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Cascades d’écriture

Contes, nouvelles et autres formes

Délires de lire, plaisirs d’écrire 2012-2013

Si tu ne sais pas pourquoi tu aimes tant l'automne,le rouge ou le châtain, l'ocre et le jaune,si tu confonds toujours le vert avec le bleu,et que de sacrés tours te jouent tes yeux,si tu n'as jamais vu la pluie et le soleil,ensemble fabriquer un arc-en-ciel,si tu es étonné quand l'aube arrive et que tout change aux alentours,puis qu'entre chien et loup, doucement s’assombrissent les couleurs du jour,si tu es blond ou brun,si tu es roux enfin,si tu as peur du noir...écoute cette histoire.

Les Ogres de Barback, Pitt Ocha et la tisane de couleurs

Couleurs

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à pas contés

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L’extraordinaire aventure de Léon et vioLette :Les sauveurs de CouLeurs.

Il y a fort longtemps, dans un pays lointain plein de couleurs, nommé « À l’originedes couleurs » vivaient des habitants très heureux. Ils faisaient pousser des fleurs mul-ticolores, construisaient des maisons aux couleurs de l’arc-en-ciel, décoraient leurs ca-lèches de bleu, de rouge, de vert, de jaune, de marron, de rose, de violet… enfin toutétait joyeux.

Alors que tout était paisible, une nuit de pleine lune, étoilée de mille feux, uneombre se faufila à la lueur de l’astre éclairé et déroba toutes les couleurs sans excep-tion.

Ce n’était autre que l’œuvre du docteur Gomme, l’abominable voleur, cruel, bossuet aquaphobe.

Le lendemain matin, au réveil des habitants, quelle affreuse découverte de voir touten noir et blanc. Certains s’évanouirent, d’autres pleurèrent, d’autres encore s’enfer-mèrent à double tour. En effet, tous eurent peur, ou presque.

Léon et Violette, deux enfants de dix ans, amis de longue date, furent immédiatementprêts à risquer leur vie pour redonner les couleurs à leur pays tant aimé et le bonheuraux habitants.

Ainsi, décidèrent-ils, sans avoir besoin de se parler, de partir tous les deux à la re-cherche du terrible docteur Gomme pour récupérer ce qu’on leur avait volé.

Montés sur leur vaches magiques les voilà bien décidés à changer le cours de l’his-toire.

À la vitesse de l’éclair, nos deux héros quittèrent leur pays montagneux et virentdisparaître le merveilleux palais qui faisait l’honneur de leurs habitants. Il faut direqu’avant l’arrivée du voleur, ce palais était la source des couleurs. Il fallait donc abso-lument agir pour sauver le pays.

Après quelques heures de vol sur leurs vaches, ils atterrirent dans un lieu pas trèsaccueillant du tout. C’était un paysage avec des arbres sans feuilles, sombre, aveccomme seul bruit le croassement des corbeaux. Tous les animaux détestaient cetendroit et s’enfuyaient. Tous les habitants étaient des sorcières muettes. Difficile doncpour les enfants d’obtenir des informations sur la fuite du docteur Gomme.

Au bout de longues heures de marche dans la forêt noire, Léon et Violette arriventdans le village. Ils voient plusieurs maisons, certaines sont démolies, d’autres difformes,d’autres de tailles géantes. Léon et Violette frappent à la porte de l’une d’entre elles.Une vieille femme ridée, habillée de loques, les cheveux mal peignés, vient leur ouvrir.Les enfants apeurés demandent timidement à la sorcière si elle connaît le docteurGomme. La sorcière sort un crayon et une feuille jaunie. Elle dessine une forêt avec unchemin menant à un rocher.

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Léon et Violette repartent en suivant le chemin indiqué par la sorcière. Tout étaitsombre, ils entendent un bruit de feuilles, comme si une bête marchait près d’eux. Cebruit étrange se rapproche.

Vite ils s’accroupissent près d’un arbre, mais là une ombre se rapproche et une voixdit :

« N’ayez pas peur les enfants, je suis le crayon de couleur bleu. Docteur Gomme m’aperdu en route dans sa précipitation, je suis tombé dans cette forêt. Que faites-vous ici ?

– Nous sommes à la recherche du docteurGomme pour retrouver toutes les couleursqui ont disparu de notre pays.»

Le crayon bleu demande s’il peut veniravec eux, il se sent très seul. Les enfants ac-ceptent, ils sont ravis d’avoir déjà retrouvéune couleur. Tous les trois reprennent leurroute péniblement.

Au bout de plusieurs heures de marche,ils s’assoient contre un rocher, d’un coup le

gros caillou se déplace et ils tombent dans un tunnel. C’est un lieu tout en couleur,scintillant de mille feux !

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Tous les trois se cognent contre uneporte géante représentant les couleurs del’arc-en-ciel. Heureux, ils se disent qu’ilsont retrouvé le docteur et toutes les cou-leurs, mais soudain une terrible voix lesappelle :

« Que faites-vous ici ? Vous êtes dansmon royaume !

– Nous voulons récupérer les couleursde notre pays. »

À ces mots docteur Gomme se met à rire :« Vous pensez qu’il suffit de demander les couleurs pour que je vous les rende ! Mais

vous êtes trop naïfs mes chers petits ! Je vous rendrai les couleurs uniquement si vousme rapportez la clé magique dorée qui ouvre l’univers des couleurs. Sinon je garderailes vôtres.

– Mais comment fait-on pour trouver cette clé ? demande Léon.– Je vous donne une carte avec trois chemins, seulement l’un d’eux vous mènera à

la clé dorée. Les deux autres sont piégés donc réfléchissez bien ! »Leur intuition leur crie d’aller sur le chemin du milieu.

Sur le chemin, ils entendent des grognements et voient un château fort. Ils vontdroit vers la forteresse.

Ils rencontrent une petite fée noire à moitié vidée de ses pouvoirs. Elle leur donne lesouffle de l’espoir (pouvoir magique plus puissant que tout). Ils s’emparent du pouvoiret vont affronter la bête.

Arrivés à ce sombre château, les enfants montèrent dans un coin de l’escalier et seretrouvèrent en haut d’une tour.

Soudain, le château se met à trembler et une espèce de gros et grand chien noirapparaît. Il est de dos. Il se retourne et leur fonce dessus.

Léon va à gauche et Violette à droite. Léon voit la tache et tape dessus. Le monstretombe par terre. Violette prend la clé, et ils repartent à toute vitesse.

De retour vers la maison du docteur Gomme, Léon et Violette lui disent :« Rendez nous nos couleurs ! Nous avons la clé dorée.– D’accord ! Après je pourrai redonner vie à mon village, les ruines redeviendront

des palais, les arbres seront multicolores, et tous les habitants seront heureux. Mercid’avoir retrouvé la clé dorée !

– Tenez !– Merci, maintenant prenez la clé dorée ».

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Ils repartent chacun de leur côté. Docteur Gomme peut ouvrir le royaume des couleurset les enfants retournent vers leurs vaches magiques. Ils ne savent pas comment guérirleurs animaux.

Ils décident de demander l’aide de la sorcière en allant la voir. Elle leur donne le re-mède. Les deux enfants remarquèrent que la sorcière parlait. Ils lui demandèrent :

« Comment avez-vous retrouvé la parole ?– Quand vous avez retrouvé la clé, automatiquement la parole m’est revenue. »Ils repartent avec le remède en direction de leurs vaches. Les enfants donnent le

remède aux animaux, et les vaches sont guéries. Ils peuvent donc s’envoler vers leurpays.

Quand Léon et Violette sont revenus dans leur village, les couleurs étaient revenues,les habitants étaient heureux.

Léon et Violette étaient devenus des héros.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Ce2/CM1 de Mme Haignere, école Charles Michels de sens :

Boudes Aloys, Da Mota E Cunha Nilson, De Souza Maryla, Grendel Lisa, Heldire Ambre, LefortCamille, Lieutaud Marjorie, Naal Ryan, Segura Anaé, Toure Mohamed Aziz, Veron Jérémy.Barret Mathis, Bartial Alan, Ben Mahmoud Rayen, Bordin Lucas, Cormier Manon, Favry Juline,Gluntz Clara, Gras Youriy, Kaya Semih, Konoptka Océane, Le Moal Evan, Lerandy Kilian, PeninCandice, Rour Aimeric, Silva Célia, Vignot Aurélien, Vitiello Jérémie, Yousfi Julien.Classe de Ce2/CM1 de Mme Barré, école de saint-Martin-du-tertre :

Bouchet Lola, Bou-Ouachma Husna, Bruere Nicolas, Courtier Elona, Da Silva Ayrton, DumoulinSteven, Dupre Justin, El Moujarrebe Mélodie, Haddadi Joaîna, Lafdal Shaîness, Laucci Lou-Ann,Lorge Ilona, Moison Julian, Neuville Ascal, Pate Camille, Pieau Kemy, Pinto Chloé, Schlick Malicia.Deis Carolane, Gedili Yanis, Harfiche, Iftikhar Léane, Manche Corentin, Mouton Thibaut, SaligotFranck, Stettler, Telle Angelina, Willig Jordan.Classe de CM2 de M. sanchez, école de Jouy :

Clare Océane, Courson Maïlys, Guyot Maëlle, Hamelin Evan, Litra Aurélien, Ravereau Emma, TritterLou, Vacher Théo.Babylon Mélanie, Barbat Maylis, Dadie Méliane, Gauthier Lucie, Goutelard Lilian, Lamy Étienne,Pacini-Riche Flavie, Da Silva Alexandre, Da Silva Esteban, De Jesus Lorenzo, Deparday Aurélien,Desrumeaux Gabriel, Grassin Éloi, Hamelin Gianna, Nezondet Dylan, Schveiger Alexis, VallemontHugo.

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Le papiLLon et La prairie Magique

Il était une fois un beau papillon qui vivait dans une magnifique prairiemagique.

Dans cette prairie il y avait beaucoup de fleurs multicolores, des arbresaux couleurs de l’arc-en-ciel, une grande mare où se reflétait le soleil.

Il n’y vivait pas seul, il y avait des grenouilles, des cocci-nelles, des abeilles, des chenilles, des libellules et tousles animaux de la forêt.

Il y avait aussi une méchante sorcièrepleine de boutons, laide et toute grise quivivait dans une grotte sombre et effrayanteà la lisière de la prairie magique. Elle étaitjalouse des habitants de la prairie. Pour sevenger, elle fit tomber une pluie magique.

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Les animaux, les arbres et les fleurs perdirentleurs couleurs et devinrent tout gris.

Les couleurs glissèrent et se rejoignirent enune rivière qui coula jusqu’à la grotte de la sor-

cière.Toute contente d’avoir récupéré les couleurs de la prairie magique,

elle se proclama « la méchante reine de la prairie ».Le papillon et ses amis étaient tristes mais le hibou de la forêt,

qui est un vieux sage parce qu’il a beaucoup voyagé, lui dit : « Va trouver la gentillefée ! Elle t’aidera à combattre la méchante reine et à retrouver les couleurs !

– Mais je ne sais pas où elle habite, dit le papillon.– Alors, je vais te conduire, dit le hibou.– D’accord, mais pas tout seul. Qui veut venir avec nous ? Il nous faut des insectes

qui volent pour aller plus vite ».L’abeille dit : « d’accord.

– Moi aussi, dit la coccinelle.– Moi aussi, dit la libellule.– Je vous emmène au château de la gentille fée, il faut voler

tout droit jusqu’à la montagne, dit le hibou.»

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Arrivés dans la montagne, les animaux eurent très froid. Il y avait de la neigepartout, tout était blanc, pas de couleur. Ils aperçurent quelque chose de bleu qui bril-lait.

– Mais qu’est ce que c’est ?– Il faut s’approcher, ce doit être le château de la gentille fée, dit le hibou.

C’était un château très grand, tout bleu, pleinde fenêtres en fer avec une porte en bois. Avecson bec, le hibou frappa à la porte mais per-sonne ne répondit. Il essaya de tourner la poi-gnée et la porte s’ouvrit.

Tous les animaux crièrent : « Bonjour, il y aquelqu’un dans ce château magique ?

– Oui, je suis là. Qui êtes-vous ? dit une petitevoix.

– Nous sommes les animaux de la prairie,la sorcière a volé les couleurs de notre pays. Est-ce que tu peux nous aider à la com-battre?

– Je suis la gentille fée, et avec ma baguette je veux bien vous aider. Mais je l’aiperdue, je ne sais plus où je l’ai rangée…

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– Ça doit être la sorcière qui a volé la baguette ! dit le papillon.»Il s’en alla avec tous les animaux jusqu’à la grotte. Ils cher-

chaient partout quand soudain, la sorcière arriva. Elle avait labaguette de la fée dans la main.

« Nous venons récupérer ce qui nous appartient ! » crièrent lesanimaux.

Alors, le papillon et tous les autres insectes tournèrent toutautour d’elle et, étourdie, elle tomba dans la rivière. Le papillonattrapa la baguette et la donna à la fée qui dit une formule ma-gique.

La sorcière devint multicolore et gentillecar elle n’avait plus aucun pouvoir.

Puis d’un coup de baguette, la fée fit apparaître un tourbillond’eau multicolore. Et une pluie arc-en-ciel tomba sur la prairiemagique.

Le pays retrouva toutes ses couleurs. Pour remercier le pa-pillon, la fée et tous les animaux le proclamèrent « roi de laprairie magique ».

Et ils organisèrent une grande fête.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de gs/Cp de Mme étienne, école de perceneige :

Bonneau Méline, Bouchet-Claisse Clément, Bouty Léa, Delgado Zoé, Maillard Ethan, Trapon Théo,Voiland Cassandre, Weiss Romane.Alligier Yannis, Aubert Justine, Bergeron Valentin, Brandt Lorenzo, Briere Léa, Caldeira Evan,Choteaux Erin, Coache-Gouthier Gladys, Depresle Yannis, Gateau Eléonore, Gilloppe Caroline,Girard Bryan, Mollereau Clémence, Nachin Clémence, Norblin Aleyna, Pol Rémy, SermeusEmmanuel.Classe de gs/Ms/ps de Mme Cornu, école de La chapelle-sur-oreuse :

Chabin Léo, Delecourt Emy, Deschamps Eymerick, Deschamps Yohann, Meïta Hasta, Sabin Enzo,Tonelli Madison, Vastz Mathéo, Yé Gabin.Ferreira Ruben, Girard Sara, Kujawa-Clément Noah, Martineau Ewan, Petit Malo.Bories Siana, Desmurs Marius, Eigle Loévan, Marolles Milan, Meïte Myriam.Classe de gs/Ms de Melle Zerbini, école de sergines :

Bourdier Dorian, Baillieux Jordan, Bourdon Victorien, Caillé Thaïna, Dubo Chaléna, DumaineDimitri, Gamiette Orlane, Kuciel Loris, Regner-Lisse Louane, Serré Laura, Tribondeau Lana.Baptiste Ugo, Basset Valentin, Durmort Maxime, Flond Jules, Froget Axel, Lombard Lucie, MartinsJulie, Masson Elias, Sentubery Nathan, Torres Camille.

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à La reCHerCHe des CouLeurs

Il était une fois un vieil homme mourant, sans regret de quitter la Terre. Il avait euune belle vie de roi et deux adorables petits-enfants Florian et Sarah. Ils comprenaientparfaitement que leur grand-père n’ait aucune tristesse ni aucune colère.

Florian et Sarah étaient déjà grands. Ils avaient dix ans tous les deux parce qu’ilsétaient jumeaux. Autant Florian était grand, mince et blond aux yeux bleus, autantSarah était brune aux yeux verts et de plus petite taille. Tous les deux étaient gentils,sportifs à la fois rapides et endurants .Ils étaient aussi intelligents mais Sarah en savaitplus sur les sciences et la nature car elle lisait beaucoup. Florian, lui, connaissait toutsur les armes, la géographie et savait inventer des objets pour survivre en cas dedanger. Ils étaient aussi très malins.

Ce matin-là, les deux enfants partirent chez leur grand-père pour lui dire au revoirune dernière fois. Ils le trouvèrent au seuil de sa demeure royale. Ils l’accompagnèrentau pied de l’arc-en-ciel car pour quitter le monde des vivants, il lui fallait monter lesmarches de cet arc coloré et passer la porte des âmes.

À peine le grand-père toucha-t-il la poignée de cette porte placée tout en haut del’arc-en-ciel que toutes les couleurs disparurent avec la porte. Le passage coloré étaitmaintenant tout noir. Jean-Pierre, le grand-père s’étonna.

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« Cela t’apprendra à t’être mêlé des affaires des autres ? Va périr dans les enfers !hurla Tobiass, le dieu maléfique. Il y a dix ans, tu as combattu mon père lors d’uneguerre et conquit son château fort».

Il dit ensuite aux jumeaux :« Si vous voulez que votre grand-père passe par la porte des âmes, vous devez re-

trouver les sept couleurs que j’ai caché dans sept endroits différents. Vous n’avezqu’une semaine pour sauver votre grand-père. Sinon, il restera à tout jamais enfermédans les ténèbres. »

Pour la première couleur, Tobiass leur transmit un indice. Il leur dit que le jauneétait dans sa même couleur auprès du pharaon le plus connu.

« C’est peut-être là où j’ai voyagé autrefois » expliqua Jean-Pierre.Florian et Sarah prirent des provisions, embrassèrent leur grand-père et partirent

fièrement à la recherche de la première couleur disparue.Ils avaient de quoi tenir pendant un mois dans leur valise.Le voyage en bateau dura très longtemps.À l’horizon, Florian qui connaissait bien la géographie des pays de la mer Méditer-

ranée, vit les contours de la Corse et de la Sardaigne.Puis, enfin l’Égypte et ses côtes dans ce pays étouffant.

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« Il faudra pour le voyage prendre des provisionsd’eau dans nos gourdes » dit Sarah qui savait quedans le désert de sable l’eau des corps s’évapore.

Ils partirent à dos de chameau sans Babelle ;leur ânesse qui n’aurait pas pu supporter la chaleuret la marche.

Les deux enfants arrivèrent avec le chamelierprès d’un oasis où ils trouvèrent une épice aussifine que le sable du désert : le curcuma de couleurjaune poudre utilisé par le célèbre pharaonToutânkhamon pour se poudrer le visage.

Content, Florian dit : « Dépêchons-nous carl’Âme de grand-père ne peut passer la porte avantnotre retour. Il nous manque encore six couleurs ».Sarah lui répondit : « il manque le violet et si ellese trouvait en Grèce ? Reprenons la route du Cairevers les îles grecques et nous verrons bien ! »

Les deux jumeaux arrivèrent au port au matin sur un autre bateau naviguant sur lamer Méditerranée direction les côtes du Péloponnèse.

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Ils se dirigèrent vers la capitale: Athènes, dans cette région trèsconnue pour ses vieux monu-ments.

Ils rencontrèrent un berger etson chien qui gardaient les brebiset les chèvres en haut d’une col-line.

Sarah et Florian furent accom-pagnés dans un champs rempli defleurs d’aubergines violines.

La cueillette fut facile. Le ciel était bleu azur quand ils reprirentleur marche sur un chemin rocailleux de retour au port.

Florian dit alors à sa sœur : « Il nous manque l’indigo et sicette couleur était en Italie : pays voisin. Il faut partir déjà deuxjours. Allons-y. »

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« Rome, c’est la capitale de l’Italie mais nousdevrions chercher cette couleur particulièreau carnaval de Venise », dit Sarah à son ju-meau…

– Tu te souviens de cette ville dont grand-père nous parlait sans arrêt avec ses canauxet son carnaval qui a lieu chaque année.

– Oui Venise, dit Florian, il nous parlait sou-vent d’un négociant en tissus près du pontdes soupirs.»

Ils s’y rendirent et achetèrent un magnifique tissu en soie indigo. Il fut facile detrouver un tailleur qui confectionnerait le plus beau costume jamais porté et que legrand-père vêtirait pour passer la porte des âmes…

Sarah dit à son frère : « Pour trouver le bleu azur cesera simple regarde, regarde! L’eau de la Méditerranée,la mer sera calme jusqu’à la Tunisie. Grand-père disaittoujours qu’il y avait dans ce pays un bouquinisteanalphabète qui lui envoyait souvent des livres parlantdu bassin méditerranéen avec des gravures.

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– Allons-y ! se dépêcha de dire Florian ».C’est ce qu’ils firent après une nuit de sommeil sur un troi-

sième bateau. Ils achetèrent un manuscrit ancien où le bleu dela mer était représenté.

Puis ils continuèrent leur longue route vers le pays voisin :l’Algérie.

« Pour trouver le vert, allons au marché dès notre arrivéeboire du thé à la menthe, dit Sarah.

– Celui que grand-père nous faisait boire quand nous étionspetits, d’accord ! répondit Florian.

Ils croisèrent un homme assis qui leur indiqua la rue ducafé. Ils dégustèrent le thé le plus sucré etdoux jamais bu.

Ils questionnèrent le patron pour lui demander d’où venaient lamenthe fraîche et le thé. Il leur répondit en arabe mais Sarah com-prit.

Les jumeaux se rendirent au marché de Bab el Oued et achetèrentun sac de thé et un bouquet de menthe fraîche. Cette menthe auraitle temps de sécher avant la fin du voyage.

Sixième jour de voyage, il leur manquait encore deux couleurs.

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Arrivés à la frontière du pays voisin,épuisés, les deux complices découvrirentque le royaume marocain était un pays trèspauvre.

La plupart des gens étaient paysan et tra-vaillaient dur.

Les enfants croisèrent un vieil hommecoiffé d’un chèche orangé, son turban leprotégeait du soleil : c’était le gardien del’orangeraie.

La terre était sèche mais les orangers poussaient en cette sai-son, leurs fleurs dégageaient une bonne odeur.

Sarah et Florian se souvinrent des goûters partagés avec leurgrand-père. Ils se goinfraient autrefois tous les deux de petitsgâteaux en forme de lune. Les biscuits étaient blancs comme laneige et sucrés avec cette odeur, celle des fleurs d’oranger.

Mais après avoir cueilli des fleurs et avoir reçu en cadeau lechèche orangé des cueilleurs, ils ne s’attardèrent pas.

Au septième jour de leur grand voyage, ils traversèrent ledétroit de Gibraltar qui sépare le Maroc de l’Espagne, et par-

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vinrent en Andalousie où ils trouvèrent un marchandd’épices. Ils y trouvèrent une épice de couleur rouge faited’un mélange de tomates séchées et de poivrons presquecomme le paprika hongrois.

Enfin la fin du voyage, la valise lourde et remplie detoutes les épices, tous les tissus et tous les objets avaient ré-sisté à la chaleur et au long parcours sauf peut-être… à unetempête.

Florian et Sarah décidèrent de retourner au port égyptien,point de départ de leur voyage, pour récupérer Babelle,leur ânesse. Ensuite, ils partirent à la recherche de leur bateau.

« Mais où avons-nous laissé notre bateau ? se demandèrent les enfants. »Ils cherchèrent et finirent par le retrouver. Ils embarquèrent, direction leur royaume.Une fois en mer, les images du manuscrit devinrent réelles et commencèrent à inon-

der la valise.

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«Que se passe-t-il ? demanda Sara– Je ne sais pas ! répondit Florian. »Quelques minutes plus tard, la valise prenait totalement l’eau et commençait à re-

couvrir le bateau.«Au secours ! » crièrent les deux enfants.Ils ne se doutaient pas que tout cela était la faute de Tobiass. En effet, celui-ci, se

rendant compte qu’ils allaient réussir à rapporter les couleurs, avait décidé de les enempêcher. Il avait alors jeté un sort au manuscrit, rendant vivante l’une des gravures.

À l’intérieur de la valise, l’eau du manuscrit s’était mélangée avec les épices, créantun liquide rouge crémeux, qui s’écoulait. Babelle vit cette substance qui s’échappait.Gourmande, elle la lécha et aussitôt se mit à trembler et à courir partout. Florian etSarah étaient étonnés de la voir dans cet état. Des ailes se mirent alors à pousser surson dos.

«On a une ânesse ailée !! s’écria Sarah.– Vite, dit Florian, il faut monter sur le dos de Babelle avant que le bateau ne coule !»Ils volèrent jusqu’à une petite île non loin de leur royaume, où ils firent sécher tout

le contenu de la valise. Ils en profitèrent pour vérifier que tout était intact et pour ré-fléchir à ce qu’ils allaient en faire.

«Florian, qu’allons nous faire de tout ce qu’on rapporte? demanda Sarah.

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– Je n’en ai aucune idée, répondit Florian, inquiet. Essayons de réfléchir. Nous avonsde la menthe fraîche, des fleurs d’aubergines, un costume indigo…

– Ça y est, arrête, j’ai trouvé la solution à notre problème, il suffit de vêtir grand-père de toutes les merveilles que nous avons rapportées…»

Plein d’énergie, ils reprirent leur route, toujours à dos de Babelle.Le temps passait vite et il leur fallait se dépêcher avant que Tobiass ne jette Jean-

Pierre dans les ténèbres.Enfin, ils virent au loin leur royaume et grand-père qui les attendait toujours. Ils at-

terrirent et aperçurent Jean-Pierre à bout de force, encore plus affaibli et apeuré qu’àleur départ.

Tobiass était déjà en train de lui décrire les ténèbres et leur enfer. Il fut donc stupéfaitde voir arriver les deux enfants chargés de leur grosse valise et accompagnés de leurânesse.

Florian et Sarah s’empressèrent de vêtir leur grand-père avec le costume indigo,glissèrent la fleur d’aubergine dans une des poches du costume et lui mirent le chècheorange en écharpe… Ensuite, ils saupoudrèrent son visage avec la poudre de curcuma,lui firent boire une gorgée de thé vert, tout en reniflant l’épice rouge. Enfin, Jean-Pierre plongea son regard dans le manuscrit et d’UN SEUL COUP il se mit à briller, àresplendir, à étinceler…

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Aveuglé par toute cette lumière, toutes ces couleurs, Tobiass commença à disparaître.Il finit par s’évaporer, ne laissant derrière lui que la clé du royaume des âmes.

Jean-Pierre ramassa la clé, la main tremblante.Florian dit : « Allez grand-père, prends-la ! »Jean-Pierre prit enfin la clé. Sa main tremblait si fort qu’il n’arrivait même pas à

l’insérer dans la serrure.Il réussit enfin, dit adieu à ses petits enfants, les remercia de tout son cœur de

l’avoir aidé et leur donna quelques derniers conseils.Florian et Sarah le regardèrent partir sur le chemin de l’arc-en-ciel, tristes et heureux

à la fois.Sarah versa quelques larmes, Florian la réconforta.Après toute cette aventure, Florian et Sarah étaient épuisés mais ils voulaient rendre

un dernier hommage à Jean-Pierre.Ils marchèrent donc jusqu’aux pieds de l’arc-en-ciel et lui racontèrent leur histoire

dans les moindres détails, en espérant qu’il entendait leurs paroles.À un moment, Sarah demanda à son frère :« Crois-tu qu’il nous écoute ?– Je ne peux pas savoir. Je suis comme toi. »Cette formidable quête resta dans leur mémoire. Ils n’oublièrent pas Jean-Pierre et

essayèrent de continuer à protéger le royaume comme il l’avait toujours fait.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Ce2/CM1 de Mme richard, école de sergines :

Audeux Lana, Barthelemy Océane, Boileau Tony, Bourdon Alexis, Brousse Dorine, Calimia Chéril,Charles Paolo, Da Encarnacao Thomas, Debril Mélanie, Douillard Dorian, Fontaine Aurélien, FossardLucas, Froget Valentin, Geslin Alyssa, Grison Cassandra, Jouan Arthur, Kouangou Jonathan, LegrandKeryann, Meira Perrine, Nourssigom Anaïs, Ottoz Clara, Rodriguez Esteban, Rondeau Marien,Rasamimanana Jean, Sery Orlane, Thierry Manon.Classe de Ce1 de Mme Le scornet, école de Champigny :

Afonso Loïc, Amory Kylian, Aslanian Betty, Bessa Sara, Biampandou Laureta, BiampandouLaurena,Biampandou Lauriana, Delanne Eloa, Delaporte Lorys, Dinis Gadouchi Linda, HébertDéborah, Kern Amélie, Lanoix Savannah, Le Cardinal Clara, Louis Iliona, Montauban Chloé, SantatoJonathan, Souyed Yacine, Udalamata Gamage Diana.Classe de CM1/CM2 de Mme sicre, école de voisines :

Antoine Lucie, Bailleul Mathis, Chauvet Noémie, Dumant Laura, Guilbert Loulith, Morel Manon,Patreau Noa, Terreux MaëlleBougis Erwan, Cabantous Marine, Dorcoge Rémy, Gallego Lucie, Goussard Célestine, Grosbety Clara,Khiari Maël, Meunier Nathan, Noel Wesley, Thomas Louanne.

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pourquoi La girafe a-t-eLLe un Long Cou ?

Il y a des siècles de cela, une famille de girafes venait d’avoir un enfant. Il leur res-semblait beaucoup : tout petit cou, jolies petites cornes et de belles taches. On l’avaitsurnommée : « Lila la petite girafe ».

Elle allait à l’école et s’était fait un nouvel ami : un jeune rhinocéros nommé «Tobey».Ils avaient la même ambition, explorer la savane. Un jour Tobey est allé goûter chezLila. Ils discutèrent de leur rêve. Ils décidèrent de partir en exploration le lendemain.Mais leurs parents n’étaient pasd’accord, car ils ne connaissaientpas la savane.

Alors Tobey et Lila se demandè-rent comment ils allaient faire. Ilsdemandaient sans cesse à leurs pa-rents, grands-parents, à tante Djel-laba et oncle Oggy où vivaient lessinges mais à chaque fois on leursdisait d’aller au coin. Mais malgréleur punition, ils continuaient deposer cette question.

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Un jour sur le chemin de l’école, ils croisèrent un zèbre qui pleurait. Alors ils lui de-mandèrent pourquoi il pleurait :

« Pourquoi pleures-tu petit zèbre ? dit Tobey.– Je suis allé dans la savane sans la permission de mes parents et les singes m’ont

fait des farces ! répondit le zèbre en larmes.– On va aller leur donner une bonne leçon ! répondirent Lila et Tobey.– Nous partons tout de suite ! dirent-ils tous en chœur. »C’est ainsi qu’ils partirent à l’aventure. Les jours passaient, ils étaient assoiffés et af-

famés.Soudain ils aperçurent un grand baobab et un petit ruisseau…Ils se rapprochèrent du ruisseau puis, après avoir bu une petite gorgée, les deux

animaux repartirent.La nuit tomba et ils dormirent à la belle étoile.Le lendemain matin, Lila et Tobey repartirent puis ils arrivèrent vers la jungle.« Où sommes-nous ? dit Lila.– Je ne sais pas ! répondit Tobey.– Continuons, il faut trouver les singes », lui répondit Lila.Tout à coup, quelque chose bougea dans l’arbre qui était au dessus d’eux.Une ombre apparut ! Des bruits résonnèrent et des branches craquèrent.Soudain, ils virent une masse tomber par terre.

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Les petits animaux se rapprochèrent.« C’est un bébé singe ! dit Lila.– Comme il est mignon ! répondit Tobey.– Pourquoi es-tu tout seul ? demanda Lila au petit singe.– Mes amis ne m’aiment pas…affirma le bébé.– As-tu fait quelque chose de mal ? dit Tobey.– Non, mais ils disent que je suis le chouchou de la maîtresse !– Mon ami Tobey et moi, nous pouvons t’aider, si tu nous aides en retour ! reprit

Lila.– Je veux bien mais que dois-je faire ? répondit le petit singe, très curieux.– Montre-nous la cachette des singes, nous voulons leur donner une bonne leçon

car ils ont blessé notre ami le zèbre. Ainsi, nous te vengerons aussi !– D’accord, dit le petit singe, suivez-moi ! »Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent près d’un barrage.« Derrière ce barrage, il y a la ville des singes ! dit le bébé singe.– Comment va-t-on entrer ? s’interrogea Tobey.– En nous camouflant avec des feuilles ! » répondit Lila.Ils utilisèrent donc des feuilles pour se cacher puis ils entrèrent dans la ville.Les trois animaux prirent des fruits exotiques, se cachèrent derrière un arbre et lan-

cèrent les fruits sur les singes.

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Mais soudain, le petit singebascula de la branche sur la-quelle il était. Il s’accrocha àune autre branche mais elleallait craquer !

Lila le vit et elle tira sur soncou pour le rattraper. Elle tirasi fort que son cou s’allongeade deux mètres ! La petite gi-rafe put récupérer le singe enlui mordant la queue. Son cougarda cette longueur. Ils déci-dèrent de repartir après cet in-cident. Le petit singe lesremercia puis Lila et Tobey prirent la route du retour.

Ils furent très contents de rentrer chez eux. Leurs parents étaient si contents de lesrevoir sains et saufs qu’ils ne les disputèrent pas et surtout, ils s’empressèrent de de-mander à Lila pourquoi son cou était si long !

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Mme sauvant, école de villechétive :

Afonso Miguel, Agostini Elsa, Aubry Juliette, Berard Chloé, Chaaboub Lenny, Coelho Eva, CouvelardCarla, Etienne Mandarine, Frisson Juliette, Frisson Quentin, Gueux Flavie, Horbacz Nicolas, JobertWilliam, Maene Florian, Menegaldo Hemma, Meunier-Lappe Clémentine, Mouffron Dorian, PoletteGabin, Pressard Baptiste.Classe de Ce2/CM1 de Mme Maniere, école des sièges :

Ammellagel Jonathan, Antoine Axelle, Bennetier Léa, Bouderrah Inès, Bourin Solenn, ChampdaveineAlexandre, Da Cruz Garance, Dos Santos Ferreira Lucas, Ducro-Chemolle Enzo, Hennequin Emeline,Joly Bénédicte, Leperlier Dhylan, Motte Lana, Pierron Amaury, Sabau Bianca, Sesena Kamille.

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pauvre géant !

Il était une fois un géant dans une grotte.Il n’avait pas toujours vécu dans une grotte ;avant, il vivait heureux dans une grande mai-son avec sa famille. Il avait une femme etdeux petites filles.

Ses deux filles étaient charmantes et ai-maient beaucoup jouer à cache-cache. Ellesétaient très fortes aussi pour jouer aux devi-nettes avec leurs parents.

Mais une affreuse sorcière qui voulait leur prendre leur maison pour y habiter leuravait jeté un terrible sort : ils avaient été séparés. Le géant s’était retrouvé enfermédans cette grotte et il ne savait pas où était sa famille.

Cela faisait longtemps qu’il était là, et il en avait assez. Il voulait retrouver la libertéet bien sûr retrouver sa famille. Alors chaque jour, petit à petit, il creusa les parois dela grotte. Après de longs efforts et de nombreux jours, il vit enfin une petite lueur !

Il creusa, creusa, creusa. Cela faisait maintenant un gros trou. Il arriva donc à sortirde la grotte. Il marcha, marcha, marcha puis il vit des traces de pas qui semblaient êtrecelles d’un animal. Il les suivit puis s’arrêta car il entendit un gros bruit.

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Il se cacha derrière un arbre mais tout àcoup, un ours sauta sur lui en grognant.L’animal lui donna des coups de griffes etle mordit fort à plusieurs endroits.

« Pitié, Ours, arrête, arrête, je t’en supplie! Tu sais, j’ai un gros problème. Tu ne vou-drais pas m’aider à le résoudre plutôt quede me faire du mal ?

– D’accord, je vais t’aider car tu as l’airgentil. »

Le géant expliqua son problème à l’ours etils se mirent tous les deux à la recherche dela famille du géant.

Tout à coup, la sorcière qui avait jeté unsort au géant réapparut.

« Je m’excuse, Géant, d’avoir été méchanteavec toi, dit-elle. Pour la peine, je te donnecette potion qui va te transformer en oiseau.Tu pourras donc voler et retrouver ta famille».

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Il but cette boisson mais au lieu de devenir un oiseau, il s’évanouit ! La sorcièrel’avait piégé !

À son réveil, le géant se retrouva allongé sur le sol. En observant les alentours, ilaperçut l’ours devant son ancienne maison. Tout en se relevant pour le rejoindre, ilressentit tantôt de la tristesse, tantôt de la joie de revoir cette maison qui avait abritésa joyeuse famille.

L’ours lui expliqua qu’il réussit à suivre la sorcière jusqu’à la maison. Il l’espionnaà travers une fenêtre et découvrit la famille du géant, emprisonnée. Il comprit trèsvite que la sorcière leur avait jeté un sort afin de lesempêcher de sortir de la maison.

Après réflexion, les deux compères décidèrent quela seule façon d’inverser le sort était de tuer la sor-cière.

Ils attendirent patiemment que la sorcière sorte dela maison. Lorsque ce moment arriva, l’Ours et leGéant, qui étaient tous les deux postés de chaque côtéde la porte, l’assommèrent.

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Alors que celle-ci était évanouie, ils la transportèrent jusqu’à un puits et l’y jetèrent.Le maléfice fut ainsi brisé.

On n’entendit plus jamais parler de la sorcière et toute la famille fut de nouveauréunie.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Mme Corneille, école d’arces :

Aliga-Marie Daphné, Berthelin Guillaume, Boe Guillaume, Chaaboub Sacha, Crespin Esteban,Crespin Noëlline, El Haouchi Marouane, Elouezrhani-Chaparro Monia, Fossat Evan, Horn Tyler,Jobert Anthony, Kilana Laetitia, Lemoine Lucas, Lemoine Mathias, Marot Rudy, Munier-Bault Eliott,Stogny-Delagneau Alexis, Tollard Charlie.Classe de Cp/Ce1 de Mme amiot, école de Cerisiers :

André Julia, Baillet Lisa, Calado Hugo, Cusse Angélique, Darchy Léa, Dumoutiers Nathan, ElMallouki Lilas, Giamberardino Enzo, Gilbert Hugo, Juhe Pauline, Kus Jonathan, Lambert Eloïse,Moinat Clarisse, Moskala Jordan, Musaga Savior, Pezzali Cassandra, Remond Owen, Schoeffer Louis,Souchet Lukas, Talvat Evéanne.Classe de gs/Cp de Mme safi, école de Cerisiers :

André Anna, Blanchard Nathan, Boulland Marvyn, Couroux Julie, Dutillet Chloé, Forgeot Romane,Fournier Noélie, François Manon, Guichard Erwan, Lebian Lottie, Lemire Ivana, Mallet Célia, MittayYannis, Moureaux Mathis, Nicolaï Maxime, Niveau Anaïs, Prieto-Perrier Esteban, Privé Tissia,Saussier Matéo, Siefridt Antonin, Thevenon Sophia, Toffin Lukas, Verguet Emma.

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L’ogre qui avait peur des enfants

Cette histoire s’est passée dans un château, dans une lointaine forêt, dans lequelvivait un ogre qui ne mangeait pas d’enfant.

Parfois, le mercredi, des enfants pouvaient repérer son château mais ils ne le sou-haitaient vraiment pas !

Un jour il y eut deux enfants dans la forêt qui cherchaient des champignons.D’un seul coup, il y eut comme un tremblement de terre, mais c’était un grand pas

de géant.Ils coururent à toute vitesse et ils virent un château très beau.C’était le château de l’ogre. Les enfants entrèrent dedans. Il faisait tout noir.« Il y a une porte là-bas, dit un enfant. Il faudrait qu’on rentre pour voir ce qu’il se

passe là-haut mais elle est très lourde.– Allons-y ! Essayons tous les deux ! Oh hisse ! Ah ! Voilà, c’est bon ! Bon, allons-y

maintenant.– Ah un ogre ! Ne nous mange pas !– Il ne faut pas avoir peur !– Descends de ton escabeau !– Nan ! J’ai peur.– Non, non, ne prends pas ce couteau ! crie l’un des enfants à l’ogre.

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– Allez, descends de cet escabeau ! hurle l’autre.– Bon, je vais… mais… très…– Ne crains rien : nous sommes très, très gentils.Quand l’ogre se décida enfin à poser son énorme couteau et à descendre de son es-

cabeau, il dit :– « Vous… vous… êtes vraiment gen… gentil ?– Oui ! Nous ne te voulons aucun mal.– Ah oui ! Dans ce cas… je ne reçois jamais personne. Voulez-vous déjeuner avec

moi ?– Volontiers, dirent les deux enfants, nous avons même des champignons. »Et les enfants montrèrent leur panier.« Comment vous appelez-vous ? dit l’ogre.– Percy et Annabeth dit le garçon. Et vous ?– Beckendorf, répondit l’ogre. Venez je vais vous montrer mon château.»Le palais de Beckendorf était immense. Avec ses épaisses colonnes de marbre, ses

énormes mosaïques, ses meubles surdimensionnés, il ressemblait à un château…Et bien justement à un château de géant. Une fois arrivé dans l’immense salon,

Percy poussa un grand : « Wouuah ! »

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Les murs étaient en pierres blanches polies, le sol en marbre noir et le plafondabritait une immense fresque de constellations d’étoiles célèbres, telles que la grandeourse.

Percy lança bêtement : « Ce sont de vraies étoiles ? »Mais le géant ne répondit pas. Il était trop occupé à trier des petits pois, et avec ses

grosses mains c’était un exploit. Quand il eut fini de se débattre avec un petit pois co-riace, il se tourna vers les enfants et dit : « Installez-vous, j’arrive. »

Percy lui rappela : « Nous sommes désolés, mais je crains que nous ayons du mal àmonter sur ces chaises !

– Ah ! Oui, je vais vous chercher quelque chose pour vous aider.»Quand le géant revint, les deux amis pouffèrent de rire.L’ogre leur expliqua :« C’est un trampoline qui peut projeter un humain comme vous à la hauteur que

vous voulez. C’est mon oncle Travis et son frère Connor qui l’ont construit.Ah ! au fait, ma chaise mesure 6 mètres de haut. Pensez-y très fort à cette mesure :

6 m, 6 m, 6 m, 6 m, 6 m, dit-il. Bon, je vais faire chauffer les petits pois.– Je le trouve louche ce Beckendorf, dit Annabeth. Un ogre qui ne mange pas les en-

fants ! Penses-tu.–Tais-toi et saute ! » dit Percy.

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C’est ce qu’ils firent. Ils pensèrent très fort à la mesure. Ils sautèrent sur le trampolineà l’unisson et hop !

Ils sont projetés en l’air, à une vitesse hallucinante. La chaise était maintenant sousleurs pieds. Au moment d’atterrir, la chaise s’ouvrit et ils tombèrent dans un cachotsale et dans l’obscurité complète.

Ils entendirent la voix de l’ogre quidisait :

« Je ne mange pas d’enfants, maismon rat si ! »

Et à ce moment-là, on entendit degros bruits de pas et des yeux jaunesde la taille d’une assiette apparurentdans l’obscurité.

« J’ai peur, gémit Annabeth.– T’inquiète. T’es pas la seule. », ré-

pondit Percy.Soudain, une lumière aveuglante leur brûla les yeux et les tira de leur rêve.« C’est l’heure de se réveiller » cria leur mère.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Ce2/CM1 de Mme Colleau, école de Cerisiers :

Bireau Yoann, Debout Mylann, Delplanque Audrick, Fournier Léonore, Huver Paul, Ilari Chloé,Jossinet Akenan, Kerizin Marie, Lamirand-Desplanches Enzo, Lefebvre Léo, Mallet Mathieu, MorelÉmeline, Paën Thomas, Pastour Léa, Renard Maxine, Roger Anaïs, Sieridt Lison, Talvat Maddie,Verguet Evan.Classe de CM1/CM2 de Mme Jossinet, école de Cerisiers :

Bambust Lucas, Bireau Marine, Boulland Lucas, Calussevico Jordane, Chauveau Charly, CourouxThéo, Cooper Emma, Crosier Léa, Cusse Adrien, Duban Thomas, Dumoutiers Paul, Hance Morgane,Konopka Nicolas, Leclercq Océane, Lonjarret Florian, Pezzali Giovanni, Ragu Jordan, Retif Laure,Rincent Kléo.

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La fée qui Courait après Les CouLeurs

Autrefois, existait une fée qui n’avait pas de prénom. Elle vivait dans un pays douxet parfumé : le pays des sucreries. Dans ce merveilleux endroit, en se promenant, onpouvait apercevoir une cascade de bonbons multicolore, des fleurs en chocolat auxreflets cuivrés dorés et plein d’autres douceurs aux saveurs délicieuses. Les maisonsétaient ornées de sucettes rose bonbon, mais aussi de dragées violet lilas et de chocolatsdrapés de caramel et de miel, bref c’était un pays de rêve.

Mais un jour, alors qu’elle se réveillait de son lit de barbe à papa, la fée se précipitavers la fenêtre et vit que tout était devenu gris. Intriguée par ce spectacle désolant etsans couleurs, elle alla voir la petite fille qui sait tout. Celle-ci lui expliqua que c’étaitsans doute dû à la machine qui grisaille, invention du sorcier et de la sorcière noir cor-beau. Elle ajouta que la machine aspirait les couleurs avant de recouvrir le monde degris. La fée décida de tout faire pour retrouver son monde coloré et sucré, elle partitalors en quête du sorcier et de sa sorcière.

La petite fée vola des jours et des jours au-dessus des montagnes de sucettes quiavaient perdu leurs couleurs pétillantes, elle traversa un désert jaune soleil puis arriva,épuisée, dans un monde rougeoyant. Il y faisait très chaud : plus de vert sur les arbres,plus de couleurs aux fleurs, il n’y avait pas d’eau, les terres étaient arides, tout était debraises. Des rivières de lave orange cuivre coulaient aux alentours et des volcans cra-

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chaient des boules de feu rouge sang et faisaient un bruit sourd et épouvantable. Ceroyaume était gouverné par le Soleil, il y régnait en maître absolu. C’est alors qu’il ap-parut. Sentant une odeur de caramel (la robe de la fée était faite de cassonade), ilvoulut s’approcher de la demoiselle afin de la faire fondre. Par gourmandise, il voulaitla dévorer. Par chance pour l’héroïne, la Lune arriva, accompagnée de ses filles : lesétoiles. Ainsi, le Soleil n’eut pas d’autres choix que d’aller se coucher.

Soulagée, la jeune fée traversa le royaume de la nuit. Le spectacle qu’elle découvritétait à l’inverse du précédent : le ciel bleu marine était peuplé d’étoiles argentées. Lesmaisons étaient éclairées par d’immenses bougies blanches qui dégageaient unelumière or. Les habitants portaient des bonnets de nuit. La Lune siégeait sur son trônebleu et doré. Lorsqu’elle vit l’aimable fée, la Lune lui confia sa tristesse de ne jamaispouvoir rencontrer le Soleil. La fée décida d’aider la reine de la nuit. D’un coup de ba-guette magique, une force mystérieuse réunit les deux astres et une éclipse se produisit.Dès lors, une amitié naquit. Afin de remercier la généreuse fée, la Lune lui offrit de lapoussière d’étoiles couleur ambre. Grâce à ce présent, la fée détenait désormais lepouvoir d’endormir n’importe qui.

En possession de ce don, l’héroïne reprit son chemin. Elle traversa une épaisse forêtnoir réglisse. L’endroit était lugubre, jonché d’épineux. Des centaines de corbeaux auregard glacial croassaient et on entendait des voix mystérieuses et des hurlements deloups. Après avoir affronté la tempête, les orages, la pluie, la grêle, elle parvint enfin

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au château du sorcier et de la sorcière noir corbeau. La demeure était délabrée, sombreet inquiétante. La fée retint sa respiration : il fallait retrouver les couleurs ! Comme laporte était fermée, elle fit plusieurs fois le tour de la propriété, en vain. C’est alorsqu’elle aperçut une trappe en pierre, surmontée d’un gros anneau doré.

Elle s’aventura dans un escalier étroit. Arrivée en bas, elle vit une petite portederrière laquelle elle entendit des éclats de voix et des incantations. Tout à coup, ellese retrouva nez à nez avec un corbeau géant au plumage flamboyant qui semblait luiinterdire l’accès à la petite porte. Apeurée par ses gros yeux marron glacé, la petite féedevint blanche comme un linge, mais elle ne perdit pas son courage. Se souvenant dudon que lui avait fait la Lune, elle saupoudra de la poussière d’étoiles sur les yeux decet horrible animal, et celui-ci s’endormit comme par enchantement. Elle put enfinouvrir la petite porte. Les deux voleurs étaient là, mélangeant diverses fioles coloréesqu’ils comptaient, sans aucun doute, faire disparaître à jamais. La machine qui grisaillese dressait devant notre héroïne. Soudain, les deux horribles personnages se retour-nèrent : la bataille commença. Une pluie d’éclairs, de sorts, de maléfices traversait lapièce. Le sorcier et la sorcière luttèrent contre la fée, utilisant la magie noire, tandisque la jeune demoiselle se servait de la magie blanche. Ce fut alors une lutte sansmerci entre le bien et le mal ; des couleurs sombres et claires jaillissaient de toute part.

C’est alors qu’une éclipse plongea la pièce dans l’obscurité la plus totale. L’astucieusefée en profita pour voler jusqu’à l’endroit où se trouvaient les fioles de couleurs et,

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dans un dernier espoir, elle décida de verser le contenu à l’intérieur de la machinediabolique. En un instant, une tornade se propagea dans tout le royaume et le sorcieret la sorcière disparurent dans un tourbillon arc-en-ciel.

La fée était joyeuse et lumineuse : la nature avait repris vie, toutes les couleursétaient réapparues. Le retour fut long et fatiguant, mais quel plaisir ce fut de traverserde nouveau un paysage couvert de fleurs aux couleurs éblouissantes : brun cannelle,rose framboise, violet raisin, jaune poussin, orange abricot, bleu lagon, vert jade…Les habitants du pays organisèrent une grande fête colorée en l’honneur de la jeunefée qui revêtit pour l’occasion un habit jaune bouton d’or et se fit appeler « la fée su-crée ». Le pays des sucreries redevint un pays féerique et tous vécurent heureux jusqu’àla fin des temps. Quant au sorcier et à la sorcière noir corbeau, ils furent condamnés àvivre pour toujours dans un univers scintillant de mille feux.

Moralité :Ce conte prouve que la couleur reflète la joie, la gaieté, la vie et montre que la per-

sévérance, le courage et la détermination apportent une immense satisfaction et beau-coup de bonheur.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 6e1 de Mme rodrigues, collège saint-étienne de sens :

Abdou Magdaléna, Amalik Adam, Bayol Thomas, Champroux Dylan, Colli-Vignarelli Roxane, DaSilva Valentino, Dionnet Alexandra, Dorante Lyana, Gerbe Océane, Gresle Jérôme, Grindelet Amélie,Guilloteau Nicolas, Lacheze Andréa, Lacoudray Joani, Latroche Tesnim, Levrat Kévin, MarquierClémence, Missaggia Lola, Nogueira Louna, Ortlieb Laura, Prevost Orell Odom, Pulby Ludivine,Raccolet Tom, Radovanovic Anastasia, Robert Gaëtan, Roy Melvine, Soreau Ké, Voinea Serban-Stephan, Vontobel Léa.Classe de 6e4 de Mme Hivert, collège saint-étienne de sens :

Amado Hugo, Arnaud Louis, Balcaen Flavien, Batard Aglaé, Beuze Emma, Bisson Bryan, BourdonEmilie, Bourgeois Charlotte, Callarec Yann-Antoine, Coce Théo, Ferdouel Anna, Hardy Antoine, IonMathilde, Jalef Emmanuel, Laurito Margaux, Leituga Clément, Mainier Clarice, Michon Justine,Neves Thibault, Pacheco Agathe, Perreau Maëlle, Rameau Zoé, Sarir Nawel, Serrano Lise, SilvaLucas, Soulet Yohann, Thorin Eulalie, Vogein Charline.

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La fée qui Courait après Les CouLeurs (version 2)

Autrefois, existait une fée qui n’avait pas de prénom. Elle vivait dans un pays douxet parfumé, « le pays des sucreries ». Dans ce merveilleux endroit, en se promenant,on pouvait apercevoir une cascade de bonbons multicolore, des fleurs en chocolat auxreflets cuivrés dorés et plein d’autres douceurs aux saveurs délicieuses. Les maisonsétaient ornées de sucettes rose bonbon, mais aussi de dragées violet lilas et de chocolatsdrapés de caramel et de miel, bref c’était un pays de rêve.

Mais un jour, alors qu’elle se réveillait de son lit de barbe à papa, la fée se précipitavers la fenêtre et vit que tout était devenu gris. Intriguée par ce spectacle désolant etsans couleurs, elle alla voir la petite fille qui sait tout. Celle-ci lui expliqua que c’étaitsans doute dû à la machine qui grisaille, invention du sorcier et de la sorcière noir cor-beau. Elle ajouta que la machine aspirait les couleurs avant de recouvrir le monde degris. La fée décida de tout faire pour retrouver son monde coloré et sucré, elle partitalors en quête du sorcier et de sa sorcière.

La gentille petite fée marcha longuement et arriva dans une forêt vert émeraude.Dans cette forêt magique, les animaux parlaient. Là, elle rencontra un lapin blanccomme neige, elle lui demanda sa route et comme il était farceur, il lui indiqua unmauvais chemin. La fée prit ce chemin et se rendit rapidement compte qu’elle était entrain de retourner au « pays des sucreries ». Elle fit demi-tour et cette fois-ci, elle ren-

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contra un majestueux hibou brun aux reflets argentés, gardien de la forêt enchantée,qui lui donna une carte pour continuer sa route sans se perdre.

Elle parvint enfin en bas d’une colline vert pistache. La route qu’elle empruntaits’arrêta brusquement et le ciel bleu turquoise s’assombrit brutalement. L’ascension decette colline se révélait pénible ; le chemin était long, sinueux et semé d’embûches.Plusieurs fois, ses pieds glissèrent, ses mains s’égratignèrent sur des arbustes piquants ;elle transpirait à grosses gouttes. Dominant sa peur et n’écoutant que son courage,elle atteignit enfin le sommet de la colline.

Là, un affreux démon rouge sang apparut, tenant une fourche noir onyx entre sesmains. Il lui proposa d’entrer dans une jolie maison faite de pain d’épices couleurambre et de volets confectionnés en carrés de chocolat qui avaient l’air appétissant.Une odeur de cacao lui chatouillait agréablement les narines et son estomac gargouillaitdéjà de plaisir, d’autant qu’elle était très affamée. Elle fut tentée mais une petite voixdans sa tête lui rappela qu’elle devait sauver son pays et ses habitants. Résistant à latentation, elle poursuivit sa quête.

La fée traversa un grand nombre de pays jusqu’à ce qu’elle aperçoive un pont decrème chantilly qui la mena vers un univers calme, paisible et doré comme le soleil.Des petits anges baignant dans une lumière douce et parfumée apparurent alors pourl’accueillir. Ils écoutèrent attentivement son histoire et décidèrent de récompenser lajeune fille courageuse et vertueuse, qui avait su résister à la tentation, en lui offrant de

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la poussière de soleil, en souvenir de son passage au pays de l’or. Il fallut se remettrerapidement en chemin.

Grande fut sa joie lorsque enfin elle vit se dessiner les contours de la demeure dusorcier et de la sorcière. Un atroce gardien protégeait l’entrée. L’aimable fée n’eutd’autres choix que de sortir sa baguette magique et de lancer un sort à ce ténébreuxpersonnage. Le gardien fut immédiatement transformé en une très grosse guimauverose bonbon. En entrant, elle vit une lueur sombre et lugubre. De noirs corbeaux necessaient d’entrer et de sortir. La charmante petite fée vit alors des centaines de chau-drons débordant de potions maléfiques et d’immenses pots remplis de grenouilles, dechauves-souris et de toutes sortes d’animaux étranges. Un peu plus loin, elle aperçutla machine qui grisaille. Celle-ci trônait au centre de la pièce. Vert de rage lorsqu’il vitl’intruse, le sorcier se mit à prononcer de nombreuses incantations. Témoin de la scène,la sorcière arriva dans un nuage de fumée grisâtre afin de soutenir son complice enutilisant la magie noire. Ce fut alors une véritable lutte entre le bien et le mal. Labataille fut grande, une pluie d’éclairs détruisait tout sur son passage, éclairant lapièce de mille feux.

En voyant cette intense lumière, la fée se souvint de la poussière de soleil qui luiavait été remise au pays de l’or. Dans un dernier espoir, la fée décida de jeter la pous-sière de soleil sur la terrible et redoutable machine. Au même moment, le sorcier, ma-

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ladroit, renversa l’un des chaudrons au centre de la pièce et d’un seul coup, un ma-gnifique arc-en-ciel jaillit de la machine grâce au mélange de l’eau et du soleil.

À cet instant, la sorcière et son compagnon disparurent dans une pluie de couleurs,entraînant la fée dans une tornade couleur bleu lagon et rose argenté.

La fée resta un moment endormie. À son réveil, son regard fut ébloui par la lumino-sité du paysage : vertes prairies, soleil doré, ciel bleu océan. Elle avait retrouvé sonmonde coloré. Tout le village organisa une grande fête en l’honneur de l’héroïne quijamais ne baissa les bras malgré les difficultés des épreuves. Pour honorer sa victoire,on décida de l’appeler « la fée sucrée ». Le soir, on organisa un gigantesque repas avecdes sucreries succulentes aux couleurs resplendissantes; la joie était enfin revenue.On n’entendit jamais plus parler du sorcier et de la sorcière et les habitants vécurentdes jours heureux et purent profiter longtemps des magnifiques coloris de leur pays.Quant au sorcier et à la sorcière, une légende prétend qu’ils furent emprisonnés pourtoujours dans un univers scintillant et étincelant pour les punir d’avoir dépossédé unpays de ses couleurs.

Moralité : Ce conte prouve que la méchanceté ne peut jamais triompher contre lebien. De plus, les efforts, la persévérance, le courage finissent toujours par être récom-pensés. Enfin, résister à la tentation et dominer sa peur permettent d’accomplir deformidables choses.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 6e1 de Mme rodrigues, collège saint-étienne de sens :

Abdou Magdaléna, Amalik Adam, Bayol Thomas, Champroux Dylan, Colli-Vignarelli Roxane, DaSilva Valentino, Dionnet Alexandra, Dorante Lyana, Gerbe Océane, Gresle Jérôme, Grindelet Amélie,Guilloteau Nicolas, Lacheze Andréa, Lacoudray Joani, Latroche Tesnim, Levrat Kévin, MarquierClémence, Missaggia Lola, Nogueira Louna, Ortlieb Laura, Prevost Orell Odom, Pulby Ludivine,Raccolet Tom, Radovanovic Anastasia, Robert Gaëtan, Roy Melvine, Soreau Ké, Voinea Serban-Stephan, Vontobel Léa.Classe de 6e3 de Mme Hivert, collège saint-étienne de sens :

Albrycht Eléna, Bertin-Denis Hugo, Boudard Tom, Dallara Sophie, Dantas Léna, Delattre Mathéo,Felix Yoan, Goussey Théo, Hu Christelle, L’hotellier Marie-Blanche, Lages Camille, Laivier Manon,Lefrançois Yann, Leroux Candy, Lhomme Morgane, Pailleret Quentin, Paleau Chloé, PaunovicGrégory, Payen Quentin, Pohier Elsa, Polanko Thomas, Sanglier Louis, Sanglier Théo, Tripet Adrien,Van Kempen Inés.

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Bonnes nouvelles

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où est Le taBLeau ?

La rue était animée. Chacun marchait rapidement et se frayait un chemin au milieudes passants chargés de paniers.

Il y avait plein de monde. En tournant la tête on pouvait distinguer une longue filede personnes qui attendait devant la boutique du boulanger. On entendait aussi lapoissonnière qui criait : « Qui veut mon poisson ?»

Des gâteaux appétissants attiraient les regards : éclairs au chocolat brun, babas aurhum scintillants et Paris-Brest succulents. Derrière la vitrine apparaissaient des boîtesde macarons aux multiples couleurs et disposées soigneusement : des rouges parfumésà la fraise, des verts à la pistache, les marrons parfumés au café, les roses à la framboiseet bien d’autres encore.

Chez son voisin le fleuriste, des roses de variétés différentes décoraient la boutiqueoù un client admirait le jaune magnifique des jonquilles.

Un policier municipal gérait et contrôlait la circulation au carrefour. Un de ses col-lègues s’occupait d’un conducteur qui ne trouvait pas son permis de conduire. Pendantce temps-là des familles traversaient sur le passage pour les piétons pour se rendresur la place du marché qui se trouvait quelques mètres plus loin. De l’autre côté ducarrefour se dressait une bijouterie qui brillait de mille feux. Des badauds regardaientla vitrine rêvant devant ces magnifiques bijoux.

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Une vieille dame tirait son chariot. Elle allait en direction de la grande place où parce beau jour de printemps était installé un marché dont tout le monde profitait. Onpouvait apercevoir que la place était ornée de fleurs et d’arbres qui nous rappelaientbien la saison du printemps.

On sentait de très loin l’odeur des tartes aux cerises de la pâtisserie. Les légumesdisposés sur les étalages faisaient un drapeau multicolore infini. La couleur orangéedes crevettes était magnifique, autant que le soleil couchant d’un soir d’été.

Les enfants tiraient leurs parents vers le marchand de bonbons qui riait en les re-gardant. La crémière vendait de délicieux yaourts et crèmes qui faisaient envie auxenfants.

Maintenant il est vingt-et-une heures. Il y a beaucoup de bruit sur la place. La nuitétait tombée sur la place du marché où s’était installée depuis quelques heures unefête foraine. Une grande roue s’illuminait dans le noir. En bas se trouvait une caissedevant laquelle s’allongeait une file d’attente.

De très loin on entendait les coups de feu des carabines du stand de tir, des hurle-ments venaient du train fantôme. Des enfants en sortaient, certains rigolaient etd’autres avaient eu peur et sanglotaient.

Des enfants plus grands allaient s’amuser dans les auto-tamponneuses qui se per-cutaient, s’entrechoquaient sur la piste.

Une famille attendait avec impatience son tour devant le marchand de sucreries.

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Le calme est revenu, quelques enfants courent et quittent la fête. Ils se faufilententre les immeubles pour rentrer certainement chez eux. Plusieurs passent devant lemusée local.

Le lendemain matin, deux enfants, Emma et Olivier, jouaient autour d’une fontainemagnifique d’où jaillissait une eau claire. De la fontaine, les enfants coururent vers lemusée situé à quelques pas de là. Ils y entrèrent grâce à leur pass qui leur permettaitd’accéder aux salles selon leur envie. En entrant dans le musée voici une admirablesalle d’accueil remplie d’étagères où étaient posésdes souvenirs. Un escalier menait à l’étage.

Au fond de la première salle, un mur était oc-cupé par un seul cadre. Dans ce cadre une ma-gnifique peinture. Les yeux d’un visiteurbrillaient d’admiration… ou de jalousie. La salleétait presque vide. Il regarda à droite et à gauche.

Quelques minutes plus tard l’alarme retentit.Emma et Olivier croisèrent dans un escalierl’homme qui avait un grand sac sous son bras…

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On a volé le tableau !

Les portes du musée se verrouillèrent automatiquement. Des policiers, avertis parl’alarme assourdissante, se mirent en route, accompagnés de leurs gyrophares flambantd’une lumière orange, et de leurs sirènes stridentes.

Ils se dirigèrent vers le musée, tous les véhicules se rangeant sur les bas-côtés, pourleur laisser la place.

Ils se retrouvèrent sur les lieux du crime, et sécurisèrent, en très peu de temps, lepérimètre de l’établissement.

Pour délimiter le musée et l’interdire au public, la police installa des barrières griseset des cônes orange fluo puis elle déploya des rubans rayés de jaune et de noir.

Un panneau, accroché devant le musée, se balançait dans le vent. En grosses lettresnoires, il indiquait : INTERDIT AU PUBLIC !

Devant le musée, les policiers interrogèrent les gardiens qui étaient vêtus d’un uni-forme de couleur bleue et blanche, et coiffés dignement d’une casquette marron. Tousensemble visionnèrent les cassettes de vidéo surveillance.

Ils purent voir un homme avec un gros sac gris. Malheureusement, l’image étaittrop floue pour découvrir son visage !

Malgré tout, le suspect semblait être de taille moyenne.

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Puis, les policiers voulurent entendre le témoignage d’Emma et d’Olivier, pouravoir plus d’informations sur le voleur.

Ils les conduisirent au poste de police, situé dans le centre de la ville.Là, les enfants aidèrent les policiers à réaliser un portrait robot du voleur.En sortant du commissariat, le temps s’était assombri et le ciel était gris. Emma eut

l’impression d’avoir oublié quelque chose. Elle s’arrêta net. Olivier s’inquiéta :« Qu’y a-t-il, Emma ?Elle déclara :– Nous n’avons pas parlé de l’odeur du suspect qui était si désagréable !– Ah oui, c’est vrai ! Le voleur empestait l’odeur détestable des égouts !!! » s’écria

Olivier.Ils s’empressèrent de retourner devant les portes du musée.Et là, ils découvrirent une plaque d’égout entrouverte d’où s’échappait une odeur

répugnante. Les enfants décidèrent de descendre dans les égouts obscurs et repous-sants…

Des enfants très courageux

Arrivés en bas de l’échelle, ils eurent la surprise de mettre les pieds dans l’eau.Olivier, impressionné, s’exclama :« Il fait bien noir là-dessous ! »

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Emma répondit :« Allez, viens Olivier ! J’ai mon portable, on continue ! »Le portable actionné émettait un rayon lumineux, et les enfants s’engagèrent dans

le tunnel.Dans le silence, on entendait le clapotis de l’eau et des petits bruits furtifs évoquant

le déplacement d’insectes et de rongeurs.Soudain, Olivier glissa sur le sol mouillé et se retrouva à plat ventre, le visage

plongé dans l’eau souillée. Furieux, il se mit à hurler en se relevant :« Tu vois, on n’aurait pas dû venir là, on fait demi-tour !– Attends, lui dit Emma, je vois quelque chose… »Suspendu à quelques pas de là, un sac qui semblait lourd se balançait accroché à un

tuyau.Mais, alerté par les voix des enfants, le voleur mécontent surgit à l’autre bout du

tunnel déclenchant un vent de panique. Terrorisés, Emma et Olivier prirent la fuite, levoleur à leurs trousses. Ils se retrouvèrent alors nez à nez avec la police qui, entendantdes cris, s’était précipitée dans les égouts.

Le voleur fut arrêté, les enfants félicités, et le tableau reprit finalement sa place sur lemur du musée.

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voici une autre fin imaginée :

Les enfants sont en danger car ils sont plongés dans ce lieu inquiétant dans lequelils ne voient rien. Tout peut leur arriver. Ils progressent lentement, écœurés par l’odeuret sentant le sol mou sous leur pas. Au loin, ils aperçoivent une lueur et se dirigentvers le fond du tunnel. Apeurés, tremblant de froid et mouillés, ils décident de remonterà la surface par cette nouvelle plaque d’égout ouverte. Ouf ! Heureux de retrouver lalumière du jour, ils se mettent à rire, à sauter et chanter. Libérés et soulagés, les enfantscourent jusqu’à chez eux, abandonnant la poursuite du voleur. Quelques semainesplus tard, les informations annoncent que le tableau dérobé a été retrouvé et restituéau musée.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de CM2 de M. gonzalez, école de sergines :

Baptiste Léo, Caffiaux Thomas, David Héloïse, Debril Julie, Dumand Alyssa, El Miri Chérine, FlamentMarie, Frabot Maxime, Froget Thibaut, Gaillot Morgan, Grison Alexis, Hoarau Océane, Janin Violette,Mahon-Dedours Flora, Monpierre Jenifer, Moreau Lucas, Mutishi Esmeralda, Mutishi Fatima,Philippe Ylona, Pillot Maëva, Pottemain Alexis, Renard Morgane, Rigoureau Kessy, Vedrenne Jordan.Classe de CM2 de Mme paillard, école de Champigny :

Amimer Bilel, Baneat Kévin, Blondel Antoine, Bontemps Yoan, Chagnon Alexis, Chaillot Théo,Chaufournier Pauline, Ferey Bardat Lauryne, Jouissance Mattéo, Kern Anaëlle, Kreit Keatone, KreitOcéane, Lecestre Léon, Lemoine Julie, Lobry Matt, Martins Dylan, Menu Amélie, Montenat Anaïs,Nezondet Anaïs, Ngassa Latifah, Ouadah Abdeldjalil, Rogue Manon, Vincent Laura.

Fin n°1atelier sociolinguistique du Jardin du savoir animé par Christine Marillesse :

Aourir Fatiha, Boughlef Fatima, Boumnich Mina, Daoudi Zahra, El Boutaibi Faiza, Keklicek Zahide,Korpe Mehmet, Radjatti Tahar, Saricerci Ayse, Tatligun Hatice, Tatligun Ozge, Wavelet Aïcha, YavanFatma.

Fin n°2atelier sociolinguistique du jardin du savoir animé par Christine Marillesse :

Chmirrou Fouzia, Darkaoui Aziza, Djamaldinov Nouriane, Dusunceli Zahide, Maaroufi Khadija,Ozcelik Hava, Radjatti Tahar, Saricerci Ayse, Wavelet Aïcha.

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nuit BLanCHe à La résidenCe

Port Grimaud, appelée aussi la Venise provençale,est pour tous un endroit d’exception entre terre et mer.La résidence Les quatre saisons est composée d’un im-meuble luxueux de trois étages. Le prix de locationdes appartements est tellement coûteux qu’il n’y a pasbeaucoup de monde en hiver.

20 Décembre 2012 : on s’en rappellera longtemps !La température est descendue à -18°C ; le froid estintense. Toute la végétation est gelée, même les palmiers sont couverts de glace.

Il est 23 h 45 et Lucie n’arrive décidément pas à dormir ! Elle est assise sur son lit.Elle est stressée par le froid, par son anniversaire pour lequel elle n’a rien préparé etsurtout par la fin du monde annoncée dans quinze minutes. Elle décide de se leverpour aller boire un verre d’eau. En quittant son lit, elle se dirige vers la cuisine. Voulantallumer la lumière, elle constate que rien ne fonctionne.

« Zut ! Plus de lumière ! Où est ce disjoncteur de malheur ? »Elle avance à tâtons et se cogne contre un meuble, le buffet du salon.« Mais oui !!! Les bougies !!! »

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Tant bien que mal, elle réussit à ouvrir une des portes, trouve bougies et briquet.Grâce à une faible lueur, elle se dirige maintenant vers le disjoncteur. Elle le réarme etla lumière revient instantanément. Au même moment, elle entend un bruit à sa porte.

« Qui peut bien venir à cette heure ? »23 h 47 : elle ouvre la porte et se trouve face à face avec Peter.« Que fais-tu là, à cette heure ? »Pendant qu’elle pose cette question, Lucie regarde son ami. Peter a 19 ans ; c’est un

métis de grande taille et que de fois Lucie lui a envié ses yeux verts et ses cheveuxbruns ! Elle ne sait que peu de choses sur lui : il a perdu ses parents alors qu’il n’avaitque dix ans et sa tante l’avait recueilli. Cependant, ayant trouvé un emploi de moniteurdans un stand de tir, il avait quitté sa région d’origine pour vivre dans le sud de laFrance et plus exactement à Port Grimaud. Cela faisait peu de temps qu’il s’étaitinstallé dans la résidence et Lucie avait appris avec plaisir que le jeune homme ren-contré sur le parking avec un camion de déménagement allait être son nouveau voisin.Rapidement, ils avaient fait connaissance et Lucie appréciait beaucoup ce garçongentil, attentif, sportif et audacieux, même si parfois sa jalousie et un côté mystérieuxl’énervaient.

« Est-ce que tout va bien ? Je me suis aperçu que je n’avais plus de lumière ; en plus,j’ai entendu du bruit chez toi et je me suis précipité ici pour voir ce qu’il se passait ».

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La regardant attentivement, il se met à la décrire. Lucie a de longs cheveux rouxavec des boucles toujours parfaites, même en pleine nuit, se dit Peter. Ses yeux sontde couleur bleue et ses taches de rousseur font ressortir sa peau blanche ainsi que sesfines lèvres roses. Que sait-il d’elle ? Après la mort de ses parents, elle aussi a ressentile besoin de changer de vie et de région. Elle a arrêté ses études, trouvé un travailchez Mac Do et a emménagé à la résidence Les quatre saisons peu de temps avant lui.Tout de suite, il a apprécié sa nouvelle voisine et, en la connaissant un peu mieux, il adécouvert qu’elle était courageuse, voire téméraire. Il aimait bien ses qualités ; en re-vanche, plus que tout, il détestait son goût pour la superstition. Au même moment, lalumière s’éteint et les deux amis se retrouvent dans le noir.

« Encore, plus de lumière ! Heureusement que j’ai mon téléphone ! »Peter sort son portable et s’aperçoit qu’il n’a presque plus de batterie.« Elle est dans le rouge ! J’ai une lampe frontale pour mes randonnées ; viens, on va

la chercher ».À l’instant précis où il franchit le seuil de la porte, Lu-

cie voit une lueur.« Viens vite, il y a une lumière au fond du couloir ! »Peter sort en courant de chez lui :« Que se passe-t-il ? Où ? »

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Lucie lui montre la direction et tous deux partent dans le même sens pour essayerde comprendre. C’est ainsi qu’au fond du couloir, ils trouvent une bougie qui… flotte !

Lucie et Peter se regardent l’un l’autre et celui-ci décide de mettre son amie à l’abriderrière lui. Peu rassurée, Lucie accepte. Maintenant, Peter ne peut plus reculer : il estbien obligé de faire quelque chose. Il avance la main, prudemment. Surpris, il constateque cette bougie est bien vraie, puisqu’il peut la toucher et la prendre dans ses mains.À peine saisie, elle se rallume toute seule.

23 h 50 : trois minutes seulement depuis l’arrivée de Peter à la porte !« Je me sens mieux avec cette lumière, même si une bougie flottant dans l’air m’in-

quiète » dit Lucie.À peine a-t-elle terminé sa phrase que des bruits se font entendre.« Bizarre, on dirait des pas sur le carrelage de l’entrée… murmure Peter.– Attends, tu as raison, mais les bruits sont différents ; les pas ne sont plus sur le

carrelage mais sur la moquette du couloir du premierétage. Ce n’est pas possible : tous les locataires de ce côtésont âgés et je ne les vois pas se balader la nuit », lui ré-pond Lucie en essayant de faire un peu d’humour.

« D’ailleurs, quelle heure est-il ? 23 h 52 !! J’ai l’impres-sion étrange que je suis avec toi depuis une éternité ! »

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Alors que les bruits reprennent, la bougie s’éteint. Peter et Lucie scrutent avec in-quiétude l’obscurité. Dehors, le vent siffle, faisant heurter les branches sur les fenêtres.Lucie frissonne, claque des dents ; il lui semble que ses jambes ne la portent plus, tantelle a peur. Elle se rapproche encore plus près de Peter, à la recherche de réconfort.Passant près d’une fenêtre, ils constatent que la lune et les lumières du jardin éclairentl’extérieur. La neige redessine des formes vagues.

« Où sont les palmiers ? C’est comme s’ils avaient disparu… »Au même instant, ils aperçoivent des ombres qui leur semblent… gigantesques.« C’est quoi ces ombres noires ? s’inquiète Peter.– Ça… ça ressemble à des… dents » bégaye Lucie. Pour se rassurer, celle-ci saisit la

main de son ami et la serre très fort pour se donner du courage.« Il faut absolument partir d’ici, sinon on va devenir

fous ! » s’exclame Peter.Alors que l’électricité n’est toujours pas revenue,

ils se dirigent anxieux vers le fond du couloir. Là, ilsse rendent compte que les portes de l’ascenseur s’ou-vrent et se referment toutes seules. Les deux amis pa-raissent fascinés par ce qu’ils voient : l’ascenseurparaît « vivre sa vie » tout seul, sans être commandépar quelqu’un ! Main dans la main, pétrifiés mais cou-

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rageux, ils avancent lentement dans sa direction. Bien que le couloir ne soit pas trèslong, Peter et Lucie ont le sentiment qu’il leur faut une éternité pour arriver jusquedevant les portes. Lucie avance la main, appuie sur le bouton, mais il ne se passe rien :l’ascenseur ne lui obéit pas.

« Les portes de l’ascenseur s’ouvrent toutes seules… c’est… c’est le signe que… bre-douille Lucie.

– Mais, signe de quoi ? l’interrompt Peter.– Que la fin du monde va arriver ! lâche d’un trait Lucie.– N’aie pas peur, Lucie, la fin du monde n’arrivera pas ! lui répond Peter, en essayant

de la rassurer et de se rassurer également.– J’ai vraiment peur, écoute le bruit à l’étage… je… je n’ai pas envie de mourir à

cause de la fin du monde. »Plongés dans le noir, Peter prend la main de Lucie, toute tremblante.« Tu entends ? »

La peur les envahit tous les deux. Ils prennent la décision de descendre par l’es-calier pour rejoindre le jardin.

« On n’a pas le choix ! Passons par l’escalier. » dit Peter.Au moment où il pousse la porte, Lucie murmure : « C’est glauque et ça pue ! »Pour s’aider, Peter tient, d’une main, la rambarde et, de l’autre, la main de Lucie :« Qu’est-ce que c’est froid ! chuchote Peter.

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– Hein ? »souffle Lucie .Peter descend les marches à l’aveugle.23 h 55Voulant le seconder, Lucie décide de participer, elle aussi, à la descente. Elle tâte le

mur.« À ton avis, il reste combien de marches ? »À peine a-t-elle fini de parler qu’ils sont déjà dehors.23 h 59De faibles lueurs apparaissent au sol. Ils décident de les suivre. Les lumières les

mènent à la porte d’entrée. Ils se regardent perplexes. Lucie ouvre la porte. D’un seulcoup, les néons et les spots s’allument, les personnes crient : « Joyeux anniversaire,Lucie ! ». La jeune fille aperçoit des personnes familières.

« Mais, c’est Alina, Corentin, Zakaria, Lorine, Julien, Alyssa, Stéphanie, Joanie etKentin ! s’exclame-t-elle. Quelle super idée de vous être déguisés ! Mais, c’est Julienqui a un costume de bonhomme de neige ! Kentin ? Que fais-tu en Patrick ? et toi,Joanie en Bob ? Ça y est, Peter : tu comprends les dents ? les lueurs jaunes ? et le bon-homme de neige ? C’était tout simplement mes amis qui se glissaient dans le noir,sans se faire remarquer. Tu ne trouves pas qu’on a été bêtes ?

– Je me doutais bien que ça ne pouvait pas être la fin du monde, réplique Peter, enfaisant tout pour faire oublier que, lui, aussi, avait eu peur.

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– Pourtant, j’ai bien cru, un moment, que tu étais paniqué… »Peter et Lucie se mettent à rire en voyant les invités et en se rappelant leur aventure.

Tout à coup, la lumière s’éteint de nouveau et Lucie s’écrie :« Ah ! non ! pas encore ! ».Mais, quand elle constate que les invités ne parlent pas, elle comprend que, cette

fois, ce n’est pas une blague. Elle se tourne vers la porte d’entrée et elle voit unenouvelle bougie flotter dans les airs…

AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 4e4 de Mme alaux, collège saint-étienne :

Boulogne Joanie, Brunet Gaëtan, Chauvot Bérangère, Cilione Alyssa, Dalleau Jodie, Dardoize Camille,De Castro Corentin, Fourcault Wilfried, Guillot Solal, Guiougou Maxime, Marault Tommy, MariaValentin, Marku Julio, Moreno Shany, Oioli-Trehorel Dylan, Paquet Noëlle, Petry Laura, Roc Victoria,Semence Maxime, Stenger Cindy.

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aMnésie

« Vas-y, Persan, galope ! galope ! »C’était sa douzième compétition

d’équitation. Son père lui avait offertun cheval noir pour son baccalauréat.Pour ce nouveau championnat, disonsqu’il n’avait pas encore réussi à avoirune complicité parfaite avec sa mon-ture. Déjà à l’entraînement, Persan bu-tait souvent sur les obstacles.

« Mesdames, Messieurs, le cheval dunom de Persan tombe, et le cavalier estprojeté. Nous devons arrêter ce pro-gramme... »

Pour lui, trois côtes brisées, de multiples coups de sabot dans le corps et le visage.Pour le cheval, un sabot endommagé. Il voit encore ses parents pleurer. Il entend lescris, la sirène de l’ambulance.

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Il sent une odeur qu’il ne connaîtpas, se réveille dans un lit sans savoiroù il se trouve. Sans souvenir, il se lèveet regarde tout autour de lui. Il sort dela chambre, marche doucement. Illonge des couloirs, quitte le bâtiment,reste immobile quelques instants,étourdi par la lumière du soleil. Il dis-tingue à peine deux hommes qui seserrent la main.

Il ose s’approcher et leur demandeoù il se trouve. Il est à l’hôpital dans

un quartier parisien ; mais à cause de la chaleur pesante, il s’évanouit et est immédia-tement reconduit dans sa chambre.

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Il se nomme Aurélien, c’est un jazz-man, il a 30 ans et à part la musique, ilaime aider les gens. Il rend tous lesjours visite à sa mère hospitalisée de-puis quelque temps. Un jour en se di-rigeant vers la sortie, il entend deuxinfirmières discuter :

« Il nous faut quelqu’un pour le dis-traire, il dort mal et mange mal ! s’ex-clame la première.

– Mais qui ? Nous n’avons personne,lance l’autre.

– Je peux vous aider, mesdames ? demande Aurélien.– Oui, dans cette chambre, il y a un jeune homme amnésique, il est seul, il ne sait

même pas dire son nom : il nous faut quelqu’un pour le distraire, peut-être que cela ledébloquerait, répond l’une des infirmières.

– Je suis jazzman, je pourrais peut-être lui jouer un morceau, nous verrons commentil réagit, propose Aurélien.

– Merci. Nous vous en sommes reconnaissantes.Aussitôt, Aurélien pousse la porte de la chambre et se présente :

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– Bonjour, mon gars, moi, c’est Aurélien.– Moi, c’est Martin. Qu’est-ce que vous faites ici ? demande le jeune homme.– Je suis venu pour jouer et t’apprendre la musique. Si tu aimes, je reviendrai tous

les jours, répond le jazzman, le sourire au visage.C’est alors qu’il lui joue un morceau, lui apprend quelques notes. Le temps file.– Alors, tu as aimé ?– Oui ! Super !– Si tu veux bien, on se retrouve demain?La musique a beau s’installer chaque

jour un peu plus, la mémoire ne revientpas. Depuis son lit d’hôpital, il cherche,cherche toujours qui il est. Il guette lesbruits du couloir, de la ville. Soudain, deséclats de voix résonnent dans la chambrevoisine. Il se souvient alors. Il avait envi-ron cinq ans : il s’était fait gronder par sesparents car il ne cessait de leur réclamerun poney. Devant leur refus, de colère, ils’était réfugié, seul, dans sa chambre où ils’était vengé sur ses chers Playmobils.

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«Vas-y, Persan, galope, galope ! ». Ce cheval noir était son préféré. Sa mère était venuele rejoindre, l’avait pris sur ses genoux et avait joué avec lui jusqu’au dîner. Le lende-main, il s’était levé de meilleure humeur, avait regardé par la fenêtre, et là, il n’encroyait pas ses yeux : un poney piaffait dans son jardin. On toque à la porte.

Mayeline entre dans la chambre deMartin.

« Salut, je t’ai rapporté un albumphotos.

– Merci, on le feuillette ? questionne-t-il.

– Ok. J’ai trouvé des photos qui vontt’intéresser.

Délicatement, elle s’assoit sur le lit dumalade. Ils commencent à regarder lesphotos. Martin demande à Mayeline :

« Qui sont tous ces gens?– C’est ta famille. Tu sais qui je suis?– Ben... Tu es Mayeline…– Oui entre autres, mais je suis aussi ta cousine du côté de ta maman.

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– Ah bon ! Je voulais aussi te remercier car tu viens me voir à l’hôpital. Pourquoimes parents ne viennent-ils pas?

– Parce qu’ils ne sont plus de ce monde. Désolé, Martin. Petite question : est-ce quetu te souviens de quelque chose en particulier ?

– Ah non ! Je ne me souviens pas spécialement. Qui est le cheval avec moi sur laphoto?

– C’est Persan. Tu le montes depuis tes dix-sept ans. D’ailleurs, c’est à cause de luique tu te trouves à l’hôpital aujourd’hui.

– Ah! Que s’est-il passé?– Ton cheval s’est affolé et tu es tombé.– Hum… chuchote-t-il, vraiment merci d’être là.– Oh! Voilà une autre photo de Persan »Tout à coup, Martin porte les mains à ses oreilles : dans sa tête, des lumières bleues

et rouges dansent en tous sens, des voix d’hommes, des cris… il a mal, il a envied’hurler…

« J’ai… j’ai… j’ai eu un flash, bégaie-t-il, les lumières, le brouhaha, je pense que c’estmon accident.

– Formidable! Formidable! lance Mayeline. Tu retrouves un peu la mémoire.– Formidable! Formidable! J’ai mal à la tête maintenant, moi!– Ne t’inquiète pas, ça va passer. Je vais prévenir les médecins.

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– D’accord!– Bon, il faut que je te laisse. J’ai

quelques courses à faire. Je repasse de-main.

– À plus tard.– À demain.Tout seul dans sa chambre d’hôpital,

Martin continue de feuilleter l’albumphotos… Il se souvient de ce jour où ilavait brillamment obtenu son baccalau-réat. Il était alors un jeune homme ingé-nieux, plein de rêves et de projets, quivoulait devenir architecte. En passanttous les matins, pour aller au lycée, de-vant ce pont d’une structure étonnante,aux allures de Tour Eiffel, il avait eu envide devenir bâtisseur pour rendre la vieplus facile et plus belle. Il avait toujoursvoulu rendre les gens heureux.

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Ce jour-là, sa famille et lui étaient rassemblésdans un parc où il faisait beau. Il éprouvait unesensation de bien-être. Le vent était velouté,une petite bise venait caresser les visages. Unrouge-gorge chantait au loin, comme le bruitdiscret du ruisseau qui murmurait sa doucemélodie. Toutes ses sensations réveillèrent sessouvenirs : le cheval qui se cabre, le saxopho-niste, l’enfant triste jouant aux Playmobils, lajeune fille…

Il revint à la réalité lorsqu’il entend le jazzman : il joue la mélodie de son enfance.D’une façon inexplicable, son amnésie disparaît.Depuis son balcon, il regarde Paris, la ville où il a grandi, tout en se souvenant des

bons moments de sa jeunesse. Sa mémoire était enfin revenue après plusieurs moisd’amnésie. Auprès de sa femme, il se remémore leur rencontre, la naissance de leurfils et toutes les joies que celui-ci leur a données, il se rappelle ses promenades qu’ilterminait souvent par la place Victor Hugo pour revoir le cheval de bronze qu’il avaitcréé en mémoire de Persan, le cheval noir de son enfance. Ce matin-là, l’accident, leslumières qui éblouissaient son cheval… il se dit avec soulagement que tout cela étaitbel et bien fini.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 5e4 de Mme sapin, collège saint-étienne de sens :

Borie Jade, Boulanouar Amira-Farida, Boulesteix Thomas, Brimmel Thomas, Cerclaeys Simon, ClarkJérémy, Colas Kerckhove Agathe, Duqué Adrien, Emery Mélissa, Ferreira Dimitry, Fillon Lilian,Hamdi Élise, Hyvon-Sanz Enolla, Lechapt Benoît, Majdoub Rayan, Manchin Mathis, Medard Lucas,Mihaylov Mihail, Moreau Téo, Picquet Louise-Marie, Ploix Lucas, Poirier Capucine, Roquain Jimmy,Sainsard Athénais, Simonny Yanaëlle, Veyrat Samuel, Vignaud Simon, Werck Auxanne.

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derniers souvenirs

Je me tenais devant la ported’entrée de l’orphelinat où j’aipassé mon enfance.

Les chambres étaient rayon-nantes de lumière, les mursétaient roses et les fenêtres trèsgrandes.

Je regrettais déjà la maisondont les murs étaient bleus là oùj’avais ma chambre à part.

Quand je suis arrivé, je souf-frais… je souffrais de cette dou-leur qui me rongeait la poitrine.

Les adultes de l’orphelinatsemblaient très accueillants maisje restais le visage sombre, de-vant supporter cette douleur unpeu plus chaque jour.

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Je me rappelais encore ces phrases que m’avaient dites mes parents avant de mequitter, me laissant seul face à mon destin : « N’oublie pas que ce n’est que quelquestemps, nous manquons trop d’argent pour nous occuper de toi ». Mais je ne les ai plusjamais revus, plus jamais…

Et je repense encore à ces médicaments que je devais prendre chaque soir avant dem’endormir mais qui n’avaient aucun effet car la blessure était à l’intérieur de moi, etaujourd’hui, elle est à l’intérieur de mon cœur. Encore maintenant, aucun traitementne peut me soulager du fond de ma cellule.

Mon retard avait causé sa perte. Je m’avançai près d’elle. Gisante, pâle et faibledans un bain de sang, un dernier soupir s’échappa de ses lèvres. Ses cheveux, autrefoisroux étaient ternes, son visage ne s’illuminait plus de la même manière, son sourire,habituellement éclatant avait disparu. Elle était morte et une partie de moi l’étaitaussi. Quelqu’un l’avait tuée et je n’arrivais pas à y croire, l’amour de ma vie étaitparti et mon existence avait été réduite à néant. Peu à peu, mon cœur se décomposaitet mes larmes ne cessaient de couler. Je lui pris les mains, l’embrassai une dernièrefois et retirai le poignard de sa poitrine.

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Aujourd’hui, tous ces souvenirspassés sur ce banc me reviennenten mémoire. Soudain, le bruit stri-dent de l’électrocardiogramme meramène brutalement dans mon lit.Je me souviens de notre rencontrecomme si c’était hier. Je sais quebientôt, je la rejoindrai et qu’ellem’attend déjà avec sa gaieté d’au-trefois.

Je sens que le jugement dernierapproche pas à pas et il faut queje retrouve la paix intérieure et leplus vite possible afin que monâme soit pure lorsque je rejoindraicelle de ma bien-aimée.

Je sens une douleur insurmon-table, comme celle de mon cœurquand j’ai été emprisonné il y a trente ans de cela. Je me souviens que je rêvais alorsde liberté.

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De la grille terne et affreuse, on percevait l’extérieur.J’étais malheureux, en colère et plein de haine. Le motcoupable raisonnait et continue de m’empoisonner dejour en jour, tellement le poids de cette injustice étaitlourd. Mais cette incroyable et horrible douleur arrive àson terme. Maintenant, je vais être libre, heureux et prêtà rejoindre le paradis.

Je suis toujours dans mon lit, malade, soudain je ressensune douleur à ma perfusion et c’est en regardant monpoignet que je vois cette cicatrice sur mon bras. Je me

souviens du jour où je m’étais réfugié dans la maisontoute bleue de mon enfance, le jour de mon arrestation.J’étais en train de descendre l’escalier quand des gens onttoqué à ma porte. Je ne savais pas qui c’était mais je prispeur et je suis allé me cacher dans la cuisine. Les inconnuscrièrent et toquèrent à nouveau, j’avais trop peur de bou-ger ; tout à coup, ils enfoncèrent la porte et fouillèrenttoute la maison à ma recherche. C’étaient des hommesde la police et quand ils me trouvèrent, ils m’arrêtèrentet je me rappelle que c’était violent, ils me mirent les

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menottes. Je ne pouvais plus bouger et j’étais paralysé de peur. Ils me relevèrent vio-lemment et me mirent de force dans le fourgon.

Sur mon lit d’hôpital, dans mes draps fins à l’odeur de moisi, je sens le courantd’air frais de la fenêtre ouverte envahir la pièce sombre et ma respiration se fait plusrapide. Je revis le moment où je m’échappai de l’orphelinat dans la neige pour partirle plus loin possible de cet endroit où j’ai été retenu tant d’années dans des circonstancesinimaginables. Le vent sifflait dans mesoreilles et le froid était tellement violentque je ne pouvais presque plus bouger mesmembres devenus bleus, mais je résistais.

Mon regard se troublait. À bout de force,je m’effondrai au pied d’un arbre auxbranches dénudées ; ce fut la dernière imagedont je me souvienne. J’étais inconscient ettrès mal en point…

Je me suis réveillé dans mon lit à l’or-phelinat : mon évasion était un échec. J’airéessayé de nombreuses fois sans jamais yparvenir, avec ou sans compagnons, avecou sans outils, la nuit ou le jour…

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Ma cinquième tentative fut la bonne, mais la ville me faisait si peur et je ne savaisrien de la vie à l’extérieur. Je trouvai une maison qui semblait abandonnée alors jem’y réfugiai. Mais je réalisai que je ne pouvais pas vivre dans ces circonstances. Je dé-cidai de rentrer à l’orphelinat.

Ce dortoir, rien que d’y penser, j’en ai la chairde poule. Je suis resté dans cet orphelinat quinzeans, quinze ans de souffrance avec toutes cesrègles strictes. Une multitude de souvenirs estancrée dans ces murs, de la joie que je partageaisavec mon copain de chambre mais surtout de lapeine, de la solitude et une envie de liberté.

Je me rappelle particulièrement lorsque je suisarrivé dans ce dortoir avec mes draps et mesvêtements, je commençai à trembler à cause detous ces orphelins qui semblaient très agressifs.Une vingtaine de lits étaient là, dans la mêmepièce. Ils étaient serrés, collés. Je me suis dirigésur le seul lit restant et je me suis allongé pour me reposer. Je me souviens qu’aprèscette horrible nuit passée dans ce dortoir, mon oreiller était trempé de mes larmes.

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À l’époque mon rêve était d’être un enfant « normal », avec des parents et je rêvaisaussi d’avoir une petite sœur avec qui je pourrais jouer dans le jardin de la grandemaison que je venais de quitter.

Aujourd’hui, ma vie est ratée et je ne veux qu’une chose :Être libre pour l’éternité.Je me dirige vers la penderie pour fouiller

dans les vêtements. Soudain ma maintouche le vide. Je m’enfonce dans l’obscuritéglaciale. Soudain je m’affale dans une chosemolle et chaude. Je vois défiler des imagesqui ne me sont pas inconnues, qui me rap-pellent ma liberté. Ces paysages sont enmême temps clairs et foncés. Dans ces lieuxune rivière aux méandres alambiquéssillonne le vallon de mon enfance. Je passed’un monde si dur et froid à un monde siharmonieux que mon fardeau de regretss’enlève. Je me sens à nouveau libre : la li-berté s’offre à moi.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 5e de Mme dellomonaco, collège saint-étienne de sens :

Arhab Valentine, Ballachi Raianne, Bourgoin Thelma, Cathelin Géorgia, Delzard Pauline, DesgrangesMélisande, Dubos Thomas, Erken Arman, Frulio Anthony, Gonzalez Alexia, Guignot Marie-Émilie,Josiaud Célia, Kadlub Pierre, Lorne Bertrand, Moreau Thomas, Moukala Dalanda, Ortlieb Pricilia,Poirier Julien, Pottier Mathieu, Preira Heather, Prevost Marion, Putzolu Sophie, Sanglier Nathan,Senectaire Tommy, Spiteri Tess, Suarez Silvana, Tallec Alizée, Van Twembeke Valérie, Veaulin Eloïse.

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Correspondances

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L. A.Dimanche 5 septembre 2012

Ma chère maman.Cela fait deux semaines que je suis à l’internat, vous me manquez beaucoup

toi et puis papa.À l’internat c’est nul nous somme quatre dans une chambre, les alarmes sonnent

toutes les nuits, les matelas ne sont pas du tout confortables, on dort mal nousn’avons pas le droit à Facebook, ni au portable mais l’école se passe très bien. Vi-vement dans 1 mois, les vacances, que je puisse bien dormir et surtout sur un bonmatelas.

Je vous aime. <315 rue de l’ange 89340

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L.A.Mardi 7 septembre 2012

Ma fille qui me manque aussi.Ne t’inquiète pas Coralie bientôt tu ne seras plus à l’internat. Nous allons dé-

ménager dans quatre mois, tu ne seras plus à l’internat.P.S appelle-moi au 06 80 50 00 00 (j’ai un truc urgent à te dire, appelle moi dès

que tu as reçu ma lettre)Je t’aime fort <3

31 rue du lycée ste carotte 89800

L.A.SMS du jeudi 9 septembre 2012Maman j’ai reçu ta lettre mais je n’ai pas le droit de t’appeler avant le mercredi.

Qu’est-ce-que tu veux me dire d’important. J’espère que ce n’est pas très graveou envoie le moi par lettre.

L.A.SMS du mardi 13 septembre 2012Ma fille c’est pour te dire que ton père est à l’hôpital.Il a eu un accident de voiture.Et il est dans le coma je t’aime ma fille soit forte.

L.A.SMS du jeudi 15 septembre 2012MAMAN je veux rentrer à la maison s’il te plaît. Viens me chercher, s’il te

plaît ! <3Je t’envois un message avec mon portable parce que maintenant on a le droit

au portable quand on sort des cours.

L.A.SMS du mardi 20 septembre 2012Ma chérie, je viens te chercher et nous allons à l’hôpital. Après prends le premier

train. J’ai appelé le lycée.

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L.A.SMS du jeudi 22 septembre 2012Ma chérie, papa est sorti du coma, il n’a aucune séquelle. On va le voir ven-

dredi.

L.A.SMS du mardi 26 septembre 2012Cool je suis contente que papa soit sorti de ce truc.

L.A.SMS du jeudi 28 septembre 2012Nous n’irons pas voir papa demain, il rentre à la maison aujourd’hui à midi

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Le 7 septembre 2012

Mon cher papa,

Mon papa, 1 mois que je ne t’ai pas vu.

Ma rentrée s’est bien passée dans mon nouveau lycée. J’ai deux nouvellesprofs : ma prof de biologie et ma prof de math. Dès que je l’ai vue, la premièrefois, la prof de math, j’ai su que ça n’allait pas coller ; elle est si différente de

mon ancien prof de math mais bon, il va falloir que je m’adapte.

Gros bisousSophia

PS : n’oublies pas de me répondre vite

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Le 12 septembre 2012

Ma chérie,

Ma chérie, ne tkt pas ! (T’as vu je maîtrise le sms !) Toi aussi tu me manques. Je

viendrai bientôt te voir. Tonton m’a donné son ancienne voiture. Je viendrai te

chercher à l’école, et pour ta prof, s’il y a un problème, tu me le dis.

BisouTon papa qui t’aime

PS : je te mets une photo de ma nouvelle voiture

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17 septembre 2012

Mon papa

Papa, j’adore ta nouvelle voiture. Moi ça va, mais les cours ça va un peu

moins : ma prof est tout le temps après moi. Encore qu’on me punisse pour des

choses que je fais OK mais là des fois je ne fais rien c’était les deux filles derrière

moi qui parlaient et c moi qui a prit et je suis collée tous les mercredis.

Bisou tu me manques.Sophia

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Marion: Hei hei Romain ?

Jonathan : Oui Marion

Marion : T’as pas entendu ce qui se passe en ce moment ?

Jonathan : Non, justement je voudrais savoir.Je suis sûre que ça concerne Sonia

Marion : Oui et bien elle a deux amoureux dont un mec qui se moque complètementd’elle, il s’appelle Bryan

Jonathan : Ah ! En fait, ce mec dès qu’il voit une fille il l’aime, fait sont lover, fin Brefil aime tout le monde ce type !

Marion : Oui exactement, la pauvre elle n’est pas en cours parce qu’elle est en dé-pression : elle l’a vu avec une de ses copines

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Lundi 25 marsChère cousine,Ça va faire un mois qu’on ne s’est pas vu, et tu me manques énormément.J’espère que tata, tonton, ma cousine et mes cousins vont bien.J’aimerais bien vous revoir. Je vous aimeGros Bisous

Mercredi 27 marsMa cousine,

Oui, ça fait déjà un mois qu’on ne s’est pas vu, et tu me manques beaucoup. Aussi,ne t’inquiète pas.

Oui, tout le monde va bien à part Nolan qui est malade.T’inquiète pas, on vient peut-être pendant les vacances de Pâques.

Nous aussi on t’aime <3Bisous

Vendredi 29 marsAh bon, il a quoi mon petit cousin, j’espère qu’il va mieux ??!C’est cool ça que vous veniez pendant les vacances. Je verrai enfin ma petite cousineet mes grands cousins ils viennent ?Je t’aime <3Bisous

Mardi 2 avrilCoucou, il avait une grippe et il va beaucoup mieux.

Oui tu verras ta petite cousine et non tu ne verras pas Kévin et Nicolas ils vontchez leur père. On vient la deuxième semaine.

Je t’aime <3Bisous

Jeudi 4 avrilCoucou, ah ben tant mieux. Trop hâte de vous revoir. Et toi tu vas chez ton chéri ?Bisous <3

Samedi 6 avrilCoucou, oui je viens avant vous voir et après je vais chez mon chéri.

Bisous à Lundi <3

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Travail réalisé avec l’auteure Elisabeth Brami.Classe de 3e a de Mme Meunier lycée professionnel sainte Colombe de saint-denis-lès-sens :

Bellanger Camille, Berenice Déborah, Bouhier Marie, Branchet Élodie, Couteau Manon, Gout Tifanny,Labille Cheyenne, Lecointe Oksana, Lerda Manon, Louguet Amélie, Philippe Justine, PichetAngélique, Rifflet Estelle, Santato Mélanie, Tardy Guillaume, Thivelet Estéban.

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Lettre 1 : de Alexandre à sa maman

Chère maman,

Après demain c’est le jour de la rentrée et malheureusement, comme tu le sais,c’est aussi mon anniversaire. De plus, ce qui est nul, c’est que je vais aller chezmamie parce que papa doit partir en voyage pour son travail. Je n’aime pas mamie,et puis, du coup, pour inviter des copains de l’année dernière c’est carrément foutu,car déjà moi, elle m’a presque dit non pour que je vienne chez elle.

J’ai pensé que tu pourrais venir me voir puisque papa n’est pas là et que tu memanques. Ou sinon je pourrais venir chez toi, mais comment ? Je n’ai pas énormémentd’argent j’hésite un peu pour la gare, je crois que c’est celle de Sevilla mais ce n’estpas très grave pour l’instant sauf si je viens.

Voilà, je te fais plein de bisous.

PS : Mamie n’avait que du papier rose. Beurk ! Sinon tu sais que j’aurais pris uneautre couleur.

Alexandre

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Lettre 2 : pour Alexandre de sa maman

Coucou mon chéri,

Je suis vraiment désolée mais je ne peux pas venir car j’ai un boulot qui me prenddu temps et j’ai aussi pleins de trucs à faire, je suis débordée. Il pourrait aussit’arriver quelque chose si tu venais, j’aurais extrêmement du mal de me faire à l’idéeque tu es dans un train tout seul. Sinon, tu as vu juste c’est bien la gare de Sevilla.

J’espère quand même que ça ce passera bien chez ta mamie.Au revoir Alexandre. Gros bisous et joyeux anniversaire.Je t’envoie ton joli cadeau

Ta maman qui t’aime !

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Lettre 3 : de Alexandre à sa maman

Maman,

La rentrée s’est bien passée et me suis fait quelques copains. Ils sont un peu turbulents,mais avec moi ça va encore. Dans notre classe on est vingt-huit et je suis dans la n°1. Il ya une fille qui n’arrête pas de me regarder, elle est vraiment pénible mais elle est plutôtjolie.

Mamie comme tu le sais, a beaucoup d’animaux et elle veut que je m’occupe d’eux ;elle exige aussi que je fasse « quelques trucs » pour l’aider. Quand elle me le dit, j’ai l’im-pression que je vais exploser ! Pour elle, «quelques trucs», c’est tout faire et puis après,elle explique que quand elle était petite c’était pire.

Papa ne m’a pas appelé pour me dire joyeux anniversaire. Je suis un peu déçu mais cen’est pas très grave car toi tu me l’as souhaité et donc je suis heureux.

J’ai envie de te voir et je pourrais essayer de venir même si tu as peur pour moi, dansta dernière lettre je l’ai vu que tu avais du boulot mais je pourrais t’aider si je viens.

Je pensais quand même que tu allais m’envoyer un billet pour que je vienne te voir, aulieu de m’expédier une épingle, mais bon…

Je te fais de gros bisous sur ce papier (que tu vas recevoir).Au revoir ma mimounette.

AlexandrePS : Je déteste ce papier ! Mamie n’a que cette couleur dégoûtante.C’est une couleur de fille moi j’aurais préféré du bleu ou tout simplement du blanc.

Lettre 4 : pour Alexandre de sa maman

Cher fiston,

Je suis désolée si tu es déçu que je ne t’aies pas envoyé un billet, mais ce n’est passi simple que ça, et puis, je n’ai pas assez d’argent pour te l’acheter : tu n’as qu’à de-mander à ton père. Je suis sure que tes copains ne sont pas si turbulents que tu ledis. Ils ont peut-être leurs raisons personnelles. Quant à ce que tu dois faire, tamamie a raison ; à ton âge, tu dois devenir autonome et s’occuper des animaux estune bonne chose car grâce à cela, tu apprends à travailler.

Au revoir et bonne chance avec ton père qui, lui, oublie tout le temps les jours im-portants. Je te fais de gros bisous.

Ta maman qui t’aime

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AUTEUR :Bason Clélia, élève de 5e3 du collège Saint-Étienne de Sens

AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Holc Adriana et Saby Méline, élèves de 5e3 ducollège Saint-Étienne de Sens.

Travail réalisé par : Septier Alexis, Silva Gabin,Vannier Jérémy de la classe de 5e3 du collègeSaint-Étienne de Sens.

toute la classe de 5e3 de Mme sapin a travaillé sur des correspondances en relation avec l’auteureElisabeth Brami. :Bahamou Mehdi, Bason Clélia, Bitrou Océane, Caillè Tristan, Coulais Sylvain, De Roux Maëva,Fouchy Dorian, Gauthier Aloïs, Holc Adriana, Lachaussée Alizé, Lerosier Morgan, Malherbe Axel,Ntoya Yannis, Pirman Nicolas, Rahal Christian, Rebouleau Lauritia, Saby Méline, Septier Alexis,Silva Gabin, Soowambar Océane, Texier Lucie.

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tout un poème

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L’oiseau BLeuL’oiseau laisse tomber ses plumes bleuessur la neige blanche

Dès que le soleilse couche,il rend à l’oiseautoutes les cou-leurs.

Quand il tourne au-dessusde la mer bleue, ses plumesdeviennent blanches

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La terre et ses CouLeurs

La pLanète noire et BLanCHe

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Le petit poussin

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La Luge rouge

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La CoCCineLLeet Le gendarMe

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L’arC-en-CieL

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :enfants de aes de la vie au grand air, encadrés par eliane fernagut et isabelle Jacquemin, sens :

Bordeaux Clara, Bordeaux Océane, Bordeaux Tony, Darchy Kévin, Koffman Marine, Ponce Stéphanie.

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asile, le matin dès qu’il arrive

it un livre

n s’asseyant sur

ne chaise.

eu-neu, le petit

iseau qui habite sur une

le, avec son copain l’opossum et le

enard.

onjour, je viens de me

ever et je vais déjeuner

vec mes frères.

ous discutons, quand j’écoute mon MP3, je

hante la musique.

e m’appelle Romain

vec Henri, je m’occupe d’

n potager que

ous

ntretenons aux beaux jours.

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ose, c’est pour les filles.

n aime cette couleur, car on est

ensibles

t coquettes comme Pauline.

ive les vacances au Japon où je m’

n vais voir ma famille pour les saluer. De

etour en France avec mes parents, je suis

riste de ne plus voir mes grands-parents.

oilà Mohamed, qui vient d’arriver.

l est timide, mais il n’

ublie jamais d’aider les autres.

e midi, il aime jouer à la Wii avec ses copains

t ses copines.

oujours à faire rire les autres.

AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de Mme raison de l’iMe sainte Béate :

Allegre Marc, Cardin Romain, Francois Pauline,Geneste Grégoire, Goossens Adam, LahayeBastian, Lorain Basile, Tardy Candylaine, ThillOlivier.

Bleu comme une reine ?Non ! Bleu… comme une baleine.

Jaune comme un orteil ?Non ! Jaune… comme le soleil.

Rouge comme un monsieur ?Non ! Rouge… comme un feu.

Orange comme une grenouille?Non ! Orange… comme une citrouille.

Violet comme une armure ?Non ! Violet… comme une mûre.

Vert comme un crabe ?Non ! Vert… comme une herbe.

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CoMMe Ci ? non ! CoMMe ça ! et patati et patata…

Rose comme une ardoise ?Non ! Rose… comme une framboise.

Marron comme un cornichon ?Non ! Marron… comme un tronc.

Argenté comme un caillou ?Non ! Argenté… comme un bijou.

Or comme un casier?Non ! Or… comme un collier.

noir comme une poire ?Non ! Noir… comme un manoir.

comme un piège ?Non ! Blanc… comme

Gris comme un canari ?Non ! Gris… comme une souris.

Noir, blanc, gris, ne sont pas des

couleurs, et bien tant pis.

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de gs/Cp/Ce1 de Mme Haignere de l’école de saint-denis-Lès-sens

Es Sarhir Camélya, Gligorijevic Adnet Mija, Gomes Eva, Ozelden Aliihsan, Ozouf Keylian, SimioniMathis.Boucher Renaud, Cotty Axelle, Demontigny Clément, Es Sarhir Sarah, Janvier Paul, LefebvreHildevert Ambroise, Lenvoisé Nina, Sero Isa.Capron Romain, Couderc Alexis, Gordiet Laura, Lefranc Nantin, Moufdi Adam, Tinmaz Rumeysa,Turpin Camille, Yilmaz Selen.

.

Si la fleur riait aux éclats,Et si l’univers était plat.

Si Londres se trouvait à Nevers,Si l’on marchait les pieds en l’air.

Si le ciel bleu était rose clair,Si les chats volaient dans les airs.

Et si l’on vivait à l’envers…

Si les poissons pêchaient les hommes.

Et si le tigre savait voler,Et si le chat savait parler.

Si les loups aimaient la télé.Si les poissons savaient marcher,

Si nous étions des animaux,Si mon chien avait un château,

Et mon hérisson un bateau.

Si les voitures ne roulaient plus,Si les villages étaient sans rues.

Si le sud devenait le nord,Si l’école devenait de l’or.

Si le cheval avait des ailes,Si le chien portait des bretelles.

Si les oiseaux n’avaient pas d’ailes,

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Le Monde à L’envers

Si tous les animaux parlaient,Si les Allemands étaient français,

Si le verdâtre était violet.Si le crapaud avait des plumes.

Et si nous n’avions plus de rhume.

Si je mangeais des vers de ciel,Si je mettais tout au pluriel.

Et si la neige n’était plus blanche,Si l’on travaillait les dimanches.

Si les amis étaient ennemis,Si le violet était le gris.

Si l’écolier était plus sage,Si l’on dormait sur des nuages.

Si les robots buvaient de l’eau,Si les humains mettaient des piles…

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 6e3 de Mme Hivert, collège saint-étienne de sens :

Albrycht Eléna, Bertin-Denis Hugo, Boudard Tom, Dallara Sophie, Dantas Léna, Delattre Mathéo,Felix Yoan, Goussey Théo, Hu Christelle, L’hotellier Marie-Blanche, Lages Camille, Laivier Manon,Lefrançois Yann, Leroux Candy, Lhomme Morgane; Pailleret Quentin, Paleau Chloé, PaunovicGrégory, Payen Quentin, Pohier Elsa, Polanko Thomas, Sanglier Louis, Sanglier Théo, Tripet Adrien,Van Kempen Inés.

Si mon chat était un humain,Et si mon chat avait des mains.

Si les enfants parlaient zoulou,Si le dragon était l’hibou.

Si la terre était l’univers,Si le feu rouge était le vert.

Si le noir devenait le blanc,Si Paris était Perpignan.

Si Roland s’appelait Rosine,Si le canard était le cygne.

Si les anges n’avaient qu’une seule aile,Si Roméo était Juliette.

Si Paris était en Russie,Si Cuba était en Asie.

Si le français était les maths,Si le canard n’avait qu’une patte.

Si lundi était le dimanche,Si mon manteau était sans manches.

Si les trains étaient des ballons,Si les arbres étaient rose bonbon.

Si la Mer Blanche était la Noire,Et si la Seine était la Loire.

Si les gentils étaient méchants,Et si le rouge était le blanc.

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Le Monde à L’envers

Si l’on marchait sur nos deux mains,Si l’on voyait rire un lapin.

Si le renard pondait des œufs,Si un plus un ne faisait deux.

Si les ciseaux coupaient la pierre,Si la fraise devenait amère.

Si nous pleurions au lieu de rire.Si les chats avaient un empire…

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AUTEURS ET ILLUSTRATEURS :Classe de 6e 4 de Mme Hivert, collège saint-étienne de sens :

Amado Hugo, Arnaud Louis, Batard Aglaé, Beuze Emma, Bisson Bryan, Bourdon Émilie, BourgeoisCharlotte, Callarec Yann-Antoine, Coce Théo, Ferdouel Anna, Hardy Antoine, Ion Mathilde, JalefEmmanuel, Laurito Margaux, Leituga Clément, Mainier Clarice, Michon Justine, Neves Thibault,Pacheco Agathe, Perreau Maëlle, Rameau Zoé, Sarir Nawel, Serrano Lise, Silva Lucas, Soulet Yohann,Thorin Eulalie, Vogein Charline.

Couleurs 3à pas contés 5L’extraordinaire aventure de Léon et Violette : les sauveurs de couleurs. 6Le papillon et la prairie magique 13À la recherche des couleurs 18Pourquoi la girafe a-t-elle un long cou ? 32Pauvre géant ! 37L’ogre qui avait peur des enfants 42La fée qui courait après les couleurs 49La fée qui courait après les couleurs (version 2) 54Bonnes nouvelles 59Où est le tableau ? 61Nuit blanche à la résidence 69Amnésie 77Derniers souvenirs 86Correspondances 94tout un poème 159L’Oiseau bleu 160La Planète noire et blanche 161Le Petit Poussin 163La Luge rouge 165La Coccinelle et le gendarme 166L’Arc-en-ciel 168Comme ci ? Non ! Comme ça ! Et patati et patata… 176Le monde à l’envers 178Le monde à l’envers 180

La publication de ce recueil a été réalisée grâce à la généreuse contribution des insti-tutions suivantes :

Contrat urbain de cohésion sociale : ville de Sens, communauté de communes, conseilgénéral de l’Yonne, conseil régional de Bourgogneagence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chancesLa direction régionale des affaires culturelles de BourgogneLa Communauté de communes du sénonaisla fondation du Crédit mutuel pour la lectureL’éducation nationale

Ce recueil n’aurait pas vu le jour sans le travail quotidien de nos partenaires :

L’Éducation nationaleLa zone d’éducation prioritaire de SensLa bibliothèque municipale de SensLa bibliothèque des Champs-Plaisants de SensL’association du Jardin du savoir

Un grand merci également aux bénévoles qui donnent de leur temps sur ce projet.

Conception et mise en page : Maison des jeunes et de la culture de SensCorrection : Wendy Liesse & Hélène Tachon

Intervenants artistiques :Emmanuel Berry, photographiesNathalie Périer, arts plastiques

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.Maison des jeunes et de la culture de Sens, 2013, pour la présente édition.

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