Microfinance et réduction de la pauvreté au Mali

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République du Mali Un peuple – Un but – Une foi Ministère du Développement Social Programme des Nations Unies de la Solidarité et des Personnes Âgées pour le Développement -------------- Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté ******* ******* ******* ******* RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE HUMAIN DURABLE HUMAIN DURABLE HUMAIN DURABLE Edition 2008 Microfinance et réduction de la pauvreté au Mali Octobre 2008 Octobre 2008 Octobre 2008 Octobre 2008

Transcript of Microfinance et réduction de la pauvreté au Mali

  • Rpublique du Mali Un peuple Un but Une foi

    Ministre du Dveloppement Social Programme des Nations Unies de la Solidarit et des Personnes ges pour le Dveloppement --------------

    Observatoire du Dveloppement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvret

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    RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT

    HUMAIN DURABLEHUMAIN DURABLEHUMAIN DURABLEHUMAIN DURABLE

    Edition 2008

    Microfinance et rduction de

    la pauvret au Mali

    Octobre 2008Octobre 2008Octobre 2008Octobre 2008

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    Equipe dlaboration du Rapport National sur le Dveloppement Humain durable, dition 2008

    Supervision gnrale

    Skou Diakit Ministre du Dveloppement Social de la Solidarit et des Personnes ges

    Joseph ByllCataria Reprsentant Rsident du PNUD

    Coordination Technique

    Amadou Rouamba Secrtaire Gnral MDSSPA Koulou Fan Conseiller Technique MDSSPA Zoumana B. Fofana Directeur Gnral ODHD/LCP Alassane Ba Economiste national du PNUD

    Direction Technique et Comit de Rdaction Zoumana B. Fofana Directeur Gnral ODHD/LCP Dramane L. Traor Expert Economiste Projet ODHD/LCP Bourma F. Ballo Expert Statisticien Projet ODHD/LCP Cheikna Sy Consultant Oumar Coulibaly Consultant Equipe ODHD/LCP Zoumana B. Fofana Directeur Gnral Dramane L. Traor Expert Economiste Bourma F. Ballo Expert Statisticien Equipe PNUD Alassane Ba Economiste national Unit Economique Comit de Pilotage Membres Koulou Fan MDSSPA Prsident Mohamed Diallo PRECAGED Salif Diallo REN Skouba Diarra CT CSLP Sydou Moussa Traor DNSI Modibo Dolo DNPD Massa Coulibaly GREAT Alassane Ba PNUD Bakary Diarra CCS/SFD Tahirou Kampo CCS/SFD Ladji Samak CPA/SFD Mahady M. Fofana DNSI Eloi Oudraogo Afristat Equipe ODHD/LCP Comit de lecture Mahady M. Fofana DNSI Kassim Dabitao CT CSLP Tahirou Kampo CCS/SFD

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    Consultants Oumar Coulibaly Statisticien Economiste Cheikna Sy Spcialiste de la microfinance

    Prface La lutte contre la pauvret constitue une proccupation nationale depuis plus dune dcennie. A ce titre, la stratgie de lutte contre la pauvret au Mali fonde un grand espoir sur le secteur de la microfinance. Il sagit, par la promotion de ce secteur, de donner aux pauvres, un plus grand accs aux ressources financires afin de leur permettre de raliser des activits gnratrices de revenus et/ou damliorer leur accs aux services sociaux de base. Le dveloppement de la microfinance est inscrit parmi les actions prioritaires du Cadre Stratgique pour la Croissance et la Rduction de la Pauvret. Cest galement ce titre que le thme microfinance et rduction de la pauvret au Mali choisi comme sujet du Rapport National sur le Dveloppement Humain, dition 2008, est bien pertinent. Lamlioration des conditions de vie des populations est une proccupation essentielle pour le Gouvernement qui na cess de mettre en uvre un ensemble dactions allant dans le sens dun mieux tre des maliennes et des maliens. Cette volont manifeste est affirme dans la constitution du 10 janvier 1992. Le Rapport National du Dveloppement Humain Durable du Mali, dition 2008, traite du lien entre la microfinance et la rduction de la pauvret travers les impacts des systmes financiers dcentraliss sur les conditions de vie des adhrents et leur mnage, au niveau mso travers les emplois et les salaires verss et au niveau macroconomique travers la cration de valeur ajoute qui contribue au produit intrieur brut. Fruit de la coopration entre le Gouvernement du Mali et le PNUD et travers lObservatoire du Dveloppement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvret, le Rapport National sur le Dveloppement Humain demeure un prcieux outil daide la prise de dcisions. Il donne ltat du dveloppement humain dans le pays, mais renseigne galement et surtout sur la problmatique du financement dcentralis et les impacts quils apportent dans la rduction de la pauvret au Mali. La mise en uvre, des recommandations pertinentes contenues dans ce rapport, permettra de donner plus de poids au secteur de la microfinance dont un nouveau plan daction de dveloppement pour la priode 2008-2012 a t labor et est entrain dtre mis en uvre.

    Skou Diakit

    Ministre du Dveloppement Social de la Solidarit et des Personnes ges

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    Remerciements Cest une fidle tradition pour le Programme des Nations Unies pour le Dveloppement (PNUD) dappuyer techniquement et financirement lObservatoire du Dveloppement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvret (ODHD/LCP) dans llaboration des Rapports Nationaux sur le Dveloppement Humain. Le prsent Rapport National sur le Dveloppement Humain, dition 2008, du Mali portant sur le thme Microfinance et rduction de la pauvret au Mali est le produit dune trs bonne collaboration. Malgr sa complexit, le thme a suscit lintrt, la fois auprs du Gouvernement, des partenaires techniques et financiers, et de la socit civile. Ainsi plusieurs structures et institutions intervenant dans le domaine de la rduction de la pauvret et dans le secteur de la microfinance ont particip aux travaux de la prsente dition. Cest le lieu pour moi dadresser tous, les vifs remerciements du Gouvernement et du PNUD. Lapport des deux consultants a t trs capital dans ce travail. Ils ont fait preuve dune recherche documentaire et dune analyse de haute qualit des donnes de lenqute ralise dans le cadre de ltude. Mes remerciements vont au consultant principal Oumar Coulibaly (Statisticien conomiste et Cheickna Sy spcialiste de la microfinance qui ont donn le meilleur deux mme pour llaboration de ce rapport. Des personnes ressources issues des structures de lEtat ont t dsignes pour la lecture du RNDH, dition 2008. Elles sont toutes des spcialistes dans leurs domaines respectifs, en particulier du secteur de la microfinance et de lanalyse de la pauvret. Elles ont fait preuve dun grand professionnalisme et ont accept malgr leur calendrier charg de consacrer une partie de leur temps la lecture de ce rapport. Quelles veuillent bien accepter mes reconnaissances les plus sincres. Cheville ouvrire de ce travail, le Comit de pilotage compos des reprsentants des institutions de la Rpublique, des dpartements ministriels, des partenaires techniques et financiers, des organisations non gouvernementales et de la socit civile, a t trs prsent tout au long de ce travail. Les membres du comit de pilotage ont jou, de fort belle manire, leur rle dorientation et de suivi de llaboration du Rapport National sur le Dveloppement Humain, dition 2008 du Mali. Leurs suggestions et critiques ont t trs constructives pour ce travail. Quils veuillent bien accepter toute ma profonde et sincre reconnaissance. Lquipe de lObservatoire du Dveloppement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvret a jou un rle de premier plan dans la conduite de ce travail. Lquipe a assur avec succs la bonne conduite technique de ce rapport. Quelle reoive ici mes remerciements et mes encouragements pour cette uvre aussi capitale pour le Mali et pour le PNUD. LEquipe du PNUD a particip trs activement la ralisation de ce travail. Sans nul doute, limplication des collgues de lUnit Economique tmoigne de lintrt partag du thme et de lengagement du PNUD accompagner le Mali dans son processus de dveloppement socioconomique. Que mes collaborateurs retrouvent ici mes sincres remerciements et mes encouragements pour laccomplissement de lidal dont nous avons le mandat. Enfin, que tous ceux, qui de prs ou de loin, ont contribu llaboration de ce rapport, retrouvent ici mes sincres remerciements.

    Joseph ByllCataria

    Reprsentant Rsident du PNUD au Mali

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    Sigles et abrviations

    ACDI Agence Canadienne de Dveloppement International AFD Agence Franaise de Dveloppement AIM Anne Internationale de la Microfinance APIM/Mali Association Professionnelle des Institutions de Microfinance du Mali BCEAO Banque Centrale des Etats de lAfrique de lOuest BDM Banque de Dveloppement du Mali BIM Banque Internationale pour le Mali BIT Bureau International du Travail BMS Banque Malienne de Solidarit BNDA Banque Nationale de Dveloppement Agricole BOAD Banque Ouest Africaine de Dveloppement CAS/SFD Cellule dAppui et de Suivi des Systmes Financiers Dcentraliss CCS/SFD Cellule de Contrle et de Surveillance des Systmes Financiers Dcentraliss CEA Commission Economique pour lAfrique CECM Consortium Europen pour le Crdit Malien CGAP Consultative Group to Assist the Poor CICM Centre International de Crdit Mutuel CIDR Centre international de dveloppement et de Recherche CPA/SFD Centre de Promotion et d'Appui des Systmes Financiers Dcentraliss CRM Caisse des Retraites du Mali CS Crdit Solidaire CT CSLP Cellule Technique Cadre Stratgique de Lutte Contre la Pauvret CSCRP Cadre Stratgique pour la Croissance et la Rduction de la Pauvret CSLP Cadre Stratgique de Lutte Contre la Pauvret CVECA Caisse Villageoise dEpargne et de Crdit Autogre DHD Dveloppement Humain Durable DIAL Dveloppement Institutions et Analyse de Long terme DNSI Direction Nationale de la Statistique et de lInformatique DSRP Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret DT Document de Travail EDS Enqute Dmographique et de Sant ELIM Enqute Lgre Intgre auprs des Mnages EMEP Enqute Malienne dEvaluation de la Pauvret FCFA Franc de la Communaut Financire Africaine FCRMD Fdration des Caisses Rurales Mutualistes du Delta FED Fonds Europen de Dveloppement FENU Fonds dEquipements des Nations Unies FFHC Freedom from Hunger FGT Foster Greer et Thorbecke FIDA Fonds International pour le Dveloppement Agricole FMI Fonds Montaire International GCNM Groupe Consultatif National sur la Microfinance GTZ Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (Coopration Technique Allemande) GREAT Groupe de Recherche Economique Applique et Thorique IADM Initiative dAnnulation de la Dette Multilatrale ICF Indice de la Condition de la Femme IDH Indice de Dveloppement Humain IDISA Indice de Dveloppement et des Ingalits entre les Sexes en Afrique IMF Institution de Microfinance IPF Indice de Participation de la Femme IPH Indice de Pauvret Humaine ISDH Indice Sexospcifique de Dveloppement Humain KFW Kreditanstalt Fr Wiederaufbau (Institut de Reconstruction du Crdit) MEF Ministre de lEconomie et des Finances MEIC Ministre de lEconomie de lIndustrie et du Commerce PARMEC Programme dAppui la Rglementation des Mutuelles dEpargne et de Crdit

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    PCI Programme de Comparaison Internationale PDSF Projet de Dveloppement du Secteur Financier PEER Pourcentage Equivalent dEquit et de Rpartition PIB Produit Intrieur Brut PNUD Programme des Nations Unies pour le Dveloppement PPA Parit des Pouvoirs dAchat PS Point de Service PTF Partenaire Technique et Financier OCDE Organisation de Coopration et de Dveloppement Economique ODHD Observatoire du Dveloppement Humain Durable OHADA Organisation pour lHarmonisation en Afrique du Droit des Affaires OMD Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement ONG Organisation Non Gouvernementale RDH Rapport sur le Dveloppement Humain REB Rsultat dExploitation Brut RGPH Recensement Gnral de la Population et de lHabitat RMDH Rapport Mondial sur le Dveloppement Humain RNDH Rapport National sur le Dveloppement Humain SFD Systme Financier Dcentralis TBPFA Tableau de bord de la Promotion des Femmes en Afrique TDR Termes de Rfrence TEG Taux Effectif Global UEMOA Union Economique et Montaire Ouest Africaine UMOA Union Montaire Ouest Africaine UNESCO Organisation des Nations Unies pour lEducation, la Science et la Culture USAID United States Agency for International Development USD United States Dollar VA Valeur Ajoute VIH/SIDA Virus de l'Immunodficience Humaine/ Syndrome d'Immuno Dficience Acquise WDI World Development Indicator

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    Tableaux Tableau 1 : Indicateurs du dveloppement humain au niveau national et mondial .............................. 22 Tableau 2 : Taux de croissance et contribution des secteurs ............................................................... 26 Tableau 3 : Indices de pauvret montaire par milieu en 2001 et 2006 ............................................... 27 Tableau 4 : Indicateurs de pauvret en 2001 et 2006 par catgorie sociale du chef de mnage......... 28 Tableau 5 : Pauvret des conditions de vie sur la base de lincidence de 64% en 2001 ..................... 29 Tableau 6 : Rpartition des mnages selon l'apprciation du niveau de vie par rapport la situation de pauvret en 2006................................................................................................................................... 29 Tableau 7 : Rpartition des mnages selon l'apprciation du niveau de vie par rapport au revenu selon le milieu ......... 29 Tableau 8 : Perception du niveau de vie selon ltat de pauvret montaire ....................................... 30 Tableau 9 : Perception du niveau de pauvret selon le niveau de pauvret montaire ....................... 30 Tableau 10: Effectifs des points de service par rgion et milieu en 2006............................................. 38 Tableau 11: Rpartition des points de service par type IMF et par milieu (2006)................................. 38 Tableau 12: Rpartition des points de service par effectif du personnel employ (en %).................... 39 Tableau 13: Rpartition de points de service par taille en adhrents grs (en %) ............................. 39 Tableau 14: Rpartition des points de service selon le montant des dpts et des crdits en 2006 ... 39 Tableau 15 : Rpartition des zones dimplantation des points de service selon le type existant dinfrastructure....................................................................................................................................... 40 Tableau 16: Nombre de communes desservies et nombre moyen de points de service par commune, ventils par rgion ................................................................................................................................. 41 Tableau 17: Taux de pntration par systme de microfinance ........................................................... 42 Tableau 18: volution de l'encours de dpts (En millions) ................................................................. 43 Tableau 19: Dpts moyens fin 2007 par milieu et type dadhrent (FCFA) ........................................ 43 Tableau 20: volution de lencours des crdits (millions F CFA).......................................................... 44 Tableau 21: volution et dcomposition des ressources financires des SFD : 2005 et 2006 ............ 45 Tableau 22: Qualit du portefeuille et son volution entre 2005 et 2006 (en millions de FCFA).......... 45 Tableau 23: Moyennes et maxima des derniers crdits accords en 2007 par type dadhrent et par milieu ..................................................................................................................................................... 46 Tableau 24: Moyenne du dernier crdit individuel /interne groupement (FCFA) par type de caisse et par sexe................................................................................................................................................. 46 Tableau 25 : Dlai moyen de remboursement du crdit (mois) ............................................................ 47 Tableau 26: Dlai moyen pour la premire chance de paiement (mois) .......................................... 47 Tableau 27: Taux dintrts calculs par milieu et par type dIMF (en %) ............................................ 47 Tableau 28: Surcot du crdit par milieu et par type dIMF (en %)....................................................... 48 Tableau 29: Taux Effectif Global (TEG) par type dIMF et par milieu ................................................... 48 Tableau 30: volution des effectifs du socitariat depuis 2002 ............................................................ 49 Tableau 31: Effectifs des adhrents par type dIMF en 2007................................................................ 50 Tableau 32: Rpartition des adhrents par milieu (%).......................................................................... 51 Tableau 33: Rpartition des adhrents par sexe selon le milieu (%).................................................... 51 Tableau 34: ges moyens par milieu et par sexe des adhrents ......................................................... 52 Tableau 35: ges moyens par type dIMF et par milieu des adhrents................................................ 52 Tableau 36: Rpartition des adhrents selon le lien de parent dans le mnage................................ 53 Tableau 37: Niveau dinstruction et alphabtisation des adhrents selon le milieu.............................. 54 Tableau 38: Rpartition des adhrents selon lactivit conomique par milieu .................................... 55 Tableau 39: Dure dadhsion des adhrents par type selon le milieu (mois) ..................................... 56 Tableau 40: Nombre moyen de crdits par sexe de ladhrent et selon le milieu ................................ 56 Tableau 41: Dlai avant le premier crdit par milieu et par sexe de ladhrent .................................... 58 Tableau 42 : Dlai moyen avant le premier crdit selon le milieu et par type de ladhrent : adhsion entre 2003 et 2007 ................................................................................................................................ 58 Tableau 43: Proportions dadhrents passifs selon les principales caractristiques des adhrents. ... 59 Tableau 44: Proportions dadhrents passifs selon son lien de parent avec le chef de mnage....... 60 Tableau 45: Structure dutilisation du dernier crdit de 2007 entre dpenses pour activits conomiques et dpenses pour le mnage, selon le milieu ................................................................. 61 Tableau 46: Structure dutilisation du dernier crdit de 2007 entre dpenses pour activits conomiques et dpenses pour le mnage selon le sexe de ladhrent .............................................. 61 Tableau 47 : Catgories de dpenses par milieu.................................................................................. 62 Tableau 48: Structure dutilisation du dernier crdit de 2007 entre dpenses pour activits conomiques et dpenses pour le mnage selon le sexe de ladhrent et selon la personne ayant effectu la dpense (% des Valeurs utilises) ...................................................................................... 62

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    Tableau 49: Proportions dchances non respectes selon les caractristiques des adhrents ....... 63 Tableau 50: Pourcentages dchances non respectes par type de caisses de base ....................... 64 Tableau 51: Importance relative des raisons voques de non respects des dlais par milieu (%) .... 64 Tableau 52: Importance relative des raisons voques de non respects des dlais par sexe (%) ...... 65 Tableau 53: Rpartition des adhrents selon leur perception des effets de leur adhsion la caisse 66 Tableau 54: Rpartition des adhrents selon leurs apprciations des prestations de leur caisse ....... 67 Tableau 55: Emplois directs cres par le systme de microfinance (effectifs au moment de lenqute)............................................................................................................................................................... 71 Tableau 56: Salaires annuels verss au titre des emplois directs ( partir des salaires mensuels dclars au moment de lenqute) en FCFA......................................................................................... 71 Tableau 57: Effectifs par milieu des emplois indirects (au moment de lenqute) ................................ 72 Tableau 58: Salaires annuels verss pour les activits des adhrents (2007)..................................... 72 Tableau 59: Salaires effets directs et indirects distribus en 2007 (milliards de FCFA)....................... 72 Tableau 60: Ressources et emplois du systme financier national (2005 et 2006).............................. 73 Tableau 61: Rpartition des adhrents et non adhrents selon leur participation au revenu de leur mnage.................................................................................................................................................. 78 Tableau 62: Revenu dexploitation brut et valeur ajoute brute mensuels selon la dure dadhsion . 79 Tableau 63: Rpartition des adhrents selon le statut doccupation du logement par milieu............... 85 Tableau 64 : Proportion dadhrents dont le mnage est propritaire avec ou sans titre foncier du logement ................................................................................................................................................ 86 Tableau 65: Profil des mnages des adhrents selon leur catgorie ................................................... 97 Tableau 66: Rpartition des mnages par milieu suivant leur niveau de pauvret .............................. 98 Tableau 67: Rpartition des mnages par sexe de ladhrent suivant leur niveau de pauvret .......... 99 Tableau 68 : Niveau de pauvret de conditions de vie par niveau global dimmersion ........................ 99 Tableau 69: volution de la proportion de pauvre selon le total de crdits obtenus ............................ 99 Tableau 70 : Niveau de pauvret montaire (critre du REB) par niveau global dimmersion ........... 102 Tableau 71 : Niveau de pauvret montaire (critre indice ELIM 2006) par niveau global dimmersion............................................................................................................................................................. 104 Figures Figure 1 : Evolution compare de lIDH national et de lIDH mondial ................................................... 21 Figure 2 : Nombre de communes desservies par la microfinance........................................................ 41 Figure 3: Taux de pntration par rgion .............................................................................................. 42 Figure 4: volution de la structure de lencours des dpts ................................................................. 43 Figure 5: volution de la structure de lencours des crdits (million CFA)............................................ 44 Figure 6: volution compare des dpts et crdits ............................................................................. 44 Figure 7 : Evolution des effectifs des adhrents hommes et femmes de 2002 2006 ........................ 49 Figure 8: Rpartition des adhrents par type dadhrent...................................................................... 50 Figure 9: Distribution des effectifs des adhrents par classe dge et par milieu ................................. 51 Figure 10: Rpartition des adhrents hommes Figure 11: Rparation des femmes adhrentes ....... 53 Figure 12: Rpartition des adhrents hommes Figure 13: Rpartition des adhrentes selon......... 54 Figure 14: Rpartition (%) des adhrents par milieu et pour lensemble selon la dure dans le systme............................................................................................................................................................... 56 Figure 15: Nombres moyens de crdits obtenus par adhrent selon le milieu et par anciennet dans le systme. ................................................................................................................................................ 57 Figure 16: Nombres moyens de crdits obtenus par adhrent selon le sexe et par anciennet dans le systme. ................................................................................................................................................ 57 Figure 17 : volution du dlai moyen dattente avant le premier crdit selon lanne de ladhsion.... 58 Figure 18: Proportion dadhrents passifs en fonction du nombre de personne financirement charge.................................................................................................................................................... 60 Figure 19: Courbes cumulatives des pourcentages daffaires selon la valeur ajoute annuelle pour lensemble du pays et par milieu ........................................................................................................... 73 Figure 20: volution de la dure moyenne de ladhsion en fonction du montant total des crdits obtenus .................................................................................................................................................. 75 Figure 21: volution du nombre moyen de crdits obtenus en fonction du montant total des crdits depuis ladhsion................................................................................................................................... 75 Figure 22 : Proportions dadhrents hommes selon le montant total de crdits obtenus depuis ladhsion............................................................................................................................................... 76

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    Figure 23 : Proportions dadhrents urbains selon le montant total de crdits obtenus depuis ladhsion............................................................................................................................................... 76 Figure 24 : Proportions dadhrents alphabtiss selon le montant total de crdits obtenus depuis ladhsion............................................................................................................................................... 77 Figure 25 : Proportions dadhrents en emploi indpendant selon le montant total de crdits obtenus depuis ladhsion................................................................................................................................... 77 Figure 26: Evolution des catgories de dpenses suivant le nombre de personnes financirement charge.................................................................................................................................................... 78 Figure 27: volution du taux de marge brute et du taux de valeur ajoute suivant la dure de ladhsion............................................................................................................................................... 80 Figure 28 : Taux de marge brute suivant lavis des adhrents sur lencadrement et la dure de ladhsion............................................................................................................................................... 80 Figure 29: Taux de marge brute par milieu suivant la dure de ladhsion .......................................... 81 Figure 30 : Taux de marge brute pour les adhrents et les adhrentes suivant la dure de ladhsion............................................................................................................................................................... 81 Figure 31: Taux de marge brute par ge suivant la dure de ladhsion.............................................. 82 Figure 32: Taux de marge brute des adhrents analphabtes et alphabtiss suivant la dure de ladhsion............................................................................................................................................... 82 Figure 33: Taux de marge brute des adhrents suivant le niveau dinstruction et la dure de ladhsion............................................................................................................................................................... 83 Figure 34: Taux de marge brute des types dadhrent suivant la dure de ladhsion ........................ 83 Figure 35: Taux de marge brute des adhrents dclarant une augmentation et ceux dclarant une diminution de bnfice de lactivit selon la dure de ladhsion.......................................................... 84 Figure 36 : Proportions dadhrents dont le mnage est propritaire du logement selon la dure de ladhsion............................................................................................................................................... 86 Figure 37 : Proportions dadhrents femmes et hommes dont le mnage est propritaire du logement selon la dure de ladhsion.................................................................................................................. 87 Figure 38 : Pourcentages de logements des adhrents dont le sol des pices est en carreau ou ciment............................................................................................................................................................... 88 Figure 39 : Pourcentages de logements des adhrents dont les murs sont en dur.............................. 89 Figure 40: Pourcentages de logements des adhrents avec toit en tle+plafond, tuile ou bton ........ 89 Figure 41: Pourcentages de logements des adhrents avec clairage lectrique (EDM, groupe lectrogne ou solaire) .......................................................................................................................... 90 Figure 42 : Pourcentages de logements des adhrents avec robinet domicile pour lapprovisionnement en eau de boisson. ............................................................................................... 91 Figure 43 : Nombre moyen de matelas en ponge du logement de ladhrent .................................... 92 Figure 44: Nombre moyen de tlviseurs en couleur du mnage de ladhrent .................................. 92 Figure 45: Nombre moyen de ventilateurs du logement de ladhrent ................................................. 93 Figure 46: Nombre moyen de voitures des membres du mnage de ladhrent .................................. 93 Figure 47: Nombre moyen de motos des membres du mnage de ladhrent..................................... 94 Figure 48 : Nombre moyen de vlos des membres du mnage de ladhrent ..................................... 95 Figure 49 : Nombre moyen de tlphones cellulaires des membres du mnage de ladhrent........... 95 Figure 50: Proportions denfants de moins de 18 ans frquentant lcole, selon le montant total des crdits obtenus ...................................................................................................................................... 96 Figure 51 : Variation de lincidence de la pauvret de conditions de vie selon le montant total des crdits obtenus .................................................................................................................................... 100 Figure 52 : Variation de lincidence de la pauvret de conditions de vie pour diffrents statuts sociaux de ladhrent et selon le montant total des crdits obtenus ................................................................ 101 Figure 53: volution de lincidence de la pauvret montaire suivant le montant total de crdit depuis ladhsion la microfinance (critre du REB). .................................................................................... 102 Figure 54 : volution de lincidence de la pauvret montaire pour diffrents statuts sociaux de ladhrent selon le montant total de crdit depuis ladhsion la microfinance (critre du REB). ..... 103 Figure 55 : volution de lincidence de la pauvret montaire pour diffrents statuts sociaux de ladhrent selon le montant total de crdit depuis ladhsion la microfinance (critre du REB). ..... 105 Figure 56: volution de lincidence de la pauvret montaire pour diffrents statuts sociaux de ladhrent selon le montant total de crdit depuis ladhsion la microfinance (critre de lindice de lELIM 2006). ....................................................................................................................................... 106

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    Tables des matires Prface .................................................................................................................................................... 3 Remerciements ....................................................................................................................................... 4 Sigles et abrviations .............................................................................................................................. 5 Tableaux .................................................................................................................................................. 7 Figures..................................................................................................................................................... 8 Tables des matires .............................................................................................................................. 10 Rsum ................................................................................................................................................. 12 Introduction ............................................................................................................................................ 15 Chapitre I Microfinance et Dveloppement Humain Durable........................................................ 18

    1.1 Notion de microfinance.......................................................................................................... 18 1.2 Concept de Dveloppement Humain Durable....................................................................... 19

    1.2.1 Indicateur du Dveloppement Humain .............................................................................. 20 1.2.2 Indice de Pauvret humaine.............................................................................................. 22 1.2.3 Indices de dveloppement humain et Microfinance .......................................................... 23

    1.3 Microfinance et Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement ........................................... 24 1.4 volution de la croissance conomique ................................................................................ 25 1.5 volution de la pauvret au Mali ........................................................................................... 26

    1.5.1 Pauvret montaire ........................................................................................................... 27 1.5.2 Pauvret des conditions de vie.......................................................................................... 28 1.5.3 Pauvret subjective ........................................................................................................... 29

    Chapitre II Etat des lieux de la microfinance au Mali ............................................................... 31 2.1 Cadre juridique et rglementaire du secteur de la microfinance........................................... 31 2.2 Cadre institutionnel de la microfinance ................................................................................. 33

    2.2.1 Surveillance et promotion de la microfinance.................................................................... 33 2.2.2 Groupe consultatif national pour la microfinance .............................................................. 33 2.2.3 Association professionnelle des institutions de microfinance ........................................... 33 2.2.4 Principaux bailleurs de fonds du secteur de la microfinance ............................................ 34 2.2.5 Lutte contre la pauvret et plan dactions de la microfinance ........................................... 35

    2.3 Analyse typologique des institutions ..................................................................................... 37 2.3.1 Typologie des IMF ............................................................................................................. 37 2.3.2 Typologie des points de service ........................................................................................ 38 2.3.3 Couverture ......................................................................................................................... 40

    2.4 Activits financires............................................................................................................... 42 2.4.1 Les crdits ......................................................................................................................... 43 2.4.2 Cot du crdit .................................................................................................................... 47

    3.1 Effectifs des adhrents .......................................................................................................... 49 3.2 Caractristiques socio dmographiques des adhrents ....................................................... 50

    3.2.1 Genre et milieu des adhrents .......................................................................................... 50 3.2.2 Statut social et activits conomiques des adhrents....................................................... 52

    3.3 Les adhrents face au crdit ................................................................................................. 55 3.3.1 Dure dadhsion, nombre de crdits et dlai avant le premier crdit. ............................. 55 3.3.2 Les adhrents passifs........................................................................................................ 59 3.3.3 Utilisations du crdit .......................................................................................................... 61 3.3.4 Le respect des chanciers de paiement.......................................................................... 63 3.3.5 Perception des adhrents de la microfinance ................................................................... 65

    4.1 Impact sur le milieu................................................................................................................ 69 4.1.1 Impact de stratification du milieu ....................................................................................... 69 4.1.2 Impacts sur la stratification gographique et sociale......................................................... 69

    4.2 Impacts socio conomiques au niveau mso........................................................................ 70 4.3 Impact au niveau macro conomique ................................................................................... 72 4.4 Impacts sur les adhrents et leur mnage ............................................................................ 74

    4.4.1 Du rle de financement des dpenses des mnages ....................................................... 77 4.4.2 Impacts conomiques........................................................................................................ 79 4.4.3 Impact sur les conditions de vie des mnages des adhrents.......................................... 84

    4.5 valuations des impacts sur la pauvret............................................................................... 96 4.5.1 Impact de la microfinance sur la pauvret des conditions de vie des mnages des adhrents ....................................................................................................................................... 97 4.5.2 Impact de la microfinance sur la pauvret montaire des adhrents et de leur mnage 101

    Chapitre V Conclusions et Recommandations ............................................................................. 107

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    5.1 Conclusions ......................................................................................................................... 107 5.2 Recommandations............................................................................................................... 109

    Rfrences bibliographiques............................................................................................................... 111

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    Rsum La stratgie de lutte contre la pauvret au Mali fonde un grand espoir sur le secteur de la microfinance. Il sagit, par la promotion de ce secteur, de donner aux pauvres, un plus grand accs aux ressources financires afin de leur permettre de raliser des activits gnratrices de revenus et ou damliorer leur accs aux services sociaux de base. Cest ce titre que le dveloppement de la microfinance est inscrit parmi les actions prioritaires du Cadre Stratgique pour la Croissance et la Rduction de la Pauvret. Cest galement ce titre que le thme microfinance et rduction de la pauvret choisi comme sujet du Rapport National sur le Dveloppement Humain, dition 2008, est bien pertinent. Lide centrale de ce thme est lvaluation des impacts de la microfinance sur la rduction de la pauvret, quil sagisse dimpacts conomiques ou sociaux. Lvaluation des impacts dune politique ou dun projet de faon gnrale et lvaluation des impacts de la microfinance sur la rduction de la pauvret de faon spcifique, sont difficiles et les actions dans ce sens de par le monde sont plus ou moins avances. Les difficults tiennent principalement la possibilit disoler les effets de la microfinance de ceux dautres causes du milieu environnant, pour les valuer. Pour la prsente tude, ces effets sont isols et tudis par comparaison entre adhrents diffrents niveaux dimmersion dans le systme de la microfinance. Une telle dmarche ne peut aboutir sans une connaissance pralable des termes de ltude, savoir la pauvret et la microfinance. Ceci ncessite de faire le point sur la pauvret au Mali et sur la lutte mene pour en rduire lincidence. Il faut galement se donner une bonne comprhension du secteur de la microfinance, ce qui passe par une analyse de ses ressources et emplois et une description assez dtaille de ses adhrents au plan de leur socio conomie et de leur attitude face la microfinance. Lobjectif ultime de ltude est donc llaboration du Rapport National sur le Dveloppement Humain Durable, dition 2008. En effet, la publication du RNDH consacre toujours la promotion du Dveloppement humain durable sur la base dune problmatique actuelle au niveau du pays et des populations la base. Le choix du thme de la prsente dition sest port sur microfinance et rduction de la pauvret au Mali . Lapproche Dveloppement Humain Durable place les individus et les communauts au cur des projets de dveloppement comme acteurs et bnficiaires. Elle implique ladhsion relle et la participation effective des populations dans le processus du dveloppement, seuls moyens de permettre den atteindre les objectifs en termes dimpacts positifs sur lhomme et lenvironnement notamment travers la rduction de la pauvret. La microfinance quant elle, est suppose apporter des revenus aux adhrents et aux IMF. Elle contribue la cration demploi, lamlioration des conditions de vie des membres et de la population. La relation entre dveloppement humain durable et microfinance tient la capacit de cette dernire amliorer durablement le niveau de vie des populations bnficiaires, notamment des pauvres. En amliorant le niveau de revenu et les conditions de vie, elle contribue lamlioration du PIB, du niveau dducation travers la scolarisation et lalphabtisation et du niveau de sant. Ces principaux facteurs dterminent les dimensions de lIDH dans un pays. Sur la base de lvolution de lIDH et de lIPH-1, le Mali amliore progressivement son niveau de dveloppement humain. En tant quinstrument de lutte contre la pauvret, la microfinance devrait contribuer lamlioration des indicateurs du dveloppement humain durable et latteinte des OMD. Laccs des services financiers permet aux adhrents de jeter les bases ncessaires la poursuite dautres interventions essentielles. Par exemple, lamlioration de laccs aux soins de sant et du niveau dducation de manire durable nest possible que si les mnages gagnent plus dargent et contrlent mieux les ressources financires. Les services de la microfinance contribuent donc rduire la pauvret et attnuer ses effets de multiples manires concrtes. Malgr son instabilit et sa volatilit, la croissance conomique a t pro-pauvre au cours de la priode 2001-2006. En perspectives cette croissance restera pro-pauvre dans les annes venir si la tendance dune croissance moyenne de 3% voir 4% est maintenue et sur la base dune rduction des ingalits. Le Cadre Stratgique de Lutte contre la Pauvret (CSLP), rfrence unique de la politique du Mali en

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    matire de lutte contre la pauvret pour la priode 2002-2006, a men plusieurs actions de porte conomique et sociale dont les actions de promotion de la microfinance. Le CSCRP qui succde au CSLP envisage de faire de mme. A lanalyse des informations les plus rcentes disponibles sur la pauvret au Mali, il ressort quune majorit de maliens est pauvre. Cette pauvret est deux fois plus frquente et trois fois plus profonde et svre en milieu rural quen milieu urbain. Elle frappe davantage les mnages dont le chef est sans instruction. Les mnages dont le chef est un salari du secteur public et ceux dont le chef est un employeur sont les moins touchs. Entre 2001 et 2006, la pauvret a significativement baiss en termes de proportion de mnages touchs. La baisse est constate surtout en milieu rural tandis quen milieu urbain, la pauvret a lgrement augment. Cette volution quelque peu mitige de ltat de pauvret de la population malienne sest faite dans un contexte dexpansion du secteur de la microfinance. Avec ses centaines de milliers dadhrents correspondants prs de 1,4 actif sur 10, ce secteur a totalis en 2006 prs de 10% des ressources financires du systme financier national. De 2002 2006, lencours des dpts a presque doubl tandis celui des crdits a plus que doubl. Malgr cette formidable expansion, il subsiste des populations exclues du systme. Une valuation ad hoc de la couverture gographique1 met en vidence lexistence de centaines de communes sans institution de microfinance. Mme dans les zones couvertes, le profil particulier des adhrents montre quil existe une frange plus ou moins importante de la population qui na pas accs aux services de la microfinance. Les adhrents ont en effet un profil assez particulier dans la mesure o ils sont plus instruits, plus urbains et moins jeunes que la moyenne de la population active potentielle. Il sagit en majorit des hommes, ceci davantage en milieu rural quen milieu urbain. La plupart sont des chefs de mnage ou conjoint(e)s de chefs de mnage et par consquent avec des responsabilits financires et sociales importantes. Ils sont adhrents en moyenne depuis plus de 4 ans, priode au cours de laquelle, ils ont contract 2 crdits en moyenne. Les montants des crdits obtenus sont utiliss, dans plus de deux tiers des cas, pour les activits conomiques ; le reste tant affect dautres dpenses du mnage. Ils sont nanmoins bons payeurs car prs de 9 chances sur 10 sont respectes la date convenue. Ils sont assez satisfaits de leur adhsion la caisse dans la mesure o une trs grande majorit trouve que cette adhsion a chang leur condition de vie et que leur condition conomique sest amliore. Les impacts de la microfinance se manifestent sur ladhrent lui-mme et sur son mnage dune part et sur son milieu environnant dautre part. Les premiers sont des impacts conomiques et les seconds des impacts sur les conditions de vie. Les impacts conomiques au niveau de ladhrent se manifestent comme lamlioration substantielle de la performance conomique : agriculture, commerce, transformation, etc. Cette amlioration est la rsultante du crdit et de lencadrement. Les impacts conomiques de la microfinance sur le milieu sont la cration de richesse au niveau national. Cette cration de richesse nest autre que laugmentation de la valeur ajoute nationale suite aux activits conomiques ralises par les adhrents. Les impacts sur les conditions de vie des mnages des adhrents sont nettement mis en vidence au niveau de laccession la proprit, au niveau des commodits et de lquipement du logement ainsi qu celui des quipements individuels des membres du mnage. Ces impacts se manifestent galement au niveau de laccs lducation des enfants du mnage de ladhrent pour lesquels on observe une amlioration du taux de frquentation de 10 points de pourcentage. Ces diffrents impacts induisent naturellement une rduction de ltat de pauvret des adhrents. La pauvret des conditions de vie et la pauvret montaire des adhrents diminuent avec une plus grande immersion de ladhrent dans le systme de microfinance. Cette diminution sexprime en termes dincidence. Lincidence de la pauvret des conditions de vie des adhrents diminue de 10 30 points de pourcentage selon les statuts sociaux. Lincidence de la pauvret montaire diminue galement avec limmersion dans le systme de microfinance. La baisse peut atteindre 13 27 points de pourcentage selon les modles dvaluation ; pour les adhrents de certains statuts sociaux (adhrents du milieu rural ou hommes et femmes non instruits du milieu urbain), cette baisse peut atteindre 30 points.

    1 En labsence dautres informations utilisables.

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    Ces analyses confortent lide que la microfinance contribue rduire de faon significative la pauvret au niveau de ses adhrents. Les impacts de la microfinance sur le milieu de ladhrent sont principalement de deux ordres : les impacts sociaux et les impacts conomiques et financiers. Au niveau social, la microfinance, en crant ou en participant la cration de milliers demplois permanents, contribue ainsi la rduction de la pauvret, au niveau local, dans ses zones dimplantation notamment. Les impacts financiers sur le milieu se manifestent au niveau de la mobilisation de ressources financires et de la distribution capillaire de crdits. En 2006, le systme financier dcentralis a mobilis 7,8% des ressources et reprsent 9,5% des emplois. Il a t tabli cependant que les zones de prdilection de la microfinance sont des zones relativement assez pourvues en infrastructures conomiques et sociales. Le constat est en effet que 93,3% des zones dimplantation des points de service de la microfinance ont un centre de sant, 99,3% ont une cole fondamentale, 55,3% une adduction deau, 91,8% ont un march journalier ou hebdomadaire. Il a t galement tabli que la microfinance recrute ses adhrents parmi les plus aptes et les plus disposs affronter les vicissitudes de la vie. Cet crmage fait que les plus pauvres des pauvres sont exclus du bnfice des services de la microfinance, soit parce quils sont dune catgorie sociale nayant pas accs ces services, soit parce quils sont simplement rsidents dune zone dshrite. Cet tat de fait est une limite de la porte de la microfinance en matire de rduction de la pauvret. Ce qui amne recommander des actions spcifiques pour tendre et approfondir le domaine dactions de la microfinance. Ces actions vont dans le sens de lamlioration de la capacit dentreprise des plus pauvres par la formation et la sensibilisation, et du renforcement des SFD pour une plus grande prise en charge des plus pauvres. Par ailleurs, la microfinance, une fois pris comme outil de lutte contre la pauvret parmi tant dautres, doit faire lobjet de plein droit dun suivi valuation ; ceci demande la mise en place dun systme dinformation appropri qui va au-del du suivi financier et rglementaire.

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    Introduction Les stratgies de lutte contre la pauvret fondent un grand espoir sur la microfinance comme facteur de rduction de la pauvret. Lhypothse sous jacente est quen permettant laccs des pauvres au financement, on leur donne la possibilit dentreprendre des activits gnratrices de revenus et daccder aux services sociaux de base, toutes choses concourant rduire leur niveau de pauvret. Par le dveloppement des activits gnratrices de revenus et dpargne, la stratgie de lutte contre la pauvret travers la microfinance, cherche diminuer les risques et les incertitudes auxquels les populations les plus pauvres sont confrontes. Cest dans cette optique que le Cadre Stratgique de Lutte contre la Pauvret (CSLP) assigne aux SFD un rle dterminant pour la cration dactivits gnratrices de revenus et demploi par la promotion dexploitations agricoles et de micro-entreprises. Il leur assigne le rle tout particulier de faciliter laccs des catgories les plus dmunies un service financier minimum de proximit, orient vers leurs besoins de financement et de scurisation des moyens dexistence. Il nexiste pas de solution unique permettant de satisfaire tous ces besoins financiers des personnes les plus pauvres et les plus vulnrables. Il semble cependant essentiel de leur offrir des produits financiers spcifiques, selon leur demande. Les institutions de microfinance doivent relever le dfi de rpondre cette demande sans toutefois gager leur prennit financire. Cest partant de ces considrations que le Mali, linstar dautres pays en dveloppement, a adopt les institutions de microfinance comme un des outils stratgiques de rduction de la pauvret. Ds 1998, une stratgie nationale pour le dveloppement du secteur de la microfinance a t adopte. Les objectifs viss travers cette stratgie taient dune part, lamlioration de laccs des populations les plus ncessiteuses aux services financiers de proximit et dautre part, le renforcement des capacits institutionnelles des acteurs du secteur de la microfinance. Pour atteindre ces objectifs, un premier plan dactions 1999-2002 a t adopt et mis en uvre. Lvaluation finale en 2003 de ce plan dactions a conclu la ncessit de la poursuite de la politique sectorielle de la microfinance au Mali dans le cadre dun nouveau plan dactions dont les axes stratgiques devraient sinscrire essentiellement dans la consolidation et la restructuration de lexistant. Dans ce cadre, le Ministre de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprises, travers la Cellule dAppui et de Suivi des Systmes Financiers Dcentraliss (CAS/SFD) avec lappui financier du Projet de Dveloppement du Secteur Financier (PDSF) a labor un nouveau plan dactions 2005-2008 pour le dveloppement du secteur de la microfinance. Ce plan dactions, tout en restant dans le prolongement des tendances structurelles qui avaient marqu le premier plan, a des objectifs globaux de diffusion et de dveloppement des SFD. La microfinance, avec plus de 800 000 adhrents (CCS/SFD, 2006), a acquis une place dterminante dans la dynamique de dveloppement conomique et social du pays. Il lui reste nanmoins beaucoup de chemin pour que certains groupes parmi les plus vulnrables ou certaines rgions ne restent pas lcart du systme. Au-del de leffet de la microfinance sur la capacit de financement des plus pauvres, on doit aussi et surtout se proccuper de sa contribution effective la rduction de la pauvret. Cest de cela quil est rellement question en termes de finalit. Cette contribution suppose doit tre value de la faon la plus objective possible pour conforter et orienter lengagement du pays dans la voie de la rduction de la pauvret. Le thme microfinance et rduction de la pauvret au Mali choisi comme sujet du Rapport National sur le Dveloppement Humain, dition 2008, est bien pertinent cet gard. Pour traiter ce thme, il faut dune part donner un clairage sur la pauvret au Mali, et dautre part faire ltat des lieux de la microfinance. Il faut ensuite, partir dune dmarche partage, valuer la contribution de la microfinance la rduction de la pauvret. La premire question qui se pose est de toute vidence celle de lexistence ou de la disponibilit de linformation.

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    Plusieurs publications nationales ont trait de la pauvret au Mali. Quil sagisse de son niveau ou de sa perception, les diffrentes enqutes ralises par la DNSI permettent den avoir une connaissance tant au niveau global qu un niveau diffrenci par genre et par milieu. Ces analyses ne se focalisent cependant pas sur les adhrents de la microfinance. Do la ncessit den faire dautres, complmentaires et plus adaptes au sujet ici trait. Les rapports annuels de la CCS/SFD donnent une vue densemble sur la nature et les activits des institutions de microfinance. Le caractre administratif de ces donnes ne permet pas daller en profondeur dans la caractrisation des adhrents de la microfinance au plan social, dmographique et conomique. Il y a de ce fait la ncessit de faire appel dautres sources permettant une caractrisation plus pousse des adhrents de la microfinance. Sagissant de lvaluation de la contribution de la microfinance la rduction de la pauvret, il nexiste pas dtude complte caractre national permettant davoir un rfrentiel sur la question. Il faut admettre que lvaluation de cette contribution nest pas chose aise. Laccs au crdit petite chelle ainsi que laccs une pargne facilite peuvent avoir un effet profond sur les conditions de vie des pauvres. Certaines tudes montrent que non seulement les bnficiaires des programmes de micro crdit voient augmenter leurs revenus et leur pargne, mais quon assiste aussi au niveau de leur mnage une plus grande possibilit daccs aux services de sant et dducation. Cela est jug avoir un impact, sur lestime personnelle, la valorisation de lindividu mme pour les plus pauvres, lesquels seront ds lors plus confiants et srs deux pour sinvestir dans la vie conomique, sociale et politique du pays. Parmi ces tudes, il faut citer celle du Groupe Consultatif dAssistance aux Pauvres (CGAP) 2, qui a tent de montrer que la microfinance, par le biais des services financiers durables quelle fournit aux pauvres, contribuerait latteinte des OMD. Laccs aux services financiers dcentraliss constituerait ainsi une base partir de laquelle dautres besoins sont satisfaits : sant, ducation, conseils de nutrition, autonomisation des femmes. Dautres travaux en Inde, au Pakistan, au Sngal et Madagascar se sont penchs sur la mesure de limpact de la microfinance sur ses clients. On citera notamment l Analyse de la porte des SFD sngalais3 (rfrence chercher) et Analyser limpact dun projet de microfinance : lexemple dADFI Madagascar4 . Lobjectif global de ltude est dvaluer limpact de la microfinance sur la pauvret en passant par une analyse dtaille des produits et des clients. Pour ce faire, il faut passer en revue un certain nombre dobjectifs spcifiques. Il sagit entre autres de : faire ltat des lieux de la microfinance au Mali de manire dgager les principales

    caractristiques des IMF (typologie, forces, faiblesses, environnement, etc.) ;

    faire un diagnostic du profil des clients (individus/groupes) de la microfinance travers les donnes collectes selon les dterminants de la production de richesses, les besoins lmentaires et les autres aspects des conditions de vie ;

    faire une analyse dtaille des produits de la microfinance au Mali et son impact sur la pauvret travers les facteurs dterminants de la production de richesses (structure de la famille, ducation, revenu, endettement et autres actifs productifs). Il sagit aussi de prendre en compte les besoins lmentaires (sant, alimentation, eau, habitat) et autres aspects des conditions de vie (scurit alimentaire, situation sociale, environnement local tel que la distance par rapport une route praticable, la distance jusqu une banque/transport public/services de sant/cole) ;

    formuler des recommandations pertinentes permettant dapporter des lments de rponses aux ventuels dysfonctionnements et une meilleure adaptation des produits aux cibles que sont les pauvres.

    2 CGAP (2003) : Is Microfinance an effective Strategy to reach the Millennium Development Goals ? Focus Note n24 January 2003.

    3 BCEAO, CGAP

    4 Flore Gubert et Franois Roubaud, DIAL DT/2005-14

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    Il est attendu de cette tude un accroissement substantiel de ltat de connaissance du secteur de la microfinance au Mali travers une vritable revue de la rflexion sur le sujet. Cette tude donnera aussi un bon clairage sur les produits et le profil des bnficiaires des institutions de microfinance au Mali. Enfin, elle permettra de savoir si la microfinance a eu des impacts sur ltat de pauvret des populations cibles savoir les populations pauvres. Spcifiquement, il est attendu :

    un tat des lieux de la microfinance au Mali (Typologie des IMF et principales contraintes) ;

    un diagnostic du profil des clients de la microfinance ;

    une analyse dtaille des produits de la microfinance et son impact sur la pauvret ;

    des recommandations de politiques en rponse aux ventuels dysfonctionnements des IMF et de leurs contraintes.

    Lobjectif ultime de ltude est llaboration du Rapport National sur le Dveloppement Durable (RNDH) portant sur le thme Microfinance et rduction de la pauvret au Mali . La structure de ce rapport est donne ci-aprs. Dans le premier chapitre, on fera un rappel de la relation entre microfinance et dveloppement humain durable. On y prsentera galement lvolution des indicateurs du dveloppement humain durable, lvolution de la croissance conomique ainsi que les caractristiques de la pauvret au Mali. Le deuxime chapitre portera sur ltat des lieux de la microfinance au Mali : historique, plan dactions national de la microfinance, cadre juridique et rglementaire, typologie des IMF, couverture gographique, volution des dpts et des crdits par typologie, qualit du portefeuille et viabilit des IMF. Le troisime chapitre sera consacr au profil des adhrents travers une analyse de leur typologie, leurs caractristiques et de leur perception par rapport la microfinance. Le quatrime chapitre permettra dvaluer les impacts de la microfinance sur la rduction de la pauvret en distinguant les impacts sur le milieu (cration demplois, mobilisation de lpargne locale, financement local des activits conomiques), les impacts sur les adhrents et leurs mnages (pauvret montaire, pauvret des conditions de vie) et pour ensuite faire une valuation globale de limpact de la microfinance sur la pauvret. Au terme de ces diffrentes analyses un cinquime et dernier chapitre sera consacr aux conclusions et recommandations visant amliorer les impacts de la microfinance sur la rduction de la pauvret au Mali.

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    Chapitre I Microfinance et Dveloppement Humain Durable

    1. 2. Le dveloppement humain fait rfrence la ralisation du potentiel humain. Il sagit surtout

    de ce que les individus peuvent faire et devenir (leurs capacits) et leur libert dexercer de vrais choix dans leur vie. Cette ide repose sur ce quAmartya Sen appelle lapproche par les capacits capabilities et les accomplissements functionings. Atteindre davantage daccomplissements, mais avoir galement les capacits ou la libert sont ncessaires pour tout dveloppement humain.

    3. 4. Un lment fondamental dans les progrs du dveloppement humain dun pays est la

    capacit de mesurer et den suivre de prs ses avances. La collecte et lanalyse de donnes sur le dveloppement humain permettent dlaborer des politiques reposant sur des donnes fiables, en vue de rduire les formes dexclusion sociale, politique et conomique qui empchent les populations de dployer tout leur potentiel.

    5. 6. La microfinance fut fonde sur la croyance quelle peut tre un outil puissant de lutte contre la

    pauvret. La proclamation de lanne 2005 comme anne internationale du micro crdit par les Nations-Unies a contribu populariser cet outil. Elle ne cesse de se dvelopper pour permettre aux exclus du systme bancaire, daccder des services financiers de proximit. Ainsi, des associations, des ONG, des mutuelles, des coopratives dpargne et de crdit, des socits prives ont fleuri de partout en Afrique et dans le Monde, et particulirement au Mali.

    7. Le Mali sefforce depuis des annes damliorer son niveau de dveloppement travers la

    mise en uvre de politiques conomiques et sociales. Aujourdhui, le Cadre Stratgique pour la Croissance et la Rduction de la Pauvret (CSCRP) ou CSLP II qui fait suite la mise en uvre du CSLP I (2002-2006) est lunique cadre de rfrence partir duquel il mne son dveloppement moyen terme. Il fait partie des pays niveau de dveloppement humain faible, tel quil ressort des rapports sur le dveloppement humain du PNUD5.

    8. 9. Llaboration du Rapport National sur le Dveloppement Humain (RNDH) est un exercice fort

    bien rod au niveau de lObservatoire. Dans la dmarche dlaboration du rapport, laccent est mis en premier sur lvolution du dveloppement humain durable. Ainsi donc, ce premier chapitre introductif porte sur la partie non thmatique du RNDH, dition 2008.

    10. 11. Notion de microfinance 12.

    Dans bien des pays, le microfinancement sest rvl une arme efficace contre la misre et la faim. Il permet damliorer rellement le sort des gens, surtout de ceux qui en ont le plus besoin .6 La microfinance regroupe une diversit d'acteurs financiers galement appels Systmes Financiers Dcentraliss (SFD)7. Ils mettent la disposition des populations gnralement exclues du systme bancaire, des services d'pargne et/ou de crdit. Elle consiste crer et diffuser des services financiers de proximit en faveur des personnes qui n'ont pas accs aux services bancaires classiques, et ceux, principalement avec un objectif de renforcement du micro entrepreneuriat. Elle englobe un large ventail de services financiers tels que les dpts, les emprunts/crdits, les services de paiements, et depuis peu les transferts d'argent, l'offre d'assurance aux mnages pauvres et bas revenus ainsi qu' leurs micro entreprises.

    13. En effet, la diffrence par rapport au crdit classique, est quelle est oriente vers les pauvres et les exclus du systme bancaire classique. Elle invente des garanties et des mthodes qui les conviennent, et est lcoute de leurs besoins. Contrairement ceux quon pourrait

    5 Dans le rapport sur le dveloppement humain 2007/2008, le Mali a t class 173me sur 177 pays ; il a ainsi gagn une place par rapport 2006. 6 Extrait du message du Secrtaire gnral, Kofi Annan, loccasion du lancement de lAnne internationale du microcrdit, le 18 novembre 2004. 7 Au Mali comme ailleurs en Afrique, les acteurs de la microfinance sont appels SFD. Les termes SFD et IMF (Institution de Microfinance) sont gnralement utiliss dans la littrature franaise.

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    penser, certains exclus du systme bancaire sont dots desprit dentreprise, de capacit de jugement, et de capacit de remboursement meilleure ou comparable celle des riches.

    La microfinance est un outil de dveloppement parmi tant d'autres, mais surtout un outil de lutte contre la pauvret et l'exclusion des populations dfavorises. Elle vise favoriser la cration et le dveloppement de petites activits conomiques rentables par l'accs au financement extrieur et la mobilisation de l'pargne. Elle sadresse beaucoup plus ceux quon a coutume dappeler les pauvres conomiquement actifs. La plupart des spcialistes de part le monde considrent que la microfinance sest acclre avec la Banque Grameen au Bangladesh fonde par le professeur Yunus, directeur de la Facult des sciences conomiques de lUniversit de Chittagong. En effet, les thories conomiques quil enseignait lui paraissaient dcales par rapport la ralit. Ce qui le poussa la recherche de solutions concrtes aux problmes quotidiens des pauvres. Au contact, une artisane lui expliqua sa dpendance vis--vis de lusurier pour acheter de la matire premire. La majorit de son bnfice allait ce dernier et non lui et sa famille. Il dcida, ainsi, de contacter les banques locales pour octroyer de petits crdits. Suite leur refus, il dcida de prter sur ces propres fonds. A lchance, les femmes remboursaient leur dette. Commena ainsi, ce qui est devenu la banque Grameen.

    14. La microfinance simpose aujourdhui dans le monde comme tant lun des outils les plus prometteurs et rentables de la lutte contre la pauvret. Des preuves claires dmontrent que la microfinance peut bnficier aux plus pauvres. De nombreuses personnes parmi les plus pauvres recherchent activement les meilleurs moyens demprunter, dpargner et dacheter une assurance. Ces personnes ne seraient certes pas toutes des clients srs, mais les oprateurs de la microfinance ont dmontr quil tait possible de servir un grand nombre de personnes parmi les plus pauvres.

    15. Lobjectif de lanne 2005, anne internationale du microcrdit tait de mettre en place des

    secteurs financiers participatifs pour latteinte des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement. La ralisation de lobjectif de la Campagne du Sommet du Micro crdit, qui tait doffrir 100 millions de familles parmi les plus pauvres du monde des crdits pour soutenir lentrepreneuriat individuel et dautres services financiers et commerciaux, offre une contribution significative aux OMD.

    16. Concept de Dveloppement Humain Durable La richesse nest pas le bien suprme que nous cherchons. Car elle est simplement utile et a une autre fin quelle-mme . Cette autre fin , pour lindividu, cest lopportunit de raliser son potentiel en tant qutre humain. La vritable opportunit consiste disposer de vritables choix de ceux quautorisent un revenu suffisant, lducation, la bonne sant et le fait de vivre dans un pays non gouvern par la tyrannie 8. Le PNUD dcrit le dveloppement humain comme un processus visant largir les possibilits offertes aux individus de pouvoir mener une vie qui leur semble digne de ltre. En principe, ces possibilits peuvent tre infinies et voluer au cours du temps. Cependant, quel que soit le niveau de dveloppement, les trois principales, du point de vue des personnes, sont de mener une vie longue et saine, dacqurir des connaissances et davoir accs aux ressources ncessaires pour disposer dun niveau de vie dcent. En labsence de ces possibilits fondamentales, un grand nombre dautres opportunits restent inaccessibles. Pour autant le dveloppement humain ne sarrte pas l. Dautres potentialits, auxquelles les individus attachent une grande valeur, vont des liberts politiques, conomiques et sociales la possibilit dexprimer sa crativit ou sa productivit, en passant par la dignit personnelle et le respect des droits de lhomme (PNUD, 1990 et 1995). J.GUSTAVE SPETH, ancien administrateur du PNUD dfinit le DHD comme : un dveloppement qui nengendre pas seulement la croissance, mais qui distribue de faon quitable ses bnfices, qui renouvelle lenvironnement plutt quil ne le dtruit, qui responsabilise les gens plutt quil ne les

    8 RMDH 2006

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    exclut. Le Dveloppement Humain Durable, donne la priorit aux pauvres en largissant leurs choix et opportunits, en leur permettant de participer aux dcisions qui les affectent [RNDH, 2005].

    Lapproche Dveloppement Humain Durable place, par consquent, les individus et les communauts au cur des projets de dveloppement comme acteurs et bnficiaires. Elle implique ladhsion relle et la participation effective des populations dans le processus du dveloppement, seuls moyens de permettre den atteindre les objectifs en termes dimpacts positifs sur lhomme et lenvironnement notamment travers la rduction de la pauvret. Diffrents indicateurs du Dveloppement humain

    Le PNUD et dautres institutions des Nations Unies utilisent diffrents indicateurs pour mesurer le niveau du dveloppement humain dans un pays donn. Dans ce paragraphe, laccent est mis sur deux indicateurs essentiels pour la mesure du dveloppement humain : lIDH et lIPH.

    1.1.1 Indicateur du Dveloppement Humain

    Lindice du dveloppement humain (IDH) mesure le niveau moyen dun pays en termes de potentialits humaines (PNUD, 1995). Il indique ainsi dans quelle mesure les habitants du pays considr mnent une vie longue et saine, ont accs lducation et la culture et jouissent dun niveau de vie dcent. Il porte sur la situation moyenne de lensemble des habitants dun pays.

    L'IDH synthtise lide selon laquelle le dveloppement dun pays se rsume la longvit (esprance de vie la naissance), un bon niveau d'ducation (mesur par le taux d'alphabtisation et le taux brut de scolarisation combin) et disposer d'un bon niveau de vie (mesur par le PIB par habitant exprim en parit de pouvoir d'achat).

    LIDH est un nombre sans unit compris entre 0 et 1. Plus il se rapproche de 1, plus le niveau de dveloppement du pays est lev9. Toutefois, mme s'il est sans doute un meilleur indicateur du niveau de dveloppement d'un pays que le P.I.B. par habitant, il n'est cependant pas exempt de faiblesses, en particulier parce qu'il inclut celui-ci. A lvidence, on sait dune part que la mesure du P.I.B. pose de nombreux problmes. D'autre part, il est important, sans doute de prendre en compte davantage de critres qualitatifs, en particulier les ingalits.

    a) Source des donnes servant au calcul de lIDH au niveau mondial

    Au niveau du PNUD, les donnes utilises par la Division charge du calcul de lIDH proviennent des autres structures du systme des Nations Unies, savoir : i) lesprance de vie la naissance est fournie par la division population du PNUD ; ii) les taux dalphabtisation et de scolarisation sont fournis par le bureau de lUNESCO bas

    Montral au Canada ; iii) le Produit Intrieur Brut en PPA ($ US) est fourni par la Banque Mondiale.

    Ces donnes sont compiles au niveau de la Division charge du calcul de lIDH, qui utilise dans un souci dharmonisation et de comparaison, les informations disponibles et fiables pour tous les pays.

    b) Harmonisation des donnes et comparabilit

    En gnral, il existe des difficults lies la qualit et la disponibilit des donnes produites par diffrents pays, notamment africains au moment du calcul de lIDH au niveau mondial. Ainsi, pour des besoins dharmonisation et de comparaison, la Division charge du calcul de lIDH fait recours des

    9La pondration de l'indice d'ducation est de 2/3 pour le taux d'alphabtisation et de 1/3 pour le taux de scolarisation. LIDH tel que calcul par le PNUD chaque anne sert classer les pays par ordre dcroissant de niveau de dveloppement.

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    mthodes destimations indirectes pour la dtermination du niveau de mortalit servant au calcul de lesprance de vie pour tous les pays. Pour le calcul de lesprance de vie, lanalyse de la mortalit issue des sources disponibles faisait ressortir une tendance gnrale de sous-estimation du niveau de mortalit. Lindicateur le plus fiable qui est utilis pour lensemble des pays est le quotient de mortalit des enfants de moins de 5 ans (mortalit infanto-juvnile) issue des EDS. Cest donc cet indicateur qui a t utilis pour chaque pays partir de modles types de tables de mortalit. Les taux dalphabtisation posent, tout comme lesprance de vie, le problme de la disponibilit et de la qualit. En effet, les donnes de lducation utilises pour le calcul de lIDH proviennent du Ministre de lEducation Nationale du Mali travers la Commission Nationale de lUNESCO. Lindisponibilit des donnes pour certains niveaux denseignements fait que lUNESCO procde des estimations pour les intgrer dans le calcul des effectifs inscrits. Les classements sont faits dans le RDH partir de lIDH. Ils soulvent des discussions, voire des controverses ou des dsapprobations de la part des pays. Mme si lIDH synthtise le niveau moyen de dveloppement humain atteint par un pays, il ne peut reflter priori tous les efforts des autorits politiques en la matire. A cet effet, deux constats peuvent tre dgags, savoir : la priodicit de la publication du RDH mme si elle est annuelle, seules les donnes de lanne

    N-2 (par exemple donnes de 2004 pour lIDH de 2006) sont prises en compte. le classement ne remet pas en cause les efforts du pays en matire de dveloppement

    conomique et social particulirement dans les dimensions concernes par lIDH.

    Il faut prciser que quelle que soit la disponibilit d'informations sur l'esprance de vie dans un pays, la mthode d'estimation partir de la mortalit infanto-juvnile issue des Enqutes dmographique de Sant (EDS) sera toujours utilise par le RDH puisque seule comparable pour tous les pays. Lemprise du pays, ne porte que, sur l'alphabtisation, la scolarisation et le PIB. Ce dernier exprim en PPA dpend des PPA calculs par la Banque Mondiale un moment donn. Le Programme de Comparaison Internationale (PCI) est en cours et va bientt donner le PIB en PPA au niveau national. Evolution compare de lIDH national et de lIDH mondial LIDH calcul partir des donnes nationales diffre sensiblement de lIDH calcul partir des donnes comparables au niveau mondial. Figure 1 : Evolution compare de lIDH national et de lIDH mondial

    Source : Auteur La figure ci-dessus montre lvolution compare des deux IDH (national et mondial). On observe que les deux indicateurs suivent la mme tendance sur la priode ici considre : lIDH national est pass de 0,419 en 2002 0,457 en 2005, par contre lIDH mondial est pass de 0,326 0,380. Les donnes utilises pour le calcul de lIDH national ne tiennent pas compte de la comparabilit comme dans le cas de lIDH mondial. De faon spcifique, lesprance de vie pour le calcul de lIDH mondial est issue des EDS, par contre pour lIDH national ce sont les projections de la DNSI partir du RGPH 1998 qui sont utilises.

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    Tableau 1 : Indices du dveloppement humain au niveau national et mondial

    INDICES UNITES 2002 2003 2004 2005 2006

    Taux brut de scolarisation premier cycle fondamental Pourcentage 64,4 67 70,5 74 75

    Taux brut de scolarisation second cycle fondamental Pourcentage 24,3 27,7 30 38 42,5

    Taux brut de scolarisation secondaire Pourcentage 10,1 13,1 13,3 13,7 14,5

    Taux brut de scolarisation suprieur Pourcentage 2,4 2,4 2,7 2,9 3,3

    Taux brut combine d'ducation Pourcentage 33,5 36,6 38,8 41,0 43,1

    Taux d'alphabtisation des 15 ans et plus Pourcentage 22,9 24 25,2 26 26,2

    Esperance de vie a la naissance Anne 62,5 62,5 62,5 65,3 65,3

    PIB EN PARITE DE POUVOIR D'ACHAT (PIB en PPA) Dollar Courant 900 957 974 1033

    Indice d'esprance de vie (iv) Unit 0,625 0,625 0,625 0,672 0,672

    Indice de niveau d'instruction (ie) Unit 0,264 0,282 0,297 0,310 0,318

    Indice de PIB (ir) Unit 0,367 0,377 0,380 0,390

    Indice de dveloppement humain (IDH) national 0,419 0,428 0,434 0,457 0,462

    Indice du dveloppement humain (IDH) mondial 0,326 0,333 0,338 0,38 Source : SSN, calculs ODHD, RMDH 2007/2008

    1.1.2 Indice de Pauvret humaine

    La pauvret humaine est perue comme une dtrioration des liens qui attachent lindividu une communaut de vie. Cette pauvret rsulte de labsence denfants ou de parents, de la prsence de conflits et des risques dexclusion du village ou de la communaut dappartenance. L'exclusion lie l'absence de droits sociaux est perue dans certains pays, comme la forme de pauvret la plus dure. Les relations sociales priment sur la possession de biens, et la cohsion sociale rsulte de l'enchevtrement de relations sociales exprimes en termes de droits individuels et d'obligations sociales.

    Le PNUD publie priodiquement depuis 1997, dans ses Rapports sur le dveloppement humain lIPH de chaque pays. Il propose deux calculs diffrents de cet indicateur, lun reflte les formes de pauvret dans les pays pauvres (IPH-1) et lautre dans les pays de lOCDE (IPH-2).

    LIPH-1 est compos de cinq variables relevant de trois domaines diffrents (PNUD, 1997) : la sant, linstruction, et les conditions de vie. Les dficiences en termes de sant sont values par la probabilit de dcder avant lge de 40 ans. Celles en termes dinstruction sont mesures par le pourcentage de la population ge de plus de 15 ans frappe par lanalphabtisme. Enfin, les dficiences en termes de conditions de vie sont values par le calcul dun sous-indicateur synthtique intgrant trois facteurs reprsentant trois dimensions de la pauvret :

    - laccs leau potable, valu par le pourcentage de la population nayant pas accs une source deau considre comme potable ;

    - laccs aux soins de sant, valu par le pourcentage de la population nayant pas accs aux services de sant de base ;

    - la qualit de lalimentation des enfants value par le pourcentage denfants mal nourris.

    Du point de vue mthodologique lIndice de Pauvret Humaine, tel que dfini par le PNUD, accorde thoriquement la mme pondration aux trois dimensions de la pauvret retenues10. Cependant, la pauvret humaine va bien au-del de sa mesure, car il est extrmement difficile de quantifier partir 10 Le calcul de lIPH1 est plus direct que celui de lIDH. En effet, les critres utiliss pour mesurer ces carences sont dj normaliss entre 0 et 100 (puisquils se prsentent sous la forme de pourcentages). Il nest donc pas ncessaire de passer par des indices dimensionnels, comme dans le cas de lIDH.

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    dun indicateur unique tous les aspects du phnomne. Par exemple, il est pratiquement impossible de mesurer et de quantifier labsence de libert politique, de scurit personnelle ou de libre participation la vie communautaire, ou encore, les consquences de la dtrioration de lenvironnement.

    Dans le rapport Mondial sur le dveloppement humain 2007/2008, lIPH-1 est valu 56,4% pour le Mali. Celui-ci occupe la 107me place selon lIPH-1. En effet, par rapport son niveau de 2001 (58,18%), lIPH-1 a sensiblement baiss. Cette baisse est lie aux rsultats dans le domaine de laccs aux services sociaux de base, notamment laccs leau qui sest beaucoup amlior.

    1.1.3 Indices de dveloppement humain et Microfinance 17. 18. Tel que calcul actuellement, lIDH ne tient pas compte spcifiquement du dveloppement du

    secteur financier, voire de la Microfinance. Toutefois, il existe une relation entre IDH et microfinance. Elle tient la capacit de cette dernire amliorer durablement le niveau de vie des populations bnficiaires, notamment des pauvres.

    19. 20. Le dveloppement humain durable place ltre humain au centre du processus de

    dveloppement dun pays. Il consiste permettre aux hommes et aux femmes mener une vie meilleure en ralisant leurs potentialits. La microfinance quant elle, est suppose apporter des revenus aux adhrents et aux IMF. Elle contribue la cration demploi et lamlioration des conditions de vie de la population.

    21. 22. En amliorant le niveau de revenu et les conditions de vie, elle contribue lamlioration du

    PIB, du niveau dducation travers la scolarisation, lalphabtisation et du niveau de sant. Ces principaux facteurs dterminent les dimensions de lIDH dans un pays. Mais la question fondamentale reste savoir quelle est la part de lIDH qui peut tre attribue la microfinance ; autrement dit, la contribution de la microfinance lIDH.

    Limpact de la microfinance sur le dveloppement humain peut se rsumer aux questions suivantes :

    le service financier est-il accessible aux diffrentes catgories de population ? le service financier permet-il de renforcer les capacits conomiques, financires, sociales,

    humaines ? lquit du service financier : ces caractristiques sont-elles quitablement partages par les

    diffrentes catgories de population ? Vue sous langle de la pauvret humaine, la microfinance permet aux pauvres de protger, de diversifier et daccrotre leurs sources de revenus, autant de moyens essentiels pour pouvoir sortir du cycle de la pauvret et de la faim. La possibilit demprunter une petite somme dargent pour tirer parti dopportunits commerciales, payer les frais de scolarit ou pallier un manque de liquidits peut permettre de franchir la premire tape pour rompre le cycle de la pauvret. De la mme faon, les mnages pauvres auront recours des comptes dpargne srs et faciles utiliser afin daccumuler suffisamment de liquidits pour acqurir des biens et services. De ce fait, elle contribue lamlioration de la pauvret humaine. Lanalyse de limpact des services financiers rencontre par ailleurs les problmes classiques de lattribution ; savoir, dans quelle mesure une volution au niveau dune unit conomique est-elle attribuable un facteur donn dans un contexte o interfrent diffrents facteurs ? Par exemple, lamlioration de revenu observe est-elle le fait de laccs au crdit ou de louverture dune nouvelle route, ou de lacquisition de comptences nouvelles par le producteur ? Elle se heurte aussi au problme spcifique de la fongibilit de largent et du crdit. Mais une question fondamentale est de savoir comment la microfinance contribue au financement du dveloppement. Lun des rfrentiels de la microfinance est celui de la rduction de la pauvret. Inclure les exclus du systme bancaire classique, ou donner accs aux services financiers aux habitants des zones rurales isoles, est une proccupation de dveloppement du secteur. Mais cest clairement le rfrentiel de la lutte contre la pauvret qui domine actuellement. Il est appuy par les grands bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, le PNUD ou lUnion europenne.

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    La lutte contre la pauvret forge les deux grandes questions qui, quelques variantes prs, structurent les recherches autour du thme des rsultats des IMF :

    les IMF atteignent-elles les pauvres (ou les plus pauvres) ? les actions des IMF contribuent-elles faire sortir les pauvres de la pauvret ?

    23. 24. En gnral, les programmes de microfinance ont toujours revendiqu lobjectif davoir un

    impact sur leurs clients et sur le dveloppement, notamment sur la rduction de la pauvret ; le renforcement de la position sociale de la femme ou des populations dfavorises ; lencouragement la cration dentreprise ; le soutien la croissance et la diversification dentreprises existantes. A travers ces objectifs, les programmes de microfinance ont suscit dimportantes attentes et drain des financements publics et privs. Il apparat donc ncessaire de mesurer leur contribution au dveloppement conomique et social.

    25. 26. Microfinance et Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement

    Les proccupations du DHD ont t largement exprimes lors des grands sommets mondiaux thmatiques qui se sont tenus depuis le dbut des annes 1990. Elles furent solennellement reprises dans les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) adopts par la communaut internationale au sige des Nations Unies en 2000. Huit objectifs ont t au total retenus : (i) liminer lextrme pauvret et la faim ; (ii) assurer une ducation primaire pour tous ; (iii) promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmes ; (iv) rduire la mortalit des enfants de moins de cinq ans ; (v) amliorer la sant maternelle ; (vi) combattre le VIH-SIDA, le paludisme et dautres maladies ; (vii) assurer la durabilit des ressources environnementales ; (viii) mettre en place un partenariat mondial pour le dveloppement. Ces objectifs sont assortis dindicateurs chiffrs lhorizon 2015 et font lobjet dun suivi. Ils placent la microfinance au centre de la lutte contre la pauvret travers la cration dactivits gnratrices de revenus.

    Le premier objectif du millnaire pour le dveloppement (OMD 1) vise la rduction de moiti de lextrme pauvret et la faim. La microfinance en favorisant la rduction de la pauvret peut donc contribuer latteinte de cet objectif. Les six autres objectifs qui suivent, font directement rfrence aux conditions de vie auxquelles la microfinance peut aussi contribuer amliorer. Ainsi, on remarque quil existe une relation entre microfinance et Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement.

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    Pour sensibiliser davantage le public et obtenir un soutien lchelle mondiale, en particulier des institutions financires, les Nations Unies ont proclam 2005 lAnne internationale du microcrdit (AIM), dont lobjectif est dradiquer la pauvret, dencourager les partenariats entre les institutions financires afin de fournir des services adquats aux plus dmunis et dvaluer le rle de la microfinance dans la ralisation des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement(OMD). En loccurrence, au cours de lanne, des confrences et des rassemblements ont t galement organiss dans le monde afin de promouvoir le concept, mobiliser les investisseurs et obtenir le soutien des tablissements financiers qui nont pas exploit les immenses possibilits offertes par la microfinance. Le microcrdit et la microfinance constituent un potentiel norme pour radiquer la pauvret en aidant les pauvres amliorer leurs conditions de vie. Les institutions ou banques de mic