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MIR N° 07 – AVRIL 2009 © Marine nationale D O S S I E R : Réserve et Éducation nationale D O S S I E R : Réserve et Éducation nationale

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Marine info reserves

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MIR N° 07 – AVRIL 2009

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DOSSIER :Réserve et Éducation nationale

DOSSIER :Réserve et Éducation nationale

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COMITÉ DE RÉDACTION

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Contre-amiral François de Lastic

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

CV Emmanuel Gouraud

RÉDACTRICE EN CHEF

EV1 (R) Véronique Rémont

CorrespondantsEV2(R) Mikaël Cabon (Atlantique-Brest)MP Marc Chaillou (Manche-Cherbourg)

LV Christophe Le Tallec (Paris)LV(R) Sylvie Busatta (Méditerranée-Toulon)

SM Jean-Michel Maurizi (Ajaccio)CF(R) Bertrand Senacq (Bayonne),

CV(R) Alain Rondepierre (Bordeaux)CF(R) Jean-Pierre Castier (Dunkerque)

M. Luc Depuydt (Le Havre)PM Xavier Thomas (Nantes)

CC(R) Michel Potier (Marseille)SM Olivia Lenormand (Strasbourg)

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

CF Hervé Bellec (Cols bleus)CF(R) Yves Jullien (DPMM/3)

Mme Messina-Roulleau (CCMIL Houilles)

MAQUETTE ET MISE EN PAGES

M. Jean-Marc Leroutier (CCMIL Houilles)

RESSOURCES PHOTOGRAPHIQUES

© Marine nationale (sauf mention particulière)

ADMINISTRATION

Centre d’enseignement supérieur de la MarineB.P. 08 – 00300 ARMÉES

[email protected]

Fax : 01 44 42 82 06Abonnements : contactez votre APER

PRÉPRESSE DE LA MARINE

CC MILLÉ Houilles67, rue Buzenval – 78800 Houilles

SGA-SMG/IMPRESSION

Pôle graphique de Tulle2, rue Louis Druliolle

BP 290 19007 Tulle CEDEX

Tirage : 27 631 exemplaires

N° 7 – Avril 2008 Dépôt légal à parution - ISSN n° 1629-0370

S O M M A I R EPages

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

Infos Marine nationale• Bases de défense : entretien avec le CEMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2• Résurgence de la piraterie en 2008 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4• Le SNLE Le Terrible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6• Campagne de recrutement de la Marine nationale . . . . . . . . . . . . . . . . .8

Infos Réserve• Charte du réserviste militaire européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9• Les réservistes en fin de contrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10• Administration du reserviste : soyez acteur ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Dossier : RRéserve et Education nationale• Défense et éducation, des liens renforcés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12• Entretien avec Sophie Le Bris, responsable RH Partenariat à

l’École navale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13• Trinôme académique, 20 ans de réussite, par Pierre-Yves Savelli

(Union des associations de l’IHEDN) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14• Entretien avec le LCL(R) Attilio Pavan, relais Défense

de l’Université de Rouen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15• Toulon : la Marine, partenaire de l’Éducation nationale . . . . . . . . . . . .17• Les classes de défense globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19• Actions locales et travail en réseau, entretien avec le CV(R) Georges

Ascione, chargé de mission Éducation nationale au CSRM . . . . . . . .20• Témoignage du CV(R) Hervé Brouillet (Proviseur) . . . . . . . . . . . . . . . .22• Un embarquement du « Tonnerre » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23• Dunkerque : des ados se souviennent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24• Témoignage de l’EV1(R) Stéphane Gaudion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25• Un collégien au sémaphore de La Garoupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26• Témoignage de l’EV2(R) Philippe Valentini,

chef de centre PMM Strasbourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27• Entretien avec le CV(R) Eric Barrault, président du Club Sup Mer . . .28• Journée nationale du réserviste 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

En direct avec la réserve• Quand Northwood s’intéresse à la piraterie maritime . . . . . . . . . . . . . .30• Deux réservistes à bord du porte-avions Charles de Gaulle . . . . . . . . .31• Des médecins réservistes à bord du Mistral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33• Un reserviste trait d’union dans une cérémonie franco-américaine . . .34• PMM du Nord : l’union fait force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36

Couverture : © Prépresse de la Marine – © Marine nationale/Anne Flore Caburet - © Christophe Dubois

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07 – AVRIL 2009Éditorial

Chers réservistes.

Vous trouverez dans ce numéro un MIR remanié, qui

inclut maintenant une rubrique d’information générale surla Marine et une rubrique d’information de gestion de la

réserve. Même si le rythme des parutions ne permet pas de traiterl’actualité, de telles rubriques me semblent nécessaires pour vousinformer de l’évolution de notre marine.

Ce numéro vous parviendra, alors qu’une vaste campagne derecrutement se déroulera sur les médias nationaux et Internet. En effet,maintenant que trois clics sur Internet permettent de visiter n’importequel endroit, la perspective de réellement découvrir le monde peine àattirer les jeunes dont la Marine à besoin. Vous réservistes, par votrenombre et votre connaissance de la Marine vous êtes des relais précieux

et influents auprès des jeunes en quête d’orientation. Les possibilités de découvrir la Marine ne manquent pas,cycle PMM, une visite du nouveau site www.etremarin.fr, un rendez-vous au CIRFA-Marine, soyez relais decette importante campagne de recrutement.

Le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité, paru au printemps 2008 apportait plusieurs orientations pour laréserve. Une première étude, pilotée par l'état-major des armées, vient d’aboutir à la décision de ralentir lamontée en puissance de la réserve opérationnelle et de privilégier les emplois à caractère opérationnels.Pour la Marine, cette orientation va entraîner l’augmentation de postes du domaine de Protection Défense,essentiellement auprès des compagnies de fusiliers marins. La Marine poursuit toutefois sa politique d’uneréserve opérationnelle très adaptable aux besoins, sollicitée pour répondre à des besoins ponctuels oucycliques et gérée avec dynamisme et souplesse, comme le montrent les témoignages de deux réservistes à borddu Charles de Gaules (page 31).

Les travaux relatifs à la réserve citoyenne ne permettent pas encore d’appréhender les évolutions de cettecomposante. L’organisation de la réserve citoyenne se poursuit par l’identification d’une « autorité derattachement » pour chaque réserviste citoyen.

Le dossier de ce numéro concerne la réserve et l’Education nationale. Vaste sujet, primordial par l’importancequ’ont les réservistes dans la transmission de l’esprit de défense aux jeunes générations. Hauts fonctionnairesdu ministère de l’Education nationale, inspecteurs d’académie, proviseurs ou professeurs témoignent ainsi dela valeur de leur engagement de réserviste pour cette cause.

Dans le même esprit, cette année encore, l’Education nationale sera fortement associée à la journée Nationaledu Réserviste. La JNR 2009 aura lieu le 8 mai et non en septembre, je vous encourage à vous associer auxmanifestations de votre département en vous rapprochant de votre assistant départemental dont lescoordonnées sont dans les encarts régionaux.

Je vous souhaite bonne lecture de ce numéro.

Le capitaine de Vaisseau Emmanuel GouraudAdjoint au délégué aux réserves de la Marine

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Infos Marine nationale

Après une réforme étalée sur une décennieprincipalement marquée par la profession-nalisation de son personnel, le ministèrede la Défense démarre un nouveau proces-sus de transformation.Pilotée au plus hautniveau, cette réforme s’organise en quatrevolets autour de l’amélioration de la gouvernance, la rationalisation de l’admi-nistration, la mise en œuvre des restructu-rations et la réorganisation des soutiens.Parmi ces grands changements : la consti-tution de bases de Défense. Entretien avec le chef d’état-major des armées, legénéral d’armée Jean-Louis Georgelin.

«Sous la double impulsion du Livre blancet de la RGPP,une modernisation de grandeampleur vient d’être initiée dans le monddes armées. Pouvez-vous, mon Général,nous définir son champ d’action ?

Cette réforme, essentielle pour le futur de notreoutil de Défense, va bousculer nos habitudes etnos manières de travailler. Visant à adapter lescapacités opérationnelles des armées au nouveaucontexte géostratégique décrit par le Livre Blancsur la défense et la sécurité nationale ainsi qu’àaméliorer l’efficacité de son administration dans l’esprit et le cadre de la RGGP. Cette réformeconcerne la mise en place d’une nouvellestructure d’organisation où les fonctions soutienet administration générale vont être radicalementtransformées. L’objectif consiste à passer d’unsystème cloisonné et redondant au sein dechaque armée et chaque unité à une chaîne desoutien rationalisée, œuvrant au profit de toutesles armées et services. Cette réforme, visant bienévidemment la diminution des coûts defonctionnement et l’efficacité de la structurerenforcée, a impulsé la création d’environ80 bases de Défense interarmées. Chacune sera

ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC LE CEMA

en charge d’assurer le soutien commun etl’administration de toutes les unités et formationsdu ministère de la Défense situées dans leurpérimètre géographique de responsabilité. Labase de Défense (BdD) mutualise les actionsconduites en matière de soutien général, jusqu’àprésent assurées de façon trop cloisonnée parchaque armée. Des gains significatifs en matièred’effectifs vont être ainsi dégagés au profit desunités opération-nelles.

Justement,avec la mise en place de cette réforme,quelles vont être les répercussions sur lesopérations ?

La rationalisation de nos ressources ne prime, nisur l’impératif opérationnel, ni sur la sécurité denos dispositifs. Le Livre blanc définit les contratsopérationnels fixés aux armées. De même, lesobjectifs de la chaîne interarmées de soutienrépondront aux exigences d’un contratopérationnel. Les capacités de soutien qui armentles BdD seront amenées à être projetées pour assurer le soutien des forces en opérations. La chaîne interarmées de soutien, pilotée par lecommandement interarmées des soutiens(Comias), respectera son contrat opérationnel misen œuvre au niveau local par les BdD. Il s’agitd’entretenir des capacités de projection tout enassurant le fonctionnement permanent des BdD.Si chaque armée a pu récemment optimiser sonsoutien et ses performances, n’oublions pas quechacune l’a réalisé dans son périmètre. Là, cetteréforme intègre tous les acteurs de la Défense etva perturber les habitudes. Il est évident qu’ilpourra être nécessaire en quelque sorte de« désoptimiser » temporairement un certainnombre d’éléments pour optimiser la globalité duministère. À cette fin, chacun doit s’attacher à laqualité et, surtout, à la maîtrise de la performance.

BASES DE DEFENSEPrincipe de bases

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07 – AVRIL 2009

Quelles sont les principales étapes à venir decette mesure, annoncée par le Premierministre et le ministre de la Défense le24 juillet 2008, et d’ores et déjà initiée depuisle 1er janvier dernier ?

Cette mesure est conduite de manièrepragmatique puisqu’une phase d’expérimentationsur 11 bases est initiée depuis le 1er janvier. Unenouvelle chaîne d’organisation s’est structurée.C’est le sous-chef d’état-major organisation del’EMA qui assure les fonctions de Comias sousl’autorité du chef d’état-major des armées. Lesonze bases de Défense expérimentales sontrattachées au Comias. Pendant un an, cettenouvelle chaîne va constituer un véritablelaboratoire d’expéri-mentations avant la miseplace des quelque 70 autres bases de Défenseprogrammées entre 2010 et 2014. 11 bases ontainsi été sélectionnées à titre d’expérimentation.Ces 11 bases sont représentatives des différentstypes de BdD prévues. En termes de taille etd’effectif ; Brest concerne ainsi 18 000 personnes.En terme de périmètres géographiques, avec desunités concentrées sur un site unique commed’autres réparties sur un rayon allant jusqu’à140 kilomètres. En termes de composition, avecdes bases où les trois armées, le SGA et la DGAseront représentés, et d’autres avec desdominantes d’armées prononcées. En termes deprésence en métropole comme à l’étranger.

Moteur de cette réforme, le rôle des com-mandants des BdD est primordial. Quelles ontété vos recommandations à leur égard ?

Pendant un an, les commandants des BdD vontproposer des modèles d’organisation, les tester, lesajuster ou les repenser autant que nécessaire.Les commandants des bases de Défense expéri-mentales sont évidemment au cœur du processusd’expérimentation. En décembre dernier, je les aid’ailleurs reçus et je leur ai demandé de fairepreuve de créativité. À eux d’être imaginatifs dansla recherche de nouvelles solutions, dans la fusionde services ou dans l’externalisation de certainesfonctions. À eux de tenir compte de la dimensionhumaine des transformations. En vérité, cetteincitation aux changements et au dynamismeconcerne tous les acteurs, qu’ils soient mili-taires et civils, du futur soutien interarmées.Expérimentation, créativité, imagination sont les maîtres mots de cette réforme mais cela ne

signifie pas que nous ferons n’importe quoi.L’identité militaire, la capacité à nous projeter enopérations constituent selon moi des priorités etdes finalités de nos organisations. La mise en placedes bases de Défense va ainsi nécessiter uneattention toute particulière à notre politique degestion des ressources humaines, aussi bien àdestination des militaires que des civils. Il n’y aura pas un modèle unique pour toutes les BdD.Il va falloir du temps pour définir et mettre enplace des modes de fonctionnement adaptés quirépondent aux besoins des unités. Le Comiaspourra ensuite procéder au déploiementprogressif des bases de Défense suivantes, soit unevingtaine par an de 2010 à 2014.

Ce projet ambitieux va inévitablement se heurterà des « chocs ». La culture de chaque armée estforte et s’inscrit dans l’Histoire. Commentcomptez-vous surmonter ces difficultés ?

Pensons avant tout à la finalité de cette réformequi est opérationnelle : continuer de soutenir nosarmées avec un coût optimisé. Bien évidemment,ces changements vont impliquer pour certainesformations d’abandonner leur mode de fonction-nement traditionnel. Les métiers du soutien vontêtre concentrés au niveau des BdD. Ainsi, lesrégiments n’auront plus à assurer tout le soutiende leurs unités et pourront recentrer leurs activitéssur leur cœur de métier. Cette nouvelle démarchedoit permettre d’optimiser les ressources aussibien humaines, financières que matériellesdédiées au soutien et aux fonctions adminis-tratives existant aujourd’hui dans chaque unité etdans chaque armée, au sein d’une même chaînespécialisée. Sur l’ensemble de la Défense, cettechaîne comptera plus de 40 000 personnes dontune grande majorité de spécialistes, civils etmilitaires. Les économies générées par lamutualisation des services d’administration et desoutien seront effectuées au bénéfice des arméeset notamment de la rénovation des équipements.Un grand défi est à relever pour nous, militaires oucivils, hommes et femmes du ministère de laDéfense. À nous de nous retrousser les mancheset de faire preuve d’imagination, de pragmatismeet de cohésion. Ne subissons pas mais restonsoptimistes et résolus. Il est de notre devoir deconstruire un système aussi performant quepossible. »

Propos recueillis par Stephane Dugastpour Cols Bleus

BdD, mode d’emploi

Echelon local d’une chaîne interarmées dessoutiens, la BdD inclut, dans un espacegéographique donné, tous les organismesdu ministère de la Défense (armées,DGA,SGA).Les fonctions d’administration générale et de soutien commun, que chacun exerçaitisolément, y sont regroupées et assurées parun groupement de soutien. Avord, Brest,Clermont-Ferrand,Creil,La Valbonne,Laudun,Marseille, Nancy, Rennes et Valence sont lesbases de Défense expérimentales en métropoleen 2009.

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Infos Marine nationale

et risquée, demande des compétences militairesde haut niveau, que peu d’Etats détiennent.Les questions se posent alors :

L’environnement est il favorable (contextepolitico-médiatique, météo,…) ?Quel est l’adversaire ?Le rapport de force et la configuration à borddu navire permettent-ils l’intervention ?Quels sont les risques (pour les otages,les forces,les pirates, le matériel, l’environnement) ?L’action est-elle compatible à l’échelle de tempsde la crise en cours ?Quels seront les effets induits,sur nos moyens,sur ceux de la coalition,sur le règlement globalde la crise ?

L’intervention repose sur des forces entraînées àménager un effet de surprise,à coopérer,à s’adapteraux circonstances, toujours imprévues, et à fairepreuve de courage,souvent,de chance,parfois,etde professionnalisme, toujours.Le succès devient alors envisageable… sans exclureun échec qu’il faut également savoir anticiper.En 2008, cela correspond aux opérations« Thalathine » (récupération du Ponant et de sonéquipage – avril2008) et «Carré d’As» (récupérationdu voilier et de son équipage – septembre 2008).De mémoire de marin,il y a toujours eu des pirates.Mais aujourd’hui, ils commettent leurs forfaitstoujours plus loin en mer, sur des cibles de plusen plus « stratégiques » et avec une remarquablecapacité à exploiter les faiblesses de leurs victimes.Les capacités militaires de la Marine nationale dudébut du XXIe siècle se révèlent indispensables.Trois enseignements se dégagent de l’expérienceacquise en 2008.

La prévention supérieure à la répressionComment empêcher les pirates de monter à bordet éviter ainsi de devoir intervenir sur des naviresavec un niveau de violence accru et donc des risquesmoins faciles à maîtriser ?La réponse est une démarche préventive à partirde quelques actions :

La piraterie en 2008 : Quelques clés pour comprendre

Une économie du racket en expansion…2007 : 15 piratages pour 30 tentatives dans legolfe d’Aden.

2008 : 43 pour 164, avec un chiffre d’affaires estimé à 35 millions de dollars.

Toutes les zones sont concernées, s’étendantinexorablement de plus en plus loin (plus de 400Nq) au large de pays dont l’Etat est faible et lasociété pauvre : golfe d’Aden et golfe de Guinée,canal du Mozambique et côtes de la Guinée…

Tous les navires sont des cibles potentielles :cargos,porte-containers, pétroliers, chimiquiers, naviresde pêche, de croisière et de plaisance…

La perturbation des flux maritimes (120 grandsnavires par jour, dans le golfe d’Aden) concernel’ensemble des équilibres économiques majeursde la région :pêche,tourisme,équilibre des sociétéslocales, aide humanitaire, environnement…

Des modes d’action efficacesLes pirates des côtes Est de l’Afrique ont uneapproche réfléchie de leur commerce,qui garantitla pérennité d’une industrie aux bénéficesinespérés :pas de mise en jeu de la vie des otages,pas de casse inutile,peu de vol.Ils utilisent un moded’action éprouvé qui s’adapte en permanence :

un soutien à partir de bâtiment-base ;une approche discrète, à bord de petitesembarcations identiques à celles des pêcheurs ;un abordage rapide (quelques minutes), àplusieurs, avec des moyens rustiques maisefficaces et l’usage d’armes à feu ;un détournement vers des côtes refuges ;une organisation en clans,à la fois coordonnéset en concurrence.

Au bilan,une quinzaine de navires sont en moyenneau mouillage sur les côtes de la Somalie.

L’interventionLorsque les pirates sont à bord du navire intercepté,et que les négociations ne débouchent pas, ilreste l’action dont la réalisation,toujours complexe

Face à ce fléau,

au terme de l’année 2008,

quels enseignements

peuvent être tirés des

actions menées ?

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le contrôle naval volontaire, qui donne unevision claire sur les navires concernés et lesincite à fréquenter des eaux plus sûres ;une sensibilisation en amont des armateurset des équipages aux risques et aux moyensde les minimiser ;un comportement adéquat de ces navires,dansle respect des conseils prodigués (mesurespassives) ;des accompagnements de navires par desbâtiments de combat et des équipes deprotection embarquées ;une dissuasion reposant sur une permanenceaéromaritime disposant d’un arsenal juridiqueadapté et sur la capacité et la détermination àintervenir de façon crédible.

Un cadre juridique dimensionnantL’efficacité de la lutte contre la piraterie estdirectement liée à l’adaptation du cadre juridiqueà l’action militaire. Et là aussi, la complexité estgrande par le nombre des acteurs (Etats etorganisations internationales présents, payslimitrophes, ceux du « pavillon », de l’armateur etdes propriétaires,de l’équipage et des passagers…)et la diversité des phases de la lutte :

l’identification et la qualification des actes ;l’appréhension des pirates ;leur rétention avant remise à des autoritésnationales ou étrangères.

Ainsi,le paysage juridique évolue en permanence :les Nations Unies, par exemple, autorisent lapoursuite d’actions militaires contre des piratesdans les eaux territoriales somaliennes (avec l’accorddes autorités du pays).

Mais aujourd’hui encore,pour aller jusqu’au boutd’une procédure judiciaire, un acte de pirateriene peut être traité que dans un cadre national.Aussi la France a-t-elle lancé une évolution de laloi de 1994 portant sur l’usage de la force en mer,en vue,en particulier,de donner à des officiers dela Marine la légitimité à reconnaître des actes oudes intentions pouvant conduire à l’appréhensionde pirates.

Une montée en puissance nécessaire dela communauté internationaleDe nombreux Etats (Russie, Chine, Inde, Malaisie,pays d’Europe, ...) se soucient de la menace etenvoient des forces navales en complément decelles présentes en permanence (USA, France,Royaume-Uni…).

Cette prise de conscience « nationale » ne remetpas en cause la pertinence d’actions internationalesde coordination pour une riposte collective,concertée et volontaire.En effet tout la justifie :

la taille des zones (le golfe d’Aden correspondà la surface de la France) et le volume de forcesengagées ;l’impact sur l’économie mondiale d’une régionqui a un rôle clé pour le trafic maritime ;la difficulté à résorber la piraterie avec les moyensengagés jusqu’à présent ;le besoin de s’inscrire sur le long terme.

Les organisations internationales ont un rôle centralà jouer :

L’ONU apporte un cadre juridique nécessaireet œuvre pour inscrire la recherche de solutionsdans une approche globale, en y associant lesautorités régionales.L’Union européenne, saisissant l’occasionprivilégiée de franchir une étape significativedans le développement de l’Europe de laDéfense, offre une structure de décision etd’action forte. La première opération navalede l’histoire de l’Union, Eunavfor Atalanta, avocation à coordonner l’action des moyens detoute origine. La mission est triple : protégerles bateaux du programme alimentairemondial, s’inscrire dans une réduction durablede la piraterie au large des côtes de la Somalieet faire de l’Union européenne un acteurmajeur des réflexions mondiales sur cessujets ;L’Otan est en mesure d’apporter des moyensmaritimes complémentaires qui ne sont pasmobilisables par l’UE.

L’expérience acquise par la Marine nationale dansces régions et les succès obtenus confèrent à laFrance un rôle majeur dans ce combat pour lequelelle s’est résolument engagée.L’économie du racket en mer n’a pas trouvé seslimites :les réponses agissent sur les manifestationsde la piraterie et non encore sur ses causes.Gageonsque l’an prochain nous nous retrouverons pour unbilan de l’opération Eunavfor Atalanta.

« Le crime ne peut pas payer. »

Le président de la République

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« L’essentiel,

Infos Marine nationale

Si les lignes extérieures du SNLE Le Terriblesemblent pures et pleines de rondeurs,elles cachent en réalité une redoutable

machine des plus complexes : un sous-marin duXXIe siècle, le siècle du numérique et des réseaux.Il faut donc le dompter, l’apprivoiser. Le dompterest chose en cours, avec l’arrivée de l’équipageen 2008 ;l’apprivoiser sera plus long avec des essaisà la mer qui vont bientôt monopoliser de nombreuxmoyens aéronavals.Mais, le développement d’un système d’armeocéanique de dissuasion aussi complexe n’impactepas exclusivement le sous-marin. D’autres pro-grammes ou opérations sont concernés, commecelui du M51 ou l’adaptation des infrastructuresà terre,avec une même échéance qui se rapproche.

Le Terrible, quatrième de la série ounouveau type de SNLE ?

Le Terrible est le quatrième bâtiment de la sériedes SNLE type Le Triomphant. Sa coque,ses lignessont de série.Sa chaufferie nucléaire,sa propulsion

sont également reconduits à l’identique. Mais lacomparaison s’arrête là.Le Terrible sera le premier à mettre en œuvre lemissile stratégique M51, remplaçant le M45.Embarquer ces nouveaux missiles balistiques auxcapacités accrues conduit à augmenter la massede chacun des missiles de la dotation de près de50 %.Les 35 tonnes du M45 sont donc remplacéespar les 55 tonnes du M51.Par ailleurs,afin de s’adapter aux nouvelles menaceset bénéficier des dernières avancées techno-logiques, il est équipé d’un nouveau système decombat tactique, dont le cœur est développé encommun avec celui des futurs sous-marinsnucléaires d’attaque Barracuda.À la fois quatrième de la série et d’un nouveau type,Le Terrible est un concentré de technologies quigarantissent tout à la fois discrétion, ubiquité,endurance, autonomie, fiabilité et souplesse demise en œuvre.

Dix ans déjà !Dix ans se seront écoulés de la découpe de sapremière tôle en 2000,à son admission au serviceactif prévue en 2010.Durant ses huit premières années, posé au fonddu chantier de construction de Cherbourg,il a étél’objet de toutes les attentions de DCNS et de l’équipe de programme intégrée.Concevoir etassembler un puzzle géant ne s’improvise pas :100 000 plans, des millions de pièces, 400 km decâbles, 100 km de collecteurs… des chiffres quifont tourner la tête !En 2008, le rythme du chantier s’est accéléré etles essais à quai se succèdent. Ils permettent devalider l’ensemble des systèmes les uns après lesautres,puis les uns avec les autres.Rien n’échappeà ce contrôle, de la lampe de bannette jusqu’àl’intégrité de la coque épaisse.Des jalons importants ont ainsi été franchis :outrele transfert solennel sur le dispositif de mise en eau

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La fonction dissuasiondemeure un fondementessentiel de la stratégieinscrite dans le Livreblanc de la Défense et lasécurité nationale.Engagée depuis 10 ans,la modernisation de laForce océaniquestratégique (Fost) a étémarquée le 21 mars2008, à Cherbourg, parla présentation duTerrible au président dela République. Retour surla construction dudernier SNLE.

SNLE Le Terrible, premier pas vers la mer

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c’est la sauvegardedes intérêts vitauxde la France »

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en présence du président de la République, unautre jalon tout aussi important, mais moinsmédiatisé, a été franchi en novembre lorsque laMarine a pris la responsabilité de la mise en œuvredes installations du Terrible. Cela ne signifie pasque Le Terrible a été totalement transféré à la Marine. Il est désormais conduit par un équipagede marins entraînés et compétents sous laresponsabilité de son commandant et sous l’autoritéde l’amiral commandant la force océaniquestratégique.La dernière étape sera en 2009, celle des essais àla mer au cours de laquelle toutes les capacitésdu batiment seront testées.Homogénéisation de la flotte des SNLEEn 2010,la force océanique stratégique disposeradu premier sous-marin du troisième millénaire.Celui-ci ouvrira alors la voie de la transformationde ses aînés.En effet, les SNLE déjà en service seront succes-sivement régénérés et adaptés durant lesinterventions majeures pour entretien etréparations. Il faudra compter sur des indispo-nibilités de plusieurs années, comme cela fut le cas avec la génération précédente de SNLE lorsde leur modernisation M45.C’est ainsi que Le Terrible lancera le défi de laprochaine décennie :celui des adaptations des troispremiers SNLE.

Reproduit avec l’aimable autorisation de Cols Bleus

TEMOIGNAGES DE L’EQUIPAGE D’ARMEMENTCV Guillaume Piot – commandant

Quelles sont vos premières impressions de commandant du Terrible ?J'ai découvert un équipage particulièrement volontaire pour armer Le Terrible. Ce projet, qui sort del'ordinaire,passionne les marins malgré les contraintes temporaires liées à l'éloignement géographique.J'ai remarqué une excellente unité au sein des marins, ce qui est indispensable pour surmonter leséventuelles difficultés que nous connaîtrons, à quai comme en mer. J'ai enfin découvert un bateautout neuf,à la pointe de la technologie,ce qui est bien motivant et enrichissant pour chacun d'entrenous.

Major Fortemaison – électrotechnicien de sécurité-plongéeA 53 ans, vous repartez pour votre troisième armement de SNLE-NG ; qu’est-ce qui vousmotive ?Technologie et qualités humaines. Les armements sont des phases où vous construisez réellementquelque chose. Vous prenez le sous-marin à sa naissance et vous l'amenez à maturité à traversdifférentes phases d'intensité grandissante. C'est aussi un moment privilégié où vous participez àla construction et la cohésion d'un équipage jusqu'à la transmission des savoirs lors des relèves. Cesont de formidables expériences !

MT Chanvin - BS système d’armes de dissuasionVous inaugurez un nouveau brevet résultant de la « fusion » des spécialités de missilier etde contrôleur missiles ; comment cela se traduit-il dans votre travail à bord ?C’est en tant que BS missilier que j’ai rallié le port de Cherbourg avec l’Inflexible pour sa dernièrecérémonie des couleurs et en tant que BS SAD que j’ai intégré l’équipage du Terrible. Suivre laconstruction d’un bateau au sein de cette nouvelle filière est une expérience unique qui, à monniveau,présente l’avantage de suivre des stages chez l’industriel aussi bien pour le missile que pourle tube,ainsi que de suivre les essais directement sur le chantier.Le regroupement des deux spécialitéspermet de travailler sur le vecteur mais ouvre également aux missiliers l’accès au brevet de maîtrise.

SM Delpeyroux – mécanicien de sécurité-plongéeDeux ans après être sorti de Maistrance, vous voici de quart au Central du tout derniersous-marin de la FOST ; qu’est-ce que cela représente pour vous ?Deux ans après être sorti de l’école de Maistrance, je n’aurais jamais pensé faire partie du premieréquipage du SNLE Le Terrible. C’est une chance unique de commencer sa carrière par l’armementdu dernier né des SNLE. Contribuer à son bon fonctionnement, le pousser dans ses derniersretranchements lors des essais, me donne envie de me surpasser.Je suis fier d’être opérateur TSP du Terrible et fier aussi de participer à l’écriture des premières pagesde son histoire.

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Discours du président de la République, lors de laprésentation du Terrible

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Infos Marine nationale

Une vaste campagne de communication derecrutement est lancée au cours du moisde mars 2009. La Marine cherche en effeten permanence à attirer vers elle les jeunestalents dont elle a besoin pour former leséquipages de ses unités opérationnelles.

Chaque année, elle recrute plus de 3 500 jeunesde 16 à 29 ans, de tous niveaux de diplôme, de la3e au Bac + 7. En 2009, seront ainsi recrutés : 150officiers,700 officiers mariniers,2 000 matelots dela flotte, 150 mousses, 500 volontaires.

Par cette campagne, la Marine va entrer dansl’univers des jeunes et de leur côté, les jeunesvont pouvoir se projeter dans l’univers des marins.A partir du 26 mars, des films publicitaires sontdiffusés à la télévision (on y assiste à une missionde lutte contre des narco-trafiquants ou à unemission de traque anti-sous-marine) et des

bannières publicitaires se multiplient sur Internet,le média des jeunes par excellence.Une nouvelle plate-forme Internet (www.etremarin.fr),va permettre à l’internaute de se mettre dans lapeau d’un marin. Il y découvre alors de manièreludique ses missions et ses métiers, en particulier8 métiers emblématiques :pilote d’hélicoptère,commando marine, oreille d’or, mécaniciennaval,plongeur démineur,chef de quart,SITEL,canonnier…En avançant dans les missions, il sera encouragéà inviter des amis pour effectuer des missionsconjointes. Il recevra des invitations par SMS etpourra gagner des lots qu’il ira chercher dans lesCentres d’information et de recrutement des forcesarmées (CIRFA).Le jeune a aussi l’opportunité d’échanger avec desmarins sur les forums thématiques ou dans les« chats ».

A la rencontre des marins

Point d’orgue de cette campagne, une journéede découverte de la Marine lors du week-enddu 28 et 29 mars offre une occasion de rencontre directe entre les jeunes, la Marine et les marins :des animations et des échanges sont proposésdans les 35 CIRFA,ainsi que des visites des bâtimentsà Brest,Toulon et Cherbourg et dans une base aéro-navale.Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans ladémarche, et se renseigner sur les métiers et lescarrières proposés par la Marine, voire mêmedéposer une candidature, ils doivent se rendresur le site internet www.devenirmarin.fr oudirectement dans l’un des CIRFA (adresses en page37). La mise en place d’un logiciel de gestion decandidatures permettra à l’internaute de déposerson CV en ligne.Cette campagne sera un succès si tous les marinsd’active et de réserve se sentent partie prenanteet s’ils prennent conscience de leur rôled’ambassadeur et de recruteur !

Grande campagne de recrutementde la Marine nationale

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07 – AVRIL 2009Infos Réserve

Charte du réserviste militaireeuropéen

Al'invitation de KarlVon Wogau,président de la sous-

commission « Sécurité etDéfense », 17 responsablesd’association de réservistesdes armées européennes et lesecrétaire général du ConseilSupérieur de la RéserveMilitaire français ont tenu le22 septembre une réunion detravail au Parlementeuropéen. Parmi eux figuraitle major (R) Arturo Malagutti(Italie), président en exercicede l'Association Européennedes Sous-officiers de Réserve,qui réunit 14 pays. Dans unexcellent esprit de consensus,ils ont arrêté la rédaction de laCharte du réserviste militaireeuropéen.Ce texte a ensuite été débattuà l'échelle européenne lors dumultiplex organisé àl'occasion de la JournéeNationale du Réserviste 2008.7 pays n'ont pu se joindre àcette réunion, mais ont faitpart de leur totale adhésion àce projet.Dès sa signature par tous lespays membres de l'UnionEuropéenne, cette Charte,initiée par des associations deréservistes européens,constituera un référentiel devaleurs communes.

Source : CSRM

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Dans le cadre de la préparation du plan annuel derenouvellements d’engagements à servir dans laréserve opérationnelle de la marine - Année 2010,

l’ensemble du personnel réserviste affecté en postepermanent et en fin de contrat au 31 décembre 2009 estinvité à renseigner un bulletin de volontariat et derenouvellement d’engagement à servir dans la réserve(BVRE).Suite à la réorganisation des réserves en septembre 2008,cette nouvelle procédure a pour ambition de rapprocherles réservistes de leur gestionnaire (APER) afin d’être plusefficace et de satisfaire au mieux les besoins exprimés.Cette démarche va permettre également aux formationsd’emploi de faire un diagnostic pour répondre de manière plus adaptée à leurs besoins (surqualification,duréed’activités…) et éventuellement de redéfinir leur pland’armement, réactualiser leurs fiches de postes en concer-tation avec l’autorité organique chargée d’apprécier la réalitédu besoin.

Un réserviste peut solliciter un renouvellement de son contratpour le même poste ou au sein de la même formation pourun poste différent. Cette demande doit être argumentéepar sa formation d’emploi. Toutefois, le renouvellement de contrat peut être autorisé dans la limite de six annéespour un même poste.Au-delà de cette limite, priorité sera donnée à l’emploi denouveaux candidats si la ressource en volontaires estsuffisante. Dans le cas contraire, et au cas par cas, des

prolongations de contrats seront étudiéespour les réservistes concernés.Cette règlede gestion permettra ainsi de piloter lesflux, d’optimiser les compétences dechacun et de dynamiser la carrière desréservistes.Les BVRE ont été édités par l’antenne

réserve militaire à Toulon (ARM),et adressés aux formationsd’emploi courant janvier 2009. Un modèle vierge estdisponible sur le site :www.devenirmarin.fr/reserves

Réservistes opérationnels si vous êtes en fin de contrat au 31 décembre 2009cette information vous intéresse

Infos Réserve

Administration du réservisteSoyez acteurs !

Afin que les rouages de l'administrationfonctionnent normalement à votre profit, nelaissez pas les dérives s'installer dans votre

dossier administratif :� en relation avec votre unité d'affectation, faites

contrôler votre aptitude médicale tous les 12 moispendant la validité de votre contrat ;

� demandez à votre unité la copie du message ren-dant compte de vos périodes d'activité, soit à l'issue de chaque période, soitmensuellement. Assurez vousainsi de sa bonne rédaction ; cequi permettra aussi de rémunérervos activités dans les meilleursdélais ;

� toute modification de votre situa-tion personnelle (personnes à charge, PACS,divorce, domiciliation bancaire, etc.) doit faire l'ob-jet d'une déclaration auprès du bureau d'adminis-tration des ressources humaines (BARH) de votreunité d’emploi.

En un mot, soyez acteur de votre situation médico-administrative !

Renouvelez votre

volontariat aumoins tous les trois ans

Lesprospections se

fontmaintenant par

courriel.Déclarez votrevotre adresse

Internet à votreAPER

Une nouvelleadresse pour la

réserve :www.

devenirmarin.fr/reserves

La liste despostes vaccants

est accessiblesur le site :

devenirmarin.fr/reserves

La rédaction desBUT et le

règlement desfrais de

déplacementrelèvent

maintenant desformations

d’emploi

6901 74

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APER TOULON

APER BREST

APER PARIS

APER La RéunionAPER Fort de FranceAPER PapeeteAPER NouméaLes coordonnées des APER outre-mer sont celles, inchangées,des ex CIRAM.

APER Paris15 rue de Laborde – BP 2975008 ParisTél. : 01 53 42 80 81Fax : 01 53 42 80 35E-mail Internet :[email protected]

APER ToulonPassage de la Corderie – BP 5083800 ToulonTél. : 04 94 16 29 70Fax : 04 94 02 50 22E-mail Internet :[email protected]

APER Brest8 bis rue Colbert – BP 4329240 BrestTél. : 02 98 37 79 41Fax : 02 98 22 07 52E-mail Internet :[email protected]

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Dossier

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Dossier

EN MARS 2008, Marine Infos Réservepubliait un dossier sur la réserve etles jeunes. Et rappelait que l’ensei-

gnement de défense relève de l’Educationnationale,en application de la loi du 28 octo-bre 1997 portant suspension du servicenational. Cet enseignement vise à sensibili-ser les jeunes à la compréhension desvaleurs qui fondent la République et contri-bue à les préparer à leur devoir de défense.

Il y a un an, le CV(R) Eric Barrault, délégué àl’éducation pour la défense, faisait le pointsur le protocole d’accord cosigné le 31 jan-vier 2007 par le ministère de la défense etpar le ministère de l’éducation nationale,del’enseignement supérieur et de la recherche.Ce protocole, rappelait-il, vise à renouvelerla coopération entre les deux ministères età propager une culture de défense et desécurité extérieure ouverte et actualisée.Militaires, universitaires, auditeurs de l’Insti-tut des hautes études de la défense natio-nale (IHEDN),enseignants du primaire et dusecondaire,sont appelés à travailler ensem-ble, avec à la tête de ce réseau, le fameux« trinôme académique » éducation-défense-IHEDN,placé sous l’autorité du recteur d’aca-démie.

Les recteurs sont en effet les patrons dansleurs académies et définissent eux-mêmesleur politique, « mais, confie le CV(R) Eric Barrault, ils sont en même temps fortementsollicités par le ministre de l’Éducation natio-nale,qui,dans une récente réunion,a insistéauprès d’eux sur l’importance qu’il accordaitaux trinômes ».

Aujourd’hui les Instituts de formation desmaîtres (IUFM) sont mobilisés pour formerles futurs enseignants :« La plupart des IUFM,remplissent les obligations du protocole,oubien s’apprêtent à le faire, et la coopérationentre les IUFM et les trinômes académique

Défense et éducation,des liens renforcés

prévue par le protocole se met bien en place,même s’il y a quelques retardataires »Ces formations dans les IUFM font appel àdes universitaires, et la notion de défenseglobale est abordée pour faire comprendreaux jeunes professeurs que la défense n’estpas seulement militaire mais qu’elle est aussiéconomique,culturelle,scientifique,environ-nementale…

Futurs réservistes citoyensPour rapprocher davantage la défense et les IUFM, un projet-pilote est en cours danstrois IUFM, en partenariat avec trois écolesmilitaires : Montpellier avec l’Ecole d’appli-cation de l’infanterie (pour l’armée de terre),Aix-en-Provence avec l’Ecole de l’air à Salonde Provence (pour l’armée de l’air) et l’an-tenne de Brest de l’IUFM de Rennes avecl’Ecole navale (pour la Marine) :dans chaquecas,15 jeunes professeurs en stage reçoiventune formation d’une semaine pour devenirréservistes citoyens.L’idée, explique le CV(R) Eric Barrault, « c’estqu’ils fassent partie de la famille et qu’ils sefrottent un peu à la vie militaire : s’ils sontdans l’armée de terre, on leur prête un treil-lis, une paire de chaussures et ils vont s’ini-tier à la technique de base du combattant.S’ils sont dans la Marine, on leur fait fairequelques accostages sur bâtiment d’instruc-tion à la manœuvre,ils vont naviguer sur desgoélettes ou des bâtiments-écoles. Objec-tifs : développer un sentiment d’apparte-nance et avoir un minimum d’expérience ducoeur de métier de l'armée concernée ».Ce projet expérimental d’une durée de deuxans a fait l’objet d’une convention signée en2008 par les trois ministres (lire aussi l’entre-tien avec Sophie le Bris en page 13)Quant à l’action des trinômes académiques,elle se renforce ;« Les chiffres de 2007-2008 montrent unelégère croissance par rapport à 2006-2007.

Mais par rapport à ce que nous devrionsfaire, il faudrait probablement doubler outripler l’effort :cela nécessite une analyse del’existant et une stratégie de la part des tri-nômes.Nous avons,c’est très clair, largementtouché le cercle des personnes déjà convain-cues ou intéressées ; maintenant il fautlabourer plus profond ! »

Le maillage des relaisdéfenseDepuis 2008,dans la plupart des académies,des relais défense ont été nommés par bas-sin de formation, notamment dans le cadredu plan égalité des chances, afin d’aider lesjeunes à trouver des stages de formation enentreprises.Ces relais défense,qui seront proches du ter-rain, sont en train d’être formés.« Il faut sortir du cercle des officiers deréserve, ou des personnes déjà intéresséespar l’univers militaire, pour attirer des gensqui ne sont pas encore sensibilisés. Ainsi àterme,nous pourrions toucher 5 % de l’effec-tif total des enseignants du second degré,c'est-à-dire non seulement les professeursd’histoire-géographie mais aussi d’autresenseignants de philosophie, physique-chi-mie, technologie, économie, littérature etc.Le CV(R) Eric Barrault conseille aux réservis-tes souhaitant s’insérer dans le dispositif dese rapprocher de leur trinôme académique,« éventuellement en tant que membre del’association régionale des auditeurs IHEDNs’ils le sont, ou en se manifestant auprès dureprésentant du trinôme désigné par le rec-teur, et en proposant leur aide. Bien sûr il nes’agit pas d’agir en « électron libre »,mais demanière organisée et coordonnée.Pour s’in-sérer dans l’action du trinôme, le réservistepeut avoir besoin d’une formation spécifi-que pour approfondir ses connaissances. »

EV1(R) Véronique Rémont

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07 – AVRIL 2009

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Archieri, la directrice de l’IUFM de Bretagne,nous cherchons à identifier les stagiaires intéres-sées par ce contact avec la Marine nationale.

Concrètement, cela peut se passer dequelle manière?

Dans le questionnaire que nous avons soumisaux professeurs stagiaires, nous cherchons juste-ment à déterminer ce qui peut les intéresser dansle cadre de cette démarche. Nous imaginons quecela puisse aboutir, en fonction du nombre devolontaires, à l’accueil d’un premier groupe ausecond semestre 2009, sous réserve des contrain-tes d’agendas des uns et des autres, sous laforme de modules de formation d’une huitaine dejours au total répartis sur un semestre. Cecontact avec la Marine nationale prendrait laforme de visites de sites et d’embarquement àbord de navires, de témoignages d’officiers surleur métier ainsi que la découverte de l’Ecolenavale.

L’idée c’est aussi de créer un réseau deréservistes citoyens dansl’enseignement…

Oui. Cette démarche est basée sur le volontariatdes acteurs. L’optique est de les intégrer, s’ils lesouhaitent au réseau des réservistes citoyens. LaMarine nationale et l’enseignement sont deuxmondes qui ont tout intérêt à se découvrirmutuellement.

Cette optique de l’ouverture, l’Ecolenavale la fait sienne depuislongtemps…

Les partenariats entre l’Ecole navale, qui délivreun diplôme d’ingénieurs, et le monde extérieurexistent effectivement depuis longtemps.L’Amiral Soudan développe, depuis son arrivée,cette stratégie. 250 partenariats, ont ainsi éténoués, dont 25 partenariats privilégiés avec desgrandes écoles, Télécom Bretagne, CentraleNantes, HEC, Sup Elec, des industriels, Safran,DCNS, Areva, des groupes maritimes, BrittanyFerries, Bourbon, ou encore au sein de l’europôlemer. Ainsi des membres d’HEC viennent réguliè-rement à Lanvéoc-Poulmic se former au leader-ship.

Vous êtes un témoin privilégié de ce rapprochement, puisque vous-même vous venez du civil. Est-ce que l’inverse se voit aussi,d’anciens marins vers le monde del’enseignement?

Oui en particulier les instructeurs militaires enlangues étrangères, en anglais, par exemple.Certains se réinsèrent dans le civil en tant qu'en-seignant en langues. De par son métier, le marinest ouvert de nature.

Propos recueillis par l’EV2 (R) Mikaël Cabon

« Marine et Enseignementsont deux mondes qui ont toutintérêt à se rapprocher »

Sophie Le Bris est responsable RHPartenariat au sein de l’Ecole navale.Professeur agrégée, elle a suivi la pré-paration du concours à l’IUFM deBrest. Avec la directrice de cet insti-tut, elle suit la mise en place de parte-nariats entre ces deux établissements.

En quoi consiste la convention entrel’IUFM de Bretagne, basé à Brest, etl’Ecole navale?

Ce partenariat fait suite à un protocole d’accorddaté du 31 janvier 2007 entre le ministère de laDéfense et celui de l’Education nationale, del’Enseignement supérieur et de la recherche quivisait à rapprocher les deux environnements. Lebut est de proposer à de jeunes professeurs sta-giaires une immersion dans le monde de laDéfense. En ce qui concerne la Marine nationale,les établissements pilotes sont l’Ecole navale etl’IUFM. Les premiers contacts entre Catherine

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Créés fin 1987, les trinômes académi-ques se sont déployés en 1988 dansl’ensemble des académies. Nous

avons donc fêté en 2008 leur vingtièmeanniversaire.

Qu’est-ce qu’un trinôme académique ? C’estla réunion, sous l’autorité du recteur d’aca-démie, d’un représentant de l’autorité mili-taire, d’un représentant de l’associationrégionale des auditeurs de l’IHEDN et d’unfonctionnaire désigné par le recteur, pourtenir un double rôle :� impulser la formation à la défense glo-

bale de tous les agents de l’enseigne-ment scolaire et de l’enseignementsupérieur,

� faire progresser la culture de défense.

Le trinôme académique est devenu l’instru-ment indispensable pour mettre l’Educationnationale en mesure de remplir l’obligation,confiée par la loi de 1997 suspendant le ser-vice national, de former les jeunes à ladéfense.

Un rôle reconnuLe premier signe de l’utilité des trinômesacadémiques,c’est le fait que les protocoles

Défense – Education nationale suivant leurcréation n’ont fait que les renforcer. Celuisigné le 31 janvier 2007 réaffirme à nouveauleur mission et l’élargit même à l’enseigne-ment supérieur.

Travail opiniâtre : si l’antimilitarisme dispa-raît peu à peu, c’est à présent une certaineindifférence pour la défense qu’il convientde vaincre,en proposant des manifestationsde haut niveau,d’un intérêt toujours renou-velé.C’est un véritable suivi des publics qu’ilfaut réaliser, en constituant peu à peu unréseau de personnes sensibilisées, puis depersonnes ressources capables de rayonneret de démultiplier l’action des trinômes pourfaire progresser la culture de défense.

Des partenaires nouveaux,un champ d’action accruLe protocole défense-éducation de jan-vier 2007 a pris acte du fait que les trinômesacadémiques étaient l’axe central du déve-loppement de cette culture de défense et adécidé que les nouveaux acteurs qu’il créaitou mobilisait leur seraient associés :relais défense des universités,relais défensedes bassins de formation, délégués

académiques à la vie lycéenne. De même,c’est autour du trinôme que doit s’organiserl’activité de rayonnement reconnue auxréservistes agents de l’éducation nationale,de l’enseignement supérieur et de la recher-che.

Les trinômes voient donc une notable exten-sion de leur réseau, mais aussi l’apparitiond’une compétence nouvelle dans l’ensei-gnement supérieur. Celle-ci se décline entrois volets :

� association à la formation initiale desmaîtres en IUFM,

� mobilisation des universitaires, etnotamment des auditeurs de l’IHEDN,pour l’animation des actions de forma-tion et d’échange,

� coopération avec les relais défense desuniversités pour promouvoir l’engage-ment des jeunes et les formations supé-rieures de défense.

Ainsi, les trinômes académiques sont ame-nés à renouveler en permanence leursméthodes et leurs tâches. Ils sont une desexpressions les plus marquantes de l’apportdes auditeurs et de leurs associations à laculture et à l’esprit de défense dans notrepays. Ils permettent de sensibiliser et d’in-former bien au-delà du cercle des responsa-bles déjà acquis. C’est un devoir, pour tousles auditeurs appartenant au système édu-catif, et en premier lieu les universitaires, deleur apporter leur concours.

Pierre-Yves Savelli

Président de la commission de coordination des trinômes académiques

Union des associations de l’Institut des HautesEtudes de Défense Nationale

Dossier

Trinômes académiques :vingt ans de réussite

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Chef du département « GénieElectrique et Informatique Indus-trielle » à l’Institut universitaire detechnologie de l’université de Rouen,le lieutenant-colonel de réserve AttilioPavan, de l’arme des Transmissions,affecté à la Délégation militairedépartementale de Seine-Maritime(DMD76), est également le représen-tant de l’IHEDN au sein du trinômeacadémique de Rouen. Il est le pre-mier relais défense à avoir été nommédans une université.

Comment avez-vous commencé à vous intéresser à l’enseignement dedéfense?

Officier de réserve depuis la fin de mon servicenational, je suis depuis toujours intéressé par ladéfense. En 1998, je suis devenu auditeur del’Institut des hautes études de défense nationale(IHEDN). L’enseignement de défense devenaitalors l’une de mes missions partagées avec lesdeux autres composantes du trinôme, le repré-sentant de l’Education nationale et celui de laDéfense. Nous avons alors mené des actionsauprès des enseignants du second degré en vuede les informer sur les questions de défense et desécurité. Cette information doit maintenant tou-cher également l’université.

Vous êtes relais défense de l’universitéde Rouen ; quel est votre rôle?

Le « Protocole d’accord » entre le ministère de laDéfense et le ministère de l’Education nationale,de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,signé le 31 janvier 2007, cite pour la première foisles « relais défense ». La mise en œuvre du proto-cole au niveau de l’Académie revient au recteurqui désigne un responsable, point d’entrée uni-que au rectorat, animateur du réseau des « relaisdéfense » mis en place au niveau des huit bassinsd’éducation et de formation de l’Académie.

Pour l’enseignement supérieur, le principe retenuest de mettre en place un « relais défense » danschaque université ou grande école, désigné par lePrésident ou le Directeur de l’Ecole.Mon rôle : diffuser à l’Université de Rouen l’espritde défense globale, qu’elle soit économique,civile, militaire, culturelle, environnementale,…au travers de documents, de revues, de conféren-ces, de visites,…

Quelles actions menez-vous auprès desenseignants?

Ma fonction au sein du trinôme académique etcelle de relais défense m’amènent à organiserdes actions auprès des enseignants du seconddegré et du supérieur.Concernant les enseignants du second degré,nous avons plutôt choisi d’aller à leur rencontredans les bassins d’éducation et de formation, aucours de réunions régulières, où nous interve-nons pour présenter le trinôme académique et

montrer la nécessité de l’enseignement de ladéfense. L’an dernier, nous avons organisé unejournée sur l’éducation à la défense, dont le butétait de mettre à disposition des enseignants lemaximum de ressources liées à l’enseignementde la défense. Une journée baptisée « Journéedes chefs d’établissement » a permis à 23 provi-seurs de lycée et principaux de collège de visiterle 26 mai dernier la base aérienne 105 d’Evreux.(ci-dessus photo de groupe)A l’Université de Rouen, comme relais défense,j’organise des visites. En mai 2008, grâce au com-mandement de la Marine du Havre, j’ai pu faireconnaître la Marine nationale en invitant 80enseignants et étudiants à une soirée à bord duporte-hélicoptères Jeanne d’Arc en escale àRouen, ville marraine de ce navire-école. Enjuin 2008, avec un car militaire mis à ma disposi-tion par la Région Terre Nord Ouest, j’ai emmenédes enseignants, des étudiants et des cadres deréserve, visiter le Mémorial de Caen puis

07 – AVRIL 2009

« Il faut sensibiliser lesuniversités à la défense »

Interview du lieutenant-colonel de réserve Attilio Pavan, relais défense de l’université de Rouen

BA 105 à Evreux le 26 mai 2008, lors de la journée des Chefs d’établissemnt qui a réuni 23 proviseursde lycées et principaux de collèges

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Dossier

déjeuner au 18e Régiment de Transmissions del’Armée de Terre, situé près de Caen, où ils ontdécouvert le matériels de Transmissions servispar leurs opérateurs.Des contacts pris avec la direction de l’Institutuniversitaire de formation des maîtres (IUFM)permettront d’inclure dans la formation des sta-giaires des conférences de sensibilisation à ladéfense globale.

J’ai demandé également au doyen de la facultéde Droit de Rouen la possibilité d’organiser desconférences de sensibilisation à la défense glo-bale et il m’a répondu favorablement. La défenseéconomique pourrait être le sujet de la premièreintervention que je préparerai avec son concours.

Etes-vous en relation avec le monde dela défense?

A Rouen, je suis en contact avec les bureaux d’in-formation des trois armées, Terre, Air, Mer, pourles inviter à venir présenter aux étudiants lesmétiers en adéquation avec les études suivies.Certains jeunes sont attirés par les carrières pro-posées; cette année, un étudiant en deuxièmeannée dans notre département GEII, est parti encours de scolarité, en janvier, rejoindre l’école del’Armée de l’Air située à Rochefort. D’autresattendent les résultats des concours de sélection. Je recherche pour les étudiants intéressés par les armées, Terre, Air, Mer, desstages à caractère professionnel, en m’appuyantsur les sites www.stages.defense.gouv.fr etwww.defense.gouv.fr/caj/espace_jeunes/stages/catalogue_des_stages_armees_jeunesse .Pour les étudiants de l’IUT, le stage a une duréede dix semaines, obligatoire, venant valider l’ob-tention du diplôme universitaire de technologie.

Je participe à la promotion de la PréparationMilitaire Marine se déroulant à Rouen en sensibi-lisant les étudiants de l’Université de Rouen.Actuellement, une de mes étudiantes est inscrite

à cette PMM, et a décidé de fairecarrière dans la Marine nationale.L’ancien commandant du bâtimentocéanographique La Pérouse (bâti-ment de passage à Rouen en juil-let 2006), actuellement directeur descours à l’Ecole navale à Brest, aaccepté ma demande de venir pro-chainement dans notre universitéprésenter une conférence sur la pro-pulsion navale.C’est une des multiples actions pré-vues en 2009. Toutes contribuent à

une meilleure connaissance de la défense glo-bale, indispensable pour que notre pays gardeune place importante sur la scène internationale.

Propos recueillis par l’EV1(R) Véronique Rémont

Intelligence économique et défense

« Il est nécessaire de sensibiliser à l’intelligence économique les enseignants-chercheurstravaillant dans les laboratoires de recherche de l’Université. En novembre dernier, lors d’uncolloque organisé par la Plateforme technologique d’Evreux, traitant de la sécurité sanitaire,j’ai proposé d’ajouter une sensibilisation à la sécurité de l’information et sa protection dansles laboratoires de recherche. Pour en parler, j’ai fait appel au référent régional Haute-Normandie « intelligence économique » de la gendarmerie. Les enseignants-chercheurs dusite de Rouen seront sensibilisés à cette question lors d’une journée en juin prochain. »

« Renforcer la préparation à la vieprofessionnelle »

« Le ministère de la défense accueille chaque année plusieurs milliers de collégiens des classesde quatrième et de troisième dans le cadre de l’option « découverte professionnelle de troisheures » et de la « séquence d’observation en entreprise de deux à cinq jours ».

Pour les élèves de l’enseignement professionnel, il offre des possibilités de stages correspondantaux périodes de formation en entreprise. Par ailleurs, il peut recevoir des jeunes en contratd’apprentissage. Enfin, des accueils en formations complémentaires post Bac Pro et post BTSoffrant des débouchés au sein des armées sont aussi aménagés.

(…) Pour répondre à cette ambition, l’Education nationale désigne une personne « relaisDéfense » par bassin de formation. Sa connaissance du milieu local de la Défense lui permetnotamment de recueillir les offres de stage et de conseiller les chefs d’établissement et lesresponsables de l’orientation. Cette personne relais est retenue prioritairement pour suivre unesession régionale de l’IHEDN.

Interface entre les mondes de l’Education et de la Défense, elle participe plus généralement à ladiffusion d’une culture de défense globale. »

Extrait du Protocole d’accord entre le ministère de la défense et le ministère de l’éducation nationale,de l’enseignement supérieur et de la recherche (31 janvier 2007).

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Étudiants et enseignant aux camps militaire de Mourmelon-le-Grand et Suippes lors de laprésentation des moyens militaire de l’armée de Terre

Présentation des métiers et carrières de la Marine nationale par le CIRFA (ex BICM) de Rouen le 25 janvier 2008

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Vivre dans la cité et devenir uncitoyen responsable : c’est un axede réflexion autour duquel de nom-

breux enseignants de collèges et lycéesbâtissent le contenu pédagogique de « l’en-seignement de défense ». Cette appellationenglobe à la fois la défense du patrimoinenaturel,culturel, la défense des valeurs répu-blicaines, du territoire et des populations.

La Marine à Toulon s’inscrit pleinement danscette action, et apporte son soutien auxenseignants ; mise à disposition d’outilspédagogiques (à tire d’exemple :réalisationd’un kit environnement durable par lebureau communication de CECMED),témoi-gnages de marins dans les établissementsscolaires,visites d’installations militaires pourconcrétiser le travail de recherche.

Pour répondre aux sollicitations des acadé-mies et assurer une cohérence du parcoursde citoyenneté, la Préfecture maritime deToulon s’est adjoint un conseiller au parcoursde citoyenneté et à l’enseignement supé-rieur (CONPARCE) depuis janvier 2007. Il estl’interlocuteur privilégié de l’inspectiond’académie, des enseignants mais égale-ment des acteurs du trinôme.

ProtocoleDéfense/Educationnationale : un cadre bien défini

L’ensemble des projets mis en œuvre s’ins-crivent dans le cadre du protocole nationalsigné entre le ministère de la défense etl’éducation nationale le 31 janvier 2007. Enjuin 2008, une déclinaison « zonale » a étésignée par les académies de Nice, Aix-Mar-seille, Montpellier et la Corse. Il s’articuleautour de trois grands axes principaux :

le parcours de citoyenneté - l’insertion pro-fessionnelle et l’emploi - une améliorationgénérale des qualifications et le développe-ment de la connaissance.

Le 13 octobre 2008, réunis au lycée AlbertCamus de Fréjus, les différents partenairesont défini ensemble des objectifs de l’année2008-2009 :

� amplification de l’information sur lanotion de défense globale à l’ensembledes personnels à travers le plan acadé-mique de formation qui propose desstages ;

� présentation générale d’expériencesmenées en transdisciplinarité, en collè-ges et en lycées devant des futurs ensei-gnants (PLC2) en dernière année de for-mation à l’IUFM

� amélioration de l’information despublics grâce à la création d’un espace

dédié sur les sites internet des partenai-res ;

� Intervention de personnalités de hautniveau d’expertise lors des conférences.

Les clés du succès d’unpartenariat : des projets innovantsL’origine d’une classe d’enseignement dedéfense globale est née au collège HenriWallon,situé en zone d’éducation prioritaireà la Seyne/Mer en septembre 2007,avec l’ou-verture d’une classe de 5e « Défense Glo-bale ». Cette expérience est un réel succès :les enseignants ont pu constater une évolu-tion sensible des résultats scolaires et untaux d’absentéisme quasi-nul (problémati-que importante dans ce type d’établisse-ment). Leurs efforts ont été couronnés par

Toulon : la Marine partenairede l’Education nationale

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la remise du 1er prix du trophée du CIDANen juin 2008.Depuis,plusieurs classes poursuivent un pro-jet : nous retiendrons les deux principalesexpérimentations – la classe de 5e défenseglobale et les 3es parcours citoyen – .

5e Défense GlobaleReconduite à la rentrée scolaire 2008-2009,cette classe regroupe une vingtaine d’élè-ves volontaires qui reçoivent,une demi-jour-née par semaine, un enseignement dedéfense globale (économique, civil et mili-taire) tout en participant à des activités spor-tives et des visites de sites ; on peut citer àtitre d’exemple la pratique de la coursed’orientation avec le groupement des fusi-liers marins, les exercices de sauvetage à lapiscine du CIN St-Mandrier, la formation auxpremiers secours par les marins-pompiersde Toulon, la visite du CROSSMED…Parrainée par la frégate Jean de Vienne,cetteclasse établit une correspondance suivieavec des marins du bord tout au long de l’an-née scolaire.Ces échanges permettent ainsiaux enseignants d’établir régulièrement unlien direct avec les programmes (histoire,français, musique, arts plastiques,…) pen-dant le déploiement du bâtiment.Ces différents travaux pédagogiques seconcrétisent par des visites du bord.

3es Parcours CitoyenLe programme de 3es Parcours Citoyen estune expérience qui s’inscrit dans le cadre duPlan Egalité des Chances.Signé en 2007, le Plan Egalité des Chances« vise à permettre à l’ensemble des jeunes,particulièrement ceux issus de milieuxmodestes, de progresser dans la société »,avec pour objectif commun « de dévelop-per les valeurs de citoyenneté,de mieux faireconnaître la communauté de défense, et derendre plus accessibles les métiers de ladéfense à tous les publics de jeunes ».Cette expérimentation nationale concernecette année 5 sites : St-Maixent et Montpel-lier (armée de terre), Toulon et Fort-de-France (Marine nationale) et Cambrai (armée

de l’air).Ce sont donc près de 150 jeunes de13 à 16 ans qui ont participé à ce projet en2008 .Conçu dans l’esprit des « Cadets de laDéfense », le projet mis en place au CINSt Mandrier s’inspire du programme de la5e Défense Globale. Trente-quatre élèvesvolontaires des collèges Henri Wallon (LaSeyne/Mer) et Louis Clément (St-Mandrier)reçoivent, en complément du programmede la classe de troisième, un enseignementde défense globale le mardi après-midi toutau long de l’année scolaire : 14 demi-jour-nées sont réalisées au sein du CIN St-Man-drier ou sous sa responsabilité en s’intégrantaux 4 cycles d’activités pédagogiques etéducatives retenues :défense des territoireset des populations - mémoire et patrimoineculturel - défense des populations, civismeet cohésion,défense du patrimoine naturel.Intégré dans un projet éducatif global, lechoix des activités coordonnées par l’édu-cation nationale et la marine a pour objec-tifs principaux de :� faire prendre conscience des missions

des marins ;� découvrir les métiers de la Marine et le

professionnalisme des Armées ;

� développer les exigences en matière desavoir-être (être un citoyen responsa-ble) ;

� renforcer le lien Armées-Nation…Tout en développant les critères d’autono-mie et de responsabilisation.Parrain de l’opération, le TCD Siroco s’asso-cie à cette expérimentation par des corres-pondances régulières auprès des élèves ainsique des visites.Un stage d’immersion totale de 5 jours auCIN St-Mandrier, clôturera en juin 2009 ceprogramme, par la pratique d’activitésd’éducation physique et sportive et une pré-paration aux épreuves écrites du diplômenational du Brevet.Ces deux expériences menées en collègetrouvent leur application en lycée.C’est ainsique des partenariats naissent ou se renou-vellent avec des établissements tels que leslycées Dumont d’Urville et le TCD Foudre –le lycée Bonaparte et le TCD Siroco.Les échanges sont multiples et les travauxde réflexion divers mais un objectif communles anime : apprendre à mieux se connaîtreet à développer l’esprit de défense.

CC (R) Valérie Barbut(Toulon)

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Les classes de défense globale sontnées du terrain,d’une nécessité,d’unbesoin, d’un instinct de survie péda-

gogique.Le collège Henri Wallon dans lequel j’ensei-gne,est situé dans un quartier défavorisé dela commune de La Seyne sur mer ; 96 % desélèves qui le fréquentent sont boursiers ;avec ces nombreux jeunes « issus de la diver-sité », nous sommes loin de la mixité socialetant souhaitée.Ce collège dit sensible,appar-tient au réseau Ambition Réussite (ZEP).

Il fallait tenter de trouver des solutions àl’échec scolaire,à la violence,à l’incivisme… Le cheminement a été long, il s’estconstruit par étapes.

Les classes de défense globale sont directe-ment liées avec la géopolitique et la Défense.Avant 2005, je répartissais tout au long del’année des activités de mémoire, de travailde réflexion sur les valeurs républicaines,desvisites d’installations militaires.Pour donner plus de cohérence à l’ensemblede ces actions, j’ai pour la première fois, à larentrée 2005,nommé une classe de 3e :classe« défense globale ».Mais les activités étaientencore trop peu nombreuses et toujours pri-ses sur les heures de cours, ce qui a pucontrarier certains de mes collègues.En 2006-2007, j’ai suivi une session régio-nale IHEDN et n’ai fait que des actions ponc-tuelles avec mes classes.En 2007,l’inspection académique du Var m’aproposé de superposer la grille des « cadetsde la défense » au déroulement de ce quej’avais l’habitude de faire afin de mener uneexpérimentation qui avait le mérite d’êtrehors temps scolaire. Une 5e « défense glo-bale »,a obtenu une distinction nationale,le 1er prix CIDAN. Sur le terrain, cette expé-rimentation nous a donné des satisfactionsau-delà de nos espérances en termes de

résultats scolaires, de comportement et delutte contre l’absentéisme.Une classe où defaçon unanime, les professeurs ont travailléavec beaucoup de plaisir.Un excellent espritde cohésion. Nous avions enfin trouvé undispositif qui fonctionnait.Les élèves de cette classe parrainée par lafrégate Guépratte, ont souhaité poursuivrele projet et le partenariat avec ce bâtimentde la Marine nationale qui a parfaitement sujouer le jeu. Ils sont actuellement en 4e

« défense globale ». Cette année, ils ont pré-paré un journal interactif avec les marins duGuépratte.Le premier est paru avant Noël eta été dédié à tous les soldats français enga-gés dans des opérations extérieures loin deleur famille en cette période de l’année.Nous avons actuellement une nouvelleclasse de 5e « défense globale » et nou-veauté, une classe de 3e appelée « parcourscitoyen ». Cette dernière suit fidèlement lecahier des charges des « cadets de ladéfense »,du plan d’égalité des chances ;elleest associée à une classe de 3e d’un établis-sement non ZEP,en partenariat avec le Cen-tre d’instruction Naval de Saint-Mandrier, leTCD Siroco et le foyer associatif Wallon Ber-the.Juste avant le brevet des collèges,en juin, ilsseront en situation d’immersion totale auCIN pour y préparer leur brevet et pour se

détendre avec des activités sportives et cul-

turelles.

Ces quatre classes fonctionnent donc tou-

tes, par cycles, avec à chaque fois une domi-

nante d’un domaine de la défense globale,

et surtout en y associant des ancrages dans

les programmes de nombreuses disciplines

comme le français, l’histoire, la géographie,

l’éducation civique, les arts plastiques, la

technologie, l’éducation musicale, l’EPS, la

science et vie de la terre. Enfin, il faut préci-

ser que nous sommes également très forte-

ment soutenus par notre direction.

Ces dispositifs, évalués au fur et à mesure,

sont d’ores et déjà tout à fait positifs ; l’ex-

périmentation de l’an dernier semble confir-

mer sa pertinence. La clef de la réussite

réside dans le fait que les élèves apprennent

autrement, ils sont véritablement acteurs ;

l’émotion éprouvée lors d’une sortie ou

d’une activité facilite ensuite leurs appren-

tissages puisque les activités sont organi-

sées en fonction des programmes scolaires.

Ils ont envie d’écrire, de raisonner car quel-

que chose les motive. L’un des combats sur

lesquels ils sont les plus actifs reste celui de

l’environnement.

Mme Christine FallerProfesseur et future réserviste

Les classes de défense globale

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Commandant, vous êtes chargé demission Education nationale au CSRM.En quoi consiste votre mission?

J’assiste, pour ce qui relève de l’Education natio-nale, le CV(R) Didier Davoine : celui-ci est chargé,auprès du secrétaire général du CSRM, d’animerle partenariat entreprises-défense.

Ma mission est d’essayer de faciliter les contactsentre les correspondants régionaux entreprises-défense et les responsables de l’enseignementscolaire et de l’enseignement supérieur. L’objectifest que le 4e protocole de 2007, Education natio-nale- Enseignement supérieur-défense, soitdécliné au plan local et soit donc véritablementsuivi d’effet en ce qui concerne à la fois le recru-tement et l’action des réservistes.

Pourquoi est-il important pour laDéfense de recruter des réservistesoccupant dans le civil les fonctionsd’enseignant?

Il existe au moins deux bonnes raisons. Toutd’abord, les enseignants représentent 800000personnes environ sur l’ensemble du pays.

Ensuite, par ricochet, quand on touche les ensei-gnants, on touche les jeunes: pour la diffusion del’esprit de défense, pour le recrutement des futu-res générations de réservistes, pour avoir égale-ment un impact auprès des parents, il faut assu-rer une présence de l’esprit de défense dans l’en-semble de la société ; le réseau de l’éducation,c’est 7000 collèges et 3300 lycées, soit unedizaine de milliers d’établissements secondaires,sans compter les établissements du premierdegré qui sont 55000.

Le milieu des enseignants était devenu un peurétif aux questions de défense depuis la fin desannées soixante; tout cela a changé et conti-nuera à évoluer positivement: les armées et laMarine en particulier ont multiplié les contactspour permettre une meilleure connaissance, uneplus grande transparence, un véritable débat surces questions, et donner à ceux qui le souhaitentla possibilité de participer activement commeréservistes volontaires ; toutes ces actions ontproduit des fruits et aujourd’hui, dans un établis-sement scolaire, la présence d’un uniforme, laquestion même de la défense, la possibilité d’en

débattre, ne fait plus problème comme cela a puêtre le cas autrefois.

L’Education nationale est-ellesuffisamment sensibilisée auxquestions de défense? Et les enseignants sont-ils bien« armés » pour aborder ces questions?

L’éducation à la défense fait partie des « éduca-tions à », comme l’éducation à la sécurité rou-tière, l’éducation au goût, l’éducation à la santéet à la citoyenneté, etc.Certains s’interrogent ainsi de manière radicale :peut-on, doit-on consacrer du temps à faire autrechose que d’apprendre à l’école les « apprentis-sages fondamentaux »?Il arrive que des enseignants soient réticentspour tout ce qui est « éducation à »: ils ont ten-dance à sous-traiter, oublier, ou traiter rapide-ment ces sujets-là, et pourtant nous avons bienune « éducation nationale » et non plus une « ins-truction publique »: l’accumulation de savoirsn’est pas tout, il faut aussi des savoirs faire etsurtout des savoir être.Cet enseignement de défense n’est pas négligea-ble : en classe de troisième, il est passé de 4 à5 heures à 8 à 10 heures aujourd’hui ; certes c’estencore peu, mais en même temps il faut que cetemps soit assuré par des enseignants formés.Cela ne se décrète pas, là réside la difficulté. Il estdonc nécessaire de s’appuyer sur des réseaux decompétences que l’on trouve notamment chez lesréservistes : ils peuvent aider des enseignants àintervenir sur ces questions-là parce qu'ilsconnaissent mieux le sujet.Tout ce travail de rayonnement en direction deschefs d’établissement, des personnels d’éduca-tion, des personnels d’encadrement, mais égale-ment des parents et des élèves eux-mêmes estun travail de très longue haleine.Il ne faut pas oublier que l’enseignant ne maîtriseque 6 heures sur les 24 heures d’une journéed’élève; sur le temps libre, les préparations mili-taires sont un moyen irremplaçable pour permet-tre aux jeunes d’accéder aux réalités de ladéfense. Mais je pense également au développe-ment des sections de jeunes sapeurs-pompiers,parfois dès la classe de quatrième, pour ladéfense civile.

Comment les jeunes doivent-ilsappréhender cette notion de défense?

Ils ont besoin d’être sensibilisés. Parce qu’unedéfense crédible c’est effectivement un esprit dedéfense, c’est-à-dire la connaissance de ce quiest à défendre et du pourquoi il est important dele défendre: on introduit ainsi la prise en considé-ration d’intérêts qui sont supérieurs aux intérêtsprivés.Aujourd’hui, nous vivons dans une civilisation deloisirs et de consommation individuels, parfois derepli sur soi, or la défense c’est tout le contraire,c’estle partage. Qu’est-ce qu’on a en commun etdonc qu’est-ce qu’on veut défendre? Si on veutarriver à promouvoir de vraies valeurs collectives,il faut inciter les enseignants à en parler dans cesens-là à leurs élèves et au fond, quand ils ani-ment un club théâtre, quand ils montent unorchestre dans un établissement, ou entraînentune équipe de foot, cela a une grande vertu pourl’esprit de défense, parce que là il y a partaged’objectifs, partage d’intérêts… Il faut promouvoir les « éducations à », mais ilfaut le faire tous les jours et le répéter souventparce que cela n’est jamais acquis… Malgré tout,ne regardons pas toujours la bouteille à moitiévide, mais regardons-là à moitié pleine: beau-coup d’indicateurs vont dans le bon sens.

Mais il faut du temps…?

Il faut apprendre la patience.Le grand poète britannique Milton disait, aprèsune carrière bien remplie : « ils servent aussi ceuxqui ne font que se tenir là et attendre ». Dans uncollectif, il faut parfois laisser mûrir les choses. Al’Education nationale, l’échelle du temps c’estune génération: tous les 10 ans on ajuste les pro-grammes, tous les 20 à 25 ans, on les refond. Il nefaut donc pas demander des résultats immé-diats : la suspension du service national ne dateque de 1998, et bien 10 ans après, nous avonsune réserve en ordre de marche. Je crois beau-coup à la vertu de la parole du jeune réservistequi va dire à son camarade de classe ou à son col-lègue à l’université : « dis-donc tu devrais venirparce que c’est vraiment intéressant ».

Dans chaque établissement dusecondaire et du supérieur, il est prévu

Actions locales et travail en réseauInspecteur d’académie, le CV(R) Georges Ascione a rejoint récemment le CSRM

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de nommer des « relais défense ».Savez-vous s’ils seront suivis ou aidésdans leur tâche, en particulier par leCSRM?

Les premiers éléments de ce réseau ont été misen place par le CV(R) Eric Barrault, délégué natio-nal à l’éducation de défense. C’est un réseauintéressant qui couvre pour l'instant 30 % desuniversités.

Parmi les difficultés rencontrées, il y a la multipli-cation des référents pour toutes ces « éducationà » que nous avons évoquées tout à l’heure (sécu-rité, santé et citoyenneté etc.). Le référent n’estpas chargé de faire à la place des autres, c’estbien un référent et non un acteur opérationnel ;on va le chercher pour avoir des conseils, un avis,une expertise, pour vous aider à monter une opé-ration, mais pas pour faire à votre place.

La responsabilité d’animation des réseaux derelais défense doit à mon sens devenir une réalitélocale ; il existe aujourd’hui dans chaque com-mune un correspondant défense au sein desconseils municipaux; ces élus peuvent rencontrerles chefs d’établissements ou les enseignants ettravailler avec eux à la désignation d’un référentdans l’établissement.

D’autres interlocuteurs locaux doivent-ils aussi s’impliquer?

Le conseiller défense du préfet pourrait aussiconseiller utilement le président du conseil géné-ral : celui-ci a en effet la responsabilité des collè-ges, et il est également sensibilisé aux questionsde sécurité d’un point de vue civil. Il faut se saisirde toutes les occasions (assemblées des maires,réunions d’arrondissement, réunions intercom-munales…) pour parler de ces questions et facili-ter la nomination de référents dans les établisse-ments à l'instar de ceux des communes.

De leur côté, comment les enseignantsréservistes peuvent-ils prendre leur part dans le développement del’éducation à la défense?

De deux manières. D’abord, un réserviste ne doitsurtout pas rester isolé mais adhérer à une asso-ciation de réservistes. Il entrera ainsi en relationavec des réservistes, certains enseignants de sonétablissement ou proches de chez lui, et pourrabâtir des initiatives locales pertinentes. Cela vaprendre diverses formes selon l’âge des jeunes etles réalités du territoire.Une multitude d’actions sont possibles : les anni-versaires et commémorations, les tournois spor-tifs avec des rencontres entre civils et unités dedéfense… On peut aussi adopter ce que on peutappeler « la pédagogie de détour », en commen-çant par un événement socioculturel, ou un évé-nement de solidarité : par exemple un événementautour du témoignage de militaires de retourd'OPEX dans des établissements scolaires : parce biais, on amène progressivement les jeunes àla compréhension des enjeux de la défense et durôle qu'ils peuvent jouer.Le réserviste connaît ses élèves, ses étudiants…Il peut proposer à certains de consacrer uneheure de leur temps à une découverte de l’uni-vers militaire ou de la réserve à l’occasion d’unévénement particulier (Journée Nationale duRéserviste par exemple).Les militaires d’active ont un rôle à jouer : il fautd’abord qu’ils aient un regard positif sur leurscamarades réservistes, et ne les considèrent pascomme des « porteurs de bidon », ou des supplé-

tifs. Je crois qu’il ne peut rien se passer entre laréserve et l’armée d’active, s’il n’y a pas unesynergie entre les deux; quand les gens sont enaction, il n’y a pas de différence.

Vous dites donc aux réservistes : sortezde votre établissement?

Oui, parce que nul n’est prophète en son pays…Le chef d’établissement sera beaucoup plus sen-sible à la démarche collective d’une équipe dontl’enseignant fera partie, mais ne sera pas néces-sairement le chef, qui va venir lui proposer uneaction au profit de ses élèves, qu'une action éma-nant d’un enseignant isolé.Les réservistes ne doivent négliger aucune struc-ture locale : chambres de commerce, chambres demétiers, centres de formation d’apprentis, RotaryClub et Lions Clubs, associations locales etc.Mais il faut aussi penser au chef d’établissementet aux conseils d’administration: voilà un espacequ’on utilise rarement! On peut imaginer deconsacrer une heure d’un conseil d’administra-tion au thème de « la défense et les jeunes »,avec un mot sur la réserve militaire, quelquespropositions d’actions, un engagement…, le toutsous le thème fédérateur de citoyenneté.

Mais aux yeux des enseignants, ladéfense n’est-elle pas vue surtoutcomme une affaire de spécialistes?

Pendant longtemps les militaires sont restés tropenfermés dans leur unité, et le personnel del’éducation nationale trop confiné dans ses éta-blissements; le fossé s’était creusé entre les deuxinstitutions.Il est important de bien montrer que la défense,c’est aussi une affaire de raison et d’intelligence,dans les cours mais aussi dans les travaux avecles élèves.On peut organiser par exemple un débat sur ladéfense européenne, avec trois orateurs pour ettrois orateurs contre, comme font les Anglais, cesmini-débats où chacun parle pendant cinq minu-tes, suivi d’un vote de l’assemblée. Cela dure àpeine une heure, c’est une exercice excellentpour apprendre à développer des idées, uneargumentation et faire en sorte que la défensesoit aussi un objet de connaissance et de savoir,loin des caricatures que l’on véhicule trop sou-vent!

Propos recueillis par l’EV1(R) Véronique Rémont

Pour en savoir plus sur l’éducation à la défense, les programmes de l’Education nationaleou de l’enseignement supérieur, vous pouvez consulter les sites Internet suivants :www.education.gouv.frhttp://eduscol.education.frEducation à la défense : http://eduscol.education.fr/0235/accueil.htmPartenaire enseignement supérieur et Défense : www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20743/les-partenariats-enseignement-superieur-defense.htmlInstitut des Hautes études de la Défense nationale (IHEDN) : www.ihedn 21

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Lors de laforma-tion des

chefs d’établis-sement dispen-sée dès lesannées 1980,revenait sou-vent la compa-raison entre lafonction dedirection d’unlycée ou d’un

collège, et la position du commandant d’unbâtiment de la Marine.

Bien sûr,ni les moyens,ni les missions ne sontéquivalentes, ni même comparables, mais ilen ressortait un parallélisme intéressantentre deux institutions qui ont désormaiscompris que, outre leur vocation communeau service de la nation, et bien souvent leurdéfense de valeurs reconnues comme déter-minantes pour la jeunesse du pays,ceux avecqui et sur qui elles agissent – la jeunesse –exigent des modes opératoires comparables.Il reste que la différence entre l’Educationnationale et la Marine nationale réside dansla finalité. La première a pour mission la for-mation des individus. La seconde utilise laformation des individus pour sa mission. S’yajoutent désormais pour l’une et l’autrel’éducation civique et sociale au sens propredu terme, trop souvent négligée par ailleurset devenue indispensable depuis la suspen-sion du service national.

Cette communauté d’intérêt, appuyée surdes personnels pris en charge par chacunedes deux institutions, implique des liensentre elles dont les militaires de réserve sonttout naturellement les premiers échelons.Tous ceux qui, en charge de l’enseignementou de sa gestion, associent une professioncivile d’enseignant, de personnel de direc-tion, de gestionnaire, avec un engagementmaintenu au-delà des obligations légales

envers la Marine, savent que l’une et l’autrese nourrissent mutuellement de l’expérienceacquise comme des principes de raisonne-ment : la pédagogie est omniprésente dansles processus de formation de la Marine ; l’artdu commandement s’applique d’autantmieux dans une classe ou dans un établisse-ment avec des automatismes et des nuan-ces acquis au sein des forces armées. À titreindividuel, c’est presque de « doublevalence » qu’il faudrait parler : un chef d’éta-blissement connaît à son niveau la solitudedu commandement et la prise de responsa-bilité.

Les points de conjonction sont aujourd’huimultiples. Nous sommes enfin sortis de l’an-tinomie culturelle entre armée et éducationbrandie par quelques-uns et héritée desannées 1960-1970 pour envisager sereine-ment et positivement la collaboration entreles deux institutions.Le développement descarrefours des métiers, des opérationsd’orientation et d’information et autresforums des écoles assure auprès de la jeu-nesse lycéenne et étudiante la présence dela Marine comme voie professionnelle offerteà parité avec les autres.C’est au cours de cesrencontres que la spécificité de l’armée demer peut être développée. Les Centres d’in-formation et de recrutement des forcesarmées (CIRFA) sont présents à toutes cesmanifestations, conviés systématiquementpar les chefs d’établissement. La présenced’anciens élèves qui reviennent, souvent entenue,parler à leurs jeunes camarades de leurparcours est source d’ouverture,de connais-sance d’un milieu, et peut-être d’un monde,auxquels nombre d’élèves et d’étudiantsn’auraient pas songé. L’action des trinômesacadémiques,au sein desquels la Marine doitaffirmer sa présence au moyen d’un maillagesystématique de la carte scolaire,est aussi unoutil de communication efficace et désor-mais bien rôdé. Et ce sont là autant d’atouts

dont la connaissance peut élargir l’éventailde l’offre en matière d’orientation.

Certaines activités spécifiques au sein de laréserve, telles les fonctions d’instructeur oude chef de centre de Préparation militairemarine ou de Préparation militaire supérieuremarine sont des postes privilégiés pour exer-cer des compétences complémentaires civi-les et militaires, jouant sur les mêmespersonnels, les mêmes méthodes, la mêmepédagogie.

Dans l’enseignement post-baccalauréat,outre les classes préparatoires dont sont issusles candidats aux écoles d’officiers, il estnécessaire de rappeler, en liaison avec lesCIRFA, que la Marine offre des débouchés ausortir de nombreuses filières, y compris litté-raires ou économiques:la variété des contratsofferts à l’engagement permet cette diversi-fication. Les sections de techniciens supé-rieurs comme les Instituts universitaires detechnologie y trouvent aussi leur compte.Lesspécialistes qu’ils forment sont recherchéspar la Marine,qui leur offre emploi et carrière.

Dans toutes ces actions, le rôle du réserviste,c’est-à-dire de celui qui connaît ce dont ilparle, est essentiel. Offrir une information,mais plus encore faire partager une visionréelle d’un monde maritime étranger à biendes élèves et étudiants, telle est la missionque chaque officier et officier marinier deréserve doit s’assigner.Le dialogue qu’ils peu-vent engager, les réponses apportées auxquestions, l’expérience acquise sont irrem-plaçables, et bien des vocations de marin sesont découvertes au hasard des rencontresavec des réservistes de la Marine que l’on nesoupçonnait pas derrière le proviseur, le pro-fesseur ou l’intendant.Cette diversité,qui estla richesse de la réserve, doit être partagéeavec une jeunesse en quête d’avenir.

Hervé BROUILLETCapitaine de vaisseau (R) Proviseur de lycée

« L’Education nationale et la Marineont une vocation commune »Témoignage du CV(R) Hervé Brouillet, proviseur

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Une quarantaine de réservistes de laMarine nationale a embarqué sur le Ton-nerre du 26 octobre au 6 novembre 2008.Parmi eux le capitaine de corvette (R) Florence Mespièdre, proviseur adjoint dulycée professionnel « la Floride » à Mar-seille. Elle a partagé la vie de l’équipaged’un grand bâtiment de combat moderne,mais elle s’est surtout attachée à connaî-tre les perspectives d’emploi que la Marinenationale offre aux jeunes gens formésdans un lycée professionnel. Elle nous livrequelques impressions sur les rapports entreMarine et Education nationale.

Le marin et l’enseignant« Il ne fait aucun doute que la qualité dumanagement des hommes et des femmesqui appartiennent à une même profession,conditionne la réussite de l’entreprise.

Pour un marin, militaire de surcroît, etcontrairement au civil à terre, l’embarque-ment sur un bâtiment de guerre impliquedavantage de contraintes. Vivre 24h/24 surson lieu de travail en accomplissant plusieurstaches différentes, selon les heures, les cir-constances ou les événements qui peuventparfois être pénibles, voir tragiques, engen-dre une tension qu’il faut nécessairementprendre en compte.

La profession d’enseignant n’est pas aussifacile qu’on l’imagine trop souvent. Seuldevant une classe plus ou moins attentiveet disciplinée, la vocation de l’enseignantpeut virer de la satisfaction de partager sonsavoir,au plus noir cauchemar.Quand le pro-fesseur arrive dans sa classe, il est commel’acteur de théâtre qui entre en scène. Il sedoit à ses élèves comme l’artiste à son public,mais sans souffleur. C’est un trapéziste quitravaille sans filet.

Cette étude du management à bord du Ton-nerre devrait nous donner des pistes de

réflexion pour un établissement scolaire…qui n’est au fond rien d’autre qu’un beau etgros navire qui devra naviguer à travers lesécueils des réformes sans s’échouer,menantà bon port,donc à la réussite, les élèves dontil a la charge »…

…« Quitter son environnement familial pourservir à bord d’un navire de guerre est unengagement courageux. Dans le livret d’ac-cueil du nouvel embarqué, le capitaine devaisseau de Vigouroux d’Arvieu souligne lesqualités indispensables que doit possédertout bon marin pour que son bâtiment soitle meilleur et qu’il en tire alors une légitimefierté.

L’esprit d’équipage est la clé de la réussite du« travailler et vivre ensemble ». Le comman-dant du Tonnerre et ses subordonnés ensont convaincus et c’est avec beaucoup deréflexion qu’ils le renforce.

Cet esprit d’équipage se manifeste par unesolidarité de chaque instant, une franchisesans détour mais aussi une confiance réci-proque pour affronter et vaincre les impré-vus de la vie.

Comme un bâtiment de guerre, un établis-sement scolaire est un lieu de travail et de vieoù chacun doit trouver sa place, être à l’aisepour pouvoir s’épanouir.

Cette expérience unique, vécue à bord duTonnerre, je la partage depuis avec les élè-ves de mon établissement.

En attendant une présentation plus officielledes « 40 métiers de la Marine », je ne man-que jamais de les informer des opportuni-tés existantes de servir dans notre armée demer.Elles sont hélas encore trop méconnuesd’eux…

Ce rapprochement entre la Marine et l’Édu-cation,toutes deux nationales,est essentiel.

Le savoir faire de la Marine est reconnu maisil est aussi important de le faire savoir pour

motiver des jeunes gens enthousiastes à ser-vir leur pays dans une arme qui fait honneurà la France sur toutes les mers du monde eten tous points du globe.L’Éducation nationale et les réservistes de laMarine doivent mener ensemble cetteaction.En partageant durant dix jours le quotidiende nos marins, comme mes autres camara-des réservistes, je sais à présent quelle doitêtre mon action pour participer au rayonne-ment de la Marine en motivant nos jeunesélèves à y servir en toute connaissance decause.Je remercie le capitaine de vaisseau deVigouroux d’Arvieu, les officiers, les officiersmariniers, les quartiers maîtres et les mate-lots de leur accueil chaleureux et de tout letemps qu’ils nous ont si gentiment consacrémalgré leurs activités. Grâce à eux, je garderai l’inoubliable souvenir d’un embar-quement du Tonnerre. »

Propos recueillis par le capitaine de frégate (R) Daniel Maurice

Un embarquement du « Tonnerre »Témoignage du CC (R) Florence Mespièdre

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Dossier

11 Novembre à Dunkerque

DES ADOS SE SOUVIENNENT

L es cérémoniesdu 11 Novembre àDunkerque ont connu

cette année une ampleur etune qualité exceptionnelles.Pour le 90e anniversaire del'Armistice de 1918, la ville aorganisé plusieurs semainesde manifestations,conférences et expositions, etun livre a même été édité. Etpour la première fois, unecentaine de jeunes lycéens etcollégiens ont pris part à laveillée commémorative à laNécropole nationale 1914-1918 du cimetière deDunkerque(1) .

Lundi 10 novembre après les cours, quatre-

vingts collégiens,vingt jeunes lycéens,et des

jeunes venus du centre éducatif de Boulo-

gne-sur-Mer se rassemblent à la Nécropole

nationale du cimetière de Dunkerque(2) .Tous

volontaires, ils sont venus(3) , accompagnés

de leur principal, de leurs professeurs d'his-

toire,de lettres ou de physique,de leurs sur-

veillants, ou de leur éducatrice. Revêtus du

tricot blanc au bleuet de France remis par

l’O.N.A.C.(4) à l’entrée du cimetière, ils posent

leur sac et se recueillent quelques instants

auprès de la sépulture d'un soldat à peineplus âgé qu'eux.Près de deux cent cinquante personnes,tou-tes générations confondues - soit huit foisplus que les années précédentes, rendentainsi hommage aux soldats français, mortsau champ d'honneur durant la GrandeGuerre. Parmi eux : une délégation d’élus, leconsul général de Belgique, l’inspectriced’académie, des militaires d’active(5) et deréserve, des stagiaires de la PMM, leurs ins-tructeurs,des associations et leurs porte-dra-peaux, quelques parents etc.Sous les projecteurs,deux élèves du Conser-vatoire d’art dramatique lisent la lettre d'unPoilu et « Rhénane d'automne » d'Apollinaire.Puis dix jeunes, garçons ou filles, scandenttour à tour d’une voix forte le répons :« Mortpour la France ! » à l'appel par le comman-dant de la marine,commandant d’armes,dusoldat qui repose à leurs pieds.

Georges Louis DENTS 14e Bataillon de chasseurs à pied

26 novembre 1914 (6) – « Mort pour la France ! »

Georges BASTIEN Brigade des fusiliers marins

28 janvier 1915 – « Mort pour la France ! »

Polydore CRONYE 8e Régiment d'infanterie territoriale

26 mai 1916 – « Mort pour la France ! »

Crépin - François ATROPS 14e Légion de gendarmerie

30 mai 1917 – « Mort pour la France ! »

Barbemba ABDOIJLAYE Régiment de tirailleurs sénégalais

3 novembre1914 – « Mort pour la France ! »

François Henri GABARD 114e Régiment d'infanterie

4 janvier 1915 – « Mort pour la France ! »

Auguste FRENAY13e Régiment d'infanterie

13 mars 1915 – « Mort pour la France ! »

Aaron SICSIC 3e Régiment de zouaves

27 avril 1915 – « Mort pour la France ! »

René Hubert ROECKELEscadrille d'aviation de reconnaissance n° 7

16 août 1917 – « Mort pour la France ! »

Albert Auguste ZOTRégiment d'artillerie légère !

1er novembre 1918 – « Mort pour la France ! »

Dunkerque

Non loin des cartables, la rose déposée sur latombe des soldats français inconnus

Lecture de la lettre d’un Poilu

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Chacun dépose alors une rose aux extrémi-tés des quatre-vingt-douze alignements desépultures,avant que ne jaillisse dans la nuitLa Marseillaise interprétée a capella par lachorale « La Jeune France ». Un momentintense, chargé d’émotion, partagé entreplusieurs générations, aujourd’hui gravédans toutes les mémoires, et qui nedemande qu’à être à nouveau vécu l’an pro-chain à Dunkerque,comme partout ailleurs.

CF(R) Jean-Pierre Castier(Dunkerque)

N.B. Les visiteurs peuvent consulter à l'entrée de lanécropole, le registre des 1 730 soldats inhumés.

(1) Voix du Nord, édition de Dunkerque, mercredi12 novembre, page 9.

(2) Marquant le début de la célébration du 90eanniver-saire de l'Armistice.

(3) Education nationale : collèges Westhoek et JulesFerry.

Enseignement privé : EPID (lycée), collège NotreDame des Dunes.

Protection judiciaire de la jeunesse de Saint Mar-tin les Boulogne.

(4) Office National des Anciens Combattants.

(5) Dont le commandant en second du 110e R.I., dontDunkerque est ville marraine.

L’EV1 (R) Stéphane Gaudion est trèsinvesti dans sa double vie de profes-seur d’espagnol au lycée EugèneDelacroix à Drancy (Seine-Saint-Denis), et de réserviste aux multiplesactivités.Sa passion pour les questions dedéfense, il aime la faire partager auxélèves et professeurs de son établis-sement. Cherchant toujours de nou-velles occasions d’exprimer sa fibremarine…

Marine Infos Réserve : Vous avezinitié l’an dernier une Journéed’appel de préparation à la défense(JAPD) « exceptionnelle » dans votrelycée ; comment cela s’est-il passé?

J’avais déjà participé à des JAPD dans desbases militaires mais jamais ailleurs.Régulièrement la défense organise ce qu’elleappelle des JAPD « exceptionnelles » dans desbibliothèques, des mairies, des lieux publicsprestigieux. En liaison avec le bureau du servicenational, j’ai fait une demande à mon proviseurpour l’accueil d’une cinquantaine d’élèves. Ils’est montré très ouvert à cette proposition.

Ce jour-là, nous avons organisé également une« journée défense » dans l’établissement eninvitant des représentants de l’armée de terre,de la gendarmerie, de la Marine, de l’armée del’air qui sont venus parler des métiers et descarrières dans la défense. Malheureusement,les collègues ne savaient pas qu’ils pouvaientlaisser leurs élèves aller à la rencontre desarmées, et donc, trop peu d’élèves y sont allés!Mais c’était un premier pas, l’armée dans monlycée!

Et vos collègues, comment ont-ilsaccueilli cette initiative?

Cela les a intéressés, et par la même occasionils ont appris que j’étais réserviste !

Maintenant, je suis « identifié » dans le lycée, etles professeurs comme les élèves viennentspontanément me voir pour m’interroger sur lesarmées, la Marine, les réalités de terrain, lesparcours professionnels… Non loin de monlycée, j’ai la chance d’avoir la Préparation mili-taire marine de Dugny, c’est utile pour orienterles plus motivés. Il y a deux ans, nous avons eutrois engagés: un marin-pompier de Marseille,un fusillier-marin et un manœuvrier.Ils sont revenus pour les remises de diplômesde la promotion suivante et me donnent régu-lièrement de leur nouvelles. J’invite aussi mescollègues à ces cérémonies, tout le monde seretrouve et apprend beaucoup des uns et desautres, c’est aussi cela le lien armée-Nation!

Cela a-t-il des prolongements enmatière d’éducation à la défense dansvotre lycée?

Mes collègues d’histoire-géographie sont trèsintéressés et me posent beaucoup de

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Nécropole nationale du Cimetière de Dunkerque

Paroles d’enseignantsEV1(R) Stéphane Gaudion :Un enseignant à lamanœuvre…

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questions. Je suis relais défense dans le lycée.J’essaie toujours de me documenter pour ensavoir plus. Un bac pro option sécurité vient des’ouvrir chez nous: je vais être amené à donnerun cours sur la Marine. Je cherche toujours denouvelles activités pour m’investir un peu plusen tant que réserviste.

Quelles activités?Dernièrement, j’ai fait un ESR de neuf jourscomme officier permanent d’aéroport pourEuronaval, une expérience formidable ; quandj’ai du temps, j’essaie de participer aussi auxactivités de l’ACORAM. Toute occasion de ren-contre avec des réservistes et des personnelsd’active est comme une journée de cohésion,très précieuse à mes yeux. Pour l’avenir, je sou-haiterais un jour devenir auditeur à l’IHEDN;j’aimerais aussi mieux faire connaître la Marineespagnole, l’Armada, et proposer par exempleun séminaire sur son histoire.

Propos reccueilis par l’EV1 (R) Véronique Rémont

Je m’appelle Louis Rochard, j’ai 13 anset je suis élève en classe de 3e au col-lège « Romée » de Villeneuve-Loubet

(Alpes maritimes).

Grâce à la Marine nationale et l’aide de sonadjoint départemental au rayonnement, leCC (R) Olivier Troy, j’ai eu la chance d’effec-tuer mon stage en entreprise du 1er au5 décembre 2008 au sémaphore de LaGaroupe (situé au Cap d’Antibes).

Au cours de cette semaine de stage, j’ai puparticiper « en passerelle » à tous les quartsde jour assurés par les guetteurs, découvrirleur travail, apprendre les nœuds marins…Et puis la vue dégagée sur toute la côte et lesAlpes enneigées y est superbe !

J’ai même effectué un quart de nuit (04 h 00-08h00).Je me suis alors rendu compte qu’unquart de nuit est beaucoup plus éprouvantque je ne le supposais et assez déstabilisantpour la journée suivante.

L’équipe du sémaphore de La Garoupe,ouvert 24 sur 24h, est composée d’un chefde poste,d’un adjoint,de trois chefs de quartet de cinq opérateurs.

J’ai participé à plusieurs missions lors desquarts de veille : surveillance du trafic mari-time, du territoire (clandestins, narcotra-fic…), mission de sécurité et de sauvetageen mer,relevés météorologiques,mission depréservation de l’environnement, radiodif-fusion de toute information en cas de dan-ger pour la navigation.

Les guetteurs ont à leur disposition desmoyens de surveillance sophistiqués : radarde surveillance,système d’identification civilet militaire pour le suivi des navires…

Depuis ce stage génial, j’ai une autre visiondes sémaphores de la Marine et de leurs

nombreuses missions. J’ai découvert unesprit d’équipe formidable dans un travailpas toujours facile, voire même très exi-geant, surtout la nuit !

Je remercie la Marine nationale, tout parti-culièrement le maitre principal Oger, chefde poste du sémaphore et toute son équipepour l’accueil qu’ils m’ont réservé durantcette superbe semaine de stage.

Louis Rochard (Cagnes-sur-mer)

Comment devenir réserviste Guetteursemaphorique :

A 17 ans, Louis pourra suivre une Préparationmilitaire marine (PMM) comprenant unepériode échelonnée de 10 jours ouvrables etune période bloquée d’une semaine dans unport militaire.Puis il pourra intégrer la réserve,dans le cadre de la formation militaire initialedu réserviste (FMIR) qui offre l’accès à quatrespécialités : guetteur sémaphorique, fusiliermarin,marin pompier et secrétaire.Les jeunesqui ont fait la PMM sont aussi nombreux às’engager dans l’active.

Un collégien au sémaphore de

« La Garoupe » L’EV1(R) Stéphane Gaudion avec trois élèves de sonlycée qui ont intégré la PMM Richelieu de Dugny en2006 et qui se sont engagés dans la Marine tout desuite après leur diplôme : Karim Bouazouni (marinpompier), Guillaume Hertcberg (manœuvrier) etSelim Hadidi (fusilier marin).

Un adjudant chef du CIRAT de Saint-Denis avec unedes classes de 1ère lors de la journée d’informationsur les carrières de la défense au lycée Delacroix deDrancy

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De formation technique supérieure

en Génie Electrique, mes premiers

pas de soldat furent une Prépara-

tion militaire supérieure dans l’armée de

terre. En 1989, ma passion pour l’aéronauti-

que m’ouvre les portes de l’Aéronavale,

après les tests de sélection, comme élève

pilote à l’Ecole d’initiation au pilotage et l’es-

cadrille 51 S de Rochefort. Néanmoins, la

rude sélection en vol mit un terme préma-turé à mon contrat.

En 1991,l’opportunité m’est donnée de met-tre à profit mes expériences d’animateur etd’éducateur sportif pour enseigner dansl’Education nationale.

Enseignant en Génie Electrique au lycéeJean Prouvé de Nancy,mes élèves préparentun bac pro électrotechnique.Moniteur d’étatde plongée, j’ai la chance d’enseigner, enplus, au sein de l’unique section Sports Etu-des Plongée en France, au lycée Georges dela Tour de Nancy.

A chaque rentrée scolaire, un rapide son-dage sur les aspirations professionnelles demes élèves, me permet d’en identifier ungrand nombre souhaitant s’orienter vers unecarrière militaire ou de sécurité publique(pompier, police, gendarmerie…), leur bacleur servant de passerelle.

Ainsi, la chance leur est donnée d’avoir uninterlocuteur,qui au travers de courtes inter-ventions en cours d’année, peut les guideret les conseiller dans leur choix d’orienta-tion.

C’est l’occasion d’animer des débats sur lesmultiples possibilités de formations et d’em-plois des armées, et de changer les menta-lités et les a priori négatifs de certains élèvessur tout ce qui porte un uniforme…

Grâce à ce formidable échange entre l’Edu-cation nationale et la Marine, j’ai eu la pos-sibilité d’organiser, pour les stagiaires PMMdu centre de Metz et ses instructeurs, unedécouverte du milieu subaquatique, par unbaptême de plongée en piscine,encadré parles enseignants et élèves en formation,de lasection « Sport études plongée » du lycéeGeorges de la Tour de Nancy.

Cette matinée a permis un échange fruc-tueux entre des lycéens,stagiaires PMM,quiaspirent à une carrière dans la Marine,et deslycéens, en section sportive, qui aspirent àun métier en relation avec la mer et la plon-gée.

Ma plus grande satisfaction est de revoir, lorsde journées portes ouvertes des lycées,mesanciens élèves en uniforme,dont beaucoupdans la Marine, épanouis et fiers de nousmontrer leur réussite.

« Des échanges fructueuxavec les jeunes »

Témoignage de l’EV2 (R) Philippe Valentini,chef de centre de la Préparation militaire marine de Strasbourg

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Le Club Sup Mer, issu des 12 associa-tions « mer » ou « marine-grandes éco-les », va faire travailler ensemble lesdifférents groupes autour de projetscommuns.Son président, le CV(R) Eric Barrault(ENA Marine) présente pour MarineInfos Réserve les objectifs de cettenouvelle association.

Marine Infos Réserve : Commandant,le Club Sup Mer a vu le jour enseptembre 2008. Pourquoi créer un clubde plus dans le sillage des groupes« mer-grandes écoles » ou « marine-grandes écoles »?

CV(R) Eric Barrault : Ce n’est pas un club deplus, c’est un regroupement des 12 groupes « merou marine grandes-écoles »: d’une part pour

mieux se coordonner et avoir un calendrier uni-que, d’autre part pour mieux intervenir, si néces-saire, dans le débat public, et avoir plus de poidsensemble. C’est un regroupement souple, uneassociation sans personnalité juridique ni finan-ces. La conférence des présidents est l’instancede décisions. Nous essayons d’agir par consen-sus, et avons fixé un certain nombre de règles, parexemple une présidence tournante tous les ans.

Vous pouvez être amenés à parlerd’une seule voix?

Oui, et nous sommes prêts à délivrer un certainnombre de messages au profit de la Marine et dela mer. Nous pouvons décider par exemple d’avoirun message commun que chacun des groupesenverra à ses membres. Nous transmettons éga-lement les « brèves Marine » du Centre d’ensei-gnement supérieur de la Marine (CESM). Noussouhaitons envoyer à nos membres des informa-tions privilégiées, qui ne sont pas sur la placepublique.

La mer a déjà beaucoup de représen-tants ou défenseurs en France (grandesinstitutions, élus, chefs d’entrepri-ses…). Que peuvent apporter lesanciens élèves des grandes écoles et lesécoles elles-mêmes en termes de valeurajoutée?

Nous sommes complémentaires et pas concur-rents. D’ailleurs beaucoup d’entre nous coopèrentdéjà avec l’Académie de Marine, le Cluster mari-time, l’Institut français de la mer, l’état-major dela Marine, le CESM… Certains de nos groupessont des groupes professionnels, mais les associa-tions des grandes écoles qui préparent spécifi-quement aux métiers de la mer ne sont pas mem-bres du Club Sup Mer, et quand nous nous expri-mons, nous n’avons pas d’intérêt corporatif àdéfendre la mer. Nous sommes des citoyens enga-gés à titre personnel, convaincus de l’intérêt dufait maritime mais nous ne défendons pas uneposition professionnelle.

Vous aurez donc un nouveau présidenten 2009?

Oui, et ce président va fédérer autour d’un projet.Nous avons adopté l’idée proposée par EricGérard, le président de « Sciences Po de la mer »:au début de l’année civile, les équipes proposentleur projet et on désigne alors le président quiportera le projet de l’année.En 2009, c’est un colloque, organisé le 19 mars surle Campus d’HEC, sur le thème: « piraterie mari-time, défi, réponses ». Nous travaillons principale-ment avec deux partenaires, le CESM et l’Institutfrançais de la mer.

Quelles sont les particularités du ClubSup Mer, en dehors d’appartenir aumonde des grandes écoles?

D’abord la diversité de nos actions: car 12 asso-ciations, ce sont 12 types d’actions: certains fontdes voyages, d’autres organisent des soirées oudes petits déjeuners… Certains comme HECMarine sont complètement axés sur la marinemilitaire, d’autres comme Centrale-métiers de lamer ou ENA Marine sont au contraire intéresséspar les six marines.Si nous voulons valoriser un thème, nous pouvonsbénéficier ainsi d’une multitude d’approches et depropositions.Enfin, nous touchons plusieurs milliers de cadresde haut niveau. Une information, une analyse, unmessage vont « irriguer » dans la société fran-çaise des centaines voire des milliers de gens qui,quand ils parlent, sont écoutés, et qui ont des res-ponsabilités sociales, qu’elles soient économi-ques, administratives, juridictionnelles… ce mes-sage peut ainsi influer sur le comportement d’uncertain nombre d’institutions…Et puis nous ne sommes pas des professionnelsde la mer, nous touchons des milieux très diversqui vont du chef d’entreprise au préfet en passantpar l’ingénieur ou le financier ; donc on n’est paslimité à un milieu précis et certains ne sont pas dutout liés à un secteur économique. Nous essayonspar exemple de créer un groupe « magistrature

Bon vent au Club Sup Mer !

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marine » et le groupe « université marine »vient de se créer, présidé par Pascal Chaigneau,organisateur du colloque de 2009.

Etes-vous ouverts aux jeunes générations?

Nous voulons toucher des milieux très divers etbien sûr également les jeunes en formation: laplupart des groupes sont ouverts aux élèvesactuels des grandes écoles en question.Chaque groupe a la maîtrise de son actionauprès des jeunes de son école. L’idée estquand même d’intéresser les jeunes qui n’ontpas fait leur service national. Evidemmentquand on a fait son service dans la Marine, onest intéressé « à vie » par la Marine et par l’uni-vers maritime. Là nous avons des jeunes gensqui, depuis dix ans, sortent de Centrale ou del’ENA sans avoir fait leur service national. C’estdommage de ne pas avoir maintenu le servicenational au moins pour les grandes écoles de lafonction publique comme on l’a fait pourPolytechnique, tout simplement parce que l’ac-tion de l’Etat implique le cas échéant l’usage dela force et qu’il est utile que les personnes quivont élaborer des stratégies publiques aientune expérience personnelle du métier desarmes. L’idée, c’est de transmettre le flambeauaux jeunes, ceux qui n’ont pas fait de servicenational.

Propos recueillis par l’EV1(R) Véronique Rémont

Les douze associationsformant le Club Sup Mer

Centrale-métiers de la merDauphine-MarineENA-MarineESCP-MarineESSEC-MarineHEC-MarineLes Gadzarts de la merLes Sciences Po de la merNormale sup-merSUPELEC-MarineUniversité MarineX-mer

Pour sa neuvième édition, la Jour-née Nationale du Réserviste (JNR)renouvelle profondément sa for-

mule… et change de date : elle se déroulecette année le 8 mai.Cette neuvième édition représente unenouvelle occasion de mieux connaître lerôle et les missions des réservistes militai-res, opérationnels et citoyens. Elle contri-bue également à revitaliser cettecommémoration, en affirmant sa volontéde toucher un public large.Pour le général de brigade Christian Houdet, secrétaire général du ConseilSupérieur de la Réserve Militaire (CSRM),« son étroite insertion aux cérémonies decommémoration de la fin du second conflitmondial constitue à la fois un symbole dela nouvelle place de la réserve au sein denos armées professionnelles et un témoi-gnage de la reconnaissance de la Nationpour son rôle au cours des conflits aux-quels ont été confrontées les armées de laRépublique, comme dans les opérationsactuelles ».Pilotée par le Conseil Supérieur de laRéserve Militaire, la JNR 2009 est organi-sée en étroite relation avec les ministèresde l'Éducation nationale et de l'enseigne-ment supérieur et de la recherche : les mil-liers de réservistes agents de ces ministèresseront particulièrement mis à l'honneurcette année. De même, les expériences etbonnes pratiques de l'enseignement dedéfense feront l'objet d'une mise en avantspécifique. Il s'agira enfin de susciter l'in-

térêt pour la réserve militaire des jeunesgens, filles et garçons,qu'ils soient lycéensou étudiants.Début avril, un forum co-organisé par leCSRM et la Direction de la mémoire, dupatrimoine et des archives (DMPA) réunirade hautes personnalités civiles et militai-res autour du thème « S'engager pour desvaleurs et les transmettre ». Son ambition est de mobiliser tous les acteurs de la JNR2009,et en particulier le monde scolaire etuniversitaire.Comme en 2008, tous les outils de com-munication utiles sont mis en ligne sur lesite internet du CSRM qui publie par ail-leurs le calendrier des manifestationsdécentralisées organisées par les arméesdans les zones défense.

Pour en savoir plus :www.defense.gouv.fr/reserves

Journéenationale du

réserviste2009

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En direct avec la réserve

Deux réservistes à bord du porte-avions Charles de Gaulle

J’achève une longue période de réserve opé-rationnelle à bord du Charles de Gaulle. Lors-que le CIRAM Toulon m’a contacté enmai 2008 pour me demander si j’étais dispo-nible et intéressé pour une mission à bord duporte-avions, j’ai pris quelques instants pourréfléchir. En vérité, mon choix était déjà fait :c’était oui !

Après un peu plus de 30 années passées dansla Marine nationale,il est difficile,voire impos-sible d’oublier tout ce qui a fait votre vie.

Je suis entré à l’Ecole des Mousses en 1966,c’était hier…

Breveté élémentaire électricien (on ne disaitpas encore électrotechnicien), j’obtiens par lasuite, le brevet supérieur EMSEC. En 1980,c’est le grand saut : après avoir réussi leconcours d’officier spécialisé de la marine,ma carrière prend une autre orientation ; j’intè-gre le Bataillon de Marins Pompiers de Marseille. Ces douze années passées dans ce corps de professionnels de la sécuritéincendie vous forgent une expérience àaucune autre comparable.

Mais la nostalgie du large et l’ambiance de lavie en mer me font opter pour une affecta-tion prestigieuse : Sécu 1 du PA Clémenceau.Cette période correspondait aussi à la fin devie active du « Vieux Tigre ».

En 1998, je décide de prendre ma retraitemarine. Mais je ne la quitterai pas complète-ment car je postule pour continuer à servirdans le cadre de la réserve opérationnelle.

Une première mission en relation directe avecmon expérience professionnelle de « sécuri-tar » m’est offerte avec la mise en service duCentre de Formation et d’Entraînement Sécu-rité de Toulon.

Mon parcours dans la vie civile me conduiraà devenir formateur dans le domaine de lasécurité incendie et la sécurité du travail. Ace titre,j’ai acquis une expérience particulièrequi m’a permis d’accepter sans réserve maseconde mission de réserve active à bord duCharles de Gaulle.

Cette mission a un caractère bien spécifique,puisqu’elle a consisté à élaborer le documentd’analyse des risques professionnels de l’en-semble du porte-avions ! Ce document quiest connu dans le monde du travail civil sousle nom de document unique est une obliga-tion légale imposée à toutes les entreprisesfrançaises quelqu’en soit la taille ou encoreleur activité professionnelle. Les unités desarmées n’échappent pas à cette règle. Lecontrôle général des armées, les états-majorsdes trois armées ont donc très normalementengagé leurs grands subordonnés à mettreen règle leurs différentes unités.

Le porte-avions Charles de Gaulle en arrêttechnique de longue durée pour une remiseà niveau de l’ensemble de ses installationsdevait lui aussi se conformer à la loi.

L’importance du dossier à traiter dans undélai réduit a déterminé l’état-major dunavire à demander le concours d’un officierréserviste pour conduire la démarche derédaction du dossier d’analyse des risquesautrement appelé DAR.

Cette tâche présente la particularité de mobi-liser l’ensemble des services du bord. Pourune unité de dimensions plus réduite quecelle d’un porte-avions, cela représente déjàun travail important,mais le Charles de Gaulle,c’était un nouveau chantier d’envergure quis’ouvrait en parallèle avec tous ceux déjàengagés à bord.

Il s’agit ici de conduire le travail d’analyse desrisques professionnels auxquels sont expo-sés les deux mille personnes réparties dansles vingt deux services du bord.

Le travail consiste tout d’abord à expliquer àchacun des groupes d’évaluation des risques,constitué dans chaque service, le but généralde la démarche et la méthode préconiséepour réaliser cette analyse. Ensuite vient letravail d’analyse mené sur le terrain.C’est danscette phase que ma présence a permis d’ai-der de mes conseils les responsables des ser-vices et aussi de soulager le service deprévention du bord qui de son côté avait lalourde et importante tâche de gérer la sécu-rité de l’ensemble des travaux à risque,enga-gés à bord du navire.

Une fois l’analyse réalisée dans les services, ilrestait à centraliser, synthétiser les résultatspour les mettre en forme dans le documentfinal qui sera soumis à l’approbation de lacommission consultative hygiène et préven-tion des accidents du porte-avions Charles deGaulle.

Ma mission s’arrête ici. Elle m’aura permis derenouer un contact étroit et fructueux avecmes camarades d’active qui m’ont reçu demanière très chaleureuse.

Cette période de réserve m’a démontré, s’ilétait besoin, l’intérêt que pouvait représen-ter les réservistes dans les armées.

CF (R) Serge Carbot (Toulon)

Le CF(R) Serge Carbotchargé du document d’analyse des risques professionnels

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Au terme d’une carrière de 37 ans de Marineet lorsque arrive le moment de la retraite, jeregarde en arrière ; comme il me semble loinle jour où je suis arrivé à Hourtin en 1971.Mécanicien de formation, la rencontre avecl’aéronavale a été déterminante au cours dema carrière et mes affectations sur porte-avions ont été nombreuses.Lorsque je rejoins pour la première fois leCharles de Gaulle en 1994, il est en armementà Brest. Je suis alors responsable des installa-tions d’aviation.Donner une âme à ce bateaua été une lourde tâche, mais lorsque les pre-miers coups de catapultes ont retenti,je savaisque nous approchions du but.Je suis revenu sur le PA CDG en 2001 commechef du service Installations Aviation. Je suisalors responsable d’un service de 135 person-nes comportant les catapultes mais égale-ment les freins d’appontage, les ascenseursaviations,les stations carburant avions,les ins-tallations d’appontage,l’assistance électriqueaux avions.Les années passent, il n’est plus question deporte-avions mais un ancien qui connaît lesbateaux de son époque intéresse encore laMarine, je désarme la FLM Duquesne puiscommande l’Orage et l’Ouragan qui sont enréserve. Il faut s’occuper de nos fidèles servi-teurs jusqu’au bout… mais à propos de dés-armement, il faut aussi que je pense à maretraite.J’étais à la recherche d’un emploi dans le civil,lorsque le commandement du Charles deGaulle me contacte pour me demander si unepériode de réserve avec eux m’intéresserait.Le bâtiment est en IPER,presque les deux tiersde l’équipage aura été relevé lorsqu’il repren-dra la mer pour essais et remise en conditionopérationnelle,mon expérience pourrait êtreutile pour les aider dans ces moments là. Je

n’hésite pas et fin mars 2008 je rejoins l’équi-page du PA CDG qui s’est installé à terre pourréserver le bâtiment aux travaux de chantier.Je suis alors nommé COMAEQ2 parce que leCOMAEQ en titre devait quitter ses fonctionsà l’été et le commandement souhaitait ren-forcer cette fonction pour assurer sa suite,dans le management de l’équipage.A l’entrée de l’IPER l’opération avait consistéà basculer l’équipage à terre, la prochaineopération consistera donc à basculer l’équi-page à bord, la planification de cette opéra-tion m’est confiée dès mon arrivée dansl’équipage du porte-avions.Je fais un bilan de tous les paramètres qu’il vafalloir prendre en compte pour élaborer uncalendrier et coordonner les nombreuxacteurs.Le groupe de travail fonctionne, les réunionsde concertation, la prise en compte descontraintes de chacun se transforment au fildes jours en un planning qui prend forme.Les intervenants concernés par cette opéra-tion sont nombreux : l’industriel DCNS pourles installations vie à bord,cuisines,traitementdes déchets, climatisation, aménagement des postes et carrés ; la DIRSIM pour lesconnexions informatiques. A terre la Basenavale de Toulon œuvre pour les logementsmis à notre disposition,les Travaux maritimespour les contrats de location des ALGECOS,leSVR pour le restaurant « au grand Charles »,le commissariat pour la gestion du mobilier.Des moments importants comme la sortie debassin jalonnent cette période de bascule àbord,mais le grand jour arrive,nous couponsle cordon ombilical des infrastructures à terrepour nous installer à bord. Je mesure le che-min parcouru, ai-je oublié quelque chose ?Apparemment tous le monde est à bord etle bateau reprend vie avec son équipage. Il

s’essaye à quai avant de reprendre la mer oùun nouveau challenge nous attend. Il faut eneffet procéder aux essais de tout ce qui a étéchangé,visité,modifié.A partir de ce momentune nouvelle tâche m’est confiée : je devienscoordonnateur d’essais aviation et je retrouveainsi mon métier.Les essais à la mer se déroulent, le tempspasse vite comme toujours dans ces momentslà, je revis le porte-avions en mer, les avionsarrivent et je suis impressionné par la rapiditéavec laquelle il retrouve son efficacité. Ceuxqui ont connu le Charles de Gaulle en activitéentraînent leurs équipiers novices, je m’ef-force pour ma part de faire profiter de monexpérience afin de faciliter cette étape. La finde l’année et de mon contrat d’ESR arrivent,je quitte le porte-avions heureux d’avoir vécucette nouvelle grande étape avec une petitepointe de fierté d’y avoir participé.Entre temps j’ai répondu à un appel de l’étatmajor pour une mission en OPEX,ce sera pour2009, mais c’est une autre histoire.

CF (R) Denis Jollas.

Le CF(R) Denis Jollas,commandant adjoint équipage 2(COMAEQ)

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En direct avec la réserve

Quand Northwood s’intéresseà la piraterie maritime…

Du 16 au 23 octobre dernier s’est déroulé pourles pays de l’Alliance Atlantique l’exerciceBOLD MASTER 08, entraînement annuel desmarines de l’OTAN à la coopération navale auprofit des flottes de commerce.

Le thème choisi rejoignait on ne peut plus lespréoccupations actuelles, puisqu’il s’agissaitde coordonner les efforts fictifs de plusieursTask Forces pour la sécurité de la zone MerRouge-Golfe d’Aden,et plus spécialement lesabords du détroit de Bab el Mandeb.

Ce théâtre figure désormais au nombre desplus dangereux en matière de piraterie mari-time, comme les événements de cette annéel’ont malheureusement démontré.

L’équipe britannique où je figurais a joué ausein du QG des forces navales alliées de l’Eu-rope du Nord à Northwood (banlieue de Lon-dres), avec le concours du Nato Shipping oucentre d’information maritime à couverturemondiale pour les navires marchands.

Il faut rappeler l’importance pour nos amisbritanniques de ce lieu,d’ailleurs engagé dansun vaste et ambitieux chantier de complèterénovation jusqu’en 2011 (!),qui le rend pres-que méconnaissable,quand on sait que l’ami-ral le dirigeant vient d’être nommé par laReine General Chief of Staff de la Royal Navyet First Sea Lord, à compter de juin prochain.

Ont participé en tout quatre CTF (CombinedTask Forces) à Carthagène,Northwood,Toulonet Stavanger, chacune dirigeant deux Ship-ping Cooperation Points respectivement àRotterdam et Marseille, Gdynia et Stavanger,Hambourg et Athènes, enfin Halifax et Brest.On voit que quasiment tous les principauxpays de l’Alliance étaient représentés, desdeux côtés de l’Atlantique, et bien évidem-ment sur le même scénario…Précisons qu’en cas d’activation réelle del’exercice, les SCP de Northwood se seraient

trouvés à flot sur des bateaux de support plon-

geurs, au large des ports de Djibouti et Jizan

(côte arabique au nord de la zone d’opéra-

tions figurée en bleu),chacun contrôlant donc

les entrées du détroit par le Golfe d’Aden et

la Mer Rouge.

Le hasard a fait qu’au milieu exact de l’exer-

cice, nous apprenions l’envoi effectif de la TF

150 passer le canal de Suez et se diriger sur

zone,constituée en SNMG2 ou Standing Nato

Maritime Group 2,afin de dissuader les pirates

somaliens et constituer une force de réaction

rapide… Le même jour Alindien était reçu par

le ministre de l’intérieur du Yémen, pour pro-

poser l’appui de la France en doctrine de lutte

anti-terroriste !

On peut ajouter l’activation à l’initiative des

USA d’un corridor de sûreté au large des côtes

sud-yéménites (Maritime Patrol Security Area),

destiné à éviter au maximum la navigation

marchande à proximité de la Somalie,pour se

convaincre de l’utilité de ces exercices OTAN,

qui peuvent se transformer facilement en mis-

sions réelles intégrées à un état-major embar-

qué sur un de nos BPC.

CF(R) Bertrand Senacq

Coopération navale COM Brest

Une équipe très mélangée : norvégienne, britannique, néerlandaise, danoise, allemande, italienne…et française !

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Le 19 septembre 2008, quarante praticiens réser-vistes ont passé une journée d’instruction à borddu Bâtiment de projection et de commandement(BPC) Mistral.A cette occasion, des médecins ont témoigné del’isolement des praticiens à la mer,que ce soit dansle cadre d’opérations maritimes comme Beryx,Baliste ou Thalatine, de missions d’assistance auxpêches ou dans celui du déploiement d’une forcede guerre des mines.« Le médecin embarqué : un homme à la mer ». Letitre de cette présentation est parfaitement évo-cateur des conditions extrêmes dans lesquellespeut exercer le médecin.Ces praticiens apportent aujourd’hui une contri-bution significative : 13 % des journées de méde-cins à la mer sont en effet assurés par desréservistes.Les participants ont notamment visité les instal-lations hospitalières embarquées du BPC.La jour-née s’est conclue par un exposé sur le règlementsanitaire international (RSI) et l’action des servi-ces vétérinaires.

Médecin chef des services (R) Christian Le Roux

Vice-président mer de l’Union nationale des médecins de réserve

Des médecinsréservistes àbord du Mistral

Bloc opératoire du Mistral lors de l’opération BALISTE (2006)

SMU Mistral, équipe santé lors de l’exercice CAIMAN (2006)

SMU Mistral, intervention médicale exercice CAIMAN (2006)

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En direct avec la réserve

Utah BeachUn réserviste trait d’union lorsd’une cérémonie franco-américaine

Le premier Maître de réserve Fabien Henrioa effectué son service militaire en 1983-1984,et depuis 1987,il s’est engagé dans la réserveopérationnelle ; Il est actuellement souscontrat ESR pendant cinq ans, à raison de 30jours par an à la CIFUSIL CHERBOURG.Dans le civil, le Premier maître de réserveFabien Henrio occupe un emploi de « Cus-toms Manager Seafreight » (responsable duservice douane) au sein de la société DBSchenker,spécialiste du transit international :cette société connaît et encourage la voca-tion militaire de Fabien Henrio en lui accor-dant chaque année six jours d’absenceautorisée et payée pour effectuer une périodede réserve.Le 27 septembre 2008, lors de l’inaugurationà Utah Beach d’une statue dédiée à l’US Navy,le PM (R) Fabien Henrio a pu concrétiser unsouhait : lier ses deux carrières au même évé-nement.Utah Beach fut l’un des principaux sites dedébarquement des alliés en Normandie le

6 juin 1944. Cette statue honore la mémoire

des marins américains ayant participé à l’opé-

ration Overlord, où plus de 150 000 alliés

furent engagés.

Une des agences DB Schenker aux Etats-Unis,

a pris contact avec l’agence du Havre, à la

demande de l’US Navy qui souhaitait envoyer

cette statue en bronze jusqu’à Utah Beach.

Fabien Henrio s’est occupé du transit par

bateau, des formalités douanières avec l’ap-

pui du ministère du budget, ainsi que du

transport exceptionnel entre Le Havre et

Utah Beach.Son correspondant de l’US Navy

en France était le Captain (capitaine de vais-

seau) Reggie P. Carpenter.

De plus Fabien Henrio a assuré pour la com-

mune de Sainte Marie du Mont, (en étroite

collaboration avec le Maire, Monsieur Millet,

et le directeur du musée, Monsieur Noël), la

manutention de la statue jusqu’à son empla-

cement final avec l’intervention de la société

Cherbourg Levage, et d’une imposante grue

pour placer la statue sans endommager lesmonuments à proximité.Le PM (R) Fabien Henrio, a été convié à assis-ter à l’inauguration de cette statue par le Cap-tain Reggie P. Carpenter ; pendant cettecérémonie, il a eu le plaisir de pouvoir ren-contrer son hôte, Monsieur Millet, MonsieurNoël, Gordon R. England, secrétaire adjoint àla Défense américain,Monsieur Spears,sculp-teur, ainsi que de nombreux véterans de l’USNavy,dont trois d’entre eux ont reçu la Légiond’Honneur ;mais surtout,à sa plus grande joieen tant que réserviste de la Marine nationale,le chef d’état-major de la Marine, l’amiralPierre-François Forissier.

Le PM (R) Fabien Henrio et l’amiral Pierre-François Forissier Le monument commémoratif,scellé sur la plage d’Utah Beach à Sainte-Marie-du-Mont, a étéinauguré en présence del’association des ancienscombattants de la Navy,des vétérans, de l’ambassadeurdes Etats-Unis en France et desautorités françaises.

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En direct avec la réserve

Une sortie en terrain militaire près deMontreuil-sur-Mer (Pas de Calais), a réuni,samedi 25 et dimanche 26 octobre 2008,une centaine de jeunes stagiaires,d’instructeurs et les chefs des centres desPMM de Lille et Dunkerque. Une première,si on considère l’importance de l’effectifprésent et le caractère conjoint del’opération. Bien rodée ces dernièresannées par la PMM de Dunkerque, etplacée à chaque début de cycle, la sortiefavorise l’intégration des stagiaires, leuresprit d’équipage, et le professionnalismede leur ordre serré, acquis dès lescérémonies du 11 Novembre, qui acontribué à asseoir leur réputation dans larégion(1) .

Le terrain militaire de Rometz se situe aumilieu des collines d’Artois. Un long chemind’ornières et de boue y mène à travers lebocage.Le grand nombre de jeunes en tenuekaki ou camouflée, qu’on découvre tout àcoup à l’entrée de la ferme, est impression-nant. Camionnettes, véhicules tous terrains,camion bâché, et hébergement sous tentesajoutent à l’ambiance militaire et témoignentde l’importante logistique mise en œuvre.

D’autres groupes s’activent dans différentsateliers.A l’appel des gradés,les jeunes se ras-semblent par binômes, comprenant un sta-giaire de chacun des deux centres PMM. Au

PMM du Nord : L’union fait la forceUne nouvelle Préparation militaire marine a été lancée à Lille à la rentrée2008. Les instructeurs communs aux PMM de Lille et Dunkerque ont organiséune première sortie groupée.

programme de l’après midi :séance d’instruc-

tion, marche d’orientation, suivie en alter-

nance d’exercices physiques par ateliers

(traversées sur câbles suspendus, tyrolienne,

rampé sur aussière), d’un bivouac et d’une

marche d’une dizaine de kilomètres de nuit.

Filles ou garçons, le sourire est de mise en

général, mais les visages se crispent parfois

sous l’effort ; la volonté se lit aussi dans les

regards, celle d’aller jusqu’au bout de soi, de

réussir, et de dépasser son appréhension.

L’implication des gradés et instructeurs est

réelle. Du plus âgé à la plus jeune, tous for-

ment une équipe au service de l’ensemble

des stagiaires, les encourageant, veillant sur-tout à leur sécurité dans l’accomplissementdes différents exercices physiques demandés.L’organisation, toujours perfectible, exigebeaucoup, notamment des chefs de centredont les visages attestent de l’engagementet des journées de préparation que ce week-end leur a demandé.Les aménagements des locaux et des ateliers,la reconnaissance des parcours, les repas,toutcela a nécessité en effet plusieurs journées detravail préalable,et constitue en quelque sortela partie immergée de l’iceberg. Et cela, mal-gré l’expérience accumulée au fil des ans,quia permis d’améliorer petit à petit le dispositifdans le détail.L’extension à la nouvelle PMM de Lille de cettesortie de cohésion marque une nouvelleétape.L’engagement d’un nouvel instructeur,intégré direct en formation et se préparant àdevenir chef de centre, indique la volonté decapitaliser l’expérience acquise et de lui don-ner toute la pérennité qu’elle mérite

CF(R) Jean-PierreCASTIER(Dunkerque)

(1) Remarquée par les autorités,la PMM Jean Bart a été une nouvellefois applaudie à Lille, au défilé du 14 Juillet pour la troisième foisconsécutive. L’afflux des demandes a conduit à la réouverture àLille,cette année,du centre «Amiral Courbet» en septembre2008.

La formation d’un esprit d’équipage,…

… et de camaraderie

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1 rue du maréchal LyauteyBP 8001557044 METZ CEDEX 1

Il y a 60 centres PMM répartis sur toute la France.

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Prépresse de la Marine – N° 12543 – 04-2009 – 27 631 • SGA-SMG/Impression