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POUR Bulletin de la Fédération Syndicale Unitaire des Alpes-Maritimes Décembre 2017 - n°89 FSU 06 - Décembre 2017 n°89 - page 1 Macron est passé en quelques semaines de Jupiter à Thatcher ! Les contre-réformes libérales s’accumulent, les provocations et suffisances des ministres deviennent insupportables et la dérive à l’anglo-saxonne se dessine clai- rement. Ainsi la place de la Fonction Publique, de ses missions et l’avenir des services publics sont de nouveau mis en cause ; des suppressions massives de postes se profilent dans l’Education et la Territoriale ; le gouvernement an- nonce une redéfinition des missions de l’Etat pouvant aboutir à des privatisations ou des abandons de missions au secteur privé ; c’est la protection sociale qui est remise en cause par l’étatisation et la fiscalisation de la Sécurité Sociale. La FSU 06 partage les inquiétudes des organisations syndicales qui condamnent les remises en cause des droits sociaux des salariés, contenues dans les ordonnances. C’est pourquoi elle s’est associée aux journées interprofes- sionnelles d’action depuis la rentrée. Nous sommes en effet convaincus que c’est par un mouvement associant pu- blic et privé et remettant en cause l’ensemble des fondements de la politique menée que nous avons le plus de chances de gagner. Afin de bâtir une perspective de victoire, il est nécessaire de continuer à inscrire notre mouvement dans l’unité. La FSU06 propose à ses partenaires de préparer en commun des « Etats généraux du mouvement social » pour combattre ensemble cette politique de soumission à la finance mondialisée.

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POURBulletin de la Fédération Syndicale Unitaire des Alpes-Maritimes

Décembre 2017 - n°89

FSU 06 - Décembre 2017 n°89 - page 1

Macron est passé en quelques semaines de Jupiter à Thatcher ! Les contre-réformes libérales s’accumulent, lesprovocations et suffisances des ministres deviennent insupportables et la dérive à l’anglo-saxonne se dessine clai-rement.

Ainsi la place de la Fonction Publique, de ses missions et l’avenir des services publics sont de nouveau mis encause ; des suppressions massives de postes se profilent dans l’Education et la Territoriale ; le gouvernement an-nonce une redéfinition des missions de l’Etat pouvant aboutir à des privatisations ou des abandons de missionsau secteur privé ; c’est la protection sociale qui est remise en cause par l’étatisation et la fiscalisation de la SécuritéSociale.

La FSU 06 partage les inquiétudes des organisations syndicales qui condamnent les remises en cause des droitssociaux des salariés, contenues dans les ordonnances. C’est pourquoi elle s’est associée aux journées interprofes-sionnelles d’action depuis la rentrée. Nous sommes en effet convaincus que c’est par un mouvement associant pu-blic et privé et remettant en cause l’ensemble des fondements de la politique menée que nous avons le plus dechances de gagner.

Afin de bâtir une perspective de victoire, il est nécessaire de continuer à inscrire notre mouvement dans l’unité.La FSU06 propose à ses partenaires de préparer en commun des « Etats généraux du mouvement social » pourcombattre ensemble cette politique de soumission à la finance mondialisée.

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Vers une formation des maîtres dégradée dans le 06 ?

L’Université de Nice est enpleine [re][dé]structura-tion, établissement se vou-lant exemple pilote dusystème universitaire àl’échelle nationale avec lamise en place de l’Univer-sité Côte d’Azur : en gros,elle souhaite s’inspirer dumodèle universitaire amé-ricain. La FSU se bat quoti-diennement pourdénoncer les dérives résul-tantes, qui délaissent petità petit les formations nonlucratives pour pouvoir af-ficher une comptabilitéd’apparence équilibrée.

Or, la formation des ensei-gnants du primaire au se-condaire ne rentre pasdans ce cadre lucratif.L’ESPE, ex-IUFM, voit sesmoyens fondre depuis l’in-tégration à l’université deNice en 2008 avec la perted’une trentaine de postes.

Et cela s’accélère dernière-ment avec la disparitionprogrammée des 3/4 de lasurface destinée à la for-mation.

Ce pourquoi, il a été décidépar une assemblée géné-rale le 29 novembre 2017,d’avertir la presse pouralerter le public et éviter ladisparition de l’ESPE dansles Alpes Maritimes.

Communiqué de presse :vers un Enseignementau rabais dans le 06 ?

Le public et les employésde l’ESPE Célestin Freinet(École Supérieure du Pro-fessorat et de l’Éducation)de l’Académie de Nice s’in-quiètent du projet de re-structuration qui réduiradrastiquement ses locaux.Ce projet fragilisera la for-mation des futurs ensei-gnants du département desAlpes-Maritimes. À traversl’ESPE, c’est la qualité del’enseignement de tous les

enfants du départementqui est menacée.

Depuis son intégration àl’Université de Nice, l’an-cien IUFM, lui-même héri-tier des Écoles Normales, avu la fonte régulière etcontinue de ses moyens.L’ESPE a cependant sumaintenir ses missions,mais jusqu’à quand ? Il estprévu que l’École seconcentre sur le seul sitede Stephen Liegeard en ac-cueillant le centre situéavenue George V. Or, nousvenons d’apprendre que lamoitié du site de Liegearddoit être vendue. La sur-face consacrée à la forma-tion n’est donc plus diviséepar 2, mais par 4 !

Pourtant, depuis 2013,les effectifs étudiantsaugmentent d’année enannée et d’ici peu l’Écoledevra aussi accueillir lesétudiants souhaitants’orienter vers l’ensei-gnement dès la Licence etnon plus au niveau Mas-ter ( Bac +4 ).

Sur une surface aussi ré-duite, le gymnase, le ter-rain de sport,l’amphithéâtre, le réfec-toire, une partie de la bi-bliothèque, équipementsessentiels à la formation,seront perdus. Les condi-tions de formation et devie étudiantes seront nota-blement dégradées.

Le parking sera aussi sup-primé alors que le fluxd’étudiants, issus de tout ledépartement, sera multi-plié par deux. Comment lesrues adjacentes à l’Écoleabsorberont les véhiculesde tous ceux qui ne pour-ront emprunter les trans-ports en commun ?

L’Université de Nice sou-haite-t-elle maintenirl’existence de cette école,

oubien souhaite-t-elle s’endébarrasser en lui rognantpetit à petit les moyens eten l’expulsant vers les di-vers campus ? Allons-nousvers une ESPE sans domi-cile fixe ?

Si les premiers concernéspar ce projet sont nos éco-liers, nos collégiens et noslycéens, les citoyens niçoisseront tout aussi affectéspuisqu’ils ne pourront plusprofiter des lieux pourleurs manifestationscomme Solidasport, le Jar-din des Sciences, la Fêtedes Math, ou le Festival desArts Plastiques des Enfants(FAPE). Que mettra-t-on àla place ? Un complexe im-mobilier ? Un centre com-mercial ?

Alors que Nice candidate àson inscription sur la listedu patrimoine mondial del’UNESCO, cet espace re-

mar-quable à la flore et la fauneexceptionnelle, véritablepoumon vert de Nice Nord,sera détruit. Les enjeux en-vironnementaux au XXIème

siècle sont pourtant cen-traux et l’ESPE s’est enga-gée dans une formationvolontariste de tous les en-seignants sur ces ques-tions. Tous nos étudiantsdécouvrent pendant leurformation, les pratiquesqu’ils peuvent mettre enplace avec leur élèves (po-tager pédagogique, com-posteur, poulailler), tell’écho lointain du péda-gogue Célestin Freinet :quelle sera leur sensibili-sation dans leur nouvel en-vironnement ? Quel avenirvoulons-nous leur offrir ?Ne serait-ce pas les petitsNiçois, futurs citoyens duXXIe siècle qui en serontles premiers pénalisés ?

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Alors même que les person-nels, étudiant-es etlycéen·ne·s prennentconnaissance du contenu duprojet de réforme du pre-mier cycle universitaire etcommencent à se mobiliser,le gouvernement fait le choixdu passage en force et de laprécipitation. Un certainnombre de mesures sontmises en place avant mêmel’adoption de la loi. Le plusemblématique est la saisiedu CSE sur des décrets avantmême l’étude de la loi parl’Assemblée Nationale.

Dans les universités, les bud-gets proposés aux conseilsd’administration prévoientla gestion des demandesd’affectation, les modules demise à niveau, la définitiondes « attendus » et celle descapacités d’accueil des fi-lières. Dans les lycées la miseen place du/de la 2e profes-seur-e principal-e et desnouvelles mesures d’orien-tations sont mises en œuvreà marche forcée.

De toute évidence, cette pré-cipitation va mettre en diffi-culté immédiate lesbachelier-es, leurs familles,les personnels des lycées etdes universités. Mais ce sontaussi les établissements etles formations du supérieurqui seront en difficulté :comment définir le nombrede dossiers acceptés au vudes capacités d’accueil enprévoyant les désistementsde candidat-es qui aurontformulé dix vœux non hié-rarchisés ?

Ce ne sont pas les annoncesbudgétaires qui vont per-

mettre une amélioration dela situation, le budget estloin d’être à la hauteur desambitions affichées. Sur lemilliard annoncé à destina-tion de l’Enseignement su-périeur étalé sur cinq ans,450 millions d’euros étaientdéjà budgétisés à travers leGrand plan d’investissementqui se fera sous forme d’ap-pels à projets, privant defacto une partie des univer-sités de ce financement. Il nereste que 500 millions d’eu-ros sur 5 ans pour accueillirprès de 3 millions d’étu-diant-es d’ici 2025, ce qui estlargement insuffisant. Au-cune garantie n’existe sur lesrecrutements d’enseignant-es et de personnels tech-niques, administratifs et debibliothèques pour accueillirl’ensemble des étudiant-esattendu·e·s, faire baisser leseffectifs des cours en TD eten amphi, améliorer lesconditions de travail despersonnels des universitéstrès dégradées ces dernièresannées.

Cette réforme remet encause le principe de libreaccès à l’université qui ga-rantit à chaque jeune titu-laire du baccalauréat depouvoir continuer sesétudes. Sans oser le dire, legouvernement met en placeune véritable logique de sé-lection dans tout l’accès auxétudes supérieures. Nous te-nons à rappeler que le nom-bre de PSY EN qui sont lespersonnels qualifiés pourorienter les élèves est nette-ment insuffisant et qu’en cemoment même, c’est bien legouvernement qui prend la

responsabilité de fermer desCentres d’Information etd’Orientation. En prévoyantque le conseil de classe determinale examine les vœuxdu/de la lycéen-nes et parti-cipe à un avis formulé parle/la chef-fe d’établisse-ment, cela revient à faire desenseignant-es en lycée desacteurs et actrices de la sé-lection.

Les fuites organisées dans lapresse et les déclarations duministère de l’éducation surune refonte du lycée fontpreuve d’une accablante co-hérence avec nos analysesdu projet de réforme du pre-mier cycle post-bac et de lamise en place des « prére-quis » ou « attendus ». Sedessine une réduction desmatières sujettes à un exa-men ponctuel, une introduc-tion très importante ducontrôle continu, une modu-larité des cursus des lycéen-nes et des examens despécialité avancés dans l’an-née pour permettre leurprise en compte dans lesdossiers d’admission post-bac. Ces annonces consti-tuent manifestement lavolonté de remettre encause le baccalauréatcomme diplôme national re-posant sur des épreuves na-tionales, terminales etanonymes, et comme pre-mier grade universitaire.

Nos organisations réaffir-ment :

• la nécessité de travaillertout au long du parcours aulycée à une orientation choi-sie, construite, accompagnéeet évolutive avec les moyens

humains et financiers néces-saires.

• Le maintien du baccalau-réat comme diplôme natio-nal et 1er gradeuniversitaire, garantissantl’accès de tous les bachelier-es sur tout le territoire auxfilières post bac et aux éta-blissements de leur choix.

• L’exigence d’ouverturemassive de places supplé-mentaires en 1er cycle postbac et le refus de toute sélec-tion à l’entrée à l’université.

• Le refus de l’instaurationde blocs de compétences enlieu et place des diplômes etdes qualifications.

• L’abandon du projet de loisur 1er cycle post bac et duplan « étudiants » qui l’ac-compagne, condition pourpermettre une réforme am-bitieuse qui garantisse lelibre accès de chacun-e ausupérieur.

Nos organisations confir-ment leur volonté deconstruire dans la durée lamobilisation nécessairepour exiger le retrait desprojets gouvernementaux.

Elles invitent les personnelsde l’Éducation nationale, del’Enseignement supérieur,les étudiant-es, lycéen-nes etparent-es d’élèves à se réu-nir en assemblées généralespour définir les formes deleur mobilisation.

Le 12 décembre, jour de pré-sentation du projet de loi àl’Assemblée Nationale, lesorganisations signatairesappellent à une journée degrève

Mobiliser contre le « plan étudiant » !

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FSU 06 - Décembre 2017 n°89 - page 4

Directeurde la publication :

Ghislain Gianno

Rédaction : G. Broquet,

A TibertiJP. Clot,

J.Lantrua,S. RoussetA. Silveri,

JP Laugier

Équipe technique : G. Broquet, S. Rousset

Imprimerie SARL SEVAC

Tél : 04 93 18 15 31Dépôt légal Juillet 2017Prix : 0,20 €N° ISSN :1269-2689N° CPPAP :

1220 S 07628

Les bons lienssur internet

• le site internet national de la FSU

http://www.fsu-fr.org/

• le site FSU 06http://fsu06.fsu.fr/

•le site de la FSU PACAhttp://fsu.paca.free.fr/

Dans ce numéro

Page 1 : • Edito

Page 2 :• L’action sociale dans lafonction publique

Page 3 : • Les prestations intermi-nistérielles

Page 4 :• Section Régionale Inter-ministérielle d’Action So-ciale

POUR 06Bulletin de la Fédération

Syndicale Unitairedes Alpes-Maritimes

264, Bd. de la Madeleine06000 NICE

Tél - Fax : 04 93 44 62 54Mèl : [email protected]

En prélude à la journée inter-nationale des migrants, re-trouvons-nous le samedi 16décembre à Menton :

- Pour célébrer la journée in-ternationale des migrant-e-set donner de la visibilité àtoutes les initiatives qui se-ront prises dans ce cadre

- Parce que cette frontière estdevenue un des symboles del’inhumanité des politiquesmigratoires de l’État françaiset de l’Union européenne etdu développement de l’Étatpolicier

- Parce qu’aux mort-e-s esfrontières s’ajoutent la multi-plication des mesures d’en-fermement et d’expulsion, lesmilliers de migrant-e-s à larue, y compris des enfants etdes jeunes isolé-e-s, le harcè-lement policier et la chasse

aux sans-papiers

- Parce que le gouvernementfrançais, au travers de l’ins-cription des mesures d’ur-gence dans le droit communcontredit encore plus le droitd’asile et que ce même gou-vernement prépare une nou-velle loi durcissant encore sapolitique migratoire dans unsens liberticide

- Parce que cette région estdevenue le symbole des soli-darités qui existent sur toutle territoire avec les migrant-e-s. Mais elle est aussi deve-nue, après Calais, le symbolede la répression contre cemouvement et les personnessolidaires

- Pour dire « ça suffit ! », pourmettre fin à l’acharnementcontre les migrant-e-s et auxdiscours et politiques ra-

cistes et sécuritaires qui gan-grènent toute notre société.

Nous manifesterons pour :

- l’accueil des migrant-e-s

- la liberté de circulation etde résidence (art. 13 de laDéclaration Universelle desDroits de l’Homme et du Ci-toyen)

- la régularisation des sans-papiers

- l’abrogation des accords deDublin

- la solidarité et l’égalité desdroits pour tout-e-s

- l’abrogation de tout délit desolidarité et l’abandon detoutes les poursuites contreles militant-e-s solidaires

Le 16 décembre, tou-te-s àMenton à 14h à la gare Gara-van

Liberté pour tous-tes et solidaritéavec les migrant-es : Ouvrez les

frontières !

Nous serions heureux de vousrencontrer autour

d’une galettele jeudi 18 janvier 2018 dansnos locaux au 264 boulevard

de la Madeleine à Nice.Ce moment convivial sera l’occasion d’échan-

ger sur l’actualité syndicale.

Galette revendicative de la FSU 06