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Est édité par l’Institut des Risques Majeurs15, rue Eugène Faure38000 Grenoble

Directeur de la publication :Henri de Choudens

Directeur de la rédaction :François Giannoccaro

Rédacteur en chef :Laurence Cassagne

Réalisation :Imprimerie Notre-DameMontbonnot

ISSN 0999-5633

Quelques sites internet• Blog consacré aux Réserves Communales de Sécurité Civile, développé par le Cabinet Schell.Consultanthttp://reserves-communales.blogspot.fr/

• Site internet dédié à la réserve communale de La Seyne sur Mer http://www.rcsc-laseyne.fr/

• Site internet dédié à la réserve communale de Mougins http://reserve-communale-de-securite-civile-mougins.fr/

• Blog de la conférence riveraine de Feyzin http://www.conferenceriveraine.fr/

Avec le soutien du :- Conseil Général de l’Isère- Conseil Régional Rhône-Alpes

Connaissez-vousles prestations du centre de documentation de l’IRMa ?

Photo de couverture : Réserve communalede la sécurité civilede Seyne sur Mer© La Seyne sur Mer

Au fil des années, l’Institut a développé une offre de services et d’information dans le domaine desrisques majeurs naturels et technologiques à destination des professionnels et du grand public :

Une bibliothèque ouverte à tous � Un fonds documentaire diversifié et actualisé sur les risques naturels et technologiques(prévention, gestion de crise, réglementation…).

Des produits d’information diffusés à nos adhérents-abonnés :� La « Revue de presse » hebdomadaire est un service de veille électronique indispensable qui vous assure un suivi régulier de l’actualité des risques et des évolutionsréglementaires.

� « Panoramas » synthétise chaque trimestre toute une sélection d’informations juridiques (nouvelle réglementation, jurisprudence, questions parlementaires…)

… et des services� accueil du public� recherches documentaires� réalisation de bibliographies…

Pour rester au cœur de l’information, rien de plus simple, il vous suffit d’utiliser le formulaire d’adhésion-abonnement placésur notre site Internet (rubrique « L’Institut ») : http://www.irma-grenoble.com/

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L’implication du citoyen dans le développement d’une culture du risque Matthieu Bitschené et Fabrice Mouret, Ministère de l’Intérieur

De l’information préventive à l’interprétation des risques. Partager une culture du risque au profit d’une résilience sociale et territorialeJacques Faye, Ministère en charge de l’Écologie

La doctrine publique de prévention des risques et des crises et la question du « public »Geneviève Decrop, sociologue

Le Bénévolat de Sécurité Civile : Bilan et plan d’actionRapport de l’inspection générale de l’administrationJanvier 2012Synthèse réalisée par Henri de Choudens, IRMa

Les réserves communales de sécurité civile (RCSC)Marie-Danièle Rino, Ministère de l’Intérieur

Réserves communales de sécurité civile : Expériences et bonnes pratiques Laurence Cassagne, IRMa

La réserve civile et citoyenne NiçoiseYannick Dorgigne, Ville de Nice - Nice Côte d’Azur

La réserve communale de sécurité civile de Champ-sur-DracJoëlle Céroni, mairie de Champ-sur-Drac

Les citoyens du bassin Brévenne Turdineau cœur de l’alerte en cas d’inondations Julie Couve, SYRIBT (Syndicat de Rivières Brévenne Turdine) (69)

L’Association Départementale des RAdioamateurs au service de la SEcurité Civile de la Loire : ADRASEC 42Daniel Pichon, ADRASEC 42

Sécurité civile, place et rôle du citoyen dans les Médias Sociaux en Gestion d’Urgence (MSGU)Cédric Moro, Consultant

La Protection Civile : des bénévoles professionnels au service des collectivitésDirection de la Communication, Fédération Nationale de Protection Civile

C'est l'heure DICRIM…Habitants participez !Justine Menguy, mairie de Salaise sur Sanne

Les assises sur la politique de prévention du risque inondation : une journée de réflexion nourrie du travail préalable avec 80 citoyens gardoisLaure-Agnès Suita, Conseil général du Gard

Concours national « Mémo’Risks, ma ville se prépare » L’action éducative, civile et citoyenne sur le thème des risques majeursCamille Bezzina, IRMa

Union nationale des associations de lutte contre les inondations (UNALCI)Jacques Avrillon, UNALCI France Inondations

Dans la prévention des risques, l’intervention en casde crise, la gestion de la post crise, l’implicationdes citoyens est un complément indispensable auxplans et dispositifs divers prévus par les autorités età leur mise en œuvre.Des exemples nombreux montrent que cette implication sefait très spontanément et très efficacement lors de situa-tions dangereuses. La solidarité s’exprime rapidement,une entraide de proximité s’organise en attendant l’arrivée des secours.Cette implication spontanée, ne peut cependant pasexclure le besoin d’organisations plus structurées d’uneparticipation citoyenne à la sécurité commune.La loi incite tout citoyen à concourir à la sécurité civile.Cela passe évidemment par la connaissance par chacundes risques auxquels il est éventuellement soumis et parles comportements à adopter en cas de survenance durisque. Des actions sont menées à différents niveaux pourfournir ces éléments à la population et y développer uneculture du risque.Par ailleurs, l’implication citoyenne dans la gestion decrise, existe sous des formes très diverses, souvent impor-tantes : sapeurs pompiers volontaires, associations desécurité civile, croix rouge et plus récemment réservescommunales de sécurité civile…D’autres structures plus modestes voient de plus en plusle jour, suite à des événements dommageables souventrépétitifs telles les inondations par exemple.Le présent numéro de « Risque infos » se propose de jeterun regard non exhaustif sur toutes ces initiatives qui enfait, impliquent un grand nombre de citoyens. Ces initia-tives remarquables méritent d’être encouragées etmultipliées, pour que chacun, dans la limite de ses possi-bilités, puisse participer activement à sa sécurité, à cellede sa famille et à celle de tous.

Henri de ChoudensPrésident de l’Institut des Risques Majeurs

Sommaire

Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 3

Edito 4/5

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L’implication du citoyendans le développement d’une culture du risque

«L ’enfer, c’est les autres ». Si lamaxime peut, suivant les circons-

tances, trouver un fond de vérité, elle setrouve quotidiennement démentie par l’ac-tion de centaines de milliers de bénévolesau service de leurs concitoyens. Trop peude gens savent, par exemple, que derrièrela visière du casque du pompier qui lessecourt se trouve un homme ou une femmequi a quitté son travail et / ou sa famillepour participer à l’action de la collectivitéen matière de sécurité civile. Le citoyen aen effet une place à part entière dans sondispositif juridique et opérationnel, placeparfois méconnue et pourtant fondamen-tale.

Le citoyen, un acteurau quotidienLa place du citoyen dans la gestion desrisques majeurs ou de la vie courante estreconnue par la loi. L’article L.721-1 ducode la sécurité intérieure indique ainsique « Toute personne concourt par soncomportement à la sécurité civile ». Sicette place est reconnue, elle est égale-ment relativisée et il n’est exigé du citoyenqu’une action inscrite « dans la mesure deses possibilités ». D’où l’intérêt pour lasociété de veiller à ce que les possibilitésde chacun soient les plus étendues possi-bles, afin d’ouvrir un large champ d’actionet d’intervention. En effet, intervenir etagir, pour le citoyen, peut prendre desformes très différentes, qui sans être spec-taculaires, n’en sont pas moins précieusespour la bonne gestion des crises.

La simple prise de conscience, pour un

citoyen, de son environnement et desrisques qui peuvent s’y concrétiser peutl’amener à les prévenir en les connaissant,ou être à même d’adopter les comporte-ments les plus pertinents en cas de crise.Les principales consignes à respecter encas de déclenchement du signal d’alerte1

visent ainsi non seulement à permettre à lapopulation de se mettre en sécurité, maiségalement à contribuer à la bonne marchede l’action des moyens de secours. Or, avecactuellement moins de 15 % de la popula-tion connaissant les principales conduites àtenir en cas d’événement2, les réactionspeuvent aller à l’encontre de ce qu’exige-rait la situation, et peuvent en alourdir lebilan.

Connaître les risques auxquels on estexposé du simple fait de son lieu d’habita-tion par exemple, pouvoir se protéger etprotéger les autres en sachant donnerl’alerte, appeler correctement les secours,savoir quand intervenir soi-même ou s’enabstenir, sont autant de facteurs cléscontribuant à la bonne ou mauvaise gestiond’une crise. Pour y aider les citoyens, denombreuses actions sont menées afin deleur permettre de disposer de l’informationpréventive permettant d’appréhender leurmilieu et d’en connaître les risques identi-fiés. Les principales sont accessiblesdirectement auprès des mairies (documentd’information communale sur les risquesmajeurs) ou des préfectures (dossier dépar-temental des risques majeurs), etcontribuent ainsi à aider le citoyen à s’or-ganiser en conséquence. La mise en placed’un plan familial de mise en sûreté (PFMS)en est l’aboutissement, et permettra, lejour où un aléa se concrétisera, de

pouvoir y réagir de la manière la plusappropriée.

Par ailleurs, une méthode a été ainsi déve-loppée au sein du service départementald’incendie et de secours des Alpes-Maritimes (SDIS 06) , appelée informationpréventive aux comportements qui sauvent(IPCS). Cette méthode permet au plus grandnombre de disposer des ressources néces-saires lors du déclenchement d’une crise.Loin d’être une formation technique, ellevise à développer la résistance à la paniqueet s’appuie essen- tiellement sur uneapproche comportementale pouvant êtredispensée à des publics très variés,scolaires ou adultes. Créée dans les années1990, cette méthode fait l’objet à la fois detravaux théoriques, doctorats et mémoiresde master, comme de nombreuses mises àl’épreuve par la confrontation de popula-tions ayant bénéficié de cette information àdes événements divers.

Le citoyen et la chaînedu secoursSi l’implication de chacun en tant que citoyen est une clé de la réussite de la gestion de crise, la participation dequelques uns aux dispositifs de secours est peu connue et pourtant essentielle. Au sein des personnels de la sécuritécivile, la figure la plus connue est bien entendu celle du sapeur-pompier.Cependant, une grande part de la population ignore que 80 % d’entre eux,soit près de 200 000 personnels, contribuent aux missions de secours demanière bénévole, et acceptent, pour lebien commun, la charge d’une activité

4 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

Matthieu Bitschené et Fabrice Mouret, Bureau de l'alerte, de la sensibilisation et de l'éducation des publics, Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, Ministère de l’Intérieur

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lourde et dangereuse. Cette implicationmajeure doit cependant bénéficier de lareconnaissance qu’elle mérite, car si « lesapeur-pompier volontaire prend librementl’engagement de se mettre au service de lacommunauté (…) il exerce les mêmes acti-vités que les sapeurs-pompiers profession-nels »4.

De même, la participation des associationsagréées de sécurité civile permet d’asso-cier 200 000 bénévoles aux actions desecours, et de mettre à disposition desmoyens importants ainsi que des compé-tences spécifiques.

Enfin, depuis la loi de modernisation de lasécurité civile du 13 août 2004, lescommunes ont la possibilité de mettre surpied une réserve communale de sécuritécivile, chargée d’ « appuyer les servicesconcourants à la sécurité civile en cas

d’événements excédant leurs moyens habi-tuels (…) »5 .

La citation d’Haroun TAZIEFF pourraitrésumer à elle-seule ce qui est attendu ducitoyen dans le développement d’uneculture du risque : : « la seule façond’éviter, autant que faire se peut, lescatastrophes ou accidents graves, oud’en limiter les effets, c’est de s’ypréparer sans esprit catastrophistemais avec lucidité et détermination ».En effet, développer la résilience descitoyens et de la population, c’est contri-buer non seulement à sa protection, maiségalement au développement de l’ouver-ture et de l’attention aux autres. C’est doncparticiper à la réduction des incivilités etrenforcer la qualité du « vivre ensemble ».L’implication des citoyens dans la gestiondes risques est une

condition incontournable à son succès, tantleur apport est prépondérant au niveau del’organisation institutionnelle comme auniveau de la facilitation de l’action dessecours. Le développement de la culture durisque auprès du grand public est donc unimpératif, afin que cette ressource soitpérennisée et que la population ait lescapacités de résilience lui permettant defaire face dans les meilleures conditionspossibles à la survenue des aléas.

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1 Voir sur www.interieur.gouv.fr2 Rapport 2011 du délégué aux risques majeurs (ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie)3 http://www.sdis06.fr/4 Code de la sécurité intérieure, article L723-6

Une catastrophe majeure, qu’elle soit d’ordre naturel ou techno-logique, demeure une épreuve désorganisant la société etlaissant l’individu seul face à la crise au cours d’un temps plusou moins long. Dans ce cas, la préparation demeure un moyenefficace pour chacun de faire face à un tel événement etconstitue une responsabilité conjointe, relevant des pouvoirspublics mais impliquant également le citoyen qui peut et doit yparticiper.

Le plan familial de mise en sûreté (PFMS) répond à cela. Il est,en effet, un outil à la disposition des habitants exposés à unrisque naturel ou technologique. Sa finalité est de permettre auxcitoyens d’anticiper au mieux la gestion de l’événement et de sepréparer à le vivre de la façon la moins éprouvante. Il doitconduire ainsi à la diminution de leur vulnérabilité face à cerisque et développer la culture du risque des populations.

Le PFMS est un document intégré dans la nomenclature ORSECet participe pleinement à la réponse globale de sécurité civile.

En 2011, le ministère de l’Intérieur, par le biais de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises(DGSCGC), et l’institut des risques majeurs (IRMa) ont édité un guide « Je me protège en famille » présenté sous la forme debrochure indiquant les bonnes pratiques à adopter en cas d’événement et des fiches à compléter afin de construire son propreplan. À cette brochure, est associé un DVD « J’apprends à me protéger » qui présente pour les risques de la vie courante, lesrisques sanitaires et les risques majeurs les points suivants :

� une description synthétique,� les réflexes à adopter,� des informations pour tous sous formes de brochures, de jeux…� des liens internet utiles.

Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 5

Plan familial de mise en sûreté

Voir les exemples de PFMS adaptés : Ville de Nice et Ville de Grenoble

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De l’information préventive à l’interprétation des risquesPartager une culture du risque au profit d’une résilience sociale et territoriale

En 1987, à l’occasion de la loi sur lasécurité civile, la lutte contre les

incendies de forêt et la prévention desrisques majeurs, le législateur a inscritdans l’article 21 un droit à l'informationpour les citoyens sur les risques majeursauxquels ils sont soumis dans certaineszones du territoire et sur les mesures desauvegarde qui les concernent(aujourd’hui article L 125-2 du Code del’environnement). Ce droit s'applique aux

risques technologiques et aux risquesnaturels prévisibles.

Vingt cinq ans plus tard, malgré les acci-dents de Tchernobyl ou d’AZF, lestempêtes Martin, Lothar, les inondationsde Vendée et du Var et bien d’autrescatastrophes… on constate toujours unecertaine difficulté à aborder publiquementla gestion des risques et à mobiliser nosconcitoyens sur le thème de la résiliencesociale et territoriale alors que celle-ci

est une composante indispensable d’undéveloppement durable.

La capacité d’une société à faire face à unévénement de nature à engendrer uneforte perturbation, dépend de sa cohésioninterne et de sa vulnérabilité vis-à-vis del’impact, mais aussi de la connaissanceque chacun de ses membres peut avoirvis-à-vis de cet événement pour éviter lasurprise et la peur. Si nous ne devonspas nier le danger, nous devons cepen-dant le relativiser, l’apprécier à sa justeimportance pour couper court à touteparanoïa.

L’information du citoyen se traduit par undossier départemental sur les risquesmajeurs (DDRM) et un document d’information communal sur les risquesmajeurs (DICRIM) consultables en mairieet, depuis le déploiement des nouvellestechnologies de l’information, sur dessites internet. Le code de l’environnement(article R125-12) précise ensuite que lesconsignes de sécurité sont portées à laconnaissance du public par voie d'af-fiches. La loi du 30 juillet 2003 relative àla prévention des risques technologiqueset naturels et à la réparation desdommages, consécutive à l’explosion del’usine AZF et de fortes inondations enLanguedoc et la vallée de la Somme, acomplété les dispositions d’informationpréventive par l’inventaire des repères decrues historiques et la pose de repèrescorrespondant aux plus hautes eauxconnues. Elle oblige le maire à communi-quer régulièrement en cas de préventiondes risques naturels prévisibles.

Jacques FAYE, Chef du bureau information préventive, coordination et prospective, Service des risques naturels et hydrauliques, Direction générale de la prévention des risques, Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement

6 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

Repères de crues / Sommières (© Institut des Risques Majeurs)

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Elle instaure aussi une information del’acquéreur ou du locataire (IAL) d’un bien immobilier sur les servitudes exis-tantes, relatives au zonage sismique et àun risque naturel, minier ou technolo-gique.

Ces différentes dispositions sont-ellesappliquées ? Plus ou moins et plutôtmoins que plus, ce qui conduit à unegrande fragilité de notre société face àdes événements majeurs par méconnais-sance des dangers. Or, l’article 4 de la loide modernisation de la sécurité civile du13 août 2004 (article L 721-1 du Code dela sécurité intérieure) stipule que chacunconcourt à la sécurité civile et l’article 5(article L 312-13-1 du Code de l’éduca-tion) institue pour tout élève uneéducation aux risques.

Au-delà du respect des obligations régle-mentaires, on doit aussi se poser laquestion de la confiance. En effet, quelest le niveau de confiance accordé à laparole publique? Ceci nous conduit à envi-sager d’autres médias pour expliquer leschoses et permettre ainsi à chacun des’approprier le danger, le relativiser etadopter les dispositions nécessaires pouren minimiser les dommages.

Depuis les années cinquante, il est déve-loppé dans les grands parcs nationauxaméricains une approche d’interpréta-tion. Il s’agit d’aider chacun à découvrir, àcomprendre et à faire respecter le terri-toire dans lequel il se trouve. Ce sont lesanimateurs de ces parcs que l’on appela

interprètes. Par la suite, le journalisteFreeman Tilden l’a systématisée en ladistinguant de l’éducation. En France,cette approche est timide. On a quelquesbeaux exemples en terme de connais-sance scientifique avec le Palais de laDécouverte, la Cité des Sciences et de l’Industrie ou la Cité de l’Espace. Elle apparaît depuis peu aussi pour lesvilles d’art et d’histoire avec l’obligationde création de centre d’interpré-tation d’architecture et de patrimoine(CIAP) avec l’appui scientifique, méthodo-logique et financier du Ministère de laCulture.

Pourquoi ne pas étendre cette activité àtoutes les facettes du territoire et de lavie sociale en expliquant clairement lesaléas et les enjeux par l’utilisation d’ob-jets d’origine, l’expérience personnelle oudivers moyens d’illustration plutôt que parla communication d’une simple informa-tion sur les risques ?

Aujourd’hui, l’école, les médias etInternet sont des vecteurs de connais-sance très importants qu’il faut associervoire intégrer à une démarche de rési-lience sociale et territoriale. Chacun a unrôle à jouer.

L’école apporte pour la nouvelle généra-tion, les éléments de base de laconnaissance. Pour les adultes, lesmédias décryptent le moment, le présen-tent et l’analysent afin que chacun agisseà bon escient. Cependant, l’enseignant

manque d’outils pédagogiques adaptés etle journaliste est souvent incompétent etla recherche de l’audience pousse plus àla surenchère, au surprenant, au raccourciqu’à l’explication. L’exemple de la confu-sion entre vigilance et alerte pour lamétéo est très significatif à ce propos.Enfin, Internet a permis la diffusion etl’interaction. Cela a du bon et du moinsbon comme la rumeur…

Pour développer une culture durisque, peut-on concevoir un centre quidonne au visiteur la possibilité d’accéder àdes données scientifiques, puis les rendecompréhensibles, et favorise enfin lamémorisation des contenus en stimulantses émotions et ses sensations ? Pourcela, il devrait abriter au moins une exposi-tion permanente, didactique etpédagogique, des expositions temporairesrenouvelant l’intérêt des publics locaux,des ateliers pédagogiques pour les ensei-gnants, un espace de rencontre pouraccueillir débats et conférences et unespace de documentation ouvert au grandpublic, aux chercheurs et aux enseignants.

Un tel centre d’interprétation des aléas etdes risques (CIAR), autonome dans sonfonctionnement, partiel sur certains aléascomme les inondations, itinérant ouintégré comme un module d’un centre d’in-terprétation plus large de la ville ou duterritoire, ne deviendrait-il pas le lieu deréférence, d’échange et de concertationpour partager cette culture ? N’est-il pasaujourd’hui, un lieu nécessaire au regarddes différentes enquêtes sociologiques surla perception des risques et la confianceaccordée par nos concitoyens vis-à-vis desdifférents acteurs de la société ?

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 7

Réunion publique DICRIM / Voreppe / 2011 (© ville de Voreppe)

� 1 Cadre d’actions de Hyogo

� 2 Centre d’interprétation d’architecture et de patrimoine

� 3 Centre d’interprétation des inondations de la valléede la Rivière Rouge

Références

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8 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

La doctrine publique de prévention des risques et des crises et la question du « public »

Le « public » est le parent pauvre de lapolitique publique de prévention des

risques naturels et technologiques. Iln’existe en fait que comme destinatairepassif d’informations sur les risquesencourus. Ce droit à l’information dupublic a été consacré par la loi du 22juillet 1987 sur la prévention des risquesmajeurs. A l’époque, cette dispositionétait apparue comme une avancéemajeure, une innovation démocratiquedans le paysage de la prévention desrisques majeurs en France. Las, 25 ansplus tard, force est de constater que lesrésultats de cette grande avancée ne sontpas au rendez-vous ! Les dispositifs d’in-formation de la population sont à la foistrès formels et fort peu consistants, entous les cas, tout à fait impropres à faireprogresser dans le pays la culture durisque, comme on l’avait espéré. Mais ilfaut ajouter que sur bon nombre d’as-pects, la politique publique de préventiondes risques ne donne pas des résultatstrès convaincants. Outre le coût toujoursplus élevé des dommages liés aux risquesnaturels, en particulier aux inondations,outre la récurrence de catastrophesmajeures dans la dernière décennie (desinondations de la Somme à la tempêteXynthia et aux crues catastrophiques duVar), il faut se rendre à l’évidence quecette politique ne bénéficie d’aucunconsensus dans la société. Elle fait mêmel’objet d’une opposition soit sourde, soitcarrément ouverte, en ce qui concerneson dispositif principal, le plan de préven-tion des risques (PPRN ou PPRT), tant parles élus des collectivités locales que parles habitants des zones concernées parces plans. Si bien que dans bon nombre

de cas, le PPRN est plus redouté quel’aléa naturel qu’il est censé prévenir. Leslacunes et les faiblesses du dispositif deprévention des risques sont régulièrementépinglées par les missions parlemen-taires, constituées après la survenued’une catastrophe sans que rien n’en soitpour autant modifié1. Au cœur des diffi-cultés et des contradictions de la doctrinepublique française relative aux risquesnaturels et technologiques, il y a, sansconteste, la question du « public », de lapopulation, sous quelque forme qu’on laprésente : « acceptation sociale desrisques », « mémoire et culture de risque »(perte de…), « perception des risques »(erronées), etc. Mais, comme l’exemplede l’information du public le montre, ilserait vain de proposer des mesuresnouvelles qui risqueraient de n’êtrejamais que des emplâtres sur une jambede bois. C’est dans ses fondements et sesprincipes qu’il faut interroger la doctrinepublique des risques majeurs. Elle reposesur un certain nombre de postulats querien jusqu’ici n’est parvenu à ébranler etqui pourtant sont hautement contesta-bles. En voici quelques uns.

1. « La population est essentiellementpassive, sujette à des comportementsirrationnels et, en casde crise, encline à la panique » En vertu de ces vérités, très répanduesdans les milieux de la sécurité civile, ilest fortement recommandé de ne délivrer

que des messages rassurants (parexemple, si un incident se produit dansune centrale nucléaire, ou si un nuagetoxique s’échappe d’une usine Sévéso) etassortir tout communiqué émanant de lapréfecture du message suivant : « lesémanations sont sans conséquences pourl’environnement et la santé des riverains ».On comprend aisément dans ces condi-tions pourquoi le droit à l’information dupublic est resté quasiment lettre morte :toute information sur un risque réel peutinduire des réactions désordonnées etimprévisibles des individus concernés. Encas de crise, le premier réflexe descellules de crise, préfectorale ou interne àl’usine concernée, sera de rassurer, deprévenir la panique et d’assurer l’ordrepublic.

2. « Le risque ne se négocie pas »C’est un développement du premier point.Seul l’Etat et ses experts, détenteurs del’intérêt général et de la connaissance,sont en mesure de définir le risque, de leporter à la connaissance des acteurs duterritoire, de prescrire les mesures deprotection et de veiller à leur bonne appli-cation. La population, ses élus, sesassociations, ne pourraient qu’interférernégativement dans ce dispositif vertueux.L’irrationnalité, l’ignorance, voire l’in-fluence des intérêts particuliers seconjugueront pour interdire une bonneappréciation des risques réels, objectifs.En effet, la conscience populaire desrisques est obscurcie par une perceptionfaussée des risques, subjective. On citerapar exemple le cas courant où des

Geneviève Decrop, Sociologue associé au laboratoire PACTE (IEP-Grenoble)

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 9

citoyens expriment vis-à-vis des centralesnucléaires une peur irraisonnée, tout enprenant tous les jours la route en toutequiétude, et ce en dépit des vérités statis-tiques les mieux établies !

3. « Le risque est lecroisement d’un aléa et de vulnérabilité » Cette belle définition, qui n’est pas fausseen elle-même, a cependant donné auchamp du traitement du risque une confi-guration très particulière et in fine assezpréjudiciable. Car elle a abouti à distin-guer rigoureusement l’aléa, soit lephénomène physique et la « vulnérabilité »soit la part sociale exposée. Chacun des deux termes est perçu comme indé-pendant et requérant des traitementsappropriés et séparés, à tel point qu’on peut dire qu’en France, il y a des « communautés », des réseaux dédiés àl’aléa et des communautés dédiées à lavulnérabilité. En réalité, seules lespremières ont acquis une véritable exis-tence sociale.

4. « la prévention des risques reposesur la culture et la mémoire du risque, qui sontmalheureusementdéfaillantes chez les populationsurbaines, modernes et individualistes »En vertu de cet axiome, on postule qu’ilexiste quelque chose comme « une culturedu risque » distincte de la culture engénéral. Et on s’efforce de la réinsufflerdans les populations à grands renforts de

mallettes pédagogiques pour les enfantsdes écoles et de documents d’information,imposés notamment lors des transactionsimmobilières.

Or ces postulats ne sont confirmés paraucune étude sérieuse sociologique ouanthropologique. Certains sont mêmerégulièrement démentis. L’exemple majeurest celui de la panique. Elle n’est attestéepar aucun observateur, ni par aucuneenquête post-catastrophe. Au contraire, ilest abondamment documenté que dansles situations de catastrophes naturellesou technologiques, ce sont les comporte-ments de solidarité et d’entraide quiprévalent. La grande majorité despersonnes victimes de tremblements deterres est secourue par les voisinsindemnes et non par les équipes desecours acheminées à grand frais et grandbruit médiatique. Lors de l’ouraganKatrina, contrairement à des rumeursmédiatiques malveillantes, il n’y a pas eude pillages, mais une auto-organisation dela population pour survivre dans une situa-tion de défaillance totale des pouvoirspublics. A Toulouse, dans les jours qui ont suivil’explosion d’AZF, ce sont les habitants etles acteurs de terrain (travailleurs sociaux,médecins de ville etc.) qui se sont mobilisés pour venir en aide aux sinistrés et aux victimes alors que les institutions centrales restaient paralysées. Les exemples sont innombra-bles2.

Le postulat du risque non négociable,comme la définition de l’aléa et de lavulnérabilité ont pour effet de figer unevision du risque, décrochée de la réalitédu territoire, une vision où l’aléa sedétache dans un isolement qui n’a deréalité que dans l’imagination des doctri-naires parisiens du risque. Dans leterritoire, les risques sont une dimension

parmi d’autres de la réalité vécue par lesacteurs et les citoyens.

Ils ont des contreparties positives, car lerisque est avant tout espoir de gain (etpossibilité de perte). L’avalanche, c’estd’abord de l’ « or blanc » et le lit majeurdes rivières, des sites propices à l’installa-tion humaine. La vraie question est alorscelle qui est posée à une communautédonnée pour qu’elle décide, en touteresponsabilité, quel niveau de protectionelle est prête à s’accorder à elle-même età quel prix.

Mais elle ne peut le faire que si elle a lesbonnes cartes en main : la capacité et laliberté de l’expertise, le pouvoir de déci-sion et de prescription, la responsabilitéfinancière et en ce qui concerne le coût dela protection et celui des dommages. Ellesera alors en mesure de « négocier » le risque, comme un automo-biliste expérimenté « négocie » un viragedangereux. Dans cette optique, il n’y a pas non plusde « culture de risque » en soi, mais uneculture du territoire, ou plus exactement,une relation au territoire, qui se tisse dansle temps où la mémoire des événementspassés, négatifs et positifs, ne se séparepas des attentes et des projets d’avenir,une relation en transformation continue,que les nouveaux venus (générationsnouvelles, immigrés, etc.) intègrent etcontribuent à façonner.

Ces quelques éléments dessinent, nonplus « un public », « une population » encreux, objet de la sollicitude quelque peupesante de l’Etat central, mais descommunautés, des collectivités, responsa-bles de leur devenir, « résilientes » et non plus seulement passivement « vulnérables ».

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1 Voir par exemple, le rapport d’information parlementaire sur « les raisons des dégâts provoqués par la tempête Xynthia » ou lerapport du Sénat sur les crues du Var de 2010 et 2011.2 Voir Jacques Lecomte, Face aux catastrophes mortelles, la solidarité plutôt que l’égoïsme, in Przyluski et alii, Gestion des risquesnaturels, Leçons de la tempête Xynthia, Edition Quae, 2012.

� PPRN : Plan de Prévention des Risques Naturels� PPRT : Plan de Prévention des Risques Technologiques

Sigles

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Le Bénévolat de Sécurité Civile : Bilan et plan d’actionRapport de l’inspection générale de l’administration - janvier 2012

Un rapport de l’inspection générale del’administration a été réalisé suite à

une mission confiée par le Ministère del’Intérieur (janvier 2012).Cette mission avait pour but de réaliserune analyse de la situation du « Bénévolatde Sécurité Civile » avec l’objectif demieux connaître ce mouvement et deproposer des mesures d’encouragement àl’engagement bénévole.

Etat des lieux Les effectifs du bénévolat de sécuritécivile s’élèvent à 200 000 adhérents avecun noyau formé, actif et mobilisable d’en-viron 70 000 personnes.Cette activité est principalement tournéevers la formation au secourisme et auxdispositifs prévisionnels de secours. En2010, l’engagement opérationnel desbénévoles (hors formation au secourisme)a représenté environ 3 millions d’heuressoit une valorisation estimée à 80millions d’Euros.

L’investissement en matériel est del’ordre de 200 millions d’Euros.

Les associations de bénévoles sontprésentes sur l’ensemble du territoire etsont principalement constituées, pour lesplus importantes, par la Croix Rouge, laFédération nationale de protection Civile,le Secours Catholique, la FédérationFrançaise des secouristes …

Trois composantes constituent le mouve-ment des bénévoles de sécurité civile :� les associations agréées de SécuritéCivile (800 associations avec un millierd’implantations géographiques)� le bénévolat « feux de forêt » (zone Sud : 411 comités communaux feux de

forêt, 11 575 bénévoles. Associationssyndicales autorisées de défense desforêts contre l’incendie de la RégionAquitaine : 241 associations, 2 500 béné-voles)� les réserves communales de sécuritécivile (en 2009, 245 réserves recenséescomprenant 2 109 réservistes)

Forces et vulnérabilitéde ce mouvementassociatif• Fort dynamisme avec un noyau debénévoles actifs et mobilisables, impor-tant et stable malgré une baisse desadhérents.

• Motivation fondamentalement altruisteavec le goût de l’action.

• Difficultés à recruter et fidéliser lesjeunes adhérents.

• Gouvernance fragile voire déficiente,menace d’une évolution non maîtriséeet risques de dérives mercantiles.

• Manque de connaissance et de recon-naissance de la part de la puissancepublique.

• Manque de cohérence du dispositifréglementaire et manque d’unedoctrine d’emploi satisfaisante.

PropositionsQuatre orientations :• confirmer la place des bénévoles dansla sécurité civile,

• recréer les conditions d’un dialogueserein pour les associations entre elleset avec les pouvoirs publics,

• refondre l’agrément de sécurité civile,• reconnaître, valoriser et soutenir l’engagement bénévole de sécuritécivile.

Synthèse réalisée par Henri de Choudens, Président de l’IRMa

10 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

Télécharger le rapport complet :Site du Ministère de l’Intérieur : www.interieur.gouv.fr dans la rubrique publica-tions / rapports de l’IGA / sécurité civileLe rapport a été mis en ligne le 4 octobre 2012.

Une équipe de bénévoles

en intervention © La Seyne sur Mer

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 11

Depuis la loi de modernisation de lasécurité civile du 13 août 2004, les

communes ont la possibilité de créer uneréserve communale de sécurité civile(RCSC), composée de citoyens bénévoles.Elles constituent un nouvel outil de mobili-sation civile, ayant vocation à apporter unsoutien et une assistance aux populations.Ces réserves communales de sécurité civileont pour objet, « sous l’autorité du maire,d’appuyer les services concourant à la sécu-rité civile en cas d’événements excédantleurs moyens habituels ou dans des situa-tions particulières. À cet effet, ellesparticipent au soutien et à l’assistance despopulations, à l’appui logistique et au réta-blissement des activités. Elles peuventégalement contribuer à la préparation de lapopulation face aux risques » (article 30 dela loi de modernisation de la sécurité civile),permettant ainsi aux communes de mettre

en place une organisation préventive. Lacirculaire d’application du 12 août 2005précise les modalités de mise en œuvre deRCSC par les communes ou les établisse-ments publics de coopérationintercommunale à fiscalité propre : création,organisation, conditions d’engagement,statuts, droits et obligations des réser-vistes, et l’intervention de la RCSC hors deslimites de la commune.

La mise en œuvre dela réserve communalede sécurité civile La création d’une RCSC est libre et placéesous la seule autorité de police du maire.Elle doit répondre, selon la volonté duConseil municipal qui la créée par délibé-ration, aux besoins de la commune. Elle

pourra être ainsi chargée de tout ou partiedes missions énumérées à l’article L. 724-1du code de la sécurité intérieure (CSI). Aaucun moment elle ne doit se substituer ouconcurrencer les services publics desecours et d’urgence ou les associationsde sécurité civile, caritatives, humanitairesou d’entraide. Un arrêté municipal fixeensuite les modalités de son organisationet de son fonctionnement. Elle est prise encharge financièrement par la commune.Sauf mission particulière confiée par lacommune, la création d’un RCSC ne suppo-sera en règle générale ni matériel lourd, niéquipement particulier, ni tenue spécifique.Sa gestion peut être confiée, par voie deconvention, au SDIS ou à un établissementpublic de coopération intercommunale àfiscalité propre (art L.724-2 du CSI).Pour son fonctionnement, la réservecommunale étant constituée par des béné-voles, le maire peut faire appel à descitoyens de tous âges et de tous métiersayant les capacités et les compétencescorrespondant aux missions dévolues à laRCSC. Il n’existe pas de critère particulierde recrutement, d’âge ou d’aptitudephysique. La loi prévoit un contrat d’enga-gement, qui n’est pas un contrat de travail,entre le réserviste et l’autorité communale(L.724-4 du CSI) qui établit clairement lasituation de collaborateur occasionnel duservice public du bénévole.L'encadrement des bénévoles des réserves

Les réserves communalesde sécurité civile (RCSC)

Marie-Danièle Rino,Chargée des "associations agréées de sécurité civile", Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, Direction des sapeurs-pompiers, Sous-direction des services d'incendie et des acteurs du secours,

Bureau de l'administration, des finances, du pilotage de la performance, Ministère de l’Intérieur.

Contexte réglementaire Ces dispositions sont désormais codifiées aux articles L. 724-1 à L. 724-14 du code de la sécurité intérieure : - La loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile a institué les réserves communales de sécurité civile (articles 30 à33), et

- La loi n°2008-67 du 21 janvier 2008 ratifiant l’ordonnance n°2007-329 du 12 mars 2007 relative au code du travail (partie législative) ;- Circulaire n° NOR INTE0500080C du 12 août 2005 relative aux réserves communales de sécurité civile ;- Loi n° 2011-892 du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l'utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure.

© La Seyne sur Mer

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communales de sécurité civile, lors desactions de soutien aux populations sinis-trées, peut être confié par voie deconvention à une association agréée desécurité civile pour des missions de type C.Les modalités de mise en œuvre d’uneréserve communale de sécurité civile crééedans une commune ayant obligation deréaliser un plan communal de sauvegarde(PCS) sont précisées dans ce plan. (Notabene : la réalisation d'un PCS est de lacompétence de la commune concernée).

Missions de la réservede sécurité civile Les missions de la réserve communale

peuvent notamment consister à : • contribuer à l’élaboration, l’actualisationet la mise en œuvre du plan communal desauvegarde, • veiller à l’information et à la préparationde la population, • participer aux actions de prévention desrisques menées par la commune, • prendre en charge l’assistance maté-rielle aux personnes sinistrées et les aiderdans leurs démarches administratives.Dans le cadre de ses missions, la RCSCpeut intervenir au-delà du périmètre de lacommune. C’est le cas notamment lorsquecelle-ci est organisée et gérée administra-tivement en intercommunalité. Elledemeure alors sous l’autorité d’emploi dumaire de chaque commune, au titre de ses

pouvoirs de police. En 2012, on dénom-brait 245 réserves en activité et 305 enprojet.Enfin, dernièrement, la loi n°2011-892 du28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisa-tion des réserves militaires et civiles encas de crise majeure a intégré dans ledispositif de réserve de sécurité nationale,les réserves communales de sécuritécivile. Ce nouveau dispositif a pour objet,en cas de survenance d’une crise majeuredont l’ampleur mettrait en péril la conti-nuité de l’action de l’Etat, de permettre auPremier ministre de recourir aux diffé-rentes structures composant la réserve desécurité nationale (réserve militaire, de lapolice nationale, sanitaire, pénitentiaire etde sécurité civile). � � �

12 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

Réserves Communales, l’exemple américain des CERTJean-Daniel SCHELL, Consultant en Gestion de Risques et Communication InstitutionnelleLes Réserves Communales de Sécurité Civile sont une solution fran-çaise relativement récente. Ce concept de réserve citoyenne existeégalement dans d’autres pays et particulièrement aux Etats-Unis sousle vocable de CERT (Community Emergency Response Team) qui peut setraduire par « Equipe communautaire d’intervention d’urgence » exclusi-vement composée de citoyens bénévoles. A l’origine, les pompiers deLos Angeles, tirant parti de diverses expériences consécutives à destremblements de terre, ont décidé en 1985 de mettre en place uneformation pour les habitants proposant spontanément leurs serviceslors de tels accidents afin que ces bénévoles apprennent les règles debase lors d’interventions et ne gênent pas l’action des sauveteurs. En1993, la FEMA (Federal Emergency Management Agency – Agencefédérale de gestion de l’urgence) décide de subventionner la mise enplace de programmes de formation de CERT pour l’ensemble des Etats-Unis. Ce programme de formation est actuellement disponible dans les50 États, le District de Columbia, Porto Rico et les Îles Mariannes duNord. L’objectif du programme CERT est d’éduquer les bénévoles à lapréparation aux catastrophes, aux risques qui peuvent influer sur leurterritoire et à les former en compétences de base en cas de catastrophetels que la sécurité incendie, la recherche et le sauvetage, l’organisa-tion d’une équipe CERT et les premiers secours. A l’issue de laformation théorique et pratique (délivrée gratuitement), les membres duCERT peuvent aider leurs concitoyens dans leur quartier ou sur leur lieude travail, à la suite d'un événement, lorsque les intervenants profes-sionnels ne sont pas immédiatement disponibles. Les membres desCERT sont également encouragés à soutenir les organismes interven-tion d'urgence en prenant un rôle plus actif dans les projets depréparation aux urgences dans leur communauté. Lors de leur activa-tion, les membres des CERT sont employés comme fonctionnairestemporaires de l’administration à titre bénévole. Dans certains Etats,les membres des CERT sont admissibles à l'indemnisation des travail-leurs pour des blessures subies lors des interventions.La particularité du système américain est qu’un CERT peut êtreconstitué aussi bien au niveau d’un Etat que d’un comté, d’une ville,d’une municipalité ou d’un campus universitaire voire d’un collège.Cette souplesse entraîne cependant un certain manque de rigueurpuisque les différents CERT sont rarement coordonnés entre eux. A

l’échelle des Etats-Unis on compte environ 2 300 programmes de formationpar an. Près de 3 300 CERT sont actuellement recensés. On estime lenombre de bénévoles actifs, revêtus de leur chasuble verte et de leurcasque de chantier vert siglé CERT, entre 280 000 et 320 000 membres. Lestrois Etats les plus en pointe sont la Californie avec 338 CERT, le NewJersey avec 177 CERT et le Connecticut avec 120 CERT. Le programme debase des CERT se compose de neuf modules totalisant 17,5 h de cours et2,5 h de validation selon le schéma suivant : Module 1 : préparation auxcatastrophes (2,5 h). Module 2 : La sécurité incendie (2,5 h). Module3 : Secourisme partie 1 (2,5 h). Module 4 : Secourisme partie 2(2,5 h). Module 5 : Recherche et opérations de sauvetage (2,5 h).Module 6 : CERT Organisation (1,5 h). Module 7 : psychologie desdésastres (1 h). Module 8 : le terrorisme et le CERT (2,5 h). Module 9 : Examen du cours et exercice de simulation en cas de catastrophe (2,5 h). Lorsqu'ils ne sont pas engagés en réponse aux catastrophes, les CERTpeuvent :• donner les premiers soins, assurer le contrôle des foules ou d'autresservices lors d'événements communautaires,

• tenir des réunions de planification, de formation ou de recrutement,• mener ou participer à des exercices d'intervention,• récolter des fonds pour l'équipement d'intervention d'urgence dansleur communauté.

Comme on peut le constater à la lecture de cette brève présentation,une très grande liberté d’action est octroyée aux CERT y compris pourdes missions de secours d’urgence et de lutte contre les incendies,choses impensables en France. Le maître mot aux Etats-Unis étant defaire primer la rapidité et l’efficacité même si cela doit empiéter sur lesprérogatives des intervenants professionnels. L'idée de base, déve-loppée depuis une vingtaine d’années maintenant, est d'utiliser leséquipes des CERT pour effectuer un grand nombre de tâches néces-saires en cas d'urgence car cela libère les intervenants professionnelshautement qualifiés pour des tâches plus techniques.Un article mis en ligne le 31 mai 2013 sur le site internet de l’IRMadans la rubrique actualité complète cette présentation des CERT(Community Emergency Repose Team) (structure américaine équiva-lente aux réserves communales de sécurité civile).

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 13

La loi de modernisation de la sécuritécivile du 13 août 2004 a créé un nouvel

outil de mobilisation civique : les réservescommunales de sécurité civile (RCSC).

Une réserve communale de sécurité civileest chargée d’apporter son concours aumaire dans les situations de crise, maisaussi dans les actions de préparation etd’information de la population, commedans le rétablissement post-accidenteldes activités. Elle contribue à ces actionsen s’appuyant sur les solidarités locales eten les développant.

Afin de favoriser l’émergence des réservescommunales de sécurité civile, l’Institutdes Risques Majeurs (IRMa) a souhaitéétudier le fonctionnement de réservesexistantes pour donner aux communes lesoutils nécessaires et des conseilspratiques pour la création et le maintienopérationnel des réserves.

Une analyse d’expériences a permis defaire une synthèse des difficultés possibleslors de la mise en place et du suivi d’uneréserve communale ainsi que d’identifierles bonnes pratiques existantes.

Les résultats de l’étude de l’IRMa permet-tent de connaître pour chaque réserve :

� les outils d’information et les documentsadministratifs créés,

� les missions confiées aux réserves etleur fonctionnement,

� le matériel et le financement.� le recrutement, les réservistes et les

formations proposées,� les collaborations avec les acteurs exté-

rieurs (services de l’Etat etassociations),

� l’utilisation d’internet (site internetdédié, page facebook …),

Réserves Communales de Sécurité Civile : Expériences et bonnes pratiques

Laurence Cassagne, Ingénieur à l’Institut des Risques Majeurs

� le nom et les coordonnées des référents(responsables),

� …

Après avoir échangé avec plus d’une dizaine deréserves communales, des mêmes objectifs àatteindre pour assurer la pérennisation et lemaintien opérationnel de la structure ont étéidentifiés :� créer un lien avec et entre les réservistes,

bâtir une cohésion d’équipe, tendre vers un « esprit de corps »,

� maintenir la motivation des bénévoles,� comprendre le rôle de la réserve, son fonc-

tionnement et ses limites d’intervention,� apprendre à travailler ensemble.

L’Institut des Risques Majeurs formule despropositions concrètes pour atteindre cesobjectifs et identifie également les difficultés àprendre en considération tout en présentantdes solutions.

Vous pouvez consulter toutes les donnéesissues de l’étude sur le site internet del’IRMa (www.irma-grenoble.com) dans larubrique documentation / les publicationsde l’IRMa.

Cette action est soutenue financièrement par leConseil Régional Rhône-Alpes et l’Etat (DREALRhône-Alpes).

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La réserve civile et citoyenne Niçoise

Sur proposition du maire, le ConseilMunicipal de la Ville de Nice a

adopté le 25 juin 2010 une délibérationcréant une réserve communale dénomméela “ réserve civile et citoyenne “. Au-delàdes objectifs de prévention des risques etd’assistance à la population, la créationd’une réserve est un moyen de mobiliserdes individus qui souhaitent exprimer unengagement citoyen au bénéfice dela collectivité dans le domaine de lasécurité civile.

Les objectifs de la réserve s’articulent ainsi autour de 3 axes majeurs :� assister les services de secours dans les

missions de sauvegarde,

� s’armer de moyens humains supplémen-taires notamment en période de crise,

� développer la culture du risque en sensi-bilisant et en informant la population.

Plus précisément, en période de crise laréserve, bras armé du Plan Communal deSauvegarde (PCS), assure des missionsd’alerte de la population et d’évacuationdes personnes exposées, d’accueil, derecensement, d’hébergement et de ravitail-lement des sinistrés, d’information etd’appui logistique et administratif, ainsique l’aide au retour à la normale.

Par ailleurs, la réserve intervient égale-ment hors période de crise afin d’améliorerle développement de la culture du risque.Ainsi, elle assure des missions d’informa-tion et de sensibilisation aux risquesmajeurs, elle sensibilise au débroussaille-ment dans les zones à risques, participeaux enquêtes de recensement des popula-tions vulnérables et à la mise à jour duPCS.

Enfin, une des actions préventives pharesde la réserve civile et citoyenne est lasensibilisation aux risques majeurs de tous les élèves des classes de CM1niçoises (soient plus de 3 500 enfants paran), en partenariat avec l’Education natio-nale.

Le recrutementLa réserve est composée de volontairesbénévoles placés en période d’activitésous l’autorité du maire. Ils bénéficientd’un acte d’engagement, valable un an etreconductible tacitement, faisant d’eux descollaborateurs occasionnels de la mairie.De ce fait, il suffit d’avoir la majoritélégale, un casier judiciaire vierge etsurtout une motivation forte pour aider sesconcitoyens si on souhaite intégrer laréserve. Peu importe la formation ou lescompétences initiales du candidat.On distingue des réservistes experts, quijustifient de compétences et d’expériencesspécifiques dans le domaine de la gestiondes risques majeurs, des réservistesopérationnels qui n’ont, initialement,aucune expertise dans ce domaine. Au 31mars 2013, la réserve compte 70 réser-vistes actifs dont 15 experts et 55opérationnels.A ce jour on dénombre 25 professionsdifférentes parmi les réservistes recrutés :ingénieurs, géologue, policier (PN),libraire, expert immobilier, transporteur devoyageurs, officier de la marinemarchande, fonctionnaire des finances,directeur commercial, vendeur, contrôleurdans les transports en commun, gardiend’immeuble, employé de grande surface,fonctionnaire territorial, chercheur/profes-seur à l’UNSA (Université Nice SophiaAntipolis), pompier, assistant familial,logisticien d’entreprise, artisanjardinier/paysagiste, responsable de sécu-rité dans l’hôtellerie, demandeur d’emploi,infirmières, parents au foyer... Il y a égale-ment des réservistes fonctionnaires de laVDN/NCA (Ville de Nice / Nice Côted’Azur) et des réservistes à la recherched’emploi.

14 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

Yannick Dorgigne, Gestionnaire réserve civile et citoyenne, Direction de la Prévention et de la Gestion des Risques, Ville de Nice - Nice Côte d’Azur

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 15

La formationLa seule formation obligatoire est la formation initiale qui s’attache à donner les bases en matière de risques majeurs, d’organisation de crise et précise lesrôles, droits et devoirs des réservistes.Par la suite, les réservistes peuvent choisir des formations en fonction de leurs souhaits. Elles peuvent concerner l’écoute psychologique, les interventions enécole, l’utilisation des motos pompes, l’armement d’un standard de crise, l’hébergement de masse, etc.

Les interventionsLes réservistes interviennent en fonction de leur disponibilité, de leur choix et éventuellement des formations qu’ils auront suivies.Il n’y a pas de minimum ni de maximum d’interventions à réaliser. Les sollicitations peuvent se faire par le biais de mails ou de sms, en fonction de l’urgencedu besoin.

La réserve est intervenue lors des 7 derniers mois 218 fois, engageant 728réservistes volontaires (certains effectuant plusieurs missions).

Nous [email protected]étariat : 04 97 13 47 14Responsable : 04 97 13 52 12Site : www.nice.fr/rubrique Sécurité et Prévention � � �

Nombre de formations

Nombre d’interventionsSeptembre 2012 - Mars 2013

Nombre de sensibilisésSeptembre 2012 - Mars 2013

Nombre de stagiaires

JDC : Journée Défense et Citoyenneté

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Les originesLa Réserve Communale de Sécurité Civile(RCSC) de Champ-sur-Drac est née ennovembre 2008. Notre village disposaitdéjà d’un réseau de « relais de quartier »depuis 2002 mais la loi de modernisationde Sécurité Civile de 2004 nous a permisd’offrir un cadre légal et règlementaire àcette équipe de volontaires : un contratd’engagement signé entre le maire et descitoyens souhaitant renforcer les effectifsdans le cadre du Plan Communal deSauvegarde.

Les effectifsPour une population de 3 200 personnesenviron, la réserve communale compte unequarantaine de membres qui participentpour une trentaine d’entre eux de façonrégulière aux rencontres organisées :visites de sites à risques, formation gestespremiers secours et utilisation des défibril-lateurs (2 premiers appareils sont installés,2 nouveaux viendront compléter notredispositif cette année), participation auxexercices que nous renouvelons 1 à 2 foispar an. Les réservistes sont égalementinvités à tous les événements marquants

de la commune : réunions PPRT (Plan dePrévention des Risques Technologiques),journée propreté, projections débats, vœuxdu maire …

Les missionsLes réservistes ont une bonne connais-sance du territoire communal, ils sont enlien avec les personnes vulnérables,recensés en mairie. Ils sont intégrés auxcellules opérationnelles du Plan Communalde Sauvegarde et interviennent au côtédes élus et du personnel communal. Ilsapportent leur soutien, et en retour, lamairie leur offre formation et statut.

La vie de la réserve Toujours prêts à s’investir dans la viecommunale, les réservistes sont uneressource qu’il faut valoriser : nous tentonsde partager l’expérience que nous avonsacquise depuis plus de 4 ans. Desmembres actifs ont témoigné lors decolloques nationaux sur leur engagement,nous intervenons régulièrement à lademande de communes qui souhaitent

créer une réserve et, paradoxe de la situa-tion, nous n’avions jamais, jusqu’au moisd’octobre dernier, fait appel à nos réser-vistes dans le cadre d’une crise réelle.

Le retour d’expérience Dans les exercices que nous organisonschaque année, nous avons décliné lerisque chimique, l’inondation, l’incendie,l’accident de TMD (Transport de MatièresDangereuses). Nous n’avions jamaisimaginé la commune bloquée par la neigepour la Toussaint …

Les exceptionnelles chutes de neige dudimanche 28 octobre 2012 nous ontcontraints de déclencher le PCS : routescoupées, alimentation électrique inter-rompue sur une grande partie de lacommune... et des moyens de communica-tion dégradés nous ont conduits àmobiliser les réservistes. Leur proximité etla connaissance de leur quartier a permisde contacter très rapidement lespersonnes âgées injoignables par télé-phone et souvent privées de chauffage. Ilsont pu leur apporter le soutien nécessaire.

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La réserve communale de sécurité civile de Champ-sur-Drac

Joelle Céroni, Adjointe, mairie de Champ-sur-Drac (38)

16 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

© Ville de Champ-sur-Drac (38)

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Ce réseau humain d’alerte a été mis enplace en 2011 par le Syndicat de

Rivières Brévenne Turdine (SYRIBT) grâce àla grande motivation et à la grande volontédes riverains des cours d’eau. Suite à lacrue importante de 2008, est née uneréelle envie d’agir tous ensemble pourlimiter les dégâts et éviter de revivre lamême catastrophe.

Fonctionnement du réseau d’alerte Ce réseau est basé sur la solidarité entrel’amont et l’aval du bassin versant. Environ120 riverains volontaires se sont déclarésauprès du syndicat pour participer ausystème.

Ainsi, chaque « sentinelle » surveille lamontée de « son » cours d’eau et, lorsquele niveau de vigilance ou d’alerte estatteint, elle contacte l’élu référent de sacommune qui transmettra le message dansles communes situées en aval de façon àles prévenir. Cet appel passe par descommunes « centre de vigilance » quicentralisent les appels de l’amont et lesrépercutent en aval. Ces centres de vigi-lance, qui constituent les pointsnévralgiques de la chaîne, sont lescommunes les plus impactées par les inon-dations dans la vallée.

Chacun des 42 sites de surveillance duréseau « sentinelles », a été équipé grâceà une échelle limnimétrique par le syndicatde rivières Brévenne Turdine, et desrepères « vigilance » et « alerte » vontprochainement être installés. Ces outilsdoivent faciliter l’observation de la montéedes eaux par les riverains.Le SYRIBT a également remis un « kit desurveillance » à chaque sentinelle : unebesace rouge floquée avec le logo « ALERTE CRUES » et contenant un ponchorouge, une lampe de poche, un cahierd’observation ainsi qu’un certain nombrede fiches explicatives du système(numéros à appeler, etc.).La sentinelle peut ainsi surveiller réguliè-rement (y compris en dehors des périodesd’alerte) la rivière et noter les niveauxdans son cahier d’observation. Les cahiersseront relevés de façon annuelle par leSYRIBT qui pourra ainsi constituer unebase de données.

Avantages de ce type de système Ce système devrait permettre d’anticiperl’arrivée des crues sur les centres bourgsles plus en aval. Il permet de mobiliser ungrand nombre de personnes, de les sensi-biliser et de les « conscientiser » face à cerisque majeur.

De plus, cette alerteconstitue une informationtrès importante pour lesmaires des communes dubassin.

Elle constitue un outild’aide à la décisionsupplémentaire (alertemétéo, alerte préfecto-rale…) quant au déclenchement ou non deleur plan communal de sauvegarde. Cettealerte est d’autant plus précieuse qu’ellereflète ce qui se passe réellement sur lecours d’eau.

Un système automatisé va très prochaine-ment être mis en place par le SYRIBT de façon à compléter ce réseau « senti-nelles ».

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Les citoyens du bassin Brévenne Turdine au cœur de l’alerte en cas d’inondations

Julie Couve, Chargée de mission inondations au Syndicat de Rivières Brévenne Turdine (69)

Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 17

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Les ADRASEC

Chaque association départementaledes radioamateurs au service de la

sécurité civile (ADRASEC) est une asso-ciation régie par la loi du 1er juillet 1901,qui regroupe des radioamateurs béné-voles, motivés par la sauvegarde desvies humaines et qui se mettent volon-tairement, avec leur matériel et leurcompétence, au service de la sécuritécivile.

Chaque association est reconnue ausein d'une Fédération Nationale(FNRASEC) par la direction de la sécuritécivile et par la direction des transmis-sions et de l'informatique du ministèrede l'Intérieur, comme infrastructuresupplétive utilisable lors d'opérations desecours en se tenant à la disposition du Préfet (SIDPC - ServiceInterministériel de Défense et deProtection Civiles).

L’ADRASEC 42Fondée en 1985, à l'initiative d'un radio-amateur roannais, au départ la missionprincipale de l’ADRASEC 42 était larecherche de balises radio lors d'acci-dents d'aéronefs, sur réquisition de ladirection de l'aviation civile.

L’association départementale a participéaux recherches d'avions dans le Mézenc,dans les monts du Lyonnais et plusrécemment au sauvetage d'un appareilaccidenté dans le massif du Pilat avecdeux blessés à son bord.

Malgré l'évolution des techniques :satellites, GPS… la présence des radio-amateurs reste toujours d'actua-lité.

Agréé par les services préfectoraux desecours, l'ADRASEC 42 est partieprenante des plans de secours et exer-cices d'urgence départementaux

(ORSEC). Notre connaissance du terrainest utilisée pour la mise en œuvre deréseaux radio. Pour faire face à touteéventualité, l'ADRASEC 42 dispose de 4stations permanentes : préfecture de laLoire, SDIS, cellule d'urgence en mairiede Saint-Etienne et un PC mobile équipéde toutes les fréquences autorisées.

En 2013, l'ADRASEC 42 compte 14membres et peut compter sur l'aideponctuelle d'autres opérateurs en casd'urgence.

Nous sommes affiliés à la fédérationFNRASEC (Fédération Nationale desRadioamateurs au service de la SEcuritéCivile) qui nous représente au niveaunational et international.

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L’Association Départementale des RAdioamateursau service de la SEcurité Civile de la Loire : ADRASEC 42

Daniel Pichon, Président ADRASEC 42

18 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

La page facebook de l’ADRASEC 42http://fr-fr.facebook.com/pages/ADRASEC-42/225813934148075?sk=map&activecategory=Photos&session_id=1334041762

Sites internet à consulterhttp://www.adrasec42.org/http://www.fnrasec.org/

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Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs 19

Sécurité civile, place et rôle du citoyen dans les Médias Sociaux en Gestion d’Urgence (MSGU)

Dans le cadre d’une crise de sécuritécivile, le citoyen jouit de droits civils

comme celui d’être secouru par la collecti-vité. En retour, il a le devoir de porterassistance aux personnes en danger tantque sa propre sécurité n’est pas remise encause. Ce contrat social prend aujourd’huiune autre dimension avec la progressionrapide des médias sociaux dans les usagesde la population et la bonne résilience d’in-ternet et des appareils nomades en cas decatastrophe. Le citoyen sinistré est,aujourd’hui plus que jamais, en capacité des’informer sur la situation, de communiqueret de s’organiser avec d’autres personnesdans et hors de la zone sinistrée. Quellesréponses citoyennes à une crise de sécuritécivile peuvent alors émerger de cettenouvelle forme de communication enréseau, très élargie et en temps réel ?

Si la loi de modernisation de la sécuritécivile vise à renforcer le rôle du citoyen entant qu’acteur de sa propre sécurité, il n’enreste pas moins que celui-ci bénéficie dudroit inaliénable à être secouru par lacollectivité. Or, dans le cadre d’urgencesmassives de sécurité civile, exercer ce droiten appelant les secours peut s’avérerproblématique, notamment à cause de lasaturation des lignes téléphoniques rendantles secours injoignables. Une des solutionsà ce problème réside dans l’intégration desmédias sociaux dans les communicationsd’urgence afin de désencombrer le réseautéléphonique. Sans disserter sur desaspects techniques, les communications surles médias sociaux, et plus globalement parinternet, passent par des transmissionsbeaucoup plus souples et résilientes quecelles utilisées pour la voix en téléphonie.

Pour ne citer que quelques exemples illus-trant cette réalité, dans les heures

précédant l’ouragan Sandy aux Etats-Unisen 2012, la FEMA (Federal EmergencyManagement Agency) a recommandé auxcitoyens de bien charger son téléphonemobile et d’utiliser les médias sociaux pourcommuniquer entre proches, permettantainsi de libérer une partie des lignesvocales pour les appels urgents. Pendantcette tempête, un diabétique manquantd’insuline et ne pouvant joindre les secoursau téléphone, a posté sur Twitter un appel àl’aide. Les internautes ont entendu sonmessage et lui ont porté assistance. AuJapon, lors du tsunami du 11 mars 2011,une victime a été sauvée grâce à unmessage envoyé par sa famille sur Twitter,alors que le numéro d'appel d’urgence étaitencombré. Enfin, selon un récent sondagede la Croix Rouge canadienne, 63 % desCanadiens interrogés pensent qu’unmessage de détresse posté sur les médiassociaux des autorités devrait susciter uneintervention et 35% pensent qu’un telmessage entraînera certainement une inter-vention. Ainsi, les médias sociaux sontapparus pour beaucoup de responsablesd’urgence comme une ligne vitale pour lecitoyen. Au Canada, en Angleterre, auxEtats-Unis ou encore au Japon, les médiassociaux sont en cours d’expérimentation surce sujet des appels de détresse. En France,il conviendrait de réviser ou d’affiner uneconsigne d’urgence omniprésente dans lesDICRIM (Document d’Information Communalsur les Risques Majeurs) et PCS (PlanCommunal de Sauvegarde) : celle de ne pasutiliser son téléphone pendant l’urgence.

Si le citoyen peut avoir besoin d’êtresecouru, il peut aussi être un acteur de lasécurité civile à travers plusieurs descommunautés auxquelles il appartient, plusou moins formalisées autour de ses lieux devie. Dans l’urgence, des groupes d’entraide

peuvent s’organiser spontanément et loca-lement, en minimisant le recours auxautorités. Ainsi, l’association varoise V.I.E.de l’eau a mis en place un réseau social deveille, d’alerte et d’organisation collectiveface aux crues du Gapeau dès les années2000 par téléphone et plus récemment àtravers les principaux médias sociaux. EnHaute-Normandie, lors de la tempête deneige de mars 2013, un groupe spontané,mobilisait les médias sociaux pour porterassistance aux automobilistes (informationsur le déneigement des routes, héberge-ment bénévole des naufragés de la route,mobilisation des tracteurs alentours poursortir les véhicules, recherche dedisparus…). Certaines communes, enga-gées sur les médias sociaux en temps depaix, activent ces réflexes citoyens pouraméliorer leur réponse à la crise. Ainsi,quelques grandes villes ont appelé àpartager sur Facebook les photos desévénements neigeux de cet hiver, dediffuser alertes et consignes, d’encouragerla solidarité de voisinage, en instaurant uneréelle interaction avec leurs administrés.Ces initiatives restent encore des balbutie-ments et rares sont celles qui s’investissentdans le processus global des MSGU, de laprévention à la post-crise. Face à une catas-trophe de grande ampleur, la massed’informations à traiter sera telle que lesservices concernés seront débordés.Pourquoi alors inciter les citoyens à de laremontée massive d’information sipersonne n’est en mesure de la traiter, de ladigérer ? Des outils simples de micro-tâchesà effectuer en ligne peuvent être créés pourque le citoyen, sur son territoire, vérifie,classe et localise en quelques clics des informations de crise en prove-nance des médias sociaux les plus utilisés.

Cédric Moro, Consultant en communication et organisation sur les risques majeurs, Auteur du blog I-Résilience, Coordinateur du VOST Francophone, Contributeur de la communauté francophone des MSGU, d'OpenStreetMap et d'Ushahidi.

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S’il est devenu commun en sécurité civile dedéfinir le rôle du citoyen inscrit dans sonterritoire, il est plus rare d’anticiper l’aidecitoyenne extérieure. Via les médiassociaux, cette solidarité s’organise commu-nément par des appels aux dons, desmessages de réconfort ou de la circulationd’information de crise. Cependant, il existedes communautés de compétences, extra-territoriales et mobilisables en MSGU sur unterritoire donné.

Par exemple, un VOST (Virtual operationssupport team) est une équipe opérationnelleen MSGU en interaction avec un gestion-naire de crise d’un territoire. Il peut avoirplusieurs missions : améliorer la consciencede la situation, remonter les appels de

détresse, identifier les rumeurs et manquesd’information, valider et renforcer lesmessages des autorités. Selon l’ampleur del’événement, un VOST, de préférence ancrélocalement, bénéficiera d’une aide exté-rieure des autres VOST.

La cartographie de crise constitue un autrechamp où des volontaires, disposant decompétences techniques, peuvent intervenirà distance. Ainsi, aux quatre coins dumonde, les contributeurs d’OpenStreetMapcartographient des régions entières à partird’images satellites lors de crises majeures,en lien avec un opérationnel de terrain.Ainsi, le 1er VOST francophone, assistant àdistance l’ONG Pompiers de l’urgence inter-nationale suite au cyclone Haruna à

Madagascar en mars 2013, a demandé avecsuccès et sans formalisme, via les médiassociaux, l’assistance de ces communautéspour cartographier la zone sinistrée.

A travers ces exemples, il apparaît que lesMSGU sont devenus un domaine incontour-nable en sécurité civile. Ils permettent deprendre en compte de façon plus complètele droit des citoyens au secours et à l’assis-tance et donc de sauver des vies etd’augmenter leur résilience. Pour en savoirplus sur la discipline des MSGU, le premierguide francophone sur le sujet est mainte-nant disponible gratuitement sur le site del’IRMa.

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Les organisations de défense civile intervenant en urgence en Nouvelle-Zélande ont identifié comme avantage d’ordre pratique dans les MSGU :« …• l'augmentation du volume d'informations et l’accélération de la collecte lorsde la phase d'action,

• la précision des actions ciblées à travers l'identification en amont despoints cruciaux,

• l'accélération du rythme de diffusion des informations auprès de la commu-nauté,

• la couverture d'un public plus large et l’amélioration du rapport coût/effica-cité de la diffusion d'information,

• le traitement rapide des rumeurs,• l'amélioration de l'évaluation des besoins du public (notamment à traversl'utilisation d'outils d'analyse),

• l'amélioration des constats par les intervenants sur le terrain dans les zonesde crise,

• l'intensification des liens sociaux et des interactions au sein de la commu-nauté et le renforcement des rapports entre les organisations et lacommunauté … » (source : introduction du guide MSGU)

Téléchargeable sur le site internet : www.i-resilience.fr

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L a Protection Civile est une associationnationale à but non-lucratif, reconnue

d’utilité publique. Agréée de « SécuritéCivile », elle est devenue un auxiliaireindispensable des pouvoirs publics.Par son expertise reconnue, la FédérationNationale de Protection Civile (FNPC), fortede 32 000 membres, est un acteur majeurde la prévention, du secours et de l’aideaux populations en France. De l’accidentde voie publique à la catastrophe natu-relle, la Protection Civile adapte sesmoyens humains, logistiques et straté-giques pour répondre aux sollicitations. Elle s’investit de plus en plus dans laprévention des risques au travers desdiverses formations grand public, dansl’animation de réserves de sécurité civileauprès des collectivités locales et dans lamultiplication de conventions avec lespartenaires publics et privés.

Le secours à personneGrâce à son réseau d’antennes, de collabora-teurs associatifs et institutionnels trèsdense, la Protection Civile déploie quotidien-nement ses équipes bénévoles sur près de25 000 manifestations par an. Elle metégalement son savoir-faire et son profes-sionnalisme au service des pouvoirs publicslors de plans préfectoraux. Elle secourt plusde 100 000 personnes par an.

Les dispositifs prévisionnels de secours Avec une présence sur pas moins de 500représentations locales en France, laProtection Civile est une référence reconnuepour le professionnalisme de ses équipesbénévoles formées au secourisme et ausecours socio-psychologique pour prodiguerles premiers soins en liaison avec les SAMU

et les SDIS sur des évènements publics ouprivés.De la manifestation locale aux plus grandsrassemblements français, la Protection Civilea acquis une réelle expertise dans ledomaine de l’adaptation des couverturessanitaires. La Protection Civile est présentesur les plus grands événements français : lesVieilles Charrues, Les fêtes de Bayonne,Fêtes Maritimes de Brest, le Carnaval deNice, Marathon de Paris, Braderie de Lille, leMondial de l’Auto...

Les opérations de secoursLa Protection Civile intervient en adjonc-tion des services publics lors de PlansORSEC, Plan Canicule, Pandémie Grippale ouPlan Grand Froid. Formées pour toutes lessituations, les équipes bénévoles de laProtection Civile sont amenées à renforcerles réseaux de secours des SAMU et desSapeurs-Pompiers notamment en Ile deFrance mais également sur les grandesagglomérations. Elle développe égalementdes unités spécialisées (Cynotechnie,Sauvetage aquatique,...) pour élargir sesmissions conventionnées (Gendarmerie, etc.).

La formation des populationsLa Protection Civile s’investit dans la préven-tion des risques auprès du grand public, descollectivités territoriales, établissementsscolaires et entreprises.

Agréée pour l’enseignement, elle dispensedes formations adaptées. De l’initiation auxgestes de secours à la simple utilisation d’undéfibrillateur (Urgence Cardiaque), elle invitechaque citoyen à devenir sauveteur en seformant au PSC1 (Prévention et Secours

Civique de Niveau 1). La Protection Civile esthabilitée INRS pour dispenser également desformations en entreprises (SST, PRAP, CPS).A son initiative et avec ses partenaires(MAIF, FFSA, AXA Santé, etc.), elle participeà des actions partout en France pour inciterles citoyens à devenir acteur de leursécurité et celle des autres.

L’aide aux populationsA la demande des autorités de l’Etat (préfec-tures, mairies, etc.), des organismes publicsou privés (centres hospitaliers, SNCF, ERDF,services autoroutiers, etc.) ou à son initia-tive, la Protection Civile met en œuvre tousles moyens dont elle dispose pour porterassistance aux populations sinistrées et endétresse. La Protection Civile intervient surtous les types de catastrophes qui frappentles communes.

Une force bénévole expérimentéePrésente sur 91 départements métropolitainset d’Outre-Mer, la Protection Civile disposede moyens humains et logistiques déconcen-trés prêts à être mobilisés et à interveniravant, pendant et après la crise partout enFrance. Cette solidarité interdépartementalea déjà fait ses preuves à maintes reprises etcontinue de se développer. Explosion del’usine AZF, naufrage de l’Erika, tornaded’Haumont, tempête Xynthia, tremblementde terre à Haïti, inondations dans le Sud-Estfrançais,... Grâce à ses expériences multi-ples, et ses moyens lourds, cette forcebénévole est devenue indispensable.

Un appui technique et humainincontournableEn cas de crise, la Protection Civile estégalement disposée à aider le maire (ou lepréfet) et les services publics dans la coordi-

La Protection Civile : des bénévoles professionnels au service des collectivités

Direction de la Communication, Fédération Nationale de Protection Civile

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nation et la gestion du bénévolat spontané etdes réserves communales (voir encadré).Force d’appui logistique et humaine pour lesservices de secours, ses bénévoles renfor-cent la protection des centres vitaux et lemaintien des besoins primordiaux. Forméesnotamment aux secours socio-psycholo-giques, des équipes sont présenteségalement pour écouter et soutenir lespersonnes choquées. Aujourd’hui, laProtection Civile constitue une des premièresforces d’organisation, d’accueil et d’héberge-ment d’urgence en France.

Au titre de son expertise, sous la forme d'unretour d'expérience, la Protection Civile

répond à l'invitation du comité de défensecivile de l'ANAJ-IHEDN (AssociationNationale des Auditeurs Jeunes de l’Institutdes Hautes Études de Défense Nationale). Enprésence du docteur Christian WAX,Président de la Fédération Nationale deProtection Civile, une conférence sera orga-nisée le 6 juin 2013 qui aura pour thème : Lagestion de crise et le soutien aux popu-lations en cas de crise majeure.L'intervenant est monsieur Paul FRANCHE-TERRE, administrateur national.

Elle organise son 21ème Congrès National, les30, 31 août et 1 septembre 2013 à Nantesqui reviendra notamment sur la thématique

des missions de soutien aux populations etde la collaboration avec les collectivitésterritoriales. Enfin, elle participera auprochain Salon des Maires et desCollectivités.

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Contact : Protection Civile

107, quai du Docteur Dervaux92600 Asnières-sur-Seine

[email protected]

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La ProtectionCivile et les réserves La loi de modernisation de la sécuritécivile du 13 août 2004 incite les mairesà se doter d’une Réserve Communale deSécurité Civile (RCSC) formée de volon-taires, spécialisés ou non, placée sousson autorité.

Les différentes associations départe-mentales de Protection Civile agréées etleurs représentations locales peuventaider les collectivités dans cette organi-sation.

En amont, elles peuvent mettre à ladisposition des municipalités leurs expériences et leurs conseils notamment dans sa mise en place et dans la rédaction du Plan Communalde Sauvegarde qui en détermine les champs d’action en collaboration avec les autres acteurs de la sécurité civile. Elle peut participer àl’animation de la réserve en relayant les messages de prévention et former les réservistes communaux.

En temps de crise, les équipes locales de la Protection Civile, sous l’autorité du maire (ou du préfet) sont amenées à participer aussi bienen termes d’évacuation, d’accueil et d’hébergement que d’accompagnement, et surtout de soutien technique. Elles peuvent encadrer lesréservistes communaux dans leurs missions d’aide quelles que soient leurs compétences.

En post-crise, la Protection Civile accompagne les autorités et les sinistrés dans le retour à une situation acceptable au moment du désen-gagement progressif des secours. Ses bénévoles formés au secours socio-psychologique restent à l’écoute des victimes. A l’aide desréservistes, ils peuvent se mobiliser jusqu’au retour à l’habitabilité des domiciles.

Plusieurs Associations Départementales de Protection Civile, dont celles du Bas-Rhin et du Territoire de Belfort, ont créé récemment leurRéserve Départementale de Protection Civile, où chaque réserviste adhère, se forme et se mobilise au côté des intervenants bénévolesde la Protection Civile. Cette autre force d’intervention permet de répondre encore mieux aux sollicitations lors d’évènements d’exception.

Inondations - Roquebrune dans le Var - Juin 2010

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L a gestion des risques majeurs est unepréoccupation forte de la commune de

Salaise sur Sanne. Au fur et à mesure de lamise en œuvre d’actions spécifiques et del’élaboration du plan de prévention desrisques technologiques (PPRT), l’équipemunicipale a souhaité associer plus forte-ment sa population à cette politique.

En 2011-2012, des opérations destinées auxjeunes ont été conduites par le service sécu-rité civile et le service jeunesse de la mairie.Des interventions au collège, mais surtoutles stages « sécurité civile » mis en placependant les vacances scolaires, ont permisde saisir les interrogations et attentes desjeunes dans ce domaine. Par ailleurs, lacommune a commandé un diagnostic socio-logique sur la perception et lesreprésentations des risques technologiquespar la population. Ce travail a posé les basesd'un dispositif participatif pour mobiliser lapopulation sur ces questions de risquesmajeurs et de cohabitation avec des risquesindustriels. En parallèle, la commune s'estengagée dans une démarche de démocratieparticipative avec l’instauration progressivede conseils de quartiers.

Les résultats du diagnostic sociologique etles contacts privilégiés avec les jeunes surces questions ont démontré une faibleappréhension des bons réflexes et duprécédent DICRIM (document d’informa-tion communal sur les risques majeurs).L'équipe municipale a décidé de concevoirun DICRIM moins institutionnel accom-pagné d'un véritable projet decommunication, aboutissant ainsi à « C’estl’heure DICRIM » comprenant le DICRIM, 4courts-métrages sur les bons réflexes, unemanifestation de break-dance et uneréunion publique.

Choix a été fait d’aborder ce projet sur unplan burlesque, cette tonalité facilitant la

diffusion des bons réflexes auprès de lapopulation sans tomber dans le catastro-phisme. Cette approche décalée etcaractérisée par une attaque de zombies etautres monstres, s'est appuyée sur desexpériences outre-atlantique.

Interpeller les habitants d’une manière différente et détournéePour impliquer davantage la population danscette politique, les courts-métrages ont étéréalisés avec des jeunes durant les vacancesde Toussaint 2012. Ce stage, présentécomme un stage « cinéma », a permis auxjeunes d’appréhender le cinéma muet, de sefamiliariser avec la fabrication d’effetsspéciaux et l’animation, mais surtout avecles risques majeurs et le DICRIM.

Une fois les montages terminés, la collecti-vité a opté pour des vecteurs decommunication largement utilisés par lesjeunes en diffusant les courts-métrages surYouTube et le compte Facebook du servicejeunesse, tout en gardant des modes de

communication plus classiques (site internetde la collectivité, magazine municipal, affi-chage…). Ces outils ont l’avantage depermettre aux habitants de commenter,instaurant ainsi une communication ascen-dante avec les habitants.

Pour promouvoir la réunion publique duprojet, la commune s’est engagée avec l’as-sociation Rember Crew pour distribuer demanière originale les tracts annonçant cetteréunion. Cette jeune association a pour butde pratiquer et faire découvrir les culturesurbaines. Pour rester en cohérence avec l’en-semble du projet et interpeller la population,c’est déguisés en zombies que les danseursde break dance de cette association onteffectué leurs prestations dans les centrescommerciaux de la commune.

Ce projet conçu et conduit de manière trans-versale par trois services (jeunesse,communication et sécurité civile) a été initiéen juin 2012. Le projet s’est terminé avec latenue d’une réunion publique fin mars 2013(une évaluation du nouveau DICRIM seraeffectuée à l’automne 2013 lors de lacampagne d’information sur les risquesindustriels).

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C’est l’heure DICRIM…Habitants participez !

Justine Menguy, Service Sécurité Civile, Santé Publique, ERP et Environnement, Mairie de Salaise sur Sanne

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Il y a 4 ans, à l'occasion de la construc-tion de son Agenda 21, le départementdu Gard s’est engagé dans une nouvellegouvernance en prenant l’engagementd’associer plus étroitement les citoyensaux politiques publiques départementales.Il s’est ainsi doté d’une charte de laconcertation citoyenne élaborée par 19citoyens pour donner un cadre à cesdémarches, des principes et des valeurs.

C’est donc tout naturellement que, pourpréparer les assises du 16 novembre 2012au Pont du Gard, sur la politique deprévention du risque inondation, quiportaient sur la notion d’acceptabilité durisque et l’intérêt d’associer des citoyens,un travail en amont avec les Gardois a étélancé, à la demande des élus du ConseilGénéral (CG).

L’enjeu était important, les délais serrés etil a fallu choisir la bonne méthode pour êtreprêt le 16 novembre, c'est-à-dire faire part aux 200 éluslocaux présents et auxexperts, des propositionsdes citoyens.

Un panel de 80 personneschoisies sur quatre bassinsversants du Gard, par unesociété de recrutement, aété réuni à deux occasions :

� Dans un 1er temps, et surchaque bassin versant, ungroupe de 20 personnes atravaillé sur la question « Quelles sont les consé-quences dans votrequotidien de vivre enzone inondable ? »

Les deux animatrices et le service Eau etRivière du CG du Gard ont d’abord pris untemps pour expliquer aux personnesprésentes pourquoi et comment recueillirleurs avis, leurs idées, et leur rappeler lesprincipes de la politique de prévention desrisques. C’est avec des post-it que chacuna pu s’exprimer, sans chercher niconsensus ni conviction mais au contrairela diversité des points de vue et des vécus.

� Une 2ème réunion à Nîmes a regroupé les80 personnes pour répondre à la question « Pourquoi et comment impliquer lescitoyens ? ». C’est la méthode du worldcafé qui a été retenue, qui permet à unnombre conséquent de personnes de s’ex-primer sur tous les aspects d’une questionet en un temps record. Autour de 6 tables,12 personnes et un animateur ont ainsiabordé la place du citoyen aux différentesétapes comme l’information, la connais-sance du risque, la gestion de crise…

Basé sur le principe de la capitalisationdes idées, chaque groupe de 12 personneschangeant de table et complétant les idéesdu groupe précédent, le world café a étéd’une efficacité redoutable, dynamique etludique à la fois.

Ainsi pour chaque projet donnant lieu à laparticipation active des citoyens, il fautprendre le temps d’élaborer une démarche,en fonction de l’objectif recherché(recueillir un avis, avoir des propositionsnouvelles, co-construire un projet…) etensuite choisir sous quelle forme mobiliserles citoyens (panel ad hoc, réunionpublique, questionnaire en ligne…)

Des méthodes participatives doivent êtrefavorisées dans tous les cas, pour que desgens qui ne se connaissent pas, puissentproduire une proposition collective en trèspeu de temps et y prendre plaisir !

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Les assises sur la politiquede prévention du risque inondation : Une journée de réflexion nourrie du travail préalable avec 80 citoyens gardois.

Laure-Agnès Suita – Directrice de la MEOP (évaluation – organisation – pilotage et concertation citoyenne) au Conseil général du Gard

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Dans une volonté d’informer dès le plusjeune âge les citoyens et de leur incul-

quer une réelle culture du risque,l’association Prévention 2000 et la FondationLa Main à la pâte ont lancé pour l’annéescolaire 2012/2013, avec le soutien enRhône-Alpes de l’IRMa, un concours nationalpour la prévention des risques naturels. Dansle cadre de l’éducation aux risques majeurs,ce concours a pour objectif d’aider lesenfants à prendre conscience des risquesnaturels qui concernent leur commune.Intitulée « Mémo’Risks, ma ville se prépare », cette opération encourage égale-ment les mairies à se rapprocher des écolesde leur territoire qui souhaitent concourirpour développer un travail partenarial.

C’est ainsi que sous l’impulsion d’EléonorePerrier, conseillère municipale déléguée à lasécurité civile, la ville de Grenoble a lancé, àl’automne 2012, un appel à candidature àl’ensemble des écoles élémentaires de sonterritoire. Quatre classes des écolesAnthoard et Lucie Aubrac se sont inscritesau concours. Ces élèves ont eu l’occasionjusqu’à la fin du mois de mai 2013 (clôturedu concours) de devenir de véritables enquê-teurs et globes-trotteurs du risque endécouvrant la réalité du risque inondation àGrenoble. Le service Sécurité Civile de laville, épaulé par l’IRMa, a alors proposé uneséance en classe de sensibilisation auxrisques majeurs pour une première prise deconscience. Puis, accompagnée par lespécialiste Jean-Pierre Charre, historien etgéographe, chacune des classes a pu décou-vrir le « Grenoble inondable de 1859 » durantune demi-journée intitulée « Opération :Risk’Trotteurs ». Une remontée dans letemps, véritable aventure dans l’histoire, quia permis aux élèves de mieux appréhender

la réalité de cette crue historique de 1859.Reconnaissance par-là des repères de crues,par ici des gravures mises en place peuaprès l’événement par les habitants sinis-trés.

Pour conclure leur sortie, une interprétationgéographique, hydrologique et géologiquedu haut de la Bastille est venue enrichirleurs connaissances sur le territoire où ilsvivent. Le Drac, l’Isère, le dragon, le serpent,l’endiguement, les champs d’inondation, unvocabulaire pour faire de ces enquêteurs devrais spécialistes. Quelques jours plus tard,ces mêmes petits enquêteurs ont eu le privi-lège d’entrer dans les couloirs interdits aupublic des archives départementales del’Isère pour remonter à travers la mémoirecollective du risque inondation en décou-vrant, grâce à Bernard Gerin, manuscritsoriginaux, rouleaux, cartes de zones inon-dées de 1740, recueil des déluges du XVIIIème

siècle… Une visite fascinante pour leurtravail de « Reporter » du risque. Avecautant d’informations, les élèves des quatreclasses ont ensuite monté un reportage sur

le risque inondation et sa perception,notamment grâce à un questionnaire écrit deleur main et transmis à leurs parents.

Pour clore ce concours, la pièce de théâtre « Oui mais si ça arrivait », sensibilisationoriginale aux risques majeurs, s’est jouée le28 mai 2013 à l’Auditorium du Musée deGrenoble pour l’ensemble des élèves ayantparticipé à l’opération. Ce concours n’a paslaissé les médias indifférents puisqueFrance 3 Alpes, France Bleu Isère ainsi quele Dauphiné Libéré se sont penchés sur cesquatre classes afin de les suivre tout au longde cette démarche d’information préventivecivile et citoyenne… Civile et citoyenne, carles enfants ont également joué un rôle actif« d’ambassadeur de la prévention du risque » pour promouvoir la mise en placedans leur foyer du Plan Familial de Mise enSûreté (PFMS) que la ville de Grenoblesouhaite généraliser sur son territoire. Lesécoliers et la mairie de Grenoble travaillentmain dans la main pour que notre sociétédevienne plus résiliente…

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Concours national« Mémo’Risks, ma ville se prépare »L’action éducative, civile et citoyenne sur le thème des risques majeurs

Camille Bezzina, Engagé service civique à l’Institut des Risques Majeurs

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26 Risques Infos n°31 - Juin 2013 Institut des Risques Majeurs

UNALCI France Inondations est une unionnationale d’associations de victimes

d’inondations créée en 2002. Nous avonspour objectif la défense des victimes d’inon-dations et la collaboration à la recherched’une meilleure maîtrise des phénomèneshydrologiques. Notre union regroupe près de120 associations adhérentes directement ouindirectement réparties sur tout le territoire.Nous nous sommes mobilisés en 2008 pournous élever contre la réforme de l’indemni-sation CAT/NAT qui initialement prévoyait lamodulation de la prime additionnelle surtous les contrats d’assurance en fonction del’exposition aux risques d’inondations, pourles particuliers comme pour les collectivitésou les entreprises. Nous appuyant surl’alinéa 12 du préambule de la ConstitutionFrançaise qui stipule que « La Nation proclame la solidarité etl'égalité de tous les Français devant lescharges qui résultent des calamitésnationales », nous avons sensibilisé lesélus de l'Assemblée Nationale et du Sénatet sollicité leur soutien à notre démarched'opposition à cette réforme dans son étatprimitif. Nous avons semble-t-il étéentendus puisque successivement, MmeLagarde et M Baroin nous ont assuré que lesparticuliers seraient exclus de cette disposi-tion. En 2009, nous avons été sollicités par laDGPR pour siéger au COPRNM en qualité depersonnalités qualifiées représentant lespopulations inondées. Depuis l’installationdu COPRNM, le 10 septembre 2009, nousavons été présents et avons participé régu-lièrement à toutes les séances plénières etgroupes de travail mis en place. Nous avonsdémultiplié notre participation en siégeantau titre du COPRNM, à la CMi ainsi qu’à lacommission technique de la CMi. Nousavons présenté un candidat et son suppléantau CODOR du SCHAPI. Nous avons égale-ment été sollicités pour désigner unreprésentant au COPIL des AssisesNationales des risques naturels (Bordeaux,janvier 2012). Vingt cinq associations de

l’UNALCI ont participé à ces premièresassises. Nous sommes également repré-sentés au comité des utilisateurs de l’ONRN.Nous sommes membre du Conseild’Administration de l’AFPCN. Nous avonsdes représentants qui siègent aux comitésde bassins de différentes régions. Parallèlement, sur le terrain, au plus près dela population et à l’initiative de nos associa-tions de base, nous avons mené des actionsdont elles sont porteuses et que l’Unionsoutient et accompagne. Après les événe-ments dramatiques du Var en 2010 et 2011,une forte éclosion d’associations et unemobilisation dynamique ont amené à ladéfense de dossiers importants (CIL de laGrenouille, bassin du plan de la Garde, LePradet, Draguignan, le Bassin du Vald’Argens, Roquebrune-sur-Argens), mobilisa-tion d’une commission sénatoriale sur lesinondations du Var sollicitée par l'associa-tion VIVA et les associations de Draguignanet alentours. Cette commission, présidée parle sénateur Louis Nègre et dont le sénateurPierre Yves Collombat est le rapporteur, arendu en septembre 2012 un importantrapport sur le sujet. Nous menons une actionpermanente de sensibilisation et de défensedes zones humides. En Ile-de-France, uneétude est menée autour de la question desabaissements de barrages et de l’ouverturedes écluses, en prévention et écrêtementdes crues. Des débats contradictoires ontlieu entre VNF et nos associations sur leseffets du projet Seine Nord Europe, concer-nant les inondations dans la vallée de l’Oiseaval et sur le projet Magéo de mise au grandgabarit de l'Oise entre Compiègne etCambrai. En effet, VNF semble vouloirfermement ignorer la loi 2012-77 du 24janvier 2012 qui précise dans son chapitrepremier, article L.4311-1, les dispositionsrelatives aux missions et à l'organisation deVNF : - 3° alinéa - concourt au développe-ment durable (l'établissement public) et àl'aménagement du territoire, notammentpar la sauvegarde des zones humides et desaménagements nécessaires a la reconstitu-

tion de la continuité écologique, la préven-tion des inondations, la conservation dupatrimoine et la promotion du tourismefluvial et des activités nautiques. Ainsi nousmenons des activités tous azimuts dont l’ori-gine remonte de nos associations de baseau plus près du terrain et de la réalité vécuepar les populations inondées. Sans dérogerà nos objectifs et orientations, nous avonscru important de nous investir auprès de laDGPR et de toutes les structures naissantesqui se déploient dans l’adaptation de la DI(Directive Inondation Européenne) parce quenous pensons que cette adaptation de ladirective européenne dans notre législationmenée par le Ministère du DéveloppementDurable et la DGPR est extrêmement posi-tive pour notre pays et ses populations etqu’il est important, comme le stipule ladirective européenne, que la concertationavec le public ou les populations soit pour lapremière fois fortement recommandée. Cetinvestissement est assuré par des bénévolesreprésentants de notre conseil d’administra-tion et de nos associations de base.Un article complémentaire a été mis enligne sur le site internet de l’IRMa(www.irma-grenoble.com) ; le 31 mai 2013dans la rubrique « actualité »

UNALCI France InondationsUnion Nationale des Associations de LutteContre les Inondations - www.unalci-france-inondations.org

Jacques Avrillon, Co-président pour la région Ile de France, UNALCI France Inondations

� DGPR : Direction Générale de laPrévention des Risques

� OPRNM : conseil d’Orientation pour laPrévention des Risques NaturelsMajeurs

� SCHAPI : Service Centrald’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision desInondations

� AFPCN : Association Française pour laPrévention des Catastrophes Naturelles

� CMi : Commission Mixte inondation� CODOR : Conseil d’orientation � COPIL : Comité de pilotage� CIL : Comité d’Intérêt Local� VIVA : Vivre Installé en Val d'Argens� VNF : Voies Navigables de France� ONRN : Observatoire National desRisques Naturels

Sigle

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La sauvegarde duMarais de l’Estagnol,un des derniers maraisd’eau douce du littoralméditerranéenDepuis des années, le marais de l’Estagnoldans le Var (83) souffrait de remblaiements.Le projet final était l’établissement d’unezone d’activité industrielle.

Il y a encore cinquante ans, la zone maré-cageuse couvrait 60 hectares et on ychassait le canard. A partir d'études duConseil Général en 2003, elle était réperto-riée zone humide « ZH » jouant un rôle derégulation des eaux lors des étiages et descrues. Un remblaiement complet ne pouvaitaboutir qu’à supprimer des zones d'expan-sion et se traduirait en compensation par laconstruction de bassins de rétention, avecdes coûts pour la collectivité tout à faitsignificatifs. En clair, on supprime une zone humidenaturelle que l’on remplace par desbassins artificiels coûteux. Bien évidemment, les 9 associationsd’inondés et de protection de l’environne-ment se sont battues pource qui constituait pourtantune action évidente aurespect de la protectiondes zones humides autravers de la loi sur l'Eau ettout simplement deprévention contre les inon-dations.Les méfaits de la construc-tion en zone inondablesont bien connus, pourtant

le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de lacommune de La Crau, proposé enenquête publique, n’en tenait pascompte. Seules les associations vigi-lantes se sont rendu compte, grâce àl’intervention de V.I.E DE L’EAU(anciennement CIC Gapeau), que lamajeure partie de l’Estagnol, se trou-vait classée en zone 3AU, (« AU » signifie « À Urbaniser »).

Ainsi l’Estagnol devenait constructible, cequi la condamnait à terme, à être complè-tement remblayée. Grâce à une forte mobilisation des associa-tions autour de V.I.E DE L’EAU et desservices de l’état, le préfet a ordonné laremise en état du site ; après plusieursmois, la nature a enfin repris ses droits. Mais, le préfet n’ayant pas engagé d’ac-tion juridique contre le classement enzone « à urbaniser », ce sont les asso-ciations, réunies en collectif, pour cecas d’espèce, qui ont saisi la justicepour obtenir l’annulation du « P.L.U. ».L’Estagnol a finalement était sauvé et lacommune a reconnu son erreur en nefaisant pas appel du jugement.

Seulement 50 poteauxbéton à enlever…Ce dossier a donné beaucoup de fil àretordre mais la patience et la persévé-rance sont des qualités de l’équipe V.I.E DEL’EAU… Ainsi de nombreuses actions ontété engagées auprès des élus craurois (83)et surtout envers le propriétaire riverain

pour protéger la végétation de sa berge etéviter l’aggravation des risques d’inonda-tion. Il faut reconnaître que le nouveaumaire a rapidement traité ce dossier. Finalement, après trois années desensibilisation, le propriétaire avecl’aide de maire a fini par procéder àl’enlèvement des poteaux en 2009.

Actions en justiceHaras Bois SoleilA Méounes-les-Montrieux, quand unepropriétaire déboise plusieurs hectares enzone naturelle pour aménager un centreéquestre et construit 1 300 m2 de construc-tions non autorisées, les inondations nesauraient tarder… Puis, si les lieux accueil-lent une centaine de chevaux au cœur d’unezone karstique (sol comparable à uneéponge) sur laquelle se trouvent des avens(gouffres naturels en liaison avec la nappephréatique), on obtient rapidement une eaude forage impropre à la consommation suiteà l’écoulement des eaux de lessivage dupurin et du fumier et, même à l’heure del’apéro, âme sensible s’abstenir !Grâce à l’action menée, ces faits ont étéprésentés à la justice pour non-respect duRèglement Sanitaire Départemental etconstructions non autorisées par un permisde construire. Après huit années deprocédures, les condamnations sonttombées avec, au total, plus de 200 000euros d’amendes, de dommages etintérêts. Les 1 300 m2 de constructionsillégales ne seront plus qu’un mauvaissouvenir en octobre 2013.

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Des exemplesd’actions concrètes menées par des associationsPar Josette FAYS, Présidente fondatrice"V.I.E de l'eau" - Var inondations ecologisme - Association départementale agréée Protection de l'EnvironnementAdhérente de l’UNALCI France Inondationshttp://www.varinondations.comSiège social : hôtel de villeAvenue du 6ème R.T.S - 83210 Solliès-PontE-mail : [email protected]

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