ACfESdu XIe Congrs International de Numismatique

organis l'occasion du 150e anniversaire de la Socit Royale de Numismatique de Belgique Bruxelles, 8-13 septembre 1991

publis avec le soutien financier de la Commission Internationale de Numismatique, de l'Associarion Internationale des Numismates Professionnels et de la Socit Royale de Numismatique de Belgique

PROCEEDINGS of the XIth International Numismatic Congress

o rganized for the 150th anniversary of the Socit Royale de Numismatique de Belgique Brussels, September 8th-13th 1991

published with me /1nancial hdp of the International Numismatic Commission, [he International A~socia[ion ofProfessional Numismatisrs and the Socit Royale de Numismatique de Bdgique

EXTRAIT DU VOLUME 1

dits par le - edted by Sminaire de Numismatique Marcel Hoc

sous la direcrion de - under [he direction of Tony HACKENS Ghislaine MOUCHARTE

avec la collaboration de - with the collaboration of Catherine COURTOIS, Harry DEWIT, Vronique VAN DRIESSCHE

Louvain-la-Neuve, 1993

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Quelques rflexions sur le monnayage des satrapes hcatomnides de Carie

Koray KONUK*

Bien peu d'tudes ont t publies sur le monnayage des satrapes hcatomnides de Carie. Avec sa soixantaine de monnaies hcatomnides, le Trait diE. Babelon1 reste toujours l'heure actuelle la publication qui en rassemble le plus grand nombre. Pourtant, ces monnaies ne sont pas dnues d'intrt, loin s'en faut. D'abord, ce monnayage constitue l'un des rares points d'ancrage chronologique dont nous disposons pour le IVe sicle2, et ce, pour l'ensemble des ateliers de rAsie Mineure occidentale. Ensuite, le poids des monnaies hcatomnides permet de suivre pas pas et d'analyser les flucruations pondrales de plusieurs talons dont le rhodien (chiote)3, qui fut le plus utilis par les ateliers des les et de la cte genne de l'Anatolie durant le IVe sicle. Ainsi, l'intrieur des dates de rgne des cinq membres de la dynastie connues avec prcision grce aux sources littraires: Hcatomnos (392/1-377/6), Mausole (377/6-353/2), Idrieus (351/0-344/3), Pixodaros (341/0-336/5) et Rhoontopats (336/5-334), il est quelquefois possible, lorsque la documentation le permet, d'affiner la chronologie relative par des liaisons de coins - notamment entre deux rgnes - jusqu' atteindre un degr de prcision de quelques annes dans la datation des missions.

Le prsent article, bas sur un mmoire de fm d'tudes4, prsente un choix restreint de questions rencontres au cours de notre recherche. Il y est question de la mtrologie et de la chronologie des monnaies d'Idrieus ainsi que de l'interprtation d'un didrachme contremarqu de Pixodaros et de la mtrologie de ses frappes en or.

Hcatomnos, le satrape ponyme de la dynastie, fut le premier utiliser l'talon rhodien pour la frappe de ses monnaies5. Son fils, Mausole, reprit l'talon et mit principalement des ttradrachmes et une quantit moindre de drachmes reprsentant au droit une tte d'Apollon laure presque de face et le Zeus de Labraundos au revers. Idrieus introduisit la frappe de deux nouvelles dnominations. La premire est un didrachme6 (Fig. 1) dont le poids ne correspond pas au systme pondral utilis pour la

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St Edmund Hall, Oxford. E. BABELON, Trait des monnaies grecques et romaines. Deuxime partie, description historique, 2. Paris, 1910, p. 139-160. Plus rcemment. des interprtations discutables ont t avances ou rappeles sur le monnayage des Hcatomnides dans S. HORNBLOWER, Mauso/us, Oxford, 1982 (ci-aprs HORNBLOWER), p. 129-130, n. 194; p. 132, n. 220; p. 134. n. 232; fig. 36. Pour une critique de celles-ci laquelle nous souscrivons, voir l'article de R .A. MOYSEY, Observations on the Numisma/ic Evidence Relating to the Great Sa/rapal Revoit of 362/1 B.C., dans REA, 91. 1-2. 1989, p. 126-130. Toutes les dates anciennes sont av. J.-C. C.M. KRAAY, Archaic and Classical Greek Coins. Londres, 1976, p. 329 assimile les deux noms et prfre utiliser le terme chiOle car l'atelier de Chios a t le premier faire usage de cette unit pondrale (p. 247, n. 1). Nanmoins, nous prfrons employer pour le IVe s. l'appellation talon rhodien plutt que chiote. En effet, le poids de rfrence qui servit aux frappes de Rhodes et qui fut adopt par de nombreuses cits d'Asie Minew:e tout au long du Ive s. est plus lger par rapport celu"i qui tait utilis prcdemment Chios. Mmoire indit conduit sous la direction du Prof. T~ Hackens et prsent en 1990 l'Universit Catholique de Louvain pour l'obtention du grade de licenci en archologie et histoire de l'art de l'antiquit. Et non pas Mausole comme erronment indiqu dans J. BOARDMAN, Excavations al Pindakas in Chios. dans BSA, 53-54, 1958-1959. p. 306: Maussollos was the first Carian dynast to mint coins on the Chian standard [ ... ]. Notre catalogue contient 19 exemplaires pour Il coins de droit (Dr.).

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taille des ttradrachmes et des drachmes de poids rhoden et dont le mode des exemplaires que nous avons rassembls se situe respectivement dans la classe 15,15-15,25 g7 et 3,70-3,80 g8. Ces nouveaux didrachmes ont de toute vidence un poids dficitaire. En effet, ils psent entre 6,55 et 6,86 g avec un exemplaire de 7,07 g9. Il Y a donc une diffrence notable d'environ 0,95 g entre les systmes pondraux utiliss pour la taille de ces deux dnominations. Ainsi, ces 0,95 g en moins reprsentent 6,3 % du poids total d'un ttradrachme de poids nonnal (15,25 g). En outre, paralllement l'mission de ces didrachmes, Idrieus inaugura la frappe d'une nouvelle monnaie divisionnaire10 (Fig. 2) dont le revers la rosace rappelle l'ancien type montaire de Milet utilis prcdemment par Hcatomnos et Mausole. Cette seconde dnomination a un poids qui fluctue entre 0,70 et 0.,96 g. Suivant l'talon rhodien, il s'agit d'un trihmiobole dont le poids thorique est d'un peu moins d'un gramme. Outre ces monnaies d'appoint, nous ne connaissons que trois hmidrachmes au nom d'Idrieus ll . Ces hmidrachmes, ainsi que les drachmes d'Idrieus, ont t taills d'aprs l'talon rhodien nonnal utilis pour les ttradrachmes. On est en droit de s'interroger sur les raisons qui ont prsid l'mission d'un trihmiobole, qui tait une dnomination rarement frappe l'poque dans cette rgion. Or, prcisment, celle-ci reprsente la quantit d'argent qui vient combler parfaitement la diffrence pondrale existant entre les didrachmes et les ttradrachmes d'Idrieus. En effet, deux didrachmes plus un trihmiobole font exactement un ttradrachme d'environ 15,25 g. Ainsi, nous pensons que la raison d'tre de ces trihmioboles rsidait dans la fonction d'interchangeabilit qu'ils remplissaient Il existait donc concomitament deux sortes de ttradrachmes, l'un de poids rhodien normal (15,25 g) reprsent par une pice d'un ttradrachme ou bien quatre pices d'une drachme et un autre, plus lger, compos de deux didrachmes qui pesaient environ 14,20 g. Les trihmioboles pcnnettaient de passer aisment d'un systme pondral l'autre.

n reste expliquer pourquoi Idrieus et Pixodaros choisirent d'mettre ces monnaies de poids particulier. Notons avec intrt que Rhodes et Cos, toutes deux incluses dans la sphre d'influence hcatomnide12, frapprent la mme poque des ttradrachmes et des

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152 ex., 29 Dr. La plupart de ces exemplaire.s proviennent d'un important trsor indit mis au jour en 1978 dans un enckoit indtennin de la pninsule d'Halicarnasse. Il contenait environ 180 ttradrachmes de Mausole. 140 ttradrachmes d1drieus, 140 didrachmes de Pixodaros. une centaine de ttradrachmes et de didrachmes de Cos, ainsi que d'autres espces. Les ttradrachmes milsiens provenant du trsor ont t publis par B. DEPPERTZ-LIPPITZ, Die Mnzpriigung Mi/ets vom vierten bis ersten lahrhundert v. Chr. (Typos, 5), Aarau-Francfort/M.-Salzbourg, 1984. Notre catalogue inclut les monnaies cariennes qui ont apport de nombreux coins nouveaux. Dans S.M. SHERWIN-WHlTE, Ancient Cos: An Historical Study from the Dorian Settlement to the Imperial Period (Hypomnemata, 51). Gttingen, 1978, p. 70 l'auteur donne une liste de huit noms de magistrats se retrouvant au revers des ttradrachmes de Cos (Dr. Hracls barbu; Rv. crabe et nom de magistrat dans un carr creux). On peut maintenant y ajouter ceux de: APIl:TlnN. nlITPATOI (plus probablement Enll:TPATOE hors flan), AION, HPAKAEITOl:, E>EOKAEI. KAEITANOP, AYKINOI. A YIlXOI, MOl:XInN, nEPIlnN, cllIAEONIAAl: / cl>IAEONIAAl:, cl>IAIIKOI / cl>IAIIKOI, XENOAIKOl:. 38 ex., 13 Dr. SNG yon Aulock. 2366. Le nombre limit d'exemplaires (18 ex . 10 Dr.) que nous avons collects ne nous permet pas d'estimer avec prcision le poids original de ceux-ci. Nanmoins, les didrachmes de Pixodaros de mme poids que ceux de son prdcesseur sont beaucoup plus communs (426 ex., 64 Dr.). Le mode de leur courbe de poids se situe dans l'intervalle 6,95-6,99 avec un nombre important d'exemplaires dans la classe suprieure (7,00-7,04). Un estimation du poids original envir~n 7,08 g nous semble justifie. ' 15 ex . Il Dr. Un exemplaire conserv au Cab,inet Royal de Leyde, 6176 (1,64 g), un duxime dans la Staatliche Mnzsammlung de Munich (1.63 g) et un dernier catalogu dans la SNG yon Aulock, 2369 (t72 g). Les deux derniers sont issus du mme coin de Dr. D'aprs notre catalogue, Mausole et Idrieus sont les seuls de la dynastie avoir frapp des hmidrachmes de poids rhodien. HORNBLOWER. p. 123-137.

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drachmes de poids rhodien normal et des didrachmes allgs 13. Les rflexions dveloppes par G. Le Riderl4 sur les frais de changes, l'pikatallaga, nous suggrent une interprt!ltion sur l'utilisation de nos didrachmes. Les inscriptions du IVe s. de Delphes et d'Epidaure nous montrent que les paiements acquitts en monnaies trangres entranaient des frais de chan.8e dont le taux variait selon les cas de 5,63 7,10 %15. Athnes percevait une taxe d'Etat de 5 %16. Le Rider17 voit dans la diffrence de 0,60 g qui existe entre l'talon achen (8 g) utilis en Grande-Grce et le statre corinthien (8,6 g) une taxe d'environ 7 % perue au change par les cits achennes d'Italie du sud. Ces quelques taux de change correspondent aux 6,5 % de diffrence pondrale qui existent entre un ttradrachme de poids rhodien et deux didrachmes de Cos, Rhodes ou des Hcatomnides. Par consquent, il est plausible que le poids rduit de ces didrachmes s'explique par une taxe d'environ 6,5 % qui tait applique lorsque des ttradrachmes trangers de poids rhodien taient changs en monnaies locales, c'est--dire en didrachmes. Chez les Hcatomnides, cette pratique tait d'autant plus souple qu'elle permettait de passer d'un systme de poids l'autre grce au trihmiobole.

Selon Diodore l8 , ds son accession au pouvoir en 351, Idrieus fut envoy Chypre par Artaxerxs afin de rpripier une insU!fection, en compagnie de l'Athnien Phocion et du roi dchu de Chypre Evagoras II. A cet effet, Idrieus, l'ami ancestral et l'alli des Perses rassembla 40 trirmes et mit sur pied une arme de 8.000 mercenaires. La date de l'expdition contre Chypre donne par Diodore est conteste par S. Hornblower19 qui prfre la placer dans la dernire anne de rgne d'Idrieus, soit en 344/343. Pour rsumer son argumentation, les raisons qu'il invoque sont de deux ordres. D'une part, dans un discours dat de 346, Isocrate20 forme des vux pour qu'Idrieus se rvolte contre le Grand Roi. S. Hornblower pense que si l'expdition contre Chypre avait eu lieu avant 346, Isocrate n'aurait pas espr une dfection du dynaste. D;autre part, Diodore date de la mme anne l'expdition en question et la campagne d'Egypte qui, elle, est date avec assurance des annes 344/343 ou 343/342. L'analyse charactroscopique des ttradrachmes et des drachmes d'Idrieus apporte une pice conviction. On a constat que, sinon la totalit, du moins Ja plus grande partie de ces monnaies furent mises durant les dernires annes de rgne d'Idrieus. En effet, au moins deux coins de droit utiliss pour la frappe de ttradrachmes d'Idrieus ont t remploys par Pixodaros ds son accession au pouvoir en 341/34021 . De plus, la plus grande partie des ttradrachmes d'Idrieus porte la lettre E au revers (18 Dr. pour 43 Rv.). Cette lettre E do.nt la signification est difficile prciser, sans doute la marque du responsable des frappes, a t reprise par Pixodaros au revers de certaines de ses drachmes et de la totalit de ses ttradrachmes. Ainsi, cette srie au E et par consquent la plupart des ttradrachmes d'Idrieus, furent trs certainement frapps la fin de son rgn.e. Au regard de ces faits, nous proposons d'tablir un lien direct entre ces missions et l'expdition contre Chypre de 344/343.

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Nous ne disposons pas encore pour ceux-ci d'tudes de poids publies. Toutefois. les exemplaires que nous avons rassembls (plusieurs dizaines pour chaque dnomination et chaque ne) montrent que leurs poids correspondaient un systme pondral sinon identique du moins trs proche de celui des Hcatomnides.-G. LE RIDER. A propos d'un passage des po roi de Xnophon, dans Kraay-M(jrkho/m Essays. Studies in the Memory of the C.M. Kraay and O. Mrkholm, Louvain-la-Neuve, 1989, p. 159-172. ID., p. 164-165. C.M. KRAA Y. An Interpretation of Ath. Pol. ch. JO, dans Essays in Greek Coinage Presented 10 Slaniey Robinson. 1968, Oxford, p. 1-9; O. M0RKHOLM, Sorne Reflections on the Production and Use of Coin age in Ancient Greece dans Historia, 36, 3, 1982, p. 290-305. G. LE RIDER, op. cit ., p. 169. Diodore, 16. 42. 6. HORNBLOWER. p. 43: Diodorus' date for this expedition is. however, impossible. Isocrate, Philippe. 103. Ces deux intressantes laisons de coins ont t mises en vidence par S. HURTER, Karische Fragen, dans Numismatics Witness to History. Wetteren. 1988. p. 15-18. pl. 4.

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Fig. 1. Didrachme d'ldrieus. 6,79 g. J. Hirsch, vente 18, 27 .. 0S"'()7 (Munich), 2478: Naville, v. 7, 23-06-24 (Lucerne), 1520; New York. ANS, 1944.10.48429: 2. Trihbniobole d'/drieus. 0,89 g. J. Vinchon, vente 03-04-85 (Paris), 369; 3. Didrachme de Pixodaros contremarqll~ llanos. 6,88 g. Mnzell wu} Medaillen. vente 66. 22-1084 (Ble), 145: 3a. AgrcUldissemenr (2:1) du droit du didrachme contremnrqu! de Pixodaros: 4. Didrachme d'ltollos porlont au revers un aigle et le numSJre marin. Giessener, vente 56, 07-10-91 (M'Ule"), 236.

Le successeur d'Idrieus, Pixodaros conserva le mme systme des didrachnles -trihmioboles - ttradrachmes - drachmes. Toutefois, les liaisons de coins permettent d'affirmer que Pixodaros abandonna au tout dbut de son rgne la frappe des ttradrachmes et prfra mettre la place une quantit importante de didrachmes22 , ainsi que des monnaies d'or. Panni l'ensemble des monnaies hcatomnides que nous avons pu rassembler, trois seu]ement sont contremarques. Il s'agit de trois didrachnles de Pixodaros23 dont hlas un seul pone une c.ontrelnarque assez lisible pour donner lieu une intreprtation. Cet exenlplaire portant au droit une contremarque ronde incuse (Fig. 3 et 3a) est apparu en 1984 Ble lors de la vente d'une collection de monnaies crtoises. On y voit la reprsentation d'un monstre Inarin tenant un trident. Cette figuration se retrouve sur les rnonnaies d'ltanos en Crte dont c'tait l'emblme montaire principal (Fig. 4). Le traitenlcnt du sujet de la contremarque est absolument identique aux reprsentations du monstre marin que l'on retrouve la mme poque sur les monnaies d'Itanos. Le monstre marin brandit son poing droit tandis qu'il tient un trident dans la tnain gauche. Cette contremarque tant d'un type suffisamment parlant, l'attribution !tanos ne peut souffrir aucun doute24. Toutefois, les monographies sur les nlonnaies crtoises de J. Svoronos et de G. Le Rider25 ne mentionnent aucune monnaie hcatomnide contremarque en Crte ni d'ailleurs de trouvaille montaire de cette dynastie sur l'le. En outre, aucune monnaie contremarque par llanos n'y est releve. Notre exemplaire constitue sur ce plan un tmoignage sans prcdent Au reste, nous savons que les dts crtoises contremarquaient ou surfrappaient souvent des espces trangres afin, sans doute, de leur donner un cours lgal dans les cits o elles arrivaient. Prcisment, corrunent cette mOlUlaie de Pixodaros s'est-elle retrouve en Crte, si loin de son lieu d'mission ? D'une part, la localisation d'Itanos a son importance comme lment de rponse. En effet, situe l'extrme pointe orientale de l'lie, c'tait la cit crtoise la plus proche des ctes cariennes. D'autre part, les Hcatonmides et la Carie en gnral avaient des liens privilgis de longue date avec la Crte26 . Entre autres tmoignages., une inscription trouve Labraunda apporte des renseignements sur les

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Voir infra note 8. SNG Cop . 26, 1947, 5%; M. MlTCHINER. Oriental Coins and their Values, The AndelJl and Classical World. 600 B.C.-A.D. 650, Londres, 1978. 116~ Mnzen und M'edaillen, vente 66, 22-10-1984 (Ble), 145. G. LE RIDER, Contremorques et slufrappes dans l'anfiquit grecque, dans NwnistrUltique antique. problmes et mthodes. Nancy-Louvain, 1975, p. 41 : Parfois les contremarques n'onl pas de lgende. mais leur type est assez parlant pour qu'une attribution soit possible. J.N. SVORONOS, Numismatique de la Cy~te ancienne, Mcon~ 1890; G. LE RIDER. Monnaies crtoises du Ve au 1er si~c1e av. J.-c., Pa.ris~ 1966. HORNBLOWER, p. 12, 57.75, 135.209. 359.

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relations diplomatiques qu'entretenaient les Hcatomnides avec la Crte27. On y apprend que Mausole et Artmise confrrent le droit de proxnie aux habitants de Cnossos28. De plus, comme S. Homblower le remarque, It is possible that Mausolus, with his new military commitments, at the time of the Social War, hoped for Kretan mercenaries - an export for which the island was famous : Kretans were to the hellenistic world what the Karians were to the archaC29. Ainsi, il n'est pas improbable que le didrachme contremarqu Itanos ft amen en Crte par un mercenaire la solde de Pixodaros de retour dans sa contre3o.

Pour conclure cet article, nous voudrions faire quelques commentaires sur le monnayage d'or de Pixodaros. 11 est 1e seul de la dynastie avoir monnay le plus prcieux des mtaux. Cinq dnominations furent tailles d'aprs le poids de la darique. Elles font 1/2, 1/6, 1/8, 1/12 et 1/24 de darique. Le huitime de darique est reprsent par un exemplaire unique et indit conserv au Cabinet des Mdailles de Paris31 . Nous avons tabli les courbes de poids de trois dnominations. En les examinant, il est obvie de constater, s'agissant d'or, que les poids de ces missions furent ajusts avec le plus grand soin32, Cela nous a permis de travailler sur des intervalles de deux centigrammes seulement. Si l'on tient compte du frai qui fausse les donnes et des conditions de peses qui n'ont certaine'ment pas t optimales33 , les monnaies d'or de Pixodaros furent ajustes avec minemment de prcision. Mme en ayant pris des intervalles trs petits, les modes sont clairement marqus (Fig. 5).

partir de ces rsultats on peut infrer le poids de l'unit qui servit de rfrence la taille de ces monnaies. Autrement dit on peut essayer d'estimer le poids de la darique. En prenant l'intervalle suprieur du mode de chaque dnomination (0,35; 0,7; 1,4) et en le multipliant respectivement par 24, 12 et 6 on obtient 8,4 g. Le poids de la darique devait tre de trs peu suprieur ce rsultat si l'on tient compte du frai qui affecta lgrement le poids original de ces monnaies divisionnaires. Un poids de 8,44 g nous semble tre correct si l'on ajoute 05 % tous ces poids pour compenser l'effet du frai34. Ce poids est en parfait accord avec des estimations obtenues par d'autres voies35.

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J. CRAMPA, Labraunda, Swedish Excavations and Researches, III : 1. The Greek Inscriptions, Stockholm, 1969, n 40. O. PICARD, Les Grecs devant la menace perse, Paris, 1980, p. 263-264 relve l'tranget d'un tel dcret dlivr par un dynaste et non une cit, ainsi que l'aurait voulu l'usage. G. LE RIDER. Monnaies crhoises ... , p. 199-215. HORNBLOWER, p. 135. On pourrait par exemple citer le trait sign entre Rhodes et Hirapytna (Syu.3 581) dat des annes 200, qui tablit les modalits de recrutement de mercenaires crtois. Pour le rapport de ce trait avec la numismatique voir: T. HACKENS. L'influence rhodienne en Crte aux IlJe et lIe s. av. J.-C. et le trsor de Gortyne, 1966, dans RBN, 116, 1970, p. 37-58, pl. 1; R.H.J. ASHTON, Rhodian-Type Si/ver Coin ages from Crete, dans GNS, 146, 1987, p. 29-39. Cette hypothse est mettre en parallle avec l'assertion de C.M. KRAA Y, Greek Coinage and War, dans Ancient Coins of the Graeco-Romnn World. The Nickie Numismatic Papers, Waterloo (Ontario), 1984, p. 3 : Thus in late fourth-century Crete, we can detect a flood of foreign coinage, particularly from Cyrenaica, which had entered the island in the pockets of returnitlg mercenaries and been restruck with local types. Paris, 1980-22, 1,05 g. Dr. : Sommet d'un trident; Rv. : Labrys dans un carr incus dans les angles duquel de droite gauche: fi - l 1 - '1 titre de cdmparaison, la remarque de S. SUCHODOLSKI, dans PACT, 5. Statistique et Numismatique ,- 1981,- p. 430 sur le trsor de Szikancs est explicite: Dans le trsor de Szilcncs presque la moiti des pices psent exactement 4,50 g. ce titre, l'exemple rapport par Ph. GRIERSON dans PACT, 5. Statistique et Numismatique, 1981, p. 431 illustre bien les rsultats divergents que l'on obtient lors de l'utilisation de balances diffrentes. Nous prfrons ajouter 0,5 % plutt que 1 ou 1,5 %, pourcentages suggrs par P. Naster pour les monnaies en argent: P. NASTER, Le probUme du coefficient dufrai, dans Scripta Nummaria, (Numismatica Lovaniensia, 6), Louvain-la-Neuve, 1983, p. 89. En effet, Les monnaies d'or

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