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B i A Sommaire Mensuel•38 e année•n°414-Mai2017 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Abonnements - Expéditions Dina Lambert Bulletin d’Information Adventiste AdventistNewsNetworks© 2 3 3 4 4 4 6 6 7 Nouvelles des Églises adventistes Bucarest, Roumanie - La radio adventiste cherche à s’adapterauxchangementsdetendancesetdetechnolo- gies Russie - Réactions aux fausses informations circulant à proposdustatutdel’Église Calhoun, Georgie, États-Unis- «L’hôpitalleplussûrdela Georgie»présentésurdeschainesd’information Protestantisme international Wittenberg, Allemagne - L’expositionuniverselledelaRé- firmeadébuttéle20maiàWittenberg Périgueux, France - LirelaBible24heuressur24 pendant troisjoursettroisnuits Liberté religieuse Bruxelles, Belgique - Diplomatieeuropéenneetlibertéde religion Casablanca, Maroc - Les Marocains convertis veulent pratiquerlibrement Paris, France - Lesnouveauxaumôniersdoiventseformer àlalaïcité Société - Analyses Oklahoma City, États-Unis - LesÉtatsfondamentalistesre- mettentenquestionlapeinedemort Paris, France - 3%desmariagessontdesunionshomo- sexuelles

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B i ASommaire

Mensuel�•�38e année�•�n°�414�-�Mai�2017

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesOlivier MaireJeroen TuinstraRickson NobreCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Abonnements - ExpéditionsDina Lambert

Bulletind’InformationAdventisteAdventist�News�Networks©

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Nouvelles des Églises adventistesBucarest, Roumanie - La� radio� adventiste� cherche� às’adapter�aux�changements�de�tendances�et�de�technolo-giesRussie - Réactions� aux� fausses� informations� circulant� àpropos�du�statut�de�l’ÉgliseCalhoun, Georgie, États-Unis- «�L’hôpital�le�plus�sûr�de�laGeorgie�»�présenté�sur�des�chaines�d’information

Protestantisme internationalWittenberg, Allemagne - L’exposition�universelle�de�la�Ré-firme�a�débutté�le�20�mai�à�WittenbergPérigueux, France - Lire�la�Bible�24�heures�sur�24 pendanttrois�jours�et�trois�nuits

Liberté religieuseBruxelles, Belgique - Diplomatie�européenne�et�liberté�dereligionCasablanca, Maroc - Les� Marocains� convertis� veulent�pratiquer�librementParis, France - Les�nouveaux�aumôniers�doivent�se�formerà�la�laïcité

Société - AnalysesOklahoma City, États-Unis - Les�États�fondamentalistes�re-mettent�en�question�la�peine�de�mortParis, France - 3%�des�mariages�sont�des�unions�homo-sexuelles

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Nouvelles des Églises adventistes

(EUD/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBucarest, Roumanie - La Radio adventistecherche à s’adapter aux changements detendances et de technologiesLe�monde�de�la�radio�est�en�train�de�changer.�Le�sys-

tème�analogique�passe�au�système�numérique�;�lestransmissions�en�AM�et�en�FM�passent�à�la�DiffusionAudio�Numérique�(DAB),�et�aux�services�en�ligne�et�àla� demande.� L’auditeur� a� plus� de� choix,� et� dans� legroupe�des�plus�jeunes�(adolescents),�seuls�trois�pour-cent�écoutent�la�radio�en�direct.�Spotify�et�les�réseauxsociaux�répondent�à�leurs�besoins.�Le�public�et�les�at-tentes�du�public�changent�également.Où�tout�cela�laisse-t-il�les�diffuseurs�adventistes ?

C’est�une�des�questions�posées�à�quarante�et�un�pro-ducteurs�radio�et�experts�en�médias�lors�d’un�conseilconsultatif�paneuropéen�qui�a�eu�lieu�à�Bucarest�enRoumanie�au�début�de�ce�mois.L’Union�Roumaine�et�le�centre�audiovisuel�de�Spe-

ranta�TV�(Hope�Channel)�a�accueilli�la�rencontre�orga-nisée�par�la�Radio�Adventiste�Mondiale�et�la�DivisionIntereuropéenne�;�des�participants�venus�de�la�Lettonieà�la�Moldavie�en�passant�par�le�Portugal�se�sont�fami-liarisés�avec�les�nouvelles�tendances,�ont�accepté�ledéfi�de�mettre�à�jour�leurs�styles�de�diffusion�et�ont�ététestés�à�travers�une�série�d’ateliers.�Ils�ont�égalementété�introduits�à�l’idée�de�Radio�2.0�où�les�webcams�oules�vraies�caméras�de�télévision�sont�ajoutés�à�un�en-vironnement�radiophonique,�donnant�une�opportunitéd’avoir�une�plus�grande�interaction�avec�les�auditeurs.Vers la Radio InteractiveNicolas�Moulard,�un�des�principaux�promoteurs�de

Radio 2.0 en�Europe�et�consultant�en�nouveaux�mé-dias�a�conduit�plusieurs�sessions.�Dans�sa�principaleintervention,�il�a�indiqué�le�fait�qu’en�France�il�y�a�25,5millions�d’auditeurs�de�contenus�audio�numériques,�cequi�représente�50�%�de�la�tranche�d’âge�des�plus�de15�ans.�Il�a�aussi�fait�observer�que�les�programmes�àla�demande�ont�connu�une�augmentation�de�76�%�etque,�en�développant�du�contenu,�les�diffuseurs�et�lesresponsables�de�communication�doivent� considérerd’abord le mobile vu�que�c’est�la�façon�à�travers�la-quelle�la�plupart�des�gens�accèdent�au�contenu.

Nicolas�Moulard�a�également�mis�l’accent�sur�le�be-soin�«�d’être�social,�»�faisant�remarquer�que,�que�vousle�vouliez�ou�non,�Facebook�est�le�premier�réseau�so-cial.�«�Il y a un besoin qui est d’aller là où se trouvevotre public,�»�a-t-il�souligné.�Dans�cette�lutte�pour�re-tenir�l’attention,�il�a�expliqué�que�l’audio�est�maintenantcréé�directement�pour�les�réseaux�sociaux�et�que�celapeut�être�différemment�de�l’expérience�de�la�radio.

Cela�ne�signifie�pas�que� la� radio�est�morte,�maisqu’elle�doit�s’adapter.�Branchez-vous�sur�la�BBC�Radioou�tout�autre�importante�société�de�radiodiffusion,�etvous�trouverez�des�présentateurs�qui�donnent�aux�au-diteurs�des�liens�vers�les�sites�web�ou�les�réseaux�so-ciaux,� et� très� souvent� donnent� aux� auditeursl’opportunité�de�regarder�ou�d’entrer�en�interaction�àtravers�un�lien�vidéo.�Les�petites�sociétés�de�radiodif-fusion� réalisent� aussi� que,� ce�qu’on�appelle� l’expé-rience�Radio 2.0 est�avantageuse.

David� Elisabeth� de� Radio Advent Life à� Paris� enFrance�ne�le�sait�que�trop�bien.�«�Dans ce monde mo-derne, tout peut changer en un clin d’œil, »�a-t-il�dit.« J’ai appris l’importance d’être connecté avec mon pu-blic même en dehors du studio. »�Camille�Decure�a�ap-puyé.�«�Ceci nous permet de ne pas considérer la radiocomme une fin en soi, mais comme un domaine où toutreste à faire. »David�Hermy�gère�une�petite�station�de�radio�adven-

tiste�à�St�Malo�dans�le�Nord�de�la�France.�Deux�camé-ras�GoPro�dans�son�studio�permettent�aux�auditeursd’avoir�une�expérience�améliorée.�«�J’ai trouvé cela dif-ficile au début,�»�a-t-il�avoué,�«�vu que cela signifiaitêtre plus conscient de l’apparence visuelle du studio. »Il�a�dit�qu’au�début,�il�se�demandait�:�«�Dois-je regarderla caméra ou alors me concentrer sur le micro ? Com-ment puis-je contrôler une autre série de boutons dansun studio que je fais tourner moi-même ? »�Mais�main-tenant,�il�ne�pourrait�pas�s’en�passer.Speranta TV en�Roumanie�et�Radio RCS au�Portu-

gal�sont�allées�encore�plus�loin.�Elles�combinent�radioet� TV� dans� le�même� studio,� dans� des� productionsconjointes�qui�s’adressent�à�leur�public�FM�et�à�HopeChannel sur�les�écrans�de�télévision�ou�les�écrans�d’or-dinateurs.Réactions positivesUne�telle�convergence�donne�davantage�d’opportu-

nité�pour�l’interaction,�et�par�voie�de�conséquence�pourle� témoignage.� Stefan� Stanciu� qui� fait� partie� d’uneéquipe�dont�l’objectif�est�de�lancer�une�station�numé-rique�à�Londres�a�déclaré�que�la�conférence�était�d’unevaleur�inestimable.�Selon�lui,�«�elle a permis de montrerdes façons pratiques de travailler. »Roberto�Vacca,�de�RVS�à�Florence,�a�dit�que�le�fait

« d’entendre l’expérience d’autres stations de radio,avec leurs approches différentes, représentait à la foisun peu de fraicheur mais aussi un défi. »�Juris�Karčevs-kis�et�Agris�Janisauskis�de�Lettonie,�ont�exprimé�à�quelpoint�ils�ont�apprécié�les�intervenants�expérimentés�enplus�des�conversations�informelles�et�de�grande�valeur.«�Nous avons ressenti un intérêt profond de la part desmembres de notre équipe pour trouver des solutionstechniques et des idées pouvant améliorer notre travaildans le studio. »Le�vice-président�de�la�Radio�Adventiste�Mondiale,

Greg�Scott,�a�déclaré�que�le�programme�avait�dépasséses�attentes.�«�Le niveau d’enthousiasme manifestépour découvrir les nouvelles possibilités de Radio 2.0a été une source d’inspiration, »�a-t-il�dit.�«�J’étais vrai-ment heureux de voir l’importance de la mise en réseauentre les différents groupes, les différentes langues etles différentes radios. »Globalement,�le�programme�a�montré�qu’à�travers

l’Europe�séculière,�les�présentateurs,�les�technicienset�les�managers�ont�reçu�un�défi�qui�est�de�penser�dif-féremment,�de�s’adapter�aux�nouvelles�technologies,d’entrer�en�interaction�avec�leur�public�en�utilisant�denouvelles�méthodes,�et�de�se�concentrer�sur�l’Implica-tion�totale�de�la�Radio�pour�proclamer�l’espérance.Daniel�Galaio�l’a�bien�résumé�:�«�Dieu équipe ceux

qui sont appelés. Pendant ces jours passés ici, j’ai eule sentiment que Dieu a formé sa grande équipe parcequ’Il est un Dieu avec une mission. »�À�son�retour�àRadio Espérance en�Martinique�dans�la�caraïbe,�MichelGiberne�a�également�exprimé�ce�même�défi�qui�repose

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sur� eux� tous.� «�Je ressens l’assurance que, par lagrâce de Dieu, je pourrai mettre en pratique ce que j’aiappris afin de prendre part à la proclamation de labonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. »(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceRussie - Réactions aux fausses informationscirculent à propos du statut de l’Église Les�dirigeants�de�l’Église�adventiste�du�septième�jourde�la�Division�Eurasienne,�un�territoire�qui�inclut�laFédération�Russe,�ont�publié�un�communiqué�officieldans�une�démarche�visant�à�contrecarrer�de�faussesinformations�circulant�au�sujet�du�statut�de�l’Églisedans�ce�pays.�La�déclaration,�signée�par�le�présidentde�l’Église�dans�la�région,�M.F.�Kaminsky,�et�le�direc-teur�des�affaires�publiques�et�de�la�liberté�religieuse,O.Y.�Goncharov,�vise�à�dissiper�les�craintes�aprèsque� des� informations� erronées� circulant� en� ligneaient�indiqué�que�l’Église�adventiste�était�sur�le�pointd’être�bannie�de�la�Russie.�Déclaration officielle de la Division Eurasienne

au sujet de la fausse information sur l’activité del’Église adventiste du septième jour dans la Fé-dération Russe :«�Suite à l’information diffusée sur internet concer-

nant la mise en place de plans visant à bannir l’acti-vité de l’Église adventiste du septième jour enRussie, nous indiquons officiellement que toute in-formation de ce type émanant de sources non offi-cielles ne correspond pas à la réalité.L’Église adventiste dans la Fédération Russe est

une dénomination qui focalise sur la communauté,elle compte plus de 130 ans de présence et de ser-vice dans ce territoire ; c’est une fraternité de ci-toyens qui respectent la loi, qui font de leur mieux,dans leur vie et dans leur ministère, pour créer unimpact positif sur la société environnante.Au cours des récentes années, l’Église a établi,

dans l’esprit de respect mutuel, un dialogueconstructif avec les autorités de l’État qui permetd’ouvrir de nouvelles possibilités d’utiliser les res-sources de l’Eglise adventiste du septième jour pourrépondre aux besoins de la société. En effet, le pro-gramme « Santé�de�la�Famille,�Santé�de�la�Nation, »visant à prévenir les maladies liées au style de vie,est mis en place grâce à une subvention publiquedans le cadre d’un décret du président de la Fédéra-tion Russe. C’est une chose qui atteste du fait queles autorités de l’État ont une haute opinion de la par-ticipation de l’Église adventiste dans la vie publique.En raison de cela, nous déclarons solennellement

une nouvelle fois qu’il n’y a aucune raison de croirequ’il existe une raison justifiée ou raisonnable de res-treindre ou de bannir l’activité de l’Église adventistedu septième jour dans la Fédération Russe ».Déclaration�signée�par�:M.F.�Kaminsky,�président�de�la�Division�Eurasiennede�la�Conférence�générale�des�adventistes�du�sep-tième�jour.O.Y�Goncharov,�directeur�des�Affaires�publiques�etde�la�Liberté�religieuse�pour�la�Division�Eurasiennede�la�Conférence�générale�des�adventistes�du�sep-tième�jour,�et�membre�du�Conseil�consultatif�pour�lacoopération�avec�les�Associations�religieuses�sousla�direction�du�président�de�la�Fédération�Russe.

(Adventist Review /BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceCalhoun, Géorgie, États-Unis - « L’Hôpital leplus sûr de la Géorgie » présenté sur deschaines d’informationL’Hôpital� Gordon,� un� établissement� médical�adventiste�qui�se�trouve�à�Calhoun�en�Géorgie�auxÉtats-Unis,�a�récemment�fait�l’objet�d’un�reportagesur�des�chaines�régionales�d’information�après�quedeux�agences�de�notation�des�établissements�desoins�médicaux�aient�accordé�leurs�meilleures�notesà�l’établissement.L’hôpital�de�69�lits,�qui�est�géré�par�le�Système�de

Santé�adventiste,�a�reçu�du�Leapfrog Group,�un�Adans�la�catégorie�sécurité�du�patient,�et�cinq�étoilespar�les�Centres Fédéraux pour les Services Medi-care et Medicaid.�Les�deux�notations�font�de�l’HôpitalGordon�le�meilleur�de�l’État�de�Géorgie,�d’après�plu-sieurs�chaines�régionales�d’information�qui�ont�faitun�reportage�sur�l’institution�médicale.Les�reportages�dans�les�médias�ont�souligné�la

claire� affiliation� religieuse� et� l’environnement� del’hôpital.«�L’hôpital proclame son message religieux depuis

les murs du hall d’entrée jusqu’à la signalétique, unegrande colombe est placée sur les vitraux d’une fe-nêtre au dessus du toit, »�a�affirmé�Andy�Miller�pournews.wabe.org.Les�mêmes�chaines�d’information�ont�cité�le�porte-

parole�de�l’hôpital,�Garrett�Nudd,�qui�a�déclaré�quela�mission�de�l’Hôpital�Gordon�est�de�«�développerla mission de guérison du Christ. »�Il�a�ajouté�que�lepersonnel�de�l’hôpital�a�pour�objectif�«�de traiter lesgens comme vous voulez être traité, »�et�que�dansleur�cas,�il�s’agit�en�fait�de�voisins�qui�prennent�soinde�leurs�voisins.«�Vous n’avez pas besoin d’être chrétien pour tra-

vailler ici, »�a�dit�Garrett�Nudd�aux�médias.�«�Maisvous devez comprendre et croire dans notre mis-sion ».Programme de Santé CREATIONDans�le�cadre�de�son�engagement�dans�une�ap-

proche�holistique�de�la�santé,�l’Hôpital�Gordon�estfière� de� proposer� Santé� CREATION,� «� un pro-gramme de transformation du style de vie conçu pouraider les gens à vivre une vie pleine en se concen-trant sur les huit principes universels de santé pourl’intégralité de la personne que Dieu a donnés à l’ori-gine à la création. »

En� phase� avec� la� vision� holistique� de� la� santéadoptée�par�l’Église�adventiste,�le�programme,�quicomprend�des�cours�sur�la�santé�et�le�style�de�vie,met�l’accent�sur�le�bien-être.�Plus�que�simplementl’absence�de�maladie,�est-il�indiqué,�le�programmevise�à�aider�les�gens�à�être�en�bonne�santé�«�men-talement, physiquement, socialement et spirituelle-ment. »

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Protestantisme international

(EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceWittenberg, Allemagne - L’exposition uni-verselle de la Réforme débutera le 20 mai àWittenbergÀ�partir�du�20�mai,�une�exposition�pour�les�500�ans�dela�Réforme�dans�l’enceinte�de�la�vieille�ville�de�Witten-berg� s’intéressera� aux� événements� historiques� et� àleurs� conséquences� jusqu’à� notre� époque.� Sept« Portes� de� la� liberté »� serviront� jusqu’à� la� mi-sep-tembre�de�surface�de�présentation�à�plus�de�80�expo-sants.� Des� Églises� et� des� organisations� issues� dumonde�entier�s’y�questionneront�sur�les�défis�de�notreépoque�et�proposeront�information,�discussions�et�cé-lébrations.Ces�portes�proposeront�aussi�bien�un�espace�d’infor-

mation�et�de�discussion�que�de�divertissement.�Ellesdoivent�donner�simultanément�une�présence�physiqueet�concrète�aux�sept�grands�axes�thématiques�de�l’ex-position�:�La�porte�« Bienvenue »�invite�les�participantsarrivant�à�la�gare�centrale�de�Wittenberg�au�sommetd’une�tour�panoramique�de�25�mètres,�dont�la�forme�estinspirée�par�la�Bible�de�Luther�republiée�à�l’occasion�duJubilé.�Juste�à�côté�se�tient�le�camion�qui�a�accomplices�derniers�mois�un�périple�à�travers�l’Europe.Dans�la�zone�« Spiritualité »,�près�de�la�maison�de

Luther,�un�réseau�de�passerelles�est�censé�symboliserl’ascension�biblique�de�la�montagne�et�devenir�par�làmême�un�lieu�de�prière�et�de�médiation.�Des�servicesreligieux�seront�célébrés�tous�les�jours,�le�matin�et�àmidi,� sur� la� colline-bunker.�Le�mot�clé�« Jeunesse »aborde,�dans�un� labyrinthe� fait�de�stèles�de�bois,� laquête�de�direction,�l’égalité�des�chances,�l’avenir�et�ladémocratie.�La�porte�« Justice, paix et intégrité de lacréation »�aspire�à�débattre�sur�les�thèmes�de�l’asile�etdes�migrations�grâce�à�une�installation�artistique�surl’étang�aux�cygnes�de�la�vieille�ville,�faite�de�bateaux�deréfugiés�authentiques�ou�reconstitués.�«Mondialisation. Un monde »�est�consacré�à�l’envi-

ronnement,�à�la�protection�du�climat�et�aux�relations�du-rables� avec� la� nature.� On� doit� pouvoir� y� voir� la« LichtKirche »�(église�lumière),�un�espace�cuisine�ou-vert�et�destiné�à�permettre�le�dialogue,�ainsi�que�le�cha-piteau� « Eine-Welt-Zelt »,� géré� par� des� œuvres� debienfaisance�et�des�organisations�missionnaires.�Les500�arbres�du�jardin�de�Luther�sont�l’une�des�attractionsde� l’espace�«Œcuménisme et religion ».�La�coexis-tence�pacifique,�les�points�de�convergence�et�les�ren-contres�des� religions�et�des�cultures�y�sont� le�pointcentral.�Sur�une�grande�roue,�les�participants�peuvents’y�entretenir�avec�des�responsables�religieux.

La�porte�« Culture »�doit�représenter�une�passerelleentre� art� et� religion.� Sur� son� périmètre� se� trouventl’église�du�château,�très�importante�pour�la�Réformeavec�sa�porte�où�ont�été�affichées�les�thèses�de�Luther,la�vieille�prison,�théâtre�de�l’exposition�artistique�« Lu-ther et l’avant-garde »,�comme�des�scènes�de�concert.On�verra�s’y�produire�aussi�bien� les�musiciens�alle-mands�Joris,�Laith�Al-Deen,�Klaus�Hoffmann�et�CulchaCandela�que�des�troupes�de�danseurs,�des�troupes�dethéâtre�et�des�chorales.

Du�20�mai�au�10�septembre,�l’exposition�universellede� la�Réforme�proposera�16�semaines� thématiques

comptant�chacune�plus�de�100�manifestations.�Elle�seratoujours�ouverte�du�mercredi�au�lundi,�entre�10�et�18heures.�Depuis�l’affichage�daté�au�31�octobre�1517�desthèses�du�moine�Martin�Luther,�Wittenberg�est�considé-rée�comme�le�berceau�du�mouvement�de�réforme�dontest�née�l’Église�protestante.�En�hommage�au�réforma-teur,�la�ville�est�aussi�surnommée�« Lutherstadt Witten-berg »,�la�ville�de�Luther.(France Bleu Périgord/BIA)Périgueux, France - Lire la Bible 24 heuressur 24 pendant trois jours et trois nuitsLa�dixième�édition�des�Voix�de�la�Bible�a�eu�lieu�du�9au�12�mai�à�Périgueux.�Le�principe�simple�était�une�lec-ture�du�livre�sacré�24h�sur�24�par�des�chrétiens�catho-liques,�orthodoxes,�adventistes�ou�encore�protestants.

120�Chrétiens,�catholiques,�orthodoxes�protestantsou�encore�anglicans�se�relayaient�pour�lire�des�cha-pitres�du�livre�saint�dans�la�cathédrale�de�Périgueux.

C'est�la�dixième�année�consécutive�que�l'événementest�organisé�et�cette�année,�le�thème�était�la�« Frater-nité dans la Bible ».

Trois�jours�trois�nuits,�pour�lire�l'essentiel�de�l'ouvragesacré.�Pour�l'occasion�la�cathédrale�était�ouverte�au�pu-blic,�même�la�nuit.�Nouveauté�cette�année�:�les�lecteurspouvaient�lire�sur�le�parvis�du�monument�pendant�deuxheures�chaque�jour.

Chaque�chrétien�lisait�pendant�un�quart�d'heure,�puispassent�le�relais�à�un�chrétien�d'une�autre�croyance�(or-thodoxe,�protestant...).

«�C'est vrai que dans ce cas-là, on lit un peu poursoit, mais dans une ambiance de repos et de paix assezextraordinaire »�a�déclaré�un�catholique.

«�C'est enrichissant, et c'est important de pouvoir l'an-noncer publiquement. La Bible, c'est le point communde tous, c'est le point commun des Églises, on donneun message fort. Même s'il y a des différences on tented'avancer sur les points qui nous rendent plus forts en-semble »�explique�Myriam,�une�membre�de� l'Égliseévangélique�de�Périgueux.�Cette�année,�des�lecturesen�hébreu�ont�été�organisées,�mais�aussi�en�anglais,par�des�Anglicans�du�Périgord.

Liberté religieuse(Observatoire des religions et de la laïcité (ORELA)/BIA)Dammarie-les-Lys, FranceBruxelles, Belgique - Diplomatie euro-

péenne et liberté de religionL’Union�européenne�a�pris�ces�dernières�années�une

série�d’initiatives�pour�la�promotion�de�la�liberté�de�reli-gion�dans�le�monde.�Cette�action�a�émergé�alors�mêmeque�la�cause�perdait�de�son�lustre�dans�les�relations�in-ternationales�et�elle�a�questionné�la�conception�euro-péenne� des� droits� fondamentaux� comme� un� blocindivisible.� Elle� révèle� également� la� recherche� d’unéquilibre�entre�différents�facteurs�:�affichage�symboliqued’unité�autour�de�grands�principes�et�défense�réalistedes� intérêts� parfois� divergents� de� l’UE,� des� Étatsmembres� et� des� différentes� institutions� communau-taires ;�priorité�donnée�au�droit�pour�circonscrire�la�di-mension� conflictuelle� du� religieux,� mais� nécessairepragmatisme�politique�pour�s’adapter�aux�réalités�deterrain.

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L’importance�prise�par�la�notion�de�liberté�religieusedans�les�affaires�internationales�va�de�pair�avec�la�« sé-curitisation de la religion »,�à�savoir�le�traitement�decette�dernière�comme�un�facteur�de�risque.�La�religionest�en�effet�vue�avant�tout�comme�source�ou�victimede�violence.�La�défense�de�la�liberté�religieuse�vise�dèslors�à�protéger� la�«�bonne religion »� respectant� lesrègles�de�modération�inhérentes�à�la�démocratie�contreles�extrémismes,�dans�l’espoir�que�le�libre�exercice�desa�foi�par�chacun�prévienne�le�conflit.�Cela�a�été�le�leit-motiv� des� stratégies� diplomatiques� face� à� la� résur-gence�du�sacré�sur�un�mode�traumatique�(terrorisme,guerres,�etc.)�depuis�les�années�1970,�et�plus�encoreaprès�le�11�septembre�2001.Paradoxalement,� l’UE�adopte�cette�approche� lors

même�que�les�pays�précurseurs�en�la�matière�tendentà�s’en�distancier.�Les�États-Unis�avaient�établi�la�libertéreligieuse�comme�axe�structurant�de�leur�action�exté-rieure�en�adoptant�un�texte�fondateur�en�1998�(Inter-national�Religious�Freedom�Act)�et�en�déployant�undispositif�institutionnel�fourni�tant�au�sein�du�départe-ment�d’État�que�via�des�organes�indépendants�(notam-ment�la�U.S.�Commission�on�International�ReligiousFreedom).�Sans�être�délaissée,�la�liberté�religieuse�sevoit�maintenant�concurrencée�par�d’autres�approchesplus� pragmatiques� dans� la� diplomatie� américaine,comme�la�sollicitation�des�acteurs�religieux�en�tant�quepartenaires�et�relais�d’influence.�Le�Canada�a�pour�sapart�fermé�son�service�dédié�aux�affaires�religieusesdans�son�ministère�des�Affaires�étrangères,�et�ce�pourrevenir� à� une� politique� plus� globale� de� droits� del’homme.L’émergence�d’une�stratégie�européenne�de�promo-

tion�de�la�liberté�religieuse�ne�découle�pas�directementdes�traités,�dans�la�mesure�où�l’UE�n’a�pas�de�compé-tence�ad�hoc,�et�notamment�pas�celle�de�définir�cequ’est�une�religion.�Le�prisme�des�droits�de�l’homme,mission�fondamentale�et�justification�ultime�de�l’UE,�estdonc� le� répertoire� d’action� obligé.� Sa� dimensionconsensuelle�se�marie�au�mieux�avec�l’aversion�desdiplomates�pour�tout�enjeu�susceptible�de�compliquerla� difficile� mission� de� faire� parler� vingt-huit� Étatsmembres�d’une�même�voix.�Cela�explique�que�le�Ser-vice�européen�pour�l’Action�extérieure�(SEAE),�lancéen�2011,�a�trouvé�dans�la�liberté�religieuse�une�causesymbolique�pour�s’affirmer�à�moindre�frais�comme�ac-teur�politique�vis-à-vis�des�pays�tiers�mais�aussi�desautres�institutions�de�l’UE.

Les�choses�se�compliquent�toutefois�notablementdès�lors�que�l’on�passe�de�l’affichage�des�principes�àleur�mise�en�pratique.�L’une�de�nos�recherches�a�ainsivisé�à�analyser�le�cas�des�« lignes directrices pour lapromotion et la protection de la liberté de religion et decroyance »,�document�ambitionnant�de�structurer�l’ap-proche�des�agents�et�partenaires�de�la�diplomatie�eu-ropéenne�sur�le�terrain.�Publié�en�2013,�le�texte�a�faitl’objet�d’une�enquête�auprès�des�délégations�du�SEAEà�travers�le�monde�en�2015-2016�et�est�soumis�à�uneévaluation�d’impact�officielle�en�2017.

Les�principaux�enseignements�de�cette�rechercheconfirment�d’abord�la�secondarité�de�la�religion�dans�lapratique�diplomatique.�Quelle�que�soit�son�importancecomme�problème�à�traiter�et�sa�visibilité�politique,�ellecontinue�à�susciter�indifférence,�méfiance�ou�hostilitéparmi�les�professionnels�des�affaires�étrangères�dontl’ethos�vise�à�la�rationalisation�des�enjeux�pour�la�re-

cherche�de�compromis�ménageant�les�intérêts�de�cha-cun.�Même�réduite�à�la�notion�de�liberté�religieuse,�cequi�est�déjà�une�codification�juridique�limitant�son�po-tentiel�de�controverse,�la�religion�reste�une�variable�tropincontrôlable�pour�trouver�aisément�place�dans�la�boîteà�outil�du�diplomate�européen.L’UE�est�exposée�aux�travers�de�toute�politique�de

promotion�de�la�liberté�religieuse�qu’ont�mis�en�exerguedes�auteurs�comme�Elizabeth�Shakman�Hurd.�Troisdangers�guettent�:�la�régionalisation,�la�confessionna-lisation�et�la�religionalisation.�Régionalisation�d’abord :la�réduction�de�la�religion�à�la�liberté�religieuse�aboutità�ne�voir�la�première�que�là�où�la�seconde�est�mena-cée,� la�masquant� ainsi� comme� variable� politique� àl’œuvre�dans�les�démocraties�établies�et�renforçant�lerisque�d’opposer�un�monde�occidental�séculier�et�pa-cifié�à�un�monde�en�développement,�dominé�par�lespassions�religieuses�et�les�violations�des�droits�fonda-mentaux.

Confessionnalisation�ensuite�:�la�mesure�de�la�libertéreligieuse�met�l’accent�sur�les�pratiques�individuelles,au�nom�d’une�conception�de�la�religion�fortement�in-fluencée�par� le�modèle� judéo-chrétien,�mais�qui�nerend�pas�forcément�compte�des�réalités�d’autres�tradi-tions�spirituelles�marquant�moins�la�distinction�entresacré�et�profane�et�entre�individuel�et�collectif.�Les�in-égalités�entre�religions�peuvent�être�accrues�au�béné-fice� de� celles� qui� disposent� de� hiérarchies� et� deporte-paroles�pour�se� faire�entendre.�Dans�certainscas,� la� rupture� d’égalité� est� explicite,� par� exemplequand� des� acteurs� politiques� européens� défendentl’idée�que�l’UE�devrait�protéger�avant�tout�les�minoritéschrétiennes�en�danger�dans�des�pays�tiers,�au�nom�deson�héritage�civilisationnel.�Religionalisation,�enfin�:�le�«�parapluie�»�de�la�liberté

religieuse�tendue�par�l’UE�et�d’autres�institutions�inter-nationales�peut�inciter�certains�groupes�sociaux�ou�in-dividus�à� reformuler� leurs� revendications�à� l’origineséculières�en�termes�religieux,�et�ce�pour�profiter�del’effet�d’aubaine.�Des�clivages�sociaux,�économiques,culturels�ou�territoriaux�peuvent�ainsi�être�investis�d’unecharge�spirituelle�qui�les�durcit�et�rend�la�résolution�desdifférends�plus�difficiles.Un�dernier�avatar�de�la�politique�européenne�sur�la

liberté�religieuse�qui�a�fait�erreur�!�Référence�de�lienhypertexte�non�valide.�a�été�la�nomination�en�2016�parle�président�de� la�Commission�Jean-Claude�Junkerd’un�envoyé�spécial�pour�la�promotion�de�la�liberté�dereligion�et�de�croyance.�Cette�singularisation�de�la�no-tion�a�accentué�la�rupture�avec�la�vision�européennedes�droits�fondamentaux�comme�bloc�indivisible.�Lapersonnalité�de�son�détenteur�(le�slovaque�Ján�Figeľ,ancien�commissaire�connu�pour�être�un�fervent�catho-lique)�et�l’annonce�de�sa�création�en�présence�du�papeau�Vatican�a�donné�à�la�fonction�une�connotation�cul-turaliste.Enfin,�le�rattachement�de�cet�envoyé�spécial�non�au

SEAE�mais�au�Commissaire�en�charge�du�développe-ment,�contribue�à�renforcer�l’assignation�des�problé-matiques�religieuses�aux�parties�du�monde�les�plusdéshéritées�et�ne�clarifie�guère�la�logique�d’action�del’UE�en� la�matière.�Au�cours�du�premier�mandat�dedouze�mois�de�Ján�Figeľ,�la�fonction�a�gagné�une�cer-taine�visibilité�et�s’est�insérée�sans�heurts�majeurs�dansla�galaxie�institutionnelle�communautaire,�mais�son�im-pact�réel�reste�incertain.�Le�renouvellement�du�mandat

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de�l’envoyé�spécial�annoncé�en�avril�2017�pour�uneannée�supplémentaire�n’a�pas�tranché�les�ambiguïtésde�son�rôle,�ni�vaincu�les�résistances�qu’il�suscite.(Le Salon Beige/Liberté politique.comBIA) - Damma-rie-les-Lys, FranceCasablanca, Maroc - Les Marocains convertis veu-lent pratiquer librementLes�chrétiens�du�Maroc,�pays�où�la�religion�d’État�estl’islam,�parlent�haut�et�fort�et�exigent�le�droit�de�prati-quer�librement�conformément�à�leur�foi.�«�Nous exi-geons le droit de donner à nos enfants des prénomschrétiens, de prier dans des églises, d’être inhumésdans des cimetières chrétiens et de nous marierselon notre religion »,�a�déclaré�à�l’AFP�Moustaphaqui�s’est�converti�au�christianisme�en�1994.Avec�d’autres�anciens�musulmans�qui�ont�embrasséle�christianisme,�il�a�écrit�une�requête�au�très�officielConseil�national�des�droits�de�l’homme�pour�obtenirla�fin�de�la�persécution�des�chrétiens�au�Maroc.�Lechristianisme�est�une�religion�minoritaire�au�Maroc.Les�musulmans�représentent�99,6�%�de�la�populationmarocaine,�alors�que�les�chrétiens�évangéliques�enforment�0,4�%.�[…]Toutefois,�et�bien�que�la�religion�d’État�soit�l’islam,�laConstitution�marocaine�de�2011�autorise�la�liberté�re-ligieuse.�Les�autorités�affirment�n’appliquer�qu’uneforme�modérée�de�l’islam�qui�laisse�de�l’espace�à�latolérance�religieuse.�Cependant,�dans�la�réalité,�leschrétiens�marocains�continuent�à�souffrir�de�persécu-tion.�Pendant�deux�décennies,�Moustapha�a�tenu�se-crète�sa�foi�dans�le�Christ.�Il�raconte�qu’il�a�été�d’abordattiré�par�le�christianisme�parce�qu’il�était�devenu�« fa-tigué des contradictions de l’islam »�et�qu’il�cherchaitcomment�«�combler un vide spirituel ».� Il�arriva�àprendre� contact� avec� un� groupe� religieux� en� Es-pagne,�avec�lequel�il�entretint�une�correspondance.�Ildevint�chrétien�et�commença�à�suivre�un�enseigne-ment�à�distance�proposé�aux�États-Unis�dont�il�obtintde�devenir�pasteur.�Voici�un�peu�moins�de�deux�ans,Moustapha�décida�de�sortir�de�la�clandestinité�et�dedéclarer�publiquement�sa�foi�au�Christ.�Il�a�publié�enligne�une�vidéo�sur�sa�conversion�au�christianisme.Malgré�la�promotion�supposée�de�tolérance�religieusede�l’État,�Moustapha�fut�grandement�persécuté�parsa�famille�et�ses�amis�:�«�Ils me tournèrent le dos, dé-clara-t-il, on m’évitait au travail et mes enfants étaientintimidés à l’école ».�

Le�Code�pénal,�en�ce�qu’il�dispose�des�partis�poli-tiques�et�de�la�société,�ne�suit�pas�l’orientation�don-née�par�la�Constitution�de�2011�pour�ce�qui�concernela�liberté�religieuse,�avertit�Moustapha.�[…](La Croix/Heloïse Fayet/BIA) - Dammarie-les-Lys,FranceParis, France - Les nouveaux aumôniers doi-vent se former à la laïcitéUn�nouveau�décret�exige�désormais�des�aumôniersl’obtention�d’un�diplôme�après�une�formation�civique�etcivile.�Les�cultes�saluent�la�décision�mais�regrettent�unmanque�de�discussion�avec�le�ministère.

Qu’ils�exercent�dans�les�prisons,�les�hôpitaux�ou�lesbataillons,�tous�les�aumôniers�devront�désormais�êtreformés�à�la�laïcité.�Un�décret�paru�le�5�mai,�rend�obli-gatoire�la�possession�d’un�diplôme�«�sanctionnant uneformation civique et civile agréée »�pour�les�futurs�au-

môniers� pénitentiaires,� hospitaliers� et� militaires.� Letexte�concerne�uniquement�les�« aumôniers rémunéréset nouvellement recrutés »,�qui�devront�donc�être�déjàdiplômés�lors�de�leur�recrutement,�ou�s’engager�à�l’êtredans�les�deux�ans.Fruit�d’une�longue�élaboration�au�ministère�de�l’inté-

rieur,�ce�décret�« assure à des acteurs qui ont un rôleparticulier le partage d’un socle commun de connais-sances sur les valeurs et les principes de la Répu-blique »,�explique-t-on�au�ministère.«On ne peut pas nier la nécessité d’un tel diplôme,

surtout après les attentats de 2015 »,�ajoute�un�res-ponsable�qui�a�participé�à�sa�rédaction�aux�côtés�deBernard�Cazeneuve�et�de�Manuel�Valls,�véritables�ins-tigateurs�du�projet.�Une�façon�à�peine�dissimulée�dedésigner�le�véritable�destinataire�du�texte�:�les�aumô-niers�de�prison�de�culte�musulman,�en�première�lignepour�lutter�contre�la�radicalisation,�selon�le�ministère.« Tous les acteurs de la prévention de la radicalisationdoivent être associés, et l’aumônier pénitentiaire n’estpas un acteur anodin ».les représentants musulmans ne s’opposentpas à ce décretUne�position�critiquée�par�le�pasteur�Brice�Deymié,

aumônier�national�des�prisons�à�la�Fédération�protes-tante�de�France�:�«�il ne faut pas instrumentaliser l’au-mônier, et la lutte contre la radicalisation n’est pas notreboulot ».�Cependant,�les�représentants�musulmans�nes’opposent�pas�à�ce�décret.�«�Cela apportera un plusà nos aumôniers et sera bénéfique pour tout lemonde »,�estime�Hassan�el-Alaoui�Talibi,�aumônier�gé-néral�musulman�des�prisons.�«�Les formations doiventse généraliser ».Mais�tous�critiquent�le�manque�de�consultation�des

aumôniers�par�le�ministère�concernant�ce�projet.�«�Ilfaut nous écouter, et d’abord parler de notre statut ! »,s’exclame�le�pasteur�Deymié.�«�On dirait que le minis-tère ne connaît pas la vie sur le terrain : nos besoinsn’ont pas été entendus ».�Un�reproche�partagé�par�lePère�Jean-Marie�Onfray,�responsable�du�pôle�Santé�àla�Conférence�des�Évêques�de�France�pour�qui�« onne nous demande jamais notre avis ».Pourtant,�en�2015,�les�discussions�« avaient bien dé-

marré »,�selon�le�pasteur�Deymié,�avec�notamment�undialogue�entre�les�différents�cultes.Ces formations doivent comprendre 120 à160 heures de cours

C’est�donc�une�« occasion manquée »,�selon�le�pas-teur,�regrettant�un�moment�qui�aurait�pu�donner�lieu�àune�«�construction collective »�avec�les�autres�cultes.D’autant�qu’il�juge�«�très�positif�»�le�fait�d’avoir�une�for-mation,�et�ne�s’oppose�donc�pas�à�ce�que�l’État�pro-pose� un� tel� décret.� « Cela fait d’ailleurs plusieursannées que nous avons un DU [Diplôme Universitaire]pour nos aumôniers, centré sur la pratique, mais il n’apas été homologué »,�regrette-t-il.�De�son�côté,�le�mi-nistère�indique�n’avoir�jamais�reçu�de�demande�d’agré-ment�de�ce�DU�sur�lequel�il�ne�dispose�«�même pasd’informations exhaustives ».En�effet,�pour�être�reconnus�comme�des�«�DU sur la

laïcité »,�ces�formations�doivent�comprendre�120�à�160heures�de�cours�sur�le�fait�religieux,�le�fonctionnementdes�institutions�françaises�ou�le�dialogue�interreligieux.

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Un�nombre�d’heures�«�trop élevé »,�selon�le�pasteurDeymié,�qui�demande�«�une cinquantaine d’heures »au�maximum,�ou�un�système�d’équivalences�qui�per-mettrait�de�faire�reconnaître�des�diplômes�préexistants.La� question� des� équivalences� est� également� au

cœur�des�préoccupations�des�catholiques.�« Tant qu’iln’y a pas les mesures d’application [qui�devraient�pa-raître�procainement�dans�un�arrêté,�NDLR],� je dis àmes collègues de ne pas s’exciter, mais la question dela validation de nos formations nous inquiète quandmême »,�reconnaît�le�Père�Onfray.�«�Cela va compli-quer la vie et le recrutement des aumôniers péniten-tiaires »,� ajoute� le� Père� Jean-François� Penhouet,aumônier�général�catholique�des�prisons,�secondé�parHassan�el-Alaoui,�son�homologue�musulman.Inquiétude�infondée,�selon�le�ministère�de�l’intérieur.

« L’usager ne doit pas être pénalisé »,� assure-t-onplace�Beauvau,�et�«�nous allons trouver une solutionavec des équivalences et des passerelles ».�Seize�« di-plômes universitaires de laïcité »� existent� déjà� enFrance,�notamment�à�Strasbourg,�Aix,�Lyon�et�Mont-pellier.�D’autres�universités�pourront�faire�homologuerleur�diplôme�si�celui-ci�respecte�«�des critères d’ho-raires et de contenus »�ainsi�que�la�charte�d’homolo-gation�déjà�existante.Les aumôniers en chiffresDans les prisons.�Au�1er janvier�2015,�selon�le�mi-

nistère�de�l’intérieur,�les�prisons�françaises�comptaient�1�628�intervenants�d’aumônerie,�dont�972�bénévoles.Le�culte�catholique�est�le�plus�représenté,�avec�760�au-môniers.�Viennent�ensuite�le�culte�protestant�(377�inter-venants)�et�le�culte�musulman�(193�intervenants).Dans les armées.�200�aumôniers�catholiques�ser-

vent�sous�les�drapeaux,�ainsi�que�76�protestants,�35musulmans�et�30�israélites,�dont�la�majorité�exerce�àtemps�partiel.�16�aumôniers�sont�déployés�en�perma-nence�en�opération�extérieure.Dans les hôpitaux.�Aucun�recensement�n’est�dispo-

nible�mais� tous� les�hôpitaux�doivent� disposer�d’uneéquipe�d’aumôniers�pluri-confessionnelle.�Le�culte�ca-tholique�dispose�d’environ�1�200�aumôniers�hospita-liers,�selon�la�Conférence�des�évêques�de�France.

Société, Analyses(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceOklahoma City, États-Unis - Les États fondamenta-listes remettent en question la peine de mort La�plupart�des�habitants�de�l’État�d’Oklahoma�croientque�le�diable�est�réel.�Le�représentant�de�l'État,�MikeRitze,�pense�que�c’est�la�raison�pour�laquelle�ils�sou-tiennent�largement�la�peine�capitale,�en�dépit�des�pro-blèmes� très� médiatisés� liés� aux� substancesinjectables�mortelles�qui�ont�incité�les�fonctionnairesde�l'État�à�mettre�un�moratoire�temporaire�sur�les�exé-cutions�en�2015.

«�Notre population a la foi et nous croyons qu'il y adu mal dans le monde »,�a�souligné�Mike�Ritze,�undiacre�baptiste�du�Sud�qui�a�coécrit�une�mesure�pro-peine�de�mort�soutenue�par�66%�des�votants�lors�desélections� générales� de� novembre� 2016.� «� Nouscroyons en un diable et nous croyons en un Dieu »,a�ajouté�le�législateur�républicain.�« Par conséquent,les habitants de l’Oklahoma sont très favorables à la

peine de mort ».Mais�la�semaine�dernière�–�alors�que�l'Arkansas

terminait� l'exécution� de� quatre� condamnés� justeavant�que�l'un�de�ses�médicaments�d'injection�mor-telle�expire�–,�la�Commission�d'examen�de�la�peinede�mort�d'Oklahoma�a�recommandé�que�le�moratoiresoit�prolongé.�[…]Trouver un meilleur moyenSelon� le� rapport� approfondi� de� la� Commission,

«beaucoup� de� résultats� sont� dérangeants� et� lesmembres�de�la�Commission�se�demandent�si�la�peinede�mort� ne� pourrait� pas� être� administrée� de� tellefaçon� qu’aucune� personne� innocente� ne� meurt».Dans�certains�cas,�«�les procureurs d'Oklahoma ontutilisé un langage incendiaire pour minimiser le sensdes responsabilités des jurés dans les affaires capi-tales, comme invoquer Dieu et la Bible en plaidantpour la peine de mort »,�selon�une�découverte�citéeà�la�page�81�du�document�de�272�pages.Le� groupe� a� noté� que� l'Oklahoma� -� avec� 112

condamnations�à�mort�prononcées�depuis�la�réinté-gration�de�la�Cour�suprême�des�États-Unis�en�1976�-bénéficie� du� taux�d'exécution�par� habitant� le� plusélevé�du�pays.�Cependant,�la�dernière�exécution�del'état,�datant�de�janvier�2015,�avait�fait�les�manchettesde�la�presse�internationale�lorsqu'un�journal�avait�ré-vélé�neuf�mois�plus�tard�que�les�mauvais�médica-ments� avaient� été� utilisés� pour� exécuter� CharlesFrederick�Warner.[…]Trouver la justiceConnie�Johnson,�la�présidente�de�la�Coalition�d'Ok-

lahoma�pour�abolir�la�peine�de�mort,�a�déclaré�queles�conclusions�de�la�Commission�« avaient ouverttoutes sortes de possibilités pouvant conduire à lajustice ».�Cette�ancienne�sénatrice�d’État�démocrate,est�membre�de�longue�date�de�l'Église,�the�Church�ofthe�living�God,�à�Oklahoma�City.�Son�frère�a�été�unevictime� de� meurtre.� Elle� a� dit� avoir� pardonné� àl'homme�qui�a�tué�son�frère,�tout�comme�elle�croit�queJésus�est�mort�pour�que�ses�propres�péchés�puissentêtre�pardonnés.«�En tant qu'abolitionniste, je peux parler en ayantvécu une perte »,� a� déclaré� Connie� Johnson.«Quand les gens me disent : Vous penseriez autre-ment si quelqu'un tuait un de vos proches, je peux ré-pondre : Mon frère a été victime de meurtre et lapeine de mort n'est pas le bon moyen de punir sonagresseur ».L'ancien�gouverneur�Brad�Henry,�un�démocrate

dont�l'administration�a�présidé�plus�de�40�exécutionsde�2003�à�2011,�a�été�l'un�des�trois�coprésidents�dela�commission�qui�a�examiné�la�sentence�pour�onzepersonnes.�Brad�Henry,�qui�a�enseigné�l'école�du�di-manche�à�l'Église�baptiste�de�sa�ville�natale�avant�detravailler�pour�l’administration,�a�décrit�la�pagaille�pro-voquée�par�les�injections�létales�qui�ont�donné�lieu�àl'enquête�comme�à�des�manifestations.Des problèmes dans le processus« Il y a des problèmes systémiques tout au long

du processus de peine de mort, à commencer parles interrogatoires, les identifications des témoinsoculaires ainsi que les diverses techniques médico-

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France� 18�€Outre�Mer���� 19�€CEE�et�Suisse 20�€Autres�pays�et�abonnement�en�cours�d’année�:�nous�consulter.Au�nom�du�«�BIA�»CCP�–�La�Source�46�727�83�C

légales qui ont été utilisées comme science va-lable »,� a� expliqué� Brad� Henry� aux� journalistes.«Dans la commission, il y avait des membres pourl'abolition de la peine de mort. D’autres étaient desdéfenseurs fidèles de ce procédé. Mais ce que nousavions tous convenu, c’était que la peine de mort de-vait se faire correctement »,�a�ajouté�l'ancien�gouver-neur.�[…]À�l'échelle�nationale,�le�soutien�à�la�peine�de�mort

a�actuellement�atteint�son�niveau�le�plus�bas�depuisquarante�ans�:�49%�des�Américains�sont�pour�cettepratique�et�42%�sont�contre,�selon�le�Pew ResearchCenter.�Les�deux�tiers�des�États-Unis�ont�interrompules�exécutions�ou� les�ont� complètement�arrêtées,selon�le�Centre�d'information�sur�les�peines�de�mort.Mais�en�Oklahoma,�où�4�résidents�sur�5�se�quali-

fient�de�«�très�religieux�»�ou�de�«modérément�reli-gieux»,� selon� les� sondages� Gallup� –� la� plupartd’entre�eux�considèrent�la�peine�de�mort�commeune�forme�de�punition.�[…]Générer la peur

« La perspective d’une peine de mort est néces-saire »,�a�déclaré�Bill�Hulse,�dont�la�congrégationbaptiste� du� Sud� compte� en� moyenne� 700� per-sonnes�présentes�le�dimanche.�« Je sais que la pri-son n’est pas un endroit idéal, mais pour certainespersonnes, ce n'est pas une punition importante.Elles y ont la télévision par câble, des soins médi-caux et trois repas par jour ».�Toutefois,� les�diri-geants�religieux�qui�s'opposent�à�la�peine�capitaleont�exprimé�l'espoir�que�le�rapport�de�la�Commis-sion�amènera�la�majorité�des�habitants�de�l’Okla-homa�à�reconsidérer�leur�position.« J'espère que notre État finira par compter sur

d'autres moyens disponibles pour administrer unepeine juste sans recourir à des mesures mortelles »,a�déclaré�Paul�S.�Coakley,�l'archevêque�catholiqueromain�d'Oklahoma�City.�«�Nous ne mettons pas finau cycle de violence en commettant plus de violence.Dans tous ces crimes, nous avons perdu une vie etla peine de mort ne sert qu'à dévaloriser davantagela dignité humaine »,�a-t-il�ajouté.�«�La justice ne peutjamais être réalisée en tuant un être humain ».Jon�Middendorf,�le�pasteur�responsable�de�l’Église,

the�First�church�of�the�Nazarene,�à�Oklahoma�City,�adéclaré�qu'il�s'opposait�à�l'avortement�et�à�la�peine�demort.� Sa� congrégation� évangélique� progressivecompte�1�300�membres�et�prévoit�que�le�soutien�à�lapeine�de�mort�diminuera,�même�en�Oklahoma,�où�lesjeunes�chrétiens�gagnent�du�pouvoir.�« Je pense queles choses sont en train de changer parce que lesnouvelles générations ressentent une frustration avecune plus ancienne, plus fondamentaliste et plus lé-galiste vision de l'évangélisme ».

(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - En France, 3 % des mariages sontdes unions homosexuelles

On�dispose�désormais�d’une�vue�précise�de�l’am-pleur�des�unions�homosexuelles�en�France.�Quatreans�après�l’entrée�en�vigueur�de�loi�Taubira,�ces�der-nières�restent,�au�final,�très�limitées�en�nombre.�Pro-noncées� surtout� dans� les� grandes� villes� –� etnotamment�à�Paris�–,�elles�concernent�surtout�lescouples�de�femmes.�Décryptage.Les�premières�unions�homosexuelles�ont�été�scel-

lées�dans�la�foulée�de�la�loi�Taubira,�promulguée�le17�mai�2013.�On�avait�recensé�cette�année-là�pasmoins�de�7�324�mariages�entre�personnes�de�mêmesexe.�Après�un�pic�l’année�qui�a�suivi�–�10�399�unionsprononcées�–,�leur�nombre�a�été�decrescendo�en-suite�:�7�751�en�2015�et�quelque�7�000�en�2016�(1).« Beaucoup de couples, notamment ceux ayant

une longue vie commune derrière eux, se sont ma-riés dans la foulée de la loi,�explique�Martine�Gross,chercheuse� en� sciences� sociales� au� CNRS.� Leschoses se sont stabilisées depuis. Ces mariages ontdésormais atteint leur rythme de croisière en tournantautour de 7 000 par an en moyenne. »Des mariages trois fois plus nombreux àParisLes�unions�homosexuelles�s’avèrent�donc�ultra-mi-

noritaires.�Elles�ont,�lors�du�pic�de�2014,�représenté4,4�%�du�total�des�mariages�célébrés�en�France.�Unrecord.�Depuis,�seules�3�%�des�célébrations�en�mai-rie�concernent�des�personnes�de�même�sexe.�Voirelégèrement�moins�en�2016…Autre�constat�:�Les�couples�de�même�sexe�convo-

lent�surtout�dans�les�grandes�villes.�En�2013,�23�%de�ces�unions�ont�été�célébrées�dans�des�métropolescomptant�plus�de�200�000�habitants.�Paris�constitueun� cas� à� part,� puisque� près� d’un�mariage� sur� 10concerne�des�personnes�de�même�sexe.�«�C’est unchiffre à rapporter au nombre de couples homo-sexuels, présents en plus grand nombre dans lesgrandes villes et, a fortiori, dans la capitale, estimeMartine Gross. L’homosexualité y est mieux vécuequ’ailleurs du fait de la diversité et de l’anonymat. Elley est aussi mieux acceptée. »L’inconnue du nombre d’adoptions Les�femmes�homosexuelles�convolent,�statistique-

ment,� davantage� que� les� hommes.� «� L’enjeu del’adoption l’explique en partie,�analyse�Martine�Gross.Le mariage permet en effet d’adopter l’enfant de sonconjoint et de sécuriser juridiquement les liens aveclui. »�Les�enfants�se�retrouvent�ainsi�majoritairementdans�les�couples�de�femmes,�celles-ci�pouvant�re-courir�à�l’aide�médicale�à�la�procréation�(PMA),�tandisque�les�hommes�désireux�d’être�parents�ne�peuventpas�plus�compter�sur�cette�technique�que�sur�la�GPA,interdite�en�France,�ou�sur�l’adoption�internationale,qui�leur�est�largement�fermée.