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Doc 1 LECTURE Mon cerveau atil muté ? 1 C1 Écrit CE Comprendre un article de presse DOCUMENT 1 MON CERVEAU A-T-IL MUTÉ ? Sur le mur d’une galerie d’art de Toronto, ce slogan : « Mon cerveau d’avant Internet me manque » 1 . C’est drôle. Vaguement perturbant, aussi. L’œuvre, une impression de lettres en capitales noires sur fond mauve signée Douglas Coupland (le romancier canadien, auteur de Génération X, est également artiste visuel), connaît un succès certain sur le Net, où on l’affiche 10 comme un trait d’esprit doublé d’un trait de génie, une illumination. « Mon cerveau d’avant Internet me manque » ? La formule exprime quelque chose que nous sommes nombreux à ressentir confusément. Et si les technologies numériques nous transformaient en profondeur, jusqu’à modeler notre fonctionnement cognitif ? La question est d’autant plus d’actualité qu’elle hante un épais rapport, L’Enfant et les écrans de l’Académie des sciences, rendu public le 22 janvier dernier, 15 consacré à l’impact des écrans sur les enfants. Alors, sommes-nous – comme aurait pu dire Richard Virenque – des mutants « à l’insu de notre plein gré » ? LES PUPILLES BALADEUSES Au Lutin (Laboratoire des usages en technologies de l’information numérique), à Paris, des cher- cheurs observent au plus près le lecteur du XXI e siècle en activité. Un appareil enregistre le mou- 20 vement de ses yeux lorsqu’il lit un texte sur un écran d’ordinateur, la succession des fixations – l’œil capte une information – et des saccades – l’œil se déplace. « Lorsque nous lisons un texte imprimé, explique Thierry Baccino, professeur de psychologie cognitive et maître des lieux, le globe oculaire est caractérisé par des fixations plus ou moins longues et de nombreux retours en arrière : on parle d’une lecture profonde et attentive. La lecture du Web, elle, n’est pas linéaire. C’est une lecture sélective de recherche d’infor- 25 mation qui doit être rapide et efficace. » Ainsi, sur écran, nous avons les pupilles baladeuses. Elles courent d’un paragraphe à l’autre, s’avisent furtivement de la bannière de pub qui clignote en haut et de l’hyperlien en bas à droite (intitulé « Valérie Trierweiler, encore une gaffe ! », c’est tentant… ). Elles reviennent au document initial et plongent dans un hypertexte, soit une autre page Web qui enrichit notre compréhension. 30 Ou l’affaiblit… L’hypertexte est assurément une invention formidable, ce peut être aussi une 31 1 « I miss my pre-Internet brain », en VO.

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Doc  1  LECTURE  -­‐  Mon  cerveau  a-­‐t-­‐il  muté  ?   1  

C1  Écrit  –  CE  Comprendre  un  article  de  presse   DOCUMENT 1

MON CERVEAU A-T-IL

MUTÉ ?

Sur le mur d’une galerie d’art de Toronto, ce slogan : « Mon cerveau d’avant Internet me manque »1. C’est drôle. Vaguement perturbant, aussi. L’œuvre, une impression de lettres en capitales noires sur fond mauve signée Douglas Coupland (le romancier canadien, auteur de Génération X, est également artiste visuel), connaît un succès certain sur le Net, où on l’affiche 10 comme un trait d’esprit doublé d’un trait de génie, une illumination. « Mon cerveau d’avant Internet me manque » ? La formule exprime quelque chose que nous sommes nombreux à ressentir confusément. Et si les technologies numériques nous transformaient en profondeur, jusqu’à modeler notre fonctionnement cognitif ? La question est d’autant plus d’actualité qu’elle hante un épais rapport, L’Enfant et les écrans de l’Académie des sciences, rendu public le 22 janvier dernier, 15 consacré à l’impact des écrans sur les enfants. Alors, sommes-nous – comme aurait pu dire Richard Virenque – des mutants « à l’insu de notre plein gré » ?

LES PUPILLES BALADEUSES Au Lutin (Laboratoire des usages en technologies de l’information numérique), à Paris, des cher-

cheurs observent au plus près le lecteur du XXIe siècle en activité. Un appareil enregistre le mou-20 vement de ses yeux lorsqu’il lit un texte sur un écran d’ordinateur, la succession des fixations – l’œil capte une information – et des saccades – l’œil se déplace. « Lorsque nous lisons un texte imprimé, explique Thierry Baccino, professeur de psychologie cognitive et maître des lieux, le globe oculaire est caractérisé par des fixations plus ou moins longues et de nombreux retours en arrière : on parle d’une lecture profonde et attentive. La lecture du Web, elle, n’est pas linéaire. C’est une lecture sélective de recherche d’infor-25 mation qui doit être rapide et efficace. »

Ainsi, sur écran, nous avons les pupilles baladeuses. Elles courent d’un paragraphe à l’autre, s’avisent furtivement de la bannière de pub qui clignote en haut et de l’hyperlien en bas à droite (intitulé « Valérie Trierweiler, encore une gaffe ! », c’est tentant… ). Elles reviennent au document initial et plongent dans un hypertexte, soit une autre page Web qui enrichit notre compréhension. 30 Ou l’affaiblit… L’hypertexte est assurément une invention formidable, ce peut être aussi une

31 1 « I miss my pre-Internet brain », en VO.

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2   Doc  1  LECTURE  -­‐  Mon  cerveau  a-­‐t-­‐il  muté  ?  

chausse-trappe ouvrant sur d’autres pages tapissées de liens qui, de fil en aiguille, nous font perdre l’objet originel de notre lecture. C’est ce que les scientifiques appellent la « désorientation cogni-tive ». Sur la Toile, le cheminement de la pensée n’est pas contrôlé par l’auteur, mais par le lecteur. Or « il est paradoxalement beaucoup plus difficile de lire en ayant le choix du contenu », assure Thierry 35 Baccino, pour qui la lecture hypertextuelle génère « une anxiété qui fait perdre jusqu’à 30 % de la force de travail ».

Comme le résume l’essayiste américain Nicholas Carr dans un livre remarquable (meilleur que son titre : Internet rend-il bête ?), « quand nous nous connectons en ligne, nous entrons dans un environ-nement qui favorise la lecture diagonale, la pensée hâtive et distraite, et l’apprentissage superficiel. On peut très 40 bien réfléchir en profondeur en surfant sur le Net, de même qu’on peut très bien réfléchir de façon superficielle en lisant un livre, mais ce n’est pas le type de réflexion que cette technologie favorise et récompense. »

MON CERVEAU FAIT DU JET-SKI De là à conclure que la culture numérique, propice au zapping, nous rend nous-mêmes super-

ficiels, il y a un pas que Carr, vrai technophile au demeurant, franchit allégrement. « J’ai l’impression 45 que le Net endommage ma capacité de concentration et de contemplation, écrit-il. Que je sois en ligne ou non, mon esprit compte maintenant avaler l’information telle que le Net la livre : dans un flot rapide de particules. Le plongeur qui, naguère, explorait l’océan des mots, en rase désormais la surface à la vitesse de l’éclair comme un adepte du jet-ski. » Un sentiment personnel qu’au fil d’un ouvrage nourri d’études scientifiques il étend à l’humanité entière – du moins celle imbibée de technologie numérique. « Il semble que […] 50 nous soyons arrivés à un tournant majeur de notre histoire intellectuelle et culturelle, à une transition de deux modes de pensée très différents. Ce à quoi nous renonçons en échange des richesses du Net […], c’est à notre bon vieux processus de pensée linéaire. Calme, concentré et fermé aux distractions, l’esprit linéaire est mar-ginalisé par un esprit d’un nouveau type qui aspire à recevoir et à diffuser par brefs à-coups une information décousue et souvent redondante – plus c’est rapide, mieux c’est. » Nous basculerions irrémédiablement 55 dans autre chose, en somme. Un bond évolutif non pas droit devant, mais de côté. En plein dans une flaque boueuse.

Par  Marc  Belpois  –  Télérama  3291          06/02/13  

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Doc  1  LECTURE  -­‐  Mon  cerveau  a-­‐t-­‐il  muté  ?   3  

Questions de compréhension et d’analyse

1. TYPOGRAPHIE

Repérez des TITRES D’OUVRAGES insérés dans la trame du texte : à quel signe (typographique) les reconnaissez-vous ?

2. GRAMMAIRE

a. Qui « connaît un certain succès » (l. 9) ?

b. Qu’affiche-t-on « comme un trait d’esprit doublé d’un trait de génie » sur la Toile (l. 10) ?

c. « une illumination » : à quel élément de la phrase est raccordé ce groupe nominal (id.) ?

3. ÉNONCIATION

a. « Mon cerveau d’avant Internet me manque » (ll. 10-1) : qui est l’énonciateur (auteur) de cette phrase ? Qui est l’énonciateur (auteur) du point d’interrogation qui la clôture ?

b. Quels sont les mots de Virenque (ll. 14-5) ?

4. LEXIQUE

a. Qu’est-ce qu’une « fixation » ? Et une « saccade » ? (ll. 20-1) Quel procédé de mise en page vous a guidé à isoler cette information ?

b. En quel sens, la phrase « De là à conclure…, il y a un pas que… » (ll. 44-5) est-elle détournée (de sa chute normalement attendue par le lecteur) ? Cette même phrase souligne un paradoxe concernant le scientifique, lequel ?

5. Quel est le THÈME développé par cet article ? Quelles sont les IDÉES, principales et

secondaires, qui le tissent ?

6. PROCÉDÉS STYLISTIQUES (ou RHÉTORIQUES)

Par quel procédé stylistique (ou rhétorique) est souligné un raisonnement phare de cet article ?

7. POSITION du journaliste

Mettez-la en évidence en analysant le lexique AXIOLOGIQUE de l’article.

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CORRIGÉS

Questions de compréhension et d’analyse

1. TYPOGRAPHIE

Les titres d’ouvrages sont « soulignés », au trait dans le texte manuscrit ou par l’italique dans le texte imprimé. Ce sont, en l’occurrence : Génération X, roman de D. Coupland et le rapport de l’Académie des sciences, L’Enfant et les écrans.

2. GRAMMAIRE

a. Le groupe verbal « connaît un certain succès » (l. 9) a pour sujet « L’œuvre » [un graffiti mural de D. Coupland], groupe nominal en début de phrase, avant la parenthèse.

b. C’est évidemment la même œuvre, sujet de la phrase et complément ici, sous forme pronominale (« l’ »), que l’on affiche « comme un trait d’esprit doublé d’un trait de génie » sur la Toile.

c. L’élément « une illumination » est syntaxiquement dépendant de l’adverbe « comme » et se lit comme une gradation forte des deux GN (groupes nominaux) qui le précèdent.

3. ÉNONCIATION

a. Si le Canadien D. Coupland est naturellement l’énonciateur du slogan « Mon cerveau d’avant Internet me manque », c’est à l’auteur de l’article que revient la responsabilité du point d’interrogation : le journaliste interroge le sens ou bien-fondé de l’énoncé (qu’il feint de trouver étrange) et invite son lecteur à faire de même.

b. Les mots de Virenque sont « à l’insu de notre plein gré ». Le coureur cycliste est, avec une bienveillante ironie, cité comme une autorité (ce qu’il n’est évidemment pas, l’expression étant discutable sur le plan linguistique… ).

4. LEXIQUE

a. Les mots « fixation » (fait de capter une information) et « saccade » (fait pour l’œil de se déplacer) sont expliqués par le texte même. Le procédé des tirets (équivalents des parenthèses ou d’un deux-points) est là qui nous en avertit.

b. Le lecteur s’attendrait que la phrase « De là à conclure…, il y a un pas que… » se termine plutôt par un sens négatif (en l’occurrence : « …que Carr se garde bien de franchir »), or c’est le contraire qui se produit. Le paradoxe qu’elle souligne est que le scientifique est averti des dangers de la culture numérique, tout en étant technophile (ou en dépit de cela).

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Doc  1  LECTURE  -­‐  Mon  cerveau  a-­‐t-­‐il  muté  ?   5  

5. Quel est le THÈME développé par cet article ? Quelles sont les IDÉES, principales et secondaires, qui le tissent ?

Dévidement des idées (cheminement argumentatif) du texte :

« Mon cerveau d’avant Internet me manque. » ACCROCHE, point de départ du propos

Et si les technologies numériques nous transformaient en profondeur, jusqu’à modeler notre fonctionnement cognitif ?

Articulation, sous forme de question, du PROPOS ou THÈME ; rejoint le titre.

Rapport scientifique : l’impact des écrans sur les enfants. Source

Différence entre lecture sur papier (attentive, profonde) et lecture sur écran (rapide, sélective).

IDÉE ou ÉLÉMENT DE RÉPONSE 1

L’écran : espace troué d’hypertextes qui distraient l’œil du lecteur, le détournent d’une lecture linéaire, c-à-d. concen-trée sur le discours : enrichissement ou appauvrissement ?

IDÉE ou ÉLÉMENT DE RÉPONSE 2 + nouveau questionnement sur le thème

L’apprentissage et la réflexion induits par la lecture diago-nale, toute en zapping, sont majoritairement superficiels, selon certains experts.

IDÉE ou ÉLÉMENT DE RÉPONSE 3

La culture numérique pourrait donc bien nous rendre super-ficiels nous-mêmes en privilégiant une tournure d’esprit plus apte à recevoir et à dispatcher des informations rapi-des et décousues qu’à se concentrer sur un discours et à méditer le monde.

IDÉE ou ÉLÉMENT DE RÉPONSE 4

Mais cela reste lié à l’individu : d’aucuns pratiquent des lec-tures superficielles qu’il s’agisse d’un livre ou d’un écran, et d’autres non.

IDÉE ou ÉLÉMENT DE RÉPONSE 5

Sous une forme rédigée :

Partant d’un graffiti canadien, « Mon cerveau d’avant Internet me manque », le jour-naliste se demande si les technologies numériques ne sont pas en train de façonner un homme nouveau, en remodelant son fonctionnement cognitif.

D’après un rapport scientifique étudiant l’impact des écrans sur les enfants, l’on peut constater une différence entre la lecture sur papier (attentive, profonde) et celle sur écran, rapide et sélective. L’écran est cet espace troué d’hypertextes qui distraient l’œil du lecteur, le dévient du sens linéaire de sa lecture, concentrée sur le discours : y a-t-il là enrichissement ou appauvrissement ?

L’apprentissage et la réflexion induits par la lecture diagonale, toute en zapping, sont majoritairement superficiels, selon certains experts.

La culture numérique pourrait donc bien nous rendre superficiels nous-mêmes en privilégiant une tournure d’esprit plus apte à recevoir et à dispatcher des informa-tions rapides et décousues qu’à se concentrer sur un discours et à méditer le monde.

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6. PROCÉDÉS STYLISTIQUES (ou RHÉTORIQUES)

Par quel procédé stylistique (ou rhétorique) est souligné un raisonnement phare de cet article ?

Un raisonnement qui prend une grande place dans l’article consiste à opposer deux types de lecture comme les deux types d’apprentissage ou de fonctionnement cognitif qu’ils induisent, l’un en profondeur et qui prend le temps d’explorer toute l’épaisseur d’un texte, et l’autre qui le balaie en un mouvement rapide et superficiel.

La métaphore reprend cette opposition sous la double figure du plongeur et de l’adepte du jet-ski : là où le premier s’enfonce dans « l’océan des mots » (la matière textuelle et sémantique, autrement dit), le second ne fait que fendre la surface des flots, ne retenant d’un texte que sa teneur informative.

7. POSITION du journaliste

Mettez-la en évidence en analysant le lexique AXIOLOGIQUE de l’article.

DÉFINITION :

L’axiologique est un des axes qui essaient de rendre compte de la subjectivité du langage. Il regarde tout ce qui, au niveau du vocabulaire, contient un jugement de valeur. La linguistique de l’énonciation tente de classer plus précisément la subjec-tivité de l’énonciateur suivant qu’elle s’exprime à travers l’ « affectif », l’ « évaluatif non-axiologique » ou, au contraire, « axiologique ». Ainsi :

« Ton attitude est pathétique » relève de l’affectif ;

« Cette voiture est (trop) grande », de l’évaluatif non-axiologique et

« Ce film est beau à couper le souffle », de l’évaluatif axiologique car dans le beau « le caractère valorisant ressort immédiatement » (D. Maingueneau).

Voir les pages sur ce point de langue.

Dès le début de l’article, tout un vocabulaire subjectif indique assez la position d’un énonciateur qui doute, s’interroge ou ironise, ne serait-ce que pour intéresser son lecteur, le prendre à témoin : le slogan mural de Coupland est « drôle » et en même temps « vaguement perturbant ». Les points de vue théoriques des divers scientifiques et experts cités, le journaliste les rend avec l’impartialité due. Il n’empêche que l’image conclusive (« flaque boueuse ») par laquelle il commente le « sentiment personnel » de l’essayiste Carr opposant le plongeur d’autrefois au pilote de jet-ski d’aujourd’hui, rend un son résolument négatif qui hypothèque en quelque sorte la viabilité, ou la perspective heureuse, de notre avenir.