Microsoft Word - Protocle BPCO validé · Web viewPatients porteurs d’affections sévères...

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PROTOCOLE BPCO FICHE DE RENSEIGNEMENT Titre du protocole Protocole BPCO Structure MSP Fleurbaix- SISA ESCULAPE Nom protocole Patients porteurs d’affections sévères compliquées ou décompensées : insuffisance cardiaque, BPCO, asthme instable, mal perforant plantaire du diabétique, accident iatrogénique Version Protocole sur la Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) Date de validation 2017 Référent / Spécialité Dr Dujardin Cible / Patient / Patient atteint de Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) Patient adulte fumeur ou exposés à des toxiques respiratoires professionnels PS impliqués Professionnels de santé de la MSP (médecins généralistes, infirmières,) et kinésithérapeutes Objectif du protocole La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique fréquente et souvent ignorée. Elle est la 3e cause de mortalité mondiale. Elle atteint environ 7,5% de la population française de plus de 40 ans. Le sevrage tabagique est la seule mesure susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique et de retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire. - Améliorer la détection précoce de la BPCO - Améliorer l’accompagnement du sevrage tabagique, facteur de risque principal de la BPCO Objectif secondaire - Améliorer la couverture vaccinale des patients BPCO - Améliorer la prise en charge hygiéno- diététiques des patients BPCO : réentrainement à l’effort et abord diététique - Optimiser et rationnaliser la prescription d’antibiotiques chez les patients BPCO Evaluation - Nombre de spirométries de détection réalisées - Nombre de sevrages tabagiques réalisés

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Microsoft Word - Protocle BPCO validéVersion
Date de validation
PS impliqués
Professionnels de santé de la MSP (médecins généralistes, infirmières,) et kinésithérapeutes
Objectif du protocole
La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique fréquente et souvent ignorée. Elle est la 3e cause de mortalité mondiale. Elle atteint environ 7,5% de la population française de plus de 40 ans. Le sevrage tabagique est la seule mesure susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique et de retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire.
- Améliorer la détection précoce de la BPCO
- Améliorer l’accompagnement du sevrage tabagique, facteur de risque principal de la BPCO
Objectif secondaire
- Améliorer la prise en charge hygiéno-diététiques des patients BPCO : réentrainement à l’effort et abord diététique
- Optimiser et rationnaliser la prescription d’antibiotiques chez les patients BPCO
Evaluation
- Nombre de sevrages tabagiques réalisés
- Nombre de patients BPCO vaccinées contre la grippe et le pneumocoque
- Modification des pratiques de prescription d’antibiothérapie
Liste des sources documentaires ou références
Guide du Parcours de soins Bronchopneumopathie chronique obstructive. HAS 2014 ; Recommandation pour la Pratique Clinique. Prise en charge de la BPCO. Société de Pneumologie de Langue Française. Mise à jour 2009 ; Site de l’OMS : www.who.int/fr ; La Revue des maladies respiratoires ; La revue du praticien ; La revue Prescrire
1. La BPCO : définition et données épidémiologiques
- La BPCO est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes.
La cause la plus fréquente est le tabagisme. Cette obstruction est causée par l’association, variable selon les patients, d’une diminution du calibre des bronchioles du fait de modifications anatomiques (remodelage) et d’une destruction des alvéoles pulmonaires (emphysème). Il s’y associe une réponse inflammatoire pulmonaire anormale à des toxiques inhalés (tabac, polluants...). On retrouve une inflammation systémique avec des atteintes extra-pulmonaires : ostéoporose, anémie, risque cardio vasculaire, dénutrition, sarcopénie.
- La prévalence en France est estimée à 7,5% de la population de plus de 45 ans en 2010. Son incidence se stabilise chez l’homme alors qu’elle augmente chez la femme. Les femmes représentent actuellement 40% des malades atteints de BPCO.
- La BPCO est sous-diagnostiquée notamment parce qu’elle reste longtemps asymptomatique et qu’elle est méconnue du grand public. Seul un malade sur trois est aujourd’hui connu.
Elle est la 3e cause de mortalité dans le monde en 2012.
Le
2. Sevrage tabagique
- Le sevrage tabagique est la seule mesure susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique et de retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire.
- Un conseil minimal à l’arrêt doit être proposé à tout fumeur et renouvelé régulièrement par tout professionnel de santé à l’aide de deux questions simples successives : « Fumez-vous ? » Puis « Souhaitez-vous arrêter de fumer ? » ou bien « Avez –vous déjà imaginé une vie sans tabac ? » Si oui programmer ou orienter vers une consultation dédiée.
- Tout accompagnement au sevrage tabagique commence par l’exploration des motivations et des freins à l’arrêt du tabac. Le degré de dépendance peut être évalué par le test de Fagerström (annexe1).
- Les substituts nicotiniques (TNS) sont le traitement médicamenteux de première intention. Les techniques de thérapie cognitivo-comportementale sont proposées pour diminuer le taux de rechute à l’arrêt.
- Si le patient ne souhaite pas arrêter de fumer, il convient de lui proposer une approche de réduction de la consommation, notamment avec les TNS.
3. Détection précoce et diagnostic
- La détection précoce s’adresse à tous les patients âgés de plus de 40 ans présentant au moins un des facteurs de risque suivant :
Tabagisme > 15 paquets-années (PA)*
Symptômes : toux et expectorations chroniques ou dyspnée
- La détection est basée sur une spirométrie avec mesure du Volume Expiratoire Moyen Seconde (VEMS) et de la Capacité Vitale Fonctionnelle (CVF) puis un test de réversibilité aux ẞ2 mimétiques.
- Le test de réversibilité doit être réalisé selon les modalités suivantes :
Avant le test : ne pas fumer <1h, pas de BD courte durée d’action <4h, pas de BD longue durée d’action <12h
4 doses de 100µg de salbutamol à 30 sec d’intervalle, en chambre d’inhalation
Spirométrie 15 minutes après
Réversible si augmentation de VEMS>12 % et >200 ml
- La BPCO est un trouble ventilatoire obstructif défini par un rapport de Tiffeneau = VEMS/CVF inférieur à 70%, non réversible après administration d’un bronchodilatateur (BD).
- Le principal diagnostic différentiel de la BPCO est l’asthme. Le trouble ventilatoire est alors réversible aux ẞ2 mimétiques (annexe 1).
- La BPCO est classée en 4 stades de sévérité croissante, selon la classification de Gold :
- Elle évolue vers l’insuffisance respiratoire chronique avec oxygéno-dépendance qui est une affection longue durée ALD30. Le risque de mortalité peut être évalué par le score pronostic BODE (annexe 2).
- Le niveau de preuve est insuffisant pour la réalisation d’une imagerie systématique chez tous les patients atteints de BPCO. Une prescription individuelle peut être proposée au cas par cas (exposition professionnelle, exacerbation, etc.).
5. Traitement
- Arrêt du tabac. Seul moyen de ralentir le déclin du VEMS.
- Traitement de fond : bronchodilatateurs inhalés (annexe 3). L’objectif est d’améliorer les symptômes, la qualité de vie et la tolérance à l’effort, y compris en cas de poursuite du tabagisme.
- Exacerbation : majoration du traitement bronchodilatateur associée à :
Une corticothérapie orale à 30mg/j de prednisolone est recommandée pendant 5 jours, associée à un bronchodilatateur.
L’antibiothérapie est indiquée en cas de dyspnée (ou VEMS < 50%) ou purulence franche des crachats. La durée recommandée est de 7 à 14 jours en fonction de l’évolution.
- Il est recommandé de vacciner tous les patients BPCO contre la grippe saisonnière 1 fois par an et contre le pneumocoque 1 fois sans revaccination (vaccin à 23 valents).
Les fluidifiants bronchiques n’ont pas montré d’intérêt dans le traitement de la PBCO
6. Kinésithérapie et réhabilitation respiratoire
- La kinésithérapie de drainage bronchique est indiquée lors d’une exacerbation. Elle est complémentaire des traitements médicamenteux.
- La réhabilitation respiratoire (RR) consiste en un réentraînement à l’effort progressif associé à une prise en charge nutritionnelle, éducative, psycho-sociale et un sevrage tabagique.
- Elle est indiquée en cas de dyspnée/intolérance à l’exercice/diminution des activités malgré traitement ou après une exacerbation.
- Elle concerne le patient sédentaire et ne peut être réalisée qu’à condition d’une motivation du patient et d’une adhésion au traitement. Son efficacité peut être évaluée et suivie par des échelles de dyspnée (MMRC), de tolérance à l’effort (test de marche des 6min), et de qualité de vie.
- Le maintien d’une activité physique 3 à 5 fois/semaine a montré son intérêt dans le cadre de la RR.
7. Prise en charge nutritionnelle
- La dénutrition est un facteur de risque de mortalité, elle doit être dépistée chez tous les patients BPCO. Elle est définie par un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur à 21.
- En cas d’IMC < 21, la prise en charge nutritionnelle comprend une alimentation hypercalorique, hyperprotidique et fractionnée.
- La composition corporelle, soit la répartition masse grasse et masse maigre, est intéressante pour le suivi. Elle peut être mesurée par impédancemétrie ou suivie plus simplement grâce au tour de taille. Il ne faut pas chercher à faire maigrir un patient BPCO. Surpoids et obésité modérée peuvent être tolérés. Le réentraînement à l’effort permet d’augmenter la masse maigre.
Annexes
ANNEXE 2: DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ENTRE ASTHME ET BPCO
ANNEXE 3: SCORE PRONOSTIC BODE
Grade MMRC:
· 0 : Absence de gêne liée au souffle, sauf pour des exercices physiques intenses
· 1 : Gêné par l’essoufflement à la marche rapide ou en gravissant une légère colline
· 2 : Sur terrain plat, marche plus lentement que les personnes du même âge en raison de l’essoufflement, ou doit s’arrêter pour respirer en marchant à son propre rythme.
·
4 : Trop essoufflé pour quitter la maison, ou essoufflement en s’habillant ou se déshabillant Annexe 4 : Traitement de fond en fonction du stade
Références bibliographiques :
· Guide du Parcours de soins Bronchopneumopathie chronique obstructive. HAS 2014
· Recommandation pour la Pratique Clinique. Prise en charge de la BPCO. Société de Pneumologie de Langue Française. Mise à jour 2009
· Site de l’OMS : www.who.int/fr
· La Revue des maladies respiratoires
· La revue du praticien
Messages clefs
1. Renseigner le tabagisme en paquets-années (PA) dans tous les dossiers1
2. Un conseil minimal à l’arrêt doit être proposé à tout fumeur et renouvelé régulièrement par tout professionnel de santé à l’aide de deux questions simples successives : « Fumez- vous ? » puis « Souhaitez-vous arrêter de fumer ? » ou bien « Avez –vous déjà imaginé une vie sans tabac ? » Si oui programmer ou orienter vers une consultation dédiée
3. Tout accompagnement au sevrage tabagique commence par l’exploration des motivations et des freins à l’arrêt du tabac
4. Mettre à disposition un auto questionnaire de dépistage en salle d’attente et délivrer une fiche d’information sur la BPCO en consultation
5. Proposer la détection précoce à tous les patients âgés de plus de 40 ans : avec un tabagisme
>15PA ou exposés à des toxiques ou symptomatiques (dyspnée et/ou toux + expectoration chroniques) par spirométrie et test de réversibilité aux ẞ2mimétiques par l’infirmière Asalée
6. A l’occasion de la prescription de kinésithérapie de drainage bronchique pour exacerbation, le réentraînement à l’effort peut être prescrit sur la même ordonnance
7. Préciser la consommation tabagique sur l’ordonnance de kinésithérapie
8. En cas d’exacerbation : pas d’antibiothérapie en l’absence de dyspnée (ou si VEMS supérieur à 50%) ou purulence franche des crachats. Corticothérapie orale de 5 jours (prednisolone 30mg/j) associée à un bronchodilatateur et à la kinésithérapie. Réévaluation à 48h
9. Ne pas chercher à faire maigrir un patient BPCO
10. Dépister la dénutrition soit un IMC<21 car elle est un facteur de risque de mortalité.
11. En cas de dénutrition : proposer une alimentation fractionnée, hypercalorique et hyperprotidique
12. Vaccination anti grippale 1fois/an, anti pneumococcique 1fois sans rappel (Pneumo 23®)
Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO)
· La BPCO, qui est concerné?
La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique fréquente et souvent ignorée. Elle est la 3e cause de mortalité mondiale. Elle atteint environ 7,5% de la population française de plus de 40 ans.
· Quelles en sont les causes?
La première cause de BPCO est le tabac. Arrêter de fumer est le seul moyen de ralentir la progression de la maladie.
· Qu’est-ce que c’est?
La BPCO est une inflammation chronique des bronches qui diminue progressivement les capacités respiratoires. La maladie évolue longtemps sans symptôme. Elle se manifeste à un stade déjà avancé par un essoufflement, une toux et des crachats. Elle évolue ensuite vers l’insuffisance respiratoire et le traitement par oxygène.
· Que faire?
Si vous êtes fumeur ou avez été exposés à des toxiques respiratoires, vous pouvez être atteints de cette maladie. Un test respiratoire de dépistage peut vous être proposé par votre médecin traitant.