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LA NATURE A BESOIN DE VOUS V oici, juste avant les va- cances estivales, le nu- méro 19 de notre bulletin, dans lequel vous trouverez la suite de la présentation consacrée à la biodiversité, initiée dans notre pré- cédent journal. Nous aborderons dans celui-ci des aspects de la biodiversité souvent méconnus. Les sols, par exemple, offrent de nombreux services au plan écolo- gique, très utiles à l’Homme. Leur rôle est essentiel pour la préserva- tion des équilibres naturels. Les insectes et les champignons ont une place importante dans l’équilibre des écosystèmes et pourtant, à l’exception des spécia- listes ou des passionnés, nous en savons peu de choses. Lorsqu’un écosystème est fragi- lisé, des déséquilibres se créent. Certaines espèces peuvent dispa- raître et d’autres au contraire se développer de façon dispropor- tionnée. Lorsqu’une espèce connaît une croissance exponentielle, ce déve- loppement peut mettre en péril l’écosystème dans lequel elle évo- lue et également causer des dés- agréments aux activités humaines, comme les cultures. L’histoire de la Terre montre que la Nature s’autorégule et a su s’adapter à des cataclysmes qui ont, pour certains, causé la dispa- rition de 80 à 90% des espèces. Pour autant les rythmes naturels sont plus lents que le rythme des atteintes causées par l’Homme aux milieux naturels. C’est pour- quoi les actions de protection de ces milieux sont essentielles. Nous vous en donnons quelques exemples dans ce bulletin : la Charte de la Biodiversité en Ile-de- France comme outils de protection de la biodiversité, limitation de l’uti- lisation des pesticides, inventaire des mares pour aider à la protec- tion des milieux humides, création de corridors écologiques afin de préserver les connections entre les milieux naturels, création de crapauducs pour aider à la préser- vation des batraciens, etc. Nous vous souhaitons d’excel- lentes vacances et vous retrou- verons avec plaisir à la rentrée lors du forum des associations de L’Isle-Adam. 1 vous pouvez nous contacter : [email protected] La charte de la biodiversité d’Ile-de-France.................2 L’importance des champignons dans l’écosystème forestier ........................2/3 Les nuisibles : la pie bavarde..............4/5 Les insectes et la biodiversité...................5/6 Les sentinelles et les insecticides....................7 Faune des Mares...........8 Inventaire des mares.............................8 Sauvegarde des batraciens......................9 Prolongement de l’ A16 : les biocorridors en ques- tion............................10/11 Le sol : notre principale réserve de biodiversité et notre premier puit de carbonne..................11 A vos agendas..............12 Sommaire site www.iasef.fr Bulletin d’information de IASEF - Numéro 19 - Juillet 2013 Initiatives et Actions pour la Sauvegarde de l’Environnement et la Forêt

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LA NATURE A BESOINDE VOUS

Voici, juste avant les va-cances estivales, le nu-méro 19 de notre bulletin,

dans lequel vous trouverez la suitede la présentation consacrée à labiodiversité, initiée dans notre pré-cédent journal.

Nous aborderons dans celui-ci desaspects de la biodiversité souventméconnus.

Les sols, par exemple, offrent denombreux services au plan écolo-gique, très utiles à l’Homme. Leurrôle est essentiel pour la préserva-tion des équilibres naturels.

Les insectes et les champignonsont une place importante dansl’équilibre des écosystèmes etpourtant, à l’exception des spécia-listes ou des passionnés, nous ensavons peu de choses.

Lorsqu’un écosystème est fragi-lisé, des déséquilibres se créent.Certaines espèces peuvent dispa-raître et d’autres au contraire sedévelopper de façon dispropor-tionnée.

Lorsqu’une espèce connaît unecroissance exponentielle, ce déve-loppement peut mettre en périll’écosystème dans lequel elle évo-lue et également causer des dés-

agréments aux activités humaines,comme les cultures.

L’histoire de la Terre montre que laNature s’autorégule et a sus’adapter à des cataclysmes quiont, pour certains, causé la dispa-rition de 80 à 90% des espèces.Pour autant les rythmes naturelssont plus lents que le rythme desatteintes causées par l’Hommeaux milieux naturels. C’est pour-quoi les actions de protection deces milieux sont essentielles.Nous vous en donnons quelquesexemples dans ce bulletin : laCharte de la Biodiversité en Ile-de-France comme outils de protectionde la biodiversité, limitation de l’uti-lisation des pesticides, inventairedes mares pour aider à la protec-tion des milieux humides, créationde corridors écologiques afin depréserver les connections entreles milieux naturels, création decrapauducs pour aider à la préser-vation des batraciens, etc.

Nous vous souhaitons d’excel-lentes vacances et vous retrou-verons avec plaisir à la rentréelors du forum des associationsde L’Isle-Adam.

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vous pouvez nous

contacter :

[email protected]

La charte de la biodiversitéd’Ile-de-France.................2

L’importance deschampignons dansl’écosystèmeforestier........................2/3

Les nuisibles :la pie bavarde..............4/5

Les insectes et labiodiversité...................5/6

Les sentinelles et lesinsecticides....................7

Faune des Mares...........8

Inventaire desmares.............................8

Sauvegarde desbatraciens......................9

Prolongement de l’ A16 :les biocorridors en ques-tion............................10/11

Le sol : notre principaleréserve de biodiversitéet notre premier puitde carbonne..................11

A vos agendas..............12

Sommaire

site

www.iasef.fr

Bulletin d’information de IASEF -Numéro 19 - Juillet 2013Initiatives etActions pour la Sauvegarde de l’Environnement et la Forêt

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En 2004 la France prend la décision de créer une stratégienationale de la biodiversité (SNB) afin de faire entrer la biodi-versité dans toutes les politiques publiques. Cette «SNB» aété renforcée pour la période 2011 à 2020.

Dès 2003, la région Ile-de-France a été pionnière, en créantla charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels. Letexte, toujours d’actualité, peut être consulté sur le site dédiépar la région : http://www.chartebiodiversite-idf.fr.

Néanmoins, la quantité et la qualité des habitats n’ont pascessé de se dégrader dans les espaces agricoles d’abord,dans certaines des forêts et des zones naturelles ensuite, et,surtout l’artificialisation des sols urbains et périurbains quiomet de reconquérir les zones d’activité polluées et délaisséeset préfère consommer les terres agricoles ainsi que les forêtset les espaces naturels. Nous en avons un exemple caricatu-ral en Val d’Oise avec le projet de détruire les terres agricolesdu Triangle de Gonesse alors qu’il y a déjà tout autour de nom-breux sites viabilisés ou même construits à l’abandon.

C’est pour freiner cette destruction rapide et irréversible deshabitats, supports de biodiversité, le premier de tous étantdans les sols forestiers, qu’une révision de la Charte a été pré-parée, débattue et réalisée grâce à l’action de Natureparif. Ilen sort un document clair et très détaillé, à consulter sur le siteprécité.

Nous pouvons demander à chaque commune, à chaque en-treprise, d’adhérer à cette Charte.

Là où nous habitons, demandons à la commune d’adhérer àcette Charte. En effet, cette adhésion et le respect des deuxconditions impératives conditionnent dès maintenant l’accordde la Région Ile-de-France pour apporter un co-financementaux projets communaux. L’engagement minimum, impératif,est double :- réaliser des chantiers à faible nuisance,- et supprimer les pesticides.

Ne pas respecter ces deux points pourra, adhésion à la Charteou pas, motiver le refus par la Région de financer des projets.

N’hésitez pas à nous rejoindre pour promouvoir cette Charte.

Là où nous travaillons, nous pouvons également proposer ànotre entreprise, administration, association, d’adhérer à cetteCharte dans le cadre de la responsabilité sociétale et environ-nementale.

Jean-Claude MarcusPrésident de l’Association de Défense de la Forêt d’Ecouen et

d’Education à la Nature (ADFEEN)

La Charte Biodiversité d'Ile-de-FranceLa révision de Charte Régionale de la Biodiversité d’Ile-de-France a été préparée par Natureparif, association« biodiversité » du Conseil Régional, dont IASEF est membre.

Mante religieuse(photo prise sur le futur site du

port de L’Isle-Adam)

Yves Morvant

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Sur les trois forêts dont nous sommesvoisins, on compte un peu moins d’unecentaine d’essences d’arbres, la flore fo-restière a moins de mille représentants,alors que les champignons sont sansdoute plus de 2 000 espèces.

Cela vient du fait que les champignons nesont pas visibles en permanence contrai-rement aux arbres et aux plantes. Leurreproduction est «cryptogame» (c’est-à-dire cachée), on en voit quelquefois lefruit sous la forme d’un «carpophore»(le champignon apparent, avec unchapeau et un pied dans certaines es-pèces), le plus souvent en automne,quelquefois au printemps ou en été. Ilssont donc difficiles à voir. De plus, pours’intéresser à leur incidence sur le milieuforestier il faut avoir des connaissancesmycologiques qui dépassent les com-pétences botaniques traditionnelles. Cettevie discrète n’empêche en rien leurparticipation prépondérante au déve-loppement des arbres et des plantes.

Les végétaux supérieurs contiennent de lachlorophylle et peuvent se nourrir defaçon autonome avec les éléments miné-raux disponibles dans leur environ-nement. Ce régime est appelé«autotrophe». Les champignons, qui nesont plus classés dans les végétauxmais dans «le règne fongique», sont«hétérotrophes» car ils dépendentétroitement d’autres êtres vivants oumorts pour leur subsistance.

C’est cette distinction qui crée des rela-tions entre les champignons et l’éco-système forestier et les amène àadopter, selon le fonctionnement de viede chaque espèce, un mode deconsommation différent que l’onpeut diviser en trois catégories :�� Les décomposeurs ou «sapro-phytes» : ils décomposent la matièreorganique morte - feuilles, brindilles,insectes ou animaux morts, boistombé, excrémentsZ ils contribuentà la fabrication de l’humus et en as-sainissent la surface; sans leur tra-vail combiné à celui des bactéries lacouche de matière organique pourrait at-teindre une hauteur impressionnante.� Les associés à leur hôte ou«symbiotiques» : ils vivent en rela-tion avec une plante ou un arbre,créant une association bénéfiqueréciproque, grâce à un réseau fila-menteux créé par le mycélium (cham-

pignon souterrain) qui rejoint par lesradicelles le système racinaire duvégétal. Ce dispositif s’appelle «my-corhize». Les champignons tirent desarbres les hydrates de carbone (su-cres) issus de la photosynthèse ;le végétal, lui, améliore considérable-ment sa nutrition grace à l’eau, l’azote, lephosphate principalement, (accessoi-rement le potassium) et des oligo-élé-ments tels que le cuivre et le zinc. Lemycélium piège certains métauxcomme l’aluminium ou le cadmiumqui à l’excès deviendraienttoxiques pour l’arbre. Il favorise laproduction de racines du jeunearbre en libérant des hormones. Ilcontribue au bon état sanitaire de l’ar-bre-hôte en produisant des antibio-tiques limitant le risque d’agressionsextérieures.�� Les profiteursou «parasites» : Ils vi-vent au détriment d’un organismevivant souvent affaibli et entraînentquelquefois sa mort (comme les ar-millaires couleur de miel), et se voitensuite remplacés par des «sapro-phytes» qui vont réaliser la dé-composition ligneuse.

Préserver les champignons- D’un point de vue écologique : Leschampignons comme toutes les es-pèces animales ou végétales sont deséléments de la biodiversité. Ils méritentdonc la même attention et la même pro-tection, notamment pour les espècesmenacées. De plus ils sont une sourcealimentaire pour de nombreux animauxcomme les insectes, les gastéropodes,et aussi les mammifères comme lesrongeurs, les sangliers et les cervi-dés.

- Au point de vue de la santé et dudéveloppement de la forêt : le cham-pignon a un rôle fondamental dans l’éco-système forestier en ce qui concernel’aide à la croissance des arbres assu-rée par de nombreux «mycorhiziens» etaussi le nettoyage réalisé par les «sapro-phytes».

Les causes de raréfaction des cham-pignons � Le ramassage : si la cueillette fami-liale n’est pas nuisible, par contre, lacueillette semi professionnelle peut avoirdes effets néfastes. Parmi ceux-ci,

citons le ramassage de champignonstrop jeunes, en sacs plastiquesdans lesquels les spores ne peuventpas se ressemer en milieu naturel, lepiétinement du sol qui nuit aux mycé-liums et aux substrats ou le ratissage(cueillette intensive).

� Destruction des biotopes : c’estcatastrophique pour les champi-gnons ! Par exemple lors d’aménage-ments routiers ou destructions dezones humides, etc..

� La pollution atmosphérique : aci-dification du milieu, composés azotés,nitrates, métaux lourds que les cham-pignons ont tendance à accumuler(plomb, cadmium, mercure, cuivre) etla radioactivité.

� Les changements de biotopecoupes rases anticipées :- Coupes systématiques des arbressans valeur économique : bouleau,saule, noisetier, tremble. - Peuplements trop denses interceptantles pluies.- Assèchement des zones humides etmarais, amendement par engrais chi-miques, monoculture forestière. - Enlèvement des arbres morts.- Débardage et travaux forestiers avecdes engins lourds.

� Les causes naturelles :Changements climatiques, tels queaugmentation des températures etmanque de précipitations.

Actions possibles pour protéger les es-pèces de champignons :

�� Inventaire des espèces rares ou me-nacées�� Protection légale règlementant lescueillettes�� Education des Usagers : C’est lerôle de IASEF !

Daniel Maurel

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� pratiquer une cueilletteraisonnable, � ne pas détruire les champi-gnons sans valeur, � se munir d’un panier enosier pour contribuer à ladissémination des spores enforêt.

Les champignons et l’écosystème forestierEn écologie forestière on évoque couramment de nombreuses espèces végétales : les arbres, les plantes,les fleurs, mais on oublie presque toujours les champignons dont les espèces sont pourtant beaucoupplus nombreuses.

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Globalement, les effectifs de pies sont enforte régression : - 68% entre 1989 et2011 selon le programme STOC. En fait,ce chiffre recouvre deux phénomènestrès différents. En milieu rural, la chute estparticulièrement sévère, allant jusqu’à sadisparition totale dans certains secteurs.Les modifications des pratiques agricoles,avec le recours aux intrants, et des pay-sages, avec la disparition des haies, ysont sans doute pour beaucoup. Mais laprincipale cause semble être le piégeage,conséquence du classement en «nuisi-bles». En ville, on assiste à un phéno-mène inverse : depuis les années1970-1980, la pie yest devenue abon-dante alors qu’elleen était totalementabsente auparavant: les zones périur-baines offrent desespaces végétali-sés où elle peut senourrir et la pres-sion du piégeageest moins forte.

Plus de 300.000pies tuées chaqueannée…

L’arrêté ministérieldu 2 août 2012 fixant «la liste des es-pèces d’animaux classées nuisibles» aretenu la pie dans la totalité de 76 dépar-tements, et partiellement dans 5 autresdépartements. Des arrêtés ultérieurs pré-parent une augmentation des zones declassement. Les résultats sont là : l’AS-PAS(1) estime que 324.000 pies sonttuées par piégeage chaque année, soitenviron 4.000 par département. Dans leVal d’Oise, la FICEVY(2) fait état d’uneprogression constante des prises, pas-sant de 600 pies en 1993 à 2.410 piesen 2010. Ce chiffre provient des décla-rations des piégeurs : la réalité est certai-nement beaucoup plus importante.

Pourquoi ce classement en«nuisibles» ?

La réglementation prévoit que le classe-ment d’un oiseau doit répondre à un des troismotifs suivants : dans l'intérêt de la santéet de la sécurité publique (maladie...),pour assurer la sécurité de la faune et dela flore (prédation de gibiers...) ou pourprévenir des dommages importantsaux activités agricoles, forestières etaquacoles (dégâts aux récoltes...)

La pie n’ayant jamais été considérée

comme un r isque pour la santé pu-blique, il faut chercher ailleurs la justificationà ce c lassement . La FICEVY, qui aélaboré le dossier technique à par t i rduquel la Commission Départementalede la Chasse et de la Faune Sauvage s’estprononcée indique : «La pie bavarde estun oiseau territorial, omnivore, qui n’hésitepas à s’attaquer à des proies vivantes ounon de taille respectable, tels qu’œufs depassereaux à celui de l’oie, des pous-sins de toutes espèces, poulets et cane-tons de 2 à 3 semaines. Ce régimealimentaire les conduit à avoir un impact fi-nancier important là où les couples ont

décidé des’implanterque ce soitsur lafaune sau-vage, lesa n i m a u xd o m e s -tiques etles cul-tures ma-r a î c h è r e sou agri-coles»(a).

Le problèmedevant cetteargumenta-

tion est qu’elle reprend tous les préjugésqui entourent la pie, mais qu’elle va à l’en-contre de tous les travaux scientifiques.Une thèse de doctorat, établie dans lecadre du Muséum National d’HistoireNaturelle, a démontré de façon incon-testable que :�� La pie est omnivore, avec un ré-gime alimentaire qui inclus, de fait, desprédations sur des petits oiseaux, maiscelles-ci sont très limitées (essen-t ie l lement en période de reproduc-tion) dans le temps et en quantité(b). Entout état de cause, toutes les étudesmontrent qua sa présence n’a aucuneinfluence sur les niveaux des populationsde passereaux.�� La pie a peu de prédateurs na-turels. Comme tous les animaux danscette situation, elle a donc un systèmede régulation qui lui est propre :seuls les couples qui disposent d’unterritoire (4 à 5 ha au minimum en mi-lieu rural ; 2 ha au en milieu urbain)sont reproducteurs. Les autres nese reproduisent pas.

Pourquoi cet acharnement ?

Simplement pour sat is fa i re les

“NUISIBLES” : la Pie Bavarde Les pies reconnaissent les visages humainsUn chercheur coréen vient de démontrerque les pies reconnaissent les visageshumains. Au départ, c’est une découvertefortuite : il venait de déranger des piespour installer des caméras et il s’est fait«agresser» par plusieurs d’entre elles ensuite,alors qu’il était avec des collègues.Même, en échangeant ses vêtementsavec eux, il restait l’objet de leur agressivité.Il a poussé plus loin l’étude et aucundoute ne subsiste, c’est bien son visagequi était identifié. Or, il y a 20.000 étu-diants sur le campusZLes pies et la «conscience de soi»Des psychologues de l’Université Goethe,de Francfort, ont soumis des pies autest du miroir, mis au point par GordonG. Gallup. Il consiste à appliquer unetache de couleur sur l’animal, puis à leplacer devant un miroir. Pour la plupartdes animaux la réaction va de l’indifférenceà l’agressivité. La pie réagit différemment,en s’observant, puis en cherchant à sedébarrasser de la « tache », avec le bec,la patte ou ne se frottant. On peut doncpenser que la pie comprend que l’oiseauqui lui fait face, dans le miroir, est elle-même. Seule une petite dizaine d’ani-maux réagit ainsi : l’éléphant, lechimpanzé, l’orang-outan, le bonobo, ledauphin, l’orque, le corbeau et une es-pèce de perroquet. Les enfants réussissenthabituellement ce test à partir de 18 mois.

préjugés du monde de la chasse et ré-pondre à l ’ idée fausse mais répan-due qui voudrait que la pie dét ru iseles passereaux. Reste l’évidence :qu’elle soit en voie de disparition (sec-teur rural) ou abondante (secteur urbain),c’est partout une même et seule réponse:le piégeage. Une réponse qui conduit à lamort plus de 300.000 oiseaux par an.

Pascal Thoyer----------------------------------------------

1 ASPAS : Association pour la Protectiondes Animaux Sauvages2 FICEVY : Fédération Interdépartemen-tale des Chasseurs de l’Essonne , du Vald’Oise et des Yvelines3 Cette argumentation a été utilisée par lePréfet du Val d’Oise pour classer la piedans les nuisibles en 2011. Le Tribunal Ad-ministratif de Cergy-Pontoise, saisi parl’ASPAS, a annulé l’arrêté en cause,soulignant l’absence totale de preuve desdégâts imputés à la pie.4 Les « charognes » figurent en bonneplace dans le régime alimentaire de la pie.Ce qui explique la présence parfois impor-tante d’ossements d’animaux de taille re-lativement importante, comme descrapauds ou autres oiseaux.

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Même dérangé par nos taquine-ries ou par les accidents du ter-rain, il retrouve sa position

initiale et suit obstinément son chemin.C’est qu’il a une tâche très importante àaccomplir : le nid pour sa progéniture pro-chaine doit être abondamment garni denourriture car les galeries souterrainesoù ses larves vont se développerdoivent être bien approvisionnées.Il faudra à peu près deux ans à une larvepour se développer et le coléoptèreadulte n’émergera du sol qu’au prin-temps suivant.

Que seraient nos forêts sans la pré-sence de ces nettoyeurs de la nature? Pourtant, dans les allées équestresde nos forêts, il est en danger : Lesvermifuges administrés aux chevauxsont rémanents dans leur crottin.

Le monde des insectes est fascinant. Cetteclasse, embranchement des arthropodes,est la plus riche en espèces dumonde animal. On évalue à un million lenombre d’espèces connues dans lemonde dont soixante mille présentesen France.

Chaque année, on en découvre denouvelles. Les morphologies sont va-riées, les modes de vie différents, lestalents divers les uns par rapport auxautres. Ils se placent immédiatement aprèsles végétaux dans la chaîne alimen-taire, ils servent de proies aux oi-seaux, aux reptiles, aux amphibiens età de nombreux mammifères. De cefait, ils ont une fonction importante dansnotre écosystème.

Les uns comme le bousier sontéboueurs, d’autres ordres commecelui des hyménoptères (abeilles,bourdons, guêpesZ) participent à lafécondation des fleurs et maintiennentainsi l‘existence du monde végétal.Ceux nombreux qui se nourrissent devégétaux en cours de décompositionparticipent à la fécondation des sols.Les nécrophores enterrent des cadavres depetits vertébrés participant eux aussi aunettoyage de la nature. Les insectestueurs qui se nourrissent d’autres in-sectes (libellules, guêpes, cocci-nellesZ) régulent les populations desautres insectes et évitent leur pullula-tion. On commence à utiliser leur ac-tion en agriculture pour limiter l’emploi

des insecticides. Beaucoup sont simple-ment beaux, tels les papillons, les lon-gicornes et tant d’autres qui enrichissentnotre environnement et dont les larves sontsource de nourriture pour d’autres es-pèces.

Cependant, cherchons à retrouver leurscaractères communs : la plupart desinsectes ont un corps en trois parties :la tête, le thorax et l’abdomen.

La tête : Elle comprend les antennes,les yeux composés et parfois des yeuxsimples les ocelles et les pièces buc-cales. Elle abrite un cerveaucomplexe qui prolonge lesystème nerveux enforme d’échelle de cordesitué dans l’abdomen

Le thorax : Composé de

trois segments, il supporte les organeslocomoteurs : les trois paires de patteset les deux paires d’ailes. Chez les dip-tères (les mouches), une paire d’ailes aévolué en balancier, ce qui permet leurvol particulier en zigzag.

L’abdomen : Il renferme l’appareil di-gestif, le cœur en forme de tube, lesorganes reproducteurs et le sys-tème nerveux. Ces organes ont desprolongements dans tout le corps. Larespiration se fait par l’intermédiaire detrachées qui s’ouvrent sur les côtés duthorax et de l’abdomen par des stig-mates.

Les nombreux insectes sont unélément très important de la bio-diversité.

Les espèces sont diverses dans leursformes, leurs tailles, leurs couleurs,leurs façons de se nourrir, leurs modesde vie.

Les abeilles, les guêpes, les fourmis,les termites vivent dans des sociétésorganisées. D’autres sont solitaires.

Les insectes participent à l’équilibre quirégit la vie sur notre planète. Le mondeanimal comme le monde végétalsont très interdépendants, l’équilibreentre les espèces est fragile et les in-terventions humaines souvent le mena-cent.

Bien sûr l’influence des insectes surnotre vie ne se limite pas à la produc-

tion de miel, de cire, de filsde soie, de teinture decochenille ni même desubstances médicamen-teuses ou de réservede protéines dans l’alimen-tation de certaines popu-lations humaines.Certains transmettentdes maladies àl’homme : Pensonsà la mouche tsé-tséet à la maladie du

sommeil, à la puce du rat vecteurde la peste, au moustique anophèleresponsable du paludisme ou auxpoux du corps qui transmettent le ty-phus. Il peut arriver d’autre part quepar une absence de prédateurs, unemétéo trop favorable ou une abon-dance de nourriture des ravageurs pul-lulent et deviennent une nuisance.

Rappelons-nous la catastrophe qu’acausée en Chine « la chasse aux qua-tre nuisibles » décrétée par Mao TseToung. Les o iseaux, pr inc ipa le-ment les moineaux friquets préle-vaient leur subsistance sur lesgrains cultivés. Ces oiseaux ont été dé-clarés nuisibles et les paysans ont étéinvités à les exterminer en faisant dubruit, en tapant sur des casserolespar exemple. Les oiseaux ne pouvantplus se poser mouraient d’épuisement.N’ayant plus de prédateurs, les cri-quets se sont multipliés et ont fait plusde dégâts que les oiseaux. Ils ont cer-tainement été une des causes de lagrande famine qui a fait plusieurs mil-lions de morts.

Ces situations découlent toujours d’undéséquilibre écologique dont l’homme,cet apprenti sorcier, est souvent res-ponsable.

Les insectes et la biodiversité ? Qui n’a jamais été intrigué lors d’une promenade dans les bois par le comportement d’un bousier,

ce joli coléoptère noir aux reflets bleus ou verts (geotrupes stercorarius), occupé à transpor-ter avec peine des excréments ?

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La monoculture favorise les ravageurs.

Il ne faut jamais oublier que les bienfaits apportés parles insectes sont globalement plus importants que leursinconvénients. Les protéger est une nécessité. Ils sontdans les premiers éléments de la chaîne alimentaire etassurent ainsi la pérennité de toute vie, y compris la viehumaine, sur notre planète. Ils entretiennent et enrichis-sent notre environnement.

Prenons-en conscience et évitons l’emploi des pesticidesqui détruisent toutes les espèces indifféremment etsoyons fermes sur l’application de l’arrêté du 23 avril 2007qui s’applique à soixante-cinq espèces protégées enFrance. Il interdit de détruire, capturer ou enlever, conser-ver pour les collections les insectes vivants ou morts. Il in-terdit aussi de les transporter, colporter ou utiliser, de lesvendre ou de les acheter.

L’attention à la conser-vation de la biodiversité ne doit pas

être réservée aux espèces rares. En protégeantles insectes, aidons à combattre les graves menacesqui pèsent sur la nature et notre environnement.

Marie-Claire Morvant

...Les insectes et la biodiversité ? (suite)

Visite du rucher-école des Amis des Abeilles du Val-d’Oise ( AAVO ) à Domont - Dimanche 9 juin 2013

Comment imaginer, que si près de Paris, un endroit un peu secretoù la nature semble intacte, on peut découvrir un véritable centrede formation apicole.

Accueillis par deux spécialistes, notre groupe d’une vingtainede novices, dont la moitié d’enfants, a été initié à la connaissancedes abeilles, l’élaboration des essaims, la collecte du miel. « Il n’ya pas de questions bêtes » ont encouragé nos formateurs : et bienils n’ont pas été déçus ! Si nos questions n’étaient pas très scien-tifiques, les réponses l’étaient, et nous avons découvert un mondeignoré du simple consommateur.

Nous dégusterons avec respect ce précieux cadeau desabeilles.

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Yves Morvant

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Les abeilles sont des insectes appartenant à l’ordredes hyménoptères. Cet ordre comporte des espècesutiles à l'homme pour leur rôle de pollinisateur (abeilles,bourdons, guêpes) ou de dégradation de végétaux(fourmis). Il joue donc un rôle central dans le maintiendes équilibres écologiques. Il constitue, après les co-léoptères, l'ordre d'insectes le plus diversifié.

Mille espèces d’abeilles vivent en France. Elles peu-vent avoir un comportement domestique, social, sau-vage ou solitaire. Toutes ont un rôle prépondérant dans lapollinisation des végétaux, 80% de ces derniers en ont be-soin pour leur fécondation. Leur action impacte directe-ment l’économie agricole, arboricole etagro-alimentaire. Le tiers de la nourriture mondiale del’homme repose sur la pollinisation des cultures.L’homme est carrément dépendant de l’abeille. Sans cesouvrières, il n’y aura plus de fruits, ni de légumes.L’abeille domestique, apis mellifera, est égalementnotre productrice de miel, mais, contrairement aux idées re-çues, la majorité des abeilles ne produisent pas de miel.Compte tenu de ce rôle et de la sensibilité aux pollutions,l’abeille est considérée à juste titre comme la sentinellede l’environnement.

Depuis quelques dizaines d’années, on constate undéclin massif de la populat ion d’insectes pollinisa-teurs, en particulier abeilles domestiques et bourdons. 50à 90% ont disparu dans le monde. 40% des apiculteursfrançais ont cessé leur activité depuis 10 ans. La pro-duction de miel a chuté de 33 000 tonnes en 1995 à16 000 t en 2012. En parallèle, les importations sont pas-sées de 7 000 t à 26 000 t. Les causes de ce déclin peu-vent en être diverses et font l’objet de débats d’experts.Mais il semble de plus en plus, ici comme ailleurs (per-turbateurs endocriniens par exemple), que la conjonctionde plusieurs facteurs aient un effet multiplicateur : mono-culture intensive, parasites, prédateurs invasifs tel le fre-lon asiatique, champignons, insecticidesZ et en particulierla synergie d’affaiblissement de l’abeille : parasite + insec-ticide.

Parmi ces causes, l’usage des insecticides agricolesa manifestement un impact prépondérant et dévastateur,en particulier, une nouvelle génération de produits, lesnéonicotinoïdes. Ces insecticides systémiques ne sontplus répandus, mais enrobent directement la semence etdiffusent, tout au long de la croissance de la plante,jusqu’au nectar et au pollen. Ils sont très employés dans

l’agriculture intensivedu maïs et du colza.Selon les scienti-fiques, ils affectent lesystème nerveux etcognitif des abeillesqui perdent leur sensde l’orientation et neretrouvent plus leurruche. Pourtant,aucun cadavred’abeille, ni aucuneprésence de prédateurà proximité. Résultat :depuis le début dusiècle, on assiste àun effondrement descolonies. Autreconstat : le miel estdésormais de meil-leure qualité en mi-lieu urbain que rural.

Ces insecticidessont connus sous lesnoms commerciauxde Gaucho, Cruiser,Poncho, Régent.

La suspension de3 insecticides a été proposée par l’EFSA, Autorité Eu-ropéenne de sécurité des aliments. Leur suspension a étédécidée pour 2 ans par le Conseil européen, mais dansdes conditions restrictives : à compter du 1er dé-cembre 2013, sur 4 cultures : maïs (traité à 80% avecles néonicotinoïdes), tournesol (60%), colza (60%) etcoton. Le régent, de la même famille n’est pas concernépar cette décision alors qu’il est interdit en France en en-robage depuis 2005. Mais ils restent autorisés sur céréalesd’hiver, légumes, vergers après floraison. Les sols vontdonc continuer d’être contaminés. Le produit étantrémanent plusieurs années, il diffusera dans lesplantes poussant en période de pollinisation.

C’est donc une décision bien en demi teinte qui estprise au niveau européen après des années de tergiver-sations sous la pression des producteurs et utilisa-teurs de ces insecticides.

L’homme pactise avec le diable insecticide.Les insectes pollinisateurs constituent unrouage essentiel du développement durable, dela vie. Balayons déjà sous notre porte et n’utilisonsplus d’insecticides.

Sur notre initiative, le cinémaLe Conti à L’Isle-Adam a

programmé le 25 juin le film«des ABEILLES et des HOMMES»

suivi d’un débat animé parIASEF avec l’AAVO95, «Les

Amis des abeilles du Vald’Oise», membre de l’UNAF,Union Nationale de l’ApicultureFrançaise. Cette associationrassemble apiculteurs locaux

et les personnes intéressées.Elle dispose d’un rucher-

école à Domont et organisevisites et activités.

Nous signalons la parution d'unnuméro hors-série (N°175 juillet-août) de la revue Sciences etAvenir "la vie extraordinaire desabeilles" apportant un complémentà ce débat : les abeilles, la ruche,les menaces (monoculture, insecti-cides, les prédateurs).

Les sentinelles et les insecticidessystémiques.

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La Société Nationale de Protection de laNature a réalisé entre 2007 et 2012 l’in-ventaire des mares de la région Ile-de-France pour le compte du ConseilRégional.

Dans le Val d’Oise, cet inventaire a été réa-lisé en 2012. IASEF a été l’association val-doisienne qui s’y est le plus impliquée. Lesrestitutions de cette étude ont eu lieu àParis fin 2012 et à Cergy en avril dernier.

Au niveau Ile-de-France, 20.000 mares ontété inventoriées, 3 600 visitées(16%)dont 3 200 caractérisées et 400 dispa-rues. Le bilan en est plutôt alarmant avecun abandon des milieux, une absencechronique d’entretien avec, pour consé-quence, un mauvais état de conservation.

Dans le Val d’Oise, 1 450 mares ont étéinventoriées , 510 visitées dont 170 parIASEF.

L’objectif est de constituer un réseau dezones humides composés de marais, de ro-selières et de mares en Ile-de-France fa-vorisant la migration des espèces et labiodiversité.Dans le Val d’Oise, seul L’Isle-Adam per-met de constituer 2 réseaux significatifs demares : �� d’une part, le réseau des mares aunord de la ville en forêt et dans le boisde Cassan comprenant des mares ré-habilitées par l’ONF et de nombreuxtrous de bombes aux mares plus oumoins permanentes. �� d’autre part, le réseau des mares de laforêt sud domaniale de L’Isle-Adam.

La fragilité des milieux humides nécessiteune attention particulière.Les amphibiens sontla première espèce menacée. Le classe-ment en espaces naturels sensibles doits’accélérer.

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Vous ne le savez peut-être pas, mais denombreux animaux vivent dans lesmares. On ytrouve diffé-rentes espècesqui y viventtoute l’année etd’autres qui lesutilisent simplementpour s’abreuver,se nourrir ou s’yreproduire.Parmi les plus petits, on trouve les «recy-cleurs», petits animaux unicellulaires, quiminéralisent la matière organique et descrustacés planctoniques qui forment labase des chaînes alimentaires. Ontrouve également de petits animaux telsque des crustacés (aselles, ostracodes),des punaises (notonecte, gerris) oudes coléoptères (dytiques). D’autres animaux pondent leurs œufs dansl’eau qui deviendront des larves aquatiques.C’est le cas de certains insectes, tels queles moustiques, les éphémères et leslibellules. Ces dernières, à l’état larvaire etadulte, sont de redoutables prédatrices etse nourrissent principalement d’insectes.Les mares abritent également des amphi-biens qui mangent aussi de nombreuxinsectes (moustiques,Z). On y trouve

souvent des grenouilles vertes et brunes,des crapauds communs et plus rarementdes tritons. Ces derniers vivent quasi-ment toute l’année dans la mare contraire-ment aux grenouilles et crapauds quiviennent seulement s’y accoupler et pon-dre leurs œufs aux printemps.Enfin, les mammifères et les oiseauxutilisent les mares pour s’y abreuver et s’ynourrir des nombreux animaux inféodés àcet habitat (insectes, amphibiens,Z).Les mares ont fortement régressé auXXème siècle. Elles sont menacées par demultiples facteurs : �� eutrophisation, �� pollution (pesticides agricoles, plombde chasse, acidificationZ), �� comblement, Z

De plus, certaines espèces introduites parl’Homme telles que la tortue de Floride,l’écrevisse américaine ou le ragondindétériorent les mares.Sachez également que les poissons nesont pas naturellement présents dans lesmares. Leur introduction dans ce milieunuit aux autres animaux car ils mangent lesœufs d’amphibiens et les insectes. Il est donc très important de protéger cepatrimoine naturel pour que les générationsfutures puissent observer cet écosystèmesi particulier... Marjorie Trubert

L’inventaire se poursuit en 2013. IASEF y contribue par ses relevés et transmissions de données à la SNPN.

Actions en milieuscolaire : La forêt et l’arbre...IASEF développe désormais sesactions pédagogiques en milieuscolaire avec une équipe d'ex-enseignants de Sciences de lavie et de la Terre. Les premières sorties sur lethème de l'arbre et la forêt ont eulieu début juin avec 4 classes del'école maternelle Chantefleur deL'Isle-Adam. Malgré quelquesmoustiques "perturbateurs", lesmultiples observations et activi-tés effectuées sur le terrain ontpermis à de très jeunes enfantsde mieux connaître, apprécier etrespecter leur environnement. Gageons que lorsqu'ils se pro-mèneront désormais en forêt enfamille, ils sauront mieux profiteret préserver ce milieu naturel, siriche en biodiversité. Ces actions vont se poursuivre

à la rentrée 2013.

.. et les champignonsNotre ami Daniel Maurel, guidede la SMF, et animateur dessorties mycologiques de IASEF,a assuré l’encadrement d’unesortie scolaire de fin d’année. Envoici un court résumé :“J’ai réalisé une sortie champi-gnons en forêt de montmorencyle 7 juin dernier, avec 2 classesde CE2 (45 élèves, 2 ensei-gnantes 4 parents d’élèves) del’école Paul Vaillant Couturierd’Argenteuil. Le parcours d’envi-ron 4 kms en forêt de 9h 30 àmidi, ponctué d’un pique niquedans une clairière à rencontré unvif succès parmi les enfants, cer-tains n’étaient jamais allés enforêt.”------------------------------------------Pour les enseignants : IASEFdispose des droits de plu-sieurs films naturalistes d’ex-cellent niveau qui peuventvous être prêtés gracieuse-ment pour une diffusion sco-laire. Merci de nous contacterpour en connaitre les modali-tés pratiques (voir égalementsur notre site, rubrique “péda-gogie”.

La faune des mares

Inventaire des mares : bilan 2013 par la SNPN

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Grenouilles, crapauds, tritons, ces petitsanimaux nous semblent familiers. Ils sontpourtant souvent méconnus ou même dé-testés alors que leur rôle dans les équili-bres écologique est indéniable.

Ils sont aussi d’excellents indicateurs del’état de l’environnement dans lequel,parfois, ils survivent (pollution).

Ce sont également des espèces en voie dedisparition ; les principales causes de leurdéclin sont la régression de leur habitat, lapollution ainsi que les dommages induitspar la circulation routière lors des migrationsde printemps.

Nous devons agir pour retarder et mêmeéviter cette disparition : Pour cela, depuisplus de 10 ans, afin d’éviter que les batraciensse fassent écraser par les voitures, l’asso-ciation locale, Sauvegarde Asnières-

Baillon (SAB), installe plus de 600m debarrage (bâches et seaux) le long de laroute de Royaumont à Baillon (crapauduc).

Tous les matins, pendant 2 mois, uneéquipe de bénévolesramasse les batracienstombés dans les seauxpour les relâcher del’autre côté de laroute. Afin de pérenni-ser cette protection,avec l’aide de lamairie d’Asnières-sur-Oise et du parc naturelrégional (PNR) Oise-Pays de France, laSAB a fait construireun crapauduc en dur.Le financement a étéréalisé par le PNR, laville et la SAB.

L’effort financier demandé pour préservernotre environnement représente moins de3 € par habitant. Que l’on croie ou non à laprotection de l’environnement, c’est aussipar sens éthique qu’il faut tout mettre enœuvre pour éviter la mort gratuite desanimaux.

Didier Roux, Président de la SAB.(Article paru dans le bulletin municipal

d’Asnières-sur-Oise)

L'OPIE* a réalisé en France, en2011 et 2012, une enquête derépartition du lucane cerf-vo-lant, Lucanus cervus. Son rap-port sera transmis à l'UnionEuropéenne par le MNHN**. IASEF a participé ponctuelle-ment à ce recensement sur ob-servations fortuites. En premièreapproche, le lucane est plutôtcommun dans le Val d'Oise. Il estpar contre plutôt rare dans leNord Picardie. Un article de larevue "insectes" relatif à cet in-ventaire rédigé par l'OPIE figuresur le site IASEF, onglet biodi-versité/faune/insectes.Cette enquête se poursuit parune phase de suivi. Si vousobservez des lucanes, ou mieux

si vous êtes partants pour enfaire la recherche, faites nous lesavoir ou adressez fiche d'obser-vation et photo à l'OPIE. Laphoto est nécessaire pour évitertoute confusion avec la petitebiche, Dorcus parallelipipedus.

* : Office pour les Insectes etleur Environnement** Museum National d'His-toire Naturelle

crapaudgrenouille verte

Sauvegarde des batraciens àBaillon

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La SAB est une association locale à laquelle IASEFadhère par amitié et solidarité. La pose du muret en dur fait suite à la réalisation préalablede buses sous la chaussée lors de travaux publics anté-rieurs. Les amphibiens peuvent donc franchir sans dangerla route par ces souterrains lors de la migration printanière.Cette dernière a lieu après la remontée des températuresaux alentours de 10°C.Cependant, la longueur du muret est bien insuffisante et la

pose de bâches est encore indispensable. Cette année, l’hiver a joué les prolongations et les bâchesétaient déjà enlevées lorsque l’essentiel de la migration a eulieu. Ce fut une véritable hécatombe. Les bénévoles de laSAB ont alors passé leurs soirées à ramasser les crapaudss’engageant sur la route pour limiter les dégâts. Rendonshommage à ces sauveteurs de la route. Ce phénomène cli-matique met en évidence la nécessité de poursuivre ces tra-vaux de crapauduc en dur.

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Les autoroutes ne représentaient que 1 560 km en1960 contre 11 000 km en 2009. Les autoroutessont des gages de rapidité et de sécurité pour les

automobilistes, mais qu’en est-il de la faune?

Les autoroutes ainsi que les voies ferrées ont frag-menté le territoire. La faune a ainsi vu son territoire réduitavec pour conséquence une impossibilité de migrer etainsi de renouveler le patrimoine génétique de l’espèce. Parailleurs les routes sont aujourd’hui une des principalescauses de la perte de certaines espèces puisqu’on es-time que le prélèvement routier peut représenter jusqu’à 30à 40% de mortalité d’une population.

Une façon de pallier cette fragmentation est la création debiocorridors permettant les passages au-dessus ou au-des-sous des autoroutes. Ces biocorridors ne reconstituenten rien le territoire initial, mais permettent d’offrir une alter-native positive et de maintenir au mieux la faune. Depuisles années 70-80, beaucoup de progrès ont été réalisés.Ainsi des ouvrages comme celui enjambant la N184 au car-refour du Tremble ne seraient pas conçus de cette façon au-jourd’hui. Ce dernier constitué d’une piste cavalière et d’unpassage bitumé ne peut constituer un biocorridor efficacepour les petits mammifères arrêtés par le bitume ou leschevreuils pour cause de bruits et de manque de vé-

gétaux à son abord.

Qu’est ce qu’un biocorridor efficace?

Il doit se trouver sur les passages connus des animaux et,donc, son implantation doit faire tout d’abord l’objet d’obser-vation. Sa conception doit être telle qu’elle favorise le pas-sage : entrée en entonnoir favorisée par des clôtures et uneplantation adéquate, un terrain en terre ou végétalisé et êtresuffisamment large pour permettre à la faune de se sentir ensécurité (photo ci-contre).

Les biocorridors peuvent être des ponts ou des tunnels com-binés ou non avec des usages agricoles ou de prome-nade.

Un autre exemple est le tunnel sous la N104 permettant au GR1de passer sous la «4 voies». Le terrain est sablonneux,le volume vaste et les abords tranquilles.

Le projet du prolongement de la A16 jusqu’à la Croix Verteprend en compte cette problématique et prévoit :�� L’adaptation d’un passage agricole pour permettre à lapetite faune (sanglier, petits mammifères) de franchirla A16 : 7,5 m de large dont 3,5 m de bordures végé-talisées. �� Un passage à grande faune (chevreuils, cerfs) de 25 mde large intégré dans le paysage forestier à l’est du BoisCarreau. Pour ce dernier, il est aussi prévu une installationvidéo pour mesurer l’efficacité du biocorridor. �� L’élargissement d’un ouvrage hydraulique à l’ouest duBois Carreau qui comprendra un gite pour les chauves-souris (chiroptères)�� A noter l’aménagement d’une mare à la lisière du BoisCarreau pour la protection des batraciens

IASEF a participé à l’enquête publique sur le prolongement de l’A16et a considéré comme positifs les aménagements prévus afinde permettre à la faune de passer de la forêt de l’Isle- Adamà celle de Carnelle par le Bois carreau. Il a été souligné que les passages à faune correspondaient au mi-nimum requis pour ces groupes d’espèces et que, plusun passage à faune est large, plus il est efficace etpermet à de nombreuses espèces de migrer, reconsti-tuant ainsi un milieu plus proche de leur environnement ha-bituel.Le projet de l’A16 prend en compte les effets sur la biodi-versité, ce qui n’avait pas ou peu été pris en compte lors dela construction de la N 184. Cette dernière partage la forêt de l’Isle-Adam en deux. Le pont du Carrefour du Tremble n’a, ni unabord végétalisé, ni une surface dite naturelle puisqu’une par-tie est bitumée. Nous demandons donc un aménagement dece pont, ce qui était prévu et approuvé lors de l’élaborationdu projet A16 mais ne semble plus être dans le projet final.

Catherine Allioux

Biocorridor enjambant la N184 au carrefour du Tremble

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Source : J. Carsignol – Cete de l'Est (source SETRA)

Nous resterons vigilantslors de la réalisation du pro-longement de l’A16 afin queles biocorridors soient effi-caces et ne restent pas austade de l’intention.

Biocorridor passant sous la N104

Prolongement del’autoroute A16O les biocorridors en question !

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Quand nous nous promenons en forêt,nous regardons et nous écoutons autourde nous et souvent au-dessus de nostêtes : les bruissementsdes feuillages, les cra-quements desbranches oscillantavec le vent, lesnombreux cris etchants d’oiseaux, lesinsectes, quand ilen subsiste, nousprésentent leur di-versité et nousl’identifions à la bio-diversité. Le sol, etsurtout la litièredes feuilles enhiver, nous sem-blent plutôt uni-formes, sansdiversité visibleni audible.Pourtant les solsforestiers sont, et de très loin, leprincipal réservoir de biodiversité et, cefaisant, notre premier « puits » à car-bone.

Nous le savons, les sols sont indis-pensables pour absorber l’eau, la filtrer,amortir les inondations, lutter contre

les sécheresses. Les sols stockent troisfois plus de carbone que toute la végéta-tion ou que tout le carbone présent dansl’atmosphère. Ils sont au centre des cycles

de l’eau, de l’azote, du phosphore etdu potassium qui ren-

dent possible la viedes plantes. Ils régu-lent nos émissions degaz à effet de serre.

Les sols sont vivantset ils contiennent beau-coup plus de biodiver-sité que celle qui sedéveloppe à leur sur-face. En tout premier lieu,les sols forestiers sontles plus riches en biodi-versité mais aussi encarbone. Il y a dans un solde forêt trois fois plus decarbone que dans la végé-tation qui y pousse et deux àtrois fois plus que dans l’at-mosphère, au-dessus.

Les sols sont une ressource très li-mitée : les sols cultivables représententun vingtième de la surface de la Terre.Leur formation est très longue, durant desmillénaires ; ils constituent un patri-

moine naturel qui n’est pratiquement pasrenouvelable.

Chaque année la France fait disparaîtresous le béton et le goudron plus dequatre-vingt mille hectares de solsvivants : ce sont souvent les terresagricoles les plus riches, qui garantissentnotre sécurité alimentaire. Ce sont aussides espaces naturels ou arborés quicontribuent à diluer les polluants, filtrerl’eau.

Les sols qui ne sont pas artificialiséssont également soumis à de nom-breuses autres menaces :

- érosion, - contamination, - tassement, etc.

Ce patrimoine, il faut le maintenir,l’entretenir et le protéger, pour nous dèsmaintenant, et pour les générationsfutures.

Dépêchons-nous de mieux connaîtreles sols pour mieux les respecter et enfaire meilleur usage.

Jean-Claude Marcus

Extrait du dossier d’enquête publique 2013

Le sol : notre principale réserve de biodiversitéet notre premier « puits » de carbone

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Bulletin N° 19, Dépôt légal à parution, N° ISSN 2115-4333, Reprographie : CALVA, Directeur de la publication : Pascal Thoyer, Rédaction : les membres du CA de l’IASEF, Edité par: IASEF, Initiatives et Actions pour la Sauvegarde de l’Envi-

ronnement et des Forêts, Centre associatif : Françoise Bonn - 14, rue Théodore Prévost 95290 L’Isle-Adam

Samedi 7 septembreIASEF tiendra un stand auForum des Associations

Gymnase Amélie Mauresmo à L’Isle-Adam de 10 H à 17H

Dimanche 15 septembreFête de l’Environnement à Parmain de 10 H à 17HDimanche 13 octobreFête de la Campagne

- Venez avec (ou sans) vos enfants réaliser votre nichoir -Parc Manchez à L’Isle-Adam de 10 H à 17H

Vendredi 15 novembreJournée “blaireau”

IASEF organise en partenariat avec Val d'Oise Environne-ment une journée ciblée sur le blaireau. Elle sera animée par

une conférencière spécialisée, Virginie Boyaval :

- En journée, cette spécialiste animera une classe del'école primaire Honoré de Balzac à L'Isle-Adam.

Le matin, elle présentera le milieu forestier, la biodiversité, lesrelations animales, la chaine alimentaire,.... l'après-midi sera

centrée sur le blaireau.

- En soirée, elle fera une conférence publique "cohabiteravec le blaireau" avec film et exposition sur cet animal sym-pathique, discret, mais aujourd'hui non protégé et très persé-

cuté. Venez nombreux.à 20 H15

cafétéria du centre sportif Amélie Mauresmoallée du Dr J. Cailleux

(donnant rue Chantepie Mancier)L'Isle-Adam

Lors de la création de cet espace,un "promontoire" a été réalisépour avoir une vue sur la mare etses environs.Un muret de pierres non jointivesa été const ru i t à la fo ispour soutenir le promontoire etaussi pour servir d'abri à unemicro faune.Cet hiver, ce muret a subi de nou-velles dégradations. A plusieursendroits, des pierres ont étéprélevées et jetées dans la mare.A chaque fois, les dégradations

ont eu lieu le mercredi ou pen-dant les vacances scolaires.C'est dommageable à plusieurspoints:�� Pour le développement de l'éco-système du muret�� Pour la mare dont les pierres de-vront être enlevées, ce qui va fra-giliser l'argile qui couvre le fond etperturber l'écosystème qui se met-tait en place.�� Le temps passé à le recons-truire est perdu pour traiter lesautres sujets et ils sont nombreux.

La municipalité va se charger dejointer une partie des pierres.Cependant, aidez nous à protégerce site, soyez vigilants quandvous passez à proximité.

Espace de b iod i ve rs i t éRond Po in t des

Hé ros de l a Rés i s t ance

à L’ I s l e -Adam

A vos

agendas

Le QR code “IASEF” Le QR Code (= Quick Response) est un code barre à deuxdimensions qui permet de relier un espace physique (uneaffiche, un monument, etc.) à un espace numérique (site web).La lecture s'effectue grâce à un téléphone portable (type smart-phone) équipé d'un appareil photo et d'une application de dé-codage appropriée téléchargeable.

IASEF a réalisé son QR Code pour relier ses réalisations à son sitewww.iasef.fr. Les panneaux de présentation de l’Espace de la biodi-versité en seront pourvus.

QR codedu site

www.iasef.fr