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Réalisation : T. BOUCHARD - IRMA (avril 2012)Sources : GEOFLA® ; Préfectures de départements (octobre 2011 à mars 2012)

0 50 Kilomètres

Commune soumise à l'obligationde réaliser un Plan Communalde Sauvegarde (PCS)

Est édité par l’Institutdes Risques Majeurs15, rue Eugène Faure38000 Grenoble

Directeurde la publication :Henri de Choudens

Directeurde la rédaction :François Giannoccaro

Rédacteur en chef :Marion Mousselon

Réalisation :Imprimerie Notre-DameMontbonnot

ISSN 0999-5633

Quelques sites internet• Le site de l’IRMa

http://www.irma-grenoble.com

• Le site du ministère de l’intérieur, direction de la sécurité civilehttp://www.interieur.gouv.fr/sections/a-l-interieur/defense-et-securite-civiles

Avec le soutien du :- Conseil Général de l’Isère- Conseil Régional Rhône-Alpes

Région Rhône-Alpes :Les Plans Communaux de Sauvegarde

Réalisation : T. BOUCHARD - IRMa (avril 2012)Sources : GEOFLA® : Préfecturesde départements (octobre 2011 à mars 2012

Photode couverture :Région Rhône-Alpes :Les Plans Communauxde Sauvegarde© IRMa

Commune soumise à l'obligationde réaliser un Plan Communalde Sauvegarde (PCS)

PCS réglementaires réalisés en Rhône-Alpes : 46,5 %PCS réglementaires réalisés en France selon la DGSCGC : 37, 5 %

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Plan Communal de Sauvegarde : faire faceaux imprévus sans être pris au dépourvuPascal Fortin - DGSCGC, Ministère de l’Intérieur

Organiser un poste de commandement communalLe poste commandement communal de Salaise sur SanneJustine Menguy et Gérard Perrotin, ville de Salaise sur SanneLe poste de commandement mobile de NiceYannick Ferrand, ville de Nice

Mettre en place un système d’astreinte efficaceFrédéric Roche, ville de Mâcon

Créer une Réserve Communale de Sécurité CivileUne réserve communale pour quoi faire ?Jean-Daniel Schell, ville de Brumath

Tester le Plan Communal de Sauvegardeau travers d’exercicesOdile Lobel-Danton, ville d’Albertville

Assurer la pérennité du PCS dans le tempsLe PCS, un outil à faire vivre !Olivier Cartier-Moulin, Arlysère

Impliquer la population dans la gestion de criseGérard Cohard, Maire de la Ferrière

Mettre à profit les nouvelles technologiesOSIRIS-Multirisques : pour un PCS informatisé et opérationnelSabrina Demotier, Sylvain Aunay-DeltaCAD

Quelle valeur ajoutée des réseaux sociaux sur Internet dans l’informationen cas d’évènement ?Josette Fays, Var Inondations Ecologisme

Pour la première fois en France, les réseaux sociaux au servicede la gestion des risques majeursArnaud Besniard, Cedralis

Evaluer l’opérationnalitédu Plan Communal de Sauvegarde :est-ce possible ?Marion Rousselon, IRMa

La réalisation d’un Plan Communal de Sauvegarde (PCS)demande, au niveau des communes, une implication etun gros travail. La méthodologie préconisée par leMinistère de l’intérieur est certainement un élémentimportant mais non exhaustif du caractère opérationneldu PCS.En premier lieu, le PCS ne pourra être opérationnel que si tousles acteurs ont été impliqués dans son élaboration, depuis lemaire qui doit manifester sa forte volonté de mise en œuvred’un tel plan, des élus dont la plupart aura un rôle à jouer encas de crise et pour certains d’entre eux dans un système d’as-treinte, des services municipaux, et jusqu’à la population qui encas d’évènement grave, ne peut se contenter d’une conduitepassive mais devra savoir qu’elle n’est pas abandonnée à elle-même et qu’elle a un rôle à jouer dans le cadre d’une réactionplanifiée de sa municipalité.Les moyens tant matériels mais aussi humains nécessaires àune réaction efficace dans des circonstances exceptionnellessont, surtout pour les petites communes, rapidement dépassés.Il est donc nécessaire de prévoir la mobilisation de toutes lesbonnes volontés et dans ce domaine la mise en place desréserves communales de sécurité civile (RCSC) est particulière-ment utile, non seulement pour apporter un renfort en hommesmais aussi pour entretenir une participation des habitants.Bien entendu, le caractère opérationnel du PCS ne pourra êtrevérifié et entretenu que par la réalisation périodique d’exercicesd’ampleur plus ou moins grande (la participation des communesconcernées aux exercices organisés par les préfectures est à cetitre très souhaitable). Les enseignements tirés des expériencessont primordiaux pour toujours améliorer le plan.Tout ceci nécessite un travail important et pérenne qui oblige lacommune à y consacrer les moyens nécessaires. Pour ce fairede grandes communes consacrent un agent à plein temps pourla gestion du PCS, voire un service chargé de gérer les risquesmajeurs et la sécurité civile.Ne doit pas être négligé un des points primordial égalementpour la vie des PCS : sa mise à jour régulière. Les procédures demise à jour et de diffusion sont fondamentales et dans cedomaine, l’apport des techniques modernes d’informatisationdu PCS permettent des avancées déterminantes pour la facilitéet la diffusion de ces mise à jour mais aussi dans les possibi-lités de test en salle de l’opérationnalité d’un PCS informatisé.Les expériences apportées par les communes ayant à faire faceà des évènements graves, en ayant tiré des dispositions inno-vantes rapportées dans les articles de ce numéro, sontcertainement de manière à susciter des initiatives dans d’au-tres communes.Je souhaite donc que ce numéro de « Risques Infos » donne defaçon modeste et non exhaustive, un certain nombre d’ensei-gnements utiles aux communes auxquelles la réglementationimpose la réalisation d’un PCS, mais aussi à d’autres car unmaire a bien souvent à faire face à des évènements plus oumoins graves ne ressortissant cependant pas du strict cadredes risques majeurs.

Henri de ChoudensPrésident de l’Institut des Risques Majeurs

Sommaire

Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs 3

Edito 4/5

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Compte tenu de leur proximité et deleur responsabilité, les acteurs de la

puissance publique vers lesquels lescitoyens se tournent sont en priorité lesmaires.

La loi de modernisation de la sécuritécivile du 13 août 2004 a donc créé lesoutils qui lui sont nécessaires pourassumer pleinement son rôle de parte-naire majeur de la gestion desévénements de sécurité civile avecl’institution du plan communal desauvegarde (PCS) et de la réservecommunale de sécurité civile (RCSC).

Le PCS s’inscrit dans la nouvelledémarche ORSEC. Il constitue plusprécisément la déclinaison ORSEC dumaire1.

Le PCS est obligatoire pour toutecommune soumise à un risque majeuridentifié par un plan de prévention desrisques naturels prévisibles (PPRN)

approuvé ou par un plan particulier d’in-tervention (PPI) pour les risquestechnologiques localisés. Son contenuet sa méthode de mise en place ont étéprécisés par un décret (n°2005-1156 du13 septembre 2005) et par trois guideset mémentos (guide d’élaboration,mémentos de présentation de ladémarche et de réalisation d’exercices)édités par la direction de la sécuritécivile.

Si la mise en place du PCS n’est pasobligatoire pour toutes les communes,elle est fortement encouragée pour lesautres. En effet, concrètement, le PCSest l’organisation de gestion de tous lesévènements qui peuvent frapper unecommune, qu’ils soient issus de risquesmajeurs ou non (un mouvement deterrain, un « coup d'eau » inondant lesmaisons suite à un violent orage, unetempête privant un village d'électricitéet d'eau potable, une intoxicationalimentaire collective à la cantine del'école ...). Pour les communes les moinspeuplées, avec peu de moyens, le PCS

est la structuration élémentaire de lasolidarité entre habitants sous la tutellede la municipalité. Enfin, le PCS doitprévoir et organiser, en situationdégradée, la continuité des activitéscourantes de la commune.

Sept ans après la publication du décretd’application précité, le nombre de PCSréalisés n’a cessé de croître de manièreconstante, avec une nette amplificationde la dynamique à compter de l’année2009.

Les mesures d’incitation et d’accompa-gnement mises en place par lespréfectures de département, conju-guées à une prise de conscience desélus de la nécessité de disposer d’uneplanification communale de gestion decrise, se concrétisent en effet depuiscette date par des chiffres réellementencourageants. Ainsi sur les 10 546communes soumises à l’obligation deréaliser un PCS, 37,5 % d’entres ellesont élaboré leur plan.

La réalisation de PCS par plus de 1000

Jean Tournon - Institut d'Etudes Politiques de Grenoble.

Plan communal de sauvegarde :faire face aux imprévus sans être pris au dépourvu

Pascal Fortin, section planification ORSEC/ bureau de la planification, des exercices et du retour d'expérience (BPERE) /sous-direction de la planification et de la gestion des crises (SDPGC) /, Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion

des Crises, Ministère de l’Intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration

Dans le domaine de lasécurité civile, chaqueannée, de nombreuxévénements de plus oumoins grande ampleurtémoignent de la nécessitépour les pouvoirs publicsd’apporter dans l’urgencedes réponses appropriéesà la prise en charge despopulations : inondations,tempêtes, accidentsde la circulation,incendies d’usines, etc.

Crue du Doménon - Août 2005© Sébastien Gominet (Institut des Risques Majeurs)

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Direction de la Sécurité Civile

Plan Communalde Sauvegarde

P.C.S.

“S’entraîner pourêtre prêt”

LES EXERCICES

Octobre 2008

Sur les 10 546 communes soumisesà l’obligation de réaliser

un PCS, 37,5 % d’entre ellesont élaboré leur plan.

[ [communes non soumises à obligationconfirme cette tendance encoura-geante.

Au total, plus de 5 000 PCS ont d’ores etdéjà été réalisés, toutes communesconfondues.

Au-delà de ces données chiffrées, ilconvient finalement de souligner que ladémarche d’élaboration du PCS doitavant tout s’inscrire dans une logiquede prise de conscience des enjeux etd’appropriation de la démarche de sécu-rité civile de la part des maires et deséquipes communales.

La commune doit autant que possibleorganiser elle-même, avec un PCSélaboré par ses soins, sa propre struc-ture de gestion des évènements2.

A cet égard, le « rendu papier » du PCSne vise qu’à formaliser le travail de

réflexion et la concrétisation du réseaud'acteurs.

Il peut donc se limiter à des "pense-bête", fiches réflexe et tout autredocument opérationnel (tableau derecensement des moyens, annuaire decrise…).

Destinée à la protection générale despopulations, l'organisation mise enplace par le PCS doit ensuite vivre, être

actualisée et faire l'objet d'exercices oude rappels.

Un dispositif qui n'évolue plus et n'estpas remis en question cesse peu à peud'être efficace.

la démarche d’élaboration du PCSdoit avant tout s’inscrire dans une logique

de prise de conscience des enjeuxet d’appropriation de la démarche

de sécurité civile de la part des maireset des équipes communales

[ [

1 La sauvegarde n’est pas une nouvelle mission confiée au maireet ne transforme pas les élus en spécialistes du risque.

2 Sans appropriation préalable par ceux qui, un jour, le mettronten œuvre, un PCS découvert le jour de la crise sera peu efficacedans les situations déstabilisantes où les repères disparaissent.

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Organiser et mettre en place un PPCLe poste commandement communalde Salaise sur Sanne

Le premier concerne les caractéristiquesde l’emplacement du PCC. Ce dernierdoit être accessible aux membres de l’or-ganisation de crise communale ouintercommunale et si possible être lemoins exposé aux dangers extérieurs(inondation, risque industriel, mouve-ment de terrain, .…). Les cellulesdéfinies dans l’organigramme du PCSdoivent être situées dans des lieuxcontigus. L’espace choisi devra être situéà l’écart pour limiter les perturbationspouvant provenir des médias ou dediverses demandes d’information. Ainsi,il faut éviter de choisir un espace en facede l’accueil. Cet espace ne doit pasperturber le bon fonctionnement et lacontinuité des services.

Le deuxième principe concerne l’équipe-ment du PCC. Chaque membre del’organisation de crise doit pouvoirdisposer des moyens nécessaires auxmissions qui lui seront confiées. Un équi-

pement de base peut êtredéfini : matériel bureau-tique (stylos, papier,paper-board,…), matérielinformatique (postes or-dinateurs et connexioninternet/réseau), du ma-tériel de télécommu-nications (lignes etpostes téléphoniques, fax), des moyenspour suivre les médias (radio à piles) etde la documentation (cartographies,PCS, fiches réflexes, annuaires, etc…).Il est préférable que le PCC soit pré-équipé (au minimum en termes detélécommunications) et que le matérielnécessaire soit stocké à proximité etclairement identifié, pour permettre unemise en place rapide du PCC. Il estnécessaire de vérifier régulièrement lapérennité du matériel et son bon fonc-tionnement. Une fiche procédure peutêtre rédigée à cet effet.

Le troisième principe concerne l’aspectergonomique des lieux. Il faut veiller àchoisir un PCC qui puisse accueillir l’en-semble des membres de l’organisationde crise sans qu’il se transforme encapharnaüm bruyant.

Pour garantir l’efficacité du PCC, il estprimordial de former les membres del’organisation de crise afin que chacunconnaisse précisément sa place et sesmissions au sein du PCC. Les formationsdoivent s'accompagner d’exercicespratiques. Ces exercices doivent êtreeffectués en présence d'observateursqui examinent l'organisation générale etl'ambiance du PCC. Ces exercicesdoivent donner lieu à des bilans identi-fiant points forts et points à amélioreret identifiant des propositions d'actions.

La commune de Salaise sur Sanne(4 200 habitants) est impactée par desrisques industriels majeurs et le risqueinondation (inondation de plaine de cruetorrentielle). Elle a élaboré son PCS en2007. Depuis, elle le teste régulière-ment par le biais d’exercices. A traversles retours d’expériences, effectuésaprès chaque exercice ou incident ayantnécessité le déclenchement du PCS, lesquestions de la mise en œuvre et ducaractère opérationnel de son PCC ontété largement abordées.

Le PCC de la commune se situe dans lepôle élu de la mairie. Chaque celluledispose d’un bureau propre (habituelle-ment bureaux du Maire et des adjoints),la pièce centrale est réservée à la coor-dination des opérations communales(habituellement elle est utilisée commesalle de réunion). Le PCC est pré-équipéavec des postes téléphoniques, despostes informatiques. Du matérielbureautique et la documentation sontstockés dans les bureaux non utiliséspar la gestion de crise situés dans lepôle élu et identifiés par des autocol-lants « plan communal de sauvegarde ».Ces autocollants reprennent le logo quela commune utilise dans les actionsvisant à l’amélioration continue du PCS.Un organigramme PCS est laissé enpermanence pour permettre l'accueildes membres de l'organisation de crise

Jean Tournon - Institut d'Etudes Politiques de Grenoble.Justine Menguy, Service Sécurité Civile, Santé Publique, ERP et Environnementet Gérard Perrotin, adjoint au maire en charge de la gestion des risques majeurs, ville de Salaise sur Sanne

Le poste communalde commandement (PCC)est le lieu des prisesde décisions dans le cadred'un plan communalde sauvegarde (PCS).Il constitue ainsi le pointnévralgique de la gestionde crise. Il s’agit doncde le rendre le plusopérationnel possibleen un minimum de temps.Pour ce faire, plusieursprincipes sont à respecter.

Le pré-équipementdu PCC est unedes premières

améliorations apportéeau PCC

[ [

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en cas de déclenchement du PCS. Cedocument permet de gérer les absenceset de rendre opérationnelle chacune descellules. Une horloge est installée pourfaciliter la mise en œuvre d'une maincourante et le suivi des demandesexternes et des actions communales. Cepré-équipement du PCC (qui ne gênepas le fonctionnement habituel de l'es-pace) est une des premièresaméliorations apportée au PCC. Ilpermet de gagner de précieusesminutes en début de crise et d’amé-liorer l’accueil des membres du PCS.Suite aux derniers exercices, il estapparu qu'il est important de pouvoirmobiliser une pièce plus au calme del'agitation ambiante pour garantir uneanalyse plus sereine de l'événement oupasser des communications.

Le matériel utilisé par les membres del'organisation de crise a évolué depuis

2007 de par l'évolution de pratiques etla montée en puissance d'outils, notam-ment informatiques (système d’informa-tions géographiques, sites internet, etc.)Une main courante informatisée estd'ailleurs en cours d'expérimentation,cela devrait permettre une meilleureutilisation et visibilité de la maincourante par les différents acteurs.L’utilisation du mail par la Préfecture del'Isère dans le cadre de l’exercice PPI dela centrale nucléaire de Saint Alban, aposé la question de la mise en placed’une adresse mail spécifique pour lePCS. Cet outil pourrait également servirpour faire de la communication interneauprès des agents municipaux nonmobilisés par la gestion de crise. Lesexercices PPI ont instauré au sein duPCC un tableau des suivis et demandesémanant d’organismes extérieurs (SDIS,Préfecture…). Afin de garantir l’effi-

cience du PCS en cas de panne deréseau ou informatique, des moyensalternatifs sont disponibles au PCC telsque des cartes papiers ou des talkies-walkies.

Un inventaire du maté-riel utilisé au PCC et deson éventuel lieu destockage, une procédurede maintenance de cematériel et une ficheaction pour la mise enplace de ce matériel ontété définies dans le PCSde la commune.

Une des autres améliorations est detype organisationnelle. L'emplacementphysique du Maire dans les cellules decrise a été revu : au préalable, il restaitdans son bureau avec la cellule commu-nication ; aujourd'hui il est situé dans lacellule de coor-dination desopérations desecours pourêtre au plusprès des infor-mations etfaciliter lesprises de déci-sions.

La formationdes membresPCS est néces-saire pourfaciliter la mise en

œuvre du PCC et garantir son caractèreopérationnel. Actuellement une version3 du PCS est en cours d'élaboration.Une fois que celle-ci sera achevée etvalidée, des nouvelles sessions d'infor-mations pour les agents et élus serontorganisées ainsi que des formations parcellule. Naturellement des exercicesseront également prévus.

En 5 ans, le PCC de la ville de Salaisesur Sanne a largement évolué. Cesévolutions visent à rendre son PCS plusefficient. Les améliorations du PCC ontété rendues possibles uniquementparce que des exercices ont été effec-tués et des retours d'expériencesorganisés. Il est plus que probable quece PCC connaîtra d'autres évolutionsdans le futur afin de renforcer les pointsforts et améliorer les points faiblespropres à l'organisation PCS de Salaisesur Sanne.

Plan des cellules du Plan Communal de Sauvegarde © mairie de Salaise sur Sanne

En 5 ans, le PCC de la villede Salaise sur Sanne alargement évolué. Ces

évolutions visent à rendre sonPCS plus efficient

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Local de rangement « PCS » mairie de Salaise sur Sanne© mairie Salaise-sur-Sanne

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Le Poste de Commandement Mobilede la Métropole Nice Côte d’Azur

■ les incendies de forêts qui ont affectéla commune de Cagnes sur mer en août2003 (234 hectares brûlés),■ les épisodes neigeux de février 2005et de janvier et février 2010,■ Les coups de mer de mai 2010 et denovembre 2011 qui ont touché le littoralazuréen,■ Les inondations des 6 et 7 novembre2011, ont montré la nécessité dedisposer d’un PC Mobile pour coor-donner les équipes d’intervention sur leterrain du territoire de la métropole etfaire remonter les informations vers lePoste de Commandement Communal(PCC).

CCee PPCC MMoobbiillee eesstt ééqquuiippéé ::■ d’un Réseau Radio numérique,■ d’une caméra mobile transmettant endirect les images de l’évènement vers lePC Crise ainsi qu’aux maires et auPrésident,■ d’une liaison informatique 3G et ordi-nateurs PC,

■ de 2 postes de travailéquipés de radios mobilespour un opérateur radiode la Police Municipale etun opérateur radio de laDirection Adjointe de laPrévention des RisquesUrbains,■ d’une cartographie etplans de secours.

IIll ppeerrmmeett :: ■ La mise en place des premières inter-ventions ■ La coordination des équipes et desmoyens sur le terrain■ Les premières interventions et coordi-nation des équipes et des moyens sur leterrain■ La mise en application des consignesdéfinies en salle de crise ■ L’information et l’appréciation de lasituation sur le terrain pour le poste decommandement métropole : localisationdes désordres, nombre de personnessinistrées, évolution de la situation surplace, …Le PC Mobile est Autonome (Equipéd’un groupe électrogène) et est proje-table en moins d’une heure et armé

par la direction adjointe de la préven-tion des risques urbains de la Ville deNice avec la réserve civile.Il permet donc de réagir le plus rapide-ment possible à un évènementexceptionnel ou à une catastrophe desécurité civile et apporter des réponsesefficaces en matière de secours auxpopulations et de réparations desdommages,

Ce nouveau PC Mobile est le complé-ment indispensable à la salle degestion de crise ultramoderne, miseen place depuis 2010 et équipée d’unstandard de crise, transmissions satel-lites, pompiers, policiers gendarmes,services municipaux communautaires,partenariat avec Météo France, avecassociations spécialisées...

■ ■ ■

Jean Tournon - Institut d'Etudes Politiques de Grenoble.Yannick Ferrand, Directeur adjoint de la prévention des risques urbains, ville de Nice

Les derniers événements naturels qui se sont produitssur l’agglomération à savoir :

Le Poste de Commandement Mobile © mairie de Nice

Le PC Mobile est Autonome(équipé d’un groupe

électrogène) et est projetable en moins

d’une heure[ [

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Mettre en placeun système d’astreinte efficace

Le Maire : premiermaillon de la chaînede sécurité civile

Le Maire a l'obligation d'agir pour assurerle bon ordre, la tranquillité, la sûreté, la

sécurité et la salubrité publiques, sur le ter-ritoire communal. En effet l'article L2212-2du Code Général des Collectivités Localesfixe les bases du champ d'application despouvoirs de police du Maire. De plus, l'arti-cle L2212-4 du CGCT précise les pouvoirsdu maire en cas de danger grave ou immi-nent : il est chargé d'alerter la population,de prescrire l'exécution des mesures de sû-reté exigées par les circonstances, de diri-ger les secours et de pourvoir aux mesuresd'assistance aux sinistrés. Il doit en infor-mer d'urgence le Préfet et lui faire connaî-tre les mesures prescrites.

La loi n°2004-811 de modernisation de lasécurité civile du 13 août 2004, disposedans son article premier que "la sécuritécivile a pour objet la prévention desrisques de toute nature, l'information etl'alerte des populations ainsi que laprotection des personnes, des biens etde l'environnement contre les accidents,les sinistres et les catastrophes par lapréparation et la mise en œuvre demesures et de moyens appropriés rele-vant de l'Etat, des collectivitésterritoriales et des autres personnespubliques ou privées ". Cette loi réaffirmele rôle primordial du Maire dans la miseen œuvre de la Sécurité Civile et luidemande même de se préparer à lagestion de crise en rédigeant son PlanCommunal de Sauvegarde (P.C.S.).En cas de survenance d'une catastrophesur sa commune, le Maire est donc lepremier acteur de la sécurité civile. Il doitnotamment assurer le rôle de Directeurdes Opérations de Secours (D.O.S.)* etmettre en œuvre toutes les mesurespermettant d’informer et d'assister lapopulation dans l'attente d'un retour àune situation normale.

Jean Tournon - Institut d'Etudes Politiques de Grenoble.Frédéric Roche, service de la Tranquillité Publique et de la vie Quotidienne, sécurité civile, ville de Mâcon

Le directeur des opéra�ons de secours(D.O.S.)

Une direc�on uniqueLa réponse aux situations d’urgence exige la mobilisation rapide de tous les moyenspublics et privés et leur coordination efficace sous une direction unique. A cet égard,la France bénéficie d’une tradition juridique éprouvée et réaffirmée par la loi n°2004-811 de modernisation de la sécurité civile (articles 16 à 22), qui investit lesMaires et les Préfets, autorités de police générale, de pouvoirs étendus en situationde crise.

Quel est le rôle du D.O.S. ?Le D.O.S. a le pouvoir de décision. C’est le responsable de la gestion de l’événe-ment et le garant du résultat des actions menées par les différents intervenants.C’est donc lui qui définira les choix stratégiques à mettre en œuvre en fonction del’analyse de la situation et sur les conseils éclairés du Commandant des Opérationsde Secours (le C.O.S. est généralement un officier sapeur-pompier). En résumé, c’estlui qui décide des missions à accomplir.Cependant, L’article L.1424-4 du Code Général des Collectivités Territoriales (C.G.C.T.)précise qu’en cas de péril imminent, le C.O.S. prendra les mesures nécessaires à laprotection de la population et à la sécurité des personnels engagés. Il en rendracompte par la suite au D.O.S.

Qui prend la direc�on des opéra�ons de secours ?La direction des opérations de secours repose dans le cas général, le plus fréquent,sur le Maire au titre de ses pouvoirs de police (articles L.2211-1 et L.2212-2 duC.G.C.T.). En son absence, la direction des opérations de secours au niveau communalse fait, en vertu de l’article L.2122-17 du C.G.C.T., selon la hiérarchie des adjoints(1er, 2ème, 3ème, etc.). Dès lors, ils sont à ce titre les représentants du Maire en qualitéD.O.S.Le cas échéant, si la gravité de l’événement tend à dépasser les capacités localesd’intervention ou lorsque le problème concerne plusieurs communes, l’Etat, par l’intermédiaire du Préfet, prend la direction des opérations de secours. C’est également le cas lors du déclenchement d’un plan de secours départemental (ORSEC)ou d’évènement impactant le domaine S.N.C.F., autoroutier ou fluvial.Si les conséquences peuvent dépasser les limites ou les capacités d’un département,le représentant de l’Etat dans le département du siège de la zone de défense, voire leGouvernement, interviennent dans la conduite des opérations lorsque c’est nécessaire.Lorsque le Préfet prend la direction des opérations de secours, le Maireconserve la mise en œuvre des mesures de sauvegarde vis-à-vis de ses administrés (alerte, assistance, etc.).

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Nécessité d’une réponse 24 h/24 h et 7 j/7 j : l’exemple de la Ville de MâconIl découle de ces obligations, que leMaire doit organiser un système d’as-treinte afin de pouvoir assurer sesresponsabilités, en permanence. Lamise en place d’un système d’astreintepour la gestion des risques dans unecollectivité doit passer successivementpar 4 étapes importantes :

1 - composition de l’équipe d’astreinte

2 - description de la procédure d’activa-tion

3 - rédaction d’outils d’aide à la décision

4 - formation des acteurs

Pour cette tâche, il ne faut pas hésiter àutiliser la même méthode que pourl’élaboration du P.C.S., c'est-à-dire lamise en œuvre d’une réflexion transver-sale, en associant l’ensemble desintervenants au sein d’un (ou de)groupe(s) de travail.

1 - composition de l’équipe d’astreinte

Dans cette équipe, il doit y avoir aumoins le Maire ou l’un des adjoints aumaire, pour assurer la fonction deD.O.S. Il peut être épaulé par un ouplusieurs agents de la collectivité, dontle nombre et la qualification est fonction de la taille de la collectivité.Ces agents auront en charge d’assisterl’élu et de mettre en œuvre administra-tivement et techniquement lesdécisions de l’élu.

Le Maire de Mâcon a choisi de se fairesuppléer, en dehors des heures d’ouver-tures de la Mairie, par un trinôme : unélu, un cadre et un agent technique.

2 - description de la procédured’activation

Il faut tout d’abord lister les typesd’évènements qui pourraient, dans l’urgence, nécessiter l’intervention duMaire. Ils peuvent être de différentstypes : risque sanitaire, accidents,pannes de réseaux, malveillance,

phénomènes météorologiques, etc. LaVille de Mâcon à identifié une trentaine de scénarios qui se traduirontpar autant de fiches Réaction pourdétailler les actions à mener.

Puis il s’agit d’identifier quelles sont lespersonnes qui peuvent solliciter l’intervention du Maire en cas d’évène-ment. D’une manière générale, cepourra être une autorité (le Préfet), un

service de secours (SDIS, Police,Gendarmerie,…) ou un gestionnaire deréseau. Il faut alors profiter de cetteétape pour commencer à constituer l’an-nuaire de crise et ainsi compiler lescoordonnées téléphoniques des interlo-cuteurs privilégiés (responsables,astreintes,…). La circulation des informations et des décisions prises doitêtre clairement identifiée et partagée.

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Il découle de ces obligations, que le Maire doit organiser un système

d’astreinte afin de pouvoir assurer ses responsabilités, en permanence[ [

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Le Maire pourra choisir de compléter lespossibilités d’alerte par un abonnementà un organisme de prévision météo, parexemple.

La Ville de Mâcon a décidé de définir 4niveaux d’évènements qui sont graduel-lement : simple, courant, important etmajeur. Chacun de ces niveaux seratraité avec des moyens adaptés à lanature et à l’ampleur des tâches àaccomplir par les services municipaux.

Une montée en puissance des moyensnécessaires pourra faire changer unévènement de catégorie. Les évène-ments classés importants et majeursseront traités avec les moyens du P.C.S.

La procédure d’activation doit ensuiteêtre traduite sous forme de schéma oulogigramme pour être synthétisée,validée et comprise des différents intervenants.

3 - rédaction d’outils d’aide à la décision

Les acteurs de terrain doivent avoir àleur disposition des outils opérationnelspour leur permettre de réaliser leurmission.

Ces outils, réunis dans une mallette,doivent permettre aux personnels desavoir quoi, comment et avec quiréaliser les actions pour traiter les diffé-rents évènements potentiels.

A titre d’exemple, la mallette d’as-treinte contient une plaquette de prisede message d’alerte, un classeur avecles différentes fiches, une chasubled’identification, du matériel de prise denotes, un jeu de plans,…

Le classeur d’astreinte rassembleplusieurs documents ayant chacun leurutilité :

■ les fiches réaction■ les fiches information■ les formulaires■ les arrêtés types■ l’annuaire de crise

L’ensemble des données présentes dansle classeur doit être identifié commeune aide à la décision, il ne faut passe limiter au contenu. Aussi, les diffé-rents outils permettent de guider lepersonnel, cependant il est importantde prendre en compte le contexte

environnemental pour pouvoiradapter le dispositif à la situation.

Les fiches Réaction :

On en distingue deux types : les fichesEvénement et les fiches Procédure, quipossèdent une forme identique. Celles-ci s’organisent en deux volets :« Action » et « Communication ». Unetroisième partie complète la fiche enlistant les coordonnées utiles dans lapartie « Contact », et les informationsimportantes dans la partie « Nota ».

Les fiches Information :

Ces fiches permettent à l’utilisateur detrouver des renseignements complé-mentaires, notamment sur les textesréglementaires à appliquer, lesconsignes de sécurité, la mobilisationdes moyens spécifiques, etc.

Les Formulaires :

Lors de certaines situations (relogementd’urgence, transport de corps, etc.), unformulaire doit être rempli par lepersonnel d’astreinte. L’ensemble deces documents, fourni par les servicescompétents, a été répertorié etregroupé dans un onglet du classeur.

Les Arrêtés Types :

En cas de situation menaçant la popula-tion, le Maire (ou son représentant) doit

prendre toutes les mesures conserva-toires (fermer les parcs, couper lacirculation, etc…) pour faire cesser lerisque ou à défaut le limiter.

L’officialisation de ces décisions se feravia la rédaction d’arrêtés municipaux.

Ces mesures sont souvent prises dansl’urgence, cependant elles pourront êtrerégularisées a posteriori.

4 - formation des acteurs

Une fois le contenu du classeur d’as-treinte rédigé et validé par le groupe detravail, il convient de présenter cet outilà chaque personne devant assurer lesastreintes.

La formation des agents devracomporter d’une part une partie descrip-tive des différentes fiches et documentsdisponibles et d’autre part une phase demise en situation sur un cas concret.

L’ensemble des agents assurant lesastreintes devra être informé des misesà jour des fiches et sera sensibilisé à la nécessité d’assurer un retour d’expérience auprès de la personnechargée de faire « vivre » la malletted’astreinte.

Malette d’astreinte © mairie de Mâcon

■ ■ ■

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Une réserve communalepour quoi faire ?

Mais pourquoi une ville de10.000 habitants, située à

une vingtaine de kilomètres auNord de Strasbourg, relativementpeu soumise aux risques naturelset technologiques s’engageait-elle dans cette démarche ?

L’origine tenait à l’élaboration d’unPlan Communal d’Organisation desSecours à une époque où les PCSn’étaient pas encore d’actualité.

Dans les différents scénarios évoquéson butait toujours sur le même para-mètre qui grippait la solution : lefacteur humain.

Avec quels effectifs apporter une réponse opérationnelle de la Mairie sachant que les fonction-naires habitent de moins en moinssouvent sur la commune et que les incidents graves ou catastrophes ont la fâcheuse habitude de sedéclencher la nuit, le dimanche ou les jours fériés. Les évènementsallaient nous conforter dans cetteréflexion puisqu’en période devacances de Noël, vers 21 heures, le 30 décembre 2005, en pleinetempête de neige, le Préfet déclen-chait le plan d’intempéries de zone etsollicitait la Ville de Brumath pourhéberger des occupants d’un autocaravec 42 personnes dont 23 enfantsqui avait été intercepté par laGendarmerie et contraint de quitterl’autoroute A4 qui traverse le bancommunal.

Grâce à notre Annuaire desRessources, une réponse satisfai-sante avait pu être trouvée pour lanourriture et l’hébergement, maisnous avions éprouvé de réelles diffi-cultés pour exercer la réquisition dupersonnel communal, en raison de lapériode des fêtes et des conditions decirculation.

Cet évènement confortait la Ville danssa démarche d’appel à l’aide de bénévoles formés et débouchait sur lacréation de la première réservecommunale d’Alsace.

Des hommes et des femmesLes effectifs actuels de la RéserveCommunale de Sécurité Civile deBrumath s’élèvent à 30 équipierschargés d’assister la population encas de sinistre et d’organiser la logis-tique en cas de besoin.

Nous avons également intégré dans laRéserve Communale 7 interprètes

Jean-Daniel SCHELL, adjoint au Maire de la Ville de Brumath et Vice-président de la Protection Civile du Bas-Rhin

Lors de sa réunion

du 27 mars 2006, le Conseil

Municipal de Brumath

a décidé de créer

une Réserve Communale

de Sécurité Civile comme

la loi du 13 août 2004

le préconise. Il était en

effet apparu la nécessité

d’organiser les différentes

bonnes volontés qui

se manifestent lors

d’une situation d’urgence

et surtout de les doter

d’un statut leur assurant

une protection juridique

et sociale dans le cadre

de l’aide bénévole

apportée à la collectivité.

12 Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs

Nettoyage de maisons suite à inondations© mairie de Brumath

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bénévoles pratiquant les languessuivantes : arabe, danois, espagnol,italien, néerlandais, norvégien, turc,vietnamien, langue des signes sanscompter l’allemand et l’anglais pratiqués par plusieurs équipiers pour pouvoir répondre aux besoinslinguistiques d’éventuels impliquésétrangers.

Composée de 35 % de femmes et

65 % d’hommes, les bénévoles de laRéserve Communale sont âgés de 22 à72 ans, la moyenne d’âge étant d’en-viron 50 ans.

D’horizons très divers (avocat, fonction-naire, bûcheron, architecte, ouvrier,infirmière, policier, chauffeur routier…)les équipiers sont souvent issus demétiers techniques (20 %) ou de métiersliés aux professions de santé (25 %).

Les retraités, souvent gage de disponibi-lité, représentent pour leur part 20 % del’effectif.

Des forma�onset du matérielPour que la Réserve Communale ait unminimum de compétences opération-nelles, des formations diverses lui ontété données comme l’utilisation d’ex-tincteurs, le fonctionnement desgroupes électrogènes et vide-caves,l’utilisation du défibrillateur, montageet démontage de lits de camps…

Une attention toute particulière a étéaccordée aux EPI (Equipements de

Protection Individuelle)et à la tenue des béné-voles qui sont équipésd’un pantalon à banderéfléchissante, uneparka haute visibilité,des chaussures desécurité, un badged’identification et desgants de manutention.Pour lui permettre d’as-

surer sesmissions, laVille a misà disposi-tion de laRéserveCommunaleun certainnombre dematériels :lits decamp,groupesélectro-

gènes, moyens d’éclairage, vide-caves,pelles, balais, pioches, moyens detransmissions… les moyens de trans-port étant assurés par des véhiculesclassiques du parc communal. Pourassurer un maintien de l’intérêt desréservistes, des réunions ou manœu-vres d’une périodicité trimestrielle sontnécessaires.

Pour garder au groupe une cohésionindispensable, une amicale a été crééequi participe à deux ou trois activitéslucratives par an pour récolter des fondspermettant la tenue de repas ou d’acti-vités conviviales pour les membres.

Des missions enrapport avec le PCSPartie intégrante du Plan Communalde Sauvegarde, la Réserve Commu-nale est en charge des missions desoutien aux populations, de la mise enplace et de la gestion des centresd’hébergement d’urgence, de l’accom-pagnement à la mise en œuvre duPlan Iode, de l’alerte à la populationet de la mise en place d’itinéraires de

déviation lorsque la Police Municipalen’est pas de service.

Enfin, la Réserve Communale estreprésentée au sein du Poste deCommandement Communal.

La Réserve Communale de SécuritéCivile de Brumath est déjà intervenueà diverses reprises sur des missionscomme : la gestion de parkings lors demanifestations municipales, lenettoyage de caves après des inonda-tions, la sécurisation du défilé ducarnaval des enfants, le filtrage desaccès à la foire annuelle et larecherche d’enfants perdus ou ensoutien logistique aux pompiers lorsd’un incendie, en assurant le ravitail-lement des sapeurs et la déviation dela circulation.

■ ■ ■

Jean-Daniel SCHELL est Adjoint au Maire de laVille de Brumath depuis 2001, chargé de la sécu-rité, des finances et de la communication. Il acréé la Réserve Communale de sa ville et a pilotéla réalisation de son Dicrim et de son PCS.Egalement Vice-président de la Protection Civiledu Bas-Rhin, il s’investit dans la création d’uneRéserve Départementale de Protection Civiledestinée à venir en soutien aux communesn’ayant pas réussi à créer une RéserveCommunale, le plus souvent par manque depersonne-ressource pour l’encadrer.

Pour en savoir +■ Le blog des réserves communales :http://reserves-communales.blogs-pot.fr

■ Le site de la Réserve Communale deMougins :http://reserve-communale-de-securite-civile-mougins.fr

■ Le site de la Réserve Communale deNarbonne :http://rcsc11.free.fr/site/portal.php

Pour que la Réserve Communale ait un minimum de compétences opérationnelles, des formations

diverses lui ont été données commel’utilisation d’extincteurs, le

fonctionnement des groupes électrogènes et vide-caves,

l’utilisation du défibrillateur, montageet démontage de lits de camps…

[Formation à l’utilisation d’extincteurs

© mairie de Brumath[

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Tester le plan Communal de Sauvegardeau travers d’exercices

Depuis 2009, la Ville d'Albertville, disposed'une chargée de mission prévention-sécu-rité qui travaille à sensibiliser et à informerla population albertvilloise aux risques ma-jeurs, en partenariat étroit avec le chargé demission en gestion des risques d'Arlysère.

Cette sensibilisation s'est traduite par di-verses actions complémentaires :

■ des réunions publiques d'informationsur les risques majeurs au sein des diffé-rents quartiers de la ville,la distribution à chaque citoyen albertvilloisdu DICRIM en 2008 et son actualisation fin2011,

■ des interventions au sein des écoles etdes établissements du second degré, à lademande des responsables d'établisse-ments,

■ des exercices de simulation de crises,permettant d'avoir au sein de la Communedes intervenants réactifs et opérationnelsen cas d'événement majeur.L'ensemble de ces actions entre dans la po-litique de prévention des risques menée parla Ville. En particulier, l'équipe municipale adécidé d'organiser annuellement des exer-cices afin que le cadre et les connaissancesthéoriques, déployés depuis 2009, puissentêtre mis en pratique dans des conditionsaussi proches que possible de la réalité.

Le Maire a souhaité une montée en puis-sance progressive des exercices de crise.

Avril 2010 : exercice en salle – l’ensembledes élus et du personnel communal mem-bres du dispositif de crise travaillent alorssur 2 simulations :

■ Inondation de l’Isère et de l’Arly■ accident de transport de matièresdangereuses (accident d’un wagon dechlore en gare d’Albertville)L'objectif étant de s'imprégner du Plan Com-munal de Sauvegarde présenté sur le papier

Sous l'impulsion forte de sonMaire, Philippe MASURE, la Ville d’Albertville développe depuis plusieursannées son organisation interne pour être efficienteen cas d'événement majeursur la commune. Cela passepar la remise à jour du PCS,l’actualisation du DICRIM(DDocument d’InformationCommunal sur les RIsquesMajeurs), par la préparationdes services municipaux et par la sensibilisation des populations sous diverses formes.

L'équipe municipale a décidé d'organiserannuellement des exercices afin que lecadre et les connaissances théoriques,

déployés depuis 2009, puissent être misen pratique dans des conditions aussi

proches que possible de la réalité.[ [

Evacuation de l’école - exercice PCS octobre 2011 © Mairie d’Albertville

Odile LOBEL-DANTON, Chargée de mission Prévention Sécurité Direction Générale des Services, ville d'Albertville

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Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs 15

et des missions de chacun, mais aussi demettre en évidence des lacunes ou des dys-fonctionnements liés à la nouveauté de l'or-ganisation en trouvant des pistesd'amélioration.

Pour cette première mise en situation, lesmembres ont pris conscience de l’importanced’un travail d’équipe en respectant lesconsignes d’actions de façon concertée.

Juin 2010 : 1er exercice de terrain, sans laparticipation de la population, en partenariatavec les sapeurs pompiers, la gendarmerieet la police nationale.

Simulation d’une fuite de chlore depuis unwagon SNCF dont le convoi aurait percuté unvéhicule à hauteur d’un passage à niveau enzone urbaine.

Objectif de l'exercice :

■ vérifier lamobilisation et lefonctionnement del’organisationcommunale entrele poste decommandementcommunal et lacellule de terrain.

Objectifs spécifiques :

■ Tester lesdispositifs d’alerte(système d’appelen masse,EMA…)■ Tester la rapi-dité demobilisation et lamise en place du PCS■ S’assurer du bon partage d’information(centralisation au PCC, bilans réguliers duterrain…) et de la coordination desactions■ Tester le PPMS de l’école élémentaireAlbert Bar. Ce premier exercice grandeur nature a per-mis de vérifier l’opérationnalité du systèmed’alerte, ainsi que la transmission d’infor-mation entre le PCC, les équipes de terrainet les partenaires extérieurs impactés parl’événement.

Octobre 2011 : 2ème exercice de terrain fai-sant participer une partie de la population al-bertvilloise et un groupe scolaire, sur une

simulation de fuite de gaz suite à des travauxavec un engin de chantier.

Le PPMS du groupe scolaire a pu être ex-ploité, ainsi que l'éva-cuation et la prise encharge des enfantspar les équipes muni-cipales.

Objectif principal :

■ vérifier la mobili-sation et lefonctionnement del’organisation commu-nale et les liens avecles services exté-rieurs et sensibiliserla population et lespublics scolaires.

Objectifs spécifiques :

■ Tester les disposi-tifs d’alerte (système d’appel en masse,EMA…),■ Tester la rapidité de mobilisation et lamise en place du PCS,■ S’assurer du bon partage d’information(centralisation au PCC, bilans réguliers duterrain…) et de la coordination desactions,■ Tester le PPMS de l’école de la Plainede Conflans, ■ Tester les aspects « Communicationextérieure » avec la population, lesparents d’élèves,

■ Mobiliser et mettre en œuvre desmoyens d’évacuation et organiser un site

d’accueil d’urgence, pour les élèves et lapopulation évacuée,Cet exercice a montré l’importance de pren-dre en compte les consignes des équipes deterrain pour trouver les solutions efficacesdans la durée, pour mettre en sûreté les en-fants et les habitants, et les parents ont trèsbien accepté de ne pas avoir de contact di-rect avec leurs enfants. Ces exercices an-nuels sont un moyen pour les équipes du PCSde rester mobilisées et de réagir efficace-ment en fonction du scénario proposé. En dé-veloppant ces exercices sur le terrain et en yassociant la population et un certain nombrede moyens extérieurs, la ville souhaite faireprendre conscience à l’ensemble de la popu-lation albertvilloise que la prévention en ma-tière de risque majeur est l’affaire de tous etque plus nous serons préparés à affronter unévénement majeur, plus les comportementsseront appropriés et efficaces pour le sur-monter. Pour renforcer ses équipes, la Villed’Albertville est entrain de créer une RéserveCommunale de Sécurité Civile.

Lorsque cette Réserve Communale sera ef-fective au sein des quartiers, elle constitueraun bon élément d'information et de mobili-sation civique, de responsabilité du citoyenet un bon vecteur de diffusion de la culturedu risque. Elle permettra de renforcer les ca-pacités locales de gestion de crise et d’opti-miser la réponse communale par lamobilisation de moyens humains complé-mentaires.

■ ■ ■

Mise en place d’un périmètre de sécurité - exercice PCS octobre 2011 © Mairie d’Albertville

En développant ces exercices sur le terrain

la ville souhaite faire prendre conscience

à l’ensemble de la population

albertvilloise que la prévention en matière

de risque majeur est l’affaire de tous

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Assurer la pérennité du PCS dans le tempsLe PCS, un outil à faire vivre !

De la théorieà la pra�queSelon la taille de la commune, lesmembres de l’organisation de crisepeuvent ne pas avoir participé active-ment à toutes les étapes

d’élaboration du PCS. On remarquegénéralement que plus les agents dela commune sont nombreux, moinsceux-ci auront été associés active-ment à la phase d’élaboration. Dansce cas, il est essentiel de procéder àune formation de base de l’ensembledes personnes qui pourraient êtreassociées en cas d’évènement majeurà gérer, afin qu’elles s’approprient lefonctionnement global du PCS,qu’elles identifient clairement quelseraient leurs rôles dans cette organi-sation et qu’elles se familiarisentavec les outils pratiques qu’ellesauraient à leur disposition. Cesséquences de formation peuventavantageusement se terminer surl’étude d’un ou plusieurs cas concretssous la forme d’un exercice théoriquede gestion de crise où chacun joueson rôle avec les outils du PCS.

Après cette première approche deformation théorique, des exercicespratiques peuvent être mis en œuvrepour faire progresser les acteurs duPCS. Ceux-ci peuvent être calibréspour associer d’autres acteurs de lasécurité civile et ainsi tester nonseulement l’organisation interne etles outils propres du PCS (systèmesd’alerte, procédures…) mais aussi lacoordination avec l’ensemble de cesacteurs. Pompiers, Gendarmerie/PoliceNationale, Préfecture, gestionnairesde réseaux (routes, voies ferrées,gaz…), écoles, presse, population…

tout ou partie de ces acteurs peuventêtre associés aux exercices pratiques.Bien entendu, plus les acteurs sontnombreux, plus le temps de prépara-tion de l’exercice est important. Pourun exercice associant l’ensemble deces acteurs, le temps de préparationet de coordination nécessaire peutatteindre 20 jours-hommes étalés surune période de 6 à 9 mois.

Un inves�ssementnécessaire dans le temps

Si les formations initiales et les exer-cices pratiques permettent de rendrele PCS opérationnel, ces actionsdoivent être poursuivies et réaliséesrégulièrement pour maintenir à niveau

la maîtrise des outils par les acteursdu PCS. De même, la mise à jour desdonnées récoltées dans le PCS néces-site un travail important qui, s’il peutparfois paraître peu intéressant, esttout à fait primordial.

En ce qui concerne le maintien dessystèmes d’alerte par téléphone, lesyndicat Arlysère a mis en place untest simple, qui peut être déployérégulièrement, consistant à évaluersimultanément la capacité descommunes équipées (26 sur le terri-toire Arlysère) à recevoir une alerte ettransmettre rapidement des

Olivier Cartier, chargé de mission gestion des risques/environnement, syndicat Arlysère

Le syndicat intercommunalArlysère regroupe 39 communes de l’arrondissement d’Albertville, réparties en 4 communautés de communes. Depuis 2006,Arlysère a mis en place une mission d’assistanceaux communes dans le cadre de l’élaboration de leurPlan Communal de Sauvegarde, obligatoirepour 29 des 39 communesdu territoire. Cet accompagnement s’estporté sur toutes les étapesd’élaboration, au fil de la mise en place du PCS afin de garantir et maintenir le caractèreopérationnel du PCS : élaboration initiale, formation des membres de l’organisation de crise,exercices internes puis grandeur nature, tests réguliers des systèmes d’alerte….

Ces séquences de formation peuventavantageusement se terminer sur l’étude

d’un ou plusieurs cas concrets[ [

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Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs 17

consignes adaptées via son automated’appel. Les maires et les mairiesreçoivent simultanément sur leur télé-phone portable un message simulantl’automate d’appel de la préfecture.Ils doivent ensuite enregistrer ou faireenregistrer des consignes à trans-mettre sur le numéro de téléphone dela personne qui pilote l’exercice etpeut ainsi mesurer la rapidité desdifférentes communes. Ce typed’exercice d’ « entretien » crée uneémulation positive entre lescommunes et permet d’identifier lescas où une formation supplémentaires’avère nécessaire.

Comme pour la conduite d’exercicesde simulation, la mise à jour deséléments du PCS dépend en premierlieu de la volonté politique des élus etégalement des moyens humains dontdispose la commune. Si la nécessitéde mise à jour du PCS est rapidementcomprise et acceptée, il est souvent

long et difficile de faire en sorte queles mises à jour soient effectivementet régulièrement réalisées, la gestiondes risques n’étant souvent undossier prioritaire que lorsque l’on setrouve confronté à un évènementtouchant la commune. A cette diffi-culté s’ajoute le renouvellement desélus, qui d’un mandat à l’autrepeuvent parfois changer en totalité. Ilfaut alors à nouveau reprendre ledossier et recommencer, surtout dansles communes disposant de peud’agents, à convaincre les acteurscommunaux de s’approprier et fairevivre le PCS.

La mutualisation desmoyens à l’échelleintercommunale,souvent mise enœuvre dans la phaseinitiale d’élaborationdu PCS documentaire,s’avère donc égale-ment utile pour fairevivre cet outil degestion de crise

Toutefois, l’assistancetechnique proposée àcette échelle ne doitpas faire oublier quela mise à jour du PCSet la conduite d’exer-cices de simulationdemeurent uneresponsabilité commu-nale. La volonté etl’implication des éluscommunaux, au

premier rang desquels les maires,reste donc le principal moteur desactions de gestion des risques àl’échelle locale.

■ ■ ■

Pour en savoir +www.arlysere.fr rubrique « Risques Naturels »Olivier CARTIER-MOULINChargé de Mission Gestion des Risques Syndicat Arlysère

Ce type d’exercice d’ « entretien » crée une émulation positive

entre les communes et permet d’identifierles cas où une formation supplémentaire

s’avère nécessaire. [ [

Exercice d’entretien© Arlysère

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Impliquer la population dans la gestion de crise

Comme de nombreux territoires demontagne, notre commune est forte-

ment soumise aux risques naturels.Parmi eux, les avalanches constituentune problématique particulière : premiè-rement parce qu’on ne peut les anticiperavec certitude, ensuite parce que lesconséquences sont dramatiques si ellestouchent des zones urbanisées.

L’avalanche de Montroc, qui a fait 12victimes au hameau du Tour (Chamonix)en février 1999, est venue nous rappelerla nécessité de prendre des mesurespour protéger les populations potentiel-lement exposées à ces phénomènes.Notre commune compte un lotissementqui, comme à Chamonix, pourrait êtreimpacté par une avalanche d’ampleurexceptionnelle. Un plan d’évacuation dusecteur a donc été mis en place par lamunicipalité dans les mois qui ont suivila catastrophe de Montroc. La procédurea été mise en œuvre une fois, demanière préventive, à la fin de cette

même année 1999, mais n’a jamais faitl’objet d’exercices.

La mise en place du Plan Communal deSauvegarde, onze ans plus tard, a étél’occasion de reconsidérer cette procé-dure. Le plan d’évacuation a été modifiéet complété : agrandissement du péri-mètre, réflexion plus profonde sur lesmodalités d’alerte et d’information deshabitants etc. Il nous est apparu naturelde tester cette nouvelle organisationdans un exercice de simulation impli-quant la population exposée, afin d’unepart de tester la capacité de l’équipecommunale à procéder à une évacuation

réelle, d’autre part de sensibiliser etformer la population.

Seuls deux élus et moi-même connais-sions la date et l’heure de la simulation :la population (comme les membres duPCS), qui a été informée du thème, n’aété avertie que de la semaine durantlaquelle l’exercice aurait lieu.

Pour donner tout son sens à cettedémarche, un travail d’information deshabitants était indispensable. Il s’agis-sait de faire prendre conscience auxpropriétaires de la zone à risque de leurexposition potentielle aux avalanches,du fait qu’ils pourraient un jour être

La Ferrière, petite communeiséroise dans le massif de Belledonne, s’est engagée en 2010 dans la mise en place d’un Plan Communal de Sauvegarde. Au terme de deux ans de travail, elle a testé en février 2012son organisation de crise au travers d’une simulationentraînant l’évacuationréelle d’une vingtaine d’habitations soumisesau risque d’avalanche.

Gérard Cohard, Maire de La Ferrière

Pour donner tout son sens à cette démarche, un travail d’information

des habitants était indispensable.

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Evacuation du hameau - exercice PCS fév. 2012 © IRMa

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amenés à évacuer et dece qu’une telle procé-dure implique en termede préparation et d’en-traînement (d’eux-mêmeset de la commune).Cette information s’estfaite en amont par cour-rier postal, puis parl’intermédiaire d’un éluau cours d’une réunionde copropriété. Au coursde l’exercice, un tractrappelant l’objet du PCSet les consignes àrespecter en cas d’éva-cuation leur a été remis.Les personnes évacuéesont ensuite été prisesen charge sur un lieud’accueil où elles ont pu discuter etposer leurs questions aux élus,employés communaux et observateursde l’exercice (sapeur-pompier, gen-darmes et personnel de l’Institut desRisques Majeurs).

La mobilisation des habitants a été impor-tante (les 22 personnes présentes dansles habitations le jour de l’exercice sesont prêtées à la simulation), et ils sesont dits satisfaits du déroulement desopérations et ont estimé qu’il était rassurant de savoir qu’une telle démarche de préparation aux situations

de crise avait été entreprise par lacommune.

La participation de la population à unexercice nécessite une préparationimportante, plusieurs mois à l’avance,qui constitue un investissement certainen temps. Mais, elle est à mon sensindispensable : la gestion d’une

situation de crise dépend autant de lapréparation de la commune que de laréaction des habitants. Et pour qu’ilspuissent adopter les bons réflexes encas d’évènement, il apparaît naturel deles associer aux actions de planification.

■ ■ ■

Accueil des personnes évacuées - exercice PCS fév. 2012 © IRMa

La gestion d’une situation de crise dépendautant de la préparation de la commune

que de la réaction des habitants.[ [« Aujourd’hui, nous savons que la mairie est organisée

en cas de risque d’avalanche, et nous connaissons nos voisins »Monsieur Fischer, vacancier sur la commune de La Ferrière

Cela fait près de 15 ans que nous venons sur la commune de La Ferrière pendant les vacances defévrier. En tant qu’Alsaciens, nous ne connaissons pas forcément bien les risques de montagne, maisnous savons qu’il existe des couloirs d’avalanche dans le secteur. Chaque année, nous passons nosjournées à skier : nous ne connaissons donc pas vraiment les habitants ni les représentants de lamairie.En 1999, nous avions déjà été réellement évacués du hameau pour risque d’avalanche. A cetteépoque, nous avons regretté l’absence d’informations préalable de la commune, mais également lefait que la mairie n’ait pas anticipé le relogement et l’hébergement. Nous avions dû trouver parnous-même un hébergement pour les quelques jours de vacances qui nous restaient. Nous n’avions

pas vu de représentant de la mairie.Avec l’exercice qui s’est déroulé le 29 février 2012, nous avons pu découvrir qu’aujourd’hui, si un même risque était avérédans le secteur, la commune serait organisée. Tout d’abord, nous avons été informés au préalable de la démarche engagée parla commune. De plus, lors de cette simulation, nous avons été accompagnés tout au long de l’évacuation. Les informationsdonnées par la mairie (les affaires à emporter, le fait de penser à couper le gaz et l’électricité) étaient bien faites et nousavons quitté notre chalet en toute sérénité. Par ailleurs, nous avons apprécié le fait de pouvoir nous retrouver sur le lieu d’ac-cueil avec non seulement les élus et le personnel de la mairie, qui ont pu nous expliquer la démarche et l’accompagnementqui serait aujourd’hui prévu en cas d’avalanche (prise en charge des repas, du relogement,…), mais également avec les habi-tants du hameau que nous avons appris à connaître à cette occasion.Le débriefing et les échanges avec chacun est un point très positif. Nous savons maintenant que nous sommes bien entourés,et nous connaissons les habitants et la mairie.

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Mettre à profit les nouvelles technologiesOSIRIS-Multirisques (*) : pour un PCS informatisé et opérationnel

Développé en collaboration avec lesservices de l'Etat, des experts du do-

maine des risques et de la sécurité civile,et des utilisateurs de terrain, OSIRIS-Mul-tirisques (*) est un outil proposant une mé-thodologie qui permet d’élaborer, valider ettenir à jour facilement un PCS.

Au travers les services proposés à l'utili-sateur, OSIRIS-Multirisques possède denombreux atouts, permettant de s'assurerdu caractère opérationnel des PCS élaborés :

Une méthodologieconforme aux recommanda�ons duGuide d’Elabora�ondes PCSLa méthodologie progressiveproposée par OSIRIS-Multirisquespermet aux communes de toutestailles et de tous objectifs, maiségalement aux services de l'Etat oubureaux d'études, de décrire un dispo-sitif de gestion de crise opérationnelet efficace :■ description des aléas tenantcompte des contextes locaux,■ définition des scénarios pourlesquels des plans d'actions sontensuite étudiés,■ identification guidée des enjeux etdescription de leur vulnérabilité,■ description organisationnelle desmoyens et de leur mission pourchaque scénario envisagé.Cette méthodologie est conforme auxrecommandations du guide d'élabora-tion des PCS du Ministère del'Intérieur : elle conduit à la descrip-tion d'une organisation communalequi définit avec précision les moda-lités de gestion d'un événement.

Un ou�l simple,accessible parInternetet exploitable de manière collabora�veOSIRIS-Multirisques tire parti desnouvelles technologies Internet.Proposé en service Web, son utilisa-tion s'effectue depuis un navigateurWeb, ce qui permet :■ une démarche collaborative deréflexion et de renseignement en

phase d'élaboration du PCS (chaqueacteur concerné contribue dans sondomaine de compétences),■ en situation de crise, un accèsdepuis tout poste (de la cellule decrise ou distant) à OSIRIS-Multirisques et au contenu du PCSpour consulter les dispositionsprévues et piloter le déroulement desopérations.

Le fonctionnement du logiciel privi-légie des interfaces simplesd'utilisation (formulaires, navigationintuitive,…) et offre des capacitésd'intégration de documents externes(procédures, documents réglemen-taires, modèles, ...). OSIRIS-Multirisques est doté d'unmodule cartographique intégré,comprenant des fonctions dont l'utili-sation est adaptée à desnon-spécialistes des SIG : visualisa-tion, sélection de couchesgraphiques, tracé (secteurs), localisa-tion (enjeux). Ces caractéristiques rendent OSIRIS-Multirisques accessible à tous lesacteurs impliqués dans l’élaborationet le maintien de l’organisationélaborée pour faire face aux risques.

La généra�onautoma�que et régulière du document PCSDans le contexte d'une mise à jourrégulière du contenu du PCS pour enmaintenir le caractère opérationnel,la disponibilité d'un exemplaire "àjour" du document PCS est probléma-tique. Aussi, l'outil OSIRIS-Multirisques permet la générationautomatique du document PCS auformat PDF : il présente l'organisationcomplète, structurée en chapitres

Sabrina DEMOTIER et Sylvain AUNAY, société DeltaCAD

Si la réalisation d'un PCS représente une étape importante, sa mise à jour et le maintien de son caractère opérationnel constituentégalement un défi. L'emploi d'un outil informatique adapté, exploitable via Internet, permet de faciliter ce travail de mise à jourcontinue et de contrôle de la validité du PCS.

Un outil proposantune méthodologie

qui permet d’élaborer, valider

et tenir à jour facilement un PCS

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(plans d'actions, enjeux, moyens, ...), etincorpore les vues cartographiquesillustrant l’impact de chaque scénario,la localisation des enjeux, ...

Visualisé à l'écran avec tout lecteurPDF, ce document est exploitable sansconnaissance du fonctionnementd'OSIRIS-Multirisques, en conservant larichesse du modèle et en offrant descapacités de navigation au sein dudocument (liens hypertextes d'accèsaux fiches). Ainsi, sans connexionInternet au service OSIRIS-Multirisques,tous les acteurs disposant d'une capa-cité de lecture d'un document PDF (PCportable, tablette, ...) restent pleine-ment opérationnels et autonomes dansl'identification et la conduite desactions de sauvegarde prévues.

Une diffusion sous forme papier peutégalement être prévue après chaqueétape significative de mise à jour du PCS.

La valida�on de l’opéra�onnalité du PCS et la forma�ondes acteursOSIRIS-Multirisques propose desfonctions d'analyse et de validation duPCS, permettant de mettre enévidence d'éventuels manques/inco-hérences (ex : sur-utilisation d'unmoyen). L'opérationnalité de l'organi-sation prévue peut ainsi êtreappréciée en examinant tout ou partiede son contenu (filtres limitant l'affi-chage à un aspect particulier),présenté selon différents points de vue(par acteur, par scénario de crise, etc.).Il est ainsi possible d'apprécier la perti-nence de cette organisation en

disposant desréponses à desquestions dutype : Que faut-ilfaire pour cerisque, à ceniveau degravité ? Quelrôle joue cetagent dans cettesituation decrise ? Dansquelle situationmet-on en œuvrecette actiond'évacuation ?

Ces capacitéscontribuent égale-

ment à la réalisation d'exercices deformation et de validation : choix d'unesituation (scénario, secteurs, acteurs,...) et affichage du plan d'actions prévu.Le retour d'expérience permet ensuited'améliorer le modèle (durée effectivedes actions, organisation humaine,disponibilité réelle des moyens, ...).

La mise à jour du PCSaisée de l’organisa�onPCSPour être pleinement opérationnel, unPCS élaboré avec OSIRIS-Multirisquescontient des informations détaillées (ex :coordonnées des acteurs).

Par ailleurs, la vulnérabilité du territoireévolue, les moyens matériels changent,… ce qui nécessite un processus perma-nent de mise à jour d'un PCS pour engarder le caractère opérationnel.

La gestion des informations dansOSIRIS-Multirisques repose sur l'exploi-tation d'une base de donnéesrelationnelle dont l'organisation infor-

matique reflète les relations qui existententre toutes les fiches descriptives(enjeux, actions, moyens, ...). Dans unsouci de cohérence et de facilité demise à jour, les données ne sont jamaisdupliquées. Décrites en un seul exem-plaire, elles sont ensuite référencéesdans l'ensemble du modèle.

Ainsi, un même moyen humain appa-raîtra comme intervenant d'une action,responsable d'un moyen,... L'uniquemodification de la fiche de ce moyenentraine de-facto la mise à jour destoutes les autres données du PCS qui luisont associées, avec mémorisation de ladate de dernière modification desfiches.

Par sa richesse et la diversité des infor-mations qu'il contient quand il estopérationnel, l'élaboration et la capacitéde mise à jour d'un PCS sont facilitéespar une informatisation de la descriptionde cette organisation parfois complexe.

Dans OSIRIS-Multirisques, l'emploi desnouvelles technologies de l'informationet de la communication (NTIC) reposantsur le Web permet aux différentsacteurs de contribuer au maintien à jourdu contenu du PCS. Accessible en ligne,mais aussi sous forme PDF et papier,celui-ci est disponible pour tous lesacteurs concernés qui peuvent seformer, rester informés et être ainsiperformants dans le rôle qui leur estdévolu en situation de crise.

(*) OSIRIS-Multirisques est développé etdiffusé par la société DeltaCAD.

■ ■ ■

Les fonctions cartographiques d'OSIRIS-Multirisques

Extrait d'un PCS élaboré avec OSIRIS-Multirisques et généré au format PDF

http://www.osiris-multirisques.fr [email protected].

Pour en savoir +

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Mettre à profit les nouvelles technologiesQuelle valeur ajoutée des réseaux sociaux sur Internet dans l’information en cas d’évènement ?

Josette Fays préside leur associa-tion Var Inondations Ecologisme

« V.I.E DE L’EAU », qui compte parmises membres 12 associations, 2 fédé-rations mais également 105 famillesadhérentes dont la majorité estrépartie sur l’ensemble du bassin duGapeau. François Giannoccaro,

Directeur de l’IRMa, lui a demandé derevenir sur la crue du Gapeau denovembre 2011 et le rôle de la solida-rité de voisinage de son collectif qui aservi à anticiper sur l’alerte en utili-sant sur internet un réseau social.

Pouvez-vous nous rappeler lesraisons qui ont conduit à la créa-tion de votre association deriverains sinistrés Comité d’Inté-rêt Commun des Riverains dubassin versant du Gapeau « C.I.CGapeau » qui s’est transformée enjanvier 2009 en fédération dépar-tementale rebaptisée V.I.E DEL’EAU ?Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1999,la vie de 600 familles du bassinversant du Gapeau a basculé suite àune crue trentenale du Gapeau dontles débits de pointe avaient atteint143 m3/sec à Solliès-Pont et 450m3/sec à Hyères. La montée soudainedes eaux a entraîné de nombreuxdégâts : les routes se sont transfor-mées en bassins de rétentionimprovisés bloquant automobilistes etsecours. Les dommages les plusimportants étaient causés aux habita-tions inondées avec des murseffondrés, des restanques écrouléeset ravinements dans les cultures, des

affaissements de terrain et des inon-dations de caves ou de piscines, toutcela essentiellement par la crue maiségalement par ruissellement etcoulées de boue. A Solliès-Pont, lapasserelle du centre-ville est tombéedans le Gapeau en furie et le pont dela salle des fêtes, construit en 1975, aété submergé par plus d’un mètred’eau. L'eau est même montée àproximité des écoles… Pendant cettenuit interminable, deux familles deSolliès-Pont, sans étage pour se réfu-gier de la rapide montée des eaux, ontdû évacuer dans le noir total, à 4heures du matin, seules et à pied,formant une chaîne humaine (dont unefemme enceinte et un enfant handi-capé) contre le courant et les plaquesde goudron défoncées qui ralentis-saient leur progression.

A l’époque, le bilan de la catastropheaurait pu être réduit considérablementsi des systèmes de mise en vigilanceet d'alerte rapides et efficacespermettant de détecter, de surveiller,de prévoir le phénomène et dediffuser les informations en consé-quence, avaient été mis en place.Certaines communes avaient biendétaché des employés sur les lieuxmais qui sont restés impuissants sansinformation, ni réaction.

Au matin, des routes impraticablesnarguaient les véhicules tout terrain,impuissants à franchir les trousbéants. Le constat était affligeant : lesjardins s’étaient transformés enchamp de bataille, des cadavres depoissons jonchaient le sol et les habi-tations, envahies par l’eau boueuse et

Les inondations dans le Varet les Alpes-Maritimes du 5novembre 2011 ont ravivé lesouvenir douloureux decelles du 15 juin 2010, quiavaient fait 26 morts* dans le sud de la France. Sur lebassin versant du fleuvecôtier Le Gapeau faisantprès de 550 km2 qui a étéune nouvelle fois en cruelors de ce dernier épisode,certains riverains déjà sinistrés en janvier 1999 sesont organisés en collectifpour anticiper leur réactionen cas de montée des eauxet agir sans attendrel’alerte officielle.

Inteview de Josette Fays, présidente de Var Inondations Ecologiqme « V .I.E » et coprésident de UNALCI France Inondation

Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1999,la vie de 600 familles du bassin versantdu Gapeau a basculé suite à une crue

trentenale du Gapeau[ [

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les remontées d’égouts, étaientméconnaissables. Que faire ?

Alors que les secours s’organisaient, ilétait parfois impossible d’accéder auxmaisons des sinistrés…

Devant l’absence de réaction desservices de secours, de la protectioncivile et de la municipalité à Solliès-Pont, trois mères de familles démuniesse sont présentées dans la journée, àtour de rôle devant un employé enmairie mais sans succès ; Puis devantl’indifférence ont décidé d’unir leuraction avec les deux autres mères quiavaient dû évacuer durant la nuit.

À cinq, elles ont mutualisé et conjuguéleurs efforts pour revenir à nouveausignaler leur impuissance face à leurdénuement total. Leurs voix unifiéesdemandant une aide urgente pouraccéder enfin à leur domicile tandisque la dernière demandait humble-ment un peu de « Solidarité » à lapremière adjointe. Immédiatement laréponse fut favorable à l’aide depremier secours : réfection du chemind’accès éventré, réfrigérateur, machineà laver, fournitures scolaires….

Cette première action « solidaire » a

été le tremplin permettant deconstater qu’aucune structure dedéfense et d’entraide pour les sinistréset inondables sur l’ensemble du bassinversant du Gapeau, n’existait pourrépondre aux préjudices subis etproposer des solutions ou travauxd’aménagement pour la prévention,des réflexions sur la vigilance etl’alerte mais aussi la protection contreles inondations.

L’émergence de cette association deriverains sinistrés : « le C.I.C Gapeau »,soit Comité d’Intérêt Commun desRiverains du bassin versant du Gapeauaujourd’hui Var InondationsEcologisme « V.I.E DE L’EAU », maisdont la majorité de la populationnomme tout simplement « VAR INON-DATIONS » a élargi notre champd’action pour faire remonter les

attentes des sinistrés, rendant crédi-bles les diverses interventions auprèsdes élus locaux mais également à tousles organismes concernés jusqu’àl’échelon national.

Dès la création de ce collectif,vous mettez en place un systèmede vigilance téléphonique entreles membres de votre collectif encas de montée des eaux duGapeau. Pouvez-vous nous en direplus à ce sujet ?

Le Gapeau et ses affluents ont unrégime hydraulique typiquement médi-terranéen, aux étiages marqués et auxcrues soudaines et violentes, provo-quées par des pluies orageuses. Cescrues sont susceptibles d’engendrerdes inondations rapides et brutales,occasionnant des dégâts particulière-ment lourds, tant matériels

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Le système que nous avons nommé « LES VEILLEURS DU GAPEAU »

permet de mettre en vigilance l’ensembledes riverains membres de notre réseau[ [

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qu’humains. Nous avons estimé quedans certaines situations de l’état deson bassin versant, son temps deconcentration (Temps que met uneparticule d'eau provenant de la partiedu bassin la plus éloignée "hydrologi-quement" de l'exutoire pour parvenir àcelui-ci) ne nous laissait que de 2 à 4heures pour réagir et donc se mettreen sécurité. C’est très court…

Et dès l’an 2000, nous avons donc misen place un système solidaire d’aver-tissement par appel téléphonique detype pyramidal (appels téléphoniquesen cascade) basé sur une informationqui remonte de notre chaine humainede surveillance des abords du Gapeauamont-aval (les délégués de terrain ouveilleurs) sur les situations à risque. Lesystème que nous avons nommé « LESVEILLEURS DU GAPEAU » permet demettre en vigilance l’ensemble desriverains membres de notre réseau.Pour rappel, chaque automne nousprocédons à un exercice de simula-tion ; et le test en temps réel enpériode de crues a été positif, notre système est au point. Il nouspermet d’avertir l’ensemble desmembres de notre collectif en 20minutes. La chaine peut être lancéedeux fois.

Mais au cours de la dernière cruedu Gapeau de novembre 2011,vous m’avez confié que c’est unautre support que le système devigilance téléphonique qui vous apermis d’avertir « en quasi instan-tané » plusieurs dizaines demembres de votre collectif ?

En effet, nous sommes plus de 80

membres de « V.I.E DE L’EAU » à s’êtremis en réseau sur internet via unréseau social bien connu. Et nous noussommes rendu compte du formidablepotentiel de cet outil dans l’efficacitéde diffusion de l’information en casd’urgence. En complément de notresystème de vigilance téléphonique, j’aipersonnellement tenu informé lesmembres connectés sur mon réseausocial de l’évolution de la crue duGapeau qui s’écoule aux abords de mapropriété.

Aujourd’hui, nous réfléchissons à lafaçon d’intégrer les réseaux sociauxdans la chaine de mise en vigilance des membres de notrecollectif ; à cet effet, nous avons

ajouté un lien spécial vers le Réseausur notre site internet http://varinon-dations.com.

Il faudrait notamment :

■ faire reconnaitre ce support auprèsde l’ensemble des adhérents « V.I.E DEL’EAU » comme outil complémentaire ànotre système de vigilance télépho-nique pour partager l’information desveilleurs en temps réel pendant unévènement ; ■ définir la nature des messages devigilance à mettre sur le réseau social ;

■ préciser dans un protocole la façond’utiliser le réseau social pendant unévènement pour éviter « le trop d’infor-mation » :■ un règlement d’emploi du réseausocial en temps de vigilance■ des veilleurs référents à répertorieret à responsabiliser pour renseigner entemps réel le réseau social sur l’évolu-tion du phénomène tant qu’il y aura del’électricité !■ préciser la nature des informations àrépertorier (photos sur les repères decrues, info sur débit ou hauteur d’eau,délais …)■ encourager l’utilisation des outilsmultimédias et réseaux sociaux parnos adhérents.

Les inondations récurrentes de 2010 et2011 ont confirmé que nos adhérentsne pouvaient s’appuyer aveuglémentsur les systèmes d’information mis enplace ; notre expérience a fait sespreuves. Nous devons évoluer avec lesoutils multimédias mis à notre disposi-tion qui sont un formidable potentiel etc’est à présent chose faîte.

Impossible est un mot que je ne disjamais [Jean-François Collind'Harleville].

24 Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs

*Freddy Vinet, Laurent Boissier et Stéphanie Defossez, « La mortalité comme expression de la vulnérabilitéhumaine face aux catastrophes naturelles : deux inondations récentes en France (Xynthia, Var, 2010) »,VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 11 Numéro 2 | septembre2011, mis en ligne le 07 octobre 2011, Consulté le 19 avril 2012. URL : http://vertigo.revues.org/11074 ; DOI :10.4000/vertigo.11074

Référence électronique

Les inondations récurrentes de 2010et 2011 ont confirmé que nos adhérents

ne pouvaient s’appuyer aveuglément sur les systèmes d’information mis en place[ [

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Mettre à profit les nouvelles technologiespour la première fois en France les réseaux sociauxau service de la gestion des risques majeurs

Les réseaux sociaux :un canalextrêmement rapidepour l’alerteEn complément du service d’alertetéléphonique Viappel!, qui permetd’informer l’ensemble de la popula-tion grenobloise (186 000 habitants)en moins de deux heures, Cedralis a

proposé à la ville de Grenoble d’uti-liser les réseaux sociaux Facebook etTwitter lors de l’exercice Richter. Larapidité de circulation de l’informa-tion sur ces réseaux n’étant plus àdémontrer, c’est un nouveau canalperformant que Cedralis met à dispo-sition des autorités pour l’alerte despopulations.

Les réseaux sociaux :un ou�l de ges�onCes réseaux sociaux ont permis à laville de Grenoble non seulement dediffuser l’alerte au début de l’événe-ment, mais également de gérer lacommunication de crise de manièreinteractive avec les personnesconnectées :la ville a pu informer régulièrementsur l’évolution de la situation, récipro-quement, les internautes ont pu

transmettre des informations deterrain (témoignages, photos, vidéos)et constituer ainsi un outil d’aide à ladécision pour les responsables de laville.

Un projet deRecherche §Développement pourenrichir ce�e offreFace à la réussite de ce pilote,Cedralis prévoit de déployer cettenouvelle offre, mais également decontinuer à l’enrichir. Un projet deR&D a été constitué avec différentspartenaires européens afin de déve-lopper ces outils de communication etd’aide à la décision.

■ ■ ■

Arnaud Besniard, directeur commercial de la société Cedralis

Puteaux, le 14 avril 2011CEDRALIS, spécialistede la gestion des risqueset de la diffusion d’alerte,exploite les performancesdes réseaux sociauxdans le cadre de l’exerciceRichter38

A propos de CedralisJeune Entreprise Innovante, Cedralis accompagne les services de l’Etat, de nombreuses collectivités et des grands groupesdepuis 2002, en proposant un service alliant conseils de spécialistes en gestion de crise et solutions techniques performantespour la diffusion d’alertes multi canal à destination du grand public et/ou de personnes ciblées. Le service proposé parCedralis repose notamment sur le système d’alerte Viappel!, mis en œuvre par plus de 500 organismes dans le cadre derisques naturels (inondation, sécheresse, intempéries, tremblement de terre, cyclone, incendie,…), de risques sanitaires(épidémie, pollution d’un réseau de distribution d’eau), de risques technologiques (incendie, pollution chimique, rupture debarrage,…) ou encore de gestion du plan de continuité d’activité dans le secteur privé.+ d’info sur : www.cedralis.net

Risques Infos n°29 - Juin 2012 Institut des Risques Majeurs 25

A propos de l’Exercice Richter 38 :L’arc alpin, notamment l’Isère, n’est pas à l’abri du risque sismique. Un scénario a donc été bâti afin de prévenir et de sensibi-liser au risque sismique. L’exercice a ainsi concerné près de 37 communes de l’agglomération grenobloise et 21 communes enzone rurale afin d’apprendre à gérer la crise dans un environnement dégradé et tester les capacités de commandement et decommunication vers un lieu déporté.Pour plus d’info : www.isere.pref.gouv.fr

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Evaluer l’opérationnalitédu Plan Communal de Sauvegarde : est-ce possible ?

Ces derniers peuvent être réalisésen interne ou via un prestataire de

service, et peuvent en fonction desspécificités de la commune (taille,risques,…) aller du petit documentjusqu’à une dizaine de classeurs. Ilssont éventuellement complétés pardes dispositifs techniques (moyensd'alerte, matériel d'urgence, outilspour armer le dispositif de crise,...).Face à cette diversité dans le contenu,la forme, l'organisation et les outilsconnexes au Plan Communal deSauvegarde, est-il pour autantpossible d’évaluer, sur la base d’unréférentiel ou à dire d’expert, le carac-tère opérationnel voire la robustessed’un tel dispositif ?Face à cette problématique, on peutappréhender cette évaluation sousdeux angles :

S’il n’existe aujourd’hui pas de« norme PCS », il existe néanmoinsdifférents référentiels :

■ Le décret du 13 septembre 2005relatif au plan communal de sauve-garde, précisant les éléments que doitcontenir le PCS (référentiel réglemen-taire)■ Le guide « Plan communal deSauvegarde », réalisé par l’IRMa pourle compte de la Direction de la SécuritéCivile (DSC) en 2005 (référentielméthodologique).Le référentiel « Plan Communal deSauvegarde, guide pratique d’élabora-tion » définit la démarche à suivre pourmener à bien ce projet, et détaille lesétapes incontournables. Il établit égale-ment pour chacune des phasesd’élaboration, un ensemble de recom-mandations et de bonnes pratiques.Enfin, il reprend bien entendu lesexigences réglementaires du décretrelatif au plan communal de sauvegarde.

Ainsi, on peut considérer que le PCSd’une collectivité, s’il est réalisé ensuivant la démarche du guide, doitaboutir à un outil répondant à la fois à laréglementation, et à l’objectif depouvoir faire face à un événementmajeur en s'appuyant sur un documentopérationnel.

C’est pourquoi un guide d’évaluationde la démarche PCS, réalisé par l’IRMaen mai 2008, a été élaboré. Son but estde constituer un outil simple permet-tant d’apporter une assurance de cetteconformité. Il est composé :

■ d’une liste de spécificationstechniques (résumé des recommanda-tions énoncées dans le guide, sorte deréférentiel d’audit)

■ d’une grille d’audit, sous forme dequestions, qui doivent permettre parles réponses ou vérifications formuléesde s’assurer de la conformité de ladémarche aux préconisations. Cettegrille porte tant sur la démarche du

projet PCS (ex : un comité de pilotagea-t-il été constitué ? des partenairesextérieurs ont-ils été sollicités ?...) quesur le fond du document (ex : à partirdes aléas, des scénarios d’événementsont-ils été réalisés ? la commune a-t-elle recensé les moyens dont elledispose pour répercuter l’alerte à lapopulation ? des exercices ont-ils étéfaits ? la procédure pour le maintien àjour du PCS a-t-elle été fixée ?)

Ces éléments peuvent être une aideprécieuse tant dans le cadre de l’élabo-ration du PCS qu'à son terme.Néanmoins, ils ne présument ni de lastructure opérationnelle et fonctionnelledu PCS, ni de la structure documentaire.

Or, si l’on s’arrête de plus prêt sur lanotion d’audit, et notamment la défini-tion qu’il en est faite pour l’auditqualité, il est précisé « qu’un audit doitêtre conçu pour s’approcher des objec-tifs suivants :

■ déterminer la conformité deséléments du système aux exigencesspécifiées,

■ déterminer l’aptitude du système misen œuvre à atteindre les objectifs spéci-fiés,

■ donner à l’audité la possibilité d’amé-liorer son système et son efficacité. »

Si l’on tente d’appliquer cette définitionau PCS, alors on comprend bien quel’audit documentaire peut certesrépondre en partie à certains objectifs(conformité des éléments, améliorationdu système documentaire), mais non àl’aptitude du PCS à pouvoir faire face àun événement majeur. C’est pourquoides outils complémentaires doiventêtre mis en œuvre de manière à s’assurer notamment de l’opérationna-lité du PCS.

Les plans communaux de sauvegarde sont par nature des dispositifscomplexes regroupant des composantes techniques, humaines et organisationnelles.

Marion Rousselon, ingénieur en prévention des risques, Institut des Risques Majeurs

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L’évalua�on de la conformité du PlanCommunal deSauvegarde au regard des référen�els existants

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L’évalua�on del’opéra�onnalitéou de la robustessedu Plan Communalde SauvegardeL’objectif véritable du PCS n’est pasd’être un document en réponse à uneexigence légale mais de bâtir un dispo-sitif opérationnel et de former lesintervenants pour qu’ils puissent réagirde manière adaptée et rapide en casd’événement. Les situations conduisantà l'activation du PCS sont fort heureuse-ment rares, mais de ce fait ce derniern'est pas régulièrement mis en œuvresur le terrain. De plus, ces situationspeuvent être d'origine variées (inonda-tion conduisant à une évacuationpréventive, pollution du réseau d'eaunécessitant l'information de la popula-tion et la distribution d'eau potable,accident de transport de matièresdangereuses à cinétique rapide avecmise à l'abri...) et conduire au déclen-chement de tout ou partie du plan. Enfin,la composante humaine (disponibilité,compétences, habitudes de travail ausein de la commune) tient un rôleprépondérant dans la bonne mise enœuvre des procédures de protection dela population. C'est pourquoi, la mise enœuvre du dispositif au travers d'entraî-nements est un élément indispensabled'évaluation.En effet, les exercices sont l’occasion devalider dans des conditions proches de laréalité certains aspects du dispositif. Ilsfavorisent aussi par la répétition l’acqui-sition par les acteurs de réflexesopérationnels. Ils mettent en évidencequantité de dysfonctionnements et depistes d’amélioration qui n'auraient puêtre détectés sur le papier (par exemple :une mauvaise répartition des missions,une salle de commandement inadaptée,un message d'alerte par haut-parleur nonaudible par la population,...).

De la simple étude de cas en salle àl’exercice général impliquant tout ledispositif et faisant participer la popula-tion, les simulations sont donc un moyenpermettant de s'assurer de l'opération-nalité du PCS.

Néanmoins, ils nécessitent que lesobservateurs ou évaluateurs de l'exercicedisposent des connaissances (fonctionne-ment du PCS, organisation concrète,moyens techniques...), des compétences,et d'outils d'évaluation adaptés. En cesens, des grilles d'évaluation sont propo-sées dans le guide « exercice PCS,s’entraîner pour être prêt ».

Différents outils existent ainsi pourtenter d'évaluer le PCS. Il reste néan-moins des axes de travail à développerou des réflexions à engager pourconforter ces derniers :

■ l'habilitation et les compétences del'auditeur ou de l'évaluateur d'un exer-cice■ compléter la grille d'audit de l’IRMa demanière à allier les vérifications d'ordredocumentaire, fonctionnelle et humaine.Cet outil pourrait être utilisé de manièreinopinée ou non (en interne ou enexterne) et combiner une analyse ducontenu et une analyse du fonctionne-ment communal par des questionsappropriées à différents acteurs du plan.Par exemple :• des questions ciblées pour le DOS, lestandard, l'astreinte, … sur la réceptiondes alertes, le traitement des appelstéléphoniques

• des questions pour les cellules opéra-tionnelles avec vérifications sur le terrainconcernant l'ouverture d'un lieu d’ac-cueil, l'utilisation des systèmesd'alerte,...

• une visite de la salle du PCC avec despoints clés à vérifier,....

Cette grille doit pouvoir s'appuyer sur leretour d'expérience des bonnes pratiquesopérationnelles de PCS, des exercices et

études réalisées sur le sujet (robustessedes PCS)

■ la mise en place de grilles d’évaluationplus précises pour les observateurs desexercices, déclinées éventuellementselon différents postes d’observation(PCC, accueil, évacuation, communica-tion,…)

■ la mise en place d'outils de simulationde crise, qui permettraient de rendre plusaccessible et plus fréquent les entraîne-ments, et permettraient la formation desacteurs.

Pour conclure, l'évaluation du PCS est enpartie possible au travers de dispositifsd'audits et d'exercices, mais ces derniersdoivent être précisés, complétés etapprofondis au regard du reculaujourd'hui possible à la fois sur le PCSet les outils. Cependant, il faut rappelerque le PCS est avant tout un outil d'aideà la décision et non une réponse exacteface à un évènement. La composantehumaine prenant largement l'avantagesur la composante technique et docu-mentaire, ces outils doivent donc êtreconçus avec comme objectif sous-jacentl'information, la formation et l’appropria-tion par tous les acteurs (personnelcommunal, élus, services de l'état, popu-lation,...).

■ ■ ■

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© IRMa

Pour en savoir +Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales/Direc-tion de la Sécurité Civile, Plan Communal de Sauvegarde : "S'organiser pourêtre prêt" : les exercices, 2008, 87 p.http://www.irma-grenoble.com /PDF/05 documentation/brochure/ memento_PCS_Exercices_2008.pdfInstitut des Risques Majeurs, Guide d’évaluation de la démarche Plan Commu-nal de Sauvegarde, « Grille d’audit » et spécifications techniques, 2008, 22 p.http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/00dossiers/03PCS/Guide_Evalua-tionPCS.pdf

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