Migros Magazin 19 2009 f AA

Aux fourneauxLes dlicatesrecettesde Jean-SbastienRibette. > 64

Rcit

TmoignageLenfancemassacredu comdienRogerCuneo. > 18

www.migrosmagazine.ch, CONSTRUIRE no 19, 4 mai 2009

Christophe Alvque, humoriste franais, serasur la scne de Morges-sous-rire le 16 juin. Rencontre. > 22

Entretienavec un rleur

En magasin Desproduits extrafraisgrce au labelDe la rgion. > 32

Actuel Migroscherche desjeunes poursa M-Lounge. > 28

La grippe porcine rveilledes grandes peursde toujours. > 14

Une envie gourmande?Publicit

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Changements dadresse: la poste ou au registre des cooprateurs, tl. 058 565 84 01E-Mail: [email protected]

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Migros Magazine 19, 4 mai 2009 cette semaine | 3

M-Infoline: tl. 0848 84 0848* ou+41 44 444 72 85 (depuis ltranger)[email protected]; www.migros.chM-CUMULUS: tl. 0848 85 0848* ou +41 44 444 88 44 (depuis ltranger)[email protected]; www.m-cumulus.chAdresse de la rdaction: C. p. 1751, 8031 Zurich,tl. 044 447 37 37, fax 044 447 36 [email protected]; www.migrosmagazine.ch

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Existences ravagesSi vous passez Berne, arrtez-vous la Tour des prisons (Kfigturm)!Jusquau 27 juin sy tient une expositionintitule Enfances voles. Des dizai-nes dorphelins, de bannis ou dindi-gents y relatent leur sjour dans desinstitutions daccueil ou des famillespaysannes, en Suisse, entre 1920 et1960. Bouleversant!

Largu par sa mre, le comdienet chanteur genevois Roger Cuneo (lirenotre reportage en p. 18) a connu pareilsort chez les bonnes surs Lausanne.Frapp, exploit, abus! Le tmoignageque lartiste apporte dans un petitouvrage dchirant (Maman, je tatten-dais, Ed. Favre) claire de manire trscrue son sjour parmi des ecclsiasti-ques obsds par la chair et fascins parles brimades et les coups.

Comment transcende-t-on cet en-fer dhumiliations, de privations et depunitions? Si Roger Cuneo redouteaujourdhui encore de pousser la portedune glise, il se dclare plutt ren-forc par toutes ces horreurs. Mmesi plusieurs de ses anciens camaradesde chambre ont plutt mal fini leurexistence...

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SOMMAIREmigros flash > 4

vous et nous > 6

temps prsents > 8reportageGrippe porcine, ebola, sida: les grandes pidmies > 10> Largent dans le couple > 14Lenfance brise de Roger Cuneo > 18

minute papillon > 20

entretienChristophe Alvque > 22

actuelMigros parraine le programme jeunesse du WWF > 27

Festivals de lt: postulez pour servir dans le M-Lounge! > 28

Le 9 mai, cest la journe du commerce quitable > 30

en magasinQualit et proximit grce au label De la rgion > 32Schez votre linge en plein air sur un tendoir Stewi > 39Dcouvrez les nouveaux produits de la gamme M-Classic > 60

aux fourneauxJean-Sbastien Ribette > 64

votre rgion > 69

vie pratique> Les arts martiaux au fminin > 74

Une femme sur trois connat des troubles du dsir > 78

Rester zen face sa marmaille dchane > 80Une randonne vlo, guids par un GPS > 82La Peugeot 308 version sport > 88

Mots flchs / Impressum > 91Agriculture: participez un grand concours photo > 92

russite> Le sculpteur de nains de jardin > 94

rcit

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vie pratique

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* tarif local

4 | Migros Magazine 19, 4 mai 2009

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Le virus de la grippe porcine nest pas transmissible par les aliments.

M-NEWS

Bidari Kambiz, de Blonay (VD), fait presque tous ses achats Migros. Il y apprcie la fracheur des produits, en particu-lier les fruits et les lgumes, ainsi que les prix intressants.Pour lui, louverture du nouveau magasin de Blonay areprsent une bonne nouvelle. Ainsi, le trajet pour allerfaire ses courses est bien plus court quauparavant!

Louverture dumagasin de Blonay acombl un vide!

Infos pourles voyagesau Mexique?

Randonnespour tous

Cosanoen ligneCosano, la gamme deprservatifs Migros, seprsente dsormais sur le sitewww.migros.ch. Les person-nes intresses pourront enun coup dil, et en toutediscrtion, trouver le modlequi rpond leurs besoins. Larubrique distille aussi deprcieux conseils pour uneutilisation adquate descapotes (une animation est disposition des internautes).Enfin, un jeu et la possibilitdcrire et denvoyer un motdamour lectronique son ousa bien-aim(e) viennentcomplter la nouvelle pageinternet.www.migros.ch/cosano

Les voyages dj rservs destination du Mexique avecdate de dpart jusquau30 juin 2009 auprs duvoyagiste M-Travel Switzer-land (Voyages Denner,Vacances Migros, Hotelplan,ESCO, Tourisme Pour Tous etSalinatours) peuvent trechangs ou annuls sansfrais. Pour les billets davionrservs sans forfaitterrestre, les conditions de lacompagnie arienne met-trice des billets font foi.

Envie de dcouvrir les trsorsde la nature pied ou vlo?Procurez-vous la nouvellebrochure spciale randonnesde Tourisme Pour Tous!A choix, des balades enFrance, en Espagne, en Grce,et dans bien dautres pays.Infos: www.tourismepourtous.ch

Grippe porcine

LOffice fdral de lasantpublique (OFSP)indique que le virus dela nouvelle souche Influenza A/H1N1 nest pas transmissible parle biais des denres alimentaires.

La consommation de vivresachets dans les magasins Mi-gros est donc sre si les pres-criptions gnrales dhyginesont respectes pendant leurprparation.

Des informations supplmentai-res sur la grippe porcine peuventtre obtenues au numro de t-lphone 031 322 21 00 (pendantles heures de bureau) ou sur lesite www.ofsp.admin.ch.

Les consommateurs nont rien craindre et peuvent continuer mangerde la viande de porc.

LE COMPLIMENT DE LA SEMAINE

Vite et bien inform avec Migros Magazine

migros flash | 5

LES PETITS PRIXDE LA SEMAINE

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LE PRODUIT FRAISDE LA SEMAINE

Simplementincontournable!Un brunch dominical sans tresse,cest un peu comme une journe sanssoleil: triste! Les boulangers amateurssamuseront la prparer eux-mmes certains irontmme jusquconfectionner unemini-tressepersonnelle par invit, ce qui est trschic alors que les plus presssopteront pour une tresseMigros.Et ils ne le regretteront pas!

Multipliez vos points Cumuluspar cinq en partant en vacances

Cette semaine, les dtenteurs dunecarte Cumulus recevront parcourrier un prospectus deVacances Migros annex leur dcompte. Ce cahierspcial leur permet demultiplier leurs pointsCumulus par cinq en

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6 |vous et nous Migros Magazine 19, 4 mai 2009

Dans nos ditions du 30 mars, nous vousracontions le parcours de Doris Peyer, devenueinvalide aprs lopration dune hernie discale.Le singulier destin de cette Vaudoise, qui a dcidde saccrocher lexistence malgr ses revers, amu de trs nombreux lecteurs et lectrices. Parmieux, un avocat, ancien juge fdral et artiste ses heures qui a fait parvenir cette exception-nelle battante une aquarelle peinte Ischia, enItalie. Parce que je ne suis pas prs doublier laforce symbolique du pardon que vous avez sunourrir et exprimer vis--vis du mdecin qui a ratvotre opration Cher lecteur, merci de votretrs aimable geste! La rdaction a fait suivre votrecoucher de soleil Doris Peyer, qui aime tellementla nature!

La vie de la rdaction

Ecrivez-nous! Un article de Migros Magazine vous fait ragir? Ecrivez-nous en mentionnant clairement vos nom, prnom, adresse et numro de tlphone:Migros Magazine, Bote aux lettres, case postale 1751, 8031 Zurich; [email protected]

Le rcit de Doris Peyer a mu nombre dentre vous.

Ces arrogants en Suisse qui ruinentnotre image ltranger Jean-Marie Comment

Migros Magazine n 18 du27 avril. A propos de Impulsions- Lheure du changement.

Ils ruinent notreimage ltrangerIl y a peu de temps, dans cemme journal, Stphane Garellise vantait davoir retir sesactions avant quelles ne dgrin-golent. Il avait vraisemblable-ment les informations que demodestes pargnants grugs pardes banquiers malhonntesnavaient pas. Cet enseignant ensciences conomiques estresponsable de la formationdes traders et dautres adeptes dugain facile. Et sil faut parlerdarrogants en Suisse, quiruinent notre image ltran-ger, parlons alors dOspel, deBruggisser, de Mhlemann oudautres Stphane Garelli, maispas de lensemble de la socitqui est honnte et qui se concen-tre sur dautres valeurs que cellesdu fric. Jean-Marie Comment,

par e-mail

Migros Magazine n 17 du20 avril. A propos de larticle In-ternet: un espace surveiller.

Lenfant reproduitce quil voitCest incroyable! On croit noschers bambins labri de tous lesdangers extrieurs quand ils sontsous notre toit, sous notresurveillance, dans leur chambre,silencieux. Oh oui, quel calme!Rien que le bruit des touches duclavier, un monde virtuel quisoffre eux en un clic. Desheures passent. Sils se nourris-sent parfois, cest en solo ettoujours derrire lcran. Quellemisre, quelle pauvret affective!O sont les parents? Absorbspar leur travail. Qui duque leurs

enfants? () Lenfant reproduitce quil voit, ce quil entendpendant ces quatre voire sixheures scotch derrire lcran.() Lavenir dun enfant, cestnotre uvre, duquons-le, soyons lcoute entourer un enfantdattention, cest le protger deces agressions, de cette haine.() Les dgts () sontpurement le fruit des pres etdes mres dmissionnaires.

B.K. (nom connu de la rdaction),Malleray

Migros Magazine n 18 du27 avril. A propos de larticle Ja-mais sans mon grigri.

On fait la mmechose que lestribus dont on semoqueOn se moque de certaines tribusparce quelles croient en leursgrigris. Et que fait-on ici: lamme chose! On vient de fterPques et on met sa confiancedans diffrents objets ou gestes.

Cest irrationnel. Si nous nousdisons chrtiens, il faut vraimentmettre sa confiance ailleurs,cest--dire en Jsus. Avec lui,pas besoin de grigris. Ne soyonspas comme ceux qui ne connais-sent pas Dieu, mais bien de ceuxqui mettent leur confiance en luijoyeusement. Yvette Lmmler,

LOrient

Migros Magazine n 16 du14 avril. A propos de larticle Cesallergies qui empoisonnent lavie.

Il ny a pas quelallopathieComme japprcie toujours lesinformations pratiques issues devotre magazine, je souhaiterevenir sur larticle concernantles allergies. En effet, vousconcluez en disant que ladsensibilisation reprsente laseule possibilit de rduction dessymptmes! Cela me parat bienrducteur. ()Pourquoi omettez-vous de citerdes mthodes qui ont largement

fait leurs preuves ()? En effet,votre article donne la part belleaux traitements classiques de lamdecine allopathique! Jaipersonnellement pu me dbar-rasser de mon allergie alimen-taire au cleri () en tanttraite par un mdecin quipratique la mthode NAET().Il existe galement des traite-ments avec la biorsonance etenfin mon mdecin homopatheme traite pour la rhinite allergi-que () et je peux vous dire quede la sorte je nai plus lasthmequi avait suivi la prise dantihis-taminiques pendant de nom-breuses annes ().Je trouve quun magazine commele vtre est fort utile pour noustenir informs de plein dl-ments pratiques de la vie cou-rante, alors merci davance pourne pas donner vos articles uncontenu par trop incomplet, nepermettant pas aux lecteurs dese faire une ide complte dusujet. Libre eux ensuite dechoisir ce qui leur convient!

Anne-Christine Niklaus,par e-mail

PhotoCarineRoth/a

rkive.ch


TRAIT POUR TRAIT

SUR LE VIF

Doit-on fter les parents? Lavis de PhilippeEtter, prsident du Mouvement de la conditionpaternelle Vaud-Valais.

IMPULSIONS

Jean Ammann, journalisteet chroniqueur, La Libert

Il ny a pas de porcsmigrateurs

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Fte des mres ou des pres?

Le 10mai, jour de la Fte des m-res. Ses origines remontent lAn-tiquit, son instauration lAmri-queduXIXe sicle.LEuropesuitaulendemain de la Premire Guerremondiale. En ordre dispers, ladate variant selon les pays. Pr-texte commercial ou juste recon-naissance, cette clbration a d-sormais son quivalent masculin.Et lune nempche pas lautre, ex-pliquePhilippeEtter, prsidentduMouvementde la conditionpater-nelle Vaud-Valais depuis six ans.

Daprs le site internet qui lui estddi, la 3e Fte suisse des presaura lieu le 7 juin prochain. Pourconcurrencer lesmamans?Auniveaunational, il sagit de rap-peler que les enfants ont aussi unpapa, de rflchir lenjeu de lapaternit. Pour nous, cest avanttout unmoment ludique et convi-vial pour environ 250 membres.

Cest aussi une journe dactivitsavec nos enfants qui existait djailleurs et dont lide a t repriseen Suisse.

Lesmouvementsmasculins sontquandmme revendicatifs,notamment en cas de sparation?Cest effectivement lorigine de laplupartdes associations comme lantre.Dailleursunegrandemajo-rit de nos membres sont divor-cs. Mais cela ne fait pas forc-ment deux des aigris. Ils sontavant tout des hommes soucieuxdtre reconnus et de vivre aumieux leur rle de parent.

Vos enfants vous fteront-ils enjuin?Lcole ne prvoit en tout cas pasde bricolage comme pour les ma-mans cette semaine. Dommage,non?Propos recueillis par Pierre Lderrey

H5/N1? Touch, mais pas coul.H1/N1? Touch, nous attendronspour lestimation des dgts.

Au jeude la bataille navale quioppose lhumanit aux virus, lemicrobe vient de lancer une nou-velle salve:unvirusporcinde typeA. LOrganisation mondiale de lasant (OMS)nevoudrait pasnouseffrayer,mais elle a dclar que cevirusH1/N1 avait clairement un

potentiel pandmique, dans lamesure o il affecte les tres hu-mains. La dernire pandmiedevait tre aviaire, celle-ci seraporcine. Elle a dj une tapedavance, puisque la barrire desespces est franchie. Le virus estprobablementpassde lhommelanimal, o il sest recombin,avant de retourner lexpditeur,qui lui-mme le transmettra sesLa grippe porcine arrive en Europe

temps prsents | 9

Voir:Cin en hritage. Laretraite hyperactive dun

prof tchque, le portrait de MarcelImsand, plus de trente documen-taires et fictions composent laquatrime dition du Festival defilms VisAges. Tmoins delimportance de la transmissionentre gnrations. FestivalVisAges, du 4 au 8 mai,Mdiathque Valais-Martigny.Infos: www.pro-senectute.ch

Lire:Clichs vrit.Lobjectif en alerte, il

capture New York commelAfghanistan, son pays dorigine.Ahad Zalma saisit linstant avecferveur, pris de ralit. Aprs desannes de noir/blanc, il est pass la couleur, la rencontre delespoir. Rsum dun parcoursartistique engag. Zalma,Ahad Zalma/Reporters sansfrontires, Ed. Favre.

Visiter et dguster:Raisin et cacao. Baladeculturelle et gourmande

au cur de Romainmtier (VD). Leweek-end, le Caveau des vigneronspropose dsormais de marier lesdouceurs de la chocolatirePascale Philippe aux vins desCtes-de-lOrbe. Malin: les enfantsont droit leur propre formule, jusde fruits et chocolats.Infos: www.vinetchocolat.ch

Voir:Qute didentit. A lamort de son pre, Wilfrid

part lui chercher une spulturedans son pays natal. Lauteurlibano-canadien de cette picednonce les horreurs de la guerre.Voyage initiatique poignant.Littoral, de Wajdi Mouawad,samedi 9 mai 20 h, Nuithonie,Villars-sur-Glne (FR).Infos: www.nuithonie.com

Pour annoncer un vnement:[email protected]

DANS LOBJECTIF

parVirginie Job,journaliste

MES BONSPLANS

Cireur depompesSur le tarmacde laroport de Pkin,ce soldat chinois entenue dapparat lustreles bottes de lun de sescamarades peu avantlarrive du premierministre japonaisTaro Aso.

PhotoJaso

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> Nos chroniqueurs sont nos htes. Leurs opinionsne refltent par forcment celles de la rdaction.

congnres. Cest ainsi que lOMSdit craindre une pandmie.

Face ce genre de prdiction, ily a deux attitudes. La premire estcelle du survivant bat: depuis quilest aumonde, on lui a promis le d-cs par sida, par vache folle, parSRAS,parH5/N1et aujourdhuiparH1/N1, et il est toujours l! A cha-quealerte, il souponneuncomplotdu trust pharmaceutique. Il est per-suad que des cerveaux fabriquentdes virus dans le seul but de vendredu Tamiflu. Et il va de soi que lesmdiasparticipent cettepsychose,qui fait vendre. Vendre quoi? Cenest pas la question.

La deuxime position est celledu pessimiste actif: il se dit que, sidepuis un sicle, lhumanit achapp aux grandes extinctions,elle le doit peut-tre au systmedalerte sanitaire. Les autorits ont

pu confiner la vache folle, la grippeaviaire, le SRAS, etc. Par exemple,laChine vient de suspendre ses im-portations de porc en provenanceduMexique et des Etats-Unis; danscertains aroports, lespassagersquiarriventduMexiquepassentparundtecteur qui permet de reprerune fivre.

Quand tout sepassebien, lama-ladie est enrayegrce la vigilancedu pessimiste actif et le survivantbat triomphe: Je vous lavais biendit quectait dupipeau! rigole-t-il,fier de son systme immunitaire.

En attendant lissue du combatqui vient de commencer, nous som-mesheureuxde savoir quil ny a pasde porcs migrateurs. Par rapport la grippe aviaire, cest un net pro-grs.


Les virusde la peurAvec la grippe porcine, on retrouveles peurs ancestrales et les paranoasde toujours qui ont accompagn les pandmies.De la peste noire au sida en passantpar Ebola ou la grippe espagnole.

Alerte la grippe, oncourt la catastrophe.Les exclamations mdia-tiques ne trompent gure: nousvoil sans doute repartis, avec lafivreporcine,pourunebonnedosede cette peur universelle qui ac-compagne chaque pidmie.

Sans remonter aux plaiesdEgypte, cest surtout lapestenoiredu XIVe sicle qui traumatiseralOccident jusqu nos jours. Trans-

mis lhomme par la puce du rat,le flau est arriv Marseille en1347, venudAsie, dans les cales desnaviresmarchands, grouillantes derongeurs infects. Pasmoins de 25millions de victimes en cinq ans.

Une colredivineLa peste est interprte comme lersultat dune colre divine et pro-voque un regain de ferveur reli-

A travers lhistoirePESTENOIRE

Le flau setransmettait lhomme par lapuce du rat.

1347-135125 millionsde victimes.

gieuse. Les mesures prconisessavrent drisoires: brler destroncs de choux, des pelures decoing, pratiquer labstinencesexuelle, prendredes bains chauds,organiser des processions solennel-les, allumer des feux odorifrantsdans les maisons, prier saint Rochet saint Sbastien, se gaver decontrepoison.

Commetoutepidmie, lapestetrouve rapidement ses boucs mis-

saires: les juifs surtout quon a ac-cuss de propager volontairementla maladie. Pas besoin de chercherloin: en septembre 1348, au borddu Lman, dans la rgion deChillon, les communauts localesjuives sont accuses davoir empoi-sonnunpuitsetmassacres sancetenante.

Les pidmies dues lergot duseigle un champignon parasitequi peut contaminer le pain ont

ERGOTDU SEIGLE

Maladie due unchampignonparasite.

40 000 mortsen 994. JeannedArc en taitpeut-treatteinte.

rcit GRIPPE PORCINE | 11

Peint-on le diable sur la muraille?

tu 40 000 personnes en lan 994.Les effets taient spectaculairesavec des hallucinations prochesde celles du LSD. Jeanne dArc entait peut-tre atteinte et, seloncertains historiens, lergot du sei-gle serait en partie responsable dela grande peur de 1789 et donc dela Rvolution franaise.

Lergot du seigle semble avoirfaitunebrverapparitionenFranceen 1951, notamment Pont-Saint-

Le SRAS en 2003, le H5N1 de 2004 2007, la grippe porcine en 2009:la psychose continue. Alors que lesdeux premires maladies nont paseu limpact que lon attendait,quelles raisons aurions-nous denous inquiter de cette troisimepandmie du XXIe sicle?Il existe une diffrence de tailleentre la grippe aviaire et la grippeporcine, explique Didier Pittet,mdecin-chef du Service deprvention et de contrle delinfection aux Hpitaux universitai-res de Genve. La premire sepropageait uniquement danimal humain, tandis que la seconde esttransmissible dhomme homme.Le risque de pandmie est doncplus lev.Le professeur Pittet insiste sur lefait que lpidmie existe dj bel etbien au Mexique. Si nous arrivons prouver que tous les dcssurvenus l-bas sont dus la grippeporcine, le taux de mortalitslverait prs de 10%, le mmeque pour la grippe espagnole. Et derappeler que ce taux slve aumaximum 1% pour la grippetraditionnelle, qui touche avant toutles personnes ges et celles attein-tes dans leur sant. Les victimes dela grippe porcine seraient principa-lement de jeunes adultes.

Do la ncessit dtablirrapidement une stratgie pourcontrler le phnomne: Il fauttre visionnaire. Plus vite on agit,plus on a de chances de prvenirla pandmie. Dailleurs, si nousavions dtect plus tt le virus,nous aurions pu le contenir auMexique. Alors que maintenant, ilsest dj propag dans dautrespays.Le professeur Pittet refusecependant de se prter au jeu despronostics: Personne ne peutfaire de prdiction, pas mmelOMS. Il nous manque encore desdonnes concernant les victimes.Ds lors, est-il vraiment indispen-sable dinformer systmatique-ment la population de chaque cassuspect, au risque de voir natredes ractions de panique?Rponse de Jean-Louis Zurcher,responsable de la communication lOffice fdral de la santpublique: Il sagit dun devoir detransparence. Par ailleurs, avecles moyens lectroniques de nosjours, les possibilits de communi-quer sont normes et les rumeursse rpandent trs rapidement. Ilest donc prfrable que lesautorits sanitaires donnent uneimage prcise et objective de lasituation.

LIRE LA SUITEEN PAGE 12

SYPHILIS

Maladiesexuellementtransmissible.

Origine inconnue(dessin du XVIIe).Aujourdhui,300 millionsde nouveauxcas par an.

GRIPPEESPAGNOLE

Souche virulentedu virus de lagrippe.

Entre 20 et40 millionsde victimes(1918-1919).

Esprit, o 7 personnes meurent et50 sont internes dans un hpitalpsychiatrique aprs avoirmangdupain de la mme boulangerie. Uneparanoa tous azimuts sinstalle:On accuse le boulanger, son mi-tron, puis leau des fontaines, puislesmodernesmachines battre, lespuissances trangres, la guerre

A Mexico lasemaine dernire,la plupart des gensportaient unmasque deprotection.

Photos

Keystone

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bactriologique, le diable, laSNCF, le pape, Staline,

lEglise, les nationalisations.Lors de lpidmie de cholra

qui touche lEurope au dbut duXIXe sicle, les missions franaisesenvoyes sur le front de lpidmieen Russie ne disent rien au sujetdes dcs qui pourraient avoir lieuenEuropede lOuest que lon croitprotge par son suppos haut ni-veau de civilisation. Cette pru-dence proche du dni sappuie surdes prcdents historiques: lesgrandes pestes du Moyen Age ontsouvent dclench des rvoltes po-pulaires. Les enterrements dansdes fosses communes sans crmo-nie choquaient les familles, expli-que lhistorien Patrice Bourdelais.En pleine pidmie de cholra,deux mdecins sont ainsi assassi-ns en 1832 Paris, accuss davoirmaltrait les corps morts.

LEurope coloniale, elle, taitplutt obsde par la syphilis, etmettait en cause principalementlinsouciance des indignes etleurs croyances irrationnelles.Comme celle voulant, au Sngal,ainsi que le raconte lethnologueRen Collignon, que le contactsexuel dune vierge gurisse lesblennorragies rebelles. Face cette condescendance officielle,certains esprits clairs tenaientdj un autre discours, telle la cl-bre quation du psychiatre Krafft-Ebing: Civilisation gale syphili-sation

AuXXe siclenaissant, cest sur-tout la grippe espagnole, par sonampleur (entre 20et 40millions demorts) et ltrangemoment de sonapparition au sortir de la guerrede 14-18, comme un chtiment di-vinpour le sang vers dans les tran-ches qui amarqu durablementles esprits.

Les pidmies sontrvlatrices de la mondialisation

Doctorant en gographie lEPFL etmembredu Laboratoire Chros, Olivier Vilaa estspcialiste de la diffusion des pidmies.

Pourquoi la diffusion des pidmies est-ellesi rapide aujourdhui?Lesmoyens de transport et les pratiques demobilit des individus ont volu. En quarante-huit

heures, il est possible de se rendre pratiquement partout sur laplante. A noter que les gens voyagent plus, plus loin et plus vite.

La diffusion de la grippe porcine ne sexplique donc pas en termesde proximit gographique?Si, mais cest une proximit qui sexprime en degrs de connexion des rseaux rgionaux et mondiaux, et non pas en kilomtres.

Quentendez-vous par l?La diffusion de la grippe porcine rvle le fonctionnement en rseau delamondialisation. La ville deMexico, qui est le principal foyer de cettepidmie, est unemtropole importante qui voit passer des touristesou des hommes daffaires dumonde entier. On remarque ainsi queNewYork est plus touch que nimporte quel autre Etat des Etats-Unis,mme ceux qui sont voisins duMexique. De lamme faon, laNouvelle-Zlande a aussi t frappe avant de nombreux paysdAmrique centrale pourtant plus proches duMexique en nombre dekilomtres.

Faut-il limiter les voyages?Il faut suivre les recommandations des autorits. La rponse ce typedpidmie est la fois mondiale et nationale et fait appel la respon-sabilit de chaque individu. A terme, les pidmies se rgulent par larsistance qui se dveloppe chez les personnes infectes quisurvivent. Mais ce petit jeu-l, des virus comme celui de la grippesont capables demuter trs rapidement pour passer outre la rponseimmunitaire de lhomme.

Cest le 1er septembre 1976, lh-pital de Yambuku, ville de la R-publique dmocratique duCongoo coule la rivire Ebola, que futidentifi pour la premire fois lefilovirus du mme nom. Fivrehmorragique foudroyante, Ebolase transmet par contact avec lesliquides organiques de la personneinfecte sang, salive, sperme,excrtions. Ses symptmes horri-fiants et bien visibles (hmorra-gies externes) ont connu unegrande fortune au cinma. Ebolaest devenu le symbole des scna-rios catastrophe, dun virus capa-ble de provoquer en quelquesjours un dsastre plantaire.

Le sida ravivede grandes peursEt puis bien sr le sida, qui rallumeimmdiatementcertainsphnom-nes caractristiques des grandespidmies moyengeuses, commelaparanoa et lidedecomplot.Onassiste, explique lanthropologueDidier Fassin, une srie dinter-prtations perscutives, les paysdu Nord accusant les populationsdespayspauvresde les contaminer,tandisquecesderniers accusent lesEtats-Unis davoir volontairementintroduit le virus chez eux.

Comment, aussi, ne pas penser la stigmatisation des lpreuxcontraints de porter une clochetteautour du cou? On la peut-treoubli, mais en 1990, lors dunemission sur la TSR, un mdecinalmanique prconisait tranquille-ment de tatouer les sidens.

LeSRAS(syndromerespiratoireaigu svre), apparu Toronto en2003, fait 916 victimes. Les prvi-sions trs alarmistes se sont rvlesfausses mais ont permis une sortede rptition gnrale et lamise en

A travers lhistoire

CHOLRA

Infectionintestinale due une bactrie setrouvant dans leauou les aliments.

Env. 100 000nouveaux caspar anne.

EBOLA

Fivre hmorragi-que foudroyante.Le virus setransmet par lesliquides organi-ques du malade.

1285 victimesdepuis 1976

Il y eut aussi, plus tard, la grippeasiatique (2 millions de morts en1957). Puis celle dite de HongKong, entre lt 1968 et lhiver1970, qui a fait 1 million de morts.Un mdecin en poste Lyon ra-conte: Les gens arrivaient en

brancard, dans un tat catastrophi-que. Ils mourraient dhmorragiepulmonaire, tout gris, les lvrescyanoses. Il y en avait de tous lesges. a a dur dix quinze jours,et puis a sest calm. Et trange-ment, on a oubli.

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Aprs avoir cont fleu-rette, vient le temps desortir la calculette et dese mettre daccord sur la gestionde largent dumnage. Le systmeMonsieur travaille, Monsieurrgale a vcu. Chez les couplesplus gs, les hommes versaientsouvent une allocation leurpouse pour les dpenses du m-nage, observe Caroline Henchoz,

auteure dune thse sur la ques-tion de largent dans le couple. Lesjeunes vivent plus indpendantsfinancirement lun de lautre. Ilscotisent pour le loyer et les char-ges, mais gardent chacun leur for-tune personnelle. Le modle achang, car dune part les femmesne restent plus la maison et dis-posent de leurs propres cono-mies. Dautre part, elles revendi-

quent aussi de participer auxdpenses du mnage.

Lgalit nest pasencore une ralitSelon les chiffres de lOffice fd-ral de la statistique (2000), lesfemmes assurent un tiers du re-venu du mnage et, ds larrivedes enfants, entre 12 et 19%. Lesfrais courants, partags moiti-

moiti ou au prorata du salairedeviennent, de facto, ingalitai-res, lorsque les revenus desconjoints sont ingaux: Celuiqui gagnemoins se retrouve aprsles paiements avecmoins dargentque lautre. Et cest souvent lafemme qui est dans cette situa-tion. Lgalit des sexes nest pasencore une ralit face aux riches-ses. Si les jeunes femmes sont

Je paie,tu comptes,on saimeLargent et lamour font-ils bon mnage?Un sondage montre que 45% des couplesse disputent pour des questionsfinancires. Quatre couples daujourdhuiracontent comment ils grent leurs sous.

Elodie Fluri et Matthieu Juttens: Nous divisons tous les frais par deux.

LLLLaaaaaaaaaaaarrrrrgggggggeeeeeennnnnnnntttttttt eeet llllaaaaaammmmmmoour ffonnnt-ilssssss bbboonnnnnn mmmmmmmmmmmnnnnnnnnnnnnnnaaaaaggggggggeeeeeee??????????????UUUUnnnnn ssssoooooooooonnnnnnnnddddddaaaaaaaagggggggggeeeeeeeeeeee mmmmmmmmmmmmmmmmooooooonnnnttttttttrrrrrrrrrrrrrreeeeeeee qqqqqqqqqquuuuuueeeeeeeeeee 4444444444444444555555%%%%%%%%%%%%% ddddddddddeeeeeesssssssssssssss ccccccccccccccooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuppppppppppppppplllllllllllllleeeeeeeeeeeessssssssssssssssssssssseeeeeeee dddddddiiiissssssspppppppuuuuuuutttttteeeeeeennnnntttttt pppppppppppppooooooooooouuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrr dddddddddddddddddddddeeeeeeeeeeeesssssssssssss qqqqqqqqqqquuuuuuuueeeeeeeeeeeeessssssssssssstttttttttttttttiiiiiiiiiiiiiooooooooooonnnnnnnnnnnnnssssssssssssffffiiinnnnaaaaaannnncccciiiirrrreeeeessss. QQQQuuuuuuaaattttrrrrreeeee ccccoooooouuuuuppppppllllleeeeeessssssss ddddddddaaaaaaaauuuuuujjjjjjooooooouuuuuuurrrrrrrrddddddddddhhhhhhhhhhuuuuuuuuuiiiiiiiiirrrraaaaacccccooooonnnntttteeeeennnnnnttttt cccccoooommmmmmmmeeeennnnttt iiiilsss gggrrreeenntt lleeeuurrss ssoouuss.

reportage ARGENT | 15

beaucoup plus indpendantes fi-nancirement que celles de la g-nration prcdente, ajoute lasociologue, elles nont pas forc-ment encore le mme pouvoir dedcision sur les dpenses que leurcompagnon.

Le conjoint qui gagne davan-tage finance souvent seul un cer-tain nombre de loisirs que lautrene pourrait pas se permettre. Sil

passe pour gnreux, il peut aussichoisir ce qui lui plat. Lautre naalors pas sonmot dire et ne peutque remercier pour le cadeau, cequi peut passer pour inquitable,note Caroline Henchoz.

Enfin, conclut la sociologue, lagestion des sous du mnage nestgure diffrente que les tourte-reaux soient concubins oumaris.Souvent, lemodle change lar-

rive des enfants. Les conjointsmettent alors davantage en com-mun leur fortune personnelle, quidevient largent de la famille.

Mlanie HaabPhotos Jolle Neuenschwander

Le couple, lamour et largent. La construction

conjugale des dimensions conomiques de la

relation amoureuse, Caroline Henchoz,

LHarmattan, 2008.


Matthieu Juttenset Elodie Fluri.Chacun paiela moiti> 24 ans tous les deux> En concubinage Chambsy (GE)depuis septembre 2008

> Pas denfant> Journaliste stagiaire 80% etpigiste, et ducatrice 100%.

> Revenus: en moyenne 4500. pourlui, 4500. brut pour elle.

Matthieu et Elodie sont ensembledepuis plus de quatre ans etpartagent un trois-pices. Commenos salaires sont plus ou moinsquivalents, nous divisons tous lesfrais par deux, explique Elodie. Onen a dailleurs jamais vraimentdiscut, cela sest fait tout naturelle-ment, ajoute Matthieu. Sans enfant,et surtout sans dettes, les tourte-reaux reconnaissent vivre conforta-blement, sans devoir prterattention la dpense. Nous nesommes pas trs dpensiers, maisnous ne nous privons de rien. Commeon aime beaucoup le sport, on vasouvent voir des matchs de footballen France et on passe la nuit lhtel,cest notre petit plaisir.Autre plus qui a transform leurquotidien, ils se sont rcemmentoffert les services dune femme demnage, deux heures par semaine.Chacun possde son propre compte.Quand jai vu le tas de factures et derappel sur son bureau, jai dcid democcuper seule de la comptabilit ducouple, raconte Elodie, que lespaiements par e-banking ne rebutentnullement. Cest laffaire dunedemi-heure. On reoit nos salairesautour du 25 du mois et je paiedirectement. Elle rgle les facturescommunes, une fois depuis sonpropre compte, la fois suivante depuiscelui de Matthieu. Ils possdent lesdeux le mot de passe de lautre.Puis chacun fait ce quil veut du reste.Jpargne le plus possible depuis quejai 16 ans, explique Matthieu, quiespre devenir propritaire diciquelques annes. Sa dernire folie:une montre Omega, bien plus chreque les habits que jachte quand jefais du shopping! Alors il peut toujoursfaire des commentaires, rit Elodie,

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Migros Magazine 19, 4 mai 2009 reportage ARGENT | 17

Alexandre* et Laura*,

dont le compte pargne estbien plus mince.

Quant la dclaration dimpts, ils nese battront pas pour la faire, monpre sen charge, nous lui donnons delargent pour cela, moi je ny com-prends pas grand-chose, souritMatthieu.

Roger* et Chantal*,

> 43 et 37 ans> En concubinage, Neuchtel> Deux enfants de 7 et 10 ans> Chimiste 100%, infirmire 40%> Revenus: 6000. net et 2900. net

Roger et Chantal se sont rencontrsil y a quatorze ans. On voyageaitbeaucoup. Du coup, on na pasdpargne. Aujourdhui, ils font trsattention leurs dpenses,privilgiant le vlo la voiture, lalocation lachat dune maison.Cela nous permet une meilleure

qualit de vie, car nous navons pasde dettes, ajoute Roger.Ils ne possdent aucun comptecommun. Mais elle peut retirer delargent sur mon compte avec sacarte, explique Roger. Elle paie leloyer et son assurance, il soccupedes dpenses du mnage et desfrais fixes. Chacun rgle sespropres factures mais ils remplis-sent la dclaration dimptsensemble.Quand les enfants taient encorepetits, Chantal sarrangeait pour

travailler de nuit ou le week-end,pour conomiser les frais de garde.Aujourdhui, ils nont quune seulegrosse dispute autour des ques-tions financires: doivent-ils donnerde largent de poche leurs petits?Pour Roger, ce nest pas ncessaire,ils sont encore trop nafs, on leurachte ce dont ils ont besoin quandils le demandent. Pour Chantal, enrevanche: Jaimerais quilsapprennent grer leurs sous, conomiser, quils se rendentcompte de la valeur de largent.

> 49 et 45 ans> Maris, propritaires dunemaison Lausanne

> Quatre enfants adultes, dontun fils en commun

> Enseignant 100%, secrtaire 60%

> Revenus: 6000.- net et 3000.- net

Maris depuis dix-neuf ans, ilsforment une vritable quipe: audbut, Madame reste la maison etsoccupe des trois enfants de sonmari et du petit dernier quils ont eu

ensemble. Leurs revenus sontmisrables et les comptes extrme-ment serrs. Puis les enfantsgrandissent et Alexandre dcide dereprendre des tudes sur le tard.Laura devient alors la pourvoyeusede fonds de la famille.Tout largent gagn va dans un potcommun. Ils nont quun compte. afonctionne bien, car chacun dpensece quil lui faut, sans exagrer. Si lunstait senti ls par rapport lautre,on aurait peut-tre chang lesystme, commente Alexandre.

Il nous reste gnralement 1500.-aprs tous les paiements, cestsuffisant pour avoir une vie conforta-ble, estime Laura.

* Noms connus de la rdaction

www.migrosmagazine.ch

Et vous, comment grez-vousvotre argent deux? Donnezvotre avis dans notre sondage.

Mathieu et VirginieVouillamozIl paie, elle gre> 29 et 27 ans> Maris, propritaires dune maison Saint-Pierre-de-Clages (VS)> Un enfant de 2 ans> Employ dadministration 100%,maman la maison> Revenus non communiqus

Lorsquils frquentaient, chacun payait tour de rle le cinma, sans vraimentcompter. Puis, ils se sont mis enmnage. Comme elle tait apprentie,avec un tout petit salaire, elle meversait 150.- par mois. Ctaitsymbolique, mais je ne voulais pastre le seul payer, expliqueMathieu.Un passage devant lofficier dtat civilplus tard, les voil maris et trs vite,parents. Virginie arrte de travailler etse consacre leur fille. Je moccupede toutes les factures et de ladclaration dimpts. Mathieu esttoujours inquiet, car il ne sait jamaisexactement combien dargent nousavons disposition, sourit Virginie.Ils discutent lavance des grossesdpenses, comme pour le ramnage-ment de leur cuisine, quils ont refaiteeux-mmes. On a dabord tabli unbudget, puis dcid des choix desmatriaux. Les devis que nous avionsdemands se sont rvls trop chers.Nous avons laiss tomber lide dunfour vapeur, hors de prix selon noscritres. Les discussions ontgalement t vives au sujet de lachatdun plan de cuisson induction. Maisfinalement, on la achet, se rjouitVirginie.Et quen est-il de ladage Qui paiecommande? On prend ensemble lesdcisions importantes. Mais parexemple, quand on hsitait sur lemodle de voiture quon allait acheter,cest moi qui ai tranch au final,concdeMathieu. Leurs petites folies?Desmodles rduits dhlicoptrespour lui, un voyage aux Etats-Unispour elle.

Mathieu et Virginie Vouillamoz: Nous prenons ensemble les dcisions importantes.

elle rgle le loyer, il gre les frais fixes

il gre les comptes, elle approuve


Retour surune enfancemassacre

A75 ans, elle dansait en-core sur les tables. Cest cette femme peu ordi-naire, morte depuis deux dcen-nies, que le comdien Roger Cu-neo sadresse aujourdhui dans unlivre. Pour faire le point sur uneenfance vole: dix ans croupirdans des orphelinats, par la vo-lont de cettemre quon qualifie-rait aujourdhui dindigne.

Maman, si tu ne pouvais pastoccuper de moi, au moins tumavais laiss entre de bonnesmains. Seule lironie peut racon-ter certains pisodes: le cur quioffre lenfant un verre de vin demesse, fait remarquer quun bou-ton de sa braguette nest pas fermet propose gentiment dy rem-dier: Il ma palp avec beaucoupdattention. Il se dvouait pourrendre service aux orphelins, ce-lui-l... Il a dirig ma main entreses jambes. Il a soulev sa soutane,il ne portait pas de culotte.

Il y aura aussi, linfirmerie,une bonne sur qui perd la tte,lui frotte la chose, jusqu ac-complissement, et parlera dac-cident, ou une vieille fille laqueen mal de clins.

Comment lenfant en est-il ar-riv l? Des toutes premires an-nes, Milan, Roger Cuneo sesouvient dune servante affec-tueuse, mais pas de sa mre, tropoccupe se familiariser avec lartdu poker. Ni de sa sur ane, qui

deviendra la romancire AnneCuneo. De son pre ingnieur,rien, sauf une haleine de tabac.

Un pre assassin la fin de laguerre, corps abandonn par unvoleur, un jaloux ou un ennemi delombre, un fasciste ou un parti-san, un Allemand, un fou ou unrdeur.

Lamre prtexte alors des dif-ficultsmatrielles pour placer safille dans un collge et son fils,g de 6 ans, dans un pension-nat, comme elle dit pudique-ment pour navoir pas prononcerle gros mot dorphelinat. L, enrevanche, que de souvenirs: Jeme souviens des coups. Ils pleu-vaient de partout. Chacun y allaitde bon cur: mes compagnonsdinfortune, les surveillants, lescurs.

Une mre quine regrette rienRcemment, Roger Cuneo a re-trouv un texte quil navait jamaisos lire, o sa mre explique quesi elle pouvait recommencer savie, elle ne voudrait pas la vivrediffremment, parce quelle a tintressante, pleine de sensationsdiverses.

Contrairement sa sur, lecomdien, lage adulte, na ja-mais vraiment rompu avec cettemre ngligente.Mais devant tantde dsinvolture, il pose mainte-nant la question: La pense de

Par la volont dune mre souslemprise du jeu, le comdien RogerCuneo a pass dix ans croupir dans desorphelinats. Brimades incessantes, abus,terreur religieuse. Aujourdhui, il raconte.

rcit ROGER CUNEO | 19

tes deux enfants laisss leur so-litude ne ta pas effleure, traverslesprit?

Solitude, cest peu dire:dabord en Italie, puis ensuite,chez les bonnes surs Lausanne,quand madame est venue cher-cher du travail en Suisse, cest unesuccession dattentes dues. Depromesses jamais tenues, deNolsoublis, de visites reportes. Lavrit napparatra que plus tard:sa mre est une joueuse, qui dila-pide tout son argent chaque soirau casino.

Sous la direction de la terribleSur Andre, cest un enfer quiattend le petit Roger Lausanne.Une litanie en boucle de brimadeset de punitions: Les pluchages,les vaisselles, les rcurages, lescours balayer, les planchers lustrer, le bois bcher, le char-bon pelleter, les feuilles ramas-ser dans la cour.

Des coupset des giflesEn guise dducation, comme deloisirs, un grand dsert, de lennui lignorance, aller et retour: Noustions sans radio, nous ncoutionspas de musique, nous ne dispo-sions pas de livres, pas de revues,pasmmedun journal,dunebandedessine. Nous nallions jamaisvoir de spectacle ni dans des ftes,au cinma, en promenade. Lestravaux scolaires taient corrigsde manire personnelle: un coupde rgle par faute dorthographe,un coup sur la tte, ou alors unegifle, par erreur de calcul.

Et puis la nourriture utilisecomme moyen de pression, dechantage, de remise au pas: Com-bien de repas avals froids, debout,dimmangeables restes immondesjets dans une cuelle pour le seulplaisir de memettre genoux.

Et que dire du contrle des py-jamas lematin, histoire de dtecterdes traces suspectes?Malheur celui qui avait mouill son lit: Ilrecevait une gifle, puis le pyjamatremp sur la tte, il descendaitsous nos quolibets la buanderie,se plonger dans un bassin deau obaignait le linge sale en attente delessive.

Il y avait aussi la sance minu-te des toilettes: Sur Andre,poste devant la porte, veillait sur

nos besoins. Pour viter que nousnous amusions avecnotrechose.Ou celle du bain, dans la fameusebuanderie, la sur toujours quisavonnait les bras, le dos, la poi-trine, la tte, au gant de crin puisnous le passait en dtournant latte.Nous avions alors exactementquinze secondes pour frotter lachose.

Et la loi du petitmilieu, la dureloi du pensionnat, lammepar-tout, en Suisse comme en Italie:Deux baffes tu foutras, valentmieux quune tu prendras.

Il ny a que le dimanche que lefils peut voir sa mre: oui maisvoil, chaque fois elle dort, aprsune nuit de folie au casinodEvian.

Jet la rue lgede 16 ansA16 ans, le voil brusquement jet la rue. Il loge un temps chez sasur, qui sest marie, puis dans lafamille dun ami. Le livre sachvesur des sentiments mls. La co-lre bien sr mais aussi des excu-ses: elle aussi, cette impitoyablemre, avait connu, enfant, la faim

et lamisre, un pre alcoolique. Etpuis le jeu, qui est une vraie mala-die: Peut-on reprocher son mal unmalade?Certainementpasmaison peut regretter quil nessaie pasde se soigner.

RogerCuneo, devant une bireet lexemplaire tout frais de son li-vre, explique quel tre dsarm etvide tait sorti de lorphelinat: Lapremire fille qui ma dit bonjour,jen suis tomb amoureux, elle sestretrouve enceinte sans que je sa-che bien comment. Le jeunehomme vend des assurances, puisdes calculatrices. Les jours de paie,comme par hasard, sa mre semontrait: Elleme racontait quel-le avait perdu son porte-monnaie,ou quon lavait vole, je ne pouvaispas mempcher de lui donner delargent. Il raconte que jusqu samort, il est rest son fils commesi de rien ntait, quil na jamaispu se dtacher de cette attente, decet amour qu elle nemavait jamaisdonn. En fait, je laimais parcequelle ne mavait pas aim.

Roger Cuneo dit encore quetoutes ces horreurs lauraientplutt renforc: Si je nemangeaispas un jour, ce ntait pas grave,jtais habitu. Plus grand-chose nepouvait me broyer. Tous ses an-ciens petits camarades ne sen sontpas aussi bien sortis: Certains ontfini en prison. Deux ont t zi-gouills Marseille.

Il y a quand mme une chosedont Roger Cuneo ne sest jamaisremis: Cette culpabilit lie lareligion.Dernirement, il a vouluentrer dans une petite chapelle demontagne. En poussant la porte,jai eu vraiment peur. Je ne rejettepas lide deDieu,mais les Eglises,oui, totalement.

De la vente, bien vite, RogerCuneo est pass au thtre, unevocation quil peine expliquer. Ilen revient sa mre. Raconte qu82 ans, juste avant sa mort, ellepossdait encore deux valises plei-nes de robes dcolletes, des talonshauts, des parfums, des bijoux, descolliers de perles faux,mais quel-le portait magnifiquement. Elleavait un grand sens du paratre.Elle tait charmante.

Laurent NicoletPhotos Loan Nguyen

A lire: Maman, je tattendais, Roger Cuneo,

Editions Favre.

Je laimaisparcequellene mavaitpas aim

Abus sexuels etcoups ont

rythm lenfancede Roger Cuneo.

Dans son ouvrage,Roger Cuneo livreun tmoignage poignant.

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20 |chronique Migros Magazine 19, 4 mai 2009

MINUTE PAPILLON

Jean-FranoisDuval,journaliste

A en perdre le sommeil!Vous connaisseztous laffreux di-lemme du capi-taine Haddock:faut-il dormir

avec la barbe au-dessus ou au-dessous de lacouverture?Uneproblmatique enperdrele sommeil. Le philosophe Ludwig Witt-genstein disait que ce quon ne peut pasdire, il faut le taire, une formule assezmys-trieuse, mais qui sapplique certainementau casse-tte du capitaine. Remarquez, surce point, on peut dsormais se passer deWittgenstein: tout htel de lhmisphrenord rgle la torturante question du capi-taine Haddock par loffre systmatique etcontraignante dun duvet nordique en lieuet placedesdrapsqui garnissaient les lits dejadis.Or la couette, plus paisse que ledrap,risquerait de donner un faux pli votrebarbe, et onvoit bienquel parti prendrait lecapitaine.

Savez-vous que certaines personnesdgagent plus de chaleur quedautres? On les considre comme devraies bouillottes. Cest mon cas. En hiver,on a limpression dtre trs utiles, en maion incommode, en t on est de trop. Pour

les gens commemoi couettes et duvets sontdes inventions diaboliques. Le duvet nouspse. Le drap est arien, un souffle de ventpar la fentre suffit le soulever commeunejupeprintanire. Leduvet, en comparaison,est aussi pesant quune combinaison das-tronaute. Certes, desmoyens existent poursen sortir: des amis moi ont choisi un du-vet de 200 grammes, auquel ils peuventsuperposer un duvet de 300 grammes, cequi nous fait un total possible de 500 gram-mes ensuite chacun demoduler le tout son gr. Le procd reste mdiocre, il nefonctionne pas pourmoi.

Dans chaque htel o je descends,je demande donc quon substitue preste-ment des draps lenvahisseur venu dufroid, dont la manuvre est aussi prou-vante que celle dun drakkar. Je suis prt toutmmepasser pouruncinglpourlexquise surprisedudrap, avecou sans cou-verture (celle-ci tant audrapceque lapteest au millefeuille). Le drap est frais, lger,vierge, il sent bon la lessive et limmaculeconception. On sy glisse avec dlices. Sur-tout, il respecte admirablement la libert,non seulement de la barbe, mais du corpstout entier, jambes et orteils compris. Il

vous laisse place pour remuer: les pieds, lesjambes jouissent dune grande autonomiepour sy dplacer de droite et de gauche,dnicher des coins frais. Bref, le drap voushberge avec respect.

A linverse, le duvet, ft-il un poidsplume, simpose, vous terrasse, vous apla-tit, cest un rouleau compresseur. Sa natureest de peser.Cest une sangsue, unepieuvredont les tentacules captent les moindresmouvements de votre corps pour y rpon-dre. Le duvet voudrait ne faire quun avecvous lamour quil vous porte est fusion-nel, touffant! Il bouge avec vous, sattachelourdement tous vos faits et gestes. Cestun sans-gne.Tandis que ledrap!Lui, il vous aimede loin,il flotte au-dessusde vous commeundlicatfantme.Par grandvent, il peutmmegon-fler comme une montgolfire, senvoler, illaisse le corps mobile, libre de ses mouve-ments, daller et venir sa guise toute lanuitsous son voile discret, attentif. Lamerveilledudrap, elle est l: il y a lui et vous, vous tesdeux, et il vous laisse vivre. Il est du ct duciel, tandis que le duvet retombe toujourscomme un souffl. Ne voil-t-il pas, aumoins, une chose quon peut dire?

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Avez-vous des enfants dans votre mnage? Oui Non

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Les collaborateurs et collaboratrices de la Fdration des Producteurs Suisses de Lait PSL ne peuvent pas participer. Pas de

paiement des gains en espces. Aucune correspondance ne sera change. Tout recours est exclu. Les participants acceptent

que leurs donnes personnelles, traites en toute confidentialit, soient ventuellement utilises par la Fdration des

Producteurs Suisses de Lait PSL et ses partenaires des fins promotionnelles. (329 005 203)


Je suis rleurpar nature

On vous qualifie souvent decynique, acide, cinglant, rleur:charmant portrait! Vous vousreconnaissez?Heu... Reprenons les adjectifs unpar un. Cynique? Je prfre lucideet, de toute faon, jestime que lecynismepeut tre positif, etmme

salvateur. Acide: oui, dailleurs jetrouve que les autres humoristesne le sont pas assez. Cinglant:pourquoi pas. Et rleur: oui, cer-tainement!

Vous le revendiquez?Disons que cest ma nature.

Il ne sagit donc pas uniquement dunrle que vous jouez sur scne. Voustes aussi comme a dans la vraievie!Oui.Enfin, pas tout le tempsquandmme, sinon ce serait invivable!Mais aussi loin que remontentmessouvenirs, jai t en colre.

Vous rappelez-vous votre premiercoup de gueule?Onme la racont. Je devais avoir peu prs 1 an, on ma refusquelque chose, jai donc arrt derespirer. Je lai fait assez souvent.Cette mthode fonctionnait, pa-rat-il.

Le 16 juin, lhumoriste franais Christophe Alvque montera sur la scne de Morges-sous-rire. Rencontre avec un observateur intransigeant des travers de ce monde.

entretien CHRISTOPHE ALVQUE | 23

Si jeune et dj contestataire!Pourquoi tant de colre, en fait?Oh l l! Pourquoi? Il ny a quouvrir les yeux et les oreilles! Di-sons que je naime pas trop lemonde dans lequel on vit. Enten-dons-nous: il y a des bons cts,dailleurs je suis trs heureux.

Mais jai limpression quon vadroit dans le mur. Il faut que lonse ressaisisse.

Cest vrai que dans vos sketches,tout le monde en prend pour songrade: les Amricains, la religion,les femmes, les ados, les colos...Je pense que cest le rle du clown,du bouffon, de mettre le doigt lo a fait mal. Surtout une po-que o les mdias en France dumoins font preuve de complai-sance et dautocensure, et ne sontpas assez cinglants. Je traite doncdes grands thmes de socit,mais je mattaque principalementau pouvoir.

Vous vous en prenez surtout Nicolas Sarkozy. Vous lappelezZbulon. Pourquoi ce surnom?Ctait un personnage dune srietlvise, Le Mange enchant,quon regardait quand on tait pe-tits. Uneminuscule crature, sansarrt en mouvement, qui disaittout le temps: Tournicoti, tour-nicoton. Ridicule! Cest tout fait Sarkozy...

Vous ntes pas tendre avec votreprsident! Ne craignez-vous pasles retombes?Ben non, il aurait dumal matta-quer. Quand je le traite de men-teur, de manipulateur et de pitremdiatique qui gesticule beau-coup sans vraiment agir, je ne disque la vrit et il le sait. Lui-mmese sert de la peoplisation pour ca-cher le plus important. Sil ne fai-sait pas de sa vie un feuilleton, silne mettait pas sa chanteuse enavant, sil ne trichait pas sur lesphotos pour paratre plus grand,personne nen parlerait. A partirdu moment o cest affich dansles magazines, allons-y!

Il faut avouer aussi que vous nepartagez pas les mmes idespolitiques...Effectivement, je me sens plusproche des altermondialistes. Jaidailleurs t membre dAttac(n.d.l.r.: organisation altermondia-liste dorigine franaise, prsenteaujourdhui dans 36 pays, dont laSuisse). Mais je ne suis pas unmi-litant dans lme. Jaime bienlide de rester un lectron libre.A partir du moment o il y a une

ligne, a mnerve. Et puis, en cemoment, la gauche franaise setire une balle dans le pied, a endevient ridicule.

Vous dites que vous ntes pasmilitant, mais vous transmettezquand mme un message par lebiais de vos sketches...Je pratique un humour engag,oui. Si les spectateurs reparlentaprs coup des thmes que jaiabords, tant mieux! Mais je nesuis pas l pour donner des leons.Avant tout, je veux que mes sket-ches soient drles. Je nessaie pasde jouer les moralisateurs. Sur-tout pas. Dailleurs, je commencemon nouveau spectacle en memoquant de moi-mme.

Ah oui?Jentre en scne avec un costumecompltement ridicule de Super

Rebelle. Ainsi, je mets une vraiedistance avec tout ce que je disensuite. Je ne suis pas un sociolo-gue, ni un homme politique, ni unphilosophe. (Un temps. Puis sur unton pince-sans-rire). Je suis les troisen mme temps. Je veux simple-ment encourager les gens obser-ver le monde sous un autre angle.Et je considre la scne comme unespace de libert dexpression.

Lors de vos spectacles en Suisse,vous ne manquez jamais de faireallusion des vnements qui sepassent chez nous. Quest-ce qui aretenu votre attention cette fois?Eh bien, mme si les Suisses res-tent... trs suisses...

Cest--dire?Disons que des sicles de neutra-lit, amarque! Cela dit, mme si,comme leur habitude, les Suis-ses ne laissent rien paratre, jairemarqu une certaine mutation.Une peur, une angoisse qui se tra-duit par exemple dans les titres dejournaux. Au lieu de lire commedordinaire Deux poissonsmortsdans le lac Lman: est-ce le dbutdune pollution, on apprend que200 000 licenciements sont pr-vus pour lan prochain. En fait, lesSuisses sont en train de devenirnormaux. Ils doivent se confron-ter aux problmes que lEuroperencontre depuis trs longtemps.Sur scne, tout a, cest une minesans fond.

On vous inspire vraiment, alors!Oui.Mais de toute faon, les Suis-ses possdent une richesse com-me les Belges dailleurs qui vauttout lor du monde: lhumour.Vous avez beaucoup plus de reculsur vous-mmes que les Franais,qui sont souvent assez primaireset restent au premier degr.

On sent chez vous la mmeimpertinence que chez Coluche,qui est dailleurs lun de vosmodles. Iriez-vous jusqu vousprsenter aux lections prsiden-tielles?Non. Je pense que cest plus unesource demmerdes quautre chose.Quoique peut-tre plus tard, pour-

Bio express

Humoriste, mais aussichroniqueur la tlvisionet la radio, musicien ila fond un groupe,nomm... Groupo etpousse la chansonnettelors de ses spectacles scnariste et acteur,Christophe Alvqueprivilgie la polyvalencede lartiste. N en 1963dans une famille degauche, il entreprend destudes de commerceavant de se lancer dans lemonde de la scne.Comparse de LaurentRuquier sur France 2,France Inter et Europe 1, ilcultive lart de la vanne etentretient merveille sonimage de rleur...Egalement crivain sesheures, il collaborergulirement lhebdo-madaire satirique SineHebdo. Il est lauteur dedeux ouvrages: Dco-deur mdiatique duXXesicle et de Surtout,noubliez pas davoir peur!Dsir davenir pour laFrance daprs...


Christophe Alvque:Je pratique

un humour engag.

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quoi pas. Mais ce seraitvraiment par... heu... (Il h-

site)

Par provocation?Par jeu. Pourmettre tout lemondeen face de ses responsabilits. Oui,un jour je ferai peut-tre de la po-litique.

Dans votre bio, il est crit que vousavez hsit entre devenir humo-riste ou traverser lAtlantique larame. Cest vrai, a?Oui, enfin cest une parabole.Ctait la notion daventure quimintressait. Que ce soit montersur scne ou parcourir le mondesac au dos. Je voulais faire quelquechose qui me paraissait irralisa-ble. A lpoque, devenir humoriste,pourmoi, ctait mission impossi-ble. Dailleurs, jai commenc tard, lge de 24 ans.

Vous aviez tout dabord entam uneformation de commerce...Oui, des tudes dingnieur enmarketing, plusprcisment.Maisje me suis rendu compte que jentais vraiment pas fait pour a.

Vous avez galement hsit devenir chanteur?Oui, quand javais 18 ans, je vou-lais tre rockstar. Et puis finale-ment, jai laiss tomber...

Pourquoi?On sest runi deux fois avec quel-ques musiciens et... on a bu descoups, quoi! a sest arrt l. Ona vite compris que a demandaitbeaucoup de travail. Dans nos t-tes on avait quatre neurones lpoque il suffisait de prendreune batterie et une guitare et defaire du bruit.

Vous lavouez souvent: cet ge-l,vous tiez un branleur... Etmaintenant?

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Jai bien chang! Je voyais ce m-tier diffremment. Pour moi,ctait se lever tard le matin, tra-vailler un peu laprs-midi, samu-ser sur scne le soir et faire la ftejusqu 4 heures dumatin. Finale-ment, ce boulot, cest pas vrai-ment a... On se met aussi fairede la radio, de la tl, il y a les r-ptitions, les nouveaux spectacles,la presse, la promo. Pour finir, onpasse des journes de fou.

En fin de compte, ce monde dutravail que vous avez fui, vouslavez retrouv?Oui, mais l, jai choisi!

Quelquun a dit de vous: Christo-phe Alvque monte sur scnepour viter de devenir terroristeou tueur malgr lui...Cest clair quil y a une forme dethrapie dans ce boulot. Si je nepouvais pasme dfouler sur scne,je pense que jaccumulerais trop

Morges samusedu 15 au 20 juinPour sa 21e dition, le festivalMorges-sous-rire promet debeaux moments dhumour! OutreChristophe Alvque, le Thtrede Beausobre accueillera sur sascne des artistes suisses Yann Lambiel, Frdric Recrosio,Marc Donet-Monet et interna-tionaux - Roland Magdane,Florence Foresti. Noubliez pasde visiter galement le Salondu dessin de presse qui accom-pagne la manifestation!Sur le Net: www.morges-sous-rire.ch

de frustrations. Je ne sais pas com-ment a pourrait se finir. A lhpi-tal psychiatrique, peut-tre...

Par un meurtre?Ouais... (Il se reprend)Quoique jene sais pas. Je ne suis pas un vio-lent. Je pense que je retourneraisplutt les armes contre moi. Laflagellation, par exemple...

Le suicide?Non, quand mme pas!

Vous avez deux fils de 12 et 16 ans.Que pensent-ils de leur bouffonde pre?Ils ont grandi avec cet aspect-l dema vie, donc ils entretiennent unrapport assez naturel avec monmtier. Mais a ma beaucouploign de la maison.

Vous avez limpression davoirmanqu quelque chose de leurenfance?

En fait, les Suissessont en trainde devenir normaux

Mon mtierma beaucouploign de la

maison.

Quand javais18 ans, je

voulais trerockstar.

Mais qui naurait pas ce senti-ment?a aurait t lammechosesi javais fait un autre boulot...

Propos recueillis parTania Araman

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InformationsMIGROS

Migros Magazine 19, 4 mai 2009 actuel | 27

Hans-PeterFricker, directeurgnral du WWFSuisse, et HerbertBolliger, prsidentde la Directiongnrale Migros,lors de la signaturedu nouveaupartenariat.

Des partenaires fortsMigros parraine dsormais le programme jeunesse duWWF et intensifie ainsisa collaboration avec lorganisation de dfense de lenvironnement.

Le dveloppement durableet lengagement cologi-que comptent beaucouppour Migros. Aujourdhui, le pre-mier distributeur de Suisse accen-tue son action en faveur duneprotection durable de lenvironne-ment en renforant sa collabora-tion avec le WWF. Celle-ci conti-nuera de couvrir des thmescomme la protection du climat,de la fort et de la mer, de mmeque la prservation de la diversitbiologique. La nouveaut rsidedans le fait que Migros devient lesponsor principal et exclusif du programme du WWF destinaux enfants et aux jeunes.

Nous voulons faire en sorteque la jeunesse sintresse la

protection de lenvironnement,car cest de son engagement quedpend notre avenir! expliqueHerbert Bolliger, prsident de laDirection gnrale de Migros.

Mais en quoi consiste exacte-ment laction duWWF auprs desenfants et des jeunes? Des maga-zines et des activits spcifiquesinforment et sensibilisent les ado-lescents la nature et lenviron-nement. Et pour les plus petits, ilexiste des publications compre-nant des histoires illustres et desides de bricolage. Des journesdcouvertes et des camps de va-cances leur donnent aussi locca-sion de mieux comprendre la na-ture.Enoutre,lesenfantsreoiventdes informations relatives aux

campagnes du WWF en cours etapprennent organiser, par exem-ple, des stands.

Lengagement duWWF auprsde la jeune gnration est familier Migros. En effet, cela fait plu-sieurs annes quelle parraine lePandamobile, un ancien camion-magasin transform en salle dex-position itinrante allant dcoleen cole afin de sensibiliser leslves aux thmes lis lenviron-nement.

Le WWF complimenteMigrosAu-del de cette nouvelle collabo-ration, Migros et le WWF coop-rent depuis longtemps. Membrefondatrice duWWFWood Group

Suisse uvrant pour la prserva-tion des forts, Migros fait aussipartie duWWFClimate Group etsengage ce titre rduire aumaximum ses missions de CO2.Enfin, au sein du WWF SeafoodGroup, elle lutte contre la surp-che et pour une gestion durabledes espces.

Hans-Peter Fricker, directeurgnral duWWF Suisse, conclut:Migros sengage depuis long-temps en faveur de la protectionde lenvironnement. Nous nousrjouissons de pouvoir dvelop-per notre collaboration, car en-semble nous pouvons faire beau-coup.

Christoph PetermannPhoto Markus Senn


Des cocktails sans alcool,de bons DJs et des gensvraiment sympas: telssont quelques-uns des facteurs dela russite du M-Lounge. Cettegrande sphre orange de plus dedix mtres de haut est en effet unlieu de rencontre toujours trs ap-prci. Les festivaliers aiment ve-nir sy dsaltrer et sy dtendre,sans trop devoir sloigner de lascne principal. Car que ce soit parexemple au Palo, au Gurten ou Saint-Gall, lespaceMigros est tou-jours idalement situ.

Une quipe danschaque rgionPour tenir le bar du M-Loungeprsent dans les M-Festivals duPalo, du Gurten, de Gampel, deSaint-Gall, de Zofingue et deFrauenfeld (Locarno ne partici-pant pas lopration), Migrosrecherche de personnes dynami-ques et ouvertes. Lors de chaquemanifestation, une autre quipesera luvre, lide tant denga-ger des Vaudois et des Genevoispour le Palo, des Valaisans Gam-pel, des Bernois auGurten, etc. Lenouveau credo de Migros Pas-sionnment Suisse pourraainsi tre aumieux diffus, car quimieux que des collaborateurs de largion peuvent insuffler une am-biance unique leur festival.

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Lquipe du M-Lounge, ctait ma seconde famille

Durant deux ts, Shlomit Avishai,de Steffisburg (BE), a travaill au seindu M-Lounge. La jeune Isralo-Suissesse a eu la chance de suivre lebar ambulant travers tout le pays.

Tu as pu vivre tous les M-Festi-

vals de lintrieur. Quelle a t tamanifestation prfre?Jai apprci le Gurten, car cest l queje connaissais le plus de festivaliers.Le Palo ma aussi beaucoup plu;jaime lide dinviter chaque anne unautre pays.

Quas-tu avant tout apprci?On est au cur de laction, car leM-Lounge est presque toujours plac proximit de la scne principale.Durant la tranche du matin, il y a uneatmosphre chill-out unique, et lesoir, le M-DJ sait mettre lambiance.Prparer des jus de fruits tait

sympa. Les clients sont super-agrables sans doute parce quelalcool tait interdit. Enfin, on estbien rmunr.

Mais avais-tu aussi le temps defaire la fte?On travaillait certes huit heuresdaffile mais en organisant bien meshoraires de travail, jai pu assister auxconcerts de mes groupes prfrs.Et le soir, ds que les portes de laM-Lounge fermaient, nous organi-sions de petites ftes entre nous.Mes collgues sont vite devenus uneseconde famille.

Un jobde rveMigros recherche des jeunes pourtenir le bar de son clbre M-Loungedurant les festivals de cet t. Postulezen envoyant une vido.

pour le festival et auront locca-sion de vivre lvnement de lin-trieur.

Postuler par vido,cest plus rigoloLes personnes intresses sontinvites poser leur candidaturesur www.m-festivals.ch. En lieu etplace dune lettre de motivation,elles se prsenteront dans unecourte vido. Les postulants de-vront y indiquer pourquoi ils sontparfaits pour le job et pourquoi ilsseront lesmeilleurs ambassadeursde leur rgion. Dix collaborateursseront engags par festival.

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Migros soutient les festivals

Openair Saint-GallLa 33e dition de lopenair deSaint-Gall se droulera du 26 au28 juin. Prs de quarante concertssont prvus, dont ceux de NineInche Nails, Nick Cave et Peter Fox.En exclusivit suisse: les Sudois deMando Diao, un must absolu pourles fans dIndie.www.openairsg.ch

Moon and StarsChaque anne, la programmationde Moon and Stars Locarnoimpressionne par ses nombreusesttes daffiche. Ldition 2009 (du8 au 19 juillet) ne fait pas exceptionavec, entre autres, Duffy, KatieMelua, Tracy Chapman, GloriaEstefan, Deep Purple, Placebo...Du coup, une visite sur la magnifiquePiazza Grande est fortementrecommande.www.moonandstarslocarno.ch

Openair FrauenfeldEn quinze ans, Frauenfeld estdevenu un rendez-vous incontour-nable pour les fans de hip hop et dereggae. Outre les grandes starsinternationales comme 50 Cent etKayneWest, les spectateurspourront assister aux performancesde nombreux talents suisses du10 au 12 juillet, dont Liricas Analaslunique groupe au monde rapanten romanche!www.openair-frauenfeld.ch

Festival du GurtenDurant trois jours et trois nuits, lamontagne prfre des Bernoisdevient le salle de concert cielouvert la plus apprcie desSuisses. A entendre du 16 au

19 juillet: Franz Ferdinand, Oasis,Tricky ou encore Solange La Frange.www.gurtenfestival.ch

Palo FestivalIl a fallu moins de trois heures pourvendre les 200 000 billets du Paloqui se droulera du 21 au 26 juillet.Un record. Celles et ceux nayant paspu obtenir dentres ne doivent pasdsesprer. Une bourse aux billetssera disponible sur www.paleo.chds le mardi 5 mai midi. Cetteplateforme permettra de vendre etdacheter des billets en toutescurit et des prix quitables. Deplus, mille entres seront mises envente chaque jour du festival (ds9 h) sur www.paleo.ch ainsi quedans les points de vente Ticketcor-ner. Attention: aucun billet ne seravendu aux caisses du festival.www.paleo.ch

Heitere OpenairZofingenIl faut bien lavouer, Zofingue faitmoins rver que dautres grandesmanifestations. On aurait pourtanttort de faire la fine bouche, carlopenair qui se droule du 7 au9 aot sait accueillir des pointures(The Prodigy, Stress, Patrice) dansune ambiance conviviale.www.heitere.ch

Openair GampelLes Valaisans sont de bons vivants.Ils le prouvent chaque anne enorganisant un openair Gampel. Du13 au 16 aot, ils mettront un terme la saison 2009 des festivals. Auprogramme: Snow Patrol, KaiserChiefs ou encore Lovebugs.www.openairgampel.ch

Depuis neuf ans, Migros soutient en tant que presenting sponsor les plusimportants festivals openair de Suisse. Ce faisant, Migros sinvestit danschacune des rgions linguistiques du pays et permet, grce ces actionsde sponsoring, denrichir loffre culturelle rgionale.

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>Openair Saint-Gall: abo. de troisjours Fr. 130.40 au lieu de Fr. 163.->Openair Frauenfeld: abo. de 3jours Fr. 129.60 au lieu de Fr. 162.-> Gurtenfestival: abo. de quatrejours Fr. 156.- au lieu de Fr. 195.-> Palo Festival Nyon: cartejournalire Fr. 48.- au lieu deFr. 60.- (tudiant: Fr. 40. au lieude Fr. 50.)> Heitere Openair Zofingen: abo.de trois jours Fr. 119.- au lieu deFr. 149.-

> Openair Gampel: abo. de quatrejours Fr. 159.20 au lieu de Fr. 199.->Moon and Stars Locarno: cartejournalire de Fr. 70.40 Fr. 87.20(au lieu de Fr. 88.- Fr. 109.-)Attention, le nombre de billets Cumulus est

limit. Ils peuvent tre commands sur le site

www.ticketportal.ch ou au 0900 101 102

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La bonneaction dujourLe 9 mai, cest la journe ducommerce quitable. Une bonne raisonde prparer un petit-djeuner avec desproduits Migros certifis Max Havelaar.

Les premiers rayons de so-leil de cematin printanierinondent la salle man-ger. Toute la famille sest runieautour de la table. Mari-Carmen,la maman, fait fondre du sucre decanne bio dans son expresso, alorsque Ralph, le papa, prpare unetartine aumiel pourNuria (5 ans).Leur fille ane, Valentina (8 ans),ple une banane. La bonne odeurdu caf se mle au parfum dunsuperbe bouquet de roses.

A premire vue, ce joli tableaude la vie dune famille en Suissena pas le moindre rapport avec letiersmonde.Mais de la banane aucaf en passant par le miel et lesucre, presque tous les produitsque savoure la famille Tischhau-ser-Galvez proviennent des paysdu Sud et portent le label bleu,

vert et noir de la fondation suisseMaxHavelaar. Celui-ci garantit uncommerce quitable avec les pe-tits paysans et planteurs dAfrique,dAmrique latine et dAsie.

La journe internationale ducommerce quitable se droulerale 9 mai prochain. LorganisationMax Havelaar invite les Suisses agrmenter leur petit-djeuner dece samedi particulier de produitsportant son label. De cette faon,ils apporteront, demanire convi-viale et agrable, leur contribu-tion lamlioration des condi-tions de vie et de travail dans lesrgions dfavorises.

Migros propose un vaste choixde produits certifis Max Have-laar (lire encadr). Vesna Stimac,porte-parole de Max Havelaar etcheffe de projet au sein de lorga-nisation, loue lengagement dugrand distributeur: Migros aconsidrablement contribu ladiffusion des produits du com-merce quitable auprs dunevaste clientle. Depuis la crationde la fondation, il y a dix-sept ans,elle est un partenaire fiable.

Protgs desfluctuations du marchLexpression Fairtrade, com-merce quitable en franais, d-signe un systme auquel partici-pent les consommateurs devingt et un pays occidentaux.Quelque six millions de person-nes en profitent dans le tiersmonde. Les coopratives regrou-

pant des petits paysans et desouvriers agricoles peroiventpour leurs produits un prix mi-nimal quitable, toujours garan-

ti. Cette dmarche les protgecontre les fortes fluctuations desprix sur les marchs mondiaux,qui peuvent du jour au lende-

Les produitsdu commercequitable MigrosMigros propose de nom-breux produits pour lepetit-djeuner arborant lelabel Max Havelaar:diffrentes varits de caf,th noir bio, boisson auchocolat, jus dorange, jusexotique, bananes bio,ananas, miel, miel de fleurset sucre de canne bio.A ceux-ci sajoutent dautresarticles certifis MaxHavelaar, tels que chocolat,glace, roses ou coton.

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main faire varier considrable-ment les revenus des produc-teurs des pays dfavoriss.

EnOccident, les clients paienten outre un supplment, qui com-prend une prime de commercequitable. Celle-ci est entire-ment revers au tiers monde. Lessommes rcoltes permettent auxcoopratives de financer diff-rents projets, allant dune instal-lation de production dengraisbiologique un raccordement t-lphonique dans un village isol,en passant par la consolidationdune route.

Un soutien bienconcretLes grains de caf de lexpressoque savoureMari-CarmenGalvez,par exemple, proviennent de lacooprative La Florida, au Prou.Celle-ci regroupe 1117 membres,dont la paysanne Tefila Diaz Vas-quez, 63 ans, qui habite avec son

mari une petite maison dans lafort tropicale. Le couple a levdix enfants. Autrefois, il ny avaitpas dlectricit, pas de route, pasdcole, rien, se souvient la Pru-vienne, qui ajoute: Jignoraiscombien valait mon caf. Commeje ne sais ni lire ni crire, jtaisentirement dpendantes des in-termdiaires.

Depuis la cration de la coop-rative et la collaboration de lacommunaut rurale avec la fonda-tion Max Havelaar, la situationsest nettement amliore. Au-jourdhui, nous pouvons nourrirnos familles, dclare firement lapaysanne. Et plus personne nepeut nous gruger.

Davantage de place pourles coliers du KenyaLe systme du commerce quita-ble soulage la misre des paysanset des planteurs par de nombreu-ses petites amliorations. La fer-me floricoleWaridi, sise au sud deNairobi, la capitale kenyane, ap-porte un deuxime exemple. Prsde trois cent cinquante ouvrireset ouvriers se sont groups en unecommunaut qui produit les rosescertifies Max Havelaar pour Mi-gros. Grce la prime du com-merce quitable, lcole locale apu tre agrandie. Dsormais, lacentaine denfants nest plus obli-ge de suivre les cours dans uneseule salle de classe.

Le commerce quitable de-vrait devenir aussi naturel que lacollecte du vieux papier, estimeMartin Rohner, directeur gnralde la fondation Max Havelaar.Nous sommes tous un peu concer-ns par le destin des paysans etdes ouvriers agricoles des pays d-favoriss.

Migros contribue considra-blement populariser les produitsdu commerce quitable en Suisse.Lan dernier, elle a dgag un chif-fre daffaires de prs de 80 mil-lions de francs avec ces articles. Etdes primes de commerce quita-ble atteignant presque 2 millionsde francs ont t verses au tiersmonde. Derrire ces chiffres abs-traits, il y a de nombreuses petiteshistoires de succs. Dont celle denotre cultivatrice de caf, TefilaDiaz Vasquez. Michael West

Photos Sandro Diener

La famille Tischhauser-Galvez apprcie les produits certifis Max Havelaar et pas seulement parce quils sont bons.


Une question dquilibre: PatriceBrestaz se porte garant de la fra-cheur et de la tendresse de sessalades feuilles de chne.

en magasin | 33De lassortiment Migros >DE LA RGION

Savez-vous do vient votre saucisse favorite,votre lgume ou votre fromage prfr? Dans ce reportageen deux parties, nous vous prsentons des producteurssuisses porteurs du label De la rgion et qui livrentchaque jour leurs produits extrafrais aux cooprativesMigros les plus proches. Un engagement qui a du got!

Savez-vous do vient votre saucisse favorite,

Qualit etproximit

Patrice Brestaz, 42 ans etpre de deux enfants, est la tte dune culturema-rachre familiale exploite de-puis trois gnrations Croix-de-Rozon, prs deGenve. Il y cultivedes aubergines, des concombres,deux varits de tomates, maisaussi diverses sortes de salades,dont les feuilles de chne rouges

et vertes, qui occupent plusieursserres. A linstar de son grand-pre qui a fond lexploitationvoil cinquante ans, il na jamaisvoulu produire autre chose quedes lgumes. Elever du btail, parexemple, ne lintresse pas. Ce quile fascine, ce sont les petites cho-ses: Cest un miracle pour moidobserver chaque jour comment

une graineminuscule donne vie une plante frache et touffue. Unbonheur qui vaut bien la luttequotidienne contre les parasites,les alas dune mto capricieuseou encore la somme impression-nante de travail quil abat avec seshuit ouvriers. Dans monmtier,on ne sennuie jamais, rsume-t-il avec satisfaction. UB

Salades pour Migros GenvePatrice Brestaz possde plusieurs serres, dans lesquelles il cultive des saladesfeuilles de chne vertes et rouges. Bien que son exploitation soit traditionnelle, ilemploie des mthodes biologiques pour combattre les parasites, par exemple lesgranules anti-escargots rpandues tout autour des serres pour loigner lesmollusques. En raison de la temprature clmente, la production de saladesDe la rgion est actuellement optimale, en qualit et en quantit.


Salade feuille dechne de PatriceBrestaz, vendue la socitcooprativeMigros Genve.

Photos

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Au beau milieu de la r-serve de biosphre delUnesco de lEntlebuchse trouve le Dorf-Chsi desHofstetter. Ce couple est aussiauthentique et respectueux destraditions que la nature est ac-cueillante et prserve. De sa fro-magerie,GeorgeHofstetter,44ans,peut voir lancienne ferme de sesparents sur la colline den face.Tout petit dj, accompagn de sonchien et dune carriole, il portait lelait quon y produisait aux froma-geries des environs. Il en profitaitpour observer, fascin, le travaildes fromagers suivant une tradi-tion artisanale vieille de centvingt ans.Dsormais, il est lun desleurs.

Lorsquil a cr il y a neuf ans lasocit SpezialittenksereiDop-pleschwand, ce matre fromagertait dtermin: Jaimerais pro-duire de la qualit et non de laquantit, et fabriquer un fromageau got de terroir. Aujourdhui, ilest fier de la qualit des treize ton-nes de fromage qui sortent chaqueanne de sa fromagerie, ainsi quedu succs des dix spcialits delEntlebuch quil a lui-mmecres: du Goldwscherkse, enhommage aux chercheurs dor duMoyen Age dans le Napfgebiet,jusquau Schwingerkse, clindil sonpass de lutteur.GeorgeHofstetter redonne ainsi vie deuxtraditions de lEntlebuch, et offreun avenir prometteur sa petiteexploitation familiale. SB

Au comptoirfromagerie ou aurayon frais desmagasins de lasocit coopra-tive MigrosLucerne: Entlebu-cher Schwinger-kse, 100 g,Fr. 2.25

Fromages pour Migros LucerneUn sacr morceau de terroir: cette meule de prs de sept kilos est enveloppedune crote ferme brun-orang. Le got dlicatement relev de cette spcialitcre par George Hofstetter est d une maturation de cinq mois. La croteaffine aux herbes des Alpes (selon une recette secrte) est rgulirementenduite la main de saumure. Ce produit au lait cru issu dune productionintgre comblera tous les gourmets. Migros Lucerne clbre cette anne lesdix ans du label De la rgion. Dans ses magasins, les consommateurs peuventtrouver 800 produits de 750 producteurs rgionaux.

Tout un fromage: Irne et George Hofstet-ter exploitent depuis neuf ans la petitefromagerie spcialise Doppleschwand.

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Sil y a un boucher-char-cutier qui peut parlerde productio

Migros Magazin 19 2009 f AA

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