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MOBILITÉ INDIVIDUELLE D'ÉLÈVES À L’INTERNATIONAL N°7 avril 2015 Outre les mobilités individuelles de stages en entreprise, il est de plus en plus fréquent que des familles envisagent un séjour scolarisé de quelques semaines à plusieurs mois dans un pays étranger pour leur enfant. Ces mobilités individuelles sortantes et en- trantes sont à faciliter sinon à encourager. Plusieurs cadres permeent actuellement de soutenir de telles opportunités : - le programme communautaire Erasmus+, - les programmes à pilotage bi-naonal (OFAJ, Brish Council...), - les programmes proposés par des associaons, à but non lucraf, agréées par l’Educaon naonale et des fondaons, - les iniaves portées par les établissements dans le cadre de partenariats scolaires, - les séjours individuels organisés par les familles. Tous ces disposifs ont, à l’endroit des jeunes, des objecfs communs : - développer leurs compétences linguisques, culturelles et interculturelles, sociales et civique, - accroître leur capacité d’iniave, et par l’ouverture à l’autre, leur culture humaniste, - favoriser les échanges et la coopéraon. L’académie de La Réunion promeut et accompagne cee démarche d’ouverture in- ternaonale et d’interculturalité. Je sollicite la mobilisaon de tous les acteurs en établisse- ments pour favoriser et accompagner ces projets de mobilités apprenantes et scolarisées qui bénéficieront à la réussite des élèves et constuent un impéraf pour la populaon scolaire réunionnaise. Dans l’espoir que les témoignages qui vous sont proposés dans cee nouvelle lere vous éclairent et vous incitent à élaborer de nouveaux projets. La DAREIC reste à votre disposion pour vous soutenir dans les démarches admi- nistraves et les modalités pédagogiques. Bonne lecture à toutes et à tous ! Marjorie Coste, DAREIC Vous avez entre 16 et 20 ans ? Vous êtes curieux des autres et désireux d'aller à leur rencon- tre ? Prêt à voyager seul durant un mois minimum et à explorer un aspect sociétal ou culturel d'un pays qui vous enne à cœur ? La bourse Zellidja est à votre portée. Comme Tahnee pare en Indonésie étudier "Le sens de l’harmonie chez le peuple Men- tawai", Pauline qui s'est passionnée pour « La place de la femme dans le développement du monde rural marocain", Kosa pare au Canada sur les traces des autochtones, avec pour thémaque d'approche « Oppression, soulèvement et intégraon », lancez-vous dans l'expérience Zellidja ! Par l’aribuon de bourses, l'associaon Zellidja vise à valoriser les projets personnels et à développer ainsi l’iniave, l’autonomie, la confiance et la découverte de soi. “Donner aux jeunes le moyen de compléter leurs études par des connaissances qu’ils n’ont pas acquises dans les établissements scolaires et n’acquerront pas davantage dans les grandes écoles ou en faculté.” Jean Walter, architecte géologue, fondateur des bourses Zellidja Comment décrocher une bourse ? Après avoir constué un dossier de candidature détaillant, entre autres, votre objecf, vos mo- vaons, votre budget prévisionnel, vous serez invité à défendre votre projet au cours d'un en- treen avec un jury. Aendus A l'issue de votre voyage, trois documents sont à remere : un rapport d’enquête sur le sujet choi- si, un journal de route, un carnet de comptes. Calendrier 31 janvier 2016 : date limite d’inscripon en ligne et d’envoi des projets Mi-mars : convocaon pour l’oral (à La Réunion) Mi-avril : octroi des bourses 1er décembre : envoi des rapports d’enquêtes, journaux de route et carnets de comptes au siège de l’associaon à Paris Toutes les informaons sur Zellidja.com et sur Eduscol Consultez également la fiche Expérithèque d’un établissement de l'académie de Toulouse qui a intégré Zellidja à son disposif d'AP. Opérateurs de mobilité individuelle d'élèves Vers/de l’Allemagne: les programmes Sauzay et Voltaire Vers/du Royaume-Uni : la bourse Charles de Gaulle De Suède : accueil d’un lycéen Vers des lycées français à l’étranger : bourse de mobilité Entre établissments partenaires d’un KA2 Zellidja : le déclic Découvrez le témoignage d’Emma Lebot, grand prix Zellidja 2008, sur Réunionais du monde et, comme elle, partez à la rencontre d’autres cultures !

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MOBILITÉ INDIVIDUELLE D'ÉLÈVES À L’INTERNATIONAL

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Outre les mobilités individuelles de stages en entreprise, il est de plus en plus fréquent que des familles envisagent un séjour scolarisé de quelques semaines à plusieurs mois dans un pays étranger pour leur enfant. Ces mobilités individuelles sortantes et en-trantes sont à faciliter sinon à encourager.

Plusieurscadrespermettentactuellementdesoutenirdetellesopportunités:- le programme communautaire Erasmus+,-lesprogrammesàpilotagebi-national(OFAJ,BritishCouncil...),-lesprogrammesproposéspardesassociations,àbutnonlucratif,agrééesparl’Educationnationaleetdesfondations,-lesinitiativesportéesparlesétablissementsdanslecadredepartenariatsscolaires,- les séjours individuels organisés par les familles.

Touscesdispositifsont,àl’endroitdesjeunes,desobjectifscommuns:-développerleurscompétenceslinguistiques,culturellesetinterculturelles,socialesetcivique,-accroîtreleurcapacitéd’initiative,etparl’ouvertureàl’autre,leurculturehumaniste,-favoriserleséchangesetlacoopération.

L’académiedeLaRéunionpromeutetaccompagnecettedémarched’ouverturein-ternationaleetd’interculturalité.Jesollicitelamobilisationdetouslesacteursenétablisse-ments pour favoriser et accompagner ces projets de mobilités apprenantes et scolarisées qui bénéficierontàlaréussitedesélèvesetconstituentunimpératifpourlapopulationscolaireréunionnaise.

Dansl’espoirquelestémoignagesquivoussontproposésdanscettenouvellelettrevous éclairent et vous incitent à élaborer de nouveaux projets.

LaDAREICresteàvotredispositionpourvoussoutenirdanslesdémarchesadmi-nistrativesetlesmodalitéspédagogiques.

Bonnelectureàtoutesetàtous!

MarjorieCoste,DAREIC

Vous avez entre 16 et 20 ans ? Vous êtes curieux des autres et désireux d'aller à leur rencon-tre ? Prêt à voyager seul durant un mois minimum et à explorer un aspect sociétal ou culturel d'unpaysquivoustienneàcœur?LabourseZellidjaestàvotreportée.

CommeTahneepartieen Indonésie étudier "Le sensde l’harmonie chez le peupleMen-tawai",Paulinequis'estpassionnéepour«Laplacede lafemmedans ledéveloppementdumonderuralmarocain",Kostia partieauCanadasur les tracesdesautochtones,avecpourthématiqued'approche«Oppression,soulèvementetintégration»,lancez-vousdansl'expérienceZellidja!

Parl’attributiondebourses,l'associationZellidjaviseàvaloriserlesprojetspersonnelsetàdévelopperainsil’initiative,l’autonomie,laconfianceetladécouvertedesoi.

“Donner aux jeunes le moyen de compléter leurs études par des connaissances qu’ils n’ont pas acquises dans les établissements scolaires et n’acquerront pas davantage dans les grandes écoles ou en faculté.” Jean Walter, architecte géologue, fondateur des bourses Zellidja

Comment décrocher une bourse ? Aprèsavoirconstituéundossierdecandidaturedétaillant, entreautres, votreobjectif, vosmo-tivations,votrebudgetprévisionnel,vousserezinvité à défendre votre projet au cours d'un en-tretienavecunjury.

AttendusAl'issuedevotrevoyage,troisdocumentssontàremettre:unrapportd’enquêtesurlesujetchoi-si, un journal de route, un carnet de comptes.

Calendrier 31 janvier 2016 :datelimited’inscriptionenligneetd’envoidesprojets Mi-mars :convocationpourl’oral(àLaRéunion) Mi-avril : octroi des bourses 1er décembre : envoidesrapportsd’enquêtes,journaux de route et carnets de comptes au siègedel’associationàParis

TouteslesinformationssurZellidja.com et sur EduscolConsultez également la fiche Expérithèque d’unétablissementdel'académiedeToulousequiaintégréZellidjaàsondispositifd'AP.

Opérateurs de mobilité individuelle d'élèves

Vers/de l’Allemagne: les programmes Sauzay et Voltaire

Vers/du Royaume-Uni : labourseCharlesde Gaulle

De Suède : accueild’unlycéen

Vers des lycées françaisà l’étranger : bourse de mobilité

Entre établissments partenaires d’un KA2

Zellidja : le déclicDécouvrez le témoignage d’Emma Lebot, grand prix Zellidja 2008, sur Réunionais du monde et, comme elle, partez à la rencontre d’autres cultures !

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Echanges avec l'Allemagne : Brigitte Sauzay et Voltaire

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J'ai beaucoup appris sur moi-même et sur l'Allemagne, sa langue et

J'ai également pensé que je pourrai avoir des débouchés sur un métier là-bas. Les personnes qui étaient dans mon entourage étaient toutes très gentilles avec moi, très accueillantes. Ils m'ont expliqué lorsque je ne comprenais pas et ils m'ont apporté une nouvelle image de l'Allemagne, tellement différente des clichés qu'ont certaines personnes en France.Je pense que les Français en général devraient prendre exemple sur les Al-lemands qui sont eux très responsables et très propres, ce qui m'a étonné au début de mon séjour. J'ai également trouvé leur système scolaire plus efficace et meilleur que celui que l'on a nous, Français : les élèves sont plus motivés, plus efficaces et ont également plus de temps pour eux.

Notre fille était motivée comme jamais à l'idée de partir à l'étranger pour y vivre une expérience unique en son genre. Cette expérience s'annonçait être un atout tout d'abord du point de vue linguistique, mais également sur le plan socioculturel.

Nous avons tout d'abord accueilli la cor-respondante allemande de notre fille ; ce fut un plaisir de partager notre quotidien avec une fille d'un autre pays, d'une autre culture : désormais elle fait partie de notre famille !

Quand ce fut le tour de notre fille de partir, nous étions un peu tristes mais en même temps si fiers d'elle ! On savait qu'à son

Les élèves reviennent tous avec une plus grande maturité et une meilleure confiance en eux. De retour, le partage avec les autres en motive beaucoup à se renseigner et certains à tenter l’aventure. Même si pendant leur séjour leur langue d’échange est l’allemand, ils reviennent avec d’énormes progrès en anglais essentielle-ment grâce à leur déshinibition qui leur permet de s’exprimer en n’ayant pas le stress permanent de l’erreur à ne pas faire ou de la phrase qui n’est pas parfaite.

Dominique Vandanjon, Philippe Vaandecasteele

Antoine Danez : 6 mois en VoltaireMon séjour en Allemagne a été pour moi très positif, instructif, enrichissant et in-novant. J'ai pu découvrir un mode de vie totalement différent de celui que j'ai ici, des villes et des paysages magnifiques avec beaucoup d'histoire ; ça m'a permis d'avoir une ouverture sur le monde.

Océane Reboule : 3 mois en Sauzay

retour elle allait être différente, plus mûre, plus autonome en tous points. Le jour de son retour parmi nous ce n'était plus notre petite fille, mais une jeune fille de 17 ans qui nous était revenue : elle avait grandi, en effet, plus mûre que celle qui était par-tie.

Cette expérience lui a beaucoup apporté. Nous avons eu des retours positifs de la professeur d'allemand ; il est vrai qu'il y a une différence considérable en ce qui concerne son niveau en la matière. Cet échange a été très enrichissant pour no-tre enfant et nous souhaitons que d'autres parents permettent, comme nous, à leur(s) enfant(s) de franchir le pas.

LYCÉE BOISJOLY POTIER

Soutenusparl’Officefranco-allemandpourlaJeunesse(OFAJ),enétroitecoopérationaveclesrectoratsetlesautoritésscolairesallemandes,lesprogrammesSauzayetVoltaireconnaissentunvifsuccèsdansnotreacadémie:chaqueannée,unequarantained'élèveseffectuentunemobilitéindividuellede3à6moisenAllemagneetreçoiventà leur tour leur correspondant allemand.

sa culture ; je me souviens très bien qu'il y a 6 mois de cela, je n'aimais pas l'allemand, c'était dur, et je préférais l'anglais. Mais aujourd'hui, depuis cet échange, je ne loupe plus une seule occasion de parler allemand, et on en apprend tous les jours, c'est ce qui est formidable : un apprentissage sans limites. Ma vie est totalement différente depuis ; je raconte mon sé-jour à mes proches et tout le monde voudrait vivre de telles sensations, je recommande cette expérience à toutes les per-sonnes que je connais et maintenant, tous sont à la recherche de correspondants !

Des parents fiers

Des enseignants convaincus

Corinne Peyré : professeur référente engagée

L’accompagnement des élèves lors des échanges Voltaire ou Sauzay : du travail, mais quelle récompense !La première de nos tâches est d’informer nos classes de l’existence de ces programmes. Quand il y a déjà eu une expérience et que les partenaires réunionnais ou allemands sont encore dans l’établissement, nous faisons se rencontrer les élèves. Lorsque des velléités se font connaître, c’est le moment d’orienter, de conseiller les élèves dans la recherche de partenaires. Puis vient le temps de rencontrer les familles pour reposer les condi-tions de l’échange choisi, rassurer et encourager la prise de décision de laisser partir les enfants. Le montage du dossier peut commencer !

En parallèle, il nous faut informer et convaincre parfois les collègues et l’administration de l’intérêt de ces échanges. Les dates de départ se fi-xent , et il faut déjà anticiper l’accueil des partenaires et des aménagements éventuels à envisager. L’inspectrice d’allemand est tenue au courant.Un autre volet est de garder le contact avec la famille d’accueil et l’enseignant référent en Allemagne pendant tout l’échange. Le lien entre les élèves et leur lycée d’origine est maintenu par des échanges réguliers avec les camarades de la classe, les enseignants de l’équipe, l’administration.

La satisfaction des courageux volontaires à leur retour est la récompense de toute cette entreprise qui consomme temps et énergie et génère quelques angoisses. Mais le bonheur des échanges réussis fait vite oublier tout cela.Alors que vivent ces échanges avec l’Allemagne, et que perdure l’enseignement de l’allemand !

Des élèves enthousiastes

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Ce fut une expérience très enrichissante, tant au niveau culturel que personnel ou linguis-tique. J’ai eu la chance d’aller à Francfort en Allemagne, une très grande ville, ce qui m’a au début un peu perturbé car je n’y étais pas habitué, mais c’est aussi une très belle ville que j’ai visitée et découverte avec plaisir. Ma famille d’accueil était très accueillante, ils m’ont fait découvrir beaucoup de choses, notamment de très beaux endroits et de très bons repas.

Grâce à ce programme, j’ai aussi pu décou-vrir une nouvelle vie, de nouvelles person-nes. En effet, j’ai pu me faire un certain nom-bre d’amis en Allemagne, avec qui je garde toujours contact aujourd’hui.

Un atout pour les études

D’un point de vue linguistique, les 6 mois que j’ai passés à Francfort m’ont permis de m’améliorer considérablement : je peux aujourd’hui parler couramment allemand, ce qui ne peut être qu’un atout déjà pour le BAC, mais aussi pour les études que je ferai. Car cet échange m’a permis d’envisager de nouvelles possibilités pour mes études.

Ce programme est sans doute la meilleure chose que j’ai eu l’occasion de vivre dans ma vie.

Aujourd’hui, je ne peux m’imaginer ne pas faire un métier qui n’ait pas de lien avec l’Allemagne. Comme le mode de vie allemand m’a séduit, je pense que j’irai étudier en Allemagne, ou au moins j’y effectuerai une partie de mes études. Saisir cette chance

Certes, partir peut faire peur et en effrayer certains, mais je pense qu’aujourd’hui la mo-bilité et l’ouverture sur le monde sont très importantes et essentielles. Il faut saisir cette chance de partir tant qu’on peut encore se le permettre pour voir comment cela se passe ailleurs, pour découvrir de nouvelles choses, et peut-être même se découvrir une passion pour l’Allemagne, comme ce fut mon cas. Avant de me décider à partir, j’ai longtemps hésité : 6 mois à l’étranger… je pensais que ce serait dur voire

A la fin de mon séjour, je pensais en allemand !

LYCÉE ROLAND GARROS

Cette année, pas loin de 30 élèves de se-conde envisagent de partir avec le pro-gramme Sauzay !

Quels sont les élèves qui choisissent cette mobilité ?PresquetousnosélèvesensectionAbiBacetquelquesélèvesger-manistesenclasseeuropéennesontpartisenAllemagnedansdif-férentesvillesenfind'annéedeseconde(2013/14)pouryfaireleurséjour de trois mois dans le cadre du programme Sauzay.

Comment trouvent-ils leurs correspondants ?Certains trouvent leurpartenaire sur le sitede l'OFAJ,d'autres ré-pondentdirectementauxlettresdeprésentationquenousenvoientdes professeurs allemands avec qui nous sommes en contact depuis de nombreuses années maintenant.

Quel est le rôle des professeurs référents ?Nous, professeurs, sommes conseillers et intermédiaires dans la chaînedesdocumentsofficiels.Nombreux sont lesmails que nous échangeons avec les collègues

etfamillesallemandespourpréparerleséchangesetpourrépondreauxquestions(vaccinations,papiersdivers,rassurerlesparentsetc.).Nous veillons, avecnotre secrétaireen chargedes inscriptionsdesélèvesallemandsaulycée,MmeSumac,àcequelescollèguespuis-sentaccueillirlesjeunesAllemandsencours,enaccordaveclesexi-gencesduprogrammed'échange.

Comment les jeunes Allemands s'intègrent-ils dans l'établissement ?Leniveaudefrançaistrèsvariabledesélèvesallemandsleurpermetde suivre les cours – mais ils sont souvent loin de comprendre tout ce quisepasseenclasse.C'estsouventlesystèmescolaireentierqu'ilfaut leur expliquer pour qu'ils puissent mieux l'intégrer. Dans la ma-joritédescas,lescollèguesjouentlejeuetlesélèvess'intègrentbiendans la classequi leurest attribuée (pas forcémentdans lamêmeclassequeleurcorrespondantréunionnais).Ilssontparfois7,parfois5 à venir en même temps, mais le lycée est grand...

Quels progrès constatez-vous chez vos élèves ?Nosélèvesreviennentdeleurséjourpourlaplupartravisetfiersdemontrerlesprogrèslinguistiquesfaitsentroismois.C'estsurtoutàl'oral–notammentconcernantlacompréhension-qu'ilsprogressentgrâce à ce séjour.

Questions/Réponses à Anne Riehm, professeur d’allemand

LYCÉE LOUIS PAYEN

Emilienne Duval : 3 mois en Sauzay

J'ai l'impression d'avoir fait d'énormes pro-grès en allemand mais j'ai aussi appris à vivre en autonomie, à mieux me connaître, à savoir qui j'étais et ce que j'aimais vrai-ment et je pense que cela est très impor-tant pour mon avenir. Ce séjour aura été vraiment bénéfique, tant sur le plan culturel que sur le pan person-nel !

Benoît Vial : 6 mois en Voltaire

impossible à vivre. J’avais peur d’avoir du retard scolaire en rentrant puisque j’ai raté toute la moitié de mon année de seconde. Mais en fait, je réalise aujourd’hui, après coup, que je n’ai eu aucun retard par rapport aux autres élèves de ma classe, et même par-

fois que ce que j’avais étudié en Allemagne me servait pour ce que j’étudiais ici.

Indépendance et maturité

Je ne cache pas que l’éloignement a parfois été difficile. Mais il m’a été bénéfique: il m’a permis de devenir plus indépendant, et d’acquérir une certaine maturité. Les autres élèves et les professeurs ont été très conciliants avec moi, ils m’ont aidé et ont facilité mon acclimatation à ce nou-veau mode de vie. Je pense que mon échange m’a ou-vert l’esprit et me permet maintenant d’envisager l’Allemagne comme mon deu-xième pays, ma deuxième maison, où je retrouverai toujours une famille prête à m’accueillir et des amis.

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Thomas : 10 semaines en Espagne et en Irlande

Au lycée de Bois d’OliveLes élèves en mobilté individuelle : pionniers de l’ouverture internationale du lycée

Plusieurs familles ont solli-citélaDirectiondulycéedeBois d’Olive ces trois dern-ières années pour obtenirl’autorisationd’inscrire leurenfant à des programmes d’échanges européens (Al-

lemagne,Espagne,Irlande)incluantunséjourdedeuxoutroismoisdanslepaysd’accueil.Cette initiative susciteun léger travail admi-nistratif, des aménagements de scolaritéet des organisations particulières pour per-mettre une continuité de l’apprentissage del’élève, mais l’autorisation a, à chaque fois,été donnée. Une initiative bénéfique

Le bilan des mobilités accomplies renforce la convictionde laDirectionet de l’équipepé-dagogique que le bénéfice retiré par l’élèveestimportant.Interrogéssurleurexpérience

présence est mise à profit par les ensei-gnants.

Un impact fort pour l’établissement

Si le bénéfice individuel est indéniable,pour ledéveloppementde l’adolescent etpour sa performance scolaire, il est égale-ment intéressant pour l’établissement deconstater l’impactque l’expériencedecesélèves peut avoir sur les autres élèves ;ils deviennent des pionniers, en quelque sorte,del’ouvertureinternationale.Ilssontsollicités pour partager leurs surprises, leurs découvertes et leur désir de se lancer ànouveaudansdesprojetsdevoyage. Ilscontribuent à dédramatiser l’idée demo-bilité et s’inscrivent donc dans la logiquedu projet d’établissement dont un voletprioritaireestl’ouvertureinternationaleetla promotion des mobilités personnelles,scolaires et professionnelles.

et leur sentiment, les élèves font part duplaisirqu’ilsressententàselancerdansuneentreprise originale, de la maturité qu’ilsacquièrentdufaitdel’éloignementdeleurmilieu habituel et de la nécessité de fairefaceàdesresponsabilitésnouvelles. Ils té-moignent de leur plus grande confianceen eux à leur retour et évoquent bien sûr lesprogrèsréalisésdans la languedupaysd’accueil.

Pour une réciprocité Les programmes incluent souvent la récep-tion de jeunes originaires des pays visitésparnosélèves.Leurprésenceestégalementbénéfiquepourlaclassequilesaccueille,neserait-ce que pour créer l’opportunité del’utilisation de langues étrangères dans uncontexted’échangeauthentiqueetdonnerun sens concret et immédiatement valo-risant à l’apprentissage de celles-ci. Leur

Mobilité individuelle d'élèves : autres initiatives

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Pierre Quentel, proviseur adjoint

Au lycée IES Guilem Sagrera, j'ai assisté aux cours de maths, de physique/chimie, d'EPS, d'anglais et d'espagnol. En cours de français, le professeur me sollicitait très souvent pour corriger la prononciation : j'étais comme son assistant. Je connais aussi quelques mots de catalan.

Je me suis bien sûr beaucoup amélioré en espagnol et en anglais. Je suis maintenant capable de tenir une conversation courante avec les natifs espagnols. L'expression orale en anglais est encore un peu hésitante mais les cours que j'ai reçus ont été validés par un niveau A en compréhension orale et un niveau B en expression orale.J'ai reçu deux attestations pour valider mes niveaux en langue et mes séjours linguis-tiques : en Espagne de l'UNPROES, la direc-tion de l'Union des Professeurs Promoteurs de l'espagnol et en Irlande du Bray Language Centre.

Je me suis bien intégré. J'ai appris à manger des choses nouvelles: beans on toast, paëlla.

J'ai mangé des légumes que je ne veux pas manger à la maison comme des petits pois ou des poivrons. J’ai pu me repérer très fa-cilement dans la ville. Je me déplaçais en bus, à pied et même en train en Irlande.

Je n’ai eu aucun problème à réintégrer ma classe en 1ère SI. A ce jour, je suis très bien les cours.Mes professeurs de maths et de physique chimie m’ont envoyé les cours manqués (en-viron 3 semaines) par mail en mai et en juin, et j’ai pu voir les leçons et faire les exercices demandés.

J’étais la star auprès des étrangers : cela m’a amené à rencontrer beaucoup d’autres jeunes et à parler (grâce à mon aisance que j’avais acquise en langues).

Mon conseil : si tu t’impliques, tu es sûr de bien connaître une langue étrangère. C’est d’ailleurs la meilleure façon d’apprendre une langue étrangère.

Témoignage de parent : Elisabeth Hoarau

L’histoire a commencé en 2012 grâce à une rencontre avec Dolores Palmer, une ensei-gnante espagnole participant au Comenius multilatéral du lycée. Pendant 2 ans, nous avons mis en place un projet personnel de mobilité pour mon fils Thomas afin qu'il puisse terminer son année de seconde au lycée IES Guillem Sagrera à Palma de Majorque. C’est en 2014 qu’il a intégré l’établissement, pour 7 semaines, hébergé par Dolores qui l'emmenait dans son lycée chaque jour. Puis, il a quitté les îles Baléares seul pour rejoindre l'Irlande où il a intégré un groupe d'Espagnols, de Français et de Serbes qui y effectuaient un séjour culturel et linguis-tique. Là aussi, il était hébergé dans une famille d'accueil trouvée grâce à un orga-nisme intermédiaire qui s'est occupé des 3 dernières semaines de cette aventure qui a donc duré 2 mois et demi.Il est vrai que 16 ans peut sembler un peu jeune pour ce type de séjour mais j'avais confiance en mes hôtes, en lui. Je l'ai retrouvé grandi - physiquement - mais surtout il a gagné beaucoup de maturité et de confiance en lui. Il semble savoir ce qu'il veut personnellement et pour son parcours professionnel.

J’ai acquis beaucoup d’assurance, je suis plus volontaire : quand j’aurai décidé de faire quelque chose, je le ferai in-dépendamment des obstacles. Je sais ce que je veux.J’ai juste pris les choses comme elles venaient et j’ai ap-précié chaque instant.

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Du lycée des Avirons à la Central Catholic High School : une intégration réussie

J’ai débuté le basket-ball à l’âge de 7 ans, en club, à l’Étang-Salé. En 2011 ; j’ai intégré le pôle Espoir de la Plaine de Cafres au Tampon pendant 2 ans. J’ai ensuite fait une année de lycée aux Avirons et me voilà aux États-Unis où je suis scolarisé à la prestigieuse Central Catholoc High school. Je pra-tique le basket-ball mais les autres élèves de ma classe ne pratiquent que le football américain ou d’autres disciplines.

Avant de partir il faut avouer que j’appréhendais la langue, l’école et la vie de là-bas. Mais toutes

mes craintes se sont dissipées car j’ai été très bien accueilli par ma famille d’accueil, et accepté. Ils ont fait tout leur possible pour que je m’intègre et que je sois à l’aise avec l’anglais. Très à l’écoute, elle me soutient énormément. Leur fils avec qui je m’entends très bien est sco-larisé dans le même établissement que moi et pratique aussi le basket. La directrice de l’école, les professeurs ainsi que les élèves ont contribué à mon intégration. Le fait que nous soyons partis à deux (avec un autre jeune réunionnais, Nelson Richardson) m’a également beaucoup aidé car nous nous soutenons.

Un système scolaire différent Les cours commencent à 8h15 et se terminent à 15h00. Débutent ensuite les entraînements de 15h00 à 17h30 du lundi au vendredi.Le système anglais est très différent du système français. En effet, nous sommes notés sur 100 et non sur 20. Les matières sont les mêmes qu’en France, mais limitées ; ainsi nous avons tous les jours géométrie, an-

glais, histoire, arts plastiques, biologie, sport et un cours de religion. Nous déjeunons de 10h52 à 11h30 et nous reprenons ensuite les cours. Le système scolaire anglais me plaît bien car les journées de cours sont moins longues. Cela me permet d’avoir plus de temps pour les devoirs et je suis moins fatigué. Nous avons deux semaines de vacances scolaires en décembre avant les fêtes de Noël. L’année scolaire se termine le 31 mai et la reprise des cours se fait le 10 août. Nous avons donc un peu plus de deux mois de vacances. Nous sommes habillés en chemise/cravate pour nous rendre aux matchs et, pour l’école, nous portons une tenue réglementaire : pan-talon noir ou beige, un polo et des chaussures noires classiques ob-ligatoires.

Volonté, travail, persévérance et plaisir !Le basketball aux États-Unis est quelque chose d’extraordinaire, de gran-diose. A chaque fois que nous le pouvons, nous assistons aux matchs des SPURS et nous ressortons de là très heureux, avec des étoiles plein les yeux.

C’est un réel plaisir de voir les grands du basket jouer. Au niveau des matchs et des entrainements, j‘apprends beaucoup. Je bénéficie d’un entraînement personnel intensif de 20 minutes tous les jours. Je ne me plains pas car je suis dans mon élément et je suis épanoui.

Je ne pourrais pas vous donner mon ressenti sur les États-Unis en gé-néral car cela fait seulement quelques mois que je vis là-bas, mais ce que je peux dire c’est que je me plais bien au Texas qui est une très belle région, en particulier à San Antonio. J’aime cette vie et je considère aujourd’hui que c’est une expérience unique. Je suis conscient qu’il faut beaucoup de travail, de la volonté et beaucoup de persévérance et sur-tout, avoir un mental très fort. Ce n’est pas facile pour d’autres jeunes Réunionnais de vivre un jour cette belle expérience.Je suis arrivé sous un nouveau soleil et je pense y avoir trouvé ma voie.

Repéré lors d’un stage par un entraîneur agent recruteur envoyé par les SPURS de San Antonio (Texas), Nathan, 1,96m, 16ans et demi, originaire de Saint-Louis vit désormais sa passion aux Etats-Unis : le basket-ball.

Nathan Payet : basketteur au Texas

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L'ensemble scolaire Lasalle St Charles asoutenu et accompagné Gaël Estermann, scolarisé en seconde européenne, dans son projetdemobilitéd’étudesd’untrimestreenAustralie.Objectif:développersesaptitudeslinguistiquesetculturelles.

Ce genre de mobilité signifie la plupart dutemps des écueils administratifs et fait sou-vent craindre un retard scolaire.

Or, ce choix volontaire est une véritablevaleurajoutéedansleparcoursd'unélèveetson établissement se doit de l'accompagner.

Aprèsavoirévalué lesréellesmotivationsdujeuneetdelafamille,nousavonsdéfinilapé-riodelaplusadéquate(definavrilàaoût).Lafamille a pris contact avec l'établissement de sonchoixàPerth.Nousavonsensuiteétabliuneconventiontripartiteentrecetétablisse-mentetlelycéeStCharles.

Afindepalliertoutretardéventuelsurleplanscolaire, l'établissement a conseillé à la famille d'inscrireGaëlauCNED(évaluationscompri-ses),tandisquenosprofesseursluienvoyaientleurs cours sur internet et répondaient à toutessessollicitations.

Au regard des 2 trimestres effectués dansl'établissement, des notes du CNED et du suivi de nos professeurs, le conseil de classe a donc puprononcersonorientation enTleS,con-formémentàsesvœux.

Convaincu de l’intérêt réel d’une immersiondansunétablissementpartenaireàl’étranger,l’ensemble Lassale encourage ses élèves etleursfamillesàprendrecetyped’initiatives.

Gaël Estermann : un trimestre en AustralieUn succès qui tient de la motivation de l’élève, de l’implication des familles et de l’accompa-gnement de l’établissement. ThierryVanpevenage