P orté par l’Association interna-tionale forêts méditerra-néennes (AIFM), avec l’appui

financier et technique de la GIZ, dela FAO et de la région PACA, et encollaboration avec ForêtMéditerranéenne, un stand de27 m2 a ainsi été entièrement dédiéaux organismes et pays du bassinméditerranéen.Il s’inscrit dans le cadre duPartenariat de collaboration sur lesforêts méditerranéennes (PCFM) etdans la continuité de la IVe Semaineforestière méditerranéenne.Dès l’origine, le stand a été conçu àla fois comme le point de ralliementdes méditerranéens au CFM, per-mettant des rencontres, deséchanges, des signatures, et commeun espace d’information vers lesautres participants.C’est donc tout naturellement qu’ilest devenu un lieu de vie et de dis-cussions avec nos différents col-lègues, et en particulier le PlanBleu, la FAO et les représentantsdu Maroc, de l’Algérie, de la Tunisieet de la Turquie. Notre stand étaitainsi l’un des plus vivants et desplus animés de tout l’espace d’expo-sition !Points d’orgue de la semaine, deuxprojections vidéo suivies de deuxapéritifs offrant des spécialitésméditerranéennes ont égalementcontribué à ce succès.Mais le stand était aussi et surtoutlà pour introduire la forêt méditer-ranéenne dans le concert mondial.Force est de constater que beaucoupne connaissaient pas vraiment laMéditerranée, et encore moins sesforêts ; le cliché de la plage, des

cigales et du farniente a la peaudure ! Les échanges ont permis deresituer un peu les choses, et de dis-tribuer abondamment la documen-tation envoyée par avion, en versionpapier ou, plus symboliquement,sur une clé USB en liège au nom dela Méditerranée.Un autre point qui est ressorti desdiscussions est l’existence de ques-tionnements similaires avec lespays d’Amérique centrale (Costarica, Mexique...) et les pays à climatméditerranéen (Chili, Australie,Afrique du Sud), avec des probléma-tiques d’incendie entre autres et,bien sûr, la menace du changementclimatique.Au total, ce sont près de 400 per-sonnes qui se sont présentées sur lestand, et 300 kg de documents dis-tribués, dont 1000 cadeaux et 200exemplaires de la revue ForêtMéditerranéenne (dont les numérosbilingues dédiés aux Semainesforestières méditerranéennes).Reste à espérer que la dynamiquecréée se maintiendra, et que les

forêts méditerranéennes jouerontpleinement le rôle qui est le leur auniveau mondial...

Marine LOVEROAIFM

marine.lovero@aifm.org

PCFM: www.fao.org/forestry/silvamed/66624/fr/

www.aifm.org/nos-activites/pcfm/CFM

Trimestriel éditépar l’association

forêt méditerranéenne14 rue Louis Astouin13002 Marseille FranceTél. +33 (0)4 91 56 06 91Fax +33 (0)9 81 38 25 46Courriel : contact@foret-mediterraneenne.orgInternet : www.foret-mediterraneenne.orgPériodicité : trimestrielPrix au numéro : 3 €Abonnement : 10 €Directeur de la publication :Gilles BoninRédaction :Denise AfxantidisImprimerie Horizon200, Av. de Coulin13420 GémenosDépôt légal :20 avril 2015I.S.S.N. : 1155-2506Commission paritaire :0217 G 88729

E t si nous apprenions l’écologie ?Nous venons d’accompagnerPierre Quézel, dans la colline de

Roquevaire… Il était sans doute le meil-leur connaisseur de la flore et de lavégétation méditerranéennes. FrédéricMédail nous en parle comme il convientdans ce numéro.P. Quézel a été parmi les fondateurs denotre association, il y a 37 ans, précisé-ment parce qu’il était écologue méditer-ranéen par essence. Et que, si l’on com-prend bien, cela consiste à prendre encompte la totalité de ce qui constitue unmilieu, un système.A cette époque, il y avait un Etat encoreomnipotent et des collectivités soumisesau Préfet. Il y avait très peu d’associa-tions, quelques Parcs en train de naître,une administration des Eaux et Forêtsqui détenait le pouvoir de gestion desforêts publiques et un CRPF qui se met-tait en place. Or, Pierre Quézel, quientretenait déjà d’excellentes relationsavec notre premier président AlexandreSeigue, a adhéré sans une seconde d’hé-sitation à l’idée de créer ForêtMéditerranéenne, parce que gérer lesespaces naturels et forestiers de laFrance méditerranéenne nécessitait quel’on prît en compte l’ensemble du sys-tème naturel et social au sein duquel ilsse situaient. Il n’était pas question deséparer connaissance, production,usages, protection, conservation. Pasplus que de privilégier un de ces aspectsau détriment des autres.Pour ces créateurs, il n’y avait ni bota-nistes, ni forestiers, ni pompiers, ni pas-toralistes, ni industriels, il n’y avait queceux qui s’intéressent, d’une manière oud’une autre, aux forêts méditerra-néennes en tant que système territorialà part entière. C’est le système dans sonensemble qu’il convenait de comprendreet de piloter au mieux. Et pour cela ilfallait un outil qui permette aux diffé-rents acteurs de se rencontrer et d’inter-agir : universitaires, gestionnaires (nonseulement des espaces naturels maisaussi des milieux urbains), militantsassociatifs, élus locaux… et aussi pren-dre exemple sur les pays méditerra-néens voisins qui rencontrent lesmêmes problématiques que nous.Qu’en est-il aujourd’hui ? Avons-nousréussi à animer l’écosystème, permettantaux tenants de la conservation de lanature de connaître et d’appuyer lespoints de vue de ceux qui entendentmaintenir les espaces forestiers dansl’économie des territoires de notre temps ?Nous avons encore à faire pour devenirde bons écologues.

Jean BONNIER

éditorial

la feuille && l’aiguilleles bruits de la forêt méditerranéenne

n° 101, novembre 2015

Le Congrès forestier mondial (CFM), grand-messe du monde forestier qui se déroule tous les six ans depuis1926, s’est tenu pour la première fois de son histoire sur le continent africain lors de sa 14e édition du 7 au11 septembre 2015 à Durban en Afrique du Sud. Et pour la première fois également, les forestiers méditer-ranéens se sont associés pour faire entendre leur voix et montrer l’importance des forêts de notre bassinau niveau mondial.

Durban, Afrique du Sud, 7-11 septembre 2015

Les forêts méditerranéennes au Congrès forestier mondial

Photo : Le stand des forêts méditerranéennesau Congrès forestier mondial de Durban(Afrique du Sud).Photo M.L.

Hommage à Pierre Quézel

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Forum ForêtLes forestiers privés se mobilisent

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Foresterranée 2016 Comment multi...fait-on ?

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la feuille && l’aiguille n°101, novembre 2015

P ierre Quézel nous a quittéssubitement, ce mercredi 21octobre, dans son jardin de

Roquevaire, près de ses nom-breux cyclamens qu’il adorait... Ilvenait d’avoir 89 ans.Pierre Quézel, né en 1926 dansles Cévennes méridionales, auVigan, Docteur es Sciences et enMédecine de l’Université deMontpellier, a été Professeur àl’Université d’Alger jusqu’en1962, puis à l’Université d’Aix-Marseille, où il avait fondé en1969, à la Faculté des sciences deSt-Jérôme, le Laboratoire deBotanique et d’Ecologie méditer-ranéenne qu’il a dirigé jusqu’en1990. Il fut également le co-fon-dateur de l’Institut méditerra-néen d’écologie et de paléoécolo-gie (IMEP), créé en 1985.Auteur de près de 400 publica-tions scientifiques et de plusieursouvrages, il a travaillé durantune cinquante d’années sur laflore et la végétation du bassinméditerranéen et du Sahara.Pierre a été le premier Présidentdu Conseil scientifique duConservatoire botanique nationalméditerranéen de Porquerolles etil a joué un rôle majeur dans laconnaissance et la conservationde la flore et de la végétationméditerranéennes. Expertauprès de diverses instancesinternationales (UNESCO, FAO,Union européenne, etc.) il sié-geait dans de nom-breux conseilsscientifiques.Fondateur en 1975de la revue EcologiaMediterranea, il enfut l’éditeur en chefdurant de longuesannées. Il a joué un rôlemajeur dans la connais-

sance des forêts méditerra-néennes et il a participé à l’éclo-sion de la dynamique association« Forêt Méditerranéenne » dont ilétait Président d’honneur.Nous reviendrons plus en détailultérieurement sur son excep-tionnelle et très riche carrière,car des pages entières pourraientfacilement y être consacrées...Il faut juste témoigner de ce per-sonnage hors du commun, sansdoute le meilleur connaisseur dela flore et de la végétation del’ensemble de la Méditerranéequ’il avait parcouru dans tous lessens, et ce pendant plus d’undemi siècle, sans oublier ces mul-tiples expéditions (« tournées »comme il disait) dans le Saharacentro-occidental !Les élèves qu’il avait formés enFrance mais aussi en Algérie,Maroc, Tunisie, Liban, Grèce,Syrie, Turquie, Italie, Espagne,etc., se souviendront de cet espritbrillant, doté d’une prodigieusemémoire et d’une culture hors ducommun, mais toujours empreintde discrétion et modestie.Il possédait aussi des capacitésprodigieuses pour mixer d’éton-nants plats méditerranéens, le

chef d’une véritable « cuisine bio-géographique » dont les recettesauraient certainement méritéd’être publiées !Ses diverses acclimatations végé-tales dans son beau jardin deRoquevaire témoignent aussi deson amour du jardinage et de sesmultiples parcours méditerra-néens.Je regrette tant qu’il ne puissepas voir la parution de notre der-nier ouvrage en commun sur laBiogéographie de la flore duSahara, en phase éditoriale depréparation ; un ouvrage longue-ment mûri de ses souvenirs quimettent en perspective unerecherche saharienne véritable-ment épique, conduite à partir de1953, lui ayant permis de poseravec brio le cadre biogéogra-phique relatif à la mise en placeet à l’évolution de la flore de ce sifascinant désert.Pierre, sachez que tous les fonde-ments scientifiques et humainsque vous avez su si bien établirforment des jalons et des pers-pectives qui resteront ancrésdans le développement de nosdisciplines.Votre rôle a été déterminantpour mieux connaître et préser-ver ces héritages biologiquesméditerranéo-sahariens, si variéset complexes !Nous avons tous besoin de cetteforce pour continuer à dresserdes ponts de collaboration et deconnaissance dans une périodegéopolitique malheureusement sitroublée sur ces terrains qui voussont chers.Pierre, merci pour tout, et plusencore...

Frédéric MEDAILfrederic.medail@imbe.fr

C’était sans conteste l’un des plus grands connaisseurs de la flore et de la végétationméditerranéennes. Pierre Quézel nous a quittés en ce mois d’octobre 2015. Uneimmense perte pour l’écologie méditerranéenne. Frédéric Médail, qui fut son élèvemais aussi son ami, lui rend hommage.

Pierre Quézel nous a quittés

Forum ForêtLes forestiers privésse mobilisent autour

de la COP21

Ecologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen

Pierre Quézel est l’auteur, avec Frédéric Médail, d’une œuvremajeure qui résume et synthétise sa contribution à la connaissancede la forêt méditerranéenne et qui a été publiée en 2003 :Ecologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen(Paris, Elsevier). Cet ouvrage est une référence d’autant plusincontournable que les aléas géopolitiques du Bassin méditerra-néen rendent aujourd’hui impossible les inventaires et analysesque fit Pierre Quézel au cours de sa carrière.

2003, 574 p., 85 € Editions Elsevier, Collection environne-ment

A l’occasion de la COP 21 qui se tiendra à Paris du 30novembre au 11 décembre 2015, les forestiers privésfrançais, à travers Fransylva (la Fédération nationale dessyndicats des forestiers privés de France) lancent unemobilisation générale : 149 jours d’actions et d’événe-ments pour la filière bois-forêt jusqu’en avril 2016.

L e mot d’ordre est lancé :mobilisation générale pourmontrer et expliquer aux

Français que la forêt est le pre-mier capteur de CO2 en France.Fransylva appelle les élus, lafilière et les entreprises fran-çaises à se réunir en novembreprochain pour venir découvrir etécouter la voix des acteurs qui enrégion œuvrent au quotidienpour apporter des solutions auchangement climatique. Pour cela, les 13 et 14 novembreà Paris, un Forum Forêt « pourfaire reconnaître le rôle de la forêtdans l’atténuation du change-ment climatique » sera organisé.Une journée de réflexion, actions,discussion qui sera suivie d’unesoirée animée par les jeunesforestiers. Le lendemain, placeau grand public pour découvrirtoute la place que la forêt occupedans notre quotidien : forêt eténergie, forêt et design, forêt eteau, forêt et cinéma.Les forestiers de la régionLanguedoc-Rousillon n’ont pasattendu et se sont réunis dès le 8octobre à Montpellier. Sous letitre générique « la forêt sort dubois », quatre ateliers ont permisde soulever quelques questionsclés liées à la gestion forestière :– Regrouper ou comment leregroupement des parcelles ou dela gestion permet de s’appuyersur des professionnels et demieux mobiliser le bois. – Récolter du bois doit êtrel’aboutissement nécessaire d’unprocessus raisonné. Il faut sortirdes sentiers battus pour mobili-ser le bois+. « Aurait-on l’idée dedemander à un sylviculteur pour-quoi il moissonne ? La récolte estla raison d’être du travail » pré-cise Jean-Pierre Lafont,Président du Syndicat desForestiers Privés de Lozère.– Renouveler, car il faut adap-ter les peuplements, c’est indis-pensable pour la filière et l’écolo-gie. Mais il est égalementnécessaire pour cela, comme l’ex-plique Loïc Molines, ingénieurforestier responsable de l’an-tenne CRPF Lozère « que le pro-

priétaire s’adapte aussi pourinnover dans ses financementspar de nouveaux dispositifs envalorisant certaines fonctionscomme le stockage du carbone ».– Agir dans une filière profes-sionnelle. Vendre son bois doitpouvoir se faire dans le cadred’un contrat à destination desexploitants et des propriétaires.« Il est important de se profes-sionnaliser et de se qualifier parrespect de la sylviculture »explique Nathalie Moreau,gérante d’Abattage MécaniséPyrénéen. Cette journée qui a rassemblé170 participants est une pre-mière étape pour les forestiersméditerranéens. D’autres jour-nées sont programmées commeune promenade surprise (artis-tique et forestière) proposée parle Syndicat des propriétairesforestiers du département desBouches-du-Rhône et l’associa-tion ZOU, « dans les bois » deVauvenargues le 8 novembre.Cette journée est organisée enpartenariat avec le Centre régio-nal de la propriété forestière deProvence-Alpes-Côte d’Azur et leGrand Site Sainte Victoire.Espérons que d’autres partena-riats se montent pour organiserdes journées d’échanges entreforestiers méditerranéens, carplus que jamais les méditerra-nées doivent affirmer les spécifi-cités de leur forêt et leur rôle,non seulement dans la luttecontre le changement climatique,mais aussi dans le développe-ment raisonné et durable des ter-ritoires.

Pour en savoir plus :http://www.forumforet.com/

Photo : Pierre Quezel à Roquevaire,

en fevrier 2012.Photo F. Medail.

la feuille && l’aiguille n°101, novembre 2015

En route vers Foresterranée 2016Multifonction et gestion de la forêt méditerranéenne

Comment multi...fait-on ?

Foisonnantes. C’est sou-vent ainsi que l’on qualifieles réunions ou les journées

organisées par l’associationForêt Méditerranéenne.Foisonnantes car elles sontouvertes à un public très largeet varié, avec une réelle libertéde parole pour chacun.Nos rencontres peuvent cepen-dant donner une impression unpeu brouillonne ou laisser ungoût d’inachevé à ceux qui n’ontpas eu l’occasion de suivre l’en-semble des travaux etréflexions. Mais pour ceux quiont eu la chance — oui, lachance !— de tout suivre, c’estune expérience à la fois foison-nante et enrichissante.De 2012 à 2014, ForêtMéditerranéenne a organiséune série de huit journées surle terrain, avec comme objectifde «revenir à ses fondamen-taux» , c’est-à-dire traiter laquestion des spécificités de lasylviculture et des itinérairestechniques en forêt méditerra-néenne.Les années précédentes, lechoix de nos thématiques avaitété lié aux grandes mutationsenvironnementales et sociales :les effets du changement clima-tique (2007 et 2010), la préser-vation de la biodiversité (2011),la biomasse énergie (2009)...mais aussi la place et le rôle

des « nouveaux territoires »(2006-2007).Chacun de ces thèmes, mêmes’il était générique et se voulaitun état des lieux, posait systé-matiquement la question del’adaptation des outils, destechniques et des formes d’or-ganisation.Aujourd’hui, l’ensemble de nosréflexions a enrichi nos der-niers travaux sur « l’innovationen forêt méditerranéenne » oùl’on a croisé les pratiques et lestechniques innovantes aux poli-tiques territoriales menées pardifférents acteurs (Cf. encadré),et aussi ceux, plus récents, surla conciliation entre nature etsystèmes productifs 1.Foisonnantes et enrichis-sante... nos réflexions et nosinterrogations nous permettentd’ébaucher un constat sur lesforêts méditerranéennescontemporaines.En voici quelques premiers élé-ments.Les innovations, qu’elles soienttechniques ou institutionnelles,sont bien présentes en forêtméditerranéenne, même si ellesne sont pas toujours percepti-bles en tant que telles, car elless’apparentent plutôt à de« lentes adaptations ».Des outils spécifiques pourgérer la forêt existent égale-ment, mais ils ont été conçus de

manière trop sectorielle, voiretrop «étroite». Ainsi, on a biendes outils pour faire de la DFCI(Défense des forêts cotre l’in-cendie), pour promouvoir la bio-diversité, pour produire du boisou d’autres produits ligneux,pour produire de la viande oudu lait... mais il n’existe pasencore d’outils qui permettentde poursuivre plusieurs objec-tifs à la fois : « un outil pluriob-jectif ».On a constaté que, dans cer-tains territoires, il existait trèspeu de vision d’avenir sur lesquestions forestières. Cela setraduit bien souvent par unmanque de projets structurantset innovants.Un autre constat (qui n’est mal-heureusement pas nouveau) estcelui du manque de passerellesentre le monde forestier et lemonde de l’environnement.Dans le contexte actuel c’est unréel handicap qui peut encores’aggraver.Les nouveaux territoires (orga-nisations supracommunales)sont apparus comme les lieuxadéquats de conception et demise en œuvre des politiquesforestières. Ce sont de vérita-bles laboratoires pour des pro-jets forestiers cohérents(Charte forestière de terri-toire...).Etc.L’ensemble de ces constats sontbien évidemment à appréhen-der dans le contexteactuel : changement cli-matique, transitionénergétique, modes depensée et pressionsociale, crise économique,

nouvelles organisations territo-riales (loi NOTRe), nouveauxmodes de consommation... quisont autant de facteursinfluents à prendre en compte.Ces premiers éléments — quebien évidemment il conviendrade compléter et d’affiner — sontune piste pour la question quenous pourrions nous poser col-lectivement à Foresterranée :quelle gestion de l’ensemble desressources forestières desespaces boisés méditerranéens,matérielles et immatérielles,d’usage et de non usage, enfonction des demandes de lasociété ?Ou plus simplement dit : com-ment gérer la multifonctionna-lité de la forêt méditerranéennedans le contexte actuel ? Etavec quels outils ?...Répondre à cette question est le

défi que nous vous proposonsde relever collectivement pourForesterranée’16. La méthode pour y parvenirreste cependant à réinventer :entre le Foresterranéemythique des premiers tempset le colloque académique. Eneffet, la longue préparation col-légiale (le synode !) utiliséejusqu’à présent pour préparerForesterranée n’est plus possi-ble en ces temps où chacun estcontraint par des tâches quoti-diennes et toutes urgentes.Mais nous ne doutons pas quenombre d’entre vous profiterontde cette occasion pour « sortirla tête du guidon » et viendrontprendre part à cette réflexion.C’est en tout cas « la boufféed’air » que nous vous propo-sons.

Denise AFXANTIDIS

Le dernier numéro de la revueconsacré aux journées

« innovations »Dans le dernier numéro de la revue ForêtMéditerranéenne, sont publiés les comptes rendus de lajournée de restitution « Innovation en forêt méditerra-néenne : les enseignements de huit journées deterrain » organisée à Beaurecueil en février 2015. Cenuméro fait l’analyse des huit journées organisées parl’association de 2012 à 2014. Il permet de clarifier lanotion d’innovation, de présenter le constat issu desjournées et d’apporter le témoignage de territoiresporteurs de politiques forestières.

Forêt Méditerranéenne - Tome XXXVI, n°3, septembre2015. 84 pages, 15 euros, abonnement (4 numéros) 40 euros.

Photo : Journée de restitution des travaux de l’association « Innovation enforêt méditerranéenne : les enseignements de huit journées de terrain », àBeaurecueil (Bouches-du-Rhône), le 17 février 2015. Photo L.-M.Duhen

Alors que, par manque de moyens, nous reportons maintenant depuis bientôt 2 ans laréalisation de notre forum triennal, Foresterranée, nous espérons bien cette fois-ci, avecl’appui de nos fidèles partenaires, pouvoir organiser la 12e édition de nos Rencontres dela forêt méditerranéenne en octobre 2016. C’est en tout cas le bon moment, car nousarrivons à une période charnière où se posent de nombreuses questions quant à la façonde penser et de gérer la forêt méditerranéenne contemporaine. C’est du moins ce qu’ontrévélé les travaux de notre association ces dernières années.

1 - Journées «Concilier natureet systèmes productifs en forêtméditerranéenne - Des concepts aux pratiques» -25 et 26 juin 2015 - Fontvieille(Bouches-du-Rhône) Comptesrendus à paraître dans la revueForêt Méditerranéenne.

Photo : Journée sur le brûlage dirigé dans l’Aude (juin 2014). Photo DA

defeuille

enaiguille

la feuille && l’aiguille n°101, novembre 2015

rencontres

Du 25 novembre au 2 décembre 2015Maroc14es Rencontres méditerranéennesContact : Echanges méditerranéensMél : jacotot.alain@gmail.comhttp://aem.portail-gref.org/

Le 26 novembre 2015Montpellier (34)Journée Régionale du Bois Energie Languedoc RoussillonContact :ARFOBOIS Tél. : 04 67 56 38 19https://sites.google.com/site/journeeregionaleboisenergie

Les 8 et 9 décembre 2015Brignoles (83)Atelier « Les cellules de brûlagedirigé face aux demandes d’emploi du feu »

Contact :bernard.lambert@languedocroussillon.chambagri.fr

Les 8 et 9 décembre 2015 Batna (Algérie)Séminaire « Gestion et aménagement durable des écosystèmes méditerranéens » Contact : Dr. Bentouati Institut des sciences vétérinaires et des sciences agronomiques Université El Hadj Lakhdar 05000 Batna Algérie Méls : bentouati.rachid@yahoo.frgefm@univ-batna.dz

Le 29 janvier 2016 - Paris (75)Journée « Regards croisés sur les valeurs de la forêt »Contact : GIP Ecoforhttp://inscription.gip-ecofor.org/shs/aksana.mandrillon@gip-ecofor.org

Du 17 au 19 mars 2016 Marseille (13)Forum de la MéditerranéeSciences humaines et socialesContact : LabexMed – CoordinationForum de la MéditerranéeMél : forum-med@sciencesconf.orghttp://forum-med.sciencesconf.org/

Du 28 au 30 avril 2016 Grenoble (38)6es Rencontres Botaniques Alpines Contact : Conservatoire BotaniqueNational AlpinMél : cbna@cbn-alpin.frhttp://www.gentiana.org/page:RBA

Du 24 au 27 octobre 2016 Marseille (13)Conférence internationale des sciences écologiquesSFEcologie Contact : IMBETél. : 04 42 90 84 78http://sfecologie2016.sciencesconf.org/

formations

Le 8 décembre 2015Peyrat-le-Château (87)Plants forestiers : des élémentspour bien choisirContact : IDF- CNPFMél : idf-formation@cnpf.fr

Se former à la méthode ARCHI(diagnostic de vitalité des arbres)Du 2 au 3 décembre 2015Puy L’Evêque (46)Appliquer la méthode aux chênespédonculé et sessile

Du 9 au 10 mars 2016Nant (12)Appliquer la méthode au chênepubescentContact : CNPF / IDFMél : christophe.drenou@cnpf.fr

Du 15 au 17 décembre 2015Paris (75)Formations ENERBOIS et ENERBOIS +Contact : CIBE - ComitéInterprofessionnel du Bois-Energiewww.metrol.frMél : contact@cibe.fr

Dy 17 au 20 mai 2016 - Hyères (83)Formation « Flore des forêts méditerranéennes : de l’identification au diagnostic »Contact : CNPF / IDFMél : idf-formation@cnpf.fr

Formations IDF 2016Le catalogue de l’ensemble des for-mations 2016 de l’IDF, service R&D duCentre national de la propriété fores-tière, est en ligne sur :www.foretpriveefrancaise.comrubrique Services et formation. Contact : IDF - CNPF13 avenue des Droits de l’Homme45921 ORLÉANS Cedex 9Tél. : 02 38 71 91 14Fax : 02 38 71 90 63Mél : idf-formation@cnpf.fr

A lire ...Dictionnaire de biogéographievégétalede Da Lage A., Métailié G. (coord)

Edité pour la première fois en 2000 par les éditions du CNRS, leDictionnaire de Biogéographie végétale a fait l’objet en 2015 (mars)d’une monumentale réédition, coordonnée par le géographe AntoineDa Lage et l’ethnobiologiste Georges Métailié, avec l’appui d’uneéquipe rédactionnelle composée de scientifiques reconnus dansleurs différentes disciplines et de tout un réseau d’informateurs. La« chasse aux mots » a été fructueuse, puisqu’au fil de ses 964pages, ce dictionnaire propose plus de 10 000 définitions com-mentées — soit quelque 5800 entrées supplémentaires par rap-port à sa première édition —, dont l’exploration interdisciplinairedu monde végétal reste l’orientation fondamentale. Nourri par

différents corpus scientifiques, biogéographie bien sûr, mais aussibeaucoup d’autres, comme la mésologie, la bioclimatologie, l’ethno-biologie, la foresterie et l’agronomie, la science du paysage, le diction-naire ne se révèle pas moins en prise très directe avec les grandesquestions contemporaines, du changement global à la préservation dela biodiversité, et avec les préoccupations des gestionnaires de lanature, dont les pratiques (sous-solage, coupe sombre…) et les acro-nymes (TVB, ZNIEFF…) trouvent toute leur place. Une large place aégalement été faite aux termes régionaux, qui désignent des réalitéspropres aux diverses régions du globe (mopane bushveld, la « savanearborée à arbre-papillon »), et appartiennent à des langues étrangèresou à d’autres composantes de la francophonie (le mot africain gharat,début de la saison sèche en milieu saharien). Il y a place aussi pourl’imaginaire (la jachère-pyjama, la pelouse-paillasson…), et mêmepour l’humour (orchiobsédé, pour désigner « une personne qui, dansle domaine de la protection de la nature, focalise son intérêt sur cer-tains taxons (notamment les orchidées) »).Le choix de définitions synthétiques, relativement brèves, facilite gran-dement l’usage de l’ouvrage. Systématiquement assorties d’élémentscritiques qui permettent de replacer chaque mot dans l’histoire dessciences et d’en préciser l’usage, ces définitions sont aussi complétéespar une liste des champs disciplinaires qui emploient le terme, et parune liste des termes connexes. Divers et éclectique sans être touffu,savant sans être aride, centré sur les sciences de la nature mais ouvertsur les sciences humaines et sociales, ce dictionnaire s’adresse en défi-nitive à un public assez large, qui va des scientifiques et des étudiantsaux praticiens et aux naturalistes amateurs. Il représente tout à la foisun outil particulièrement maniable, et une invitation à l’errance demot en mot, à l’exploration, à la découverte.

Lu pour vous par Pierre DériozDa Lage A., Métailié G. (coord), 2015. Dictionnaire de biogéographie végétale. Nouvelle édition encyclopédiqueet critique. Paris, CNRS Editions, 962 p. 49 €

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