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MOHAMMAD DANS LA BIBLE ET JESUS DANS LE CORAN Auteur : A. ALEM Avant-propos Nombreux sont les savants musulmans qui ont composé des livres où ils exposent les contradictions, les divergences et les erreurs des textes bibliques. Dans leurs ouvrages ils montrent également que la Bible renferme des allusions, plus ou moins claires, à la prédication du Prophète Mohammad, et ils réfutent les croyances selon lesquelles Jésus serait le fils de Dieu ou Dieu fait homme. Les plus importants ouvrages sont ceux d’al-Ghazali, « La Réfutationexcellente de la divinité de Jésus-Christ d’après les Evangiles », d’al-Qortobi, « al-I’lam bima fi dini-n-Nassara mina-l-Awham » « Publication des erreurs que renferme le Christianisme », d’Ibn Taimiya, « La Réponse parfaite à ceux qui ont altéré la véritable religion du Christ », de Rahmat allah al-Hindi, « Izhar al-Haqq », « faire triompher la Vérité » ( ou « La vérité à faire triompher ») et d’autres. L’ouvrage de Rahmat allah al-Hindi donne des notices très importants et s’arrête sur de nombreux points qui intéressent notre travail. Son livre a le mérite de regrouper les thèmes de controverses entre Chrétiens et Musulmans. Cependant, il s’est trop attardé sur des détails, qui sont parfois insignifiants ; ce qui a rendu son livre volumineux et quelquefois ennuyeux. Par ailleurs, il a négligé ou n’a pas remarqué quelques textes bibliques qui se rapportent à la question du Prophète annoncé par les textes saints. En outre à son époque ( XIXe siècle) des documents, comme ceux de Qumran (découverts entre 1947-1968), n’étaient pas encore découverts.

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MOHAMMAD DANS LA BIBLE

ET

JESUS DANS LE CORAN Auteur : A. ALEM

Avant-propos Nombreux sont les savants musulmans qui ont composé des livres où ils

exposent les contradictions, les divergences et les erreurs des textes bibliques. Dans leurs ouvrages ils montrent également que la Bible renferme des allusions, plus ou moins claires, à la prédication du Prophète Mohammad, et ils réfutent les croyances selon lesquelles Jésus serait le fils de Dieu ou Dieu fait homme.

Les plus importants ouvrages sont ceux d’al-Ghazali, « La

Réfutationexcellente de la divinité de Jésus-Christ d’après les Evangiles », d’al-Qortobi, « al-I’lam bima fi dini-n-Nassara mina-l-Awham » « Publication des erreurs que renferme le Christianisme », d’Ibn Taimiya, « La Réponse parfaite à ceux qui ont altéré la véritable religion du Christ », de Rahmat allah al-Hindi, « Izhar al-Haqq », « faire triompher la Vérité » ( ou « La vérité à faire triompher ») et d’autres.

L’ouvrage de Rahmat allah al-Hindi donne des notices très importants et

s’arrête sur de nombreux points qui intéressent notre travail. Son livre a le mérite de regrouper les thèmes de controverses entre

Chrétiens et Musulmans. Cependant, il s’est trop attardé sur des détails, qui sont parfois insignifiants ; ce qui a rendu son livre volumineux et quelquefois ennuyeux.

Par ailleurs, il a négligé ou n’a pas remarqué quelques textes bibliques

qui se rapportent à la question du Prophète annoncé par les textes saints. En outre à son époque ( XIXe siècle) des documents, comme ceux de Qumran (découverts entre 1947-1968), n’étaient pas encore découverts.

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Notre tâche est d’éviter les détails moins importants, d’inclure d’autres textes concernant le Prophète attendu, aussi bien ceux que contient la Bible ou ceux faisant partie des documents de Qumran, d’examiner ces textes d’une manière plus systématique, plus détallée et plus documentée, d’ajouter des thèmes très importants, comme notre étude historique sur l’évolution du Christianisme et les influences extérieures qu’il a subies.

Cette étude a le mérite, nous semble-t-il, de donner une explication ; si

elle n’est pas nouvelle non pour les conclusions, mais pour l’analyse qu’elle propose des faits et la démarche suivie. C’est ainsi que la question de l’Esprit Saint en comparant Coran et Bible. Le résultat auquel nous sommes parvenu, nous semble tout à fait nouveau.

Nous avons composé le véritable portrait de Jésus à partir des Evangiles.

Ses qualités sont tirées des textes eux-mêmes. Cette image concorde avec celle esquissée par le Coran qui a le mérite de fournir deux critères en traitant de la personnalité de Jésus : Celui du texte et celui de la raison. Nous-mêmes, nous avions suivi la même démarche qui nous a amené à conclure que Jésus, selon les Evangiles, et selon la raison saine, n’est qu’un être humain, un prophète et messager de Dieu.

Le dogme de la Trinité et d’autres, furent réfutés de la même manière en

employant les mêmes critères. Certains n’hésiteront pas à juger que la partie du livre consacrée aux

contradictions, divergences et inexactitudes de la Bible ne présente pas de rapport avec le titre choisi : « Mohammad dans la Bible et Jésus dans le Coran ».

Ainsi, devons-nous préciser que cette partie a été écrite pour montrer au

lecteur que les textes bibliques n’ont pas une authenticité absolue et certaine, qu’ils ont subi des remaniements et des altérations, volontairement ou non, et que par conséquent les prophéties concernant le dernier Prophète et les notices relatives à la vie de Jésus et sa mission, ont connu le même sort. Cependant, des prophéties ont pu conserver leur clarté et leur signification bien qu’elles aient été sujettes à des interprétations ternissant cette clarté et désorientant le chercheur. Mais en nous basant sur les données bibliques d’une part, et les faits historiques de l’autre, nous avons pu conserver aux textes, nous semble-t-il, leurs véritables interprétations.

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A vrai dire, ce livre veut engager un dialogue avec différentes catégories de gens de différentes confessions.

Toutefois, il est à noter que les révisions des conceptions établies et des

dogmes traditionnels ne concernent que la doctrine du Christianisme. On a pu voir et entendre des savants et même des théologiens qui nient la nature ou la filiation divine de Jésus, qui relèvent des contradictions et des invraisemblances dans la Bible, etc.

Par ailleurs, ces faits ont conduit d’autres penseurs et prêtres à étudier les autres religions, notamment l’Islam, où ils ont trouvé des réponses à leurs aspirations et leurs questions, ce qui les a conduit en fin de compte à l’embrasser.

Le Coran dialoguant avec les autres religions, avance des principes pour

aboutir à la concordance, comme dans ce verset : « Dis : « O gens du livre, venez-en à un dire qui soit commun entre nous et vous : que nous n’adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que parmi nous nul n’en prenne d’autres pour seigneurs en dehors de Dieu. » Coran, 3 :64.

Ce que demande le Coran c’est de lire attentivement les Ecritures saintes,

de comparer et de suivre le résultat de la recherche sincère : « … Et ne cours pas après ce dont tu n’as science aucune. L’ouie, la vue

et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé.» (Coran, 17 :36). « Dis : « Oui, je ne vous exhorte qu’à une chose : que pour Dieu vous

vous mettiez debout, par deux aussi bien que tout seul, et qu’ensuite vous réfléchissiez. » (34 :46).

Ainsi on doit rejeter les traditions de la société, ses contraintes et ses

influences au cours de notre chemin vers la connaissance véritable et la vérité immuable, pour savourer des bienfaits de ce monde : foi, certitude, tranquillité et bonheur, et de l’autre, agrément de Dieu et Paradis.

Cependant, deux catégories de gens ne s’intéressent pas à ce genre de

recherche et refusent le dialogue : l’indifférent menant une vie bestiale et le fanatique obtus et ignorant :

« … Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent pas, ils ont des yeux avec lesquels ils ne voient pas, ils ont des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas : voilà ceux qui sont semblables à des bestiaux ou plus égarés encore. Tels sont les inattentifs. » (Coran, 7 :179).

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« Or il y en a qui disputent au sujet de Dieu sans savoir, sans direction, sans livre qui éclaire ; ployant de la hanche pour égarer du sentier de Dieu. » ( 22 :8).

Pour ceux-ci le livre n’a aucune valeur et ne mérite pas qu’on s’y attarde,

alors que pour les autres auxquels, en effet, cet ouvrage est destiné, il sera un monument précieux. Ils l’accueilleront et le liront attentivement, puis ils donneront leurs points de vue ; critiques et remarques, approbations et désapprobations.

Le dialogue avec ceux-ci produira, vraiment, des fruits délicieux, et c’est

ce que nous souhaitons pour ce livre. Enfin nous tenons à remercier tous les amis qui nous ont aidés à achever

ce travail, surtout notre intime ami Tajeddine Kedeha, qui a pris la peine de réviser ce livre et de donner ses critiques et ses remarques fructueuses.

Paris, Juin 1986 Avertissement Nous signalons ici aux lecteurs musulmans que des textes bibliques,

qu’ils trouveront dans ce livre, renferment des déclarations indignes de Dieu, de ses anges, de Jésus et des

autres prophètes. Ils sont reproduits pour convaincre, montrer les erreurs et éclaircir des thèmes obscurs. Croire en ces textes est chose alors aberrante.

*************************

Introduction Les Ecritures saintes Cette introduction mettra l’accent sur des questions générales. C’est une étude historique et textuelle succincte visant à donner une vue

d’ensemble sur les facteurs qui ont contribué à rendre la Bible telle qu’elle est actuellement. Cette étude porte sur l’origine de la Bible, ses auteurs, ses collections, les époques de composition de ses livres et les modes de transmission de ses textes à travers le temps.

Nous essayons d’en résumer les points essentiels en nous référant aux

observations, remarques et critiques faites par des théologiens chrétiens.

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Tels qu’Edmond Jacob, dans son livre « l’Ancien Testament »[1], et Oscar Cullmann, dans le « Nouveau Testament »[2].

Ces deux ouvrages font l’objet d’une étude condensée traitant diverses

questions relatives aux deux Ecritures saintes. Cependant, ces remarques et critiques générales seront illustrées, dans la

première partie de ce livre, par des exemples évoquant les contradictions et soulignant les erreurs et les invraisemblances. Ces exemples visent à fournir une image claire, reluisante de détails, en enregistrant, quand il est nécessaire, dans deux colonnes parallèles, les versets concernés ; ceci pour faciliter au lecteur la comparaison entre les textes et lui épargner le recours itératif à la Bible, à moins qu’il veuille s’assurer de l’exactitude de la citation.

En ce qui concerne les erreurs scientifiques de la Bible, nous renvoyons

le lecteur à l’étude élaborée par Maurice Bucaille, dans son livre : « La Bible, le Coran et la Science »[3].

De même, nous donnerons une vue brève sur l’histoire de la rédaction du

Coran et sa transmission. *************************

La Bible La Bible est constituée de deux collections appelées : Ancien Testament

et Nouveau Testament. La première est un héritage commun aux Juifs et aux Chrétiens. Cependant, le Judaïsme a pour livre saint la Bible hébraïque qui comprend 39 livres. Celle-ci diffère de l’Ancien Testament Chrétien. Cette divergence n’apporte guère de changements à la doctrine. Mais le Judaïsme n’accepte aucune révélation postérieure à la Sienne.

Le Christianisme a repris à son compte la Bible hébraïque en y ajoutant

quelques autres livres. Mais les écrits publiés relatant la vie et la mission de Jésus n’avaient pas tous obtenu la faveur de l’Eglise. Cette dernière a effectué des coupes extrêmement importantes ; et de la multitude de ces livres elle n’a conservé pour le Nouveau Testament q’un nombre limité d’écrits dont les principaux sont les quatre Evangiles canoniques.

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I – L’Ancien Testament 1. Le Canon Le Canon de l’Ancien Testament ne s’est pas fait en un acte unique, mais

il est passé par plusieurs étapes. En effet, sa division tripartite dans la tradition juive : Lois – Prophètes – Ecrits, rend assez exactement compte du processus et des progrès de la canonisation.

Le Pentateuque ou « La Torah », cet ensemble de lois et d’histoires qui

est l’expression à la fois historique et typique de l’action de Dieu à l’égard du peuple israélite est le premier groupe de livres qui ait été constitué en recueil.

Si les lois ( la Torah) ont pu être ramenées à Moïse et les traditions

diverses du Pentateuque harmonisées parce qu’elles traitent d’un sujet commun ; il était cependant difficile de trouver pour les prophètes un principe d’unification. Chacun avait son individualité bien marquée ; ils ne s’attachaient pas tous aux mêmes traditions, n’annonçaient pas le même message, se contredisaient parfois. Ces messages très différents pouvaient se trouver dans un même livre ; cet ensemble étaient apparemment trop disparate pour former une unité qui put prétendre être normative.

Il semble que ce soit seulement la catastrophe de l’Exil qui ait permis de

reconnaître l’autorité des prophètes. Désormais on reconnut que toutes les annonces de châtiment que les contemporains des prophètes avaient écoutées d’un cœur en général léger et indifférent s’étaient accomplies : les prophètes, donc, avaient dit vrai.

Les livres du troisième groupe, les Ketoubim, les Ecrits, n’ont reçu la

consécration canonique que grâce à leur fonction liturgique comme les Psaumes, le livre des Lamentations et le livre d’Esther ; ou grâce à leur attribution à un personnage éminent, comme les écrits de sagesse attribués à Salomon ; ou enfin grâce à leur fonction historique, comme les livres de Josué, des Juges, de Samuel, des Chronique et des Rois.

Le Judaïsme palestinien n’ a fixé définitivement son canon q’au synode

de Jamnia ( 98 ap. J.-C.). 2. Qui est l’auteur de l’Ancien Testament ? Un nombre important de lecteurs de l’Ancien Testament, répondant à

cette question, vont vous affirmer, en répétant ce qui est écrit dans

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l’introduction de leur Bible, que ces livres ont tous Dieu pour auteur. Mais lorsqu’on se réfère à des ouvrages écrits par les religieux, qui ne sont pas destinés à la grande vulgarisation, on s’aperçoit que la question de l’authenticité des livres de la Bible est beaucoup plus complexe qu’on avait pu le penser a priori.

Des auteurs éminents, en effet, n’ont pas caché la réalité et ont déclaré

que « l’auteur véritable de l’Ancien Testament, c’est le peuple qui y exprime la réalité de son histoire ; il le fait au moyen de toutes les ressources de la parole. » ( E.Jacob, p. 18).

Et si l’on consulte, par exemple, la publication moderne, en fascicules

séparés, de la Bible traduite en français sous la direction de l’école biblique de Jérusalem, le ton apparaît très différent et l’on se rend compte que l’Ancien Testament, comme le Nouveau, soulève des problèmes dont les exégètes n’ont pas caché, pour beaucoup, les éléments qui suscitent la controverse.(Cf. Maurice Bucaille, pp. 15-16).

1. 3. L’origine de l’Ancien Testament

a. a) Pluralité des textes L’Ancien Testament que nous possédons aujourd’hui, est une collection

d’ouvrages de longueur très inégales et de genres divers ; écrits pendant plus de neuf siècles en plusieurs langues, à partir de traditions orales. Ils ont été écrits en hébreu et en araméen ; mais « les plus anciens manuscrits bibliques ne peuvent pas être considérés comme l’expression absolument authentique de la langue des auteurs mêmes des livres, encore que la transmission des textes ait été faite avec une remarquable fidélité ». Par ailleurs, « l’hébreu reste la langue sacrée, mais seule une élite était capable de la comprendre (Cf. Néhémie : 13/24). » (E.Jacob, p.8).

Il y avait à l’origine une pluralité de textes et non un texte unique ; vers

le IIIe siècle av. J.-C. il y avait au moins trois formes du texte hébreu de la Bible ; le texte massorétique, celui qui a servi, en partie du moins, à la traduction grecque, et le texte du Pentateuque Samaritain. Mais, dès le premier siècle av. J.-C., nous constatons une tendance très nette à mettre fin à la pluralité des traditions textuelles par l’établissement d’un texte

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normatif, mais il faudra attendre un siècle après J.-C. pour que le texte biblique soit fixé.

Les scribes, qui ont commencé ce travail, ont fait des corrections aux

textes en les signalant par des indications marginales ; mais parfois, ils « ont introduit des changements sans prendre la peine de les signaler. » (E. Jacob. p. 11).

Les massorètes, c'est-à-dire, les hommes de la tradition, ont poursuivi le

travail des scribes en vue de fixer un texte clair et intangible. Mais les plus anciens manuscrits ne donnent que les consonnes du texte,

la prononciation des voyelles étant établie par une tradition orale. Dans ce délicat travail de vocalisation, les massorètes se référaient à la tradition et essayèrent de retrouver la manière primitive dont l’hébreu avait été prononcé. Cependant, « on ne peut que s’étonner que ce travail des massorètes ait pu être jugé définitif, infaillible et inspiré et que dans la synagogue aussi bien que dans l’église on traita d’hérétiques ceux qui osaient mettre en doute l’inspiration ou l’origine très ancienne des points et des voyelles. » (E.Jacob, p. 12).

b) Les manuscrits hébreux Les trois formes du texte de l’Ancien Testament, vues plus haut,

n’existaient pas ; si l’on possédait ces manuscrits, des comparaisons seraient possibles et l’on arriverait peut-être à se faire une opinion de ce qu’avait pu être l’original, mais le malheur veut qu’on en ait pas la moindre idée. Mis à part des rouleaux de la grotte de Qumran, datant de l’époque préchrétienne proche de Jésus, un papyrus du Décalogue du IIe siècle après J.-C., présentant des variantes avec le texte classique, et quelques fragments du Ve siècle après J.-C. ( Géniza du Caire) le texte hébreu le plus ancien de la Bible est du IXe siècle après J.-C.

c) Les anciennes versions En Langue grecque, le début d’une première traduction de l’Ancien

Testament datant du IIIe siècle avant J.-C. , serait appelé la Septante ; elle fut entreprise par les juifs d’Alexandrie. C’est sur son texte que s’appuieront les auteurs du Nouveau Testament. Elle fera autorité jusqu’au VIIe siècle après J.-C.

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En latin, saint Jérôme aurait fait un texte à partir de documents hébreux dans les premières années du Ve siècle après J.-C. C’est l’édition appelée plus tard Vulgate en raison de sa diffusion universelle après le VIIe siècle de l’ère chrétienne.

Toutes ces versions ont permis aux spécialistes d’aboutir à la confection

d’un texte qu’on appelle « moyen », sorte de compromis entre des versions différentes.

« ainsi apparaît considérable la part humaine dans le texte de l’Ancien

Testament. On réalise sans peine comment, de version en version, de traduction en traduction, avec toutes les corrections qui en résultent fatalement, le texte original a pu être transformé en plus de deux millénaires. » (M. Bucaille, p.17).

4. Les livres de l’Ancien Testament a) Le Pentateuque, la Torah Les cinq premiers livres de l’Ancien Testament sont appelés la Torah,

c'est-à-dire, la loi ; ce sont : « la Genèse » où sont relatées les origines du monde et des peuples, les patriarches et les débuts de l’histoire d’Israël. « L’Exode », qui relate le séjour d’Israël en Egypte , la sortie et le séjour au Sinaï. « Le Lévitique » relatant aussi le séjour au Sinaï et l’instauration du code sacerdotale. « Les nombres », la fin du séjour au Sinaï et le début de la marche d’Israël de Sinaï. « Le Deutéronome » où l’on relate l’entrée à la terre promise.

L’authenticité mosaïque du Pentateuque n’a pas de base sérieuse dans le

Pentateuque lui-même qui témoigne que « ce ne sont que des morceaux bien délimités qui sont attribués à Moïse : Ex. 17/14, 20/24, 23/33 ; Nbrs 33/2 ; Deut. 31/9. ce n’est qu’à partir du Ier siècle avant J.-C. qu’on rencontre la thèse que le Pentateuque a été écrit par Moïse ; … L’éveil du sens critique qui se manifeste d’abord chez les Juifs et, sous leur influence ensuite, chez les Chrétiens, opposa de sérieux arguments à une mosaïcité globale du Pentateuque. C’est ainsi qu’on reconnut qu’il était impossible d’attribuer à Moïse la notice sur les rois régnant sur Edom avant que régnât un roi sur Israël ( Gen. 36/31) et à fortiori le récit de sa propre mort (Deut. 34, vv. 5-12). » (E. Jacob, pp. 29-30).

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On a essayé de découvrir les sources des textes juxtaposés dans le Pentateuque, et après une minutieuse recherche, les savants, en 1854, ont admis quatre sources auxquelles on a donné les noms de : document Yahviste, document élohiste, deutéronome, code sacerdotal.

Le texte dit « Yahviste » du Pentateuque qui va former l’ossature des

cinq premiers livres, aurait été rédigé au cours du Xe siècle avant J.-C. Plus tard on ajoutera à ce texte la version dite « élohiste » et la version dite « sacerdotale ».

On a réussi à attribuer à ces quatre documents, des âges approximatifs : 1.Le document Yahviste est situé au IXe siècle avant J.-C. ( rédigé en

pays de Juda). 2. Le document élohiste serait un peu plus récent (rédigé en Israël). Ces deux documents donnent parfois deux versions différentes pour un

même événement. La juxtaposition de ces deux traditions différentes avait abouti à des textes quelquefois contradictoires.

3. Le Deutéronome est du VIIIe siècle avant J.-C. pour les uns (E.Jacob),

de l’époque de Josias (VIIe siècle av. J.-C.) pour d’autres (R.P. de Vaux). 4.Le Code sacerdotal est de l’époque de l’Exil ou de celle d’après l’exil

(VIe siècle av. J.-C.). Ainsi l’arrangement du texte du Pentateuque s’étale sur une période

minimum de trois siècles. Mais le problème est encore plus complexe. En 1941, A. Lods distingue

trois sources dans le document Yahviste, quatre dans l’Elohiste, six dans le Deutéronome, neuf dans le code Sacerdotal, sans compter les additions réparties entre huit rédacteurs.

Bien que la loi ait eu une considération majeure chez les Juifs, elle a subi

des variations ; elle est transmise dans l’Ancien Testament selon deux versions : Exode (20 : 1-21) et Deutéronome (5 : 1-30).

« Il est probable, écrit E. Jacob, que ce que l’Ancien Testament raconte

au sujet de Moïse et des patriarches ne correspond qu’assez

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approximativement au déroulement historique des faits, mais les narrateurs ont su, déjà au stade de la transmission orale, mettre en œuvre tant de grâce et d’imagination pour relier entre eux des épisodes très divers qu’ils ont réussi à présenter comme une histoire. » (p. 24).

D’autre part, sur le plan de la critique textuelle, le Pentateuque offre

l’exemple le plus évident des remaniements effectués par les hommes, à différentes périodes de l’histoire du peuple juif.

Par ailleurs, sous l’angle de la logique on peut relever dans la Bible un

nombre considérable de contradictions et d’invraisemblances. L’existence de sources différentes qui est à l’origine de la narration d’un

même fait sous deux présentations, les remaniements divers, les additions ultérieures au texte lui-même comme les commentaires inclus plus tard dans le récit lors d’une nouvelle copie, sont tous soulignés par certains spécialistes de la critique textuelle.

Nous ne possédons aujourd’hui que ce qu’ont bien voulu nous laisser les

hommes qui ont manipulé les textes à leur guise, en fonction des événements ou en fonction des nécessités particulières, à des époque parfois très éloignées les uns des autres.

Ainsi le Pentateuque apparaît formé de traditions diverses, réunies plus

ou moins adroitement par des rédacteurs, ayant tantôt juxtaposé leurs compilations, tantôt transformé les récits dans un but de synthèse, mais en laissant cependant apparaître les invraisemblances et les discordances qui ont conduit les spécialistes modernes à la recherche objective des sources (Cf. M. Bucaille).

b) Les grandes œuvres historiques La constitution définitive du Pentateuque est postérieure à la rédaction

des livres qui vont de Josué aux Rois. La tradition juive qui fait des personnages connus comme Samuel, Josué et Jérémie, les auteurs de ces livres ne résiste guère aux arguments d’une critique élémentaire. En effet « c’est un homme – ou une école – fortement pénétré de l’esprit des prophètes qui a donné à ces livres leur forme actuelle. On l’appelle très souvent le deutéronomiste ; vivant pendant l’Exil, probablement en

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Palestine, son œuvre a consisté dans la réunion des anciennes traditions nationales après la conquête de Canaan en les mettant sous le couvert du Deutéronome. » (E. Jacob, p.44).

1. 1. Josué Ce livre raconte la conquête du pays de Canaan sous la conduite de Josué

et la division du pays entre les diverses tribus. Cependant ce livre contient deux éléments distincts : une partie centrale (chap. 13 à 21) qui reflète une situation bien postérieure au temps de Josué. Et des histoires relatées dans la première partie et où l’on y trouve quelques légendes étiologiques, expliquant tel usage ou tel rite. En outre, il y a des contradictions entre les données archéologiques et quelques textes relatant la destruction de Jéricho et Ay.

1. 2. Juges Ce livre contient principalement le récit des faits et gestes de ceux qu’on

appelle les « juges » dont la fonction consistait beaucoup moins à rendre la justice qu’à délivrer le peuple des ennemis qui le menaçaient à ses frontières.

L’histoire des Juges (2 : 6 – 16 : 31) est précédée d’une double

introduction ; la première (1 :1 - 2 :5) qui présente en partie les mêmes événements que ceux du livre de Josué, vise à faire le point avec ce dernier livre, même s’il le contredit sur certains points. La seconde préface (2 : 6 – 3 : 6) introduit l’histoire des juges ; c’est un des morceaux les plus caractéristiques de la théologie deutéronomiste ; on y trouve ce qu’on a appelé le pragmatisme à quatre temps : désobéissance, châtiment, appel à Yahweh, envoi d’un juge. Voilà le schéma qui domine toute l’historiographie de cet ensemble.

Les traditions concernant les Juges étaient parfois contradictoires entre

elles, ainsi qu’il ressort du rôle différent joué par Gédéon dans Juges (6-7) d’une part, et dans (8 : 4-21) d’autre part.

1. 3. Samuel

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Ce recueil est divisé en deux livres par le fait de la traduction grecque. Le souci biographique est dominant, et les personnages importants sont tour à tour Samuel, Saul et David. Le problème le plus épineux dans ce livre c’est qu’il y a au moins trois versions qui racontent de manière assez différente l’accession de Saul à la royauté (cf. 1 Sam. 9 : 1-10 :16 ; 1 Sam. 10 : 17-27 et chap. 11).

La diversité de ces récits s’explique par leur diverse origine.

1. 4. Les Rois Le live des Rois peut être divisé, selon la matière traitée, en trois parties

d’inégales longueurs : 1) 1 Rois 1-11 ; 2) 1Rois 12- 2 Rois 17 ; 3) 2 Rois 18 – 25. Dans les deux dernières parties les textes sont disposés selon un schéma qui ne correspond que partiellement au déroulement des faits.

1) L’histoire du règne de Salomon ; 2) L’histoire synchronique des deux royaumes jusqu’à la chute de

Samarie en 722 av. J.-C. ; 3) L’histoire du royaume de Juda à l’Exil.

1. 5. Chroniques, Esdras, Néhémie Ces livres embrassent la période la plus vaste, puisqu’elle va d’Adam

jusqu’aux environs de l’an 300 av. J.-C. Ces œuvres historiques de synthèse sont celles du Chroniste. Ce dernier

mentionne 14 sources auxquelles il affirme être redevable de son information. Mais le livre de Samuel et des rois constituent la source la plus utilisée par le Chroniste.

c) Les Prophètes *Les prophètes du VIIIe siècle av. J.-C. 1.Amos surgit à un moment où le danger n’est pas encore imminent sur

Israël. Farouche défenseur de l’alliance ancestrale avec ses coutumes et ses exigences ; ses attaques et ses paroles de condamnations sont contre la corruption du culte et contre le mépris des règles élémentaires du droit.

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2.Osée , contemporain d’Amos, dénonce les mêmes iniquités mais il insiste plus particulièrement sur la corruption religieuse.

3. Esaie (chap. 1-39) a eu une activité très longue. son livre reflète les

diverses phases de son activité. Il a été mêlé de très près à l’avance de la puissance assyrienne qui aboutira à l’amputation, puis à l’annexion du royaume du Nord, et enfin à la mise en tutelle de territoire de Juda.

4. Michée, contemporain d’Esaie, a en commun avec ce dernier, la

dénonciation du scandale de la richesse, la critique du syncrétisme et da la fausse sécurité religieuse.

*Les prophètes de la fin du royaume de Juda 1. Sophonie (vers 640 av. J.-C.), annonce la catastrophe inéluctable

causée par la corruption sociale et religieuse. 2. Jérémie domine cette période tragique, caractérisée au point de vue

national par l’avance des armées babyloniennes et au point de vue religieux par l’indifférence et le formalisme. Jérémie annonce la perte du Temple et de la terre au profit de Babylone.

3. Nahum et Habacuc, étaient probablement des contemporains de

Jérémie, mais ils ne réagissent pas de la même manière devant les mêmes événements.

4. Joël ; le livre de Joël est une liturgie célébrée lors d’une cérémonie de

pénitence. *Les prophètes de l’Exil 1. Ezéchiel a fait partie du convoi des premiers déportés à Babylone en

597 av. J.-C. Il annonce, dans une première phase, le jugement de Dieu (sur le peuple). Mais après avoir reçu confirmation de la chute définitive de Jérusalem, il se sent appeler à consoler ses frères d’exil et il les prépare à la glorieuse restauration.

Ezéchiel a eu des visions grâce auxquelles il est devenu l’homme de la mystique et du légalisme.

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2. Le Second Esaie ou Deutéro-Esaie ( chap. 40-55), surgit à la fin de l’exil. Comme Ezéchiel il se doit de donner une explication de l’exil et annonce le salut incarné dans l’avènement du règne de Dieu.

3. Le livre d’Abdias, reflète la situation de Jérusalem après 586 av. J.-C.

où Edom, le peuple frère, s’est livré à des actes odieux sur la ville conquise.

*Les prophètes après l’Exil 1. Aggée et Zacharie (en l’an 520 av. J.-C.) exhortaient le peuple à

reconstruire le Temple. 2. Malachie – Ce prophète est en réalité un anonyme, car Malachie est un

nom artificiel signifiant « mon messager ». « C’était à l’époque de la domination perse. Par ses discussions, il arrivait à convaincre ses compatriotes de leur infidélité. Et il annonçait que la « rétribution divine viendrait d’une manière aussi soudaine que certaine. ».

3. Le livre de Jonas ; il relate la vie du prophète Jonas fils d’Amittai, dont

l’activité prophétique était en dehors d’Israël. 4. L’Apocalypse de Daniel : celui-ci annonce la délivrance proche, pour

que leur foi ne défaille point dans l’ultime épreuve. Ce message, il le donne dans des récits et des visions.

Une remarque s’impose après avoir donné une vue brève sur les livres

des prophètes ; « une fois constitué, le recueil, ou plutôt le rouleau du prophète, ne constituait pas une grandeur fixe ; il arriva qu’on ajouta aux paroles authentiques des prophètes des oracles… auxquels on voulait conférer une plus grande autorité en les mettant sous le patronage d’un nom illustre. » (E. Jacob, p.66).

d) La Poésie

1. 1. Les Psaumes Les Psaumes sont une collection de chants s’étalant sur une longue

période allant de David jusque vers l’époque maccabéenne. Les suscriptions en tête des Psaumes attestent à leur manière la pluralité des

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époques et des auteurs. Les auteurs des Psaumes sont probablement des prêtres et des lévites de Jérusalem qui les ont composés en vue de la vie liturgique de la communauté, et cela dès les débuts du culte du temple. Mais un grand nombre de Psaumes se présentent comme composés par le roi David.

1. 2. Le livre de Job Le livre de Job est avec les Psaumes celui des écrits de l’Ancien

Testament où la piété apparaît sous sa forme la plus pure. L’époque de la composition de ce livre est tellement débattue par les

savants, qu’il est difficile de donner une précision là-dessus. Certains parlent de 500 av. J.-C., d’autres de 400 av. J.-C.

1. 3. Les lamentations Attribué à Jérémie, ce livre reflète les malheurs liés à la chute de

Jérusalem. Mais le nom de Jérémie n’y est jamais cité, et la théologie qui s’en dégage est très différente de celle de Jérémie.

Les lamentations sont l’écho de la situation malheureuse où vivaient les Israélites restés dans le pays, en ruine après la chute de Jérusalem en 587 av. J.-C.

Enfin l’attitude qui se dégage de ces chants est plutôt celle de la repentance.

1. 4. Le Cantique des Cantiques L’attribution de ce livre à Salomon vient de ce qu’il y est expressément

nommé : 1 : 5 ; 3 : 7 ; 8 : 11. Cependant, le Cantique est assez éloigné de l’époque salomonienne.

e) La littérature de Sagesse

1. 1. Le livre des Proverbes Recueil ouvert pendant longtemps, les Proverbes se sont enrichis de

diverses productions, qui, grâce à un thème général, ont pu s’abriter dans un livre unique. Ce livre se présente comme une composition

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salomonienne, mais, bien qu’à l’origine une collection de paroles puisse être celle de Salomon, il est difficile, voire vain d’essayer de retrouver ce qui est authentiquement salomonien.

1. 2. L’Ecclésiaste « Ce livre a été et reste l’objet de contestation. Les Juifs ont discuté sur

sa légitimité dans le Canon, car ce livre paraissait contredire tout l’enseignement traditionnel de la loi, des prophètes et mêmes des sages. Aujourd’hui encore s’affrontent ceux qui y voient les réflexions d’un sceptique, plus ou moins apparenté aux Epicuriens ou aux Stoïciens, et ceux qui y lisent le témoignage d’un authentique croyant. » (E. Jacob, p. 102).

1. 3. Esther : un roman historique Ce livre est d’une historicité douteuse. Beaucoup de données concernant

les personnages de ce livre ne concordent pas avec celles de l’histoire. Ainsi, le roi Perse n’avait pas d’épouse appelée Vasthi ou Esther ; Mardochée le cousin d’Esther ne devait pas être vivant à l’époque de ce roi, etc.

1. 4. Ruth Afin de susciter une descendance à son mari défunt, Ruth épousa un

proche parent de son mari, Booz, et devint ainsi l’arrière-grand-mère de David.

La pointe du livre réside dans le lien de Ruth la Moabite avec David. Cette ouverture des Juifs sur les étrangers, qui n’eut lieu qu’à l’époque salomonienne, pourrait être la cause de la composition du livre de Ruth donnant ainsi à cette communauté vocation universelle.

Après cette vue d’ensemble des livres de l’Ancien testament nous

concluons par cette remarque intéressante d’Edmond Jacob : « Les laborieuses discussions autour de la constitution du canon nous invitent à ne pas envisager l’autorité de la Bible sous l’angle de son inspiration littérale. » (p. 121).

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En effet , cet assemblage, extrêmement disparate par le contenu, s’étalant sur une période de sept siècles au moins, provenant de sources variées et amalgamées à l’intérieur d’un même ouvrage, va parvenir à constituer le livre dela Révélation judéo-chrétienne. A vrai dire, l’amalgame ne date pas du Christianisme, mais du Judaïsme lui-même.

Pourtant, pendant longtemps on n’osa pas mettre en doute l’authenticité

de ces livres malgré leurs discordances, leurs contradictions et leurs inexactitudes, et il a fallu attendre l’époque moderne pour qu’un examen critique de ces textes soit entrepris.

*************************

II- Le Nouveau Testament

1. 1. Le Canon Dans tout le Nouveau Testament, vingt-sept livres ont pris une place

privilégiée. A l’époque où ils ont été composés, ils n’étaient pas encore considérés comme écritures saintes. L’écriture sainte, pour les auteurs du Nouveau Testament, était l’Ancien Testament. Lorsqu’il introduisent des citations par la formule : « Afin que fût accompli ce qui a été écrit », ils ne se réfèrent qu’à l’Ancien Testament.

Ces livres « ont été imposés aux premières générations chrétiennes… et

ont été peu à peu réuni, classés en un recueil et considérés comme écriture sainte. » (Oscar Cullmann, le Nouveau Testament, P.U.F. Que sais-je ? p.6).

Vers le milieu du IIe siècle, les quatre Evangiles n’étaient pas encore les

seuls à faire autorité. D’autres Evangiles que l’on appela plus tard « apocryphes », s’étaient déjà répandus, et leur nombre allait croissant. Peu à peu, les quatre Evangiles furent retenus et revêtus d’une autorité normative avant tous les autres écrits du Nouveau Testament.

Quant aux épîtres de Paul, la première citation d’un passage paulinien,

considéré comme Ecriture sainte, se trouve vers 150 dans l’épître de Polycarpe XII, 1.

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Vers 170, les premiers recueils pauliniens comptent tantôt 10 épîtres tantôt 13.

Peu à peu, d’autres écrits, les Actes des Apôtres, les épîtres catholiques et

l’Apocalypse sont parvenus à la dignité canonique. Il semble que le Canon du Nouveau Testament ait été formé par addition

en même temps que par élimination. L’élaboration du Canon du Nouveau Testament a donc été le fruit d’un processus qui s’est échelonné sur plusieurs siècles.

Il est à noter, toutefois, que le concept de « Canon » est issu directement

de celui d’apôtre ; car dans certains cas, pour faire entrer dans le Canon un livre n’ayant pas pour auteur un apôtre, on a dû établir, après coup, une relation entre lui et un apôtre.

Cependant, le premier Canon a été l’œuvre de Marcion vers 150 ; ce

dernier n’a reconnu comme Ecriture sainte que l’Evangile de Luc et 10 épîtres pauliniennes.

Après des étapes où l’on a fait des éliminations et des additions, le Canon

du Nouveau Testament, vers l’an 200, se rapproche déjà beaucoup du Canon actuel. Cependant les discussions continuèrent encore longtemps à propos de la canonicité de l’épître aux Hébreux et à propos de l’Apocalypse.

2. Les documents de Base Le lecteur qui feuillette les pages du Nouveau testament dans une des

éditions modernes de la Bible y trouve un texte clair, tant du point de vue de la typographie que du point de vue du style. Sans doute il lui sera difficile de se rendre compte de la diversité et de la complexité des documents qui sont à la base du texte imprimé, et de mesurer les énormes difficultés que l’on a rencontrées dans la mise à jour, le déchiffrage et l’appréciation de ces documents de base.

« Nous n’avons pas de document original du Nouveau testament , écrit

O. Cullmann, mais seulement des copies. Les manuscrits complets les plus anciens que nous possédions ne remontant pas au-delà du IVe siècle : des fragments plus anciens mis à part, trois cents ans environ séparent donc la rédaction originale du texte sacré.

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Un tel laps de temps pourrait nous faire douter de la stricte authenticité de ces textes. En effet de copie en copie, des déformations ont pu s’introduire et des erreurs s’imposer. » (Op. cit. p.7).

a) Les manuscrits Les manuscrits sont des papyri ou des parchemins. Un papyrus est

constitué par des tranches de moelle de papyrus. Un parchemin est une peau traité et découpée en feuillets.

Les papyri sont pour la plupart du IIIe siècle. Par contre les parchemins

portant des textes du Nouveau Testament ne datent que du IVe siècle au plus tôt.

Tous ces documents sont écrits en grec, mais dans un grec qui n’est plus

le grec classique. Cependant, tous ces manuscrits sont assez difficiles à lire. Aucun espace

n’existe entre les mots, les phrases et les paragraphes ; et nous n’y trouvons ni accent ni signe de ponctuation.

Ces textes présentent entre eux des variantes. Celles-ci résultent tantôt de

fautes involontaires, tantôt de corrections volontaires : « ou bien le copiste s’est permis de corriger le texte selon ses idées personnelles, ou bien il cherche à harmoniser le texte qu’il copie avec un texte parallèle… pour en réduire, plus ou moins adroitement les divergences. » (O. Cullmann, op. cit. p. 9).

Enfin, il est à souligner qu’un copiste postérieur remarquant une note à la

marge, écrite par son prédécesseur, croit nécessaire de réintroduire cette annotation marginale au sein du texte pensant qu’elle avait été oubliée au passage. Et c’est ainsi que le nouveau texte devient parfois encore plus obscur.

b) Les traductions Vient ensuite un second groupe de documents, constitué par les

anciennes traductions. Elles présentent le grand intérêt d’être plus

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anciennes que les manuscrits grecs que nous possédons. Certaines, qui datent du IIe siècle, ont été faites sur des manuscrits aujourd’hui perdus et plus anciens que ceux que nous venons de mentionner. Il est tout à fait plausible que les textes des manuscrits sauvegardés du IVe siècle sont faits à partir de ces traductions. Si cette hypothèse est exacte, l’appréciation de la valeur scientifique de ces traductions, qui seraient les documents de base du Nouveau Testament, serait exclue ; en effet, la compétence de ceux qui auraient pu entreprendre ce travail et leur sincérité nous sont inconnues.

c) Les citations Un troisième groupe de documents est formé par les citations du texte du

Nouveau Testament que l’on trouve éparses dans les écrits des Pères de l’Eglise.

3. Les Ecrits du Nouveau Testament Les épîtres pauliniennes ont été rédigées avant les Evangiles. Ceci

renforce l’hypothèse selon laquelle une influence importante de Paul fut exercée sur les auteurs des Evangiles.

Mais puisque les Evangiles sont mis à la tête du Nouveau Testament,

nous sommes appelés à suivre cet ordre. Les quatre Evangiles, qui ont été retenus, posent quant à leur pluralité un

double problème : a) Un problème d’ordre théologique, ressenti dès l’Antiquité : pourquoi

faut-il quatre témoignages sur les mêmes faits ? Ne peut-on pas harmoniser les quatre récits sur la vie de Jésus pour les fondre en un seul ? En effet, ces tentatives furent faites, dès les origines du Christianisme, pour réduire cette pluralité. Nous citons comme exemple la tentative de Talien et celle de Marcion. Mais l’Eglise a refusé ces tentatives d’unification artificielle en gardant les quatre Evangiles côte à côte.

b) Cette pluralité pose également un problème littéraire. Les trois

premiers Evangiles, Matthieu, Marc, et Luc, présentent entre eux une

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certaine unité par rapport au quatrième de Jean, bien qu’il existe entre eux des divergences patentes.

La cause de cette discordance entre les trois synoptiques (les trois

premiers) provient du fait que « Chaque évangéliste… n’avait à sa disposition que des récits et des paroles isolés de Jésus qui furent transmis par la tradition orale ; il pouvait donc bâtir le plan qu’il voulait. » (O. Cullmann, p.18).

Pour résoudre le problème de ces divergences figurant au sein de ces

trois évangiles, on a donné plusieurs hypothèses : 1. Hypothèse de l’utilisation : elle consiste à supposer que le premier

évangile écrit serait celui de Matthieu, Marc aurait résumé Matthieu, et Luc se serait servi de l’un et de l’autre.

2. Hypothèse de l’Evangile primitif – Selon cette hypothèse, les trois

premiers évangiles remonteraient à une source commune d’origine araméenne que nous n’avons plus, et chacun des trois aurait utilisé cette source à sa façon.

3. Hypothèse des récits écrits séparément – De petits morceaux auraient

été composés tout d’abord : récits de miracles, recueils de paroles de Jésus etc. Chacun des évangélistes aurait, plus tard, combiné à sa façon ces divers éléments.

4. Hypothèse de la tradition Orale – La tradition orale se serait fixée de

bonne heure, et les évangélistes se seraient bornés à puiser dans cette tradition commune. Ce qu’ils auraient fait, chacun à sa manière.

5. Hypothèse des deux sources – C’est une combinaison de l’hypothèse

de l’utilisation et de celle de l’Evangile primitif perdu : Matthieu et Luc auraient utilisé, indépendamment, Marc qui serait donc le plus ancien des trois, et une source commune, aujourd’hui perdue. Mais l’évangile de Marc, utilisé par les deux autres, était-il celui d’aujourd’hui ? D’autre part, la source commune a-t-elle été vraiment unique ?

Mais il faut tenir compte du fait que l’Evangile a existé pendant des

dizaines d’années presque exclusivement sous forme orale. Les Evangiles synoptiques ne sont donc que les porte-paroles de la communauté chrétienne primitive qui a fixé la tradition orale.

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La tradition orale a transmis des récits isolés et des paroles plus ou moins

authentiques. Les évangélistes ont donc tissé des liens entre ces paroles et ces récits ; mais « chacun à sa façon, chacun avec sa personnalité propre et ses préoccupations théologiques particulières. » (O. Cullmann, p. 20).

1. L’Evangile selon Matthieu L’auteur du premier évangile est un Juif, converti au Christianisme, et il

vit dans une communauté judéo-chrétienne. Mais où situer cette communauté ? Faute de témoignages et de preuves décisifs, on a proposé Jérusalem, la Galilée, Antioche, Alexandrie, ou une des grandes villes du littoral phénicien de Syrie, ou encore une cité aux confins de la Palestine du Nord et de la Syriecomme Césarée de Philippe ou Damas. Il est actuellement impossible de se prononcer.

De même, la date de la composition de cet évangile est imprécise. On la

situe en général entre les années 70 et 80. Mais qui est l’auteur de cet évangile ? « La tradition, et non le texte lui-même qui n’en souffle mot, a attribué

cet évangile à Matthieu, le « percepteur » dont la conversion est racontée IX, 9 … et qui devient l’un des 12 apôtres … Mais rien ne permet de confirmer cette tradition qui soulève des difficultés, surtout si nous admettons que l’auteur a utilisé l’Evangile de Marc, qui n’était pas disciple de Jésus. » (O. Cullmann, pp. 23-24).

2. L’Evangile selon Marc Nous ne savons pas qui est exactement Marc. Etait-il juif ou non ? La

tradition voulait qu’il soit l’auteur du second évangile. Cependant, on reconnaît aisément dans cet évangile une profonde

influence de la pensée de l’apôtre Paul suggérée également par le livre des Actes des Apôtres qui fait de Marc le collaborateur de Paul dans ses tournées missionnaires.

La date de la rédaction de cet évangile n’est pas également précise.

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3. L’Evangile selon Luc Le texte du troisième évangile ne dit pas le nom de son auteur.

Cependant, il est attribué, à partir du IIe siècle, à un certain Luc. Nous connaissons un Luc qui a été compagnon de Paul. Toutefois, il est impossible d’infirmer ou de confirmer cette tradition par la langue ou le style de l’évangile.

L’auteur a utilisé trois sources : plusieurs récits composés avant lui, des

renseignements recueillis auprès des témoins oculaires, et la tradition orale des prédications apostoliques.

4. L’Evangile selon Jean L’auteur du quatrième évangile n’est pas forcément Jean fils de Zébédée,

l’un des 12 apôtres. Certains critiques ont attribué le quatrième évangile à Jean l’Ancien qui serait distinct du fils de Zébédée.

Par ailleurs, l’identification de l’auteur à partir du texte lui-même est

absolument difficile. Cependant, il est à noter que dès la fin du IIe siècle, l’authenticité johannique de cet évangile a été mise en doute.

On attribue habituellement une date assez tardive à la rédaction de cet

évangile. On la situe dans les dernières années du Ier siècle. Son origine pouvait être soit d’Ephèse, soit d’Antioche, soit encore de

transjordanie. « Son style et sa langue … portent la marque d’une double influence, hellénistique et judaïque. » (O. Cullmann, p. 40).

Par ailleurs, l’Evangile johannique diverge d’avec les synoptiques, non

seulement par le cadre chronologique et le cadre géographique qu’il donne au récit de la vie de Jésus, mais d’une manière générale par des traditions particulières et surtout par des perspectives théologiques différentes.

5. Les Actes des Apôtres Le contenu de ce livre ne correspond pas à son titre, car il ne s’agit pas

de tous les apôtres, mais seulement de Pierre et de Paul.

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Dans son intention comme dans sa forme littéraire, cet écrit n’est pas différent des évangiles.

Son auteur est le même que celui de l’évangile selon Luc. Le

vocabulaire, la langue, le style et les idées théologiques sont les mêmes. Il existe quelques divergences entre cet écrit et ceux de Paul. Quant à la date de la rédaction de ce livre, elle est située entre 80 et 90. 6. Les Epîtres de Paul On a attribué à Paul 13 épîtres. Mais l’authenticité paulinienne des

épîtres pastorales (1 Timothée, 2 Timothée, et l’épître à Tite) a été mise en doute. (Cf. O. Cullmann, p. 78).

Bien qu’il existât déjà du vivant de Paul des lettres qui lui étaient

faussement attribuées, l’authenticité de la plupart de ses lettres n’a pas, à quelques exceptions près, été contestée.

7. Les Epîtres catholiques On englobe sous ce titre sept écrits : l’épître de Jacques, la première et la

deuxième épîtres de Pierre, la première, la deuxième et le troisième épîtres de Jean et l’épître de Jude.

L’ensemble du texte de l’épître de Jacques apparaît moralisant, judaïsant

et sans aucune note chrétienne. On suppose qu’elle a été adoptée par un Chrétien qui l’aurait christianisée en y insérant par deux fois le nom de Jésus. Mais l’auteur est probablement judéo-chrétien. L’identification de son auteur est difficile.

L’épître de Pierre pose beaucoup de problèmes quant à son auteur. Cette épître est rédigée dans un très bon grec. On constate une grande parenté entre les idées de cette épître et la théologie paulinienne. On relève l’absence de souvenirs personnels concernant Jésus, ce qui est surprenant chez cet homme qui a vécu dans l’intimité de Jésus. On cherche, en vain, dans cette épître des notions centrales de l’enseignement de Jésus.

L’identification de l’auteur de l’épître de Jude est difficile. Cependant,

cette épître a une particularité qu’il faut noter. Elle cite, à plusieurs reprises, des livres apocryphes du Judaïsme et surtout le « livre d’Enoch ».

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La date de la rédaction de la deuxième épître de Pierre est située après

90. il est donc impossible qu’elle ait pour auteur Pierre qui, selon la tradition, serait mort vers 64 ou 67 à Rome.

Les trois épîtres de Jean sont exprimées dans un style liturgique. La

majorité des critiques pense que ces trois épîtres sont du même auteur et que, si celui-ci n’est pas l’auteur du quatrième évangile, il appartient en tout cas au même milieu spirituel.

8. L’Apocalypse de Jean La présence légitime de l’Apocalypse dans le Canon a été contestée pour

la première fois vers la fin du IIe siècle, et elle le sera surtout en Orient à partir du milieu du IIIe siècle. L’Apocalypse fut considérée comme un livre inspiré vers 150.

L’auteur de cet écrit n’est pas Jean l’Apôtre, fils de Zébédée. Quant à la

date, l’épître a été écrite en 96 d’après le témoignage d’Irénée au IIe siècle. Conclusion Bien que cette étude sur le Nouveau Testament fut brève et succincte,

elle a pu, néanmoins, esquisser les trais généraux concernant les problèmes fondamentaux relatifs à la « révélation » chrétienne.

Les écrits du Nouveau Testament nous renseignent, avant tout, en parlant de Jésus, sur la mentalité des auteurs, porte-parole de la tradition des communautés chrétiennes auxquelles ils appartenaient, en particulier sur les luttes entre judéo-chrétiens et Paul. Les travaux des exégètes chrétiens très éminents le prouvent.

Cependant, les défauts que contiennent les écrits du Nouveau Testament ne mettent pas en doute l’existence de la mission de Jésus : les doutes planent seulement sur son déroulement.

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LE CORAN[4]

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Le Coran (en arabe al-Qur’ân, lecture, la lecture par excellence) est le

livre saint des musulmans, qui le considèrent comme la « parole incréée de Dieu ». C’est le « Seigneur des mondes » qui la révèle à son envoyé de choix, au Prophète Mohammad, afin que celui-ci la communique à son peuple. Mohammad n’est qu’un simple agent de transmission, qui n’y ajoute rien de sa part, n’en supprime non plus quoi que soit, de son gré.

Le Coran ne fut pas révélé tout à la fois, mais en fragments pendant

vingt-trois ans (609-632). Chaque révélation à l’occasion même où l’on en avait besoin, et pour toucher un problème concret.

Le Coran se divise en 114 chapitres de dimensions très variées. Les

chapitres eux-mêmes n’étaient pas toujours révélés en entier, parfois plusieurs sourates (chapitres) furent à la fois objet de révélations fragmentaires, on les codifiait selon les directives du Prophète lui-même. Ce travail de compilation dura toute la vie missionnaire du Prophète, et le tout date de l’époque du Prophète lui-même : après sa mort la révélation cesse, et la communauté n’avait aucun droit d’ajouter ou de supprimer.

Le Coran ne ressemble ni à l’Evangile, ni à aucun des livres de l’Ancien

Testament. A tout détour de la vie du Prophète, la révélation surgit, s’impose, il faut sur-le champ la communiquer, car c’est l’heure voulue par Dieu, pour la promulgation de telle loi, pour le rappel de telle histoire ancienne, pour telle exhortation, telle prière, et le Prophète ne doit ni devancer ni retarder cette heure, ni prendre le temps de revoir le message reçu pour en faire une œuvre littéraire.

Les versets se terminent par la rime ou l’assonance. C’est pourquoi il ne

faut pas songer à lire le Coran comme on lit la Genèse, ni même comme on pourrait lire Isaïe ou Jérémie. Chaque parole dite vous concerne au moment même où vous la lisez. Il faut l’entendre, avec l’ouïe, et s’arrêter au bout de la phrase, ou de la proposition, là où le chant liturgique s’allonge et s’attarde sur la dernière syllabe, afin de laisser la pensée prendre le tournant de la proposition suivante.

Le Coran ne fut pas rédigé tout à la fois, pour être présenté ensuite au

peuple. Il est une collection de messages reçus à intervalles. Il y a des passages dont le Prophète devait se servir pour haranguer l’auditoire, afin de l’inviter à réfléchir et reconsidérer son attitude religieuse. Il y en a d’autres qui furent destinés à trancher des problèmes concrets, ou des

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litiges précis. Le Coran est un guide à l’homme dans la totalité de sa vie, temporelle aussi bien que spirituelle, individuelle et collective, à toutes les catégories d’hommes, dans tous les pays, et pour toujours ! Depuis le chef du gouvernement et le commandant jusqu’au simple citoyen et à l’homme de la rue, tout y trouve ce qui le concerne.

Il convient de souligner que le Coran ne demande pas que l’on croie pour

croire, mais il répète sans cesse : réfléchissez, méditez, raisonnez, pensez, cherchez, et cela, même en matière de foi comme l’existence de Dieu transcendant et inconnaissable, l’Au-delà et la Résurrection.

Le thème central est évidemment le monothéisme pur : la foi en un Dieu

sans associés, ni icône, ni autres représentations matérielles de la Divinité. Histoire de la rédaction du Coran La toute première révélation, comportant les cinq premiers versets de la

sourate 95, eut pour thème l’éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine. De là le souci du Prophète pour la conservation du Coran par écrit.

Et, en effet, la sourate 80 parle, aux versets 11-16, des copies écrits du

Coran. Les sources sont d’accord pour dire que toutes les fois qu’un fragment du

Coran était révélé, le Prophète appelait un de ses compagnons lettrés, et le lui dictait, tout en précisant la place exacte du nouveau fragment dans l’ensemble déjà reçu. Les récits précisent qu’après la dictée, Mohammad demandait au scribe de lui dire ce qu’il avait noté, pour pouvoir corriger les déficiences s’il y en avait.

Un autre célèbre récit nous dit que le Prophète récitait chaque année au

mois de Ramadan, devant Gabriel, tout le Coran (révélé jusqu’alors), que le Ramadan qui précéda sa mort Gabriel le lui fit réciter par deux foix. Ce récit implique tout au moins que lors du saint mois du jeûne, le Prophète s’occupait chaque année de la révision du texte tout entier. On sait que dès l’époque du Prophète, les Musulmans prirent l’habitude de veiller, le mois de Ramadan, par des offices surérogatoires, en récitant le Coran tout entier.

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Les Musulmans de la Mecque pré-hégirienne, puis ceux de Médine se servaient de différents objets pour copier pour eux le texte du Coran : morceaux du parchemin et de cuir tanné, tablettes de bois, omoplates de chameaux, espèces de pierres blanches assez tendres pour que l’on y puisse graver facilement le texte, nervures médianes des dattiers, morceaux de poteries brisées, et ainsi de suite. On pense que l’emploi d’os et de pierres était motivé par le souci de la conservation : une chose gravée risquait moins l’effacement qu’une chose écrite. De même le parchemin et le cuir était plus solides que le papyrus, on la notait provisoirement sur de menus objets, en attendant l’achèvement de la sourate, pour la copier ensuite sur des matériaux plus convenables.

Mais simultanément Mohammad insistait pour que l’on apprît par cœur

le texte, afin de pouvoir le réciter lors des offices liturgiques. Là aussi il n’était pas obligatoire de se remémorer le texte tout entier : les uns apprenaient certaines sourates, d’autres certaines autres, mais quelques-uns la totalité des sourates.

C’est par cette double méthode que Mohammad voulut assurer la

conservation de l’intégrité du texte du Coran : par écrit et par mémoire. Les fautes de graphie pouvaient être rectifiées par le texte appris par cœur, et les déficiences de la mémoire par référence au texte écrit. Cette lecture ou récitation pieuse se pratiquait toute la vie ; elle se perpétua de génération en génération, jusqu’à nos jours.

Peu de temps après la mort du Prophète (632), son successeur Abu Bakr, premier calife de l’Islam, demanda à l’ancien premier scribe de Mohammad, Zaid ibn Thabit de préparer une copie, ce qu’il fait.

Les sources sont unanimes pour dire qu’Abu Bakr ordonna à Zaid de ne

point se fier uniquement à la mémoire, mais de chercher pour chaque verset deux témoins, copies écrites chez deux personnes.

A la lecture des divers écrits, on a cette impression que ce que Zaid

cherchait ce n’était pas seulement des fragments écrits du Coran, mais des rédactions de première main, sous la dictée personnelle du Prophète. Le 2e calife, Omar (634), conserva la copie qu’il donna à sa mort à sa fille Hafsa, veuve du Prophète.

Le troisième calife de l’Islam, Uthman, qui exerça son califat de 644 à

655, chargea une commission d’experts de pratiquer la grande recension qui porte son nom. Les membres de la commission étaient quatre parmi lesquels Zaid ibn Thabit. La commission consulta des Musulmans qui

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connaissaient le texte par cœur. La critique de l’authenticité du texte s’opéra d’une manière extrêmement rigoureuse. Après la réalisation de cette nouvelle édition, le calife Uthman la collationna avec celle faite au temps d’Abu Bakr, mais n’y trouva aucune différence.

La transmission et la conservation du texte Contrairement à certaines autres communautés de l’antiquité, qui

restreignaient la connaissance du livre religieux à une classe, à un clan, Mohammad préféra, en suivant les directives coraniques, de répandre cette connaissance dans toutes les couches de la communauté. Nous avons vu qu’il employa la double méthode écrit-mémoire. En outre, lui et ses successeurs du pouvoir attachaient la plus grande importance à la connaissance coranique pour tout emploi public et administratif, et prirent les dispositions nécessaires pour son enseignement.

Dès l’époque du Prophète, on ajouta une méthode additionnelle pour

conserver l’intégrité du texte : savoir lire et posséder une copie du Coran ne suffisait pas ; par contre il fallait l’étudier auprès des maîtres attitrés et obtenir un certificat de l’authenticité de la copie, tout comme de la connaissance de la part de l’élève. Cette méthode a subsisté jusqu’à nos jours.

Il est émouvant de constater que du Maroc à la Malaisie, de Tachkent à

Ceylan, des millions d’exemplaires manuscrits ou imprimés existent qui n’offrent d’autres variantes que des fautes de copistes. Il y a également des centaines de milliers de Hafiz (sachant le Coran par cœur) toujours identiques, entre eux et avec le texte écrit.

Il est à signaler que le Coran n’est pas en vers, mais qu’il possède

mélodie, rythme et même rimes comme les poèmes. Il n’est pas en vers : ses lignes (versets) comportent parfois un seul mot, parfois plusieurs et jusqu’à toute une page. Il est d’un genre qui n’est ni prose ni poème, mais qui réunit les avantages des deux.

Le Prophète a insisté qu’on abandonne pas la lecture du Coran, non plus

qu’on le lise machinalement sans méditer ou réfléchir sur les points qui y sont traités. Ainsi qu’il a dit qu’il faut compléter la lecture du Coran au moins une fois par mois.

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Ainsi, une authenticité indiscutable donne au texte coranique une place à part parmi les livres de la révélation, place qu’il ne partage ni avec l’Ancien ni avec le Nouveau Testament. Les remaniements, qui sont parmi les causes de leurs erreurs et de leurs contradictions, qu’avaient subies les livres de la Révélation Judéo-chrétienne, avant de nous parvenir dans l’état où ils se trouvent aujourd’hui, ne furent pas connus par le Coran pour la simple raison qu’il a été fixé du temps même du Prophète, comme nous l’avons vu, par les deux méthodes possibles : l’écriture et la mémoire.

[1] Que sais-je ? PUF- Paris 1967. [2] Que sais-je ? PUF- Paris 1981. [3] Editions Seghers, Paris 1979. [4] Pour plus de détails nous renvoyons le lecteur à l’introduction de la

traduction du Coran faite par M. Hamidullah, à laquelle nous nous référons.

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PREMIERE PARTIE

CONTRADICTIONS, DIVERGENCES ET INEXACTITUDES DANS LA BIBLE

CHAPITRE I : CONTRADICTIONS ET DIVERGENCES DANS LA BIBLE I. Dans L’Ancien Testament II. Dans le Nouveau Testament CHAPITRE II : LES INEXACTITUDES DANS LA BIBLE I. Dans l’Ancien Testament II. Dans le Nouveau Testament

PREMIÈRE PARTIE CONTRADICTIONS, DIVERGENCES ET INEXACTITUDES DANSLA

BIBLE Nous allons dans cette première partie, renforcer, par des exemples, les

données que nous avons présentés sommairement dans l’introduction. Rappelons, cependant, que les exemples nous offrent un large choix, ce

qui nous oblige à n’en citer que quelques-uns. Par ailleurs, il nous a semblé utile de citer tous les textes Comparés et pris

en exemple lorsqu’ils ne sont pas assez longs, afin de faciliter la tâche au lecteur.

*************************

CHAPITRE PREMIER CONTRADICTIONS ET DIVERGENCES DANS LA BIBLE

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Pour pouvoir comparer les citations nous devons rappeler d’abord un

Principe : Lorsqu’il y a deux affirmations contradictoires ou divergentes sur un même

sujet, notamment les chiffres, les dates et la succession des événements, il est alors impossible de les prendre toutes les deux pour vraies ; ce qui veut dire qu’il y a au moins une affirmation fausse.

I. Dans l'Ancien Testament 1. En comparant le verset 9 du chapitre 24 du 2e livre de Samuel avec le

verset 5 du chapitre 21 du 1er livre des Chroniques nous trouverons des divergences dans le recensement du peuple :

2 Samuel, 24 : 9 avec 1 Chroniques, 21 : 5 «Joab remit au roi le

chiffre du dénombrement du peuple: il y avait en Israël 800 000 hommes vaillants tirant l'épée, et les hommes de Juda étaient 500 000».

«Joab remit à David le chiffre du dénombrement du peuple: il y avait dans tout Israël 1 100 000 hommes tirant l'épée, et en Juda 470 000 hommes tirant l'épée».

Nous signalons que ce recensement a été ordonné par le même chef en

un même temps. Dans cet exemple les contradictions sont flagrantes, et la prétention d'une inspiration totale et littérale de la Bible n'a aucun fondement.

2. Comparons : 2 Rois, 8 : 26 avec 2 Chroniques, 22 : 2 Ahazia avait vingt-

deux ans lorsqu'il devint roi et il régna un an à Jérusalem.

Ahazia avaitquarante-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna un an à Jérusalem.

Le 2e livre des Chroniques dit qu'Ahazia a succédé au trône de Juda à

l'âge de 42 ans, or son père (qui était son prédécesseur) est mort à l'âge de 40 ans (voir 2 Rois, 8: 17 et 2 Chr. 21: 20). Ce qui fait qu'Ahazia était plus âgé que son père!!

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Il est certain donc que ce texte est inexact et que l'hypothèse de l'autre texte est plus raisonnable.

3. Comparons :

2 Rois, 24 : 8 avec 2 Chroniques, 36 : 9 Yehoyakîn avait dix-

huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois à Jérusalem.

Yehoyakîn avait huitans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem.

Dix ans de différence! 4. Comparons : 2 Chroniques, 24 : 13 avec 1, Chroniques, 21 :

12 Gad arriva chez David et

lui rapporta ceci: Est-ce qu'il t'arrivera septannées de famine dans ton pays, ou bien trois mois de fuite devant tes adversaires qui te poursuivront, ou sera-ce trois jours de peste dans ton pays?

... Accepte: ou bientrois années de famine, ou trois mois de défaite devant tes adversaires, où l'épée de tes ennemis pourra t'atteindre, ou trois jours avec l'épée de l'Éternel et la peste dans le pays...

5. Comparons : 2 Samuel, 23 : 8 avec 1 Chroniques, 11 :

11 Voici les noms des

vaillants hommes de David: Yocheb-Bachébeth le Tahkemonite, chef de division. C'est lui qui brandit sa lance sur huit cents hommes, qu'il transperça en une seule fois.

Voici, d'après leur nombre les vaillants hommes de David. Yachobeam, fils de Hakmoni, chef de division. C'est lui qui brandit sa lance surtrois cents hommes, qu'il transperça en une seule fois.

6. Dans le chapitre 8 de la Genèse le verset 4 dit que l'arche de Noé

s'arrêta sur les montagnes d'Ararat le 7e mois. Alors que le verset 5 du même chapitre nous apprend que ce n'est qu'au 10e mois que les sommets des montagnes sont apparus.

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7. Comparons :

2 Samuel, 8 : 4, 11-13, 18

avec 1 Chroniques, 4, 11, 16

David lui prit 1 700 cavaliers et 20,000 fantassins. Le roi David les consacra à l'Éternel, comme il avait déjà consacré l'argent et l'or pris à toutes les nations qu'il avait vaincues, à la Syrie, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins, à Amalec, et sur le butin de Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba...Seraya était secrétaire.

David lui prit mille chars, 7 000 cavaliers, et 20 000 fantassins ; Le roi David les consacra à l'Éternel avec l'argent et l'or qu'il avait enlevés, à Edom, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins et Amalec…

Chavoha était secrétaire.

Il est évident que le Syrie est au nord d'Israël alors qu' Edom est au Sud. 8.Comparons : 2 Samuel, 10 : 18 avec 1 Chroniques, 19 : 18 Les Syriens s'enfuirent

devant Israël, et David leur tua ... 700 chars et 40 000cavaliers.

Les Syriens s'enfuirent devant Israël, et David leur tua ... 7 000 chars et 40000 hommes de pied...

9.comparons :

1 Rois, 4 : 26 avec 2 Chroniques, 9 : 25 (édition de Genève

1979) Salomon avait 40 000

stalles pour les chevaux destinés à ses chars, et 12 000 cavaliers.

(édition de Genève 1979)

Salomon avait 4 000 stalles pour les chevaux destinés à ses chars, et 12000 cavaliers...

10. Comparons ces textes pris du 2e livre des Rois :

16: 2 «Ahaz avait 20 ans lorsqu'il devint roi et régna 16 ans sur Jérusalem».

Ahaz fut donc roi jusqu'à ses 36 ans.

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17: 1 « La douzième année du règne d'Ahaz (c’est-à-dire lorsqu'Ahaz avait 32 ans) Osée régna sur Israël à Samarie ».

18: 1-2: « La troisième année du règne d'Osée (elle correspond à la 15e année du règne d'Ahaz donc à l'âge de 35 ans) Ézéchias fils d'Ahaz règne sur Juda (c’est-à-dire à Jérusalem) ; il avait 25 ans lorsqu'il devint roi.

Nous concluons que le père (Ahaz) avait 35 ans quand son fils Ézéchias lui succéda, mais à l'âge de 25 ans. L'anomalie est qu'Ézéchias est né alors que son père n'avait que 10 ans!

11. Comparons :

Genèse, 46 : 21 avec 1 Chroniques, 8 : 1-2

Fils de Benjamin: Béla, Beker, Achbel,Guéra, Naaman, Ehi, Roch, Mouppim, Houppim et Ard.

Benjamin engendra Béla, son premier-né, Achbel, le second, Ahrah le troisième,Noha le quatrième etRapha le cinquième.

12. Comparons les textes suivants :

1 Rois, 15 : 33 avec 2 Chroniques, 16 : 1 La troisième année d'Asa,

roi de Juda ; Baécha, fils d'Ahiya, régna sur tout Israël à Tirsta (il régna) vingt-quatre ans (c-à-d jusqu'à la 27e année de règne d'Asa).

La trente-sixième année du règned'Asa, Baécha, roi d'Israël, monta contre Juda. Il bâtit Rama, pour empêcher ceux d'Asa, roi de Juda, de sortir et d'entrer.

Si à la 36e année du règne d'Asa, Baécha était vivant, il serait roi d'Israël depuis 33 ans et non 24 ans (car il a régné à la 3e année du règne d'Asa)!?

13.comparons :

1 Rois, 5 : 29-30 avec 2 Chroniques, 2 : 1 Salomon avait encore 70

000 manoeuvres et 80 000 tailleurs de pierre dans la montagne, sans compter les chefs des préfets de Salomon (préposés) aux travaux : 3 300 qui exerçaient leur autorité sur ceux qui

Salomon compta 70 000 hommes pour porter les fardeaux, 80 000 tailleurs de pierre dans la montagne, et3600 pour les surveiller.

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exécutaient les travaux.

Il y a une différence de 300 surveillants. Nous admettons l'authenticité du fait en considérant, néanmoins que ce genre d'erreur est commun dans les témoignages des historiens mais qu'il ne peut pas découler d'une inspiration divine.

14. Celui qui veut prendre la peine de faire un petit calcul qu'il se réfère

aux deux premiers chapitres du livre d'Esdras et au chapitre 7 du livre de Néhémie. Premièrement, il y a des contradictions dans les nombres des tribus et de leurs membres et deuxièmement, le total qu'avaient donné les deux livres est inexact. En calculant les chiffres donnés on trouve chez Esdras 29 818 au lieu de 42 360 qu'il a donné ; et dans Néhémie 31 089 au lieu de 42 360 avancé par lui.

De même en comparant les versets 69 et 70 d'Esdras avec les versets 69 à 71 de Néhémie on trouve beaucoup de divergences.

15. Le verset 3 du chapitre 6 de la Genèse qui dit: «Alors l'Éternel dit: Mon

Esprit ne restera pas toujours dans l'homme, car celui-ci n'est que chair, et ses jours seront de 120 ans» est en contradiction avec le vieil âge des hommes de l'antiquité, comme il est écrit dans la Genèse elle-même: Noé a vécu 950 ans (Gen. 10: 28) Sam 600 ans (Gen. 11: 10-26) Arpackchad 338 ans, etc.

16. Dans les chapitres 5 et 6 du 2e livre de Samuel il est dit que David a

fait monter (de Baalé-Juda) l'Arche de Dieu après la guerre contre les Philistins ; alors que dans les chapitres 13 et 14 du 1er livre des Chroniques on a raconté que David l'a fait monter avant de mener la guerre contre les Philistins.

L'événement est le même mais l'ordre chronologique est différent. 17. En comparant les versets 12-13 du chapitre 3 de Deutéronome avec

les versets 24-28 du chapitre 13 du livre de Josué en ce qui concerne l'héritage des Gadites nous trouvons de grandes divergences.

18. Du chapitre 31 (vv. 7 à 18) du livre des Nombres nous apprenons que

les Israélites avaient tué tous les mâles de Madian, toutes les femmes ainsi que les enfants ; seules les filles vierges étaient épargnées par les soldats. Donc le peuple Madianite fut exterminé. Mais du chapitre 6 du livre des Juges nous apprenons que les Madianites à l'époque des Juges (cest-à-dire juste après la mort de Josué successeur de Moïse) avaient une grande puissance de sorte que les Israélites ont été dominés, vaincus et battus par les Madianites!?

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Comment les Madianites après avoir été exterminés, puisqu' aucun mâle n'a survécu au massacre, avaient-ils pu réapparaître, former une grande puissance et dominer pendant sept ans les Israélites?

II. Dans le Nouveau Testament 1. En comparant la généalogie de Jésus fixée dans l'Évangile de Matthieu

(chap. 1) avec la généalogie citée dans l'Évangile de Luc (chap. 3) nous trouverons six points différents :

a) Chez Matthieu nous apprenons que Joseph (l'époux de Marie selon les évangélistes) est fils de Jacob, alors que selon Luc il serait le fils de Héli (ou Halé).

b) Selon Matthieu, Jésus est un descendant de Salomon fils de David (vv. 6-7); par contre d'après Luc il est descendant de Nathan fils de David (vv. 31-32).

c) De Matthieu on apprend que les ancêtres de Jésus, du règne de David à la déportation à Babylone, étaient tous des rois. Alors que pour Luc seuls David et Nathan étaient des rois.

d) Matthieu attribue la paternité de Chéaltiel (v. 12) à Yékonia (cf. 1 Chr. 3: 17) alors que Luc considère que Néri (v. 27) est le père de Chéaltiel.

e) Matthieu nomme le fils de Zorobabel par "Abioud" (v. 13) et Luc l'appelle Rhésa. Mais les noms des fils de Zorobabel sont tous inscrits dans le chapitre 3 du 1er livre des Chroniques (3: 19-20) où ne figurent ni le nom cité par Matthieu ni celui cité par Luc.

f) De David à Jésus il y a 26 générations selon Matthieu et 41 selon Luc. Ce qui est frappant encore c'est que les deux évangélistes aient donné la

généalogie de Joseph. Pourtant nous savons qu'à la naissance de Jésus, Joseph n'était que le fiancé de la Vierge Marie. Donc nous avons le tableau généalogique de Joseph qui n'est pas le père de Jésus alors que la généalogie de sa mère -la plus importante- fut négligée!

Nous nous interrogeons sur le fondement de ces hallucinations qui ne sont en aucune façon des inspirations divines!

Les évangélistes, en effet, n'avaient fourni la généalogie de Joseph que pour démontrer que Jésus est un descendant de David d'où naîtra le Messie attendu. Alors que Joseph n'était pas son père.

Par ailleurs, nous démontrerons plus loin que Marie n'était pas descendante de David.

2. Le récit de la conversion de Paul diffère d'un chapitre à l'autre du livre

des Actes des Apôtres : a) Dans le chapitre 9 verset 7: «Les hommes qui voyageaient avec lui

s'étaient arrêtés, muets de stupeur, ils entendaient la voix, mais ne

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voyaient personne». Alors que dans le chapitre 22 verset 9: «Ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait».

b) Dans le chapitre 9 verset 6 il est écrit: «lève-toi, entre dans la ville, et l'on te dira ce que tu dois faire». La même parole est dite dans le chapitre 22 verset 10.

Par contre dans le chapitre 26 versets 16-18: «Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car voici pourquoi je te suis apparu: je te destine à être serviteur et témoin des choses que tu as vues de moi et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. Je t'ai pris du milieu de ce peuple et des païens, vers qui je t'envoie, pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils se tournent des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu...».

Dans les deux premiers versets Paul devrait aller à Damas pour se charger d'une mission; alors que dans les versets du chapitre 26 Jésus a lui-même chargé Paul d'une mission apostolique sans l'envoyer à Damas.

3. Dans le chapitre 9 verset 7: Les gens qui étaient avec Paul s'arrêtent

muets de stupeur; alors que dans le chapitre 26 verset 14 ils tombèrent par terre avec Paul. Tandis que le chapitre 22 ne signale pas cet incident.

4. De la réponse de Jean-Baptiste, dans le chapitre 1 (vv. 19-23) de

l'évangile de Jean, à la question qu'on lui a posée, nous apprenons que Jean-Baptiste n'était pas Élie; alors que selon Matthieu (chap. 11 vv. 11-15 et chap. 17 vv. 10-13) Jésus aurait déclaré que Jean-Baptiste serait Élie.

5. Dans le verset 31 du chapitre 5 de l'évangile de Jean, Jésus a dit: Si

c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai.; alors que dans le verset 14 du chapitre 8 du même évangile, Jésus aurait dit: «Quoique je rende témoignage de moi-même mon témoignage est vrai».

6. Dans le chapitre 26 de Matthieu (vv. 20-25) Jésus aurait adressé aux Apôtres cette parole: «...Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est lui qui me livrera...»; alors que dans le chapitre 13 (vv. 21-26) de l'évangile de Jean, Jésus aurait dit: «... C'est celui pour qui je tremperai le morceau et à qui je le donnerai. Il trempa le morceau et le donna à Judas, fils de Simon l'Iscariot ».

7. Matthieu a décrit dans le chapitre 26 (vv. 47-50) la façon par laquelle les gardes arrêtèrent Jésus ; Juda avait convenu avec eux d'un signal : l'homme auquel il donnera un baiser sera celui qu'il faudra arrêter! C'est ce que fit Juda et on a arrêté Jésus. Par contre dans le chapitre 18 (vv. 2-8) de l'évangile de Jean nous trouvons une version tout à fait différente de cet événement.

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8. Les quatre évangélistes en rapportant le Reniement de Pierre se contredisent sur 2 points :

a) Ceux qui avaient déclaré que Pierre est un disciple de Jésus étaient :

- Une servante et des gens présents, selon Matthieu (14: 66-70).

- Deux servantes et des gens présents, selon Matthieu (26: 69-73). - Une servante et deux hommes, selon Luc (22: 56). b) La réponse de Pierre à la première servante diffère avec chaque

évangéliste. Nous avons découvert d'autres différences mais nous avons préféré ne

pas nous y attarder. 9. Dans Luc, chapitre 23 verset 26 il est dit: «Comme ils l'emmenaient, ils

prirent un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus»; alors que chez Jean il est écrit : « Jésus, portant sa croix, sortit de la ville vers le lieu appelé : le crâne...» 19: 17-18.

10. Selon les 3 premiers évangélistes, Jésus à la sixième heure, était sur

la croix (Luc, 23: 44; Marc, 15: 25-33 ; Matthieu, 27: 45). Par contre dans l'évangile de Jean à cette 6e heure il était encore chez Pilate (19: 14).

11. Marc et Matthieu racontent que les deux brigands crucifiés avec Jésus

l'insultaient (Marc, 15: 32; Mat, 27: 44), Luc (23: 39-43) affirme quant à lui que l'un d'eux l'insultait et l'autre le défendait, et à celui-ci que Jésus promit le Paradis.

12. Marc a écrit dans le chapitre 15 verset 25 que Jésus a été crucifié à la 3e heure. Pour Jean, dans le chapitre 19 verset 14 Jésus était encore chez Pilate à la 6e heure.

13. Dans Marc (15: 23) ils donnèrent à boire à Jésus un vin mêlé de

myrrhe, mais il ne le prit pas. Alors que dans Matthieu (27: 48) on lui donna à boire du vinaigre (voir aussi Luc 23: 36 et Jean 19: 29-30). Le plus important à noter c'est que selon Marc il a bu cette boisson, et selon d'autres, il n'a rien bu.

14. Des quatre évangiles nous apprenons que Jésus avait ressuscité trois

morts : - La fille de Jaïrus, le chef (Matthieu. 9: 18; Marc 5: 22; Luc 8: 41) - Le fils de la veuve (rapporté par Luc, seul, 7: 11).

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- Et enfin Lazare (rapporté seulement par Jean 11).

Mais Paul déclare dans les textes suivants : - Actes des Apôtres, 26 : 23: «... C'est-à-dire que le Christ souffrirait et que

ressuscité le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux païens».

Dans 1 Corinthiens, 15: 2-23: «... Mais maintenant, Christ est ressuscité d'entre les morts il est les prémices de ceux qui sont décédés» (voir aussi Colossiens 1: 18).

Ces récits attribués à Paul nient la résurrection d'un mort avant Jésus; sinon Jésus ne serait pas le premier-né d'entre les morts ni les prémices de ceux qui sont décédés.

Comment peut-on donc rendre compatibles les prétentions de Paul avec les récits des autres évangélistes concernant les trois ressuscités?

D'autre part quels récits devrait-on croire si l'on confronte les récits de Paul, celui de Jean (dans l'Apocalypse 1: 5), ceux des Évangélistes et les textes du livre de Job (7: 9-10) où il est écrit: «la nuée s'évanouit ; elle s'en va, ainsi celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas ; il ne reviendra plus dans sa maison, et son domicile ne le reconnaîtra plus», et (14: 12 du même livre): «Ainsi l'homme se couche et ne se relèvera plus, il ne se réveillera pas avant que les cieux disparaissent, il ne sortira pas de son sommeil » ?

15. Les quatre évangélistes se contredisent sur les circonstances de la

découverte de la résurrection de Jésus. - Matthieu, 28: 1-7

- Marc, 16 : 1-8 - Luc, 24 : 1-6 - Jean, 20 : 1-15

a) Matthieu prétend qu'il y avait au tombeau deux femmes, Marie et Marie-Madeleine ; Marc ajoute à ce nombre une certaine Salomé ; et Jean cite Marie-Madeleine, seule.

b) L'ange selon Matthieu descendit du ciel, roula la pierre du tombeau et s'assit dessus sous les yeux des deux femmes.

Pour Marc les trois femmes ont trouvé la pierre déplacée et découvrirent un jeune assis à l'intérieur du tombeau, à droite.

Quant à Luc, il nous apprend que les femmes trouvèrent que la pierre avait été roulée, elles entrèrent mais ne trouvèrent pas le corps de Jésus, par contre deux hommes leur apparurent en habits resplendissants.

Alors que pour Jean, Marie-Madeleine n'a rien trouvé du tout, et les anges ne sont apparus qu'après l'arrivée des disciples: Pierre et un autre.

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c) D'après Matthieu (28 : 9-10) après l'information obtenue de l'ange, les deux femmes, retournèrent promptement pour informer les disciples ; en chemin Jésus vint à leur rencontre, les salua et leur demanda d'informer ses frères de se rendre en Galilée où ils le verront.

Par contre, selon Luc (24: 9-11) les femmes après avoir écouté les deux hommes, retournèrent et annoncèrent la nouvelle aux 11 apôtres et à tous les autres disciples sans avoir rencontré Jésus.

Alors que selon Jean (20: 14) Marie-Madeleine a rencontré Jésus à côté du tombeau après le départ de Pierre et des disciples.

16. L'inscription placée au-dessus de la tête du crucifié est différente d'un

évangéliste à l'autre : - Matthieu (27: 37): «Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs»

- Marc (15 : 26): «Le roi des Juifs» - Luc (23 : 38): «Celui-ci est le roi des Juifs» - Jean (19 : 19): «Jésus de Nazareth, le roi des Juifs»

Nous nous demandons comment une phrase si courte et si importante n'a-t-elle pu être retenue et rapportée fidèlement par les quatre évangélistes que l'on prétend être des témoins oculaires ?

Pourtant de simples écoliers auraient retenu facilement une telle phrase dans son intégralité. Comment alors faire confiance aux évangélistes dont la mémoire ne semble pas sûre lorsqu'il s'agit des propos et des discours, beaucoup plus longs, rapportés dans les récits ?

17. Dans le chapitre 2 (vv. 1-2) de la première Epître de Jean il est dit que

Jésus est victime expiatoire pour les péchés du monde entier. Et dans le chapitre 21, verset 18 du livre des Proverbes : on trouve: «Le méchant sert de rançon pour le juste».

18. Matthieu a rapporté la mort de Judas l'Iscariot dans le chapitre 27. Luc

dans les Actes chapitre 1er a rapporté le même événement raconté par Pierre. Les deux récits divergent en deux points :

a) Matthieu a dit que Judas s'est pendu (v. 5) or selon les Actes (v. 18) Judas est mort d'une autre façon: il est tombé en avant, s'est brisé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues.

b) Dans Matthieu, les principaux sacrificateurs avaient ramassé les 30 pièces d'argent que Judas a jeté dans le temple. Ils ont acheté le champ du potier avec cet argent. Par contre dans les Actes (v. 18) Judas lui-même avait acheté un champ avec le salaire du crime.

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19. Celui qui examine le récit concernant la femme qui a versé un vase de parfum sur Jésus dans le chapitre 26 (vv. 6-13) de l'évangile de Matthieu, 14: 1-9 de Marc et 12 : 1-8 de Jean, trouvera quatre divergences :

a) Marc (v. 1) et Matthieu (v. 2) disent que cela est arrivé deux jours avant la fête de Pâques ; Jean (v. 1) rapporte que l'événement eut lieu 6 jours avant la fête de Pâques.

b) Marc et Matthieu précisent que l'événement est arrivé dans la maison de Simon le lépreux. Par contre Jean ne mentionne pas Simon le lépreux, mais il parle de Marthe qui servait.

c) Matthieu (v. 7) et Marc (v. 3) disent que la femme a répandu le parfum sur la tête de Jésus, par contre Jean rapporte qu'elle l'avait répandu sur les pieds de Jésus.

d) Marc (v. 4) écrit que les objections provenaient de quelques-uns des présents, Matthieu (v. 8) écrit que c'étaient les disciples qui objectaient, et Jean (v. 4) dit que seul Judas l'Iscariot a objecté.

20. En comparant le chapitre 22 de Luc avec le chapitre 26 de Matthieu et

le chapitre 14 de Marc concernant la Sainte Cène, nous trouverons deux divergences :

a) Luc rapporte que l'on fit usage de deux coupes : la première lorsqu'ils étaient en train de manger (v. 17), la deuxième après le repas (v. 20). Alors que Matthieu et Marc ne parlaient que d'une seule coupe.

b) Le récit de Luc nous informe que le corps de Jésus est donné pour les disciples (v. 19) ; celui de Marc nous informe que son sang est répandu pour beaucoup, Matthieu dit autant sans parler du Corps. Mais Jean ne mentionne pas cet épisode qui revêt aux yeux des Chrétiens une importance capitale et figure parmi les principes du dogme chrétien. Cependant il rapporte parfois des incidents insignifiants.

21. En comparant le chapitre 2 de l'évangile de Matthieu avec le chapitre 2

de l'évangile de Luc nous constatons d'énormes différences : Tous les deux racontent la naissance de Jésus. Mais selon Matthieu,

Joseph informé par un ange qu'Hérode cherche l'enfant pour le tuer, aurait fui avec Marie et Jésus en Égypte. Or, selon Luc, Joseph et Marie se seraient rendus à Jérusalem après le huitième jour de la naissance de l'enfant afin de le consacrer au Seigneur et que Jésus fut reconnu par Siméon et par la prophétesse Anne. Celle-ci n'avait cessé de parler de Jésus à toute la population, (v. 38).

Donc d'une part Hérode ne devait pas ignorer l'arrivée de Jésus à Jérusalem, d'autre part Joseph, Marie et son fils ne seraient pas allés en Égypte puisqu'ils revinrent en Galilée à Nazareth (v. 39), et chaque année ils allaient à Jérusalem, pour la fête de Pâques (v. 41).

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Comment donc peut-on concilier les informations données par Siméon et Anne aux habitants de Jérusalem où régnait Hérode avec l'hostilité que ce dernier avait manifestée contre Jésus, et sa décision de le tuer (comme le prétend Matthieu) ?

22. Dans Matthieu (3 : 13-14), Jésus vint vers Jean-Baptiste pour être

baptisé ; mais Jean s'y opposait en disant : «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi » Ensuite Jésus fut baptisé par Jean et sortit de l'eau ; Jean alors vit l'Esprit de Dieu descendre sur Jésus comme une colombe.

Pourtant dans le chapitre 1 de l'évangile de Jean : Jean-Baptiste a déclaré qu'il ne connaissait pas Jésus et en voyant l'Esprit de Dieu descendre sur lui il l'a reconnu.

Par contre dans Matthieu (11: 2-4), Jean-Baptiste après avoir entendu parler des œuvres de Jésus, lui envoya dire par ses disciples: «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? ».

Puisque nous savons que Jean-Baptiste a baptisé Jésus nous nous demandons : en quelle période l’a-t-il reconnu comme étant le Messie ?

Est-ce avant le baptême ? Est-ce après le baptême ? Ou l’aurait-il reconnu alors qu’il était en prison et que Jésus avait déjà

commencé son ministère ? 23. Marc dans le chapitre 1 rapporte que Jean-Baptiste se nourrissait de

sauterelles et de miel sauvage (v. 6) alors que Matthieu (11 : 18) dit qu’il ne mangeait pas ni ne buvait.

24. Selon Jean (3 : 24), Jean-Baptiste n’était pas encore en prison

lorsque Jésus commença son ministère ; selon Marc, au contraire, Jésus se mit à prêcher seulement après l’emprisonnement de Jean-Baptiste (Marc, 1 : 14).

25. En comparant Matthieu (4 : 5-13) avec Luc (4 : 5-16)nous trouverons

plusieurs divergences ; elles concernent aussi bien les villes et les lieux cités que l’ordre chronologique des événements.

26. En comparant le récit de Marc (1 : 14-20) avec celui de Matthieu (4 :

12-22) et de Jean (1 : 35-45) nous constatons deux divergences concernant la conversion des Apôtres :

a) Matthieu et Marc écrivent que Jésus a rencontré Simon (Pierre), André, Jacques et Jean, le long de la mer de Galilée, il les invita à le suivre et ils le suivirent. Par contre l’évangéliste Jean ne mentionne pas Jaques.

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b) Matthieu et Marc écrivent que Jésus a rencontré d’abord Simon et André, et ensuite Jaques et Jean (disciples). Le quatrième évangéliste (Jean) soutient qu’André et un autre disciple de Jean-Baptiste suivirent les premiers Jésus ; qu’après cela André a amené son frère Simon. Et que le lendemain Jésus a appelé Philippe ; ce dernier a pu convaincre Nathanael de se joindre aux disciples. Mais Jaques n’est nullement mentionné.

27. Selon Matthieu (10 : 9-10), Jésus a défendu aux Apôtres de prendre

un bâton. Par contre dans le chapitre 6 verset 8 de Marc, Il leur a permis de prendre un bâton.

28. Matthieu (9 : 18-26) et Marc (5 : 21-42) rapportent la résurrection de la

fille de Jairus. Selon le premier le chef arriva et dit à Jésus que sa fille était morte juste avant son arrivée. Mais selon Marc le chef dit à Jésus : ma fillette est à toute extrémité (c’est-à-dire qu’elle n’est pas encore morte), et Jésus alla avec lui. En route des gens de la maison de Jairus vinrent leur dire que la fille venait de mourir.

29. Dans Matthieu (8 : 5-13) le centenier est venu lui-même à Jésus et le

supplia de guérir son serviteur. Le serviteur fut guéri à l’instant. Tandis que dans Luc (7 : 2-5) ce n’est pas le centenier qui est venu voir Jésus mais il envoya des anciens pour demander à Jésus de venir sauver son serviteur.

30. selon Matthieu (8 : 28-34), Jésus a guéri deux démoniaques dans le

pays des Gadaréniens. Par contre Marc ( 5 : 1-17) et Luc ( 8 : 26-37) déclarent que Jésus n’a guéri qu’un seul démoniaque.

31. selon Marc (7 : 31-34), Jésus a guéri un sourd-muet alors que

Matthieu (15 : 29-30) se distingue en déclarant que Jésus a guéri de grandes foules, parmi elles des boiteux, des aveugles, des sourds-muets, des estropiés et beaucoup d’autres malades. Par contre, Jean (21 : 25) exagère en disant : « Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qu’on écrirait. ».

Je pense personnellement qu’une petite étagère suffit pour cela !! 32. Selon Matthieu (21 : 1-3, 6-7), Jésus a envoyé deux disciples pour lui

amener une ânesse et un ânon. Ils le firent et Jésus monta les deux. Or les trois autres évangélistes prétendent que Jésus a demandé à ses disciples de lui amener un ânon, qu’il a monté, mais ils ne mentionnent pas l’ânesse (Marc, 11 : 1-7 ; Luc, 19 : 29-35 ; Jean, 12 : 12-14).

33. Matthieu (20 : 29) rapporte que Jésus après avoir quitté la ville de

Jéricho, a rencontré sur son chemin deux aveugles qui lui demandèrent de

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les guérir et il le fit. Par contre Marc (10 : 46-52) nous rapporte qu’il n’y avait qu’un seul aveugle au lieu de deux.

34. Selon Marc 4 , nous apprenons que Jésus, après avoir prêché en

paraboles ( parabole du semeur…) il aurait le jour même apaisé une tempête alors qu’il se trouvait dans une des barques qui rejoignaient la rive.

Par contre Matthieu dans le chapitre 8 nous apprend que Jésus aurait apaisé une tempête en pleine mer après être descendu de la montagne et bien avant la prédication en paraboles (parabole du semeur, parabole de la lampe et parabole du grain de moutarde).

Nous constatons que la narration des événements n’a pas le même ordre. Or pour un simple historien l’ordre chronologique des faits est recherché avec une extrême attention ; comment donc peut-on expliquer l’erreur de l’un des deux évangélistes ? Et lequel se trompe ?

35. Si l’on considère les énonciations des faits qui concernent l’entrée de

Jésus à Jérusalem on constate que Matthieu ( chap. 21) et Marc ( chap.11 du v.27 et chap.12) attribuent des jours différents au même événement.

Ainsi la discussion qui eut lieu entre Jésus et les scribes, pour Marc elle a eu lieu le 3e jour après l’entrée de Jésus à Jérusalem alors qu’elle se situe le 2e jour pour Matthieu.

Par ailleurs, Marc fait précéder la malédiction du figuier par Jésus par la chasse des vendeurs du temple (par Jésus). Matthieu expose les événements dans l’ordre inverse.

36. Comparons ces deux textes : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de

Dieu. » Matthieu (5 : 9). « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne

suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » (Matthieu 10 : 34). Ces deux récits exposent une contradiction ; on fait dire à Jésus, que sera

heureux celui qui procurera la paix et qu’on l’appellera fils de Dieu, donc si l’on se réfère au second texte, Jésus ne serait pas heureux puisqu’il n’apporte pas la paix et il ne serait pas fils de Dieu( ?).

37. Selon Luc (9 : 51-56), Jean et Jaques avaient demandé à Jésus, s’il

voulait qu’ils châtient d’un feu céleste les habitants d’un village dans la Samaritaine ; Jésus leur avait répondu : « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes des hommes mais pour les sauver. »

Par contre dans le chapitre 12 : 49-51 du même évangile, Jésus a dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu’ai-je à désirer, s’il est déjà

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allumé ? … Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. ».

38. Matthieu rapporte (21 : 18-20) que le figuier maudit par Jésus, parce

qu’il n’y trouva pas de fruit, devint immédiatement sec. Mais selon Marc (11 : 13-21), les Apôtres et Jésus n’ont constaté le dessèchement du figuier maudit que le lendemain.

D’autre part, Jésus n’avait pas le droit de manger d’un figuier qui ne lui appartenait pas qu’à la condition de demander la permission au propriétaire.

Par ailleurs, il serait déraisonnable qu’un prophète maudisse un figuier, pour la simple raison qu’il ne porte pas de fruit, puisque ce n’était pas la saison. La malédiction, dans ce cas, ne pouvait nuire qu’au propriétaire. Mais ce qui serait plutôt admirable aux yeux des gens sensés c’est que Jésus ait invoqué Dieu pour que le figuier donne des figues, ce qui aurait été un miracle agréable. De cette façon, Jésus, ses disciples et le propriétaire du figuier auraient bénéficié des fruits.

Nous pouvons conclure d’après ces textes que Jésus n’était pas un dieu ou un fils de Dieu comme on prétend. Car connaisseur des mondes, Dieu sait tout, alors que Jésus selon ces textes ignore que le figuier ne porte pas de fruits en cette saison.

Il nous parait que ce miracle est inventé de toutes pièces et il ne convient pas de l’attribuer à Jésus.

39. Dans Matthieu (21 : 40-41), Jésus, après avoir cité la parabole des

vignerons, a dit : « Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » Les scribes et les sacrificateurs lui répondirent : « il fera périr misérablement ces misérables et il louera la vigne à d’autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur saison. ».

Par contre selon Luc (20 : 15-16), Jésus a dit : « Maintenant que leur fera le maître de la vigne ? il viendra, fera périr ces vignerons et donnera la vigne à d’autres. » Les sacrificateurs et les scribes, lorsqu’ils eurent entendu cela, ils dirent : « Qu’il n’en soit pas ainsi ! ».

40. Dans l’Epître aux Hébreux (7 : 18-19 et 8 : 7) Paul dit que la loi de

Moïse est faible, inutile et n’avait pas amené à la perfection. Par contre dans le Psaume (19 : 8), la loi de Dieu est parfaite, elle restaure l’âme, et le témoignage de l’Eternel est véridique.

Comment peut-on oser mettre en cause la valeur de la loi divine en la considérant comme inutile, faible et imparfaite, surtout lorsque cette conception émane de l’Apôtre Paul ?

41. Dans les Actes (7 : 14) les membres de la famille de Jacob étaient 75

personnes sans compter Joseph et ses deux fils. Par contre, la

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Genèse rapporte (46 : 27) que leur nombre est de 70 personnes, en comptant Joseph et ses deux fils.

42. Comparons 1 Corinthiens (10 : 8) : « Ne nous livrons pas à

l’inconduite, comme certains d’entre eux s’y livrèrent, de sorte qu’il en tomba 23000 en un seul jour. »

avec Nombres (25 : 9) « Il y en eut 24000 qui moururent de la plaie. ». 43. comparons Matthieu (11 : 10) , Marc (1 : 2), Luc (7 : 27) : « Voici, j’envoie mon messager devant ta face, pour préparer ton

chemin devant toi. » Avec Malachie (3 : 1) : « Voici que j’enverrai mon messager ; il ouvrira un chemin devant moi. ». a) L’expression « devant ta face » ne figure pas dans le livre de Malachie. b) Le récit de Malachie est à la première personne du singulier, or les trois

évangélistes l’avaient écrit à la 2e personne du singulier. Ces modifications et ces additions altèrent certainement le texte primitif.

*************************

CHAPITRE II LES INEXACTITUDES DANS LA BIBLE I- Les inexactitudes dans l'Ancien Testament Les inexactitudes et les invraisemblances sont par dizaines, mais nous

nous contenterons de citer quelques-unes à titre d'exemples. 1. Le texte du Deutéronome (23: 3) déclare: «Un bâtard n'entrera pas

dans l'assemblée de l'Éternel ; même sa dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée de l'Éternel ».

Ce verset est sans doute inexact sinon le roi David et ses ascendants jusqu'à Pérets, n'entreront pas dans l'assemblée de l'Éternel ; car Pérets est un bâtard comme il est écrit dans la Genèse (38: 15-30), et David selon la généalogie donnée par Matthieu est le dixième petit-fils de Pérets (voir Matthieu, 1). Alors que David est le premier-né de Dieu, selon le Psaume (89: 21-28), et par conséquent membre de l'assemblée de l'Éternel.

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2. Dans 1 Samuel (6: 19), cinquante mille soixante-dix hommes sont frappés de mort (voir la traduction de la société biblique de Genève 1979) ; dans quelques traductions on a supprimé «et», et on a mis «sur» entre parenthèses à sa place pour corriger l'erreur (voir par ex. l'édition de l'alliance biblique universelle, Paris 1978). Car dans le village où eut lieu la catastrophe ne pouvait avoir un grand nombre d'habitants. La population de Jérusalem, la capitale, ne dépassait pas 70000 habitants comme l'ont signalé certains exégètes de la Bible[5].

3. Le nombre de l'armée d'Abiya (2 Chr, 13: 3 et 17) semble être exagéré. 4. Dans 2 Chroniques (28: 19) il est écrit: «Car l'Éternel humilia Juda, à

cause d'Ahaz roi d'Israël». C'est inexact car Ahaz est censé être roi de Juda et non d'Israël (voir 2

Chr. 28: 1). 5. Dans la Genèse (17: 8), il est écrit: « Je te (Abraham) donnerai et à tes

descendants, après toi, le pays dans lequel tu viens d'immigrer, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu ».

Abraham n'a pas possédé Canaan. En outre ses descendants n'ont pas possédé ce pays perpétuellement. Seulement cette promesse pourrait être exacte si nous l'interprétons d'une façon plus réaliste et différente des interprétations des Juifs.

Nous savons bien qu'Abraham avait deux fils : Ismaël et Isaac. Jacob fils d'Isaac est l'ancêtre des Israélites et Ismaël est l'ancêtre des Arabes. Le pays de Canaan fut donné premièrement aux Israélites ; mais après leur chute les Romains prirent cette région. Ils en furent plus tard dépossédés par les Arabes avec l'Islam. Ce qui implique que la promesse accordée à Abraham ne concerne pas seulement les Israélites mais tous les descendants d'Abraham, c'est-à-dire les Arabes également.

6. Dans Ézéchiel, chapitre 26, on y trouve des prédictions décrivant

l'envahissement de Tyr et dans lesquelles Dieu a menacé Tyr de l'Invasion de Nabukodonosor roi de Babylone, de la destruction de la ville et de la mort de ses habitants.

Nabukodonosor a , en effet, encerclé Tyr pendant 13 ans mais il n'y a jamais pu la conquérir et retourna déçu de son expédition.

Ces prédictions ne sont donc pas authentiques et il ne convient pas de les attribuer à Dieu, l'omniscient et le Puissant.

7. Dans 2 Samuel (7: 12-16), une promesse fut faite à David, selon

laquelle la descendance de David règnera pour toujours.

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Selon l'interprétation des exégètes, cette promesse concerne en premier lieu Salomon ainsi que la dynastie des rois de Juda. Or ce règne n'a pas été assuré pour toujours car le règne des Israélites fut détruit par les romains et ensuite la possession de la Palestine passa aux mains des Arabes (les Musulmans).

II- Les inexactitudes dans le Nouveau Testament I. La généalogie de Jésus rapportée par Matthieu comporte plusieurs

erreurs : 1. Dans 1: 17, Matthieu a dit: « Il y a donc en tout quatorze générations

depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations de la déportation à Babylone jusqu'au Christ ».

Mais quand nous comptons les générations de chaque période, nous trouvons que les deux premières séries comportent 14 générations chacune. Par contre il n'y a que 13 générations dans la troisième. Soit 41 générations au total et non 42.

2. Dans 1: 11 (Matthieu) il écrit: « Josias engendra Yékonia et ses

frères au temps de la déportation à Babylone». De ce verset nous comprenons que Yékonia et ses frères sont nés au

temps de la déportation ce qui implique que Josias était encore vivant. Or ceci est une erreur si l'on se réfère à d'autres versets de la Bible.

a) 2 Rois ( 23 : 29-30), où il est dit que Josias est mort 12 ans avant la déportation à Babylone. Son fils Yoahaz lui succéda et régna 3 mois (2 R. 23 : 31). Yehoyaqin, frère de Yoahaz, succéda à ce dernier et régna 11 ans (v. 36). Enfin Yéhoyaqin, fils de Yehoyaqim, devint roi, durant 3 mois, au bout desquels il a été fait prisonnier par le roi de Babylone puis déporté (24 : 12-16).

b) Yékonia n'était pas le fils de Josias mais le fils de Yehoyaqim (Yékonia était lui-même Yéhoyakîn ; voir 1 Chroniques 3: 16-17).

c) Yékonia (Yéhoyaqin) n'avait pas de frères, comme le prétend Matthieu. Mais pourquoi Matthieu a-t-il supprimé Yehoyaqim père de Yékonia de la

généalogie de Jésus ? C'est peut-être pour conserver le principe que « Jésus est roi d'Israël ».

Parce que si on le met dans la chaîne généalogique, Jésus ne sera pas le Christ et n'aura pas le droit d'avoir le trône de David (voir Luc, 1: 32). La raison est que Yehoyaqîm fils de Josias avait brûlé le rouleau écrit par Baruch sous la dictée de Jérémie. Alors la parole de Dieu fut adressée à Jérémie ainsi: «C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel contre Yehoyaqim, roi de Juda: Aucun des siens ne siègera sur le trône de David...» (Jérémie, 36 : 30).

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Jésus est un descendant de David selon les évangélistes ; par conséquent il ne règnera jamais sur le trône de David à cause de cette malédiction.

3. Le nombre de générations dans la 2e partie de la généalogie de Jésus

est, selon Matthieu, de 14 ; mais il est de 18 générations dans 1 Chroniques 3 : 10-16.

4. Selon Matthieu, (1: 8): «Yoram engendra Ozias». Mais selon le 2e livre des Rois, il y aurait 3 générations entre Yoram et

Ozias. - Ozias (qui est aussi Azaria) n'est pas le fils de Yoram ; mais le fils

d'Amatsia (voir 2 Rois, 15: 1 ; 2 Chroniques 26 : 1 ). - Amatsia est le fils de Joas (voir 2 Rois, 14: 1 et 12: 1). - Joas fils d’ Achazia (voir 2 Rois, 11: 2) - Achazia (ou Ahazia) fils de Yoram (voir 2 Rois, 8: 25). L'évangéliste a dû oublier 3 générations. 5. De Matthieu, (1: 2) nous apprenons que « Chéaltiel fut père de

Zorobabel » Mais le livre 1 des Chroniques (3 : 17-19) nous dit que Zorobabel est le fils de Pedaya, que Pedaya est fils de Yekonia et frère de Chéaltiel.

Donc Chéaltiel n'est que l'oncle de Zorobabel. 6. Matthieu, (1: 13) rapporte que Zorobabel est père de Abioud. Mais ce

nom ne figure pas dans 1 Chroniques (3 : 19-20). La généalogie de Jésus selon Matthieu comporte énormément de

divergences avec l'Ancien Testament. II. Matthieu (1: 22-23) a écrit: « Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce

que le Seigneur avait déclaré par le Prophète : "Voici que la vierge sera enceinte ; elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel", ce qui se traduit: "Dieu avec nous" ».

Matthieu par cette citation voulait démontrer que l'enfant et la jeune fille du texte d'Esaïe (7: 10-20) d'où il l'a extraite, s'appliquent à Jésus et à Marie. Mais ceci est inexact pour plusieurs raisons :

1. Le mot vierge du texte de Matthieu ne correspond pas à la jeune fille[6], car le texte hébreu n'emploie pas le terme qui désigne une vierge mais celui qui désigne toujours une jeune fille, vierge ou non.

2. Jésus n'a jamais été appelé Emmanuel. Mais au contraire sa mère, conformément aux ordres de l'ange, dans le songe de Joseph (Matthieu, 1: 21) et dans la vision (Luc, 1: 31), lui a donné le nom de Jésus.

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D'autre part, Jésus lui-même n'a jamais prétendu avoir le nom d'Emmanuel.

3. Les versets d'Esaïe (7: 10-20) parlent d'une prophétie qui ne correspond ni par le temps, ni par le lieu, ni même par les circonstances ( l'invasion de Juda par le roi d'Assyrie!) avec la naissance de Jésus.

III. Matthieu (2: 15) a écrit: « Il y resta (Joseph père adoptif de Jésus)

jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait déclaré par le Prophète : j'ai appelé mon fils hors d'Égypte ».

Le Prophète auquel Matthieu fait allusion est Osée. Il s'agit, en réalité, dans le texte d'Osée (11: 1-11) d'Israël et de ses descendants qui se trouvaient en Égypte et qui quittèrent ce pays, guidés par Moïse.

En effet, dans les anciennes traductions il y a : « Et j'ai appelé ses fils hors d'Égypte ». C'est-à-dire les fils d'Israël cité dans le verset 1 d’Osée. On a manipulé ce verset ce qui rend son sens incompatible avec les autres versets qui parlent de l'ingratitude des Israélites envers Dieu et leur attachement aux idoles. Mais à leur retour à Jérusalem, après leur déportation en Babylone, les Israélites n'ont plus adoré que Dieu seul, délaissant toute offrande aux idoles.

IV. Matthieu (2: 16-17) a écrit: « Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé

par le Prophète Jérémie : Une voix s'est fait entendre à Rama, des pleurs et beaucoup de lamentations : "C'est Rachel qui pleure ses enfants ; elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus"».

Matthieu se réfère à Jérémie (31: 15-17). Mais le texte de Jérémie n'a aucun rapport avec l'événement d'Hérode (le massacre des enfants, de moins de deux ans de Bethlehem). Car les lamentations citées dans le texte de Jérémie avaient pour cause le massacre de milliers d'Israélites par les Babyloniens, six siècles avant Hérode.

D'autre part, Bethlehem était un petit village proche de Jérusalem sous le gouvernement d'Hérode ; il était facile pour lui de mener une enquête pour connaître la maison visitée par les mages, ou de faire suivre ces derniers, sans se livrer à cet acte abominable.

En outre, pourquoi aurait-il ordonné de massacrer les enfants de deux ans et au-dessous alors que Jésus n'avait pas plus d'un mois? N'était-il pas facile de distinguer les bébés d'un an ou de deux ?

V. La citation de Matthieu (2: 23) : «...et vint demeurer (Jésus) dans une

ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été annoncé par les prophètes : il sera appelé Nazaréen », ne se trouve en aucun livre des prophètes.

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VI. Matthieu a écrit (3: 1): « En ce temps-là parut Jean-Baptiste, il prêchait dans le désert de Judée ».

L'expression: «En ce temps-là», d'après le contexte, veut dire après la mort d'Hérode et le retour de Joseph d'Égypte ; ce qui est complètement invraisemblable car Jean-Baptiste, qui n'avait que six mois de plus que Jésus (voir Luc 1), n'avait «en ce temps-là» que trois ans ou un peu moins. Il ne s'est mis à prêcher qu'à l'âge de 28 ans ou 29 ans. Et Jésus lui-même fut baptisé par Jean-Baptiste alors qu'il avait presque 30 ans.

VII. Dans Matthieu (27: 9-10) il est écrit: « Alors s'accomplit la parole du

Prophète Jérémie : ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé par les fils d'Israël ; et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné ».

Cette citation n'existe pas dans le livre de Jérémie. En outre ce texte ne se trouve nulle part dans l'Ancien Testament. Pourtant certains exégètes ont essayé de rectifier l'erreur de Matthieu en prétendant qu’il ne s’agissait pas de Jérémie mais du livre de Zacharie (11 : 12-13).

Mais ceux-là ont également tort car le récit de Zacharie apparaît dans un contexte tout à fait différent de celui où Matthieu voulait l'insérer.

VIII. Matthieu (27: 50-53) a écrit : « Jésus poussa de nouveau un cri d'une

voix forte et rendit l'esprit. Et voici : le voile du temple se déchira en deux de haut en bas, la terre trembla, les roches se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent, et les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent. Ils sortirent des tombeaux, entrèrent dans la ville saint, après la résurrection (de Jésus) et apparurent à un grand nombre de personnes».

Ce récit est inexact pour plusieurs raisons : 1. Les Juifs étaient allés chez Pilate, le gouverneur romain, le deuxième

jour après le crucifiement en disant : «Le lendemain... les principaux sacrificateurs et les Pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et dire : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : «Après trois jours je ressusciterai». Ordonne donc qu'on s'assure du sépulcre jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple : il est ressuscité des morts » (Matthieu, 27: 62-63). Et en plus Matthieu (27: 17-20) a écrit que Pilate et sa femme n'étaient pas d'accord avec les Juifs pour tuer Jésus.

Si ce miracle s'était réellement déroulé, les Juifs n'auraient pas décidé d'aller chez Pilate, car les signes de la véracité de la mission de Jésus auraient été confirmés par ce miracle.

S'ils avaient osé, malgré tout, demander à Pilate de surveiller le sépulcre, alors que lui-même était contre le crucifiement, ils auraient provoqué sa colère.

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D'autre part, les gens voyant les signes prodigieux auraient accusé les principaux sacrificateurs et les Pharisiens de crime.

2. Ce prétendu miracle aurait été un grand signe de la véracité de Jésus, par conséquent un grand nombre de Juifs et de Romains auraient dû croire en lui comme cela a été le cas avec les Apôtres lorsqu'ils furent remplis d'Esprit Saint (Actes, 2 et 14). Or ce miracle est plus frappant que celui attribué aux Apôtres!

3. Ce miracle n'a été rapporté par aucun historien de l'époque. D'autre part, les trois autres évangélistes n'en avaient rien dit. Marc avait signalé que le voile s'est déchiré mais sans mentionner le reste. Un grand miracle comme celui-ci ne devrait pas être oublié par un évangéliste, témoin oculaire, comme on prétendait, alors que les évangélistes rapportent des choses insignifiantes.

4. Je ne sais pas pourquoi le temple ne s'est pas fendu alors que les tombeaux s'ouvrirent, les rochers se fendirent comme disait Matthieu ?

5. La résurrection des corps de plusieurs saints est en contradiction avec le discours de Paul qui dit que Jésus est le premier-né et le premier ressuscité. (Actes, 26: 23; 1 Corinthiens, 15: 20-23).

IX. Dans Matthieu (12: 40), Jésus a dit : «... Car, de même que Jonas fut

trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre ». Le chapitre 27: 62-63, reprend la même déclaration.

Faisons un calcul : Selon les évangélistes, Jésus fut crucifié le vendredi à Midi (Jean, 19: 14),

il ne mourut qu'à la 9e heure du jour, c'est-à-dire l'après-midi. La nuit même Joseph d'Arimathée l'ensevelit et le mit dans le tombeau

(Jean, 19: 38 ; Marc, 15: 42). Et le dimanche avant le lever du soleil il fut enlevé et on ne trouva personne dans le sépulcre (Marc, 16 : 12; Matthieu, 28: 1; Luc, 23: 56, 24 : 1; Jean, 20: 1).

Donc Jésus n'aurait demeuré dans la tombe que deux nuits et un jour (la nuit qui précède le Samedi, la nuit qui précède le Dimanche et la journée de Samedi) et non pas trois nuits et trois jours.

X. Matthieu (16: 27-28) fait dire à Jésus : «Car le Fils de l'homme va venir

dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa manière d'agir. En vérité je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son règne».

Tous ceux qui étaient avec Jésus alors qu'il prêchait et prophétisait sont morts et n'ont pas vu Jésus venir dans son règne !

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XI. D'après Matthieu (chapitre 24), Jésus aurait décrit les événements qui devaient suivre la destruction du temple. En effet, il aurait affirmé qu'immédiatement après la destruction du temple et sans délai, il reviendrait et ce serai la fin du monde (v. 34).

Pourtant la destruction du temple eut lieu en l'an 70 mais aucun événement raconté par Matthieu ne s'est produit.

XII. Dans Matthieu (19: 28), Jésus aurait attesté que les douze Apôtres

seront sauvés et seront parmi les heureux. Cette attestation mise dans la bouche de Jésus est fausse car Judas l'Iscariot avait livré Jésus aux Juifs, il s'était donc apostasié et mourut ainsi ; la Géhenne sera son séjour (voir Matthieu, 26: 24).

XIII. Selon Jean (3: 13), Jésus aurait dit : «Personne n'est monté au ciel,

sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme [qui est dans le ciel]».

Cela semble inexact car Hénoch fut enlevé au ciel (d'après la Genèse, 5: 24 et l'Épître aux Hébreux, 11: 5) ainsi que le Prophète Élie (selon 2 Rois, 20).

XIV. Selon Marc (11: 23 et 16: 17-18) et Jean (14 : 12), ceux qui ont la foi

en Jésus feront des miracles ; parfois même plus grands que ceux de Jésus lui-même. Ces miracles ne sont pas réservés pour les Chrétiens du premier siècle mais ceci est une caractéristique de n'importe quel Chrétien croyant en Jésus.

En effet, les conséquences de cette conception sont graves car celui qui, malgré sa foi, ne réalisera pas de miracles risque d'être exposé au doute.

Ainsi, selon cette conception, la majorité des Chrétiens qui ne réalisent pas de miracles ne sont pas des vrais Chrétiens.

D'autre part, comment concilier deux citations de Jésus, selon les évangélistes, où il déclare que celui qui croit en lui fera de plus grands œuvres (ou miracles), avec l'autre déclaration selon laquelle le disciple ne serait pas plus grand que le Maître? (Jean, 14: 12).

XV. Selon Marc (2 : 25-26) et Luc (6: 34) Jésus, s'est référé à un acte de

David pour justifier sa conduite, or la citation n'est pas tout à fait exacte car si l'on tient compte de 1 Samuel (21: 1-7) on découvre que David était seul, et aucune personne n'était avec lui dans la maison de Dieu. Donc les expressions : «lui et ses gens» et «en donna même à ses gens» sont ajoutées par les deux évangélistes ou bien retranchées de l'Ancien Testament.

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D'autre part, le Souverain sacrificateur n'était pas Abiathar (comme disaient les deux évangélistes) mais Achimélek (1 Samuel, 22: 9-17 et 21: 3).

XVI. Dans le chapitre 15: 5 de la 1re Épître aux Corinthiens, il est dit: «et il

a été vu (Jésus) par Céphas (Pierre), puis par les douze». Pourtant dans Marc, 16: 14, il n'y a que 11 apôtres puisque, selon les évangélistes, Judas l'Iscariot s'est suicidé juste après le crucifiement.

XVII. Selon Matthieu (10: 19-20), Marc (13: 11) et Luc (12: 11-12) Jésus

aurait promis à ses disciples et à ses adeptes qu'au moment de comparaître devant les autorités et les synagogues, ils répondraient alors grâce à l'inspiration de l'Esprit Saint. Mais si l'on se réfère aux Actes (23: 1-5) nous trouverons que Paul a comparu devant le Sanhédrin mais il a insulté le souverain sacrificateur parce qu'il ne le connaissait pas. Ensuite, après avoir su que c'était le souverain sacrificateur, il s'est excusé de sa faute. Cet incident ne pouvait donc être une inspiration de l'Esprit Saint. Et la promesse ne s'est donc pas réalisée.

XVIII. Selon Luc (4: 25) et l'Épître de Jacques (5: 17), il est dit que la pluie

tomba trois ans et six mois à l'époque du prophète Élie. Or si l'on consulte 1Rois (18: 1) nous apprendrons que la pluie est tombée la 3e année ; c'est-à-dire avant que les 3 ans ne soient révolus. Les deux textes de Luc et de Jacques prétendent qu'il a plu au cours de la quatrième année.

XIX. Dans Luc (1: 32-33) il est dit : «Il sera grand (Jésus) et sera appelé

Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin».

Il y a trois remarques : 1. Jésus est un descendant de Yéhoyaqim ; et nul descendant de ce roi ne

pourrait siéger sur le trône de David (voir Jérémie, 36 : 30). 2. Jésus n'avait jamais siégé sur le trône de David. Il n'a jamais eu pouvoir

sur les Juifs ; mais au contraire, il est jugé, condamné, battu et enfin crucifié comme prétendent les évangélistes.

3. Jésus n'a jamais voulu être un roi dans ce monde d'ici-bas (voir Jean, 18: 36). Il s'enfuit de ceux qui voulaient le proclamer roi des Juifs. Donc si cette prétention du texte de Luc est vraie, Jésus n'aurait pas rejeté une responsabilité que Dieu lui ordonna d'assumer. Il serait gravement reprochable à un prophète de manquer à une telle obligation !

XX. Dans l'Épître aux Hébreux (9: 19-21) il y a des divergences avec

l'Exode (24: 3-8).

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En réalité les inexactitudes sont très nombreuses ; cependant nous nous

limitons ici à renvoyer le lecteur désirant continuer sa recherche aux versets où ce genre d'altérations apparaît.

Comparer par exemple : - 2 Samuel 24: 9 avec 1 Rois 21: 5 - 1 Chroniques, 7: 6 avec 1 Chroniques, 8: 1-2 et avec Genèse, 46: 26. - Quelques phrases ne peuvent pas être des paroles de Moïse comme

dans : Genèse, 36: 31; Deutéronome, 3: 14; Nombres, 21: 14 où l'auteur a puisé

d'un livre qui n'existe pas dans l'Ancien Testament. Josué, 4: 9; 10: 13, où on a tiré un texte d'un livre appelé le livre du Juste

qui n'existe pas dans l'Ancien Testament. D'autre part l'auteur qui a dit cela n'est pas Josué. - Josué, 13: 25 avec Deutéronome 2: 19, etc. Conclusion générale Nous tenons à rappeler au lecteur que nous n'avons présenté qu'un

échantillon d'exemples où les contradictions, les divergences et les inexactitudes sont patentes.

Ces différences, banales soient-elles, revêtent une importance extrême ; car la valeur de la Bible est mise en cause et de ce fait la question de l'inspiration se pose.

Nous nous demandons, à ce propos, s'il y a inspiration ou non, notamment lorsque deux affirmations s'opposent.

Ce que nous pouvons conclure, pour notre part, c'est que la Bible a sans aucun doute subi partiellement des additions, des suppressions et des modifications.

[5] Voici la note écrite sur ce verset dans la traduction biblique de Genève

1979 : « Nombre incertain : peut-être une faute de copiste. [6] Dans l’édition Louis Segond on a employé « jeune fille » qui est

compatible avec le terme hébreu, cependant d’autres éditions ont changé cette traduction par le mot vierge, peut-être, afin qu’il soit compatible avec le texte cité par Matthieu.

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DEUXIEME PARTIE

MOHAMMAD DANS LA BIBLE CHAPITRE I : MOHAMMAD DANS L’ANCIEN TESTAMENT I. Le Prophète Le Prophète attendu du Pentateuque Qui est Schilo ? Le Prophète des Psaumes Le Serviteur élu Le Prophète des Manuscrits de la Mer Morte II. La Nation et la Religion L’Alliance de Dieu avec Abraham et sa descendance Quelle est la Nation insensée Le Cantique nouveau c’est l’Islam Mohammad est le Prophète de Parân Le désert fécond III. La Ville et le Sanctuaire La Ville du Prophète attendu La gloire de la Mecque et les œuvres de ses habitants La gloire de la Mecque et celle de la Ste Ka’ba IV. Les visions du Livre de Daniel CHAPITRE II : MOHAMMAD DANS LE NOUVEAU TESTAMENT I. Le Royaume de Dieu ou des cieux II. La transmission du Message divin à une Nation fidèle III. Parabole des ouvriers et de la vigne IV. Le Fils de l’homme V. Le Grand Messie n’est pas un fils de David VI. Le Prophète attendu VII. Le Prophète est plus puissant que Jean-Baptiste VIII. Le Vainqueur de l’Apocalypse IX. Le Paraclet de l’Evangile de Jean

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DEUXIEME PARTIE

MOHAMMAD DANS LA BIBLE Plusieurs prophéties aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le

Nouveau évoquent un personnage, qu'attendent les nations. Cet homme guidera son peuple, et par le truchement de ce dernier mettra

toute l'humanité sur la voie de la droiture, de la justice et de la prospérité. Ce personnage n'est pas mentionné par son nom dans la

Biblecanonique[7] ; mais on s'est contenté de lui attribuer des qualités et des caractéristiques le distinguant des autres prophètes. On a mis l'accent sur sa grandeur, ses oeuvres et sa prédication qui changeront la face du monde et qui aboutiront à la restauration du royaume de Dieu.

Cependant, les prophéties figurant dans l'Ancien Testament se rapportent selon les Chrétiens au Christ ; celles du Nouveau Testament, sont interprétées de façon à ce qu'elles ne concernent aucune autre personne que Jésus ; ou à défaut, on les applique à l'Esprit Saint.

CHAPITRE PREMIER

MOHAMMAD DANS L'ANCIEN TESTAMENT I. - Le Prophète Le Prophète attendu du Pentateuque En ouvrant la Bible, nous rencontrons la plus importante prophétie du

Pentateuque, concernant ce personnage, dans le Deutéronome 18: 15-22: 15. « L'Éternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d'entre tes

frères, un prophète comme moi : vous l'écouterez. 16. C'est là tout ce que tu as demandé à l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, le

jour du rassemblement, quand tu disais : Que je ne continue pas à entendre la voix de l'Eternel, mon Dieu, et que ne voie plus ce grand feu, afin de ne pas mourir.

17. L'Éternel me dit: ce qu'ils ont dit est bien. 18. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme

toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.

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19. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte.

20. Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera mis à mort.

21. Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment reconnaîtrons-nous la parole que l'Éternel n'aura pas dite ?

22. Quand le prophète parlera au nom de l'Éternel, et que sa parole ne se réalisera pas et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura pas dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite : Tu n'en auras pas peur ».

Quand nous examinons attentivement les phrases de ce texte nous

constatons qu'il ne s'agit pas de Jésus comme le prétendaient les Chrétiens. Les raisons de cette conviction pourront être résumées dans les constatations et les remarques suivantes :

1. Bien que Jésus fût parmi les Juifs et eût commencé sa mission, il ne fut pas reconnu comme étant le Prophète dont parle la prophétie précitée du Deutéronome. Mais les Juifs le distinguèrent du Prophète attendu. Cette remarque nous la tirerons du questionnaire fait par les sacrificateurs et les lévites, envoyés par les Juifs, à Jean-Baptiste. Ils avaient, néanmoins la certitude que Jean est un prophète, mais ils voulaient l'identifier. On lui a mentionné trois personnages : le Christ, Elie et le Prophète. Mais lui, a déclaré n'être aucun de ces trois :

« Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander : Toi, qui es-tu ? Il confessa sans le nier, il confessa : Moi, je ne suis pas le Christ. Et ils lui demandèrent: Quoi donc? Es-tu Elie ? Et il dit: je ne le suis pas. Es-tu le Prophète ? Et il répondit : Non... Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens. Ils l'interrogèrent et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? ... » Jean, 1 : 19-25.

De ce texte nous apprenons qu'il y a trois personnages : « Le Christ » qui est très probablement Jésus ; « Elie » qui pourrait être Jean-Baptiste (selon les dires attribués à Jésus dans Matthieu, 11 : 7-15) ; et enfin le Prophète.

L'identification des personnages nous importe peu, pour l'instant ; mais ce que nous devons retenir de ce témoignage c'est leur nombre et notamment la distinction faite entre le Christ et le Prophète.

Qui est donc ce Prophète ? Son image a sans doute pour fond la prophétie du Deutéronome citée plus

haut. Par ailleurs, pour mettre l'accent sur la distinction que faisaient les Juifs à

cette époque entre le Christ et le Prophète nous reproduisons un autre texte de l'Évangile de Jean, 7 : 40-41 :

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« Des gens de la foule, après avoir entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est vraiment le Prophète. D'autres disaient : Celui-ci est le Christ... »

Le Prophète est donc un autre personnage, mis en parallèle avec le Christ et dont on attendait la venue comme celle du Christ. Ces deux versets corroborent notre point de vue et appuient la démonstration que nous venons d'élaborer.

Cependant, pour donner un autre appui à cette réalité biblique nous citerons quelques versets des documents découverts dans la grotte de Qumrân (proche de la Mer Morte) qui mettent clairement l'accent sur la venue de trois personnages : deux messies et un Prophète. Dans le document appelé « Manuel de Discipline », il est écrit[8] :

« Seuls les fils d'Aaron décideront des questions de droit et de biens... Et qu'eux-mêmes ne s'éloignent d'aucun conseil de la loi pour marcher dans l'obstination de leur cœur ; mais qu'ils jugent d'après les premiers préceptes par lesquels les hommes de la communauté ont été d'abord disciplinés jusqu'à ce que viennent un Prophète et les Messies d'Aaron et d'Israël. »

Les sectaires de Qumrân, attendaient donc deux messies ; mais ils attendaient aussi un prophète, comme faisaient les autres Juifs.

2. Dans la prophétie du Deutéronome que nous avons reproduite ; il y a

cette formule :

« Un prophète comme toi ». Au début des versets, lorsque c'était Moïse qui parlait il disait : « Un

Prophète comme moi », mais dans les versets suivants il répète les paroles de Dieu qui lui étaient adressées, et c'est alors qu'il dit : « Un prophète comme toi », c'est-à-dire comme Moïse.

Cette caractéristique ne saurait être appliquée à Jésus pour les raisons suivantes :

1. Jésus est un Israélite ; c'est une cause pour qu'il ne puisse pas être plus grand que Moïse ou l'égaler ; car dans le Deutéronome, 34 : 10-11, on constate qu'aucune personne parmi les Israélites ne saurait susciter l'idée d'être plus grande que Moïse :

« Il ne s'est plus levé en Israël de prophète comme Moïse que l'Éternel connaissait face à face. Nul ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l'envoya faire au pays d'Égypte contre Pharaon... ».

Donc si quelqu'un prétend que parmi les Israélites apparaîtrait un prophète plus grand que Moïse on devrait le démentir.

2. Selon, les principes théologiques des Catholiques et des Protestants, concernant Jésus, il n'y aura aucune ressemblance entre Jésus et Moïse. Nous élucidons cette idée par les constatations suivantes :

a) Pour les Protestants et les Catholiques qui voient en Jésus la deuxième personne de la Trinité et le Fils de Dieu, Moïse serait son serviteur ; par

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conséquent il serait inadmissible de les mettre en équivalence et d'établir entre eux des ressemblance[9].

b) Jésus - comme prétendait Paul - était devenu maudit pour les Chrétiens : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous - car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois » Galates, 3 : 13 ; mais Moïse n'a ni été maudit ni crucifié alors que Jésus l'a été comme le croient les Chrétiens.

c) La loi de Moïse contient diverses directives et règles concernant la vie pratique : les interdictions et les devoirs, individuels et collectifs, portant sur la morale, la famille, l’économie, le droit etc. Alors que la loi ou les directives que renferment les Évangiles ne concernent que quelques questions de ce genre.

d) Moïse était un homme obéi et avait autorité sur son peuple par contre Jésus ne l'était pas.

3. Dans cette prophétie du Deutéronome il y a cette formule : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères... » Au moment de l'évocation de cette prophétie, les douze tribus d'Israël

étaient toutes présentes. Le contexte, en effet, montre que la parole fut adressée à tout Israël.

Donc il est inadmissible de prétendre que l'expression : « leurs frères » se rapporte aux tribus d'Israël ou à l'une d'elles. Leurs frères sont donc les Ismaëlites, c'est-à-dire les Arabes ; car Ismaël est le frère d'Isaac père d'Israël ; comme le dit le verset 12 du chapitre 16 de la Genèse : « Il (Ismaël) sera comme un âne sauvage[10], sa main sera contre tous , et la main de tous sera contre lui ; il demeurera face à tous ses frères. » ; et dans le verset 18 chapitre 25 : « Ismaël s'établit en face de tous ses frères[11].»

4. « Je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui commanderai ».

C'est une allusion faite d'une part, à la révélation que ce prophète recevra et d'autre part à son analphabétisme. Jésus ne pourrait pas être concerné par cette prophétie car, selon les Chrétiens, Jésus est un Dieu; ce qui implique qu'il n'a pas besoin qu'on mette les paroles de Dieu dans sa bouche et qu'il n'a pas besoin de recevoir les ordres ; puisque c'est lui le Dieu qui commande à toutes choses !

5. « Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom c'est moi qui en demanderai compte. »

Ici c'est une allusion à la grandeur de ce prophète. Mais il est difficile d'appliquer cette caractéristique à Jésus car d'une part, il ne serait qu'un simple porte-parole de Dieu et d'autre part ce ne sera pas lui qui jugerait ceux qui ne l'écouteront pas mais ce sera Dieu ; ce qui est incompatible avec les dogmes chrétiens.

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Mais lorsque nous essayons d'appliquer les caractéristiques citées dans la prophétie du Deutéronome, au Prophète Mohammad nous trouvons une parfaite concordance :

Il est comme Moïse dans les caractéristiques suivantes : * Il est un serviteur de Dieu et son Messager comme Moïse, et non pas un

Dieu. * Il a un père et une mère (Jésus n'a que la mère). * Il s'est marié et avait des enfants, comme Moïse (Jésus, non). * La révélation qu'il a reçue contient des directives et des règles qui

régissent la vie entière des hommes : individuelle et collective ; morale, politique, économique, juridique et religieuse.

Pour éclaircir cette question nous citons quelques faits : Dans les deux religions : islamique et juive, il y a les ablutions légales pour

faire les prières ; la purification légale des femmes après les règles, l'accouchement et après l'acte sexuel entre la femme et son mari (dans ce cas la purification est également obligatoire pour l'homme). L'interdiction de manger la viande d'animaux non égorgés et la chair du porc. La punition concernant l'adultère (de l'homme et de la femme). La loi du Talion. L'interdiction des sacrifices pour les idoles. L'interdiction de la pratique de l'usure. Et enfin le pur monothéisme.

* D'autre part, Mohammad est mort naturellement comme Moïse ; par contre Jésus, selon les chrétiens, fut crucifié et tué.

* Mohammad a été enseveli et enterré et ne fut pas ressuscité (comme Moïse) alors que Jésus, selon les Chrétiens, a été ressuscité et élevé au ciel.

* Il n'était pas maudit pour sa communauté (tel Moïse) ; par contre Jésus l'était comme prétendait Paul.

* Le Coran a souligné cette ressemblance aussi bien entre Mohammad et Moïse qu'entre le Coran et la Torah :

Dieu dit dans le Coran, 73 : 15 : « Oui, nous vous avons envoyé un Prophète qui porte témoignage contre vous, comme nous avions envoyé un Prophète à Pharaon. » Et il dit à propos du Coran et de la Torah, 21 : 48-50 : « Nous avons donné la Loi à Moïse et à Aaron, comme une Lumière et un Rappel pour ceux qui craignent Dieu ; pour ceux qui redoutent leur Seigneur bien qu'ils ne le voient pas et qui sont émus en pensant à l'Heure. Et ceci (c’est-à-dire le Coran) est un Rappel béni que nous avons fait descendre. Allez-vous donc le méconnaître ?».

* Mohammad était illettré, la parole de Dieu était dans sa bouche comme dit le Coran à son propos : « Par l'étoile lorsqu'elle disparaît. Votre compagnon (Mohammad) n'est pas dans l'erreur; il ne parle pas sous l'empire de la passion : Ce n'est là qu'une révélation qui lui a été inspirée. » (53: 1-4).

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6. Dans cette prophétie il est dit : « Mais le prophète qui aura l'audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera mis à mort., »

La phrase « ...sera mis à mort » est une promesse et pas un ordre. Si alors le Prophète Mohammad avait été imposteur il aurait du être tué

comme le souligne ce verset ; mais Il ne l'a pas été ; par conséquent il n'était pas un imposteur, et c'est ce que dit le Coran : « S'il (Mohammad) nous avait attribué quelques paroles mensongères, nous l'aurions pris par la main droite, puis nous lui aurions tranché l'aorte, nul d'entre vous n'aurait été capable de s'y opposer. » (69 : 44-47). Dans un autre verset le Coran dit : « Ô Prophète ! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son message. Dieu te protégera des gens. » (5 : 75).

Cette promesse du Coran de protéger le Prophète a été accomplie, et personne n'a réussi à le tuer bien qu'il eût de nombreux ennemis.

Or les Chrétiens prétendaient et prétendent encore que Jésus a été tué ; donc en nous basant sur cette prophétie du Deutéronome nous pourrons conclure que : soit Jésus était un imposteur et non pas un vrai prophète (?) puisqu'il fut tué, comme on le prétend ; soit alors, Jésus a été tué tout en étant un vrai prophète ce qui nous mène à conclure en revanche que ces versets du Deutéronome ne sont pas authentiques et qu'ils ne sont pas l'oeuvre d'une inspiration ; par conséquent ces versets ne concernent pas Jésus.

Mais tout ceci est grave pour la foi des Chrétiens ! Certes cela est un dilemme. Cependant, le Coran donne une explication qui résout cette controverse : Jésus n'a pas été tué mais élevé au ciel, un autre fut crucifié à sa place (Voir le Coran, 4 : 157). Selon les faits coraniques le problème est donc résolu : le texte du Deutéronome est authentique, Jésus ne fut pas tué et n'était pas un imposteur.

7. - Dans cette prophétie du Deutéronome, Dieu a donné des signes pour distinguer le prophète imposteur du prophète véridique : « Peut-être diras-tu dans ton coeur : Comment reconnaîtrons-nous la parole que l'Eternel n'aura pas dite ? Quand le prophète parlera au nom de l'Éternel, et que sa parole ne se réalisera pas et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel n'aura pas dite. C'est par audace que le prophète l'aura dite : tu n'en auras pas peur. »

Plusieurs prédictions et prophéties ont été émises dans le Coran ainsi que par le Prophète Mohammad (dans ses propos). Nous citons quelques-unes tout en soulignant que ces prédictions sont nombreuses et qu'elles se sont toutes réalisées :

1. Dans le Coran

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a) « Alif. Lam. Mim. Les Romains ont été vaincus dans le pays voisin ; mais après leur défaite, ils seront vainqueurs dans quelques années. » 30 : 1- 4.

La guerre séculaire entre les Byzantins et les sassanides de Perse éclatait de temps à autre. En 614 les forces sassanides s’emparèrent de Jérusalem, et la Croix fut emportée en Perse. De 616 à 619, des armées perses s’emparèrent de toute l’Egypte. En 617 une autre armée perse s’empara de l’Asie mineure et de Chalcédoine, qui n’est séparée de Constantinople, la capitale Byzantine, que par le détroit du Bosphore. Mais après quelques années Héraclius a pu vaincre les Perses en 624 et a profané leur lieu sacré. Entre 624 et 628, date de l’assassinat de Khosru II, par son fils Sheroye, il vainquit plusieurs armées.

Il est à signaler que la sourate où se trouvent les versets précités est une sourate mecquoise ; c'est-à-dire révélée avant l’Hégire ; donc avant 622 ap. J. C.

b) « Dieu, très certainement, réalisera par la vérité la vision de son messager : très certainement vous entrerez dans la Sainte Mosquée, si Dieu veut, en sécurité, ayant rasé vos têtes et coupé les cheveux, n’ayant point de crainte. Il sait, donc, ce que vous ne savez pas ! Puis il a prévu, au préalable, une victoire prochaine. » 48 : 27.

Ces versets visent la conquête de la Mecque, deux ans après la Trêve entre Musulmans et polythéistes mecquois. La vision du Prophète de l’entrée prochaine à la Mecque est ici confirmée. Ce qui est arrivé effectivement.

L’expression « Rasé vos têtes et coupé… » signifie que pour se désacraliser et revenir à la vie civile, le pèlerin doit se raser la tête, tout au moins se couper les cheveux, la femme coupe symboliquement une petite mèche de ses cheveux.

L’expression « Puis il a prévu… » vise la conquête de Khaybar. c) « C’est lui qui a envoyé son Prophète avec la direction et la religion

vraie pour la faire prévaloir sur toute autre religion. » 48 : 28. Dieu a effectivement fait triompher l’Islam dans une grande surface de la

terre. Pour d’autres prédictions voir le Coran, 22 : 41 ; 24 : 55 ; 41 : 53 ; 54 : 44-

45 ; 62 : 3 et d’autres. 2. Dans les propos du Prophète Mohammad Il suffit de lire les recueils de la tradition prophétique (comme Bukhari,

Muslim, Tirmidi, Abu Dawoud, Ibn Maja, Ahmad et d’autres) et de comparer les prédictions du Prophète avec les faits historiques pour trouver leur parfaite concordance.

Par exemple le Prophète a prédit un feu immense qui sortira du Hijaz, région de la Mecque et de Médine en Arabie, qui fera voir les cous des

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chamelles se trouvant très loin de cet endroit. En effet en 654 de l’hégire (1256 ap. J. C.) le Feu prédit depuis des siècles a jailli d’une montagne au Hijaz.( De la description des historiens de l’époque il ressort que ce Feu était une sorte de Volcan très immense.).

En outre le Prophète a prédit que les Musulmans s’empareront de Constantinople. Ce qui est arrivé effectivement en 1453 ap. J. C.

Les exemples sont nombreux ; celui qui veut étudier cette question en détail peut consulter des livres de la tradition prophétique et des œuvres historiques comme celui d’Ibn Katir par exemple (al-Bidaya wan-Nihaya).

8. Les rabbins juifs à l'époque du Prophète Mohammad avaient reconnu

qu'il était le Prophète attendu. Quelques uns d'entre eux s'étaient convertis à l'Islam ; d'autres avaient préféré s'obstiner dans leur incrédulité comme l'avait fait Caïphe, le Souverain sacrificateur des Juifs vis-à-vis de Jésus bien qu'il eût reconnu que ce dernier était un prophète (Voir Jean, 11 : 49-52).

Cependant, une petite objection pourrait être soulevée ; elle est suggérée par la proposition : « Du milieu de toi » (v.15).

Cette formule, au contraire, corrobore ce que nous voulons établir ; car le Prophète Mohammad, après avoir passé une dizaine d'années à La Mecque où il prêchait, quitta cette ville pour s'installer à Médine. Dans celle-ci, il y avait trois grandes tribus juives, qui avaient émigré en Arabie, peut-être après les persécutions romaines ; c'étaient les Banû-n-Nadîr, les Banû Quraïza et les Bânu Qaïnuqâ, en outre dans la région de Médine il y avait les Juifs de Khaybar, plus loin ceux de Taïmâ.

Par ailleurs nous tenons à rappeler ici que dans les documents de la Mer Morte, les Écritures incitent les sectaires de Qumrân à s'installer au désert pour préparer le chemin du Seigneur. Il nous semble que l'émigration des Juifs en Arabie, ou du moins d'une partie d'entre elle, se serait réalisée dans ce but.

Les Juifs, en effet, avaient contribué à la conversion des habitants arabes païens de Médine en leur parlant d'un prophète qui apparaîtra bientôt.

D'autre part, il est à signaler que cette expression (du milieu de toi) pourrait être une addition ultérieure pour mettre la confusion dans le texte, ou alors c'est une note explicative introduite postérieurement dans le texte par un scribe. Les raisons que nous pouvons fournir pour cette explication sont :

1. Pierre avait mentionné cette prophétie sans rapporter cette expression (voir Actes, 3 : 22-23) ainsi que Etienne (Actes, 7 : 37). 2. Moïse, quand il a rapporté ce que Dieu lui a dit, n'a pas mentionné cette expression (voir Deutéronome, 18 : 17). 3. Dieu avait promis à Abraham de bénir Ismaël et sa postérité[12](voir Genèse, 17 : 20). Si la venue du Prophète Mohammad n'était pas la

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réalisation de cette promesse et de cette bénédiction quand alors se réaliseront-elles ?

Qui est Schilo ? Dans la Genèse, 49 : 10 il est écrit : « Le bâton (de commandement) ne s'écartera pas de Juda, ni l'insigne du

législateur d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent. »

D’autres traduisent : « ni l’insigne du législateur… » par « ni le bâton souverain… » ce qui a le même sens.

Dans cette prophétie, l’image est celle du chef assis sur son trône, tenant en main et entre les jambes les insignes de son pouvoir.

A la venue de cette personne attendue par toutes les nations, le pouvoir, c'est-à-dire le pouvoir politique, et la législation seront transmis de Juda à cet homme : c'est-à-dire des Israélites à lui et bien sùr à son peuple.

Le verset mentionne deux choses : la venue de « Schilo » et ses conséquences qui sont : la transmission du « bâton de commandement et de législation » de Juda à cette personne et l’obéissance des peuples.

Or ces deux caractéristiques ne s’appliquent pas à Jésus. Car celui-ci était descendant de Juda (voir la généalogie de Jésus dans

Matthieu, 1 : 2 et Luc, 3 : 33) ce qui implique que sa venue ne serait pas une cause pour que le bâton de commandement et de législation soient transmis de Juda ; mais au contraire le pouvoir politique et législatif demeurerait dans les mains de Juda ; puisque sa venue ne serait qu’une continuité et non pas une rupture ou un éloignement du pouvoir de Juda, comme le dit le texte.

D’autre part, Jésus, en faisant des Apôtres, selon les Evangiles, des Juges chargés des douze tribus d’Israël, maintenait le pouvoir dans le peuple de Juda.

En outre, l’obéissance des peuples à Jésus n’est pas arrivée de son vivant ; puisqu’il fut crucifié et tué selon les Chrétiens.

En revanche, ces données s’appliquent parfaitement au Prophète Mohammad. Mohammad, lui ; n’est pas un descendant de Juda. En outre de son vivant et après sa mort des peuples lui ont obéi et lui obéissent encore.

Par ailleurs, quand nous examinons les interprétations données par les savants au terme « Schilo » nous constatons qu’elles s’appliquent parfaitement au Prophète Mohammad.

Dans une note réservée à ce terme, dans la nouvelle version Segond, édition « Alliance biblique universelle », Paris 1978, p. 54, il est écrit :

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« Chilo » : « Le sens de ce mot reste mystérieux, comme on peut en juger par les versions et les interprétations modernes : « Celui à qui appartient » le bâton de commandement ; « Celui qui doit être envoyé » ; le pacifique ; le dominateur ; un cadeau pour lui ; ou encore, toute la phrase étant lue : jusqu’à ce que le tribut lui soit apporté. On considère en général que cette prédiction a un sens messianique. ».

Nous essayons de voir à qui ces interprétations s’appliquent parfaitement ; à Jésus ou à Mohammad.

1. 1. « Schilo » : « Celui à qui appartient » le bâton de commandement. Nous avons démontré plus haut que le bâton de commandement ne

saurait concerné Jésus pour la simple raison que Jésus est un descendant de Juda. Par contre la contradiction disparaît lorsqu’on l’applique à Mohammad.

1. 2. « Schilo » : « Celui qui doit être envoyé ». Cette interprétation s’applique aussi bien à Jésus qu’à Mohammad. Mais

elle suggère que ce Prophète sera le grand envoyé de Dieu.

1. 3. « Schilo » : « Le Pacifique ». On ne peut apprécier la valeur et les capacités d’un pacifique que si, en

dépit de sa puissance militaire, il continue à préférer la paix. Quand on considère la vie de Mohammad on se rend compte qu’il préférait toujours la paix, et qu’il ne recourait à la guerre que lorsqu’il y était contraint.

Cependant, on ne peut pas qualifier de non pacifique celui qui luttera pour la cause de Dieu et pour la restauration de la paix. Jésus, par exemple, reviendra pour détruire les régimes politiques de la terre, et Mohammad a combattu l’ignorance et le mal en recourant à la force.

4. « Schilo » : « Le dominateur ». C’est une caractéristique du Prophète Mohammad ; car lui-même et par le

truchement de ses disciples il a dominé presque le monde entier de son époque. Par contre, Jésus n’avait pas pour mission de dominer le monde.

5. « Schilo » : « Un cadeau pour lui ».

Cette interprétation est une allusion manifeste à la réalité historique qu’avait connue l’Arabie. Les présents et les cadeaux ont été envoyés de toutes parts au Prophète Mohammad : d’Héraclius, l’empereur romain, du

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gouverneur de l’Egypte, du roi d’Abyssinie ainsi que d’autres rois. Par contre, Jésus n’a pas reçu de cadeaux des rois.

6. « Schilo » : « Jusqu’à ce que le tribut lui soit apporté ». Cette donnée s’applique parfaitement au Prophète Mohammad car le

Coran dit : « Combattez : ceux qui ne croient pas en Dieu et au Jour dernier ; ceux qui ne déclarent pas illicite ce que Dieu et son Prophète ont déclaré illicite ; ceux qui, parmi les gens du Livre, ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils payent directement le tribut après s’être humiliés. » 9 : 29.

Le tribut est imposé aux Juifs, aux Chrétiens, aux Persans et à d’autres ;

qui ont été des non convertis et vivants dans l’état musulman. Dans n’importe quel livre de la législation islamique on trouve un chapitre

consacré aux directives et règles explicitant cette loi. Jésus, par contre, n’a perçu aucun tribut.

Le Prophète des Psaumes a) Dans le Psaume 45 : 2-18, il est écrit : « Mon coeur bouillonne de belles paroles. Je dis : Mes oeuvres sont pour

le roi! Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain ! 3. Tu es le plus beau des fils d'homme, la grâce est répandue sur tes

lèvres : c'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Ceins ton épée à ton côté,

4. Vaillant guerrier, ton éclat et ta splendeur, 5. Oui, ta splendeur ! Elance-toi, monte sur ton char, pour la cause de

la vérité, de l'humilité et de la justice, que ta droite te montre des exploits formidables!

6. Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont sous toi ; elles perceront le coeur des ennemis du roi.

7. Ton trône, Ô Dieu subsiste à toujours et à perpétuité ; le sceptre de ton règne est un sceptre de. droiture.

8. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : c'est pourquoi, ô Dieu[13] , ton Dieu t'a oint d'une huile de joie, par privilège sur tes compagnons.

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9. La myrrhe, l'aloès et la casse parfument tous tes vêtements ; depuis les palais d'ivoire les instruments à cordes te réjouissent.

10. Des filles de rois sont parmi tes favorites ; la reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir.

11. Ecoute, ma fille, vois et prête l'oreille ; oublie ton peuple et la maison de ton père.

12. Le roi porte ses désirs sur ta beauté ; puisqu'il est ton Seigneur, rends-lui tes hommages.

13. Et, avec des présents, la fille de Tyr, les plus riches du peuple rechercheront ta faveur.

14. Toute glorieuse est la fille du roi dans l'intérieur du palais ; son vêtement est fait de broderies d'or.

15. Elle est conduite au roi, vêtue de ses habits de couleurs, et derrière elle, des jeunes filles, ses compagnes, sont amenées auprès de toi.

16. On les conduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse ; elles entrent dans le palais du roi.

17. Tes fils prendront la place de tes pères ; tu les établiras princes dans tout le pays.

18. Je rappellerai le souvenir de ton nom de génération en génération, aussi les peuples te célébreront éternellement et à perpétuité. ».

Ce texte décrit un personnage et illustre ses qualités physiques et

morales. De même il mentionne ses exploits et les conséquences de sa mission salvatrice. Nous essayons donc de regrouper toutes ces caractéristiques en différents points :

1. « Tu es le plus beau des fils d'homme » « ton éclat et ta

splendeur, Oui, ta splendeur ! »

Cette caractéristique est nettement celle du Prophète Mohammad. Comme il est écrit dans les divers recueils de la tradition prophétique, ses compagnons, en le décrivant, soulignaient sa beauté[14].

D’ailleurs, ils illustraient cette beauté par des images telles que : « On aurait cru en le regardant que le soleil resplendissait dans son visage » ou « Son visage brillait comme un vaisseau doré » ou encore : « Nous n’avons jamais vu quelqu’un de plus beau que le Prophète. ».

Le grand poète Hassan Ibn Thabit, compagnon du Prophète, a composé des vers dans lesquels il voulait manifester son admiration pour ses hautes qualités morales et physiques :

De plus splendide que toi, Mes yeux n’ont jamais vu ; De plus sublime que toi ,

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Les mères n’en ont point eu ; Pur et sans vice, Ton Dieu t’a crée, Comme si de ta volonté, cela dépendait. Mais si on essaye d’appliquer cette qualité physique à Jésus en nous

basant sur le chapitre 53 du livre d’Esaie, comme l’ont fait les Chrétiens, nous constatons que dans le verset 2 il est écrit : « Il n’avait ni apparence, ni éclat pour que nous le regardions, et son aspect n’avait rien pour nous attirer. ».

2. « la grâce est répandue sur tes lèvres ». C’est une autre caractéristique reconnue par tout le monde et même par

ses ennemis. Les tribus arabes avaient reconnu son éloquence, et la tribu de Quraych avait défendu à ses membres d’écouter le Prophète de peur qu’ils soient séduits par son éloquence.

Cependant, cette éloquence extraordinaire et « cette grâce répandue sur

ses lèvres », n’ont pas été reconnues à Jésus bien que l’on ait été convaincu de sa sagesse et de la valeur de ses paraboles. On ne trouve point de textes qui rapportent que les ennemis de Jésus aient défendu aux gens de l’écouter de peur qu’ils soient ravis par son éloquence. La plupart des gens qui suivaient Jésus se sont attachés à lui, grâce aux miracles qu’il produisait. D’ailleurs, lui-même a ressenti ce fait. Il est toutefois vrai que l’enseignement de Jésus était frappant ; mais on n’a jamais souligné que cela était du à son éloquence.

3. « C’est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. »[15]. Cette caractéristique peut être appliquée aux deux prophètes ; cependant

nous soulignons que tout musulman dans ses cinq prières obligatoires et lorsqu’il entend prononcer le nom du Prophète, doit implorer la bénédiction et le salut divins sur lui, conformément au verset coranique : « Oui, Dieu et ses anges bénissent le Prophète. O vous, les croyants, priez pour lui et appelez sur lui le salut. » 33 : 56.

Par contre Jésus est un dieu, selon les Chrétiens, et par conséquent il n’a pas besoin d’être béni ni par Dieu ni par ses serviteurs.

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4. « C’est un Vaillant guerrier, à ton côté, ton épée Cette qualité est manifeste dans la vie du Prophète Mohammad. Il a mené

des guerres contre ses persécuteurs et a réussi presque dans toutes ses expéditions. Il était un fin connaisseur des stratégies militaires. Aussi n’a-t-il jamais pris la fuite bien qu’un grand nombre de ses compagnons aient fui au cours de quelques batailles (celle d’Uhud et celle de Hunayne).

Par contre Jésus n’a jamais fait de guerres et n’a jamais porté l’épée. 5. « monte sur ton char, pour la cause de la vérité, de l'humilité et de

la justice. » C’est une allusion aux batailles qu’avaient menées le Prophète

Mohammad. En effet, ces batailles n’avaient pas un but personnel, ni tribal ni même racial, et ne recherchaient aucune domination. Au contraire, elles devaient faire triompher la vérité et la justice et libérer les masses opprimées par leurs despotes tout en leur laissant le choix de se convertir à l’Islam ou de conserver leur religion.

D’autre part, parmi les surnoms que lui avaient donné ses compatriotes avant qu’il commence sa mission et qu’il ne reçoive la révélation il y a : « Le Fidèle et le Véridique ». Ce qui confirme cette interprétation. Donc avant même sa mission Mohammad cherchait la justice.

Par contre, Jésus n’avait pas mené de guerre pour faire triompher la justice et la vérité ; mais au contraire il a été méprisé, crucifié et tué comme prétendent les Chrétiens.

6. « Que ta droite te montre des exploits formidables. » A la bataille de Badr, le Prophète Mohammad a lancé une poignée de

poussière sur l’armée ennemi. La poussière a atteint les yeux de chaque combattant et tous préoccupés par leurs yeux n’avaient pas pu se défendre contre l’attaque des Musulmans et ce fut la déroute de l’armée ennemie(mecquoise). Le Coran dit à propos de ce fait prodigieux : « Et lorsque tu lançais, ce n’est pas toi qui lançait : mais c’est Dieu qui lança. » 8 : 17.

7. « Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont sous toi ; elles

perceront le coeur des ennemis du roi. Les fils d’Ismaël (les Arabes) étaient d’excellents tireurs à l’arc, comme

leur ancêtre ; dans la Genèse il est dit : « Dieu fut avec le garçon (Ismaël), qui grandit, habita dans le désert et devint tireur à l’arc. Il habita le désert de Parân… » 21 : 20-21.

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Par ailleurs, la prophétie précise que des peuples tomberont sous la main de cette personne ; ce qui veut dire qu’il y aurait des guerres. En effet, des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Europe « sont tombés » sous les mains des musulmans ; Une grande partie de ces peuples s’est convertie à l’Islam ; la religion du Prophète Mohammad.

Ces deux caractéristiques, parfaitement applicables à Mohammad, sont inapplicables à Jésus.

8. le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture. » « Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté. »

Ces qualités sont reconnues, même par les ennemis de l’Islam, au

Prophète Mohammad et au régime qu’il a instauré dans le monde. En effet, celui qui étudie sa vie sera sans peine convaincu de l’existence de ces nobles qualités en la personne du Prophète.

Par ailleurs, on ne peut pas concevoir un tel amour pour la justice et une telle aversion de la méchanceté si la personne considérée n’est pas exposée à des situations qui éprouvent ces qualités morales. La meilleure épreuve pour découvrir l’enracinement de ces qualités dans la conscience et dans le cœur de cette personne, c’est de gouverner les gens, de trancher leurs différends, d’être juge… Les actes de justice ou d’injustice permettront alors de connaître son tréfonds.

Le Prophète Mohammad était juge, gouverneur, homme d’Etat, chef d’armée etc. Dans toutes ces fonctions, il était le bel exemple de la justice et de la miséricorde, de la répulsion de la méchanceté aussi bien envers ses amis qu’à l’égard de ses ennemis.

Après sa mort, à l’époque des Califes « bien guidés », le monde a connu un règne de justice et de bonté qu’il n’a jamais vu auparavant ni même après.

D’autre part, les peuples presque partout ont accueilli les conquérants musulmans comme libérateurs, notamment en Egypte, en Palestine, en Mésopotamie, en Espagne, etc.

Cela ne veut pas dire que Jésus ne posséda pas cette qualité ; mais nous voulons dire que son manifestation chez lui n’avait pas été confirmée par les faits réels dans toutes les domaines de la vie comme était le cas du Prophète Mohammad. Donc la conviction que Jésus étant ainsi, est basée seulement sur un principe dogmatique, mais non pas effectif.

9. « Des filles de rois sont parmi tes favorites… Ecoute, ma fille, vois

et prête l'oreille ; oublie ton peuple et la maison de ton père. Le roi porte ses désirs sur ta beauté ; puisqu'il est ton Seigneur, rends-lui tes hommages.

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La reine dont il est question ici est très probablement Safiyya, fille de Huyayy Ibn Akhtab, le chef des Juifs Nadirites qui ont été expulsés de Médine et s’étaient installés à Khaybar (170 km de Médine).

La jeune femme Safiyya était l’épouse de Kinana Ibn ar-Rabi’, le chef de Khaybar. Après la défaite des Juifs dans la guerre de Khaybar le Prophète épousa Safiyya.

Il apparaît dans ces versets qu’on aurait conseillé à cette jeune femme juive d’oublier son peuple et de se soumettre au Prophète ; en effet, c’est ce qui est arrivé ; Safiyya a embrassé l’Islam et est devenu ainsi la mère des croyants comme les autres épouses du Prophète (voir le Coran, 33 : 6).

10. « Et, avec des présents, la fille de Tyr, les plus riches du peuple

rechercheront ta faveur ». Le Prophète Mohammad a reçu des présents, comme nous l’avons vu

plus haut, de plusieurs rois. Par contre Jésus n’en a jamais reçu. 11. « Tes fils prendront la place de tes pères ».. Les descendants du Prophète sont établis Califes et rois dans divers pays

du monde musulman ( en Arabie, au Yémen, en Jordanie, en Iraq, en Syrie, en Egypte, au Maroc, en Inde et en Iran).

Les pères du Prophète, surtout hâchim et abdul-Muttalib, ses grands-pères, étaient des chefs de l’oligarchie de la Mecque, et étaient vénérés par tous les Arabes.

Quant à Jésus on sait qu’il n’a pas eu d’enfant. 12. « …Aussi les peuples te célébreront éternellement et à

perpétuité. ». Cette réalité est incontestable parce que premièrement, en appelant à la

prière, le muezzin, célèbre le nom du Prophète cinq fois par jour dans les diverses contrées du monde ; et deuxièmement, les savants, les historiens et les autres écrivains reconnaissent les qualités du Prophète et le placent à la tête des grands hommes de l’histoire humaine.

b) Dans le Psaume 72 : 1-17, il est écrit : 1. « O Dieu, donne tes jugements au roi et ta justice au fils du roi. 2. Il jugera ton peuple avec justice et tes malheureux selon le droit. 3. Les montagnes porteront la paix pour le peuple, et les collines aussi,

par l’effet de ta justice. 4. Il fera droit aux malheureux du peuple, il sauvera les fils du pauvre

et il écrasera l’oppresseur.

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5. On te craindra, tant que subsistera le soleil, tant que paraîtra la lune, de génération en génération.

6.Il sera comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché, comme des ondées qui arrosent la campagne.

7. En ses jours, le juste fleurira, et la paix abondera jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune.

8. Il dominera d’une mer à l’autre ; et du fleuve aux extrémités de la terre.

9. devant lui, les habitant du désert fléchiront le genou, et ses ennemis lècheront la poussière.

10. Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs (ou apporteront des offrandes), les rois de Saba et de Séba offriront des présents.

11. Tous les rois se prosterneront devant lui ( lui obéiront), toutes les nations le serviront.

12. Car il délivrera le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide.

13. Il aura pitié du faible et du pauvre, il sauvera la vie des pauvres ; 14. Il les affranchira de l’oppression et de la violence, et leur sang

aura du prix à ses yeux. 15. Ils vivront, et lui donneront de l’or de Saba ; ils prieront pour lui sans

cesse, ils le béniront chaque jour. 16. Les blés abonderont dans le pays, au sommet des montagnes, et leurs

épis s’agiteront comme les arbres du Liban. les hommes fleuriront en ville comme l’herbe de la terre.

17. Son nom subsistera toujours, aussi longtemps que le soleil, son nom se perpétuera. Par lui on se bénira mutuellement, toutes les nations le diront heureux.

Ces caractéristiques et les différentes œuvres que cette personne

accomplira se rapportent parfaitement au Prophète Mohammad ; son jugement avec la justice, sa miséricorde pour les pauvres et les opprimés et son combat contre les oppresseurs sont des faits historiques reconnus même par ses ennemis. Il a affranchi les esclaves, aidé les pauvres, écrasé l’oppresseur, établi la paix et il a reçu des présents de différentes contrées. Le texte en effet nomme quelques unes comme Tarsis (selon les exégètes de la Bible Tarsisest la Tunisie) Saba ( c’est le Yémen) et Séba ( l’Ethiopie selon des exégètes).

Dans le texte, par ailleurs, il y a une allusion aux habitants du désert qui fléchiront devant cette personne. Dans les textes hébreux, quand on évoque le désert, on se rapporte toujours au désert de l’Arabie qui commence au cours moyen du Jourdain et s’enfonce dans le désert méridional. Ce fait

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signalé dans le texte est une réalité incontestable que connaît n’importe quelle personne qui possède le minimum d’une connaissance historique.

Aussi, dans le texte, y a-t-il une allusion à la prospérité que connaitra le monde musulman après la restauration de l’Etat islamique, qui est une réalité fulgurante.

Nous ne nous attardons pas sur d’autres allusions dans ce texte, car on a déjà vu leurs semblables dans le texte précédent.

Le Serviteur élu Dans Esaïe, 42 : 1-8, il est écrit: 1- « Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme

prend plaisir. J'ai mis mon Esprit sur lui ; il annoncera la justice aux nations.

2. Il ne criera pas, il n'élèvera pas la voix et ne la fera pas entendre dans les rues.

3. Il ne brisera pas le roseau broyé et il n'éteindra pas la mèche qui brûle encore ; il annoncera la justice selon la vérité.

4. Il ne faiblira pas ni ne s'esquivera, jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre, et que les îles espèrent en sa loi.

5. Ainsi parle Dieu, l'Éternel, qui a créé les cieux et qui les déploie, qui étend la terre et ses productions, qui donnent la respiration à ceux qui la peuplent et le souffle à ceux qui la parcourent.

6. Moi, l'Éternel, je t'ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te protège et je t'établis pour faire alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations.

7. pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif et de leur cachot les habitants des ténèbres.

8. Je suis l'Éternel, c'est là mon nom ; et ne donnerai pas ma gloire à un autre ni mon honneur aux idoles. ».

Ce serviteur ne saurait être Jésus car selon les Chrétiens le Christ est un

Dieu ; or celui qui est un Dieu ne sera pas un serviteur ; mais au contraire les hommes seront ses serviteurs.

Nous allons voir en détail les caractéristiques de ce serviteur : 1. C'est un Élu de Dieu ; nous signalons ici que le Prophète Mohammad

est appelé l'Élu (al-Mustaphâ et al-Mukhtâr; qui ont le même sens).

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2. Il recevra l’Esprit ; c'est-à-dire il aura une révélation divine. Il a en effet reçu le Coran par l'intermédiaire de Gabriel.

3. Il révèlera le droit et la justice aux nations – Cela s’est accompli avec le temps ; l’histoire en témoigne.

4. Dans les versets 2 et 3, on décrit ses caractéristiques morales. 5. « Il ne faiblira pas… et que les îles espèrent en sa loi. » A la fin de sa mission, le Prophète Mohammad avait unifié toute la

péninsule arabique sous la bannière de l’Islam ; et par le truchement de ses disciples, une grande partie de la terre a accueilli cette religion.

Par contre, Jésus, selon les Chrétiens, fut tué et n’a pas établi la justice

sur la terre avant sa mort. D’autre part, les îles attendent la loi de ce Serviteur ; à vrai dire le

Prophète de l’Islam a instauré toute une législation qui a enrichi la législation mondiale. Cette loi fut appliquée dans tous les territoires du monde musulman durant 13 siècles.

Mais Jésus, selon les Chrétiens, n’a pas de loi. Il a apporté la foi à la place

de la loi de Moïse. Tandis que Mohammad a apporté les deux ; la foi et la loi.

6. Moi, l'Éternel, je t'ai appelé pour la justice… ni mon honneur aux

idoles. » vv.6-8. Il ne s’agit pas dans ces versets de l’alliance avec le peuple juif car il aurait

été dit : « une alliance nouvelle » avec le peuple, puisqu’il y avait déjà eu une ancienne. Mais il est dit simplement « une alliance » ; ce qui montre que cette alliance-là (avec le peuple) n’est pas précédée d’une autre. D’autre part, le verset 6 souligne que ce serviteur sera protégé par Dieu, établi par lui ; or d’après les Evangiles Jésus fut tué, ce qui contredit la promesse de ce verset. Par contre le Coran a promis que le Prophète Mohammad sera protégé de ses ennemis ; la promesse fut remplie, ce qui est en concordance avec cette promesse biblique en faveur du serviteur de Dieu.

7. Le verset 7 qui parle de l’œuvre de ce serviteur concorde avec la

mission du Prophète Mohammad, notamment parmi les Arabes adorateurs d’idoles, qui vivaient dans les ténèbres de l’ignorance et de l’incrédulité.

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Les versets qui suivront (du 10 au 17), que nous étudierons ensuite, démontrent que le serviteur dont il est question dans les versets précités ne saurait être Jésus ; parce que dans ce passage que nous verrons on parle du peuple de ce serviteur ; les Ismaélites.

Le Prophète des Manuscrits de la Mer Morte Dans les manuscrits de la Mer Morte (de la grotte de Qumrân) il est écrit

dans « le Manuel de Discipline » : « Seuls les fils d'Aaron décideront des questions de droit et de biens et

leurs ordres fixeront le sort qui déterminera les règles des hommes de la communauté. Quant aux biens des hommes saints dont la conduite est parfaite, qu'on ne les mêle point aux biens des hommes de fraude qui n'ont pas purifié leur conduite en se séparant de l'erreur et en agissant sans commettre de faute. Et qu'eux-mêmes ne s'éloignent d'aucun conseil de la loi pour marcher dans l'obstination de leur cœur ; mais qu'ils jugent d'après les premiers préceptes par lesquels les hommes de la communauté ont été d'abord disciplinés jusqu'à ce que viennent un prophète et les messies d'Aaron et d'Israël. » (Les Manuscrits de la Mer Morte, p. 345).

Les sectaires de Qumrân[16] attendaient donc deux messies, et ils

attendaient aussi un prophète.

Le Manuel de Discipline prescrit que les fils d’Aaron gouverneront la communauté « selon les premiers commandements » jusqu’à la venue « d’un prophète et des messies d’Aaron et d’Israël ».

L’expression « les premiers commandements (ou préceptes) » suggère un ensemble inaltérable de règles, peut-être les lois de Moïse elles-mêmes, qui devront servir de constitution au gouvernement de la communauté jusqu’à la fin des temps.

Les versets du Manuel de Discipline, suggèrent, en effet, que la venue des messies d’Aaron et d’Israël et du Prophète auraient des conséquences importantes ; des modifications auront lieu, des lois nouvelles s’imposeront, d’autres anciennes seront abrogées ou abolies etc.

Quant au terme « messie » cité dans ces documents et dans les Ecritures saintes, en général, c’est une forme occidentalisée du mot hébreu qui signifie « oint ». Il est généralement appliqué au roi qui est « l’oint du seigneur » et c’est de cet usage que vient l’emploi du terme « Messie » pour désigner le futur, promis par les prophètes.

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Pourtant, dans d’autres passages, le mot oint ou Messie est évidemment employé pour désigner celui qui viendra à la fin des temps. Ce terme, peut désigner plusieurs personnages mais il s’applique plus étroitement à un Messie plus grand que les autres.

Cependant, « le Manuel de Discipline » parle, non d’un, mais de deux Messies à venir. « On peut présenter, écrit Millar Burrows, que les deux Messies représentent le roi et le grand prêtre de l’avenir. Dans ce cas il parait étrange que le Messie royal doive être issu d’Israël et non de Juda ; il se peut cependant qu’Israël soit employé dans un sens général pour désigner le peuple entier et que le Messie d’Israël soit, si l’on peut dire, le Messie laïque, tandis que le Messie d’Aaron serait le Messie prêtre. La conception d’un Messie issu de la tribu Sacerdotale de Lévi apparaît dans les testaments apocryphes des Douze Patriarches et dans la littérature rabbinique, parfois en combinaison bien singulière avec d’autres idées. » ( Les Manuscrits de la Mer Morte, p. 239).

Mais pour notre part, nous pouvons présumer que le Messie d’Aaron signifie que ce dernier serait issu d’Aaron et que le Messie d’Israël signifie que ce Messie serait considéré comme le représentant d’Israël, tout entier, en parallèle à un autre personnage envoyé à une autre nation, qui est le Prophète évoqué dans ce texte. En d’autres termes, ce Messie serait le grand Messie d’Israël par rapport à un autre Messie d’une autre nation désigné par le terme « Prophète »[17].

Pourrions-nous par ces suggestions considérer que Jean-Baptiste est le Messie d’Aaron, car il en est le descendant, et que Jésus est le Messie d’Israël ? Ce qui prouve que Jean-Baptiste est un descendant d’Aaron est le texte suivant de l’Evangile de Luc (1 : 5) :

« Du temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; sa femme était d’entre les filles d’Aaron, et s’appelait Elisabeth. ».

Il est à signaler qu’ Aaron fut le premier souverain sacrificateur, et que ses descendants héritèrent le sacerdoce[18] ; ce qui signifie que Zacharie, père de Jean-Baptiste, qui était un sacrificateur, est un descendant d’Aaron.

Et ce qui appuie que Jésus fut le Messie de tout le peuple israélite est le texte suivant : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. ». Matthieu, 15 : 24.

Quant au troisième personnage il est appelé « Prophète » pour faire valoir la grandeur de sa mission et de sa personnalité et pour le mettre en parallèle avec les deux Messies d’Aaron et d’Israël.

Nous signalons quand même que la venue de ces trois personnages n’est pas précisée dans le temps ; mais que leurs apparitions se succèderont et ne seront interrompues par la venue d’aucun prophète. A ce propos il n’y a pas eu de prophète ou messie entre Jean-Baptiste, Jésus et Mohammad.

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Dans le Manuel de Discipline il y a aussi un texte auquel nous donnons l’interprétation qui nous semble plus admissible :

« Quand ces choses arriveront à la communauté d’Israël, ces règles les sépareront de l’assemblée des hommes de l’erreur et ils iront dans le désert préparer la voie du Seigneur, comme il est écrit : « Dans le désert, préparez la voie du Seigneur, dans la steppe aplanissez un chemin pour Dieu. » p. 344.

Selon ce document, les sectaires de Qumran devaient aller s’installer dans le désert pour préparer le chemin du Seigneur. De quel désert s’agit-il ?

Il est peu probable qu’il s’agisse du désert où se trouvaient les « Sectaires » de Qumran ; tout simplement parce qu’ils y habitaient et qu’ils devaient le quitter pour s’installer dans le Désert afin de préparer le chemin du Seigneur. Ceci signifie que c’est un autre désert.

Il nous semble très plausible de voir dans cette prophétie une allusion aux Juifs qui s’étaient installés dans le désert d’Arabie, surtout à Médine qui sera l’asile du Prophète attendu.

En effet, comme en témoigne l’histoire, les Juifs de l’époque du Prophète Mohammad avaient contribué à préparer les Arabes païens de Médine à se convertir à l’Islam parce qu’ils leur parlaient sans cesse d’un prophète qui allait bientôt apparaître et qu’ils allaient suivre. (voir la biographie du Prophète, Ibn Hichâm, 1 : 195-197).

D'autre part, un certain nombre de rabbins s'étaient convertis à l'Islam. Ils avaient reconnu en Mohammad le Prophète dont parle l'Écriture.

En outre, il est à signaler que les Juifs de Médine surtout les Banû-n-Nadir et les Banû Quraïza sont des fils d'Aaron ; ils jouissaient d'un grand prestige parmi leur peuple.

Il est raisonnable de voir dans ces deux tribus et dans les autres, les descendants des «Sectaires de Qumrân » auxquels il a été demandé de partir vers le désert pour préparer le chemin du Seigneur (voir Ibn Hichâm, 1 : 18 où il y a la généalogie des Nadirites et des Quraïzites).

Par ailleurs, il est inadmissible de croire que ces sectaires iraient au désert pour préparer la voie à Jésus ; car au lieu d’aller au désert ils auraient dû aller en Palestine, surtout à Jérusalem pour préparer les gens à sa mission.

Dans le Psaume final du Manuel de Discipline, il y a la triple fonction du « serviteur de Dieu » : Témoignage prophétique, réparation sacerdotale et jugement royal.

Ces trois fonctions reçoivent une explication ou du moins s’approchent des caractéristiques données par Jésus au « Paraclet promis » :

« Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement. » Jean, 16 : 8.

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Nous nous contentons pour l’instant de mettre ces trois fonctions en parallèle avec ces quelques versets coraniques concernant le Prophète Mohammad :

1. Témoignage prophétique : « Nous avons fait de vous une Communauté éloignée des extrêmes pour

que vous soyez témoins contre les hommes, et que le Prophète soit témoin contre vous. » (2 : 143 et voir 22 : 78).

2. Réparation Sacerdotale : Voici ce que disait Dieu à Moïse et à ses compagnons, qui étaient 70

personnes, après qu’ils sollicitaient le pardon et la miséricorde divines envers le peuple israélite après leur culte de Veau :

« Le Seigneur dit : « Mon châtiment atteindra qui je veux ; Ma miséricorde s’étend à toute chose ; Je l’inscris pour ceux qui me craignent… pour ceux qui croient en nos signes, pour ceux qui suivent l’envoyé : le Prophète gentil (ou illettré) que ces gens-là trouvent mentionné chez eux dans la Torah et l’Evangile. Il leur ordonne ce qui est convenable ; il leur interdit ce qui est blâmable ; il déclare licite, pour eux, les choses excellentes, il déclare illicite, pour eux, ce qui est détestable ; il ôte les liens et les carcans qui pesaient sur eux » (c'est-à-dire sur les Juifs), 7 : 156-57.

3. Jugement royal : « Dis… il m’a été ordonné d’être équitable entre vous. » 42 : 15. « juge entre ces gens d’après ce que Dieu a révélé. » 5 : 48. « Lorsque Dieu et son Prophète ont pris une décision, il ne convient ni à

un croyant, ni à une croyante de maintenir son choix sur cette affaire. » 33 : 36.

Dans le Psaume final du Manuel de Discipline il y a un texte énigmatique.

Il a suggéré aux exégètes plusieurs interprétations : « A la venue des saisons aux jours de la nouvelle lune pendant leurs

cours et de passage de l’un à l’autre. Lorsqu’elles se renouvellent, l’M est grand pour le saint des saints, et la lettre N est la clé de son amour éternel et inébranlable. » p. 347.

Ces quelques lignes[19] contiennent trois lettres mystérieuses dans lesquelles Brownlee discerne un acrostiche des trois consonnes du mot hébreu « Amen » ( / M N), l’aleph (/ ) est attaché au manuscrit à la fin du verbe « décréta » ( si c’est un verbe) ; cependant Brownlee prend cette lettre comme étant la consonne initiale du mot hébreu signifiant Dieu, / Elohim, quoi qu’il mentionne d’autres explications possibles. La lettre « M » apparaît dans la phrase obscure « la lettre M est grande », le « N » dans la phrase est non moins mystérieux : « la lettre N est la clef de ses miséricordes éternelles ». Faisant observer que la forme de la lettre « N » dans ce manuscrit ressemble à celle d’une clef ancienne, Brownlee distingue dans

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ce passage une référence probable au Messie qui, avec « la clef de David », révélera « les grâces certaines ».

Dupont-Sommer rejette l’interprétation de Brownlee et demande ce qu’une référence au Messie viendrait faire au milieu d’une énumération de temps consacrés. Pour lui, l’aleph dans l’acrostiche de Brownlee est une forme araméenne de la terminaison féminine d’un substantif qui signifie « décret ».

Pour la « lettre N », Dupont-Sommer offre une explication originale et tentante qui lui est particulière. Les lettres de l’alphabet hébreu comme celles de l’alphabet grec servaient à représenter les nombres, et la lettre « N » représentait le nombre 50.

Dans ce passage du Manuel de Discipline, Dupont-Sommer rattache la lettre « N » aux mots qui la précèdent, « le Saint des saints », et il lit : « Le Saint des saints et la lettre N ». L’expression « Le Saint des saints et la lettre N » signifie par conséquent « le caractère suprêmement sacré du nombre 50 ». Brownlee construit le saint des saint avec les mots précédents et suppose qu’un nouveau membre de phrase commence avec les mots « et la lettre N ».

Pour l’expression « la clef de ses miséricordes éternelles », Dupont-Sommer trouve encore une explication dans le fait que le nombre 50 est l’expression parfaite du triangle rectangle, symbole de « suprême principe qui a produit le monde ».

Peut-être y a-t-il quelque vérité dans les idées de Brownlee et de Dupont-Sommer concernant ce passage. Barthélemy fait remarquer que les trois lettres dans l’acrostiche de Brownlee ont une valeur numérique de 91 ( 1+ 40 + 50).

Quant à nous, les deux interprétations, celle de Brownlee et celle de Dupont-Sommer, nous semblent, toutes les deux , plausibles. Notre point de vue va dans le même sens que les deux précédentes interprétations et appuie nos précédentes explications.

Les sémitiques en général et les Juifs en particulier avaient l’habitude de donner aux lettres des valeurs numériques. Ils profitent de cet usage fréquent pour cacher une certaine croyance ou un certain mystère. Parmi ces mystères cachés il y a celui concernant le dernier prophète. Selon ce point de vue nous donnons les valeurs numériques de ces lettres :

Aleph = 1 ; N = 50 ; M = 40. Le total est 91 . Suivant le raisonnement de Brownlee nous donnons une explication

corroborant notre point de vue et résolvant, peut-être, ce problème de controverse entre les spécialistes des Ecritures saintes.

Nous disons comme Brownlee que la lettre aleph est l’initiale d’un nom. Ce nom est celui du Prophète Mohammad qui a un autre nom initié par l’aleph ; c’est : Ahmad ( voir le Coran, 61 : 6). Ce nom a presque le même sens que Mohammad.

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Ou bien, l’aleph est l’initiale du mot « Amine », qui signifie en arabe comme en hébreu : « fidèle, véridique ». Ce nom est un surnom du Prophète Mohammad que les arabes païens de la Mecque , compatriotes du Prophète, lui donnaient avant même qu’il reçût la révélation de Dieu, vu ses vertus et son irréprochable conduite tellement appréciées par ses contemporains.

Quant à la lettre « M », elle est l’initiale du nom connu du Prophète qui est « Mohammad ».

La lettre « N », qui est la clef des miséricordes éternelles, comme dit le Manuel, est l’initiale du mot « Nabi » qui signifie en hébreu : « prophète » ( pluriel : Nebiim).

En effet la prophétie est la clef des miséricordes divines et éternelles. Les phrases qui résultent de cette analyse sont donc les suivantes : * Ou bien : Ahmad, appelé aussi Mohammad, est le Nabi (le prophète)

attendu. * Ou bien : l’Amine (le Fidèle) Mohammad est le Nabi attendu. Donc si aleph est la lettre initiale de Ahmad on aura : Ahmad >>> aleph = 01. Mohammad >>> M = 40. Nabi >>> N = 50. Total = 91. Si elle est l’initiale de Amine on aura le même résultat. Dans les deux cas ce total est égal à la somme des trois lettres précitées. Et si aleph est l’initiale des deux noms ( Ahmad et Amine ) on aura au

total 92. Dans ce dernier cas le nombre 92 est égal au total des valeurs

numériques des lettres constituant le nom « Mohammad ». Son nom en arabe s’écrit : مـحـمـد ; il comprend quatre lettres : (M) = 40 (H) = 08 (M) = 40 (D) = 04 Total 92 Sachant que les voyelles ne sont pas comptées dans ce genre de calcul. Ainsi nous rejoignons la méthode explicative de ce mystère avancée par

Dupont-Sommer. Et il en résulte, donc, que ces lettres, selon les deux possibilités, s’appliquent au Prophète Mohammad.

II.- La Nation et la Religion

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L'Alliance de Dieu avec Abraham et sa descendance Dans la Genèse, 17: 1-14, 20, il est écrit : « Lorsqu' Abraham fut âgé de 99 ans, l'Éternel lui dit : je suis le Dieu Tout

Puissant... j'établirai mon alliance avec toi et ta descendance après toi, dans toutes leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de tes descendances après toi. Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays dans lequel tu viens d'immigrer tous le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu.

Dieu dit à Abraham : Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, dans toutes leurs générations. Voici comment vous garderez l'alliance que je traite avec vous et avec ta descendance après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez comme signe d'alliance, entre vous et moi... un mâle incirconcis... sera retranché du milieu de son peuple : il aura rompu mon alliance ».

« A l'égard d'Ismaël, je t'ai entendu : je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai à l'extrême ; il engendra douze princes, et je ferai de lui une grande nation. » (et voir Genèse, 21 : 18).

Ces versets montrent clairement que l'alliance a été établie avec Abraham et avec sa descendance. Cette alliance a été marquée par le signe de la circoncision. Obéissant à l'ordre divin, Abraham appliqua la circoncision à tous ses mâles, le premier étant Ismaël.

D'autre part, Dieu fait deux promesses à Abraham : lui donner et à sa descendance le pays de Canaan, et de bénir Ismaël.

Donc il y a en somme trois dispositions : alliance avec Abraham et tous ses descendants, promesse d'installer sa descendance à Canaan perpétuellement et enfin la bénédiction d'Ismaël. Il va de soi que le pays de Canaan, c'est-à-dire la Palestine, était occupé par les Israélites un certain temps ; mais à la suite de leur iniquité ils en furent dépossédés au profit des Arabes, descendants d’Ismaël ; que Dieu a promis de bénir et de faire hériter du pays de Canaan.

Donc les versets suivants ( 21-22) qui prétendent que l’alliance concerne seulement Isaac sont en contradiction ; d’une part, avec les premiers versets qui montrent que l’alliance a été établie avec toute la descendance d’Abraham et que le signe de cette alliance est la circoncision, qu’Ismaël a subie le premier. D’autre part avec la promesse d’hériter de Canaan perpétuellement. Cependant, en reconnaissant que l’alliance concerne deux descendants d’Abraham (Isaac et Ismaël), la contradiction avec les faits historiques et avec les autres versets de ce passage disparaît.

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D’autre part, examinons un autre texte de la Genèse. Il parle du sacrifice de l’enfant d’Abraham. On s’aperçoit que celui qui a été offert comme holocauste n’était pas Isaac mais Ismaël.

Pour illustrer cette réalité cachée et altérée, nous reproduisons le texte de la Genèse tout en lui donnant la véritable interprétation qui a été travestie :

« Dieu dit : Prends donc ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac... » 22 : 2.

Ce texte nous montre que Dieu a ordonné à Abraham de prendre son fils unique ; or Isaac n'était pas le fils unique parce qu'Ismaël naquit avant lui. Il était l'aîné et il fut circoncis avant la naissance même d'Isaac (voir Genèse, 17 : 23).

Donc le fils unique c'est Ismaël et non Isaac ; par conséquent le nom Isaac figurant dans ce verset a été ajouté pour faire croire que l'alliance était seulement avec Isaac et sa postérité.

Quelle est la Nation insensée ? Dans le Deutéronome, 32: 21, il est écrit : « Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est pas Dieu, ils m'ont irrité par

leurs vaines idoles ; et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est pas un peule, je les irriterai par une nation insensée. ».

La nation insensée dont il est question dans ce verset est la nation arabe. Car les Arabes, avant la venue du Prophète Mohammad, étaient dans un obscurantisme, notamment en matière de religion, et dans un égarement tels qu'on qualifie l'époque pré-Islamique par «la Jâhilliyya ». C'est-à-dire toute conduite déraisonnable, absurde et extravagante ; toute insoumission à l'ordre et aux pouvoirs ; toute négligence de la science religieuse et profane.

En Arabie, aussi bien au début du VIIe siècle que dans les siècles antérieurs, la multiplicité des croyances religieuses des tribus nomades et sédentaires, rendait précaire tout équilibre entre elles. Parmi les religions autochtones, les diverses formes de polythéisme proliféraient, avec des esprits ou des dieux invisibles, comme les « Djinns » du désert, des divinités à forme animale ou humaine. Des idoles de pierre ou des sites sacrés, constituaient des lieux de pèlerinage.

« Se superposant à ce polythéisme, s’exprimait pourtant une aspiration assez générale à un dieu sinon unique du moins supérieur aux autres ; au Hijaz, les trois déesses principales étaient tenues pour filles d’un même dieu : Allah. » (Roger Garaudy, Promesses de l’Islam, le Seuil, Paris, 1981, p.27).

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Cinq sixième de la population étaient des Bédouins nomades, des bergers qui se déplaçaient d’un pâturage à un autre avec leurs troupeaux selon la saison et les pluies d’hiver.

Sur le plan humain et moral il y avait l’adultère, le meurtre etc. Dans quelques tribus arabes le père, s’il le désirait, enterrait sa fille dès sa naissance ; dans le meilleur cas il déplorait sa naissance et cachait son visage à ses compagnons (voir le Coran, 16 : 58-59, décrivant ces attitudes).

L’Arabe pré-Islamique était généralement illettré. Il n’y avait ni savants ni historiens, mais les Arabes possédaient une enivrante passion pour l’éloquence, le langage beau et correct et les vers biens ciselés.

Ces Arabes, adorateurs d’idoles – méprisés par les israélites parce qu’ils sont les descendants d’Agar, la servante de Sara dont le petit fils est Israël (Jacob) – vont être favorisés par Dieu : « lorsqu’il leur a envoyé un prophète pris parmi eux qui leur récite ses versets, qui les purifie, qui leur enseigne le Livre et la sagesse, même s’ils avaient été auparavant dans une erreur manifeste. » (Coran, 3 : 164).

Dans cette péninsule au trois quarts désertiques, peuplé de tribus nomades dont la richesse est insignifiante face aux richesses des deux empires de l’époque (Byzantin et Perse), apparaît la religion qui changera et bouleversera le monde. Personne alors n’aurait pensé qu’en moins d’un siècle ces nomades conquérraient le monde, de l’Espagne à la Chine.

« Ainsi, le milieu du VIIe présente, en Asie et en Afrique un changement de décor aussi soudain que déconcertant ; deux grands empires rivaux, Byzance et la Perse, s’effondrent et sont remplacés par une domination inconnue la veille. C’est donc un des phénomènes les plus importants de l’histoire universelle ! » ( Histoire universelle des origines à l’Islam, sous la direction de R. Grousset et G. Léonard. 1956, Gallimard, p. 63).

C’est alors que les sciences, les arts, le droit, l’économie, la morale et d’autres domaines de la vie, vont connaître sous le règne des Arabes musulmans un progrès fulgurant.

Dans le verset du Deutéronome cité plus haut, les Juifs ont accouru la colère divine parce qu’ils avaient adoré des dieux autres que lui ; en revanche Dieu excita leur jalousie par l’élection d’un peuple insensé et sujet de leur mépris. Dieu a accompli sa promesse en choisissant le Prophète Mohammad parmi les Arabes.

Des exégètes prétendirent que la nation insensée est le peuple grec. Cette interprétation ne saurait être acceptable parce que la Grèce était l’une des nations les plus civilisées du monde. En matière de religion ils avaient sous la main la traduction de l’Ancien Testament, trois siècles avant J.C. Comment donc peut-on rapporter cette prophétie à cette nation ou à une autre semblable en négligeant la nation arabe, laquelle possédait les caractéristiques d’un peuple insensé qui allait être guidé vers l’intelligence, la connaissance et la gloire ?

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D'autre part, comme nous l'avons vu, Dieu a promis à Abraham de bénir Ismaël ; or la réalisation de cette bénédiction n'était-ce pas celle produite grâce à la prédication du Prophète Mohammad ?

Le Cantique Nouveau c'est I'Islam

Dans Esaie, 42 : 10-17, il est écrit : « 10. Chantez à l’Eternel un cantique nouveau, chantez ses louanges aux

extrémités de la terre, vous qui voguez sur la mer et vous qui la peuplez, îles et habitants des îles !

11. Que le désert et ses villes élèvent la voix ! Que les villages occupés par Qédar élèvent la voix ! Que les habitants de Séla éclatent en acclamations ! Que du sommet des montagnes retentissent des cris de joie !

12. Qu’on rende gloire à l’Eternel et que dans les îles on publie ses louanges !

13. L’Eternel sort comme un héros, il excite son zèle comme un homme de guerre ; il lance la clameur, il jette des cris, il triomphe de ses ennemis.

14. J’ai longtemps gardé le silence, je me tais, je me contiens ; je gémis comme une femme en travail, je suis haletant et je souffre tout à la fois.

15. Je dévasterai montagnes et collines et j’en dessécherai toute la verdure ; je changerai les fleuves en terre ferme et je dessécherai les étangs.

16. Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissent pas, je les conduirai par des sentiers qu’ils ignoraient ; je changerai devant eux les ténèbres en lumière et les endroits tortueux en terrain plat ; voilà ce que je ferai, et je ne les abandonnerai pas.

17. Ils reculeront, ils seront confondus de honte, ceux qui se confient aux idoles taillées, ceux qui disent au métal fondu : vous êtes nos dieux. ».

De ces versets on déduit qu’il se produira un changement très important.

Ce changement est désigné par « le Cantique nouveau ». Ce phénomène nouveau se répandra partout jusqu’aux extrémités de la

terre. Plus spécialement, les habitants du désert, et les villages où habite Qédar bénéficieront plus que les autres de ce nouveau message ; tout simplement parce qu’ils sont mentionnés, particulièrement, dans ces versets.

Le paragraphe qui commence par « L’Eternel sort comme un héro… » est une allusion aux guerres contre les ennemis de Dieu ; ces ennemis sont des adorateurs d’idoles comme il est expliqué dans le dernier verset de ce passage.

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Ce peuple qui sera l’instrument de ce changement est un peuple aveugle (ignorant…).

Toutes ces caractéristiques s’appliquent au peuple arabe. Le Cantique nouveau c’est la nouvelle religion de l’Islam.

Le désert c’est l’Arabie. Qédar est un fils d’Ismaël, ancêtre des Arabes et du Prophète Mohammad.

Un exégète du livre d’Esaie au Ve siècle ap. J.C. (c'est-à-dire avant l’islam) a écrit expliquant ce verset : « Il appelle « Kédar » les descendants des Ismaélites ». (Théodoret de Cyr, II, 441 ; commentaire sur Isaïe, Introd. Traduction, note de Jean-Noël Guinot, les éditions du cerf, Paris 1982).

Un texte de la Genèse, 25 : 12-16 et un autre du livre d’Ezéchiel, 27 : 21 montrent que Qédar est un fils d’Ismaël et que ce nom désigne les Arabes.

Le nom « Séla » (v. 11) est identifié par Théodoret à Pétra, la capitale de l’Idumée, au nord de l’Arabie ; il se peut cependant que Séla désigne la montagne Séla de Médine (la ville du Prophète Mohammad).

A vrai dire, ce passage parle des Arabes ; pour confirmer cette interprétation nous reproduisons ce texte du commentaire précité de Théodoret, qui date du Ve siècle ap. J.C. :

« Par ces mots également le texte prophétique a montré que la connaissance de Dieu s’est répandue sur toute la terre. Or nous voyons, nous aussi, l’accomplissement de la prédiction, car, outre le monde habité, ce sont aussi les lieux sans habitations et toutes les îles qui ont joui des flots de la vérité. Quant à moi (Théodoret), je voudrais apprendre d’un Juif, quelle espèce de joie le texte prophétique annonce aux Ismaélites et aux Iduméens et comment les îles chantent dans des hymnes le Dieu de l’univers ». (pp. 441-43).

Quant à nous, nous déclarons que l’Arabie a toujours été le lieu du polythéisme, et que le Christianisme n’en a jamais supplanté l’idolâtrie. Par contre lorsque le Prophète Mohammad est venu, avec « le Cantique nouveau », il a tout changé et a renversé toutes les mauvaises coutumes et toutes les religions autochtones, pour instaurer la vraie religion de Dieu. Et depuis l’époque du Prophète jusqu’à nos jours, jamais le culte des idoles n’a pu resurgir en Arabie. En outre, le Christianisme, à l’exception de quelques lieux et pendant un certain temps, n’a jamais pu s’y installer. Ce qui montre que le Cantique nouveau qui changera la vie des Ismaélites c’est l’Islam et non pas le Christianisme.

Le paragraphe qui décrit la joie et qui invite les Arabes à élever la voix partout, surtout du sommet des montagnes, est une allusion à l’appel à la prière par le muezzin et au culte spécial du pèlerinage à la Mecque pendant lequel les pèlerins élèvent la voix en proclamant la gloire divine.

Le verset 15 fait allusion aux guerres menées par le Prophète, et ses disciples après lui, contre l’idolâtrie et l’injustice dans leurs diverses formes.

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Les versets 16 et 17 décrivent le changement radical qui aura pour conséquence : la destruction des sanctuaires des idoles et la conduite du peuple insensé et ignorant sur le chemin de la vérité et de la lumière. C’est également une allusion au fait que les Musulmans domineront facilement le monde.

Mohammad est le Prophète de Parân Dans le Deutéronome, 33 : 1-3, il est écrit : « 1. Voici la bénédiction par laquelle Moïse, homme de Dieu, bénit les

enfants d’Israël, avant sa mort. 2. Il dit : L’Eternel est venu du Sinaï, il s’est levé sur eux de Séir, il a

resplendi de la montagne de Parân, et il est sorti du milieu des saintes myriades : il leur a de sa droite envoyé le feu de la loi.

3. Oui, il aime les peuples ; tous ses saints dans ta main. Ils se sont tenus à tes pieds, ils ont reçu tes paroles. ».

Les expressions : « l’Eternel est venu, s’est levé, a resplendi », sont une manière d’illustrer la grâce divine en révélant aux hommes Ses paroles et Sa loi.

Dans le deuxième verset, trois lieux sont évoqués où la révélation divine

fut confiée à un prophète. Le nom « Sinaï » est une allusion à la révélation de la Thora à Moïse ; le

mont « Séir » désigne la montagne de Séir près de Jérusalem (voir Josué, 15 : 8-10) ; c’est une allusion aux révélations postérieures à Moïse surtout celle de Jésus.

Mais le terme « Parân » renferme une allusion manifeste à la révélation du Coran ; car Parân est en Arabie. Ismaël habitait dans le désert de Parân, c'est-à-dire en Arabie d’où est venue la révélation islamique (voir Genèse 21 : 21 où il est dit qu’Ismaël habitait le désert de Parân).

En effet, le verset 2 montre que cette troisième révélation a d’importantes

conséquences. Elles se manifestent dans la multitude des saints qui suivront le Prophète de cette révélation. Ils recevront aussi la loi comme les Israélites. En outre le verset 3 montre qu’il s’agit d’un homme qui aime les peuples, ce qui implique qu’il leur révèle la parole divine, et dont les saints sont dans la main de Dieu, ils recevront, eux aussi, la parole de Dieu comme les Israélites.

Un verset dans le livre de Habaquq confirme cette interprétation (3 : 2-3) :

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« 2. Eternel, j’ai entendu ce que tu as annoncé, j’ai de la crainte, Eternel,

devant ton œuvre, accomplis-la dans le cours des années ! Dans le cours des années, fais-la connaître ! Mais dans ta colère, souviens de ta compassion.

3. Dieu vient de Témân, le Saint vient de la montagne de Parân. » Témân est en Arabie et Parân aussi. Tout ceci montre que la prophétie du

Deutéronome, et celle-ci, font allusion à la révélation du Coran. Le désert fécond Dans Esaie, 32 : 9-17, il est écrit : « 9. Femmes trop tranquilles, levez-vous, écoutez ma voix ! Filles sûres

de vous, prêtez l’oreille à ma parole ! 10. Dans un an et quelques jours, vous tremblerez, femmes sûres de

vous ; car c’en est fait de la vendange, la récolte n’arrivera pas. 11. soyez dans l’effroi, insouciantes ! Tremblez, femmes sûres de vous !

Déshabillez-vous, mette-vous à nu et mettez une ceinture à vos reins ! 12. En se frappant les seins, on mène le deuil sur la beauté des champs et

la fécondité des vignes. 13. Sur la terre de mon peuple croissent les épines et les ronces, même

dans toutes les maisons heureuses de la cité qui s’amuse. 14. Le palais est abandonné, la ville bruyante est délaissée ; la colline et la

tour serviront à jamais de cavernes pour le bonheur des ânes sauvages et la pâture des troupeaux,

15. Jusqu’à ce que l’Esprit soit répandu d’en haut sur nous, que le

désert se change en verger, et que le verger soit considéré comme une forêt.

16. Alors le droit demeurera dans le désert et la justice habitera dans le verger,

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17. l’œuvre de la justice sera la paix, et l’ouvrage de la justice la sécurité et la confiance pour toujours. »

Et dans le chapitre 35 (du même livre) il est écrit : « 1. Le désert et le pays aride s’égayeront ; la steppe tressaillera

d’allégresse et fleurira comme un narcisse ; 2. Elle se couvrira de fleurs, et tressaillera de joie, avec chants

d’allégresse et cris de triomphe ; la gloire de Liban lui sera donnée, la magnificence de Carmel et de Sâron. Ils verront la gloire de l’Eternel, la magnificence de notre Dieu.

3. Fortifiez les mains languissantes, et affermissez les genoux qui

chancellent ; 4. dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignait

point ; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu ; il viendra lui-même et vous sauvera.

5. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des

sourds ; 6. alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera

de joie. Car des eaux jailliront dans le désert et des torrents dans la Araba.

7. Le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sources

d’eaux ; dans le repaire où se couchaient les chacals, il y aura un emplacement pour les roseaux et les joncs.

8. Il y aura là un chemin frayé, une route qu’on appellera la voie sainte ;

nul impur n’y passera ; elle sera pour eux seuls ; ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer ;

9. et là il n’y aura pas de lion ; nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne

s’y rencontrera ; et là marcheront des affranchis, 10. ainsi ceux que l’Eternel a libérés retourneront, ils arriveront dans

Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête ;

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l’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront. »

Dans le premier texte les termes : femmes, filles sont les cités. Cette

interprétation est celle de Théodoret de Cyr (II,299) et J.N. Guinot ( le traducteur) souligne dans la note (p. 298-299) que les anciens exégètes (comme Chrysostome et Cyrille) comprenaient que c’est une habitude dans l’Ecriture d’appeler « femmes » les cités qui jouent le rôle de métropoles et « filles » celles qui en dépendent ; il cite pour le prouver le verset 8 du Psaume 97 (Sion et les filles de Juda).

Le prophète Esaie dans ces versets (du ch. 32) décrit la situation triste des villes de Juda après le bonheur du passé. Cette situation est due à la dévastation par les armées des peuples voisins comme les Assyriens et les Babyloniens.

Des bourgs et des maisons seront délaissés ; Théodoret dans son

commentaire du livre d’Esaie souligne que « ces bourgs jusqu’à aujourd’hui (c'est-à-dire au Ve siècle ap. J.C.) sont restés déserts. Nous trouvons les noms de quelques uns dans l’Ecriture, mais seules leurs traces sont vues par quelques hommes. » (II, 301).

Cependant, cette situation sera changée après que l’Esprit sera répandu

sur les hommes et plus spécialement sur les hommes du désert qui peut être celui de l’Arabie ; (en effet le chap. 35 que nous expliquerons plus tard, montre que le désert évoqué dans le chap. 32 est celui de l’Arabie).

En effet, Théodoret, bien qu’il ait interprété ce verset (v.15)

métaphoriquement, a souligné, toutefois, que le désert, évoqué ici, est relatif aux nations et non à Juda ; il dit : « A la suite de ce présent, le désert de Jadis – c'est-à-dire les nations,- qui n’avait pas bénéficié de la charrue prophétique, bénéficia de la fécondité du Carmel… » « Il y avait jadis chez les Juifs floraison de prophètes, de justes et de prêtres, tandis qu’ils ont imité aujourd’hui la stérilité des forêts. » (II, 301).

Mais en réalité le mot désert, dans ce verset, a un sens propre et non pas un sens figuré ; car le verset 16 montre que le droit demeurera dans le désert ; ce qui signifie que c’est une allusion à un endroit précis.

Par ailleurs, le chapitre 35 éclaircit ces réalités. Le premier verset de ce chapitre est une allusion claire au désert aride. A

part le désert d’Arabie, il n’existe pas un désert d’où apparut une religion.

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D’autre part, le verset 2 montre que le Liban sera donné à ce désert, ce

qui est tout à fait compatible à la réalité historique ; le Liban est un territoire islamique depuis 14 siècles.

En outre, le verset 2 souligne que la renommée du Carmel et celle de

Sâron lui seront aussi données ; Carmel, c’est la Judée(Palestine), car jadis elle était remplie de fruits prophétiques ( Théodoret dans son commentaire signale que Carmel désigne la Judée, II, 339).

Les versets 3 à 7 décrivent les bienfaits de cette nouvelle prédication,

surtout aux peuples non Juifs qui ne connaissaient rien en matière de religion monothéiste.

Le verset 6 se rapporte intégralement à l’Arabie d’où jaillira cette

prédication. Pour décrire sa fécondité on l’a comparée aux eaux et aux torrents qui jaillissent ; l’eau est le symbole de la continuité de la vie et du fait qu’elle désaltère. Et l’Arabie ne désaltéra-elle- pas le monde par son eau-de-vie ?

Le mot « Araba », évoqué dans ce verset, confirme cette interprétation (

dans le Glossaire de la Bible, version Segond, édition Paris 1978, voici la définition du nom Araba : « La profonde dépression qui commence au cours moyen du Jourdain, se poursuit par la Mer Morte et s’enfonce dans le désert méridional. »).

Dans les versets suivants il y a une description de la sécurité et la

prospérité qui se répandront dans ces lieux, notamment, en Arabie. En outre, dans ce territoire (celui de Médine et de la Mecque) nul impur, c'est-à-dire nul impie, n’y passera.

Dans le verset 9 on a souligné que les lions et les bêtes ne s’empareront

pas de ces lieux. Les lions et les bêtes sont les symboles des rois et des royaumes. Donc c’est une allusion au fait que ces lieux ne seront jamais occupés par les rois des autres nations et religions.

L’histoire prouve cette réalité. Tous les pays musulmans ont été occupés

par les Européens à l’exception de l’Arabie où se trouvent les lieux saints. Par contre la Palestine où se situe Jérusalem (Sion) fut occupée plus de deux mille ans.

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Quant au verset 10, il fait allusion à la domination des Musulmans sur la Palestine. Les Juifs convertis à l’Islam et les autres Musulmans avaient vécu la joie du triomphe, décrit dans ce verset.

III.- La ville et le sanctuaire La ville du Prophète attendu Dans Esaie, 66 : 7-9 et 15-21, il est écrit : « 7. Avant d’éprouver les douleurs, elle a enfanté ; avant que les

souffrances lui viennent, elle a donné naissance à un fils. 8. Qui a jamais entendu pareille chose ? Qui a jamais vu rien de

semblable ? un pays peut-il naître en un jour ? une nation est-elle enfantée d’un seul coup ? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils !

9. est-ce moi qui ouvrirais le sein maternel, pour ne pas laisser enfanter ?

Dit l’Eternel ; Moi qui fait enfanter, empêcherais-je de naître ? Dit ton Dieu. » … « 15. Car voici l’Eternel ! Il arrive dans un feu, et ses chars sont comme un

tourbillon, il convertit sa colère en un brasier, et ses menaces en flammes de feu.

16. C’est par le feu que l’Eternel exerce ses jugements, c’est par son épée

qu’il châtie toute chair ; et ceux que tuera l’Eternel seront en grand nombre. 17. Ceux qui se sanctifient et se purifient dans les jardins, au milieu

desquels ils vont un à un, qui mangent de la viande de porc, des choses abominables et des souris, tous ceux-là périront, dit l’Eternel.

18. Je connais leurs œuvres et leurs pensées. Le temps est venu de

rassembler toutes les nations et toutes les langues ; elles viendront et verront ma gloire.

19. Et j’enverrai de leurs rescapés vers les nations, à Tarsis, à Poul et à

Loud – les tireurs à l’arc – à Toubal et à Yavân, aux îles lointaines, qui

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jamais n’ont entendu parler de moi, et qui n’ont pas vu ma gloire ; et ils annonceront ma gloire parmi les nations.

20. Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes les nations en

offrande à l’Eternel, sur des chevaux, des chars et des litières, sur des mulets et des dromadaires, à ma montagne sainte, à Jérusalem, dit l’Eternel, comme les fils d’Israël apportent leur offrande, dans un vase pur, à la maison de l’Eternel.

21. Et je prendrai aussi parmi eux des sacrificateurs, des Lévites, dit

l’Eternel. » (Et voir Esaie, 65 : 1-7) Dans les versets 3 et 4 du chapitre (65) on remarque que le texte parle

des Juifs ainsi que des Chrétiens ; car les premières caractéristiques s’appliquent aux Juifs, tandis que le fait de répandre le sang du porc est une spécificité des Chrétiens. En outre l’adoration des idoles est une de leurs caractéristiques car ils adorent les Icônes de Marie, de Jésus et des saints.

Les versets du passage que nous avons reproduits (66 : 7-9) font allusion

à une ville d’où sortira (naîtra) un Prophète, désigné dans le texte par le fils (c'est-à-dire de cette ville). La naissance de cette personne produira un grand miracle. Il consiste à former un Etat et à faire naître un pays et une nation qui n’existaient pas auparavant. C’est pour cela que l’auteur du texte s’étonne et s’émerveille devant ce fait qui n’a pas d’exemple dans l’histoire ; même Sion (c'est-à-dire Jérusalem et le peuple Juif), bien qu’il ait beaucoup travaillé, n’a pas pu enfanter un prophète semblable à celui-là qui orientera un pays et une nation vers la droiture.

D’ailleurs, il est à noter que cette ville, qui donnera naissance à ce

prophète, comme le souligne le texte, n’a pas connu auparavant d’enfantement ; c'est-à-dire qu’elle n’a pas produit de prophète avant la venue de ce fils. Par contre Sion a beaucoup travaillé et à donné naissance à un grand nombre de fils ; mais tous n’ont pas pu faire ce que fera cet homme.

Il est net que cette ville et ce fils sont mis dans le texte en parallèle avec

Sion ; ce qui montre que cet homme n’est pas un Juif.

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D’autre part, il est à souligner que les traducteurs de la Bible pour montrer la différence entre cette ville et Jérusalem, ont mis à la tête de ce passage ce titre : « La nouvelle Jérusalem ».

Donc le terme Jérusalem évoqué dans ce passage ne se rapporte pas à

l’ancienne Jérusalem mais à la nouvelle. Or dans l’histoire universelle on n’a pas connu un peuple et une nation qui

se sont formés de rien grâce à une prédication religieuse comme l’ont été les Arabes par la prédication de Mohammad. De même on ne connaît pas dans le monde entier une ville qui ait donné naissance à un seul prophète et qui ait une gloire dépassant celle de Jérusalem, comme la Mecque.

Dans les versets 15 à 17, il y a une description du châtiment qui sera

exercé sur les transgresseurs, par l’intermédiaire de ce Prophète et de sa nation. Les transgresseurs sont aussi bien parmi les Juifs que parmi les Chrétiens désignés dans le texte par le fait de manger la viande du porc.

D’autre part, les versets 18 et 19 montrent que le salut est réservé

également aux diverses nations par le truchement de ce Prophète et de son peuple.

L’expression : « les tireurs à l’arc » est une allusion manifeste aux Arabes

( leur ancêtre Ismaël était un tireur à l’arc ; voir Genèse, 21 : 20). Dans le verset 20 il y a une comparaison entre ce que feront ces

nouveaux adorateurs de Dieu vis-à-vis des nations, en les conduisant vers Jérusalem (c'est-à-dire la Mecque), et ce que faisaient les Israélites en apportant leur offrande.

En effet, des milliers et des milliers de gens vont chaque année à la

Mecque pour faire le pèlerinage ; c’est une conséquence de la prédication des premiers Musulmans.

Dans les versets 20 et 21, il est fait allusion à une caractéristique de cette

communauté ; car parmi les Musulmans on trouve ceux qui apprennent le Coran par cœur et l’enseignent aux autres comme faisaient les Lévites parmi les Israélites. Or parmi les Chrétiens il n’y a pas de sacrificateurs ; selon eux Jésus s’est sacrifié pour les libérer du péché ; donc ils n’ont pas besoin de sacrificateurs.

La gloire de la Mecque et Les œuvres de ses habitants

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Dans Esaie, 54 : 1-17, il est écrit : « Réjouis-toi, stérile, toi qui n’a pas enfanté ! Eclate en cris d’allégresse et

de joie, toi qui n’a pas connu les douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de celle qui est mariée, dit l’Eternel.

2. Elargis l’espace de ta tente ; qu’on déploie les toiles de tes demeures :

Ne les ménage pas ! Allonge tes cordages, et affermis tes piquets ! 3. Car tu te répandras à droite et à gauche ; ta descendance envahira des

nations et peuplera des villes désertes. 4. Sois sans crainte, car tu ne seras pas honteuse ; ne sois pas confuse,

car tu ne seras pas déshonorée ; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse et tu ne te souviendras plus du déshonneur de ton veuvage.

5. Car ton Créateur est ton époux : l’Eternel des armées est ton nom ; et

ton rédempteur est le Saint d’Israël. Il se nomme Dieu de toute la terre ;

1. 4. car l’Eternel le rappelle comme une femme abandonnée dont l’esprit est affligé, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu.

1. 5. Quelques instants je t’avais abandonnée, mais avec une grande affection je t’accueillerai ;

1. 6. dans un instant de colère, je t’avais un moment dérobé ma face, mais avec un amour éternel j’aurai compassion de toi, dit ton rédempteur l’Eternel…

1. 10. Quand les montagnes s’ébranleraient, quand les collines chancelleraient, ma bienveillance pour toi ne sera pas ébranlée, et mon alliance de paix ne chancellera pas, dit l’Eternel qui a compassion de toi.

1. 11. Malheureuse, battue par la tempête, et que nul ne console ! Voici : je garnirai tes pierres de stuc, et je te donnerai des fondements de saphir ;

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1. 12. je ferai tes créneaux des rubis, tes portes d’escarboucles et toute ton enceinte de pierres précieuses.

1. 13. Tous tes fils seront disciples de l’Eternel, et grande sera la prospérité de tes fils.

1. 14. Tu seras affermie par la justice ; tiens-toi éloignée de l’oppression, car tu n’as rien à craindre, et de la terreur, car elle n’approchera pas de toi.

1. 15. Si l’on t’attaque, cela ne viendra pas de moi ; quiconque t’attaquera tombera à cause de toi… 17. Tout instrument de guerre fabriqué contre toi sera sans effet ; et toute

langue qui s’élèvera en justice contre toi, tu la convaincras de méchanceté. Tel est l’héritage des serviteurs de l’Eternel, telle est la justice qui leur vient de moi, dit l’Eternel. »

Dans le verset 1 nous avons quatre expressions : « stérile » qui suggère

qu’il y a une autre féconde, la délaissée et celle qui est mariée. Deux interprétations sont possibles à donner à ces expressions. La

première consiste à voir dans le mot délaissée et dans l’expression : « celle qui a un mari », deux femmes qui sont, selon notre interprétation, Agar (la délaissée) et Sara (celle qui est mariée) et dans les mots stérile et féconde deux villes.

La seconde opte pour l’expression allégorique et suggère que ces quatre

mots : stérile, féconde, la délaissée et celle qui est mariée, se rapportent tous à deux villes.

Cependant, à lire attentivement ce premier verset, nous constatons que la

stérile et la délaissée sont deux réalités différentes. Sinon, le texte aurait dit : Réjouis-toi stérile… car tes fils seront plus nombreux… ; mais le texte dit : « car les fils de la délaissée… ».

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Si la stérile correspond à la ville, alors la délaissée désignera une femme abandonnée. En fait Agar a été abandonnée dans le désert d’Arabie avec son fils Ismaël comme le rapporte la Genèse, (21 : 8-21) : « Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant et il la renvoya. Elle s’en alla et s’égara dans le désert de Beér-Chéba… Dieu fut avec le garçon, qui grandit, habita dans le désert et devin tireur à l’arc. Il habita dans le désert de Parân… ». Et par conséquent celle qui est mariée serait Sara.

Le contexte montre que la demande de manifester sa joie est adressée à

la ville stérile parce que les fils de la délaissée (Agar) seront plus nombreux que les fils de celle qui est mariée (Sara).

Cette ville stérile c’est la Mecque ; car avant Mohammad, elle n’a jamais

enfanté de prophètes, mais elle restait assidûment au service des idoles. La ville féconde est Jérusalem ; car elle a enfanté de nombreux prophètes. D’autre part, il est certain que la relation entre une ville et ses habitants est

indéniable. Les fils de la délaissée (Agar) habitent l’Arabie et notamment la Mecque où naîtra le Prophète Mohammad et d’où se propagera l’Islam. Ils sont plus nombreux que les fils de Sara. Bien que ce soit un truisme, nous rappelons qu’actuellement il n’y a pas vingt millions de Juifs sur terre, tandis que les Musulmans frôlent le milliard dont plus de deux cents millions d’Arabes.

Les caractéristiques données dans le verset 2 : « Elargis l’espace de ta

tente… » montrent que le mot stérile évoqué dans le premier se rapporte à une ville qui n’a pas connu l’enfantement d’un prophète.

Les phrases du verset 3 sont une cause et en même temps une

conséquence du verset 2. D’une part, la descendance de cette ville prendra possession des nations, et d’autre part, leur expansion s’effectuera à droite et à gauche ; c'est-à-dire à l’Est et à l’Ouest.

Cette prophétie s’est réalisée concrètement ; puisque l’Islam s’est répandu

à droite (l’Est) jusqu’à la Chine et à gauche ( l’Ouest) jusqu’en Espagne. Le veuvage et le mariage évoqués dans les versets 4-6 sont deux

allégories, décrivant deux réalités : celle de la période pré-islamique et celle de l’Islam. Dans la période islamique combien de villes ont été peuplées par les Musulmans ! Cette prédiction fut réalisée au cours de l’histoire de l’Islam.

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L’enceinte de cette ville citée dans le verset 12, est la sainte Ka’ba autour

de laquelle les pèlerins font leurs sept tours en implorant Dieu. Le verset 13 souligne que tous les fils de cette ville seront des disciples de

Dieu ; ceci s’est réellement produit ; les Arabes, surtout les habitants de la Mecque sont devenus musulmans et ont abandonné le service des idoles. Et ce sont eux qui ont gouverné le monde Islamique de longs siècles durant.

Les versets 14 à 17 qui parlent de la sécurité répandue dans cette ville est

une caractéristique de la Mecque depuis plus de 14 siècles. Elle n’a jamais connu une quelconque agression étrangère. Abraha l’Ethiopien avait voulu démolir la Ka’ba (sanctuaire de la Mecque) avant l’Islam ; mais son offensive fut stoppée et il périt avec son armée grâce à un miracle divin (voir le Coran, 105). Personne n’a osé s’en emparer, même à l’époque coloniale ; la domination anglaise n’a pas pu étendre son empire jusqu’à la Mecque, alors qu’elle occupait tous les territoires voisins (la Palestine, la Jordanie, l’Egypte, le Soudan, le Yémen, le Golf, le Koweït et l’Iraq).

Il est donc invraisemblable de croire que ces versets s’adressent à

l’Eglise, comme l’on cru les exégètes chrétiens ; car les caractéristiques effectives se rapportent à une ville précise et à ses fils.

La gloire de la Mecque et celle de la Ste Ka’ba Dans Esaie, 60 : 1-22, il est écrit : « 1. Lève-toi, brille, car ta lumière parait, et la gloire de l’Eternel se lève sur

toi. 2. Car voici que les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples ;

mais sur toi l’Eternel se lève, sur toi sa gloire apparaît. 3. Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton

aurore. 4. Porte tes yeux alentour et regarde : tous ils se rassemblent, ils

viennent vers toi ; tes fils arrivent de loin, et tes filles sont portées sur les bras.

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5. A cette vue tu seras radieuse, ton cœur bondira et se dilatera, quand les richesses seront détournées de la mer vers toi, quand les ressources des nations viendront vers toi.

6. tu seras couverte d’une foule de chameaux, ainsi que de

dromadaires de Madian et d’Epha ; Ils viendront tous de Saba ; Ils porteront de l’or et de l’encens et annonceront les louanges de l’Eternel.

7. Les Troupeaux de Qédar se réuniront tous chez toi ; les béliers de

Nébayoth seront à ton service ; ils seront offerts en holocauste sur mon autel et me seront agréables, et je ferai resplendir la maison de ma gloire.

8. Qui sont ceux-là qui volent comme des nuées, comme des

colombes vers leur colombier ? 9. Car les îles espèrent en moi, et les navires de Tarsis sont en tête,

pour ramener de loin tes fils, avec leur argent et leur or, à cause du nom de l’Eternel, ton Dieu, du Saint d’Israël qui te fait resplendir.

10. Les fils de l’étranger rebâtiront tes murailles, et leurs rois seront à

ton service ; car dans mon indignation je t’ai frappée, mais dans ma faveur j’ai compassion de toi.

11. Tes portes seront toujours ouvertes, elles ne seront fermées ni le

jour ni la nuit, afin de laisser entrer chez toi les trésors des nations et leurs rois avec leur suite.

12. Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront, ces

nations-là seront entièrement ruinées. 13. La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès, l’orme et le buis, tous

ensemble, pour orner le lieu de mon sanctuaire, et je glorifierai le lieu où reposent mes pieds.

14. Les fils de tes oppresseurs viendront s’humilier devant toi, et tous

ceux qui t’outrageaient se prosterneront à tes pieds, ils t’appelleront ville de l’Eternel, Sion du Saint d’Israël.

15. Alors que tu étais délaissée et haïe, et que personne ne te

parcourait, je ferai de toi un objet de fierté pour toujours, un sujet de réjouissance de génération en génération.

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16. Tu suceras le lait des nations, tu suceras la mamelle des rois ; et tu

sauras que je suis l’Eternel, ton sauveur, ton rédempteur, le puissant de Jacob.

17. Au lieu du bronze je ferai venir de l’or, au lieu du fer je ferai venir de

l’argent, au lieu du bois, du bronze, et au lieu des pierres, du fer ;je ferai régner sur toi la paix, et dominer la justice.

18. On n’entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage ni de ruines dans ton territoire ; tu donneras à tes murailles le nom du salut et à tes portes celui de louange.

19. Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la

lune qui t’éclairera de sa lueur ; mais l’Eternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire.

20. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne se retirera plus ; car

l’Eternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront terminés. 21. Il n’y aura plus que des justes parmi ton peuple, ils possèderont à

toujours le pays ; c’est le rejeton que j’ai planté, l’œuvre de mes mains, pour servir à ma gloire.

22. Le plus petit deviendra un millier et le moindre une nation puissante.

Moi, l’Eternel, je hâterai ces choses en leur temps. » Il est clair qu’il s’agit, dans ces versets, d’une ville religieuse et d’un

sanctuaire. Par ailleurs, cette prédiction comporte des caractéristiques qu’on ne pourrait appliquer ni à Jérusalem ni à l’Eglise.

Mais si on médite sérieusement sur le véritable sens de ces phrases on

constatera qu’elles s’appliquent parfaitement à une autre ville et à un autre sanctuaire.

L’expression : « La gloire de l’Eternel se lève sur toi… » se rapporte à la

révélation nouvelle que va recevoir le Prophète qui apparaîtra dans cette ville. Grâce à cette révélation et cette prédication cette ville brillera, et ainsi elle dissipera les ténèbres répandues sur les peuples.

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Les caractéristiques que nous essayons d’analyser montrent qu’il s’agit

de La Mecque , la ville principale de l’Islam, et de la Ka’ba, son sanctuaire. Les versets 3 et 4 renferment une réalité justifiée par l’histoire ; carLa

Mecque est la seule ville religieuse qui a toujours été visitée par les fidèles et servie par les rois, sans interruption aucune.

Le verset 5 évoque une autre réalité. A vrai dire, celui qui peut avoir un

simple aperçu de l’histoire de La Mecque pour connaître la vénération, les services rendus à cette ville et les sortes de richesses qui y affluaient et affluent, sera convaincu que cette prédiction ne peut concerner que La Mecque. Pensons au pétrole, pour le temps présent…par exemple.

Les versets 6 et 7 où on a évoqué des noms de villes, de pays et de tribus

(Madian, Epha, Saba, Qédar et Nebayoth) constituent une preuve évidente que dans cette prédiction il s’agit de La Mecque. Ces noms ne peuvent, en aucune façon, se rapporter à Jérusalem ou à l’Eglise.

Madian est au nord de La Mecque, Saba au sud (c’est le Yémen) ; ce sont

des lieux où ne vivaient et ne vivent que des tribus arabes. Qédar et Nebayoth sont les ancêtres des tribus arabes et ce sont deux fils

d’Ismaël (Genèse, 25 : 13 : « Voici les noms des fils d’Ismaël… : Nebayoth, premier-né d’Ismaël, Qédar… ».

Théodore de Cyr, au Ve siècle, a écrit à propos de ces versets en disant : « Madian, Kédar et Gépha ( Epha) sont des nations de barbares nomades

qui font descendre leur race d’Ismaël…, or sont appelés « Arabes » les gens de kédar, ceux de Madian, de Gepha et de « Nabeoth » ( Nebayoth), qui habitent les déserts de l’Arabie : ce sont des gens qui se déplacent à dos de chameaux et de dromadaires. » (Op.cit, pp.246-51).

Dans cette prédiction il est dit que les tribus de Qédar et de Nebayoth, les

habitants de Madian, de Saba et d’Epha se rendent à cette ville, et que les troupeaux des deux premières tribus seront offerts en holocauste sur son autel. Il est certain, donc, que la réalisation de cette prédiction, à la suite de la conversion des Arabes à l’Islam, est manifestement illustrée par la période de pèlerinage.

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En effet, depuis des siècles et des siècles, les Arabes et toutes les autres nations musulmanes se rendent à la Mecque pour faire leur pèlerinage ; pendant lequel on immole des chameaux, des béliers et on formule des louanges à Dieu.

Mais qui parmi les Arabes et surtout les fils de Qédar et Nebayoth, était

parti pour offrir des holocaustes à Jérusalem où à l’Eglise ? Il va de soi que l’Eglise ne possède pas d’autel. Les Chrétiens prétendent

qu’ils n’ont plus besoin d’holocaustes puisque Jésus, selon eux, les avait libérés du péché à cause duquel on a été auparavant obligé d’offrir des sacrifices expiatoires. Cependant, le texte signale que les tribus arabes (de Qédar, de Nebayoth, de Madian et de Saba) offrent quant à elles, des béliers en holocaustes sur un autel. Il convient, toutefois, de s’interroger sur l’endroit où ont lieu ces sacrifices ?

Il est évident que ce n’est pas à Jérusalem, parce qu’il n’y a plus de

Temple (détruit en l’an 70 ap.J.C. par les Romains) et ce n’est pas à l’Eglise parce qu’il n’y a pas d’holocauste dans le Christianisme. Ce ne pourrait être donc qu’à la Mecque où les arabes et les autres Musulmans ont offert, offrent et offriront des holocaustes au cours du pèlerinage à la Mecque où se trouve la Ka’ba, sanctuaire et maison de Dieu dont parle le verset 13 ; « … pour faire resplendir le lieu de mon sanctuaire… ».

Les versets 8 et 9 : « qui sont ceux-là qui volent… » font allusion aux

pèlerins qui viennent de toutes parts pour célébrer la grande fête du pèlerinage à la Mecque. Ces peuples qui accourent vers elle sont semblables à des colombes qui volent vers leur colombier. Si l’on veut, toutefois, comprendre exactement ce passage, que l’on contemple ce qui se passe à la Mecque au cours des 11e et 12emois de l’année lunaire.

Cette similitude entre pèlerins et colombes est plus remarquable

actuellement grâce aux avions qui convergent aux aéroports de l’Arabie Saoudite, surtout à Jadda (ville proche de la Mecque), au moment du pèlerinage. On y voit se déverser en flots des foules d’hommes, femmes et enfants.

Le mot « Tarsis » dans le verset 9 désigne Carthage(la Tunisieactuelle)

selon Théodoret de Cyr (cf., III, 253), selon d’autres c’est l’Inde. En tout cas les deux contrées sont des contrées islamiques d’où viennent une multitude de gens pour accomplir le pèlerinage (majeur ou mineur).

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Dans le verset 10 il y a une caractéristique qui ne peut s’appliquer ni à Jérusalem ni à l’Eglise : « les fils de l’Etranger rebâtiront tes murailles… ».

Comme nous l’avons dit, le Temple de Jérusalem fut détruit en l’an 70

ap.J.C., et jusqu’à nos jours il n’a pas été reconstruit. Par contre la Ka’ba est toujours servie par les rois musulmans, arabes ou non arabes. La mosquée sacrée qui entoure la Ka’ba fut élargie maintes fois par les différents rois à différentes époques. Par exemple des rois Séljoukites, Ayyoubides (de Saladin), Mamalik et les rois Ottomans, qui ne sont pas des Arabes, ont servi cette mosquée ; et chaque roi est appelé serviteur des lieux sacrés ; titre glorieux pour lui.

En outre, comme dit le verset 10 (selon une traduction), les rois se

soumettent à la loi qui a jailli de cette ville. Cette loi ne peut être que celle révélée au Prophète Mohammad. Pour les Chrétiens il n’y a aucune loi à laquelle ils puissent s’en remettre ; mais les Musulmans possèdent une loi qui régit leur vie toute entière ; et même actuellement où les gouvernements des Etats musulmans se sont éloignés de l’Islam, nous remarquons que chaque gouverneur déclare à son peuple qu’il est soumis à la loi islamique, qu’il la reconnaît et qu’il a l’intention de l’appliquer.

En plus le verset 10 évoque une réalité historique lorsqu’il a dit : « Car

dans mon indignation… ». Avant l’Islam, la ville de la Mecqueétait comme frappée par la colère divine, puisqu’elle ne bénéficiait pas de la sollicitude divine. Mais qui en a joui par la suite de sa bonté.

Le verset 11 évoque une autre réalité : « Tes portes seront toujours

ouvertes… », constatée par celui qui a visité la Mecque et vu la Mosquée sacrée dont les portes sont ouvertes jours et nuits. Et les rois s’y soumettent et y font les rites du culte à Dieu en considérant cela comme un titre de gloire.

Le verset 12 : « Car la nation et le royaume… » dénoncent clairement les

prétentions juives et chrétiennes en considérant que cette prédiction concerne le Temple de Jérusalem ou l’Eglise.

Quant aux Juifs, il n’y a pas eu de Nations ou de Rois qui aient été

serviteurs du Temple de Jérusalem après l’exil et évidemment après sa destruction en l’an 70 ap.J.C.

Quant aux Chrétiens, ils n’ont pas de temple sacré et fixe.

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Par contre les rois musulmans accourent pour recevoir le titre de « Serviteur des lieux sacrés » (jusqu’à présent le roi Saoudien est appelé serviteur des lieux sacrés).

Le verset 13 confirme toujours qu’il s’agit d’un lieu fixe et précis, réfutant

ainsi les prétentions des Chrétiens ; ce lieu ne peut que désigner le Temple de la Mecque parce que celui de Jérusalem n’existe plus depuis plus de 19 siècles.

D’autre part, le verset indique que la gloire du Liban sera transmise à cette

ville ; ce qui est arrivé effectivement. Le verset 14 : « Les fils de tes oppresseurs… », montre qu’il s’agit d’une

ville et d’un temple précis. Et puisque les caractéristiques données plus haut ne s’accordent pas avec celles du Temple de Jérusalem ni avec celles de l’Eglise, il est donc clair que le mot « Sion » figurant dans ce verset ne désigne pas nécessairement « Sion » en Palestine bien que la mosquée de Jérusalem soit, pour les Musulmans, le troisième lieu sacré, (après ceux de la Mecque et de Médine). Il est évident qu’avant que ce texte soit émis, le nom « Sion » désigne Jérusalem. Cependant, le texte affirme que cette appellation sera effectuée dans les temps qui viendront, ce qui implique qu’il ne s’agit pas de Jérusalem, mais d’une autre ville où se trouve un temple analogue à celui de Jérusalem et qui sera considéré comme lieu sacré.

En effet, les faits historiques confirment ce que nous venons d’avancer ;

car le texte évoque que « les fils de tes oppresseurs viendront s’humilier devant toi… » ce qui est incompatible avec les faits historiques si on considère que Sion c’est Jérusalem ; les Babyloniens par exemple n’étaient pas venus pour s’humilier devant ce lieu sacré, et les Romains avaient détruit le Temple.

Par contre, les fils de ceux qui avaient essayé d’attaquer la Mecqueet son

Temple, comme par exemple Abraha du Yémen et les Perses, sont devenus des Musulmans.

D’autre part, cette ville, comme le souligne le verset, sera appelée la ville

de Dieu ; or Jérusalem fut appelée par les empereurs romains « Aelia » (cf., Théodoret, III, 259). Comment donc peut-on montrer le caractère véridique de la prophétie, à moins de voir « Sion » dans un sens spirituel et renfermant une analogie ?

En outre les versets 15 et 16 confirment qu’il s’agit d’un lieu sacré fixe et

précis.

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Les versets 17 et 18 évoquent une réalité historique qui s’applique

parfaitement à la Mecque et à son temple. Dans le monde entier il n’existe pas un lieu sacré qui ait connu la paix comme la Mecque et son temple.

D’autre part, le verset 18 précise une réalité existant jusqu’à nos jours ; les

murailles et les portes du temple et de la ville portent les noms de salut et de louange. Celui qui a rendu visite à la Mecque et à son temple a sans doute constaté cette réalité (par ex. bâb assalam…).

Les versets 19 et 20 renferment une allégorie qui fait allusion à la

révélation divine grâce à laquelle la Mecque s’est resplendie spirituellement. Le verset 21 souligne que les habitants de ce lieu sacré possèderont

toujours le pays. Il est clair que les Arabes sont toujours les possesseurs de l’Arabie. En outre ils ont possédé la Palestinependant 13 siècles où se trouve Jérusalem. Par contre les Juifs n’ont pas possédé la Palestine et Jérusalem depuis plus de 20 siècles.

Quant aux Chrétiens ; nous disons que le verset précise qu’il s’agit d’une

ville, mais laquelle ? S’il s’agit de l’Arabie et de la Mecque comme nous l’avons démontré, les

Chrétiens ne l’ont jamais possédé. S’il s’agit de la Palestine et de Jérusalem ils en ont été dépossédés depuis l’an 637 ap.J.C.

Le verset 22 confirme ce que nous avons vu plus haut. IV. – Les visions du livre de Daniel Le livre de Daniel Le livre de Daniel, conservé en hébreu et en araméen, se compose de

deux parties nettement distinctes. La première (du 1er au 6echapitre) comprend des récits dont Daniel est le héros, et la deuxième (du 7 au 12e chap.) concerne les visions dont Daniel est lui-même le bénéficiaire.

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La place qu’a le livre dans le Canon a une importance en raison des indications, mêmes générales, qu’il fournit à la fois pour le genre littéraire du livre et pour sa date de sa composition.

Les visions mises au compte de Daniel, se présentent du point de vue

littéraire, comme de vraies paraboles ou allégories dont il faut faire l’exégèse ; celle-ci revenant normalement à l’ange interprète (7 à 12). Le langage symbolique est emprunté le plus souvent à l’Ancien Testament.

Le thème commun aux deux parties du livre est : « Dieu maître de

l’histoire qu’il conduit à son terme ». Cette doctrine est d’ailleurs mise en relief dans le chapitre 7 qui est situé à la charnière des deux parties et relie ainsi les récits aux visions apocalyptiques.

Chapitre II de Daniel Ce chapitre comprend trois parties. Dans la première, le roi

Nabucadnetsar[20], qui a eu un songe, demande à ses devins de le lui raconter et de le lui interpréter. Le roi prononce une sentence de mort contre tous les sages de Babylone incapables de satisfaire à ses exigences (vv. 1-13). La deuxième partie (vv. 14-45) raconte l’intervention de Daniel qui expose au roi le songe et en donne une interprétation. La fin du chapitre (vv. 46-49) rapporte la profession de foi du roi et la récompense accordée à Daniel et à ses compagnons.

Le songe est qualifié de mystère (« raz » en hébreu, en arabe : lurz, luraz).

Cette qualification est due sans doute à la nature même du songe, que le caractère symbolique contribue à rendre mystérieux.

Mais comme le contenu du songe concerne des révélations divines sur le

sort du royaume de Nabucadnetsar et des royaumes qui viendront après lui et en fin de compte, des desseins divins, il n’est pas impossible que déjà le mot « raz » revête ici le sens de mystère, de salut que l’on trouve souvent dans les textes de Qumran et en particulier dans les hymnes.

Le verset 30 souligne que Daniel n’est qu’un médiateur de la révélation

divine qu’il va faire au roi. Alors Daniel raconte le rêve que le roi a vu, et en donne l’explication en disant (2 : 31- 45) :

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« 31. Ô roi, tu as eu une vision, celle d’une grande statue. Cette statue était immense et d’une splendeur extraordinaire, elle était debout devant toi, et son aspect était terrible.

32. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient

d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient de bronze ; 33. ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. 34. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune

main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. 35. Alors le fers, l’argile, le bronze, l’argent et l’or, furent brisés ensemble,

et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre.

36. Voilà le rêve. Nous en donnerons l’explication devant le roi. 37. Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné le royaume,

la puissance, la force et la gloire ; 38. il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent, les fils des

hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous ; c’est toi qui est la tête d’or.

39. Après toi s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien ; puis un

troisième royaume, qui sera de bronze, et qui dominera sur toute la terre. 40. Il y aura un quatrième royaume, solide comme du fer ; de même que le

fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme le fer brise tout. 41. Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et

en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l’argile.

42. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie

d’argile, ce royaume sera en partie solide et en partie fragile.

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43. Tu as vu le fer mêlé avec l’argile, parce qu’ils ne s’attacheront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mélange pas avec l’argile.

44. Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui

ne sera jamais détruit, et ce royaume ne passera pas sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et détruira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement.

45. Ainsi, tu as vu la pierre se détacher de la montagne sans le secours

d’aucune main, et elle a brisé le fer, le bronze, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver dans la suite. Le rêve est véritable, et son explication digne de confiance ». (Daniel, 2 : 31-45).

Dans les versets 31-33, le roi a vu une statue colossale, mais faite de

métaux divers et même d’argile ou de terre cuite. Ces métaux au nombre de quatre sont présents dans un ordre décroissant depuis la tête qui est en or jusqu’aux pieds qui sont en fer et en terre. Les métaux les plus précieux étant réservés aux parties les plus nobles du corps. Ces sortes de statues colossales étaient connues des Anciens (Memphis, Rhodes, Athènes, Rome). La diversité des métaux ne semblait pas étrange aux orientaux qui connaissaient des statues chryséléphantines faites d’or et d’ivoire[21]. Cet état de choses cessera, dit Mathias Delcor auteur du commentaire du livre de Daniel, car le quatrième empire sera remplacé par le royaume de Dieu, sans doute un royaume terrestre aux desseins universels.(Le livre de Daniel, Paris 1971, J. Gabalda et Cie, p. 85).

Pour mieux signifier que la statue de la vision représente le monde, sa tête

touche le ciel et ses pieds la terre. Les versets 34 et 35 décrivent la destruction de la statue sous l’effet d’une

pierre détachée de la montagne (cf. v. 45) par on ne sait qui (litt. Sans le secours d’aucune main) ; mais sa puissance est telle que les métaux sont réduits en pièces que le vent emporte. La pierre qui a frappé la statue devient une grande montagne qui remplira toute la terre.

Ce songe se présente au fond comme une allégorie qu’il faut déchiffrer.

Après l’exposé du songe, on donne à partir du verset 37 son interprétation. La tête d’or est Nabucadnetsar – le « Roi des rois », ou plus exactement

le « seigneur des roi ». Le premier titre était normal pour les rois perses et exceptionnellement pour les roi babyloniens.

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A Nabucadnetsar, Dieu livre tous les hommes et toutes les bêtes et il a

domination sur eux tous, ce qui est une reprise de Jérémie (27 : 5-6) où il est également question de sa souveraineté universelle.

Les verses 39-43. Du second empire symbolisé par la poitrine et les bras en argent, nous

savons seulement qu’il sera inférieur au premier, celui de Nabucadnetsar ; mais plus vaste.

Des exégètes contemporains, parmi lesquels l’auteur du livre de Daniel

précité, ont cru que le deuxième empire est celui des Mèdes, le troisième étant celui des Perses. Leur argument est que d’après le verset 39, cet empire est moins important que le précédent ; ce qui ne serait pas exact si l’on avait affaire à l’immense empire Médo-perse. Mais cette exégèse se fondant sur cet argument peut se heurter à la même difficulté lorsqu’on identifie le quatrième empire à celui d’Alexandre Le Grand ; car dans ce cas il serait inférieur au précédent ( c’est-à-dire à l’empire Médo-perse) ce qui est invraisemblable, parce que le monde conquis par Alexandre le Grand est plus vaste que celui de l’empire Médo-perse, il s’étendait sur trois continents (l’Europe, l’Afrique, et l’Asie) et il est plus rapide et plus détruisant. En réalité l’expression « qui dominera toute la terre » (v.39) convient à Alexandre le Grand plutôt qu’à l’empire Médo-perse.

D’autre part, il est à remarquer que le deuxième empire symbolisé par la

poitrine et les bras convient proportionnellement à celui des Médo-perse ; Les bras associés à la poitrine symbolisent les deux nations, qui constituaient l’empire, leur unité et leur force. Par ailleurs, ce symbole montre que l’unité des deux nations est une affaire postérieure ; elle est représentée par la poitrine où s’effectuera la fusion totale. De même le symbole du troisième empire convient dans son étendue à celui d’Alexandre ; les cuisses du troisième symbole viennent après le ventre ce qui prédit la division au sein de cet empire[22].

Il faut spécifier que dans l’interprétation qui bloque l’empire des Mèdes et

des Perses, le troisième empire est alors celui d’Alexandre et des Diadoques (après lui)[23], ce qui s’accorde avec les données du verset 39.

Mais le quatrième empire ne pouvait pas être celui des Séleucides et des

Ptolémées pour la simple raison que les caractéristiques du quatrième empire décrites dans le verset 40( c’est-à-dire qu’il brise tout et écrase tout comme le fer) ne concordent pas avec les données historiques de ces deux

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royaumes qui ne sont que les successeurs d’Alexandre. Ces royaumes divisés ne faisaient que continuer la domination grecque sur le monde oriental et occidental.

En revanche , les caractéristiques s’accordent bien avec ce que l’on sait

de la puissance romaine et sa domination sur le monde en pulvérisant et en écrasant tout, depuis l’Atlantique jusqu’à la Mésopotamie et du cœur de l’Europe jusqu’en Ethiopie. Le texte précise, en effet, que le quatrième empire écartera le troisième aussi bien en orient qu’en occident . Or les successeurs d’Alexandre n’avait pas écarté leur propre empire ; mais ils l’avaient conservé. Par contre, les romains avaient écrasé, pulvérisé le reste du troisième royaume[24].

Le point culminant de la vision est aux versets 44-45. La pierre qui tombe

de la montagne ne symbolise pas un personnage mais un royaume qui anéantira tous les royaumes et qui ne sera jamais détruit. La date où se situera l’événement est précisée par l’expression, qui est un peu vague, « Aux jours de ces rois »(v.44).

Cette expression ne vise fort probablement que les rois du quatrième

empire. Le symbolisme de la pierre qui se détache sans l’aide d’aucune intervention humaine se laisse deviner lui-même : il signifie la toute puissance divine qui intervient de façon imprévisible, mais malgré tout, efficacement. Par ailleurs, puisque la pierre devient une grande montagne qui remplit toute la terre (v. 45), elle symbolise l’universalisme du royaume de Dieu.

Chapitre 7 «1. la première année de Belschatsar , roi de Babylone, Daniel eut un

songe et des visions se présentèrent à son esprit , pendant qu’il était sur sa couche. Ensuite il écrivit le songe, et raconta les principales choses.

2.Daniel commença et dit : je regardais pendant ma vision nocturne, et voici, les quatre vents des cieux firent irruption sur la grande mer.

3. Et quatre grands animaux sortirent de la mer, différents les uns des

autres. 4. Le premier était semblable à un lion, et avait des ailes d’aigle ; je

regardais jusqu’au moment où ses ailes furent arrachées ; il fut enlevé de terre et mis debout sur ses pieds comme un homme et un cœur d’homme lui fut donné.

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5. Et voici un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté ; il avait trois cotes dans la gueule entre les dents, et on lui disait : lève-toi , mange beaucoup de chair.

6.Après cela je regardai, et voici un autre était semblable à un léopard, et

avait sur le dot quatre ailes comme un oiseau ; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée.

7. Après cela je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait

un quatrième animal : terrible, épouvantable, et extraordinairement fort ; il avait de grands dents de fer, il mangeait, brisait et il foulait aux pieds ce qui restait ; il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes.

8. Je considérais les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu

d’elles, et trois de premières cornes furent arrachées devant cette corne ; et voici, elle avait des yeux d’homme et une bouche qui parlait avec arrogance.

9. Je regardais, pendant que l’on plaçait des trônes. Et l’Ancien des jours

s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure ; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent.

10.Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le

servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s’assirent, et les livres furent ouverts.

11. Je regardai alors, à cause des paroles arrogantes que prononçait la

corne ; et tandis que je regardais l’animal fut tué, et son corps fut détruit, livré au feu pour être brûlé.

12. Les autres animaux furent dépouillés de leur puissance, mais une

prolongation de vie leur fut accordée pour un certain temps. 13. Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des

cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme ; il s’avança vers l’ancien des jours, et on le fit approcher de lui.

14. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples,

les nations et les hommes de toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit.

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15. Moi, Daniel, j’eus l’esprit troublé au-dedans de moi, et les visions de ma tête m’effrayèrent.

16. Je m’approchai de l’un de ceux qui était là, et je lui demandai de me

révéler la vérité sur toutes ces choses. Il me répondit et m’en fournit l’explication.

17. Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s’élèveront de la

terre ; 18. mais les saints du Très-Haut recevront le royaume éternellement,

d’éternité en éternité. 19. Ensuite je désirai savoir la vérité sur le quatrième animal, qui était

différent de tous les autres, extrêmement terrible , qui avait des dents de fer et des ongles d’airain, qui mangeait, brisait , et foulait aux pieds ce qui restait ;

20. et sur les dix cornes qu’il avait à la tête, et sur l’autre qu’il était sortie et

devant laquelle trois était tombées, sur cette corne qui avait des yeux, une bouche parlant avec arrogance, et une plus grande apparence que les autres.

21. Je vis cette corne faire la guerre aux saints, et l’emporter sur eux ; 22. jusqu’au moment où l’Ancien des jours vint donner droit aux saints du

Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. 23. Il me parla ainsi : le quatrième animal, c’est un quatrième royaume qui

existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera.

24. les dix cornes, ce sont dix rois qui s’élèveront de ce royaume. Un autre

s’élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois. 25. Il prononcera des paroles contre les Très-Haut, il opprimera les saints

du Très-Haut ; et il espérera changer les temps et la loi ; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps.

26. Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera

détruite et anéantie pour jamais.

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27. Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont

sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront.

28. Ici finirent les paroles. Moi, Daniel, je fus extrêmement troublé par mes

pensées, je changeai de couleur, et je conservai ces paroles dans mon cœur. »

Le Chapitre 7 comprend deux parties bien distinctes mais qui se

complètent l’une à l’autre : d’une part la description de la vision (vv. 1-14) et d’autre part son interprétation (vv. 15 – à la fin).

Cette fois, c’est Daniel lui-même qui fait un rêve et a des visions. Le récit de Chaque scène est ponctué par : « je voyais… » (7 : 9,11,13). Les quatre vents du ciel qui soufflent sur la mer désignent les quatre de la

cosmogonie babylonienne, dans l’ordre suivant : le vent du Sud, le vent du Nord, le vent de l’Est et le vent de l’Ouest. Après l’Exil, cette expression servit à désigner les quatre points cardinaux.

Les quatre bêtes désignent les quatre grands empires situés dans les

quatre parties du monde. Les grandes bêtes montent de la mer agitée par les vents (v.3). La mer

représente la puissance hostile à Dieu et génératrice de monstres. La première bête, qui est un lion ailé, se rencontre effectivement dans

maintes reproductions de l’art assyro-babylonien. Aussi, cet animal fantastique était-il tout à fait désigné pour symboliser l’empire babylonien. Les ailes arrachées marquent probablement que la puissance de l’empire babylonien a été amoindrie puisque la bête ne peut plus se mouvoir aisément.

La deuxième bête (v.5) désigne l’empire des Mèdes et des Perses. La

phrase « elle se dressait sur un côté » peut faire allusion au fait que ce sont les Perses qui ont pris le pouvoir après l’union avec les Mèdes.

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Cette bête (l’ours) a dans la gueule trois cotes, ce qui semble indiquer les restes d’un grand repas. L’invitation à manger beaucoup de viande se réfère à l’agressivité du deuxième empire.

La panthère (v.6) est le symbole du troisième empire : celui d’Alexandre le

Grand. Les quatre ailes dont elle est pourvue symbolisent son extraordinaire rapidité (ceci appuie notre interprétation du 3e empire du chapitre 2 par celui d’Alexandre le Grand).

Cette rapide extension (la panthère est le symbole de la rapidité et de la

férocité.) ne peut concorder qu’avec celle d’Alexandre le Grand. En peu de temps, (à peu près 12 ans) Alexandre a pu dominer un espace assez large de la terre.

Quant aux quatre têtes, elles désignent les quatre importants royaumes

des diadoques. L’Expression « Et la domination lui fut donnée » est à rapprocher de ce qui est dit dans la description de la statue au chap.2 (v.39), où le troisième empire dominera la terre toute entière.

La quatrième bête (v.7) est la plus effrayante. Elle correspond au

quatrième empire de fer du chapitre 2 (v.40). Ici, on signale seulement les dents de fer de cette bête ; celle-ci n’est pas décrite et ne porte pas de nom.

Les dix cornes désignent des rois. La corne est proprement un symbole de

puissance (cf. Esaie, 2 : 10 ; Ezéchiel, 29 : 21). Ces rois ne se succèderont pas nécessairement, mais ils devraient être de puissants rois.

Au milieu des dix cornes, poussa une autre corne plus petite (v.8). La

signification du symbole de la corne est suffisamment clarifiée par la précision que cette dernière était munie d’une bouche et d’yeux. Il s’agit donc d’un homme et plus précisément, d’un roi, ennemi de Dieu.

La locution « Ancien des Jours » (v.9) est appliquée à Dieu. L’apparence

humaine donnée à Dieu est une caractéristique de l’esprit juif et chrétien ( cf., Ezéchiel, chap. 4).

Le jugement est exercé par « l’Ancien des jours », sur les quatre empires

issus de la Mer, dépossédés de leur puissance. A côté de L’Ancien, se tient toute une cour angélique pour le servir. En vue

de jugement, on consulte les livres célestes où sont consignées les actions

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des hommes et en particulier celles des quatre empires précédemment écrits.

Sans qu’il y ait réquisitoire et sans qu’aucune sentence ne soit

promulguée, la bête représentant le quatrième empire est tuée et son corps livré au feu en vue de sa destruction (vv.11-12).

La domination est aussi enlevée aux autres bêtes, mais une certaine

survie leur est laissée, sans doute en raison de leur impuissance actuelle à l’égard du peuple de Dieu. Car, si les empires perdent leur puissance, les nations demeurent.

Avec le verset 13 commence la vision du fils d’Homme rapportée sous une

forme poétique. Le fils d’Homme s’oppose à la fois aux quatre animaux et à l’Ancien qui vient d’exercer le jugement.

Le fils d’Homme vient « avec les nuées du ciel », expression qui doit être

préférée à celle traduite par la « Septante » qui a compris que le fils d’Homme venait sur les nuées du ciel. Cette dernière version (sur les nuées…) est suivie par Matthieu, 24 : 30 ;26 ;64 ; Apocalypse, 14 : 16. Mais, dans Marc, 14 : 62 et Apocalypse, 1 : 7, on a : « avec les nuées » (cf. ., Mathias Delcor, op. cit. p.154).

Mais d’où vient le fils d’Homme ? Est-ce du côté du ciel ou est-il transféré

de la terre au ciel ? La réponse à cette question est capitale pour l’identification même du fils d’homme.

Mathias Delcor affirme que l’expression précitée ne renferme pas une

sorte de manifestation visible de Dieu invisible (théophanie), en avançant que dans le livre d’Enoch éthiopien, la nuée est un moyen de transport de la terre au ciel (Enoch, 14 : 8). Dans ces perspectives, la nuée s’élève de la terre au ciel et un fils d’Homme avec elle. Il s’agit donc de la véritable ascension d’un être à apparence humaine introduit dans la cour céleste pour y recevoir, à la place du quatrième empire, une investiture. Le fils d’Homme est un symbole, comme les quatre bêtes. Ce n’est donc pas un être divin, semi-divin ou une figure angélique descendant du ciel sur la terre pour y apporter le salut, mais un être à ressemblance humaine montant de la terre vers le ciel[25].

L’investiture du royaume est conférée au Fils d’Homme par l’Ancien, ce

royaume est universel et éternel ; parce qu’il n’y aura pas entre ce royaume et le Jour dernier (la fin du monde) un autre royaume de Dieu ou un royaume quelconque qui le détruirait. En effet, le texte lui-même donne cette

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impression en disant : « Il ne passera pas et ne sera pas détruit », comme il a été arrivé aux précédents empires.

Les saints du Très-Haut, qui recevront le royaume, sont les disciples du

Fils d’Homme. Les persécutions, signalées dans le texte, qu’avaient subies les saints

pourraient être une allusion aux différentes persécutions qu’avaient subies les sectes juives fidèles à la loi (avant J. –C.) et qu’avaient subies les disciples de Jésus. Après le triomphe du paganisme grec sur la vraie religion du Christ, la persécution s’est abattue sur les sectes monothéistes comme les ariens et les piscilliens jusqu’à la venue de l’Islam qui a libéré ces opprimés et a fait triompher la véritable religion.

Les théologiens chrétiens et les exégètes de la Bible ont tenté d’appliquer

ces prophéties à Jésus bien que ce dernier, selon eux, fût condamné à mort par ordre d’un fonctionnaire du quatrième empire - alors au zénith de sa puissance - et que la destruction de ce quatrième empire, décrite dans la vision, ne fût pas produite à sa venue.

Ils ont prétendu que cette destruction se réaliserait à la seconde venue de

Jésus en travestissant ainsi la réalité historique qu’on ne peut plus cacher. Tout simplement parce que l’empire romain s’est effondré plus tard non par Jésus mais par les Musulmans.

Pour bien comprendre ces deux visions ( des chapitres 2 et 7) nous

donnerons un aperçu historique sur l’empire romain jusqu’à sa destruction finale.

A l’époque de Jésus l’empire romain dominait une grande partie de la

terre ; en Asie, en Europe et en Afrique. Cette domination fut d’une dureté et d’une solidité telles que les deux visions, la fait ressembler justement à la dureté du fer. Toutes les insurrections et les révoltes, en Palestine ou ailleurs, furent combattues violemment et sans merci.

L’empire a connu durant les trois premiers siècles ap. J. –C. une apogée

considérable. Mais malgré cette apparente puissance, la faiblesse, due à divers facteurs, commençait à l’atteindre.

Au quatrième siècle les indices d’une division, notamment après la mort de

Constantin, commençaient à apparaître[26].

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Le déluge barbare, les Huns des plaines de la Mongolie, les Goths et les Vandales de Russie, avaient causé la chute de Rome et l’écroulement de l’empire d’occident en 476. Mais cette destruction a favorisé l’unification de l’empire divisé. Cependant, cette unification était fragile ce qui correspond à la fragilité de l’unité entre fer et argile décrite dans la vision.

Cet empire, qui est Byzance, s’est renforcé et a eu sous sa domination la

Palestine, l’Asie Mineure, la Syrie, la Mésopotamie, l’Egypte et l’Afrique du Nord durant des siècles, et cela jusqu’à la venue de l’Islam.

Le début de la révélation du Coran au Prophète Mohammad eut lieu en

610, après des années de persévérance le Prophète réussit à fonder un état à Médine et par la suite la péninsule arabique s’unifia sous sa bannière. Après sa mort, l’expansion de l’Islam a connu une allure très rapide. Nous nous bornons ici à donner quelques détails : « Au milieu du VIIe siècle, l’empire byzantin avait perdu en Orient la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et l’Egypte, conquises par les Arabes ».

« Les conquêtes et l’hégémonie arabes, qui firent rayonner l’Islam sur une

vaste zone allant de l’Atlantique aux frontières de la Chine et à l’Insulinde, portèrent le coup de grâce à ce qui restait de l’empire romain méditerranéen, bouleversé par les grandes invasions barbares. L’empire romain d’Orient, à son tour, fut ébranlé par les Arabes du VIIe siècle, il ne les arrêta qu’aux prix d’abord, de ses territoires les plus riches et les plus peuplés, la Syrie et l’Egypte, puis de ses dernières possessions en Méditerranée occidentale, l’Afrique et la Sicile. »

« Quand, en 1453, les Turcs entrèrent à Constantinople, une nouvelle

religion et un nouvel état prirent la place de l’empire chrétien d’Orient. » (Histoire universelle, II, 271).

Et ainsi l’empire romain connut sa chute et sa destruction finale par la

force de l’Islam, révélation qui a fondé le royaume de Dieu évoqué dans les visions du livre de Daniel.

L’expansion de l’Islam ne ressemble à aucune autre, ni à celles qui la

précèdent (migration des masses innombrables des nomades de l’Asie lointaine) ni à celles qui l’ont suivie (grandes invasions des Européens jouissant, pour s’imposer, en Amérique et en Afrique, d’une supériorité militaire absolue).

L’Arabie n’était guère peuplée et les Arabes ne possédaient même pas

les armes et les techniques militaires de la Perse ou de Byzance. L’empire

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arabe donc ne se fonda pas sur un rapport de forces lui assurant une écrasante suprématie (cf. R. Garaudy, Promesses de l’Islam, p.23).

« La levée » du Prophète, sa victoire en Arabie, la progression fulgurante

de ses successeurs régnant, moins d’un siècle après sa mort, sur la quasi-totalité du monde alors connu, à l’exception d’une partie de l’Europe végétante et d’une Chine montant vers son apogée, ne peuvent se comprendre sans reconnaître une place première au message spécifique de l’Islam (Ibid, p. 24). R. Garaudy souligne deux aspects fondamentaux expliquant ce phénomène extraordinaire dans l’histoire humaine : transcendance de Dieu et communauté. Donc les raisons profondes de cette expansion fulgurante furent des raisons internes, liées à l’essence même de l’Islam.

L’affirmation radicale de la transcendance de Dieu, en relativisant tous les

pouvoirs, postulait une égalité de principe entre tous, et devenait donc un ferment de libération de toutes les oppressions politiques, économiques ou religieuses. C’est ce qui explique pourquoi une seule victoire militaire sur chacun des despotes régnants fait effondrer les empires.

Dans chaque cas, après la défaite de la caste dominante détestée du

peuple, les Arabes sont accueillis en libérateurs par ceux qui étaient victimes d’une oppression sociale ou politique ou d’une persécution religieuse (Id. p. 35-36).

L’ouverture de l’Islam et sa tolérance envers toutes les sectes religieuses

expliquent sa rapide pénétration. Cet aperçu historique, bien que bref, sur l’empire romain et sa destruction

partielle puis finale en 1453 par les forces de l’Islam, démontre clairement que le royaume de Dieu évoqué dans les visions s’appliquent parfaitement à celui de l’Islam. D’une part, du point de vue des faits : l’empire musulman, constitué au VIIe siècle, est un empire ayant pour principe de fondation une révélation qui lui permet d’être appelé « royaume de Dieu ». D’autre part, la destruction des empires de l’époque, notamment l’empire romain d’Orient, concorde avec les explications données dans le livre de Daniel ; c'est-à-dire que l’écroulement du quatrième empire (l’empire romain) ne s’effectuera qu’après la division et ne se fera que par un royaume de Dieu.

Le texte, en effet, précise que lorsque l’empire romain se divisera, en une

partie solide (l’empire d’Orient) et une partie fragile (l’empire d’Occident), Dieu suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit. Ce royaume ne

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passera pas sous la domination d’un autre peuple ; il pulvérisera et anéantira tous ces royaumes-là.

1. « Au temps de ces rois, Dieu suscitera », implique qu’après la division

et la faiblesse d’une partie de l’empire, le royaume de Dieu sera suscité. 2. Ce royaume détruira tous les royaumes de l’époque surtout les plus

grands et notamment celui qui domine la Palestine. Ce qui est arrivé. 3. Il subsistera éternellement. Il est à signaler que malgré les invasions successives des Croisés, des

Mongols-Tartares et des Européens à l’époque moderne, ce royaume existe toujours et absorbe tous les autres peuples (comme les Mongols qui se convertissaient), ou les rejette (comme les Croisés et les colonisateurs).

Le texte donne encore une image qui explique la progression et la

croissance de ce royaume (comme le faisait Jésus en le comparant au grain de moutarde qui devenait un grand arbre). Le royaume de Dieu c’est cette pierre qui devenait une grande montagne qui remplit toute la terre après avoir détruit tous les royaumes qui le précédaient.

*************************

CHAPITRE II MOHAMMAD DANS LE NOUVEAU TESTAMENT Dans le Nouveau Testament on y trouve des prophéties concernant le

royaume de Dieu, la nation qui l’instaurera et le prophète qui en sera à la fois précurseur et fondateur.

I. – Le Royaume de Dieu ou des cieux

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« En ce temps-là parut Jean-Baptiste, il prêchait dans le désert de Judée. Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Matthieu, 3 : 1-2).

« Dès lors Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous car le

royaume des cieux est proche. » (Id. 4 : 17, voir 4 : 23 et Marc, 1 : 15). Jésus a ordonné aux douze Apôtres ceci : « N’allez pas vers les païens, et

n’entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. En chemin, prêchez que le royaume des cieux est proche. » (Matthieu, 10 : 6-7, et voir Luc, 9 : 1-2).

« Après cela, le Seigneur en désigna encore 70 autres et les envoya

devant lui, deux à deux, dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller. Il leur disait… Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qu’on vous présentera, guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : le royaume de Dieu s’est approché de vous. » (Luc, 10 : 1, 8-9).

Jésus par plusieurs paraboles illustra à ses disciples et aux gens qui

écoutaient son enseignement, la grandeur, la gloire et les fruits que produira ce royaume.

Les théologiens chrétiens sont d’accord sur le fait que le royaume de Dieu

prêché tour à tour par Jean-Baptiste, Jésus et ses disciples, est celui évoqué dans la vision des chapitres 2 et 7 du livre de Daniel.

Nous avons vu que ce royaume devait apparaître après la division du

quatrième empire en deux : empire d’Occident, qui était fragile, et d’Orient qui était solide. Et à l’apparition de ce royaume, se produirait la destruction du quatrième empire ainsi que celle des autres.

Ce royaume de Dieu commença petit puis il s’étendit sur toute la terre. Par diverses paraboles, Jésus a donc confirmé les visions du livre de

Daniel. (voir Matthieu, 13 : 24-41 ; 22 : 2-14 ; 25 : 1-30 ; Marc, 4 : 26-32 ; Luc, 13 : 18-21).

II. – La transmission du Message divin à une Nation fidèle

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Parabole de la Pierre Dans Matthieu, 21 : 33-44, Jésus a dit : « Ecoutez une autre parabole. Il y avait un maître de maison qui planta

une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir et y bâtit une tour, puis il la loua à des vignerons et partit en voyage.

A l’approche des vendanges il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir les fruits de la vigne. Les vignerons prirent ses serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d’autres serviteurs en plus grands nombre que les premiers ; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant : ils respecteront mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux : c’est lui l’héritier, venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. Ils le prirent, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? ils lui répondirent : il fera périr misérablement ces misérables et il louera la vigne à d’autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur saison. Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : « La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale, celle de l’angle ; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est une merveille à nos yeux. » (Psaume, 118 : 22).

C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera. »

(Et voir Marc, 12 : 1-12 ; Luc, 20 : 9-18). Dans cette parabole Jésus a montré l’incrédulité des Juifs envers les

prophètes et a annoncé que le message divin serait transmis à une autre nation, tout en appuyant sa parabole par des versets de l’Ancien Testament.

Dans cette parabole, le maître de la maison c’est Dieu. La maison c’est le

monde. Les vignerons sont ceux qui avaient reçu de Dieu une loi et une Ecriture ; c’est une allusion aux Juifs.

Les serviteurs sont les prophètes de Dieu auprès des Juifs. Le dernier que Dieu a envoyé aux Israélites est Jésus, désigné dans la

parabole par « le fils ». Ce terme peut être appliqué à Jésus, vu qu’il est le dernier prophète aux Juifs et, un de leurs grands prophètes. Cependant, ce terme a pu être mis dans la bouche de Jésus pour dire qu’il est le fils de

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Dieu. C'est-à-dire que la communauté chrétienne l’a employé pour désigner Jésus, en le croyant ainsi.

Après la rébellion des Juifs et leurs crimes envers sa révélation et ses

serviteurs Dieu donne le royaume à une autre nation. La pierre citée dans le texte peut être rapprochée de celle de la vision de

Daniel, qui est devenue une grande montagne. Jésus, dans une autre parabole, a employé le grain de moutarde, qui croît et devient un grand arbre, pour illustrer l’expansion du royaume de Dieu.

Le texte souligne que la « vigne » c'est-à-dire la parole de Dieu ou sa loi

seront données à une autre nation. Jésus a donné des caractéristiques à la « pierre » qui symbolise la nation :

1. 1. Elle a été rejetée auparavant. 2. 2. Elle deviendra la principale, celle de l’angle. 3. 3. L’élection de cette pierre provient de Dieu. 4. 4. Cette élection est une merveille aux yeux des Israélites. 5. 5. Quiconque attaquera cette pierre s’y brisera et celui sur qui elle

tombera, elle l’écrasera. 6. 6. Elle produira les fruits du royaume de Dieu.

Celui qui médite sur ces versets constatera que le « fils » cité dans le texte

n’est pas « la pierre ». Car après avoir tué le fils[27] comme dit le texte, « la vigne » sera donnée à une autre nation qui est symbolisée par la pierre.

Donc les caractéristiques da la pierre se rapportent à la nation et non au

fils. Il est dit, en effet, dans le texte que le royaume sera donné à une autre nation. Puis le texte souligne que « celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera… » ; ce qui confirme que la pierre est le symbole de la nation précitée.

Vérifions maintenant les caractéristiques de cette « pierre » c'est-à-dire de

cette nation : 1. Elle a été rejetée auparavant.

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Cette nation a été rejetée et méprisée par les Juifs. En effet, la nation

méprisée par les Juifs est celle des Ismaélites (c'est-à-dire les Arabes). Cette attitude des Juifs a été héritée, probablement, de Sara qui avait méprisé sa servante Agar et son fils Ismaël et avait demandé à Abraham de les chasser (voir la Genèse, 21 : 8-13).

Dieu, pour provoquer la jalousie des Juifs qui ont transgressé ses

commandements et sa loi, suscita cette nation méprisée pour produire les fruits du royaume (Dans le Deutéronome, 32 : 21, Dieu promet de provoquer la jalousie des Juifs par une nation insensée, comme nous l’avons vu).

2. Elle deviendra la principale, celle de l’angle. C'est-à-dire après que cette nation ait été méprisée et rejetée, elle

deviendra la nation la plus importante. 3. L’élection de cette nation provient de Dieu. La révélation donnée à cette nation, le prophète qui lui a été envoyé sont

des grâces de Dieu envers elle. Le Coran souligne ces grâces et cette élection dans ces versets : « Dieu a accordé une grâce aux croyants lorsqu’il leur a envoyé un prophète pris parmi eux qui leur récite ses versets ; qui les purifie, qui leur enseigne le livre et la sagesse, alors qu’ils avaient été auparavant dans une erreur manifeste. » (3 : 164), « Vous formez la meilleure communauté suscitée pour les hommes : vous ordonnez ce qui est convenable, vous interdisez ce qui est blâmable, vous croyez en Dieu. » (3 : 110).

4. Cette élection est une merveille aux yeux des Israélites. Il ne serait pas raisonnable de dire que cette prophétie s’applique à Jésus,

tout simplement parce qu’il est Juif ; par conséquent lui-même s’émerveillera de ce qui arrivera.

En effet, l’élection de cette nation est une merveille ou un prodige aux

yeux des Juifs, surtout pour leurs prophètes. Ceci pour deux raisons, la première consiste dans le fait d’élire une nation méprisée des Juifs ( à l’exception des justes), la seconde réside dans les fruits que produira cette nation bien qu’elle soit insensée, ignorante et aveugle comme la qualifie la prophétie du Deutéronome déjà vue.

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5. Quiconque attaquera cette nation s’y brisera et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

Cette nation triomphera de ses ennemis. Par contre les ennemis qui

voudraient l’attaquer s’y briseront. 6. Elle produira les fruits du royaume de Dieu. Toutes ces caractéristiques s’appliquent parfaitement à la nation arabe.

Elle a été méprisée et rejetée par les Juifs, ensuite elle est devenue une importante nation grâce à la révélation coranique communiquée au Prophète Mohammad. Cette nation à laquelle a été donné le royaume de Dieu, en a produit les fruits ; le témoignage de l’histoire est suffisant, et tout le monde apprécie les fruits de la civilisation islamique dans tous les domaines de la vie. Les nations et les peuples qui ont attaqué les musulmans depuis 14 siècles furent vaincus (les Croisés, les Mongols, les Tartares et les Européens). Alors que les musulmans se sont fondus sur les divers empires et les ont battus (Romains, Perse, Wisigoth, etc.).

III. Parabole des ouvriers et de la vigne : Les derniers seront les premiers Dans une autre parabole Jésus a dit (Matthieu, 20 : 1-16) : « Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui

sortit dès le matin, afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec les ouvriers pour un denier par jour et les envoya dans sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, en vit d’autres qui étaient sur la place sans rien faire et leur dit : Allez, vous aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste. Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième, puis vers la neuvième heure, et il fit de même. Vers la onzième heure il sortit encore, en trouva d’autres qui se tenaient encore là et leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ? Ils lui répondirent : c’est que personne ne nous a embauchés. Allez, vous aussi, dans la vigne, leur dit-il. Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage ; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent : ces derniers venus n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de

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nous, qui avons supporté le poids du jour et la chaleur. Il répondit à l’un d’eux : Mon ami ! Je ne te fais pas tort, n’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui est à toi et va-t-en. Je veux donner à celui qui est le dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire de mes biens ce que je veux ? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. »

Il est à noter que ce passage parle de trois groupes, vu leur attitude et le

comportement du maître à leur égard. Le premier groupe est désigné dans le texte par « les premiers », le troisième est désigné par « les derniers » et le deuxième, est celui qui forme le bloc de tous les ouvriers qui sont entre les premiers et les derniers ; nous avons mis tous ces ouvriers dans un même groupe parce qu’ils avaient la même attitude qui était la soumission au maître, sans avoir objecté ou revendiqué.

Il est clair que le Maître de la maison est Dieu, la vigne est la loi reçue ou

le monde où on pratique les ordres de Dieu. Les divers ouvriers sont les divers peuples et nations qui ont reçu une révélation

Les premiers ouvriers sont les Juifs parce qu’ils furent le premier peuple à

recevoir une loi divine. Le deuxième groupe d’ouvriers qui n’a pas manifesté d’objections

rassemble les divers peuples qui ont reçu une révélation divine. On peut insérer les Chrétiens dans le premier groupe parce que les premiers Chrétiens étaient des Juifs, mais on peut aussi les insérer parmi le deuxième groupe parce qu’il y avait parmi eux des non-Juifs[28]. Les derniers qui ont reçu une révélation divine sont les Musulmans. L’objection des Juifs à leur égard est tout à fait confirmée par les autres textes que nous avons vus comme celui du Deutéronome (32 : 21), et Matthieu (21 : 33-44 ; la pierre, la nation).

IV. Le fils de l’Homme Dans Matthieu, 24 : 30-35, Jésus a dit : «Immédiatement après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune

perdra sa clarté, les étoiles tomberont du ciel, les puissances célestes seront ébranlées. C'est alors que le signe du Fils de l'homme apparaîtra dans le ciel. Alors tous les peuples de la terre se lamenteront, et ils verront le Fils de

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l'homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire. Il enverra ses anges rassembler, au son des trompettes éclatantes, ses élus des quatre coins du monde, d'un bout à l'autre de l'univers. Que l'exemple du figuier vous serve d'enseignement : quand ses rameaux deviennent tendres et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, quand vous verrez tous ces événements, sachez que le Fils de l'homme est proche, comme aux portes de la ville. Vraiment, je vous assure que cette génération-ci ne passera pas avant que tout cela ne se réalise. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront jamais. »

« Il leur dit encore : en vérité, je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu venir avec puissance. » (Marc, 9 : 1).

Nous avons démontré dans l’interprétation de la vision de Daniel que le

terme « Fils de l’Homme » ne se rapporte pas à Jésus et nous avons appuyé notre interprétation par le verset de Marc (8 : 38) : « En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’Homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son père avec les saints anges » ; de même nous l’avons appuyée par le témoignage des théologiens : O. Cullmann et Mathias Delcor.

Nous avons aussi démontré, suivant l’interprétation de M. Delcor, que

l’expression « sur les nuées » a été traduite aussi par « avec les nuées », (comme dans Marc, 14 : 62 et Apocalypse, 1 : 7).

D’autre part, les changements que subirait des éléments de la nature

(soleil, lune, étoile) ne sont que des images poétiques, commodes à l’imagination des sémitiques en général, et des Juifs en particulier. Il se peut que ces images aient été mises dans la bouche de Jésus par la communauté primitive des Chrétiens. Ce qui confirme cette explication c’est que, bien que ces choses se soient produites les habitants de la terre sont encore vivants. Donc l’emploi de ces images souligne simplement la grandeur et la gloire du Fils de l’Homme.

Le Fils de l’Homme est le fondateur du royaume de Dieu, comme il

apparaît de ce texte. D’ailleurs nous avons vu que le royaume de Dieu, instauré par ce personnage, détruit le 4e empire. Et Jésus dans ce passage-là souligne que le Fils apparaîtra bientôt, même avant la fin de la génération existante à son époque. Ce qui signifie que cette personne qui instaurera le royaume de Dieu apparaîtra à l’époque du quatrième empire. Et c’était pour cela que les Chrétiens de cette génération croyaient que le royaume viendrait vers la fin du premier siècle. Oscar Cullmann le souligne dans son

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livre, le Nouveau Testament, p. 124 : « il est vrai qu’au début du Christianisme, cette fin a été attendue pour un avenir très proche » « Les premiers Chrétiens, en effet, et Paul lui-même… attendaient le retour du Christ pour leur génération. » p. 52 ( voir aussi, Will Durant, Histoire de la civilisation, IX, p. 253).

Donc nous sommes face à deux hypothèses : ou bien ce texte est

faussement attribué à Jésus. Ou bien, tout simplement, le texte veut affirmer que le temps de l’instauration du royaume de Dieu et l’avènement du Fils de l’Homme sont très proches parce qu’ils se produiront à l’époque même du quatrième empire qui existait déjà.

La dernière hypothèse est inéluctable même pour les Chrétiens bien qu’ils

aient essayé de l’interpréter autrement. Le texte, en effet, affirme que cet avènement est très proche, en donnant

des exemples pour l’expliquer. D’ailleurs les autres textes que nous avons vus parlent de l’avènement du royaume de Dieu et montrent qu’il est très proche[29].

En conclusion, nous nous posons la question : si les visions de Daniel

montrent que le royaume de Dieu détruira le 4e empire, et si les récits du Nouveau Testament affirment que le royaume de Dieu est proche, ces textes ne visent-ils donc pas le royaume instauré par le Prophète Mohammad ?

V. Le grand Messie n’est pas un fils de David Dans Matthieu, 22 : 41-44, il est dit : « Comme les Pharisiens étaient assemblés, Jésus leur posa cette

question : Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il le fils ? ils lui répondirent : de David. Et Jésus leur dit : comment donc David, animé par l’Esprit, l’appelle-t-il Seigneur, lorsqu’il dit : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds » ? (Psaume 110 : 1). Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? Nul ne put lui répondre un mot. » (voir aussi : Marc, 12 : 35-37 ; Luc, 20 : 41-44).

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Jésus a démontré aux Juifs que celui qu’on appelait « Christ » (c'est-à-dire Messie = Oint de Dieu) n’est pas un descendant de David comme ils le prétendaient. Et pour les convaincre il cite le verset 1 du Psaume 110 où David appelle « Le Christ », « mon Seigneur ». Or s’il était son fils il ne l’aurait pas appelé « mon Seigneur » ; car le père est plus grand que son fils.

Cette affirmation de Jésus nous suggère deux hypothèses : 1- La première hypothèse : si le « Christ » est Jésus, alors Jésus ne serait

pas le fils de David, et les versets qui se trouvent soit dans l’Ancien Testament, soit dans le Nouveau, considérant le Christ comme descendant de David seront faux ( comme dans Matthieu, 1 : 6 ; 9 : 27 ; Luc, 1 : 31-32 ; 3 : 32 ; Jean, 7 : 42, etc.).

Il est à souligner que Jésus n’a jamais dit en parlant de David : « Mon père

David » (ex : Marc, é : 25-26). Si cette hypothèse se confirme, Jésus n’aurait pas le trône de David et ne

serait pas le Grand Christ qu’on attendait. En effet, cette déduction est confirmée par d’autres faits bibliques : Nous savons bien que Zacharie, père de Jean-Baptiste, était le

sacrificateur (voir Luc, 1 : 5) ce qui implique qu’il est de la descendance d’Aaron. Le verset de Luc rapporte qu’il est de la classe d’Abia (ou Abija). Abia, comme le montre le verset 10 du chapitre 24 du premier livre des Chroniques, est un descendant d’Aaron. En outre la femme de Zacharie est aussi de la descendance d’Aaron comme le rapporte le verset 5 du chapitre 1 de Luc. Et du verset 36 du même chapitre, nous apprenons que Marie, mère de Jésus, est parente d’Elisabeth, femme de Zacharie. Il est donc très probable que Marie, elle-même, fut une descendante d’Aaron, ce qui nous amène à conclure que Jésus qui n’a que la mère est un descendant d’Aaron et non de David.

2- La deuxième hypothèse : si Jésus est le fils de David comme le

soulignent les évangélistes, le « Christ » dont il est question dans les versets précités (de Matthieu et du Psaume) ne serait pas Jésus mais un autre qui n’est pas descendant de David.

Dans ce cas le titre « Christ » ne désigne pas forcément Jésus mais peut

être porté par n’importe quel autre prophète. Cependant, le « Christ » dont parlent ces versets ne peut être que le grand Messie[30].

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Ce dernier ne serait pas un descendant de David[31]. VI. – Le Prophète attendu Dans Jean, 1 : 19-25, il est dit : « Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem

des sacrificateurs et des Lévites pour lui demander : Toi, qui es-tu ? Il confessa sans le nier, il confessa : Moi, je ne suis pas le Christ. Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis pas. Es-tu le Prophète ? et il répondit : Non. Ils l’interrogèrent et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es pas le Christ, ni Elie, ni le Prophète ? ».

Et dans 7 : 40-41, il est écrit : « Des gens de la foule, après avoir entendu ces paroles, disaient : celui-ci

est vraiment le Prophète. D’autres disaient : celui-ci est le Christ. » De ces deux textes nous constatons qu’il y a une distinction nette entre le

Christ et le Prophète (dont parle la prédiction du Deutéronome, 18 : 15, déjà vue), et ce Prophète, jusqu’à l’époque de Jésus, n’était pas encore apparu. Qui est-il donc ? (voir la 1eprophétie de l’Ancien Testament).

VII.- Le Prophète est plus puissant que Jean-Baptiste Dans Matthieu, 3 : 1, 7-12, il est dit : « En ce temps-là, parut Jean-Baptiste. Il se mit à prêcher dans le désert

de Judée. Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche… Comme il voyait venir au baptême beaucoup de pharisiens et de

sadducéens, il leur dit : Espèces de vipères ! Qui vous a enseigné à fuir la colère de Dieu qui va se manifester ? Montrez plutôt par vos actes que vous avez changé de vie. Ne vous imaginez pas qu'il vous suffit de répéter en vous-mêmes : « Nous sommes les descendants d'Abraham. » Car, regardez ces pierres : je vous déclare que Dieu peut en faire des enfants d'Abraham. Attention : la hache est déjà sur le point d'attaquer les arbres à la racine. Tout arbre qui ne produit pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, en signe de votre changement de vie. Mais

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quelqu'un vient après moi : il est bien plus puissant que moi et je ne suis même pas digne de lui enlever les sandales. C'est lui qui vous baptisera d’Esprit Saint et de feu. Il tient en main sa pelle à vanner, il va nettoyer son aire de battage et amasser le blé dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteindra jamais. » (voir aussi, Luc, 3 : 7-9 et 15-17).

Jean-Baptiste dans ce texte a déclaré aux Pharisiens et aux Sadducéens

qui prétendaient être de la descendance d’Abraham mais sans accomplir ses œuvres, que Dieu pourrait susciter, des pierres, des enfants à Abraham. Cela suggère que les autres fils d’Abraham, notamment les descendants d’Ismaël, pouvaient recevoir la lumière divine.

D’autre part, Jean-Baptiste, a assimilé les Juifs qui ne pratiquaient pas les

bonnes œuvres à un arbre qui ne produit pas de fruits. Cette expression ressemble à la parabole de Jésus où il dit que le royaume de Dieu sera donné à une autre nation qui en produira les fruits.

Ensuite, Jean-Baptiste évoque la personne qui doit venir après lui et qui

sera le prince du royaume qui est proche. Cette personne est plus grande que Jean, et baptisera les Juifs de deux choses : par l’Esprit Saint et par le feu. C'est-à-dire qu’elle baptisera ceux des Juifs qui croiront en lui d’Esprit saint, et par le feu ceux qui ne croiront pas en lui.

Ces deux caractéristiques ne s’appliquent pas à Jésus, car selon les

évangélistes, Jésus a été livré par les Juifs au gouverneur romain pour le crucifier. Il ne les avait donc pas baptisés par le feu.

Par contre le prophète Mohammad a baptisé ceux des Juifs qui ont cru en

lui par l’Esprit Saint ; c'est-à-dire la révélation coranique. Et a baptisé ceux parmi eux qui n’ont pas cru en lui de feu ; c'est-à-dire il les a tués et par conséquent ils étaient entrés en Enfer. La parabole de Jean-Baptiste montre que l’arbre qui ne produit pas de fruit on le jette au feu ; ce qui est arrivé effectivement par le truchement du prophète Mohammad et non par Jésus.

VIII. – Le Vainqueur de l’Apocalypse Dans l’Apocalypse, 2 : 26, Jésus a dit :

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« Au vainqueur, à celui qui garde mes œuvres jusqu’à la fin, je donnerai autorité sur les nations. Avec un sceptre de fer il les fera paître, comme on brise les vases d’argile, ainsi que j’en ai reçu moi-même le pouvoir de mon père. Et je lui donnerai l’étoile du matin.»

Qui est ce vainqueur qui aura autorité sur les nations après Jésus ? Et qui recevra l’étoile du matin ? (l’étoile du matin désigne très probablement la révélation).

Il n’existait personne d’autre qui ait été vainqueur de ses ennemis, qui ait

eu l’autorité sur les nations et qui ait reçu une lumière divine (la révélation) que le prophète Mohammad.

Dans l’Apocalypse, 6 : 1-2, il est écrit : « Je regardai, quand l’Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un

des quatre êtres vivants dire comme d’une voix de tonnerre : Viens. Je regardai, et voici un cheval blanc. Celui qui le montait tenait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. »

Selon les exégètes l’Agneau est Jésus, donc celui qui montait le cheval

blanc ne serait pas lui, c’est la même personne vue plus haut, appelée vainqueur et qui aura une autorité sur les nations.

Voir aussi l’Apocalypse, 19 : 11-21 et 20 : 1-8 ; où on décrit une personne

tout en lui donnant les surnoms : « Fidèle » et Véritable ». Nous signalons que ces deux surnoms donnés à cette personne sont ceux

du prophète Mohammad ; on les lui avait donnés par ses compatriotes mecquois, vu ses qualités vertueuses, avant même qu’il reçoive la révélation et la prophétie.

Quant au terme « Christ », cité dans ce texte, il ne s’agit pas forcément de

Jésus, comme nous l’avons démontré auparavant. Le terme « bête », quant à lui, désigne l’empire romain selon les exégètes

chrétiens. Le texte souligne que le « Fidèle et Véritable » a vaincu la bête et l’a tuée. En effet l’empire romain fut détruit par les Musulmans.

Le règne de mille ans, est celui de la civilisation islamique du VIIe siècle

au XVIIe siècle où les Européens ont commencé à étendre leur règne sur le monde. Le texte signale qu’après les mille ans, Satan sera relâché de sa

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prison ; ce qui s’applique avec l’hégémonie des Européens qui ont vulgarisé l’athéisme et l’incrédulité dans le monde soit par leurs philosophies, soit par leurs crimes, vis-à-vis des autres peuples. Mais ce règne ne durera pas comme le souligne le texte.

IX. Le Paraclet de l’Evangile de Jean[32] Jean est le seul évangéliste à rapporter, à la fin du dernier repas de Jésus,

l’épisode des ultimes entretiens avec les Apôtres, qui se termine par un très long discours : quatre chapitres de l’Evangile de Jean (14 à 17) sont consacrés à cette narration, dont on ne trouve aucune relation dans les autres évangiles. Et, pourtant, ces chapitres de Jean traitent des questions primordiales, de perspectives d’avenir d’une importance fondamentale, exposées avec toute la grandeur et la solennité qui caractérisent cette scène des adieux du Maître à ses disciples.

Comment peut-on expliquer que fasse entièrement défaut chez Matthieu,

Marc et Luc le récit d’adieux si touchants qui contiennent le testament spirituel de Jésus ? On peut se poser la question suivante : le texte existait-il initialement chez les trois premiers évangélistes ? N’a-t-il pas été supprimé par la suite ? Et pourquoi ? Disons tout de suite qu’aucune réponse ne peut être apportée ; le mystère reste entier sur cette énorme lacune dans le récit des trois premiers évangélistes.

Ce qui domine le récit est la perspective de l’avenir des hommes évoquée

par Jésus et le souci du Maître d’adresser à ses disciples et, par eux, à l’humanité entière, ses recommandations et ses commandements et de définir quel sera en définitive le guide que les hommes devront suivrent après sa disparition. Le texte de l’Evangile de Jean et lui seul désigne explicitement sous le nom grec de Parakletos, devenu Paraclet en français. En voici, selon la traduction œcuménique de la Bible, Nouveau Testament, les passages essentiels :

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes

commandements ; moi je prierai le Père : il vous donnera un autre Paraclet.» (14 : 15-16).

Que signifie Paraclet ? Le texte que nous possédons actuellement de

l’évangile de Jean explique son sens en ces termes :

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« Le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous communiquera toutes choses, et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit » (14 : 26).

« Il rendra lui-même témoignage de moi » (15 : 26). « C’est votre avantage

que je m’en aille ; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; si au contraire je pars, je vous l’enverrai. Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement… » (16 : 7-8).

« Lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute

entière, car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il me glorifiera… » (16 : 13-14).

( A noter que les passages non cités ici des chapitres 14 à 17 de

l’Evangile de Jean ne modifient aucunement le sens général de ces citations).

Si l’on en fait une lecture rapide, le texte français qui établit l’identité du

mot grec Paraclet avec l’Esprit Saint n’arrête pas le plus souvent l’attention. D’autant plus que les sous-titres du texte généralement employés dans les traductions et les termes des commentaires présentés dans les ouvrages de vulgarisation orientent le lecteur vers le sens que l’orthodoxie veut donner à ces passages.

Il semble curieux que l’on puisse attribuer à l’Esprit Saint le dernier

paragraphe cité plus haut : « il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir ». Il parait inconcevable qu’on puisse prêter à l’Esprit Saint les pouvoirs de parler et de dire ce qu’il entend.

Pour avoir une idée exacte du problème, il est nécessaire de se reporter

au texte grec de base, ce qui est d’autant plus important que l’on reconnaît à l’évangéliste Jean d’avoir écrit en grec et non en une autre langue. Ce texte grec consulté fut celui de Novum testamentum Greace (Nestlé et Aland, 1971).

Toute critique textuelle sérieuse commence par la recherche des

variantes. Il apparaît ici que, dans l’ensemble des manuscrits connus de l’Evangile de Jean, il n’existe pas d’autre variante susceptible d’altérer le sens de la phrase que celle du passage 14 : 26 de la fameuse version en langue syriaque appelée Palimpseste (écrit au IVe ou Ve siècle et découvert

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au mont Sinaï, en 1812 par Agnès S. Lewis). Ici, on ne mentionne pas l’Esprit Saint, mais l’Esprit tout court. Le scribe a-t-il fait un simple oubli ? Ou bien placé en face d’un texte à recopier qui prétendait faire entendre et parler l’Esprit Saint, n’a-t-il pas osé écrire ce qui lui paraissait être une absurdité ?

L’essentiel est que ce qui est exposé ici sur la signification précise des

verbes « entendre » et « parler » vaille pour tous les manuscrits de l’Evangile de Jean et c’est le cas.

Le verbe « entendre » de la traduction française est le verbe grec akouô,

qui signifie percevoir des sons. Il a donné, par exemple, en français le mot acoustique, en anglais acoustics, qui est la science des sons.

Le verbe « parler » de la traduction française est le verbe grec laleô, qui a

le sens général d’émettre des sons et le sens particulier de parler. Ce verbe revient très souvent dans le texte grec des Evangiles pour désigner une déclaration solennelle de Jésus au cours de sa prédication. Il apparaît donc que la communication aux hommes dont il est fait état ici ne consiste nullement en une inspiration qui serait à l’actif de l’Esprit Saint, mais elle a un caractère matériel évident en raison de la notion d’émission de son, attachée au mot grec qui la définit.

Les deux verbes grecs akouô et laleô définissent donc des actions

concrètes qui ne peuvent concerner qu’un être doué d’un organe de l’audition et d’un organe de la parole. Les appliquer par conséquent à l’Esprit Saint n’est pas possible.

Ainsi, tel qu’il nous est livré par les manuscrits grecs, le texte de ce

passage de l’Evangile de Jean est parfaitement incompréhensible si on l’accepte dans son intégrité avec les mots Esprit Saint de la phrase (14 : 26) : « le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom… », etc., seule phrase qui, dans l’Evangile de Jean, établit l’identité entre Paraclet et Esprit saint.

Mais si l’on supprime les mots Esprit Saint de cette phrase, tout le texte de

Jean présente une signification extrêmement claire. Elle est d’ailleurs concrétisée par un autre texte de l’Evangéliste, celui de la première épître où Jean utilise le même mot pour désigner tout simplement Jésus en tant qu’intercesseur auprès de Dieu. Et quand Jésus dit, selon Jean (14 : 16) : « Je prierai le Père : il vous enverra un autre Paraclet », il veut bien dire qu’il sera envoyé aux hommes un « autre » intercesseur, comme il l’a été lui-même, auprès de Dieu en leur faveur lors de sa vie terrestre.

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On est alors conduit en toute logique à voir dans le Paraclet de Jean un

être humain comme Jésus, doué de faculté d’audition et de parole, facultés que le texte grec de Jean implique de façon formelle. Jésus annonce donc que Dieu enverra plus tard un être humain sur cette terre pour y avoir le rôle défini par Jean qui, soit dit en un mot, celui d’un prophète entendant la voix de Dieu et répétant aux hommes son message. Telle est l’interprétation logique du texte de Jean si l’on donne aux mots leur sens réel.

La présence des mots Esprit Saint dans le texte que nous possédons

aujourd’hui pourrait fort bien relever d’une addition ultérieure tout à fait volontaire, destinée à modifier le sens primitif d’un passage qui, en annonçant la venue d’un prophète après Jésus, était en contradiction avec l’enseignement des Eglises chrétiennes naissantes, voulant que Jésus fût le dernier des prophètes. (Fin de citation).

D’autre part, ce Paraclet rendra témoignage de Jésus, mais l’Esprit saint

auquel on identifie le Paraclet n’avait témoigné pour personne. Les Apôtres n’avaient pas besoin de ce témoignage parce qu’ils croyaient en Jésus avant la venue de cet Esprit. D’ailleurs, les Apôtres rendront aussi témoignage de Jésus parce qu’ils étaient avec lui depuis le début de son ministère. Cette similitude entre ces deux témoignages confirme que ce Paraclet est un être humain comme les Apôtres. Eux ils étaient avec Jésus, lui il ne l’était pas, mais Dieu lui communiquera ce qu’il dira de Jésus. Or si le Paraclet est l’Esprit Saint il en résultera une contradiction car l’Esprit Saint est avec Jésus depuis qu’il est dans le sein de sa mère. Après son baptême, fut par Jean-Baptiste, l’Esprit a descendu sur lui comme une colombe. Nous citons quelques versets qui montrent ces faits : Luc, 1 : 35 : « Le Saint Esprit viendra sur toi (Marie), et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre… » Luc, 3 : 22 : « Et l’Esprit saint descendit sur lui… comme une colombe. » (voir aussi Luc, 4 : 1, 14, 18 ; Marc, 1 : 10-12 ; Matthieu, 1 : 18 ; 3 : 16 ; 4 : 1 ; et d’autres).

En outre le témoignage que rendra le Paraclet est indépendant de celui

des Apôtres ; ce qui implique qu’il n’est pas l’Esprit Saint. Ce dernier n’avait pas de témoignage indépendant lorsqu’il a été descendu sur les Apôtres. C’étaient eux qui parlaient et non lui.

Par ailleurs, le départ de Jésus était une condition pour que le Paraclet

vienne. Or comme nous l’avons vu l’Esprit Saint est toujours avec Jésus, le fortifiant, l’animant, et par lui il chasse les démons ( voir Matthieu, 12 : 22 ; Marc, 3 : 20-30 ; Luc, 10 : 21).

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D’autre part, d’autres caractéristiques données au Paraclet ne peuvent être celles de l’Esprit Saint : « Et quand il sera venu, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement. »(16 : 7-8).

L’Esprit Saint qui a été descendu sur les Apôtres ( Actes, 2 : 1-4) le jour

de la Pentecôte, n’avait point reproché ou confondu quelqu’un, même par l’intermédiaire des Apôtres ; car leur rôle était d’annoncer la bonne nouvelle et non de juger ou de confondre.

« de péché parce qu’ils ne croient pas en moi » (16 :9). Ceci implique que ce Paraclet sera vainqueur de ceux qui ne croyaient pas

en Jésus et les confondra ( la majorité des Juifs ne croyaient pas en lui). Mais l’Esprit Saint n’était point vainqueur du monde et n’avait reproché à personne sa mécréance en Jésus.

En outre Jésus a dit aux Apôtres : « j’ai beaucoup de choses à vous dire,

mais vous ne pouvez pas les comprendre maintenant. Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. » (16 : 12-13).

A la descente de l’Esprit Saint, les Apôtres n’avaient pas compris de

nouvelles choses qu’ils ne pouvaient comprendre auparavant. Par ailleurs, il est à noter que dans les premiers siècles du Christianisme

plusieurs personnes ont prétendu être le Paraclet promis par Jésus : « Montan lui-même prophétisait avec une extase si éloquente que ses disciples phrygiens, cédant au même enthousiasme religieux qui avait autrefois engendré Dionysos saluèrent en lui le Paraclet promis par Jésus. »(Wille Durant, Histoire de la civilisation, IX ; 255).

Donc ce Paraclet est un être humain. Il entend la parole divine et la

transmet aux hommes, il rend témoignage à propos de Jésus, comme les Apôtres. Il n’arrivera qu’après Jésus, et à sa venue il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement. Ce Paraclet ne peut-il pas être le Prophète Mohamad qui a rendu témoignage au sujet de Jésus et qui a confondu le monde ?

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Conclusion Toutes les prophéties que nous avons vu parlent d’un prophète comme

Moïse, suscité d’entre les frères des Israélites. Il ne parle pas de son propre chef (Deutéronome,18 : 15-22).

Attendu par les juifs, et jusqu’à l’époque de Jésus il n’était pas encore

apparu (Jean,1 : 19,25). Il n’est pas le fils de David (Matthieu, 22 : 41-44). Il rendra témoignage de Jésus, viendra après lui et confondra le monde en matière de péché, de Justice et de jugement (Jean, 15 : 26 ; 16 : 7-8). Attendu des Sectaires de Qumran avec deux messies, auquel le bâton de commandement et l’insigne du législateur seront donnés et par conséquent éloignés de Juda (Genèse, 49 : 10), c’est un vaillant guerrier, il combat pour la cause de la vérité et de la justice. Il est le plus beau des hommes. Il sera obéi par des peuples et il vaincra de nombreuses nations. Les filles de rois seront parmi ses favorites ( des épouses), les rois lui enverront des présents et des cadeaux, ses fils règneront après lui ( psaumes,45 : 2-18 ; 72 : 1-17 ; Esaie, 42 : 1-9).

Il fait naître une nation d’une manière extraordinaire qui bouleversera le

monde (Esaie, 66 : 7-9). Cette nation est méprisée par les Juifs, elle est insensée( Deutéronome,

32 : 21). Le royaume lui sera transmis pour en produire les fruits( Matthieu, 21 : 33-44).

Une nouvelle religion ( le Cantique nouveau) s’établira parmi les fils de

Qédar et de Nebayoth ( fils d’Ismaël) (Esaie,42 : 9-17 ; 60 : 15-16). Les fils d’Ismaël et tous les Arabes se rassembleront dans une ville sacrée pour offrir des holocaustes sur l’autel de Dieu et pour servir la maison de Dieu (Esaie,60 : 15-16). Cette maison sera servi par les rois. Les habitants de cette ville se répandront à droit (Est) et à gauche (Ouest), vaincront les nations et hériteront d’elles (Esaie, 54 : 9-17). Ils étaient auparavant dans les ténèbres et adoraient les idoles (Esaie,54 : 17). Ils seront plus nombreux que les Israélites (Esaie, 54 : 1).

La révélation divine apparaîtra à Témân et à la montagne de Pâran en

Arabie (Deutéronome, 33 : 1-3, Esaie 35 ; Habaqup 3 : 1-3). La paix se rétablira en cet endroit (Esaie, 60).

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Ce prophète mobilisera sa nation et instaurera le royaume de Dieu qui détruira le quatrième empire (Romain) ainsi que les autres (Daniel, 2 : 31-45 ; 7 : 1-28). A l’époque de Jésus l’avènement de ce royaume était proche (Matthieu, 3 :1-2 ; 4 : 17 ; Marc, 1 : 15 ; Luc, 9 : 1-2).

Toutes ces caractéristiques, ne sont-elles pas celles du Prophète

Mohammad, de la nation arabe, de la Mecque, de l’Arabie et de la civilisation islamique ?

[7] Mais il est mentionné dans les documents découverts ultérieurement : comme quelques fragments d'un Evangile perdu trouvés au Yémen, qui mentionnent le nom Ahmad (c'est-à-dire Mohammad) comme nom du prophète attendu. Ainsi que l'Évangile de Barnabé découvert au 17e siècle en Prusse (actuelle Allemagne), rédigé en italienne. Il fut traduit en anglais puis en d'autres langues parmi lesquelles l'arabe en 1930 par un Egyptien chrétien. Il fut réédité par Dar al-Qalam au Koweit.

[8] Les manuscrits de la Mer Morte, Millar Burrows ; traduit de l'américain

par M. Glotz et M.T..Frank. Ed. Robert Laffont, Paris 1970, p. 345. [9] Quant aux Témoins de Jéhovah, qui prétendent que Jésus est le Fils

de Dieu (mais sans le proclamer un Dieu), il parait impossible d'établir une comparaison entre les deux, car entre un Fils de Dieu et un simple être humain il n'y a aucune ressemblance, soit dans leur essence, soit dans les conséquences qui s'ensuivent : comme les péchés pour Moïse (selon la croyance des Chrétiens) et l'impeccabilité, pour Jésus.

[10] La vraie traduction du mot « Para » est « nombreuse ». Les Chrétiens l'ont traduit par un âne sauvage; ce qui est indigne d'un juste homme comme Ismaël. Donc la phrase authentique est la suivante: « Sa postérité sera nombreuse ».

[11] Cette prophétie ne concerne pas les Edomites, les frères des Israélites, parce que selon la Bible: Genèse, 27: 1-40, Isaac a béni Jacob et a privé Esaü, qui sera le père des Edomites ; donc le Prophète attendu ne sera pas un descendant d'Esaü.

[12] Nous en parlerons plus tard en détails. [13] Voici une note de la traduction Segond, concernant le terme Dieu

(Paris 1978) p.584 : « L'Ancien testament applique parfois le terme dieu à des hommes (Psaumes 92 : 6 ; Exode, 4 : 16 ; comp. Jean, 10 : 34-35); Ici il s'applique au roi. Une autre traduction pourrait dire : C'est pourquoi, ton Dieu t'a oint. ».

[14] Voir Tirmidi, Chama’il ; Baladzuri, 1831-832 ; Ibn Sa’d, I : 2, p.120-131.

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[15] Voir également la phrase du texte suivant (Psaume, 72 : 15) : « On priera pour lui sans cesse, on le bénira tout le jour. ». Il faut méditer sur l’expression « on priera pour lui » qui convient parfaitement au Prophète Mohammad ; alors que pour Jésus le texte aurait du dire : « On le priera » puisqu’il est un Dieu selon la croyance chrétienne.

[16] Nombreux sont les chercheurs qui établissent des liens entre le groupe assédien ( les Hassidim c'est-à-dire les pieux) du IIe siècle av J.-C., les Esséniens qui leur succédèrent et qui représentaient leur lignée fidèle à la loi de Moïse, et les sectaires de Qumrân. « En effet, il est à peu près unanimement admis que le mouvement essénien auquel ces manuscrits (de Qumrân) appartiennent plonge ses racines dans le mouvement assidéen. Un certain nombre de rapprochement s'imposent... Les Assidéens sont dévoués à La loi... ils sont organisés en une sorte de congrégation (comme les sectaires de Qumrân) ... Les Hassidim sont enfin attachés aux fils d'Aaron qui avaient une grande place à Qumrân. (Mathias Delcor. le Livre de Daniel. p. 17 ; J. Gabalda et Cie. paris 1971) ; en outre, l'auteur note des rapprochements de vocabulaire entre le Livre de Daniel, supposé assidéen par lui, et les documents de Qumrân. Il est à noter, en plus, que deux tribus des juifs de Médine ( les Nadirites et les Quraïzites) en Arabie, sont des fils d'Aaron (voir la biographie du Prophète Mohammad : La Sira d'Ibn Hichâm. 3 : 118 où le poète Abbas Ibn Mirdas, dans les vers 1 et 5, évoque cette réalité ; et voir aussi Ibn Hichâm, 1 : 18, édition de 4 tomes). Ces deux tribus attendaient un Prophète qui devait sortir d'Arabie.

[17] Selon la signification du terme « Messie », le Prophète, évoqué dans ce texte ou dans d’autres, est aussi un Messie ; tout en étant le Grand Messie. Par contre le Messie d’Israël serait le grand Messie d’Israël seulement.

[18] Pour s’assurer que les sacrificateurs étaient tous descendants d’Aaron , voir : ( Exode,40 : 15 ; Nombres, 18 : 7 ) et pour se renseigner sur leurs fonctions, voir : ( Lévitique, 9 : 8-21 ; Nombres, 16 : 40 ; 2 Chroniques 15 : 3 ; Ezéchiel, 7 : 26 ; 1 Samuel , 22 : 10 ).

[19] Voir les Manuscrits de la Mer Morte, p. 219-20. [20] Ou Nabucodonosor. [21] Mathias Delcor souligne qu’ « il faut exclure toute interprétation

pessimiste de la succession des empires, présentée selon le schéma des métaux. Le chapitre 2 n’enseigne pas que l’humanité dégénère du fait de la valeur décroissante des métaux qui, dans la statue, servent à composer les diverses parties du corps humain. Aucun jugement moral n’est porté dans le texte sur chacun des empires et la succession des métaux marque uniquement le déroulement du temps ».

[22] En effet les vv. 20-26 du chap. 8 donnent le détail sur ce qui est dit sommairement dans le chap.2. Le bélier du chap.8 à deux cornes symbolise le pouvoir combiné des rois Perses et Mèdes. Ils sont donc considérés

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comme une unité politique ; dans le chap.2 cette unité est symbolisée par la poitrine qui s’associe aux bras.

. [23] Après la mort d’Alexandre en 323 av. J. -C. son empire fut divisé entre

ses généraux. Séleucus fonda l’empire séleucide, (en Syrie, Perse, Mésopotamie, Arménie, Palestine), Ptolémée celui des Ptolémées(en Egypte), Antipater eut la Macédoine et la Grèce et Lysimaque la Thrace.

[24] Les exégètes de la Bible donnent la même interprétation que nous venons de donner ; par exemple C.I. Scofield, dans la note réservée à ce chapitre (2) écrit : « Les quatre métaux de la statue symbolisent quatre empires qui n’exercèrent pas nécessairement leur pouvoir sur toute la terre habitée, … : ce sont les empires, babylonien, médo-perse, grec (d’Alexandre) et romain. Cette dernière puissance se partage d’abord en deux (les jambes), les empires romains d’Orient et d’Occident, puis en dix (les orteils). Dans son ensemble, la statue donne une idée impressionnante de la grandeur et de la splendeur des grandes puissances terrestres.

La Pierre (Christ) détruit l’édifice international (dans sa forme final) de façon subite et irrémédiable, et non pas par une suite de changements et de transformations graduelles… Or une telle destruction de l’organisation politique mondiale ne s’est pas produite à la première venue du Christ. Au contraire, le Seigneur fut condamné à mort par ordre d’un fonctionnaire du quatrième empire, alors au zénith de sa puissance. Après la mort du Christ, cet empire s’écroula : en 476, sa partie occidentale, sa partie orientale en 1453. » ( Segond, nouvelle édition de la Bible, éd. Société biblique de Genève 1975).

[25] Le Fils de l’Homme dans les Evangiles. Outre les synoptiques, le Fils de l’Homme est mentionné dans le IVe Evangile, dans les Actes et l’Apocalypse.

L’emploi de cette expression mise dans la bouche de Jésus par les évangélistes est contesté par l’exégèse contemporaine qui a tendance à mettre au compte de la communauté cette manière de désigner Jésus. C'est-à-dire ceux qui ont vu en Jésus le Prophète attendu et le Précurseur du royaume de Dieu, empruntèrent ce terme « Fils d’homme » du livre de Daniel et l’appliquèrent à Jésus. A propos de ce terme appliqué à Jésus, O. Cullmann, N.T. p. 29-30, écrit : « Deux questions se posent ici. La première est de savoir si le titre de « fils de l’homme » a été réellement revendiqué par Jésus ou s’il lui a été décerné seulement par la communauté chrétienne primitive. La seconde est de connaître le sens de ce titre. Son application à Jésus n’est pas du tout courante dans le Christianisme primitif. Nous la rencontrons chez Marc et les autres évangélistes seulement quand ils font parler Jésus ; jamais lorsqu’un interlocuteur de Jésus s’adresse à lui ; jamais non plus, les évangélistes ne le nomment eux-mêmes ainsi. Ils ont donc gardé le souvenir précis que seul Jésus se désignait comme Fils de l’Homme. »

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Mais nous faisons valoir qu’en Marc 8 : 38, non seulement Jésus ne s’appelle pas Fils de l’Homme mais se distingue de lui : « celui qui aura honte de moi et de mes paroles… le Fils de l’Homme aura honte de lui lorsqu’il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges », et Luc, 12 : 8-9.

[26] En effet, à la mort de l’empereur romain Théodore le Grand en 395, l’empire fut scindé entre ces deux fils : l’Orient pour Arcadius, l’Occident pour Honorius.

[27] En fait que les Juifs avaient l’intention criminelle de tuer Jésus, la parabole souligne cette culpabilité en illustrant l’intention volontaire à exécuter l’acte criminel.

[28] En effet, cette interprétation est confirmée par les faits historiques : une grande majorité des Chrétiens, notamment d’Orient, s’était convertie à l’Islam. Par contre il n’y eut qu’une minorité infime de Juifs à embrasser l’Islam.

[29] Les anges du Fils de l’Homme, cités dans le texte, sont ses disciples. La trompette c’est la révélation annoncée aux nations.

[30] Le mot « oint » = Messie = Christ, s’applique soit au roi, soit au prêtre (cf. Lévitique, 4 : 3 ; Esaie, 12 : 3). Ce titre peut même être porté par un roi étranger, nommément Cyrus roi de Perse (cf. Esaie, 45 : 1). Ce titre est donné soit à un chef israélite, soit à un chef étranger.

Les Juifs ont voulu cacher cette réalité biblique en prétendant que le Grand Messie est un descendant de David ; mais Jésus est venu pour leur démontrer que la réalité est tout à fait le contraire. C’est pour cela que lorsque Jésus (Luc, 20 : 16) a déclaré que le royaume de Dieu sera transféré à une autre nation, ils avaient dit : « Qu’il n’en soit pas ainsi !». C’est la raison pour laquelle ils avaient essayé de l’arrêter à chaque occasion.

Et n’oublions pas que ce Grand Messie sera issu de la nation qu’ils méprisaient ; ce qui est tout à fait abominable à leurs yeux.

[31] Si Jésus est un descendant de David il n’aura pas son trône ; des

versets de l’Ancien Testament confirment cette déduction : dans Jérémie (36 : 30-31), après que le roi de Juda, Yehoyaqim, avait brûlé le rouleau qui contenait les paroles que Baruch avait écrites, sous la dictée de Jérémie, la révélation fut alors adressée à Jérémie : « … et contre Yehoyaqim, roi de Juda, tu diras : Ainsi parle l’Eternel : c’est toi qui a brûlé le rouleau… c’est pourquoi ainsi parle l’Eternel contre Yehoyaqim, roi de Juda : Aucun des siens ne siègera sur le trône de David ». Jésus est un descendant de Yehoyaqim ; selon Matthieu, (1 : 11) Jésus est descendant de Yékonia (qui est Yehoyaqin) et Yekonia est le fils de Yehoyaqim et petit-fils de Josias (voir 2Rois, 23 : 29-36).

[32] Voir : M. Bucaille, la Bible, le Coran et la Science pp. 105-109.

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TROISIEME PARTIE

JESUS DANS LE CORAN INTRODUCTION La part de la culture hellénistique dans la formation du Christianisme et de l’autorité politique dans son triomphe CHAPITRE I : JESUS, SA VIE ET SON OEUVRE I. Marie, mère de Jésus II. La naissance de Jésus III. La mission et les miracles de Jésus IV. Jésus et les Juifs V. Jésus reviendra-t-il sur terre avant la fin du monde ? VI. Jésus a-t-il été réellement crucifié et tué ? VII. La Rédemption entre l’Ecriture et la Raison CHAPITRE II LA SERVITUDE DE JESUS A DIEU

ENTRE LE TEXTE ET LA RAISON I. L’Ecriture Termes à expliquer : Dieu, Fils, Père II. Les preuves rationnelles du Coran concernant La servitude de Jésus à Dieu III. Discussion rationnelle concernant le Fils CHAPITRE III : ESPRIT SAINT DANS LA BIBLE ET LE CORAN CHAPITRE IV : LES ARGUMENTS RATIONNELS ANNULANT LE DOGME DE LA TRINITE

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TROISIEME PARTIE

JESUS DANS LE CORAN Introduction I. La part de la culture hellénistique Dans la formation du Christianisme II. Le rôle de l’autorité politique romaine Dans le triomphe du Christianisme Beaucoup de gens ignorent les causes principales qui avaient favorisé la déformation de la vraie religion du Christ. Elles sont, en effet, d’ordre

culturel, politique et psychologique[33]. Ici nous nous bornons à éclaircir les deux premiers facteurs dont l’un,

d’ordre culturel, se ramifie en plusieurs branches que nous avons regroupées en deux grandes. Il s’ensuit donc, de cette dichotomie, que les facteurs essentiels qui avaient contribué à la formation de la doctrine chrétienne et à la faire triompher, sont trois :

I. Le premier était l’influence de la culture grecque. II. Le deuxième facteur, aussi d’ordre culturel, était l’influence de la

philosophie néoplatonicienne. III. Le troisième facteur, était le rôle de l’autorité politique. Ces trois facteurs essentiels ont contribué à former une doctrine

chrétienne et à la faire triompher : I. Le premier facteur est l’influence de la culture grecque, avec ces deux

facettes : philosophique et mythologique, dans l’élaboration de deux thèmes ; celui de la divinité de Jésus et de sa filiation à Dieu et celui de la rédemption. Les précurseurs de ces thèmes étaient St Paul et l’auteur du quatrième Evangile. Après eux, les philosophes convertis au Christianisme avaient essayé de donner à cette doctrine une base philosophique et un appui intellectuel, puisés dans la philosophie grecque.

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II. Le deuxième facteur est l’influence de la philosophie néoplatonicienne

et en particulier celle de Plotin. Celle-ci avait donné une forme définitive à la doctrine chrétienne, qui sera proclamée solennellement par le Concile de Constantinople (en 381 ap.J.-C).

III. Le troisième facteur était le rôle de l’autorité politique romaine dans le

premier et le dernier quart du quatrième siècle après Jésus. Cette autorité a favorisé et même fait triompher la doctrine prônée par l’auteur du quatrième Evangile et celle prêchée par St Paul, tout en condamnant les autres doctrines, surtout celle prêchée par Arius et ses partisans.

I. L’influence de la culture grecque De cette perspective il nous parait que le Christianisme n’a pas été formé

et élaboré une fois pour toutes, mais il était passé par des étapes, et avait connu des transformations importantes pour arriver enfin à la forme actuelle.

En premier lieu, les quatre Evangiles appelés canoniques avaient subi une

influence plus ou moins grande de la culture hellénistique. Celle-ci s’infiltra dans les Evangiles par l’intermédiaire de Paul et d’autres.

A. Son influence par l’intermédiaire de St- Paul et de Jean l’Evangéliste L’influence de Paul dans la composition et le contenu des Evangiles était

grande. Ses points de vue théologiques étaient on ne peut plus manifestes dans ces recueils, et l’on peut dire que nous n’y trouvons pas de thèses qui s’opposent à celles de Paul, à l’exception de quelques unes, recueillies dans d’autres milieux. Et l’on veut pour preuve, son influence sur le 3e e le 4e Evangile qui est certainement plus importante.

Par ailleurs, en esquissant une image de Paul et en cherchant les

éléments qui avaient constitué et formé sa pensée théologique, nous allons mettre le doigt sur les causes réelles qui constituent le fondement des principaux dogmes du Christianisme.

Paul est « Pharisien[34], d’origine palestinienne qui était fabricant des

tentes à Tarse l’ancienne ville universitaire des Séleucides[35] où

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fleurissaient depuis trois siècles les écoles péripatéticiennes[36] et stoïcienne[37].

« Paul avait reçu à la fois l’éducation rabbinique à Jérusalem et

hellénique à Tarse. » (Histoire de l’Antiquité des origines au VIIe siècle, p. 377. Voir aussi Will

durant, Histoire de la civilisation, IX, 215-216, traduction de Jaques Marty, Editions Rencontre, 1963).

Cette culture acquise, avait contribué à former la pensée de Paul ; unifiant,

ainsi, dans un même courant, deux tendances distinctes en plusieurs points importants.

D’une part, l’éducation rabbinique, vaste et profonde, lui a permis de

connaître largement l’Ancien Testament et d’y puiser à volonté. D’autre part, la culture hellénistique lui a fourni des principes et des

instruments nécessaires pour interpréter, à sa guise, les textes sacrés, et qui allaient lui servir dans ses points de vue théologiques.

La preuve c’est que l’on constate dans les récits des Actes des Apôtres,

que la prédication de Paul relie volontiers le message chrétien aux croyances supposées de l’auditoire païen. La meilleure illustration de ce procédé est offerte par le célèbre discours d’Athènes (Actes, 17 : 16-34).

« L’impression générale qui en ressort, comme le soulignait Jean Pépin,

est que Paul, après s’être entretenu avec des philosophes stoïciens et épicuriens hors du fracas de l’Agora, présente la Bonne Nouvelle, non pas comme une rupture, mais comme un complément et un achèvement de la théologie grecque. » ( Histoire de la philosophie, sous la direction de F. Châtelet, II, 26).

Les autres points du Judaïsme et du Christianisme qui ne sont pas

conformes à cette doctrine, seront l’objet de l’interprétation, du camouflage et du jeu de mots. L’ingéniosité de Paul, son hardiesse à donner aux textes sacrés des sens trop lointains, son éloquence et sa duplicité vont l’imposer à la communauté chrétienne naissante et le consacrer comme interprète par excellence des textes sacrés de l’Ancien Testament. Ainsi il attira à sa cause un public (les juifs convertis) mal enseigné sur les données de l’Ancien Testament et un autre public parmi les païens qui trouve dans la prédication de Paul une continuité à sa pensée religieuse.

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Le quatrième Evangile et les Épîtres de Paul sont, en effet, des exemples parfaits offrant une image claire de cette influence.

Premièrement, le milieu où avait été élaboré le 4e Evangile, les

caractéristiques de son auteur et le but de la composition sont des éléments intéressants qui marquent cette œuvre par une spécificité soulignée par de nombreux théologiens chrétiens.

Cullmann dans son livre le Nouveau Testament (p.45) résume les

caractéristiques de l’auteur du quatrième Evangile dans ces points : 1. Il provient d’un Judaïsme marginal et appartient à un milieu théologique

différent de celui des autres évangélistes, peut-être à celui des hellénistes de Palestine ou de Syrie.

2. Il ne fait pas nécessairement partie du groupe des Douze qui, comme

tel, ne joue pas de rôle dans cet évangile, alors que celui-ci mentionne d’autres disciples intimes de Jésus.

3. Il ne semble pas appartenir au milieu social que les autres disciples de

Jésus. 4. Il est probablement originaire de Jérusalem. Deuxièmement, l’influence de la philosophie religieuse grecque sur le

Christianisme est soulignée par certains penseurs européens et américains. Nous citons parmi eux Reitzenstein ; son terrain favori, pour illustrer cette influence, fut l’étude des mystères hellénistiques, auxquels Paul aurait été redevable en ce qui concerne la doctrine et le vocabulaire. Jean Pépin reprend les constatations de Reitzenstein en soulignant que « l’essentiel des mystères d’Attis, de Zagreus, d’Adonis et de Mithra, consistait, pour le néophyte, dans une mort symbolique à l’instar du dieu et dans une régénération par participation à l’esprit du dieu, garantissant le partage de son immortalité ; de même que le myste était assimilé au dieu mourant et ressuscitant, de même le baptême chrétien ensevelissait le fidèle avec le Christ et le faisait ressusciter en même temps que lui. » (Id. II, 40).

D’autre part, il est bon de choisir un terrain d’investigation plus limité,

d’examiner par exemple ce que suggère la comparaison de la doctrine paulinienne avec celle des Stoïciens de l’époque impériale (Sénèque, Epitectète, Marc-Aurène)[38].

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On ne peut méconnaître, chez ces Stoïciens et chez Paul, la présence de

nombreux thèmes communs. Ainsi, l’idée d’une « parenté » de l’homme avec Dieu, que l’on a déjà rencontrée dans le discours d’Athènes (Actes, 17 : 28-29), est souvent, présentée sous l’aspect de l’habitation divine dans l’homme.

En plus de ces analogies considérables dans l’architecture générale de la

doctrine, il n’est pas sans importance de souligner qu’il y a une analogie, entre le langage technique des mystères et celui de Paul à l’instar de celle avancée plus haut concernant les deux doctrines.

La philosophie de l’époque hellénistique s’exprimait volontiers dans une

forme rhétorique particulière, comme sous le nom de « diatribe cyno-stoïcienne ». De cette diatribe, on a rapproché le style de la prédication néotestamentaire ; en particulier celui de la prédication paulinienne. Sur ce dernier point l’éminent savant Rudolf Bultmann, exégèse célèbre du Nouveau Testament, a effectué ce travail intéressant.

Parmi les procédés qu’il a repéré aussi bien dans la diatribe que les

Epîtres de Paul, il y a ceux qui concernent la façon de citer librement les textes, en modifiant, pour les accommoder aux doctrines que l’on veut établir, ou encore, en bloquant certains d’entre eux à la manière d’un centon.

En outre, l’observation qui s’impose au chercheur, touche la part considérable d’expression symbolique à laquelle le Christianisme et l’hellénisme recourent également pour rendre plus assimilables, au grand nombre des gens leurs croyances.

Ainsi l’exégèse allégorique était l’un des moyens favoris de Paul[39] et des

Chrétiens qui vinrent après lui. Cette exégèse s’attache, dans tous les cas à dégager dans les textes bibliques un sens symbolique, par-delà le sens littéral qui rebute le lecteur, et le bouleverse.

« C’est ainsi, notamment, que cette interprétation apparaît requise chaque

fois que le texte, entendu dans son sens littéral, contiendrait une absurdité logique, une impossibilité matérielle, ou une déclaration indigne de Dieu. » (J. Pépin, Id. II, 57)[40].

Le thème principal et le pivot de la prédication de Paul autour duquel

gravitent les autres éléments secondaires, est la personne de Jésus ; son rôle par rapport à l’humanité et sa relation avec Dieu. Mais la formulation

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nette et sans ambiguïté de la thèse de la divinité de Jésus fait défaut dans les Epîtres de Paul.

Les trois premiers Evangiles, les synoptiques, n’en soufflent aucun mot ;

mais ils donnent des aspects tendant à considérer Jésus comme un homme parfait. Le seul Evangile qui en donne une impression nette et claire est celui de Jean.

Donc, les problèmes et les questions qui affronteront les diverses

tendances religieuses dans ces quatre siècles seront : la divinité ou la non divinité de Jésus, sa filiation spirituelle ou sa non filiation à Dieu.

Mais, une déclaration manifeste sur la divinité de l’Esprit Saint ou une

conception précise déterminant ses caractéristiques et sa relation avec Dieu, n’étaient pas encore formulées en cette époque. En effet, les quatre Evangiles ne font aucune allusion claire à cette thèse.

La lutte entre les deux courants, signalés plus haut, s’accentuait jusqu’au

moment où l’autorité politique romaine (encore païenne) fit triompher, dans le 1er concile de Nicée (en 325 ap. J. C.) la tendance représentée par le 4e Evangile et qui était soutenue par les philosophes convertis au Christianisme.

Dans ce concile, il n’était pas question de l’Esprit Saint, et on y a guère fait

allusion à la Trinité. Il fallait attendre le deuxième concile appelé « 1er concile de Constantinople » en 381 qui instaura la divinité de l’Esprit saint pour former définitivement la Trinité, qui est la base du Christianisme actuel.

B. Son influence par l’intermédiaire de Philon d’Alexandrie La même méthode, dans plusieurs cas, fut, en effet, employée par Philon

d’Alexandrie, en interprétant les textes du Pentateuque, et en particulier de la Genèse.

Dans ces entrefaites, il est important de souligner l’influence directe ou

indirecte de Philon d’Alexandrie dans les principes doctrinaux prêchés par Paul et les autres religieux après lui.

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Philon était un juif fervent. Son activité philosophique était presque consacrée à l’explication de la loi mosaïque. Mais le lien de l’allégorie est le seul qui lie ses idées au texte de la loi.

La méthode d’interprétation allégorique était employée à l’époque de

Philon, et avant lui, dans le monde grecque (elle sera reprise par Paul). Bien avant les Stoïciens, qui avaient influencé Philon, ainsi que Paul, le procédé avait été appliqué à la mythologie grecque et aux poèmes homériques. Mais c’était l’école stoïcienne qui, dès son début, dans l’intention de retrouver sa doctrine dans la mythologie populaire, l’employa avec le plus de développement.

La conception de Philon du monde, de Dieu et des êtres intermédiaires

(Idées et intelligences) nous apparaît un effort de combinaison et de conciliation entre les conceptions platoniciennes, celles des Stoïciens pour les fondre en fin de compte dans la tradition juive.

Chez Philon, les Idées et les intelligences pures sont engendrées par Dieu

sans le « médium mère », c'est-à-dire sans matière. En outre il a une tendance à attribuer la filiation divine aux êtres idéaux, à l’exclusion des êtres sensibles. Mais seules les choses, les meilleures, peuvent naître à la fois par Dieu et par son Intermédiaire. Les autres naissent non pas par lui, mais par des intermédiaires inférieurs.

L’action divine sur les êtres imparfaits n’aura donc lieu que par des

intermédiaires plus parfaits. L’idée que Philon introduisait dans la philosophie n’est pas celle de création ex nihil, mais celle de création à divers degrés, et par des êtres intermédiaires.

Il existe, par ailleurs antérieurement à Philon, des concepts analogues ; le

Logos[41] stoïcien, la Sophia juive des Proverbes et des sagesses, la parole de l’Ecriture. Chercher à déterminer la part de ces différents concepts dans la doctrine de Philon, est une œuvre déterminante et utile, qui nous aide à connaître les influences de ce dernier et de la philosophie grecque dans la pensée de l’auteur du quatrième Evangile.

Le concept de logos chez Philon Si le concept de « logos » était usuel et répandu, quelle était donc l’origine

et la nature de ce concept ?

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Le logos est, chez les Stoïciens, un des noms que prend la divinité suprême : il est la raison commune de toutes les parties de l’univers : cette conception est présente et vivante dans les œuvres de Philon.

D’autre part, ce logos, avec les mêmes attributs qu’il a chez les Stoïciens,

n’y est cependant plus la divinité suprême, mais un intermédiaire entre Dieu et le monde.

Cette conception est issue, pour l’essentiel, de la philosophie stoïcienne, à

laquelle cependant, il faudra ajouter l’influence d’Héraclite et de Platon. « Les stoïciens, écrit E. Bréhier, admettaient un logos de la nature, suivant

lequel arrivaient tous les événements de l’univers. Ce logos universel n’est pas pour eux différent du principe suprême, qu’ils appellent nature commune, destin, providence et Zeus. » (E. Bréhier, Les idées philosophiques et religieuses de Philon d’Alexandrie, 3eéd. Librairie philosophique, Paris 1950, p. 84).

Philon a accepté cette notion du logos, sans la transformer. Parfois même

le logos garde les propriétés « matérielles » qu’il avait chez les stoïciens. Philon, en effet, dit : « Rien de matériel n’est assez puissant pour avoir la force de porter le fardeau du monde, mais c’est un logos du Dieu éternel qui est l’appui le plus résistant et le plus solide de l’univers ». (Id. P. 85).

Ici le logos est mis en parallèle avec les cercles de l’éther. Cependant, en attaquant et transformant les idées d’Héraclite concernant

le logos[42], Philon montre que le logos est le principe des contraires existant dans le monde et non pas les contraires eux-mêmes. Il leur est supérieur et il est indivisible.

Remarquons, cependant, qu’en même temps, la fonction de médiateur et

arbitre du logos, nous fait pressentir le rôle d’intermédiaire qu’il jouera entre Dieu et le monde.

Par ailleurs, le logos, comme principe du monde intelligible est, chez

Philon, identique à l’Un. Il est principe de l’Union dans les êtres et en soi, il est unité.

D’autre part, le logos est conçu, chez Philon, comme un principe de la

vertu. Il s’identifie au droit logos des Stoïciens conçu sur un point de vue

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uniquement moral et interprété, d’une façon platonicienne, comme le modèle idéal des vertus.

« Remarquons d’abord, écrit E. Bréhier, que le droit logos, principe des

vertus, est conçu tantôt comme un guide moral, créé, terrestre, opposé au logos divin intelligible qui est son modèle, tantôt au contraire, et même le plus souvent, cette distinction n’est pas faite, mais c’est le logos divin lui-même (monde intelligible ou principe de ce monde) qui guide l’âme humaine. » (Id. p. 95).

Ici, nous devons souligner que les caractéristiques que donne Philon à ce

logos ressemblent, dans une certaine mesure, à quelques prédicats de l’Esprit Saint des Chrétiens ; le logos « est le pilote et le guide, il est le mari de l’âme qui par lui devient féconde en vertus ; tout ce qui est sans logos est honteux ; tout ce qui est avec lui, est ordonné ; le méchant a retranché de lui le droit logos, il s’en est détourné, il agit contre lui. Celui qui peut user du logos est raisonnable ; qui ne le peut pas ou ne le veut pas est sans raison et malheureux. Le logos est chef et guide du composé humain, il avertit, il instruit et il conseille… Il pose des lois et il est lui-même une loi incorruptible, il blâme aussi. » (Id. pp. 93-94).

Par ailleurs, dans d’autres caractéristiques il ressemble à l’image de Jésus

créée par Paul, par l’auteur du 4e Evangile et par les autres religieux chrétiens.

Il est , chez Philon, un intermédiaire entre Dieu et le monde, mais d’un

degré inférieur à l’être suprême. Cependant, Philon sépare en théorie Dieu et le logos et aboutit souvent à donner les mêmes attributions à chacun des deux comme c’est le cas chez les chrétiens lorsqu’ils définissent la 2e personne de la Trinité (c'est-à-dire le Fils).

Chez Philon, le logos, lui-même comme être parfait, rend le culte à Dieu

comme les autres êtres parfaits, arrivés au niveau des « logois » (plur. de logos). En effet, Jésus, chez les chrétiens, rend le culte à Dieu.

Chez Philon, le logos, comme force cosmique, organe de la création, et la

parole divine coïncident, chez Philon, dans la représentation d’un être à personnalité peu définie, qu’il appelle le fils aîné de Dieu ; ce logos est comblé des dons divins ; il est le messager de Dieu auprès des hommes, et il porte à Dieu leurs supplications ; il apparaît sous forme humaine, et parle aux hommes. (cf. E. Bréhier, p. 107). Ces caractéristiques se conforment parfaitement à celles attribuées à Jésus.

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D’autre part, la théorie allégorique des Stoïciens s’approche ou même influence celle de Philon, au moins sur quelques traits. Le plus important des traits communs entre les deux théories c’est que, chez les Stoïciens, Hermès a été engendré par Zeus (l’Etre suprême) et chez Philon le logos est fils de Dieu[43].

De même, la mythologie allégorique du traité de Plutarque sur Isis et

Osiris, nous rapproche de l’époque et du milieu où vivait Philon. Ces mythes égyptiens, altérés et influencés, par les mythes grecs, et

l’allégorie (employée par Plutarque dans l’interprétation de ces mythes) – qui imprègne, directement ou par une autre voie, les conceptions philosophiques de traits facilement reconnaissables – influencent ou tout au moins représentent une certaine ressemblance avec les conceptions philoniennes.

Lorsque, par exemple, chez Philon, le logos comme fils aîné de Dieu est

distingué du monde (qui est, chez lui, le jeune fils de Dieu), cette notion trouve ressemblance parfaite dans la distinction des deux Horos, fils du dieu suprême Osiris, dont l’aîné symbolise le monde intelligible, et le plus jeune, le monde sensible.

Nous en dirons autant de la conception d’un double logos, celui du monde

intelligible tourné vers Dieu et celui qui descend au-devant de l’homme dans la région des sensibles. D’après le traité de Plutarque Osiris est « logos du ciel et du « Hadès » (du monde)[44].

Cette perspective religieuse et philosophique qui se dégage des œuvres

de Philon influençait et orientait, directement (ou indirectement) la pensée chrétienne dans divers milieux. Elle s’illustrait par diverses personnes religieuses depuis Paul et l’auteur du 4e Evangile jusqu’aux prêtres d’Alexandrie du IVe siècle.

La différence existant entre Philon et Paul réside dans le fait que le

premier prêchait une doctrine dont la personne réelle qui l’incarne n’existait pas (tout en se basant clairement sur les conceptions de la philosophie grecque, ce qui fait qu’il était plus spéculatif et plus attaché à l’allégorie), alors que le second semblait trouver un appui réel et une incarnation parfaite de cette doctrine dans la personne de Jésus, tout en négligeant la très profonde spéculation philosophique.

C. Le rôle des Pères apologistes

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Un nombre important de pères apologistes qui étaient d’anciens philosophes convertis au christianisme, avaient maintenu et avaient continué de soutenir et de théoriser les principes doctrinaux du Christianisme.

Il est à signaler que l’évolution parallèle (au Christianisme) de la

philosophie hellénique fut loin d’être achevée à l’époque où naissait le Christianisme. Les IIIe et IVe siècles étaient pour la pensée païenne, aussi bien à Rome qu’à Athènes, une période extrêmement brillante. Mais c’est à Alexandrie que les différents courants philosophiques et religieux s’influençaient réciproquement.

Les philosophes convertis au Christianisme donnaient l’exemple parfait de

cette fusion tellement importante dans la constitution et le maintien de la doctrine chrétienne. A titre d’exemple nous citons : Justin au IIe siècle, Clément d’Alexandrie et son disciple Origène, à la fin du IIe siècle et jusqu’à la moitié du IIIe siècle.

Les Pères, des trois premiers siècles, se réfèrent à Platon, et prirent

contact avec le moyen platonisme. Par exemple Origène, disciple aussi bien de Clément que d’Ammonius Saccas, auprès de qui il s’était trouvé le condisciple de Plotin, avait une pensée au sujet de laquelle J. Pépin a dit : « … La vision du monde d’Origène est audacieuse, en particulier pour le monde spirituel : comme le Verbe est engendré par le Père, il engendre lui-même d’autres verbes, c'est-à-dire des natures raisonnables, spirituelles et libres ; créées égales entre elles, ces natures, usant de leur liberté devinrent différentes dans la mesure où elles s’attachèrent plus ou moins à Dieu ou se détournèrent plus ou moins de Lui. » (Id. II, 75).

En revanche, nous ne nions pas l’influence de certaines conceptions

chrétiennes sur la philosophie répandue à l’époque. Mais c’est à Alexandrie, siège d’une école de théologie chrétienne particulièrement ouverte à l’hellénisme, que les philosophes païens se montrèrent de leur côté, les plus ouverts à la façon de vivre et de penser des Chrétiens.

D’autre part, il ne faut pas oublier que le Christianisme jusqu’au début du

IIIe siècle, fut un mouvement proscrit et clandestin, avec une alternance de répressions sanglantes et de rémissions passagères, « il est clair que, dans les moments où la persécution sévissait avec le plus d’intensité, les Chrétiens n’étaient guère portés à présenter ou même à concevoir leur religion comme le prolongement et l’accomplissement de la culture païenne. » Mais lorsque « la persécution se relâchait pour quelques temps, ou dans les régions qui s’en trouvaient par bonheur préservées, ou enfin quand la paix de l’Eglise fut instaurée par l’Edit de Milan (en 313), les Chrétiens se montrèrent naturellement plus enclins à se définir comme les

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débiteurs des philosophes grecs et à s’ouvrir à leur influence. » (J. Pépin, op. cit., II, p. 32).

II. Le rôle de l’autorité politique (L’influence de l’empereur romain sur les résultats du concile de Nicée). Sous le règne de Constantin, le Christianisme devint le culte de

l’empereur. Le paganisme ne fut cependant pas proscrit. La parité, au contraire, fut rigoureusement maintenue entre le culte chrétien et le culte païen. L’empereur, protecteur de l’Eglise, continua, en portant le titre de Grand Pontife, à s’affirmer comme le chef du clergé païen.

L’adoption du Christianisme, comme le souligne plusieurs historiens,

n’amena aucune rupture dans la conception du pouvoir. L’empereur cessa d’être considérée comme un dieu, mais son autorité n’en resta pas moins divine et les rites d’adoration, en son honneur, ne furent pas modifiés.

Sans doute, l’influence du Christianisme sur la population fut remarquée

par Constantin ; il se peut qu’il ait voulu en profiter, d’une part pour maintenir son pouvoir, et d’autre part pour concilier entre les conceptions philosophiques et religieuses païennes – patrimoine qui lui était très cher – et les principes dogmatiques du Christianisme qui ne diffèrent pas radicalement de ce patrimoine.

L’influence de Constantin sur le concile de Nicée Ainsi, cette approche historique nous incite à parler du 1er concile de Nicée

en 325 où Constantin a joué un rôle prépondérant dans le triomphe de la doctrine qui proclame la divinité de Jésus.

Dans son livre condensé, René Metz, a donné un portrait précis de ces

conciles. Ce qui nous intéresse ce sont les deux premiers conciles. Le concile de Nicée, 325 – « C’est la doctrine arienne, ainsi dénommée en

raison de son promoteur Arius, qui est à l’origine de la réunion du premier concile oeucuménique. Au début du IVe siècle, Arius, qui était un prêtre de l’Eglise d’Alexandrie, professait que la seconde personne de la Trinité n’était pas de la même nature que Dieu le Père, mais qu’elle était une créature de Dieu. Le zélé prédicateur fait de nombreux adeptes en Egypte. » Alors Alexandre évêque d’Alexandrie se leva contre lui et essaya de l’exclure de l’Eglise ; mais « les conceptions prônées par le prêtre alexandrin (Arius)

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trouvèrent un écho favorable au-delà des frontières de l’Egypte dans diverses provinces de l’Orient ; même l’évêque de Nicomédie, la capitale provisoire de l’empire, ne cacha pas l’intérêt qu’il portait à Arius[45] ».

« Constantin, qui venait d’unifier l’empire en évinçant son rival Licinius, fut

informé des dissensions que la prédication d’Arius avait occasionnées en Egypte. »

Après qu’Ossius, conseiller ecclésiastique de l’empereur, échoua dans sa

mission de réconciliation entre les deux prêtres adversaires d’Alexandrie, Constantin décida de réunir l’épiscopat de tout l’empire.

« Prévu d’abord pour Ancyre, l’actuel Ankara, le concile fut finalement

convoqué à Nicée en Bithynie. » Au printemps de 325 les évêques se rendirent à Nicée. « La première

séance solennelle eut lieu dans le palais impérial ; Constantin y assista, l’ouvrit par un discours et probablement en assura la présidence. Tout permet de croire que l’empereur assista à d’autres séances et intervint même dans les discussions. »

« Par sa présence, Constantin a apporté aux débats le poids de son

autorité et a fait triompher la cause du parti anti-arien ; les évêques de l’opposition, favorables à Arius, se rallièrent au symbole de foi adopté par la majorité (peut-être par peur des sanctions et des condamnations qui furent prévues). Deux évêques seulement refusèrent d’y souscrire ; ils seront exilés, par ordre de l’empereur, de même qu’Arius. » (Histoire des conciles, 2e éd. Que sais-je ? P.U.F. pp. 20-21).

Les années postérieures vont montrer que ceux qui s’étaient ralliés au

symbole de la foi adopté par le concile, ne le firent que par peur ; car les partisans d’Arius vont avoir un succès considérable dans diverses provinces, après la mort de Constantin.

D’autre part, nous soulignons une autre fois que ce concile n’avait point

discuté ni même signalé la divinité de l’Esprit saint. Le rôle de l’autorité politique dans l’établissement définitif de la doctrine

chrétienne fut prépondérant. Nous en parlerons en détail dans les pages suivantes.

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III. L’influence du Néoplatonisme L’influence de la philosophie grecque, signalée plus haut, ne fut

pasachevée. Le rôle du néoplatonisme et en particulier de la philosophie de Plotin, nous amène à parler du troisième facteur qui avait influencé le Christianisme et avait contribué à son établissement définitif.

Sur ce dernier facteur nous allons donner quelques éclaircissements qui

illustrent la part de la philosophie de Plotin dans la formulation définitive du Christianisme.

Plotin naquit en Egypte en 205 ou 204 après J. C., élève à Alexandrie du

platonicien Ammonius Saccas , à qui certains attribuent une origine indienne, il eut, au dire de son disciple et biographe Porphyre, le goût et l’occasion de prendre une connaissance directe de la philosophie qui se pratique chez les Perses et de celle qui est en honneur chez les Indiens.

Plotin, sans fonder à proprement parler une école, devait développer ses

doctrines devant un cercle de disciples, et c’est au milieu d’eux qu’il mourut en 270.

Une lecture de Plotin montre qu’il n’emprunte pas seulement sa

terminologie, mais aussi ses problématiques, aux grandes philosophies de la Grèce antique : platonisme, aristotélisme, stoïcisme, etc.

Il s’est, effectivement, rattaché à cette philosophie de tout son amour et de

toute sa volonté. Mais les problèmes qu’il se pose sont transformés chez lui en des problèmes proprement religieux ; de là naissait un effort pour adapter la philosophie grecque à des points de vue différents. Par ailleurs, l’influence des doctrines religieuses antérieures, comme celle du Judaïsme, ou en cours de formation, comme celle du Christianisme – dans la pensée de Plotin, peut être remarquée dans quelques parties de sa doctrine. Parmi ses disciples il y avait des Chrétiens. Certains disciples comme Amélius, avaient accueilli une doctrine du Logos comme Verbe enfanté par Dieu. L’idée principale, qui constitue le trait commun entre ces différents courants, fut la genèse ou plus précisément la naissance d’un être universel du premier Principe, ou du Bien comme l’appelait Platon.

Cette idée fut adoptée par les Chrétiens en l’appliquant à Jésus dans une

époque antérieure à Plotin. Mais Plotin a problématisé toutes ces doctrines et philosophies répandues, tout en se rattachant, cependant, à la philosophie grecque en lui donnant le souffle religieux et mystique qui lui manquait.

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Les disciples de Saccas, maître de Plotin, aussi bien que ceux qui étaient

parmi les disciples de Plotin, en se convertissant au Christianisme avaient adopté le système de Plotin qui explique le mystère chrétien et lui donne un bien-fondé philosophique.

Cette adoption fut faite par les philosophes alexandrins convertis au

Christianisme et devenus évêques sans renoncer tout à fait à leurs idées premières. Ils avaient constitué un courant parmi tant d’autres de la Chrétienté. Leur triomphe final n’eut lieu réellement qu’après le IIe concile en 381. Il est à noter que les évêques qui luttèrent sans merci contre l’arianisme, soit dans le 1er concile soit dans le IIe, sont tous des évêques d’Alexandrie.

Par ailleurs, une comparaison entre le système de Plotin concernant la

procession et la Trinité chrétienne établie en 381, offre des traits reflétant la similitude et la ressemblance parfaites entre les deux doctrines. Mais avant d’exposer la doctrine plotinienne, nous donnerons une vue d’ensemble de la Trinité chrétienne pour que la comparaison et la remarque des concordances soient plus faciles.

Un interprète d’une édition de la Bible[46] écrit les notes suivantes,

concernant la Trinité (note, Matthieu, 28 : 19). « Dans la révélation progressive du Nouveau Testament, se manifeste le

seul vrai Dieu, existant en trois personnes divines, appelées ici : « Le Père », « Le Fils » et « Le saint-Esprit ».

1. Caractéristiques : Chacune des trois Personnes de la divinité possède

ses caractéristiques propres et se distingue nettement des Autres. Cependant, toutes trois sont égales quant à leur essence, leur puissance, et leur gloire : Chacune porte le nom de « Dieu » ; chacune possède tous les attributs divins ; Chacune accomplit des œuvres divines ; Chacune est digne de recevoir les honneurs dûs à Dieu.

2. Activités : Un ordre s’établit dans leur manifestation : le Père vient d’abord, le Fils ensuite, et, en troisième lieu, le Saint-Esprit ; Le Père est celui de qui viennent toutes choses ; le Fils, celui par qui tout est accompli ; le saint-Esprit, celui par qui tout est réalisé ; et tout est pour Dieu.

Malgré tout, aucune des Personnes de la Trinité n’agit indépendamment des autres. Mais leur accord est permanent.

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3. Révélation : Le Nouveau Testament, par la révélation qui lui est propre, ne dément pas le monothéisme absolu de l’Ancien Testament : Dieu unique en trois personnes. Les personnes de la Trinité sont un seul Dieu, non trois Dieux[47]. Dans l’Ancien Testament il était nécessaire de mettre l’accent en premier lieu sur la révélation du Dieu Unique pour éviter toute équivoque avec les tendances polythéistes. Cependant, la pluralité de Personnes du seul vrai Dieu apparaît même dans l’Ancien Testament s’il est lu à la lumière du Nouveau Testament.

4. Mystère : Il faut confesser que la Trinité est un grand mystère

échappant à la possibilité d’une explication complète. » Le 2e concile de 381 appelé 1er concile de Constantinople était le terme

des efforts à soutenir et à faire triompher cette doctrine détaillée plus haut. René Metz nous donne une vue d’ensemble sur ce concile : « la condamnation de l’arianisme, écrit-il, prononcée en 325 par le concile de Nicée, ne mit pas fin à ce courant d’idées. Bien au contraire, dans la seconde moitié du IVe siècle, l’arianisme domine, pour diverses raisons, dans tout l’Orient et plus particulièrement, dans la région de Bosphore… ; à Constantinople même, la nouvelle résidence impériale, toutes leséglises sont aux mains des Ariens. C’est alors que Théodose, qui depuis 379 se trouve à la tête de la partie orientale de l’Empire, décide de convoquer un concile à Constantinople ; Son but est de rétablir la paix et l’unité religieuses sur la base de la foi de Nicée.

« L’évêque d’Antioche, Mélèce, qui avait la confiance de Théodose, a présidé tout d’abord le concile ; après sa mort survenue durant le concile, ce fut Grégoire de Naziaze, en sa qualité d’évêque de Constantinople, et après la démission et le départ de Grégoire[48], par son successeur, Nectaire.

« L’assemblée réaffirme les principes doctrinaux de Nicée en insistant sur

le Saint-Esprit[49], plus qu’on l’avait fait en 325… Elle proclame l’égale divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit et condamna l’arianisme sous ses diverses formes. » (Id. pp. 22-24).

Ainsi l’autorité politique exerçait son influence et posait son poids pour

faire triompher une doctrine sur une autre sans laisser à la raison son libre arbitre, ni même se soucier de la liberté du culte ou de la pensée.

Le rôle de l’autorité politique dans l’établissement de plusieurs cultes ou

doctrines est prépondérant dans plusieurs conciles, notamment les sept premiers. Le livre de René Metz donne une image d’ensemble sur ces

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conciles et souligne l’influence politique, sociale ou même géographique[50] sur leurs résultats.

Donc, une doctrine qui ne gagne pas la faveur d’un appui impérial fut

sujette à la condamnation, à la destruction de ses églises, à l’interdiction de culte et à la chasse de tous ses représentants ou à leur condamnation à mort.

Après cette vue brève de la doctrine de la Trinité et son élaboration au

cours des siècles, revenons aux principes philosophiques ou au système de Plotin pour constater l’influence mutuelle entre ce dernier et le Christianisme.

Le principe fondamental de la philosophie de Plotin est la théorie de

l’émanation ou, mieux, de la procession qui s’appliquent au cheminement par lequel les choses, et d’abord les intelligibles, naissent de l’Un.

Le célèbre système des trois hypostases élaborés par Plotin fut expliqué

dans les Ennéades, œuvre de Plotin éditée par son disciple Porphyre. Ici nous allons extraire quelques passages de l’étude faite par E. Bréhier

sur la philosophie de Plotin et de l’étude faite par J. Trouillard sur la procession plotinienne.

« Au sommet, l’Un, d’où procède l’Intelligence, de l’Intelligence, à son tour,

procède l’Ame, intermédiaire actif et mobile entre l’Un et la matière. » (E. Bréhier, la philosophie de Plotin, librairie philosophique, Paris, 1961, p.38).

« … Sujet pur, l’Un ; sujet séparé idéalement de son objet, l’Intelligence ;

enfin, sujet qui s’éparpille et se disperse dans un monde d’objets, l’Ame. Ce sont partout des sujets actifs, à différents degrés d’activité. » (J. Trouillard, la Procession plotinienne, P.U.F. 1955, p. 182).

« … Le progrès selon lequel une hypostase naît d’une autre a un

caractère permanent, fixe, éternel ; la succession dans laquelle on considère les hypostases n’est qu’un ordre d’exposition, un ordre logique, non pas un ordre temporel. » (E. Bréhier, p. 39).

« La notion de l’Intelligence, chez Plotin, est toute pénétrée de

naturalisme. L’Intelligence est un dieu, un dieu multiple qui contient tous les autres. Mais pourquoi ? C’est parce qu’elle est le modèle du monde sensible. » (E. Bréhier, p.91).

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Plotin a dit dans les Ennéades (V, 3, 12) : « L’être qui vient de l’Un ne se sépare pas de lui, bien qu’il ne soit pas

identique à lui. » (voir E. Bréhier, p. 164). « L’âme[51], c’est l’esprit considéré en tant que puissance de créer et

d’organiser la nature entière… En dehors de cette référence, il n’y a d’autre différence entre l’âme et

l’esprit qu’un degré inférieur d’involution pour l’âme : celle-ci naît de l’esprit comme le plus divisé du moins divisé : l’âme universelle est l’unité de ces forces organisatrices. » (J. Trouillard, op. cit., p. 80).

Ce système ainsi défini est marqué par sa ressemblance avec celui du

Christianisme dans sa conception générale. Mais la pensée religieuse, qui veut se traduire dans la langue universelle des Grecs, ne se contente plus d’affirmer l’Union du croyant à son Dieu ; elle s’adjoint une explication intégrale des choses, un ensemble de dogmes, comme c’est le cas chez le théologien du quatrième Evangile.

C’était un état d’esprit déjà ancien dans le monde grec : le stoïcisme en

est le premier exemple, puisque, surtout sous ses dernières formes, il repose sur l’Union intime de l’âme humaine à une raison qui est en même temps le principe de toute réalité. Un autre exemple, extrêmement net, est celui de Philon d’Alexandrie ; chez lui, comme chez Plotin, le culte spirituel, la prophétie, l’extase se mélangent entièrement à une théorie rationnelle du développement des formes de la réalité entre Dieu et le monde sensible.

Ce qui est absent dans le système de Plotin c’est l’idée d’un médiateur ou

d’un sauveur destiné à mettre l’homme en relation avec Dieu. Cette idée qui manque dans ce système est présente dans le Christianisme. Mais puisque ce système explique en partie le dogme chrétien et lui donne un renfort philosophique, le Christianisme va subir une certaine influence l’amenant à adopter le dogme de la Trinité qui n’était pas encore formulé définitivement. La fin du IIIe et la moitié du IVe siècles vont être les périodes qui favoriseront l’expansion de ce système ainsi modifié. Toutefois, seuls les termes vont être changés. Cela, afin que le dogme soit d’une part, acceptable aux yeux des Chrétiens qui proclamaient déjà la divinité de Jésus et d’autre part, pour se rapprocher de la philosophie grecque, et en particulier du néoplatonisme.

Et c’est que les trois termes du systèmes de Plotin correspondent

parfaitement aux trois personnes de la Trinité chrétienne.

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L’Un : le Père L’Intelligence : le Fils L’Ame universelle : le Saint-Esprit. Il est à noter que l’engendrement chez les Chrétiens et la procession qui

lui correspond chez Plotin, ne sont pas une naissance dans le temps mais une genèse avant le temps lui-même.

A travers cette approche historique et un peu philosophique, nous avons

pu connaître les facteurs qui avaient contribué à la formation du dogme chrétien depuis Paul jusqu’au quatrième siècle ; nous avons pu voir le rôle de la culture grecque au cours de trois siècles aussi bien que celui de l’autorité romaine, dans le 4e siècle, dans la constitution et le triomphe du Christianisme existant actuellement[52].

*************************

CHAPITRE PREMIER Jésus, sa vie et son œuvre I. Marie (Mariam) mère de Jésus Depuis sa naissance et jusqu’à sa puberté, Marie a vécu dans un milieu

où régnait une ambiance de piété et de dévouement dans la soumission à Dieu.

Avant sa naissance, sa mère a fait un vœu. Il consistait à consacrer le

nouveau-né au service de la maison de Dieu et au culte dans les lieux saints (dans le Temple de Jérusalem). Elle espérait avoir ungarçon ; mais elle eut une fille. Malgré ce « contre- espoir », elle persista à vouloir consacrer cette fille au service de la maison de Dieu. Cette initiative et cette persistance dans la soumission bénévole étaient des signes de sa sincérité et de sa dévotion dans le chemin de la piété :

« La femme d’Imrân dit : « Mon Seigneur ! Je te consacre ce qui est dans

mon sein ; accepte-le de ma part. Tu es en vérité, celui qui entend et qui sait ». (Coran, 3 : 34).

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Après avoir mis sa fille au monde elle dit : « Mon Seigneur ! J’ai mis au monde une fille. » - Dieu savait ce qu’elle avait enfanté. Un garçon n’est pas semblable à une fille ![53] . « Oui, je l’appelle Marie, je la mets sous ta protection, elle et sa descendance, contre Satan, le réprouvé ». (Coran, 3 : 35-36).

Marie a été élevée par un prophète juste et agréable aux yeux de Dieu. Ce

prophète, qui n’était que Zacharie père de Jean-Baptiste, l’avait éduqué et l’avait dirigée dans les stades de la dévotion :

« Son Seigneur accueillit la petite fille en lui faisant une belle réception ; il

la fit croître d’une belle croissance et il la confia à Zacharie. » (3 : 37). Marie a purifié son cœur de tout péché et de tout mal. Dieu la

récompensa, dans ce monde avant l’autre, en lui offrant miraculeusement de la nourriture.

Quand Zacharie constata ce qu’elle avait reçu de grâce, son espoir

s’éveilla et souhaita avoir un enfant aussi pieux et dévoué que cette jeune fille, même si les conditions naturelles étaient contre son espoir[54] :

« Chaque fois que Zacharie allait la voir, dans le Temple, il trouvait auprès

d’elle la nourriture nécessaire, et il lui demandait : « O Marie ! D’où cela te vient-il ? » Elle répondit : « Cela vient de Dieu, Dieu donne, sans compter, sa subsistance à qui il veut ». Alors Zacharie invoqua son Seigneur ; il dit : « Mon Seigneur ! Accorde-moi, venant de toi une excellente descendance. Tu es, en vérité, celui qui exauce la prière » (3 : 37-38).

Zacharie eut, miraculeusement, un chaste garçon : Jean. Ces faits et ces

prodiges qui se déroulaient devant Marie n’étaient que des prémisses pour un événement plus prodigieux encore et plus grave :

« Les anges dirent : « Ô Marie ! Dieu t’a choisie, en vérité ; il t’a purifiée ; il

t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers. Ô Marie ! Sois pieuse envers ton Seigneur ; prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent »…Les anges dirent : « O Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe émanant de lui : Son nom est : le Messie, Jésus, fils de Marie ; illustre en ce monde et dans la vie future ; il est au nombre de ceux qui sont proches de Dieu. Dès le berceau, il parlera aux hommes tout comme en son âge mûr ; il sera au nombre des justes. » (3 : 42-46).

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Lorsque Marie entendit cette nouvelle, elle fut bouleversée bien qu’elle eût constaté et vécu beaucoup de miracles et de prodiges : comment, elle, qui n’a pas de mari peut-elle avoir un enfant ? :

« Elle dit : « Mon Seigneur ! Comment aurais-je un fils ? Nul homme ne

m’a jamais touchée ». Il dit : « Dieu crée ainsi ce qu’il veut : lorsqu’il a décrété une chose, il lui dit : « Sois ! », et elle « est ». (3 : 47).

II. La naissance de Jésus Marie devenait enceinte de Jésus par le fait du souffle de l’ange Gabriel,

l’Esprit de sainteté : « Il dit (Gabriel) : « Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner

un garçon pur. » (19 : 19). « … et Marie, fille de Imrân, qui garda sa virginité. Nous lui avons insufflé

de notre Esprit. » (66 : 12). L’accouchement fut douloureux ; mais il fut accompagné de miracles qui

avaient soulagé la jeune mère qui devait faire face à un monde hostile : « Elle devint enceinte de l’enfant, puis elle se retira avec lui dans un lieu

éloigné. Les douleurs la surprirent auprès du tronc du palmier. Elle dit : « Malheur à moi ! Que ne suis-je déjà morte, totalement oubliée ! ». Puis on l’appela[55], de dessous d’elle : « Ne t’attriste pas ! Ton Seigneur a fait jaillir un ruisseau à tes pieds. Secoue vers toi le tronc du palmier ; il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange, bois et cesse de pleurer. Lorsque tu verras quelque mortel, dit : « J’ai voué un jeûne au Miséricordieux ; je ne parlerai à personne aujourd’hui. » (19 : 22-26).

D’ailleurs, cette conception miraculeuse ne pouvait être conçue que

lorsqu’on acquitterait la jeune mère par le truchement d’un autre miracle. Après son rétablissement, Marie quitta le lieu de l’accouchement, et se

rendit auprès de ses compatriotes avec son enfant. Tout le monde fut surpris ; aussi bien ceux qui connaissaient sa piété et sa dévotion que ceux qui l’ignoraient. Comment une vierge, sans mari, pourrait avoir un enfant sans se livrer à l’adultère ? Et comment une telle pieuse a pu être séduite ? …

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« Elle se rendit auprès de son peuple, en portant l’enfant. Ils dirent : « Ô Marie ! Tu as fait quelque chose de monstrueux ! Ô sœur d’Aaron[56] ! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une prostituée. » (19 : 27-28).

Mais Dieu lui a fait clémence et lui a accordé miséricorde en transformant

la preuve de l’accusation en une preuve de l’innocence ; c’est alors le petit, lui-même, qui va innocenter sa mère ; tout surpris les accusateurs entendaient la déclaration de Jésus :

« Elle fit signe au nouveau-né. Ils dirent alors : « Comment parlerions-nous

à un petit enfant au berceau ? ». Celui-ci dit : « Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre ; il a fait de moi un Prophète ; il m’a béni, où que je sois. Il m’a recommandé la prière et l’aumône – tant que je vivrai – et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni violent, ni malheureux. Que la Paix soit sur moi, le jour où je mourrai ; le jour où je serai ressuscité » ( 19 : 29-33).

Par cette déclaration Jésus balaya tous les doutes et toutes les

accusations qui planaient autour de Marie. D’autre part, sa déclaration, alors qu’il était dans le berceau, renferme une

proclamation solennelle de sa soumission et de sa servitude à Dieu, son Créateur, tout en reconnaissant les bienfaits divins.

Mais pourquoi Jésus est-il né sans père ? Le Coran donne la raison de cette extraordinaire et surnaturelle

naissance : « Nous ferons de lui un Signe pour les hommes ; une miséricorde venue de nous. Le décret est irrévocable. » (19 : 21).

En cherchant le Signe dans la naissance de Jésus sans père, nous

pourrions constater trois choses claires : 1. La naissance de Jésus sans père est une preuve évidente de la

puissance divine d’une part, et de sa libre volonté d’autre part. Ces faits miraculeux prouvent que les lois de la nature, que Dieu lui-même

a créées, sont sous sa volonté et sa puissance ; et par conséquent, elles ne peuvent l’empêcher de créer quelque chose en dehors d’ elles.

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Les lois de la nature qui régissent l’homme et l’univers sont imposées par Dieu ; il est donc parfaitement concevable que celui qui impose les lois peut les annuler dans n’importe quel moment, notamment quand il est libre et puissant.

Il est à noter aussi que Dieu ne ressemble en aucune façon aux hommes.

Si ces derniers sont régis par les lois de la nature, lui, qui en est libre, peut créer d’autres.

En effet, cet événement est un Signe ; mais pour qui ? Pour tous les

hommes possédant « un esprit matérialiste » ; et qui considèrent l’univers comme éternel, ou non crée. C’est donc, pour ces gens, une preuve que Dieu a créé l’univers par sa puissance absolue et sa volonté libre de toute contrainte ou nécessité.

2. La naissance de Jésus sans père est une déclaration manifeste que le

monde des esprits existe. C’est une preuve pour les gens qui niaient l’existence de l’esprit en croyant que l’homme était un corps matériel sans esprit. A cette réalité s’ajoute celle de l’incrédulité envers la résurrection des morts. Ces deux croyances se trouvaient, en effet, chez les Sadducéens (parti juif).

3. La naissance de Jésus sans père est l’accomplissement des modes

selon lesquels Dieu a créé l’humanité : Il a créé Adam sans père ni mère. Il a créé Eve sans mère. Il a créé toute l’humanité de père et mère. Et enfin il a créé Jésus sans père. Et c’était ainsi que se sont achevés les modes de la création de

l’humanité. III. La mission et les miracles de Jésus Dieu a envoyé Jésus au peuple Israélite pour le délivrer de l’adoration des

plaisirs de la vie matérielle, pour lui annoncer la bonne nouvelle et pour diriger les gens vers la vie spirituelle de l’autre monde. Il continua l’œuvre des prophètes précédents et comme eux, il prêcha aux juifs seuls :

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« … et le voilà prophète, envoyé aux fils d’Israël : … « Me voici, confirmant ce qui existait avant moi de la Torah et déclarant licite pour vous, une partie de ce qui vous était interdit. » (Coran, 3 : 49-50) ; (cf. Matthieu, 10 : 5 ; 8 : 4 ; 15 : 24 ; 23 : 1 ; Marc, 7 : 27).

En suggérant des modifications et des atténuations à la loi juive, Jésus, ne

pensait pas qu’il la renversait ; « je ne suis pas venu pour abolir la loi de Moïse mais pour l’accomplir » (Matthieu, 5 : 17). (cf. Mathieu, 5 : 18 ; Luc, 16 : 17).

Néanmoins, il transformait tout par la force de son caractère et de ses

sentiments. Il ajoutait à la loi l’injonction de se préparer pour le royaume par une vie juste, bonne et simple. Il annonce la bonne nouvelle concernant un Prophète après lui s’appelant « Ahmad » (le très-glorieux)[57] :

« Jésus, fils de Marie, dit : « O fils d’Israël ! Je suis, en vérité, le Prophète

de Dieu envoyé vers vous pour confirmer ce qui, de la Torah, existait avant moi ; pour vous annoncer la bonne nouvelle d’un Prophète qui viendra après moi et dont le nom sera : « Ahmad » (61 : 6).

Jésus renforçait la loi par quelques explications et interprétations, tout en

adoucissant quelques prescriptions. Il laissait parfois l’impression que la loi juive serait abrogée par la venue du royaume de Dieu (cf., Luc, 16 : 16 ; Matthieu, 5 : 18).

Dieu l’avait renforcé d’un nombre important de miracles, comme preuve de

la véracité de sa mission prophétique : « Dieu lui enseignera le Livre, la Sagesse, la Torah et l’Evangile ; et le

voilà prophète, envoyé aux fils d’Israel : « Je suis venu à vous avec un Signe de votre Seigneur : je vais, pour vous, créer d’argile, comme une forme d’oiseau. Je souffle en lui, et il est : « oiseau », - avec la permission de Dieu – Je guéris l’aveugle et le lépreux ; je ressuscite les morts – avec la permission de Dieu – Je vous dis ce que vous mangez et ce que vous cachez dans vos demeures. Il y a vraiment là un Signe pour vous, si vous êtes croyants. » (3 : 48-49).

« Jésus, fils de Marie, dit : « Ô Dieu, notre Seigneur ! Du ciel, fais

descendre sur nous une Table servie ! Ce sera pour nous une fête, - pour le premier et le dernier d’entre nous – et un signe venu de toi. » ( 5 : 114).

Pourquoi les miracles de Jésus étaient-ils de ce genre[58] ?

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A l’époque de Jésus les idées matérialistes pullulaient parmi les Juifs. La

croyance en l’autre monde était faible chez certains, inexistante chez d’autres. Pour guider les gens vers une meilleure conduite il fallait d’une part qu’ils renonçassent aux plaisirs de ce monde et d’autre part qu’ils crûrent véritablement à la vie ultérieure. Pour les convaincre de sa mission, afin qu’ils le suivent, Jésus exposait ces miracles, preuves matérielles.

IV. Jésus et les Juifs A l’époque de Jésus les Juifs étaient sous la domination romaine. Avides

d’or et d’argent les religieux tiraient profit de toute personne se rendant au Temple pour l’exécution d’un acte religieux, quand même était-il pauvre. Se croyant héritiers des prophètes, ils exigeaient l’obéissance du peuple, et formaient à partir de ces deux moyens une sorte d’aristocratie religieuse :

« Ceux qui, parmi les fils d’Israël, ont été incrédules, ont été maudits par la

bouche de David et par celle de Jésus, fils de Marie ; parce qu’ils ont été rebelles, parce qu’ils ont été transgresseurs. Ils ne s’interdisaient pas mutuellement les actions blâmables qu’ils commettaient… Tu verras un grand nombre d’entre eux s’allier avec les impies. » (Coran, 5 : 78-80).

Toutes les sectes juives, excepté les esséniens, s’opposaient à la mission

de Jésus. Les prêtres du Temple et les membres du Sanhédrin surveillaient son activité. Ils y voyaient un danger. Ils craignaient, peut-être, une révolution politique dont ils seraient responsables devant le procureur romain.

Jésus à son tour stigmatisait leur conduite, non conforme à la loi, et leur

hypocrisie qui voulait substituer la piété extérieure à la grâce interne. Il les accusait d’avoir donné une grande importance à des actes qui ne figurent pas dans la loi ; mais qui ne sont que des traditions et des coutumes qui ne formaient en aucune manière l’essence de la religion.

En voyant le nombre de ses disciples s’accroître et sa réputation prendre

de l’ampleur, les Juifs complotèrent contre lui. Premièrement, ils ont essayé de le harceler par des questions

déconcertantes afin de le mettre dans l’embarras et causer, par la suite, la dispersion de ses disciples.

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Deuxièmement, au moyen de questions-pièges, les Juifs essayaient de démontrer à travers les réponses de Jésus, que ce dernier était contre le gouvernement romain.

Mais Jésus, par la sagesse qu’il a reçue, savait se tirer de toute intrigue. Il

répondait d’une manière correcte tout en évitant de provoquer la colère du gouvernement romain contre lui et ses disciples.

Cependant, ils voulaient lui « régler son compte » par n’importe quel

moyen. Le grand prêtre et la majorité du Sanhédrin se mirent d’accord pour l’arrestation de Jésus en l’accusant de former une opposition et même inciter à une insurrection contre le gouvernement. Ils avaient l’intention de le mettre à mort ; mais « les fils d’Israël rusèrent (contre lui). Dieu ruse aussi ; Dieu est le meilleur de ceux qui rusent. » (Coran, 3 : 54).

Dieu, alors, a mis la ressemblance de Jésus sur un autre[59]. Ce dernier

fut arrêté, ensuite condamné et crucifié. Les juifs croyaient qu’ils avaient crucifié Jésus alors qu’il fut élevé au ciel :

« Nous les avons punis parce qu’ils n’ont pas cru, parce qu’ils ont proféré

une horrible calomnie contre Marie et parce qu’ils ont dit : « Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu ». Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, son sosie a été substitué à leurs yeux… mais Dieu l’a élevé vers lui. Dieu est puissant et juste. » (Coran, 4 : 157).

V. Jésus reviendra-t-il sur terre Avant la fin du monde ? La majorité des exégètes du Coran, en interprétant deux versets

coraniques qui font allusion à cette question, sont d’accord sur le retour de Jésus.

Ces deux versets sont : « Il n’y a personne, parmi les gens du Livre, qui ne croie en lui (c'est-à-dire

en Jésus), avant sa mort et il sera un témoin contre eux, le Jour de la Résurrection. » (3 : 159).

« Jésus est, en vérité, l’annonce de l’Heure » (43 : 61). En effet, les propos (Hadith) du prophète Mohammad confirment cette

interprétation. On en trouve un nombre assez important, dispersés ça et là

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dans les différents recueils de la tradition prophétique. En supprimant les « Hadith » qui sont plus ou moins solides en ce qui concerne leurs chaînes de rapporteurs, il reste, quand même, une quantité considérable de « Hadith » authentiques, que l’on peut avec certitude attribuer au Prophète.

De ces « Hadith » nous pouvons dégager des traits se rapportant à notre

question. Quand la terre sera remplie d’injustice et de mécréance, un homme appelé

Addajjâl (l’Imposteur), (l’Antéchrist et l’Antichrist), point culminant de l’erreur, sortira de l’Est pour séduire les hommes. Il prétendra être Dieu lui-même et opèrera un certain nombre de miracles pour prouver aux gens la véracité de sa prétention. Il parcoura le monde entier, à l’exception de la Mecque, Médine et Jérusalem, et entrera dans chaque ville et dans chaque village, appelant à son mensonge et contraignant les croyants à l’adorer. Une grande part de son armée sera composée de Juifs. Il combattra âprement les Musulmans. Mais quand il arrivera à la Palestine et plus exactement à la banlieue de Jérusalem, Jésus descendra du ciel, porté par des anges. Il tuera l’Antéchrist. Avec lui, les Musulmans sous la direction d’Al Mahdi, calife de l’époque, combattront l’armée de l’Antéchrist. Après la défaite de cette armée, Jésus en collaborant avec le calife musulman répandra la religion islamique dans le monde entier. Après sa mort, le monde retombera dans la mécréance, et alors arrivera la fin du monde.

VI. Jésus a-t-il été réellement crucifié et tué ? Le Coran affirme que Jésus n’a été ni crucifié ni tué. Ce fait coranique est

tout à fait contradictoire avec l’enseignement de l’Eglise. Celle-ci donne une grande valeur à cette question parce qu’elle constitue le bien-fondé et le sens même de la doctrine chrétienne.

Par ailleurs, ce principe de crucifiement peut-il résister à la critique

textuelle ? Peut-il être un fait historique et une réalité compatible à la religion ?

Quant au principe de la rédemption, nous en parlerons dans les pages

suivantes ; Ici nous nous bornons à examiner la principale doctrine : le crucifiement.

Ce crucifiement a été rapporté par les évangélistes ainsi que par les

auteurs des épîtres. Dans l’introduction et dans la première partie nous avons constaté les contradictions, les divergences et les invraisemblances que renferme le Nouveau testament. De même nous avons pu voir la valeur

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de la transmission des textes. Nous avons aussi souligné avec les théologiens chrétiens que ces textes ne représentent que l’écho de la communauté chrétienne primitive.

D’autre part dans un autre endroit nous avons vu que la lutte entre les

différents courants au sein du Christianisme était ardente, et que la doctrine de la Trinité n’a pas été formée dès le début une fois pour toutes ; mais elle a été élaborée durant trois siècles. En outre nous avons démontré quels étaient les facteurs qui ont pu déformer, modifier et influencer la religion du Christ. Et nous avons enfin illustré le rôle des conciles et du pouvoir politique dans le triomphe de la doctrine chrétienne actuelle.

Tous ces faits nous ont ramenés à scruter les textes du Nouveau

Testament d’une part, pour estimer leur valeur historique, et d’autre part, pour évaluer leur compatibilité avec les principes même du Christianisme.

Après cet examen, nous sommes convaincus que la personne qui a été

crucifiée n’était pas Jésus. Diverses preuves confirment alors le fait coranique :

1. Aucun témoin oculaire ne pouvait nous affirmer ce qui c’était passé

réellement au moment de l’interrogatoire de l’homme qui devait être crucifié, soit devant le Sanhédrin des Juifs, soit devant Pilate, le gouverneur romain.

Pierre était dans la cour, comme l’avaient rapporté les évangélistes, ce qui

affirme que personne parmi les compagnons de Jésus n’avait vraiment assisté au questionnaire pour pouvoir identifier la personne condamnée. La simple ressemblance remarquée de loin n’est pas suffisante. Ajoutons à cette critique partielle, les autres qui montrent la relativité de la transmission des faits réels concernant la vie et la mission de Jésus, mis en doute même par les spécialistes chrétiens des Ecritures saintes.

2. Les récits concernant plusieurs actes et événements qui se sont

déroulés avant ou après le crucifiement, prouvent que l’authenticité de ces récits perd de sa valeur :

a) Ce qu’on a donné à boire à l’homme crucifié, diffère selon les récits des

évangélistes. D’autre part certains ont rapporté qu’il a bu, d’autres ont rapporté qu’il ne l’a pas bu.

b) Ce qui est inscrit sur l’écriteau n’est pas retenu exactement.

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c) Les évangélistes ne sont pas d’accord sur l’heure de sa mort. d) Et sur les conséquences de sa mort. e) Ni sur les paroles qu’il a dit avant de rendre l’âme. f) Ils sont en désaccord sur ce que lui avaient dit les deux brigands

crucifiés avec lui. g) Ils sont en désaccord sur le jour de la mort, de la résurrection et sur la

durée du corps dans la tombe. h) La façon de la résurrection diffère d’un évangéliste à l’autre. Aussi le

moment de la résurrection et les personnes qui y ont assisté. i) Les apparitions de ce ressuscité dans un tel endroit, diffèrent d’un

évangéliste à l’autre. j) La durée de ce Ressuscité sur terre diffère d’un évangéliste à l’autre. 3. La parole qu’avait prononcée l’homme crucifié prouve que cette

personne n’était pas Jésus. Mathieu (27 : 46) et Marc (15 : 34) rapportent que cet homme avant de

mourir a crié en disant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Cette expression suggère trois hypothèses[60] : a) La première consiste à faire croire que Dieu a promis à cet homme de

le délivrer de ses ennemis mais que Dieu a manqué son engagement et a laissé son serviteur subir les tortures et enfin la mort.

b) La seconde consiste à faire croire que Dieu ne lui a donné aucune

promesse ; mais c’est seulement par dureté qu’il l’a abandonné à ses ennemis.

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c) La troisième donne l’impression que cet homme, en demandant à Dieu pourquoi il l’a abandonné, a mérité vraiment cet abandon et a subi les conséquences de sa méchanceté.

La personne qui avait prononcé cette phrase ne pourrait être Jésus, et

cela dans aucune de ces trois hypothèses ; car ce sont des paroles d’impiété qui montrent que celui qui les avait formulées blasphémait contre Dieu et ne voulait pas se résigner à sa volonté.

Un simple croyant, parmi les Chrétiens ou autres, ne prononce pas ce

genre de blasphèmes ; comment peut-on croire que cela était un acte de piété formulé par un prophète, sinon par le fils de Dieu comme disent les Chrétiens ?

Dans toute l’histoire des religions, nous ne connaissons pas un croyant,

notamment de prophètes, qui aurait reproché à Dieu de l’avoir abandonné parce que ses ennemis l’avaient condamné à mort.

Et si ce genre de croyants existe, c’est qu’alors leur foi est pratiquement

inexistante. Pour notre part cela nous persuade que l’homme crucifié ne pouvait être

Jésus. 4. Le témoignage de Barnabas (ou Barnabé) dans son Evangile (déclaré

apocryphe par l’Eglise) dit que c’est Judas Iscariote qui a été crucifié, car Dieu l’a revêtu de la ressemblance à Jésus. Barnabas précise que les Apôtres et les disciples ont cru que le crucifié était effectivement Jésus. Il affirme cependant que sans la descente de Jésus du ciel pour leur révéler la réalité de ce qui s’est passé, ils seraient demeuré dans l’erreur. En effet, des sectes chrétiennes croyaient que Jésus n’a pas été crucifié, comme les Modalistes et les Gnostiques.

VII. La Rédemption entre l’Ecriture et la raison Le Coran, dans plusieurs passages, en racontant la vie d’Adam, montre

que Dieu lui a pardonné sa faute et a accepté sa repentance. « Adam désobéit à son Seigneur, il était dans l’erreur. Son Seigneur l’a

ensuite élu ; il est revenu vers lui et il l’a dirigé. » (Coran, 20 : 121-122 ; voir aussi, 2 : 37).

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Donc, selon le Coran, le péché originel, sur lequel se base tout le

Christianisme, n’existe pas. Il était une fois, puis après la repentance d’Adam tout est effacé.

1. La Rédemption ; doctrine paulinienne Le pivot de la doctrine paulinienne, autour duquel gravitent les éléments

secondaires, est le principe de la rédemption, à cause du péché originel. Le but, comme il en sort des écrits de Paul, était de justifier d’une part, la

pseudo-mort de Jésus et d’autre part la rupture avec la loi de Moïse. Paul, s’est efforcé de justifier la rédemption, et pour convaincre il dut user

de plusieurs moyens. Il a tenté, en premier lieu, d’interpréter quelques passages de l’Ancien

Testament de façon à ce qu’ils s’appliquent à Jésus ; bien que ces passages contiennent des notions vagues qui peuvent être appliquées à plusieurs autres personnes.

En second lieu, il a déployé sa capacité intellectuelle et son ingéniosité

pour prétendre que la rédemption est, d’une part, une nécessité pour l’humanité entière à cause du péché originel, et elle est d’autre part, une manifestation de la miséricorde divine.

Pour découvrir les origines de cette doctrine nous renvoyons le lecteur à

l’introduction de cette partie où nous avons esquissé à Paul un portrait tiré des faits historiques et non de ses épîtres elles-mêmes, à l’exception bien sûr de quelques idées.

A présent, nous allons nous référer aux épîtres de Paul afin de mieux

connaître ce personnage. 2. La personnalité de Paul selon ses épîtres a) L’enseignement des Apôtres avait-il influencé la doctrine paulinienne ou non ?

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Paul, qui a prétendu être l’apôtre des païens, n’a rencontré, trois ans après sa conversion, que deux Apôtres ; avec l’un d’eux, Pierre, il n’est resté que quinze jours. (Galates, 1 : 17-19).

Quatorze ans plus tard il a essayé d’exposer son Evangile aux Apôtres

pour avoir leur faveur. Seul son témoignage montre qu’il a reçu leur approbation. (Galates, 2 : 1-10 ; 1 : 11-12 ; Romains, 2 : 16 ; 2Timothée, 2 : 8 ; Thessaloniciens, 1 : 4-5 ).

En outre, il a écrit que c’est par révélation qu’il avait eu connaissance du

mystère du Christ (Ephésiens, 3 : 3-13). A partir de ces faits, nous soulignons que l’enseignement des Apôtres n’a

pas eu de grandes influences sur les doctrines avancées par Paul. Déjà qu’il a prétendu avoir reçu par révélation un Evangile propre à lui d’où

il puisait ses doctrines. Mais relativement à cette thèse, des questions se posent :

* Pourquoi Paul a-t-il essayé d’exposer son Evangile aux Apôtres

(Galates, 1 : 2) ? Si cet Evangile est vraiment une révélation de Jésus (Galates, 1 : 12)

pourquoi l’avait-t-il mis en doute en l’exposant aux hommes ? Pourquoi avait-t-il cherché à ce que les hommes apprécient la valeur de son Evangile ?

Paul, semblait être incertain et peu confiant en cette révélation. Ou alors

est-ce simplement une pure prétention pour donner à sa doctrine une force comparable à celle des doctrines des Apôtres ?

* Cet Evangile diffère-t-il des autres ? Nous n’en savons rien ; mais ce qui est certain, selon les épîtres de Paul,

c’est que ce dernier s’y réfère lorsqu’il prêche une doctrine qui peut choquer les autres ou être en contradiction avec l’enseignement des Evangiles prêchés par d’autres. Maintes fois il dit : « selon mon Evangile » (Romains, 2 : 16 ; Galates, 1 : 11-12 ; 2 Timothée, 2 : 8).

b) Paul attaque les prédications adverses

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Dans ses épîtres il s’acharne à attaquer les prédicateurs qui détruisaient sa prédication. Il les accuse d’être de faux apôtres. Le plus plausible, c’est que ces prédicateurs auraient été des Judéo-chrétiens qui s’attachaient aussi bien à la loi de Moïse qu’à la prédication de Jésus. Les épîtres de Paul offrent cette impression et laissent croire qu’il y eût un conflit ardent entre ces deux courants :

(Galates, 1 : 6-9 ; 2 Corinthiens, 11 : 1-6 ; 12 :11 ; 1 Timothée, 1 : 3-11). Pour barrer le chemin à ces prédicateurs et pour convaincre ses nouveaux

convertis dans diverses provinces, Paul prétendit être supérieur à ces apôtres qui prêchaient une doctrine contraire à la sienne (Philippiens, 3 : 2-3).

Il a même prétendu livrer à Satan ceux qui ont abandonné sa doctrine

pour d’autres (1 Timothée, 1 : 19-20). Est-il un Dieu pour pouvoir le faire ? Dans d’autre cas, il menace les convertis, influencés par les autres

prédicateurs, d’un châtiment terrible s’ils persistent dans leur attachement à leur prédication tout en tournant le dos à la sienne.

c) Paul a-t-il été sincère ? La duplicité de Paul, son mensonge même, qu’il a confessé dans ses

épîtres, suggèrent-ils qu’il aurait été un imposteur ? Quelques incidents, en effet, peuvent être retenus comme un appui à cette

suggestion ; mais, en revanche, les sacrifices de Paul peuvent soutenir la thèse contraire.

Cependant, quand il y a un but à réaliser contre une religion, bien qu’on

n’y adhère pas on déploie de très importants sacrifices. L’histoire ancienne et moderne offre de multiples exemples de ce genre d’hommes.

Dans cette dernière perspective, Paul serait sincère avec soi-même, vu le

but à réaliser. Mais quel est ce but ? Peut-être était-ce de combattre les prédicateurs qui voulaient montrer une

vérité cachée, et d’interpréter les textes sacrés de façon à ce qu’ils aident à cacher cette vérité[61].

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Dans une autre perspective, celui qui croit fermement en ce qu’il prêche,

même s’il est dans l’erreur, sacrifiera tout pour sa prédication. Peut-on, selon ce point de vue, placer Paul dans ce cadre ?

A vrai dire, Paul est un personnage ambigu, sujet à des jugements

contradictoires. Mais les incidents qui dévoilent, selon nous, sa contradiction, sa duplicité,

et même son hypocrisie sont : * Il accusa Pierre (et d’autres disciples de Jésus) de l’hypocrisie, lorsque

ce dernier se retira de la table des païens de peur d’être critiqué par les Judéo-chrétiens (Galates, 2 : 11-14). Cependant, cette grave accusation peut, en effet, revenir sur Paul lui-même, car dans plusieurs situations, surtout si nous tenons compte de sa confession, il s’était comporté de la même manière.

D’après les Actes des Apôtres (21 : 17-26), il a accepté et a même jugé

bon de se comporter selon les coutumes des Juifs à Jérusalem afin de ne pas les choquer et pour leur montrer qu’il n’était pas contre la loi.

* Dans la 1e épître aux Corinthiens il avoue qu’ « avec les Juifs, j’ai été

comme juif ; afin de gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi – et portant je ne suis pas moi-même sous la loi – afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi – et pourtant je ne suis pas moi-même sans la loi de Dieu, sans étant sous la loi du Christ – afin de gagner les faibles. Je me suis fait tous à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » (9 : 20-22).

Donc ou bien Paul dans son accusation contre Pierre était sincère ; par

conséquent il aurait condamné sa propre conduite à Jérusalem. Ou bien il ne l’était pas ; et ceci laisserait croire qu’il se comportait comme un hypocrite pour des intérêts tout au moins propres à lui.

Ou bien encore, son témoignage contre Pierre, était tout simplement un

mensonge afin de montrer à ses disciples son hardiesse en s’attaquant aux Juifs et en contrariant leurs coutumes. Et tout ceci pour obtenir la faveur des païens et garantir leur persistance dans la prédication et les doctrines qu’il leur avait prêchées.

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d) Pourquoi Paul avait-il attaqué la loi de Moïse ? Comme nous l’avons dit, Paul usa de cette doctrine pour rompre avec la

loi de Moïse bien que Jésus dans plusieurs situations déclarât qu’il n’était pas venu pour abolir la loi ou les prophètes (c'est-à-dire l’Ancien Testament) mais pour les accomplir. Il ordonna aux Juifs de s’adapter à la loi de Moïse et de la pratiquer tout en avançant quelques allégements ou restrictions : Matthieu, 5 : 17-20 ; 27-28 ; 6 : 1-6 ; 7 : 12 ; 19 : 18 ; 23 : 2-3.

En effet, le chapitre 23 de l’Evangile de Matthieu, contenant des attaques

contre les scribes et les pharisiens montre que Jésus est venu pour réformer la religion voilée et déformée par ses représentants.

Par ailleurs, Jésus naquit sous la loi, se plia au rite du baptême, impliquant

la confession des péchés et la repentance (Matthieu, 3 : 6-11) vécut dans une parfaite obéissance à la loi, l’enseigna aux Juifs, la faisant respecter par ceux qui prétendaient lui obéir. Il n’y a donc aucune contradiction entre la foi en Jésus et la soumission à la loi, tout en suivant les interprétations et les restrictions qu’il a avancées.

Jésus réaffirme que la loi de Moïse, concernant le royaume promis dans

l’Ancien Testament, sera la code régissant le royaume à venir sur la terre[62] (Matthieu, 5 : 17). Aussi, l’attitude des hommes à l’égard de la loi de Moïse déterminera-t-elle leur position dans le royaume (Matthieu, 5 : 19).

Mais Paul prétendit que la justification par la foi qui est la nouvelle alliance

est plus glorieuse que la loi de Moïse. Alors que cette dernière est faible, inutile et entraîne le péché. Cependant, l’intervalle entre la disparition de Jésus et son retour pour établir le royaume sur la terre, serait-il régi par un principe meilleur que celui qui régira le royaume ?

Cette loi faible et inutile serait-elle alors le code du royaume au sein

duquel il n’y aura que les justes ? Et cette loi, dans le royaume, entraînera-t-elle, alors, le péché ? Il apparaît donc que, pour convaincre ses convertis, Paul tomba dans des erreurs l’opposant à l’enseignement de Jésus lui-même.

3. La thèse de Paul sur la Rédemption est-elle solide ? Les pseudo preuves que Paul a essayées d’étaler ne peuvent être

acceptables lorsque l’on démontre son incompatibilité soit avec la raison soit avec l’Ecriture à laquelle Paul se réfère souvent pour appuyer sa thèse.

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En premier lieu, celui qui ne croit pas en un seul prophète ou en un seul livre de l’Ancien Testament, est considéré une personne incrédule. De même, pour celui qui ne croit pas en Jésus. Donc il n’y a aucune distinction entre Jésus et les autres prophètes et entre le Nouveau Testament et l’Ancien ; puisque la foi, dans les deux cas, est la base de la justification. Alors que les bonnes œuvres sont reléguées au second plan.

D’autre part, des hommes justes, avant Jésus, sont sauvés par leur foi

ferme, comme Abraham et les autres prophètes, sans qu’ils soient sauvés par Jésus. Tout ceci implique que la cause de la justification et du pardon du péché n’est pas la mort de Jésus mais la foi.

Suivant cette déduction pourquoi n’a-t-on pas ordonné de croire en Jésus

comme prophète (ce que lui-même, en effet, a demandé) et non comme tué, puisqu’en fin de compte c’est la foi qui a la valeur et qui compte et non pas sa mort. En réalité, Jésus a montré que la foi en lui comme prophète de Dieu avec les bonnes œuvres sont les bases du salut et du pardon et non pas la foi en sa pseudo mort.

Mais qu’est-ce que le péché ? N’est-ce pas la transgression des commandements et des prescriptions

divins ? Quiconque, avant ou après Jésus, transgresse les commandements et les

prescriptions divins, est considéré comme pécheur et sous le règne du péché. En revanche, quiconque se soumet et obéit à Dieu est considéré comme juste et libéré du péché.

La colère divine se manifestant contre les gens, avant et après Jésus, ce

n’est que parce qu’ils commettent des œuvres mauvaises. Ceux des Chrétiens qui font les péchés sont eux-mêmes exposés à la colère divine et n’hériteront pas dans le royaume de Dieu comme disait Paul lui-même (Ephésiens, 5 : 4-7).

Donc, aucune différence entre les deux époques, antérieure ou

postérieure à Jésus ; car la même justice est appliquée sur les gens des deux époques. Selon leur foi ou leur incrédulité et selon leurs œuvres bonnes ou mauvaises, ils recevront, respectivement, les récompenses ou les châtiments[63].

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D’autre part, l’esclavage au péché duquel parle Paul (Romains, 7 : 14-25), peut arriver selon cette perspective, et arrive certainement sous le règne de la foi. Et la foi seule, selon Paul, ne peut pas sauver sans œuvres bonnes (Galates, 5 : 19-21 ; Colossiens, 3 : 5-11).

Paul prétend que le péché sous la loi conduit à la mort et que la loi est un

provocateur du péché (Romains, 7 :7-13). Cette conception peut être appliquée aussi à la foi ; car celui qui a la foi et

commet des œuvres mauvaises n’héritera pas, comme dit Paul, dans le royaume de Dieu. Les générations qui pèchent sous le règne de la foi ne se distinguent pas de celles qui péchaient sous la loi. Les deux perdront et sont conduits à la mort.

D’autre part, sous le règne de la foi, qui a provoqué les hommes à faire

ces péchés ? Un chrétien ne peut dire que la foi l’a provoqué à se livrer aux péchés ; en

effet la même chose pour celui qui est sous la loi ; il ne peut dire que c’est la loi qui l’a poussé à pécher.

Par ailleurs, Paul avait prétendu que les interdictions figurant dans la loi

sont les provocateurs du péché (Romains, 7 : 7) ; mais en revanche peut-on prétendre qu’il n’y a pas d’interdiction dans le Christianisme ?

En réalité, elles sont nombreuses, et Paul en cite plusieurs. Peut-on dire

alors que ces interdictions provoquent le péché sous le règne de la foi ? Un vrai chrétien ne peut le prétendre. Donc puisqu’il n’existe pas de

différence entre les deux genres d’interdictions, que la manière de les présenter est la même, qu’ils aboutissent aux mêmes résultats, pourquoi a-t-on fait cette distinction entre les deux ?

Cependant, Paul avoua que la loi est bonne et juste (Romains, 7 : 7-8) ;

mais elle conduit à la mort ; Paul a oublié que ce qui est bon et juste conduit à la bonté et à la justice et non pas à la méchanceté et à l’injustice.

Dans une autre perspective, la foi en Jésus va-t-elle supprimer et extirper

définitivement le péché du cœur de l’homme ou non ?

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La réponse est facile ; la conduite des Chrétiens démentit, dément et démentira cette prétention.

Si on envisage, autrement, les faits religieux, on peut dire que tous les

prophètes sont venus pour le salut et la rédemption de leurs peuples. Jésus, en effet, est venu pour le salut du peuple juif. De son vivant, Jésus ne demandait des gens que la foi et les bonnes œuvres et proclamait que telle ou telle personne avait reçu le pardon de ses péchés sans qu’il exige de lui ce que Paul prétendit plus tard.

En ce qui concerne la pseudo mort de Jésus considérée par Paul comme

moyen du salut de l’humanité, peut-on mettre au même niveau et pour le même but la mort de plusieurs prophètes avant Jésus ?

Cependant, ce péché originel dans sa perspective paulinienne n’existe

pas. Il y avait, en effet, un péché : mais il n’engage pas toute l’humanité dans une voie sombre et n’impose pas aux hommes ce qu’ils n’avaient pas fait. L’Ancien Testament lui-même tranche ce problème et montre clairement que les fils n’ont pas de responsabilité dans les péchés des parents et vice-versa ; dans Ezéchiel, il est écrit :

« Vous dites : Pourquoi le fils ne porte-t-il pas l’iniquité de son père ? C’est

que le fils a agit selon la droiture et la justice… ; Il vivra. L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. Si le méchant revient de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe toutes mes lois et pratique la droiture et la justice, il vivra, il ne mourra pas. Toutes les transgressions qu’il a commises seront oubliées ; il vivra, à cause de la justice qu’il a pratiquée. » (Ezéchiel, 18 : 19-22).

Et dans les proverbes, 21 : 18 « Le méchant sert de rançon pour le juste »

et non pas le juste pour le méchant comme voulait prétendre Paul. En outre, Jésus qui est descendant d’Adam héritera nécessairement de sa

mère Marie, du péché originel. Donc lui-même, sous le règne du péché, n’est pas l’homme parfait qui sauvera l’humanité et la libèrera du péché.

Ce qui confirme ce raisonnement s’est la déclaration de Jésus lui-même

en disant qu’un seul est bon ; c'est-à-dire Dieu (Matthieu, 19 : 17).

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Mais Dieu a-t-il vraiment besoin de livrer son fils pour être tué afin de sauver l’humanité ?

Pourquoi n’a-t-il pas pardonné aux pécheurs, lui qui est le Miséricordieux,

sans qu’il livre son fils à la mort ? Et, serait-il juste lorsqu’il avait livré une personne qui n’avait rien fait pour

porter le fardeau des autres ? Et pourquoi n’a-t-il pas envoyé Jésus au début des temps afin de sauver

les générations passées ? S’il l’avait fait il serait plus indulgent et plus compatissant ?

************************* CHAPITRE II La servitude de Jésus à Dieu Entre le texte et la raison I. L’Ecriture Le Coran, pour persuader les gens, notamment les Chrétiens, s’est basé

sur deux principes élémentaires de la recherche scientifique moderne ; le texte transmis et la raison.

Le Coran a usé de ces deux procédés pour convaincre et démontrer à

ceux qui ont l’esprit ouvert et non influencé par les interprétations erronées et traditionnelles, que Jésus n’est qu’un simple être humain, un prophète comme les autres.

D’ailleurs, une autre méthode fut proposée aux Chrétiens qui ne voulaient

pas se servir des deux principes précités. On a ordonné, dans le Coran, au Prophète Mohammad d’appeler ces gens pour faire une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs[64].

La servitude de Jésus à Dieu D’après les paroles de Jésus

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Le Coran, en transmettant les dires de Jésus et en exposant les discours que Jésus a prononcés, veut affirmer et illustrer que Jésus n’a jamais appelé les gens à l’adorer ou leur a imposé de l’appeler Dieu :

« Je suis venu à vous avec un Signe de votre Seigneur ; - craignez-le et

obéissez moi – Dieu est , en vérité mon Seigneur et votre Seigneur : servez-le : c’est là le chemin droit. » (3 : 51) voir aussi 19 : 30, 36 ; 5 : 116.

Cette déclaration du Coran à propos de Jésus est, en effet, une réalité

qu’on peut tirer du Nouveau Testament même. Quand on examine attentivement le Nouveau Testament pour connaître la

personnalité de Jésus on constate qu’il était effectivement un être humain, obéissant à Dieu, soumis à sa volonté, le prie, l’adore et demande aux gens d’en faire autant.

Pourtant nous citons les textes qui montrent que Jésus était tout

simplement un serviteur de Dieu, envoyé par lui comme les autres prophètes :

Jésus est un envoyé de Dieu « … Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et

celui que tu as envoyé, Jésus-Christ[65]. » (Jean, 17 : 3). Jésus, avait montré, selon ce verset que la vie éternelle consiste à

reconnaître Dieu comme étant le seul vrai Dieu et que Jésus est son envoyé. Il n’avait point dit que la vie éternelle consiste à reconnaître que Jésus est un Dieu ou qu’il est un homme et en même temps un Dieu ou qu’il y a trois personnes qui sont Dieu. Ce qui implique que celui qui confesse le contraire de ce qui est dit dans ce verset est dans la perdition éternelle.

Jésus est rempli de l’Esprit Saint comme les autres prophètes: « Jésus, rempli d’Esprit Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l’Esprit

dans le désert… » (Luc, 4 : 1).

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Son enseignement vient de Dieu et non pas de lui-même « Jésus leur répondit : Mon enseignement n’est pas de moi, mais de celui

qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même. Celui dont les paroles viennent de lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé est vrai, et il n’y a pas d’injustice en lui. » (Jean, 7 : 16-18).

Il fait la volonté de Dieu « Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a

envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jean, 4 : 34)/ « Moi, je ne peut rien faire par moi-même : selon ce que j’entends, je juge ;

et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean, 5 : 30 ; cf., Jean, 8 : 28-29 ; 12 : 49-50 ; 14 : 28, 31 ; 15 : 10).

Dieu lui a donné la vie « … En effet comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils

d’avoir la vie en lui-même. » (Jean, 5 : 26). Le pouvoir de Juger est un don divin « … et il lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils

de l’homme. » (Jean, 5 : 27). C’est par la puissance de Dieu que Jésus chasse les démons « Mais, si c’est par le doigt de Dieu que moi je chasse les démons, le

royaume de Dieu est parvenu donc jusqu’à vous. » (Luc, 11 : 20).

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La grâce qu’il a, vient de Dieu « Or le petit enfant (Jésus) grandissait et se fortifiait ; il était rempli de

sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » (Luc, 2 : 40). Jésus n’est qu’un serviteur de Dieu Satan a tenté Jésus mais celui-ci a réussi à sortir vainqueur de cette

tentation ; la question qui se pose : un Dieu peut-il être tenté par Satan (simple créature de Dieu) ?

« Le diable l’emmena plus haut, lui montra en un instant tous les

royaumes du monde et lui dit : je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été remise, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit : Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et, à lui seul, tu rendras un culte.

Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple et lui dit : si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas, car il est écrit : il donnera pour toi des ordres à ses anges afin qu’ils te gardent ; … Jésus lui répondit : Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. » (Luc, 4 : 5-12).

Les réponses de Jésus montrent qu’il n’était qu’un être humain obéissant

à la volonté divine. Jésus n’est pas omniscient « Pour ce qui est du Jour ou de l’Heure, personne ne les connaît, pas

même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul. » (Marc, 13 : 32).

Jésus est comme les autres prophètes « Il leur dit encore : En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien

reçu dans sa patrie. » (Luc, 4 : 24). Il parle de lui-même, ensuite il donne des exemples en citant le prophète Elie et Elisée.

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Jésus, comme les autres Juifs, adore Dieu « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette

montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » (Jean, 4 : 21-22).

Jésus prie Dieu et ordonne à ses disciples d’en faire autant « En ce temps-là, Jésus se rendit à la montagne pour prier, et il passa

toute la nuit dans la prière à Dieu. » (Luc, 6 :12). « En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit et dit :

Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les a révélées aux enfants… » (Luc, 10 : 21).

En ce qui concerne son ordre aux disciples pour prier Dieu voir : Luc, 11 :

1-4 ; Matthieu, 6 : 9-13. Il va de soi que la prière enseignée par Jésus aux disciples ne renferme

aucunement d’allusion à l’adoration de Jésus avec Dieu ; le texte rapporté ordonne d’invoquer Dieu seul.

Jésus prie Dieu de ne pas mourir crucifié, et manifeste sa

soumission totale à Dieu « Arrivé à cet endroit, il leur dit : Priez, afin de ne pas entrer en tentation.

Puis il s’écarta d’eux d’environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria, en disant : Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. En proie à l’angoisse, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. » (Luc, 22 : 40-44).

Jésus ici est un serviteur de Dieu, fortifié par une simple créature (l’ange),

un homme angoissé et triste, qui ne veut pas mourir.

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Jésus est venus pour accomplir la loi et les prophètes non pour les abolir

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis

venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu, 5 :17). Dieu est plus grand que Jésus « … Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père,

car le Père est plus grand que moi. » (Jean, 14 : 28). « … Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui

m’a envoyé. » (Jean, 14 : 24). Ici Jésus est un simple envoyé, un porte-parole de Dieu. « Et n’appelez personne sur la terre père, car un seul est votre père, celui

qui est dans les cieux. » (Matthieu, 23 : 9). « Je veux cependant que vous le sachiez : Christ est le chef de tout

homme, l’homme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ. » (1 Corinthiens, 11 : 3).

Les disciples peuvent devenir comme Jésus Jésus a dit : « Le disciple n’est pas plus que le maître ; mais tout disciple

accompli sera comme son maître. » (Luc, 6 : 40). Jésus, devant Dieu, est égal à ses disciples « Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers

mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean, 20 : 17).

Il est clair que le terme Père est employé pour Jésus et pour les disciples

pour montrer que ce mot a ici un sens figuré. Et pour bien montrer qu’il ne

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renferme pas le sens propre il a ajouté que Dieu est Son Dieu et celui des disciples. Donc il n’y a aucune particularité distinguant Jésus des disciples.

Jésus n’est qu’un médiateur entre Dieu et les hommes Voir 1 Timothée, 2 : 5-6. C’est Dieu qui décide et qui donne et non pas Jésus « Alors la mère des fils des Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils, et

se prosterna, pour lui faire une demande. Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils que voici soient assis, dans ton royaume, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche. Jésus répondit : Vous ne savez ce que vous me demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?

Nous le pouvons, dirent-ils. Et il leur répondit : Il est vrai que vous boirez ma coupe, mais pour ce qui est d’être assis à ma droite et à ma gauche, cela n’est pas à moi de le donner, sinon à ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » (Matthieu, 20 : 20-23 ; voir Jean, 17 : 6-7 : Où il est dit que c’est Dieu qui a donné à Jésus les disciples. Et 19 : 11 : Où il est dit que c’est Dieu qui a le pouvoir et non pas Jésus).

Un seul qui est bon, c’est Dieu « Alors, un homme…dit à Jésus… il lui répondit : Pourquoi m’interroges-tu

sur ce qui est bon ? Un seul est bon. » (Matthieu, 19 : 16-17). Le crucifié accuse son Dieu « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?... Il rendit l’esprit »

(Matthieu, 27 : 46, 50). Le crucifié est faible, comme il apparaît de Luc, 23 : 46. Il a besoin d’aide

extérieure ; de Dieu. Ce qui implique que lui n’est pas un Dieu. Alors que dans Jérémie (44 : 6) Dieu est fort et châtie les incrédules. Et

dans Jérémie (10 : 6- 10) : « Nul n’est semblable à toi, Eternel ! Tu es grand,

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et grand est ton nom puissant. Qui ne te craindrait, roi des nations ? C’est à toi que la crainte est due ; car parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes nul n’est semblable à toi… Mais l’Eternel est Dieu en vérité, lui le Dieu vivant et le roi éternel. La terre tremble devant sa colère, et les nations ne supportent pas sa fureur. »

Dieu est immortel et invisible alors que Jésus a été vu par les gens et a

été tué selon les Chrétiens : « Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire aux

siècles des siècles. » (1 Timothée, 1 : 17). * Termes à expliquer : Dieu, fils, Père Après avoir donné les traits caractérisant Jésus, qui montrent qu’il n’était

qu’un simple être humain, un serviteur de Dieu, un Prophète comme ses prédécesseurs, nous sommes amenés ici à donner l’explication de quelques termes qui renferment une certaine ambiguïté et qui, peut-être, ont suggéré aux Chrétiens que Jésus est un Dieu. Ces termes sont : fils, Dieu et Père.

Cependant, avant de traiter de ces thèmes dans le Nouveau Testament,

nous trouvons utile d’en donner une vue tirée de l’Ancien Testament. 1. Dieu dans l’Ancien Testament est Eternel, Puissant, Miséricordieux,

invisible, n’a point de ressemblance avec ses créatures aussi bien en Essence qu’en attributs. Il est Un. Il est le premier et le Dernier…

2. Il est formellement interdit d’adorer quelqu’un autre que Dieu ; cette

interdiction est explicite ; on la trouve partout dans l’Ancien Testament, (par exemple dans les chapitres 20 et 34 de l’Exode). Dans le chapitre 13 du Deutéronome il est écrit : « S’il se lève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Rallions-nous à d’autres dieux… et rendons-leur un culte ! Tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire… » (vv. 2-6) et voir (17 : 2-7).

3. Cependant, dans une grande quantité de textes dans l’Ancien

Testament on constate l’anthropomorphisme, c'est-à-dire qu’on attribue à Dieu une forme humaine ou des attributs relatifs à l’homme. Nous citons quelques exemples :

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Dieu a fait l’homme à son image, selon sa ressemblance (Genèse, 1 : 26-27 et voir Gen., 9 :7).

Dieu a une main, une oreille, une tête (Esaie, 59 : 1, 17). Il a la tête et les cheveux (Daniel, 7 : 9), l’Oreille et les yeux (9 : 18). Il a l’œil (1 Rois, 8 : 29, 52 ; Jérémie, 16 : 17, 32 : 19 ; Job, 34 : 21 ; Proverbes, 5 : 21 ; 15 : 3).

Il a le visage et la main (Psaumes, 44 : 4), la face et le derrière (Exode, 33 : 21-33).

Il a les lèvres et la langue (Esaie, 30 : 27). Il a le doit (Jérémie, 31 : 18). Il rit (Psaumes, 2 : 4). Il a le sang (Actes, 20 : 28). Il a les narines, etc.

D’autres versets situent Dieu dans un espace : Voir Exode, 25 : 8 ; 29 : 45-46 ; Nombres, 5 : 3 ; 34 ; 35 ; Deutéronome,

26 :15 ; 2 Samuel, 7 : 5-6 ; 1 Rois, 8 : 30, 32, 34 ,36, 39, 45, 49 ; Psaumes, 9 : 11 ; 10 :4 ; 25 : 8 ; 67 : 16 ; 73 : 2 ; 75 : 2 ; 98 : 1 ; 134 : 21.

(Dans Mathieu, 5 : 45, 48 ; 6 : 1, 9, 14, 26 ; 7 : 6 , 11, 21 ; 10 : 32, 33 ; 2 :

50 ; 15 : 13 ; 16 : 17 ; 18 : 10,14,19,35 ; 23 : 19,22). Les versets qui écartent l’anthropomorphisme et le lieu sont peu

nombreux. Voir : Deutéronome, 33 : 26-33 ; 4 : 12, 15-19 ; Esaie, 45 : 5-9, 12 ; 46 : 9 ;

66 : 1-2 ; Actes, 7 : 49-50. Il es à signaler que la grande quantité de textes suggérant

l’anthropomorphisme est interprétée, par les Juifs et par les Chrétiens, de manière à ce q’elle soit compatible avec le peu de versets qui affirment la transcendance de Dieu.

Pourquoi les exégètes sont amenés à effectuer cette démarche ? La

réponse est facile ; c’est que les textes suggérant l’anthropomorphisme sont incompatibles avec la raison, alors que le peu de versets affirmant la transcendance divine l’est. Peut-on faire la même chose avec des termes comme : Père, fils, et Dieu appliqués à Dieu et aux hommes ?

Certainement, cette démarche, si on la fait, est tout à fait compatible avec

la raison ainsi qu’avec les textes de l’Ecriture. L’emploi du Terme « Dieu » dans l’Ancien Testament

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Dans la Bible, l’on a nommé « Dieu » plusieurs créatures de Dieu. Il est parfaitement admissible et même nécessaire de voir en ce terme un sens figuré et de l’interpréter métaphoriquement, surtout lorsqu’il y a des indices éliminant son sens propre. Sinon on aura un nombre considérable de Dieux.

Dans l’Exode, 23 : 20-23, l’ange qui a conduit les Israélites, hors de

l’Egypte, est nommé Dieu. Dans la Genèse, 18, l’ange qui était avec les autres anges est appelé

Dieu. Dans la Genèse, 28 : 10-22, celui qui a parlé à Jacob est appelé Dieu,

l’Eternel. Alors qu’il n’est qu’un ange ; la preuve c’est que Jacob a eu un autre songe où l’on a nommé Dieu l’ange de Dieu.

Il est tout à fait clair que l’Ange est le porte-parole de Dieu ; c’est ainsi que lorsqu’il disait qu’il est Dieu, il ne faisait autre chose que transmettre le message divin. Ce qui marque ce message de la grandeur et de la solennité. (Voir Genèse, 33 : 9-12 ; 35 : 1-3 ; 48 : 3-4).

Dans la Genèse, 32 : 25-31, Jacob a lutté contre un homme considéré

comme Dieu. Il est nécessaire de comprendre le terme Dieu, dans ce texte, dans un sens figuré, sinon Jacob aurait été plus fort que Dieu. D’autre part, l’homme de cette vision est un ange car dans le livre d’Osée, 12 : 4-5, on a montré que celui qui a lutté contre Jacob est un ange ; cet ange est nommé Dieu.

Dans l’Exode, 7 : 1 : « L’Eternel dit à Moïse : vois, je te fais Dieu pour le

Pharaon ; et ton frère Aaron sera ton prophète. » « Il parlera pour toi au peuple ; il te servira de bouche, et tu tiendras pour

lui la place de Dieu. » (Exode, 4 : 16). Bien que ces versets existent dans l’Ancien Testament les Juifs n’ont

jamais osé appeler Moïse « Dieu » ou le considérer ainsi un Dieu. Ils ont compris que ce terme a ici un sens figuré et non pas un sens propre.

Dans le chapitre 13 : 21-22, de l’Exode, on a dit que c’est l’Eternel lui-

même qui était dans la nuée pendant le jour et dans le feu pendant la nuit pour conduire les Israélites, alors que dans 14 : 19, c’était l’ange de Dieu qui était dans la nuée et qui les guidait. (Voir aussi Deutéronome, 1 : 30-33).

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Dans le livre des Juges, 13 : 3-22, Gédéon et sa femme avait vu l’Ange de Dieu, cependant ils avaient déclaré (dans le verset 22) qu’ils ont vu Dieu face à face, bien que ce fût un ange.

Dans les Psaumes, 82 : 6, il est dit : « … J’avais dit : Vous êtes des dieux,

vous êtes tous des fils du Très-Haut. ». Dans 2 Corinthiens, 4 : 3-4 on a appliqué le terme Dieu à Satan. Dans l’Epître aux Philippiens, 3 : 19, on a employé le mot Dieu pour

désigner le ventre. D’autre part on a employé le terme Seigneur pour des personnes qu’on

sert. On peut dégager de tout ces versets que le terme Dieu peut être employé

pour désigner des créatures. En effet, les Juifs n’avaient pas pris ces emplois dans leurs sens propres parce qu’ils savaient que Dieu est un, qu’il est invisible, etc., alors que les Chrétiens n’avaient pas fait autant. Ils sont alors tombés dans une double contradiction ; avec la raison d’une part et l’Ecriture d’autre part.

L’emploi du terme « fils » dans l’Ancien Testament Le terme fils est aussi employé dans l’Ancien Testament ; cependant,

aucun exégète juif n’a prétendu que ce terme, employé dans ces endroits, a un sens propre. Nous citons quelques exemples :

« Tu diras au Pharaon : Ainsi parle l’Eternel : Israël est mon fils, mon

premier-né. » Exode, 4 : 22. Dieu dit à propos de David : « Lui, il m’invoquera en disant : tu es mon

père ! Mon Dieu est le rocher de mon salut ! Et moi, je ferai de lui le premier-né. » Psaumes, 89 : 27-28.

Dans Jérémie, 31 : 9 : il est dit : « … Car je suis un Père pour Israël, et

Ephraïm est mon premier-né ». Dans Samuel, 7 : 14 Dieu, à propos de Salomon, a dit qu’il est son fils.

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Dans Deutéronome, 14 : 1, les Israélites sont des fils de Dieu. ( Et voir

Deutéronome, 32 : 19 ; Esaïe, 63 : 8 ; Osée, 2 : 1). Il est leur Père (Esaïe, 63 : 16 ; 64 : 7 ; Psaumes, 68 : 6).

Dans Job, 38 : 7, on a employé les fils de Dieu pour les croyants. Conclusion : Il est donc clair que ces termes (Dieu, Père et fils) employés, dans l’Ancien

Testament, pour des êtres mortels, ne renferment point un sens propre. Personne n’eut l’audace de prétendre qu’ils sont conçus littéralement.

L’emploi des termes : Fils et Père dans le Nouveau Testament Le terme fils dans tous les langues, dans son sens propre, désigne celui

qui est formé du sperme et de l’ovule. Par conséquent si on veut l’employer dans d’autres domaines, on doit le transposer au sens métaphorique.

Mais les Chrétiens ont déduit de la formule « fils de Dieu », appliquée à

Jésus, que ce dernier est réellement un fils de Dieu. Cette formule se heurte à deux autres, que les Chrétiens emploient pour Jésus : « Le Fils de l’homme » et « le fils de David ».

En effet, ce terme aussi bien que les deux autres, est employé dans un

sens figuré. Le Nouveau Testament fournit des attestations incontestables confirmant ce point de vue :

Dans Marc, 15 : 39, il est écrit : « Le centurion, qui se tenait en face de

Jésus, voyant qu’il avait expiré de la sorte dit : cet homme était vraiment le Fils de Dieu. ».

Luc, avait rapporté dans 23 : 47, la même parole mais en substituant le

terme « juste » à « fils de Dieu » ; ce qui implique que cette formule a simplement un sens figuré qui signifie que Jésus était juste, obéissant à la volonté de Dieu.

D’autre part, cette formule est employée pour des personnes justes, autres

que Jésus : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu, 5 : 9, et voir 5 : 45).

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En revanche, Jésus a employé la formule « fils de Satan » pour des

désobéissants à Dieu, qui suivent la voie de Satan : « Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes

pas des enfants illégitimes, nous avons un seul Père, Dieu. Jésus leur dit : Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez… Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. » (Jean, 8 : 41-44).

Il est évident que Dieu et Satan ne sont pas des pères au sens propre de

ce mot ; mais « père » est employé métaphoriquement. Dans la 1e épître de Jean, (3 : 9-10), il est dit : « Quiconque est né de Dieu

ne commet pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui… C’est par là que se manifestent les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu… » (Voir aussi : 1Jean, 4 : 7 ; 5 : 1-2).

Les disciples sont considérés, comme Jésus, pouvant naître de Dieu. (Voir

aussi : Romains, 14-16 ; Philippiens, 2 : 14-15). Luc dans la généalogie de Jésus, chapitre 3, avait écrit que « Adam » est

fils de Dieu. Il est évident qu’Adam n’est pas réellement un fils de Dieu mais du fait qu’il fût créé directement par Dieu, sans père ni mère, l’évangéliste lui a donné cette filiation métaphorique.

Par ailleurs, dans plusieurs endroits du N.T. Jésus sur le même pied

d’égalité a employé les expressions « votre père » et « mon père », dans ses paroles adressées à ses disciples :

Jésus a dit : « … mais vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon

Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean, 20 : 17). En outre, il est à signaler que les termes , « fils » et « père », sont aussi

employés pour deux choses entre lesquelles existe une certaine convenance ; comme par exemple : le père du mensonge pour Satan (Jean, 8 : 44), les fils de Jérusalem et les fils de la Géhenne pour les Juifs incrédules (Matthieu, 23 : 15, 37), les fils du temps pour les hommes d’ici-bas, les fils de Dieu et les fils de la résurrection (Luc, 20 : 36), les fils de la lumière et les fils du jour pour les Théssaloniciens ( 2Théssaloniciens, 5 : 5).

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Jusque-là les textes sont clairs. Aucune réelle difficulté n’est intervenue pour ternir la compréhension véritable de l’emploi de ces termes. Cependant, quelques textes posent des petits problèmes et font des obstacles à notre démarche explicative. Mais avant de résoudre ces problèmes et d’écarter ces obstacles il vaut mieux citer des textes de la Bible, qui sont assez nombreux, renfermant des images métaphoriques ou des hyperboles :

1. Genèse, 13 : 16 ; 22 : 17, Dieu a promis à Abraham de multiplier sa

descendance. Elle sera comme la poussière de la terre, comme les étoiles du ciel et comme le sable de la mer.

2. Dans l’Exode, 3 : 8 , Canaan coule du miel et du lait. 3. Dans les Psaumes, 78 : 65-66 ; 104 : 2-3, on a employé des

métaphores en parlant de Dieu. 4. Le pain et le vin se transforment en corps et sang de Jésus comme

dans Matthieu (26 : 26-28)[66]. L’Evangile de Jean, ses épîtres et l’Apocalypse contiennent un nombre

important d’images et d’expressions métaphoriques. En outre, il est à remarquer que les discours de Jésus renferment parfois

des ambiguïtés. Ses contemporains, même ses disciples, n’avaient pas compris des questions qu’il venait d’aborder. En effet, il avait donné l’explication à une partie. Cependant, une autre partie reste incompréhensible. Nous citons quelques exemples :

Les Juifs ainsi que les disciples n’avaient pas compris ce que Jésus a dit à

propos de son corps (Jean, 2 : 19-22). Nicodème n’a pas compris la parole de Jésus (Jean, 3 : 1-10). Les Juifs et ses disciples n’ont pas compris l’expression de Jésus « je suis

le pain de vie » (Jean, 6 : 35-66). Voir aussi : Jean 8 : 21-22 ; 51-52. Jean, 11 : 11-14.

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Dans Matthieu, 16 : 6-12, et Luc, 9 : 44-45, les disciples n’ont pas compris. Dans Luc, 8 : 52-53, tout le monde n’avait pas compris et riait de lui. Voir aussi : Luc : 18 : 31-34. De même les disciples de Jésus croyaient que l’Apôtre Jean ne mourra

pas jusqu’à la fin du monde et que cette fin serait en leur époque. Récapitulons les questions étudiées La Bible contient une quantité considérable d’hyperboles et d’images

métaphoriques. Elle contient un nombre important de versets où on a relevé

l’anthropomorphisme. On les a interprétés métaphoriquement afin qu’ils soient compatibles avec les textes affirmant la transcendance de Dieu.

Dans la Bible, on a employé les termes : Père, fils, Dieu, en des sens

figurés. Les discours de Jésus étaient dans plusieurs cas incompréhensibles,

même aux Apôtres. Ces points récapitulés contribuent à éclaircir les textes ambigus qui

renferment des allusions équivoques à la divinité de Jésus ou à sa filiation à Dieu. Si on n’essaie pas de généraliser la méthode à laquelle on a eu recours plus haut, à savoir l’interprétation, on risque de se contredire.

Textes ambigus Nous essayons, maintenant, de donner des exemples renfermant ces

ambiguïtés : 1. Jésus a dit dans Jean, 8 : 23 : « Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en

haut. Vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. ».

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Ce verset, dans son véritable sens ne renferme pas de preuve que Jésus est Dieu ou un fils de Dieu ; car la même expression a été employée par Jésus en parlant de ses disciples :

« Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce

que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous. » (Jean, 15 : 19).

« Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont

pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde… » (Jean, 17 : 14, 16). Jésus dans ce dernier verset avait employé cette expression pour lui et

pour ses disciples ; ce qui implique que si l’emploi de ce genre d’expressions est un prétexte pour attribuer la divinité à Jésus tous ses disciples seraient alors des Dieux ou des fils de Dieu !

Le véritable sens du verset 23 (Jean 8) est ceci : vous êtes de ce monde

parce que votre but est de ce monde. Moi je ne suis pas de ce monde parce que mon but est l’agrément de Dieu.

Ces expressions métaphoriques sont employées dans les différentes

langues, lorsqu’on veut qualifier une personne méprisant ce monde et s’intéressant à l’autre.

2. On a attribué à Jésus ceci : « Moi et le Père nous sommes un » (Jean,

10 : 30). Mais cette expression a été aussi employée par Jésus à propos de ses disciples : « afin que tous soient un ; comme toi, Père, Tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean, 17 : 21).

Il est évident, d’après ces expressions, que les disciples ne sont unis, à

proprement parler, ni à Jésus ni à Dieu, mais c’est une union métaphorique, comme celle entre Jésus et Dieu. Elle signifie l’obéissance parfaite et totale à Dieu et la soumission à sa volonté. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’union où les disciples ne se distinguent pas de Jésus, si ce n’est la distinction par le degré d’obéissance et la soumission à la volonté divine. La preuve de cette interprétation est ce qu’avait écrit Jean (1Jean, 1 : 6-7) : « Dieu est lumière… Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres… ».

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3. Dans Jean, 14 : 9-10, Jésus a dit : « Jésus lui dit : il y a si longtemps

que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le père est en moi ? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi, accomplit les œuvres. ».

On a prétendu que ces versets font allusion à la divinité de Jésus. Mais

cette déduction n’est pas exacte pour deux raisons : a) La vision de Dieu en ce monde est impossible : « Personne n’a jamais vu Dieu » Jean, 1 : 18. « … qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible,

que nul homme n’a vu, ni ne peut voir… » 1Timothée, 6 : 16. « Personne n’a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres,

Dieu demeure en nous… » 1 Jean, 4 : 12. Puisqu’on a pas vu Dieu, et Jésus a été vu de tout le monde, surtout les

Apôtres et les disciples, il en résulte que Jésus n’est pas un Dieu. b) Jésus se sert de la même expression en parlant de ses disciples : « En ce jour-là, vous connaissez que moi, je suis en mon Père, vous en

moi, et moi en vous. » Jean, 14 : 20. Si on comprend que la communion de Jésus avec Dieu, dont il avait parlé

dans les versets plus haut, implique qu’il est un Dieu, ces versets concernant ses disciples impliqueront nécessairement qu’ils sont des Dieux ; ce qui est inacceptable, même par les Chrétiens. (Voir aussi : 1 Corinthiens, 6 : 19 ; 2 Corinthiens, 6 : 16, 4 : 16 ; Ephésiens, 4 : 6).

En outre, si on dit que ce verset : « Dieu est Père de tous, qui est parmi

tous et en tous », (comme le souligne le verset de l’épître aux Ephésiens, 4 : 6), signifie que tous les Chrétiens sont des Dieux ou des fils de Dieu, on aura tort. Ici l’interprétation est nécessaire pour ne pas rendre le monde entier des Dieux. Cette méthode doit être aussi appliquée aux expressions de ce genre concernant Jésus.

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En effet, la relation existant entre Jésus et ses disciples ainsi que celle

entre lui et Dieu est semblable à la relation existant entre un maître et son serviteur ; celui qui respecte le serviteur et l’aime, respectera le maître et l’aimera, celui qui le méprise méprise aussi le maître. Cette notion est bien expliqué dans le Nouveau Testament : (voir : Matthieu, 10 : 40 ; Luc, 9 : 48 ; 10 : 16 ; 25 : 35-46).

Par ailleurs, les Chrétiens se basent sur l’expression « fils unique » pour

attribuer la divinité à Jésus alors que ce dernier n’a jamais employé cette expression. Toutefois, cette formule ne peut être comprise dans son sens littéral ; parce qu’on a employé pour d’autres le premier-né, le fils, etc., ce qui entraîne à dire que Jésus a des frères dans cette filiation. En revanche, il est tout à fait compatible avec la raison et avec les données bibliques d’interpréter cette expression de la même manière vue plus haut. Cependant, il est à souligner que la distinction entre les autres expressions (fils, premier-né, etc.) et celle-ci ne peut être comprise que sur le plan du degré de la perfection ; c'est-à-dire qu’on a employé cette expression pour Jésus afin de montrer qu’il est plus parfait que les autres prophètes, mais sans qu’il soit un Dieu ou un fils de Dieu.

Par ailleurs ils disent que Jésus est créé sans père ; nous parlerons, plus

tard, en détail de cette question parce qu’il renferme un point rationnel. En outre, les Chrétiens s’appuient sur le fait que Jésus a réalisé des

miracles, surtout la résurrection des morts. Ce fait n’est pas en réalité une preuve pour voir en Jésus un Dieu. Jésus qui n’avait ressuscité que trois morts selon les récits du N.V. fut surpassé par Ezéchiel qui en avait ressuscité des milliers (Ezéchiel, 37 : 1-10). Si ce miracle élève Jésus au rang de la divinité, Ezéchiel l’aurait mérité plus que lui. (Un autre prophète qui est Elisée a ressuscité un mort ; 2Rois, 4 : 17-37, il a guéri un lépreux ; 2Rois,5).

Conclusion : Les traits que nous avons esquissés de Jésus, tirés du Nouveau

Testament, montrent sans ambiguïté que ce qu’a rapporté le Coran à propos de Jésus, bien qu’il soit succinct, est tout à fait authentique. Par contre les exagérations des Chrétiens à propos de Jésus sont le résultat de leurs interprétations (à des termes ambigus) qui ne sont pas compatibles ni avec la raison ni avec les autres textes de la Bible.

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II. Les preuves rationnelles du Coran concernant la servitude de Jésus à Dieu La raison est le second volet d’un diptyque dont le Coran se sert pour

établir ses principes et convaincre les gens des données qu’il avance. Ainsi, nous exposons des arguments basés sur la raison tirés du Coran après avoir exposés ceux basés sur l’Ecriture, pour réfuter la thèse des Chrétiens à propos de Jésus.

Ici, nous essayons de regrouper ces arguments et d’en déduire d’autres

analogues confirmant ce fait : 1. Jésus et Adam Le Coran dit : « Oui, au regard de Dieu, il en est de Jésus comme d’Adam

qu’il créa de poussière, puis à qui il dit : « Sois » : et il fut. » 3 : 59. Le Coran dit : « Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un prophète ; les

prophètes sont passés avant lui. » 5 : 75. « Ils ont imaginé, dans leur ignorance, que Dieu a des fils et des filles[67].

Gloire à lui ! Il est très élevé au-dessus de ce qu’ils imaginent ! Créateur des cieux et de la terre, comment aurait-il un enfant, alors qu’il n’a pas de compagne, qu’il a créé toute chose et qu’il connaît tout ? Tel est Dieu, votre Seigneur. Il n’y a de Dieu que lui, le créateur de toute chose. Adorez-le ! Il veille sur tout. Les regards des hommes ne l’atteignent pas, mais il scrute les regards. Il est le Subtil, il est le Bien-informé. » 6 : 100-103.

En nous procurant cet argument convaincant, le Coran ne nous empêche

pas de chercher d’autres exemples analogues. Au fait nous pourrions citer quelques uns :

a) Melchisédek : « Melchisédek était roi de Salem, sacrificateur de Dieu,

Très-haut ; il alla à la rencontre d’Abraham qui revenait de la défaite des rois, et il le bénit ; c’est à lui q’Abraham donna la dîme de tout. Et, en interprétant son nom, il est tout d’abord roi de justice, puis aussi roi de Salem, c’est- à- dire roi de paix. Il est sans père, sans mère, sans généalogie ; il n’a ni de commencement de jours, ni fin de vie. » Hébreux, 7 : 1-3.

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« Mais lui, qui ne figure pas dans la généalogie des fils de Lévi[68], il préleva la dîme sur Abraham ! Il bénit celui qui avait reçu des promesses ! Or, c’est sans contredit l’inférieur qui est béni par le supérieur. » Hébreux, 7 : 5-7.

Selon Paul, cette personne est supérieure à Abraham, elle n’a ni père, ni

mère, ni généalogie, elle n’a ni commencement de jours, ni fin de vie. Cependant, personne n’a osé la considérer comme étant un fils de Dieu ou un Dieu. Par contre Jésus, dont on connaît le commencement et la fin, a été élevé à un rang supérieur à celui de Melchisédek, bien qu’il ne possède pas les caractéristiques de ce dernier.

b) Les anges, n’ont ni père ni mère. Mais jamais on ne les a considérés

comme des fils de Dieu ou des Dieux avec Dieu. c) Eve est sans mère. d) Satan, n’a ni mère, ni père. e) Les cieux et la terre, n’ont ni mère, ni père ; cependant on a pas osé

dire qu’ils sont des fils de Dieu. 2. La soumission de Jésus à Dieu Le Coran dit : « Ils ont dit : « Dieu s’est donné un fils ! » Mais gloire à lui !

Ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre lui appartient en totalité : tous lui adressent leurs prières. Créateur des cieux et de la terre, lorsqu’il décide une chose, il lui dit seulement : « Sois ! » et elle est » 2 : 116-117.

« … Dieu est unique ! Gloire à lui ! Comment aurait-il un fils ? A lui

appartient tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre. Et quelle suffisante garantie que Dieu ! Jamais le Messie ne dédaignera d’être Esclave à Dieu, non plus que les anges rapprochés de Dieu. » (4 : 171-172).

Ces versets coraniques nous révèlent cinq vérités. Ce sont des preuves

rationnelles convaincantes : 1. L’essence divine est tout à fait différente de l’essence humaine, voire de

toute autre essence. C’est ainsi que parmi ses caractéristiques et ses attributs on trouve celui de l’unicité. Cette Unicité exige que Dieu n’ait pas de

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semblable, et qu’aucun ne possède une « partie » de sa substance ; ni Adam, ni Jésus ni autre.

2. Dieu est le Créateur de toute chose ; parmi ses créatures, Jésus,

Adam, les anges, etc. Il est certain qu’une créature ne saurait être da la même nature que son Créateur. Donc, Jésus (ou autre) ne saurait être son fils, ni avoir la même substance que lui.

3. Puisque Dieu est le Créateur, toute chose alors lui appartient. Parmi les

choses créées, et qui lui appartiennent, est Jésus. Donc, il n’est pas son fils. La preuve que Jésus appartient à Dieu et qu’il est son serviteur, c’est qu’il adore et prie Dieu comme les autres.

4. Puisque Dieu est le Créateur et toute chose lui appartient, toutes les

créatures sont alors soumises à sa volonté. Elles sont toutes régies par ses lois immuables qui incarnent sa volonté. Jésus ne peut se libérer de ces lois, ni se révolter contre elles. Il est créature soumise comme les autres. En effet, les Evangiles rapportent que Jésus obéissait totalement à la volonté divine.

5. La naissance de Jésus sans père n’est pas une preuve pour le

considérer comme étant un fils de Dieu ; car Dieu est capable de créer ce qu’il veut quand il veut.

3. Jésus et les lois de la nature L’exemple le plus parfait de la soumission de Jésus aux lois divines : (lois

de la nature) est le fait de se nourrir : « Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un prophète ; des prophètes certes

avant lui ont passé. Sa mère était parfaitement juste. Tous deux se nourrissaient de mets. Vois comment nous leur expliquons les Signes. Vois, ensuite, comment ils s’en détournent. » (4 : 75).

4. Distinction entre Essence et attributs divins et ceux des créatures Le Coran en outre met l’accent sur la distinction nette entre Dieu et sa

créature, aussi bien en essence qu’en attributs :

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« Il ne convient pas que Dieu se donne un fils ; mais Gloire à lui ! » ( 19 :

35). « Ils ont dit : « Le Miséricordieux s’est donné un fils ! » Vous avancez là

une chose abominable ! Peu s’en faut que les cieux ne se fendent, que la terre ne s’entrouvre et que les montagnes ne s’écroulent, de ce qu’ils attribuent un fils au Miséricordieux. Alors qu’il ne convient nullement au Miséricordieux de se donner un fils ! » (19 : 88-92).

L’essence de la divinité n’est pas semblable à celui de ses créatures,

même les hommes. Ces derniers se marient et engendrent. Ils ont besoin de prolonger leur vie par l’intermédiaire de leurs enfants. Par contre Dieu, le Vivant, qui n’a pas de corps, qui n’a pas besoin d’une femme, le Créateur, n’est pas comme nous. Au fait, même les esprits les plus purs ne sauraient être comme Dieu. Comment alors les hommes, simples mortels ?

Qu’on médite sur ce verset où sont exposés les attributs divins afin de

constater la différence entre l’essence divine et l’essence humaine : « Dieu ! Point de Dieu que lui, le Vivant, celui qui subsiste par lui-même !

Ni l’assoupissement, ni le sommeil n’ont de prise sur lui ! Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre lui appartient ! Qui intercédera auprès de lui, sans sa permission ? Il sait ce qui se trouve devant les hommes et derrière eux, alors que ceux-ci n’embrassent, de sa Science, que ce qu’il veut. Son trône s’étend sur les cieux et sur la terre : leur maintien dans l’existence ne lui est pas une charge. Il est le Très-haut, l’Inaccessible. » (2 : 255).

Les attributs de Dieu cités dans ce verset montrent la distinction nette

entre lui et sa créature. Jésus ne possède aucun de ces attributs : Il a été créé par Dieu. Il ne subsiste pas par lui-même. Il se fatigue, il dort,

et il se repose. Ce qui est dans les cieux et la terre ne lui appartient pas. Il n’intercédera auprès de Dieu qu’après avoir eu la permission. Sa science n’embrasse pas tout ce qu’il y a dans l’univers. Le Trône ne lui appartient pas, il n’est ni le Très-haut ni l’Inaccessible.

Voilà un autre texte coranique sur le même fait : « Dis : « Qui donc vous procure la nourriture du ciel et de la terre ? qui est

maître de l’ouie et la vue ? Qui fait sortir le vivant du mort ? qui fait sortir le mort du vivant ? Qui dirige toute chose avec attention ? » Ils répondront :

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« C’est Dieu ! ». Dis leur : « Ne le craindrez-vous pas ? » Tel est Dieu, votre vrai Seigneur ! Qu’y a-t-il en dehors de la Vérité, sinon l’erreur ? Comment, alors, pouvez-vous vous détourner ? » (10 : 31-32).

« En effet, ils ont dit : « Dieu s’est donné un fils ! » Mais gloire à lui ! Il se

suffit à lui-même. Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre lui appartient. Avez-vous quelque autorité pour parler ainsi ? Dites-vous sur Dieu ce que vous ne savez pas ? » (10 : 68).

En effet, Jésus lui-même quand il a enseigné à ses disciples la prière, leur

a recommandé de demander le « Père » c'est-à-dire Dieu. Parmi ces demandes, le pain quotidien. Il en résulte que Jésus ne donne pas la subsistance ni la nourriture. En réalité lui-même prie Dieu pour les recevoir.

Dieu a-t-il besoin d’un fils ? Vraiment non ! Car Dieu se suffit à lui-même.

En effet, Jésus n’a pas enseigné aux disciples d’adorer et de prier ni l’Esprit Saint ni lui-même avec Dieu ; mais il leur a enseigné de ne prier que Dieu seul parce que c’est lui qui donne et qui fait périr :

« Ceux qui disent : « Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie », sont

impies. Dis : « Qui donc pourrait s’opposer à Dieu, s’il veut faire périr le Messie, fils de Marie, ainsi que sa Mère, et tous ceux qui sont sur la terre ? » La royauté des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux appartient à Dieu. Il crée ce qu’il veut, il est puissant sur toute chose. » (Coran, 5 : 17).

Par contre Jésus ne peut ni faire périr ni créer. Il ne peut aussi ni nuire, ni

faire du bien sans la permission de Dieu : « Dis : « Allez-vous adorer, en dehors de Dieu, quelqu’un qui n’est maître

pour vous ni de mal ni de bien ? » Or c’est Dieu qui entend et qui sait tout. » (Coran, 5 : 76).

5. Les miracles que Jésus a opérés sont par la permission de Dieu. (Voir

Coran, 3 : 49 ; 5 : 110). 6. Jésus a été fortifié par l’Esprit saint (Gabriel) (Coran, 2 : 87, 253). Il a besoin donc de l’assistance de Dieu, par conséquent il est comme les

autres prophètes.

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7. La sagesse et la science que Jésus a acquises ne viennent pas de

lui-même mais de Dieu : « … Et Dieu lui enseigne le Livre et la sagesse et la Torah et l’Evangile. ».

Si on compare cette réalité avec les versets du Nouveau Testament on constatera que cette affirmation du Coran est parfaitement juste (voir Jean, 7 : 16-18 ; Luc, 2 : 40).

Jésus quand il était petit ne savait rien ; mais en grandissant, il a pu avoir

la sagesse et la science. D’où donc cela lui est-il venu ? Certainement de Dieu. Par conséquent, celui qui a besoin de Dieu, qui n’a pas la science ne saurait être un Dieu :

« Dieu vous a fait sortir du ventre de vos mères, sans que vous sachiez

rien ; il vous a donné l’ouie, la vue et des cœurs. Peut-être serez-vous reconnaissants ! » (Coran, 16 : 78).

8. S’il y a plusieurs Dieux et créatures ils devront se distinguer par leurs

attributs et leurs activités : « Dieu ne s’est pas donné de fils ; il n’y a pas de divinité à côté de lui,

sinon chaque divinité s’attribuerait ce qu’elle aurait créé ; certains d’entre elles seraient supérieurs aux autres. Mais, gloire à Dieu, très éloigné de ce qu’ils inventent. » (Coran, 23 : 91).

III. Discussion rationnelle concernant le Fils[69] Après avoir exposé les arguments du Coran démontrant la servitude de

Jésus à Dieu, nous allons discuter quelques questions relatives à ce thème. 1. La prétention selon laquelle Jésus unit en lui l’essence divine et

l’essence humaine. Nous nous demandons préalablement : Cette union était de quelle

nature ? Si c’est une incarnation, on aurait l’infini qui deviendrait fini, l’immatériel et

l’invisible qui deviendrait matériel et visible.

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Ou bien, est-ce du genre de l’eau des roses dans les roses, de l’huile dans

les olives, du feu dans le charbon ? Si c’est comme cela, il est inconcevable car le fils chez les Chrétiens n’est

pas un corps. Ou bien encore est-ce du genre de la couleur que porte un corps ? Si oui, la couleur ne peut apparaître que dans une substance, et n’aura de

valeur que par le corps ; si le corps disparaît la couleur disparaîtra nécessairement avec lui.

Une autre question se pose : Qui a assigné au fils le corps ? D’après les Evangiles Jésus fut créé par la

puissance de Dieu ; donc il s’ensuit deux conséquences : Le fils spirituel après l’union avec Jésus s’est-il détaché de l’Etre divin ou

bien non ? Dans le premier cas, le fils ne serait pas uni avec Dieu puisque le fils est dans Jésus. Et ceci implique la disparition de Dieu parce qu’une partie de son essence fut détachée de lui.

Dans le deuxième cas, le fils existe dans deux lieux ! Si cette union n’est pas une incarnation, le fils spirituel et Jésus font deux

êtres et non un, donc il n’existe pas d’union. S’ils se sont transformés en « un » (et les deux autres disparaissent), ce ne serait pas une union mais on aura un troisième être. Si l’un d’entre les deux périt il n’y aurait pas d’union puisqu’il n’y aurait pas d’union entre quelque chose qui existe et quelque chose qui n’existe pas.

2. Dieu est un Etre qui existe sans avoir besoin d’un autre qui le crée ; il

est le « Nécessaire ». Il n’est pas un corps, ni dans un lieu, ni accidentel. Par contre Jésus, comme nous l’avons vu, est un être humain, ayant un corps, créé par la puissance de Dieu, n’existait pas avant sa naissance, tué comme le croient les Chrétiens. Il mangeait, buvait, grandissait, se fatiguait, dormait et se réveillait. Toutes ces caractéristiques sont d’un être humain, mortel comme les autres.

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3. Les Chrétiens croient que les Juifs l’avaient pris, l’avaient crucifié et enfin l’avaient tué. Si ce Jésus était vraiment un Dieu, ou une partie de Dieu demeurait en lui, pourquoi n’avait-il pas pu les repousser ? Et pourquoi demandait-il à Dieu d’éloigner de lui la coupe de la mort ? Pourquoi avait-il manifesté l’impatience, l’angoisse et la tristesse ?

Si Jésus est le Dieu pourquoi appelait-il celui qui est dans les cieux ? Il

devrait s’appeler soi-même ! Si Dieu se trouvait dans le ciel, il n’était pas alors en Jésus.

Ainsi, apparaît l’absurdité, et l’aberration dans le dogme des Chrétiens.

Celui qui a une raison et réfléchit, lorsqu’il lit attentivement le Nouveau Testament se convaincra que Jésus n’est qu’un être humain, un prophète parmi les prophètes. En plus, il sera persuadé que les arguments avancés par le Coran, soit ceux qui se basent sur les dires de Jésus, soit ceux qui se basent sur la raison sont clairs, convaincants et dirigeants vers le juste milieu, vers la vérité.

*************************

CHAPITRE III ESPRIT SAINT DANS LA BIBLE ET LE CORAN Le terme « Esprit » est souvent et vulgairement opposé à « Matière » en

tant que principe pensant. Or la définition n’est pas si simple. On a employé le terme « esprit » pour désigner un génie ou un comportement psychique ou autre.

Mais dans la Bible ce terme a été utilisé pour désigner le souffle de la vie

(l’esprit humain) ou alors une entité céleste ou enfin, il est lié à Dieu : l’Esprit de Dieu.

Le déterminatif « Saint » n’est employé qu’ultérieurement dans quelques

versets de l’Ancien Testament. Par contre dans le Nouveau Testament il est employé abondamment.

En Hébreu aussi bien qu’en Arabe, le terme « Esprit » est appelé Rûh (en

Hébreu Rûah ).

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Nous commençons cependant, par étudier l’étymologie du terme Rûh ou

Rûah avant de présenter ses divers emplois dans les Ecritures saintes. Etymologie du terme Rûh Les dérivés du terme hébreu « Rûah », comme la racine verbale,

permettent de conclure que le sens fondamental est celui de l’air en mouvement dans l’espace. En un certain sens, nous pourrions penser que nous sommes pas très loin de la signification première de « Nèphèsh » (en Arabe : Nafs).

A. Vacant, note que nèphèsh, neshâmah et rûah ont étymologiquement le

sens de souffle (la même chose en arabe), et que les termes qui désignent l’âme signifient respiration ou vent en même temps que principe de vie et de pensée (en arabe aussi). (cf., Daniel Lys, « Rûah » le souffle dans l’Ancien testament, note 1, p. 384 ; éd. P.U.F. 1962).

Mais, s’il s’agit bien parfois de respiration, le point de départ est tout de

même différent de celui de « nèphèsh » qui désignait l’organe même par lequel s’accomplit la respiration ; tandis que la racine r, w, h insiste davantage sur l’espace extérieur dans lequel l’air en mouvement établit des relations.

L’idée relationnelle est la base du terme rûah exprimant la précarité de la

condition humaine, liée à la respiration toujours en cause. Rûah dans l’Ancien Testament Dans l’Ancien Testament ce terme a connu une diversité de signification

aussi bien dans son aspect matériel que dans son aspect spirituel. Il est employé dans trois domaines : Vent, Dieu et Homme.

Il a sans doute connu une particulière évolution due à une certaine

transposition. Par ailleurs, dans la mentalité primitive dont l’écho est dans les textes

anciens de l’Ancien Testament on pourrait parler des esprits du désert, de la mer, de l’orage, etc.

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Mais chose curieuse jamais les démons ne sont désignés par le terme rûah.

1. L’emploi du terme Rûah dans le domaine « vent » Il y a toutefois une force da la nature qui est désigné par ce terme, à tel

point que ce terme est son nom même : c’est le vent. Peut-être pensera-t-on que le terme a d’abord désigné le vent, puis, à cause de ses caractères de mobilités, de puissance, on aurait utilisé ce nom dans ses acceptions diverses (voir Exode, 15 : 8,10 ; Job, 4 : 9 ; 15 : 30 ; 26 : 13 ; 32 : 8 ; 33 : 4 ; 34 : 14. Osée, 13 : 15. Psaumes, 18 : 16 ; 104 : 30. Esaie, 11 : 15 ; 30 : 28 ; 40 : 7).

Cependant, « il est remarquable que le vent n’est pas un Dieu, et n’est pas

divin, même dans les plus vieux textes, et encore moins dans les plus récents ». (Daniel Lys, p. 338).

On doit, d’autre part, constater que le vent est associé à l’action de Dieu

(dans la délivrance à travers la Mer Rouge : 2Samuel, 22 : 16) mais en même temps il est mis au second plan, quoique cette action, accomplie, directement par Dieu lui-même, soit le résultat d’un agent désigné par le terme rûah. Mais refusant au vent (Exode, 14 : 21) tout caractère divin et n’en faisant qu’un élément naturel dont Dieu se sert à son gré comme d’un instrument pour incarner son action à distance.

Le vent, instrument de Dieu pour faire l’histoire, avait deux rôles, le

premier d’une portée salutaire pour le peuple de Dieu, le second est associé au châtiment en portant un caractère destructeur et dispersif.

Mais lorsque le vent n’est pas symbole d’anéantissement au service de

Dieu, il devint symbole du néant, du fait, de sa nature insaisissable. Cependant, durant l’exil des Juifs, il n’a plus qu’un rôle comparatif ; il

garde un sens réel, non pas en tant que vent ; mais en tant que désignation des diverses directions géographiques.

Après l’Exil, le vent retrouve une action réelle et naturelle – mais toujours

sous la main de Dieu, et avec une portée destructive montrant que l’homme ne peut subsister que par la grâce divine ; le vent garde, par ailleurs, sa valeur de signe d’anéantissement ou de néant dans des comparaisons.

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« Parallèlement à cette évolution, écrit Daniel Lys, les Psaumes présentent le vent comme distinct de Dieu.

Le vent n’est qu’une créature, dont Dieu reste le maître, et qui lui doit obéissance et louange ; son rôle est sans doute particulier, du fait que le vent est rûah avec les caractéristiques qu’évoque ce terme ; il permet d’affirmer la présence active de Dieu tout en respectant sa transcendance » (p. 340).

D’autre part, bien que le terme rûah ait pu désigner le vent à l’exclusion de

toute force naturelle, parce qu’il le désignait dès l’origine, il est aussi utilisé au sens d’esprit personnel en sorte que rûah au sens du vent, ne pourrait qu’avoir un sens spirituel (et pas simplement matériel). Cet unique terme, désignant si tôt le vent et un esprit, laisse entendre qu’à l’origine vent et esprit ne faisaient qu’un.

Ceci nous amène à parler de l’autre domaine où s’est employé le terme

«Rûah » qui est celui de l’homme. 2. L’emploi du terme Rûah dans le domaine « homme » Comme exemple nous vous renvoyons au passage de la Genèse(6 : 3) où

on a évoqué le mot Rûah dans sa perspective humaine. Ce passage s’enchaîne avec le récit du déluge qui va aboutir à la limitation de la vie humaine. On peut donc penser que le rûah désigne le souffle de la vie.

« Or rûah n’est pas ainsi une entité divine habitant en l’homme, ni à plus

forte raison devenue sa propriété ; c’est simplement l’affirmation que la vie de l’homme est précaire et dépend de Dieu, et tout particulièrement que cette vie précaire et dépendante s’exprime sous la forme de la respiration » (Daniel Lys, p. 42).

( Les textes à consulter : Genèse, 45 : 27 ; 6 : 17 ; 7 : 15. Exode, 6 : 9 ;

35 : 21. Nombres, 5 : 14, 30 ; 14 : 24 ; 16 : 22 ; 27 : 16. Deutéronome, 2 : 30. Josué, 2 : 11 ; 5 : 1. 1Rois, 10 : 5 ; 21 : 5 ; 2 : 9,15 ; 22 : 24. 2Rois, 2 : 16 ; 19 : 17. Job, 27 : 3 ; 32 : 8 ; 33 : 4 ; 34 : 14. Esaie, 31 : 3 ; 26 : 35 ; 1 : 15 ; 28 : 6 ; 29 : 10 ; 11 : 4 ; 52 : 5 ; 45 : 6. Jérémie, 51 : 17 ; 10 : 14. Ezéchiel, 3 : 14 ; 11 : 15,19 ; 13 : 3 ; 18 : 31 ; 20 : 32 ; 21 : 12 ; 37 : 1, 9, 10. Osée, 4 : 12 ; 5 : 4. Habaquq, 2 : 19. Malachie, 2 : 15, et d’autres).

Donc, en l’évoquant dans une situation concernant la création, rûah n’est

rien d’autre qu’un élément de cette création.

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Il est à noter que l’esprit et le souffle (tous les deux étant désignés par le terme rûah) sont le résultat du souffle du Créateur qui sauve à chaque instant sa créature de la précarité et de l’inertie, de la mort à la fois physique et spirituelle.

3. Rûah de Dieu Quand on dit Esprit de Dieu, on comprend que la préposition « de »

implique :

1. 1. que l’Esprit est une partie de Dieu,

1. 2. ou un de ses attributs,

1. 3. ou encore l’Esprit est l’essence de Dieu lui-même,

1. 4. ou enfin la préposition suggère que l’Esprit est une propriété de Dieu, et par conséquent c’est une créature que Dieu possède et par laquelle il accomplit diverses actions. Dans la première interprétation on est en face d’une conception qui

suggère que Dieu est composé. En effet, cette conception est rejetée aussi bien par les Chrétiens que par

les Musulmans. Dans la deuxième, on se trouve devant une conception plus ou moins

acceptable, du moins par les Musulmans ; car Dieu par ses attributs se manifeste aux hommes. Les diverses manifestations ne sont que les effets de ses attributs. Dans ce cas-là l’Esprit de Dieu s’identifie à Dieu lui-même de sorte qu’on ne peut prétendre séparer Dieu de son Esprit pour le considérer comme un Dieu distinct de lui.

La troisième interprétation ne diffère pas de la deuxième ; car « attributs »

et « essence » conduisent aux mêmes conséquences. Alors que dans la quatrième interprétation l’Esprit serait une créature de

Dieu. On l’a attribué à Dieu pour lui conférer une certaine honorabilité et

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pour montrer que l’Esprit possède des caractéristiques le spécifiant des autres créatures.

Dans cette interprétation l’Esprit peut s’identifier à un ange éminent et

sublime que l’on peut considérer comme étant le principal des anges. Après ce préambule, nous revenons à la Bible pour retracer un schéma à

cette notion biblique, dégagée des textes. Nous pouvons remarquer que primitivement Rûah de Dieu a eu surtout un

rôle d’inspiration, faisant de tel ou tel homme un libérateur, et reprenant au fond sur le plan de l’histoire ce que le souffle du texte de 2Samuel, 22 : 16 réalisait dans la nature.

Il s’agit d’interventions en des hommes pour que ceux-ci fassent l’histoire

comme Dieu la veut (voir : Exode, 28 : 3 ; 31 : 3. Nombres, 11 : 17, 25, 26, 29 ; 27 : 18. Deutéronome, 34 : 9. Juges, 3 : 10 ; 6 : 34 ; 11 : 29 ; 14 : 6, 19 ; 15 : 14. 1 Samuel, 10 : 6, 10 ; 11 : 6 ; 16 : 13-14, 23 ; 19 : 20, 23. 2 Samuel, 23 : 2. 1Chroniques, 12 : 19. 2Chroniques, 15 : 1 ; 20 : 14 ; 24 : 20. Néhémie, 9 : 20, 30. Psaumes, 51 : 13 ; 139 : 7 ; 143 : 10. Proverbes, 1 : 23. Esaie, 11 : 2 ; 30 : 1 ; 32 : 15 ; 34 : 16 ; 40 : 13 ; 42 : 1 ; 44 : 3 ; 48 : 16 ; 59 : 16, 21 ; 61 : 1).

Ainsi, l’Esprit Saint conduit le peuple en inspirant son chef, et le monde en

inspirant son peuple. L’œuvre de Rûah de Dieu en l’homme est toujours une œuvre de libération, sans contraindre l’homme mais éveillant son esprit, faisant témoignage intérieur et message et insufflant la sagesse à l’homme.

D’autre part, avoir le Saint-Esprit c’est être inspiré par Dieu et non par soi.

Le terme souffle résume, selon Daniel Lys, la notion de relation existant entre Dieu et l’homme par l’intermédiaire du Rûah qui n’est pas une entité mais la relation elle-même, c’est une relation qui met l’homme sous la dépendance de Dieu, mais sans qu’il ait pour autant confusion. (cf., p. 353).

En outre, Daniel Lys souligne que Rûah n’est pas un Dieu à côté de Dieu,

même quand il s’agit du Rûah de Dieu ; on pourra dire qu’avant tout Rûah c’est Dieu en relation (pas un autre Dieu ni une autre entité que Dieu). Quand Rûah concerne Dieu c’est alors Dieu lui-même en relation ; quand elle concerne la création elle n’est rien d’autre qu’un élément de cette création (cf., p. 32). En d’autres termes, Dieu manifestant ses attributs ; car les effets des attributs de Dieu dans la création sont les manifestations de Dieu, à l’égard de l’homme, dans cette création.

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D’autre part, de même que l’homme ne peut vivre que si Dieu renouvelle

son souffle, de même il ne peut agir efficacement que si Dieu l’inspire. Par cette approche nous sommes amenés à aborder un thème délicat et

en même temps important, vu les conclusions qui en résultent. Ce thème concerne les emplois parallèles de : « l’Esprit de Dieu », « la

parole de Dieu », « l’Ange de Dieu » et « l’Esprit venant de Dieu » (entité céleste), qu’on trouve dans des passages de la Bible.

En premier lieu, le mot Rûah est employé pour désigner une entité céleste

(1Rois, 22 : 21 ; Juges, 9 : 23). Cette entité peut être rapproché de la signification du mot ange.

Il est à remarquer que cette Rûah est envoyée par Dieu comme on envoie

un serviteur, qui se retire et revient[70](1Samuel, 16 : 23) et qui tourmente ou épouvante sa victime (1Samuel, 16 : 14) ou qui sépare et brouille différentes personnes (Juges, 9 : 23).

En second lieu, lorsqu’on constate un lien entre souffle et menace, c'est-à-

dire entre esprit et parole, qui marque à la fois la présence et la transcendance de Dieu, on rejoint la 2e et la 3e interprétations de l’expression « Rûah de Dieu ». C'est-à-dire, Rûah de Dieu s’identifie à un attribut divin ou bien elle est équivalente à tous les attributs divins lorsqu’ils se manifestent au moyen du souffle et de la parole ; dans ce cas l’Esprit de Dieu est équivalent à l’expression : « Essence divine ».

Nous trouvons, en effet, des passages qui mettent en parallèle l’Esprit et

la parole de Dieu dans (Esaie, 59 : 21) : « Voici mon alliance avec eux, dit l’Eternel : Mon Esprit, qui repose sur toi, et mes paroles, que j’ai mises dans ta bouche, ne se retireront point de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de la bouche des enfants de tes enfants. », et ( 61 : 1) « L’Esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux… » ; non pas à la façon de Esaie, 34 : 16 : « Consultez le livre de l’Eternel, et lisez ! Aucun d’eux ne fera défaut, ni l’un ni l’autre ne manqueront ; car sa bouche l’a ordonné. C’est son Esprit qui les rassemblera. » ; mais plutôt à la façon de 2Samuel, 23 : 2 : « L’Esprit de l’Eternel parle par moi, et sa parole est sur ma langue ».

Dans Esaie, 32 : 15 et 36 : 27 où il s’agit moins « d’Esprit » que de

« parole », l’intervention de l’Esprit et de la parole de Dieu dans son

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prophète, non par une action contraignante mais par un message bouleversant, préparant les temps à venir.

Par ailleurs, en Esaie, 63 : 11, 12 et 13 il y a une allusion à la victoire sur

les eaux à travers lesquelles Dieu a sauvé son peuple, dont il avait confié la conduite à Moïse, en faisant un parallèle entre Rûah et l’Ange de Dieu.

En Psaumes, 35 : 5 on parle d’un mal’akh (ange) en parallèle avec le vent.

En fait il s’agit de l’Ange de Dieu pourchassant les ennemis du juste. Et le verset 6 forme un autre souhait de mort qui aussi en parallèle avec l’intervention de l’Ange de Dieu.

En Esaie, 17 : 13 c’est l’image du vannage à propos de la destruction d’un

peuple. Ici le vent n’est pas un élément destructeur (comme par ex. dans Job, 1 : 19 et Jonas, 1 : 4 et 4 : 8), accomplissant un rôle de jugement mais il n’est que comparatif pour le problème de la justice sur le plan des relations humaines : ici, celui qui interviendra, c’est l’Ange de Dieu.

Le mal’akh du verset 5 (Psaume, 35), malgré la conjonction, pourrait à la

rigueur être présenté comme apposition à « vent ». En réalité, les activités du Rûah de Dieu décrites dans divers passages (1Samuel, 16 : 23 ; 16 : 14, 15 ; Juges, 9 : 23 et d’autres) ressemblent à celles de l’Ange de Dieu :

* La Genèse, 41 : 38, le pharaon disait en parlant de Joseph : « Pourrions-

nous trouver un homme comme celui-ci, ayant l’Esprit de Dieu ? » * Les Nombres, 24 : 2 : « Balaam leva les yeux et vit Israël campé selon

ses tribus. Alors l’Esprit de Dieu fut sur lui. Balaam prononça sa sentence et dit : oracle de Balaam… oracle de celui qui entend les paroles de Dieu ».

* 1Rois, 18 : 12 : « Puis, lorsque je t’aurai quitté, l’Esprit de l’Eternel te

transportera je ne sais où ». * 2Rois, 2 : 16 : « … peut être que l’Esprit de l’Eternel l’a emporté et l’a

jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée ». * Esaie, 63 : 10-14 : « … Ils ont attristé son Esprit Saint ; et il se changea

pour eux (les Israélites) en ennemi, c’est lui qui a combattu contre eux… Où est celui qui mettait au milieu d’eux son Esprit Saint ? Il fit mouvoir, à la droite de Moïse, son bras resplendissant, il fendit les eaux devant eux… l’Esprit de l’Eternel les a menés au repos ».

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* Dans Esaie, 48 : 16, l’Esprit est un envoyé comme le prophète lui-même.

Dans Ezéchiel, 3 : 12 « l’Esprit m’enleva, et j’entendis derrière moi le bruit d’une grande rumeur… un esprit qui m’enleva et m’emporta ».

* Dans Ezéchiel, 3 : 24 et 2 : 2 « l’Esprit entra en moi et me fit tenir sur

mes pieds ». Ici l’Esprit est complètement distinct de Dieu. * Dans Ezéchiel, 8 : 3 : « Il étendit une forme de main et me saisit par une

mèche de ma chevelure. L’Esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et me transporta dans les visions divines… » (voir aussi Ezéchiel, 11 : 1,8,24 ; Aggée, 2 : 5).

* Dans Zacharie, 7 : 12 : « Ils rendirent leur cœur dur comme le diamant

pour ne pas écouter la loi et les paroles que l’Eternel des armées leur avait envoyé par son Esprit, par l’intermédiaire des premiers prophètes ».

Il est clair, dans ce texte, que l’Esprit est considéré comme un envoyé au

prophète au même niveau que les prophètes ; envoyés de Dieu au peuple. L’Esprit peut être considéré ici comme un ange ; agent qui transmet la parole divine aux prophètes.

* D’autre part, dans Ezéchiel, 11 : 5, il est dit : « Alors, l’Esprit de l’Eternel

tomba sur moi, il me dit : Ainsi parle l’Eternel… ». Cette formule est semblable à celle utilisée aussi bien par l’Ange de

l’Eternel que par les prophètes. L’Esprit ici se comporte comme un ange envoyé de Dieu.

* Par ailleurs, dans Ezéchiel, 37 : 9-10, il est dit : « Il me dit : prophétise et

parle à l’Esprit… Tu diras à l’Esprit : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel ; « Esprit, vient des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent ! ».

L’Esprit ici est une entité, il souffle ; il parait qu’il a le même sens qu’un ange.

En ce qui concerne l’expression « l’Ange de Dieu » ou « de l’Eternel », on

constate que dans quelques passages de la Bible on confond l’Ange de Dieu avec Dieu lui-même et dans d’autres, l’Ange ou l’Envoyé de Dieu se présentent comme étant Dieu :

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1. 1. Dans Zacharie, 6 : 8, l’Ange parle à Zacharie et se présente comme étant Dieu. Dans Juges, 2 : : 1,4, l’Envoyé s’est présenté comme étant Dieu lui-même.

2. 2. Dans Genèse, 22 : 11, Exode, 3 : 2 et Juges, 6 : 11-24 on confond l’Ange avec Dieu. L’explication que nous pourrions avancer est la suivante : l’Ange de Dieu,

ou l’Envoyé de Dieu se comportaient de la sorte parce qu’ils sont les portes paroles de Dieu.

En ce qui concerne les activités de l’Ange de Dieu nous citons les

passages qui les décrivent :

1. 1. Dans la Genèse, 16 : 9, l’Ange délivre et annonce des nouvelles. 2. 2. Dans la Genèse, 21 : 17, l’Ange n’est pas confondu avec Dieu ; car

Dieu a entendu la prière et l’Ange a répondu à l’appel ; comme s’il avait reçu un ordre divin pour l’exaucer.

3. 3. Dans l’Exode, 14 : 19 l’Ange est en parallèle à l’Esprit. Alors que dans les Nombres, 22 : 22-35, l’Ange de Dieu s’est présenté comme un simple ange. Par ailleurs, dans Juges, 2 : 1,4 l’Envoyé de l’Eternel est comparable à

l’Ange et à l’Esprit. Il est à noter que dans divers passages on rapporte que la conduite et la

délivrance des Israélites furent faites une fois par l’Esprit Saint et une autre fois par l’Ange de Dieu. Dans le passage ci-dessus (Juges, 2 : 1,4), cet Envoyé peut être identifié aux deux ; mais à plus forte raison à l’Ange, parce qu’il parlait et on entendait sa parole. En outre cet Envoyé s’est présenté comme Dieu lui-même qui a conclu l’alliance avec les Israélites ; l’Envoyé se comportait ainsi parce qu’il est le porte parole de Dieu.

Mais dans 2Rois, 19 : 35, l’Ange frappa dans le camp des Assyriens

18500 hommes et dans 1 : 3,15 l’Ange parle et ne se présente pas comme Dieu lui-même. Dans Zacharie, 1 : 12, l’Ange adresse la parole à Dieu et se présente comme étant une créature qui dépend de la volonté divine. Et dans 3 : 1-8, et 12 (du même livre), l’Ange a une relation immédiate avec Dieu qui mettait ses paroles dans sa bouche. Il entend se présenter comme un messager venant directement de Dieu, et il emploie même la formule ordinaire « Ainsi parle l’Eternel… » signe de la transmission d’un ordre divin, employée par les prophètes.

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Donc les deux délivrent (comme le fait de refouler la Mer Rouge),

annoncent des nouvelles, combattent l’ennemi et tous les deux sont confondus avec Dieu ; en raison du message qu’ils transmettent ou des actes qu’ils opèrent. Les deux sont des envoyés et des intermédiaires qui transmettent la parole divine aux prophètes.

En fait, les deux expressions sont employées (en apparence) pour deux

agents réalisant les mêmes actes (comme le fait de refouler les eaux de la Mer Rouge qui est attribué à Dieu lui-même, à son Esprit et à son Ange) et parfois l’un se substitue à l’autre.

D’autre part, l’Esprit est en parallèle à la face divine dans Psaumes, 51 :

13 et 139 : 7. De même l’Ange est devant la face de Dieu dans Esaie, 63 : 9.

Toutes ces données nous convainquent que l’Esprit saint dans une de ses

acceptions est l’Ange de l’Eternel lui-même. Ils sont deux expressions d’une même réalité : l’aspect qui peut se matérialiser dans l’Ange et l’aspect « spirituel » dans l’Esprit Saint ; le premier annonce et délivre en prenant une forme et l’autre dans les textes récents de la Bible, agit de l’intérieur de l’homme.

Nous concluons que l’Ange et l’Esprit sont une seule personne, révélée

sous deux formes, exécutants les ordres divins. C’est ainsi que nous arrivons à la quatrième interprétation. Ce cas est en effet analogue à l’expression qui fait de l’esprit humain un esprit de Dieu bien qu’il soit sa créature.

Cette interprétation est compatible avec les sens du terme « Esprit Saint »

employé dans le Coran et qui est réservé pour désigner l’archange Gabriel. Ce point de vue peut être confirmé par le passage d’Esaie que nous avons vu ( 63 : 9-14), où l’Ange qui est devant la face de Dieu (V. 9) est celui qui a sauvé les Israélites de Pharaon. Cet Ange, que nous avons démontré qu’il est l’Esprit Saint, peut être Gabriel ; car dans Luc, 1 : 19, Gabriel a dit à Zacharie : « Moi, je suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu ». Dans le verset 10 d’Esaie, il est dit : « Ils (les Israélites) ont attristé son Esprit Saint » ; le pronom possessif « son » revient à l’Ange cité dans le verset 9 ; c'est-à-dire les Israélites ont attristé l’Esprit (Saint) de l’Ange ; ce qui signifie que l’Ange a un Esprit et que cet Esprit est radicalement différent de celui des autres, du moins des hommes, que l’on a qualifié de « Saint ». Ou bien l’adjectif possessif revient à Dieu ; ce qui identifie, dans les deux cas, l’Esprit à l’Ange[71].

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Récapitulons les diverses conceptions ou les diverses notions qui

renferment le terme « Esprit » employé dans la Bible.

1. 1. l’Esprit a la signification de l’esprit humain. Cet esprit est un don divin ; il n’est pas un Dieu et ne revêt pas un caractère divin.

1. 2. L’Esprit a la signification de la parole divine (la révélation).

1. 3. La troisième notion est en parallèle avec celle de l’Ange de l’Eternel, et, nous y avons montré qu’en une certaine conception de l’Esprit, c’est l’Ange lui-même et que cet Ange est l’Ange Gabriel. L’Esprit saint dans le Coran Les trois conceptions ci-dessus sont en parfaite concordance avec les

notions coraniques que nous allons étudier et exposer :

1. 1. La notion d’un esprit humain : dans le Coran (15 : 28-29) il est dit : « Lorsque ton Seigneur dit aux Anges : « Je vais créer un mortel d’une argile extrait d’une boue malléable. Après que je l’aurai harmonieusement formé, et que j’aurai insufflé en lui de mon Esprit[72] : tombez prosternés devant lui » (et voir 32 : 6-9).

1. 2. La signification de la parole divine (la révélation) : dans le Coran (16 : 2) il est dit : « Il fait descendre les Anges avec l’Esprit qui provient de son commandement sur qui il veut parmi ses serviteurs… » (voir aussi 40 : 15 et 42 : 52).

1. 3. L’Esprit[73] est équivalent à Gabriel. L’archange Gabriel est désigné parfois par l’expression : « Esprit Saint » et

parfois par « l’Esprit » ou « Notre Esprit » tout simplement. Mais dans d’autres cas par ses attributs ou ses qualités.

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Le Coran (2 : 87) dit : « Nous avons accordé des preuves incontestables à Jésus, fils de Marie et nous l’avons fortifié par l’Esprit de sainteté ». (Et voir : 2 : 253).

En parlant du Coran il dit : « Dis : « l’Esprit de Sainteté l’a fait descendre

avec la vérité de la part de ton Seigneur comme une direction et une bonne nouvelle pour les soumis, afin d’affermir les croyants » 16 : 102.

En parlant de Marie mère de Jésus il dit : « Elle plaça un voile entre elle et

les siens. Nous lui avons envoyé notre Esprit : Il se présenta devant elle sous la forme d’un homme parfait… » 19 : 17-19 et voir : 66 : 12.

En parlant du Jour Dernier il dit : « Les Anges et l’Esprit montent vers lui

(Dieu) en un jour dont la durée est cinquante mille ans » 70 : 4. Et il dit : « Le jour où l’Esprit et les Anges se tiendront debout sur une rangée, ils ne parleront pas. Sauf celui à qui le Miséricordieux l’aura permis et qui prononcera une parole juste » (78 : 38).

En parlant de la Nuit Sacrée du mois de Ramadan il dit : « Les Anges et

l’Esprit descendent durant cette nuit, avec la permission de leur Seigneur… » 97 : 4.

De ces versets nous comprenons que l’Esprit de Sainteté (ou « l’Esprit »)

désigne l’archange Gabriel ; car dans d’autres versets le Coran montre que celui qui a communiqué le Coran au prophète Mohammad est Gabriel, comme ce verset : « Dis : « Quiconque est ennemi de Gabriel. C’est lui qui a fait descendre sur ton cœur avec la permission de Dieu le Livre qui confirme ce qui était avant lui : Direction et nouvelle pour les croyants[74] » (2 : 97). (Voir aussi : 26 : 192-194 et 16 : 102).

Il est appelé messager noble comme dans : 81 : 19-21 : « Ceci est la

parole d’un noble messager, doué de force auprès du Maître du trône inébranlable, obéi autant que fidèle ».

C'est-à-dire non la parole d’un démon comme prétendaient les ennemis du prophète Mohammad.

Ce dernier verset fournit des qualificatifs et des caractéristiques à Gabriel.

Ce qui attire notre attention c’est l’expression : « doué de force ». Car, en réalité, le sens du mot « Gabriel » en hébreu est : « Dieu est ma force » ou « ma force est de Dieu ».

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Gabrî = ma force ( î = ma , Gabr = force , El = Dieu). Ces deux termes ont les mêmes sens en arabe : La racine : J, B, R est employé dans des acceptions qui se rapprochent

les unes des autres : - Jabara (un os) : remettre un os cassé, consolider. - Jabara (quelqu’un) : l’assister dans la misère, le rétablir, le mettre sur

pied. - Jabara (quelqu’un) : le réconforter, lui faire plaisir. - Jabara ( et Ajbara) qq. A faire qqch. : le forcer, le contraindre à la faire. - Jabran : par force. - Jabr : le fatalisme. - La science al-Jabr : l’Algèbre. EL = Dieu en arabe. Il est à noter que dans la Bible, les Anges envoyés aux hommes sont,

jusqu’au livre de Daniel, anonymes. Mais à partir de ce dernier livre ils portent des noms en relation avec les devoirs ou les responsabilités que Dieu leur assigne ; comme dans l’annonce faite à Zacharie (Luc, 1 : 19) et à Marie (Luc, 1 : 26), l’Ange Gabriel instruit les hommes auxquels il est envoyé, des merveilles de la puissance divine. Et dans des visions où les révélations divines s’expriment sous des formes symboliques qui exigent un exégète, l’ange interprète, qui est Gabriel dans le livre de Daniel, joue ce rôle important. Il parait que l’identification des anges, surtout les principaux, a été révélée progressivement jusqu’à l’identification finale de l’Esprit Saint, qui est Gabriel, par la révélation qu’a reçue le prophète Mohammad.

Le Coran, donc, a enlevé l’ambiguïté de cette formule, qui a amené les

Chrétiens à considérer l’Esprit Saint comme un Dieu distinct de Dieu, alors qu’il est simple créature.

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CHAPITRE IV Les arguments rationnels annulant le dogme de la Trinité Le Coran déclare : « Oui, ceux qui disent : « Dieu est en vérité, le

troisième de trois » sont impies » 5 : 73. Avant d’aborder cette question nous soulignons quelques remarques :

1. 1. Le dogme de la Trinité n’existait pas avant les Chrétiens depuis Adam jusqu’à l’époque de la formation de ce dogme.

1. 2. Jean-Baptiste avait douté en Jésus lorsqu’il s’était demandé si c’est Jésus qu’on attendait ou non : « … Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?... » (Matthieu, 11 : 2). Selon ce texte Jean-Baptiste n’avait pas connu son Dieu qui est Jésus. Et

de cette constatation, il en déroule plusieurs conséquences : en premier lieu, Jean-Baptiste serait mécréant. En second lieu, cette mécréance est en contradiction avec sa fonction de prophète, sinon du plus grand prophète ! D’autre part, un prophète ignore-t-il son Dieu ? Et si cela proviendrait d’une personne qui avait baptisé Jésus, qu’aurait été alors l’attitude des autres prophètes avant lui, et celle des simples croyants ?

1. 3. Si le dogme de la Trinité est une vérité il aurait été expliqué clairement par les prophètes, depuis Noé jusqu’à Jésus, notamment Moïse aux Israélites. Et il aurait été indispensable qu’un dogme considéré comme le salut de l’humanité, soit parfaitement explicité dans l’Ancien Testament. Or quand on le vérifie, on constate que Moïse avait, maintes fois, répété les principes de la loi, notamment les dix commandements, sans qu’il fit allusion à la Trinité. Toutefois il avait répété le dogme de l’unité de Dieu en plusieurs formules d’affirmations. Par ailleurs, on avait rapporté dans l’Ancien

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Testament des récits insignifiants tout en négligeant le dogme de la Trinité ; ancre du salut. D’autre part, même l’Evangile, où sont rapportés les dires, plus ou moins

authentiques, attribués à Jésus, on ne retrouve pas de déclarations claires et sans ambiguïté, que Dieu est : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que la Trinité, en laquelle il faut croire, est incompréhensible, que Jésus est Dieu lui-même !

Après ces remarques nous essayons d’exposer les arguments rationnels

qui montrent que la Trinité et la raison sont des choses inconciliables. Et c’est la raison pour laquelle les Chrétiens qualifient ce dogme de « mystère » ; et lorsqu’on leur montre sa contradiction avec la raison, ils vous demandent de croire aveuglément sans essayer de comprendre ou de discuter.

Cependant, avant d’en discuter les détails et le fondement nous

reproduisons le texte, que nous avons vu plus haut, d’un commentaire de la Bible, qui explique le dogme de la Trinité :

Le dogme de la Trinité expliqué par un théologien chrétien : « Dans la révélation progressive du Nouveau Testament, se manifeste le

seul vrai Dieu, existant en trois personnes divines, appelées ici : « Le Père », « Le Fils » et « Le saint-Esprit ».

1. Caractéristiques : Chacune des trois Personnes de la divinité possède

ses caractéristiques propres et se distingue nettement des Autres. Cependant, toutes trois sont égales quant à leur essence, leur puissance, et leur gloire : Chacune porte le nom de « Dieu » ; chacune possède tous les attributs divins ; Chacune accomplit des œuvres divines ; Chacune est digne de recevoir les honneurs dus à Dieu.

2. Activités : Un ordre s’établit dans leur manifestation : le Père vient d’abord, le Fils ensuite, et, en troisième lieu, le Saint-Esprit ; Le Père est celui de qui viennent toutes choses ; le Fils, celui par qui tout est accompli ; le saint-Esprit, celui par qui tout est réalisé ; et tout est pour Dieu.

Malgré tout, aucune des Personnes de la Trinité n’agit indépendamment des autres. Mais leur accord est permanent.

3. Révélation : Le Nouveau Testament, par la révélation qui lui est propre,

ne dément pas le monothéisme absolu de l’Ancien Testament : Dieu unique en trois personnes. Les personnes de la Trinité sont un seul Dieu, non trois

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Dieux[75]. Dans l’Ancien Testament il était nécessaire de mettre l’accent en premier lieu sur la révélation du Dieu Unique pour éviter toute équivoque avec les tendances polythéistes. Cependant, la pluralité de Personnes du seul vrai Dieu apparaît même dans l’Ancien Testament s’il est lu à la lumière du Nouveau Testament.

4. Mystère : Il faut confesser que la Trinité est un grand mystère

échappant à la possibilité d’une explication complète. » (Note, Matthieu, 28 : 19. la nouvelle édition de la Bible, L. Segond, éd. La Société biblique de Genève 1975).

Critique de ce texte Lorsqu’on essaie d’analyser ce commentaire on trouve d’énormes

contradictions, absurdités et invraisemblances. Le texte dit : « Chacune des trois Personnes de la divinité possède ses

caractéristiques propres et se distingue nettement des Autres ». Quand on dit trois personnes, on conçoit qu’elles se distinguent. Si ces

personnes se distinguent elles ne seront pas égales quant à leur essence, à leur puissance, à leurs qualités. Pourtant le texte dit qu’elles sont trois, qu’elles se distinguent et que chacune porte le nom de « Dieu » ; donc ce sont trois Dieux et non pas un ; ce qui est en contradiction avec les données de la phrase d’en dessous qui dit : « Les personnes de la Trinité sont un seul Dieu, non trois Dieux ».

Le texte dit : « chacune possède tous les attributs divins », ceci implique

deux choses : la première consiste à montrer que chacune est indépendante des autres. Ce qui entraîne à dire qu’elles sont trois Dieux qui se distinguent par leurs attributs. La seconde montre qu’elles sont identiques et qu’aucune distinction entre eux aussi bien en leur essence qu’en leurs attributs ne peut être relevée ; ce qui entraîne à dire que cette Trinité est imaginaire et non pas un fait réel.

En ce qui concerne leurs activités, le texte montre que le Père est le

premier, le Fils le second et le Saint-Esprit le troisième ; ceci implique d’une part que l’un se distingue des deux autres et que d’autre part, aucune égalité n’existe entre eux. Cependant, selon le texte, c’est le Père qui décide ce qu’Il veut et le réalise par le truchement du Fils et de l’Esprit Saint. Dans ce cas, le Fils et l’Esprit Saint sont des instruments dans la main du Père ; Ils ont le même rang que les Anges. Jésus, comme nous l’avons vu, affirmait qu’il est venu pour accomplir la volonté de Dieu et non sa propre volonté.

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Le commentaire prétend que la Trinité ne dément pas le monothéisme

absolu de l’Ancien Testament. Mais en réalité quand on dit Trinité on conçoit polythéisme et non monothéisme ; parce que polythéisme = pluralité de dieux que le commentaire lui-même a soulignée.

En fin le commentaire reconnaît que cette croyance est un mystère qui

échappe à l’explication ; c'est-à-dire incompréhensible. Critique rationnelle du dogme de la Trinité[76] Par ailleurs, quand on se réfère à la raison pour essayer de comprendre

cette croyance on se heurte à de multiples contradictions : 1. Lorsqu’on dit qu’il y a trois personnes divines, et que chacune se

distingue des autres, on aura deux conséquences : ou bien elles se distinguent par des attributs nobles ou bien non.

Si elles se distinguent par des attributs nobles, cela amène à dire que

chacune possède ce que les autres ne possèdent pas. Donc, chacune est en même temps parfaite et imparfaite. Et si elles se distinguent par des attributs qui ne sont pas nobles, celle qualifiée de ces attributs n’est pas un Dieu.

2. Lorsqu’on dit qu’il y a trois personnes divines, et que chacune se

distingue des deux autres par sa propre existence, ceci nécessite qu’il n’existe pas réellement un seul Dieu ; mais une composition imaginaire entre ces trois. La composition réellement conçue est celle où on peut concevoir un besoin réciproque entre les éléments composants de cette chose. Or, le besoin est une caractéristique des êtres crées et non de Dieu.

3. On dit que 3 personnes = 1 Dieu. Cette théorie est en contradiction

avec les simples données élémentaires de la raison et de la logique. Le « Un » réel n’a pas de tiers entier, car le tiers c’est 1/3 ; mais le

« Trois » a un tiers entier qui est le « un ». Trois est une somme de trois unités : 1+1+1. Le « Un » qui est réellement

« Un » n’est pas une somme de 1+1+1 ; mais de 1/3 + 1/3 + 1/3.

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Si on dit que 3 = 1 et 1 = 3 nous arrivons à dire que la partie = le tout ; c’est comme on dit : le mur d’une salle = la salle elle-même, un tiroir = son bureau et un pneu = la voiture.

Anecdote : On racontait qu’un prêtre a enseigné la religion chrétienne à

trois personnes qui venaient de se convertir, surtout le dogme de la Trinité. Un ami de ce prêtre vint le voir. Il lui demanda s’il y eut des nouvelles. Le prêtre l’informa de la conversion de ces trois hommes. Alors l’ami voulait écouter et savoir si ces trois hommes connaissaient bien le dogme de la Trinité. Le prêtre appela le premier et lui posa une question concernant la Trinité. Cet homme répondit : vous m’avez enseigné qu’il y a trois dieux. Le premier est dans le ciel, le deuxième est né de la vierge Marie et le troisième est celui qui était descendu comme une colombe sur le deuxième dieu à l’âge de 30 ans. Le prêtre s’irrita et le chassa. Il appela ensuite le deuxième : celui-ci dit : Vous m’avez enseigné que les dieux sont trois, l’un des trois a été crucifié, il reste maintenant deux. Le prêtre le chassa également.

Enfin, le troisième qui était très intelligent et qui a bien appris ses leçons,

en répondant à la question du prêtre, dit : Mon seigneur, j’ai appris parfaitement ce que vous m’aviez enseigné et j’ai compris, grâce à mon Seigneur Jésus, que le « Un » est « Trois » et que les « Trois » est « Un » et qu’il y a union entre eux. « Un » des trois a été crucifié et tué, donc à cause de l’union entre les trois, ils ont été tous morts. Maintenant il n’existe pas de Dieu, sinon nous devons renier l’union entre les trois.

[33] Nous entendons par cause psychologique : 1- Le rôle de l’imagination des rapporteurs dans la déformation des

faits, concernant la vie et les dires du Christ, sous l’empire de l’exaltation. 2- L’effet de la moralité des rapporteurs dans la valeur des textes

rapportés. C'est-à-dire ces rapporteurs étaient-ils véridiques ou non ? Ce facteur, nous l’avions traité dans la première partie lorsque nous avions exposé les contradictions, les erreurs et les divergences figurant dans le N.T.

[34] « Les pharisiens » est un parti juif observant les traditions et croyant à la résurrection des morts et au monde invisible. L’autre parti, les Sadducéens, n’y croyait pas.

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[35] Un des quatre empires constituant le grand empire d’Alexandre le Grand, divisé après sa mort en quatre royaumes. Celui-ci se situait dans la Syrie, Palestine et Mésopotamie.

[36] Péripatéticien. Le péripatétisme est une philosophie sociale qui affirme la valeur des biens externes et corporels et de la vie pratique et politique = à l’Aristotélisme.

[37] Les stoïciens. Ecole philosophique orientée vers la morale, le stoïcisme professe que le bonheur est dans la vertu. Les principes doctrinaux vont être détaillés plus loin.

[38] C’étaient des empereurs philosophes romains. [39] Dans un telle exégèse le lien entre le texte et son interprétation

paraîtra toujours arbitraire. On sera porté à accuser Paul de chercher intentionnellement à introduire dans les textes les doctrines qu’il voulait prouver. Cette méthode allégorique, souvent hardie, modifie catégoriquement les significations et les portées réelles des versets de l’Ecriture.

[40] Malheureusement, les exégètes n’avaient pas généralisé cette interprétation pour expliquer des termes renfermant des concepts métaphoriques ; comme ceux du Fils et du Père, sur lesquels le Christianisme fonde ses bases dogmatiques.

[41] C’est un mot grec qui signifie « parole », « raison ». [42] Les idées d’Héraclite concernant le logos sont différents de celles des

Stoïciens vues plus haut. [43] L’idée du « logos-formule » ou parole était intimement liée à l’idée du

logos principe physique et moral, c’est, en effet, par cette mythologie grecque que nous pouvons établir l’unité entre les éléments divers que présente la théorie du logos.

[44] Nous soulignons ici la ressemblance entre les propriétés et les attributs de Jésus, chez les chrétiens, et ceux des mythes égyptiens.

[45] Cette expansion de l’arianisme, vaste et rapide, montre qu’Arius n’était que plus zélé et plus courageux que les autres. Les évêques et la population des autres provinces partageaient avec lui la même doctrine ; mais ils n’osaient pas la montrer jusqu’à ce que ce dernier la proclamât au milieu de la population égyptienne, et trouva le soutien des autres provinces.

[46] Edition : La société Biblique de Genève, 1975. Notes et commentaires de C.I. SCOFIELD.

A noter qu’il est facile de relever les contradictions dans ce commentaire. [47] Remarquons qu’il a dit plus haut que chaque personne est appelée

Dieu. [48] Grégoire était un arien et, c’était la cause pour laquelle il a été obligé

de démissionner et de partir, par peur peut-être de l’autorité politique.

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[49] En réalité on n’a pas évoqué sinon discuté le terme Saint-Esprit dans le 1er concile.

[50] Par exemple, le choix des villes avait une influence importante sur les résultats du concile, surtout si cette ville est celle de l’empereur comme c’était le cas dans les deux premiers conciles (de 325 et de 381).

[51] L’âme ici est l’Ame universelle de Bréhier. C'est-à-dire la 3epersonne de cette Trinité ; l’esprit chez J. Trouillard est équivalent à l’intelligence de Bréhier (c'est-à-dire la 2e personne). La terminologie diffère d’un auteur à l’autre.

[52] Voici ce qu’on a écrit à propos du terme hypostase dans le dictionnaire : Idées et méthodes : « Hypostase. - Ce mot, qui joue un si grand rôle dans les écoles d'Alexandrie et d'Athènes, depuis Plotinjusqu'à Proclus, est l'indication d'une doctrine qui suppose un Dieuqui, sans sortir de lui-même, se transforme éternellement en uneessence d'un ordre inférieur, pour ne pas tomber dans le mouvement nécessaire au Dieu créateur. Plotin, pour expliquer Dieu et le monde, s'appuie sur la nécessité d'un intermédiaire entre l'absolu et le mobile. Il admet donc en Dieu :

1° une hypostase supérieure qui possède la perfection infinie sans mélange d'action ni de multiplicité;

2° une hypostase inférieure à la première, l'intelligence en soi; 3° une hypostase capable de produire le monde, mais mobile et inférieure

à la précédente. Tels sont les trois principes en un seul être, reconnus par toute

l'école néoplatonicienne, l'Un, ou le Bien, qui est le Père; l'Intelligence, qui est le fils; l'âme, qui est le principe universel de la vie.

Dans l'Église catholique, le mot hypostase fut employé avant celui de personne, en parlant de la Trinité. Pour exprimer la distinction de la divinité et les attributs des trois personnes, on disait qu'il y avait en Dieu trois hypostases en une seule essence. Le mot est grec (upostasis), les Latins firent prévaloir le mot personne.

[53] La mère de Marie regrette de n’avoir pas eu un garçon, qui eût pu

servir dans le Temple, où les filles ne sont pas admises. [54] Zacharie était vieux et sa femme était stérile. [55] Littér. Il l’appela (c’est dire un ange qui l’appelle). [56] Littér. Sœur Aaronide. Les mots « sœur » et « frère » s’emploient

couramment en arabe pour « membre de la tribu ». Rappelons que Marie fut adoptée par Zacharie, que lui et sa femme étaient descendants d’Aaron (Luc, 1 : 5), et que Marie était parente de la femme de Zacharie (Luc, 1 : 36). Elle a été donc descendante d’Aaron par ses deux parents ou au moins par l’un d’eux.

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[57] Le très glorieux ou Ahmad en Arabe. Le Prophète Mohammad disait : « Je m’appelle Mohammad sur la terre, mais Ahmad dans le ciel. » Le sens des deux noms est presque identique.

Cette prédiction que le Coran met dans la bouche de Jésus rejoint celle que Jean rapporte (Jean, 14 : 16) : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Directeur ». Le mot Paraklétos, que les Chrétiens traduisent par Consolateur, signifie également Directeur (Imam) et plus proprement dans le contexte de Jean (16 : 13) : « Quand le Directeur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous dirigera… car il ne parlera pas de lui-même… ». Signalons qu’un auteur du VIIIe siècle, Ibn Is-haq cite le passage de Jean (14 : 16) pour dire que « Biri-Klutus », en langue des Roum signifie « Mohammad ». Qui sait si dans les Evangiles de son époque il ne lisait pas Periklytos au lieu de Paraklétos ? (note de M. Hamidullah sur le verset 6 de la sourate 61 de sa traduction du Coran).

[58] Pour répondre à cette question les théologiens musulmans avancent les raisons suivantes :

A chaque époque on trouve la prépondérance et la perfection, chez un peuple, de certaines sciences, superstitions ou certains arts littéraires. Dieu envoya un prophète à chaque peuple. Et, par l’intermédiaire de son messager, il leur exposa des miracles qui dépassaient de loin leur propre science ou superstition.

Par exemple à l’époque de Moïse les magiciens de l’Egypte formaient la caste des dirigeants religieux, scientifiques et intellectuels du peuple Egyptien. Dieu donna à Moïse un miracle qui convenait à ce qui était répandu en l’occurrence ; mais qui surpassa toutes les jongleries des magiciens, pour prouver la véracité de sa mission (cf., Coran, 7 : 111-112 ; 20 : 60-70).

A l’époque de Jésus il y avait des idées matérialistes et de grands médecins et philosophes etc. Il est donc convenable d’avancer des miracles qui défiaient les sages de l’époque et confirmaient la véracité de son message. Les médecins, incapables de guérir un lépreux, de rendre la vue à un aveugle-né, de ressusciter les morts etc., en voyant ces prodiges se réaliser sous leurs yeux, ils concluraient que ces actes miraculeux étaient hors des capacités humaines et ne provenaient pas de la puissance terrestre ; par conséquent ils reconnaîtraient la véracité de celui qui les effectuait.

Enfin à l’époque de Mohammad, les Arabes se vantaient de leur éloquence et de leur subtilité dans l’art littéraire, surtout en poésie. Alors Dieu révéla au prophète Mohammad le Coran comme preuve de sa véracité. Dieu dans le Coran défie tous les hommes, surtout les Arabes et notamment les poètes et les lettrés de composer un livre comparable au Coran, ou seulement dix chapitres, ou même un seul (voir Coran, 2 : 23 ; 10 : 38 ; 11 : 13 ; 52 : 34 ). Aucun poète ni lettré n’a pu soulever ce défi. Convaincus de leur incapacité, ils s’abstiennent de la compétition et recourent premièrement aux accusations mensongères et finalement aux armes pour étouffer la

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religion naissante. En fait, ils s’étaient abstenus de concurrencer le Coran bien que cette concurrence, s’ils gagnaient, leur épargnerait corps et biens et révélerait que Mohammad était un imposteur. Cette incapacité de composer un livre semblable au Coran est un signe de la véracité de Mohammad.

[59] Barnabé, dans son Evangile, rapporte que la ressemblance de Jésus fut mise sur Judas Iscariot, son dénonciateur (voir Evangile de Barnabé chapitre 220).

[60] Cet homme qui appelait Dieu ne pouvait pas être un Dieu, sinon il se serait délivré lui-même sans l’aide d’aucun. Quel faible Dieu !

[61] Il parait que les Juifs ne voulaient pas que l’alliance et la loi soient données à une autre nation, notamment à celle sujette à leur mépris et hostilité, à savoir les Arabes, descendants d’Agar la servante de Sara. Cette transmission de l’alliance et de la loi à une autre nation, entraînera, d’une part la perte de leur prestige ancestral et de leur privilège sur les nations, et mènera une nation insensée – sujette à leur mépris – à avoir un prestige plus sublime que le leur. Les Juifs, par orgueil et rancune, et sans s’attacher aux prescriptions divines, voulaient préserver ce privilège entre leurs mains. Mais la prédication de Jean-Baptiste et celle de Jésus qui avaient montré que la grâce sera donnée à une autre nation, ont été considérées comme un danger pour leur prestige (Matthieu, 3 : 7-12 ; Luc, 20 :16). De ces versets on déduit que le privilège devait être ôté aux Juifs afin de le donner à une autre nation ; mais eux ne voulaient pas que cela se réalise. Alors ils n’avaient pas cru en Jean-Baptiste, et ils avaient tenté de tuer Jésus.

Après la disparition de Jésus, ils ont persécuté ses disciples ; mais constatant que la persécution n’empêchait pas la prédication d’embrasser un large public, ils s’étaient résolu d’user d’un autre procédé : quelques uns d’entre eux se sont, en apparence, convertis au Christianisme et ont essayé par ce moyen de démontrer que Jésus était le dernier prophète, en interprétant les textes bibliques à leur guise afin de barrer le chemin à la prédication qui révélait la vérité. Peut-on classer Paul parmi ces persécuteurs convertis ?

[62] Nous avons démontré que le royaume promis (celui de Dieu) est le

royaume de l’Islam établi par le prophète Mohammad. En réalité, le Coran contient une grande partie de la loi de Moïse.

[63] La prédication de Jésus est, en effet, composée de ces deux parties : appel à la repentance et à la foi. La repentance consiste à abandonner les œuvres mauvaises et à pratiquer les bonnes, la foi est la base des œuvres bonnes. Les prophètes de l’Ancien Testament faisaient autant. Aucune différence n’apparaît entre Jésus et ces prophètes au sujet de ces deux principes.

[64] Coran, 3 : 61. A la suite de cet ultimatum exposé dans le Coran, le Prophète Mohammad s’est prêté pour l’appliquer alors que la délégation

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chrétienne à laquelle le défi a été lancé, décida de ne pas recourir à la grave méthode proposée ; mais de conclure une paix moyennant soumission politique.

[65] Etre envoyé implique qu’on obéit à celui qui a envoyé ; donc il y a une distinction nette entre les deux ; celui qui a été envoyé ne peut être un Dieu avec le Dieu qui l’a envoyé.

[66] Pour ceux qui prétendent que ces phrases renferment un sens propre et le pain et le vin se transforment réellement en corps et sang du Christ, nous disons :

1. 1. Nous voyons toujours le pain qui reste pain, il n’est devenu ni os ni muscles, à l’instant.

2. 2. Combien de Christ nous allons avoir si des prêtres dans plusieurs endroits du monde et en même temps font la Ste Cène ? Ces Jésus seraient-ils les mêmes ou non ? S’ils sont les mêmes la matière du pain est différente. S’ils ne sont pas les mêmes il y aurait plusieurs Christ.

3. 3. Le pain que le prêtre a coupé en plusieurs morceaux, pour qu’on les mange : ou bien se transforme tout entier en un seul Christ, ou bien en plusieurs. Dans le premier cas on aura un Christ coupé en morceaux ; alors celui qui a mangé un morceau n’aurait pas mangé le Christ dans sa totalité. Dans le deuxième cas, on se demande d’où sont venus ces Christs alors que le pain n’a été que pour un seul Christ ?

4. 4. Selon cette croyance le Christ est toujours sujet à la douleur ; car chaque année on coupe son corps et on verse son sang ; les Chrétiens alors sont plus méchants que les Juifs qui ne l’ont tué, selon les évangélistes, q’une seule fois, sans qu’il mange son corps. Comment peut-on qualifier celui qui tue et mange Jésus chaque année ? D’autre part, si « Dieu » n’est pas sauvé de leurs mains, comment pourrait-il être sauvé de quelqu’un autre ?! [67] Les Arabes païens croyaient que les anges sont les filles de Dieu. [68] Lévi est un fils de Jacob. Ce dernier est le petit-fils d’Abraham. Donc

c’est bizarre de parler de la généalogie des fils de Lévi puisque Melchisédek est contemporain d’Abraham !

[69] Extraite d’Izhar al-Haqq de Rahmat Allah al Hindi. [70] Alors que l’expression « Esprit Saint », comme nous l’avons souligné,

n’est employé que dans les passages suivants de l’Ancien Testament : Esaie, 63 : 10-11 ; Psaumes, 51 : 13.

[71] On a jamais constaté dans la Bible, que l’Esprit de Dieu (ou l’Esprit Saint) égale Dieu ou fait de lui un instrument ; mais au contraire, on constate toujours que c’est Dieu qui envoie son Esprit à quelqu’un ou pour accomplir quelque chose.

[72] L’Esprit dans ce verset et dans les autres concernant la création d’Adam peut être aussi identifié à Gabriel ; car le Coran en parlant de la

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conception de Jésus, c’est de Gabriel que Dieu a dit : « Notre Esprit » (19 : 17 et 66 : 12).

[73] Bien que le terme Esprit apparaisse dans ces diverses acceptions, il est à noter que le Coran les précise en donnant à chaque notion une expression spéciale formée du terme « Esprit » et d’un déterminatif. Gabriel = Esprit Saint ou Esprit simplement, par contre la révélation est désignée par « l’Esprit de commandement ». Cet emploi est justifié par le fait que la Parole divine est un Esprit vivifiant l’esprit de l’homme. Et celui qui la transmet est aussi un Esprit ; pour que ce soit convenance et harmonie entre l’agent et la Parole transmise. Mais cet agent est une créature, alors que la parole est un attribut divin. D’autre part, l’homme qui reçoit cette parole (le prophète) est lui-même doué de capacités supérieures à celles des êtres humains afin de leur transmettre la parole qui puisse revivifier leur esprit. Donc tous ces trois esprits viennent de Dieu mais ils sont conçus différemment.

[74] Ce verset est adressé aux Juifs, de l’époque du prophète Mohammad, qui disaient qu’ils détestaient Gabriel et aimaient Michel. En parallèle, il est à signaler que les Juifs de l’époque de Jésus blasphémèrent contre l’Esprit Saint (voir Marc, 3 : 29) ce qui nous confirme que l’Esprit Saint et Gabriel dans la conception juive représente une seule réalité

[75] Remarquons qu’il a dit plus haut que chaque personne est appelée Dieu.

[76] Extraite de Izhar al-Haqq.

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Conclusion L’esprit critique de beaucoup de théologiens et penseurs occidentaux, par

lequel furent étudiés les textes bibliques, encourage beaucoup de gens à réviser, voire à repenser leurs convictions traditionnelles héritées de leur milieu social.

Cet esprit se fera sentir le plus, chez ceux à la fois dépourvus de préjugés

et sincères dans la recherche ; quant à la mise en question des convictions établies et des conceptions enracinées.

L’ordre établi par exégètes et théologiens des siècles passés, concernant

les interprétations des textes sacrés, fut ébranlé. Actuellement cette attitude embrasse un large public. Et c’est dans ce milieu, dénué d’idées préconçues, que se recrutent des penseurs ouverts au dialogue constructif et fructueux.

Notre ouvrage est un essai modeste pour ce genre de dialogue. Il a visé à

exposer le point de vue islamique sur d’importantes thèses, qui sont des sujets de controverse entre les trois religions « monothéistes ».

Après un long voyage à travers les textes sacrés des trois religions, nous

souhaitons, dans cette conclusion, que les résultats de ce travail poussent à réfléchir, à lire les textes avec circonspection.

Nous avons essayé de montrer dans une partie de ce livre, par des

exemples à l’appui, les erreurs et les contradictions que renferment la Bible. Ceci confirme l’opinion, selon laquelle la Bible fut sujette à des remaniements humains. Ces remaniements intentionnels ou non, avaient un impact sur les textes concernant l’annonciation et l’avènement du dernier Prophète.

Toutefois, il n’est pas sans importance de souligner que, malgré ces

remaniements, quelques détails subsistent dans ces mêmes textes bibliques. Ils décrivent le lieu géographique, la nation et les tribus au sein desquelles le dernier Prophète apparaîtra, l’époque de son apparition ainsi que les œuvres qu’il accomplira.

Par ailleurs, il nous faut signaler que les exégètes Chrétiens ont essayé

d’interpréter ces textes d’une façon toute indiquée, en ne reconnaissant cet aspect messianique qu’au seul Jésus.

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Or le texte de Jean (1 : 19, 25) insiste, d’une façon, on ne peut plus claire,

que les Juifs attendaient trois personnages : Elie, le Messie et le Prophète. Le Prophète en question, est décrit à la fois dans le Deutéronome (18 : 15-22) et désigné par « le Paraclet » dans le discours de Jésus (Jean, 14 : 16).

D’autre part, des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament sont formels

quant au transfert de l’héritage religieux (de la Prophétie) à une autre nation. Dans d’autres textes on a été jusqu’à mentionner les noms des tribus, la ville et le sanctuaire où se passeront les rites du sacrifice.

En outre, on a signalé que la nation de ce Prophète dominera la terre,

surtout de l’Est à l’Ouest (Esaie, 54 : 9-17). Aussi est-il besoin de signaler que les textes de la grotte de Qumran,

récemment découverts, confirment la thèse que nous avons avancé : Nous avons essayé de déchiffrer les lettres (I M N) auxquelles nous avons fourni une explication que nous croyons juste. Elle s’applique d’une part, aux habitudes des Juifs qui occultent certaines vérités, surtout celles concernant le dernier Prophète, par le truchement des lettres alphabétiques et leurs valeurs numériques. Et d’autre part, aux premiers lettres des noms et qualificatifs du Prophète. Il en va de même, d’autres interprétations, non cabalistiques, cette fois-ci, de ces lettres, fournies par les exégètes et les théologiens Chrétiens et Juifs.

Quant à la troisième partie, nous l’avons consacrée à l’étude du Prophète

Jésus dans le Coran. Celle-ci prend appui sur les propos de Jésus lui-même et sur les données élémentaires de la raison.

En effet, lorsque l’on examine de plus près, cette image du Christ à la

lumière de l’Ecriture Saint chrétienne, nous constatons des concordances manifestes entre les deux textes sacrés.

En revanche, la religion authentique professée dans sa totalité par le

Christ, a subi, au cours des temps, maintes métamorphoses, dues aux différents facteurs : (la culture hellénistique, les conciles et l’autorité politique) ; ce qui a faussé l’image du Christ.

En partant des thèses que nous avons avancées jusqu’ici, nous avons

démontré, à la fois, par les textes du Nouveau Testament, et par le raisonnement rationnel, la fausseté du dogme de la Trinité et de la divinité de Jésus.

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Et dans la même suite d’idées, nous avons consacré des chapitres entiers

aux questions fondamentales de la Rédemption, de la crucifixion et du Saint-Esprit, tout en les analysant en profondeur dans leurs sources bibliques, parallèlement à celles du Coran.

Il résulte de ce parcours, en fin de compte, que Jésus préparait le peuple

Juif à une prédication plus universelle et plus profonde ; celle du Prophète Mohammad dont la mission est de marier le temporel et le spirituel en une unité solide, monolithique qui exclut toute dissociation.

Il nous reste à ajouter en dernier lieu, que si notre nouvelle approche a

réussi, tel est notre vœu le plus pieux, dans le cas contraire, elle aura, au moins le mérite d’attirer les attentions sur ces sujets et de les remettre en actualité permanente.