Monique Boivin

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UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL LA STIMULATION ELECTRIQUE FONCTIONNELLE ET L'ENTRAINEMENT SOUS RESISTANCE COMME MOYENS POUR AUGMENTER LA FORCE MUSCULAIRE TRAVAIL PRESENTE A DR. MARC BELANGER PAR MONIQUE BOIVIN JUILLET 1996

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  • UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL

    LA STIMULATION ELECTRIQUE FONCTIONNELLE

    ET L'ENTRAINEMENT SOUS RESISTANCE

    COMME MOYENS POUR AUGMENTER LA FORCE MUSCULAIRE

    TRAVAIL PRESENTE A DR. MARC BELANGER

    PAR MONIQUE BOIVIN

    JUILLET 1996

  • TABLE DES MATIERES

    LISTE DES FIGURES iii

    LISTE DES TABLEAUX iv

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE I REVUE DE LA LITTERATURE 3

    CHAPITRE IIMETHODOLOGIE DU PROJET DE RECHERCHE: 14

    1 - Les objectifs2 - Les critres d'inclusion3 - Le design du projet de recherche4 - Etapes de la recherche5 - Prparation du sujet et du matriel6 - Entranement

    6.1 - Paramtres de la stimulation lectrique pour l'entranement (amplitude, frquence et dure)

    6.2 - Rsistance isocintique (gauche): Cybex II6.3 - Type de mouvement6.4 - Dure de l'entranement

    7 - Evaluation

    7.1 - Masse musculaire7.2 - Force et fatigue7.3 - Densit osseuse

    CHAPITRE IIIRESULTATS 23

    1 - La masse musculaire2 - La force et la fatigue musculaire3 - La densit de la masse osseuse

  • ii

    CHAPITRE IVDISCUSSION 29

    1 - La masse musculaire2 - La force et la fatigue musculaire3 - La densit de la masse osseuse

    CONCLUSION 33

    BIBLIOGRAPHIE 35

    ANNEXES I, II, III, IV , V, VI 37-42

  • iii

    LISTE DES FIGURES

    Figures Page Fig. 1. Schma de prparation du sujet et du matriel utilis 17

    Fig. 2. Rgressions linaires de la circonfrence de la cuisse mesure 15 cm. en proximal du bordsuprieur de la rotule 24

    Fig. 3. Rgressions linaires des torques obtenus au membre infrieur droit (sans rsistance) et aumembre infrieur gauche (avec rsistance) exprimes en fonction du nombre de semainesd'entranement 25

    Fig. 4. Rgressions linaires des indices de fatigabilit obtenus au membre infrieur droit (sansrsistance) et au membre infrieur gauche (avec rsistance) ceci en fonction du nombre de semainesd'entranement 26

    Fig. 5. Courbes de fatigabilit obtenues au membre au membre infrieur gauche (avec rsistance), etdroit (sans rsistance) ceci en fonction du nombre de semaines d'entranement 27

    Fig. 6. Densit osseuse au dbut (ligne 100 %) et aprs 6 mois d'entranement (histogrammes) pour1 sujet 28

  • iv

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableaux Page

    Tableau 1.: Description des sujets 15

  • I) INTRODUCTION

    Lorsqu'un individu subit une lsion de la moelle pinire, sa radaptation le

    conduit actuellement l'utilisation d'un fauteuil roulant ou au port d'orthses longues avec

    utilisation de bquilles.

    Kralj, A.R. et Bajd, T. (1989) avancent que la stimulation lectrique fonctionnelle

    ( SEF) pourrait tre utilise pour augmenter la taille et la fonction des muscles paralyss

    tant et aussi longtemps que les motoneurones innervant ces muscles soient demeurs

    intacts aprs la blessure. Ils dcrivent la SEF comme tant la stimulation d'un muscle

    priv de contrle nerveux, ceci, dans le but d'obtenir une contraction musculaire et de

    produire un mouvement utile fonctionnellement. La SEF des nerfs priphriques pourrait

    ainsi provoquer des contractions des muscles squelettiques chez un individu ayant une

    paralysie suite une lsion du motoneurone suprieur.

    La SEF constituerait une modalit de radaptation pouvant donn la possibilit de

    station debout et de marche bipde aux personnes compltement paralyses. En effet, des

    patients atteints de paraplgie pourraient bnficier de la SEF par l'usage d'orthses

    hybrides (SEF et orthses longues des jambes): leurs composantes mcaniques offriraient

    un support au poids du sujet alors que la stimulation lectrique procurerait la propulsion.

    La SEF offrirait une possibilit de gnration de force musculaire, les stimuli lectriques

    tant alors dclenchs volontairement par le patient en utilisant diffrents transducteurs

    de contrle tels que des commutateurs manuels ou aux pieds. Ces stimuli lectriques,

    travers des lectrodes de surface ou implantes, seraient alors livrs aux membres

    infrieurs, o ils dclencheraient des potentiels d'action. A partir de cette tape, la chane

    de commande deviendrait la mme que celle de la contraction volontaire du muscle

    squelettique.

    Il est cependant noter que, considrant le cot nergtique de ce type de

  • 2locomotion, la locomotion par SEF n'apparat pas actuellement un but fonctionnel raliste

    pour un patient ayant une paraplgie thoracique complte, mais qu'on doit y penser plutt

    en termes de restauration des activits de la vie quotidienne et pour surmonter certaines

    barrires architecturales, par exemple pour se tenir debout, tenir maison, faire un peu

    d'exercice, effectuer des courts trajets l'auto, monter quelques marches.

    L'objectif de cet atelier de recherche tait d'obtenir des rsultats confirmant que

    la SEF et l'entranement sous rsistance constituaient des moyens pour augmenter la force

    musculaire chez une clientle ayant eu une lsion la moelle pinire.

    Dans les prochains chapitres, nous ferons d'abord une revue labore de la

    littrature actuelle concernant la SEF et l'entranement sous rsistance en tant que moyens

    de renforcement musculaire. Une certaine revue des proprits de base du muscle

    squelettique i.e. son adaptabilit, ses hirarchies structurales et fonctionnelles, s'avrera

    ncessaire pour parvenir la comprhension des processus de modification des fibres

    musculaires suite une lsion de la moelle pinire et suite un programme de

    renforcement musculaire par stimulation lectrique.

    Nous aborderons ensuite la mthodologie qui a t utilise dans ce laboratoire de

    recherche. Nous exposerons ensuite les rsultats et nous passerons l'analyse de ceux-ci

    et la discussion, ceci, pour en arriver finalement la conclusion.

  • CHAPITRE I

    REVUE DE LITTERATURE:

    Il est connu qu'une blessure la moelle pinire entrane une rapide atrophie du

    tissu musculaire, une diminution de la force et de la masse musculaire ainsi que de la

    masse osseuse (Kralj et Bajd 1980; 1989; Stein et al., 1992; Hangartner et al., 1994).

    La perte de force et l'atrophie dans ces muscles paralyss suite une lsion du

    motoneurone suprieur serait des une non-utilisation des fibres musculaires impliques.

    La fatigabilit des fibres atrophies serait de en partie une altration de leurs

    proprits mtaboliques qui les rendrait inappropries pour des priodes de temps

    prolonges (Peckman et al., 1976).

    Kralj A.R. et Bajd, T. (1980, 1989) et Petrovsky et Philipps (1983) ont rapport

    que des contractions provoques par une stimulation lectrique, cela avec une charge

    impose aux membres infrieurs, ont augment la force et l'endurance aux membres

    infrieurs. Les meilleurs rsultats obtenus en force ont eu lieu avec une surcharge et

    augmentation progressives du volume d'entranement.

    Les proprits musculaires aprs une lsion de la moelle pinire peuvent tre

    renverses par des stimulations lectriques: Stein et al.(1992) ont effectu une stimulation

    lectrique des muscles tibial antrieur de sujets ayant une lsion complte de la moelle

    pinire pour de priodes de temps progressivement plus longues (15 min., 45 min., 2

    heures et 8 heures par jour), ceci, pour une priode de six semaines. L'index de

    l'endurance musculaire suite la stimulation avait doubl (de 0.4 0.8), et les temps de

    contraction et de demi-relaxation avaient augment de faon remarquable (de 70 100

    ms). Huit heures de stimulation lectrique par jour ont amen ces valeurs physiologiques

    prs de celles des sujets normaux et une diminution de la priode de stimulation a invers

  • 4ces changements. Il n'y et pas d'effet observ dans le muscle contralatral (non stimul)

    aucun moment, ni d'vidence d'une diminution du nombre d'units motrices chez ces

    sujets lss la moelle. Les proprits des units motrices avaient chang paralllement

    avec celles du muscle en entier. Les proprits d'un muscle normal pouvaient tre

    largement restaures par 1 heure 2 heures de stimulation par jour, ce qui est beaucoup

    plus pratique administrer que 8 heures de stimulation.

    Des tudes des proprits morphologiques et mtaboliques des fibres du tibial

    antrieur de sujets contrle (sains) et de ceux ayant eu une lsion de la moelle pinire ont

    montr que la stimulation lectrique augmentait l'activit d'une enzyme oxydative (la

    dhydrognase succinate) dans les deux types de fibres des sujets lss. La stimulation

    lectrique avait augment la capacit oxydative et les proprits d'endurance des muscles

    paralyss mais elle n'avait pas eu d'effets sur la taille et la force des fibres. Le

    pourcentage de fibres classifies de type I tait significativement moindre dans les

    muscles paralyss non stimuls que dans les muscles des sujets contrle (sains). La

    stimulation lectrique avait augment la proportion des fibres de type I chez les sujets

    lss.

    Des tudes de contractions induites par stimulation lectrique chez des sujets sains

    ont montr une force isomtrique de 10 30 % plus grande que les contractions

    volontaires maximales. Chez des athltes hautement entrans, ces programmes de

    stimulation bass sur la stimulation lectrique ont aussi provoqu des amliorations de la

    force de 30 40 % (Kramer J., Mendryk S., 1982).

    Pour leur part, Lieber, R. (1986-a) a rapport deux modles d'adaptation de la

    fibre musculaire: le premier est celui o il y aurait une augmentation de l'utilisation d'un

    muscle: il y aurait alors gnralement une hypertrophie musculaire, un accroissement de

    la capacit de gnrer de la force et une diminution de la vitesse de contraction. Le

  • 5deuxime modle tait celui o il y aurait une diminution de l'utilisation d'un muscle avec

    une atrophie musculaire, une diminution de la capacit de gnrer de la force et une

    augmentation de la vitesse de contraction musculaire. Le premier modle constituerait

    celui pour la stimulation lectrique, les exercices d'entranement et de surcharge

    mcanique, le deuxime modle, celui de l'immobilisation d'un membre et des lsions au

    systme nerveux central (dont la paraplgie).

    Lieber, R. (1986-b) souligne que les sciences de base utilisent la stimulation

    lectrique depuis longtemps pour tudier l'adaptation musculaire squelettique, ceci,

    cause de ses proprits d'exercises rptitifs et quantifiables. Ses effets les mieux

    documents seraient ceux provenant d'une stimulation lectrique chronique de basse

    frquence des muscles squelettiques rapides, ceci en utilisant des systmes d'lectrodes

    implantes. De ces changements musculaires, on en connat relativement bien la

    progression, la dure et ses mcanismes. Chez les rats, une stimulation lectrique de basse

    frquence applique 24 heures par jour produit en effet, une transformation

    complte au bout de 30 jours. Les premiers changements observs apparaissent ds les

    premires heures de stimulation. Aprs deux douze jours, certaines modifications

    surviennent, refltant ainsi la nouvelle activit musculaire: on a not les changements

    suivants: une augmentation de l'activit d'enzyme oxydatif, une augmentation de la

    consommation totale d'oxygne, une augmentation du pourcentage de volume des

    mitochondries, une augmentation du nombre de capillaires par mm 2, une augmentation du

    courant total sanguin, une augmentation de la largeur de la bande Z (vers la valeur normale

    de la fibre musculaire lente), une diminution du montant et de l'activit de l'ATP-ase. Ces

    donnes ont fourni des indices de transformation vers une activit de type oxydatif et

    arobique, caractristique des fibres de type I (voir annexe I).

    La progression bien dfinie des changements a t ainsi observe: pour devenir

    un muscle lent, la fibre musculaire doit changer premirement son mtabolisme puis ses

  • 6proprits contractiles, ceci, sans passer par un processus de dgnration de la fibre

    rapide suivie de rgnration subsquente de la fibre lente. A la fin, ces fibres

    deviendraient tout--fait semblables aux fibres musculaires squelettiques lentes normales,

    ceci, par leurs proprits contractiles musculaires, leur ultrastructure, leur histochimie,

    leur biochimie et leur morphologie. Pour mieux convenir aux nouvelles demandes

    fonctionnelles suite une lsion de la moelle pinire, une adaptation structurale

    s'effectuerait ainsi, ceci, par une modification des proprits fonctionnelles de la fibre

    musculaire au niveau de la proportion de type de fibres et de l'ultrastructure.

    Concernant les conditions de stimulation (i.e. isomtrique vs mouvement libre),

    le renforcement musculaire dpendrait beaucoup du stress impos sur le muscle. Sur ce

    point, Lieber, R. (1986-c) rapporte des tudes animales et humaines o la diffrence

    rsiderait probablement dans les conditions de stimulation, les exercises de "sprint" ayant

    pour rsultat un renforcement infrieur ceux o une charge tait impose.

    La stimulation lectrique chez les animaux a eu comme rsultats une augmentation

    de la capacit oxydative du muscle, une diminution de la fatigabilit musculaire et une

    transformation du type de fibres. Les diffrences majeures entre les tudes humaines et

    animales ont t les suivantes: dans les tudes de laboratoire avec des animaux, les temps

    de stimulation ont t de trs longue dure (de 12 24 heures par jour), les systmes

    d'lectrodes tant habituellement implants et les sujets exprimentaux stimuls durant

    leurs activits normales dans la cage. Chez les humains, les stimulations ont t

    habituellement effectues avec des systmes d'lectrodes de surface, les doses de

    stimulation tant plus petites (par exemple, avec un maximum de 8 heures de stimulation)

    et le muscle stimul de faon isomtrique. Il est noter que l'implantation des lectrodes

    ne fait pas diffrer les rsultats des tudes animales et humaines, les nerfs moteurs ayant

    un seuil plus bas d'activation que les fibres musculaires car, durant l'activation lectrique

    d'un muscle entier, les nerfs sont dpolariss en premier, la dpolarisation de la fibre

  • 7musculaire survenant par la suite (Kralj A.R., Bajd T., 1989). De plus, aucune diffrence

    n'existait au niveau histochimique des muscles selon que les lectrodes aient t

    implantes ou de surface (Lieber, R. 1986-c).

    Les tudes effectues par Kawanura et al. (1989) ont aussi fourni les donnes

    suivantes: les muscles quadriceps de six sujets sains ayant t stimuls lectriquement

    pendant six semaines avec des pulsations rectangulaires monophasiques et une frquence

    de 50 Hz, le pourcentage de la contraction volontaire maximale avait augment la fin de

    quatre semaines et la fin de six semaines. Il n'y avait pas eu de changements dans la

    circonfrence de la cuisse et de l'aire sectionnelle des muscles quadriceps.

    Kralj A.R. et Bajd, T. (1989) rapportent que le torque articulaire augmente suite

    une augmentation de l'amplitude de la stimulation lectrique, ceci, cause de l'activation

    des nouvelles fibres dans l'amas de nerfs sous le champ lectrique entre les lectrodes.

    De plus, le torque articulaire ne varie pas linairement avec l'intensit de la stimulation

    lectrique: il existe deux non-linarits: le seuil et la saturation. Il existe diffrents seuils

    de stimulation parce que tous les nerfs ne ragissent pas la mme amplitude de

    stimulation. Les fibres ayant les plus grands diamtres rpondent plus tt. Les distances

    entre les lectrodes de stimulation variant, les fibres les plus prs des lectrodes sont

    stimules en premier. La saturation survient parce qu' une certaine intensit de

    stimulation, toutes les fibres nerveuses deviennent excites et que la force de contraction

    ne peut plus augmenter. Dans la stimulation de surface des extenseurs du genou, les

    valeurs du seuil de stimulation s'tendent entre 20 et 60 volts, et la valeur de saturation

    se situe entre 100 et 150 volts.

    Ces mmes auteurs rapportrent aussi que des changements dans la frquence de

    stimulation affectaient l'intensit de la rponse, la force musculaire tant considrablement

    rduite des frquences de stimulation entre 15 et 20 Hz et que des frquences plus hautes

  • 8provoquaient des contractions ttaniques. La frquence de fusion n'tait pas cependant la

    mme pour tous les muscles car elle dpendait des proprits des fibres musculaires.

    En tenant en considration tous ces facteurs, Kralj A.R.et Bajd, T.(1989) ont mis

    au point un programme de renforcement musculaire pour leurs patients paraplgiques:

    l'aide d'lectrodes de surface, il y avait une application quotidienne d'lectricit aux

    extenseurs des genoux. L'amplitude de stimulation devait tre suffisante pour amener les

    jambes pleine extension, les patients tant en position allonge, les deux membres

    infrieurs semi-flchis, avec un oreiller sous les genoux.

    La dure de chaque session de SEF tait de 30 minutes (il y avait 2 ou 3 sessions

    de renforcement musculaire par SEF par jour). Les stimuli lectriques taient

    rectangulaires et monophasiques; la frquence de stimulation tait de 20 HZ, la dure de

    pulsation de 0.3 ms, et les priodes de stimulation taient de 4 secondes suivies de pauses

    de 4 secondes. Les exercices d'entranement taient isotoniques.

    Lieber, R. (1986-c) avait aussi rapport que les effets les mieux tudis de la SEF

    chez les humains avaient t obtenus au muscle quadriceps dans les conditions suivantes:

    une stimulation isomtrique 30 degrs de flexion, une stimulation relativement de haute

    frquence, d'une dure de moins qu'une heure par jour, pour une dure de 5 28 semaines

    et des forces obtenues durant les priodes de stimulation de 50 100 % de la contraction

    volontaire maximale d'un sujet (CVM).

    Un train de pulsations de stimulations tant une srie de stimuli d'une certaine

    dure, se suivant l'un et l'autre une frquence appropprie, il devient suivi d'une pause

    et celle-ci, d'un autre train de stimulations. La relation entre la dure d'un train et la dure

    de la pause est appel cycle travail/repos. Kralj A.R., Bajd, T.,(1989) ont rapport que

    ce cycle complet exerait une influence sur la fatigabilit du muscle stimul, la fatigue

  • 9musculaire tant considrablement plus intense avec une frquence de stimulation plus

    haute. A une frquence de 20 Hz, seulement un cycle complet travail/repos o le travail

    tait plus grand que le repos (8 s/4 s) avait rsult en une fatigue musculaire significative

    par rapport aux cycles o le repos tait plus grand ou gal au travail (4 s/8 s, 4 s/4 s et 8

    s/8 s).

    Dans son article revisant les proprits de base du muscle squelettique, Lieber,

    R. (1986-a) fait un rappel trs pertinent sur cette adaptabilit du muscle squelettique. En

    effet, le systme musculaire tant un des organes les mieux adapts du corps humain, ses

    proprits fonctionnelles et structurales ne sont pas statiques. Chaque proprit

    (distribution du type de fibre, distribution des units motrices, proprits de tension-

    longueur, proprits de force-vitesse) peut subir des changements significatifs, selon les

    stimuli externes qui surviennent. Un muscle peut ainsi s'adapter suite une lsion des

    motoneurones infrieurs ou suprieurs, ou encore suite une SEF. Des changements

    peuvent ainsi survenir au niveau de la quantit et du type d'inputs nerveux, du degr

    d'utilisation musculaire, du stress et/ou de la longueur musculaire.

    Constituant un tissu hautement organis, le muscle constituerait un exemple

    biologique classique de la relation entre la structure et la fonction (Lieber, R. 1986-a). La

    force musculaire entire tant proportionnelle au nombre de sarcomres agissant en

    parallle, la vitesse de contraction musculaire serait proportionnelle au nombre de

    sarcomres agissant en srie. Ce concept de sarcomre se gnralisant la fibre

    musculaire en entier, plus la longueur de la fibre augmente, plus il y a de sarcomres en

    srie, et plus la vitesse de contraction augmente. Cette hirarchie structurale du muscle

    squelettique expliquerait les raisons pour lesquelles un muscle peut avoir peu prs

    n'importe quelle taille et n'importe quelle forme malgr une composition identique au

    niveau ses fibres musculaires. Certains muscles seraient ainsi construits pour performer

    en vitesse alors que d'autres, ayant plus de fibres en parallle, donc plus de sarcomres

  • 10

    en parallle, seraient construits pour se contracter avec une plus grande force.

    Lieber, R. (1986-a) nous rappelle que la hirarchie fonctionnelle du muscle

    squelettique s'exprime par une distribution particulire des types de fibres et des units

    motrices l'intrieur des diffrents muscles et que celle-ci permet un ajustement raffin

    de la fonction musculaire par rapport une tche particulire. Cette importante

    organisation de l'innervation des fibres musculaires par les motoneurones dmontre une

    coordination troite entre les motoneurones et les proprits des fibres musculaires qu'ils

    innervent: les fibres de type I, capables de maintenir de bas niveaux d'activit contractiles

    sans fatigue pour des priodes de temps prolonges, sont actives rgulirement des bas

    niveaux, lors des activits musculaires de type tonique. Leur diamtre facilite la diffusion

    de l'oxygne par les nombreux capillaires qui les entourent: leur capacit oxydative est

    importante et leurs rticulums sarcoplasmiques et leurs systmes tubulaires sont

    pauvrement dvelopps. Les fibres de type II, plus rapides, capables de dvelopper des

    forces plus importantes, se fatiguent plus rapidement. Elles sont actives de faon

    intermittente, des niveaux relativement hauts, lors des activits musculaires de type

    phasique. Elle sont riches en enzymes glycolytiques et elles ont un rticulum

    sarcoplasmique et un systme tubulaire trs dvelopps (ce qui permet un relchement et

    une squestration rapides du calcium ncessaire pour la contraction et la relaxation

    musculaires) (voir Annexe II).

    Lieber, R. (1986-a) souligne que la perte de force dans les muscles paralyss

    ayant une lsion du motoneurone suprieur et stimuls lectriquement est de au manque

    d'utilisation des fibres impliques car l'tat du muscle aprs une lsion du motoneurone

    suprieur est jusqu' un certain point, similaire l'tat survenant aprs l'immobilisation.

  • 11

    Celle-ci implique de faon prfrentielle les fibres de type I, et cela engendre une

    rduction remarquable de l'activit enzymatique oxydative et un accroissement de

    l'activit glycolytique.

    En effet, ayant fourni des donnes trs importantes sur l'adaptation long-terme

    des muscles chez l'animal, les expriences de Lieber (1986-b) erent les rsultats

    suivants: aprs avoir effectu une exprience de section de la moelle pinire chez le rat

    affectant l'EDL (extensor digitorum longus) (muscle compos principalement de fibres

    rapides) et le solaire (SOL: compos principalement de fibres lentes), des changements

    furent obtenus au niveau de la contraction et de la structure des muscles. Aprs une

    blessure la moelle pinire, une transformation des fibres musculaires survenait, celle-ci

    de lentes rapides, par des changements importants des proprits contractiles dans les

    muscles qui avaient une proportion importante de fibres lentes. Cet accroissement de

    vitesse de contraction avait pour rsultat que les muscles lents devenaient de moins en

    moins capables de gnrer des contractions prolonges, de bas niveaux, comme il est

    requis des muscles prdominance lente. La tension spcifique des fibres musculaires

    rapides et lentes diffraient. La transformation des fibres de lentes rapides avait comme

    rsultat un accroissement de la longueur musculaire. Les articulations tendaient alors

    rester tendues, la plupart des muscles antigravitaires contenant une proportion plus

    importante des fibres musculaires lentes. Dans cette exprience, Lieber, R. (1986-b) a

    mesur les proprits contractiles du muscle par la TPT (time-to-peak tension) et la

    frquence de fusion: le solaire avec section de moelle pinire avait dmontr une

    relaxation plus complte et une plus grande tension, ce qui impliquait un temps de

    contraction plus rapide. La vitesse de contraction musculaire d'un muscle initialement

    fibres lentes avait augment alors qu'elle tait demeure inchange pour un muscle mixte

    prdominance de fibres rapides.

    L'tude des proprits morphomtriques des muscles (SOL et EDL) suite une

  • 12

    section de la moelle pinire n'avait cependant dmontr aucun signe de dgnration, de

    rgnration ou de regroupement de types de fibres mais plutt une atrophie des fibres et

    une augmentation du tissu conjonctif endomysial et primysial. Dans le solaire avec

    section, il y avait presque seulement des fibres de type II (les fibres de type II tant peu

    leves dans le solaire normal). Il y avait une diminution de la taille des fibres de type

    I (surtout) et de type II (moins). Pour l'EDL, les changements allaient dans le mme sens

    mais ils taient de moindre importance.

    Lors de la stimulation lectrique 10 Hz, une heure par jour, 5 jours par semaine,

    pour une priode de 4 semaines, on a observ une prolongation de la secousse de la TPT

    et du temps de relaxation de la secousse musculaire (Leiber, 1986b). De plus, on a obtenu

    une diminution de l'activit de l'ATP-ase, du calcium des muscles suite une altration

    du rticulum sarcoplasmique (de dvelopp peu dvelopp). Ces donnes supportent

    l'hypothse de la transformation des fibres musculaires impliques en fibres de type I.

    De plus, lors d'une ttanie non fusionne entre un muscle stimul et un muscle

    contrle, chaque frquence, le muscle stimul dmontrait une fusion partielle ttanique,

    alors que le muscle contrle relaxait compltement entre les stimulations. L'enregistrement

    de la tension du muscle stimul fusionnait compltement une tension de plus basse

    frquence que le muscle contrle. Ces donnes supportent encore l'hypothse de la

    transformation des fibres musculaires impliques en fibres de type I. Tous les aspects du

    muscle squelettique normalement lent taient alors prsents: il y avait eu une augmentation

    des enzymes oxydatifs, une augmentation de la densit capillaire et du systme tubulaire,

    une diminution de l'aire sectionnelle de la fibre musculaire ainsi que de la tension

    ttanique maximale. Il y avait aussi une diminution de la fatigabilit musculaire.

    Les donnes les plus rcentes appuyant donc l'hypothse que l'entranement avec

    SEF et sous rsistance peut constituer un moyen pour augmenter la force musculaire chez

  • 13

    une clientle ayant eu une lsion la moelle pinire, nous abordons maintenant l'aspect

    mthodologique de cet atelier de recherche.

  • 14

    CHAPITRE II

    METHODOLOGIE DU PROJET DE RECHERCHE:

    1 - Les objectifs:

    Les objectifs du projet de recherche taient les suivants:

    No.1: valuer les effets de la stimulation lectrique temps de travail / repos gaux,

    basses frquences, raison d'une heure par jour, ceci, dans le but de produire une

    augmentation de la masse et de la force musculaire ainsi que de l'endurance.

    No.2: valuer les effets de l'application d'une rsistance (isocintique) sur l'augmentation

    de la force d'un muscle stimul chez des patients prsentant une lsion de la moelle

    pinire.

    2 - Les critres d'inclusion:

    Les critres d'inclusion taient les suivants: les sujets devaient tre des

    paraplgiques ou ttraplgiques. Les muscles quadriceps devaient pouvoir tre stimuls

    sans douleur et leurs moto-neurones non dtruits par la lsion. De mme, il ne devait pas

    y avoir de fractures pr-existantes aux membres infrieurs, particulirement prs de la

    partie distale du fmur et de la partie proximale du tibia, parties qui taient davantage

    soumises aux stress ds la SEF du quadriceps (voir la description des sujets au Tableau

    1.).

  • 15

    Sujets Date de la

    lsion

    Temps coul

    depuis la

    lsion

    Niveau/atteinte Cause

    Sujet 1:

    Homme de 41

    ans

    1972 23 ans C6/C7

    I moteur

    I sensitif

    AA

    Sujet 2:

    Homme de 37

    ans

    1977 18 ans C6/C7

    C moteur

    C sensitif

    AA

    Sujet 3:

    Homme de 40

    ans

    1981 14 ans D2/D3

    C moteur

    C sensitif

    AM

    Sujet 4:

    Femme de 29

    ans

    1991 4 ans D6/D7

    C moteur

    I sensitif

    AM

    AA = accident dautomobile

    AM = accident de motocyclette

    C = complet

    I = incomplet

    Tableau 1. Description des sujets.

  • 16

    3 - Le design du projet de recherche:

    Le design a t conu de telle faon qu'il tait possible d'apparier les donnes

    obtenues aux membres infrieurs: au membre infrieur droit (groupe contrle), la

    stimulation lectrique s'effectuait en extension, sans rsistance sauf contre gravit. La

    stimulation lectrique du membre infrieur gauche s'effectuait en extension contre une

    charge isocintique et contre gravit. Les deux membres infrieurs recevaient la mme

    stimulation lectrique partir des lectrodes fixes sur les quadriceps.

    4 - Etapes de la recherche:

    Le projet comportait deux parties: celle de l'entranement et celle de l'valuation

    des rsultats obtenus suite l'entranement.

    5 - Prparation du sujet et matriel:

    Le sujet tait assis sur la chaise d'entranement puis install avec une courroie de

    scurit au bassin pour stabiliser le tronc et prvenir ainsi une chute ou un positionnement

    inadquat. Les courroies de stabilisation aux deux membres infrieurs ont t installes

    sur les ventres musculaires des quadriceps. La courroie de stabilisation du Cybex la

    cheville gauche permettait que la stimulation lectrique puisse s'y effectuer contre une

    charge isocintique et contre gravit. La cheville droite n'avait pas de courroie car la

    stimulation lectrique s'y effectuait sans rsistance (voir Figure 1.).

  • 17

    Figure 1. Schma de prparation du sujet et du matriel utilis.

  • 18

    La peau au-dessus des quadriceps tait nettoye avec de l'alcool, ceci aux endroits

    d'installation des lectrodes de surface. Ceci diminuait la rsistance de la peau, de aux

    salets, aux scrtions naturelles de la peau: sueur, huile, etc ... Pour assurer un meilleur

    contrle de la validit de la recherche en terme d'instrumentation, chaque sujet a conserv

    les mmes lectrodes. Celles-ci ont t identifies pour les membres infrieurs: gauche

    ou droit. Les lectrodes de surface, adhsives, rutilisables (EMPI) taient connectes

    avec le stimulateur lectrique.

    Pour l'entranement, lisodynamomtre (Cybex II) tait rgl 30 deg./sec. et la

    stimulation tait applique laide de stimulateurs lectriques courant constant

    (QUADSTIM), disponibles commercialement. Pour assurer un meilleur contrle de la

    validit de la recherche en terme d'instrumentation, chaque sujet utilisait le mme

    stimulateur tout au long de la recherche.

    Pour l'valuation de la masse musculaire un ruban mesurer et un crayon marqueur

    tait utiliss. Un stimulateur lectrique Grass S88, un lectrogoniomtre (Penny & Giles)

    et le systme d'acquisition Axotape ont t utiliss pour valuer la force et de l'endurance

    musculaire. La frquence d'chantilonnage tait de 166 Hz. L'lectrogoniomtre tait pos

    sur la face interne de la cuisse et de la jambe puis reli un amplificateur maison et

    ensuite au systme d'acquisition Axotape.

    6 - ENTRAINEMENT

    6.1 Paramtres de la stimulation lectrique pour l'entranement (amplitude,

    frquence et dure):

    La stimulation lectrique s'est effectue par une srie de pulsations lectriques

  • 19

    rectangulaires symtriques et monophasiques. Dans notre exprience, nous avons utilis

    des stimulations lectriques d'une frquence de 20 Hz, d'une dure de 0.3 ms. et nous

    avons fait plutt varier l'intensit de la stimulation. Nous avons utilis un cycle de travail

    / repos valeurs gales de 5s / 5s avec des pentes ascendantes et descendantes de 1

    seconde et 0.5 seconde, respectivement. L'intensit des stimulations provenant des

    stimulateurs lectriques pour l'entranement comportait une chelle de 1 10 (valeurs de

    0 150 milliampres) (voir Annexe III).

    6.2 - Rsistance isocintique (gauche): Cybex II

    La rsistance tant fournie par le Cybex II, il y avait une augmentation de la

    rsistance par diminution de la vitesse de 5 degrs par seconde aprs une extension

    complte de plus de 15 minutes. La calibration du Cybex avait t prcdemment effectue

    pour assurer la linarit de l'appareil (torque-voltage). La valeur obtenue a t de 42.27

    Nm/V (voir annexe IV).

    6.3 - Type de mouvement:

    Lors de notre exprience, l'entranement s'effectuait comme suit: les sujets

    recevaient des stimulations lectriques au quadriceps de chaque membre infrieur, ceci

    pendant une heure par jour ou jusqu' la fatigue (qui tait dfinie comme pour moins que

    30 degrs d'extension du membre sans rsistance). Nous tenions ainsi compte qu'un muscle

    stimul lectriquement se fatigue plus rapidement que dans le cas de contractions

    volontaires car avec la stimulation lectrique, les mmes fibres nerveuses sont stimules

    tout le temps, alors que dans un muscle sain, le travail est divis entre les diffrentes

    units motrices du mme muscle.

    Pour obtenir le type de mouvement dsir, l'appareil Cybex II tait ajust une

  • 20

    vitesse de 30 degrs par seconde. Les stimulations lectriques aux quadriceps effectues

    avec les stimulateurs taient chronomtres et causaient des mouvements d'extension des

    genoux contre gravit. On devait ajuster lentement la valeur de l'intensit de la stimulation,

    pour obtenir une extension graduelle et complte du genou.

    6.4 - Dure de l'entranement:

    Certains sujets devaient ainsi prendre une pause de cinq minutes durant la priode

    d'entranement cause de la fatigue musculaire engendre par la stimulation lectrique.

    Par exemple, 15 minutes de stimulation, 5 minutes de repos, ensuite 10 minutes de

    stimulation, 5 minutes de repos, etc ..., le maximum de temps de stimulation demeurant

    toujours un total de 60 minutes.

    La dure de l'entranement de chaque sujet tait diffrente au dbut, mais la fin

    de l'tude, tous les sujets sont parvenus obtenir une priode d'une heure de stimulation.

    L'entranement s'effectuait quatre jours par semaine, sur une priode totale de 24

    semaines. En plus, il y avait une journe de tests par semaine.

    7 - EVALUATION

    7.1. Masse musculaire:

    La masse musculaire des sujets a t value chaque semaine. La prparation du

    sujet s'effectuait comme suit: le sujet tant assis sur la chaise d'entranement, les courroies

    de scurit taient installes au bassin pour stabiliser le tronc et pour prvenir ainsi une

    chute ou positionnement inadquat du sujet. Le bord suprieur de la rotule tait repr, le

    genou tant en extension de 180 degrs. Le sujet demeurant immobile, des points de

  • 21

    repres sur la ligne longitudinale de la cuisse 0, 5, 15 et 20 cm taient tracs l'aide

    d'un ruban mesurer et d'un crayon marqueur. La valeur "0 cm" correspondait au bord

    suprieur de la rotule. Perpendiculairement cette ligne et partir de chaque point de

    repre, la cuisse tait enveloppe du ruban mesurer afin d'y prendre la mesure de la

    circonfrence de la cuisse. Pour augmenter la validit interne des donnes, c'tait toujours

    le mme individu qui effectuait les mesures.

    7.2. Force et fatigue:

    Il y avait valuation de la force de contraction musculaire par enregistrement des

    secousses musculaires aux deux quadriceps. En condition statique, les secousses

    musculaires taient enregistres pour obtenir les temps de contractions qui fourniraient de

    l'information sur les types de fibres recrutes et leurs ventuelles modifications.

    Les procdures taient les suivantes: un essai de stimulation tait effectu en

    appuyant le bouton stimulation unique afin que le membre infrieur puisse effectuer de

    petites contractions et que pour un mme mouvement, la force musculaire puisse

    apparatre l'cran.

    Pour calibrer les angles et corriger pour l'effet de la gravit, on a soulev

    manuellement le membre et le bras de levier du Cybex 180 degrs (parallle au sol) et

    nous les avons maintenu cette position pendant quelques secondes pour obtenir leurs

    poids. Pour mesurer la secousse musculaire, on positionnait le membre infrieur un

    angle de 135 degrs et on fixait le Cybex cette amplitude (on le tenait aussi pour qu'il

    ne bouge pas lors des stimulations lectriques). Puis on dmarrait le Cybex une valeur

    de 30 degrs en isocintique. On procdait l'enregistrement pendant une priode de 6

    minutes, mais la priode de stimulation tait de 4 minutes.

  • 22

    Les tests d'endurance taient effectus par des contractions ttanises, obtenues

    avec des trains de stimulations de 40 Hz (impulsion de 1 ms), une frquence basse tant

    associe une fatigabilit rduite. Le cycle de travail/repos tait de 2s/3s. La stimulation

    tait de quatre minutes.

    Toutes ces donnes obtenues ont fourni des mesures pour l'obtention de la valeur

    de la force maximale. Un index de fatigabilit musculaire a t obtenu par cette valeur de

    force maximale et la dernire valeur de la force obtenue.

    Index de fatigue = torque final/torque initial * 100

    Ces indices proviennent de la courbe standard de fatigue (test de Burk modifi).

    7.3 - Densit osseuse:

    Pour valuer le changement de densit osseuse suite la SEF, la cueillette des

    donnes s'est effectue avant et aprs l'entranement, par des tests d'ostodensitomtrie qui

    ont t effectus avec un appareil LUNAR (DEXA) (Dual X-Ray Absorptiometry).

  • 23

    CHAPITRE III

    RESULTATS:

    Il est important de noter que dans le cadre de l'atelier de recherche actuel, les

    rsultats d'un seul sujet ont t tudis pour l'analyse des rsultats et la discussion.

    1 - Rsultats concernant la masse musculaire:

    Des quatre mesures ayant t prises (0, 5, 15 et 25 cm.) lors de l'valuation de la

    masse musculaire, une seule mesure a t prise en considration, celles prises 15 cm.

    car il y avait peu de probabilits d'obtenir des changements de circonfrence 0 et 5 cm.

    De plus, les mesures prises 25 cm. risquaient de prsenter des changements

    principalement ds aux plissements cutans et adipeux causs par la proximit de

    l'articulation de la hanche et par la pression des vtements courts sur le haut des cuisses

    lors de la prise des mesures. De plus, 15 cm. reprsente un endroit o on retrouve le chef

    des muscles du quadriceps.

    La figure 2. dmontre qu'il n'y a pas eu d'augmentation de la masse musculaire pour

    ce sujet pour les membres SEFR (SEF avec rsistance) et SEFSR (SEF sans rsistance).

  • 24

    Fig. 2. Cette figure illustre les rgressions linaires de la circonfrence de la cuissemesure 15 cm. en proximal du bord suprieur de la rotule. Les valeurs sont exprimesen pourcentage des mesures initiales.

  • 25

    80 100 120 140 160 180

    TO

    RQ

    UE

    (%

    )

    0 5 10 15 20 25 SEMAINE

    RESITANCE

    SANS RESISTANCE

    (Linear Fit)

    (Linear Fit)

    2 - Rsultats concernant la force et la fatigue musculaire :

    Pour ce qui est de la force maximale, il est important de noter qu'il y avait au dbut

    22 mesures correspondant aux 24 tests hebdomadaires de l'exprimentation (il y avait eu

    deux absences du sujet). A cause d'un dfaillance technique de transcription de donnes,

    nous avons seulement conserv les donnes de 16 tests.

    Les analyses de rgressions linaires concernant ces donnes dmontrent qu'il y

    a eu une augmentation de la force musculaire pour ce sujet . Dans le membre sans

    rsistance, il y avait eu une lgre augmentation de force de 0.7 % par semaine. Au

    membre SEFR, l'augmentation de la force a t de 1.6 % par semaine, soit environ deux

    fois plus vite que pour le membre SEFSR. Par contre, cette diffrence n'est pas

    statistiquement significative (voir Figure 3. et annexe V).

    Figure 3. Cette figure illustre les rgressions linaires des torques obtenus au membreinfrieur droit (sans rsistance) et au membre infrieur gauche (avec rsistance) exprimesen pourcentage ceci en fonction du nombre de semaines d'entranement.

  • 26

    35 40 45 50 55 60

    FA

    TIG

    UE

    (%

    )

    0 5 10 15 20 25 SEMAINE

    RESITANCE

    SANS RESISTANCE

    (Linear Fit)

    (Linear Fit)

    Les analyses de rgressions linaires concernant ces donnes dmontrent qu'il y

    a eu une lgre diminution (qui n'est pas significative) de l'endurance musculaire obtenue

    au membre infrieur droit (sans rsistance) et au membre infrieur gauche (avec

    rsistance) par analyse des indices de fatigabilit musculaire de ce sujet (voir fig. 4., 5.).

    Figure 4. Cette figure illustre les rgressions linaires des indices de fatigabilit obtenusau membre infrieur droit (sans rsistance) et au membre infrieur gauche (avecrsistance) ceci en fonction du nombre de semaines d'entranement.

  • 27

    0 20 40 60 80

    100

    TO

    RQ

    UE

    (%

    )

    0 60 120 180

    TEMPS (S)

    FATIGABILIT (G)

    Semaines

    0

    50

    100

    TO

    RQ

    UE

    (%

    )

    0 60 120 180

    TEMPS (S)

    FATIGABILIT (D)

    Semaines

    Reg G Reg DConstant 49 21 Constant 45 92 Std Err of Y Est 4 86 Std Err of Y Est 3 34 R Squared 0 11 R Squared 0 02 No. of Observations 14 00 No. of Observations 16 00 Degrees of Freedom 12 00 Degrees of Freedom 14 00 X Coefficient(s) -0 4019 X Coefficient(s) -0 05976Std Err of Coef. 0 17498 Std Err of Coef. 0 11909

    Figure 5. Cette figure illustre les courbes de fatigabilit obtenues au membre au membreinfrieur gauche (avec rsistance), et droit (sans rsistance) ceci en fonction du nombrede semaines d'entranement.

  • 28

    0

    100

    200

    300

    400

    500

    BO

    NE

    DE

    NS

    ITY

    (%

    )

    FEMUR P_ TIBIA M_TIBIA FEMUR P_TIBIA M_TIBIA

    RESISTANCE NO-RESISTANCE

    3 - Rsultats concernant la densit osseuse:

    Les changements de masse osseuse aprs 6 mois d'entranement ont t les

    suivants: avec la rsistance, il y a eu une augmentation de la densit osseuse dans le fmur

    distal et dans le tibia proximal (rgions sous tension) alors qu'il n'y a eu pas eu de

    changement dans le tibia moyen. Sans rsistance, il y a eu une augmentation de la densit

    de la masse osseuse dans le fmur distal et une diminution de la densit de la masse

    osseuse dans le tibia proximal et dans le tibia moyen, mais nous ne pouvons pas conclure

    si ces rsultats sont significatifs ou non (voir Fig. 6.).

    Figure 6. La figure illustre la mesure de la densit osseuse au dbut (ligne 100 %) etaprs 6 mois d'entranement (histogrammes) pour 1 sujet. Fmur distal (Femur) , tibiaproximal (P_tibia) et mi-tibia (M_tibia).

  • 29

    CHAPITRE IV

    DISCUSSION

    1 - La masse musculaire:

    Kralj A.R., Bajd, T.,(1989) avaient rapport une augmentation significative de

    l'aire sectionnelle du muscle. Ils avaient rapport que l'examen histochimique du

    quadriceps spastique montrait une hypertrophie des fibres de type I et une atrophie des

    fibres de type II.

    Tout en considrant que les rsultats concernant l'aire d'une fibre musculaire

    obtenue par biopsie ne sont pas ceux concernant l'aire de la cuisse, les valeurs de

    circonfrences prises hebdomadairement aux cuisses des sujets auraient pu aller dans le

    mme sens et prsenter une augmentation, rfltant ainsi l'augmentation attendue de la

    masse musculaire suite la SEF. Ceci n'a pas t le cas dans notre exprience.

    Les rsultats obtenus lors notre tude vont plutt dans le sens de Lieber, R. (1986-

    c) qui avait soulign que les paramtres exprimentaux doivent tre relis la capacit

    de gnrer la force musculaire (i.e le torque isomtrique et les diamtres des fibres

    musculaires) et non simplement au volume ou la circonfrence du membre.

    Ce manque de changement dans la circonfrence musculaire pourrait aussi tre

    attribuable la perte de tissus adipeux qui, elle, n'a pas t mesure. En effet, les donnes

    de Rogers et al.(1991) suggrent certains changements dans l'paisseur de l'enveloppe

    dermique de la cuisse, la circonfrence de la cuisse et les mesures de poids corporel

    n'ayant pas t significatives.

    2 - La force et la fatigue musculaire :

    Dans le membre sans rsistance, il y avait eu une lgre augmentation de force de

  • 30

    0.7 % par semaine et au membre SEFR, l'augmentation de la force a t de 1.6 % par

    semaine, soit environ deux fois plus vite que pour le membre SEFSR. Ces rsultats vont

    dans la mme direction que ceux obtenus par Peckham et al. (1976), Kralj A.R., Bajd, T.,

    (1980 et 1989), o des augmentations dans la force avait t dmontres avec des

    extrmits non charges aussi bien que suite des programmes avec chargements (

    Rogers et al. en 1991).

    En effet, Kralj A.R., Bajd, T.,(1989) obtinrent les rsultats suivants concernant

    leur programme d'entranement par SEF: ils avaient obtenu une augmentation de la force

    musculaire et une certaine amlioration de la rsistance la fatigue par application d'une

    frquence de stimulation plus basse (10 Hz).

    Nos rsultats vont aussi dans le mme sens que ceux de Lieber, R. (1986) qui a

    aussi rapport qu'aprs la priode de stimulation, les mesures des torques et des

    amplitudes de mouvement indiquaient habituellement que l'entranement par stimulation

    lectrique apportait chez les humains un renforcement musculaire modr relativement

    une immobilisation ou une inactivit, ainsi qu'une augmentation de la force musculaire

    dans le cas de muscles trs gravement atrophiques (comme avec un muscle d'animal

    dnerv).

    Kralj A.R., Bajd, T.,(1989) avaient rapport des rsultats d'augmentations (jusqu'

    quatre fois) de la force du muscle stimul, une transformation de plusieurs fibres

    musculaires de type II en fibres musculaires de type I et une augmentation du nombre de

    fibres de type I, ce qui dmontrait une transformation en un muscle contraction lente. Les

    mesures isomtriques de leurs expriences avaient dmontr des effets du renforcement

    par SEF. Au dbut, le sujet n'avait obtenu que 10 N-m de torque au genou (avec

    l'amplitude la plus haute de stimulation). Aprs deux trois mois, il y avait eu un

    renforcement des niveaux fonctionnels des extenseurs paralyss du genoux. A la toute

  • 31

    fin du programme d'entranement par SEF, ces sujets avaient obtenu entre 100 150 N-m.

    Ceci constituait un rsultat ayant un impact fonctionnel trs important car une station

    debout et la marche requiert habituellement 30 50 N-m de torque minimal au genou,

    un sujet sain pouvant y produire volontairement 200 N-m. Donc ce sujet devenait ligible

    une utilisation fonctionelle de la SEF dans la vie de tous les jours.

    Les proprits de base du muscle squelettique i.e. son adaptabilit, ses hirarchies

    structurales et fonctionnelles, expliqueraient une partie du processus de modification des

    fibres musculaires suite une lsion de la moelle pinire et leur retour vers leur tat

    normal par un programme de renforcement musculaire par stimulation lectrique. En effet,

    Lieber, R. (1986-c) rapporte que les enzymes mtaboliques du muscle, les capillaires du

    rticulum sarcoplasmique et du systme tubulaire avaient t beaucoup plus facilement

    changs que les protines contractiles.

    Kralj A.R., Bajd, T.,(1989) avaient aussi rapport une augmentation significative

    du flux sanguin dans la peau et les muscles et que la circulation sanguine jouait aussi un

    rle important dans la description des proprits musculaires en ayant un effet direct sur

    la fatigue musculaire car le flot nutritionnel sanguin dans le muscle tibial paralys d'un

    patient paraplgique avait t significativement plus bas que dans le muscle biceps normal

    du mme patient. Lors de notre exprience, nous avons pu constater une amlioration de

    cette circulation sanguine

    par une observation d'une couleur plus rose de la peau au membre infrieur.

    3 - La densit de la masse osseuse:

    On note que l'augmentation de la densit de la masse osseuse autour de

    l'articulation du genou est intressante parce que celle-ci diffre des tudes prcdentes

    qui n'avaient dmontr aucun changement de la masse osseuse suite une entranement de

    bicycle durant 6 mois (Leeds et al.1990) ou seulement une lgre diminution du taux

  • 32

    d'ostopnie (Hangartner et al. 1991). Roger et al. (1990) avaient rapport une certaine

    diminution de la perte osseuse mais pas de renversement de celle-ci, ceci, dans leurs

    tudes d'entranement par extension du genou. On peut expliquer la diffrence par le

    niveau d'entranement et donc la pression sur le tissus osseux.

    Ces rsultats vont dans le sens des tudes de Bohnor et al.(1988) et de Snow-

    Harter (1991) qui avaient rapport, chez des individus normaux, que la contraction

    musculaire et la charge pouvaient prvenir, diminuer ou renverser l'ostopnie.

  • 33

    CONCLUSIONS

    Nous pouvons donc conclure que les donnes de notre exprience supportent la

    notion qu' cause de l'adaptabilit des proprits musculaires, la SEF constituerait une des

    mthodes thrapeutiques d'activation musculaire pour retourner vers leur tat normal

    antrieur les fibres musculaires impliques lors d'une section de la moelle pinire. La

    paraplgie ne serait pas ncessairement associe la faiblesse musculaire, spcialement

    aprs une priode relativement longue, et la force musculaire ne serait pas ncessairement

    compromise.

    Les avantages de la SEF seraient nombreux: il y aurait une augmentation de la

    force par utilisation des propres muscles du patient et utilisation de l'nergie mtabolique

    propre du patient en plus d'une possible utilisation des rflexes neuromusculaires. Les

    effets secondaires thrapeutiques seraient nombreux: 1) amlioration de la condition de

    la peau et du flux sanguin musculaire et cutan 2) prvention de l'atrophie musculaire, des

    contractures et de la spasticit 3) prvention de l'ostopnie des articulations et de la

    dminralisation osseuse 4) cration d'un dlai l'atrophie de au non-usage 5) rduction

    du temps de radaptation post-opratoire et 6) contribution la correction des

    contractures en flexion (Kralj A.R., Bajd, T., 1989).

    Si la station debout pouvait devenir possible suite la SEF, d'autres avantages

    viendraient se joindre aux prcdents: une certaine prvention des plaies de pression au

    sige et une amlioration de la circulation sanguine dans les membres paralyss. De plus,

    les orthses SEF prsenteraient une apparence favorable, pas d'attache qui cause des

    plaies de pression et pas de cot exorbitant. Les dsavantages de la SEF seraient surtout

    la pose des lectrodes, car cela requiert un certain temps et une certaine dextrit. De

    plus, il existe certaines possibilits d'irritation de la peau s'il y a un usage inadquat du

    systme de stimulation lectrique (Kralj A.R., Bajd, T., 1989).

  • 34

    La recherche sur l'usage clinique de la SEF demeurerait cependant poursuivre

    pour mieux rsoudre le problme de fatigabilit musculaire et afin de mieux connatre les

    diffrents paramtres utiliser ainsi que les effets de la SEF sur le systme nerveux

    autonome.

  • 35

    BIBLIOGRAPHIE

    Blanger M., Wheeler M., Reid D., Martin T., Stein R.B., (1992), Resistance training

    and functional electric stimulation in preparation for standing and walking in completespinal cord injured patients. In : Draganich L., Wells R., Bechtold J.(eds). Proceeding

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    osteoporosis: a critique of literature. Physiotherapy Canada, Vol. 40: 146-155.

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    Annexe I

  • 38

    Annexe II

  • 39

    Annexe III

    Donnes sur le stimulateur utiliss (entranement du sujet)

  • 40

    Annexe IV

  • 41

    Annexe V

  • 42

    Annexe VI

  • 43