Mini-moot au pied des volcans ( Podovulcanovala ) La véritable histoire. (par Gurth et Rebeca)

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Mini-moot au pied des volcans (Podovulcanovala) La véritable histoire. (par Gurth et Rebeca)

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Mini-moot au pied des volcans (Podovulcanovala)

La véritable histoire.(par Gurth et Rebeca)

Il était une fois…

Un somptueux carrosse qui s’apprêtait à quitter la Capitale vers une destination idyllique, Besse-En-Auvergne, lieu de villégiature de deux élégants aristocrates fortunés.

Bannel de Bô, jeune oisif indolent se piquant d’une âme musicienne, et son fidèle ami, le paresseux G. d’Urth, qui s’était autoproclamé génial versificateur.

Ah, je m’enivre déjà d’inspiration poétique; il me semble que l’air

parisien apporte la nouvelle de

l’Auvergne en ce doux matin.

Les seigneurs avaient à leur disposition une domesticité étendue…

J’espère que ces fainéants de

serviteurs ont bien préparé notre arrivée sinon ils tâteront du

fouet!

En plus du personnel déjà sur place, les aristocrates emportaient deux serviteurs qui ne les quittaient jamais…

C’est valable aussi pour vous

deux!

Un jeune page encore insouciant, et leur camériste attitrée.

Causez toujours…

Chuuuut…Ne va pas fâcher les maîtres…

En chemin, ils firent de nombreuses haltes pour se reposer des fatigues du voyage.

Qu’il est doux de ne rien faire

quand tout s’agite autour de vous, n’est-

ce pas mon ami?

Sans doute, mon cher. Page, apportez encore

du chocolat. Oui, maître.

Ils visitèrent des ruines archéologiques, en profitant pour étaler leur érudition devant tout le monde…

Fascinante volute

circonvolutoire, n’est ce pas?

Pleine d’angles impossibles et

d’une mathématique

non-euclidienne…

Poseurs!

Ils s’adonnèrent également à la pêche, un de leur passe-temps

favori, avec le croquet et les crêpes suzette.

Elles arrivent, ces cannes à

pêche?

Prends ça, paresseux!

Pendant ce temps les domestiques préparent le manoir pour la venue de

leurs maîtres.

Hâte-toi, Bertha, les

maîtres ne vont plus tarder

J’en ai presque

terminé avec les draps!

Leur pêche terminée, les deux nobles se remirent en route.

Fais attention aux poissons, Léon! Et toi,

Becky, viens me gratter le dos au lieu de rester à bailleur

aux corneilles! Je les lui balancerai bien dans la figure, ses poissons…

Avant d’arriver à destination, ils font une courte halte chez une de leurs connaissances. Celui-ci, Drac, a malheureusement des idées modernes en matière de gestion du personnel et les deux amis sont obligés de traiter correctement leurs domestiques devant lui pour ne pas s’aliéner son amitié et

surtout sa cuisine.

Si je pouvais rester ici… Le proprio a l’air

sympa…

Des méthodes pareilles, c’est la

porte ouverte aux

bolchevisme.

Les deux compères font encore bonne figure alors qu’ils s’éloignent de la

taverne mais mijotent déjà d’affreux plans pour exorciser leur frustration…

Oh, oh…

Quelle humiliation!

C’est cher payé même pour du Tariquet! Mais Léon ne perd rien pour attendre dès que nous serons hors de vue…

Une fois arrivés, les maîtres examinent le programme des réjouissances avec le majordome, Ghislain.

Alors pour les menus… Et la disposition des

chambres…

Dites donc il n’y a que trois services de prévu pour le repas

de ce soir?

Ça va j’aurai pas à traverser la baraque pour accéder à la

chambre de la camériste…

Ghislain fait rapidement passer le mot que les maîtres sont dans leur humeur habituelle… En commençant par la cuisinière, Bertha.

Ils sont déjà en train de se

plaindre qu’il n’y pas assez à manger…

Ça commence bien…

Tandis que le valet Baptistin est obligé de tenir compagnie à ses maîtres, l’infâme Bannel de Bô et le pervers G. d’Urth, déguisé en bohémienne, pendant leur partie de go.

Grrr.. Je déteste le go!

Les brimades continuent pour Baptistin qui doit maintenant danser pour amuser Bannel de Bô…

Un jour je me vengerai…

G., regardez donc comment se dandine un domestique!

Soudain, Pascalin, le cocher, est pris à chaparder de la nourriture. Il est renvoyé séance tenante.

Hey là, malandrin! Comment oses-tu voler

ainsi les réserves essentielles de tes

maîtres?

Comme si ils allaient le

manger, ce pain sec…

Rendus furieux par le comportement de Pascalin, les maîtres n’ont de cesse d’humilier les autres domestiques. Ils les obligent à prendre des poses ridicules…

Puis à jouer d’absurdes saynètes…

Ne sont-ils pas délicieusement

primitifs?

Le rôle de pithécanthropes

cannibales leur sied à merveille,

effectivement, cher ami!

Ces irresponsables ne se rendent pas compte du

danger…

Je commence à en avoir assez

de devoir sourire à ces stupidités..

Les domestiques continuent d’éprouver la patience limitée des deux aristocrates… Léon est pris en flagrant délit de fainéantise alors qu’il s’accorde une petite pause.

Tandis que Bannel de Bô juge qu’Anna, l’intendante, ne montre pas assez d’enthousiasme à l’audition de l’une de ses compositions personnelles…

Qu’est-ce que c’est mauvais…

Et dire que je lui fais le grand honneur de

lui permettre d’écouter mon génial

talent!

Les deux rebelles se retrouvent sans plus tarder en prison.

Ne t’inquiète pas, petit. Les

prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes…

Ils sont trop durs…

Avec ces réductions drastiques du personnel, Bertha doit s’occuper seule de la préparation du festin.

Si j’avais du cyanure…

Heureusement Baptistin vient lui prêter main-forte entre deux demandes des

maîtres…

Ou plutôt du

bromure!

… alors que ceux-ci se reposent. Pour ajouter encore aux tourments des domestiques, Bannel de Bô a enfilé une horrible robe de chambre rose.

Ha ha! Quel plaisir de

torturer les petites gens!

On ordonne à Baptistin d’allumer une belle flambée, le forçant ainsi à prendre des risques pour sa main…

Espérons qu’ils ne viendront pas me réveiller cette nuit pour un de leurs jeux absurdes…

Pris d’un désir innommable, G. d’Urth n’attend même pas la nuit pour poursuivre Becky de ses assiduités.

Hurk!

Viens par ici, petite!

Cette fois c’en est trop pour la domesticité. Sous l’égide du majordome excédé et de l’intendante délivrée par les autres, une réunion clandestine s’organise à l’improviste.

Ça ne peut plus durer! Nous

devons agir! Leur comportement dépasse toutes

les bornes!

Je propose que nous fassions ceci…

J’en peux plus!

Ghislain avait justement un exemplaire du Manuel de l’Insurrection, d’Auguste Blanqui. Il en fait une lecture édifiante à ses complices. Par défi, Anna s’est déjà emparée de la harpe de Bannel de Bô

qu’elle prend plaisir à détruire.

Le contenu du manuel est explosif…

L’aboutissement de la carrière d’un

possédant ne peut être que le pilori…

Les conspirateurs acclament ces théories nouvelles, et définissent un plan d’action.

Cette saloperie est plus

résistante que prévu!

J’ai hâte de voir l’affreux Bannel cloué au pilori!

Ah j’adore cette idée!

Ne nous emballons pas, il faut procéder par

étapes pour s’assurer la victoire…

Tandis que Becky soigne le petit page martyrisé…

…les rebelles s’entraînent au combat dans la joie et la bonne humeur, sûrs de leur victoire prochaine.

Ils passent ensuite à l’action. Ils décident d’enivrer les maîtres.

Ha ha! Ceci devrait faire

l’affaire!

Ghislain vérifie la nocivité du breuvage.

He he y’a de la poire là dedans… L’effet devrait être

dévastateur…

Voilà qui me sera utile quand ils

seront à ma merci!

Les effets du breuvage ne tardent pas à se faire sentir…

Je vous l’avais bien dit!

Gnnn…

Abominablement saôul, Bannel de Bô se laisse enchaîner sans offrir de résistance.

Victoire!

Il est ensuite immédiatement emmené par Baptistin, tandis que Ghislain fait chauffer les fers rouges…

Gnnaa…

Enfin la revanche!

Sorti cuver, G. d’Urth s’est écroulé et est incapable de se relever. Léon n’a aucun mal à l’enchaîner.

Agnnn…

Et vla le second!

Les deux tyrans sont attachés à l’arbre de torture dans le jardin. Ils vont payer! Pris dans les vapeurs de l’alcool, ils ne semblent pas encore réaliser quel sort

les attend…

Une nouvelle ère commence au manoir. Les domestiques ont la belle vie. Ghislain s’est construit un trône

pour fêter la victoire…

…pendant que Baptistin se repose tranquillement à l’ombre d’un arbre.

Ils peuvent toujours venir

me faire danser,

maintenant!

Bertha profite de la chaleur de l’âtre dans les confortables fauteuils des

maîtres tout en papotant avec Becky et Anna.

Anna a une idée : pourquoi ne pas rendre aux maîtres la monnaie de leur pièce et leur infliger quelques humiliations? Les deux aristocrates sont traînés et attachés dans la cour.

Vas-y Baptistin, et vise bien!

La foule s’écarte pour laisser le champ libre à Baptistin et ses tomates pourries…

Goûtez moi ces belles tomates!

Les rebelles narguent les maîtres en profitant sans vergogne de leur cave sous leurs yeux.

Je peux enfin

manger ces

chocolats!

Qu’est-ce que vous

proposez?

Champagne, whisky,

cognac, Grand Marnier… Un Pomerol

1947, ça vous dit?

Je propose que nous

levions nos verres à la

victoire!

Soudain, Bannel de Bô réussit à s’échapper et tente de fuir, espérant profiter de l’inatention des rebelles. Mais Ghislain se lance aussitôt à sa

poursuite!HAAAA

Il est bien vite rattrapé…

Ouch

Libéré par les rebelles magnanimes pour sa bonne conduite pendant la tentative d’évasion, G. d’Urth peut assister aux tortures infligées sans fin à Bannel de Bô.

Prends-ça, vil!

Vive le prolétariat!

Tout est bien qui finit bien… Alors que Bertha est partie chercher le pauvre Pascalin pour qu’il puisse assister à la fête, les

rebelles se réjouissent au doux son des hurlements de douleur de Bannel de Bô. Quant à G. d’Urth, il ne manque pas une occasion pour rappeler dans quel camp il se trouve désormais.

ARGRR