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Spiritains M ission-A ir N o 102 - Hiver 2010 Photo: Gaétan Renaud c.s.sp. La compassion est la racine de la charité; pour le chrétien, elle prend source en Dieu, s’abreuvant de Sa vie. Elle donne un sens véritable au temps accordé, aux soins prodigués et à l’aide consacrée à autrui. La personne compatissante se fait proche, aimante et respectueuse; sachant humblement qu’elle a autant à recevoir qu’à donner. Au fil des jours, les prises de conscience, les gestes concrets de bonté et les pardons mutuels tissent la compassion, base de la solidarité des êtres humains. Par Marie-Reine Guilmette

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SpiritainsMission-Air

No 102 - Hiver 2010

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La compassion est la racine de la charité; pour le chrétien,

elle prend source en Dieu, s’abreuvant de Sa vie.

Elle donne un sens véritable au temps accordé, aux soins prodigués

et à l’aide consacrée à autrui.

La personne compatissante se fait proche, aimante et respectueuse;

sachant humblement qu’elle a autant à recevoir qu’à donner.

Au fil des jours, les prises de conscience, les gestes concrets de bonté

et les pardons mutuels tissent la compassion,

base de la solidarité des êtres humains.

Par Marie-Reine Guilmette

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2 «Mission-Air» No 102, Hiver 2010

SOMMAIRE DES TEXTES DE LA REVUE :

Page 2 ................. Sommaire; Recette(s) de grand-mère; Photographie de Madame Estelle Labrie

Page 3 ................. Joyeux Noël et Bonne et Heureuse Année (par Marie-Reine Guilmette)

Pages 4 et 5 ........ Les Îles Saint-Pierre et Miquelon (par Michel Last c.s.sp.)

Pages 6 et 7 ........ Le Quêteux par Marie-Reine Guilmette

Pages 8 et 9 ....... Homélie de la messe du Bienheureux Père Laval (par Alfredo Ramanandraibe c.s.sp.)

Pages 10 et 11 ..... Les Fondateurs (par Augustin Kasongo Milamba c.s.sp.)

Page 12 ............... La page des jeunes (par Gaétan Renaud c.s.sp. et Marie-Reine Guilmette)

Page 13 ............... Le côté rebelle des fondateurs (par Marcel Gagné c.s.sp.)

Page 14 ............... Au fil des jours (par le Michel Last c.s.sp. et par Marie-Reine Guilmette)

Page 15 ............... Nos parents et amis partis vivre autrement

Couv. endos. ....... La Compassion

Au moment où nous vivons un temps d’abondance lors de nos réceptions familiales etsociales, nous vous rappelons que la situation est très différente dans plusieurs paysdévastés par la guerre. En République Démocratique du Congo, récemment, un membre duClergé et une religieuse ont été assassinés, soupçonnés de promouvoir les droits humainsdans ce pays. Faisant face aux conséquences de la guerre, Monseigneur Oscar Ngoy,Évêque de Kongolo, qui a fait l’objet de quelques pages dans les Mission-Air du printemps2008, pages 8 et 9 et celui de l’hiver 2009 pages 9 à 12, parraine un orphelinat qui a grande-ment besoin de fonds pour subsister. Nous vous invitons à faire un don à la Congrégationdu St-Esprit (Monseigneur Oscar Ngoy), 9110 Papineau, Montréal, Québec, H2M 2C8,CANADA

Mille excuses

Veuillez nous excuser mais à cause de problèmes techniques, il fut impossible de présenterune photographie de Madame Estelle Labrie dans le Mission-Air automne 2009 (no 101),pour accompagner le texte des pages 16 et 17; il nous fait plaisir de vous faire connaître levisage de cette femme généreuse et dévouée.

Thème : La Compassion

RECETTE(S) DE GRAND-MÈRE :Ajoutez une pincée de sucre, lors de la cuisson du maïs, et vous accentuerez ses saveurs douces et sucrées. Avant dedéposer la sauce aux tomates dans vos contenants tels les « tupperware », enduisez l’intérieur d’huile à cuisson (ex :« Pam ») et cela vous évitera de les tacher. Une pincée de sel ajoutée à l’eau de cuisson des œufs durs évitera lecraquement de la coquille. Vous avez accidentellement trop salé un plat? Ajoutez-y une pomme de terre pelée à lafin de la cuisson et vous en atténuerez le goût. Vous avez trop salé une sauce? Un peu de crème ou de lait aura lemême effet.

Monseigneur Oscar Ngoy

Madame Estelle Labrie

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Récemment, lors de conversations au sujet de la grippe A(H1N1), un argument revenaitsouvent dans la bouche de ceux et de celles qui optaient pour la vaccination; ils l’expri-maient à peu près comme suit : « je ne voudrais pas que des gens de mon entourageattrapent cette grippe à cause de moi ». Je ne crois pas que la majorité des interlocuteurscraignait les critiques ultérieures possibles de la part de leurs proches, mais ces parolestraduisaient le souci du bien-être des leurs.

Au cours des dernières années, des efforts collectifs ont été faits pour contribuer au maintien dela bonne santé physique de la population; conséquemment nous retrouvons une nourriture plus saine et équili-brée dans nos assiettes et nous assistons à une recrudescence des activités physiques telles la marche, les exer-cices (yoga, Pilates, etc.) et la pratique des sports. Les soirées familiales ne se polarisent plus autour de la con-sommation d’alcool et il faut avouer que la prise de conscience de notre responsabilité en matière de conduiteautomobile y a beaucoup contribué. Ces gestes manifestent notre préoccupation d’avoir des assises solides enmatière de santé et de sécurité.

Toutes les questions de santé mentale et d’équilibre émotif, classées jadis, par ignorance, dans le domaine des« maladies mentales », font maintenant objet de préoccupations et d’études rigoureuses; nous sommes mieuxinformés sur l’importance de ne pas juger les personnes qui en sont atteintes, mais plutôt de les écouter, deleur apporter le support nécessaire et de les guider ou de les accompagner vers des services professionnelsadéquats. Nous sommes davantage sensibilisés et plus compatissants!

Lors de la Semaine de l’action bénévole en 2009, des articles de journaux spécifiaient que de nombreuxorganismes recourent aux bénévoles et ce, dans différentes sphères d’engagement, particulièrement au seind’activités récréatives et sportives regroupant des jeunes. Des milliers de québécois et de québécoises, sans êtrerémunérés, s’impliquent dans leur communauté. Le souci de ces personnes est de rendre service aux autres.Par leur compétence, ils leur apprennent le sens du partage en groupe, amplifient leur motivation, contribuentà développer à la fois leurs qualités, leurs talents et leur sens des responsabilités ainsi que leur capacité dedébrouillardise; parfois même, ils arrivent à stimuler leur goût de vivre. Les bénévoles sont des supportshumanitaires essentiels.

Il y a quelques semaines, lors de la guignolée, accompagnés de personnes plus âgées, des jeunes adultes,hommes et femmes d’une vingtaine d’années, sillonnaient les rues des villes et des villages pour recueillir des den-rées alimentaires ou de l’argent dans le but de venir en aide aux personnes moins bien nanties. L’un d’eux me racon-tait qu’étant étudiant à l’université, il lui était impossible d’apporter un soutien financier substantiel, mais que « donner de son temps » était sa façon à lui de contribuer à cette activité paroissiale. Il serait aussi trèsétonnant, mais fort enrichissant, de connaître toutes les heures investies par des enfants et des adolescentspour soutenir les autres, faisant partie de groupes tels « pairs-aidants », « jeunes animateurs » lors dejournées ou de camps thématiques, « support aux activités sportives », « aide aux devoirs et aux leçons »,etc.; cette information nous permettrait de mieux apprécier la générosité des jeunes qui nous entourent etque nous jugeons trop souvent négativement.

Lors d’une entrevue télévisée, l’ancien ministre des Finances du Québec (de 1978 à 1984), Monsieur JacquesParizeau précisait que la principale qualité des Québécois était « la compassion ». C’est tout à fait vrai! Il estnécessaire, toutefois, d’agrandir nos horizons et de cultiver davantage cette qualité, principalement dans notremonde où les technologies modernes d’information nous permettent d’être sensibilisés presqu’instantanémentaux situations dramatiques de misère de notre société tels la guerre, la pauvreté, la malnutrition, la maladie, laviolence et le fanatisme de certains groupes religieux et politiques; nous devons chercher et trouver des moyenspour nous impliquer pour le mieux-être de l’humanité.

Oui, nous pouvons affirmer que nous éprouvons beaucoup de compassion, particulièrement envers nosproches! Par ailleurs, si cette année 2010 était marquée par notre compassion, exprimée par un effort solidairepour soulager la misère des « pauvres » et des « nécessiteux » du monde entier, nous ferions un grand pas!Certes, nous ne pouvons pas aider tout le monde, mais nous pouvons agrandir nos perspectives à la planètetoute entière, être à l’affût d’informations nous permettant de dénoncer les injustices, de choisir des lieux d’en-gagement, de cibler des groupes à soutenir socialement et financièrement (si possible).

Puisse notre souhait de « Bonne Année 2010 », par le truchement de notre solidarité sociale, avoir des ra -mifications et se propager à l’ensemble des humains de la terre!

Marie-Reine Guilmette

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2010 !

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FLASH D’HISTOIREDES ÎLES SAINT-PIERRE ET MIQUELON

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Le dimanche 11 octobre 2009, jeparticipais à l’ordination épiscopale duPère Pierre-Marie Gaschy, spiritainfrançais; le Conseil provincial m’ayantdélégué pour représenter notreCirconscription à cet événement. Aprèsavoir été missionnaire en Centrafriqueet en France, le Père Gaschy fut nomméévêque par le Pape Benoît XVI,devenant ainsi responsable du Vicariatapostolique de Saint-Pierre etMiquelon. Bien que les Îles Saint-Pierre et Miquelon appartiennent à laProvince spiritaine de France, lesSpiritains du Québec ont tissé, depuisde nombreuses années, des liensparticuliers avec ce coin de notre mère-patrie en Amérique.

Les Îles Saint-Pierre et Miquelon sontsituées à 25 kilomètres au sud de l’îlecanadienne de Terre-Neuve. La popu -lation était de 6 345 habitants aurecensement de 2009, dont 5 618 sur laplus petite Île portuaire de Saint-Pierreet 698 sur les Îles de Miquelon-Langlade. La langue parlée, le français,ressemble à celui de la Normandie. SonVicariat apostolique s’étend sur unesurface de 245 kilomètres carrés etcompte deux paroisses où 2 prêtresspiritains et 7 religieuses travaillent auservice pastoral auprès d’unepopulation de plus de 6,000catholiques.

Plusieurs Saint-Pierre-et-Miquelonaisont fait des études à notre collège Saint-Alexandre de la Gatineau. Certainsd’entre eux y sont devenus d’éminentsprofesseurs, entre autres, le PèreAlphonse Gilbert et le regretté PèreHenri Laloi. De plus, les Îles Saint-Pierre et Miquelon occupent une grandeplace dans notre vie spiritainequébécoise; il me semble important devous en informer par ce flashhistorique.

On a dit, des îles de l’Archipel, qu’ellesétaient «la vitrine de la France enAmérique du Nord ». Je n’ai séjournéque quelques jours à Saint-Pierre maisj’y suis demeuré assez longtemps pourêtre témoin de l’ambiance typiquementfrançaise des lieux : les petitscommerces, le port, les bistrots etparticulièrement la chaleur de l’accueilde ses habitants.

Si nous remontons les pages ducalendrier de l’histoire, nous constatonsque des populations amérindiennes (lesBéothuks) et les Inuits occupaient lescôtes de Terre-Neuve et de l’Archipelbien avant l’arrivée des Européens.Toutefois, à partir du XVe siècle lesBéothuks sont progressivement chasséset refoulés vers l’intérieur. Dès le débutdu XVIe siècle, des pêcheurs normandset bretons, ainsi que des chasseurs debaleines, visitent l’Archipel sur unebase saisonnière; mais c’est lenavigateur portugais José AlvarezFaguendes (João Alvares Fagundes)qui prend possession officiellement dece même archipel le 21 octobre 1520 etlui donne le nom de l’Île des OnzeMille Vierges (Ilhas do Arcepelleguodas Onze Mil Virgens) en souvenird’une légende attribuée à sainte Ursuleet à ses compagnes. Très tôt, le lieu perdcette appellation et le nom d’Îles Saint-Pierre apparaît sur les cartes maritimesde l’époque; plus tard, l’archipeldevient Saint-Pierre et Miquelon; de«portugaises», les îles deviennent

«françaises» le 5 juin 1536 lorsqueJacques-Cartier y accosta avec deux deses bateaux «La grande Hermine» et«L’Émérillon».

Les chassés-croisés des guerres entre laFrance et l’Angleterre rendent lesétablissements en Amérique du Nord,bien peu sécuritaires. L’archipel passed’une puissance à l’autre. Les hostilitésdurent jusqu’en 1841 et enfin, à partirdu milieu du XIXe siècle, Saint-Pierre etMiquelon reste un territoire français enAmérique du Nord.

L’histoire des îles se poursuit. Il estassez clair que la population del’Archipel se compose de Français, deNormands, de Bretons et de Basques. Ilne faut cependant pas oublier qu’un bonnombre d’Acadiens, victimes de ladéportation lors du Grand Déran -gement, se sont enracinés à Saint-Pierre et Miquelon.

Cette brève incursion dans l’histoire deSaint-Pierre et Miquelon me sembleimportante puisque, dès le milieu duXVIIIe siècle, les missionnairesSpiritains se voient confier ce territoire.Pour nous Québécois, il y a un intérêt

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très particulier puisque des prêtres issusdu Séminaire du Saint-Esprit de Parisfoulent les Terres lointaines en Acadieet en Nouvelle-France. Ces premiersmissionnaires, forts du zèle apostoliquehérité de Claude-Francois Poullart desPlaces, se dévouent dans l’éducationou les ministères paroissiaux. Rap -pelons-nous, entre autres, les PèresMaillard et Le Loutre ayant marquél’histoire par leur travail exemplaireauprès des Micmacs. Certains de cespremiers missionnaires ont été déportésen 1755.

Après le Traité de Paris de 1763, laFrance ne conserve que 2 petites îles aularge de Terre-Neuve. Le gouverne -ment de ce pays demande au Saint-Siège de détacher les îles Saint-Pierre etMiquelon de l’évêché de Québec etvoilà qu’est créée une Préfectureapostolique autonome (1765) dépen -dant directement du Saint-Siège. Oncharge alors le Séminaire du Saint-Esprit de Paris de fournir des sujetspour le «gouvernement spirituel» de lanouvelle préfecture. En 1766, M.Julien Becquet devient le premier préfetapostolique de l’Archipel. L’histoiredes Spiritains à Saint-Pierre, àMiquelon, à Langlade et dans les autrespetites îles de l’archipel se dérouledepuis le milieu du XVIIIe siècle et celacontinue… En cette année où nouscélébrons le tricentenaire de la mort denotre premier fondateur, Claude-François Poullart des Places, noussaluons particulièrement nos confrèresSpiritains de Saint-Pierre et Miquelon.C’est avec toute la compassion héritéede notre fondateur qu’ils continuentfidèlement leur ministère en ce lieu.

Le premier évêque des îles fut MgrFrançois Maurer; en effet, ce dernier estpassé de Préfet apostolique de lapréfecture érigée, à Évêque du Vicariatapostolique en 1971. Mgr Pierre-MarieGaschy succède à Mgr Lucien Fischerqui fut le deuxième évêque del’archipel. Tel que mentionné au début,Mgr Gaschy fut ordonné le 11 octobreen l’église-cathédrale de Saint-Pierre etMiquelon. Les trois évêques qui ontordonné le nouvel évêque, sont MgrJ.P.Raffin, évêque de Metz, Mgr J.P.Grallet, évêque de Strasbourg et MgrLucien Fischer, évêque émérite deSaint-Pierre et Miquelon.

Grâce à son esprit missionnaire, MgrPierre-Marie Gaschy touchera certaine -ment le cœur de ceux et de celles qui luisont confiés. Il est sans contredit unhomme d’accueil et d’écoute. Il cherchecontinuellement à aller vers l’autre afinde mieux le connaître, l’apprécier etl’aimer.

En terminant, accueillons ce qu’il ditêtre ses défis pastoraux : «Cettepopulation vivait de la pêche jusqu’en1992. Maintenant la pêche est sinis -trée. Aujourd’hui, il faut aller très loinpour trouver des bancs de morue. Lapopulation doit changer de profession.Mais qu’est-ce qu’il est possible defaire? Mis à part des services publics,les services nécessaires à la populationet quelques activités, on ne trouve riensur place. Mais il s’agit donc d’écou -ter, de voir la souffrance des personnesqui doivent se restructurer, avant de

faire un travail de pastorale enprofondeur…il me semble important dedévelopper le sens communautaire, detelle sorte que chacun trouve sonbonheur en faisant celui des autres, à lasuite de Jésus Christ». (Sur internet : interview à la conférencedes évêques français à Lourdes)

Michel Last, c.s.sp.

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Note:Merci aux personnes qui ont eu lagentillesse de relire les textes decette parution et de les corriger :Pères Michel Last, Gaétan Renaud,ainsi que Mesdames JacquelineGuilmette, Lise Montpetit etBéatrice Siou.

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Lorsque nos ancêtres racontaient des anecdotes oulégendes, il était souvent question dʼun quêteux. Cedernier, au physique négligé et aux vêtementsdélabrés, était un personnage mystérieux très sou-vent craint par les enfants. Au début du 20e siècle,alors que les habitants dʼune petite localité connais-saient lʼhistoire de chacune des familles de la place,lʼétranger mal fagoté qui déambulait sur les chemins,pouvait possiblement, aux yeux des gens, être unmalfaiteur. Son arrivée dans le village suscitait denombreuses réactions. Dans les campagnes, lesfemmes, craintives, avertissaient leurs voisines de savenue et leur donnaient leurs impressions; ellespréféraient que lʼhomme de la maison, ou un garçonplus âgé, soit présent à son arrivée.

Les personnes de plus de soixante ans, surtout cellesqui ont habité à la campagne, se souviennent desquêteux qui sillonnaient les routes et frappaient auxportes des maisons pour demander la charité. Nosmères et grands-mères préparaient parfois, long -temps dʼavance, des articles à leur remettre lors deleur passage, dont des vêtements usagés, de lʼargent(quʼils cachaient soigneusement dans un mouchoirnoué, après lʼavoir reçu), des objets qui pouvaientleur être utiles (savon, remèdes courants, pâte etbrosse à dent, gobelet, etc.) en plus de la nourriture.Souvent, sʼils franchissaient le pas de la porte àlʼheure du dîner, ils partageaient le repas avec lafamille; si cʼétait à lʼheure du souper, on les invitaitparfois aussi à coucher. Plusieurs maisons étaientmunies, près de leur porte dʼentrée, dʼun « banc du

quêteux » où il pouvait dormir. À lʼorigine, ce banc,confectionné en bois, était assez long et large pourquʼune personne puisse sʼy coucher; les répliquesfabriquées aujourdʼhui sont tout à fait différentes.Dans les campagnes, on avait parfois aménagé unlieu dans un hangar, une remise de jardin ou même àlʼentrée dʼune grange où le quêteux pouvait se repo -ser en paix. Après le petit déjeuner servi très tôt, ilrepartait vers dʼautres maisons et dʼautres villages,ayant en sa possession de quoi se nourrir pourquelque temps. Le quêteux semblait apprécier cettevie bohémienne, libre dʼattache et de toute obligation.

Même si quelques individus en cavale, plusbelliqueux, sentaient lʼalcool et réclamaient de lanourriture ou de lʼargent avec insistance, en général,ils étaient assez discrets, polis et de bonne humeur.Les plus loquaces fascinaient les gens par leur con-naissance des lieux, leurs observations surprenanteset leur façon dʼêtre tout à fait originale. Quelques-unsdemeuraient au même endroit durant quelques joursaprès avoir été invités par le propriétaire des lieux.Sʼils acceptaient lʼinvitation cʼétait parce quʼils se sen-taient bien avec la famille et, pour le remercier, ils col-laboraient à de menus travaux proposés par le fer -mier. Ce personnage énigmatique racontait son his-toire pathétique quʼil transformait parfois à sa guise.On lʼécoutait attentivement. Au cours de sa visite, lequêteux colportait aussi des ragots des villagesvoisins, tout en colorant le récit de commentaires per-sonnels. Cʼest avec chaleur et beaucoup degénérosité quʼon recevait les quêteux; sans douteinfluencés par la religion, très présente à cetteépoque, car elle prescrivait dʼaccueillir le mendiantavec beaucoup de charité comme si cʼétait Jésus lui-même.

Aujourdʼhui, rares sont les mendiants qui sillonnentles routes de nos campagnes. Les quêteux, que lʼonnomme « itinérants », sont des nomades qui sedéplacent dʼune région ou dʼune ville à lʼautre à larecherche de nourriture et dʼun certain bien-être. Cesont en majorité des hommes qui, vêtus de haillons,quêtent de lʼargent pour se payer un café, un repasou autre chose. Ceux qui se retrouvent ainsi dans la

LE QUÊTEUX

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rue nʼont aucune ressource financière, ils ne voientrien dʼalléchant pour leur avenir, parce que con-damnés à lʼinstabilité et à la carence dʼélémentsessentiels à leur vie. Quelques très rares exceptions,ayant expérimenté une vie plus sédentaire, déçus parelle, optent consciemment pour une vie itinérante,libre des contraintes imposées par notre société deconsommation.

Le vécu actuel de plusieurs itinérants est le fruit de ladésinstitutionalisation, particulièrement des person-nes souffrant de maladie mentale. Prônant le respectdes droits des individus, mettant lʼaccent sur lʼau-tonomie des personnes (entre autre sur la liberté deprendre leur médication) et offrant la possibilité dedemeurer en dehors dʼun lieu où il y a vérification, lesdécideurs des gouvernements ont créé une nouvellepoche de pauvreté qui nʼexistait pas au milieu du 20e

siècle, alors que des institutions prenaient en chargeces personnes démunies et leur offraient des servi cesadaptés à leur situation.

Dʼautres facteurs causent lʼitinérance : le manque derevenu pour payer un loyer, la perte dʼun emploi ou lanon-employabilité sans supervision, lʼabus de pro-duits pharmaceutiques, lʼalcoolisme, les conflits fa -miliaux, lʼincapacité de gérance personnelle, etc.Parmi les itinérants, il y a de nombreux autochtones :les statistiques spécifient quʼà Vancouver ilsreprésentent 30% de ceux qui vagabondent dans lesrues. Il faut aussi noter que de nombreux itinérants,souvent assez jeunes, sont issus de milieux aisésmais se retrouvent dans la rue, exclus ou rejetés parleur famille à cause de problèmes, tels lʼabus, la vio-lence, le vol, la consommation de drogue, etc.

Les personnes qui sillonnent ainsi les routes sont trèsvulnérables, victimes dʼaccidents, de maladie ou deproblèmes dus à leur condition de vie; elles ont unesanté précaire. Les statistiques démontrent que 5 %des personnes dans la société souffrent dʼune ma -ladie mentale, alors que le taux augmente à 50 %chez les itinérants qui sont admis dans les hôpitauxpour une raison ou pour une autre. On constate queles causes, dans plusieurs cas, sont lʼabus desdrogues ou la trop grande consommation dʼalcool.

Il est difficile dʼévaluer le nombre dʼitinérants auQuébec : on parle de 3,000 à 30,000 personnes, cedernier chiffre ayant été donné par le « RéseauSOLIDARITÉ Itinérance du Québec » (RSIQ), quiregroupe toutes les catégories telles clochards,jeunes qui ont quitté leur domicile, sans-abri, etc. Silʼécart concernant le nombre est si grand, cʼest parce

que le recensement ne peut être fait quʼà partir despersonnes qui fréquentent les refuges et les lieux debienfaisance. Il est difficile de connaître le nombreexact dʼitinérants car des milliers dʼentre eux nerecourent à aucun service et se débrouillent avec lesmoyens du bord.

Même si nous retrouvons de nombreux itinérants àQuébec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Joliette et dansdʼautres grandes villes, cʼest à Montréal et dans larégion de la Montérégie (deuxième région la plus peu-plée au Québec) quʼon en trouve le plus grand nom-bre; cette région prospère, en plein développement,peut aussi attirer les démunis à cause de sa proxi mitéde Montréal.

Beaucoup dʼorganismes québécois offrent des servi -ces aux itinérants. Il y en a peut-être suffisammentmais il faut se demander sʼils proposent des servicesadéquats. Offre-t-on aux personnes qui éprouventdes problèmes majeurs les ressources permanentespour leur assurer une formation, une aide psy-chologique, au besoin, et un support lors de difficultéspour trouver un sens à leur existence?

Des gens riches, instruits et apparemment très équili-brés, ont connu une période dʼitinérance. Qui peutdire quʼil ne vivra jamais une crise psychologiquegrave, une tragédie familiale, une perte cata-strophique, un échec majeur? Personne! Ledéclencheur est difficilement décelable, car il est dif-férent dʼune personne à lʼautre! Parfois lʼitinérance estpassagère, le temps de gérer une crise et de trouverlʼaide nécessaire pour sʼen sortir.

Lʼanthropologue Karina Côté a fait des études com-paratives sur les coûts sociaux attribués auxitinérants. Elle en a conclu quʼil serait beaucoupmoins onéreux de permettre à certains itinérants desʼen sortir grâce à de lʼaide au logement communau-taire et à la mise sur pied dʼorganismes dʼaccompa -gnement favorisant lʼintégration sociale. Laisser lʼitinérant à lui-même ou intervenir, comme nous lefaisons, par différents services qui sillonnent le par-cours des itinérants, est très coûteux! Le choix delʼaider ferait en sorte quʼon économiserait sur lescoûts des services de santé, de police et du systèmejudiciaire. Malheureusement, aujourdʼhui, on taxe « dʼinutilité » et de « non-rentabilité » les sommesinjectées dans les services sociaux. Il est certainquʼon pourrait faire en sorte quʼun bon nombre dʼitinérants retournent à une vie plus stable avec delʼaide appropriée si on y investissait les fonds et lʼénergie nécessaires. Marie-Reine Guilmette

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HOMÉLIE DE LA MESSE DU B(Homélie du Père Alfredo Ramanandraibe c.s.sp. lorsde la messe du 13 septembre 2009, en la CathédraleMarie-Reine-du-Monde)

Chers frères et sœurs dans le Christ, nous voicirassemblés dans cette cathédrale cet après-midi.Nous avons quitté nos paroisses respectives pourcélébrer la fête du Père Laval. Nous allons célébrernon seulement un souvenir, une commémoration desa mort le 9 septembre 1860, mais surtout et avanttout, une rencontre avec celui qui a donné sa vie pourlʼévangélisation de lʼÎle Maurice.

Avec les Canadien(nes) et les Québécois(es), des Mauricien(nes), des Rodriguais(es), desSeychellois(es) et des Malagasy sont présents parminous, aujourdʼhui. Cette diversité signifie lʼinfluence duPère Laval et lʼimportance de lʼengagement mission-naire des Spiritains, pas seulement à lʼÎle Maurice,mais dans toute la région de lʼOcéan Indien.

Jour pour jour, il sʼest passé 168 ans depuis le 13 sep-tembre 1841 (date de lʼarrivée du Père Laval dans la

rade de Port-Louis) jusquʼà aujourdʼhui, 13 septembre2009, date choisie pour célébrer la fête du Père Lavalà Montréal. Dʼautres célébrations vont venir mais cene seront plus les mêmes personnes qui vont êtreprésentes.

Ainsi, cʼest un grand privilège que Dieu nous réserveen nous donnant lʼopportunité dʼêtre ensemble cetaprès-midi. Cʼest une occasion unique et un momentspécial dans notre vie. Lʼhistoire et la raison de notrecélébration pourraient être résumées en quelquesphrases. Il y a déjà 168 ans, une nouvelle société sur-git à lʼÎle Maurice et chaque habitant a dû modifier soncaractère personnel et sa mentalité de groupe pourtrouver sa place dans une île où lʼesclavage venaitdʼêtre aboli. Un prêtre spiritain venait de débarquer etil est devenu le principal acteur dʼun changement dementalité de la population qui est devenue la nationmauricienne dʼaujourdʼhui.

Jacques-Désiré Laval, dix ans après son arrivée à lʼÎleMaurice, était considéré comme le promoteur principaldu renouveau social et spirituel de lʼîle. Quelque 138ans après son arrivée, en 1979, il est proclamé « Bienheureux » par lʼÉglise et « Père de la Nation »pour toutes les populations de lʼÎle Maurice.

La question qui mérite dʼêtre posée est la suivante :comment cet homme, baptisé dans la foi chrétienne,immigrant et arrivé tardivement à lʼÎle Maurice, a pu sefaire tout à tous ? Des chercheurs continuent à sepencher sur cette question pour la cause de la cano -nisation de notre Père Bienheureux. Cet après-midi,laissons parler deux des spécialistes du Père Lavalpour raviver notre foi. Les écrits des Pères LouisVerchère et Roger Billy pourraient être résuméscomme suit :

Le Père Laval est Bienheureux ; il est une personnequi est source dʼinspiration pour la consolidation de lʼidentité mauricienne, pour la fortification de la foichrétienne dans la région de lʼOcéan Indien; il est uneforce pour les immigrants dans le monde pour aumoins cinq raisons. Premièrement, sa vie est une viede prière et de contemplation. Deuxièmement, le PèreLaval est un grand travailleur et organisateur social.Troisièmement, arrimé avec sa prière et son travailacharné, sa vie est encadrée par une spiritualité dʼhu-milité. Quatrièmement, il opère toujours en réseau. Etcinquièmement, il a pu entretenir dans sa vie unegrande capacité dʼadaptation dans nʼimporte quel con-texte.

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BIENHEUREUX PÈRE LAVALUne vie de prière et de contemplation

Dans une lettre de 1842, début de son ministère àPort-Louis, le Père Laval écrit : « Tout mon tempslibre, je le passe au pied du Saint-Sacrement, et cʼestlà que je vais me délasser ». Sa qualité première estcette capacité de persévérance à maintenir sa vie enunion avec la vie divine. Dieu avant tout et tout pourDieu.

Une vie bien remplie par des engagements et desservices pour les autres

Les archives nous montrent que lePère Laval est un grand travailleuracharné. Il consacre la plupart deson temps à célébrer des sacre-ments, à guérir et à visiter lesmalades, les prisonniers, les pau-vres, à enseigner la foi chrétienne, àorganiser des constructions ou à ini-tier des levées de fonds pour la cons truction des chapelles sur lʼîle.

Une vie animée par une spiritua -lité dʼhumilité

Une vie humble, lʼhumilité, la grandediscrétion, une vie pleine de simpli -cité, etc. Ces attributs sont cons -tamment confirmés dans les écritsconcernant le Père Laval. La sim-plicité de la vie du Père Laval estanimée par lʼamour de Dieu, lareconnaissance de la difficulté depersévérer dans la prière, sa capa -cité de se rendre accessible à tous,son génie pour améliorer les rapports entre maître et esclave,immigrant et autochtone, anciens etnouveaux venus.

Une vie convaincue de la valeur dʼun travail enéquipe

Le Père Laval a pu unir et toucher les cœurs et lesâmes des esclaves affranchis, des « Mazambic », desMalagasy, des grands bourgeois de lʼÎle Maurice, deshindous, des tamoules, des musulmans, des boud-dhistes et dʼautres croyants, parce quʼil croyait à ladignité humaine de chaque Mauricien et Mauricienne.Ensuite, il nʼhésitait pas à demander conseil et à tra-

vailler avec dʼautres personnes. Pour sa spiritualitépersonnelle par exemple, il était en lien permanentavec les Pères Libermann et LeVavasseur. Pour lecatéchisme, il sʼest fait de nombreux acolytes commeÉdouard Bell le Seychellois, Ma Céleste et JoséphineFrançoise, Émilien Pierre, Estelle Lasage etClémentine les « Malgachines », ainsi que AmédéeMai qui est devenu Spiritain lui-même et travaillera àMadagascar.

Il avait son réseau dʼamis et de bienfaiteurs qui luipermettait de construire des chapelles. Rappelonsquʼentre 1847 et 1848, une quarantaine de chapelles

construites par Père Laval et sonéquipe sont déjà opérationnelles. Toutproche de Port-Louis, il a construit leschapelles de la Vallée des Prêtres, deRoche-Bois, etc., et en dehors de Port-Louis, il a construit les chapelles deBambous, de la Rivière-Noire, deMoka, de Flacq et surtout dans le dis-trict de Pamplemousses très peuplédurant son temps.

Une vie qui sait sʼadapter à toutescirconstances

Le Père Laval a inspiré plus dʼun avecsa capacité de sʼadapter à toute per-sonne quelle que soit son origine, àdes amis et des ennemis. Il a susʼadapter à lʼambiance et au contextemauriciens de son temps. Il a su sʼac-commoder aux horaires de travail desautres pour planifier ses engagements,etc.

Mes chers ami-e-s dans le Christ,comme enfants du Père Laval, lesqualités de notre père coulent encoredans nos veines. Cʼest à notre tour de

redonner vie à son héritage et dʼaccomplir le mes-sage puissant de la Bonne Nouvelle dʼaujourdʼhui quele Père Laval a accompli dans sa vie : « Celui qui veutsauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa viepour Jésus et pour lʼÉvangile la sauvera » (St-Luc,chapitre 9, verset 24).

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10 «Mission-Air» No 102, Hiver 2010

AU-DELÀ DU TEMPS QUI LES SÉPARE, NOS FOND

À l’occasion du lancement du 300e

anniversaire de la mort de Poullartdes Places, comment se limiter àparler de lui sans évoquer, en mêmetemps, celui que la Providence agracieusement suscité environ unsiècle et demi après, Libermann,pour revitaliser cet humble instru-ment de la mission qu’est laCongrégation du Saint-Esprit sousla protection du Cœur Immaculé deMarie? Oui, le destin les a si forte-ment réunis que la mémoire de l’uninvite immanquablement celle del’autre! Osons un bref parallélismepour déceler quelques éléments quiles rapprochent.

En parcourant rapidement notrehistoire, spécialement depuis lafusion, je suis persuadé que nouspouvons nous permettre d’affirmerque nous sommes le produit d’unegreffe réussie. Et si une telle affir-mation est vraie, cela laisse suppo -ser qu’il y a eu des éléments com-patibles déjà dans les intuitions dedépart de ces deux fondations etdonc, même dans les fondateurs.

De là une question : Qu’y a-t-il decommun entre Poullart des Placeset Libermann? Quelles affinitéstrouve-t-on chez nos vénérablesfondateurs, pourtant ayant vécu àdes siècles différents?

La question n’est pas nouvelle etnous ne sommes pas les premiers ànous la poser. Plusieurs éminentsauteurs et spécialistes des écrits denos fondateurs, tels PierreBlanchard, Joseph Lécuyer, etégalement beaucoup de documentsofficiels de la congrégation nouslivrent suffisamment d’éléments derapprochement entre ces deux per-sonnages. Mais il ne faut pas setromper, en les comparant, c’estd’abord leurs différences qui sau -tent très vite aux yeux. En effet,quoi de plus frappant, pour repren-dre la réflexion de PierreBlanchard, que «les différencesentre le fils d’un pauvre rabbin deSaverne et cet aristocrate de vieillesouche et franche lignée, entre ceconverti du judaïsme et ce chrétiende Bretagne, entre ce pauvrehomme malade et cet ecclésias-tique séduisant, entre la simplicitéde la bible et la politesse du GrandSiècle, entre la pauvreté de nais-sance et la pauvreté d’élection,entre une existence dramatiquerythmée par les épreuves et une vietrès brève qui se résume dans unélan, entre un refus presque systé-matique des mortifications, dansl’abnégation intérieure, et l’adop-tion d’un style rigoureux de péni-tences affectives (vœu d’absti-nence perpétuelle de vin).» Et onpourrait bien allonger cette liste.Mais au-delà de ces apparences, onfinit par découvrir avec émerveille-

ment qu’ils ont des affinités trèsfrappantes, non pas en surface maisen profondeur. Comment y arriver?La réponse est dans la lecture atten-tive de leurs écrits.

C’est aussi cette même convictionque nous partage Joseph Lécuyer: « En relisant les écrits de Poullartposément, tranquillement (ce quenous faisons si peu de nos jours), ilm’a semblé qu’on pouvait y déce -ler, au-delà du style qui n’est plusle nôtre, un esprit qui nous con-cerne : je veux dire une attitudespirituelle devant Dieu et devant lemonde, qui rejoint, au travers dessiècles, nos scolastiques préoccu-pations d’aujourd’hui, et qui seretrouve au long de notre histoirespiritaine, en particulier dans celuiqui nous a si profondément mar-qués de son empreinte, le P. Libermann» (J. Lécuyer, dansCahiers Spiritains, n°3, p.3).

Voici quelques petits éléments quiles rapprochent :

- Ils sont attirés par le renoncementet vivent dans un abandon total àla volonté de Dieu

- Leur ambition commune est deformer des prêtres prêts à se sacri-fier pour les âmes délaissées(milieux défavorisés, noirs affran-chis…)

- Ils excellent dans l’apostolat dedirection des âmes (direction spi -rituelle, avec un don de discerne-ment remarquable).

- Le culte du Saint-Esprit et ladévotion à Marie sont l’âme de

Augustin Kasongo Milamba, CSSp.

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«Mission-Air» No 102, Hiver 2010 11

NDATEURS ONT BIEN DES POINTS EN COMMUN!leur vie intérieure et le secret deleur rayonnement…

Le renoncement que nous avonsévoqué précédemment se concré-tise aussi surtout dans le choix de lapauvreté comme mode de vie. Etc’est à ce point que nos deuxvénérables Pères se rejoignent éton-namment. Le dernier document duConseil Général, dans Anima Una,« Vivre aujourd’hui le vœu de pau-vreté » y fait tellement référencequ’il est un bon résumé de cettevision commune de nos fondateurs :Nous découvrons que, chezPoullart, « la pauvreté était la vertufondamentale à développer pour sepréparer au ministère futur »(Anima Una n° 61, p. 27); et chezLibermann, tout en n’étant pas“une misère sordide et paralysan-te’’, ce dépouillement est indispen-sable pour une vraie disponibilitéau service de la mission (idem, p.28). Quelle affinité! En mêmetemps il apparaît clairement chezeux que l’unique façon pour le mis-sionnaire d’être véritablement auservice des pauvres est de s’identi-fier à eux, vivre avec eux;autrement dit répondre généreuse-ment à «l’exigence de proximité»avec eux, à la suite du Christ.

Deux parenthèses intéressantes:

1 : Dans toute son abondante lit-térature, il semble (d’après lesspécialistes) que Libermannn’évoque le nom de Poullartqu’une seule fois (il parle plusdu séminaire) et ce, à un titretrès élogieux, sur sa vie de pau-vreté, d’humilité et de service:«La congrégation du Saint-

Esprit fut fondée le jour de laPentecôte 1703 par M.Poullart-Desplaces, du diocèsede Rennes, dans le but d’éleverdes ecclésiastiques destinés à seconsacrer aux œuvres les plusdélaissées. Longtemps cetteœuvre ne subsista que desaumônes de personnes charita-bles; le vénérable fondateurallait lui-même les chercher,puis il servait ses élèves de sespropres mains, et leur rendaitles services les plus humbles»(Fr. Libermann, Notice sur lacongrégation du Saint-Esprit etde l’Immaculé cœur de Marie etsur ses œuvres, 1850). On y littoute l’admiration de Libermannpour Poullart.

2 : En lisant quelques extraits sur lafusion, il est bien remarquablequ’il y a eu des membres réti-cents de part et d’autre; mais,j’ai eu personnellement l’im-pression que ce qui effrayait bonnombre des messieurs du Saint-Esprit (en plus de la peur de sevoir envahis par leurs “concur-rents’’ sur le terrain de la mis-sion), c’était le retour à la pra-tique stricte de la pauvreté avecLibermann, pratique originellequ’ils avaient vraisemblable-ment abandonnée, spécialementdans les colonies, n’étant paslongtemps régis par des vœux dereligion, et donc séculiers. Eneffet, le texte de la conventionrevient explicitement sur cetaspect : « on s’en tiendrait auxrègles de ladite Congrégation(St-Esp). Seule la pratique de lapauvreté suivrait l’usage de laCongrégation du Père

Libermann» (H. Koren, LesSpiritains, trois siècles d’his-toire religieuse et missionnaire,p.227). Cette exigence de la pra-tique de la pauvreté revientplusieurs fois dans les débatsentourant l’unification.

Au regard de ces quelques affinitésparmi tant d’autres, on comprendpourquoi cette fusion put réussir,sans oublier que c’est « l’œuvre deDieu » comme le reconnaîtra lePère Libermann. On comprendaussi pourquoi la réponse de laPropagande à Libermann, lorsqu’ilproposait son projet de fondationdu Saint Cœur de Marie (sanschercher à scruter les raisonscachées de cette réponse) était :«Vous voulez placer autel contreautel. La société du Saint-Esprits’occupe de cette œuvre; on n’apas besoin de vous» (H.Koren, LesSpiritains…, p.234).

Puisse cette année du tricentenairede la mort de Poullart des Placesêtre un réel temps de ressourcementet de redécouverte, à travers sesécrits et le témoignage de sa vie, decet Esprit qui nous meut sans cessepour des humbles services enfaveur des pauvres dans le généreuxdépouillement de nous-mêmes.

Augustin Kasongo Milamba, CSSp.

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Jeu 1Place les nombres qui suivent de sorte que la somme soitégale au nombre indiqué à la ligne horizontale et à laligne verticale. 3-1-73-25-4-40

Jeu 3Complète le SUDOKU suivant. Tu dois remplir toutes les cases vides en plaçant les chiffres 1 à 9 qu’une seule fois par ligne, uneseule fois par colonne et une seule fois par boîte de 9 cases.

Jeu 5Trouve le mot de douze lettres qui signifie «disposition favorableenvers quelqu’un» ou «action d’aider les autres» Note : on met «E» pour «É» ou «È» également.

31

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=75

=35

=126

=105 =79 =52

Jeu 2Replace les lettres pour former des mots qui sont tous en lien avec le thème de la revue.

1. SIONPASCOM

2. SANECFEINBAI

3. ÉTNOB

4. LECNÉMEC

5. HIRATÉC

6. TILÉADIROC

7. EDROCIRÉSIM

8. ÉSUNAMDUET

9. LUISTRAME

10. NEGCELUDIN

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Jeu 4Trouve le maximum de mots que tu peux composer en utilisant les lettres suivantes (de haut en bas, de gauche à droite et inversement, en diagonale, peu importe). Les lettres que tu utilises doivent toucher,par la ligne ou la pointe, l’autre lettre utilisée (précédente et suivante, s’il y a lieu). Toutefois, dans un mot, tu ne peux reprendre la lettre d’un carré déjà utilisée…ce qui ne t’empêche pas de composer des mots avec des lettres identiques (la deuxième n’étant pas dans le même carré que l’autre lettre utilisée). Exemple : (en rouge) COMPASSION

T E R P B L

E N S I O E

M S F L N N

I A R T I O

X P M U C A

S E C O H E

1. Récipient hémisphérique dans lequel on sert la soupe2. Colère3. Touché, attendri, bouleversé. 4. Partie intérieure d'une église qui va du portail au choeur.5. Se dit d'une personne d'une extrême sensibilité et vulnérabilité6. Le « moi »7. Endroit où se trouve la personne qui parle8. Grande étendue d’eau au milieu de terres9. Plante textile10. Prière à la Vierge Marie11. Abri que se construisent les oiseaux pour y pondre leurs œufs et pour y élever leurs oisillons12. Partie du corps qui joint la tête au tronc13. Personne désignée à une fonction de représentant au terme d’un vote

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La page des jeunes

Solutions aux page 14 et 15.

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13 «Mission-Air» No 102, Hiver 2010

La vie des fondateurs de «nos» deux congrégations, soitClaude-François Poullart des Places et François Marie-PaulLibermann, fut fort différente de celle du fondateur desOblats (1816), par exemple, Eugène de Mazenod, prêtre,qui devient très vite l’évêque de Marseille et également decelle de Monseigneur La Vigerie, déjà sacré cardinal, fon-dateur des Pères Blancs (1868).

Claude-François Poullart des Places était un noble fortunéqui, à l’automne de 1701, « se convertit » soudain à la pau-vreté évangélique; devenu ainsi un fils prodigue, il donnatous ses biens aux pauvres de Paris, spécialement à ces étu-diants originaires de la Savoie, où Louis XIV avait fait mas-sacrer 5 000 paysans et provoqué ainsi l’exode ducinquième de la population de cette région. La justice et lapaix n’étaient donc pas particulièrement les thèmes pas-toraux privilégiés du cardinal Richelieu, en effet… Et com-ment imaginer le noble Poullart des Places folâtrant àVersailles? Ce dernier, ordonné prêtre en décembre 1707,mourut 20 mois plus tard, soit le 2 octobre 1709, à l’âge de30 ans, victime d’une pleurésie et d’une infection intesti-nale.

François Marie-Paul Libermann, lui, était un Juif qui devintincroyant durant ses études à Metz (la capitale de laLorraine) mais qui a retrouvé la foi en Dieu à l’âge de 26ans, pour devenir, cette fois, un excellent catholique... Cequi lui a valu une malédiction solennelle de la part de sonpère juif, alors Grand Rabbin de la région du Rhin. En1829, Libermann devient épileptique et cela jusqu’en 1841(imaginez!) où il pût enfin être ordonné prêtre. Il mourut en1852, à l’âge de 50 ans. En 2004, notre Supérieur général,le père Pierre Schouver, nous a rappelé que Libermann«avait appris dans sa propre chair ce qu’il en coûte d’êtrepauvre et exclu» (cf. l’ouvrage «Engagement spiritain pourla Justice, la Paix et la Sauvegarde de la Création», p. 2).

Libermann s’engagea alors résolument au service de la jus-tice et de la paix, spécialement auprès des Noirs descolonies françaises et au service de tous les faibles et petits,tels les travailleurs de son époque, alors que les gens d’af-faires avaient créé des injustices sociales tout à faitrévoltantes causées par une industrialisation accélérée.C’est lors de la Révolution de 1848, justement, que Marxécrira le Manifeste du Parti Communiste. C’est aussi à cettemême époque que l’injustice et les guerres commencèrent àdevenir des thèmes pastoraux en France et dans toutel’Europe centrale, au moment où les travailleurs catholiquesdu monde attendaient incessamment l’avènement, d’un

pape à l’image de Léon XIII(1878-1903), qui arriva mal-heureusement fort tardive-ment.

En 1848 également, les mis-sionnaires de la Congré gationdu Saint-Cœur de Marie, qui avait été fondée par FrançoisMarie-Paul Libermann, durent entrer, à la demande duVatican (de la «Propagande») et avec la permission du papePie IX, dans la Congrégation du Saint-Esprit, qui avait étéfondée, elle, 145 ans plus tôt, par Claude-François Poullartdes Places. Le gouvernement français interdisait habituelle-ment la fondation de nouvelles congrégations religieuses, etsurtout depuis la Terreur des années 1790 à laquelle legénéral Napoléon lui-même avait participé.

(Mais), « il est vrai», nota aussi le père Schouver dans l’ou-vrage déjà cité, «que, pour certaines Églises fondamenta -listes, la préoccupation de l’engagement social altère lapureté de l’évangélisation. Elles nous considèrent commede mauvais croyants parce que nous mélangeons l’Évangileavec l’‘humanisme’. Même dans notre Église, nous rencon-trons parfois une défiance devant l’engagement JPIC» (cf.p.1).

Les élites dites modernes, regardent habituellement toutevictime (ou tout « loser» selon leur terme) comme étant lapremière coupable de son malheur; si bien que ceux etcelles qui militent ardemment en faveur de la Justice, de laPaix et de la Sauvegarde de la Création sont souvent con-sidérés, grâce à leurs concepts psychologiques d’incroyants,comme des sortes de schizophrènes victimes de délirereligieux qui voudraient imiter le «petit Jésus» et sauver lemonde à leur tour.

Oh! Jésus! Toi, le rebelle par excellence et notre tout pre-mier fondateur, n’es-tu pas le prototype véritable desPoullart des Places et des Libermann? Totalement habité parl’éternel Bon Sens, n’as-Tu pas délaissé ta douce vie decharpentier pour devenir un éternel marcheur, te mettantainsi au service de ces croyants de ton pays que la Loimaudissait sans raison et au service de lépreux et de milleautres délaissés? Oh! Jésus! Que ton engagement, qui tevalut la mort, continue de changer nos cœurs, et de là, lemonde tout entier! Que Ton règne vienne!

Marcel Gagné c.s.sp.

LE CÔTÉ REBELLE DE NOS FONDATEURS

Marcel Gagné, c.s.sp.

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Le Père Michel Last, le Père Berthier Thériault et Marie-Reine Guilmette ont participé à une rencontre de l’I.C.E.M(Instituts et Congrégations Essentiellement Missionnaires)le 15 octobre dernier à Laval, chez la Société des MissionsÉtrangères. Après une conférence du Père Bernard Audet,c.s.v. ayant pour objet les Associés, particulièrement danssa congrégation, nous avons échangé sur nos expérienceset sur les avenues possibles de cet engagement,relativement récent, des laïcs dans nos congrégations. Cefut une rencontre très intéressante et enrichissante.

C’est le 30 septembre dernier, que Sœur Réola Soucy,spiritaine québécoise, a participé avec deux autresreligieuses de sa congrégation, à une préparation quil’amènera à travailler à la Fondation d’Auteuil. Cette villeest située à environ 20 kilomètres de Lille, au nord de laFrance. Nous prions pour toi, pour tes consoeurs et pourtous ces jeunes que vous aidez par votre travailmissionnaire.

Le 5 novembre dernier, les Pères Berthier Thériault etMichel Last ont participé à l’Assemblée générale del’Entraide Missionnaire qui fait un travail colossal auQuébec ainsi que dans plusieurs pays du Tiers-Monde. Unrapport des activités de l’année fut remis aux quelque 70participants. Le Père Berthier Thériault a accepté de siégersur le Conseil d’administration en remplacement du PèreMichel Boutot. Merci Berthier pour cet engagement!

Nous avons le plaisir de recevoir le Père Serge Hogue, auQuébec, pour des vacances, de la mi-décembre 2009 à lami-janvier 2010. Il aura sans doute l’occasion de visiterparents et amis durant le Temps des Fêtes, ils en seront trèsheureux. Bon séjour à toi Serge!

Au f il des jours

Solution de la page 12 :Jeu 1: 31-4-40 / 1-25-9 / 73-50-3

Jeu 2 :1. Compassion; 2. Bienfaisance; 3. Bonté; 4. Clémence; 5. Charité; 6. Cordialité; 7. Miséricorde; 8. Mansuétude; 9. Altruisme; 10. Indulgence

Suite page 15

14 «Mission-Air» No 102, Hiver 2010

C’est le 12 septembre que le Père Roland Rivard,missionnaire au Mexique, a été élu à l’unanimité assistantgénéral, par le Conseil général, en remplacement du PèreJames P. McCloskey. Il prendra quelques jours de repos auQuébec, en janvier 2010, avant de repartir pour Rome.Félicitations et bon travail au sein de la Congrégation.

La communauté mauricienne de la région de Montréal acélébré la fête du Bienheureux Jacques-Désiré Laval le 13septembre. Le Père Michel Last accompagnait sonconfrère spiritain, le Père Alfredo Ramanandraibe,malgache, qui a présidé l’Eucharistie et fait l’homélie.Cette célébration avait lieu à l’église Marie-Reine duMonde le 13 septembre dernier. Vous pouvez lire le textede cette homélie aux pages 8 et 9 de cette revue.

C’est le 17 septembre que le Père Georges Ozouf acélébré son 50e anniversaire d’ordination sacerdotale, àBertrand au Nouveau-Brunswick. Les Pères Michel Last etBerthier Thériault ont participé à cette fête empreinte de lachaleur de l’accueil acadien, en présence de MonseigneurWesley Wade, vicaire général du diocèse de Bathurst etd’une dizaine d’autres prêtres. Félicitations pour tantd’années de service de qualité en Église.

Le Père Denis Guertin, qui s’est envolé pour le Nigéria le30 septembre dernier, entreprend sa 50e année de servicemissionnaire à Odomomoh, dans le diocèse d’Idah, auNigéria. Bonne santé et bravo pour ta fidélité, Denis.

La fête de Poullart des Places fut soulignée le lundi 5octobre à la résidence Le Roy; cette occasion fut idéalepour souligner le lancement de l’année Poullart des Placespour notre Province. L’Eucharistie fut présidée par le PèreMichel Boutot et le Père Augustin Kasongo, au cours deson exposé, a mis l’accent sur les ressemblances entrePoullart des Places et le Père François Libermann. Lespropos de cet entretien se retrouvent à la page 10 et 11 decette revue.

Le 4 octobre, nous avons reçu la visite du Père JosephHarris qui travaille présentement dans le diocèse de Port-of-Spain à Trinidad. Il a fait une pause à Montréal et dansl’Outaouais avant de s’envoler vers Winnipeg afin departiciper à une session sur le Droit Canon.

Du 8 octobre au 13 décembre, le Père Énel Alméus,haïtien, a séjourné à la maison provinciale pour se reposeret refaire sa santé après avoir travaillé durant plusieursannées à Trinidad. Lors de son passage, il a visité lacommunauté du collège St-Alexandre et a pris contactavec des parents et amis de la région. Merci pour ta visiteÉnel et bon travail pastoral en Haïti.

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Nos Parents et Amis qui sont partis vivre autrement

Le 15 août 2009Mme Marie-Claire Gagnon (ancienne co-opérante au Nigéria) Épouse de M. Henri Tardif

Le 7 septembre 2009M. André BergeronPetit cousin du P. André Vigneault(décédé) À Arthabaska, Qc – 69 ans

Le 18 septembre 2009Mme Pauline A. VigneaultPetite cousine du P. André Vigneault(décédé) À Nicolet, Qc – 92 ans

Le 12 octobre 2009M. Yves LupienFrère de Michel et de Philippe Lupien(anciens spiritains) À Hull, Qc – 84 ans

Le 13 octobre 2009Mme Jeannine LapierreSoeur du P. Fernando Côté À Laval, Qc – 80 ans

Le 1er novembre 2009Mme Gabrielle Thériault-PicardTante du P. Berthier Thériault À Longueuil, Qc – 91 ans

Le 2 novembre 2009M. Paul-Émile BélecFrère du P. Lucien Bélec À Victoriaville, Qc – 95 ans

Le 14 novembre 2009M. Gaétan BeaulieuFrère du P. Blondin Beaulieu À Fabreville, Qc – 65 ans

L’abbé Léopold FournierFrère du P. Gérard Fournier À Rimouski, Qc – 69 ans

Le 18 novembre 2009M. Denis BéchardÉpoux de Mme Dominique Brose(membre de la communauté In’Afude Montréal) À Val-d’Or, Qc – 54 ans

Le 26 novembre 2009M. Georges Lazure Neveu de M. Guy et de Mme Lise MontpetitÀ Ormstown, Qc – 46 ans

Le 4 décembre 2009M. Marc BenoitÉpoux de Mme Monique Benoît(secrétaire au bureau Spes) À Montréal, Qc – 79 ans

Le 15 décembre 2009Mme Agathe St-LouisSoeur du Père Rhéaume St-LouisÀ l’hôpital de Gatineau, Qc – 82 ans

Mission-Air tire à

2300 exemplaires.

Il n’y a pas

d’abonnements,

c’est gratuit.

Inutile de dire,

toutefois, que

les contributions

sont bienvenues !

Bulletin de liaison de la

Province spiritaine du

Canada sous la

responsabilité de la Maison

Provinciale

9110 AV PAPINEAU

MONTRÉAL QC

H2M 2C8

Tél.: (514) 384-5238

Site internet:

http://www.spiritains.qc.ca

Marie-Reine GuilmetteRédactrice en chef

[email protected]

Mission-Air

«Mission-Air» No 102, Hiver 2010 15

Solution de la page 12 (suite) :Jeu 3: 8-4-9-5-1-7-6-2-3

1-2-7-8-3-6-4-5-93-6-5-2-4-9-7-8-14-3-8-9-6-5-1-7-27-5-6-3-2-1-9-4-89-1-2-7-8-4-3-6-55-7-3-6-9-8-2-1-46-9-4-1-5-2-8-3-72-8-1-4-7-3-5-9-6

Jeu 5 : Bienveillance

Jeu 4: A Action, Ail, Aimés, Aine, Aîné, Aise, Aisée, Amen,Âmes, Amours, Arme, Ars, Art, Axes B Béni, Bis, Bise, Blé, Boire,Bois, Boisée, Boiser, Bol, Bonne, Bonniche C Ceps, Ces, Chaîne,Chao, Chou, Chut, Cils, Ciné, Coche, Cocon, Coin, Compassion,Cône, Cou, Couche, Cour, Cours, Course, Court, Coût, Cuit E Écu,En, Enliser, Ente, Entiché, Épaisse, Éparse F Faxe, Filon, Fils, Fine,Flip, Flop, Frais, Fraise, Fruit H Hé, Ho, Huit, Humés I, Ifs, Ils L Lent,Lin, Lionne, Lire, Lis, Lisse, Lit, Lobe, Loi, Loin, Loire M Mai, Mais,Mars, Martini, Mas, Mèche, Mener, Mente, Mer, Mi, Mise, Mission,Mixe, Moca, Moche, Mou, Mouche, Moût, Mur, Mutine, N Néon,Net, Niche, Nil, Noble, Noël, Noir, Noise, Noliser, None O Oint, OnP Paix, Pâmée, Passée, Pax, Pilon, Pilonne, Pion, Pionne, Pire, Pis,Pise, Poil, Poire, Pois, Police, Prêt, Prise, Pruche R Ramener,Rames, Râpes, Ras, Rasée, Ré, Rente, Ris, Risée, Ru, Ruche, RutS, Sapes, Sax, Sec, Secours, Semi, Sens, Sensé, Sep, Set, Si, SiloT, Tension, Terme, Ternes, Tic, Trame, Tu U Ut

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