coopération régionale en matière d’environnement * Encourager l’intégration des marchés énergétiques Maghreb-Union européenne. L a coopération interarabe pour une meilleure efficacité énergétique passe bien évidemment, selon les spécia- listes, par l’instauration d’un dialogue permanent et une consultation à tous les niveaux pour tirer les enseignements les plus judicieux et tracer des perspectives aux efforts, aux ac- tions et aux projets que sont appelés à entreprendre les pays membres de la Ligue des Etats arabes au niveau de leurs pays respectifs ou au plan régional. Il s’agit alors de prendre rapide- ment, et en connaissance de cause, des options, des décisions en faveur du développement de la coopération interarabe dans des domaines aussi sensibles que les économies d’énergie et les énergies renouvelables, les interconnexions électriques, le développement technologique, la formation des compétences, le soutien financier aux investissements, entre autres. Ligue arabe Workshop à Alger sur l’amélioration de l’efficacité et les politiques énergétiques des pays arabes L

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La lettre n°

Septembre 2010

18B u l l e t i n t r i m e s t r i e l d e l ’ A g e n c e N a t i o n a l e p o u r l a P r o m o t i o n e t l a R a t i o n a l i s a t i o n d e l ’ U t i l i s a t i o n d e l ’ E n e r g i e

EditoEditoa maîtrise de l’énergie connaîtra en

Algérie une dynamique nouvelle dans les prochaines décennies. en effet, la mise en place récente des

groupes de réfl exion sur la politique des énergies renouvelables et de l’effi cacité énergétique consti-tue, de notre point de vue, un signal fort des pou-voirs publics pour le développement, à grande échelle, aussi bien des énergies renouvelables que de l’effi cacité énergétique.Cela permettra, à coup sûr, de donner de la vi-sibilité à l’ensemble des acteurs de la maîtrise de l’énergie opérant dans le domaine, d’impulser la création d’un véritable marché des énergies renouvelables et de l’effi cacité énergétique avec toutes les retombées bénéfi ques sur la création d’emplois notamment.Il s’agit pour ces groupes de travail de proposer un programme ambitieux à l’horizon 2030, ainsi que toutes les mesures d’accompagnement nécessai-res pour la réalisation de ce programme notam-ment, l’apport attendu des pouvoirs publics en tant que catalyseur, les mesures incitatives, les mesures réglementaires, les institutions à renfor-cer ou à créer, bref, l’objectif est de concevoir un programme global et cohérent pour donner toutes les chances aussi bien aux énergies renouvelables qu’à l’effi cacité énergétique de se développer en Algérie.Enfi n, il est à noter que la mise en place de cette politique, tant souhaitée par les milieux profes-sionnel et scientifi que, crédibilisera la position de l’Algérie à l’égard du développement des énergies renouvelables et de l’effi cacité énergétique dans les forums internationaux, et lui permettra sur-tout de tirer avantage de toutes les opportunités et les initiatives qui se développent dans le bas-sin méditerranéen notamment, en veillant bien évidemment aux spécifi cités du pays, et assurer un partenariat gagnant/gagnant, favorisant le transfert de technologies et de savoir faire.

M. Med S. Bouzeriba Directeur général de l’Aprue

SommaireLa une * Edito *Ligue arabe : Workshop sur l’effi cacité énergétique

dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie et sur les politiques énergétiques des pays arabes * Salon international sur les énergies renouvelables 11-15-octobre 2010 * TOP industrie * Des chauffe-eau solaires dans les écoles * L’APRUE réalise l’audit énergétique de la cimenterie d’Aïn Touta * Etude prospective sur la demande nationale d’énergie à l’horizon * La coopération algéro-néerlan-daise * Dialogue méditerranéen 5+5 : Consolider la coopération régionale en matière d’environnement * Encourager l’intégration des marchés énergétiques Maghreb-Union européenne.

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a coopération interarabe pour une meilleure effi cacité énergétique passe bien évidemment, selon les spécia-listes, par l’instauration d’un dialogue permanent et une

consultation à tous les niveaux pour tirer les enseignements les plus judicieux et tracer des perspectives aux efforts, aux ac-tions et aux projets que sont appelés à entreprendre les pays membres de la Ligue des Etats arabes au niveau de leurs pays respectifs ou au plan régional. Il s’agit alors de prendre rapide-ment, et en connaissance de cause, des options, des décisions en faveur du développement de la coopération interarabe dans des domaines aussi sensibles que les économies d’énergie et les énergies renouvelables, les interconnexions électriques, le développement technologique, la formation des compétences, le soutien fi nancier aux investissements, entre autres.

Ligue arabe

Workshop à Algersur l’amélioration de l’effi cacité et les politiques énergétiques

des pays arabes

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Un workshop international sur l’amélioration de l’efficacité éner-gétique chez l’utilisateur final dans les secteurs du bâtiment et de l’in-dustrie et sur les politiques énergé-tiques des pays arabes a été organisé les 14 et 15 juin 2010, à Alger.Cette manifestation, tenue à l’ini-

tiative du ministère de l’Energie et des Mines, en collaboration avec la Ligue des Etats arabes, a regroupé plus de 150 participants représen-tant les 22 pays membres de l’or-ganisation panarabe, aux côtés d’experts internationaux, dont ceux de la Banque mondiale, du Centre régional des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (RE-CREE). Les organismes et entreprises nationales activant dans le domaine, tels l’APRUE, Sonelgaz, Sonatrach, Naftal, NEAL, le Centre national d’études et de recherches intégrés du bâtiment (CNERIB), le Centre de développement des énergies renou-velables (CDER) et la BDL ont pris part aux travaux de cet atelier inter-national.Des représentants de départements

ministériels des pays arabes en charge des questions énergétiques, des sociétés et institutions publiques activant dans le secteur ont égale-ment assisté à la rencontre. Les tra-vaux de deux jours se sont articulés en séances plénières et en trois ses-sions thématiques réservées à l’effi-cacité énergétique dans le bâtiment

et dans le secteur industriel et à l’examen des politiques énergétiques dans les pays arabes. Une exposition regroupant des stands d’organismes algériens intervenant dans le do-maine de la maîtrise de l’énergie a accompagné ce workshop.Intervenant à la séance inaugurale,

le ministre algérien de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a appelé les pays arabes à bâtir des partena-riats « mutuellement bénéfiques » dans l’ensemble des domaines se rapportant à l’efficacité énergé-tique.« Il nous paraît utile de bâtir une coopération multiforme, des par-tenariats mutuellement bénéfiques qui impliquent aussi bien les centres de décision que les milieux univer-sitaires et de recherche, les entre-prises et le monde du travail », a déclaré le ministre dans un message lu en son nom par M. Mohamed Ras El Kaf, Directeur d’études au même ministère. « Les enjeux liés à l’ef-ficacité énergétique dans les sec-teurs du bâtiment et de l’industrie, de façon particulière, comme dans les transports, l’agriculture, les services et bien d’autres secteurs d’activités non moins énergivores, nécessitent aujourd’hui, et de fa-çon urgente, d’œuvrer ensemble et d’engager un partenariat qui nous donnera les instruments, les outils et les moyens nécessaires pour le dé-veloppement économique, technolo-

gique, scientifique et social de notre région », a fait encore remarquer le ministre algérien. Pour M. Yousfi, cette consultation devrait permettre d’engager « une large concertation entre les parties prenantes dans les pays arabes afin d’aboutir à des pro-positions de modèles, de stratégies, d’orientations, de politiques, de pro-jets et de programmes de dimension nationale et régionale ». Ces par-tenariats, qui peuvent s’étendre à l’ensemble des segments de l’éner-gie, doivent être engagés de « façon urgente » et pouvoir fournir aux pays arabes les instruments et les moyens nécessaires pour leur développe-ment économique et social et celui de la région tout entière, a-t-il en-core souligné. Lors de ce workshop, les participants ont axé leurs travaux sur les résultats des expériences et projets menés par les pays arabes en matière de maîtrise des consomma-tions énergétiques, principalement dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie qui, à eux seuls, totali-sent plus de 60% de la consommation nationale finale d’énergie. Ils ont procédé, par ailleurs, à un échange de points de vue sur les expériences menées dans certains pays de la ré-gion, comme l’Algérie, pour aboutir à l’énoncé d’une série de proposi-tions et de recommandations visant à aider la Ligue des Etats arabes à tra-cer les grandes lignes d’une politique d’économie d’énergie, et les pays arabes eux-mêmes à assurer un dé-veloppement pérenne de l’ensemble des ressources énergétiques dont ils sont dotés, plus particulièrement les énergies de substitution aux hydro-carbures. Ils ont plaidé pour la mise en place rapide de règles, de normes et de programmes d’efficacité, de maîtrise et d’économie d’énergie à l’échelle régionale.Lors des travaux de ce workshop, il

a été souligné que l’expérience algé-rienne en la matière reste la plus pro-bante dans le monde arabe. En effet,

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le secteur a entrepris, à travers no-tamment l’APRUE, plusieurs actions entrant dans le Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME 2007-2011 et PNME 2010-2014)) et dans le cadre de la politique énergétique nationale. Il est à noter que parmi les cinq programmes phares pilotés par l’APRUE qui sont tous centrés sur l’utilisation rationnelle de l’énergie, deux concernent respectivement les secteurs du bâtiment (ECO. BAT) et de l’industrie (TOP. INDUSTRIE).Ainsi, le programme ECO. BAT,

rappelle le Directeur général de l’APRUE, M. Mohamed Salah Bouze-riba, vise à apporter le soutien fi-nancier nécessaire à la réalisation de logements assurant une optimisation du confort intérieur en réduisant la consommation énergétique liée principalement au chauffage et à la climatisation. L’APRUE a déjà lancé dans le cadre du PNME 2007-2011, la réalisation de 600 logements à haute performance énergétique et devrait réaliser 3 000 autres pour le PNME 2010-2014. Ces deux projets sont lan-cés en partenariat entre le ministère de l’Energie et des Mines et le minis-tère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Une convention a été signée dans ce sens, le 14 mai 2009, entre l’APRUE et 11 OPGI. Par ailleurs, l’APRUE et la BDL envisagent de lancer prochai-nement un crédit bonifié pour finan-cer la réhabilitation thermique des

bâtiments et offrir des aides finan-cières avantageuses aux particuliers qui voudraient améliorer l’efficacité énergétique de leur logement. Il est à rappeler que pour le secteur du bâ-timent, le PNME a été consacré à la promotion de projets portant sur :• La promotion de l’éclairage per-formant dans le secteur résidentiel (programme ECO.-LUMIERE avec une première diffusion de 250 000 lampes à basse consommation dans les mé-nages, le secteur résidentiel étant à l’origine de 35% de la consommation énergétique finale en Algérie).• La promotion et le développement des bâtiments à haute performance énergétique.• La promotion du chauffe-eau solaire individuel et collectif (programme ALSOL qui prévoit la diffusion de 400 chauffe-eau solaires dans le secteur des ménages et le petit tertiaire pour la première tranche).• L’amélioration de l’efficacité éner-gétique des bâtiments existants par la conduite de programmes de réno-vation thermique et l’introduction de règles thermiques dans les construc-tions nouvelles.La finalité d’un tel programme, es-

timent les spécialistes algériens, est d’amorcer à l’évidence une dyna-mique de croissance de l’efficacité énergétique dans un secteur aussi stratégique que le bâtiment, en gé-néral, et celui de l’habitat en par-ticulier.Le programme TOP.-INDUSTRIE a,

quant à lui, pour objectif d’identifier les gisements d’économie d’énergie et de proposer des actions appro-priées de maîtrise des consomma-tions d’énergie des industriels afin de réduire leurs coûts de production et d’améliorer leur compétitivité. Dans ce chapitre, les pouvoirs publics ac-cordent une importance capitale à trois catégories d’actions :• L’obligation de l’audit énergé-tique des établissements grands consommateurs d’énergie, comme

les cimenteries ou les complexes in-dustriels. Ainsi, 300 établissements grands consommateurs d’énergie re-levant des secteurs industriels, des transports et du tertiaire, selon un premier recensement de l’APRUE, sont concernés (voir dispositions du décret exécutif n° 05-495 du 26 dé-cembre 2005 relatif à l’audit éner-gétique des établissements grands consommateurs d’énergie).• Les aides à la décision. Pour cette catégorie de projets, l’Etat, à travers le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FNME), cofinance jusqu’à hauteur de 70% toutes les études de faisabilité qui contribuent à l’amé-lioration de l’efficacité énergétique dans les entreprises industrielles.• L’aide à l’investissement dans le-quel un soutien financier est ac-cordé à tous les investissements qui concourent à la réduction de la consommation d’énergie.Enfin, et afin de pérenniser et dé-

velopper cette activité d’efficacité énergétique, le secteur de l’Ener-gie, à travers ses différentes insti-tutions dont l’APRUE, accorde une très grande importance à la res-source humaine et à son épanouis-sement par le biais de sessions de renforcement des compétences. Il faut citer notamment la formation d’auditeurs énergétiques, le renfor-cement des bureaux d’architecture et des bureaux d’études intervenant dans les domaines de la conception architecturale économe en éner-gie, la formation de gestionnaires de l’énergie dans les établissements grands consommateurs d’énergie et le renforcement des capacités dans le développement d’équipements, notamment le chauffe-eau solaireIl est à rappeler que la tenue de ce

workshop, dont les travaux se sont déroulés pour la première fois en Al-gérie, avait été décidée en mai 2009, au Caire, par le Conseil des ministres des pays arabes en charge des ques-tions énergétiques.

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SIEREME 2010. Salon international des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergieDu 11 au 15 octobre 2010 à la Safex d’Alger

a première édition du Salon international des énergies re-nouvelables et de la maîtrise

de l’énergie (SIEREME 2010) sera or-ganisée, du 11 au 15 octobre 2010, au Palais des expositions de la Safex, à Alger, à l’initiative de Batimatec Expo, en partenariat avec l’Agence pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Organisé sous le haut patronage de Monsieur le Ministre de l’Energie et des Mines, ce salon des industries et des procédés d’exploitation des énergies nouvelles et renouvelables, le premier à ouvrir ses portes en Algérie, regroupera plus d’une cen-taine d’industriels, professionnels du secteur, représentants d’organismes et centres de recherche-développe-ment et de formation, d’ingénieurs, experts et praticiens du secteur. Pen-dant cinq jours, cette manifestation économique et technologique abrite-ra également un riche programme de conférences-débats et de rencontres techniques de haut niveau qui seront animées par des experts nationaux et étrangers. « La présence d’or-ganismes et centres de recherche-développement et de formation offrira des solutions tant attendues en matière de développement des compétences nationales et de la maîtrise des projets énergétiques », soulignent les initiateurs de cette rencontre. Il est surtout attendu de celle-ci « des solutions qui pourront contribuer à l’émergence progres-sive d’une industrie algérienne qui prendrait en charge la fabrication

des équipements de la filière », ajoutent ces mêmes sources qui ta-blent, a priori, sur un regroupement des exposants fournisseurs et presta-taires de services, des mises en rela-tions d’affaires et l’encouragement de l’émergence d’un marché natio-nal des énergies propres qui don-nerait la possibilité aux opérateurs économiques locaux d’affirmer leur

existence, et aux décideurs de leur fournir toutes les aides nécessaires. Il s’agira surtout de saisir cette opportunité pour faire connaître davantage le potentiel industriel existant à l’échelle nationale et la dimension des projets inscrits sur les tablettes des pouvoirs publics, prin-cipalement dans les derniers plans de développement du gouverne-ment, et aussi opérer des prises de contacts directs entre professionnels

et industriels nationaux et étrangers. Les missions assignées à ce salon sont, par ailleurs, de permettre aux responsables du secteur de dresser un premier bilan des projets en cours de réalisation ou en maturation, et surtout de présenter à un plus large public la politique énergétique natio-nale et les offres publiques que l’Etat algérien présente dans ce domaine à la faveur du nouveau plan de dé-veloppement 2010-2014. L’objectif visé est également de permettre aux participants de s’informer des avan-cées technologiques qui se sont déve-loppées dans les différents segments des énergies alternatives aux énergies fossiles, de proposer des solutions aux problèmes qu’ils rencontrent et de parvenir ainsi au renforcement des relations de coopération entre partenaires locaux mais aussi de ces derniers avec les professionnels et industriels étrangers.A l’évidence, les initiateurs de ce

salon, qui ambitionnent de faire de SIEREME le principal événement in-ternational des énergies renouve-lables en Algérie, et pourquoi pas à l’échelle continentale, cherchent avant tout à mettre en place un lieu de rencontre où les industriels locaux pourront développer des relations d’affaires et déployer leurs activités sur des marchés plus larges avec des partenaires régionaux ou internatio-naux qui ont acquis une réelle expé-rience et une expertise avérée dans le domaine.Salon qui se veut avant tout

professionnel, SIEREME 2010 est

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articulé autour de quatre grandes thématiques regroupant les secteurs principaux d’activités : énergie so-laire (photovoltaïque, thermique), (chauffe-eau solaire, distillation, production de vapeur d’eau), éner-gie éolienne, biomasse (bois éner-gie, biogaz, biocarburant) énergie géothermique (production d’élec-tricité, pompes à chaleur, chauffage urbain, eau chaude sanitaire, serres, thermalisme). Le volet maîtrise de l’énergie s’intéressera principale-ment aux expériences menées dans les secteurs du bâtiment, des trans-ports, des services, de l’agriculture et des industries. Il est à souligner que l’Algérie a in-

tégré depuis plusieurs années la pro-motion des énergies renouvelables

et l’efficacité énergétique comme éléments essentiels de sa politique énergétique. Elle reste l’un des premiers pays arabes et africains à adopter une série de textes de loi, à partir de 1999, pour encadrer les changements souhaités dans ce sec-teur mais aussi à immédiatement mettre en place les institutions et les organismes d’accompagnement de cette politique. Elle a procédé récemment (loi de finances 2010) à la création d’un Fonds national pour les énergies renouvelables alimenté par la fiscalité pétrolière et le lance-ment d’un Institut d’enseignement supérieur dédié aux énergies renou-velables et à l’efficacité énergétique (IAEREE, dont l’établissement est fixé dans la nouvelle ville de Bellil,

dans la wilaya de Laghouat). Ces orientations soutenues par une vo-lonté politique clairement affichée sont aussi traduites en objectifs quantifiés et en projets en cours de réalisation ou prévus : centrales hy-brides gaz-solaire, petites centrales solaires à tours, fermes éoliennes, programmes d’électrification ru-rale décentralisée (photovoltaïque) développés surtout pour le sud al-gérien, dessalement d’eau de mer, chauffe-eau solaires, petite hydrau-lique, éco-construction, recours aux matériaux isolants et performants du point de vue énergétique, efficacité énergétique industrielle, cogénéra-tion électrique, éclairage, transferts de technologies.

’APRUE a initié durant l’année 2009 des études de faisabi-lité et des actions d’amélio-

ration de l’efficacité des moteurs électriques et dans le process ther-mique, à titre expérimental, faisant la démonstration et la preuve que d’importants gains en énergie peu-vent être réalisés si de telles actions venaient à être généralisées dans le secteur des industries et trouvent aussi les investissements et les en-cadrements nécessaires.C’est en 2008 que l’APRUE, dans

le cadre de la mise en œuvre du Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME), a lancé des avis d’appel à manifestation d’intérêt

pour la présélection de projets qui bénéficieront d’une aide financière par le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FNME) en vue de réa-liser des études de faisabilité pour améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur industriel (audits énergétiques).A l’issue de ce premier appel à pro-

jets, les sociétés Antibiotical, appar-tenant au Groupe Saidal, et Irrigris, filiale de Annabib, sont retenues, la première pour une étude de faisabi-lité relative à la remise en marche d’un générateur turbine à gaz de 14 MW et la seconde pour une étude de faisabilité portant sur la récupé-ration d’énergie thermique de four

Top Industrie :Des études de faisabilité et des actionsd’amélioration de l’efficacité énergétique

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de zinc pour le chauffage des bains de prétraitement. Les résultats de ces deux études, finalisées et ré-ceptionnées, ont laissé voir les gains énergétiques à réaliser moyennant certains investissements à consentir par les deux sociétés.Concernant la réalisation d’opé-

rations d’installation de moteurs électriques à vitesse variable ou le remplacement de moteurs existants, l’APRUE a retenu deux projets pré-sentés par la Société nouvelle de la céramique sanitaire, Ceramig, et la Société algérienne de zinc, Alzinc, filiale du Groupe Metanof. La réalisa-tion de ces deux projets achevés en 2009 a mobilisé un investissement total de 18,8 millions de dinars avec une contribution à hauteur de 20% (3,76 millions de dinars) du FNME. Ces deux projets ont généré des éco-nomies d’énergie de 3 038 MWH par an.Des actions permettant d’affiner

les potentiels d’économie d’énergie dans le secteur industriel, de présen-ter les possibilités d’amélioration et de démontrer leur faisabilité ainsi que leur rentabilité économique ont

été déjà menées, à titre expérimen-tal, les années précédentes, mais aussi en 2010, alors que certaines sont programmées dans le cadre du PNME 2010-2014.En effet, durant l’année 2007, une

base de données des établissements grands consommateurs d’énergie a été mise en place. Elle a permis principalement le recensement de 167 établissements industriels, dont 114 sont assujettis à l’audit énergé-tique rendu obligatoire par les dispo-sitions du décret exécutif n° 05-495 du 26 décembre 2005. Ce texte de loi institue un système d’audits énergétiques obligatoire aux grands consommateurs d’énergie et prévoit qu’il revient à l’APRUE d’en assurer le suivi et l’évaluation des études et analyses effectuées dans ce cadre.Il est à rappeler que pour aider les

industriels à couvrir une partie des surcoûts, et en vue de multiplier leur impact sur les consommations énergétiques, il est prévu, dans le PNME, la mise en place d’un système d’aides pour encourager l’introduc-tion et la vulgarisation sur le marché de ces techniques performantes.

Dans le cadre de la mise en œuvre du PNME, l’APRUE a par ailleurs lan-cé, courant 2010, six appels à mani-festation d’intérêt national pour la présélection de projets qui bénéfi-cieront d’une aide financière par le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FNME). Ces appels concernent la réalisa-

tion de six études de faisabilité de projets d’efficacité énergétique, l’installation de deux variateurs électroniques de vitesse (VEV) sur moteur déjà existant ou sur une nou-velle acquisition, l’optimisation du process thermique (fours, séchoirs, chaudières…) ou tout autres procé-dés visant à déduire la consommation d’énergie thermique, l’installation d’une unité de cogénération de puis-sance inférieure ou égale à 2 MW, l’amélioration de l’efficacité éner-gétique des réseaux d’air comprimé et le cofinancement de l’investisse-ment découlant de ce diagnostic et la réalisation d’audits énergétiques des établissements industriels assu-jettis à l’audit obligatoire.

Etablissements assujettis par branche d'activité

Mines et carrières 2%Industrie manufacturiée 5%Industrie agro-alimentaire 6%Chimie et pétrochimie 11%

Hydrocarbures 14%ISMMEE 15%Materiaux de construction 47%

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a promotion du chauffe-eau so-laire individuel et collectif et la mise en place de programmes

encourageant leur acquisition et leur diffusion sont des options fortes ins-crites dans le PNME 2010- 2014, op-tions auxquelles l’APRUE donne corps à travers un programme spécifique dénommé programme ALSOL.Ainsi, la mise en service des pre-

miers chauffe-eau fonctionnant à l’énergie solaire répond au besoin de sensibiliser un plus grand nombre de citoyens, à commencer par les en-fants scolarisés et leurs éducateurs, sur l’importance du recours aux énergies renouvelables qui offrent indéniablement des économies subs-tantielles d’énergie, des conditions d’utilisation propres et sécurisées en même temps qu’elles préservent les consommations d’électricité et de gaz et protègent grandement notre environnement.Si durant l’année 2009 le pro-

gramme ALSOL a enregistré seule-ment des actions de communication et de sensibilisation, comme le fai-sait remarquer à propos le Comité intersectoriel de la maîtrise de l’énergie (CIME), lors de sa dernière réunion, le 4 mars 2010, à Alger, l’année 2010 a vu la mise en service des premiers chauffe-eau solaires, principalement dans les groupes sco-laires, à la faveur de l’organisation des journées portes ouvertes sur les économies d’énergie en milieu sco-laire, mais aussi dans certaines ad-ministrations, collectivités locales et sièges d’associations.Entrant dans le cadre des jour-

nées portes ouvertes sur les écono-mies d’énergie en milieu scolaire (quatre éditions à ce jour), orga-nisées conjointement par le minis-

tère de l’Energie et des Mines et le ministère de l’Education natio-nale, l’APRUE, à qui revient la res-ponsabilité de mettre en œuvre ce programme, multiplie ses efforts de sensibilisation des plus jeunes et du corps enseignant en installant des chauffe-eau solaires dans plusieurs établissements à travers le territoire national.Ainsi, une première opération a

concerné, au cours de l’année sco-laire 2009-2010, douze écoles de l’Algérois, qui ont reçu chacune un appareil d’une capacité de 200 litres pour la production d’eau chaude. Les douze établissements scolaires bé-néficiaires de ces installations sont les CEM Amar-Guendouz de Oued Smar, ’Ibn-El-Khatib de Rouiba, Sa-lah-Eddine El-Ayoubi des Eucalyptus, Ibn-Rahib de Bab Ezzouar, El-Tahar-Bouchet de Bir Khadem, Laib-El-Taib de Zeralda, Aïn Allah de Dely Bra-him, Hay El Kotbane de Cheraga, Abd-El-Hamid-Ben-Azzouz de Kouba, Nafissa de Bab El Oued, Oum-Amar-Soumaya d’El Mouradia et Mohamed-El-Tahar-Ben-Aoudj de Ben Aknoun.Une précédente campagne menée

durant l’année scolaire 2008-2009 avait touché 15 établissements scolaires répartis à travers douze wilayas : CEM Hadouche El Said à Bouira, CEM Base Nouvelle Ville à Tizi-Ouzou, CEM des Frères Baâ-ziz, à El Eulma (w. de Sétif), CEM Ben-Aïssa Abdelkader à Sougueur (w. de Tiaret), CEM Khelfaoui-Ben-Abd-Cheka et CEM Mohamed-Kar-chouche-Oued-Fedha dans la wilaya de Chlef, CEM Salah-Rehabi à Guel-ma, CEM Tahar-Harath El-Chabiya El-djabiya-El-Djadida CEM à Annaba, CEM Emir-Abdelkader à Oued Souf, CEM Mohamed Ehbak-Abou-Tachfine

dans la Wilaya de Tlemcen , CEM Touahria-Mohamed dans la Wilaya de Mostaganem, Daas-Mohamed, Tolga dans la wilaya de Biskra, CEM Moha-med Bouras, à Hassi Messaoud et CEM Ibn-Badis dans la wilaya de Ouargla.En lançant de telles opérations,

l’APRUE participe à la sensibilisation et à l’éducation des enfants et de leurs parents sur les questions liées à l’utilisation rationnelle de l’éner-gie, la préservation des ressources naturelles, la protection de l’envi-ronnement et du cadre de vie et le développement durable. Ainsi, le chauffe-eau solaire pour la produc-tion d’eau chaude sanitaire trouve sa place aussi bien dans les établis-sements scolaires, les hôpitaux, les hôtels, les immeubles d’habitation, les administrations, les centres spor-tifs, les équipements collectifs et autres grands consommateurs d’eau chaude.Il est à rappeler que l’APRUE pi-

lote le programme ALSOL dont l’ob-jectif principal est de promouvoir le chauffe-eau solaire individuel ou collectif. Ce programme vise aussi à mettre en place les conditions d’un marché durable du solaire thermique en Algérie.

Des chauffe-eau solaires dans les écoles

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Actualité

’APRUE a procédé, du 25 au 27 juillet 2009, à un audit éner-gétique complet des installa-tions de la Société des ciments

de Aïn Touta (SCIMAT), implantée sur l’axe routier Batna-Barika, en vue d’évaluer le potentiel d’économie d’énergie (consommations électrique et thermique en particulier) et identi-fier les principales mesures à prendre pour réduire sa facture énergétique et contribuer ainsi à l’amélioration de la rentabilité et de la productivité de cette cimenterie.La SCIMAT, notent les experts de

l’APRUE, est considérée comme l’une des entreprises les plus énergivores du secteur et dont les responsables sont conscients de l’existence d’un impor-tant potentiel d’économie d’énergie représentant près de 10% du chiffre d’affaires et plus de 15% de la valeur ajoutée réalisée en 2008. Le diagnostic entrepris par l’APRUE vise à analyser l’ensemble des postes de consomma-tion d’énergie au sein de l’entreprise et enfin à développer un programme de réajustement, d’amélioration et de maîtrise surtout des consommations d’électricité et de gaz dont la cimente-rie est grande utilisatrice. Il s’agissait pour l’équipe de l’APRUE de dresser une liste de toutes les actions suscep-tibles d’améliorer le bilan énergétique de la cimenterie et réduire la part du coût et des dépenses consacrée à la consommation énergétique dans des conditions économiques acceptables pour in fine établir un plan d’action à même de maîtriser l’ensemble des process de production et des équipe-ments et systèmes énergivores.L’analyse de la consommation d’éner-

gie de la cimenterie de Aïn Touta (à travers la mesure des rendements

des différents appareils et équipements en fonction), durant l’année 2008 (an-née de référence pour les experts de l’APRUE) a laissé voir une nette aug-mentation (près de 7,7% par rapport à 2007) de sa consommation énergé-tique (gaz et électricité), passant de 125,75 GWH en 2007 à 135,45 GWH en 2008. Cette situation induit une régression de l’efficacité de la cimen-terie traduite par l’augmentation de la consommation spécifique électrique, passant de 107,4 KWH par tonne de ciment en 2007 à 112,1 KWH l’année d’après, soit une progression de 4,3%. En 2008, la cimenterie a produit envi-ron 1,2 million de tonnes de ciment.Concernant l’aspect thermique,

l’équipe de l’APRUE a constaté une ré-gression dans la consommation de gaz en 2008 par rapport aux années précé-dentes avec seulement 926,12 millions de thermies en 2008 contre 957,05 en 2007, donnant une consommation spé-cifique thermique de 1 052 thermies par tonne en 2008 contre 1 095 en 2007.Toutefois, notent-ils, le profil de la

consommation énergétique de la SCI-MAT est orienté vers le gaz avec 89% de la consommation énergétique pour seulement 11% pour l’électricité. Mais cependant, au plan des dépenses énergétiques, la facture d’électricité totalise plus de 65% du montant global pour 35% pour le gaz.A l’issue de l’audit, l’APRUE a éla-

boré un rapport détaillé qu’elle a remis aux managers de la cimenterie dans lequel elle dresse un constat ex-haustif du fonctionnement de cette unité industrielle, comment s’effec-tue la consommation énergétique et à quel coût. Elle y formule un certain nombre de remarques, conseils, avis, conclusions et recommandations sur des mesures à prendre pour bien gérer la consommation énergétique et amé-liorer ainsi les rendements des équi-pements de production. Le rapport propose également un plan d’actions correctives pour le réajustement et l’amélioration du niveau de la produc-tivité, une meilleure exploitation de l’énergie disponible et surtout la ré-duction de la facture énergétique.

L’Aprue réalise l’audit énergétiquede la cimenterie de Aïn Touta

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Actualité

Une formation sur le modèle des prévisions énergétiques a été organisée au siège de

l’APRUE, du 19 au 22 avril 2010, par le Bureau d’études français ENER-DATA (Grenoble) dans la perspective du lancement prochain d’une étude prospective sur la demande natio-nale d’énergie, à l’horizon 2030.Cette action entre dans les mis-

sions de l’APRUE, qui est ame-née à réaliser périodiquement des études de prospective sur la de-mande d’énergie afin de renforcer sa connaissance du système d’in-formation et pouvoir ainsi analy-ser l’évolution de la consommation d’énergie à long terme. Ces actions visent à asseoir le

concept d’efficacité énergétique qui s’impose aujourd’hui et d’élaborer une stratégie corrective du mode de consommation pour chaque sec-teur de l’activité économique, par

usage et par source d’énergie, avec une évaluation des gisements d’éco-nomie d’énergie et la mesure des émissions de gaz à effet de serre.Une fois réalisée, l’étude va ap-

porter un intérêt considérable pour orienter la stratégie nationale de maîtrise de l’énergie, puisqu’elle va découler des recommandations ainsi formulées, recommandations pouvant influencer la prise de déci-sion dans le secteur de l’énergie.Pour mener à bien un tel projet,

les experts de l’APRUE estiment qu’il devient impératif de disposer rapidement en Algérie d’un mo-dèle d’évaluation de la demande en énergie (MEDEE) tel que MED-Pro, modèle reconnu actuellement comme le plus performant.Ils expliquent qu’à la différence de

la conception des modèles économé-triques, le modèle MED-Pro part du principe que l’on ne peut modéliser

l’évolution de la demande d’éner-gie par une simple relation avec des données macroéconomiques telles que le PIB, d’une part, parce qu’il existe d’autres facteurs détermi-nants de la demande d’énergie (les facteurs liés à l’évolution technolo-gique et à la structure du système énergétique), d’autre part, parce que la relation liant ces différents facteurs et la demande d’énergie dépend du secteur de consomma-tion, qu’il soit résidentiel, ter-tiaire, industriel, agricole ou des transports, du type d’énergie (char-bon, pétrole et produits pétroliers, gaz, électricité ou énergies renou-velables) et de l’usage (chauffage, production de force motrice, pro-duction d’eau chaude…) que l’on considère. Une telle relation doit nécessairement être définie à un ni-veau désagrégé et non à un niveau agrégé, font-ils remarquer.

etude prospective sur la demande nationale d’énergie à l’horizon 2030

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Coopération

La coopération algéro-néerlandaise en matière d’efficacité énergétique

a coopération internationale est une activité importante de l’APRUE qui cherche sur-

tout à acquérir une expérience dans l’élaboration et le pilotage de pro-grammes de maîtrise de l’énergie, de mise à disposition de l’expertise internationale et de transferts de savoir-faire et de technologies aux cadres et ingénieurs de l’Agence. Cette mission permet aussi de pro-mouvoir la politique algérienne de maîtrise de l’énergie au niveau in-ternational ainsi que sur le marché local ou régional.L’APRUE a ainsi développé des re-

lations de coopération tant au plan bilatéral que multilatéral. Sa parti-cipation active, depuis 1998, au sein de l’Association méditerranéenne des agences de maîtrise de l’énergie (MEDENER), qu’elle a présidée entre 1999 et 2000, lui permet de renforcer davantage ses relations avec d’autres partenaires, comme de prendre part à des programmes régionaux parrai-nés par diverses agences du secteur.La coopération algéro-néerlandaise

en matière d’efficacité énergétique est menée entre l’APRUE et la so-ciété NL Agency. Elle s’inscrit dans le cadre du programme de coopéra-tion G to G, qui lie les deux pays de-puis déjà plusieurs années, et a pour objectif de consolider les relations entre leurs entreprises et institutions dans divers domaines d’activités de leurs compétences. La coopération dans le secteur de l’efficacité éner-gétique a été principalement renfor-cée en 2009 avec le lancement de plusieurs actions et l’identification de programmes spécifiques. Cette coopération s’est notamment tra-duite par un projet entre l’APRUE et NL Agency à mener conjointement dans le secteur des ciments. Ainsi, une réunion de travail, tenue

au siège de l’APRUE, les 23 et 24 fé-vrier 2010, a permis aux deux délé-gations d’exposer leurs expériences, leurs besoins ou capacités et leurs projets en matière d’efficacité éner-gétique et d’énergies renouvelables. Il s’agissait ensuite de tracer les grandes lignes du renforcement des liens de coopération entre les deux sociétés, tout en orientant leur tra-vail conjoint vers le secteur de l’in-dustrie des ciments comme champ d’application.Le choix de ce secteur se justifie par

sa consommation énergétique impor-tante et aussi la disponibilité des don-nées permettant une bonne évaluation du potentiel de l’efficacité énergé-tique, avait souligné M. Mohamed Sa-lah Bouzeriba, Directeur général de l’APRUE, qui présidait la séance. Cette rencontre entre les experts

des deux sociétés a permis surtout de tracer les grands axes du projet et a surtout retenu l’organisation d’une première réunion de travail avec les cimentiers algériens ainsi que les différentes étapes de la conduite du projet. Le 25 mai 2010, le Groupe industriel

des ciments d’Algérie (GICA) de Mef-tah a abrité un workshop sur la co-génération, le bilan énergétique des cimenteries algériennes et les oppor-tunités d’économie d’énergie dans le

secteur, et la présentation du projet de coopération APRUE-NL Agency à l’ensemble des acteurs de l’industrie cimentière en Algérie.Pour avoir plus de données sur le sec-

teur du ciment, NL Agency a élaboré un premier questionnaire autour de l’industrie du ciment en Algérie. Ce questionnaire, validé par l’APRUE, a été adressé aux cimentiers algériens pour y apporter toutes les réponses se rapportant à leurs consommations d’énergies.A titre de rappel, le projet de coo-

pération algéro-hollandaise en ma-tière d’efficacité énergétique a été initié, lors de la visite effectuée au siège de l’APRUE, le 5 octobre 2009, par l’ambassadeur des Pays-Bas à Al-ger, M. Jan Gjis Schouten. Cette ren-contre faisait suite à la visite dans notre pays, le 6 janvier 2009, de Mme Maria Van der Hoeven, ministre hollandais des Affaires économiques. Le renforcement de la coopération algéro-hollandaise dans le secteur de l’énergie et des mines avait été par ailleurs mis en exergue lors de la vi-site à Alger, fin décembre 2007 début janvier 2008, du chef de la diploma-tie de ce pays européen, M. Maxime Verhagen. Il a été surtout indiqué que les entreprises hollandaises sont grandement intéressées par les gise-ments dont dispose l’Algérie dans les

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Coopération

Dialogue méditerranéen 5+5 :Consolider la coopération régionale en matière d’environnement et d’énergies renouvelables

a première Conférence minis-térielle sur l’environnement et les énergies renouvelables

inscrite dans le cadre du Dialogue méditerranéen des 5+5 a été orga-nisée les 26 et 27 avril 2010 à Oran, sous la présidence conjointe de l’Al-gérie et de l’Espagne. Cette rencontre, décidée à l’is-

sue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des 5+5 (Algé-rie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tu-nisie pour la rive Sud, et Espagne, France, Italie, Malte et Portugal pour la rive Nord), tenue à Cordoue (Es-pagne), en avril 2009, devait poser les premiers jalons de la coopération régionale dans les domaines du dé-veloppement des énergies renouve-lables, et aborder, pour la première fois, au niveau des ministres en charge de l’Environnement, nombre de questions liées à la probléma-tique de l’environnement et du dé-veloppement durable dans la région ouest de la Méditerranée.Une vingtaine de thèmes, dont l’ef-

ficacité énergétique par le recours aux énergies nouvelles et renouve-lables, les potentiels énergétiques existants et leur valorisation, les interconnexions électriques, le plan

solaire méditerranéen (Transgreen), les enjeux environnementaux à l’ère de l’évolution dans le domaines des énergies alternatives aux hydrocar-bures, les changements climatiques, la gestion des déchets, la lutte contre la désertification, les res-sources hydriques, l’investissement, l’harmonisation des cadres juridique et réglementaire, les transferts de technologies et la biodiversité, a été examinée, tant au niveau des travaux des experts que de la réunion minis-térielle, donnant lieu à l’adoption de la « Déclaration d’Oran », ouvrant la voie à une coopération renforcée entre les pays des deux rives de la Méditerranée occidentale.La Déclaration d’Oran, mémoran-

dum en 47points définissant plusieurs engagements à prendre par les pays membres, reconnait notamment que l’énergie est un élément moteur pour le développement de la région méditerranéenne et que la mise au point, la production et le dévelop-pement des énergies renouvelables constituent un enjeu essentiel.La conférence ministérielle a re-

tenu par ailleurs le principe de la création d’un Observatoire de la Méditerranée et du développement

durable dont le siège sera fixé à Oran. Elle a aussi approuvé la pro-position algérienne d’instituer un schéma d’aménagement côtier mé-diterranéen qui fonctionnera comme un instrument de rationalisation et de rapprochement des politiques en la matière des dix pays. Les ministres ont convenu également de mettre en place un cadre de concertation et d’expression informelles entre les pays méditerranéens sur le climat.Selon la délégation algérienne, ce

rendez-vous du Dialogue méditerra-néen des 5+5 a été mis à profit pour échanger des points de vue sur les questions qui ont fait l’objet de né-gociations au Sommet mondial de Copenhague, en décembre 2009, et pour faciliter la négociation en ma-tière de partage d’une vision com-mune avant d’aller à la prochaine Conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique, qui doit se dérouler à Cancun (Mexique), du 29 novembre au 10 décembre 2010.Rendez-vous est déjà pris à Lis-

bonne (Portugal) pour tenir, en mars 2011, la seconde conférence minis-térielle sur l’environnement et les énergies renouvelables en Méditer-ranée occidentale.

Les énergies renouvelables constituant les moyens sur lesquels s’inscrit le futur des activités économiques, les pays de la rive sud de la Méditerranée, dont l’Algérie, sont appelés, à plus ou moins échéance, à relever le défi, entre autres, de la maîtrise des nouvelles technologies liées aux énergies renouvelables, de l’acquisition des savoirs et savoir-faire, des compétences techniques et industrielles et de l’expertise en la matière ainsi que de l’exploitation intelligente et rationnelle des potentiels existants. La Déclaration d’Oran, sanctionnant les travaux des pays méditerranéens du Dialogue 5+5 intègre le réalisme du développement des énergies renouvelables tant sur le plan national, régional qu’international.

énergies renouvelables, particuliè-rement le solaire et l’éolien, ou la petite hydraulique.Il est à rappeler qu’une séance de

travail, tenue le 11 novembre 2009, à Alger, avait regroupé autour de cette problématique les spécialistes

des deux parties, qui s’étaient prin-cipalement entendus sur un planning de travail, les échanges de spécia-listes, la formation en management de projets, la formation des forma-teurs, l’acquisition d’outils d’ana-lyse, l’expertise, l’audit énergétique,

l’investissement et l’identification d’actions de coopération. Cette réu-nion des deux institutions spécialisées a ensuite été suivie par l’organisation d’une visite de travail d’une déléga-tion de l’APRUE aux Pays-Bas.

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a première réunion du Conseil ministériel dans le cadre du projet « Intégration progres-

sive des marchés de l’électricité de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché intérieur de l’élec-tricité de l’Union européenne » s’est tenue le 20 juin 2010, à Alger, avec pour objectif la mise en place d’un processus d’intégration des marchés électriques visant le développement d’une coopération énergétique pé-renne dans la région et la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable dans le Maghreb.Regroupant les ministres algérien,

marocain et tunisien en charge des questions énergétiques, respective-ment M. Youcef Yousfi , Mme Amina Benkhadra et M. Affi f Chelbi et le Commissaire européen chargé de l’Energie, M. Gunther Oettinger, cette rencontre entrait dans le cadre de l’exécution du protocole d’accord signé à Rome (Italie), le 2 décembre 2003, dans le cadre du Processus de Barcelone, entre la Commission eu-ropéenne et les trois pays maghré-bins (Algérie, Maroc, Tunisie). Cette réunion, présidée par l’Algé-

rie, était principalement centrée sur l’évaluation du projet « Intégration progressive des marchés de l’élec-tricité de l’Algérie, du Maroc, et de la Tunisie au marché intérieur de l’électricité de l’UE » lancé en 2007, et l’examen et l’adoption d’un plan d’action prioritaire élaboré par les experts des quatre parties et adopté par la conférence ministérielle.Les travaux de cette rencontre ont

été sanctionnés par l’adoption d’une Déclaration ministérielle et d’un Plan d’actions devant courir sur la période à moyen terme 2010-2015.Les ministres ont confi rmé dans leur

Déclaration d’Alger « leur volonté

de poursuivre les réformes de leurs secteurs énergétiques nationaux » et de « mettre à profi t les possibilités offertes par la coopération bilatérale et multilatérale entre leurs pays res-pectifs et l’UE afi n de mener à bien les réformes et de développer leurs secteurs énergétiques nationaux ».L’importance du développement

des énergies nouvelles et renouve-lables, la promotion de l’effi cacité énergétique et la préservation de l’environnement dans le cadre du projet d’intégration des marchés électriques, suivant l’approche d’un développement durable, ont été sou-lignées.Le plan d’actions 2010-2015 porte

notamment sur les actions suivantes :- Harmoniser les cadres législatifs permettant l’intégration progres-sive des marchés de l’électricité de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie au marché intérieur de l’Union euro-péenne.- Veiller au développement des mar-chés d’électricité.- Assurer le développement des échanges commerciaux.- Renforcer les compétences des dif-férents opérateurs sur le marché des pays bénéfi ciaires.- Encourager le développement des énergies renouvelables dans le cadre d’un développement durable dans la région du Maghreb.Les ministres ont soutenu le projet

de défi nition et d’adoption d’une stratégie commune pour la mise en place d’un marché de l’électricité entre les trois pays du Maghreb. Ils ont surtout plaidé pour une nouvelle logique en adéquation avec les mu-tations profondes enregistrées ces dernières années par le système énergétique mondial, une logique mettant en œuvre « une vision stra-tégique plus large, globalisée et inté-

grée, qui repose sur les principes de codéveloppement et de partenariats ambitieux et équilibrés à intérêts croisés, stables et à long terme ».L’option recherchée est alors «

d’adopter des stratégies, des po-litiques et des systèmes qui soient davantage axés sur une énergie du-rable, en favorisant les économies d’énergie et l’effi cacité énergétique, en développant les sources d’énergie renouvelable et les autres sources d’énergie sobre en carbone, accor-dant ainsi une plus grande attention à la protection de l’environnement ».Dans ce schéma, ont fait remarquer

des membres de la délégation algé-rienne, les énergies nouvelles et re-nouvelables, notamment le solaire et l’éolien, dont le potentiel est consi-dérable au Maghreb, vont prendre une part grandissante dans le bou-quet énergétique.

Bulletin trimestriel de l’AprueCoopération

La Lettre de l’APRUEBulletin trimestriel

n° 18, septembre 2010

Directeur GénéralDirecteur de publication

M. Med S. Bouzeriba

Responsables de la coordinationet de la rédactionMme C. Zerourou

M. K. Djerbib

Ont collaboré à ce numéroMme N. DjelouahMelle N. ChioukhM. M. IssiakhemM. D. Boucheneb

Direction Générale 02, rue Chenoua, BP 256 Hydra, Alger

Tél. : +213 021 60 31 32Fax : 213 021 48 25 68

www.aprue.org.dzDépôt légal : 898 2001 ISSN :1112-3419

Ce bulletin est distribué gracieusement

Conception et réalisation Alpha Design

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encourager l’intégration des marchésénergétiques Maghreb-union européenne

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