MIR

36
MIR N° 08 – JUILLET 2009 © Marine nationale D O S S I E R : Aéronautique navale D O S S I E R : Aéronautique navale

description

Marine info reserves

Transcript of MIR

Page 1: MIR

MIR N° 08 – JUILLET 2009

© M

arin

e na

tiona

le

DOSSIER :

Aéronautique navaleDOSSIER :

Aéronautique navale

Page 2: MIR

COMITÉ DE RÉDACTION

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Contre-amiral François de Lastic

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

CV Emmanuel Gouraud

RÉDACTRICE EN CHEF

EV1 (R) Véronique Rémont

CorrespondantsEV1(R) Mikaël Cabon (Atlantique-Brest)

MP Anne-Marie Krzyzaniak (Manche-Cherbourg)CF Hervé Houbre (Manche-Merd du Nord)

LV Caroline Sobol (Paris)LV(R) Sylvie Busatta (Méditerranée-Toulon)

SM Jean-Michel Maurizi (Ajaccio)CF(R) Bertrand Senacq (Bayonne),

CV(R) Alain Rondepierre (Bordeaux)CF(R) Jean-Pierre Castier (Dunkerque)

M. Luc Depuydt (Le Havre)PM Xavier Thomas (Nantes)

CC(R) Michel Potier (Marseille)SM Olivia Lenormand (Strasbourg)

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

CF Hervé Bellec (Cols bleus)CF(R) Yves Jullien (DPMM/3)

Mme Messina-Roulleau (CCMIL Houilles)

MAQUETTE ET MISE EN PAGES

M. Jean-Marc Leroutier (CCMIL Houilles)

RESSOURCES PHOTOGRAPHIQUES

© Marine nationale (sauf mention particulière)

ADMINISTRATION

Centre d’enseignement supérieur de la MarineB.P. 08 – 00300 ARMÉES

[email protected]

Fax : 01 44 42 82 06Abonnements : contactez votre APER

PRÉPRESSE DE LA MARINE

CC MILLÉ Houilles67, rue Buzenval – 78800 Houilles

SGA-SMG/IMPRESSION

Pôle graphique de Tulle2, rue Louis Druliolle

BP 290 19007 Tulle CEDEX

Tirage : 27 631 exemplaires

N° 8 – Juillet 2009 Dépôt légal à parution - ISSN n° 1629-0370

S O M M A I R EPages

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

Infos Marine nationale• La Marine en campagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2

Infos Réserve• Évolution des réserves - Un point sur les chantiers 2009 . . . . . . . . . . . .3• La protection sociale des réservistes opérationnels . . . . . . . . . . . . . . .4• Attribution de récompenses et de décorations aux réservistes . . . . . .7• Le rapport au Parlement sur l’état de la réserve en 2008 . . . . . . . . . . . .8• Formation et information des réservistes de la Marine . . . . . . . . . . . . .8

Dossier : RRéserve et aéronautique navale

• Interview du Vice-amiral d’escadre Olivier de Rostolan (Alavia) . . . . .10• LV (R) Patrick Sellin, réserviste par esprit de corps . . . . . . . . . . . . . . . .12• Les missions de l’aéronautique navale vues par le centre

opérationnel de la Marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14• Réserviste à la SIMMAD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16• Le détachement de la flottille 35F de Cherbourg/Maupertus . . . . . . .18

• MJR (R) Moniteur à l’école du personnel volant . . . . . . . . . . . . . . . . .20• MJR (R) Didier Kane : Y a-t-il un réserviste dans l’avion . . . . . . . . . . .21• PM (R) CONTA Rémy Gallet, Contrôleur de la circulation aérienne . .22• PM (R) DENAE Christophe Touzet, Chef de quart Aéro . . . . . . . . . . . .22• QM Benjamin Gout, Jeanne d’Arc, service aviation . . . . . . . . . . . . . . .23• LV (R) Jean-Marie Laucagne, La passion des airs . . . . . . . . . . . . . . . . .24• QM (R) Raimbert, Prodef : « En étant réserviste, je mets du réelderrière les mots » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25• Voilà bientôt cent ans que les marins volent ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

Tour d’horizon• Les associations réservistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28• Des milliers de réservistes ont participé aux cérémonie du 8 mai . . . .29• Loin des côtes, la Marine est présente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29• Aux côtés des cadets de la Défense en outre-mer . . . . . . . . . . . . . . . . .30• Un marin réserviste en OPEX au Tchad . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

Couverture : © Prépresse de la Marine – © Marine nationale

Page 3: MIR

1

08 – JUILLET 2009Éditorial

D ANS LES PROCHAINES ANNÉES, les effectifs des arméesvont diminuer d’une cinquantaine de milliers depersonnes. Or, des armées au format réduit ont plus

que jamais besoin de réservistes. Elles seront en effet moins encorequ’auparavant capables de disposer en propre du personnel en nombre eten qualité suffisants.

C’est particulièrement vrai de la Marine. Plus petite des trois armées, elleremplit un large spectre de missions qui n’est pas modifié par les réformesen cours. Bien au contraire, le récent Livre blanc renforce encore les «contratsopérationnels » impartis à la Marine. De plus les gains procurés par lesrestructurations sont faibles pour la Marine qui a d’elle-même procédédepuis longtemps à la plupart des rationalisations possibles.

Dans l’avenir la Marine devra donc plus que jamais s’appuyer sur desréservistes. Ainsi à terminaison du train de reformes en cours, elle comprendramoins de 38 000 militaires qui seront épaulés par 7 500 réservistesopérationnels.

Au-delà de ces indispensables renforts, les réservistes ou les anciens réservistes, partagent une mission communeavec les marins d’active. Il leur faut convaincre nos concitoyens de l’importance du fait maritime, il leur fautinlassablement démontrer que, plus que jamais dans l’Histoire récente, l’économie, la sécurité et la défensede la France imposent un fort investissement dans les outils maritimes.

La tâche est d’importance mais les acteurs sont à la hauteur. En effet, après 9 mois comme délégué auxréserves, je mesure pleinement l'apport des réservistes, par leur expertise, et par leur capacité à retransmettreses messages. La dernière campagne de recrutement de la Marine en est un remarquable exemple.

Vous découvrirez dans ce numéro plusieurs informations relatives à la réserve et en particulier

l'état d'avancement des travaux engagés en juillet 2008 à la suite du Livre blanc sur la défense et lasécurité ;

un premier aperçu sur le prochain rapport au Parlement sur l’état de la réserve ;

de précieuses informations sur les récompenses ou sur la protection sociale des réservistes.

Le dossier porte sur l'aéronautique navale, élément essentiel d’une marine hauturière et à qui les réservistesapportent une contribution inestimable. …

L’arrivée de moyens aériens au vingtième siècle a, notamment, bouleversé la conduite des opérationsmilitaires. Les activités maritimes qui ne comprennent pas une participation de tels outils sont dorénavantextrêmement rares. Mais agir au-dessus de la mer, ou à partir de la mer exige de développer des savoirs fairespécifiques, ainsi qu’un entraînement régulier et exigeant. Il nous a donc paru nécessaire de nous intéresserà ces « marins du ciel ».

Enfin, la nouvelle rubrique « Tour d'Horizon » qui se substitue à « en direct avec la réserve » ouvre ses lignesaux associations de réservistes ainsi qu’aux témoignages insolites de certains réservistes.

Bonne lecture

Contre-amiral François de LasticDélégué aux réserves de la Marine

Page 4: MIR

2

Infos Marine nationale

La Marine en campagne

L a Marine a lancé fin mars dernier une campagne de communication de recrutement (à lafois à la télévision, dans la presse, sur internet et en événementiel local).

Deux spots ont plongé les téléspectateurs dans l’action opérationnelle des bâtiments de laMarine et leur ont proposé de poursuivre l’aventure sur le site novateur « etremarin.fr ».

Celui-ci permet de vivre de manière ludique et réaliste huit missions (chef de quart, oreilled’or, canonnier…) et d’entamer un dialogue avec des marins sur les métiers de la Marine.

Les premiers retours sont très encourageants : les internautes sont séduits par cette prise deparole à la fois moderne et directe. Tous apprécient les réponses franches et crédibles,souvent délivrées dans l’heure qui suit la question.

La hausse de fréquentation que connaissent les bureaux de recrutement montre que l’ensemblede la campagne a touché positivement un nombre important de jeunes. En revanche, il estencore prématuré de tirer un bilan précis en terme de recrutement.

Le recrutement reste un enjeu majeur pour la Marine. Réservistes, soyez des relais efficace !

1 rue du maréchal LyauteyBP 8001557044 METZ CEDEX 1

Il y a 60 centres PMM répartis sur toute la France. Inscription auprès de votre CIRFA MARINE

Le second maître Mathieu Schindelholz et le lieutenant de vaisseau Thomas Vuong ont prêté leur image pour lesaffiches de la campagne ©

Mar

ine

natio

nale

Page 5: MIR

3

08 – JUILLET 2009

Après la parution du Livre blanc sur ladéfense et la sécurité nationale, deuxgroupes de travail ont été mandatés pourdéfinir :– le nouveau format de la réserve opéra-

tionnelle en 2015, sous la direction del’état-major des armées ;

– l’évolution à donner à la réservecitoyenne, sous la direction du Conseilsupérieur de la réserve militaire (CSRM).

Les décisions issues des propositions de cesgroupes de travail seront officialisées d’ici laparution du MIR n° 8 que vous avez entre lesmains.Voici donc l’état des propositions aumoment ou sont rédigées ces lignes,sachantque les décisions intervenues depuis sontdisponibles sur le site du CSRM.

Format de la réserveopérationnelle en2015La montée en puissance de la réserve opé-rationnelle va se poursuivre à un rythmecertes moins ambitieux que celui prévu parle plan initial de 1997, mais encore trèsimportant. L’objectif fixé aux armées pour2015 est de 40 000 réservistes pour 25 joursd’activité (pour respectivement 33 000 et 21jours en 2008). La réserve de la Marine qui,fin 2008,avait quasiment atteint l’objectif de6 400 réservistes réalisant en moyenne 21jours d’activité annuelle, voit son format2015 fixé à 7 500 pour 25 jours d’activité,soitune progression en jours d’activité de+ 39 %. Cette augmentation révèle bien lerôle important que la Marine entend don-ner à sa réserve opérationnelle. Cependant,le financement de cette montée en puis-sance n’est que partiellement identifié etdevra être confirmé lors des travaux budgé-taires de l’année 2010.Le projet implique de bien maîtriser le coûtmoyen du jour d’activité de la réserve, etdonc de maîtriser le risque d’inflation desgrades en privilégiant l’accès aux engage-ments à servir dans la réserve (ESR) pour lesplus jeunes.

Infos Réserve

Evolution des réservesUn point sur les chantiers 2009

Évolutiondes missionsL’emploi de la réserve a été revu ainsi que lacontribution qu’elle apporte à la réalisationdu contrat opérationnel de la Marine. Ainsi,les réservistes sont indispensables pourabsorber des pics d’activités, en particulierpour compléter ou remplacer du personneld’active de la structure organique mobilisépar une crise, voire en participant eux-mêmes aux déploiements opérationnelspour des missions intérieures et extérieures.On peut d’ailleurs souligner qu’en 2008, lenombre de jours d’activité en opérationsextérieures a presque doublé. Le rôle desréservistes va également être sensiblementrenforcé dans la fonction « protection » pourcontribuer à la défense des points d’intérêtvitaux dont la Marine a la charge, ainsi quepour renforcer la structure de sauvegardemaritime et en particulier la chaîne séma-phorique.La réserve continuera à apporter à la Marineles experts dont elle manque de façon récur-rente, l’expertise dans les domaines mili-taires étant plutôt apportée par d’anciensmarins,alors que l’expertise « civile » est plu-tôt apportée par des réservistes issus dumonde civil.Un temps menacée, la mission de rayonne-ment confiée par la Marine à ses réservistesest maintenue. En effet, concentrée à Brestet Toulon, et dans une moindre mesure àCherbourg et Lorient, la Marine a plus quejamais besoin de ces derniers pour assurerson rayonnement sur le reste du territoirenational. Ils sont en particulier des acteursimportants du recrutement grâce à l’actiondes centres de préparation militaire marine,ainsi que de la reconversion.

Modalités de gestionde la réserveToutes les armées soulignent les lourdeursdans la gestion administrative de la réserve.Plusieurs pistes ont été identifiées pour faci-

liter cette gestion tout enmaintenant le principe de lastricte équité entre l’active etla réserve. Ainsi, le délai depaiement des soldes seraconsidérablement améliorépar la prochaine mise en ser-vice d’un système interar-mées et par sa connexion ausystème d’information desressources humaines de laMarine pour le personneld’active et de réserve. Cetteinterconnexion mettra fin àla double saisie de l’activitédes réservistes, source deretards et d’erreurs.De nombreux autres projets sont égalementen chantier :simplification de la notation,lisi-bilité des formations initiales,mode de gou-vernance de la réserve…

Évolution de laréserve citoyenneLe Livre blanc 2008 souligne que la réservecitoyenne manque de lisibilité et de clartédans les objectifs qui lui sont assignés.Si l’apport de la réserve citoyenne est souli-gné par toutes les personnalités sollicitéeslors des réflexions menées à cette occasion,il apparaît nécessaire de lever une ambiguïtéimportante intrinsèque à cette réserve,dontle seul caractère militaire est celui d’être rat-taché à la loi sur la réserve militaire. Lesconclusions du CSRM ont été présentées ausecrétaire d’Etat à la défense et aux ancienscombattants en mai 2009 et feront (ou vien-nent de faire) l’objet d’une décision que jene suis pas en mesure de décrire au momentoù cet article est rédigé. L’une des mesuresenvisagées serait de changer la dénomina-tion de cette réserve,de faire évoluer le prin-cipe d’attribution d’un grade honorifique auprofit d’un titre honorifique d’officier (sansprécision de grade) et de modifier en consé-quence les conditions de port de l’uniforme,pratique spécifique à la Marine.

Capitaine de vaisseau Emmanuel GouraudAdjoint au délégué aux réserves de la Marine

C’est l’unité d’emploiqui initie le paiement dela solde en émettant uncompte rendud’activité. Un compterendu d’activité émisavant le 1er du mois,déclenchenormalement lepaiement de la solde enfin de mois. Avant touteréclamation, demanderà votre unité d’emploi laréférence ou une copiede ce compte rendu.

Page 6: MIR

Infos Réserve

4

CHACUN D’ENTRE VOUS DETIENT SASOLUTION. IL S’AGIT D’ENGAGER VOTRE

PROPRE REFLEXION DE PREVOYANCEPERSONNELLE !

Pour les SALARIES :

– en interrogeant votre employeur sur les modalités deversement du salaire (proportion du salaire et duréedu versement accordées par le contrat de travail, lesconventions collectives…) en cas d’arrêt de travail oud’invalidité d’une part, et en réclamant les conditionsde l’assurance collective éventuellement souscrite parl’employeur (décès, arrêt de travail, invalidité) d’autrepart ;

– en vérifiant auprès de votre caisse primaired’assurance-maladie (CPAM) le niveau, les délais et ladurée de versement des indemnités en cas d’arrêt detravail, des rentes en cas d’invalidité, et du capital encas de décès.

Pour les PROFESSIONNELS INDÉPENDANTS :

– en vérifiant les prestations accordées par vos régimessociaux spécifiques, et, en l’absence de contrat collectif,en souscrivant des assurances couvrant les risquesprofessionnels, privés et militaires.

Pour TOUS :

– en vérifiant vos contrats d’assurance personnels ;adéquation des garanties couvertes et des montantsassurés – activités militaires garanties ;

– en vérifiant que le contrat d’assurance souscrit enmême temps que votre prêt bancaire n’exclut pas lesactivités militaires ;

– en compensant les éventuelles insuffisances par lasouscription de contrats d’assurance adaptés.

DES TEXTES VISANT À LA MEILLEURE INDEMNISATION DES

RÉSERVISTES OPÉRATIONNELS VICTIMES

A – Réparation intégrale de l’Etat

L’architecture d’indemnisation du réserviste victimed’accident en service est prévue par le code de laDéfense, notamment aux articles L.4251-2 et L.4251-7

En raison de la multiplication des risques liés à lamontée en puissance de la réserve, il devient impératifde vérifier que le réserviste est réellement conscient desconséquences potentielles de la signature d’unengagement à servir dans la réserve (ESR) sur sa vieprivée.

Trop peu de réservistes assurés… car dans la pratique leréserviste n’est pas ou très mal informé sur sa protectionsociale en cas d’accident. C’est ainsi qu’une très grandemajorité de réservistes n’est pas couverte d’assurancespécifique incluant le risque militaire.En 2005, un réserviste blessé en service s’est retrouvédans une situation plus que délicate, sans emploi, sanspension, avec des dettes, et pour finir quasiment sansdomicile.

Une profusion de lois, textes et règlements

De nombreuses références, tant civiles que militaires,sont nécessaires à l’application des dispositions enmatière de protection sociale. Les réservistes, commebeaucoup de citoyens, n’ont pas le réflexe ni la culturenécessaires à l’analyse de leur prévoyance individuelle.Les personnels gestionnaires directs des réservistes sontparfois désarmés quant à la conduite administrative à tenir en cas d’accident, compte tenu d’uneréglementation complexe. De même le suivi desréservistes accidentés, par les services sociaux, est trèsdifférent selon les formations d’emploi et le statut socialdes réservistes opérationnels est encore très mal connude ces dernières.

Lors de la signature de son contrat ESR, chaqueréserviste opérationnel doit initier une réflexionpersonnelle sur les risques qu’il encourt, sur lesgaranties dont il dispose dans l’environnement civil,et sur l’adéquation de celles-ci aux besoins qu’il auraidentifiés dans une démarche globale de prévoyance,tant civile que militaire.

La protection sociale trop peu connuedes réservistes opérationnels

Ce que tout réserviste opérationnel doit retenir

Page 7: MIR

08 – JUILLET 2009

5

4 – Dès accord du réserviste sur cette offre et retour dudossier d’acceptation, le bureau local du contentieuxétablit une décision et adresse pour paiement le dossierd’indemnisation.

IL RÉSULTE DE CES TEXTES :

1 – Une garantie exemplaire accordée par l’Etat,conduisant à la réparation intégrale de l’ensemble despréjudices subis, souffrant toutefois des incontournablesdélais (plusieurs mois pouvant dépasser une année)indispensables à la constitution d’un dossier deréclamation (évolution de l’état de santé et évaluationdes préjudices).

2 – Une réponse adaptée à la difficulté de la trésorerieidentifiée en cas d’arrêt de travail (le réserviste peut êtreindemnisé de sa perte de salaire dans un délai inférieur àdeux mois à dater de son accident).

3 – Des difficultés persistantes pour le salarié dontl’employeur cesserait le paiement du salaire moins d’unmois après l’arrêt de travail (perte de salaire d’au moins50 %), mais limitées dans la durée.

4 – Une absence d’indemnisation rapide de la perte derevenus professionnels pour les artisans, commerçants etprofessionnels libéraux.

POUR ASSURER, ASSUREZ-VOUS QUE VOUSÊTES BIEN ASSURE

Si vous êtes assuré, votre assureur sait-il que vous êtesréserviste opérationnel ?

Qu’il s’agisse… d’assurances de prévoyance personnelletelles que assurance décès, garantie accident de la vie (ou« GAV ») ou complémentaire maladie,

Ou bien d’assurance décès souscrite dans le cadred’un prêt bancaire,

Ou même de garanties de prévoyance collectiveaccordées par l’employeur pour respecter lesconventions collectives professionnelles oudans le cadre du contrat de travail,

Ou encore d’assurance-automobile ou complémentairesanté…

Ces garanties ont été souscrites dans un cadre biendélimité, privé et/ou professionnel et ne vous couvrentpas forcément dans votre activité de réserviste.

ATTENTION DE NOMBREUX CONTRATS D’ASSURANCE EXCLUENT DE

LEURS GARANTIES TOUTE PARTICIPATION ADES ACTIVITÉS MILITAIRES

(ex-articles 23 et 28 de la loi n° 99-984 du 22 octobre1999) selon les principes suivants :

1 – Le réserviste bénéficie des prestations maladie,maternité, invalidité et décès du régime de sécuritésociale civil, pendant son activité sous ESR.

2 – Le réserviste victime de dommages subis dans leservice ou à l’occasion du service obtient de l’Etat,lorsque la responsabilité de ce dernier est engagée, laréparation intégrale du dommage subi selon les règlesde droit commun :

Il faut savoir dans ce cadre que :

– les dommages sont présumés avoir été subis pendantle service (y compris lors du trajet direct du domicile aulieu de convocation et retour) ;

– la responsabilité de l’Etat est présumée engagée(responsabilité sans faute) ;

– les preuves contraires appartiennent à l’Etat (accidenthors service ou réserviste ayant commis une fautedétachable du service) ;

– la réparation intégrale selon les règles de droitcommun vise les dommages matériels et corporels,avec obligation d’indemniser tous préjudices, qu’ilssoient patrimoniaux (frais et soins médicaux etchirurgicaux, pertes de salaires et pertes financières)ou extrapatrimoniaux (préjudices moral – esthétique –d’agrément, pretium doloris).

B – Procédure d’indemnisation de la perte desalaire

L’instruction n° 5105 du 6 juin 2007, émise par leSecrétariat Général pour l’Administration (SGA) duministère de la Défense a mis en place une procédured’indemnisation rapide de la perte de salaire subiepar le réserviste victime d’accident en service (voirarticle précédent dans MIR N° 3 de novembre 2007).

1 – L’unité d’affectation informe, SANS DÉLAI, le bureaulocal du contentieux compétent de tout accidentsurvenu à un réserviste en service ou à l’occasion duservice.

2 – Le bureau local du contentieux constitueimmédiatement le dossier d’indemnisation du réservistevictime (trois dernières feuilles de salaire, attestation dunon-maintien du salaire par l’employeur, information dela caisse primaire d’assurance-maladie).

3 – Le bureau local du contentieux établit une offreprovisionnelle d’indemnisation du préjudice résultant dela perte de salaire, DANS LE MOIS DE LA CONNAISSANCEDE L’ACCIDENT et l’adresse au réserviste.

Page 8: MIR

6

Infos Réserve

En tant que réserviste opérationnel vous devez vérifierce point en lisant votre contrat, ou mieux encore enobtenant une réponse précise du (des) assureur (s)et/ou de votre employeur.

Pour ce faire, vous trouverez un modèle de lettre, àcompléter et à envoyer (Téléchargeable sur le sitehttp://www.devenirmarin.fr/reserve). Les quelquesminutes que vous prendrez pour rédiger ce courrier,pourront éviter à votre famille et à vous-même dessituations dramatiques et durables.

SI BESOIN, SOUSCRIVEZ UNE ASSURANCECOMPLÉMENTAIRE

Si suite à ce courrier, vous obtenez la confirmation quela garantie du contrat souscrit est, ou peut vous êtreacquise pour les activités de réservistes décrites, il s’agituniquement de vérifier que les montants versés en casd’accident sont suffisants.

Si, en revanche, la garantie ne peut être acquise auprèsde cet assureur ou si vous n’avez aucune assurance deprévoyance personnelle et privée, il vous appartient dedéterminer l’opportunité de souscrire un contratd’assurance spécifique couvrant ces activités, avec desmontants de garanties calculés, choisis et adaptés àvotre situation personnelle (salaire réel, situation de

famille…). Vérifiez que cette assurance complète bien,en tous points, les conditions accordées par votrecontrat de travail (conventions collectives).

UN CONSEIL : CHOISISSEZ UNE ASSURANCEaccordant des GARANTIES « FORFAITAIRES » !

Ne minimisez pas non plus l’impact financier imposépar des actes médicaux et des interventionschirurgicales coûteuses, parfois répétitives. La Sécuritésociale se désengage en remboursant moins demédicaments, et en réduisant ses taux ou montants deremboursement des actes (impact des retenues et desfranchises), ou en ne collant pas à l’augmentation deshonoraires des praticiens. La Sécurité sociale a toujoursimposé ses « tarifs de convention », qui s’avèrent êtrede plus en plus éloignés des tarifs demandés par lespraticiens (dépassements d’honoraires). Le montantrestant à la charge des assurés sociaux va donccroissant et les dépenses médicales s’additionnent aumoment même où le réserviste blessé est en arrêt detravail, et souvent privé d’une partie au moins de sesrevenus.

Une assurance « COMPLÉMENTAIRE SANTÉ » peut vous éviter des avances lourdes à supporter !

6901 74

73

38

052607

42

0406

8313

84

2B

2A

30

48

34

11

66

09

3165

64

32

82

81

12

4647

2419

15 43

63

03

2387

1617

8579

8636

18 58

71 39

25

21

70 90

68

8852

8945

41

374944

56

29 22

35

50

53

72

61

14 27

28

76

80

60

62

59

02

7791

78

9593

94

9275 51

08

10

55

54

57

67

33

40

APER TOULON

APER BREST

APER PARIS

APER La Réunion : [email protected] Fort de France : [email protected] Papeete : [email protected] Nouméa : aper_noumé[email protected] Guyanne : [email protected] coordonnées des APER outre-mer sont celles, inchangées,des ex CIRAM.

APER Paris15 rue de Laborde – BP 2975008 ParisTél. : 01 53 42 80 81Fax : 01 53 42 80 35E-mail Internet :[email protected]

APER ToulonPassage de la Corderie – BP 5083800 ToulonTél. : 04 94 16 29 70 – Fax : 04 94 02 50 22E-mail Internet : [email protected]

APER Brest8 bis rue Colbert – BP 4329240 BrestTél. : 02 98 37 79 41Fax : 02 98 22 07 52E-mail Internet : [email protected]

Page 9: MIR

7

08 – JUILLET 2009

C et article a pour objet de rappeler les grandsprincipes et les échéances de leur attribution aux

réservistes.

Principes d'attribution

Aux termes de l'article R. 4211-4 du code de la défense, leréserviste opérationnel comme le réserviste citoyen peutprétendre aux récompenses liées au service courant ou àl'exercice d'une activité professionnelle comme parexemple, la lettre de félicitations.

Ils concourent également pour les décorations suivantes :

– les ordres nationaux (Légion d'honneur, ordrenational du Mérite, médaille militaire),

– la médaille de la défense nationale qui n’estattribuée qu'au réserviste opérationnel,

– la médaille des services militaires volontaires.

Le processus et les règles d'attribution sont similaires àceux concernant le personnel de l'armée d'active.Cependant, lorsque des conditions sont à réunir, ellessont spécifiques à la réserve et précisées dans les textespropres à chacune de ces décorations.

Le réserviste n'a aucune démarche à effectuer. Sesactivités étant enregistrées dans le systèmed'information pour les ressources humaines, il estsélectionné par des traitements informatiquesautomatiques.

Procédures administratives - ÉchéancesEn règle générale, elles suivent celles du personnel del'armée d'active.

Les travaux pour les ordres nationaux commencent dèsle mois de septembre de l’année n et sont assurés entotalité par le bureau de la réserve militaire(PM3/RA/CHAN). La sélection des conditionnants estautomatique, c’est-à-dire sans intervention du réserviste.Les propositions sont adressées à la sous-direction desbureaux du cabinet du ministre de la défense dès le moisde février n +1 pour une attribution paraissant auxdécrets de :

– fin avril pour la LH,

– novembre et mai n +2 pour l’ONM,

– janvier pour la MM.

Le cycle de rattrapage de l’attribution de la médaille de ladéfense nationale au personnel réserviste opérationnel aété interrompu en raison de la transformation des outilsinformatiques. Ainsi les attributions de l’échelon bronzeet argent au titre du 1er janvier 2007 sont paruesrécemment. Celles au titre du 1er janvier 2008 sont encours de réalisation. Les attributions pour l’échelon ORde ces deux années seront incluses dans les travaux autitre du 1er janvier 2009 qui vont se dérouler pour les troiséchelons dès la fin des travaux 2008 en cours.

À partir de 2010, chaque échelon sera traitéconformément à la réglementation et non plusuniquement par la chancellerie du bureau PM3. En effet,les états de proposition d’attribution (PAMDN) seronttransmis aux bureaux d’administration des ressourceshumaines (BARH) des formations d’emploi desréservistes qui agiront comme ils le font actuellementpour le personnel d’active.

Il en sera de même pour l’attribution de la médaille desservices militaires volontaires.

En conclusion, la gestion des récompenses etdécorations, comme pour l’ensemble de la gestion desréservistes, se rapproche de plus en plus de ce qui estréalisé pour le personnel en activité de service. Lesacteurs de terrain sont principalement pour lesréservistes opérationnels les BARH et pour les réservistescitoyens, les autorités militaires de rattachement.

Attribution de récompenses et dedécorations aux réservistes

Page 10: MIR

8

Infos Réserve

Renouvelez votre volontariat au

moins tous les trois ans

Le Conseil Supérieur de la réserve Militaire (CSRM)rend compte chaque année en juillet de l’état etde l’évolution de la réserve au Parlement. Le

rapport 2008 et les rapports des années antérieures sontdisponibles sur le site du CSRM (www.defense.gouv.fr/reserves onglet rapports et comptes rendus).

Le rapport 2009 souligne entre autre :

– qu’au 31 décembre 2008, l'objectif de montée enpuissance des réservistes opérationnels était satisfait à95%. Pour la Marine, les 6372 ESR réaliséscorrespondent à 99% de la cible fixée.

– une augmentation significative du taux d’activité enOPEX qui est passé à 7,65% (4,72% en 2007) horsgendarmerie.

– que la réserve opérationnelle se rajeunit (moyenne 37ans), se féminise (17%), est bien distribuée encatégories de grade même s'il semble important depoursuivre l'effort de repyramidage. Le recrutement devolontaires issus de la société civile (36%) reste stable.

Le rapport au Parlement sur l’état de la réserve en 2008

P rivilégiant l’emploi des réservistes dans leurdomaine de compétence ou d’expertise, laMarine délivre peu d’actions de formation. Laformation initiale est généralement délivrée lorsdes périodes militaires Marine (PMM et PMS),voies d’entrée normales dans la réserveopérationnelle. Pour les candidats ne répondantpas aux conditions d’âge de la PMM, cetteformation initiale est assurée lors du stage deformation des officiers de réserve (FOR), ou desnon-officiers de réserve (FNOR).

Une formation de spécialité est ensuite délivréepour les QMM issus des PMM et se destinant auxspécialités de Fusilier, de Guetteur séma-

phorique, de Marin Pompier ou de Secrétaire.

À la demande de la formation d’emploi, les réservistes quilui sont affectés peuvent suivre les formations à l’emploinécessaires. Par exemple, les marins affectés auprès d’undélégué militaire départemental peuvent suivre à sademande, le stage OTIAD organisé par l’armée de terre.

Enfin, les réservistes sont informés de l’évolution de laMarine, par plusieurs moyens :

– Les conférences d’informations organisées par lesAssistants Départementaux pour la Marine (ADPM) dechaque département (voir coordonnées dans l’encartrégional de MIR)

– La présente revue MIR dont l’objet est d’entretenircette information ;

– Les autres publications de la Marine accessibles sur lesite du Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine(CESM) : www.cedoc.defense.gouv.fr/Le-centre-d-enseignement-superieur

– Et en particulier la lettre électronique bimensuelled’information sur l’actualité et les enjeux de la Marinenationale : « brèves marine ».

Formation et information des réservistes de la Marine

Abonnez vous àla newsletter

« brèves marine »en adressant voscoordonnées à :

[email protected]

.gouv.fr

Un ami réserviste ne reçoit plus MIR… C’est probablement que son adresse connue

de nos fichiers n’est pas suffisammentprécise ou erronée… Il doit signaler sonadresse correcte à l’APER le plus proche.

Page 11: MIR

Dossier

LaRéserve etl’Aéronautiquenavale

LaRéserve etl’Aéronautiquenavale

Pour agir sur toutes les mers, l’aéronautique navale apporte une contribution indispensable par sa maîtrise de l’espace aérien.Les 7 000 hommes et femmes qui la composent sont avant tout des marins.Marine Infos Réserve a voulu en savoir plus sur leurs missions,qu’ils appartiennent à l’active ou à la réserve.

Page 12: MIR

10

Dossier

Amiral, pourquoi l’aéronautique navalerevêt-elle une si grande importance?

La mondialisation des échanges a renforcél’importance stratégique de l’espace mari-time, véritable poumon de l’économie. Lesmoyens de contrôle de cet espace,autrefoisdéployés sur la surface des océans, ontdepuis un siècle conquis la troisième dimen-sion en opérant sous la mer et au-dessus dela mer. La France est une nation maritimemajeure du fait de son histoire et de sa géo-graphie. Elle possède notamment une zoneéconomique exclusive de 11 millions de km2

et doit en assurer la sécurité. C’est la raisonpour laquelle la Marine française doit êtreapte à agir sur toutes les mers du globe etappartient au cercle fermé des grandesmarines océaniques. La maîtrise de la troi-sième dimension en mer est une conditionde ce statut.L’étendue des océans et la nature des mis-sions ont imposé une diversification destypes de bateaux et d’aéronefs de la Marine.Trois familles d’aéronefs composent sa flotteaérienne : le groupe aérien du porte avion(GAE), les hélicoptères embarqués sur lesbâtiments, les aéronefs basés à terre et àproximité des espaces maritimes.Divers mais complémentaires, ces aéronefss’intègrent dans un ensemble cohérent favo-risant leur coopération et le soutien desforces à la mer.L’aéronautique navale,part intégrante de laMarine,a une taille raisonnable :elle compte7 000 hommes et femmes,plus de 200 aéro-nefs en parc et 5 bases en métropole. Les« marins du ciel » se concentrent sur leurdomaine d’expertise et s’adossent sur lereste de la Marine ou sur les autres arméespour ce qui peut être mis en commun.Leur expertise est bien évidemment le sou-tien que peuvent apporter les moyensaériens aux opérations navales comme le

Interview du vice-amiral Olivier de Rostolan ALAVIA

contrôle des espaces aéromaritimes, lesdomaines de lutte spécifiques (sur la mer etsous la mer…), le renseignement à la mer,l’assistance, le sauvetage et les opérationsde police en mer. À côté de ces domainesexclusifs, l’aéronautique navale est très pré-sente dans les opérations interarmées,quand l’action implique une projection dela mer vers la terre. Ces 10 dernières annéesson taux d’engagement au combat a étéconsidérable : Bosnie, Kosovo, Afghanistan,Tchad, Djibouti, lutte contre les narco trafi-quants…

L’ Aéronautique navale est-elle unecomposante indispensable à la Marineet indissociable de celle-ci ?

L’aéronautique navale est indispensable carla Marine ne peut fonctionner sans elle etvice versa ; le point le plus important étantque la Marine lui offre ses plates-formes demise en œuvre.

Un bâtiment se déplace de façon continueet se positionne en un lieu souhaité mais sonaction est limitée autour de lui. La mise enœuvre d’un aéronef a une durée limitée maisétend sans conteste, le champ d’activité ;c’est l’intérêt de la troisième dimension.

Le meilleur exemple est donné par ce quel’on appelle le couple « frégate/hélicoptère ».L’hélicoptère dépend de sa frégate pour lamise en œuvre, l’entretien, le ravitaillement,la préparation des équipages.En retour,bienutilisé par le commandant de la frégate, il luipermet d’investiguer un espace 2 à 3 foissupérieur au seul champ d’action du bâti-ment. Il est un effet multiplicateur des capa-cités propres du bateau.

Un porte-avions sans groupe aérien embar-qué n’aurait pas beaucoup d’utilité.

Enfin la sûreté de la composante sous-marine de notre dissuasion nucléaire reposeen grande partie sur l’action des aéronefsspécialisés dans la lutte anti-sous-marine :avions de patrouille maritime et hélico-ptères.Ils ouvrent le passage lors des départset retours de patrouille.

L’aéronautique navale est indissociable dela Marine à cause des hommes et desfemmes qui la composent et non à causedes aéronefs ; ce sont avant tout des marinsqui ont conscience d’exercer un métier demarins.

Une bonne part d’entre eux naviguentautant que leurs camarades de la « surface »et la culture nécessaire à leur expertise estdirectement tirée du milieu salin. Le sobri-quet de « pingouin » qui leur est attribué estsignificatif.

Le pilote d’hélicoptère vit au gré de sa fré-gate.Le Charles de Gaulle est la seconde mai-son des pilotes d’avions embarqués. Lestechniciens exercent une bonne partie deleur activité à bord,soumis à des contraintesinconnues à terre. Ils doivent bien souvent

Phot

o ©

Mat

hieu

Leb

resn

e

Page 13: MIR

08 – JUILLET 2009

11

© M

arin

e na

tiona

le

aussi assurer l’autonomie de petits détache-ments (sur le théâtre africain ou lors de mis-sions de service public).En résumé, les marins du ciel sont des pro-fessionnels de la mer.

Quelles sont les principales réformespour l’avenir : faut-il se réduire poursurvivre?

Les réformes actuelles ont conduit les diffé-rentes armées à se réformer : l’aéronautiquenavale est très touchée par ces réformesavec la fermeture annoncée pour 2011 de laBAN de Nîmes et des sites de Toussus-le-Noble et Dugny. Je vous rassure, les fonc-tions qui y étaient assurées sont pourl’essentiel transférées et la BAN de LannBihoué en Bretagne va sortir renforcée decette aventure. Nous avons dû égalementprononcer la fin de vie du vénérable Nord262 qui assurait des missions de surveillancemaritime et d’instruction.Nous poursuivronsles efforts de mutualisation déjà entreprisdans les domaines du soutien et de la for-mation.

Diriez-vous amiral, que l’aéronautiquenavale doit évoluer en mutualisant sescompétences?

La coopération entre l’aéronautique navaleet l’armée de l’air est une réalité de tous lesjours qui s’accroît avec la mise en serviced’aéronefs communs et l’exécution en sou-tien croisé de nombreuses missions.Je pense bien évidemment au Rafale pourlequel nous avons tissé des liens étroits entreles unités air et marine pour échanger lesbonnes pratiques et mettre en commundivers moyens de soutien ou de formation.Le retard de livraison du NH 90 et l’essouf-flement du Super Frelon imposent aussi dessolutions temporaires innovantes. On peutciter la présence d’équipages et d’hélico-ptères de l’armée de l’air à Lanvéoc, pourassurer la formation de pilotes marins sur unappareil moderne et initier les équipages airà la conduite de missions de secours mari-time.Le rapprochement avec l’armée de l’air surd’autres sujets est significatif, notammentdans le domaine de l’entraînement et des

opérations avec le commandement desforces aériennes (CFA) et celui du soutienavec des structures interarmées (SIMMAD etSIAE).

Je n’oublie pas les excellentes relations quenous entretenons avec l’Aviation légère del’Armée de terre qui embarque très réguliè-rement sur les porte-avions et les bâtimentsamphibies. N’oublions-pas que tous lespilotes d’hélicoptères (dont moi) de laMarine ont appris les bases du vol sur voi-lures tournantes au sein de l’Armée de terre.À notre tour, nous les accueillons sur nossites de formation spécifique pour partagernotre expertise en mer et sur plates-formesmobiles.

Comment avez-vous géré la périoded’indisponibilité du Charles de Gaulle?

L’arrêt du PA CDG durant son IPER, pendant16 mois,a nécessité de trouver des solutionsalternatives à l’entraînement du groupeaérien et à son emploi opérationnel :

– Intensifications des entraînements avecl’Otan à terre ;

– Embarquements sur porte-avions améri-cains ;

– Simulation des opérations sur un pontd’envol fictif à Landivisiau ;

– Détachement de Super Etendard à Kanda-har au côté de l’armée de l’air pourconduire des opérations à partir de la terre(type d’opérations non réalisées depuis laguerre d’Indochine) ;

– Déploiement de Hawkeye aux Caraïbespour la lutte contre le narco- trafic.

Quelle est la place de l’aéronautiquenavale française parmi les autrespuissances maritimes?

La question de la prise en charge de ladimension aérienne des opérations navalesest posée : doit-on effectuer un regroupe-ment de l’arme aérienne, comme dansd’autres nations, sans distinguer les opéra-tions à accomplir (maîtrise de l’espaceaérien, soutien des opérations terrestres,contrôle des espaces maritimes) ou conser-ver une spécificité à chaque armée et un par-tage des missions.

L’étude de l’histoire maritime du XXe sièclemontre que l’acquisition mûrie d’une com-posante aéronavale est le fruit de longsefforts financiers et humains ; les Etats-Unis,la Grande-Bretagne, La France et le Japonont été les principaux acteurs de cette épo-pée,le plus souvent liée à l’histoire des porte-avions. Il est instructif de se pencher sur lesambitions indiennes et soviétiques de la findu siècle dernier, et sur les aspirations chi-noises d’aujourd’hui.La maîtrise d’une com-posante embarquée, ne s’acquiert pas enmoins de trente ans. Elle est l’apanage desprincipales marines océaniques, elle est unobjectif pour celles qui veulent le devenir.

De nos jours, la marine américaine donneclairement le ton en matière de stratégie,detactiques et de techniques navales.Sa supré-matie quantitative et qualitative est incon-testée. Vous observerez que sa structureaccorde une place de choix à l’aéronautiquenavale embarquée et à terre. Elle possèdeune puissance de combat comparable àcelle de l’Air Force si on lui associe la com-posante aérienne embarquée du MarineCorps. L’aéronautique navale française nejoue pas sur le même registre. Néanmoins,ses compétences et ses ambitions sont lar-gement reconnues outre-atlantique et cedomaine capacitaire bénéficie d’une placeprépondérante dans la coopération militairefranco-américaine.La qualité particulière deces relations est symbolisée par l’accueilréservé à nos pilotes d’avions embarquésdans les écoles de formation de l’US Navyoù ils suivent un cycle de 18 mois et effec-tuent leurs premiers appontages. Elle a étérenforcée ces deux dernières années par lesembarquements de Rafale et de Hawkeyesur porte-avions US, faveur dont noussommes les seuls à bénéficier.

La vocation première de l’aviation maritimea été d’étendre le champ des opérationsnavales (éclairage, réglage des tirs, protec-tions des unités à la mer). Elle est devenueun outil de puissance lors de la secondeguerre mondiale.Le Japon l’avait bien com-pris avant de s’engager dans son aventuretragique. Aujourd’hui, le symbole le plusmanifeste de la puissance militaire améri-caine reste ses 11 porte-avions géants qui

Page 14: MIR

12

Dossier

lui assurent partout dans le monde unesupériorité incontestable dans le spectre desconflits de nature « symétrique ». L’appari-tion de nouvelles menaces et de nouveauxrisques ne condamne pas cette capacité.Aucontraire, l’aéronautique navale permet demieux observer pour intervenir plus tôt ; sacontribution est précieuse pour la fonction« connaissance et anticipation », elle l’estaussi pour l’exercice de l’action de l’Etat enmer :police,recherche en mer, lutte contre lapollution et divers trafics..

La France doit elle conserver unespécificité aéronautique : parle-t’on demarins du ciel ou d’aviateurs de lamer?

Pourquoi ne pas tendre vers une seule entitéde l’ensemble des vecteurs aériens ?

Mais alors que faire des hélicoptères embar-qués qui naviguent au même rythme queleurs plates formes et n’agissent qu’à leurprofit ?

Que faire de la patrouille maritime qui exercel’essentiel de son activité au profit du strictdomaine maritime ?

Pour l’aviation embarquée, l’homogénéitédu personnel reste un argument majeur : lanécessité d’un entraînement et de qualifica-tions particulières milite en faveur d’ungroupe constitué,apte à s’intégrer au mieux

sur sa plate-forme d’emploi ; la culturemarine est un élément fédérateur. Ellerepose sur l’existence de métiers spéci-fiques : personnel de pont d’envol, contrô-leur embarqué, équipages d’hélicoptère desauvetage… Elle est aussi le résultat d’unegrande pratique qui suppose de longsembarquements et une intégration auprèsdes équipages des bâtiments.

Certains aéronefs disposent en plus de leurcapacité d’action en mer, des atouts requispour traiter des objectifs à terre.L’Atlantiquenotamment a apporté une aide précieuseaux opérations menées en Afrique. Cetemploi qui pourrait sembler contre-naturereflète en réalité la part croissante de l’inter-armées dans les opérations et, par là mêmeune meilleure valorisation en commun descompétences de chacun.

L’action à terre, pour les équipages embar-qués, exige une large coordination avec lesforces aériennes nationales ou multinatio-nales, et les troupes sur le terrain. L’engage-ment dans les Balkans et en Afghanistan apermis de renforcer l’apprentissage de l’in-teropérabilité au sein des opérationsaériennes interalliées ainsi que l’intégrationde marins dans des structures de l’armée deterre et l’armée de l’air.La discontinuité mer/terre n’est donc plus un obstacle.

« En conclusion, chaque force doit entrete-nir ses propres atouts et son identité tout enmettant au pot commun ce qui sert l’autreet qui n’a pas de justification à rester eninterne.

L’aéronautique navale est un domaine d’ex-cellence nationale qui doit être entretenudans son cadre strict de compétence endéveloppant sa complémentarité et soninteropérabilité avec les autres armées. »

Je conclus mais je n’ai pas répondu à votrequestion : « marins du ciel ou aviateurs de lamer ? » Cette question,vous devriez la poseraux jeunes matelots qui servent sur le pontd’envol du porte-avions. Que sont ils venuschercher ? Quel spectacle ne les lassejamais ? Il me semble qu’ils appartiennentdéfinitivement à la confrérie des « gens demer ». Bon vent !

Propos recueillis par le LV (R) Sylvie Busatta

Biographie

Le vice amiral Olivier de Rostolan a 55 ans, il est mariéet père de deux enfants. Il occupe les fonctions decommandant la force d’Aéronautique navale depuisoctobre 2006. C’est le premier hélicoptériste à occuperce poste depuis sa création. C’est aussi son troisièmepassage à l’état major.Il a été commandant de la flottille 31F (hélicoptèresLynx ayant une vocation de lutte sous la mer) ; L’amiral a également effectué une carrière de surfacierpuisqu’il a été commandant en second d’une frégateavant de commander un pétrolier ravitailleur.Il a acquis une expérience internationale lors d’unéchange dans la marine allemande et a suivi l’école deguerre en Allemagne . Responsable des relationsmarine pendant trois années à l’état major de la Marine,il a occupé le poste de responsable des relationsinternationales avant d’occuper celui d’ALAVIA.

Ancien tacticien surHawkeye, le LV (R) PatrickSellin est aujourd’huimoniteur-instructeurréserviste pour la 4F à Lann-Bihoué. Il nous enraconte le quotidien, pourMarine Infos Réserve.

EV1 (R) Mikaël Cabon : Pouvez-vousnous expliquer votre fonction dans laréserve?

LV (R) Patrick Sellin : J’ai effectué 26 anset demi de carrière dans la Marine, deMaistrance pont à la 4F sur Hawkeye,basée à Lann-Bihoué. C’est une petiteflottille de trois équipages, une vingtained’officiers dont une dizaine de tacticiensaéronautiques, ma spécialité. Pours’entraîner, les équipages utilisent unsimulateur tactique à terre, dont la mise enœuvre complexe peut nécessiter trois àquatre moniteurs par séance. D’où l’idée derecourir à des réservistes pour animer cessessions sous l’autorité du LV Bienvenu, unofficier d’active affecté au GroupementEntraînement Instruction de la BAN Lann-Bihoué.

Que faites-vous concrètement?

Les trois moniteurs réservistes que noussommes, le CC (R) Le Page, le LV (R) Griffonet moi-même, assurons la préparation desscénarios de simulation, le fonctionnementdu simulateur durant deux à trois heures,le temps d’une mission en conditionsréelles, puis le débriefing. Pendant lasimulation, nous jouons plusieurs rôlescomme celui du commandement

Page 15: MIR

13

08 – JUILLET 2009

LV(R) Patrick Sellin,réserviste par esprit de corpsopérationnel, des pilotes des appareilstravaillant avec le Hawkeye ou du contrôleuraérien de la zone de travail. Outre lescommunications radio, nous entraînonségalement les équipages à l’exploitationdes systèmes de transmission de donnéestactiques entre le Hawkeye, les avions de chasse et le commandement opéra-tionnel (porte-avions, CAOC etc.).Nos scénarios sont réalisés en fonction des demandes de la flottille 4F et nousintervenons selon ses besoins. Le

simulateur E-2C est également mis à profitpour entraîner les élèves OPC3D de laMarine lors de leur formation officierscontrôleur de chasse.

Pourquoi avoir accepté de continuer àservir la Marine après 26 ans de bonset loyaux services?

La 4F, c’est une petite famille. L’esprit decorps y est particulièrement développé, etpersiste malgré le turn-over. Quand on m’aproposé de continuer à donner un peu demon temps, j’ai accepté avec plaisir etsurtout par attachement à l’institution.

Tout au long de ma carrière, la Marine m’apermis de réaliser mes rêves, et aujourd’huime rendre ainsi utile est un juste retour deschoses. Cela me permet également de

continuer à voir évoluer des tacticiens quej’ai formé lors de leurs débuts et enfin, derejoindre mes deux vieux camarades que jeconnais depuis le début de la FAGE (voirencadré).

Vous avez navigué sur le Foch et leCharles de Gaulle. Quelles sont lesparticularités de l’aéronautiquenavale ?

Par définition, les équipages et techniciensde l’aviation embarquée disposent d’uneculture maritime très forte. Nous sommesconfrontés, au cours de notre carrière, à desenvironnements complexes dont lesaspects opérationnels ou climatologiquesau-dessus de la mer sont singuliers.Les compétences ainsi développéespermettent à la Marine de bénéficier d’unsavoir-faire dont peu d’autres paysdisposent à travers le monde. De plus, ungroupe aérien embarqué a la particularitéde préparer, d’effectuer et de débriefer sesmissions avec les mêmes interlocuteurs.Généralement, il atterrit là où il décolle.Cela créé des liens forts avec les différentsinterlocuteurs du porte-avions. Du Charlesde Gaulle, je conserve le souvenir d’un outilformidable, véritable aboutissement dedécennies d’aéronautique embarquée. Denombreuses nations européennes nousl’envient.

Que faites-vous dans le civilactuellement?

Je suis chef de quart au centre decoordination des opérations (CCO) de BritAir (NDLR : une filiale d’Air France qui opère300 vols quotidiens sur l’ensemble del’Europe et dont le siège est à Morlaix). Jedirige une équipe d’une dizaine depersonnes. Notre mission est de répondreaux exigences de régularité et de

ponctualité des vols face aux différentesproblématiques qui peuvent survenir(humaines, techniques, aéronautiques ou commerciales). Et ce, dans un environ-

Repères

11964. Naissance à Concarneau1980. Entrée à Maistrance Pont. Officier marinierdétecteur jusqu’en 1993 sur différents bâtiments desurface, dont l’escorteur d’escadre Dupetit Thouars etl’aviso escorteur Doudart de Lagrée1993 1994. Cours OSM à l’Ecole navale, puis coursspécialité détecteur et chef de quart1994 1996. Officier guerre électronique sur le Foch,lors des opérations Balbuzard et Salamandre enAdriatique1996. Cours tacticien aéronautique à Nîmes Garons,puis affectation à la Flottille 6F (Breguet Alizé)1997. Affecté à la FAGE, formation aux Etats-Unis surle Hawkeye, puis à Lann-Bihoué.1999-2007. WSO (Weapon System Officer) surHawkeye. Participation à partir du Charles de Gaulle,aux missions Heracles 2001/2002, Agapanthe en2004, puis à l’opération Enduring Freedom au-dessusde l’Afghanistan en 2006.Patrick Sellin est chevalier de la Légion d'Honneur,chevalier de l'Ordre National du Mérite, ainsi quetitulaire de la croix de la valeur militaire.

Page 16: MIR

14

Dossier

nement contraint où la satisfaction desclients est une constante préoccupation.J’y retrouve des notions techniques,réglementaires, sur la coordination del’espace aérien par exemple, mais aussi unepassion pour l’aéronautique qui sontsemblables à celles que je rencontrais ausein de la Marine.

Le Centre opérationnel de la Marine(COM) pour le commandant de la zone maritime Méditerranée

(CECMED) œuvre pour la préparation et lecontrôle opérationnel des forces françaisesdéployées en Méditerranée et en mer Noire.Le COM Toulon est également un outilprivilégié pour l'action de l'Etat en mer.

A ce titre il dirige et coordonne l’action desdifférentes administrations et assurel’information du Premier ministre via le secrétariat général de la mer en tant que Centre des opérations maritimes (COM) du préfet maritime de la Méditer-ranée.

Placé sous l’autorité d’un capitaine devaisseau, le COM Toulon est centré sur lafonction du contrôle opérationnel ; il estconstitué de cinq bureaux : renseignement -conduite des opérations – logistique –planification - systèmes d’information et decommandement.

Comment ont évolué les missions del’aéronautique navale en régionmaritime Méditerranée?

Les missions de l’aéronautique ont évoluéen raison de phénomènes maritimesinternationaux et ont dû s’adapter avec laréduction des moyens aériens.

Ces dernier reposent sur deux sites enrégion Méditerranée :

– la base aéronavale (BAN) de Hyèrescentrée sur les hélicoptères (Lynx,Panther, et Dauphin de service public),

– la BAN de Nimes Garons avecessentiellement la flotille 21 F et sesAtlantique 2 (ATL2) qui doit fermer en2011.

Avec la fin de la guerre froide, la recru-descence du narcotrafic, l’immigrationclandestine…, l’aéronautique navale a su

Les missions de l’aéronopérationnel de la Mar

La FAGE

FAGE pour Formation Avion de GuetEmbarqué. Fondée en mai 1997, ellecomptait une centaine de personnes dansson effectif, dont 21 officiers. Ses membresséjournent aux Etats-Unis, principalement ausein de l’entreprise Northrop-Grumman etdans l’US Navy pour se former sur les E-2CHawkeye (trois appareils au total rejoindrontles forces françaises) que vient d’acquérir laFrance.Les onze tacticiens de la FAGE sontinitialement formés à Bethpage, New-York,puis rejoignent à Saint-Augustine en Florideles sept pilotes, qui s’y entraînent. Lestechniciens suivent pour leur part différentsstages sur une quinzaine de sites à traversles Etats-Unis. La présence de la FAGE auxEtats-Unis se termine à l’automne 1998 par laqualification à l’appontage de six pilotes dela Marine et d’un pilote du CEV sur le porte-avions USS J.F. Kennedy.La 4F est réactivée le 10 mars 2000 sur laBAN Lann-Bihoué, sous le commandementdu capitaine de corvette Jean Jourdain deMuizon.

Page 17: MIR

15

08 – JUILLET 2009

recentrer ses missions pour être totalementen phase avec ces phénomènes inter-nationaux épineux.

Concrètement, comment se traduisentses nouvelles missions?

Les missions de surveillance du territoireont été accrues ; les importantes missionsordonnées par le COM Toulon ont trait à lasûreté du territoire et plus particulièrementà la surveillance des approches ; celaconcerne la lutte contre le trafic illicite,le narco trafic et la surveillance de l’im-migration.

Pour « comptabiliser » et limiter l’im-migration clandestine, l’agence FRONTEX,dont le siège social est à Varsovie, a étécréée. Elle permet la mise en commun demoyen de lutte contre l’immigration maisaussi le trafic d’armes. Elle assure égalementune mission de renseignements sur lesbâtiments.

On distingue clairement la surveillance desapproches, de la patrouille maritimeeffectuée par les ATL 2 sur des distancesplus longues, qui demandent plus

d’autonomie ; leur zone d’intervention sesitue entre le nord des Baléares et laSardaigne. La BAN de Nîmes peut aussicompter sur le soutien du Falcon 50 de laBAN de Lann-Bihoué.

La surveillance des pêches occupeégalement une part prépondérante dansles missions du COM/ aéro, avec parexemple la réglementation de la pêche du thon rouge. Les campagne de pêchesont réglementées et le comptage desbâtiments de pêche possédant une licenceest strict : cette action est menéeconjointement par la Marine et les Affairesmaritimes.

L’aéronautique navale assure la détection etle signalement de pollutions ; elle ne peutcependant pas intervenir car elle ne disposepas de moyens Polmar, à la différence desDouanes.

Le Dauphin de service public est dédié ausauvetage en mer : son intervention estordonnée par le COM Toulon, dès que laposition du sinistre est donnée.

Quand il y a seulement suspicion sans lieuprécis, c’est le Falcon 50 de Lann-Bihoué quiintervient, car il possède un rayon d’actionplus important. Dans tous les cas, si lesinistre est avéré, c’est le Dauphin de ser-vice public qui interviendra au final, puis-que lui seul dispose de moyen d’évacuation et de treuillage.

La surveillance défensive est aussi assuréepar les sémaphores et le CROSS MED quialertent le COM Toulon pour le déclen-chement de moyens aériens.

Dans le triste cas du crash de l’Airbus A320d'Air New Zealand, survenu ennovembre2008, au large de Perpignan, leCOM Toulon a déclenché l’opération SAR,« Search and rescue ». Il n’aura fallu que 20minutes avant l’intervention d’un ATL2 etsurvol de la zone du sinistre. L’ ATL 2 qui

effectuait un entraînement a étéimmédiatement dérouté par le COM, ainsique le « Pédro » du porte-avions(hélicoptère embarqué sur le Charles deGaulle).C’est une excellente coordination desmoyens entre le Cross MED de Béar et leCOM Toulon, qui a permis une interventionaussi rapide.

Qu ‘en est-il des missions de défense?

Le COM Toulon ordonne les missions decontrôle opérationnel. Il peut déclencherl’envoi d’un aéronef sur un bâtimentdéployé sur un théâtre opérationnel :l’aéronef va effectuer un « éclairage » pourle bâtiment engagé sur zone et ainsiétendre son rayon d’action.

nautique navale vues par le centrerine

Un centre de coordination pour la lutte anti-drogueen Méditerranée (CeCLAD-M) est en chantier sur labase navale de Toulon. Il s'inspire des structures déjàexistantes, comme le Maritime Analysis andOperations Centre - Narcotics (MAOC-N) de Lisbonne,un outil conçu pour intercepter les trafiquants quiimportent des drogues d'Amérique latine etd'Afrique de l'Ouest vers l'Europe. Le personnel duMAOC-N est composé de juristes professionnels et demilitaires des pays participants, ainsi que d'officiersd'Europol et des forces armées de l'US Joint InterAgency qui jouent un rôle d'observateur et peuventéchanger leur savoir-faire.Le CeCLAD-M aura une mission analogue, mais enMéditerranée.la mise en place d'un dispositif de mobilisationefficace pour la lutte anti-drogue en Méditerranéeest une nécessité et une urgence . Embarquée sur desnavires rapides, les go-fast, une quantité trèsimportante de produits stupéfiants transite via laMéditerranée entre l'Afrique du nord et l'Europe. Lesservices de l'Etat, au premier rang desquels la Marinenationale et la Douane, ont intercepté plusieurstonnes de drogue depuis le début de l'année 2008.

Page 18: MIR

16

Dossier

Le COM gère aussi les opération courantesavec l’intervention programmée de moyensaériens sur le théâtre méditerranéen,comme l’opération Baliste au large descôtes du Liban ; opération où est engagé unTCD avec son hélicoptère.

Les missions de défense ont nettementdiminué avec la fin de la guerre froide mais pourraient à nouveau évoluer avecl’apparition de nouveaux pays détenteursde sous-marins. La flotte russe recom-mence également à se redéployer sur lethéâtre méditerranéen, ce qui pourraitengendrer à nouveau plus de mouvementsaériens.

Le domaine du renseignement pur n’est pasoublié puisque le COM peut envoyer unaéronef pour améliorer la connaissanced’un théâtre : un ATL 2 est ainsi déployé àChypre pour effectuer une surveillancemaritime au large du Liban. Cette surveil-lance s’exerce aussi dans le détroit deGibraltar.

L’action de l’aéronautique navale est-elle isolée ou obéit-elle aussi à lavolonté d’interarmisation et departenariat?

C’est un réel partenariat qui s’opère avec les autres administrations et armées etl’aéronautique navale n’échappe pas à cettevolonté étatique.

Lors de ses missions de surveillance duterritoire, l’aéronautique navale travailleavec le secrétariat de l’immigration et lesecrétariat général de la mer ; elle s’associeégalement à d’autres administrations,comme les douanes qui possèdent desmoyens aériens.

Lors du déclenchement de missions deservice public, le Dauphin de la BAN deHyères assure les interventions jusqu’à 100nautiques des côtes. Ensuite c’est l’arméede l’air qui prend le relais pour les alerteslourdes, en faisant décoller son Puma de labase aérienne de Solenzara en Corse.

C’est une solution transitoire maisconcluante, en attendant la mise en servicedu NH 90.

Propos recueillis par le LV (R) Sylvie Busatta,auprès de la cellule Aéro du COM Toulon

Entré au sein de la Marine nationale àHourtin en décembre 1972, j'ai faitun peu plus de 32 ans de carrière

dans l'aéronautique navale. Electroniciend'aéronautique (DARAE), j'intègre l'EMF OM en 1979 pour poursuivre une carrièred'officier de marine breveté énergieaéronautique (ENERA). Après une affec-tation de CST à la flottille 12F et sesvénérables Crusader, j'ai occupé plusieursfonctions au Service d'approvisionnementen matériels de l'aéronautique navale(SAMAN), dans les domaines logistique etinformatique. Après un passage sur leporte-avions Foch et à l'ARAN de Cuers, jesuis revenu à Toussus-le-Noble comme chefdu centre informatique puis directeur duSAMAN. En 2002 je suis nommé com-mandant de l'EAN Toussus-le-Noble, macarrière « d'active » se termine en février2005, atteint par la limite d'age de capitainede frégate.

Manager ATL1 à la SIMMAD

Certes la Marine me rayait de l'activité, maisje pensais pouvoir continuer à servir dansle domaine du soutien et des services. LaSIMMAD* recherchant un officier de marineà compétence aéronautique pour un ESRde 90 jours, j'ai immédiatement postulépour ce poste dans la plus parfaitecontinuité de ma carrière et dès juin 2005,je remettais donc l'uniforme à tempspartiel.La SIMMAD ( Structure Intégrée duMaintien en condition opérationnelle desMatériels Aéronautiques du ministère de laDéfense) est notamment agence exécutivedu programme Atlantic chargée deconduire l'ensemble du programme, degérer les crédits mis en place, de réaliser lescontrats selon le droit français.

Manager ATL1, je suischargé du suivi des affaires de la

compétence de la SIMMAD concernant lesATL1 des nations italienne et allemande.Je suis l’interlocuteur privilégié duCentre International de Gestiondes Matériels Atlantic(CIGMA). Je participe auxcomités directeurs et auxréunions concernant l'ATL1(en France, Italie, Allemagne). Mon emploidu temps est calqué sur les besoins de laSIMMAD et du CIGMA et je suis présentdeux à trois jours par semaine.Habitant Montigny-le-Bretonneux danslesYvelines, le CIGMA est sur mon trajet, cequi me permet de maintenir un contact très

Le CV(R) Jean-Claude Montenot

Réserviste à la SIM

Ci-contre : Atl1 et ATL2 français , Atl1 italiens etallemands en grande livrée d'anniversaire

Page 19: MIR

17

08 – JUILLET 2009

Historique

1957 Création par le comité d’armement d’un

groupe d’experts OTAN-MPA

chargé d’étudier le programme de l’avion de

patrouille maritime

1958 Choix du BREGUET 1150 ATLANTIC

1959 Constitution du comité directeur de

l’ATLANTIC

1959 Création du consortium industriel BREGUET -

ABAP – DORNIER -

FOKKER - SUD AVIATION (SECBAT)

1961 Premier vol du prototype ATLANTIC n° 01

1963 Protocole franco-allemand (18 avions

commandés par l’Allemagne)

1965 Création du CIGMA

1965 Livraison des 2 premiers avions de série

1968 Protocole franco-néerlandais (9 avions

commandés par la Hollande)

1968 Protocole franco-italien (18 avions

commandés par l’Italie)

1985 Retrait des Pays-Bas du programme ATLANTIC

1989 Livraison du premier ATL2 à la Marine

française

1991 Prise en charge de la gestion des matériels

ATL2 par le CIGMA

1994 Début de la diminution du parc des BR1150

ATLANTIC allemands

1996 Retrait du service des BR1150 ATLANTIC

français

2010 Retrait programmé des ATL1 Allemands

2013 Prévision de retrait des ATL1 Italiens

2030 Prévision de retrait des ATL2 Français

étroit avec nospartenaires de l'aéronautique

navale allemande et de l'arméede l'air italienne. Je suis à ma

cinquième année de réserve qui estpassée en 2008 à 120 jours.Promu capitaine de vaisseau de réserve au1er décembre 2008, j'ai un emploi à mi-temps qui me satisfait dans ma vie familialeet professionnelle tout en continuant àservir une aéronautique navale inter-nationale.

Le programme Atlantic

Le Bréguet Br-1150 Atlantic est un avion depatrouille maritime conçu par BréguetAviation et produit par le consortiumSECBAT (Société Européenne deConstruction de l'avion Bréguet Atlantic)

qui regroupe plusieurs sociétéseuropéennes (Dassault Aviation et

Aérospatiale pour la France, Dornieret MBB pour l’Allemagne, Aeritalia pourl'Italie et SABCA-SONACA pour la Belgique).Seul avion de patrouille maritime au mondespécialement conçu pour sa mission et nonpas dérivé d'un avion civil, le BréguetAtlantic est le résultat de la premièreopération de coopération européenne dansle domaine de l’aviation militaire. Lajustesse de la définition du besoin militairecombinée à la qualité de conception et deréalisation industrielle ont produit untandem porteur–système d’armes parti-culièrement efficace, cohérent et fiable. Savaleur opérationnelle et sa souplessed’emploi lui ont permis de remplir avecsuccès les missions les plus diverses.Si bien que dans les années 1980, la Francea commandé une deuxième version de cetaéronef, l'ATL2.Pour en assurer le soutien technique etlogistique, le Centre International deGestion des Matériels Atlantic (CIGMA) a étécréé le 1er août 1965 sur la BAN de Toussus-le-Noble, dans lequel travaillent ensemblemilitaires et civils des nations participant auprogramme.Un comité directeur constitué de hautsreprésentants nationaux se réunitannuellement pour diriger, surveillerl'exécution du projet, pour élaborer lesarrangements financiers, approuver lescontrats, contrôler et fixer les lignesd'action. La présidence et l'organisation dece comité directeur tourne chaque annéeentre la France , l'Italie et l'Allemagne.

CV(R) Jean-Claude Montenot

* SIMMAD : Structure Intégrée du Maintien en conditionopérationnelle des Matériels Aéronautiques du ministère de laDéfense

MAD

Page 20: MIR

18

Dossier

Major (H) René Chevallot : Bonjourcapitaine. Pouvez-vous faire uneprésentation générale de la flottille35F : son lieu de stationnement, sesmissions, ses moyens…?

LV Xavier Picard : Bonjour à vous. Pourrépondre à votre question, sachez que laflottille 35F est basée à Hyères, près deToulon. Précédemment, et ce jusqu’en 1999,elle était basée à Lanvéoc-Poulmic, sur lesbords de la rade de Brest. Les missionsprincipales de la flottille 35F sont, d’une partle sauvetage en mer, et d’autre part, lesoutien au porte-avions avec les hélico-ptères PEDRO en alerte à chaque cata-pultage et appontage pour intervenir encas de crash d’aéronef.

Quant aux moyens, la flottille met toujoursen œuvre des Alouette III pour des missionsde soutien ou à titre d’hélicoptère PEDRO.Elle met également en œuvre deshélicoptères Dauphin, aussi bien sur leporte-avions en tant que PEDRO, qu’au seindes détachements de service public pour lesauvetage en mer.

6 Dauphin sont dévolus au service public.Deux hélicoptères supplémentairesviennent d’être loués à une entreprise civilepour garantir une plus grande disponibilité.Ils ont la même livrée que les hélicoptères« Marine nationale ».

3 autres Dauphin effectuent les missionsPEDRO sur le porte-avions. La flottille

emploie également 3 Alouette III pour cesmissions.Soit un total d’une douzaine de machines,ce qui fait que la 35F est considérée àl’heure actuelle comme une grosse flottille.

Quelles sont les missions du détachement, dans le cadre del’Action de l’Etat en mer (AEM)?

La mission principale du détachement estde faire du sauvetage en mer.Il participe à l’AEM dans la zone de laManche sous l’autorité de la préfecturemaritime de Cherbourg, d’où les marquesspécifiques internationales arborées parnotre machine, au même titre que lespatrouilleurs de Cherbourg ou leremorqueur de haute mer Abeille Liberté.A titre d’exemples, je peux vous citerquelques sorties récentes.Il y a quelques jours, nous avons dûintervenir au large de Fécamp pourrechercher un plongeur qui n’était pasremonté à la surface. Il était en plongéeavec un ami. Ce dernier, après être remonté,l’a perdu de vue.Nous sommes aussi intervenus pourrechercher un bateau qui n’était pas rentréau port. Le bateau a été retrouvé. L’hommequi se trouvait à bord avait fait une crisecardiaque.Nous avons également effectué desmissions de reconnaissance suite aunaufrage d’un bâtiment au large afin dedétecter d’éventuelles traces de pollution.Nous participons également à la police despêches avec dernièrement une recru-descence des tensions entre marins françaiset belges.D’autres missions sont égalementeffectuées, telles que les reconnaissancesde traces de pollution, l’identification denavires qui ne répondent pas aux appels duCROSS JOBOURG ou qui sont mal posi-tionnés dans les rails de circulation

Le détachement de la flottille 35F

Courant avril, la rédaction cherbourgeoise du MIR s’estrendue sur l’aéroport de Cherbourg/Maupertus pourrencontrer le lieutenant de vaisseau Xavier Picard, chef dudétachement 35F de service public. Pour l’occasion, elle étaitaccompagnée par le major (H) René Chevallot, ancien del’aéronautique navale, qui a mené l’interview afin de mieuxconnaître ce détachement.

Le LV PICARD entouré de deux de ses adjoints et du MJ(H) CHEVALLOT

© M

arin

e na

tiona

le/M

P CH

AILL

OU

Page 21: MIR

19

08 – JUILLET 2009

maritime. Ces survols de naviress’accompagnent régulièrement de couver-ture photographique, toujours dans lecadre de leur identification.

Combien de sorties mensuelleseffectue le détachement?

Nous sortons en moyenne trois fois parmois pour des missions de sauvetage tellesque la recherche en mer de personnesdisparues ou tombées à la mer, l’évacuationd’un marin blessé, l’investigation après le tir d’une fusée de détresse en mer…Sinon, nous sortons régulièrement pour lesautres missions évoquées.

Quel est le rayon d’action dudétachement?

La situation du détachement, dans le norddu Cotentin, lui permet d’atteindrerapidement toute zone, qu’elle soit situéedans l’ouest ou dans l’est du départementde la Manche. Au grand maximum,l’hélicoptère doit effectuer 90 nautiquespour rallier les zones les plus éloignées de sa compétence, ce qui fait qu’il peutrester longtemps sur zone vu le peu decarburant dépensé pour la rallier. Il peutégalement embarquer plusieurs personnessupplémentaires, le plein de carburantn’étant pas nécessaire.A savoir que le Dauphin, avec un pleincomplet et les quatre membres d’équi-page traditionnel, peut travailler jusqu'à150 nautiques de sa base.La zone de compétence du détachementpeut s’agrandir en cas de problème sur lesmachines des détachements voisins,comme c’est actuellement le cas pour cellesdu Touquet. Nous prenons alors leur zone ànotre compte.

Quelles sont les alternatives en cas deproblèmes, de pannes ou de manque depersonnel spécifique?

Les détachements prennent en compte leszones voisines en cas de problème sur lamachine locale. Celui du Touquet et celui deLanvéoc-Poulmic sont les remplaçantsprivilégiés en cas d’indisponibilité de notremachine. Ils se partagent alors notre zonehabituelle d’intervention.

Les hélicoptères de la sécurité civile peuventégalement intervenir, à savoir les Dragon,avec la restriction qu’ils ne sont pas équipéspour effectuer du treuillage de nuit.

Chacune de ces unités a son propreemployeur : pour nous, il s’agit de lapréfecture maritime de Cherbourg, pour lesDragon, il s’agit du CODIS.

Dans le même esprit, si les Dragon sont horsservice ou déjà employés, la préfecturedépartementale peut demander à lapréfecture maritime l’intervention del’hélicoptère 35F de Maupertus, pour untransfert médicalisé d’urgence par exemple.

Quels sont les autres détachements dece type en métropole ou outre-mer?

Il y a cinq détachements de service publicde la 35F.Outre celui de Cherbourg/Mauper-tus, des détachements sont stationnés sur

un terrain civil au Touquet (mer du nord),surla base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic(zone Bretagne), sur un terrain civil à LaRochelle (sud-ouest Atlantique) et enfin surla base aéronavale d’Hyères pour la Médi-terranée.

Quels sont les moyens matériels dudétachement?

Un hélicoptère Dauphin, qui est entretenupar la société civile Heliunion. La Marine apassé un contrat avec cette société pourl’entretien des hélicoptères de servicepublic car ils ont une instrumentationdifférente de celle des autres hélicoptèresmilitaires, tels que le Panther, versionmilitaire du Dauphin. Heliunion a passé uncontrat de dépannage dans les 24 heuressuivant le problème, quelque soit le lieud’implantation du détachement. Cesystème a fait ses preuves, la disponibilitédes hélicoptères de service publicatteignant 97%. Cela permet de ne gréer lesdétachements qu’avec un seul Dauphin.

Seules les petites révisions ou interventionspour la mise en œuvre de la machine sont

de Cherbourg/Maupertus

© M

arin

e na

tiona

le/M

P CH

AILL

OU

Evacuation sanitaire à bord d’un porte-conteneurs

Page 22: MIR

20

Dossier

effectuées par le personnel technique de laflottille.

Quels sont ses moyens en personnel?

Douze personnes, dont le chef, composentle détachement. Elles sont réparties en deuxéquipes de six, formées d’un commandantde bord, d’un copilote, d’un adjointtechnique, d’un treuilliste, d’un plongeur et d’une personne chargée de l’équipement(avionique). Il y a deux officiers (le com-mandant de bord et le copilote) et quatreofficiers mariniers dans chaque équipe.

Le rythme de travail est de 15 jours d’alertesur site (24 heures sur 24), suivis de 13 joursde repos à domicile. Le personnel n’est pas tenu de loger sur la base - quelques-uns sont en famille sur la régionCherbourgeoise – mais doit être dans lacapacité permanente de rallier le site dansun délai maximum de 30 minutes.

Quels sont ses infrastructures?

Le détachement dispose d’une enclave surl’aéroport de Maupertus avec un bâtiment-vie récent comportant cuisine, salon,bureaux et chambres. Nous sommes bienlotis car il faut savoir que les détachementsdu Touquet et de La Rochelle sont logés enalgeco.

Quelles peuvent être les difficultésliées à la situation particulière dudétachement (faible effectif, problèmesde soutien administratif et technique,éloignement géographique par rapportà la BAN, rythme de service) ?

L’effectif de deux équipes de six est bienadapté aux missions du détachement. Parcontre, l’éloignement de la base mère et lesrelèves rapides entre les deux équipagesposent quelques problèmes du point devue du suivi administratif. L’affectationd’une treizième personne permanente,administrative, permettrait de faciliter leschoses. Toute la gestion administratives’effectue par téléphone avec la BANHyères. De plus, sur les 12 personnes dudétachement, seules 2 sont originaires dusud. Les 10 autres viennent de Bretagne etne connaissent pas du tout la BAN Hyères.

Le soutien technique et la fourniture despièces pour l’hélicoptère est assuré par lasociété Heliunion.

Quels sont vos rapports avec l’aéroportde Maupertus?

Vu la situation excentrée du détachement,les rapports sont très restreints. Ils selimitent à la tour de contrôle et auxpompiers de l’aéroport.

Merci, capitaine, pour votre accueil etbonne continuation.

Voilà maintenant trois ans que j’aiquitté le service actif pour meconsacrer à mes autres passions : le

handball et la moto. Mais comment tirer untrait définitif sur ces avions qui ont bercémon existence tout au long de ces34 années, et ces 5 000 heures de vol quim’ont permis de découvrir le monde ?Je ne pouvais pas tourner une page aussiriche en émotions sans conserver une petiteporte entrouverte et « la réserve opération-nelle » semblait réunir toutes ces conditionspour éviter de couper les ponts définitive-ment.Je signe mon premier ESR en 2006 à l’écoledu personnel volant (l’EPV) de Nîmes-Garons(l’EPV) qui emploie déjà quelques naviga-teurs aériens réservistes.J’arrive en terrain connu, pour y avoir étéaffecté de 2000 à 2004 et je connaissais par-faitement le travail à fournir pour être « opé-rationnel » dès mon arrivée.Dès les premiers jours, j’enchaîne les volsavec les élèves ELBOR (électroniciens debord).La bonne connaissance du métier spé-cifique de moniteur en vol me permet rapi-dement d’être admis comme un moniteurreconnu et compétent.C’est important car un élève n’accepte lesremarques et les prend vraiment en compteque s’il considère que son professeur luidémontre des qualités et des compétenceavérées.J’éprouve une certaine fierté en annonçantà mes collègues du handball que je vole ;certes, je ne suis pas pilote, mais expliquerma fonction en vol et les joies qu’elle pro-cure suffit à effacer le fait de n’être que res-ponsable de la partie électronique et desmoyens de détection dont dispose un aéro-nef de l’aéronautique navale.Enfiler à nouveau cette combinaison de volqui me transforme en moniteur en vol, pré-parer mon casque, vérifier mon bloc mes-

Le LV Xavier PICARD

Agé de 33 ans. Réside en Bretagne.

Entré en 1995 dans la Marine (cursus EOPAN/élèveofficier pilote de l’aéronavale – officier sous contrat).Pilote sur Alouette III à l’escadrille 22S pendant 2 ans (unecampagne sur la Jeanne D’arc)

Pendant 5 ans, affecté à la flottille 34F équipée de Lynx(lutte anti-sous-marine).

Chef du service « Aviation » sur la Jeanne D’arc pendantun an.

Affecté depuis 1 an et demi au détachement 35F deMaupertus.

Désigné à l’été prochain pour la 34F.

2 500 heures de vol.

Le MJ(H) CHEVALLOT

Agé de 62 ans, il réside à quelques centaines de mètres de l’aéroport de Maupertus.Entré en 1964 dans la Marine en tant que mécaniciend’aéronautique.Affecté à la BAN Querqueville, puis à la BAN Maupertuspendant trois ansIl a rallié la BAN Lanvéoc-Poulmic pour être affecté à lasection « vol sportif » qui disposait encore des derniersStamp et de Morane Saulnier. Sont ensuite arrivés lesRallye.Après le BS en 1972, retour à Lanvéoc, puis directionToussus-le-Noble pour travailler sur les programmesSuper-Entendard et Lynx (documentation technique).Retour vers Querqueville, cette fois-ci au CIN en tantqu’instructeur au CFCP pendant 13 ans.Il a fini sa carrière au CIRAM Cherbourg en tant qu’officieren second.Depuis qu’il est retraité, il participe à l’entretien desavions de l’aéro-club de Maupertus.

Moniteur à l’é

Page 23: MIR

21

08 – JUILLET 2009

sages et mon cahier de notes pour suivreavec précision les premières heures de vold’un jeune militaire qui sort tout juste del’école de maistrance…Certes, ils sont un peu stressés avant ce pre-mier vol pendant lequel un major va confir-mer si les cours théoriques suivis ont étébien assimilés.. Ils ont la gorge sèche aumoment d’énumérer les fréquences de leurpremier briefing devant l’équipage de leurvol… Ils bégayent un peu en récitant tantbien que mal les connaissances théoriquessur les antennes en faisant le tour de l’avionou en montrant un à un les matériels desécurité dans l’avion…Mais la lumière qui brille au fond de leursyeux ne trompe pas : impressionnés certesmais fiers d’être enfin en vol…

Sur une de mes dernières périodes en 2008,j’ai fait 13 vols sur 14 jours de présence : lepremier jour, nous étions montés dansl’avion en tenue de vol mais une pannemoteur au démarrage et un manque d’avionen secours nous avaient fait rebrousser che-min.

Depuis trois ans,je vis donc à ce rythme pen-dant 25 ou 30 jours par an, suivant lesbesoins de l’EPV, et j’avoue que j’attendschaque fois ces moments avec beaucoupd’impatience ; le fait de retrouver mesanciens collègues,de pouvoir assouvir ce quirestera la passion de ma vie, voler.

Je reviens plusieurs fois par an par périodede deux ou trois semaines d’affilée pendantles semaines plus délicates où les vols et lescours au sol s’enchaînent à un rythme plusintense pour les élèves mais aussi pour lesmoniteurs et ainsi j’ai le sentiment de faireencore partie de cette grande famille qu’estl’aéronautique navale.

Que penser alors de la fermeture de la BANNîmes Garons, lorsqu’on est réserviste ?

Beaucoup de tristesse et de souvenirs quivont partir avec des collègues et le bruit desderniers avions dans le ciel de Camargue…

MJ(R) Woro

27 mai 2004, je suis installé devant le scope

radar d’un N262 E de la 28 F. Les moteurs

tournent, nous sommes autorisés à rouler

pour une mission d’instruction au profit

d’élèves GETBO de l’école du personnel

volant (EPV). Rien de bien nouveau pour unDENAE, sauf que je suis RCA depuis le31 juillet 1999 !

Engagé en 1980, de spécialité ELAER, jereçois une première affectation à la 33 F sur

Super Frelon. Je découvre les premiersembarquements sur les porte-avions Fochet Clemenceau ainsi que sur les TCD Orageet Ouragan. Puis vient le temps du courspilote,un échec (adieu Fouga),et l’admissionau cours d’ELBOR radariste à l’EPV. A l’issuede ce BAT, je rejoins la 6F sur Bréguet Alizéque je quitte seulement pendant la paren-thèse du BS et de la transformation DENAE*à l’EPV.En quittant le service actif, j’étais persuadéde ne plus jamais revoler dans un avion auxcouleurs de la Marine nationale. Mais grâceà la réserve opérationnelle, j ‘ai pu déstockerma combinaison de vol !Durant mes périodes de réserve à l’EPV,j’oc-cupe la fonction d’instructeur détecteurnavigateur aérien au sol et en vol. L’intégra-tion au sein du département TACAE del’école s’est faite naturellement (merci à touspour votre accueil),ce qui m’a permis de par-ticiper rapidement à la formation des BATDENAE lors de séances de simulateurs et demissions aériennes.De plus,j’occupe le posteradar lors des vols au profit d’élèves d’autresdépartements de l’EPV.Chaque année je retrouve avec plaisir cetteambiance empreinte de bonne humeur etde professionnalisme qui manque souventau monde civil.Vivement donc la prochainepériode,mais le retrait du service des N262 Eappelle une question :y aura-t-il toujours unréserviste dans l’avion ?

MJ(R) Didier Kane

* DENAE : détecteur navigateur aérien

Nîmes-Garons

école du personnel volant

Y-a-t-il unréserviste dans l’avion ?

Page 24: MIR

Dossier

22

J’ai quitté la Marine en 2002 quelquesmois après mon retour de la missionHéraclès,pensant ne jamais remettre

mon uniforme ; pourtant sept ans plus tard,je continue à le porter durant mes périodesde réserve.

J’étais contrôleur de la circulation aérienne,c’est-à-dire « CONTA ».Mes affectations suc-cessives se situent dans le sud de la France,la BAN Fréjus-St-Raphaël, Nîmes-Garons,Hyères deux fois, Cuers, le Ccmar, le bureauZonex au « Com » dans la préfecture mari-time et pour finir conduite des forces àALFAN.

J’effectue mes périodes de réserve auCcmar(1) Méditerranée plus communémentappelé « FANNY » qui doit être renforcélorsque l’activité aérienne en mer est soute-nue.J’y travaille en tant qu’opérateur radar :j’assure la mise en œuvre des exercices pla-nifiés par le bureau Zonex et exécutés parnotre marine ou par d’autres organismes

(CEM, marines étrangères, armée de l’air oude terre…)

Ces missions ont lieu en Méditerranée dansune zone dangereuse appelée D54 ; ce sonten général des activités aériennes et de tirs.Je dois,en coordination avec les organismesde la circulation aérienne civile et militaire,interdire la pénétration d’avions ou autresaéronefs lorsqu’un exercice est programmé :par exemple un bâtiment effectuant un tir100 mm sur une cible aérienne ou de sur-face, une attaque de navires par les chas-seurs du porte-avions Charles de Gaulle ouune chasse de sous-marin par hélicoptèresou Atlantic.Je dois exercer une surveillance radar pourque ces exercices, qui ont lieu souvent enmême temps,se déroulent en toute sécuritéde jour comme de nuit.J’ai choisi de faire de la réserve car étant tou-jours « CONTA » dans le civil,cela me permetde suivre la réglementation aérienne mili-taire et bien sûr de garder le contact avecmes collègues contrôleurs et marins.

PM (R) CONTA Rémy Gallet

Résumer 20 ans d’Aéronautiquenavale en quelques lignes n’est pasun exercice facile. On pourrait

éventuellement le faire au travers dequelques mots clefs comme MaistranceAéro Brest, CEAN Rochefort, BAN NîmesGarons, Ecole du Personnel Volant, Nord262, Radariste, Flottille 6F, Br 1 050 Alizé,Porte-avions, Appontage, Clemenceau,Catapultage, Brevet Supérieur,Transatlan-tique navigation astronomique, DitchingAlizé n°36, Foch, Détecteur NavigateurAérien,ERCE 10S,BAN Hyères,EPAN Cuers,Convoyages, BAN Saint-Mandrier, AS 565SA Panther,Chef Cargo, Cassard,Treuillage,Jean Bart, Germinal, Corymbe, CEI Hyères,Moniteur Lutte antinavires, COM Toulon,Chef de quart Aéro.20 ans de service c’est aussi 3 000 heuresde vol dont les trois quart réalisées dans lecadre d’opérations aéromaritimes c’est àdire 15 ans de services OPS. Mais c’est sur-tout des centaines de personnes de grandevaleur avec lesquelles j’ai partagé desmoments parfois difficiles mais toujoursenrichissants. Depuis cinq ans, je sers

PM (R) Rémy Gallet

Contrôleur de lacirculation aérienne(CONTA)

PM (R) Denae Chris

Chef de Détecteur navigate

(1 ) Ccmar : Centre de Coordination et de Contrôle Marine.

Page 25: MIR

08 – JUILLET 2009

23

08 – JUILLET 2009

30 jours par an comme chef de quart lorsquel’activité du COM nécessite un renfort. Bienqu’hésitant au départ, servir dans la réservem’apparaît désormais comme la suitelogique d’une carrière bien remplie.La réserve permet en effet de rester aucontact de l’actualité maritime et de prolon-ger les liens amicaux tissés pendant toutesces années.Basée sur le volontariat,elle offreune certaine souplesse qui s’accorde bienavec l’activité professionnelle civile dans lamesure où l’affectation n’est pas trop éloi-gnée géographiquement de la résidence etdu lieu de l’entreprise.Ayant pratiqué le COMToulon comme affectation d’active, je n’aiobservé aucune différence pendant lespériodes de réserve. Le Chef de Quart Aéro(et les autres d’ailleurs) agit exactement dansle même cadre de responsabilités et dedomaine d’action que ses pairs d’active qu’ilcroise au gré des changements de quart.Pour conclure, je dirais que servir la réserveest une démarche personnelle qui doit êtreun échange du type « gagnant - gagnant »avec l’institution militaire, et de ce point devue, c'est assez réussi.

Je ne pouvais pas rater l’avant derniertour du monde de la Jeanne.La Jeanne,ce n’est pas un bateau gris comme les

autres,mais une légende qui parcourt depuisprés de 50 ans toutes les mers du globe !!!Je ne suis pas né marin comme le prouve macarte d’identité militaire. Benjamin Gout,Neuilly sur Seine,1985.En plus le département92,c’était uniquement deux jours car j’ai par-tagé ma vie entre l’Eure et le Togo. Deux ansà Lomé pour suivre mes parents et à 18 ans pasde projets d’avenir bien définis et pas dediplômes non plus !!!Je voulais une autre vie, un métier pas com-mun et dès mon retour en France je pousse laporte du bureau militaire de Cherbourg. Uneoffre précise m’est faite : un contrat de 3 ansrenouvelable trois fois pour différentes spé-cialités dont celle de « matelot pont d’envol ».Je me vois déjà sur un porte-avions à fairedécoller les Rafale et dis « bingo » !!!Septembre 2005,je change réellement de vieen me présentant à l’Ecole du Personnel dePont d’Envol à Hyères. Cinq semaines de for-mation militaire qui me cadre bien et meconforte comme mes camarades dans monchoix.Résultat,je sors premier.Une semaine devacances et rebelote pour quatre semainesde spécialité où j’apprends mon métier.Résul-tat, je sors second et choisis d’embarquer surla Jeanne qui part en mission le lendemain demon arrivée.Quelques jours de doute car même si je savaisque la vie à bord serait différente de celle enécole… je ne m’attendais pas à tant de chan-gements. 600 marins arrivent à vivre, dormir,manger, travailler, s’entendre et représenternotre pays sur moins de 200 mètres de long.J’arrive assez rapidement à trouver ma placeet à ne pas me perdre entre tous les ponts.Cette première mission 2005-2006 a été mer-veilleuse. Je suis tombé amoureux de l’Amé-rique du Sud et maîtrise mon job. Avec laflottille d’hélicoptères du bord, le travail ne

stophe Touzet

Quart Aéroeur aérien

QM Benjamin GoutJeanne d’Arc

service Aviationmanque pas et point appréciable, je suis bien« noté ». À la fin de la seconde mission(2006-2007),toujours autour du monde,on me propose de renouveler moncontrat et de suivre une formationcomplémentaire.Pas d’hésitation,je signe pour trois nouvellesannées et ai la chance deréembarquer sur la Jeanne(2007-2008) avec en fin de mis-sion le grade de quartier-maître.Les escales s’enchaînent, l’expé-rience aussi et je repars en forma-tion pour utiliser les engins dupont d’envol. Quatrième mission(2008-2009) axée sur l’OcéanIndien avec des premières respon-sabilités d’encadrement d’uneéquipe de six personnes sous lecontrôle de mon chef.Même si les journées sont bien remplies, j’aile temps d’apprendre tout ce que je n’ai pasvu lors de mon cursus scolaire.Le challenge decette année, c’est une formation « avionique,électronique, radar » avec la perspective detravailler sur Falcon ou sur hélicoptères.Quatre embarquements sur tous les océans,ce sont des souvenirs en pagaille,des imagescomme dans les magazines photos mais lecontact en plus. Ce sont aussi des exercicesmilitaires où l’on doit respecter ordre etrigueur pour assurer la survie de notre bâti-ment.Côté vie privée, j’ai une amie et les billets lowcost nous ont permis de nous retrouver cetteannée à Singapour et près de Rome.Déjà quatre années de marine,ce qui fait deuxans de formation et deux ans d’application.Un bilan positif car jamais, avec uniquementun BEPC en poche, je n’aurais eu de tellesopportunités et une telle vie dans le civil.

Propos recueillis par le CF(R) François Didierjean

Page 26: MIR

Dossier

24

Jean-Marie Laucagne débute sa car-rière dans la Marine nationale en inté-grant la filière d’officier marinier.

Initialement matelot, il en sort secondmaître.Grâce à sa formation scientifique,unbac D, il devient détecteur-radar.Quatre ansaprès,un recrutement interne lui permet dedevenir pilote. Après deux ans et demi decours, il entame sa carrière de pilote d’héli-coptère,essentiellement sur la façade atlan-tique.Il opère également sur la Jeanne d’Arc,sur des frégates basées à Brest, sur un ravi-tailleur dans l’océan Indien puis à la 22S deLanvéoc au sein de l’école de soutien surAlouette III, Alouette II, Lynx et Dauphin. « Laparticularité de l’aéronautique navale estintimement liée à l’environnement marindans lequel elle intervient. Des personnesnon formées à cette singularité peuventavoir des appréhensions, et à juste titre »affirme le LV (R) Jean-Marie Laucagne.« La cli-matologie, les mouvements des navires, lesdangers inhérents au survol maritime, dejour comme de nuit, nécessitent une atten-tion accrue par rapport au monde terrestre ».

Après vingt ans de carrière, dont treizeannées embarqué, Jean-Marie Laucagne arejoint le civil sans s’éloigner de sa passionpour les hélicoptères. Il officie désormais entant que pilote indépendant. « J’interviens

ainsi pour la formation des garde-côtes taï-

wanais pour le compte d’Eurocopter Singa-

pour, ou encore pour des interventions sur

les plates-formes pétrolières offshore en

Afrique. Ces missions, dont les dates et la

durée sont définies en amont, me permet-

tent de disposer du temps voulu pour ma

famille tout en continuant à piloter ».De son

passé de marin, il a conservé cette volonté

de transmettre ses connaissances au plus

près de la réalité des personnes en forma-tion. « J’essaie d’être pragmatique enétayant chaque situation commentée parun transfert d’expériences », affirme-t-il.

Conserver un lien et continuer àapprendre

Cinq fois par an, il réintègre la Marine entant qu’instructeur-moniteur à Lanvéoc.L’occasion pour lui de conserver un lienavec la Marine et de rencontrer d’autrespilotes par le truchement de la réserve.« Cela permet de garder le côté instruction-monitorat de pilotage de nuit parexemple », précise celui qui forme lors desstages de huit à douze pilotes.

De son premier vol en hélico à Dax surAlouette II, il conserve un souvenir précis.« Au premier décollage tout seul,on n’a pasle temps de prendre conscience, de com-prendre. L'attention et les automatismesprennent le dessus. La joie vient après. Onse découvre de nouvelles capacités, neserait-ce que par la formation très sélec-tive, mais on se formate aussi. Les habi-tudes permettent d'augmenter la chargede travail, d’être plus à l’aise en vol ».

Sur les théâtres d’opérations pendant lapremière guerre du Golfe, dans le golfed’Aden, ou en assurant la sécurité et lasûreté des sous-marins nucléaires françaislors de leurs sorties et leurs retours, ouencore lorsqu’il était affecté à la Rochellesur un Dauphin de service public pour larecherche et le sauvetage, le LV (R) Jean-Marie Laucagne aura pu satisfaire unedouble passion : celle de la mer et de l’air,intimement liée au sein de l’aéronautiquenavale.

EV1 (R) Mikaël Cabon

LV(R) Jean-Marie LaucagneLa passion des airs

LV (R) Laucagne entouré de garde-côtes taïwanais en formation

Vol au dessus des nuages

Hélitreuillage

Page 27: MIR

08 – JUILLET 2009

25

08 – JUILLET 2009

Pour la troisième annéeconsécutive, le QM(R)Charles Raimbert, 20 ans,effectuera cet été unepériode de 30 jours au seinde la BAN de Landivisiau entant que fusilier-marin. Enparallèle, ce cherbourgeoisprépare le concours del’Ecole navale.

D’où vous est venu le souhaitd’intégrer la réserve de la Marine avecpour spécialité Prodef?

Je suis en actuellement en classe prépara-toire math-spé au lycée Victor Hugo de Caen.Depuis longtemps, je souhaite intégrerl’Ecole navale, dont j’ai passé le concourscette année. A 17 ans, lors de ma classe deTerminale, j’ai effectué une préparation mili-taire dans ce but. Et si j’ai choisi la spécialité

de fusiliers-marins, c’est parce qu’elle per-met de disposer d’une vue d’ensemble desactivités de la Marine.

Vous intervenez sur la base aéronavalede Landivisiau, quelles sont vosactivités?

J’ai choisi la BAN de Landi car tout ce quitouche à l’aéronautique m’intéresse. C’estun milieu fascinant. Au quotidien, lors demes 30 jours de réserve, j’effectue des ser-vices de 24 heures suivies de 24 heures derepos.Notre mission est d’assurer la protec-tion et la surveillance de la base. J’effectueplusieurs patrouilles par jour,en véhicule ouà pied. Sinon, nous sommes en attente d’in-tervention ou d’exercices qui ponctuent lajournée.

Quels intérêts représentent cespériodes pour vous?

Je suis abonné à l’hebdomadaire Cols Bleusdepuis plusieurs années. En entrant dans la

QM(R) Charles RaimbertProdef(1) : « En étant réserviste,

je mets du réel derrière les mots »Réserve, je voulais mettre du réel derrièredes mots lus avec gourmandise, me rendrecompte par moi-même en quelque sorte.Outre une meilleure connaissance de laMarine et du monde militaire, dont per-sonne dans ma famille n’est originaire, celapermet d’avoir le privilège de nouer descontacts quasi-impossibles autrement.Pas-ser son permis bateau,effectuer une séancede tir au Famas,pendant la préparation mili-taire,ou encore visiter la BAN de Landivisiau,discuter avec des pilotes, d’autres fusiliers-marins, qui partagent leurs expériences,leurs ressentis, avec moi, cela constitue uneformidable expérience personnelle.De plus,lorsque que je suis en période de réserve, jepeux utiliser les infrastructures de la Marine,comme les salles de sport par exemple. Cen’est pas l’essentiel mais c’est un plus cer-tain.

Propos recueillis par l’EV1(R) Mikaël Cabon

1) Prodef : Protection Défense.

Landivisiau

Phot

o ©

Mar

ine

natio

nale

- D

anie

l Fer

elle

c

Page 28: MIR

Dossier

26

EEn effet c’est en 1910 que les 7 pre-miers officiers de marine suivent leurcours de pilotage et que la Marine

achète son premier avion,un biplan MauriceFarman. Depuis, ce ne sont pas moins de11 500 aéronefs qui ont volé dans la Marine !

Dès 1912,un centre d’aviation est créé,à Fré-jus- Saint-Raphaël, et un croiseur de 6 000tonnes,la Foudre,est aménagé en « bâtimentd’aviation ».Mais on est loin des porte-avionsd’aujourd’hui ! La grande Guerre verra l’éclo-sion d’une trentaine de centres d’hydravions

en France,en Méditerranée orientale et jus-qu’à Dakar.L’engin volant le plus gros et le plus frap-pant de la Marine a bien sûr été le Zeppe-lin Dixmude, de 68 000 m3, disparutragiquement en mer en décembre 1923.Les dirigeables furent finalement retirés duservice en 1937.Puis,de nombreux hydravions embarquésont été mis en service, à partir des années1920 sur les croiseurs, tandis que le Béarn,

notre premier porte-avions entrait en ser-vice en 1927.Après la seconde guerre mondiale, desporte-avions à pont droit puis à pont obliqueont été utilisés.

Voilà bientôt cent ans que les m

L’aviation de patrouille maritime a été créée.Les hélicoptères sont entrés en service dansles années 1950.Ils constituent aujourd’hui une partie essen-tielle du système d’arme des frégates,

P2V-7 en vol

Gourdou Leseurre 810 au catapultage du croiseur Dupleix

Farman MF-7 (le premier avion de la Marinemodifié)et LV Reynaud

Dixmude au mouillage de profil TBD avec un SBD à l'AR

Corsair F4U-7 à l'appontage

Vue de dessus AR Babord du LAFVoisin Canard à coté de la FoudreDixmude

Phot

o ©

Reyn

aud

Phot

o ©

Bour

ragu

é

Phot

o ©

Lio

n

Phot

o ©

Mor

nu

Phot

o ©

Cay

la

Phot

o ©

Rob

in C

laud

e

Phot

o ©

CD

G49

Page 29: MIR

08 – JUILLET 2009

27

08 – JUILLET 2009

– Sur la Jeanne d’Arc, à l’occasion de sa der-nière sortie à la mer, rencontre des hélico-ptères des marines amies,– Ouverture d’une salle « Aéronautiquenavale » au Musée national de la Marine à

Paris,– Exposition temporaired’aéronefs de l’Aéro-nautique navale auMusée de l’Air et de

l’Espace au Bourget,– Présentation en avant-première des avionsdu musée de l’Aéronautique navale deRochefort.Nous voudrions profiter de ces événementspour sortir de l’ombre les vieux documents,photos et films conservés par les familles desanciens, faire témoigner les plus vieuxd’entre nous qui ont vécu des expériencesextraordinaires, ou qui sont prêts à nous

arins volent !

et de drôles d’avions se posent par touttemps sur le porte-avions nucléaire Charlesde Gaulle !Tout au long de l’année 2010,la Marine célè-brera cet anniversaire, avec la publicationd’un livre et d’un film consacrés aux centpremières années d’aéronautique navale,et le projet d’organiser uncertain nombre de mani-festations :– Défilé aérien de vieux

avions de l’« aéro » lors dela journée portes ouvertesde la BAN d’Hyères le 13 juin 2010, avecinvitation de porte-avions en raded’Hyères,

– Sur la BAN Lann Bihoué, journée consa-crée aux hommes:pionniers,héros,piloteset techniciens,avec le concours des asso-ciations d’anciens,

raconter la routine de la vie de marin del’« aéro ».Toute participation est donc la bienvenue :pour cela, veuillez contacter le réservistechargé de cette mission,

le CF (R) Jean-Cosme Rivière

[email protected] tel portable : 06 12 51 07 27

adresse : Etat-Major ALAVIA, 83800 TOULON naval

Merci d’avance, et souhaitons longue vieencore à l’« Aéro » !

Rafale arrière du pont

Rafale et un Hawkeye vus de devant

Lynx Décollage du LMP

H-21 au sol

Vue aérienne du Foch

Participez

à cet événement :

témoignages, documents…

Phot

o ©

Bar

as P

.H.

Phot

o ©

Feu

illoy

-16F

.

Phot

o ©

CD

G-F

orm

entin

Phot

o ©

Ung

ur P

hilip

pe

Phot

o ©

Cro

snie

r

Page 30: MIR

28

Tour d’horizon

L’ACORAMASSOCIATION DES OFFICIERS DE RESERVE

DE LA MARINE NATIONALE

Qui sommes-nous?Fondée en 1926, l’ACORAM est la principaleassociation d’officiers de réserve de la Marine.L’ACORAM compte environ 4 000membres,issus de l’active et de laréserve, de tous corps et spé-cialités, ainsi que des« membres associés ».Les buts de l’ACORAM sontde soutenir l’action de laMarine nationale (politiqueRH, formation, communicationexterne…) au service des intérêtsde la France, de participer au développe-ment de l’esprit de défense et à la prise deconscience des intérêts maritimes ainsi qued’entretenir la cohésion de ses membres parle dynamisme de ses actions.

Que faisons-nous?L’ACORAM se veut un vivier de compétencesau service de la Marine nationale et un lieude rencontre entre les officiers de réserve unispar un même idéal. A la demande de l’état-major de la Marine, ses membres renforcentles effectifs permanents des forces armées autitre d’un contrat individuel d’affectation (ESR)ou d’un agrément de collaborateur de ser-vice public. Fonctionnant en réseau,

s’appuyant sur ses sections régionales dyna-miques, elle participe quotidiennement à lapolitique de rayonnement de la Marine.

Membre de droit du Conseil supérieur dela réserve militaire, elle concourt

activement, au profit du minis-tère et de l’état-major de laMarine,aux réflexions corres-pondantes.Ses membres sont réguliè-

rement appelés à prendrepart aux diverses actions et

manifestations s’inscrivant dansle cadre du lien Armées-Nation et du

devoir de mémoire.

Que ferez-vous ?Avec l’ACORAM,vous pourrez participer à desactivités de formation et d’information (visitesde sites,notamment militaires,ou présentantun intérêt pour la défense, embarquementssur les bâtiments de la Marine, conférences,rencontres, sur des thèmes liés à la défenseet à la mer,…), à des activités de convivialitéet de cohésion (voyages,séjours,sorties,tablesrondes, dîners, activités sportives,…) et à un« groupe jeunes » dynamique, attaché àrépondre aux préoccupations de sesmembres les plus jeunes.

ACOMARASSOCIATION CENTRALED'OFFICIERS-MARINIERS

ET DE MARINS DE RÉSERVE

Siège social : 15 Rue de LabordeCC 12 - 75398 PARIS CEDEX 08Tél. : 01.53.42.86.75Fax : 01.53.42.84.04E-mail : [email protected] internet : www.acomar.org

Devise : S'UNIR POUR SERVIRRevue : « L'Acomarin »

Buts de l'associationACOMAR :

Resserrer les liens de camaraderie et assurer ladéfense des intérêts moraux et matériels desmembres en développant des relations de solidaritéet d'entraide.

Promouvoir les relations entre la nation,la Marinenationale et les forces armées.

Soutenir l'action de la Marine en lui faisantbénéficier des compétences et de l'efficacité desofficiers-mariniers et des marins réservistes.

Contribuer à l'information des citoyens endéveloppant l'esprit de défense.

Entretenir des relations avec les associations desautres armées animées de la même vocation.

Concourir au développement du monde maritimeet des métiers de la mer, particulièrement auprèsdes jeunes.

Population concernée :L'ACOMAR s'adresse :

Aux officiers mariniers,quartiers-maîtres et marinsde réserve.

Aux officiers spécialisés issus du corps des officiersmariniers de réserve.

Aux diplômées des PMM ayant ou désirant avoirun emploi dans la réserve.

Aux membres de la réserve des grades ci-dessusversés dans l'honorariat de leurs grades,ainsi qu'auxmembres de l'active désireux de soutenir la réserve,continuer à servir la Marine et promouvoir le lien« Armée-Nation ».

Rejoignez l’ACORAM ! Ecrivez à l’ACORAM : 15, rue de Laborde - CC 12 - 75398 PARIS Cédex 08

Tél : 01 53 42 80 39 - Fax : 01 53 42 80 35Courriel : [email protected] – site internet : www.acoram.com

• Adhésion à l’année 33 € (si revue Marine + 23 € ) / demi-tarif pour les ASP/EV2 (ou équivalent)

• Marine : abonnement seul (1 an – 4 n°) : 28 €

Page 31: MIR

29

08 – JUILLET 2009

C ette année,les cérémonies natio-nales du 8 mai se sont dérouléesdans le Var et à Paris. Et pour la

première fois, la journée nationale du réser-viste se tenait le même jour, renouvelantainsi profondément sa formule habituelle.

Les réservistes ont participé en très grandnombre à toutes les cérémonies et mani-festations organisées à cette occasion : enrendant les honneurs lors des cérémonies ;en assurant l’accueil du public venu visiterpartout en France les points d’informationsur la réserve militaire et ses missions ; enassistant en uniforme aux événementsorganisés,quelle que doit leur ampleur ;ouen assurant la sécurité des grandes mani-festations nationales au sein des différentsdispositifs.

La presse écrite et audiovisuelle a large-ment couvert ce double événement et laJNR a bénéficié de l’attractivité de cettejournée particulière du 8 mai.

A Paris, en début de matinée, il y eut undépôt de gerbe par le président de la Répu-blique au pied de la statue du général deGaulle.

Dans le Var, ce fut une cérémonie militairesur la plage de la Nartelle,à Sainte-Maxime,avant une allocution du président de laRépublique.

Pour la revue navale au large de Toulon, leprésident et les membres du gouverne-ment étaient embarqués à bord du Mistral,bâtiment de projection et de commande-ment.

De retour à Paris, la flamme a été ravivéesous l’Arc de Triomphe, en présence dejeunes élèves et de plusieurs centaines deréservistes.

Des milliers deréservistes ont participé aux cérémonies du 8 mai

D ans le Territoire de Belfort, ledépartement sans doute le pluséloigné des côtes, la Marine

nationale est active.

Sous l’impulsion de l’officier principal (R)Dominique Cadet et de l’enseigne de vais-seau de 1re classe (R) Martine Eckel, représen-tants du COMAR Strasbourg, ce débutd’année 2009 a été marqué par l’organisationdu « mois de la Marine ».

Dans le cadre de leur ESR, les deux officiersréservistes ont décidé de sortir un peu de laroutine des cérémonies et réceptionsdiverses, qui sont le cœur de leur mission dereprésentation, pour mettre sur pied desmanifestations permettant de rendre plus

Loin descôtesaussi,la Marineestprésente

Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à ladéfense et aux anciens combattants étaitaccompagné du général Christian Houdet,secrétaire général du Conseil supérieur de laréserve militaire (CSRM).

Page 32: MIR

30

Tour d’horizon

visible les uniformes bleu marine dans uneville qui compte plus de 2 000 militaires (35e RIet 1er RA).

C’est ainsi qu’est née l’idée d’organiser un« mois de la Marine » en association avec lesanciens de l’Amicale des anciens marins duterritoire de Belfort et les jeunes stagiaires dela Préparation Militaire Marine (PMM) relan-cée sur Belfort en 2005 après plus de dix ansde mise en sommeil.

Une exposition photos s’est tenue dans unebrasserie très fréquentée proche de l’hôtel deville.De nombreux échanges ont eu lieu avecle public lors des deux permanences organi-sées chaque semaine en uniforme sur lesmétiers et missions de la Marine. Les spécifi-cités de la Marine étaient illustrées par unevingtaine de grandes photos encadrées gar-nissant ainsi les murs de la brasserie.

Une soirée dansante a réuni, dans uneambiance conviviale,plus de 150 participants.La salle était décorée avec des aussières et legrand pavois flottait bien haut dans lamature ! ! Les jeunes stagiaires PMM en uni-forme,renforcés par des volontaires du centreEPIDE (Etablissement Public d’Insertion de laDefense) en tricot rayé ont assuré l’ambiancemarine.

Enfin, le capitaine de frégate François Rey-naert, représentant la Marine pour le grandEst, est venu clôturer ce mois de la Marine entenant une conférence le 10 mars sur laMarine nationale face aux nouveaux enjeuxnés du Livre blanc sur la défense et la sécurité.

Le bilan de ces manifestations est très large-ment positif en terme d’image car il a permisd’accroître la visibilité de notre armée, demontrer le dynamisme des réservistes et defaire état et usage de nos capacités à organi-ser sans beaucoup de moyens,dignes ainsi del’esprit de débrouille et d’équipage qui règnesur le bord.

E n outre-mer, la première promo-tion des cadets de la défense adémarré ses activités à Fort-de-

France dans le cadre de l’année scolaire 2008-2009.

16 jeunes de classes de troisième,tous volon-taires, ont participé avec deux professeurs àdes activités sportives (voile, kayak, randon-née…) et citoyennes (défense et préserva-tion de l’environnement). Ce partenariatDéfense-Education nationale s’inscrit dans lecadre du plan « égalité des chances » qui visenotamment à développer les valeurs decitoyenneté et faciliter l’insertion profession-nelle.

Des adolescentsmotivésFormatrice dans les sports de loisirs, j’ai enca-dré leurs activités avec le LV Michael Obser,instituteur et licencié d’histoire dans le civil.

Les « cadets de la Défense » ont appris lesgestes de premier secours,ont été initiés à lalutte incendie, et ont découvert les nœudsmarins.

Ils ont confectionné eux-mêmes leur logo,surun T shirt.Pour la petite histoire,ce logo repré-sente un magnifique iguane, car les iguanessont ici protégés et dorment sur les murs dufort.Malgré la crise qui a touché la Martinique enfévrier et mars, les jeunes ont repris le chemindu Fort Saint Louis dès avril, à l'occasion de lavenue de la navigatrice Maud Fontenoy (photoci-contre). Tous sont venus pendant lesvacances scolaires,ce qui montre bien la forceet l'attrait d'un tel projet.En juillet, une cérémonie officielle clôtureracette première session en présence desfamilles et militaires qui ont accueilli lescadets.Auparavant, ils auront effectué deux jours destage sur la base navale,participé à une régate,et visité deux batiments de la Marine Natio-nale, le Francis Garnier et la Capricieuse.Enfin, ils ont assisté en tenue aux cérémoniesdu 8 mai sur la place de la Savane à Fort deFrance…De notre côté, en tant que réservistes, cetteexpérience nous a permis de travailler sur desterrains variés et enrichissants !

Aspirant (R) Sidonie DAIZE

Au côtés des cadets de la outre-mer

Page 33: MIR

31

08 – JJUILLET 2009

défense en

Les Cadets à la base navale du Fort Saint Louis à (Fort de France)

D epuis plusieurs années, de nom-breux groupes armés, présents àl’est du Tchad, au nord-est de la

République centrafricaine et à l’ouest du Sou-dan,font peser une menace sur la sécurité dela population civile et la poursuite des opéra-tions humanitaires dans ces régions ainsi quesur la stabilité de ces pays. Des groupes derebelles et de coupeurs de route,civils ou mili-taires, s’en prennent à une population sansdéfense. Ces attaques donnent lieu à degraves violations des droits de l’homme et dudroit international humanitaire.Préoccupé par la situation dans l’ensemblede cette région, et soulignant la nécessité depréserver le caractère civil des camps de réfu-giés et des sites de personnes déplacées etde prévenir les recrutements, notammentd’enfants, qui pourraient intervenir dans etautour de ces camps du fait de groupesarmés, le Conseil de sécurité des NationsUnies a adopté,le 25 septembre 2007,la Réso-lution 1778.Par cette Résolution,le Conseil de sécurité,enconcertation avec les autorités de ces pays, adécidé la mise en place à l’Est du Tchad et auNord Est de la République centrafricaine,d’une présence multidimensionnelle desti-née à aider à créer les conditions favorablesau retour volontaire, sécurisé et durable desréfugiés et des personnes déplacées, y com-pris en contribuant à leur protection et celledes populations civiles en danger, en facili-tant la fourniture de l’assistance humanitaireet en créant les conditions en faveur d’uneffort de reconstruction et de développementéconomique et social de ces zones.Cette présence multidimensionnelle com-prend la Mission des Nations Unies en Répu-blique centrafricaine et au Tchad (MINURCAT)et la Mission militaire de l’Union européennedans l’est du Tchad et le nord-est de la Répu-blique centrafricaine (EUFORè Tchad/RCA).La MINURCAT contribue à la sécurité et la pro-tection des civils par son appui dans la mise

en place par l’Etat tchadien d’une force depolice et de gendarmerie appelée Détache-ment Intégré de Sécurité (DIS).Le DIS a exclu-sivement pour rôle d’assurer le maintien del’ordre et le respect de la loi dans les campsde réfugiés,les sites regroupant les personnesdéplacées et les villes principales dans lesrégions avoisinantes et d’aider à assurer lasécurité des opérations humanitaires dansl’est du Tchad.

La MINURCAT veille également au respect desDroits de l’homme et participe à la restaura-tion d’un état de droit dans sa zone d’inter-vention.

Le mandat de l’EUFOR Tchad/RCA est essen-tiellement à vocation humanitaire. Il est basésur les points suivants :contribuer à la protec-tion des civils en danger, en particulier lesréfugiés et les personnes déplacées, faciliterl’acheminement de l’aide humanitaire et la

Marin réserviste enOPEX au Tchad

Le capitaine de frégate de réserve André Galliou

EUFOR : Force de l’Union Européenne.

Page 34: MIR

32

Tour d’horizon

libre circulation du personnel humanitaire encontribuant à améliorer la sécurité dans lazone d’opérations,contribuer à la protectiondu personnel, des locaux, des installations etdu matériel des Nations unies et à assurer lasécurité et la liberté de circulation de son per-sonnel,du personnel des Nations unies et dupersonnel associé.

Ce mandat s’est achevé le 15 mars 2009,dateà laquelle l’EUFOR a été relevée par une forcemilitaire des Nations unies, conformément àla Résolution 1861 du Conseil de sécurité del’ONU en date du 14 janvier 2009.

Bien que le Tchad figure parmi les pays aumonde les plus éloignés de la mer, la MarineNationale participe à l’opération. En effet letableau des effectifs (ou plan d’armement)comprend quelques postes « Marine » et,parailleurs, quelques marins affectés dans desunités inter-armées (DRM(1),EMIA FE,DIRCOM,régiments de transmission…) sont déployésavec leur unité.

Ainsi, le capitaine de frégate de réserve AndréGalliou a occupé pendant quatre mois,d’octobre 2008 à février 2009, un poste d’of-

ficier de liaison auprès de la MINURCAT,poste« marine » géré par (2). Intégré à l’état-majorde la force à Abéché, à l’est du Tchad, il aassuré le lien entre les différents acteursEUFOR et leurs interlocuteurs de la MINUR-CAT.

En effet, l’EUFOR a également pour missionde soutenir la MINURCAT dans son déploie-ment.Pour cela il faut identifier les interlocu-teurs,recueillir leurs besoins, les orienter versles éléments EUFOR concernés.Il faut user depédagogie et de patience,car,hormis les poli-ciers et gendarmes chargés du DIS, tous lespersonnels de la MINURCAT sont des civils del’ONU, ignorants de l’organisation, des capa-cités et des impératifs d’une force militaire enopération. De leur côté, les acteurs de l’EU-FOR ont besoin d’être aiguillés dans les dos-siers qui les lient à la MINURCAT, dont lastructure très verticale et le mode de fonc-tionnement nécessitent un suivi quotidien.L’officier de liaison est donc un facilitateur,qui connecte les interlocuteurs et met del’huile dans les rouages !

Cette fonction ouvre beaucoup de portes etpermet de découvrir l’ensemble de la force,implantée sur une zone dont la superficiereprésente un tiers de celle de la France. AuTchad,un bataillon polonais occupe la partienord, avec deux camps à Iriba et Guéréda, unbataillon français installé à Forchana occupele centre,tandis qu’un bataillon irlandais,baséà Goz Beida, couvre le sud. Enfin, en Répu-blique centrafricaine, un détachement fran-çais est implanté à Birao.

Outre l’intérêt de travailler au sein d’une forceeuropéenne composée de seize nationalités,quelle belle opportunité, après une carrièredans l’aéronautique navale et de nombreusesannées passées à chasser le sous-marin sovié-tique, de travailler aujourd’hui avec un déta-chement russe intégré dans la force et devoler sur leurs hélicoptères M I8 !

(1) DRM : Direction du Renseignement Militaire.(2) EMO : Etat Major Opérationnel.

Page 35: MIR

1 rue du maréchal LyauteyBP 8001557044 METZ CEDEX 1

Il y a 60 centres PMM répartis sur toute la France.

Inscription auprès de votre CIRFA MARINE

Page 36: MIR

Prépresse de la Marine – N° 12690– 07-2009 – 27 631 • SGA-SPAG/Impression