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L’actualité scientifique en Bretagne n° 342 - Mai 2016 - 3 www.sciences-ouest.org Autonome et prête à rouler en convoi Quand une voiture apprend à conduire comme un humain Des technologies développées avec les usagers DOSSIER Écologie Des plantes qui dépolluent les sols Santé Les bienfaits du brocoli Connectée, autonome, plus sûre L’AUTO FAIT-TOUT Biologie Du plancton débusqué par caméra Électronique Des chiens hyperconnectés

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L’actualité scientifique en Bretagne n°342 - Mai 2016 - 3€ www.sciences-ouest.org

Autonome et prête à rouler en convoi

Quand une voiture apprend àconduire comme un humain

Des technologies développéesavec les usagers

DOSSIER

Écologie Des plantes quidépolluent les sols

Santé Les bienfaits du brocoli

Connectée, autonome, plus sûre

L’AUTOFAIT-TOUT

Biologie Du planctondébusqué par caméra

ÉlectroniqueDes chienshyperconnectés

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MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 3

COUVERTURE : M

IMI P

OTTE

R/FOT

OLIA- NATHALIE BLANC - DR À L’ESPACE

DES SCIENCES 19

L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7IAN SIMS, enseignant-chercheur et physico-chimiste à l’Institut dephysique de RennesUne interview non scientifique 22

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVES

CE QUE JE CHERCHEPar AMÉLIE FOUQUÉ, biologiste « Un axe thérapeutique pour traiter un cancer du sein. » 4

DES CHIENS HYPERCONNECTÉS 4LA PERLE DES CRÈMES ! 5LE LOGICIEL QUI VOIT LES FLUX DES RÉSEAUX 6DU PLANCTON DÉBUSQUÉ PAR CAMÉRA 7

DÉJÀ DEMAIN LES ACTUS

ILS ATTAQUENT LA POLLUTION PAR LES RACINES 8

LES BIENFAITS DU BROCOLI 9

MIMI POTTER/FOTOLIA

n° 342 MAI 2016

IPR

CONNECTÉS POURLA SÉCURITÉ 10 à 18ET L’HUMAIN DANS TOUT ÇA ? 12/13

UNE CONDUITE À TROIS MAINS 14

ÇA ROULE TOUT SEUL ! 15

DES VOITURES QUI VOIENT LOIN 16

METTEZ VOTRE CYBERCEINTURE ! 17

EN VOITURE, LA VIE CONTINUE 18

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Aux États-Unis, chez Ford en Arizona, les essaisse font la nuit : sur la piste, une voiture débouledans le noir sans aucun éclairage et sanschauffeur ! Ce petit film “à l’américaine” tournesur Internet depuis le 16 avril dernier... Tandis quel’État du Nevada vient d’autoriser la circulationdes véhicules autonomes, et qu’Apple a annoncéla sortie du sien pour 2018. C’est dans l’air dutemps ! Mais la voiture sans chauffeur ne résume

pas à elle seule les recherches menées sur levéhicule connecté. Celui-ci l’est aussi à sonenvironnement et aux autres véhicules dans le butd’augmenter la sécurité des usagers. La sécuritédes données est aussi à l’étude, ainsi quel’acceptabilité. Et les Américains ne sont pas lesseuls à faire avancer des voitures autonomes : à Nantes, des chercheurs veulent même en faireun convoi !

NATHALIE BLANCRÉDACTRICE EN CHEF

Sans chauffeur, la nouvelle voiture branchée

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

CÉLINE DUGUEY / ESPACE DES SCIENCES

LE DOSSIER

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L es chiens d’assistance pour les per-sonnes handicapées bénéficient, euxaussi, des nouvelles technologies ! Des

chercheurs du Lab-Sticc(1) à Lorient ont conçuun collier connecté qui leur est destiné. Utilelorsque le chien est à distance, il permet degéolocaliser l’animal sur un smartphone,d’indiquer son activité (assis, debout, en trainde marcher, courir...), mais aussi de donnerune cinquantaine d’ordres simples via lavoix enregistrée du maître ou de félicitergrâce à des vibrations. Les communicationsentre le collier et le smartphone fonctionnentdans un périmètre de 800 m autour du pro-priétaire. Elles utilisent le réseau ouvertLora(2) et ne nécessitent donc aucun abonne-ment à un quelconque opérateur. Plus qu’un gadget, ce collier en cuir dessiné

par un maroquinier de luxe répond à unbesoin formulé par l’association Handi’chiens(3) : les personnes en fauteuil roulantn’osent pas lâcher leur chien par peur de leperdre, car ils ne peuvent pas s’en passer,mais n’ont aucun moyen de le rattraper ! Lesmoments de liberté des chiens d’assistancesont donc très rares. Le collierconnecté résout ce pro-blème, mais nécessitedes séances d’édu-cation canineavant utili-sation.

« Lors des premiers tests du prototype avecles éducateurs de Handi’chiens, nous ne savionspas comment les animaux allaient réagir,raconte Dominique Duhaut, roboticien etcoordinateur du projet. Au début, certains sontdéstabilisés quand ils entendent la voix de leurmaître alors que celui-ci n’est pas là. À la fin dela formation, la voix enregistrée est aussi effi-cace que la voix réelle. »Quant aux vibrationsdans le cou en guise de caresse, tout dépenddu caractère des chiens. Certains en raffolenttandis que d’autres les considèrent commeune agression. Entamé en 2010, le projet a bénéficié d’un

financement de l’Agence nationale de larecherche(4) de 400000 €. Un transfert detechnologie est actuellement en cours avecMagica Vision(5). Cette société située en Isèreest spécialisée dans la création d’outils pourdéficients visuels. « Elle nous a accueillis auConsumer Electronics Show (CES) de Las Vegasen janvier dernier. Notre nouvelle technologieest une application de plus qu’elle pourra relierà la MagicaBox, le téléphone pour personnesaveugles qu’elle développe en ce moment. »Au

CES, le collier connecté a égale-ment été bien reçu par lesAméricains, qui se voientl’utiliser pour leur ani-mal de compagnie !

(1)Laboratoire des scienceset techniques de l’information,

de la communication et de laconnaissance-UMR 6285. (2)Lire Rennes ouvre la voie

aux objets communicants dans Sciences Ouest n° 323-septembre 2014, et Quand Rennes devient smart dans

Sciences Ouest n° 335-octobre 2015. (3)Association nationaled’éducation de chiens d’assistance pour handicapés. (4)Dans

un objectif de développement expérimental pouvant déboucher surun transfert de technologie. (5)www.magicavision.fr.

Rens. : Dominique Duhaut, [email protected]

RELANCE DU TECHNOPÔLE BREST-IROISE� Le technopôle brestois rassemble 6300 personnes autour des biotechnologiesmarines, des technologies de l’information, del’électronique sous-marine... sur 130 hectares.La collectivité veut attirer des nouvellesentreprises sur les 20 hectares restants. Uncampus mondial de la mer intégrant le PôleMer Bretagne Atlantique est aussi prévu. Rens. : www.tech-brest-iroise.fr

EXPORTATIONS : IXBLUE RÉCOMPENSÉE� Présente à Brest (produits acoustiques), lasociété française iXBlue (550 employés dansle monde, 80 % du chiffre d’affaires à l’export)conçoit des systèmes pour la navigation etl’imagerie en mer. Elle est lauréate du PrixInternational du premier “Blue challenge”,décerné le 30 mars dernier par le Pôle MerBretagne Atlantique.Rens. : pole-mer-bretagne-atlantique.com

INNOVATIONS

V. JONCHERAY/VEGEPOLYS

CE QUE JE CHERCHEDR

CE QUE JE CHERCHE

Amélie Fouqué est la lauréatedu Premier Prix de thèse de laFondation Rennes 1, catégorieVie agronomie santé, remis le11 mars dernier.

Après un postdoctorat pourpoursuivre ses recherches sur le cancer du sein, AmélieFouqué va rejoindre la start-up rennaise Microbs(qualité microbiologique dansl’agroalimentaire) où elle seraingénieur Recherche etDéveloppement.

4 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

Déjà demain

LES ÉCHOS DE L’OUEST

«Un axe thérapeutique pour traiter un cancer du sein. »

«Les cancers du sein se répartissenten trois catégories. J’étudie ceuxappelés TNBC(1), qui représentent20 % des cas. Il n’existe aujourd’hui

aucune thérapie ciblée contre ce cancer trèsagressif, qui touche les jeunes femmes.À l’Université de Rennes 1, dans l’équipe

de recherche de Patrick Legembre(2), j’ai étu-dié une protéine appelée le récepteur CD95.Elle a une fonction importante dans la sur-veillance immunitaire. Son rôle est modulépar une autre molécule, appelée cl-CD95L,retrouvée en grande quantité dans le sérumdes patientes. Cette protéine induit dessignaux de prolifération des cellules. L’unedes conséquences est la multiplication, dansles cellules cancéreuses, des interactionsentre des protéines. Cela favorise la surviedes cellules tumorales et les métastases.Nous cherchons à bloquer ces interac-

tions entre les protéines. Avec des chimistesde l’Université de Rennes 1(3), nous avonsdéveloppé plus de soixante molécules de synthèse. Elles ont été testées sur descultures de cellules cancéreuses. L’une deces molécules, appelée le DHM25, empêchel’activité d’une protéine. Le processus demigration cellulaire est alors bloqué : ledéveloppement de la tumeur est réduit.C’est un résultat très encourageant. C’estpeut-être un axe thérapeutique. Mais il fau-drait combiner plusieurs molécules, pouréliminer les cellules cancéreuses. »PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS GUILLAS

(1)Triple-Negative Breast Cancer. (2)Oncogenesis Stress Signaling(OSS). Une équipe Inserm-Université de Rennes 1. Voir oss-clcc-rennes.com. (3)À l’Institut des sciences chimiques de Rennes.

Rens. : [email protected]

DR

Équipés d’un collier intelligent, les chiens d’assistancepourraient s’éloigner de leur maître et gagner en liberté.

Des chiens hyperconnectés

AMÉLIE FOUQUÉ, BIOLOGISTE

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VALORISER L’INNOVATION VÉGÉTALE� Innovation variétale, protection des végétaux,systèmes de culture..., la Satt Ouest Valorisation(1)

et le pôle de compétitivité Végépolys (Pays de laLoire) ont signé un accord de partenariat pourrenforcer la valorisation de la recherche dans ledomaine végétal et accélérer la mise sur le marchéde produits à haute valeur ajoutée.(1)Société d’accélération du transfert de technologies en Bretagne et Pays de la Loire.

Rens. : www.ouest-valorisation.org

DES IMAGES PLUS VRAIESQUE NATURE � Fruit d’une collaborationentre l’IRT b-com et la start-uprennaise BBright, une nouvelletechnologie permet deconvertir des fichiers vidéostandards (SDR) en fichiersHDR plus contrastés etlumineux. Présenté à Las Vegas en avril dernier, ce résultat permet de diffuserdes images de très grandequalité même tournées dansun ancien format.

Rens. : www.b-com.com,www.bbright.com

TROIS BRETONNES EN AMÉRIQUE� Les lauréates du concoursBreizh Amerika Start-up, le 1er avril dernier, sont lesfinistériennes NDMacSystems (tireuse à bièreconnectée), E.Sensory (sextoyconnecté) et la rennaiseKlaxoon (box interactive sansInternet). Elles ont gagné un stage intensif à New York(6 jours), au contactd’innovateurs et de décideurs. Rens. : www.breizh-amerika.comTwitter : @BreizhAmerika@NDMACSystems @[email protected]

TRANSFERT DE TECHNOLOGIES

MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 5

RECHERCHE INTERNATIONALE : LA CITÉ PAUL-RICŒUR EST OUVERTE� Inaugurée prochainement, la citéinternationale Paul-Ricœur, du nom du grandphilosophe, a -ouvert ses portes le 18 avril au centre-ville de Rennes. Le bâtiment de5200 m2, vitrine internationale pour RennesMétropole et la Région, accueille le siège del’Université Bretagne Loire (7 universités, 15 grandes écoles, 5 organismes de recherche)et le Centre de mobilité internationale. C’est le « vaisseau amiral de l’internationalisation denos universités » a twitté Pierre van de Weghe,vice-président de l’Université de Rennes 1.Gérés par le Crous, 79 logements accueilleront des chercheurs étrangers qui collaborent avecdes laboratoires locaux. L’ensemble est complété par une cafétéria, un gymnase et deux sallesde sport. Quarante photos des coulisses sont à découvrir sur Instagram.Rens. : u-bretagneloire.fr, www.twitter.com/UBretagneLoire

UNE CAROTTE DE 60 M ! � Grâce à son nouveléquipement(1), un carottiergéant à piston, le MarionDufresne, navireocéanographique opéré par l’Ipev(2), a réussi leprélèvement parfait : unecarotte sédimentaire de 60 mde long, extraite à 4000 m deprofondeur ! Un savoir-fairemajeur pour remonter letemps et comprendre lesaléas climatiques.(1)Lire Sciences Ouest n° 338-janvier 2016.(2)Institut Paul-Émile-Victor.

Rens. : www.institut-polaire.fr

La perle des crèmes!

ILS NAVIGUENT À LA VOILE ET FONT DES SCIENCES� Les navigateurs à voile peuvent être des acteurs de la recherche. L’association AstrolabeExpéditions (30 membres, 100 bénévoles) a tenu une réunion d’information, le 5 avril dernier à Brest. « Nous transformons le voyage des plaisanciers en expédition scientifique, en lesmettant en relation avec des chercheurs et des fablabs », résume Cédric Courson, leprésident. À Brest, à la Maison du Libre et aux Fabriques du Ponant, et dans des fablabs àSaint-Brieuc et Paris, des passionnés prototypent et fabriquent des instruments : ils mesurentla température de l’eau et sa salinité (pour retracer les courants océaniques) et permettrontbientôt de photographier le plancton au smartphone. Cinq bateaux ont déjà rempli unemission. Les chercheurs associés sont à l’Ifremer, à la Station biologique de Roscoff, au CNRS,au laboratoire Locean(1) et à Océanopolis. L’objectif est de « rendre les expéditions scientifiquesaccessibles à tous » et de créer une « flotte de voiliers de science citoyenne. »(1)www.locean-ipsl.upmc.fr.

Rens. : www.astrolabe-expeditions.org

DR

En cosmétologie, les soins sous formede perles sont en vogue. Ces perlessont habituellement constituées d’une

enveloppe rigide et présentées dans un flacon pompe qui les écrase et en libère lecontenu. L’entreprise Agrimer(1), située à Plouguer-

neau dans le Finistère, a mis au point unprocédé technologique, qui permet d’obtenirdes perles de soin à appliquer directementsur la peau. « Elles peuvent être déposées demanière précise au niveau d’une ride ou d’unetache pigmentaire. Par pression des doigts, ellesse fragmentent et libèrent leurs principes actifs,explique Cécile Féroc, responsable R&D duprojet. L’enveloppe est de même compositionque le cœur, nous avons donc pu développer ungommage sur le même principe, une versioninédite sur le marché qui ne nécessite plus derinçage : notre caviar cosmétique fond littéra-lement sur la peau ! » Destinées aux profes-sionnels, ces perles composées depolysaccharides d’algues brunes s’appli-quent à la cuillère. Elles ont reçu le GoldAward de l’innovation dans la catégorieIngrédients fonctionnels lors du salon inter-national In-Cosmetics, à Paris en avril dernier.

(1)Spécialisée dans la récolte et la transformation des algues.

Rens. : Cécile Féroc, tél. 02 98 04 54 11,[email protected]

DR

CYBERSÉCURITÉ

DES CONTACTS ENTRE LA BRETAGNE ET L’ESTONIE � Des représentants de l’Estonie ont été reçus le 15 avrildernier par Bernard Pouliquen, vice-président du Conseilrégional en charge de l’enseignement supérieur, de larecherche et de la transition numérique, pour explorer despistes de coopération possibles avec le Pôle d’excellenceCyber, implanté en Bretagne, et les différents industriels de la région.

Rens. : www.bretagne.bzh

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6 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

Déjà demain

LES ÉCHOS DE L’OUESTÉNERGIE

PREMIÈRES ACTIONS LUMINEUSES� Le lancement du projet Smile(1) qui compte160 partenaires bretons et ligériens, agissantdans les réseaux électriques intelligents, a eu lieu à Lorient en avril dernier. Deuxdémonstrateurs de compteurs intelligentsLinky sont en cours à Lorient (Solenn(2)) et enVendée (Smart Grid). (1)Smart Ideas to Link Energies.(2)Lire Ils font baisser les watts dans Sciences Ouest n° 330-avril 2015.Rens. : www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr

Une étiquetteanticamelote

L ’étiquette d’un produit n’indiquejamais sa durée de vie. Impossible dedeviner si ce jean résistera à quatre

cents lavages, ou si cette imprimante survi-vra cinq ans ! Pour savoir si les consomma-teurs seraient sensibles à un nouveau label,le Conseil économique et social européen(Cese) a commandé à un consortium, asso-ciant l’Université de Bretagne-Sud(1), uneétude sur l’obsolescence programmée.Pendant six mois, 3000 volontaires euro-

péens ont acheté neuf types de produits (élec-troménager, high-tech, vêtements) sur un siteInternet marchand. Différents types d’éti-quettes étaient associés aux produits : ladurée de vie (en années ou en cycles pourune machine à laver), le prix divisé par lenombre d’années, ou un graphique s’inspi-rant des classes énergétiques.« Les consommateurs privilégient les produits

à durée de vie longue, conclut Gaëlle Boulbry,chercheur en marketing à l’Université de Bre-tagne-Sud(2), qui cosigne l’étude. L’augmen-tation des chiffres de ventes sont parfois trèsimportants : + 128 % pour les valises à duréede vie plus longue, + 70 % pour les impri-mantes. » En moyenne, il y a 56 % de ventesen plus. « L’effet de cet affichage sur les smart-phones s’élève à 41 %. C’est notable : nouspensions que les consommateurs avaient uneenvie de renouvellement rapide de ce type deproduit. » Les résultats ont été publiés à la fin de mars. « Le Cese est convaincu qu’il estnécessaire d’afficher cette durée de vie. Mais lamise en œuvre est complexe. »

(1)Avec l’agence Sircome et l’Université de Bohême du Sud. (2)Institut demanagement de l’Université de Bretagne-Sud, à Vannes.

Rens. : Gaëlle Boulbry, tél. 02 97 01 26 61, [email protected]’étude est en ligne (document pdf de 97 pages)http://bit.ly/1ZPMoVM

Le logiciel qui voit les flux des réseaux

En pleine expansion, la start-up fran-cilienne DCbrain va installer soncentre R&D à Lannion, en septem-

bre. Cette société innovante(1) a mis aupoint une technologie d’intelligence artifi-cielle « qui permet de comprendre commentdes flux se propagent dans des réseaux phy-siques, explique Arnaud de Moissac, son pré-sident. Notre logiciel crée la copie numériqued’un réseau. Comme Waze, le logiciel de GoogleMaps, qui récupère les milliers de données desvoitures et les transforme en flux. »DCbrain apour clients ERDF, GRDF, SFR et Total. « Nous

apportons de la valeur ajoutée lorsque lesréseaux de nos clients (eau, électricité, gaz,vapeur, logistique, réseaux du bâtiment d’undata center) sont compliqués, avec de très nom-breuses données à traiter. » La visualisationdes flux permet les diagnostics et l’antici-pation. DCbrain (50 000 euros de chiffre d’affaires) compte six salariés. Quatreembauches sont envisagées avant la fin del’année.

(1)DCbrain est la lauréate du concours ERDF Réseaux électriquesintelligents, dans la catégorie big data.

Rens. : Arnaud de Moissac, [email protected]

La société innovante DCbrain, spécialiste du big data,arrive dans la technopole de Lannion.

UN NOUVEAU PRÉSIDENT� L’Université Bretagne Loire (7 universités,15 grandes écoles et 5 organismes derecherche en Bretagne et Pays de la Loire) aélu son président le 25 avril dernier, à Rennes.Le Brestois Pascal Olivard (50 ans), ancienprésident de l’UBO(1) et de l’UEB(2), présidel’UBL pour 4 ans.(1)Université de Bretagne Occidentale. (2)Université européenne deBretagne.Rens. : u-bretagneloire.fr

UNIVERSITÉS

Cosignée par unechercheuse de Vannes,une étude révèle que les consommateursveulent du durable.

30 MILLIONS D’EUROS POUR LES START-UP� L’accélérateur de start-up brestois West Web Valley s’est doté d’un fondsd’investissement de plus de 30 millionsd’euros (Crédit Mutuel Arkéa, fonds FrenchTech Accélération, Groupe Le Télégramme,Sipa Ouest France) pour investir dans lesprojets du numérique.Rens. : http://west-web-valley.fr

NUMÉRIQUE

LIVRES Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

Retrouvez ces ouvrages en prêt au 3e étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - pôle Sciences et vie pratique.www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

CHERCHE MIDI - ODILE JACOB - BELIN

T. REX SUPERSTAR,L’IRRÉSISTIBLE ASCENSIONDU ROI DES DINOSAURES � Jean Le Loeuff,paléontologue, directeur duMusée des dinosauresd’Espéraza (Aude), raconte lasaga du tyrannosaure, ou T. rex, depuis sa découvertedans le Montana en 1905. Une première partie retracel’interprétation des fossilesjusqu’au 19e siècle et lesnouvelles découvertes au 20e siècle. La seconde expliquecomment les dinosaures et leT. rex ont inspiré les écrivains,les cinéastes (Balzac,Burroughs, Spielberg). Jean Le Loeuff, Belin, 2016.

DE LA PÉNICILLINE À LAGÉNOMIQUE, PORTRAITSET RENCONTRES � À plus de 90 ans, FrançoisGros, éminent biologiste,retrace sa vie de chercheur : 50 ans de développement de la génétique, de la biologiemoléculaire à la biologiecellulaire. Il a participé à ladécouverte de l’ARN messageravec le Prix Nobel JamesWatson, à la lutte contre lesmyopathies. De l’InstitutPasteur au Collège de France,il s’est toujours préoccupé desquestions éthiques et revientsur ses amitiés, ses rencontreset ses liens avec l’Afrique. François Gros, Odile Jacob, 2016.

EMPREINTE DU VIVANT :L’ADN DEL’ENVIRONNEMENT � Cet ouvrage collectif rédigépar des chercheurs du CNRS apour objectif de faire connaîtreune nouvelle science : lagénomique environnementale.Grâce au séquençage à hautdébit de l’ADN, il est possible à partir d’un échantillon deterre, d’eau ou d’intestin, derépertorier toutes les espèces(bactéries, virus, microbes), dede suivre leur évolution et leuradaptation à l’environnement(augmentation de latempérature, absence d’eau…).

Cherche Midi, 2015.

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MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 7

CC-BY-EM

MANUEL HUYBRECHTS

I ls mesurent entre 50 µm et 1 cm, voireplusieurs centimètres lorsqu’ils formentdes colonies, et ils étaient jusque-là com-

plètement sous-estimés. Publiée le 20 avrildernier(1), cette annonce concerne un grouped’organismes planctoniques de grande tailleappelés rhizaires(2). Elle est le fruit de l’étuded’échantillons acquis au cours de onze cam-pagnes océanographiques menées entre2008 et 2013.Comment ont-ils été débusqués ? Grâce à

une caméra(3) ! « Nous n’avons pas fait de pré-lèvements ni d’études de biologie moléculaire,juste des observations, précise Fabrice Not,chercheur au CNRS à la Station biologiquede Roscoff et cosignataire de ces travaux.Cela est très efficace pour quantifier les orga-nismes et calculer la quantité de carbone - oubiomasse - qu’ils représentent dans l’écosys-tème. » 1,8 million d’images ont été analy-sées par les chercheurs. Résultat : les rhizairesreprésenteraient plus d’un quart de l’abon-dance totale du plancton animal de grandetaille et 5 % de la biomasse totale des océans.Par contre, ils ne sont pas répartis de façonhomogène : ils prédominent dans les zonespauvres en nutriments comme le centre desgrands océans. «Cela s’explique par le fait quecertains vivent en symbiose avec des micro-

algues (les petits points jaunes sur la photo)qui leur apportent de quoi se nourrir grâce à laphotosynthèse. » Sachant que la caméra nepermet de voir que les organismes supérieursà 0,6 mm, les chercheurs estiment que lesrhizaires restent encore sous-estimés...(1)Dans la revue Nature.(2)Rhizaria en latin. (3)Mise au point par leschercheurs du laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer.

Rens. : Fabrice Not, tél. 02 98 29 25 37, [email protected]

Grands et fragiles, les rhizaires passaient inaperçus dansles prélèvements. Des observations in situ les révèlent !

Du plancton débusqué par caméra

www.fun-mooc.fr/courses/univrennes1/110001/

session01/about

Pro�tez de l’excellence de l’enseignement supérieur. L’université de Rennes 1 vous propose son MOOC environnemental (cours en ligne, gratuit et ouvert à tous) sur la dynamique des paysages.Découvrez la « vie » des paysages, leur naissance, leurs évolutions, et comment l’homme peut intervenir pour les gérer. La transdisciplinarité qui opère autour de cette thématique génère des recherches originales et créatives. Vous découvrirez également que les paysages regorgent d’une variété de métiers et d’emplois plus grande qu’il n’y paraît.

Ce MOOC ne nécessite pas de prérequis particulier pour l’obtention de l’attestation de suivi avec succès.

Dynamiques des paysages

Cours en ligneLES ALGUES VERTES PEUT-ÊTRE BONNES POUR LES COCHONS� Tout n’est peut-être pas mauvais dans les envahissantes algues vertes.Dans le cadre d’un partenariat de recherche entre la société Olmix(1), basée àBréhan (Morbihan), et l’Inra, à Tours, le biologiste Mustapha Berri a étudiél’effet d’un extrait d’algue Ulva armoricana sur les agents pathogènes desanimaux d’élevage. La croissance de bactéries, qui entraînent notamment destroubles respiratoires et digestifs chez le porc et le poulet, est inhibée(2). Et l’algue renforce l’immunité de l’intestin du porc. « Il faut rester prudent, note Mustapha Berri. Ce sont des résultatsprometteurs mais préliminaires, car les expériences ont été réalisés in vitro,dans des conditions de laboratoire. » La recherche se poursuit désormais in vivo sur des animaux.(1)Olmix est un groupe international (400 salariés dans 100 pays) spécialisé dans les biotechnologies marines. (2)L’étude a été publiée dans Journal of Applied Phycology, 8 mars 2016.

Rens. : Mustapha Berri, [email protected]

CAMILLE KERBAOL, LAURÉATE DE MA THÈSE EN 180 SECONDES� « Le jour où j’ai annoncé à mémé quej’allais faire une thèse en littérature du 18e siècle, elle m’a regardé comme si j’étaisun alien. » Camille Kerbaol a présenté sathèse avec beaucoup d’humour, le 28 avril à l’Espace des sciences. La doctorante aremporté le concours interrégional Ma thèseen 180 secondes (Prix du jury et du public),organisé par l’Université Bretagne Loire et leCNRS. À l’Université de Bretagne Occidentaleà Brest, elle étudie les 150 lettres d’un officierde marine du 18e siècle. Stupeur, il mentait !

Rens. : Sa présentation est sur la WebTV de l’Espace dessciences, à l’adresse bit.ly/1NFeRfi.

TRISTAN BRIARD/STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF/CNRS/UPM

C

INTERNATIONAL

L’ENTREPRISE OLNICA À SHANGHAI � Cette entreprise (Chantepie, 35), spécialisée dans la luttecontre la contrefaçon grâce à ses marqueurs chimiquescolorés, poursuit son évolution(1) : implantée au Texas (États-Unis), elle confirme son développement àl’international en ouvrant un bureau à Shangai (Chine) grâce à l’association Breizh Lab (Rennes).

(1)Lire Itinéraire d’une entreprise innovante dans Sciences Ouest n° 278-juillet 2010.

Rens. : www.olnica.com

ENQUÊTE SUR EBOLA : LE LIVRE � Clélia Gasquet-Blanchard publie uneenquête sur les épidémies d’Ebola qui onttouché le Gabon et la République du Congo.Son livre Ebola, géographie d’une crisesanitaire, aux Presses universitaires deRennes (228 p, 20 euros), s’appuie sur sa thèseen géographie sociale. Depuis 2005, elle amené des études ethnographiques auprès des chefs de villages et des survivants(1). La géographe analyse une crise sanitaire quin’est pas « due au seul pathogène », mais « apparaît comme une crise majeure due à des dynamiques socio-territoriales. »(1)Lire Sciences Ouest n° 328-février 2015.

Rens. : Présentation du livre sur le site des PURhttp://bit.ly/249ylQO.

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8 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

Un grand programme derecherche sur la dépol-lution du sol grâce aux

plantes a démarré à Nantes. Ilréunit cinquante chercheursdans six laboratoires(1). Plu-sieurs types de pollutions sontétudiés. L’une des six thèses encours concerne des potagersassociatifs nantais, pollués auplomb. Des tomates, des chouxet des pommes de terre ont étésemés : selon le plomb accu-mulé, seront-ils consomma-bles, ou pas ? Coordonné par Thierry

Lebeau, professeur en micro-biologie des sols au laboratoireLPG-Nantes(2), le programmePollusols s’intéresse aussi à la pollution radioactive. Desplantes, comme le trèfle violet,absorbent l’eau, vers laquelledes bactéries transfèrent les

particules terrestres contami-nées au césium. Le trèfle estensuite arraché. Contre la pollution au cuivre, qui vajusqu’à l’océan et contamineles moules, les chercheursmènent des essais avec le tour-nesol et l’avoine. Ce cuivre pro-vient des viticultures (où il estépandu contre le mildiou), desroutes (où il tombe des pla-quettes de frein) et de la pein-ture des bateaux.

Herbicides, hydrocarbures

Outre les biologistes, les géo-chimistes ou autres hydrogéo-logues, le projet associe dessociologues, pour comprendrecomment les citoyens se posi-tionnent. « Nous étudions lapollution diffuse sur des surfacesimportantes, résume ThierryLebeau. Les plantes et les bacté-

ries sont une solution. Mais c’estlong. Il faut entre six mois et dixans pour dépolluer un sol. »À Rennes, au laboratoire

Écobio(3) de l’Osur(4), le biolo-giste Abdelhak El Amrani veut accélérer ce procédé. Ens’appuyant sur quinze ans de recherche en phytoremé-diation (dépollution par lesplantes), il a lancé le projetApache(5). « Nous étudions unedizaine d’espèces de spartines, etdu miscanthus, pour connaîtrel’effet de la duplication de leursgénomes sur leur capacité àdégrader des molécules pol-luantes. » Qu’il s’agisse d’her-bicides ou d’hydrocarbures.Cette approche n’utilise pas

de plantes transgéniques : « Ladépollution se fait par un consor-tium associant les plantes, lesbactéries, les champignons et

tous les organismes du sol. Onparle de métaremédiation. » Larecherche se poursuit sur unsite pilote d’un hectare, avec la société vannetaise Svitec. « Nous modifions le milieu pol-lué, en ajoutant des moléculesinoffensives : on “arrose” lesplantes pour booster leur capa-cité à dépolluer. » Résultat : ladépollution durera un mois,au lieu d’un an.Au début des années 2000 à

Brest, une l’équipe(6) a déve-loppé un savoir-faire reconnuen phytoremédiation. « Nousavions obtenu in vitro desplantes hyperaccumulatrices enpolluants, rappelle le pionnierGilbert Charles, aujourd’huiau laboratoire Géoarchitec-ture(7), à l’UBO(8). Nous nesommes pas allés jusqu’au ter-rain, par manque de moyens. »

ENVIRONNEMENT Trèfle, tournesol ou spartine : à Brest, Rennes et Nantes, des chercheurs utilisent des plantes pour dépolluer les sols.

Ils attaquent la pollutionpar les racines

Déjà demain

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Manger cinq fruits etlégumes par jour ade nombreuses ver-

tus. Depuis les années 1990,plusieurs études épidémiolo-giques suggèrent que leurconsommation réduit le risquede cancer. Le brocoli retientparticulièrement l’attentiondes chimistes de Nutrinov(1).Après quinze ans de recherche,ils ont mis au point un com-plément alimentaire, appeléProstaphane®, à partir desgraines de ce légume.

Mieux que le brocoli cru

Prostaphane® est composéde sulforaphane, une moléculeconnue pour ses effets antioxy-dants et anti-inflammatoiresnotamment. « Le brocoli n’encontient pas directement, préciseThéo Efstathiou, responsableRecherche et Développementde Nutrinov. La molécule estproduite lors de la mastication,grâce à une enzyme endogènedu crucifère. » Cette enzyme,moins efficace si le brocoli estcuit, est également présentedans l’intestin mais de façonaléatoire selon les individus.Nutrinov a donc breveté sapropre méthode d’hydrolyseenzymatique pour que lamolécule de sulforaphane soitdisponible avant même l’in-gestion. De nature instable,elle se dégrade en quelquesjours et n’a pas pu, jusqu’ici,être développée en médecine.Mais Nutrinov pourraitchanger la donne : « Noussommes parvenus à extraireet à stabiliser la moléculegrâce à un procédéque nous avonsbreveté », ex-plique ThéoEfstathiou.

Depuis 2012 et suite à une pre-mière étude clinique(2), le pro-duit est disponible sous formede comprimés en pharmacie.Mais il n’est pas considérécomme un médicament. En2014, une seconde étude cli-nique a été réalisée auprès dequatre-vingts volontaires dequatorze centres médicaux enFrance(3). Les patients avaientsubi une ablation de la pros-tate et étaient en début de réci-dive de leur cancer, comme entémoignait l’augmentation deleur taux de PSA(4) dans lesang. « Le PSA nous a servi demarqueur biologique pour éva-luer l’activité de Prostaphane®

chez ces patients. » Les résultatsont montré que l’évolution dutaux de PSA était 43 % moinsforte chez les patients prenantProstaphane® que chez lesautres. De nouveaux essais cli-niques devront être menéspour confirmer ces données. « Les doses de sulforaphaneayant démontré un intérêt repré-senteraient environ 600 g de bro-coli cru par jour ! », précise lechercheur.

Un vide thérapeutique

Les patients en récidiveaprès une ablation de la pros-tate suivent une chimiothé-rapie ou une radiothérapielorsque le taux de PSA est trop

élevé. « Mais tant que ce tauxn’est pas atteint, il n’existeaujourd’hui aucun traitementadapté. Les patients sont doncen surveillance active. » Chezces patients, Prostaphane®

pourrait jouer un rôle médicalmajeur. Le sulforaphane agi-rait comme un protecteur desgènes suppresseurs de tumeurqui, au fil des années, ont étéinhibés par la présence d’élé-ments chimiques provenant de l’environnement (pollution,stress, mode de nutrition...). Le sulforaphane permettraitdonc à ces gènes spécifiques des’exprimer à nouveau... maispas seulement. « Son action estmultiple, ajoute Théo Efsta-thiou. Il réduit également lasurexpression de fragmentsd’ARN qui, elle, engendre la multiplication des cellules can-céreuses. »Le sulforaphane stabilisé de

Nutrinov serait donc efficacepour prévenir le cancer de laprostate et éviter son aggrava-tion.

KLERVI L’HOSTIS

(1)Le département Recherche et Développementdu groupe agroalimentaire Triballat Noyal.(2)Étude de phase 1, réalisée entre 2012 et 2015pour vérifier la tolérance des consommateursau produit. (3)Publiée en mai 2015 dans lejournal Cancer Prevention Research. (4)PSA :antigène spécifique de la prostate.

CONTACTSThierry Lebeau, tél. 02 76 64 51 [email protected] El Amrani, tél. 02 23 23 51 [email protected] Charles, tél. 02 98 01 72 [email protected]

CONTACTThéo Efstathiou, tél. 02 99 31 25 72,

[email protected]

SANTÉ Des Bretons ont isolé un principe actif issu du brocoli etdémontré son activité contre le cancer de la prostate.

Les bienfaits du brocoli

L’idée était d’utiliser de la mou-tarde et du colza sélectionnéssur des sites miniers pollués(9)

ou des sols saturés en lisier.Aujourd’hui sur d’autresrecherches, Gilbert Charlessouligne l’intérêt potentiel dela spartine, qu’il cultive par ail-leurs in vitro. « C’est une bonnecandidate pour la phytoextrac-tion de métaux lourds et ladégradation de polluants enmilieu salé, comme les bouesportuaires. » La spartine seraitensuite récoltée et incinéréeavec des filtres spéciaux. Desentreprises américaines sepositionnent sur ce terrain.

NICOLAS GUILLAS(1)Université de Nantes, BRGM, Ifsttar, Écoledes mines, Ifremer, Subatech (www.osuna.univ-nantes.fr). Onze partenaires sont aussivisés. D’un coût de près de deux millionsd’euros, ce projet (2015-2019) répond à unappel à projets de la Région des Pays de laLoire, qui le finance à plus de 50 %. (2)Laboratoirede planétologie et géodynamique de Nantes.(3)Dans l’équipe Mécanismes à l’origine de labiodiversité. (4)Observatoire des sciences del’Univers de Rennes. (5)Suite à un appel d’offresdu CNRS. (6)L’équipe de Michel Branchard (lireSciences Ouest n° 201). (7)Voir geoarchi.univ-brest.fr. (8)Université de Bretagne Occidentale.(9)En éléments traces métalliques.

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Thierry Lebeau, ici dans des jardinsnantais, coordonne un projet dedépollution des sols.

À Nantes, Dorine Bouquet étudiepour sa thèse la présence du plombdans les potagers.

Le doctorant Armand Cavé-Radetétudie l’effet dépolluant de la spartine.DR

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NIK MERKULOV/FOTOLIA

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GPS, radar de recul,connexions Bluetooth…Connectées, les voituresd’aujourd’hui le sont déjà.Cartographie assistée,aide au stationnement,accès à son répertoire télé-phonique ou musical, ces

connexions apportent avant tout duconfort. Et ne concernent que les véhiculespris un à un.Les défis en cours consistent à les connec-

ter entre eux et à leur environnement. Pouren faire des véhicules autonomes ? Cettequestion est de moins en moins futuriste(lire p. 15). Et, même si les questions juri-diques et d’acceptabilité sont encore nom-

breuses (lire p. 12-13), les recherches dansce domaine vont bon train (lire p. 14 à 17). Mais l’autonomie n’est pas la seule appli-

cation. Une voiture connectée à son envi-ronnement et aux autres véhicules peutavant tout, en recevant et (ou) en émettantdes informations, permettre d’améliorer lasécurité des conducteurs et des agents quitravaillent sur le bord de la route. C’est l’ob-jet du projet SCOOP@F lancé en 2014(jusqu’en 2018) par le ministère de l’Envi-ronnement, de l’Énergie et de la Mer etfinancé à 50 % par l’Union européenne.

Cinq sites de tests, dont la Bretagne grandOuest(1), sont impliqués en France et le voletlocal est piloté par ITS Bretagne et la Direc-tion interdépartementale des routes Ouest(Diro).Le projet consiste à installer le long de la

route des bornes qui vont pouvoir relayerplusieurs types d’informations. Le premierest une information dite descendante quiémane du gestionnaire routier. « Cela peutêtre une alerte sur la position d’un chantier, parexemple. L’information est envoyée depuis uneplate-forme de centralisation qui la diffuse verstoutes les unités de bord de route situées dansla zone concernée, explique Guillaume Farny,directeur d’ITS Bretagne. Quand une voiturepasse à proximité de la borne, elle capte le mes-

CONNECTÉS POUR UN SYSTÈME DE COMMUNICATION VÉHICULE-ROUTE VA ÊTRE TESTÉ CETÉTÉ EN BRETAGNE POUR AMÉLIORER LA SÉCURITÉ.

Les défis en cours consistent àconnecter les véhicules entre euxet à leur environnement.

LE DOSSIER DE

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sage qui s’affiche à l’intérieur de l’habitacle. »Aujourd’hui, ce genre d’information est dif-fusé via des panneaux à messages varia-bles fixes ou mobiles, mais pas directementdans les voitures. Les panneaux fixes sonttrès visibles mais relativement chers àl’achat (entre 200000 et 250000 €, le prixde 30 à 40 unités de bord de route) en ins-tallation et en maintenance, et les mes-sages diffusés sont courts. Au final, lerapport efficacité-prix de l’investissementest assez faible.

Supprimer les panneaux

Quant aux panneaux mobiles, ils néces-sitent un véhicule de service et du personnelce qui peut devenir limitant si plusieurs événements surviennent en même temps.Le système SCOOP@F pourrait permettre àterme de s’en affranchir. L’information àtransmettre peut aussi être montante. Elle

Les passerelles entreconstructeurs

automobiles, sociétés detransports, développeursde services et usagersfacilitant la mobilité sedéveloppent. Le projet decampus numérique Auto-mobilités Bretagne,composante de la plate-forme automobile “Filièreautomobile et mobilités”, apour ambition d’organiserla montée en compétencesdes entreprises pour

qu’elles puissent adapterleurs activités autourd’une spécialisationattendue par les marchés :le Véhicule vert et serviciel100 % connecté. « Car celui-ci nécessite de nouveaux savoir-fairepour sa conception, saréalisation et son usage »,précise Jean-LucHannequin, directeurdélégué au développementà la CCI de Rennes.Le campus offrira ainsi un

espace collaboratif entreconcepteurs et utilisateurspermettant de coconcevoiret d’expérimenter, ensituation, les solutions demobilité en vue de lesdéployer sur les marchés.Et de faire de la Bretagneun territoire de référencede l’automobilité.

KLH

Rens. : Jean-Luc Hannequin, tél. 02 99 33 66 66,[email protected]

Être dans la course pour concevoir le véhicule de demain

UR LA SÉCURITÉ

P.14Une conduite à trois mainsDR

P.15Ça roule tout seul !NATHALIE BLANC

P.18En voiture, la vie continueGPOINTSTUDIO/FOTOLIA

MIMI POTTER/FOTOLIA

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Quoi de plus imprédictible que le com-portement humain ? En fonction desétudes, les chiffres varient, mais unconstat demeure : entre 60 % (étude

de IBM Strategy & Change(1)) et 95 % (tra-vaux du professeur de marketing Jean-Claude Andréani(2)) des projets n’atteignentpas leurs objectifs de départ. Ceci serait dûen bonne partie à la non-prise en compte desfacteurs humains. Travailler sur l’acceptabi-lité, c’est le quotidien de Stéphanie Bordelchercheuse en psychologie sociale auCerema(3), établissement public qui traite

notamment des questions d’infrastructure etde transport. Il y a plus d’un an, elle a prispart au projet SCOOP@F sur la mise en placede bornes de bord de route communicantavec les voitures (lire p. 10 à 12). « Étudierl’acceptabilité ce n’est pas faire dire aux usagers“j’aime” ou “je n’aime pas”, explique-t-elle.Notre but est d’étudier le rapport qu’ils entre-tiennent avec un objet technologique et, à

terme, d’arriver à prévoir leur comportement.Plus exactement, nous cherchons à identifier lesfreins et les leviers à l’utilisation d’une techno-logie. »

Prendre en compte la pression sociale

Les usagers peuvent évaluer positivementune technologie pour son caractère prosécu-rité routière, sans pour autant vouloir eux-mêmes l’utiliser, au regard de l’imagenégative qu’elle pourrait renvoyer. « J’ai ren-contré ce cas lorsque nous avons travaillé surdes systèmes embarqués d’aide à la conduite.

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peut venir du conducteur qui, comme avecles autres outils collaboratifs tels que leréseau social Waze, peut avertir d’un dan-ger. Mais l’objectif est qu’elle provienneavant tout du véhicule lui-même, de façonautomatique, grâce à un module capablede récupérer et traiter les données sur l’étatdu véhicule comme le freinage ou l’allu-mage des feux. « Ce genre d’information doitensuite absolument être traité pour savoir s’ils’agit d’une action isolée ou si plusieurs véhi-cules sont concernés, précise Imad Fhail, chefdu projet SCOOP@F à ITS Bretagne. C’est lerôle de la plate-forme de centralisation qui vaanalyser et qualifier l’ensemble des informa-tions du système. Elles ne seront renvoyées auxusagers que si elles ont été jugées fiables. C’esttoute la plus-value du projet par rapport auxoutils collaboratifs existants. »

Sur les routes bretonnes cet été

Le test des prototypes est en cours enlaboratoire. Des expérimentations enconditions réelles, sur routes, sont prévuescet été en Bretagne(2). Le développeur desunités de bord de route, Neavia Technolo-gies (basé à Ploufragan, Côtes-d’Armor),fournisseur de plusieurs partenairesSCOOP@F, en installera(3) soixante d’ici à2017, en cas de succès des expérimenta-tions de l’été.Une partie de la flotte de véhicules de ser-

vice sera aussi équipée par la sociétéYoGoKo, une start-up rennaise(4). De leurcôté, les constructeurs Renault et PeugeotPSA-Citroën, autres partenaires deSCOOP@F, équiperont des véhicules parti-culiers disponibles à la vente à partir de2017.

La sécurité mais pas seulement

« SCOOP@F a montré que la communica-tion était possible, reprend Guillaume Farny.

Après, on peut échanger le nombre de donnéesque l’on veut, sans oublier les questions deconfidentialité, la gestion et l’actualisation desdifférents protocoles... Nous avons commencépar travailler sur la sécurité, mais le croisementde données peut donner lieu à de nouveauxservices. » Certains ont déjà été imaginés,axés sur le loisir ou la multimodalité destransports : indication de lieux de restau-ration ou de loisirs sur un itinéraire dedélestage proposé lors d’un accident ; com-munication des horaires des trains à lagare la plus proche si l’usager est coincédans un bouchon... « Avec ses compétencesen télécommunications et en traitement del’image, la Bretagne est très bien placée, ana-lyse Guillaume Grolleau, directeur de pro-jets chez Neavia Technologies. Le projetSCOOP@F montre que les gestionnaires rou-tiers s’investissent pleinement sur l’aspectnumérique ce qui est important pour la sécu-rité. »Mais les applications sont infinies !

NATHALIE BLANC

(1)Les quatre autres sites sont : le département de l’Isère, la Directioninterdépartementale des routes Atlantique (Dira) pour la rocade deBordeaux, la Société des autoroutes du nord et de l’est de la France(Sanef) pour l’axe Paris/Strasbourg et la Direction des routes d’Île-de-France (Dirif). (2)Sur les axes Rennes-Saint-Brieuc, Rennes-Nantes etles rocades de Rennes et Nantes. (3)En accord avec les membres duprojet local : Diro, Conseils départementaux des Côtes-d’Armor et d’Ille-et-Vilaine, Saint-Brieuc Agglomération. (4)Issue de Télécom Bretagne.

LE DOSSIER DE

INTÉGRÉE AU PROJET SCOOP SUR LA SÉCURITÉ, LA PSYCHOLOGIE SOCIALEREPÈRE LES FREINS À L’UTILISATION DE CE NOUVEL OUTIL.

ET L’HUMAIN DANS TOUT ÇA?

CONTACTSGuillaume Farny et Imad Fhail, tél. 02 96 77 32 22,[email protected],[email protected] Grolleau, tél. 02 96 76 63 38,[email protected]

« Étudier l’acceptabilité ce n’est pasfaire dire aux usagers “j’aime” ou“je n’aime pas”. »

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Le système SCOOP@Fcomprend des unités debord de route qui serventde relais entre les véhiculesen circulation, équipésd’une antenne d’une portéede 500 m à 1 km, et la plate-forme de centralisation .Celle-ci analyse et rendanonymes les données.

L’information peut venir :- De la voiture elle-mêmegrâce à un calculateur quirécupère les données surl’état du véhicule .- Du conducteur qui peutenvoyer et/ou accéder auxinformations grâce à unécran . - Des unités de bord deroute : signalisation detravaux prévus .

L’information peut êtretransmise de véhicule àvéhicule .

Rens. : Le film de démonstration est visible sur YouTube :www.youtube.com/watch?v=iqUr4xYLVTQ

RENAULT FILM SCOOP@F

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Les gens les trouvaient très bien, mais pour lesautres ! Ils estimaient ne pas en avoir besoin.D’ailleurs, les hommes y étaient favorables,pour les femmes ! » Dans un autre ordred’idée, des usagers peuvent vouloir utiliserun dispositif mais ne pas pouvoir. La pres-sion sociale peut, par exemple, inciter unconducteur à ne pas respecter des conseils devitesse qui lui sont fournis par un systèmed’aide à la conduite si une file de voitures seforme derrière lui. Dans le projet SCOOP@F,Stéphanie Bordel étudie l’acceptabilité dupoint de vue des gestionnaires de voirie.L’analyse du comportement est réalisée à

plusieurs niveaux. Le rapport personnel del’individu à la technologie (ergonomie del’appareil, nature de l’interface homme-machine) ; le rapport avec les autres (quevont-ils en penser ? ; qu’est-ce que cela vaengendrer dans mes rapports avec autrui) ? ;le rapport organisationnel (qu’est-ce que

cette technologie engendre comme change-ment dans mon métier ?) ; et enfin le niveauidéologique (est-ce que c’est toujours monmétier ?).

Le rapport au métier

Les premières analyses menées dans lecadre du projet SCOOP@F en Bretagne parMehdi Chahir(4) ont montré que les agentsd’exploitation qui interviennent sur lesroutes s’y retrouvent : le système doit permet-tre d’augmenter la sécurité des automobi-listes, ce qui participe, de leur point de vue,à leur métier. Autre ressenti analysé, la ques-tion de la géolocalisation et de la protectiondes données personnelles. Cette probléma-tique est sensible chez les agents, mais grâceaux travaux de Mehdi, elle a pu être antici-pée et solutionnée. De manière plus globale,l’utilisation de SCOOP@F risque de changerla manière de travailler, les circuits d’infor-

mation, les rapports entre les agents... MehdiChahir devra anticiper ces changements,pour faire en sorte que l’outil SCOOP@F s’in-sère dans les pratiques des agents sans ajou-ter de complexité. C’est pourquoi la directionde la Diro(5) a souhaité associer ses personnelsdans une logique de coconstruction. Lesagents seront donc sollicités tout au long duprojet.

NB

(1)Jørgensen, H.H., Owen, L., Neus, A. (2008). Making Change Work (IBMStrategy and Change practice). (2)Andréani, J.-C. (2001). Marketing duproduit nouveau : 95 % des produits nouveaux échouent. Les managerssont en cause, les études de marché aussi. Revue Française duMarketing, 182, 5-12. (3)Centre d’études et d’expertise sur les risques,l’environnement, la mobilité et l’aménagement. (4)Pour son stage deMaster 2 “Ingénierie psychosociale et cognitive” à l’Université Rennes 2.Mehdi Chahir poursuit ses travaux à l’échelle nationale dans le cadred’une thèse, codirigée par Stéphanie Bordel et Alain Somat. (5)Directioninterdépartementale des routes Ouest. (5)Direction interdépartementaledes routes Ouest.

CONTACTStéphanie Bordel, [email protected]

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Tout déléguer à la voiture, le rêve ?Pas forcément celui de tout lemonde. Avant de lâcher totale-ment pédales et volant, il existe

une solution intermédiaire qui est celle del’assistance à la conduite. Les systèmesactuels d’assistance interviennent sur le frei-nage : freinage pur pour l’ABS(1), contrôle dela trajectoire par des freinages différentsselon les roues pour l’ESP(2), et sur la directionpour le LKA (Lane Keeping Assist). Une prisede contrôle, ignorant les actions futures lesplus probables du conducteur, n’est pas tou-jours bien perçue, surtout dans le cas d’uneaction partagée sur la colonne de direction.Les chercheurs de l’équipe Commande del’Irccyn(3) (Nantes) ont choisi une autre voie,plus coopérative.

Mettre l’humain dans la boucle

La démarche s’illustre par le nom mêmedu projet : Partage(4) mené de 2009 à 2012.« Dans ce projet, nous avons pris en compte lecomportement du conducteur, ce qui n’est pasune mince affaire, plaisante Philippe Chevrel,professeur de l’École des mines, et responsa-

ble de l’équipe Commande de l’Irccyn. Lamécanique, on sait comment elle se comporte,mais l’humain... »Les chercheurs ont utilisé un simulateur de

conduite permettant d’observer un conduc-teur en situation (photo). Quelles forcesapplique-t-il sur le volant dans les virages ?Où regarde-t-il ? À 5 m devant son véhiculeet en même temps au loin... « Nous noussommes entourés de nos collègues psychologues(équipe PsyCoTec) qui nous ont aidés, nous lesautomaticiens, à donner du sens au modèle enanalysant le comportement humain, en asso-ciant une perception à une action, en modéli-sant les réflexes... Le but étant de tout traduireen paramètres de façon à recréer un modèle quiconduise comme un humain ! »

Renault toujours dans la course

Au bout des trois ans qu’a duré le projet,c’est une sorte de main virtuelle qui a étécréée. Elle agit sur le volant (et non sur lesfreins) de manière douce et continue. Elle ne

contrarie pas le geste du conducteur. Cesrésultats ont été mis à disposition de Renault,un des partenaires du projet Partage, quicontinue à faire des tests sur un simulateurde conduite dynamique plus réaliste (montésur vérins), qui reproduit les accélérations. « Aujourd’hui, ce système coopératif pourraits’intégrer dans un véhicule normal pour l’assis-tance à la conduite. Demain, il pourra être uti-lisé dans un véhicule autonome, pour rendregraduelles les phases de transition entreconduite manuelle et conduite automatique »,précise encore Philippe Chevrel. En atten-dant, la coopération avec le constructeurfrançais et l’Irccyn continue autour d’unethèse Cifre(5) sur la détection de distraction.Toujours en s’appuyant sur un modèle decomportement de l’humain...

NB(1)De l’allemand : Antiblockiersystem. (2)Electronic Stability Program.(3)Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes :École centrale de Nantes, CNRS, Mines Nantes, Université de Nantes.(4)Projet de l’Agence nationale de la recherche (ANR) soutenu par lespôles de compétitivité iD4CAR et Mov’eo. (5)Convention industrielle deformation par la recherche.

LE DOSSIER DE

CONTACTPhilippe Chevrel, tél. 02 51 85 83 40,[email protected]

UN NOUVEAU SYSTÈME D’ASSISTANCE À LA CONDUITE, PLUS COOPÉRATIF,A ÉTÉ MIS AU POINT PAR DES CHERCHEURS DE NANTES.

UNE CONDUITE À TROIS MAINS

“Recréer un modèle qui conduisecomme un humain ! »

Le système d’assistance à la conduite, ici testé dans un simulateur, agitdirectement sur le volant. DR

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En voiture ! Nous nous installonsdans une Zoé (photo) pour un petittour du campus de l’École centralede Nantes. Xavier Koreki, ingénieur

de recherche dans l’équipe Robotique mobilede l’Irccyn(1) dirigée par Philippe Martinet,s’installe à la place du conducteur, appuiesur le bouton de démarrage puis lâche levolant... La voiture se met en marche, accé-lère, puis ralentit à l’approche du premiervirage et du dos d’âne, poursuit sa routejusqu’à faire demi-tour pour revenir au pointde départ. Tout s’est bien passé ! Xavier ajuste repris le volant une fois, au moment dedoubler des piétons. « Nous avons appris cetrajet à la voiture, mais pas encore à gérer lessituations exceptionnelles comme freiner et évi-ter un obstacle », explique-t-il.

Un convoi de quatre voitures

La Zoé a été entièrement automatisée parSalvador Dominguez Quijada, autre ingé-nieur de l’équipe. À l’extérieur, caméras à180 ° à l’avant et à l’arrière, télémètres laserd’une portée de 30 m sur les côtés pour lesyeux ; à l’intérieur, le volant, les freins et l’ac-célérateur ont été robotisés, mais l’opérationest quasiment invisible : on ne voit que l’in-terface, un écran de la taille d’une tabletteainsi qu’un petit boîtier entre les deux sièges.Le but de l’opération n’est pas bien sûr de

tourner en rond sur le campus. « Nous dispo-sons à ce jour de trois véhicules autonomes : laZoé et deux petits véhicules style voitures de golf,poursuit Philippe Martinet. L’un a été robotisépar nos soins sur le même schéma que la Zoé,l’autre a été acheté tel quel. Car nous travaillonssur l’autonomie des véhicules en convoi, dans

le cadre du projet ANR Valet Parking(2). » Cegenre de convoi constitué d’un véhicule detête conduit de façon classique, suivi par troisvéhicules autonomes, pourrait être utilisépour redistribuer les voitures dans les flottesd’autopartage en libre-service (comme lesAutolib’ à Paris). Un seul conducteur pourraitainsi déplacer plusieurs voitures en mêmetemps.

Réduire les distances

Dans ce projet, en plus des aspects liés àl’autonomie pure (réactivité, sécurité, accep-tabilité...), les chercheurs doivent prendre encompte des aspects inhérents à la circulationen convoi comme la communication entemps réel entre les voitures et la réductionau maximum de la distance entre eux. Un

convoi pourrait mesurer entre 15 et 17 m (lataille d’un camion avec remorque) ce qui cor-respond à un convoi de quatre à cinq véhi-cules. « Nous avons testé le concept en théoriegrâce à des simulations : c’était l’objet de lathèse d’Alan Ali, soutenue en septembre dernier,précise Philippe Martinet. Aujourd’hui, noussommes prêts pour nous lancer en réel. Nouscomptons commencer d’ici à l’été sur le campusavec quatre véhicules. » Garez-vous !

NB

(1)Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes :École centrale de Nantes, CNRS, Mines Nantes, Université de Nantes.(2)Projet de l’Agence nationale de la recherche piloté par Fawzi Nashashibid’Inria Paris.

Cesera le visage des villes de demain : des espaces partagés où se côtoient tranquillementpiétons, vélos, trams et voitures... « En France, nous sommes très en retard sur cette

question,note Philippe Martinet, responsable de l’équipe robotique mobile à l’École centralede Nantes. Les lignes de trams, par exemple : elles sont systématiquement dédiées alorsqu’en Allemagne ou aux Pays-Bas, elles sont ouvertes. » Le projet(1) dans lequel il se lances’intéresse à la circulation d’une voiture au sein d’une foule, mais avec une contraintesupplémentaire : la voiture sera autonome ! Les chercheurs vont avoir à traiter deux typesd’interactions : avec les personnes dans la voiture et avec la foule à l’extérieur pour trouverun compromis entre la sécurité (je laisse passer les piétons) et l’interruption du flux (j’enlaisse passer tellement que je ne peux plus redémarrer). « C’est toute l’originalité du projet,reprend Philippe Martinet. Car normalement, les robots mobiles ne négocient pas : ilss’arrêtent. Or, ici, ils vont devoir mimer le comportement humain : quand on veut allerquelque part, on commence par bouger. La voiture devra faire pareil ! »Une expérimentationde la navigation sociale... NB(1)Projet ANR No Hands en collaboration avec Inria Grenoble (Anne Spalanzani) et Paris.

Le véhicule qui fend la foule

CONTACTPhilippe Martinet, tél. 02 40 37 69 75,[email protected]

À NANTES, DES CHERCHEURS PLANCHENT SUR LA MISE EN SITUATIONDE VÉHICULES AUTONOMES, EN CONVOI OU DANS UNE FOULE.

ÇA ROULE TOUT SEUL!

Philippe Martinet et XavierKoreki sur le campus del’École centrale de Nantes,devant la Zoé, entièrementautomatisée par leurs soins. NATHALIE BLANC

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16 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

LE DOSSIER DE

DES ENTREPRISES BRETONNES CHERCHENT À AMÉLIORER LES“CAPACITÉS VISUELLES” DES VOITURESDE DEMAIN.

DES VOITURES QUI VOIENT LOIN

Engagées dans la course aux véhi-cules autonomes, les entreprises bretonnes Autocruise et Edixia tra-vaillent à améliorer respectivement

les performances de détection des radars etdes caméras tout en réduisant leur coût deproduction, les rendant ainsi accessibles auxvéhicules d’entrée et de moyenne gammes.

Des radars dans les pare-chocs

« D’ici à 2017, notre radar frontal AC1000devrait équiper en série les nouvelles gammesd’un constructeur automobile généraliste »,annonce Mickaël Léon, directeur de la sociétéAutocruise basée près de Brest. Dernier-nédes radars d’assistance à la conduite quecette filiale du groupe international TRWconçoit et fabrique, ce boîtier fixé à l’inté-rieur du pare-chocs avant des véhicules estcapable de déclencher le freinage d’urgenceet de réguler les distances entre véhicules.Comparé à ces prédécesseurs, ce radar a demultiples avantages. « 1) Il bénéficie d’unemeilleure précision de détection tout en étanttrois fois plus petit, indique Mickaël Léon. Etce grâce aux nouveaux matériaux semi-conduc-teurs (à base de silicium et germanium) quenous employons, mais aussi grâce à l’utilisationd’une bande de fréquence plus large. 2) Lechamp de “vision” de l’AC1000 s’adapte auto-matiquement à la vitesse du véhicule. » Il peutainsi balayer un angle allant de 20 ° sur unedistance de 200 m sur autoroute, à 70 ° sur100 m en ville. « De plus, il offre une nouvellefonctionnalité qui permet en mode urbain(vitesse inférieure à 50 km/h) de différencier lespiétons des véhicules et de déclencher si besoin

le freinage d’urgence », ajoute Guillaume Bessière, responsable R&D d’Autocruise.Imaginons un piéton caché par une voiturestationnée ou un obstacle peu visible parmauvais temps (brouillard, neige...),l’AC1000 sera en mesure de localiser l’obs-tacle, d’analyser sa vitesse, sa trajectoire etde décider de freiner pour éviter toute colli-sion. Le tout grâce à deux cartes électro-niques : la première étant chargée delocaliser tous les éléments de l’environne-ment du véhicule (rails de sécurité, autresvéhicules...), la seconde de traiter en tempsréel ces données et de décider ou non d’agirsur le véhicule. En cours de développement,le prochain radar devrait quant à lui jouird’un champ de vision encore plus grand etsavoir distinguer davantage d’objets (piétons,cyclistes, voitures…).

Un composant qui mime le cerveau

Comment traiter les soixante images quefilme chaque seconde une caméra sansdevoir équiper le véhicule d’un énorme pro-cesseur énergivore et coûteux ? Un casse-têteque la société Edixia (Vern-sur-Seiche, prèsde Rennes) cherchait à résoudre avant dedécouvrir, lors d’une journée sur le biomimé-tisme en 2014, un composant électroniquecapable d’analyser l’image comme le fait lecerveau humain. Mis au point par PatrickPirim, fondateur de BVS Tech(1), celui-ci avaitété pensé pour les besoins de la vidéosur-veillance. À travers le projet Gwel(2) lancé enoctobre dernier par Edixia et soutenu parl’Ademe, il est aujourd’hui en cours d’adap-tation aux besoins d’assistance à la conduite.

« À la différence d’un ordinateur qui traiteraitce type d’image pixel par pixel au moyen de mil-liers de lignes de codes, notre composant l’ana-lyse selon le principe de vision perceptive,c’est-à-dire selon onze variables globales (lumi-nance, teinte, saturation), structurales (gra-dients orientés, courbures, texture), dynamiques(écarts-temps, vitesse, direction) et spatiales(valeurs X et Y dans le champ de vision) »,explique Gilles Wackenheim, dirigeantd’Edixia. Ainsi, pour que le composant iden-tifie une voiture, par exemple, il suffit de luifournir l’histogramme de cet objet, sa “signa-ture graphique” en quelque sorte, pour cha-cune des onze variables. Il cherchera alorsces histogrammes, localisera ainsi l’objetrecherché et suivra ses mouvements au fildes images en temps réel. « Cette technologiede reconnaissance de forme inspirée du biomi-métisme permet ainsi de réduire en cascade lesbesoins de calcul, la taille du composant, laconsommation d’énergie et les coûts inhérentsau traitement d’images », souligne GillesWackenheim. Autre avantage de taille : cecomposant peut aussi traiter les signauxd’autres capteurs (radars, infrarouges,sonores...). Et si les solutions d’avenir étaientdéjà dans la nature ?

JULIE DANET

(1)Basée à Paris, BVS Tech (Brain Vision Systems) est une entreprisespécialisée dans la vision intelligente. (2)Le projet Gwel a remporté leTrophée Innovation 2015 de la filière automobile.

CONTACTSMickaël Léon et Guillaume Bessière, tél. 02 98 45 43 68 Gilles Wackenheim, tél. 02 99 62 86 11, [email protected]

À l’avenir, les véhiculespourront être équipés d’unradar frontal (zones dedétection vertes) et de 4 radars latéraux (zonesgrises) afin d’éviter toutescollisions frontales etlatérales avec les piétons,vélos, motos et autresvéhicules.AUTOCRUISE®

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COMMUNICATIONS INTERNES ET EXTERNES, CONNECTIVITÉ, ON NE PEUTPLUS SE PASSER DE LA CYBERSÉCURITÉ À BORD DES VOITURES.

METTEZ VOTRE CYBERCEINTURE!

En 2015, aux États-Unis, des cher-cheurs en informatique ont pris lecontrôle du tableau de bord d’uneJeep Cherokee de Fiat Chrysler, à

distance. Après avoir mis en route la clima-tisation, les essuie-glaces et l’autoradio, ilsont purement et simplement coupé lemoteur. Très médiatisée, cette expérience réa-lisée en complicité avec le conducteur (unjournaliste de Wired), a montré à quel pointla cybersécurité automobile devait êtremieux prise en compte.

Des failles faciles à combler

« La plupart des failles de sécurité dans lesvéhicules sont assez classiques et faciles à com-bler via des mises à jour. Si elles existent, c’estparce que les constructeurs et les équipementiersn’ont pas toujours intégré cette réflexion dansleur démarche, ils ont privilégié l’aspect fonc-tionnel de leurs solutions logicielles. Aujour-d’hui, c’est en train de changer. Ils participentà des projets de recherche européens sur cethème », explique Yacine Tamoudi, ingénieursécurité de Kereval. Depuis quatorze ans, cetteentreprise située à Thorigné-Fouillard (Ille-et-Vilaine) est un laboratoire d’ingénierie et de tests logiciels dans différents secteurs :les box d’accès à Internet, les applicationsmobiles, les logiciels de santé dans les centresmédicaux... Et depuis 2006, elle s’intéresseaussi aux systèmes embarqués dans les véhi-cules et plus récemment aux véhiculesconnectés, déjà nombreux sur le marché. « Nous testons la performance des programmes,la compatibilité avec les standards, les risquesd’intrusion dans l’architecture des réseaux... »

Pour analyser la vulnérabilité informa-tique d’une voiture, les experts de Kereval semettent dans la peau d’un hacker : « Il vad’abord essayer d’atteindre le système », décritYacine Tamoudi. Et les portes d’entrée sontnombreuses, notamment à distance : le Wi-Fi, le Bluetooth, la 3G ou le navigateurWeb du tableau de bord du véhicule. Un CDavec un programme informatique dédié peutégalement faire l’affaire une fois inséré dansle lecteur. Dès que l’on branche un smart-phone à un port USB de la voiture, une nou-velle porte peut s’ouvrir... « Une fois que lehacker est dans le système, il n’aura pas forcé-ment accès au fonctionnement de la voiture,tout dépend de l’architecture du réseau, desconnexions entre les briques logicielles. » Etlà, on trouve de tout chez les constructeurs.Certains ont développé des réseaux très complexes qui séparent bien ceux qui com-mandent la mécanique du véhicule (freins,

moteur, essuie-glaces...) de ceux qui gèrentles loisirs (radio, navigateur Web...). Chezd’autres, les architectures sont beaucoupplus permissives. Les composants logicielspeuvent aussi être à l’origine de problèmes.

Des nœuds de spaghettis

Certains codes sources ont été décritscomme « de véritables nœuds de spaghettis »,résume Yacine Tamoudi. « Ils sont difficile-ment testables et pas toujours compatibles lesuns avec les autres. On ne peut même pas pré-dire leur comportement si un mauvais messagecircule. »« Pour éviter les risques, il faudrait développer

et établir une architecture logicielle standardiséepour l’électronique des véhicules. » C’est juste-ment le but du projet Autosar, un partenariatde développement mondial de l’industrieautomobile créé en 2003. « Il était prévuqu’une certification des briques logicielles soitobligatoire pour les constructeurs et équipe-mentiers avant la commercialisation d’un véhi-cule connecté. Finalement, ce n’est pas encorele cas, mais nous avons profité de cette occa-sion pour approfondir nos compétences dansle domaine. »Même si la route est encore longue, l’im-

portance de la cybersécurité dans la voitureest de plus en plus considérée à sa justevaleur. Un nouvel appel à projets(1), lancé enavril par la Région Bretagne, vise d’ailleursle développement de briques technologiquesdestinées à la robustesse des dispositifsembarqués dans tous les moyens de trans-ports.

KLERVI L’HOSTIS

(1)www.bretagne.bzh/jcms/prod_323159/fr/appel-a-projets-experimentation-cyber.

CONTACTYacine Tamoudi, tél. 02 23 20 36 64,[email protected]

Tandis que Kereval s’intéresse aux réseaux de communication à l’intérieur des voitures,la start-up YoGoKo et des chercheurs de Télécom Bretagne se concentrent sur les

échanges d’informations à l’extérieur de l’habitacle (lire p. 10 à 12). « Les voitures de demaincommuniqueront ensemble et avec l’infrastructure routière, pour anticiper des événementscomme les embouteillages, les accidents, le brouillard... », rappelle Jean-Marie Bonnin,professeur au département Réseaux, sécurité et multimédia de Télécom Bretagne. « Sion laisse les informations circuler librement sans prendre de précaution, les parcours desusagers sont traçables », ce qui soulève la question de la protection de la vie privée. « Nouspoursuivons plusieurs objectifs contradictoires : les messages doivent être signés pour lesprotéger et garantir leur légitimité, mais anonymes pour des questions de protection dela vie privée. En même temps, en cas d’usage abusif ou pour des questions de traçabilitédes échanges, les autorités doivent pouvoir remonter à l’identité de la source. »La solutionenvisagée dans les standards consiste à changer régulièrement l’identité visible del’émetteur en utilisant des certificats pseudonymes. Il est ainsi possible de signer lesmessages sans dévoiler son identité. KLHRens. : Jean-Marie Bonnin, tél. 06 60 76 79 76, [email protected]

Connectées mais anonymes !

Grâce à un simulateur, les ingénieurs de Kerevaltestent la performancedes logiciels embarqués,mais aussi leurcompatibilité avec lesstandards et les risquesd’intrusion dans lesréseaux decommunication. KLERVI L’HOSTIS

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Quand les voitures du futur serontautonomes, les automobilistesseront, eux, complètement libérés deleur tâche. S’ils ne conduisent plus,

comment occuperont-ils leur temps pendantles trajets ? Plusieurs entreprises bretonnes sebasent sur cette réflexion pour imaginer denouveaux services. Mieux que le train,l’avantage de la voiture est de pouvoir y fairetout le bruit que l’on souhaite sans dérangerson voisin. L’habitacle peut devenir uneextension du salon, mais aussi un bureau detravail, ou encore une salle de réunion. Àl’Institut d’électronique et de télécommuni-cations de Rennes(1) (IETR), Mohamed Himdi,Xavier Castel et Yaakoub Taachouche ont,par exemple, mis au point un système d’an-tennes pour recevoir la TNT. « À l’heureactuelle, les camping-cars disposent déjà d’uneantenne classique de type râteau installée surle toit, mais elle est encombrante et surtout uni-directionnelle. » Les usagers doivent donc sor-tir régulièrement du véhicule au fil d’untrajet pour modifier la position de l’antennedès que celle-ci perd le signal. La solution deschercheurs de l’IETR réunit huit antennes qui

couvrent toutes les directions dans un planhorizontal. Réalisées en matériaux compo-sites de fibres de carbone et de verre, elles sontinvisibles car directement intégrables dansla structure même du toit du camping-car. « La technologie que nous avons développéepermet au carbone de capter un signal TNT.Ensuite, une part d’électronique et de program-mation était nécessaire pour que notre systèmeembarqué se connecte automatiquement à l’an-tenne la mieux orientée pour recevoir le signal,en fonction de la localisation du véhicule. » Lastart-up Smart Composite Antennas(2), quiémane directement de ces travaux, estactuellement en cours de création.

Les radios du monde entier

En attendant, d’autres entreprises bretonnesoffrent différents services de divertissement. ÀLannion, les ingénieurs d’Orange Labs ontdéveloppé l’application Orange radio(3) qui,installée sur un smartphone, donne accès auxradios du monde entier en direct et en différé(podcast) dans la voiture. « Toutes les radiossont accessibles via une seule application. L’in-novation principale, c’est la qualité d’écoute

apportée par leur expertise sur les players audioet le réseau mobile. Cela est un réel défi puisquela voiture est en mouvement. Par ailleurs, dèsque la FM ne capte plus une station, la web-radio peut prendre le relais automatiquement,explique Christian Grégoire, responsabled’équipe. Nous collaborons également avec les radios pour enrichir nos contenus et rendrepossible la recherche d’une émission par mots-clés. »Déjà commercialisée, la technologie(4)

a été adaptée à certains véhicules de lagamme Renault dans quarante pays depuis2014. « Ce n’est pas juste une application surun smartphone branché aux haut-parleurs, lescommandes au volant et le déport d’affichage(comme CarPlay ou Android Auto) permettentà l’utilisateur de naviguer dans le système defaçon adaptée à la situation de conduite. »

En temps réel sur le tableau de bord

Les solutions de divertissement embar-quées dans les voitures se mêlent aussi par-fois à des services de logistique. L’entrepriseAJS-ID, à côté de Nantes, développe un boî-tier pour faciliter la gestion des flottes de véhi-cules mises à disposition des clients dans leshôtels. « On y intégrera des informations surles sites touristiques qui s’afficheront en tempsréel sur l’écran du tableau de bord, en fonctionde la localisation de la voiture », explique JoëlMalville, le dirigeant de l’entreprise. La voi-ture est décidément bien plus qu’un moyende locomotion !

KLH

(1)Université de Rennes 1, CNRS, Insa Rennes, Université de Nantes,CentraleSupélec. (2)Accompagnée par l’incubateur Emergys, RennesAtalante, Ouest Valorisation et l’Université de Rennes 1. (3)http://radio.orange.com. (4)Solution multimédia R&Go.

18 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

LE DOSSIER DE

PROCHAIN DOSSIER : SPORT ET RECHERCHE

SCOOP@F EN IMAGES !� Le projet national SCOOP@F vise àaugmenter la sécurité des usagers et desagents de bord de route grâce à des véhiculeset des routes connectés (lire p. 10 à 12) : Renaultet Peugeot PSA Citroën, les constructeursfrançais partenaires du projet, ont réaliséchacun une vidéo qui permet de comprendrecomment les informations vont circuler.

Rens. : www.youtube.com/watch?v=iqUr4xYLVTQ (Renault)www.youtube.com/watch?v=l5chTlVI5aM (Peugeot PSA Citroën)

DEUX VIDÉOS

LE VÉHICULE AUTONOME À L’HONNEUR� Le pôle de compétitivité iD4CAR et le GisITS(1) organisent une journée techniquebaptisée “iD4TECH le véhicule autonome :enjeux et atouts”. Organisée en Bretagne (lieuà préciser) le mardi 8 novembre prochain,cette journée sera l’occasion de mobiliser lesentreprises et la recherche de l’Ouest pourconcevoir le véhicule autonome de demain.(1)Systèmes de transports intelligents.

Rens. : http://gis-its.ifsttar.fr

UNE JOURNÉE DE RÉFLEXION

EXTENSION DU BUREAU, DU SALON... LES VOITURES CONNECTÉESDEVIENNENT DES LIEUX D’ACTIVITÉS QUI FONT L’OBJET DE RECHERCHES.

EN VOITURE, LA VIE CONTINUE

CONTACTSYaakoub Taachouche, tél. 02 23 23 65 93,[email protected]@orange.com, [email protected]ël Malville, tél. 02 72 02 96 11,[email protected]

S’ils ne conduisent plus,comment lesautomobilistes vont-ilss’occuper ?GPOINTSTUDIO/FOTOLIA

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POUR EN SAVOIR PLUS

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CONFÉRENCES17 MAIFossiles et pas une ride ! � Le paléonthologue rennaisRomain Vullo (Osur) viendraparler de la découverte dupremier mammifère sur legisement de Las Hoyas, enEspagne, parmi des dizainesde milliers de fossiles deplantes, de poissons,d’amphibiens, de lézards, decrocodiles, d’oiseaux et dedinosaures(1)...20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libre

24 MAI Magie et psychologie :quand nos perceptionsnous jouent des tours

� Dès la fin du 19e siècle, les psychologues se sontrapprochés des illusionnistespour mieux comprendre laperception humaine.Comment est-on amené àpercevoir l’illusion ? Par quelsmécanismes ? Enseignant-chercheur en psychologiesociale à l’Université Rennes 2et magicien, Pascal Morchainprésentera des études et deshypothèses en voie d’êtretestées.20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libre

31 MAI Marketing de l’alcool et du tabac : quellesconséquences sur la santé ?

� Karine Gallopel-Morvan,professeur en marketingsocial à l’École des hautesétudes en santé publique(Ehesp) de Rennes, viendraexpliquer comment lemarketing, la communicationpublicitaire et le lobbyingsont très efficaces pourinciter à la consommation

d’alcool et de tabac, etcomment contrer cesstratégies.20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreEn partenariat avec l’Ehesp et laConférence régionale de la santé et del’autonomie (CRSA).

7 JUIN À la recherche de nouveaux mondes

� Près de 2000 planètesextrasolaires sont connuesaujourd’hui. Anne-MarieLagrange, astrophysicienne(CNRS Grenoble) et membrede l’Académie des sciences,fera le point sur lesconnaissances acquises surces planètes et les recherchesfutures.20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreEn lien avec le colloque de l’Institutuniversitaire de France.

À MORLAIX20 MAIVertus et limites de l’innovation � Derrière le culte del’innovation, il y a unevalorisation implicite de lanouveauté, indépendammentde l’efficacité ou de lavaleur... Professeur àl’Institut polytechnique deGrenoble, Yves Bréchetviendra parler de cesprésupposés.20h, CCI de Morlaix - Entrée libre

THÉÂTRESCIENTIFIQUE17 JUINLa science sur les planches � Des collégiens de cinqétablissements d’Ille-et-Vilaine présentent leurscréations artistiques sur desthèmes scientifiques. Ils ontété accompagnés par leursenseignants, des compagniesde théâtre et de danse etl’Espace des sciences. À partir de 9h, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, Rennes - Entrée libreRéservation conseillée au 02 23 40 66 40.

(1)Lire Sciences Ouest n° 336-novembre 2015.

Pour en savoir plus et s’abonner à nos lettres d’information :www.sciences-ouest.org, Twitter @sciences_ouest et Facebook

MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 19

À L’ESPACE DES SCIENCES

ESPACE DES SCIENCES

EXPOSITION ITINÉRANTE

LES FOURMIS À LA LOUPE

Vous avez un espace pour accueillir une exposition ? Faitesdécouvrir aux petits et grands le monde méconnu des fourmis,avec la nouvelle exposition itinérante Formidables fourmis,réalisée par l’Espace des sciences. C’est quoi une fourmi ?

Comment se déplace-t-elle et s’oriente-t-elle ? Quels sont ses modes de vieet d’interactions avec ses congénères ? Accompagnés de maquettes (photo),dix-sept panneaux présentent des explications simples agrémentéesd’illustrations et de dessins humoristiques qui aident à la compréhension.Les fourmis fascineront votre public !Rens. : Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46, [email protected]

SHUTTERSTOCK

SHUTTERSTOCK

SHUTTERSTOCK

NUMÉRIQUE

UN NOUVEAU RÉSEAU SOCIAL POUR LA SCIENCE

Intégrez le nouveau réseau social Échosciences Bretagne porté parl’Espace des sciences ! Née en février dernier, cette plate-forme est un espace d’échanges dédié à la culture scientifique, technique etindustrielle de la région. Elle vous donne accès à l’agenda des

événements, expositions, animations programmés dans les quatredépartements. Vous pouvez également découvrir l’actualité de la science,partager les contenus qui vous intéressent sur les réseaux sociaux ou lesorganiser dans un espace personnel. Que vous soyez scientifique deformation, curieux, passionné, médiateur, étudiant, journaliste ou blogueur,Échosciences vous permet surtout d’enrichir l’agenda avec vos propresévénements, de publier un retour d’expérience, d’apporter un témoignageou une réflexion, et d’interagir avec la communauté des membres.Rens. : Inscription libre et gratuite, echosciences-bretagne.bzh, [email protected]

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L’agenda de la rédaction

ET AUSSI... COLLOQUES ET CONFÉRENCES

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EUROPE SOUS LA LUNE 21 MAI Nuit européenne des musées � Chaque année, cetévénement est l’occasion deprofiter d’animations inéditeset spectaculaires : visitesthéâtralisées, illuminations,jeux de piste, ateliers créatifs,démonstrations de savoir-faire, dégustations...

Retrouvez le programme des manifestations surhttp://nuitdesmusees.culturecommunication.gouv.fr

3 RAISONS D’ALLER VOIR

LES PORTESOUVERTES À L’INRAPAR PATRICIA MARHIN RESPONSABLE COMMUNICATION DE L’INRARENNES BRETAGNE-NORMANDIE

VANNES (56)19 MAI Évolution de la végétationde Belle-Île-en-Mer de 1900 à nos jours � Del’exploitation des landes auxculturescéréalières...Par Yves Brien,botaniste,spécialiste de laflore de Belle-Île-en-Mer. Campus de TohannicUBSTél. 02 97 66 92 76 www.reservedesene.com

L’ÎLE-TUDY (29)PRENONS DE LA HAUTEUR DU 13 AU 16 MAI Si la mer monte � Parce que l’érosionlittorale n’est pas propre à la Manche et à l’Atlantique,la ville de Vias (34) sera cette année l’invitée de la 8e édition de ce festival. Au programme : films,expositions artistiques,conférences et débats,ateliers, contes,promenades, soiréescabaret, concerts...

Dans plusieurs lieux de la villeTél. 06 33 79 49 51www.silamermonte.com

FRANCE UN ARBRE DE VIES DU 18 AU 22 MAI Fête de la nature � Faire l’inventaire desespèces à marée basse àDinard (35), découvrir lejardin expérimental d’Acigné(35), le littoral de l’Île-Grande(22), les dunes du FinistèreNord ou encore les papillonset orchidées du Grand SiteGâvres-Quiberon (56)... Venez tous profiter du grandair et rencontrer ceux quiœuvrent pour la nature auquotidien.

Retrouvez toutes les manifestationsen Bretagne et ailleurs surwww.fetedelanature.com

LORIENT (56)23 MAI L’huître enquestions � Par CatherineFlohic, auteur du livre L’Huîtreen questions, etJean-Noël Yvon,ostréiculteur. Dans le cadredes Lundis de la mer.18h30Station IfremerEntrée libreTél. 02 97 84 87 37 www.maisondelamer.org

20 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

RENNES (35)21 ET 22 MAI Au cœur des maths,enfermementou liberté ? � Un week-endorganisé parl’association La Vie Nouvellepour parler desmathématiquesdans la société(histoire,philosophie,cinéma, jeux,débats). 14hMaison desAssociationsParticipation libreTél. 01 55 35 36 46 www.lvn.asso.fr

LES SABLESD’OLONNE (85)16 ET 17 JUIN 10es Journéesdu CancéropôleGrand Ouest � Ouvert à tous les chercheurs etcliniciens desRégions Bretagne,Centre, Pays de la Loire et Poitou-Charentes dontles recherchesportent sur lacancérologie. Centre des congrès Les AtlantesSur inscription avant le 23 maiTél. 02 53 48 28 71www.canceropole-grandouest.com

BREST (29)7 JUIN 300 ansd’observationdu niveau de la mer à Brest � Par NicolasPouvreau, expertmarée au Shomet chercheurassocié auCentre François-Viète, Brest. 20h30OcéanopolisEntrée libreTél. 02 98 34 40 40 www.oceanopolis.com

PLOUZANÉ (29)1ER JUIN Hydrates degaz : la glacequi brûle � Prisonniersdes sols gelés etdes fonds marins,les hydrates degaz intéressentautant qu’ilsinquiètent lesscientifiquescomme NabilSultan,responsable del’UnitéGéosciencesmarines àl’Ifremer. 15h30Centre IfremerBretagneTél. 02 98 22 40 07wwz.ifremer.fr/brest

1.La science du quotidien. Explorer toute larichesse du lait, source infinie d’innovations,percer les secrets de l’ADN ou des saveurs d’unjus de pomme, s’improviser ministre de l’Agri-culture ou encore comprendre pourquoi notrecerveau gouverne notre alimentation. Sur lesquinze thèmes proposés, qui font écho à notrevie quotidienne, il y en a forcément un qui voustouche ou vous questionne.

2. Découvrir en s’amusant. Visites de laboset de microparcelles, mais aussi ateliers, ani-mations, expériences scientifiques et jeux. Une occasion pour petits et grands de toucherla science en partageant un bon moment aumilieu des champs et des animaux.

3.Une expérience à partager. Une occasionunique d’échanger avec les scientifiques, de découvrir leur quotidien et leur métier. Etpuisque l’Inra fête cette année ses 70 ans, uneinvitation à revivre les grandes étapes qui ontjalonné la vie des hommes et des femmes quiont fait la recherche agronomique.

LE RHEU, RENNES, SAINT-GILLES (35)LE PIN-AU-HARAS (61) PLOUDANIEL (29)28 MAI

Entrée libre et gratuitewww.rennes.inra.fr

APPEL À PROJETS � Le Pôle Cristal lance un appel à communications dans le cadre de son colloque qui se tiendra le 18 octobre à Dinan (22) etrassemblera plus de 200 acteurs du monde de la réfrigération et du génie climatique. Date limite de remise des contributions : 1er juin.Rens. :[email protected] Tél. 02 96 87 20 00 - www.pole-cristal.fr/nos-actualites/colloque/ � Lancé par la Région Bretagne, l’appel à projets L’archipel du patrimoine breton a pour ambitiond’identifier et de valoriser des éléments matériels du patrimoine breton et les initiatives de fouille à travers le monde. Candidature jusqu’au 20 juin. Rens. :[email protected] - Tél. 02 22 93 98 12 - www.bretagne.bzh/jcms/prod_221395/fr/patrimoine-l-archipel-du-patrimoine-breton-ar-enezeg-glad-breizh.

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ET AUSSI... SORTIES ET EXPOSITIONSEXPOSITIONS... MUSÉES... CONFÉRENCES... COLLOQUES...L’ÉVÉNEMENT DU MOIS

LA SEMAINE DEL’ÉCONAVIGATION

Cette 1ère édition organisée par l’association ÉcoNav veut sensibiliser chacun aux enjeux du développementdurable dans les activités “mer”, inciter l’adoption de comportements responsables et promouvoir les

actions existantes dans les territoires en créant un événementfédérateur et unique. Pour ce faire, dans tout le grand Ouest,seront proposées : 1) des conférences notamment sur la gestiondes déchets dans les activités maritimes, les éco-innovationset le développement de la plaisance collaborative ; 2) des portesouvertes au Pasco de Concarneau ; 3) des démonstrations deCarenÉcolo (aire de carénage mobile) à Guidel ou encore del’hydrogénérateur H240 de Save Marine à Tréguier. Sans oublierl’un des temps forts de cette semaine : le NevezadennItinérance, un rallye nautique qui s’inspire d’éconavigation etqui se déroulera les 27, 28 et 29 mai à Roscoff et à l’île de Batz.

DU 30 MAI AU 5 JUIN

Tél. 02 98 75 31 86Retrouvez l’ensemble du programme sur http://econav.org

RENNES (35)DES MATÉRIAUXPERFORMANTSDU 27 AU 29 MAI Printemps de l’écoconstruction � Coorganisées par l’association Empreinte,ces rencontres festives et instructives invitentle public à se familiariser avec les modes deconstruction utilisant des matériaux naturelset locaux (paille, terre, bois, chanvre...).

Esplanade Charles-de-GaulleTél. 06 09 49 15 11http://empreinte.asso.fr

LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENT�10 ouvrages hydroélectriques prioritaires pour réduire la mortalité des saumonset anguilles en Bretagne � Les déchets en plastique omniprésents sur les plages d’Europe � Le campus numérique Envam crée lepremier cours gratuit en ligne sur les dynamiques des paysages sur www.bretagne-environnement.org

BREST (29)JUSQU’AU 28 MAI Entre terre etmer - Regardsnaturalistes � Unmagnifiquevoyagephotographiquedans diversespaces naturelsdu FinistèreNord, del’intérieur desterres jusqu’aubord de mer, enpassant par leszones humides. Médiathèque de Saint-MarcTél. 02 98 00 89 80www.bretagne-vivante.org

AFFICHES DR

LORIENT (56)À LA CONQUÊTE DE L’ESPACE 1ER JUIN Robofesta � Pour sa 14e édition, ceconcours de robotique inviteles collégiens et lycéens àparticiper à une épreuvechorégraphique sur unemusique en rapport avec lethème Space Oddity (jouée enlive ou enregistrée) ainsi qu’àune épreuve de sauvetaged’une personne accidentée.

Faculté des sciences - UBSTél. 06 74 25 17 99http://crdp2.ac-rennes.fr/robofesta/

SARZEAU (56)21 MAI La folle nuit du marais � À l’occasion de la Fête de la nature, leDomaine deSuscinio vousdonne rendez-vous à la tombéede la nuit pourécouter les cris et chants desoiseaux quipeuplent sesmarais. 20h Domaine de SuscinioGratuit Sur réservationTél. 02 97 41 91 91http://suscinio.fr ouwww.reservedesene.com

PLOËZAL (22)4 JUIN Atelierapiculture � Venez vousinitier avecDominiqueSegalen,apiculteurprofessionnel, au monde desabeilles et àl’apiculture avantde découvrir lesruches installéessur le domaine. 14hDomaine de La Roche-JaguSur réservationTél. 02 96 95 62 35www.larochejagu.fr

TEILLAY (35)29 MAI Papillons etlibellules � Venez assisteraux ballets desinsectes quipeuplent cesplendide étang et découvrircommentreconnaître lesdifférentesespèces delépidoptères,demoiselles etautres odonates.15h Parking du petitétangTél. 02 99 27 21 13 https://ille-et-vilaine.lpo.fr

MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 21

SAINT-JUST(35)10 JUIN Nuit desLandes � À la nuittombante, dansl’ambiancemystérieuse desmégalithes,venez côtoyer la vie nocturnedes animauxsauvages desLandes deCojoux. Coorganisée parBretagne Vivanteet le CPIE Val deVilaine. 20h30CPIE Val de VilaineGratuitTél. 02 99 72 69 25www.landes-de-cojoux.com

THOMAS BRESSON/APIS MELLIFERA (BY)

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« C’est un privilège de pouvoir explorer ce qui a été créé. »

22 SCIENCES OUESTN°342MAI 2016

Président de l’Espace des sciences : Jacques Lucas. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Journalistes :Nicolas Guillas, Klervi L’Hostis. Pigistes : JulieDanet. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information etcommunication), Daniel Boujard (génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Valérie Deborde (délégation CNRS Bretagne-Pays de la Loire), Alain Hillion (télécommunications),Isabelle Krull (télécommunications), Christian Le Bart (sciences humaines et sociales), Gérard Maisse (agronomie), Dominique Petit (directrice de l’Espace des sciences/Maison de la merLorient), Paul Trehen (biologie-environnement), Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Sandie Lanoë, tél. 02 23 40 66 59,[email protected]. Publicité :Ouest Expansion - Vincent Denis, tél. 06 08 73 66 15. sciences ouest est publié grâce au soutien dela Région Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine. Édition :Espace des sciences. Réalisation :Pierrick Bertôt création graphique,35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°342 : 4000 ex. Dépôt légal n°650. ISSN 1623-7110.

Toute la science en Bretagne. sciences ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences,Centre de culture scientifique technique et industrielle (association)Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41

3€

1Qu’auriez-vous fait si vousn’aviez pas été chercheur ?Je ne sais pas, car j’ai toujours

aimé la chimie et la physique. Dèsmon plus jeune âge, j’ai commencé à faire des mélanges avec tout ce queje trouvais dans la cuisine, alors mesparents ont fini par m’acheter un kitde chimiste.

2Aujourd’hui, qu’avez-voustrouvé?Les nuages interstellaires

sont les objets les plus massifs del’Univers. Avoir une idée de leurmasse est très important, mais poury arriver, on est obligé de passer pardes intermédiaires car les élémentsqui les composent, comme ledihydrogène, ne sont pas visibles,même par les radiotélescopes. La réaction de transformation dudihydrogène (H2) en acidefluorhydrique (HF) permet d’y arriver.Avec mes collaborateurs, on a réussià reproduire cette réaction - à unetempérature identique à celle del’espace : - 260 °C ! - et à mesurer sa vitesse. C’est ce résultat que lesastrophysiciens utilisent pour “peser”les nuages interstellaires. Au final, lamasse estimée a évolué d’un facteur 2.Ce résultat m’a beaucoup marqué.

3Le hasard vous a-t-ildéjà aidé ?Le hasard, au sens statistique,

joue un rôle clé en physique que jetrouve fascinant. Au sens ordinaire du mot, je trouve que j’ai eu beaucoupde chances dans ma carrière : celled’avoir travaillé avec des grands

noms de mon domaine comme leprofesseur Ian WM Smith (mondirecteur de thèse, maintenant à laretraite) et aussi celle d’être venu unjour travailler ici à Rennes ! En mêmetemps, je suis croyant et je n’attribuepas tout ce qui se passe au hasard.

4Qu’avez-vous perdu?La recherche internationaleest très compétitive, alors on

perd souvent... ! Mais c’est le principede la recherche exploratoire : ce sontles échecs qui font avancer.

5Que vaudrait-il mieuxne pas trouver?Je ne souhaite pas trouver

de choses qui risqueraient d’êtreexploitées pour faire du mal auxautres.

6Qu’est-ce qui changeraitvotre vie professionnelle ?J’aurais aimé inventer le

“micro-ondes inversé”, c’est-à-direqui refroidit rapidement ! Cettedécouverte ne changerait pas ma vie,mais me rendrait peut-être riche.C’est un sujet de plaisanterie enfamille : j’avais eu cette idée quandmes enfants étaient petits et qu’aprèsun passage au four micro-ondes, lesplats étaient souvent trop chauds.

7Qu’est-ce qui vous feraitdouter de la rationalité?De croire que l’Univers que

j’étudie est le fruit du simple hasardet qu’il est sans but ultime. Pour moic’est un privilège de pouvoir explorerce qui a été créé.

(1)Bourse ERC (European Research Council) AdvancedGrant : http://erc.europa.eu.

L’épreuve par 7

IPR

IAN SIMS, 52ANSENSEIGNANT-CHERCHEUR ET PHYSICO-CHIMISTE À L’INSTITUT DE PHYSIQUE DE RENNES Interviewé par Nathalie Blanc suite à l’obtention d’une bourse européenne(1)décernée à des chercheurs confirmés.

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MAI 2016 N°342 SCIENCES OUEST 23

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� Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76€ / 1 AN 50€ � Achat au numéro : 3€

Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - Tél. 02 23 40 66 40

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