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0 Mission d’Assistance Technique de l’USDA-Forest Service En appui à l’USAID/Sénégal dans le cadre de l’élaboration de plans d’aménagement forestier communautaire et de techniques d’inventaire forestier participatif simplifié pour le projet Wula Nafaa. RAPPORT FINAL Date de la mission : 19 septembre au 02 octobre 2004 Rapport présenté par: DAVID KENDRICK JOE KRUEGER OLIVER PIERSON USDA Forest Service USDA Forest Service USDA Forest Service Umatilla NF Flathead NF International Programs Heppner, Oregon Kalispell, Montana Washington DC (541) 676-9187 (406) 758-5242 (202) 501-2632 [email protected] [email protected] [email protected]

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Mission d’Assistance Technique de l’USDA-Forest Service

En appui à l’USAID/Sénégal dans le cadre de l’élaboration de plans d’aménagement forestier communautaire et de techniques d’inventaire

forestier participatif simplifié pour le projet Wula Nafaa.

RAPPORT FINAL Date de la mission : 19 septembre au 02 octobre 2004

Rapport présenté par: DAVID KENDRICK JOE KRUEGER OLIVER PIERSON USDA Forest Service USDA Forest Service USDA Forest Service Umatilla NF Flathead NF International Programs Heppner, Oregon Kalispell, Montana Washington DC (541) 676-9187 (406) 758-5242 (202) 501-2632 [email protected] [email protected] [email protected]

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TABLE DES MATIERES ITINERAIRE DE LA MISSION 2 PORTÉE DE L’ASSISTANCE TECHNIQUE 4 HISTORIQUE 4 Sollicitation de l'USAID et objectifs de la mission d'assistance technique 4

1. Objectifs de la Mission 5 2. Activités de la Mission 5 3. Résultats Escomptés 6

ENJEUX, RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS 6 Introduction 6

I. Développement de plans d’aménagement participatif de forêt 8 communautaire

II. Les besoins d’inventaire 12 III. Développement d'un « Guide Méthodologique » pour l'élaboration des 14

plans de gestion des ressources naturelles durables IV. Modèle d'un plan d’aménagement forestier participatif et simplifié 16 V. La capacité de la DEF à élaborer et répondre aux besoins de planification 28

d’aménagement territorial VI. Appui futur de l’USFS à l’endroit de l'USAID-Sénégal et des activités du 29

projet Wula Nafaa CONCLUSIONS 33 ANNEXES ANNEXE A: Termes de Reference pour la Mission d’Appui de l’USFS 34 ANNEXE B: Une modèle de la Planification Forestière de Madagascar 38 ANNEXE C: Remerciements 45 ANNEXE D: Liste des Acronymes 46 ANNEXE E: Presentation: Aménagement Participatif: Un Exemple 47 de la Gestion Communautaire des Forêts de Madagascar ANNEXE F: Les Plans d’Aménagement Forestier: Procédure et 67

Eléments Clef ANNEXE G : Presentation: L’Inventaire Forestier: Importance et 92 Mise en Oeuvre

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ITINÉRAIRE DU VOYAGE DE L'ÉQUIPE USFS : DU 20 SEPTEMBRE AU 02 OCTOBRE 2004

19 septembre: • Départ des Etats-Unis 20 septembre:

• Arrivée à Dakar • Première réunion avec Aminata Badiane et Lisa Franchett, USAID/Sénégal • Première réunion avec Baidy Ba, Coordonnateur national du Programme

AG/NRM et Malcolm Marks, spécialiste en politique et en suivi et evaluation de Wula Nafaa

• Visite de courtoisie à Amadou Ndiaye, Directeur adjoint, Direction des Eaux et Forêts

21 Septembre:

• Déplacement de Dakar à Tambacounda 22 Septembre:

• Premières rencontres avec le personnel du projet Wula Nafaa, y compris Cheikh Tidiane Toure, spécialiste en aménagement forestier ; Papa Sarr, spécialiste en développement rural et Djiby ka, spécialiste en formation

• Présentation sur le Système d'information sur l'environnement et les ressources forestières (SIEF) par Chiekh Dieng, PROGEDE

• Visite de courtoisie à Ibou Badji, Directeur adjoint de l’Inspection Régionale des Eaux et Forêts de Tambacounda, et de Sekou Mané, Chef de Secteur de Tambacounda

23 septembre: • Visite de terrain à la Forêt Classée de Paniates • Visite de courtoisie à Niang Top, Chef du Sous-Secteur Koussanar • Entretiens avec les représentants du Comité villageois pour le développement (CVD),

du Conseil rural, et de la Commission environnementale de Koutiakoto près de la Forêt Classée de Paniates

24 septembre: • Visite de terrain à la Forêt Classée d’Ouly • Entretiens avec les représentants Comité villageois pour le développement (CVD), du

Comité inter-villageois pour le développement (CIVD), et de la Commission environnementale de Sare Gayo près de la Forêt Classée d’Ouly

25 septembre: • Séances de réflexion avec le personnel du projet Wula Nafaa sur l’aménagement

forestier participatif

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• Session de planification initiale de la formation de deux jours avec le personnel de Wula Nafaa

26-27 septembre: • Préparations du contenu de la formation de deux jours (présentations, discussions,

questions etc.) 28 septembre: • Finalisation de la préparation de la formation et simulation avec le personnel de Wula

Nafaa • Visite de courtoisie à Babacar Faye, Chef de l’Inspection Régionale des Eaux et

Forêts, Tambacounda 29-30 septembre : • Réalisation de la formation de deux jours avec le personnel de Wula Nafaa, les

employés de l'IREF (Tambacounda et Kolda) et les représentants des villages (effectif : 55 personnes)

31 septembre : • Séance de débriefing avec le personnel de Wula Nafaa • Déplacement de Tambacounda à Dakar • Départ de David Kendrick 1er Octobre • Débriefing avec Peter Trenchard, Lisa Franchett et Aminata Badiane, USAID • Rencontre avec Doug Meurs, Officier économique et commercial de l’Ambassade des

Etats-Unis, Dakar • Débriefing avec Amadou Ndiaye, Directeur adjoint de la Direction des Eaux et Forets • Départ d'Oliver Pierson et de Joe Krueger 2 Octobre • Arrivée aux Etats-Unis

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I. PORTÉE DE L'ASSISTANCE TECHNIQUE Le but général de cette mission d'assistance technique était de dispenser une formation sur l’aménagement de forêts communautaires et les techniques d’inventaire forestier simplifié aux acteurs d’aménagement forestier au Sénégal. Les principaux acteurs visés pendant cette mission étaient le personnel du projet Wula Nafaa, sous financement USAID, le personnel de l’Inspection Régionale des Eaux et Forets, et les représentants des associations villageoises impliquées dans la gestion des forêts dans les régions de Tambacounda et de Kolda. Ce rapport récapitulera le contenu de la formation de deux jours fournie par l'équipe de l’USDA-Forest Service (USFS), et fournit également des recommandations pour l'activité AG/NRM financée par l’USAID, localement connue sous le nom de "Wula-Nafaa", sur les plans d’aménagement simplifié de forêt communautaire et les techniques d’inventaire participatif, entre autres. Dans les recommandations, on peut présenter des options spécifiques pour la mise en œuvre, ainsi que des domaines où des études et assistances techniques supplémentaires peuvent s’avérer utiles.

II. HISTORIQUE

1. Sollicitation de l'USAID et objectifs de la mission d'assistance technique Cette mission d'assistance technique a été préparée en réponse aux discussions entre Oliver Pierson, Coordonnateur du Programme Afrique auprès du Bureau chargé des Programmes Internationaux de USDA-FS, et Bob Winterbottom, Directeur du projet Wula Nafaa. Les discussions initiales entre ces deux parties se sont concentrées sur la façon dont l'assistance technique de l’USFS pourrait aider le projet Wula Nafaa à atteindre les objectifs ambitieux posés par l’USAID. L’USAID/Sénégal finance Wula Nafaa pendant une période de cinq ans, pour réaliser un aménagement amélioré et décentralisé des forêts du Sénégal oriental. Pour ce faire, les objectifs du projet incluent la préparation des plans d’aménagement pour les douzaines de forêts dans 3 régions couvrant 350.000 hectares, et l'adoption d’accords formels entre le Service des forêts et des organisations communautaires locales pour appliquer ces plans et pour augmenter les recettes de la vente des produits forestiers et les autres avantages pour les communautés locales. Il ressortait de ces discussions que des formations additionnelles en aménagement forestier communautaire et en techniques d’inventaire forestier simplifié sont des méthodes appropriées pour aider à réaliser les buts du projet Wula Nafaa. Les aspects « Nature, Richesse et Pouvoir » du projet Wula Nafaa se sont développés suffisamment avec des progrès évidents au niveau des avantages des communautés (richesse) et de l'organisation communautaire (pouvoir). Les aspects du projet qui continuent à se développer incluent l’aménagement forestier (communauté et village) dans le cadre des plans d’aménagement participatifs. C'est dans cette capacité spécifique qu'une équipe d'assistance technique a été sollicitée.

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Cette mission avait également un but secondaire qui était l’évaluation par l’équipe de l’USFS de la possibilité de fournir une assistance technique au programme de l'USAID/ Sénégal dans sa globalité. La mission de l'USAID a deux objectifs stratégiques, que le programme AG/NRM met en œuvre:

SO1 :Augmentation durable des activités privées génératrices de revenues, dans des secteurs choisis

SO2 : Gestion locale plus efficace, démocratique, et responsable des services et ressources dans des secteurs ciblés

Une mission financée par l’USAID, composée de trois responsables du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis – Services des Forêts (USFS) a été entreprise du 19 septembre au 02 octobre 2004. Les responsables sont : David Kendrick - Officier chargé de la gestion des bois de construction, USDA – Service des forêts, Région 6, Forêt Nationale Ummatilla, Joe Krueger – Planificateur d’aménagement territorial/Coordonnateur environnemental, USDA – Service des forêts, Région nord, Forêt National Flathead ; et Oliver Pierson - Spécialiste du Programme Afrique, USDA – Service des forêts, Bureau de Washington.

2. Objectifs de la mission Le Directeur du projet Wula Nafaa/IRG, Bob Winterbottom, a fourni un document (Annexe A) décrivant la portée du travail de l'équipe d'assistance technique. En résumé, l'équipe de l'USFS aidera à conclure un accord sur une approche consolidée et à dispenser un cours de formation court pour permettre aux partenaires du programme Wula Nafaa (y compris le Service des forêts du Sénégal, les chefs des communautés locales et les organismes communautaires) d'organiser et appliquer les étapes requises pour procéder à la préparation des plans d’aménagement forestier et des évaluations des ressources y afférentes, des consultations locales et des inventaires.

3. Activités de la mission

La mission de l’USAID/Sénégal et l’Entreprise contractante qui exécute le projet (IRG) a fourni à l'équipe une liste d'activités jugées utiles pour atteindre les buts de la mission. Ces activités incluent:

• Rencontre avec l’USAID/Sénégal, le Service des forêts du Sénégal et l'équipe de Wula Nafaa pour examiner la portée de la mission, consulter la documentation disponible, et évaluer les enjeux et finaliser les plans de la visite ;

• Séances de réflexion avec le Service des forêts, l'équipe de Wula Nafaa et d'autres

partenaires pour définir les étapes clé à entreprendre pour lancer la planification

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de l’aménagement forestier, préparer les plans d’aménagement et les inventaires y afférents, et d'autres activités d’aménagement prioritaires; aider à mettre au point et à adapter l'approche du programme pour appuyer la planification d’aménagement forestier communautaire ;

• Préparer un cours de formation court (1-2 jours) pour affirmer les concepts clés et

pour décrire les étapes de base d’une planification d’aménagement forestier communautaire qui remplit les critères principaux pour une approche nouvelle, novatrice et plus performante ;

• Fournir de l’assistance dans l’organisation et la réalisation de la formation, y

compris la préparation d’une documentation appropriée ;

• Évaluer les besoins et développer les plans pour des actions de suivi nécessaires;

• Séances de débriefing avec l’USAID/Sénégal et le Service des forêts.

4. Résultats escomptés L’'USAID/Sénégal a identifié des résultats spécifiques qu’ils voudraient que l'équipe d'assistance technique fournisse, à savoir:

1. Identification des étapes clés requises pour lancer une planification d’aménagement forestier, pour préparer les plans d’aménagement et les inventaires connexes et d'autres activités de planification d’aménagement forestier prioritaires ;

2. Préparation d’un cours de formation court (1-2 jours) pour affirmer les concepts

principaux et pour décrire des étapes de base d’une planification d’aménagement forestier communautaire, qui remplit les critères principaux pour une approche nouvelle, novatrice et plus performante

3. Evaluation des besoins spécifiques et préparation d’un plan pour y répondre.

III. ENJEUX, RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS Introduction Les discussions avec diverses parties prenantes travaillant pour l’élaboration des plans d’aménagement des forêts du Sénégal ont aidé à identifier un certain nombre d'enjeux qui doivent être considérées pour permettre d’avancer dans la réalisation des objectifs du projet Wula Nafaa, suivant le concept de gestion Nature, Richesse et Pouvoir de ce dernier. Notre assistance technique à Wula Nafaa s’est focalisé sur un objectif partagé par tous, qui est un élément du composant « Droit et Responsabilité », à savoir :

Un nombre croissant d’hectares faisant l’objet d’une gestion durable, communautaire et légale des ressources naturelles . Cible : 350.000 ha

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Ce résultat contractuel, convenu avec Wula Nafaa lors de la révision des résultats escomptés en février 2004, est à la base d’une gestion meilleure et durable des forêts dans les régions de Tambacounda et de Kolda, à condition que les plans soient mis en œuvre et non seulement signés et ensuite oubliés. Par conséquent, les recommandations des assistants techniques de l’USFS sont axées sur les méthodes d’élaboration de plans véritablement participatifs qui engagent et responsabilisent les parties prenantes de la communauté dans tout son processus. Ces plans participatifs s’accordent bien avec les nouvelles politiques sur la décentralisation, qui en théorie transmettent les droits et responsabilités de gestion des ressources naturelles, y compris les forêts à accès ouvert, régions boisées et pâturages, aux chefs locaux élus par la communauté (Conseil rural) au niveau du comté (Communauté rurale). Le Code Forestier révisé et la politique forestière nationale soutiennent également la gestion conjointe des forêts nationales classées par des accords formels (ou des protocoles), par le Service des forêts du Sénégal et les représentants des communautés et des groupes d'utilisateurs locaux. À cet effet, lors de la mission au Sénégal, les assistants techniques de l'USFS ont étudié les documentations légales et techniques existantes, et a eu des communications personnelles avec des représentants du Service des forêts Sénégalais (SFS), de l'USAID, de PROGEDE-SIEF (Projet de gestion des énergies domestiques/Système d'information sur l'environnement et les ressources forestières), de Wula Nafaa, différents exploitants forestiers, des élus, et des chefs locaux de la communauté. Ce travail a été fait dans le but d’avoir une compréhension claire du cadre réglementaire pour l’aménagement forestier participatif, de voir s’il existait des directives claires sur le sujet, de connaître les progrès réalisés par le projet et ses partenaires jusqu'ici, ainsi que les principaux défis à affronter. Il est apparu clairement que bien que le Code Forestier et la législation existante sur la décentralisation permettent la gestion communautaire des forêts villageoises, et la co-gestion communautaire des forêts classées, et qu'un plan d’aménagement final dûment signé était l'outil légal pour permettre cette gestion communautaire, les modalités exactes guidant l'élaboration de ces plans devaient encore être définies par le gouvernement sénégalais. Il existe quelques modèles dans une poignée de zones forestières où des projets pilotes de gestion communautaire avaient préparé et commencé à mettre en œuvre des plans. Des informations et avis contradictoires ont été exprimés concernant le succès et la reproductibilité de certains des plans d’aménagement forestier réalisés jusqu'ici. Par exemple, le modèle de « PROGEDE » dans la forêt de Netteboulou (région de Tambacounda), a duré cinq ans, et a été basé sur un processus d’inventaire long et coûteux axé sur une évaluation de la biomasse boisée pour la production de charbon de bois, et n’a apparemment pas été approprié par certains des villageois impliqués dans le plan. Le projet Wula Nafaa s’intéresse donc à développer une méthodologie communautaire participative qui est serait d’une certaine manière simplifiée et assure une plus grande participation des communautés dans tous les aspects de l'élaboration du plan, y compris les inventaires. Comme pour toute nouvelle approche, les rôles des divers acteurs dans le processus, y compris le personnel du projet Wula Nafaa, les employés de l'IREF, les membres du CVD, et les villageois doivent encore être clairement définis, et nos recommandations tenteront d’éclaircir cette question. Nous sommes d’avis que

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l’élaboration des plans d’aménagement doit inclure la participation pleine et active et la responsabilisation des communautés et des groupes d'utilisateurs affectés afin d'augmenter les perspectives d’exécution durable de ces plans et une meilleure gestion au niveau local de ces forêts. Dans la planification, il y a un aspect primordial sur lequel notre équipe pense qu’il faudra mettre davantage l’accent : il s’agit de la définition des objectifs d’aménagement avant d’entreprendre les inventaires forestiers, qui peuvent s’avérer longs et coûteux. Les visites de site ont prouvé que les villageois vivant autour de deux forêts près de Tambacounda (dans la zone d’intervention du projet Wula Nafaa) ont une bonne compréhension des produits forestiers dont l’utilisation les intéresse, et ceci est une étape importante dans la définition des objectifs d’aménagement. La vitesse à laquelle le processus de planification avance est également une question importante que le projet et ses partenaires doivent aborder. Un village que nous avons visité (Koutiakoto) nous a semblé satisfait quant à l’étape du processus de planification à laquelle ils étaient, tandis qu’un autre village, Sara Gayo, a exprimé leur impatience quant au retard perçu dans l’accomplissement de certaines étapes, telles que la diffusion en langues locales des codes de conduite pour l'utilisation des ressources forestières. Par conséquent, nos recommandations tenteront également de décrire un processus bien défini et aussi rapide que possible, sans sacrifier les tâches de collecte d’informations nécessaires. Nous avons présenté les enjeux sous un certain nombre de sous-rubriques énumérées ci-dessous. Sur la base des termes de référence de cette mission, nos efforts sont focalisés en grande partie sur les deux enjeux principaux qui concerne l’élaboration des plans d’aménagement et les besoins d’inventaire liés à ces plans. Cependant, un certain nombre d’enjeux supplémentaires ont été soulevés pendant notre mission et nous fournirons quelques commentaires là-dessus. Enjeu 1 Développement des plans d’aménagement participatif de forêt

communautaire Enjeu 2 Choix des méthodologies pour les inventaires forestiers participatifs Enjeu 3 Préparation d'un Guide Méthodologique pour l'élaboration des plans Enjeu 4 Modèle d'un plan d’aménagement forestier simplifié et participatif Enjeu 5 Rôle de la DEF dans la planification de l’aménagement du territoire Enjeu 6 Appui ultérieur de l’USFS à l'USAID/Sénégal et aux activités de Wula

Nafaa Enjeu 1 : Développement de plans d’aménagement participatif de forêt communautaire. Constatations : Voici comment nous comprenons le processus de base à deux étapes défini par Wula Nafaa :

1. Phase de pré-aménagement : Protéger la forêt et mobiliser la communauté pour s’engager dans les activités d’aménagement simples;

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2. Phase d'aménagement : Organiser un processus participatif pour préparer un plan simplifié, en définissant les objectifs d’aménagement (condition désirée) et les actions prioritaires pour atteindre cette condition d’aménagement désirée, dans des zones données de la forêt

Cette approche de base est sensée et a été appliquée par différents projets d’aménagement forestier communautaire à travers l'Afrique. Etant donné que la planification participative d’un aménagement forestier est un processus lourd, les leçons apprises sur terrain montrent qu’il est très important d’avoir une méthodologie très claire à laquelle toutes les parties souscrivent, et qui définit toutes les étapes pour la planification de l’aménagement forestier. En d'autres termes, « le diable est dans les détails ». A travers les nombreuses discussions avec le personnel de Wula Nafaa, la DEF et les communautés locales, il s'avère que les plans d’aménagement communautaire participatif des forêts (Forêt Classée ou forêt de village1) dans les domaines couverts par le projet Wula Nafaa évoluent lentement en raison des facteurs suivants :

• Absence d'accord sur les éléments devant faire partie d’un plan d’aménagement. L’absence d’une définition et d’un accord sur les éléments requis pour un plan d’aménagement semble avoir créé un cercle vicieux pour appréhender cet enjeu. Le personnel de la DEF et de Wula Nafaa n'ont pas indiqué clairement les éléments requis dans le plan (direction ou inventaire) permettant de lancer certaines actions d’aménagement avant l’établissement d’un plan, et d’autre après. Cette condition crée des « cibles mobiles » que les communautés devront « viser » pour répondre aux exigences du processus de planification. Il n’y a pas encore eu d’accord conclu, ni de mise en œuvre d’un processus transparent et clairement défini avec des éléments appropriés. Il vaut la peine de noter que dans les six premiers mois du lancement du programme Wula Nafaa, l’équipe et la DEF ont trouvé un accord sur les étapes de base à suivre pour préparer des plans d’aménagement pour les forêts classées et les forêts communautaires (dans les territoires en dehors des forêts nationales classées). Cependant, alors que le processus convenu était assez explicite en ce qui concerne les étapes initiales dans la planification d’un aménagement forestier, il n'a pas fourni de détails sur le contenu d'un plan d’aménagement type ni d’étapes spécifiques détaillées à entreprendre pour préparer réellement un plan d’aménagement. Différents schémas, exemples de plans et propositions ont été rassemblés, étudiés et discutés, mais durant la première année, l'équipe s’est surtout concentrée sur la phase de pré-aménagement de la planification, et a développé des plans de travail axés sur la réalisation d’une série d'actions de contrôle urgentes. Par conséquent, tel que décrit plus tôt, Wula Nafaa et le personnel de la DEF doivent maintenant focaliser sur la définition du contenu des plans d’aménagement réels.

• Manque de personnel qualifié et expérimenté en planification d’aménagement forestier communautaire. Le programme dispose d’un groupe d’agents locaux

1 Il semble n’y avoir aucune distinction claire entre les conditions d’un plan d’aménagement pour les forêts classées et les forêts de village. Pour ce rapport et ses recommandations, les éléments de plan d’aménagement sont suggérés en tant que conditions minimales pour les deux types de forêts.

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bien formés et compétents qui sont en contact étroit avec les communautés locales, comprennent leurs besoins, et sont bien placés pour faciliter la préparation des plans d’aménagement. Le programme a développé de bonnes relations de travail avec des agents de terrain de la DEF, qui ont collaboré avec le programme pour soutenir et donner un avis sur les étapes initiales de la planification d’aménagement (organisation des communautés, élaboration des codes locaux, préparation des plans de travail). Le personnel technique du programme ayant la responsabilité d'appuyer l’élaboration des plans d’aménagement ont été occupé avec le renforcement des organismes communautaires et le long processus d'élaboration, de validation et de d'approbation officielle des codes locaux, et n'ont pas fourni suffisamment de conseils techniques pour faire avancer rapidement la préparation des plans d’aménagement simplifiés. Le Directeur de projet a proposé des idées mais n'a pas pu consacrer suffisamment de temps pour développer entièrement les directives et diriger directement la préparation de tels plans, d’où la demande de l'appui de l’USFS. L’enjeu principal est que le personnel technique du programme semble avoir une expérience de terrain limité en terme d’élaboration de plans d’aménagement participatif de forêt communautaire. Les discussions avec le personnel principal ainsi que les observations de ces derniers indiquent que l’application pratique au niveau des villages des objectifs du projet n'était pas un point fort de l'équipe. Afin de palier à ce souci, il a été prévu d’inclure un planificateur d’aménagement forestier plus orienté sur les travaux de terrain. Cette approche peut permettre de commencer à faire le lien entre les idées et les actions nécessaires pour commencer des actions d’aménagement sur terrain.

• Le rôle de la DEF dans l’élaboration, l'exécution et le suivi des plans d’aménagement participatif de forêts communautaires. Il semble y avoir un manque général de clarté quant au rôle que la DEF jouera dans l’élaboration, l'exécution et le suivi des plans d’aménagement forestier communautaire. La DEF a-t-il un rôle d’approbation ou d'assistance dans l’élaboration de certains éléments des plans d’aménagement ? La DEF a-t-il un rôle de garant de l’exécution comme prévu des plans d’aménagement ? La DEF a-t-il un rôle de suivi des états des ressources pour assurer la pérennité des valeurs des ressources ? Beaucoup de discussions ont lieu à tous les niveaux de la DEF, mais les rôles et attentes de ce dernier en termes de ce qu'il doit fournir dans l’élaboration, l'exécution et le suivi des plans d’aménagement forestier communautaire demeure floue.

Recommandations :

1. Absence d'accord sur les éléments devant faire partie d’un plan d’aménagement. Développer un guide de terrain pour l’élaboration du plan d’aménagement qui assure que certains éléments et enjeux sont traités. Un plan d’aménagement forestier réussi pour les secteurs affectés par la loi sur la décentralisation doit satisfaire aux besoins des parties prenantes et des composants suivants :

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• Villages. Le plan devrait refléter les besoins et la contribution de ces parties prenantes.

• Objectifs écologiques et économiques pour la zone forestière affectée.

Les composantes clés incluent une description de la condition actuelle et de la condition désirée de l'environnement social, économique et écologique. Les conditions désirées seront atteintes grâce à l’établissement de diverses prescriptions d’aménagement (zonage) et codes de conduite (normes) pour l'usage et la gestion de la zone forestière.

• Transhumance ou utilisation passagère de la forêt. Le plan devrait

essayer d’équilibrer les besoins liés à une utilisation migratrice traditionnelle par rapport aux objectifs de protection et de gestion établis dans le plan.

• Suivi et évaluation. La composante clé d'un programme suivi et

evaluation doit inclure une description mesurable permettant d’apprécier s’il y a avancement ou non vers les objectifs écologiques et économiques du plan. Un autre aspect principal du composant suivi et evaluation est qu’il doit assurer que la direction du plan (zonage et normes) est conçue convenablement pour garantir le progrès vers les objectifs du plan.

2. Manque de personnel expérimenté et qualifié en planification d’aménagement forestier communautaire. Continuer à suivre et à travailler étroitement sur cet aspect de l'organisation de l'équipe. Dès la mise en application du guide de terrain cité ci-dessus, il sera impératif de suivre les résultats et d'adapter tous les guides ou outils (voir Enjeu 4) pour être plus sensibles aux besoins de la communauté. En plus, le projet devrait recruter un planificateur spécialisé en aménagement forestier qui peut descendre sur terrain et fournir aux agents l'appui technique et les conseils dont ils auront besoins.

3. Le rôle de la DEF dans l’élaboration, l'exécution et le suivi des plans

d’aménagement participatif de forêts communautaires. Continuer à stimuler le dialogue entre la DEF, le personnel de Wula Nafaa, et les organismes communautaires pour définir de façon plus claire le rôle de la DEF dans l’élaboration, l'exécution et le suivi des plans d’aménagement participatif de forêt communautaire. Il y a des modèles d'organisation potentiels dans la région de Kolda étant donné que l'IREF dans cette zone semble appuyer les objectifs du projet. Continuer à stimuler cette relation peut produire des exemples que d'autres forêts communautaires peuvent suivre. Il sera important pour le projet de commencer avec le niveau de collaboration actuelle entre ses agents et ceux de la DEF, collaboration établie pendant la préparation des plans de travail pour la "phase de pré-aménagement" des forêts ciblées, et de continuer sur cette lancée.

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Enjeu 2 : Les besoins d’inventaire. Pour cet enjeu, nous tâcherons d’aborder la portée de notre intervention et de fournir quelques recommandations pour l'Etape 13 de l’ébauche du Guide Méthodologique. Dans le cadre de la portée du travail établie en vue de cette mission d'assistance technique, nous avons noté le besoin d’élaborer un processus pour des inventaires forestiers participatifs et simplifiés. Les entrevues avec les membres de l'équipe de Wula Nafaa ont clarifié le fait que les inventaires participatifs ont pour but d’inviter les riverains à jouer un rôle dans la réalisation des inventaires, étant donné leurs connaissances des espèces désirées, et qu’ils seront les premiers acteurs dans la mise en application du plan d’aménagement auquel contribue l’inventaire. La nécessité d’un inventaire simplifié semble avoir évolué d’une approche d’inventaire élaborée pour un projet avec des objectifs très spécifiques pour la production de bois de chauffe/charbon de bois. Cette approche est considérée trop coûteuse, excessivement longue, et peut-être inutile pour les besoins actuels d’aménagement des 350.000 hectares de forêts devant faire l’objet de l’aménagement. Ainsi, il y avait un souhait très clair de la part de l'équipe de Wula Nafaa d'avoir un processus d’inventaire qui :

1. Permet la participation active des villages 2. Peut être réalisé dans un délai relativement court 3. Peut être réalisé à un coût proportionnel aux valeurs relativement peu élevées des

produits forestiers utilisés actuellement par les villageois Il convient de noter que l’élaboration des processus d’inventaire pour le projet Wula Nafaa a fait l’objet d’un effort considérable. Trois rapports sur les processus d’inventaire ont été écrits par un consultant ou par le personnel de Wula Nafaa. Après une mission auprès du projet Wula Nafaa en mai 2004, Rob Clausen, Coordonnateur environnemental de l’USAID pour la Région Afrique de l’Ouest, a fourni une analyse des efforts d’inventaire jusqu'à cette période et a fait une recommandation concernant la façon d’élaborer un processus d’inventaire pour le projet. Lors de la visite à Tambacounda, l'équipe de l’USFS, avec le personnel de Wula Nafaa, a reçu une présentation concernant le Système d'information sur l'environnement et les ressources forestières du Sénégal (SIEF) et comment ce système pourrait être utile pour remplir les besoins du projet Wula Nafaa. Les trois rapports initiaux par le consultant et le personnel de Wula Nafaa n'ont pas été étudiés lors de cette visite. Tel qu’inclut dans la portée du travail pour cette mission d'assistance technique, une méthodologie pour un processus d’inventaire forestier simplifié a été développée et une session de formation courte a été dispensée à Tambacounda au personnel et aux agents du projet Wula Nafaa, et aux agents du Service des Eaux et Forêts Sénégalais. Constatations : En dépit des efforts faits jusqu'ici, l'équipe de Wula Nafaa estime toujours qu'il est nécessaire d’élaborer des processus d’inventaire qui peuvent être menés dans un délai relativement court et à un coût proportionnel à la valeur des produits

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utilisés actuellement par les villages locaux. La nécessité d’un processus d’inventaire réalisable rapidement est lié au désir de développer des plans d’aménagement et de les faire approuver par le gouvernement du Sénégal, permettant ainsi de commencer la protection et l’aménagement des forêts. L'équipe de WN estime qu'il est essentiel que les forêts soient mises sous un certain niveau de gestion afin de satisfaire aux besoins critiques de protection et d’aménagement, et que des analyses et une planification plus pointues peuvent être réalisées selon les besoins, une fois les plans d’aménagement initiaux en place. Les processus d’inventaire décrits par Rob Clausen et décrits durant la présentation de SIEF sont des méthodes classiques d’inventaire forestier conçues pour donner des évaluations assez complètes et statistiquement fiables des ressources existantes et définir les capacités de production des forêts. Les deux méthodes semblent bien réfléchies parce qu’elles donnent une image assez complète des potentiels et des besoins de conservation des produits forestiers dans la zone du projet. L’on peut également dire que les deux méthodes exigeraient un niveau élevé d'expertise et leurs réalisations pour tous les plans d’aménagement forestier prévus dans le cadre du projet Wula Nafaa prendront probablement un temps considérable. Sur la base des feedbacks et des entretiens durant la session de formation de Tambacounda, il s'avère que le personnel local des Eaux et Forêts préférerait utiliser ce type d’inventaire et estime qu'ils ont l'expertise pour effectuer le travail. Les inconvénients de ces deux processus d’inventaire, selon le personnel de Wula Nafaa, semblent être le fait qu'ils ne tiennent pas compte de la participation des villages en raison du niveau élevé d'expertise technique exigée, et que le temps et le coût requis pour les réaliser ne seraient pas proportionnels aux besoins d'accomplir les plans d’aménagement initiaux pour les forêts. Le projet Wula Nafaa s’engage à réaliser des plans d’aménagement pour environ 350.000 hectares durant les trois ans et demi restants du projet. Recommandations :

1. Avec un temps et des ressources adéquates, un système d’inventaire intensif qui s’apparente à celui décrit par Clausen ou le SIEF serait l’idéal pour atteindre les buts d’aménagement pour les forêts dans le projet Wula Nafaa. Cependant, il est urgent d'avoir des plans d’aménagement approuvés et en place. Puisque l'intérêt premier des villages locaux actuellement semble être la protection des forêts et la continuation de l’exploitation à faible impact existant actuellement, des méthodes d’inventaire plus simples seraient probablement suffisantes pour satisfaire les besoins de planification immédiats. La présentation Powerpoint utilisée pour la session de formation de Tambacounda (Annexe F) décrit un processus qui pourrait être utilisé pour déterminer le niveau d’inventaire requis. Les caractéristiques essentielles de ce processus sont : la détermination des informations minimum qui doivent être collectées pour prendre les décisions d’aménagement qui s’imposent ; et la conception d’un système d’inventaire pour collecter ces informations. Dans beaucoup de cas, des procédures relativement simples peuvent être employées, permettant la participation directe des villages

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locaux. Il est à noter que les données collectées peuvent, dans certains cas, manquer une précision statistique, et seraient limitées dans son utilité pour répondre aux questions spécifiques de planification requises pour le plan d’aménagement.

2. Le projet SIEF a déjà recueilli beaucoup de données de très bonnes qualités. Une partie de ces données concernent les forêts dans la zone du projet Wula Nafaa. Le personnel de Wula Nafaa devrait acquérir ces données d’inventaire et les utiliser autant que possible, le cas échéant.

3. À un certain point dans le futur, la population locale voudra probablement augmenter leurs utilisations actuelles des forêts ou exploiter des produits forestiers ayant plus de valeur. Quand ce moment viendra, des processus d’inventaire plus pointus devront probablement être utilisés. Les qualifications requises pour concevoir et réaliser ces inventaires existent au sein de la Direction des Eaux et Forêts, du SIEF, et d'autres agents. Si la participation locale est souhaitée, il faudra lancer des cours d’apprentissage et de formation pour développer ces qualifications au niveau local.

4. Quelle que soit la méthode d’inventaire utilisée, cette méthode doit être décidée et accordée aussitôt que possible dans le processus, avec les agents locaux des Eaux et Forêts, puisqu'ils seront impliquées dans l’aménagement des forêts à long terme et parce que tous les plans d’aménagement élaborés par le projet Wula Nafaa doivent être approuvés par le gouvernement sénégalais. L'accord devrait inclure les besoins minimums d’inventaire pour les activités d'exploitation.

5. Développer un guide de terrain pour les informations requises dans un inventaire type afin de répondre aux besoins communs de gestion. Ces guides fourniraient les informations sur les types d’inventaire requis selon le type d’aménagement. Le manque d’exigences standards pour les inventaires est une question qui devra être résolue avec la DEF.

Enjeu 3 : Développement d'un « Guide Méthodologique » pour l'élaboration des plans de gestion des ressources naturelles durables Constatations : Le projet Wula Nafaa a pour objectif d’établir des plans d’aménagement territoriaux pérennes et légaux pour 350.000 hectares. Sous l'approche actuelle, un bon pourcentage, sinon la majorité, de cette terre sera soit classée ou soit forêt de village. Le projet Wula Nafaa, qui est soutenu par la loi sur la décentralisation, estime que pour améliorer l’aménagement forestier, les communautés doivent être responsabilisées pour contrôler elles-mêmes l'utilisation des ressources forestières. Comme indiqué précédemment, bien que les mécanismes légaux soient en place pour permettre cette co-gestion, les modalités réelles pour l'élaboration de ces plans restent à définir. Le projet Wula Nafaa s’appuiera fortement sur ses agents, basés dans les villages autour des forêts ciblées, pour travailler avec les communautés dans toutes les étapes d’élaboration et de réalisation de ces plans de gestion durables. Les agents devront guider les communautés à développer des Codes de conduite à utiliser pour les produits forestiers, et à développer des plans polyvalents qui devront assurer la pérennité et la régénération des produits en question. Le gouvernement du Sénégal, représenté par l'IREF, ayant l'autorité pour

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approuver ces plans, ils doivent être engagés par les agents dans tout le processus pour assurer leur approbation des plans finaux. Pendant notre mission, il a été noté que plusieurs des agents sont des débutants dans le domaine de l’aménagement forestier et n'avaient pas une compréhension claire des éléments clés d'un plan d’aménagement forestier. Sachant que la planification d’un aménagement forestier participatif est un processus très lourd, avec des accomplissements importants à réaliser dans un certain ordre, notre équipe était d'avis que le personnel du projet Wula Nafaa devrait développer un guide méthodologique pour présenter certains des concepts principaux d’une planification d’aménagement participatif et pour fournir une description détaillée et étape par étape, des exemples concrets sur comment un plan devrait être élaboré. L’établissement de zones d’aménagement et d'utilisation est un élément particulièrement complexe de la planification participative et doit être clairement traitée dans le guide. Le guide devrait clarifier les étapes spécifiques de l’élaboration d’un plan, et fournir également une liste des conditions minimum pour chaque plan. En conclusion, le guide devrait contenir un processus clair pour l'élaboration de plan d’aménagement participatif polyvalent qui est validée par la DEF. Pendant notre mission, nous avons commencé à travailler sur le cadre pour le guide avec le personnel technique de Wula Nafaa. Un cadre préliminaire a été préparé et partagé avec les agents du projet et le personnel de l'IREF pendant la formation de deux jours. Les agents ont alors été invités à contribuer en précisant ce qu'ils estiment être leurs rôles dans l’accomplissement de chacune des principales étapes du processus de planification d’aménagement, et la façon dont ils pourraient mieux accéder à l'appui du personnel de l'IREF pour aider à faire avancer le processus. C'était une étape cruciale pour permettre l’appropriation du concept par les agents et les employés de l'IREF. Cependant, le guide était seulement sous forme d'ébauche, et les étapes détaillées des inventaires et de l'élaboration réelle d'un plan d’aménagement étaient encore incomplètes. Recommandations :

1. Le personnel du projet Wula Nafaa devrait investir du temps et des ressources dans l’élaboration d’un Guide Méthodologique détaillé pour guider le processus d’élaboration de plans de gestion des ressources naturelles durables et participatifs pour les zones forestières.

2. Le guide devrait être conçu sous forme de manuel de terrain pour les agents, les représentants des CVD, les employés de l'IREF, et les villageois. Il devrait donc être permanent et disponible dans les dialectes locaux.

3. Le guide doit être validé par les employés de l'IREF, le personnel du projet Wula Nafaa, et l’USAID.

4. Une fois que le Guide Méthodologique est réalisé, le projet Wula Nafaa doit former son personnel et ses partenaires sur son utilisation. La meilleure manière de former le personnel est d’utiliser le guide dans un modèle de zone forestière. Réunir les agents dans une communauté (CVD) et passer par les diverses étapes décrites dans le guide, pour assurer que les agents se familiarisent avec le processus. Si certaines des étapes ont été déjà accomplies, elles peuvent être

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révisées pour clarifier le processus, avant de continuer plus en profondeur sur les autres les étapes. Il sera important de passer suffisamment de temps sur les étapes qui décrivent les inventaires et l’élaboration de plan d’aménagement polyvalent.

5. Quelques idées sur des étapes qui peuvent être incluses dans ce guide sont présentées dans l'Enjeu 4 (pour l’Etape 14 : Élaboration et exécution des plans d’aménagement participatif) et dans l'Enjeu 2 (pour l’Etape 13 : Inventaire).

Enjeu 4 : Modèle d'un plan d’aménagement forestier participatif et simplifié Constatations : Pendant la préparation du cadre pour le Guide Méthodologique, l'équipe de Wula Nafaa a décrit l'étape 14 comme « Elaboration et mise en œuvre des plans d’aménagement participatif ». À notre avis, l’Etape 14 est l'étape la plus critique dans tout le processus d’élaboration de ces plans. Par conséquent, afin d'aider l'équipe de Wula Nafaa dans leur processus de planification, nous avons développé le cadre suivant pour l'Etape 14. Ce cadre est un processus simple de planification d’aménagement forestier en sept étapes. Les étapes sont montrées ci-dessous et conçues pour être interdisciplinaire afin d’intégrer les considérations sociales et économiques, et les enjeux liés aux ressources naturelles. Ce cadre est un processus itératif qui peut être utilisé de façon systématique pour préparer des plans d’aménagement pour les forêts naturelles. Il est conçu pour permettre le déclenchement immédiat des actions afin d’atteindre les objectifs à court terme, tout en fournissant un cadre pour le développement d'une vision (c.-à-d. objectifs à long terme) pour les forêts en question. Le processus décrit ci-dessus est conçu pour être utilisé immédiatement. L'exécution immédiate est à la base de sa conception. Son utilisation dans les villages au sein des communes nécessite très peu de temps et d’énergie en terme de formation de formateurs. Les questions fournies dans chaque étape du processus sont conçues pour permettre aux participants de tirer leurs propres conclusions. Tel qu’indiqué ci-dessous, les meilleurs plans d’aménagement sont ceux qui dérivent des initiatives des villageois dans les communes elles-mêmes. Il est très important de noter que ce cadre est seulement une suggestion pour l'Etape 14 du Guide. Les étapes précédentes sont des parties essentielles du processus, et jusqu’à l'Etape 12, le projet Wula Nafaa semble avoir une bonne compréhension de ce qui doit être fait. Par conséquent, les étapes pour appuyer l'organisation communautaire, clarifier les droits et responsabilités locaux devraient faire partie des étapes avant l'Etape 14. Bien qu'actuellement elle puisse sembler inaccessible, le processus présenter ici est conçu, comme son équivalent à l’USFS, pour promouvoir une harmonie productive entre les villageois et l'environnement dans lequel ils vivent, tout en limitant ou réduisant considérablement les pratiques d’exploitation forestière préjudiciables ou improductives à long terme. Il est également conçu pour toucher le plus large éventail d’utilisations bénéficiaires de la forêt sans dégradation ou conséquences fortuites, et rend nécessaire un certain niveau de constance en aménagement, sur le long terme. Le processus détaillé ci-dessous est basique et réduit à l’essentiel, et peut être utilisé relativement vite pour élaborer des plans d’aménagement forestier simples. Il fournit les

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étapes essentielles d’un processus pour permettre des prises de décision conscientes et bien réfléchies, sur lesquelles seront basées les actions de mise en œuvre dans un milieu donné, à une période donnée. En même temps, il est conçu pour être une approche interdisciplinaire systématique à laquelle s’intègrent les considérations physiques, biologiques, économiques, et sociales. C'est une approche interdisciplinaire qui visent des objectifs variés. L'intégration des considérations sociales (densité de population, planification familiale naturelle, village et infrastructures communaux, etc..) et économiques (les besoins en transport et en accès, accroissement des revenus des familles etc..) ne peut pas et ne devrait pas être sous-estimé. Les étapes sont listées ci-dessous et discutées plus en détail plus bas dans le rapport.

Etape #1 – Définir la condition désirée pour la forêt Etape #2 – Définir la condition actuelle de la forêt Etape #3 – Lister les besoins de changement (objectifs) sur la forêt Etape #4 – Lister et détailler les actions conçues pour répondre aux besoins Etape #5 – Etablir des zones dans la forêt Etape #6 – Coordonner les actions à travers la forêt Etape #7 – Suivre l'efficacité des actions pour répondre les besoins indiqués

Un principe directeur dans la préparation du processus utilisé dans ce rapport est que l’aménagement des forêts, qu’elles soient des plantations ou des forêts naturelles, s’avère être le plus efficace quand les populations vivant dans ou à proximité des zones à aménager trouvent un consensus sur l’aménagement et partagent les avantages que le plan d’aménagement forestier engendre. Une planification d’aménagement forestier correctement gérée entraîne une participation locale, des solutions locales, une gestion locale et un optimisme local. La participation locale peut fournir des incitations pour des procédures d’aménagement forestier saines et réalistes. La participation locale permet également d’assurer que le plan d’aménagement sera compris par les villageois. Ceci étant dit, il est impératif qu'il y ait une collaboration entre les ministères, le secteur privé, et les communes villageoises. Ce processus est itératif dans le sens où il est une suite logique d’étapes pour l’élaboration des plans. Il s’inspire beaucoup du processus de mise en œuvre de l’USFS. L'Annexe B présente un exemple succinct d'un plan d’aménagement d’une forêt naturelle pour une zone de forêt communautaire tiré d'un processus similaire appliqué à Madagascar. Il est basé sur des données limitées et devrait être utilisé seulement comme point de départ et de démonstration de ce que peuvent devenir les résultats d’une telle planification d’aménagement forestier. Constatations : Processus pour l’élaboration de plans d’aménagement forestier PARTICIPATIFS et SIMPLIFIÉS Les étapes du processus décrites ci-dessous sont présentées en deux parties. D'abord, le raisonnement et la compréhension de l'étape sont présentées. Ensuite, une série de

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questions est fournie pour provoquer un résultat, ou la réponse pour chaque étape du processus. Processus de plan d’aménagement forestier simplifié (PAFS) : Le processus détaillé ci-dessous est un processus de base qui peut être utilisé rapidement pour élaborer des plans d’aménagement forestier. Il fournit les étapes essentielles d’un processus pour permettre des prises de décision conscientes et bien réfléchies sur quelles actions à entreprendre dans un paysage donné. Le processus est divisé en deux parties flexibles à développer au fur et à mesure de l’avancement. Le processus a été un peu testé sur le terrain pendant les visites de sites et les signes d’acquiescement des villageois et des membres de CVD témoignent de leur compréhension. En même temps, il est conçu pour être une approche interdisciplinaire systématique à laquelle s’intègrent des considérations physiques, biologiques, économiques, et sociales. Ce processus fera ressortir non seulement des buts à court terme et des objectifs à long terme pour un paysage, mais également des décisions sur des actions spécifiques aux sites. En termes plus simples, il fournit des visions et des actions pour la forêt en question. Etape PAFS #1 – Définir la condition désirée pour la forêt

Discussion : Cette première étape décrit la condition désirée pour une zone, par

ressource spécifique au site si possible, pour déterminer l’apparence désirée pour la zone à l'avenir. En l'absence des données quantifiables, les conditions sont en général qualitatives en nature et décrivent la zone en grandes généralités.

La condition désirée peut devenir de plus en plus précis en choisissant des indicateurs, ou des critères. Un indicateur est défini comme un état qui décrit des caractéristiques physiques, biologiques, sociales, ou économiques pour un endroit donné. Ce sont des unités de mesure qui peuvent être employées pour exprimer quand la condition désirée est atteinte.

Parmi ces indicateurs, l’on peut citer la quantité/qualité de l'eau ; la densité ou le taux de croissance des espèces d'arbres ; taux d'érosion du sol ou la fertilité du sol. Il peut y avoir beaucoup d'indicateurs liés particulièrement à la zone.

En identifiant un endroit localisé, et des indicateurs particuliers à cet endroit, on peut continuer se concentrer sur des points précis, de façon flexible. On peut procéder ainsi pour beaucoup d’endroits localisés dans une zone particulière ; cependant, il est simplement irréaliste pour une analyse spécifique au site de prendre en considération chaque situation et tous leurs indicateurs possibles. Par conséquent, il est important de se concentrer dès le départ sur les conditions désirées les plus importantes.

Questions :

o A quoi voulez-vous que la zone ressemble à l'avenir ?

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o A quoi voulez-vous que chaque ressource ressemble ? o En termes d’aménagement, que ferez-vous différemment dans cette

zone à l’avenir ? o A quel aspect de la ressource (indicateur) en question est-ce que je

m’intéresse particulièrement ? o Quels sont les conditions désirées par les entités extérieures ou les

organismes tels que l'IREF, les ONG... pour la zone? o Quelles lois nationales, directives ou initiatives existantes affectent les

conditions désirées ?

Etape PAFS #2 – Définir la condition actuelle de la forêt Discussion : La condition actuelle est une image en temps réel de la condition du

paysage. C'est une description honnête et franche des conditions sur site de toutes les ressources composant le paysage. Il n'est pas nécessaire que la description soit axée sur l’abondance de données. Les descriptions qualitatives sont acceptables, mais il est sage d’utiliser les données là où elles sont disponibles. La condition actuelle ou existante fournit une référence pour les futures données et informations sur les ressources.

Des conditions existantes devraient être parallèles et être présentées dans le même contexte que ces conditions décrites dans l'Etape # 1. En tant que tels, les indicateurs devraient rester les mêmes et être mesurables si possible. Ces indicateurs montreront le changement des conditions actuelles du paysage suite aux actions mises en application.

Dans cette étape il est important d'éviter d’exprimer les valeurs liées aux ressources. Les ressources ne sont pas en bon ou mauvais état. Les conditions devraient être exprimées objectivement, et neutres en terme de valeur. Ceci est plus facile à dire qu’à faire.

Comme dans l'Etape # 1, il est possible de tenter de décrire les conditions existantes par endroit localisé et de façon aussi spécifique que possible par rapport au site. Les sources d'informations sur les conditions existantes sont :

• Entretiens directes avec les villageois, les membres des CVD, les

techniciens de l'IREF, et tout autre personnel du projet. • Visite de site, reconnaissance participative initiale sur les utilisations

actuelles et les pressions sur les ressources ; évaluation des états et des tendances des ressources

• Informations provenant des visites de site et rapports antérieurs. • Données d’inventaire brutes (bases de données, SIEF, SIG etc..)

Questions :

o Que se passe t-il avec les ressources aujourd'hui ? o Quelle condition d'aujourd'hui voulez-vous améliorer ? o Quelle est la condition des ressources aujourd'hui ? o Quels sont les problèmes des ressources aujourd'hui, s’il y en a ?

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o Quelles sont les pratiques d’aménagement qui ont contribué à la situation d'aujourd'hui ?

Etape PAFS #3 – Lister les besoins de changement (objectifs) sur la forêt Discussion : Avant de déterminer les actions d’aménagement spécifiques à

entreprendre dans une zone donnée, l’on doit comprendre pourquoi les entreprendre. L'Etape #3 traite des raisons de changer les conditions et des objectifs y afférents pour le paysage. Cette étape fournit la raison (raisonnement) pour lequel on change le paysage de sa condition actuelle à une condition préférée (désirée). Le besoin de changement est un processus simple qui compare les conditions désirées et les conditions existantes. Cette étape peut être présentée sous forme d’équation, comme suit : Condition désirée – Condition actuelle = Besoin de changement (objectifs pour l'action)

En d'autres termes, la condition actuelle est soustraite de la condition désirée. La différence est le besoin de changement. Les indicateurs des ressources sont comparés de façon optimale.

Le besoin de changement est habituellement considéré comme plus ou moins de quelque chose - plus ou moins de l'indicateur évalué. Par exemple, les besoins peuvent être exprimés en tant que plus d'eau dans une source spécifique, une augmentation des sources de bois de chauffe facilement accessibles, plus d’accès aux des sources de bois de construction, une utilisation durable des produits forestiers autres que le bois de construction dans les forêts villageoises etc.

Énoncer le besoin de changement aussi succinctement et objectivement que possible. L’établissement des priorités finales des besoins dans l'Etape #4 aidera dans l'Etape # 5 lors de l’évaluation des actions.

Questions :

o Y a-t-il une disparité entre la condition désirée et la condition actuelle pour la zone concernée?

o Y a-t-il un besoin de changement dans la zone concernée ? o Quelle différence y-a-t-il entre les ressources indicateurs spécifiques au

site dans la condition désirée et dans la condition actuelle ? o A quel point la condition actuelle est-elle différente de la condition

désirée ?

Etape PAFS #4 – Lister et détailler les actions conçues pour répondre aux besoins Discussion : Les actions dans ce contexte sont des actions concises, ponctuelles,

mesurables et planifiées qui répondent aux besoins préétablis (objectifs) et changent le paysage vers la condition désirée. Des actions sont conçues pour changer le paysage,

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bassins versants ou ressources vers son état désiré avec des résultats acceptables et favorables. Cette étape peut être présentée sous forme d’équation, comme suit :

Condition existante + Action = Progrès vers la condition désirée

L'Etape #4 peut être considérée comme une séance de réflexion. On ne devrait pas éliminer des actions au préalable. Lister toutes les actions possibles qui pourront permettre d’atteindre l’objectif indiqué (besoin). Comme dans l'Etape # 2, ces actions devraient être préparées et listées objectivement. Une action qui aujourd'hui peut ne pas sembler plausible peut devenir réaliste dans le futur. En créant cette liste au niveau des communes ou des villages, il peut être nécessaire de solliciter des participations individuellement ou en petits groupes pour éviter d’avoir une liste d'actions proposées de façon hiérarchique. Il est important que le processus se développe de bas en haut (fermier rural). Dans ce sens, l’importance est mise sur l’action proposée, et non sur la personne qui la propose.

Les actions devraient être aussi spécifiques et détaillées que possible. Si possible, utiliser des descriptions mesurables, telles que 15 hectares de forêts villageoises avec une espèce de bois dure pour fabrication de meuble, et 25 hectares d’arbre pour la fabrication de charbon de bois, un système d’éclaircie durant les années 2, 7 et 15, etc. Les actions devraient inclure des éléments de descriptions tels que le timing et l’emplacement. Tel qu’indiqué précédemment, l’on peut concevoir des actions pour avoir un effet sur les ressources naturelles, ou pour changer les conditions sociales ou économiques dans la zone concernée. Le choix de l’action à entreprendre à une période donnée, dans un site donné est basé sur de nombreux facteurs. Les facteurs tels que le financement, les questions de main d’œuvre, la disponibilité des matériaux, la priorité des besoins indiqués par les villageois et communes, le transport, et la saison de la mise en œuvre sont autant de considérations importantes. Davantage de considérations sociales et économiques seront intégrées et développées en fonction des besoins. C’est dans cette étape que l’on devrait commencer à considérer les normes générales et les directives d'exécution pour toute la forêt en question. Cependant, les normes doivent être établies au niveau des zones d'abord (voir l'Etape 5), et synthétisé ensuite pour la forêt toute entière une fois que le processus de zonage est terminé.

Questions : o Quelles actions (activités) peuvent être entreprises pour répondre au

besoin de changement indiqué ? o L'action s’adresse-t-elle au besoin de changement indiqué pour la zone

concernée ? o Où l'action est-elle proposée ? o Quand l'action est-elle proposée ?

Etape PAFS #5 – Etablir des zones dans la forêt

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Discussion : Cette étape permet d’identifier les centres d'intérêt en divisant la forêt en zones. Elle sera particulièrement utile dans les conditions de forêt naturelles rencontrées au Sénégal. Le terme « zone » dans ce contexte est un terme générique, signifiant un site faisant l’objet d’un aménagement spécifique. Les zones peuvent être divisées selon :

♦ Objectifs ou buts similaires pour les ressources ♦ Ressources, topographie ou végétation similaires ♦ Utilisations des ressources, du paysage ou du bassin versant (c.-à-d.

production agricole, production de forêt de biomasse, pâturage, réhabilitation de forêt, exploitation)

♦ Écosystèmes similaires ♦ Objectifs d’aménagement similaires (extensif, intensif, protection,

conservation) ♦ Zones où il y a des opportunités à saisir ou problèmes à solutionner

La délimitation des zones est en général liée à une certaine forme de frontière naturelle, telle que la limite d’un bassin versant, une crête, un cours d’eau ou une frontière ancestrale. Cependant, la taille d'une zone dépend des conditions existantes faisant l’objet de l’étude et jusqu’à quel point il est possible de mener raisonnablement des activités d’aménagement. Egalement associé à cette étape est l'établissement des normes (conventions) dans chaque zone individuelle. Les actions d’aménagement peuvent être permises si elles répondent aux normes de la zone. Une norme ne nécessite pas forcément la création de projets. Comme auparavant, les actions doivent être axées sur la satisfaction des besoins de changement indiqués et faire progresser le paysage vers sa condition désirée. Si l’on désire réaliser des activités d’extraction, telle que la production de charbon de bois ou l'utilisation de produits forestiers autres que les bois de construction, c’est à cette étape que l’on peut évaluer le potentiel du marché/valeur des produits potentiels pour les zones à aménager. Ces activités devraient être facilitées par les informations recueillies durant l’inventaire, fournie dans l'Etape 13 du Guide Méthodologique. Il n'y a aucune délimitation correcte ou incorrecte des zones, cependant, un processus commun devrait être appliqué à travers tout le paysage. Il y a des avantages à bien délimiter les zones. Choisir un processus de délimitation et l’appliquer sur toute la zone concernée. Le zonage de la forêt présente plusieurs avantages majeurs. D'abord, le zonage permet aux actions d’être spécifiques aux sites, axées sur les problèmes ou les opportunités de ladite zone. La focalisation des actions sur des sites spécifiques donnent des résultats précis dans les plus courts délais. Ceci engendre une rentabilité des activités. La répartition en zones permet également de rationaliser l’utilisation du temps pour les efforts de planification. Un effort de planification axé sur des sites spécifiques résulte en une utilisation efficace du personnel et du financement.

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En bref, l'utilisation des zonages permet une meilleure utilisation du temps, de l’espace et des ressources, des ressources financière et des efforts, en empêchant des erreurs coûteuses et des actions inadéquates. Il est possible de créer des zones polyvalentes, qui permettent une utilisation simultanée de différents produits/services forestiers, d’une manière qui n’est pas préjudiciable pour la santé générale de la forêt. Le zonage forestier polyvalent pourrait faire l’objet d'une mission d'assistance technique futur de l’USFS (voir Enjeu 6).

Questions :

o Quel système de délimitation de zone sera utilisé ? o La taille des zones est-elle adéquate pour permettre de traiter les

problèmes, préoccupations ou questions liés aux conditions existantes et conditions désirées ?

Sous-étape de zonage #1 – Définir la condition désirée pour chaque zone spécifique de

la forêt Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 1.

Sous-étape de zonage #2 – Définir la condition actuelle de chaque zone spécifique de la

forêt Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 2.

Sous-étape de zonage #3 – Définir le besoin de changement (objectifs) pour chaque

zone particulière de la forêt Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 3.

Sous-étape de zonage #4 – Lister et détailler les actions et les normes conçues pour

répondre aux besoins de cette zone particulière de la forêt. Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 4.

Sous-étape de zonage #5 – Coordonner les actions pour toutes les zones à travers la forêt

Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 6.. Examiner les échelles de temps et de l’espace et considérer l'urgence des besoins indiqués. Sous-étape de zonage #6 – Suivre l'efficacité des actions destinées à répondre aux besoins indiqués

Discussion : Se référer à l’Etape PAFP # 7.

Etape PAFP #6 – Coordonner les actions à travers la zone forestière

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Discussion : À cette étape du développement du plan d’aménagement forestier, une liste d'actions possibles aura été identifiée. Ces actions doivent maintenant être examinées afin de déterminer si elles sont adaptées et capables de répondre aux besoins indiqués pour la zone à l’étude. C'est un temps pour prendre du recul et réétudier la liste d'actions dans sa globalité. Commencer à étudier chaque action en contexte avec les autres actions et à établir un ordre logique pour leurs exécutions dans le temps et dans l'espace. L’on peut faire des concessions dans le séquençage des actions. En outre, une étude des technologies appropriées pour l'exécution et la gestion des actions s’avère importante. Il est conseillé d’examiner brièvement les effets préliminaires de la mise en œuvre des actions. Réaliser un examen initial pour déterminer si la mise en œuvre de l'action, ou l'ordre des actions, peut entraîner des effets indésirables sur les individus, les villages, ou la commune dans l'ensemble. Un examen des actions en général peut déterminer que les conséquences environnementales de la mise en œuvre d’une action peuvent avoir des effets indésirables sur la mise en œuvre de l'action suivante. Ceci peut entraîner la nécessité d'ajuster l'ordre d’exécution des actions. Cette étape devrait illustrer le fait que certaines actions, ou l’ordre des actions, ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être au départ. Elle permet de considérer les actions plus longuement à partir d’une perspective différente, et résulte en une confirmation de la ligne de conduite à adopter avant d’engager des dépenses financières et des efforts. Ce qui semblait être au départ la bonne ligne de conduite pour atteindre les objectifs désirés au niveau du paysage, peut s’avérer ne pas être nécessairement la bonne trajectoire. Le concept d'un seuil des conséquences acceptables est utilisé dans ces cas.

Cette étape permet également de considérer l'urgence des besoins. Quelques-uns uns des besoins indiqués peuvent êtres plus prioritaires que d’autres. Par exemple, la planification pour l'utilisation durable des arbres destinés à la production de charbon de bois, qui peuvent être menacées par les producteurs commerciaux venant de l'extérieur et qui ont peu d’intérêts à voir l’utilisation contrôlée de la forêt, est une considération urgente importante. C'est l’une des raisons d'établir une priorité des besoins dans l'Etape #3 de ce processus. A ce stade, il est important de noter que les coûts de mise en œuvre des actions joueront un rôle important dans la détermination de leur séquence. L'exécution des actions est parfois plus opportuniste que stratégique. Quand le financement est disponible, alors l'action est réalisée. C'est un simple fait du processus de planification. Pourtant, le fait d’agir selon l’opportunité qui se présente ne veut pas dire qu’il ne faut pas une planification appropriée. Seules les personnes qui connaissent bien les ressources et les enjeux en question peuvent établir les priorités et plans de mise en œuvre pour une distribution optimale des fonds selon les actions.

Questions :

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o La mise en œuvre de l'action, ou la séquence des actions auront-elle des effets indésirables sur les individus, les villages, ou la commune dans l'ensemble ?

o Les actions proposées seront-elles mise en œuvre suivant une séquence logique ?

o Y-a-t-il des besoins urgents identifiés plus tôt auxquels il faudra répondre sans délai ?

Etape #7 – Suivre l'efficacité des actions pour répondre les besoins indiqués Discussion : Cette étape correspond en fait à l'Etape 15 de l’ébauche du Guide

Méthodologique. Le suivi est une étape essentielle qui est pourtant souvent négligée dans le processus de planification d’aménagement forestier. Un examen des critères ou des indicateurs établis dans l'Etape #1 qui définit les conditions désirées permet de déterminer si les résultats sont tels qu’escomptés. Les indicateurs, ou les unités de mesure, devraient être quantifiables, prévisibles et compréhensibles autant que possible. Le suivi aidera à combler les lacunes en terme de données identifiées dans les actions et hypothèses antérieures.

Questions :

o L'exécution des actions a-t-elle fait progresser le paysage concerné de sa condition existante vers la condition désirée?

o Les conditions existantes ont-elles changé ? o Les actions devraient-elles être ajustées ou arrêtées d’après les

changements des conditions existantes ? o Quels sont les changements qui se sont produits sur les critères ou

indicateurs établis dans l'Etape # 1 qui définit les conditions désirées ? o Comment savez-vous que vous avez atteint vos objectifs (conditions

désirées) ? Exemple de matrice de plan d’aménagement forestier La matrice suivante sera employée dans le cadre de ce rapport pour guider les membres du projet Wula Nafaa à indiquer logiquement les réponses aux questions posées dans le plan d’aménagement forestier simplifié.

Matrice de plan d’aménagement forestier

Forêt concernée Etape PAFS #1 Condition désirée

Etape PAFS #2 Condition existante

Etape PAFS #3 Besoins

Etape PAFS #4

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Actions pour répondre aux besoins Etape PAFS #5 Zonage forestier

Etape PAFS #6 Coordination des actions

Etape PAFS #7 Suivi

Considérations additionnelles : Concept d’aménagement adaptatif en planification d’aménagement forestier L’aménagement adaptatif est un concept qui s’adresse à l'incertitude dans la gestion des ressources naturelles et permet l'ajustement, ou l’adaptation, au fur et à mesure de la mise en œuvre. Ce concept est particulièrement utile pour les plans d’aménagement de forêts naturelles car les conditions existantes sont en changement constant. Il augmente la flexibilité ou la modification d’une action sur terrain en réponse à des événements naturels ou anthropiques, à une nouvelle information, ou à des résultats imprévus. Il se présente comme suit, dans sa forme la plus simple: Une action est proposée. L'action a des résultats ou des effets escomptés. Cependant, si ces résultats ou effets ne se produisent pas, alors une alternative ou une ligne de conduite modifiée est alors mise en œuvre. Cette ligne de conduite modifiée ou adaptée a alors ses propres résultats ou effets escomptés et le cycle d’aménagement adaptatif recommence. (voir le diagramme ci-dessous.) La liste d'actions créées dans l'Etape PAFS #4 fournit une liste d’actions possibles où l’on peut dériver des lignes de conduite. L’aménagement adaptatif souligne également le besoin de contrôle de qualité et de contrôle continu. C’est grâce au suivi que les résultats escomptés ou effets d'une action sont vérifiés. Le schéma suivant montre graphiquement le processus d'aménagement adaptatif:

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Planifier l’action

Mettre en oeuvre l’action

Suivi

Adapter l’action

Mettre en oeuvre l’action

Suivi

Adapter l’action Quelques notes importantes sur la mise en œuvre des concepts d’aménagement adaptatif :

♦ Ne pas abuser de son utilisation. A utiliser seulement dans les cas où il y a incertitude des résultats mais une certitude raisonnable de la direction au cas où un changement dans le déroulement des actions serait nécessaire.

♦ Ne pas utiliser pour combler le manque de données. Si les données sont véritablement nécessaires pour une meilleure compréhension des effets escomptés, autant l'acquérir avant la mise en œuvre. En d'autres termes, ne pas prendre les risques où les résultats potentiels ou les effets sur l'environnement seront inacceptables.

Timing Nous avons expérimenté la mise en œuvre de cette matrice seulement à Madagascar. Elle a pris en général 12 mois pour les travaux de « pré-aménagement » avec les communautés et les Eaux et Forets, avant que le plan ne pouvait être élaboré. À partir de là, l’élaboration effective des plans a pris environ 6 à 9 mois, selon la taille du bloc de forêt et la complexité des objectifs. Nécessité du suivi La valeur du suivi ne doit jamais être négligée et mérite une brève discussion. L'exécution d'un plan de suivi pour les actions mises en œuvre dans le cadre des plans d’aménagement forestier est une étape essentielle qui répond à la question « les résultats escomptés sont ils atteints ? ». Le suivi est en d’autre terme un « contrôle de qualité ». Le suivi des plans ne doit pas nécessairement être compliqué ou coûteux. Les plans de suivi de base incluent plusieurs éléments simples, à savoir :

1. Choisir l'indicateur ou les critères à contrôler. (se référer à l'Etape PAFS # 6.) 2. Décrire en détail chaque indicateur de suivi et sa priorité de réalisation. 3. La fréquence du suivi doit être spécifiée.

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4. Décrire une méthode de suivi, y compris sa fréquence ou sa durée. 5. Identifier les responsables de l’activité de suivi. 6. Identifier les déviations acceptables des indicateurs. 7. La période de rapport doit être précisée.

Comme indiqué dans la discussion sur l’aménagement adaptatif, mettre en œuvre un plan de suivi permet d’avoir le feedback nécessaire pour déterminer si les actions ou la séquence des actions proposées dans un paysage donné doivent être ajustées. Le suivi non seulement améliore la qualité des résultats, il améliore également la qualité des actions mises en œuvre. Le suivi n'est pas un processus statique. Elle évolue également suivant la vie d'un plan d’aménagement forestier, ou d'une action individuelle. Enjeu 5 : La capacité de la DEF à élaborer et répondre aux besoins de planification d’aménagement territorial. Constatations : La mise en œuvre des plans d’aménagement forestier demandera une assistance technique afin d’assurer que les plans sont adaptatifs et continus à répondre aux besoins sociaux, économiques et écologiques des communautés et des écosystèmes. La DEF manque apparemment de fonds pour avoir une assistance technique dans l’élaboration des plans d’aménagement, et a soumis une demande de financement auprès du projet pour engager des prestataires de service pour l'élaboration des plans pour la Forêt Classées de Paniates. En plus, il semble y avoir de la confusion au niveau du personnel du projet Wula Nafaa sur la méthodologie exacte pour l’élaboration de ces plans, comme les rôles respectifs du personnel du projet et du l’IREF sont encore en cours de définition. Il existe un document qui décrit les étapes de base convenues par la DEF pour l’aménagement d’une forêt ; cependant, cet accord n’est pas suffisamment détaillé quant au contenu des plans d’aménagement, et aux étapes exigibles pour préparer de tels plans, une fois que les communautés ont été mobilisées, organisé et l’accord sur les normes d’aménagement (codes) conclu. En théorie, le rôle de l’IREF et les rôles des projets pour appuyer l’IREF devraient être clarifiés au niveau national et être standardisés à travers le pays. En plus, l’IREFdevrait donner les directives au moins pour les conditions minimums requises pour les plans destinés aux forêts classées et les forêts communautaires, ou valider une approche proposée (comme celle que nous avons présentées dans ce rapport). Cependant, sans aucune initiative politique de la Direction des Eaux et Forets, les rôles que l'IREF joue dans les deux régions où le projet est actuellement opérationnel, Tambacounda et Kolda, peuvent varier de manière significative, ainsi que la méthodologie utilisée pour la l’aménagement forestier, sur la base des approches souhaitées par les deux Inspecteurs régionaux. Cette situation rend non seulement la collaboration difficile pour les projets, qui doivent adapter leur approche par région, mais rendra également plus long les efforts d’augmenter les hectares de forêts sous aménagement. La DEF devra sans aucun doute jouer un rôle important dans l'élaboration et l'exécution de ces plans. Une fois que ce rôle est clarifié, les besoins de financement de la DEF pour

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l’accomplir doivent être anticipés et programmés en conséquence. Le gouvernement sénégalais et les bailleurs de fonds peuvent se partager les coûts de la participation de la DEF dans l'élaboration de ces plans, mais les ordres doivent venir du ministère. Il semble donc que l'objectif de réforme politique du Wula Nafaa pourrait être de clarifier le rôle de la DEF dans l'élaboration de ces plans d’aménagement forestier, et de standardiser ce rôle à travers dans les régions. Il y a un autre acteur potentiel dans l'élaboration des plans d’aménagement forestier ; dans certains pays, les sylviculteurs ont essayé de créer un réseau des consultants qui pourraient fournir des services payants de planification d’aménagement forestier aux communautés. Avec l’appui des bailleurs, nous avons observé que ces consultants peuvent jouer un rôle important en travaillant avec les communautés pour développer les codes et les documents nécessaires pour le processus de planification d’aménagement, et peuvent également faciliter des communications avec la Direction des Eaux et Forets pour le feedback et l'approbation des plans. Cependant, nous n’avons trouvé aucune communauté disposée à payer elle-même ce type de service, et aucun prestataire qui a continué ses services après expiration du financement du bailleur. Dans le cas du projet Wula Nafaa, à condition de bien définir les rôles et les responsabilités du personnel du projet, du personnel de l'IREF, et des communautés, ainsi que les méthodologies à appliquer, il n’est pas nécessaire, à notre avis, d’avoir des consultants prestataires de service. Les agents du projet peuvent diriger la fourniture d’appui aux communautés et agir en tant qu’interlocuteurs du personnel de l'IREF. Dans ce cas, le personnel technique du projet et/ou le personnel de l'IREF doivent initier la clarification des rôles etc. Recommandations :

1. Augmenter la capacité de la DEF de participer et de guider le processus de planification forestière.

2. Trouver un accord, ou valider une approche, sur les conditions minimums pour les plans pour les forêts naturelles et les forêts communautaires

3. Trouver un accord sur les rôles de la DEF et du projet dans le processus d’aménagement forestier, et demander au ministère de disséminer l’information

4. Le projet doit soutenir les collectivités locales (Conseils ruraux, Communautés Rurales) pour jouer leur rôle de leader pour une gestion améliorée des forêts non classées dans le cadre de la politique de décentralisation, et leur rôle en tant que Cogérant dans les forêts classées

Enjeu 6 : Appui futur de l’USFS à l’endroit de l'USAID-Sénégal et des activités du projet Wula Nafaa Historique : Alors que la mission de l’USFS au Sénégal était axée sur le terme de référence sus-cité, c'était également une visite exploratoire, qui a permit de déterminer s'il

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y avait des opportunités pour une assistance technique supplémentaire de l’USFS aux activités appuyé par le gouvernement américain dans le domaine du GRN au Sénégal. Ci-dessous quelques expériences des programmes internationaux de l'USFS. Les programmes internationaux de l’USFS promeuvent l’aménagement forestier et la conservation durable de la biodiversité au niveau international. Grâce aux qualifications du personnel de terrain de l’USFS et celles de ses partenaires à l’étranger, l'agence peut aborder les enjeux et les préoccupations les plus critiques en foresterie. Les programmes internationaux s’alimentent régulièrement de toute l’expertise de l’agence. En tant que fournisseur de coopération technique, l'USFS recherche des opportunités de fournir une assistance technique ciblée pour les missions de l'USAID afin d’atteindre les objectifs stratégiques de ces dernières. Notre assistance technique s’adresse généralement aux institutions gouvernementales chargées de la gestion des forêts et ressources naturelles des pays hôtes, à l’USAID et ses agences d’exécution, et aux autres acteurs locaux. L’assistance technique fournie par l’USFS est souvent sous forme de renforcement de capacité et formation, développement d’outils, systèmes, ou politiques pour promouvoir l’aménagement forestier durable, et recommandations stratégiques pour l’USAID et les organismes GRN du pays hôte. De plus, dans le cadre de notre engagement continu à renforcer les capacités, nous dispensons trois cours de formation courts par an sur l’aménagement forestier, l’aménagement des bassins versants, et la gestion des aires protégées. Les cours ont lieu aux USA en collaboration avec les programmes d’enseignement technique pour l'agriculture des universités (land-grant). Nous organisons également une conférence annuelle sur la gestion des aires protégées en Afrique du Sud en collaboration avec l'Université du Kwazulu natale. Des experts techniques de l'USFS peuvent être mobilisés pour des travaux à court et à long terme. Dans le cas d'un programme d'assistance technique à court terme, nous collaborons étroitement avec des partenaires qui sont basés dans le pays hôte, dans la préparation de l’envergure des missions, la logistique, et dans la mise en œuvre des recommandations ou systèmes qui résultent d'une mission d'assistance technique de l'USFS. Les experts techniques de l'USFS jouissent au départ d’une expérience internationale et peuvent visiter un pays plusieurs fois afin d’assurer la continuité. Les experts techniques de l'USFS sont expérimentés dans l’application des meilleures pratiques et des leçons apprises des 100 ans d’aménagement forestier polyvalent dans divers écosystèmes des Etats-Unis, au contexte, aux enjeux, et aux priorités spécifiques au pays où nous travaillons. Nous pouvons également placer des experts USFS en matière d’aménagement forestier à l’étranger pour des missions de longue durée, comme ce que nous faisons actuellement au Mexique et au Libéria. En général, notre rôle est de fournir une assistance technique ciblée dans les secteurs où les partenaires dans le pays n’ont pas l'expertise requise, ou cherchent une opinion extérieure. Dans le cas de nos programmes à Madagascar et au Libéria, nous avons recruté des ressortissants du pays pour nous représenter et pour faciliter nos activités d'assistance technique. L'USFS s’efforce de développer avec l’USAID des partenariats profitables pour les deux agences. En contribuant aux coûts des salaires de ses experts, l'USFS fournit un pool d’experts de haut niveau à un coût moins élevé pour appuyer

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l’USAID à atteindre ses objectifs. Ci-dessous quelques-uns des domaines dans lesquels nous axons nos interventions en Afrique :

• Gestion de concessions de bois de construction et attribution de concession (Madagascar, Bassin du Congo)

• Planification stratégique et zonage forestier (Gabon, Madagascar, Tanzanie) • Gestion de plantation, accès aux marchés, et business plan pour des produits

forestier (Madagascar) • Mise en place de systèmes de gestion financière transparente pour des produits

forestiers (Libéria) • SIG / développement de base de données pour des outils de prise de décision

(Gabon, Madagascar, République Démocratique du Congo, Kenya) • Exploitation forestière à impact réduit (Bassin du Congo) • Aménagement forestier communautaire (République Démocratique du Congo) • Aménagement de bassins versants (Tanzanie) • Protection contre l'incendie et gestion (Ghana, Kenya) • Appui institutionnel aux ministères des eaux et forêts (Madagascar, Guinée

équatoriale) • Renforcement de capacité en gestion des aires protégées (Afrique du Sud)

Constatations : Durant la mission au Sénégal, l’USFS a identifié les secteurs suivants pour un appui futur potentiel de l’USFS au projet Wula Nafaa :

• Appui supplémentaire pour les activités « Droits et Responsabilités » du projet Wula Nafaa, en particulier, assistance au projet dans la conception de leur approche d’inventaire participatif, et réalisation d’inventaires pilotes en tant que formation pour le personnel du projet, les villageois, et le personnel de l'IREF

• Appui supplémentaire pour les activités « Droits et Responsabilités » du projet Wula Nafaa, en assistant particulièrement l’élaboration du Guide Méthodologique et la réalisation d’une formation dès la finition du guide

• Appui à l'équipe de Wula Nafaa dans le but de placer 350.000 ha sous une meilleure gestion en élaborant des options d’aménagement pour les Zones de Gestion de la Faune dans les régions de Tambacounda ou de Kolda. L'USFS a une grande expérience de la gestion de la faune, et peut assister dans l’élaboration des plans qui intègrent des considérations de gestion de la faune aux autres objectifs polyvalents.

• A cause de la durée limitée de notre mission et le temps requis pour la préparation de la formation, nous avons manqué d’aborder clairement les différences entre l'approche pour les forêts classées et les forêts villageoises dans la méthodologie présentée sous l'Enjeu 4. Il y a des différences susceptibles d’avoir des implications sur le coût et le temps requis pour la planification de plans d’aménagement pour forêts classées en co-gestion et forêts communautaires. Une mission technique future de l’USFS pourrait porter sur ce sujet, et mettre à jour la méthodologie incluse ici pour faire la différence entre ces deux classifications.

1. En outre, en raison des contraintes de temps, l'équipe de l'USFS n'a pas pu aller dans la région de Kolda. Nous avons appris qu'il y a eu une expérience considérable en planification d’aménagement forestier dans cette région, et que la DEF est particulièrement d’avis de procéder

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rapidement à l’aménagement forestier simplifié projeté pour environ 200.000 ha qui sont déjà ciblés par le programme. Wula Nafaa a installé 12 agents dans ces zones, qui pourraient éventuellement tirer bénéfice d’une assistance dans l’élaboration générale de plan d’aménagement forestier. Se concentrer sur cette région, où le personnel de l'IREF semble ouvert à une approche simplifiée, peut être la prochaine étape pour mettre en application les recommandations du présent rapport.

Recommandations : En soumettant ce rapport, l'USFS exprime sa volonté de continuer à fournir l'assistance technique requise par le Sénégal. Cependant, nos fonds pour ces activités sont limités, et nous aurions besoin d’une aide financière supplémentaire de la mission de l'USAID à Dakar pour compenser les frais de voyage des experts de l'USFS pour leurs missions au Sénégal. Nous consulterons l'USAID et le projet Wula Nafaa pour connaître leur intérêt à poursuivre ce type de partenariat à l'avenir.

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CONCLUSIONS Le projet Wula Nafaa s'est engagé à appuyer deux étapes principales dans le processus de planification d’aménagement forestier, à savoir l'organisation des communautés locales affectées, et l'adoption de conventions locales pour une utilisation contrôlée et une meilleure gestion des ressources forestières. Le programme a apporté une assistance dans la planification des activités initiales conçues pour protéger la forêt d’une surexploitation, d’une surpâturage et des feux de brousse. Cette mission a permit à l'équipe d'indiquer précisément un certain nombre d'actions qui peuvent être entreprises (accord sur les étapes à suivre, préparation du guide, futures activités de formation etc.) pour progresser vers la préparation des plans d’aménagement. Si tout va bien, ces étapes permettront au projet d'améliorer la gestion de plus de 140.000 ha de régions boisées dans les prochains 6 à 12 mois, et d'atteindre voire dépasser l’objectif du programme de couvrir 350.000 ha dans les 2 années à venir. L'examen des enjeux et les discussions approfondies avec les divers partenaires ont permit de prouver que les aspects liés aux avantages et à la responsabilisation des communautés ont entraîné des changements qui font avancer vers les objectifs stratégiques. Les plans d’aménagement forestier fournissent une excellente base pour l’aménagement des forêts dans le futur dans les régions de Tambacounda et de Kolda. La méthodologie proposée ici est conçue pour élaborer et mettre en œuvre les plans pour le futur prévisible, et, si ces plans sont correctement élaborés, ils conduiront à un meilleur aménagement forestier dans la zone d’intervention du projet. Cependant, il y a toujours toute une série d’enjeux, abordés dans ce rapport, qui sont problématiques pour assurer la durabilité sociale, économique et écologique de l'utilisation de la forêt. Nous espérons que les recommandations contenues dans ce rapport permettront au projet Wula Nafaa d'améliorer leur approche d’aménagement forestier et de les aider à atteindre leurs objectifs. Pour souligner une remarque faite précédemment dans ce rapport, nous sommes d'avis que le projet doit se concentrer sur l’amélioration de la compréhension des rôles et des responsabilités respectifs du personnel du projet et du personnel de l'IREF à Tambacounda et Kolda. La confusion des rôles de chacun, à notre avis, est un premier obstacle qui empêche l’avancement vers l’élaboration et l’exécution de ces plans. Ce manque de définition de rôle peut mener à une diminution de la confiance des communautés pour les inciter à donner leurs temps et effort à l’élaboration de ces plans, car leurs besoins d'assistance technique à long terme peuvent ne pas être satisfaits. Nous suggérerions à l’IREF et au personnel du projet Wula Nafaa de préparer un protocole d'accord qui précise l'accord sur la méthodologie à utiliser et le rôle de l'IREF dans chaque étape du processus, tout comme ce qui a été fait par les agents durant la formation. Pour ce faire, les principales étapes dans le processus d’élaboration de plans d’aménagement devraient être identifiées et l’IREF devrait s’impliquer dans la préparation de ces étapes, et dans l’approbation des résultats.

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ANNEXE A

Termes de Référence

L’assistance technique à court terme de l’USDA/Eaux et Forêts pour le renforcement des capacités en matière d’inventaire forestier simplifié et de

planification communautaire de la gestion forestière au Sénégal (document provisoire, 30 août 2004)

Introduction Au cours de la dernière décennie, plusieurs projets d’aide au développement ont financé des projets visant à améliorer la gestion des ressources forestières au Sénégal. Nombre d’entre eux ont fourni de l’assistance pour des plans de gestion forestière. Généralement parlant, la préparation de ces plans a pris plusieurs années, et les projets ont pris fin avant que les plans ne puissent être mis en application. La plupart des plans étaient trop compliqués ou inapplicables, ou alors présentaient des problèmes lorsque les Eaux et Forêts essayaient de les mettre en œuvre. D’autres étaient trop simplistes et ne répondaient pas aux attentes des Eaux et Forêts pour des plans de gestion. Le processus de planification était pour l’essentiel trop complexe et coûteux, et pas du tout reproductible. A l’exception de quelques plans de gestion ou codes d’utilisation locale très simples, les plans de gestion ont été peu adaptés au contexte local et en déphasage avec les objectifs de gestion locale ; en outre, ils n’ont pas favorisé l’autonomisation locale ni la participation locale accrue à la gestion forestière. L’USAID/Sénégal a financé le programme AG/GRN (localement appelé « Wula Nafaa ») pour une durée de cinq ans, en vue d’atteindre une ambitieuse série de résultats relatifs à la gestion améliorée et décentralisée des forêts du Sénégal Oriental. Ces résultats comprennent la préparation de plans de gestion pour des dizaines de forêts situées dans 3 régions et couvrant quelque 350 000 hectares, ainsi que l’adoption d’accords formels entre les Eaux et Forêts et les organisations communautaires de base, pour la mise en application de ces plans et l’augmentation du niveau de revenu tiré de la vente des produits forestiers ainsi que des autres avantages à recevoir par les communautés locales. Depuis le démarrage du programme Wula Nafaa en février 2003, les communautés locales de plusieurs zones ciblées dans la région de Tambacounda se sont engagées dans un processus de revendication formelle de leurs droits de cogestion pour quatre forêts nationales et d’élaboration de plans de gestion pour des forêts communautaires adjacentes. Ces derniers mois, près de 200 000 ha supplémentaires de forêts nationales et communautaires ont été ciblés dans la région de Kolda. Les codes locaux régissant l’accès aux ressources forestières et leur utilisation ont été examinés et sont en train d’être formalisés et adoptés dans environ 15 communautés rurales (unités administratives décentralisées regroupant de 10 à 25 villages) dans la région de Tambacounda. Une évaluation préliminaire des besoins d’inventaire forestier a été effectuée, mais il reste encore à mettre au point un cours de formation sommaire sur l’inventaire forestier. Un module de formation courte a été conçu pour inculquer aux facilitateurs communautaires de Wula Nafaa les principes fondamentaux de la gestion forestière, et leur fournir des

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exercices pratiques visant à faciliter la mise en application des activités de gestion forestière décentralisée. Un atelier d’une journée a été organisé en juillet 2004 avec les Eaux et Forêts et les facilitateurs de Wula Nafaa, pour promouvoir une compréhension commune des interventions prioritaires à appuyer par Wula Nafaa lors des phases initiales de planification de la gestion forestière ; toutefois, les plans de travail spécifiques pour la préparation de plans de gestion des forêts nationales et communautaires ciblées par le programme n’ont toujours pas été menés à terme. Le projet DGLFelo (financé séparément par l’USAID et axé sur une meilleure gouvernance et une GRN décentralisée) a également organisé des ateliers de réflexion sur les approches possibles et les actions requises pour mettre à exécution les plans de gestion communautaire des forêts. Enfin, le responsable régional de l’environnement de l’USAID, Rob Clausen, a effectué une récente visite au Sénégal et fourni des conseils sur les prochaines étapes de l’inventaire forestier et de la gestion prévisionnelle dans lesquelles Wula Nafaa et ses partenaires pourraient s’engager. Malgré les progrès réalisés à ce jour, il faut de l’assistance technique et de la formation supplémentaires à court terme, pour permettre au programme et à ses partenaires d’organiser et d’achever le processus de planification de la gestion forestière, d’une façon efficace et novatrice qui évite les pièges et les problèmes de certaines des approches classiques, « traditionalistes » de la gestion forestière. Des discussions avec l’USAID/Sénégal, l’USDA/Eaux et Forêts et Wula Nafaa ont abouti à l’élaboration du présent Objet de Contrat, aux fins de mettre en service une équipe de trois spécialistes de la foresterie communautaire dotés d’expertise dans la gestion et l’inventaire forestiers, la vente de bois et les aspects juridiques de la gestion communautaire des forêts. Résultats prévus et objectifs Le présent Objet de Contrat a été élaboré pour une mission d’évaluation et de formation de courte durée de trois spécialistes de l’USDA/EF, à organiser du 19 septembre au 1er octobre 2004 à Dakar et à Tambacounda, au Sénégal. Cette visite permettra au programme AG/GRN de réaliser d’autres progrès vers l’atteinte des résultats ci-après, ciblés dans le cadre de travail fondé sur les résultats pour les Objectifs Stratégiques 1 et 2 de l’USAID/Sénégal, ainsi que les sous-résultats associés qui ont été identifiés par le programme:

• Nombre accru d’hectares couverts par des plans de GRN durables gérés par la communauté et reconnus par la loi

• Nombre accru de communautés/OCB engagées dans des relations formelles de cogestion (conventions commerciales, etc.) avec des acteurs et institutions externes, en vue d’une augmentation durable de la productivité des RN

• Nombre de communautés qui reçoivent une formation sur le contrôle des RN, l’application des codes locaux et la gestion des conflits

• Nombre de communautés/OCB ayant élaboré des plans de GCRN, des protocoles, accords et codes locaux régissant l’accès aux ressources naturelles, leur utilisation et leur protection

• Nombre accru de communautés/OCB engagées dans des activités communautaires en vue d’une augmentation durable de la productivité des RN

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L’assistance à court terme requise de l’USDA/EF vise tout particulièrement à renforcer les capacités locales à mettre en œuvre un inventaire forestier simplifié et une planification de la gestion communautaire des forêts. L’équipe USDA/EF devra aider à conclure un accord sur une approche consolidée et dispenser un cours de formation sommaire pour permettre aux partenaires du programme Wula Nafaa (y compris les Eaux et Forêts du Sénégal, les dirigeants des communautés locales et les organisations communautaires de base) d’organiser et d’appliquer les étapes nécessaires pour poursuivre la préparation de plans de gestion forestière et d’évaluations des ressources s’y rapportant, de concertations et d’inventaires au niveau local. Parmi les principaux critères d’une approche nouvelle, novatrice et plus réussie de la planification de la gestion communautaire des forêts répondant aux besoins actuels du Sénégal, on peut citer :

• Une approche simplifiée qui soit pratique, opérationnelle et applicable, avec un niveau d’appui programmatique relativement modeste

• Une approche qui soit pleinement participative, axée sur l’autonomisation locale et compatible avec l’engagement du pays envers la GRN décentralisée et la bonne gouvernance ; le processus doit assurer en continu le renforcement des capacités et le développement d’organisations communautaires de base ayant des droits, des responsabilités et de l’autorité pour une gestion améliorée des forêts du Sénégal

• La réalisation de l’équilibre entre le besoin de rigueur scientifique, l’adhésion aux normes minimales et les lignes directrices du Code Forestier, en accord avec les attentes des Eaux et Forêts du Sénégal, tout en restant approprié et conforme aux capacités des organisations communautaires de base, un calendrier d’exécution raisonnable pour l’achèvement des plans de gestion (exprimé en mois, et non en années), respectueux des priorités locales, d’un coût relativement faible et reproductible

• Un processus d’évaluation gérée au niveau local, de dialogue, de collecte et d’analyse de l’information produisant les renseignements nécessaires pour lancer des actions importantes de courte durée, tout en développant une vision à long terme pour une utilisation meilleure et durable des ressources forestières

• Une approche débouchant sur un processus approprié pour mener à terme les inventaires et plans de gestion forestiers participatifs qui informent et orientent l’exploitation à des fins multiples et à rendement soutenu, le traitement et la commercialisation de produits forestiers économiquement viables, ainsi que la régénération rentable et la productivité accrue des ressources forestières gérées

• Une approche contribuant à une génération accrue de revenus locaux, à l’expansion des entreprises axées sur les ressources forestières et à des augmentations durables du revenu et des bénéfices générés par les activités de gestion forestière au niveau local

En tandem avec cette assistance requise de l’USDA/EF, le Service des Eaux et Forêts du Sénégal et Wula Nafaa organisent une formation locale sur l’utilisation de GPS portatifs. Les Bureaux Inventaire et Cartographie (BIC) des inspections régionales des Eaux et Forêts de Tamba et Kolda bénéficient de renforcement de capacités leur permettant de

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traiter des données GPS et de fournir des cartes de base et autres supports de gestion prévisionnelle. Par ailleurs, le centre de traitement de l’information de l’USGS/EROS travaillera, au cours des prochains mois, avec un autre partenaire du programme, le Centre de Suivi Ecologique (CSE) pour fournir de l’assistance supplémentaire et une formation pratique avec la photo-interprétation, l’utilisation de l’imagerie satellitaire, de cartographie et d’applications SIG, y compris l’interfaçage appropriée avec la base de données nationale sur les inventaires forestiers du Sénégal (SIEF). D’autres visites de spécialistes de l’USDA/EF doivent suivre, avec une formation complémentaire sur les techniques d’inventaire forestier participatif, la mise en place de systèmes d’appels d’offres pour les ventes du bois, le financement durable pour une meilleure gestion des parcs, ainsi que d’autres thèmes, dans la mesure du possible. Activités proposées

1. Réunion avec l’USAID/Sénégal, les Eaux et Forêts du Sénégal et l’équipe de Wula Nafaa pour examiner l’Objet du Contrat, consulter la documentation existante, évaluer les problèmes et finaliser les plans pour la visite ;

2. Séances de réflexions avec les Eaux et Forêts, l’équipe de Wula Nafaa et d’autres

partenaires, en vue d’identifier les principales étapes à suivre pour le lancement de la planification de la gestion forestière, la préparation des plans de gestion et inventaires s’y rapportant ainsi que d’autres activités prioritaires de planification de la gestion forestière ; et aussi, d’aider à affiner et à adapter l’approche du programme pour appuyer la planification de la gestion communautaire des forêts

3. Préparation d’un cours de formation sommaire (1 à 2 jours) pour confirmer les

concepts-clés et indiquer les étapes de base de la planification participative et communautaire de la gestion forestière qui répondent aux critères d’une approche nouvelle, novatrice et plus réussie (voir plus haut)

4. Assistance dans l’organisation et la dispense du cours de formation, y compris

l’élaboration de la documentation appropriée

5. Evaluation des besoins et développement de plans pour les activités de suivi nécessaires

6. Débriefing avec l’USAID/Sénégal et les Eaux et Forêts.

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Appendix B

EXAMPLE OF PARTICIPATORY FOREST MANAGEMENT PLANNING METHODOLOGY FROM MADAGASCAR

Forest of Angalampona Village- Commune of Miarinarivo Discussion: The commune of Miarinarivo has recently signed a GCF transfer plan and a natural forest management plan. Included in the natural forest management plan is a six-month action plan (July to December 2001). Considerable work and community extension has taken place to reach this point. Villagers and COBA members, much to their credit, understand that they are just beginning the process of developing and implementing their management plan. Observations: A sample Forest Management Plan Matrix is provided for Zone A of the Natural Forest of Fokontany D’Angalampona. Zone A is an area bordered by agricultural lands that has an overall management objective of reforestation. The forest management plan is displayed in narrative form in greater detail in Appendix C. It is based on an initial site visit to this zone and is presented as an example of the process, i.e. a starting point. It lacks measurable indicators and criteria in its objectives and site-specificity of its actions. It also lacks a detailed monitoring plan. Part I: Sample Forest Management Plan Matrix for

Zone A of the Natural Forest of Angalampona Village

Natural Forest of Angalampona Village SFMP Step #1 Desired Condition

• Range of natural forest expands • Zone A villagers no longer exploit fire wood from natural forest • No new tavy on natural forest lands – tavy hectares remain stable • Soil erosion is reduced or eliminated • Soil fertility is maintain and increased • Natural forest expansion is facilitated by development of “cover”

crop tree plantations • Plantations of desirable fire wood are established • Springs are maintained and improved to provide adequate

irrigation to rice fields • All villagers abide by conventions

SFMP Step #2 Existing Condition

• Range of natural forest is being reduced • Villagers living in Zone A continue to exploit natural forest for

fire wood • Soil fertility is declining resulting in new tavy fields • No fire wood plantations within Zone A • Brush fires and tavy cause soil loss and erosion • Many villagers do not abide by conventions • Lands within Zone A are privately owned • Brush fires continue in grasslands and forests • Natural forest succession is proceeding slowly

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SFMP Step #3 Need for Action

• Exploitation of natural forests is decreased • Increased and readily available supply of fire wood for villagers

outside of natural forest in Zone A • Fast growing fire wood species are introduced • Increase in soil fertility • Decrease in soil loss • Increased protection of watersheds that provide water for

agricultural uses • Disregard of conventions is reduced

SFMP Step #4 Actions to Satisfy Need

• Fire wood plantations are established • Data on species trials is reviewed and integrated into plantations • Establish nurseries providing a ready supply of seedlings for fire

wood plantations • Agroforestry systems are used to increase soil fertility and reduce

soil loss, particularly adjacent to streams • At risk streams are identified • Increased extension work to reduce encroachment into forest and

increase use of composting systems • Stricter enforcement of conventions and dinas

SFMP Step #5 Coordinate the Actions

• Agricultural issues are more immediate than forest management issues

• Establish nurseries of fire wood and Agroforestry species first • Agroforestry work is coordinated with plantation development • Plantations are established • Fire wood species are diversified

SFMP Step #6 Monitoring

• New tavy within natural forest • Amount of brush fires adjacent and within natural forest • Rate of enforcement of conventions and Dinas

Part II: Abbreviated Natural Forest Management Plan for Zone A, Angalampona

Village- Commune of Miarinarivo

Duration of Forest Management Plan This natural forest management plan is limited to an initial three-year

period following the approval and signing of the GCF Transfer Plan. Following three years implementation, a review of the natural forest management plan will be undertaken. The management plan may be extended following appropriate modifications, if necessary.

Delineation of Natural Forest For the purposes of the GCF transfer and the natural forest management

plan, the natural forest of Fokontany D’Angalampona is delineated by the following boundaries:

Northeast to South: Trangamahody, Iharandratsy, Vohitrakoho, Ampitsinjovana, Ambohidrakapy, Vatosoa, Analamay

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Northwest to South:

Agricultural lands

These boundaries are considered preliminary and will be refined during the initial three-year implementation period of the natural forest management plan.

Desired Condition for Natural Forest The desired condition over the long-term for the forest of the

Angalampona Village is the protection of the natural forest and the maintenance of a sustainable supply of water for irrigation of rice fields and other agricultural uses.

Existing Condition for Natural Forest Within the period of the initial forest management plan the natural forest

has been classified into three structural classes. These structural classes will be modified as inventories and mapping are implemented within the boundary of the GCF. The structural classes are detailed below in Table C1.

Table C1 Initial Structural Stage Classification for Forest of the Angalampona Village

Structural

Stage Location Characteristics

A

• The hillside of Vohidambo

• Tetezandrery • Izarambola

Grasslands and brush fields (Early successional and fire dominated areas)

B

The springs of • Ambodiarandratsy • Bevelatra • Andohaisaha • Andohamanandrena

Dense natural forest

C The remaining forested areas

Deep interior natural forest

For the initial three-year period of the natural forest management plan, the boundary of the GCF will be divided using three zones with distinct management emphases. Zone delineations will be revised as inventories and mapping are implemented within the boundary of the GCF. Zones may be repeated across the landscape. Subdivisions of the three zones will be undertaken based issues of ownership, management activities, or resource conditions. The initial management zones are displayed below in Table C2.

Table C2

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Initial Management Zones for the Forest of Angalampona Village

Zone Management Emphasis A Reforestation B Conservation of Natural

Forest and Water Yield C Sustained Management for

Daily Needs of Villagers

Overall Objective of the Natural Forest Management Plan The long-term objective of management within the natural forest of the

Angalampona Village is the protection of the natural forest within the sous-prefecture of Ambalavao. Protection of the natural forest will produce a sustainable supply of water for irrigation of rice fields and other agricultural uses. Management of the forest has been granted under GCF for a period of three years.

The natural forest management plan for the forest of the Angalampona

Village is a joint effort of the DIREF, LDI, the commune of Miarinarivo, and the population at large surrounding the GCF.

General Conditions of the Natural Forest Management Plan 1. No cutting or deforestation of the natural forest may occur within the boundary or

perimeter of the GCF without approval of the Chef Cantonnement. 2. Reforestation activities must be undertaken each year during the initial three years

of the plan. 3. Soil conservations measures shall be integrated into agricultural activities within

the perimeter of the natural forest boundary.

Zone A of Natural Forest of Angalampona Village

Desired Condition For Zone A The desired conditions for Zone A are based on discussions with villagers, CVD members, project staff, and staff of the IREF. These conditions are developed in context of statewide laws, as well as communal concessions and dinas. Desired conditions are as follows:

� The range of the natural forest within Zone A expands beyond its present boundary, ultimately occupying a larger percentage of the land base.

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� Villagers who own property or implement agricultural activities within Zone A will no longer exploit fire wood directly or indirectly from the natural forest

� Villagers who own property or implement agricultural activities within Zone A will not develop new tavy on natural forest lands. The hectares devoted to tavy remains stable within the Zone.

� Across all areas within the Zone, including but not limited to agricultural, pastoral and forested, soil erosion is minimized to an acceptable level or eliminated.

� Soil fertility, particularly within agricultural lands, is increased and maintained over the long-term to facilitate crop production necessary to support village communities and provide a source of revenue.

� The expansion of the natural forest perimeter is by development of “cover” crop plantations that provide the necessary micro-sites for early successional stages to develop.

� Sustainable plantations of desirable, readily accessible fire wood exist within Zone A for use by the villagers. Growth rates within the plantations exceed the harvest rates, thus providing additional sources of revenue.

� The watershed, sub-watersheds, springs, and riparian areas are maintained in a condition that provides adequate irrigation to rice fields and domestic water supply.

� All villagers who own property or implement agricultural activities within Zone A abide by conventions and the guidelines established within the GCF and the forest management plan.

Existing Condition For Zone A Currently all lands within Zone A are privately owned. Existing conditions within the Zone based on direct input from villagers, COBA members, and staff of the DIREF. These conditions do not reflect on any individual farmer or village. They are intended to be objective statements on the conditions that exist today within this particular zone.

� The range of natural forest is being reduced through tavy, fire wood cutting, and burning practices.

� A percentage of villagers who own property or implement agricultural activities within Zone A continue to exploit the natural forest for daily needs, including but not limited to fire wood, tavy, medicinal plants, and other non-timber forest products.

� The soil fertility, particularly within agricultural lands, is declining resulting decreased crop yields, expansion of tavy, expansion of rice fields, and decreased revenues of villagers.

� There are no fire wood plantations within Zone A that produce a supply sufficient to meet the needs of villagers, or provide sustainable fire wood supplies.

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� Traditional use of brush fires on pastoral lands and in tavy fields causes exposure of mineral soil and results in soil loss and erosion.

� A percentage of villagers who own property or implement agricultural activities within Zone A do not abide by conventions and the guidelines established within the GCF and the forest management plan.

� Traditional use of brush fires continues on pastoral lands, and within newly expanded tavy fields, thus encroaching within and reducing the perimeter of the natural forest.

� Early succession of the natural forest is occurring slowly on lands left fallow for periods greater than three years.

Objectives (Need for Change) For Zone A

Through a comparison of the desired conditions and existing conditions for Zone A, the following objectives were developed for Zone A of the Natural Forest of Angalampona Village

� There is a decrease in exploitation of natural forests resulting from fire

wood cutting and tavy. � There is an increased and readily available supply of fire wood outside

of the natural forest in Zone A for villagers who live in and adjacent to the zone.

� Within the hectare zone, of fast growing as well as locally preferred fire wood species are introduced at a rate that alleviate pressure on the natural forest corridor for fire wood in the short-term and long-term.

� Primarily on agricultural lands, there is an increase in soil fertility and a decrease in soil loss.

� Watershed protection practices are augmented to provide water for agricultural and domestic uses in sufficient quality and quantity.

� There is a measurable reduction in the disregard of conventions and the guidelines established within the GCF and the management plan

Possible Actions For Zone A What follows is a listing of possible actions as they relate directly to the

needs identified above. A separate action plan that includes the sequencing, timing, and responsibility for implementation of these activities shall be prepared.

� There is a decrease in exploitation of natural forests resulting from fire

wood cutting and tavy. o Extension work (environmental education) at the individual

villager level on the elements of the management plan and the need for conservation of natural forests will be increased to reduce encroachment into the natural forest corridor.

o Delineation of the perimeter of Zone A. o Fire wood plantations are immediately established.

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o Stricter enforcement of conventions and dinas will be undertaken immediately.

� There is an increased and readily available supply of fire wood outside of the natural forest in Zone A for villagers who live in and adjacent to the zone.

o Establish nurseries providing a ready and continuous supply of seedlings for fire wood plantations.

o Fire wood plantations are immediately established. o Data on locally implemented species trials is reviewed and

integrated into nursery stock decisions and ultimately plantation establishment.

� Within the hectare zone of fast growing as well as locally preferred fire wood species are introduced at a rate that alleviate pressure on the natural forest corridor for fire wood in the short-term and long-term.

o Establish nurseries providing a ready supply of seedlings for fire wood plantations.

o Fire wood plantations are immediately established. o Data on locally implemented species trials is reviewed and

integrated into nursery stock decisions and ultimately plantation establishment.

� Primarily on agricultural lands, there is an increase in soil fertility and a decrease in soil loss.

o Extension work at the individual villager level will be increased to increase the use of composting systems.

o New Agroforestry systems are introduced through extension work. In coordination with this, Agroforestry demonstration plots are established.

� Watershed protection practices are augmented to provide water for agricultural and domestic uses in sufficient quality and quantity.

o At risk sub-watersheds and associated streams are identified and their perimeters are mapped.

o Agroforestry systems are used to increase soil fertility and reduce soil loss, particularly adjacent to streams

� There is a measurable reduction in the disregard of conventions and the guidelines established within the forest management plan.

o Extension work (environmental education) at the individual villager level on the elements of the management plan and the need for conservation of natural forests will be increased to reduce encroachment into forest.

o Stricter enforcement of conventions and codes of conduct will be undertaken immediately.

o The presence of local level field staff from the IREF, and the CVD will be increased. The capacity of these forestry agents is reinforced.

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Appendix C

REMERCIEMENTS

Acknowledgement and gratitude for pre and post-travel logistics and briefings must be afforded to: Blessing Asuguo Mariama Diene Ndaw Africa Program Specialist USAID - Senegal International Programs, USDA Forest Service Our sincerest appreciation for invaluable in-country logistical support, information about the USAID program, and guidance for our mission is afforded to: Aminata Niane Badiane Peter Trenchard Lisa Franchett USAID – Senegal USIAD – Senegal USAID - Senegal Our thanks to all of the Wula Nafaa project staff for their openness, willingness to take the time and work with us, strong support during the workshop, and welcoming nature, with special thanks to: Cheikh Tidiane Toure Papa Sarr Djiby Ka, Forest Management Specialist Rural Development Specialist Training Spec. Our strong gratitude for hospitality, camaraderie, cultural and technical advice, unwavering support, excellent facilitation, and a great sense of humor to: Baidy Ba National Coordinator / Wula Nafaa Our gratitude for excellent background information, a sense of perspective, and a very critical cup of coffee to: Malcolm Marks Wula Nafaa Policy / Specialiste de Suivi et Evaluation Finally, we would like to express our sincere gratitude and appreciation for hospitality, enthusiasm, critical guidance and feedback, great ideas, and positive support for our team all around: Mr. Bob Winterbottom, Chief of Party, Wula Nafaa

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Appendix D

LISTE DES ACRONYMES

AG/NRM Agriculture / Natural Resource Management CBO Community-Based Organization (Organisation des Communautés

de Base) CIVD Comité Inter - Villageois de Développement CVD Comité - Villageois de Développement DEF Direction des Eaux et Forêts GRN Gestion des Ressources Naturelles IREF Inspection Régionale des Eaux et Forets IRG International Resources Group PAFS Plan d’Aménagement Forestier Simplifié PROGEDE Projet De Gestion Des Energies Domestiques SIEF Systeme D’information Sur L’environnement Et Les Ressources

Forestieres SIG Système d’Information Geographique SO Strategic Objective TA Technical Assistance (Assistance Technique) USAID United States Agency for International Development USDA United States Department of Agriculture USFS United States Forest Service WN Wula Nafaa