Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que...

25

Transcript of Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que...

Page 1: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

1

Page 2: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

Intégration de la microfinance en Afrique:

application sur l’UEMOA

29 août 2013

RESUMÉ

L’analyse des IMF dans la sous-région de l’UEMOA montrent que ces

dernières connaissent une réelle difficulté à implanter leurs activités. L’acti-

vité de microfinance dans la zone est peu rentable aux entreprises en termes

de bénéfices nets. De surcroît la majorité des IMF exercent leurs activités sur

des endettements que sur la base de leurs fonds propres. On note également

un manque d’efficience des IMF dans la région de l’UEMOA. Ces dernières

sont donc appelés à revoir leurs structures ou leurs méthodes de services afin

d’améliorer leurs performance économiques.

L’intégration de la microfinance en Afrique et dans l’UEMOA en particu-

lier est une solution que nous recommandons vivement. Cette étape, une fois

achevée, les IMF doivent prendre beaucoup plus de risque tout en sécurisant

leur investissement par des produits de micro-assurance. En effet, les IMF ne

pourront jamais atteindre un bon rendement, une fort taux de pénétration

dans le marché de la microfinance tant qu’elles ne prendront pas suffisamment

de risque pour accompagner le maximum possible de micro-projets.

2

Page 3: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

TABLE DES MATIÈRES 3

ABSTRACT

Analysis of MFI sub-UEMOA region show that they are experiencing real

difficulty in implementing their activities. The microfinance activity in the

area is not very profitable for companies in terms of net profits. In addition

the majority of MFIs operate on indebtedness instead of working on the basis

of their own funds. There is also a lack of efficiency of MFI in the UEMOA

region. The latter are called upon to review their structures or methods of

services to improve their economic performance.

The integration of microfinance in Africa and UEMOA in particular is

a solution that we strongly recommend. This step, once completed, MFIs

must take more risk while securing their investment through micro-insurance

products. Indeed, the IMF will never achieve a good yield, high penetration

rate, ... etc.. in the microfinance market as they do not take enough risk to

support the maximum possible micro-projects.

Table des matières

1 Introduction 4

2 Généralités 6

2.1 Définition des concepts de microfinance . . . . . . . . . . . . . 6

2.1.1 Notion de microfinance . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2.1.2 Objectifs des IMF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2.1.3 Impacts des IMF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2.2 Intégration économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2.2.1 Définition de la notion d’intégration . . . . . . . . . . . 9

2.2.2 Avantages escomptés d’une intégration économique . . 10

2.3 Présentation de l’UEMOA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3

Page 4: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

4

3 Etat de la microfinance en Afrique et cas de l’UEMOA 12

3.1 Organisation institutionnelle et juridique . . . . . . . . . . . . 12

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA . . . . . . . . . 14

3.2.1 Analyse de la portée des IMF dans la Zone UEMOA . 14

3.2.2 La qualité des portefeuilles . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique . . . . . . 18

3.3.1 Faiblesse de la rentabilité des IMF et du rendement des

capitaux propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3.3.2 Productivité des IMF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3.3.3 Efficience des IMF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3.3.4 Structure de financement . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4 Essai de proposition d’un nouvel cadre de microfinance et

avantages escomptés 23

4.1 Comment permettre aux IMF d’être productives, efficaces voire

efficientes tout en sécurisant leur portefeuille de risque ? . . . . 23

4.2 Supervision de la microfinance en Afrique : CAS DE L’UEMOA 24

1 Introduction

Ces dernières années, les études se sont fortement intensifiées dans la

recherche des politiques à mettre en place pour consolider les Institutions

de Micro Finance (IMF) dans le cadre de l’intégration économique et finan-

cière en Afrique vu que les conséquences d’un tel processus sont perçus par de

nombreux experts comme l’un des moteurs de la croissance économique et du

développement en Afrique. L’essence de l’intégration date de longtemps, mais

l’importance qu’on lui accorde de nos jours au sein des diverses politiques

économiques émane des résultats de nombreux auteurs sur les conséquences

qu’elle induit sur les différents agrégats économiques. L’accent est de plus en

plus porté sur les Institutions de Micro Finance en Afrique dans la mesure où

4

Page 5: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

5

ces institutions ciblent la couche sociale la plus pauvre en termes de revenu

et la plus large en Afrique.

En effet les Institutions de Micro Finances sont des institutions financières

de micro crédit ayant pour but l’octroie des crédits aux personnes n’ayant

pas accès au crédit auprès des banques de la finance classique. Dès lors, elle

soutient les populations pauvres et les assistent dans leurs projets respectifs.

Elles ont donc une mission d’augmentation de revenu des classes pauvres,

de réduction de la pauvreté et de réduction des inégalités sociales, objectifs

même du développement humain. Il s’avère donc important de créer un en-

vironnement propice au développement des activités de ces IMF en Afrique.

La présente étude nous interpelle plus particulièrement dans l’analyse de

l’intégration des institutions de micro finance en Afrique. En effet, ce genre

d’étude n’est pas nouveau et a fait l’objet de plusieurs rapports de nos jours.

Toutefois les résultats qui ressortent de ces études ne constituent qu’en une

analyse simplement descriptive de la situation des institutions de micro fi-

nance en Afrique. Il serait important d’outrepasser cette analyse et d’essayer

de proposer un nouvel cadre de gestion des IMF afin d’assurer leur dévelop-

pement et leur durabilité et de les aider à atteindre leur objectifs. C’est dans

cette perspective que se situe notre étude. L’objectif principal est dégager

une nouvelle politique à appliquer aux IMF dans l’espace UEMOA afin de

leur permettre d’être productives, efficaces voire efficientes tout en sécurisant

leurs portefeuilles. Pour cela il nous importe de réexaminer l’état des IMF

en Afrique et plus précisément dans l’espace UEMOA.

Ainsi, dans le fil du développement, notre rapport comporte trois par-

ties. La première partie chapitre la définition des différents concepts sur les

notions d’intégration et des IMF. La seconde partie est un prolongement du

5

Page 6: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

6

chapitre précédent. Nous évaluons le cadre institutionnel et juridique qui ré-

git les IMF au sein de l’UEMOA. Nous examinons également l’ampleur des

IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces

dernières. Enfin, Dans la dernière partie, nous proposons de nouveaux outils

financiers à appliquer aux IMF dans le cadre de l’intégration régionale et du

développement économique et sociale de la sous région.

2 Généralités

2.1 Définition des concepts de microfinance

2.1.1 Notion de microfinance

Le microcrédit est le seul moyen par lequel un individu pauvre ou

exclu du système financier classique mais porteur d’un projet généra-

teur de revenu, peut recevoir le financement nécessaire au démarrage et à la

bonne gestion de son projet entreprise.

Le crédit alloué au bénéficiaire de micro crédit est accompagné d’un en-

semble de services (micro-assurance, formation, conseil,. . . etc.) qui aident

le micro-entrepreneur souvent analphabète et ne possédant aucune connais-

sance suffisante des nouvelles technologies d’information et de communica-

tion, à disposer des compétences et soutien nécessaires à la réussite de son

projet : c’est cet ensemble de services qu’on appelle : « microfinance ».

Lorsque le bénéficiaire arrive à faire une bonne gestion de ses ressources

et réalise de bons résultats, il n’est plus besoin pour lui de recourir à la mi-

crofinance. Désormais, il peut recourir au système financier classique pour la

croissance rapide de son entreprise.

6

Page 7: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

2.1 Définition des concepts de microfinance 7

La microfinance a des origines lointaines en Afrique notamment à travers

les tontines, les caisses locales de cotisations, etc.

Toutefois, c’est en 2005 que le professeur Mohammad Yunus au Ban-

gladesh, va créer des institutions de microfinance telles qu’elles se trouvent

présentement. Les programmes de microcrédit sont d’abord adoptés par les

pays les plus pauvres, avant que les pays développés ne l’intègrent plus tard

pour répondre aux besoins des populations pauvres et exclues de leur sys-

tème financier traditionnel.

2.1.2 Objectifs des IMF

Les institutions de microfinance (IMF) ont plusieurs objectifs dont 2 ob-

jectifs principaux :

1. le développement économique et ;

2. le développement humain et social.

Toutefois, l’objectif majeur des IMF est plus tourné vers les populations

à faibles revenu. En effet, les IMF constituent un moyen de financement des

populations pauvres rejetées par la finance classique. Elles permettent ainsi à

ces dernières d’avoir une source de financement qui puisse accompagner leurs

projets et activités embryonnaires. En permettant aux personnes à revenu

faible de monter leurs projets, les IMF contribuent à l’augmentation des re-

venu de la couche sociale pauvre. Une fois les personnes au préalable pauvres

ont atteint un certain niveau de revenu, elles peuvent couvrir leurs dépenses

de bases (assurer l’éducation de leurs enfants, accéder facilement aux ser-

vices de santé, accéder à l’eau potable, à l’électricité etc). Ce qui contribue

énormément à la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales. Ainsi, les

IMF ont pour mission de favoriser le développement humain et la cohésion

7

Page 8: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

2.1 Définition des concepts de microfinance 8

sociale. Parallèlement à ce développement social, la prospérité des projets

supervisés ou financés par les IMF permettra une augmentation à la fois de

l’offre et de la demande donc à l’accélération de la croissance économique,

moteur important de toute politique économique.

Le taux de pauvreté relative a diminué durant cette décénie ce qui est

une preuve qui démontre la capacité de la microfinance à réduire la pauvreté.

Tout en préservant cet objectif social et humain, les IMF sont loin d’être

des entreprises à buts non lucratifs. Elles ont également pour objectifs d’amé-

liorer leurs résultats d’exploitation donc maximiser leurs rendements et per-

formances économiques.

D’une manière générale, les IMF pataugent entre deux grands objectifs

pour lesquels, les politiques à mettre sur pieds pour les atteindre, semblent

quasiment pas évidentes.

2.1.3 Impacts des IMF

Le microcrédit s’est avéré être un véritable vecteur de développement

socio-économique, malgré son jeune âge dans notre continent. En effet, il

permet entre autres de :

– créer de l’emploi au micro-entrepreneur, mais aussi à ses proches qui

participent à la réussite du projet et qui bénéficient également des reve-

nus que rapporte le microprojet. Par conséquent, les IMF contribuent

à la réduction du taux de chômage ;

– améliorer la croissance économique ;

– développer l’activité bancaire : lorsque le bénéficiaire réussit dans son

micro-entreprise, il dépasse les limites imposés par la finance classique

8

Page 9: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

2.2 Intégration économique 9

et peut désormais s’adresser directement à une banque pour le finan-

cement de ses projets ;

– incluire financièrement un grand nombre de population : tous les ex-

perts sont d’accord sur le que l’exclusion financière est à la source de

nombreuses crises socio- sanitaires. Les IMF favorise l’inclusion finan-

cière d’un nombre important de personnes (Voir la partie concernant

l’état de la microfinance en Afrique et dans l’UEMOA).

On note l’augmentation et la stabilisation des revenus des bénéficiaires

des IMF ainsi que l’amélioration de leurs conditions de vie. Ainsi, il n’est

pas irréaliste d’affirmer que les objectifs de la microfinance sont atteints au

premier niveau, c’est-à-dire au niveau qualitatif.C’est au niveau quantitatif,

que nous verrrons les problèmes que rencontre le secteur en Afrique et dans

l’UEMOA.

Au Maroc (le leader de la microfinance dans la zone MENA), les asso-

ciations de microcrédit (AMC) suivent de plus en plus les indicateurs de

performance sociale de leurs bénéficiaires comme le niveau de pauvreté.

Le secteur de la Micro-finance au Maroc a connu un essor remarquable.Selon

une enquête réalisée par la FNAM en 2005, on évaluait à 40% des personnes

servies dans la région arabe et des institutions de Microfinance (IMF).

2.2 Intégration économique

2.2.1 Définition de la notion d’intégration

L’intégration est un concept très large et sa notion suscite beaucoup de

débats. Toutefois, on dénote des essaies de définitions. D’une manière géné-

rale, l’intégration est un processus qui permet à un ou plusieurs individus,

9

Page 10: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

2.2 Intégration économique 10

États ou économies de se rapprocher et de devenir membre d’un groupe, une

association ou une union plus vaste. Ce processus se caractérise par l’adap-

tation des parties en question d’un certain nombre de leurs normes à celles

du groupe auquel ils veulent intégrer. On distingue ainsi plusieurs types d’in-

tégration. Nous pouvons citer par exemple, l’intégration religieuse, sociale,

économique, ou politique. En ce qui concerne notre article, nous nous inté-

ressons, à l’intégration économique.

D’une manière plus précise, L’intégration économique désigne la stratégie

d’unification des politiques économiques entre différents États et qui passe

par l’abolition partielle ou totale des restrictions tarifaires (taxes, droits de

douane) et non-tarifaires sur le commerce. Il en existe plusieurs formes :

zone de libre-échange, marché commun, zone monétaire, union douanière etc.

L’intégration économique prône donc les intérêts économiques communs d’un

ensemble de pays. Il existe plusieurs degré a savoir : création. Cela permet

de maîtriser le savoir-faire technique, commercial ou financier d’un ensemble

d’économies pour stimuler la croissance des activités économiques de celles-ci

et bénéficier d’effets synergie.

2.2.2 Avantages escomptés d’une intégration économique

Une intégration économique caractérisée par la suppression définitive des

barrières douanières (tarifaires et non tarifaires), la libéralisation des mar-

chés publics et la libéralisation financière devrait produire une suite d’im-

pacts économiques ou "effet d’offre". Cet effet peut se manifester sous des

dimensions quantitatives et qualitatives. D’une part, l’augmentation de la

taille des marchés permet d’accélérer les économies d’échelle qui réduisent

les coûts (diminution des coûts fixes unitaires suite au volume de production

plus important) et qui, en même temps, permettent des effets d’apprentissage

ou d’expérience qui augmentent la productivité (meilleure maîtrise du pro-

10

Page 11: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

2.3 Présentation de l’UEMOA 11

cessus de production et de l’organisation). D’autre part, l’intensification de la

concurrence pousse les entreprises à accélérer leur modernisation en termes

de gestion et en termes d’innovation et de progrès technique. Ce qui dé-

bouche sur des gains de productivités. La meilleure productivité doit ensuite

se répercuter par une baisse des coûts. Tous ses effets devraient soutenir la

croissance, l’emploi et la stabilité des prix. De part la croissance économique,

les états peuvent facilement faire face aux questions liées au développement

social et humain à savoir, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de l’accès

aux services de base (l’éducation et la santé), la réduction des inégalités etc.

2.3 Présentation de l’UEMOA

L’UEMOA est née le 10 janvier 1994, à la veille de la dévaluation du

CFA. Elle a pour objectifs de conforter la coopération monétaire mise en

œuvre depuis plus de trente ans entre les Etats membres de la région ouest

Africaine et d’élargir la base de cette coopération à tous les autres volets de

la politique économique.

L’accélération des dispositions institutionnelles ces dernières années au

sein de l’UEMOA nous font penser à deux conceptions de la régionalisation

en Afrique de l’Ouest :

– L’une met l’accent sur l’intégration entre les pays Africains (coopéra-

tion sud-sud) en s’appuyant sur le caractère artificiel des frontières et

sur l’importance des échanges commerciaux informels et fait de l’UE-

MOA le cadre idéal et naturel de l’intégration dans la région et ;

– L’autre soutien une coopération institutionnelle avec la participation

d’un partenaire extérieur à l’Afrique (la France).

La viabilité de l’UEMOA serait justifiée par le nombre restreint de ses

pays membres, partageant la même histoire et de plus la participation

11

Page 12: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

12

de la France aux institutions de l’UEMOA est considérée comme un

facteur de crédibilité de la coopération institutionnelle (monétaire, fi-

nancière, juridique ou culturelle).

La spécificité de cette intégration est surtout l’appartenance à la zone

franc, l’existence d’une union monétaire et la mise en œuvre de conver-

gences alors que les échanges commerciaux demeurent limités.

3 Etat de la microfinance en Afrique et cas de

l’UEMOA

3.1 Organisation institutionnelle et juridique

Au sein du secteur de la microfinance, on distingue un ensemble

d’acteurs. Nous pouvons citer les banques, les institutions financières

non bancaires, les coopératives et les ONG. Selon leur cadre institutionnel ou

juridique, nous pouvons regrouper ces institutions en différentes catégories.

Les sociétés privées (les banques et les institutions financières non bancaires),

les ONG, les mutuelles et coopératives. Toutefois les institutions de collecte

d’épargne et d’octroi de crédit, organisées pour la plupart sous la forme de

coopérative ou mutualiste prédominent au sein de l’UEMOA. Les autres ca-

tégories d’institutions sont les expériences de crédit direct et les projets à

volet crédit. En effet, l’institution des pays membres de l’UEMOA est ré-

git par une réglementation applicable aux Systèmes Financiers Décentralisés

(SFD) de la région. 2 lois ont été adoptées jusqu’à ce jour. Une première

loi-cadre (loi Parmec en 1993) a porté sur la réglementation des institutions

d’épargne et de crédit. Celle-ci a été abrogée et remplacée par une nouvelle

en 2007 qui concerne toutes les IMF à cause des insuffisances de la dernière.

Les principales innovations de la nouvelle réglementation sont les suivantes :

12

Page 13: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.1 Organisation institutionnelle et juridique 13

– l’ouverture à toutes les formes juridiques de SFD (Associations, Sociétés

commerciales, institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de

crédit) ;

– l’instauration d’un régime unique d’autorisation d’exercice ;

– une plus grande implication de la BCEAO et de la Commission Ban-

caire sur les autorisations d’exercer et sur la supervision, en particulier

des SFD de plus de 2 Milliards FCFA d’encours d’épargne ou de crédit ;

– le renforcement du dispositif prudentiel, de son reporting et des sanc-

tions applicables ;

– l’obligation d’adhérer à un système de garantie des dépôts ;

– l’obligation faite aux institutions faîtières de constituer en leur sein un

fonds de sécurité ou de solidarité ;

– l’obligation d’adhérer à une association professionnelle unique (AP/SFD) ;

– la mise en place d’un nouveau référentiel comptable.

Parallèlement à ces lois, trois projets d’appui PARMEC (Projet d’Appui

à la Réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit), PASMEC (Pro-

jet d’Appui au Suivi des Mutuelles d’Epargne et de Crédit) et PRAFIDE

(Programme Régional d’Appui à la Finance Décentralisée) ont marqué les

IMF et SFD au sein de l’UEMOA. Les deux premiers ont été édifiés sur la

période 1992 - 2000 afin de contribuer au développement et à l’essor des IMF

et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et une dissémination

de l’information entre les IMF. Le dernier programme a couvert la période

2005 - 2009. Il avait pour but de corriger les dysfonctionnements constatés

dans le secteur de la micro-finance à savoir : le non-respect des dispositions

réglementaires, la défaillance du système d’information et de gestion, et la

faiblesse des mécanismes internes et externes de surveillance.

D’une manière général, ces projets ont contribué au renforcement de la

surveillance (par la banque centrale et la commission bancaire), à une amé-

13

Page 14: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA 14

lioration de l’information financière fournit par les IMF et de leur environne-

ment juridique et enfin à la professionnalisation du secteur par l’organisation

de programme de formation adaptés aux réalités de la micro-finance dans

l’UEMOA. Ces dernières années, à côté de ces programmes régionaux, cer-

tains États de l’UEMOA ont adopté de politiques nationales spécifiques. Il

s’agit du Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA

3.2.1 Analyse de la portée des IMF dans la Zone UEMOA

Cette dernière décennie, la valeur des emprunts au près des IMF a connu

une tendance à la hausse dans la plupart des pays de la zone UEMOA à

l’exception du Burkina-Faso où elle est presque constante. La croissance des

emprunts dans la zone UEMOA se fait le plus ressentir au Sénégal, au Mali

et au Bénin avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 14% ente

2000 et 2011. En 2011, le Sénégal a atteint un pic de 600 millions FCFA, le

plus élevé de la sous région. C’est le Burkina-Faso qui a relevé la valeur des

emprunts la plus petite alors qu’elle disposait à cette même date, le même

nombre d’IMF que le Sénégal.

Depuis 2011, les emprunts des IMF dans la zone ne cesse de décroître et

ceci dans tous les pays membres. La valeur moyenne des emprunts en côte

d’ivoire avec une valeur de 400 milles FCFA par emprunteur en 2010 fût la

plus élevée dans la sous région. Ce montant octroyé par emprunteur a connu

une diminution dans tous les états entre 2010-2011 sauf au Togo où elle à

plutôt connu une augmentation. (Voir la figure 1).

Notons que toutes les données analysées dans cet article sont tirées du

site du MIX : http://www.mixmarket.org/

14

Page 15: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA 15

Figure 1 – Valeur des emprunts en 2011

Figure 2 – Evolution des emprunts en 2011

Le nombre d’IMF est plus élevé au Sénégal et au Burkina-Faso en 2011.

Ce nombre a connu une augmentation depuis les années 2000 grâce aux nou-

velles règles juridiques qui ont été mises sur pieds au cours de ces années là.

Les nombres d’emprunts et les nombres de prêts octroyés par les IMF ont

également connu une légère augmentation dans la sous région.

Ces indicateurs montrent que l’activité de microfinance connait une cer-

taine émergence plus ou moins lente dans la région de l’UEMOA à l’exception

du Sénégal qui s’en sort plutôt bien du lot des pays membres. Son taux de

pénétration est le plus élevé dans la sous région en 2011 (plus de 3%).

15

Page 16: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA 16

Figure 3 – Ampleur des emprunts en 2011

Figure 4 – Evolution de la valeur moyenne des emprunts en 2011

Figure 5 – Taux de pénétration de la microfinance en 2011

16

Page 17: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.2 Portée des IMF en Afrique et cas de l’UEMOA 17

Figure 6 – Qualité des portefeuille en 2011

3.2.2 La qualité des portefeuilles

Sachant que les crédits octroyés par les IMF ne sont pas couverts par des

garanties, il s’avère important d’évaluer la qualité des portefeuilles de crédits

qu’elles détiennent dans la zone UEMOA. D’une manière générale, les parts

de crédits qui sont contaminée par les impayés et qui sont susceptibles de

ne pas être remboursées sont relativement faibles. Dans tous les pays de la

zone, ces parts sont inférieures à 5%. Ce qui correspond aux exigences et aux

normes de la BCEAO. De même, les encours de crédits entachés de retard de

plus de 90 jours sont plus faibles que ceux ayant une échéance en retard de

30 jours. Ce qui signifie que les IMF de la région UEMOA ont su canaliser

leur risque crédit. Ils courent très peu le risque d’octroyer un crédit et de ne

pas se faire rembourser à temps. (Voir la figure 6.

Notons également que les taux de couverture de risque des IMF de la

région sont très élevés par rapport à leurs portefeuilles à risque.

De surcroit, les taux de rétention des emprunteurs demeurent très élevés

(le Burkina-Faso est à la tête en 2012 avec un taux de rétention des emprun-

teurs avoisinant 1) et les taux de perte très faibles.

17

Page 18: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique 18

Figure 7 – Taux de rétention des emprunteurs et taux de perte des prêts

en 2011

En d’autres termes, les portefeuilles des IMF de l’UEMOA sont en général

de bonne qualité.

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique

3.3.1 Faiblesse de la rentabilité des IMF et du rendement des

capitaux propres

Si les IFM de la région de l’UEMOA proposent des portefeuilles de bonne

qualité, elles sont loin d’êtres rentables. L’analyse des graphiques ci-dessous

montre que les rendements de portefeuille bruts sont pour la plupart des pays

membres de l’Union, très proche de zéro.

Parallèlement à ce constat, on remarque aussi que les ratios d’endette-

ment sur fonds propre sont très élevés allant jusqu’à 80% (Togo et Côte

d’Ivoire). Ce qui veut dire que les fonds propres des IMF des pays de l’UE-

MOA ne suffisent pas à eux seuls à rembourser leurs dettes. Les IMF des

pays de l’UEMOA se retrouvent ainsi avec des bénéfices nets négatifs. Il s’en

suit également que les rendements de capitaux propres et d’actifs sont tous

négatifs. Les IMF du Burkina Faso sont celles qui ont les bénéfices nets les

18

Page 19: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique 19

Figure 8 – Rentabilité des IMF en 2011

Figure 9 – Rendement des capitaux propres et des actifs en 2011

moins bonnes. Toutefois, les IMF du Mali enregistrent des résultats plus ou

moins acceptables par rapport aux autres de la sous région en termes de

rentabilité.

3.3.2 Productivité des IMF

Les IMF de la sous région de l’UEMOA ont du mal à adapter leurs struc-

tures et méthodes dans leurs activités de crédits. Les nombre d’emprunteurs,

nombre d’épargnants et nombre de prêts par personnel (respectivement par

agent de crédit) demeurent élevés en 2011. Un personnel était obligé de des-

servir en moyenne plus de 200 000 emprunteurs et aussi plus de 400 milles

épargnants. Ce qui a donc pour conséquence de ralentir les activités. Les va-

19

Page 20: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique 20

Figure 10 – Productivité des IMF en 2011

Figure 11 – Efficience des IMF en 2011

riables étudiées sur le graphique ont de faibles valeurs en côte d’ivoire. Les

IMF de la côte d’ivoire étaient donc les plus productives de la sous région en

2011 comparées à celles du Burkina-Faso ou du Niger qui regorgent les plus

grandes valeurs.

3.3.3 Efficience des IMF

L’efficience d’une entreprise est la capacité de celle-ci à optimiser ses res-

sources afin d’aboutir à ses résultats. Elle s’avère important dans la mesure où

elle permet aux entreprises d’instaurer une certaine compétitivité et d’aug-

20

Page 21: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique 21

Figure 12 – Efficience des IMF en 2011 (Suite)

menter leurs productions.

Selon le graphique précédent, les coûts par prêt et les coûts par emprun-

teur des IMF sont très élevées dans la zone UEMOA. Puisque ces ratios

constituent une partie des charges totales de l’entreprise, les IMF de l’UE-

MOA doivent revoir leurs services afin de pouvoir réduire les coûts totaux de

leurs activités.

Nous pouvons également constater que les salaires moyens des personnels

des IMF de l’UEMOA sont très faibles (un peu plus de l’ordre du PNB des

pays concernés).

Il en vient que les charges d’opérations excèdent celle des charges person-

nelles. L’endettement des IMF dans l’UEMOA est presque lié essentiellement

aux services d’opérations de ces dernières. Il ressort également de cette ana-

lyse que la Côte d’ivoire a des IMF les moins efficientes (les coûts par employé

sont très élevés dans ce pays) de la région.

21

Page 22: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

3.3 Problèmes du secteur de la microfinance en Afrique 22

Figure 13 – Structure de financement

3.3.4 Structure de financement

Dans cette partie, nous allons étudier les différentes sources de finance-

ment des IMF au sein de l’UEMOA. Conformément aux caractéristiques de

leurs rendements, les institutions de microfinance dans la zone UEMOA as-

surent leurs différentes activités grâce aux différents dettes aux quelles elles

souscrivent. En se référant au graphique ci-dessous, nous constatons que les

ratios d’endettements sont les plus élevés tandis que la part de l’épargne ou

du capital dans le financement (ou l’actif) des IMF dans les pays membres de

l’UEMOA demeure faible. L’évolution de ces différentes variables de structure

de financement montre que les IMF de l’UEMOA ont toujours fonctionné sur

les endettements.

Ainsi, les IMF Dans la région de l’UEMOA ont du mal à réaliser des

bénéfices et réalisent des rendements négatifs.

22

Page 23: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

23

Figure 14 – Evolution de la structure de financement

4 Essai de proposition d’un nouvel cadre de mi-

crofinance et avantages escomptés

4.1 Comment permettre aux IMF d’être productives,

efficaces voire efficientes tout en sécurisant leur por-

tefeuille de risque ?

Un célèbre proverbe français ne dit-il pas que « Qui ne risque rien, n’a

rien ? ». Ce principe général est aussi valable en microfinance. En effet, beau-

coup de micro-projets ne bénéficient pas de la microfinance à cause du niveau

de risque qu’il faible que les IMF s’imposent dans leur règlement. Par consé-

quent, pour augmenter le taux de pénétration, et augmenter la performance

des IMF, il est faut une certaine ouverture dans la prise en charge des risques

attachés aux projets des demandeurs de micro-crédit. Mais, cette prise en

23

Page 24: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

4.2 Supervision de la microfinance en Afrique : CAS DE L’UEMOA 24

charge doit être suivie d’ :

– une micro-assurance emprunteur : dont le but est de garantir le rem-

boursement des microcrédits en cas de défaillance de la part de certains

bénéficiaires ;

4.2 Supervision de la microfinance en Afrique : CAS DE

L’UEMOA

La supervision des institutions de microfinance (IMF) des pays membres

de l’UEMOA, encore appelées Système Financier Décentralisé (SFD) est faite

présentement par la BCEAO, en ce qui concerne les IMF dont l’encours dé-

passe 2 Milliards de FCFA. Pour les autres, IMF elles sont controlées par

leur ministères des finances.

Puisque les banques classiques et les IMF n’ont pas les mêmes objectifs, ni

les mêmes modes de fonctionnement nous proposons la création d’une autre

institution régionale pour superviser l’ensemble des activités de microfiance

dans la région de l’UEMOA. Cette institution se chargera également d’établir

les règles qui régiront l’activité dans toute l’espace UEAMOA.

Conclusion

Au terme de ce article portant sur l’intégration de la microfinance au

sein des pays de l’UEMOA, il en ressort que tous les pays de l’union écono-

mique et monnétaire ouest africaine se caractérisent par l’importance qu’ils

accordent au secteur de la microfinance dans leur politique de développement

notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté. Par contre, les

IMF rencontrent encore une certaine difficulté pour devenir rentables, per-

formantes et capables d’un fort taux d’inclusion.

24

Page 25: Mon fabuleux livre - African Development Bank · IMF dans la zone UEMOA, les performances ainsi que les faiblesses de ces ... et des SFD en favorisant une meilleure connaissance et

4.2 Supervision de la microfinance en Afrique : CAS DE L’UEMOA 25

Ce travail propose un certain nombre de mesures afin de promouvoir l’in-

tégration du secteur de la microfinance dans la zone UEMOA . En terme

d’organismes sectoriels, il est à noter l’absence d’un organisme sectoriel re-

gional spécialisé dans la microfinance. Après avoir survolé les tendances ma-

jeures du secteur et les questions relatives à l’intégration de la région , nous

pouvons affirmer que la nécessité d’intégration régionale dans le secteur de

la microfinance dans la zone de l’uemoa serait une solution adequate aux

problémes ressentie par ce secteur.

Par ailleurs, quel risque pour quelle performance de la microfinance dans

l’espace UEMOA?

BIBLIOGRAPHIE

1. 2009 Africa Analysis & Benchmarking Report French , Rapport du Mi-

crofinance Information Exchange (MIX) et du Groupe consultatif d’as-

sistance aux pauvres (CGAP)

Webographie :1. www.mixmarket.org

2. www.lamicrofinance.org

3. www.essor.ml

4. http://www.amt-forum.org/fileadmin/media_amt/publications/Analyse_

Transversale_3V_FR_web.pdf

5. http://www.lamicrofinance.org/files/27851_file_Guide_contr_

le_interne_UMOA.pdf

6. http://www.babyloan.org

7.

8.

25