Microbiologie des céréales et des farines · Spécialité: Microbiologie, Hygiène et...

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Microbiologie des céréales et des farines Formation IFIM 11 - 12 avril 2018 A. Tantaoui Elaraki

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Microbiologie des céréales et des

farines

Formation IFIM

11-12 avril 2018

A. Tantaoui Elaraki

Organisation de la formation

Document support pédagogique Power Point

Document support en Word

Projection Data show

Discussion de cas concrets

Evaluation de la formation par les participants

Durée: 2 jours

Programmation: 11 & 12 avril 2018

Présentation de l’animateur

Nom: Abdelrhafour TANTAOUI ELARAKI

Spécialité: Microbiologie, Hygiène et Biotechnologie

Alimentaires

Fonctions:

- Professeur de l’Enseignement Supérieur (Institut

Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat; Sup’Agro,

Casablanca)

- Ex. Directeur de Sup’Agro, Casablanca

- Ex. Président de la MSM (Société Marocaine de

Mycotoxicologie)

Nom et prénom

Formation initiale: niveau et spécialité

Formation (initiale et continue) en microbiologie,

biochimie, biologie cellulaire

Fonctions dans l’entreprise (ou à l’IFIM)

Ancienneté: nombre d’années dans l’entreprise (ou à

l’IFIM) et dans le poste actuel

Présentation des participants

Objectifs

Objectif général:

Connaître les microorganismes de contamination des céréales et dérivés et les analyses microbiologiques qui s’y appliquent

Objectifs spécifiques:

- Connaître le monde microbien et les différentes catégories de microorganismes des aliments

- Connaître les différentes catégories de microorganismes de contamination des céréales et dérivés

- Connaître les principes généraux des méthodes d’analyse microbiologique des céréales et dérivés

Contenu général

1- Le monde microbien

2- Les germes de contamination des céréales et des farines

3- Moisissures toxinogènes et problématique des mycotoxines

4- Principes des méthodes d’analyse microbiologique des céréales et dérivés

Introduction générale

8

Flore microbienne

Spécifique:

- normale,

- « utile »

- à favoriser (parfois

ensemencée)

Flore microbienne

de contamination:

- indésirable,

- « nuisible »

- à combattre (à tuer ou

à inhiber)

Dans les denrées alimentaires:

9La microbiologie alimentaire (sens large):

science consacrée à l’étude des microbes en

relation avec les aliments

Dans la pratique, on distingue:

- Microbiologie industrielle alimentaire: études

des espèces « utiles »

- Microbiologie alimentaire (sens strict): étude

des espèces indésirables (et de leurs

interactions avec les produits alimentaires)

Interactions microorganisme / aliment et

influence des paramètres de l’environnement10

microorganisme aliment

Paramètres

de l’environ-

nement

1- Le monde microbien

12 1- Le monde microbien

1.1- Définitions

1.2- Différents types de microbes

1.3- Les microbes sont partout

1.4- Principales propriétés des microorganismes

13

Les Microbes: êtres vivants microscopiques,

invisibles à l’œil nu:

- Virus: taille < 0,3 µm*

- Bactéries: 1 à 10 µm environ

- Levures: 10 à 25 µm environ

- Moisissures: mycélium à taille indéterminée

- Protozoaires: jusqu’à 300 µm

* 1μm = 10-3 mm

1.1- Définitions

BacilleCoque

Virus

de la

variole

Virus de la

Poliomyélite Bactériophage

Virus de la

mosaïque du

tabac

Petit virus

sphérique

0 0,5 1µm

Taille comparée des bactéries et des virus

Taille de certaines catégories de microbes

comparée à celles d’autres particules

Eventail des tailles des virus, des bactéries et des

protozoaires

17

o Manifestations de la vie:

- Nutrition

- Respiration

- Reproduction

o Vie: Interactions entre être vivant et son milieu

Notion de vie

19

Microbes

Virus Bactéries LevuresAlgues

unicellulairesProtozoaires

Microorganismes

Fongiques

Microbes d’intérêt alimentaire

Microorganismes

d’intérêt alimentaire

Microorganismes

Moisissures

1.2- Différentes types de microbes

20 Les Bactéries

- Morphologie

- Classification Gram + / Gram –

- Structure cellulaire

- Sporulation

- Mode de division

21

Morphologie

bactérienne

Différentes formes

de cellules bactériennes

22 Formes dominantes

ronde

(coccus)

allongée

(bâtonnet)

23Structure cellulaire

- Cellules procaryotes (simples): paroi, membrane

cytoplasmique, cytoplasme, noyau avec un

chromosome unique circulaire et sans paroi

nucléaire

- Présence de flagelles ou de capsule chez

certaines espèces

24

25

Schéma de la coloration de Gram

Classification en Gram positives et Gram négatives (coloration de Gram)

26 Sporulation

- Formation de spores résistantes (espèces sporulées)

Spores

27

Forme végétative

Spore libre

SPORULATION

MULTIPLICATION

Sporulation et germination de la spore bactérienne

Conditions favorables Conditions défavorables

28 Reproduction

Reproduction par division de la

cellule mère en 2 cellules filles

identiques

(scission binaire ou scissiparité)

29 Les Levures

Morphologie

Structure cellulaire

Reproduction

30 Morphologie

- Etat unicellulaire dominant, formes variées, souvent

ovoïde ou globuleuse

31Structure cellulaire

Cellule eucaryote avec

paroi, membrane

cytoplasmique,

cytoplasme, noyau vrai

(membrane nucléaire

et plusieurs

chromosomes),

vacuole, réticulum

endoplasmique, etc.

32Reproduction

- Reproduction surtout par

bourgeonnementbourgeons

Cicatrices de bourgeonnement

33

Levures mieux adaptées que les bactéries aux

milieux acideset/ou

riches en sucres

34

Moisissures

Morphologie et structure

Reproduction

35Morphologie et structure

- Micro-organismes filamenteux

36

Filaments non cloisonnés filaments cloisonnés Moisissure sur l’épiderme d’une plante

Structure filamenteuse des moisissures

Structure détaillée d’un filament du mycélium

38 Reproduction

Reproduction par spores (pas spécialement résistantes)

40

Moisissures mieux adaptées

que les bactéries

aux milieux acides

et/ou

relativement secs

41 1.3- Les microbes sont partout

Les microbes dans la nature

Sources de contamination des produits

L’Homme: source de contamination majeure

42

Le sol

L’eau

L’air

Les plantes, les animaux domestiques

Les insectes et autres nuisibles

L’Homme

L’environnement en général

Les microbes dans la nature

43 Le sol: plusieurs milliards par gramme (sol cultivé)

L’eau: océans, mers, lacs, cours d’eau, marécages,

eaux usées, etc.

L’air: poussières et autres particules

Les plantes, les animaux domestiques et les

produits qui en dérivent

« Les nuisibles » (vermine): insectes, rongeurs,

oiseaux, etc. ;

L’Homme

L’environnement en général: parterre, murs,

plafonds, vêtements, ustensiles, matériel, etc.

44

Matières premières

Milieu

Main-d’œuvre

Matériel

Manipulations ou Modes opératoires

Sources de contamination des produits alimentaires

45 Matières premières

La contamination varie selon:

- la nature des intrants (matières premières, additifs, emballages, etc.)

- les traitements appliqués (histoire de chaque intrant depuis son origine)

- les conditions de stockage et de transport

46Milieu

- Bâtiment

- Sol

- Air (poussières)

- Eau

- etc.

47Matériel

La flore apportée par le matériel varie notamment avec:

- La nature des produits traités à l’aide de ce matériel

- L’usage du matériel en question

- Le nettoyage et la désinfection adoptés

48 Manipulations

- Tout traitement appliqué depuis l’obtention des

matières premières jusqu’à l’utilisation des produits

finis

- Chaque traitement peut avoir un effet sur la qualité

hygiénique d’un produit

49

Matériel Manipulations

Matières

premières MilieuMain d’œuvre

Diagramme de cause à effet d’IshikawaDiagramme en arête

de poisson

50 L’homme: source de contamination

L’individu sain: flore commensale

L’individu malade: flore pathogène et/ou

toxinogène

Le porteur sain: flore pathogène (dont il ne souffre

pas)

51 L’individu sain

- Peau (surtout la main)

- Cheveux et cuir chevelu

- Sous les ongles

- Les cavités ouvertes: bouche, narines, oreilles, etc.

- L’intestin: plusieurs milliards de cellules microbiennes par gramme.

52Cuir chevelu:102 à 103 bactéries/cm2

Aisselles:106 à 107 bactéries/cm2

Mains:106 bactéries/cm2

Front: 104 à105 Bactéries/cm2

Sécrétions nasales:107 bactéries/g

Salive:108 bactéries/g

Matières fécales:109 bactéries/g

53

Nombre de particules de plus de 0,5 µm émises par minute selon l’activité de l’individu

54

Une toux faible:4 500

Nombre de Gouttelettes

de Pflügge émises

Un éternuement:20 000 à 40 000

55 L’individu malade

Flore pathogène et/ou toxinogène:

- Sur la peau (plaies ouvertes, furoncles) et dans le cuir chevelu

- Dans la gorge et les voies respiratoires: tuberculose, grippe, angine, pharyngite, bronchite, etc.

- Dans l’intestin: maladies parfois très graves (choléra, typhoïde), gastro-entérites, etc.

- Dans les yeux: conjonctivites

56 Le porteur sain

- Individu hébergeant un microbe pathogène sans

montrer de signes de maladie

- Constitue une source de contamination pour son

entourage

- Contamine les produits alimentaires qu’il manipule

57 Conclusion

- Toute personne libère dans l’environnement des

microbes variés

- Toute personne peut contaminer les personnes de son

entourage avec des microbes dangereux

- Toute personne peut contaminer les produits manipulés

avec des microbes indésirables

1.4- Principales propriétés des microorganismes

Croissance et métabolisme très rapides

Activités enzymatiques intenses

Grandes capacités d’adaptation

59Croissance et métabolisme très rapides

VR bactéries > VR levures > VR moisissures

60

o Exemples:

• Escherichia coli (bactérie) se divise toutes les 20 min dans les conditions optimales (temps de génération Tg); 3 divisions cellulaires/heure, soit multiplication de l’effectif de population par 8 chaque heure

• Saccharomyces cerevisiae (levure) a besoin de 100 min pour se diviser; multiplication de l’effectif de population par 1,6 en une heure

61

0 h

1 h

2 h

3 h

4 h

5 h

6 h

7 h

8 h

9 h

10 h

1

8

64

512

4 096

32 768

262 144

2 097 152

16 631 216

133 049 728

1 064 397 824

Evolution de

l’effectif

d’Escherichia coli

en fonction du

temps dans des

conditions

optimales

62

Consommation très rapide des nutriments

Libération très rapide de substances de déchets pouvant être:

o responsables d’odeurs, de couleurs, de

goûts anormaux, etc. (propriétés

sensorielles ou organoleptiques)

o toxiques (troubles sanitaires chez le

consommateur)

63

L’Homme

Consomme

l’équivalent de

son poids en

10 jours

La sauterelle

Consomme

l’équivalent de

son poids en

24h

La bactérie

Consomme

l’équivalent de

10000 fois

son poids

de sucre en

1 heure

64

Activités enzymatiques puissantes et diversifiées:

glucidases, protéases, lipases, etc.

Grandes capacités d’adaptation aux différents

milieux (composition, pH, etc.) et aux conditions

de l’environnement (température, oxygénation,

etc.)

2- Les germes de contamination

des

céréales et dérivés

66 2- Les germes de contamination des

céréales et dérivés

2.1- Nature de la microflore de

contamination

2.2- Conditions de contamination et de

développement

2.3- Conséquences

67 2.1- Nature de la microflore de contamination

- Les bactéries

- Les levures

- Les moisissures

68 Les bactéries

Origine principale: sol

Principaux ordres:

o Eubacteriales (ordre le plus représenté): familles Enterobacteriaceae, Lactobacillaceae, Bacillaceae, Micrococcaceae, etc.

o Pseudomonadales: genres Pseudomonas, Xanthomonas, Aeromonas, etc.

69

Familles Genres et espèces % des grains

contaminés

% du peuplement

bactérien

Achromobacteriaceae

Bacillaceae

Enterobacteriaceae

Lactobacillaceae

Micrococcaceae

Pseudomonadaceae

Flavobacterium sp.

Bacillus cereus

B. pumilus

B. subtilis

Aerobacter sp.

Erwinia sp.

Escherichia coli

Paracolobacterium sp.

Leuconostoc sp.

Lactobacillus sp.

Streptococcus sp.

Micrococcus candidus

M. caseolyticus

Pseudomonas sp.

90

18

46

36

54

55

9

90

9

Présence

Présence

48

18

73

15

1

4

3

15

4

1

28

1

3

1

6

Fréquence d’apparition et importance relative (%) des principales

bactéries présentes sur blé et seigle (Kosmina, 1977)

70

Autres groupes bactériens (moins fréquents):

o Actinomycètes: Streptomyces albus et S. griseus

o Bactéries pathogènes et/ou toxinogènes

(Staphylococcus, Salmonella, Clostridium, etc.):

• Contamination possible des farines par

l’intermédiaire des rongeurs ou des insectes

• Risques d’accidents sanitaires graves si

incorporation dans produits hydratés crus ou semi-

cuits (aliments pour enfants, pâtes réfrigérées, etc.)

71 Les levures

Levures: champignons microscopiques le

plus souvent unicellulaires et non pigmentés

Principaux genres:

o Saccharomyces

o Candida

o Hansenula

o Pichia

Saccharomyces

Hansenula

Pichia

Principaux genres de

levuresdes céréales

73

Le nombre des levures dépasse rarement quelques centaines par gramme de grain

Nombres très élevés si:

o Humidité élevée des grains à la récolte

o Conditions climatiques humides à la récolte

o Pré-stockage humide avant séchage

74

Les moisissures

Généralités

Nature de la mycoflore de contamination

Conditions de contamination et de

développement

Conséquences

75Généralités

o Champignons microscopiques (micromycètes) filamenteux

o Toujours présents sur les grains de céréales, puis dans farines, sons et autres produits

o Plus de 120 espèces recensées sur blés en conservation

o Un même échantillon de blé ne porte que 5 à 6 espèces dominantes

76

o Reproduction par émission de spores très variées

o Deux grands types se spores de la reproduction

asexuée

Conidies ou conidiospores

Se forment à l’air libre sur

un conidiophore (parfois des

têtes conidiennes

caractéristiques)

Parfois micro & macroconidies

Sporangiospores

Se forment dans un sac

(sprocyste) porté par un

sporangiophore

Sporangiospores

Sporocyste

entierSporocyste

ouvert

78

Sporocyste entier

avec spores à

l’intérieur

Sporocyste ouvert

à maturité pour

libérer les spores

79

Aspergillus

Têtes conidiennes

d’Aspergillus

a: monsériée

b: bisériée

Aspergillus sp.

80

Stipe = conidiophore

Penicillium

Têtes conidiennes:

a & b: monoverticillé; c: polyverticillé

symétrique; d: polyverticillé asymétrique

Nature de la mycoflore de contamination

o Mycoflore du champ

o Mycoflore de stockage

o Mycoflore d’altération avancée

82

Mycoflore du champ

- Espèces qui contaminent les grains avant récolte

- Certaines sont incapables de se développer plus tard (conservation)

- Comprend des espèces indifférentes (Alternaria, Cladosporium, etc.) et d’autres parasites (Fusarium, Septoria)

83 Principales moisissures du champ

Claviceps purpurea

Sclerotinia sclerotiorum

Fusarium graminearum**

Aspergillus flavus*

Rhizoctonia leguminicola

Helianthosporium biseptatum

Alternaria

Cladosporium

Verticillium

Septoria

* également au stockage

** également stockage et

altération ,avancée

L’ergot du seigleClaviceps purpurea

Aspergillus flavus

Penicillium

Attaques fongiques au champ du maïs

86

Aspergillus flavus sur maïs

Fusarioses des céréales

Fusarioses des céréales

Fusarium

sur maïs

F. graminearumsur blé

Grains fusariés

90

Mycoflore de stockage

- Flore peu abondante à la récolte, devient

dominante au stockage

- Très abondante dans les recoins des entrepôts

et silos

- Flore très sporulante (contaminations

secondaires lors de manutention et

transformation des grains)

91

o Espèces capables de pousser avec des taux d’humidité de 15 à 16%

o Comprend des espèces toxinogènes

o Principaux genres:

Penicillium

Aspergillus

Fusarium

92

• Genre Aspergillus

Aspergillus flavus*

A. parasiticus

A. ochraceus

A. clavatus

A. fumigatus

A. rubrum

A. chevalieri

A. niger

A. glaucus* Également au champ

93

Penicillium islandicum

P. citrinum

P. rubrum

P. citreoviride

P. cyclopium

P. viridicatum

Penicillium urticae

P. verruculosum

P. puberulum

P. expansum

P. rugulosum

P. palitans

P. roquefortii

• Genre Penicillium

94

• Genre Fusarium et autres

Fusarium graminearum *

F. tricinctum

F. nivale

F. moniliforme

Chaetomium globosum

* Également au champ et

d’altération avancée

Aspergillus glaucus

Aspergillus nigerAspergillus niger

Aspergillus

Aspergillus et Penicillium

98

Mycoflore d’altération avancée

- Se développe en cas de conservation dans des

conditions extrêmement médiocres

- Peut contenir des espèces sans signification

particulière quand on les trouve en petit

nombre

99

Pithomyces chartarum

Stachybotrys atra

Periconia minutissima

Fusarium sporotrichioides

Cladosporium sp.

Alternaria longipes

Fusarium graminearum*

Chaetomium globosum

Dendrochium toxicum

Myrothecium verrucaria

Trichothecium roseum

Trichoderma viride

Absidia

Mucor

Rhizopus

o Principaux genres et espèces

* Également au champ

et au stockage

moisissure en silo de stockage

Altération avancée des Céréales par moisissure

05/04/2018

101

Pithomyces chartarum

Stachybotrys atra

Periconia minutissima

F. sporotrichioides

Cladosporium sp.

Alternaria longipes

Ch. globosum

Dendrochium toxicum

Myrothecium verrucaria

Trichothecium roseum

Trichoderma viride

Absidia

Mucor

Rhizopus

F. graminearum

Aspergillus flavus

Flore du

champ

Flore de

stockage

Flore

d’altération

avancée

A.: Aspergillus

Ch.: Chaetomium

F.: Fusarium

P.: Penicillium

Différentes

flores

fongiques des

céréales

102

2.2- Conditions de contamination et de développement

- Humidité

- Température

- Composition de l’atmosphère

- Composition et structure du produit

103Humidité

Exigences des micro-organismes

Teneur en eau et activité de l’eau du grain

Conséquences pour les micro-organismes des

céréales et dérivés

104Exigences des micro-organismes

o Chaque espèce exige une activité de l’eau (aw)

minimale pour sa croissance

o Chaque espèce a aussi une aw optimale de croissance

o Les exigences de certains métabolismes (ex.

toxinogenèse) diffèrent de celles de la croissance.

aw =

Pression de vapeur du milieu

Pression de vapeur de l’eau

105

o De façon générale (sauf exceptions):

• bactéries plus hygrophiles que levures

• levures plus hygrophiles que moisissures

o Espèces osmophiles ou osmotolérantes: adaptées aux faibles aw dues aux fortes concentrations en sucres (surtout levures)

o Espèces xérophiles ou xérotolérantes: adaptées aux milieux relativement secs (surtout moisissures)

o Espèces halophiles ou halotolérantes: adaptées aux faibles aw dues aux fortes concentrations en sel (surtout bactéries)

106

aw min. (en moyenne)

Bactéries : 0,90-0,91

Levures : 0,88

Moisissures : 0,80

Bac. halophiles : 0,75

Mois. xérophiles : 0,65

Lev. osmophiles : 0,60

aw min. (cert. espèces)

Candida utilis : 0,94

Mucor spinosus :0,93

Candida zeylanoides: 0,90

Aspergillus glaucus : 0,70

A. echinulatus : 0,64

Saccharomyces rouxii : 0,62

Minimum absolu: 0,6

107 Teneur en eau et activité de l’eau des grains

Isotherme d’adsorption:

courbe des teneurs en

eau en fonction de

l’activité de l’eau à une

température donnée,

quand le produit est en

phase de

réhumidification (HR de

l’air >100 aw)

Isotherme de désorption:

courbe des teneurs en

eau en fonction de

l’activité de l’eau à une

température donnée,

quand le produit est en

phase de séchage (HR de

l’air <100aw)

Notions d’isothermes de sorption

HR: Humidité Relative

108

20

18

16

14

12

10

0,7 0,8 0,9

Sorption

Désorption 1

Activité de l’eau

Teneur en

eau (%)

Bactéries

Levures osmophiles

Levures

Moisissures xérotolérantes

Moisssures

hygrophiles

Isothermes

de sorption

du blé vers

20°C et

zones d’activité

des différentes

catégories de

micro-

organismes

109

Les moisissures de stockage peuvent se contenter d’aw

relativement faibles

Les levures viennent ensuite

Les bactéries sont les plus exigeantes en eau libre

110

Conséquences:

o Cas des moisissures xérophiles ou xérotolérantes

o Cas des levures

o Cas des bactéries

111

aw

Cas des moisissures xérophiles ou xérotolérantes

112

50

100

43210 Temps (mois)

Croissance pondérale (% du maximum)

aw 0,70

Effet de l’activité de

l’eau des grains sur la

croissance d’Aspergillus

candidus*

* Moisissure xérotolérante très

commune sur céréales

113

Conséquences: plus l’aw des grains est faible:

o Plus la vitesse de développement est faible (pente de la phase exponentielle)

o Plus le niveau maximum atteint en phase stationnaire est réduit

o Plus la phase de latence est longue: pas d’altération microbienne apparente

114

50

100

43210 Temps (mois)

Croissance pondérale (% du maximum)

aw 0,70

Limite de la phase

de latence

Vitesse de croissance

Niveau maximum

(phase stationnaire)

Effets de l’aw des grains sur les paramètres de croissance

des micro-organismes (exemple d’Aspergillus candidus)

115

20

18

16

14

12

10

0,7 0,8 0,9

Sorption

Désorption 1

Activité de l’eau

Teneur en

eau (%)

Levures osmophiles

Moisissures xérotolérantes

Une humidité de 16%

(aw de 0,78 à 20-25°C)

ne permet pas de

stopper le développement

des moisissures

xérotolérantes

(Aspergillus glaucus).

Une aw de 0,70 ralentit

nettement la croissance,

d’où une conservation

de plusieurs mois

116

Farines de blé 13-15

Riz 13-15

Amidon 18

Viande dégraissée séchée 15

Légumes déshydratés 14-20

Fruits déshydratés 18-25

Lait en poudre entier 8

Œuf entier déshydraté 10-11

Teneur critique: « alarm water content »

à 20°C, HR de l’air: 70% (en %)

117

Remarque: le développement, même lent, des moisissures,

s’accompagne de production d’eau métabolique; l’aw

tendra donc à s’élever (la température aussi)

Risque de développement

d’espèces plus exigeantes en eau

Altérations visibles et

Irréversibles des grains

118 Cas des levures

Il existe des levures capables de se développer aux

faibles aw (levures osmophiles ou osmotolérantes)

Ces levures préfèrent les milieux très riches en sucres

Posent surtout problèmes en pâtisserie (très rarement sur

grains ou farines)

119 Cas des bactéries

Généralement incapables de se développer aux aw

habituelles des grains et farines

Exigent généralement des aw > 0,90 (produits fortement

réhumidifiés)

120 Température

Pour la croissance de chaque espèce:

• Température minimale

• Température optimale

• Température maximale

température

Vitesse de

croissance

T maxT min T opt

121

La température optimale de la plupart des moisissures

de stockage des céréales avoisine les 30°C

Un échauffement peut survenir suite à un

développement fongique (hot spot)

Les fluctuations de température accélèrent

l’altération fongique des grains (ex.: fluctuations de 25

à 40°C par rapport à 30°C constante)

122

Moisissures en général aérobies

Certaines (microaérophiles) sont peu

exigeantes: se contentent de 5% d’Oxygène

En dessous de

0,5%, croissance

très difficile

Moisissures microaérophiles:

Penicillium roqueforti

Fusarium spp

Quelques Mucorales

Composition de l’atmosphère

123

Conservation de grains semi-humides (20% environ) possible sous atmosphère neutre (anaérobiose)

Inconvénient: perte du pouvoir germinatif

Réservée aux céréales destinées à des usages particuliers: alimentation animale, amidonnerie, etc.

124

La zone du germe est la plus favorable aux

micro-organismes (richesse biochimique);

généralement point de départ du

développement fongique

Même pour des aw faibles (0,75-0,85), les

moisissures xérotolérantes peuvent utiliser les

lipides du germe comme sources de Carbone

grâce à leurs lipases

Composition et structure du produit

125

Les enveloppes externes du caryopse du blé :

substrat moins favorable au développement

des moisissures que les couches profondes

Pour une humidité de 17,5-18%:

- Grain entier (enveloppes intactes): visiblement moisi

après 15 à 20 jours

- Grain « pelé » (enveloppes altérées mécaniquement):

visiblement moisi en 5 à 6 jours

126

Grains endommagés à la récolte plus susceptibles à l’attaque microbienne que grains intègres

Brisures souvent beaucoup plus contaminées que grains entiers

Farines plus faciles à attaquer que les grains correspondants (mêmes raisons)

127

2.3- Conséquences

- Conséquences organoleptiques: odeurs de

moisi; acidité

- Conséquences technologiques: pouvoir

germinatif des grains; valeur boulangère de

la farine

- Conséquences hygiéniques: mycotoxines

128 Conséquences organoleptiques

o Odeurs de moisi ou de renfermé

• Dues à des substances volatiles

• Persistent dans les produits finis, même après

cuisson

• L’analyse du pain (Chromatographie en Phase

Gazeuse) permet de déterminer la proportion

de farine altérée utilisée dans sa fabrication

129

o Acidité

• Les moisissures des céréales produisent des

lipases et des lipoxygénases

• Les lipases libèrent des acides gras par hydrolyse

des lipides (lipolyse)

• Acides gras libres responsables de goûts

indésirables

130

• On observe souvent une lente acidification des

grains et des farines au stockage sans

développement de moisissures

• Cette acidification est due aux lipases formées

par les moisissures du champ ou du pré-

stockage

131

• Les lipoxygénases oxydent les acides gras en

peroxydes, qui réagissent avec:

Les groupements Thiol (R-S-H) des acides, ce qui

altère la qualité du gluten

Les carotènes, ce qui provoque le

blanchissement de la farine

132

ISO 7305: 1998

70 mg pour 100 g de

Farine (matière sèche)

exprimée en acide sulfurique

AOAC 939.05

50 mg d’Hydroxyde de

Potassium pour la

neutralisation des acides

gras libres dans 100 g de

farine (en matière sèche)

Normes pour

l’acidité grasse

des farines

133 Conséquences Technologiques

Perte du pouvoir germinatif des grains

Valeur boulangère très peu touchée en

général (pas de déformation significative de

l’alvéogramme Chopin)

Dans les cas extrêmes, les peroxydes

peuvent altérer la qualité du gluten

134 Conséquences hygiéniques

Certaines moisissures (toxinogènes) produisent

dans les grains ou la farine des substances très

dangereuses pour la santé du consommateur:

les mycotoxines

Voir Troisième Chapitre

3- Moisissures toxinogènes et

problématique des mycotoxines

136

3.1- Historique, définitions

3.2- Principales mycotoxines et mycotoxicoses

3.3- Conditions de toxinogenèse

3.4- Devenir des mycotoxines au cours des

traitements technologiques

3.5- Présence de mycotoxines dans les

produits céréaliers marocains

3.6- Prévention, protection du consommateur

3- Moisissures toxinogènes et problématique des mycotoxines

1373.1- Historique,

définitions

Historique

o Antiquité:

ergotisme

(feu de Saint

Antoine);

gangrène

des

extrémités

Ergotisme:

feu de la

Saint Antoine

ou Mal des

Ardents

05/04/2018

139 Agent causal

- Fin XVIIIème siècle: association avec l’ergot du seigle

- XVIIème siècle: responsabilité reconnue du pain fait avec de la farine de seigle.

- Ce seigle était atteint par l'ergot du seigle dû à un champignon:

Claviceps purpurea

05/04/2018

141

- Attaque de la moelle osseuse

- Nombreux décès en Europe de l’Est (ex- URSS, années 1930

et 1940), Europe centrale, Etats-Unis, Finlande et Chine.

- Mycotoxines responsables: trichothécènes, produits par

des Fusarium

o 1930-40: Stachybotryotoxicose chez le cheval (ex.

URSS)

o 1945: intoxication de porcs (Maroc)

o ATA (Aleucie Toxique Alimentaire)

05/04/2018

142 Découverte des aflatoxines

- UK (1960): 100000 dindes et canards tués

(période de Noël);

- Turkey-X disease (maladie X du dindon);

- Farine d’arachide (Brésil):

. spores d’ Aspergillus flavus

. substance toxique associée

Aflatoxine

05/04/2018

143 Nouvelle orientation

Aspergillus flavus, considérée comme une

moisissure banale, s’est révélée

extrêmement dangereuse

Depuis, on a découvert des centaines

d’autres mycotoxines

Toutes les moisissures doivent être

suspectées

144 Définitions

Mycotoxine: métabolite fongique non

antigénique (faible poids moléculaire)

capable de provoquer des syndromes

spécifiques chez l’Homme et/ou les animaux

Mycotoxicose: syndrome spécifique

provoqué par une mycotoxine; non

infectieuse et non contagieuse

(contrairement à mycose)

145

Une espèce toxinogène peut produire une ou

plusieurs mycotoxines

Une même mycotoxine peut être produite par

une ou plusieurs espèces de moisissures

146 3.2- Principales mycotoxines et

mycotoxicoses

Mycotoxines « classiques »

Mycotoxines « émergentes »

Mycotoxicoses

o Intoxication chronique et intoxication aiguë

o Diversité des syndromes

147

Mycotoxines Moisissures productrices

Aflatoxines B1 & B2

Aflatoxines B1, B2, G1 & G2

Toxine T-2

Déoxynivalénol (ou nivalénol)

Zéaralénone

Fumonisine B1

Ochratoxine A

Patuline

Ergotamine

Aspergillus flavus

A. parasiticus

Fusarium sporotrichioides

F. graminearum

F. graminearum

F. moniliforme (F. verticillioides)

A. ochraceus, Penicillium verrucosum, etc.

Plusieurs espèces

Claviceps purpurea

Principales mycotoxines « classiques »

05/04/2018

148

Très variable

Parfois plusieurs variantes chimiques formant

un groupe de mycotoxines. Exemples:

- les aflatoxines;

- les fumonisines;

- les trichothécènes, etc.)

148

Nature chimique des mycotoxines

05/04/2018

149Principales Aflatoxines

Structure des Aflatoxines B1, B2, G1 et G2

05/04/2018

150

150

Ochratoxines

05/04/2018

151

Citrinine

05/04/2018

152 Patuline

05/04/2018

153Zéaralénone

154

T2-Toxine

05/04/2018

155 Trichothécènes

05/04/2018

156 Fumonisines

157

Mycotoxines Moisissures Effets biologiques

Enniatines

Beauvéricine

Fusaroproliférine

Espèces de Fusarium

Espèces de Fusarium, Beauveriabassiana

Espèces de Fusarium

Phytotoxicité

Fragmentation de l’ADN

Activité antibactérienne

Toxique pour Artemiasalina; cytotoxicité sur lymphocytes B

Tératogène

Mycotoxines émergentes

- Produites par plusieurs espèces de

Fusarium (F. tricinctum, F. avenaceum)

- 35 molécules d’ENs ont été isolées dont :

A, A1, B, B1

- Activité biologique: phytotoxique.

Enniatines

Enniatine A

- Produite par certaines espèces de

Fusarium (F. proliferatum, F. poae,

etc.) et Beauveria bassiana.

- Induit une fragmentation de l’ADN.

- A une activité antibactérienne

Beauvéricine

Beauvericine

160

- Produite par des espèce de Fusarium

(F. subglutinans)

- Activité biologique contre Artemia

salina

- Cytotoxique aux lignes cellulaires

des Lymphocytes B

- Tératogène

Fusaproliférine

Fusaroproliférine

161

o Chroniques ou aiguës

Intoxication Chronique Aiguë

Dose Faible Forte

Durée Longue (effet cumulatif)

Courte

Signes cliniques (ex:

aflatoxicose)

Manque d’appétit

Ralentissement de croissance

Perte de poids

Fatigue générale

Cancer

Mort

brutale

Mycotoxicoses

162

Mycotoxines

Encéphalomalacie

Fumonisine

Fusarium moniliforme

Cancer

Aflatoxines

Aspergillus flavus

Hémorragie poumon et cerveau

Patuline

Plusieurs espèces

Hémorragie du foie

Rubratoxine

Penicillium rubrum

Troubles intestinaux

Austidiol

Aspergillus ustus

Activité trémorgène

Penitrème

Penicillium crustosum

Nécrose hépatique

Stérigmatocystine

Aspergillus versicolor

Syndrome de la bave

Slaframine

Rhizoctonia leguminicola

Néphrotoxicité

Ochratoxine

P. verrucosum; A. ochraceus

Œstrogène

Zéaralénone

F. graminearum

Aperçu sur la diversité des syndromes mycotoxiques

163

3.3- Conditions de toxinogenèse

Conditions liées à la moisissure

Conditions liées au substrat

Conditions liées à l’environnement

Autres paramètres pour les céréales

164 Conditions liées à la moisissure

Au niveau des genres

Les plus importants

Assez

importants

À ne pas

oublier

Aspergillus

Penicillium

Fusarium

Stachybotrys

Alternaria

Trichothecium

Claviceps

165

Au niveau des espèces:

o Certaines espèces sont réputées toxinogènes,

d’autres non

o Pour céréales et légumineuses, surtout les

espèces de stockage

o Parfois espèces de la flore du champ (ex.:

Aspergillus flavus, Fusarium graminearum)

166

Au niveau des souches:

o Toutes les souches d’une espèce peuvent

être toxinogènes (A. parasiticus; aflatoxines)

o Dans une espèce, souches toxinogènes et

d’autres non (limites des techniques

d’analyse) (A. flavus; aflatoxines)

o Pouvoir toxinogène variable parmi les

souches d’une même espèce

167

Substrat Souche NRRL 3000

Souche NRRL 2999

Souche NRRL 3145

Arachide

Soja

Maïs

Blé

Riz

Sorgho

107

19

53

79

107

72

104

2,8

47

19

185

88

8,5

0,06

5,5

7,1

10,6

5,7

Variabilité du pouvoir toxinogène entre les souches d’une

même espèce fongique: cas d’Aspergillus parasiticus

(aflatoxines totales en μg/g)

168

Influence de l’espèce de céréale

Influence de l’activité de l’eau

Conditions liées au substrat

169

Souche NRRL 3000

Souche NRRL 2999

Souche NRRL 3145

Arachide

Soja

107

19

104

2,8

8,5

0,06

Riz

Sorgho

Maïs

Blé

107

72

53

79

185

88

47

19

10,6

5,7

5,5

7,1

Effet de l’espèce de céréale sur la production de mycotoxines

dans les grains, en comparaison avec 2 légumineuses:

cas de 3 souches d’Aspergillus parasiticus (aflatoxines totales en μg/g)

Influence de l’espèce de céréale

170

Moisissure Mycotoxine Aw min de croissance

Aw min de toxinogenèse

A. flavus

A. parasiticus

A. ochraceus

A. ochraceus

P. expansum

Aflatoxines

Aflatoxines

Ochratoxines

Ac.pénicillique

Patuline

0,70-0,75

0,70

0,85-0,88

0,85-0,88

0,91

0,83-0,87

0,80

0,88

0,97-0,99

0,99

Influence de l’activité de l’eau

Toxinogenèse généralement plus exigeante que

croissance

Valeurs optimales de l’activité de l’eau (aw) pour la croissance de

certaines moisissures et la production de leurs mycotoxines

171 Conditions liées à l’environnement

Température

Oxygénation

Humidité Relative de l’air

172 Température

Moisissure Toxines Optimum Minmum

A. flavus

A.parasiticus

A. ochraceus

P. expansum

A. clavatus

F. roseum

Fusarium sp.

Aflatoxines

Aflatoxines

Ochratoxine

Patuline

Patuline

Zéaralénone

T2-Toxine

25-28

25-30

25

20-22

20-25

10

0-5

8-10

10-13

12

0-4

12

<10

<0

Températures optimales et minimales de

toxinogenèse de certaines moisissures

173

Oxygénation

o Les moisissures ont besoin d’oxygène

o L’aération des locaux de stockage:

Prévient l’accumulation d’humidité, mais ….

Favorise la dispersion des spores

174

HRE > HR air

H2OH2O

HRE < HR air

L’aw du produit diminue L’aw du produit augmente

Humidité relative de l’air

Elle permet réabsorption d’eau dans le produit si

elle est élevée

175

Autres paramètres pour les céréales

FACTEURS PHYSIQUES Au champ

A la récolte

Au stockage

Humidité

rapidité de séchage

réhumidification

humidité relative

Température

Endommagement mécanique

Broyage des grains

« Hot spots »

Temps

+

-

-

+

+

+

-

-

+

+

+

+

+

+

+

+

-

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+: a un effet -: n’a pas d’effet

176

FACTEURS CHIMIQUES Au champ

A la récolte

Au stockage

CO2

O2

Nature du substrat

Nutrition minérale

Traitements chimiques

-

-

+

+

-

-

-

-

-

-

+

+

+

+

+

+: a un effet -: n’a pas d’effet

177

FACTEURS BIOLOGIQUES Au champ

A la récolte

Au stockage

Variété de plante

Stress (plante)

Vecteurs invertébrés

Infection fongique

Souche fongique

Charge de spores

Écosystème microbien

+

+

+

+

+

+

+

-

-

-

-

-

+

-

+

+

+

+

+

+

+

+: a un effet -: n’a pas d’effet

178 3.4- Devenir des moisissures et des mycotoxines

au cours des traitements technologiques

Mouture

Traitements thermiques

Fermentation

Panification

179 Mouture

o Contamination fongique des farines

• Les spores de la mycoflore du champ: surtout dans le son (faible sporulation)

• Celles de la mycoflore de stockage: grande dispersion dans la farine (forte sporulation; spores à surface sèche)

• Dans les machines du moulin, résidus de farine sur lesquels se développent des espèces fongiques

• Développement de moisissures dans les silos de stockage

180

Céréale Mycotoxine Distribution (%)

Maïs Aflatoxine B1

Enveloppes 5-31; Farine de son 7-12; Germe 30-49; « Grits* » 3-6;

Farine à faible taux de lipides 2-3;

Farine à taux de lipides élevé 14-15

Riz Aflatoxine B1 Son 95; riz poli 95

Blé dur Aflatoxine B1 Concentration augmente avec taux d’extraction (maximum dans le son)

Orge, blé Ochratoxine A Concentration similaire dans farine et son

o Distribution des mycotoxines; mouture sèche

* préparation à base de maïs moulu

181

Mycotoxine Parties Fibres Gluten Amidon Germe

Solubles

Aflatoxine B1

Zéaralénone

T2-Toxine

39-42 20-38 13-17 1 6-10

17-26 15-19 49-56 0 9-11

64-70 9-11 6-13 3-6 8-12

o Distribution des mycotoxines; mouture humide du

maïs (distribution des toxines en %)

182 Traitements thermiques

o Grande thermostabilité en général

• Aflatoxines

• Ochratoxine A

A l’état sec, stables jusqu’au point de fusion

Résistent à 150°C plusieurs heures

Moins résistantes en présence d’humidité

Relativement stable à la chaleur

Après autoclavage de céréales

pendant 3h, reste 12,5 à 17%

183

Effet de l’humidité sur le devenir des mycotoxines

Produit Mycotoxine Traitement Humidité Destruction

Riz Aflatoxine B1 Cuisson 4 X Riz

8 X Riz

48-49%

75-82%

Orge Patuline Stockage aw 0,70

aw 0,90

½ Vie 13j

½ Vie 7j

Orge Citrinine Stockage aw 0,70

aw 0,90

½ Vie 8j

½ Vie 2j

Farine d’avoine

Ochratoxine A Autoclavage Pas d’eau

50% eau

87,5%

74%

184 Fermentation

Fermentation alcoolique (bière):

disparition de l’ochrtatoxine A de l’orge

Fermentation alcoolique (pain):

- Farine contaminée par Aflatoxine B1 : 225 µg/kg

- Taux résiduel dans le pain après cuisson: 44 µg/kg

185 Effet de la panification

Niveaux de contamination initiale de la farine

40 à 225 µg/kg

Taux résiduels (TR) après pétrissage

13 – 100%

TR 1ère fermentation

(2h de pointage)

11,5 - 65%

TR 2ème fermentation

(1h d’apprêt)

9,5 – 65%

TR après cuisson 7,8 - 40%

Produits analysés Contaminés Taux

Blé

Orge

Maïs

Son de blé

107

75

50

54

0

0

1

0

-

-

18*

-

Total 286 2 2

Produits analysés

Contaminés

OTA ZEA

Blé

Orge

Maïs

Son de blé

87

75

43

14

0

3*

0

0

0

0

0

0

Total 219 3 0

186

Aflatoxine B1 Ochratoxine A & Zéaralénone

* 1,13 – 2,83 μg/kg

Tantaoui Elaraki et al., Actes Inst. Agron. Vét., 1994, 14, 11-6

* μg/kg

Céréales3.5- Présence de mycotoxines dans des

produits céréaliers marocains

187

Fumonisine B1, Ochratoxine A & Zéaralénone

188

Ochratoxine A dans le pain

- % de contamination: 48% (0.14 - 150 ng/g)- 26 % échantillons LMR (Europe) (3ng/g)- La présence d’OTAdans le pain est due à la contamination de la matière première (farine)

>

Déoxynivalénol dans le blé dur

189

Ennouari et al., Food Control 32 (2012) 115-118

190

(mg/Kg)

Enniatines dans le blé, le maïs et l’orge

Zinedine et al., Food Control 22 (2011) 1-5

191

Beauvéricine et Fusaroproliférine dans le blé, le

maïs et l’orge

Zinedine et al., Food Control 22 (2011) 1-5

192

Enniatines dans des « breakfast » et aliments

pour enfants à base de céréales

Mahnine et al., Food Chemistry 124 (2011) 481-485

Mahnine et al., Food Chemistry 124 (2011) 481-485

Beauvéricine et Fusaroproliférine dans des « breakfast »

et aliments pour enfants à base de céréales

Sifou et al., Food Control 22 (2011) 1826-1830

Enniatines dans le riz

Mycotoxines dans la semoule de couscous

Nombre d’échantillons 98

Nombre de toxines recherchées 22

Nombre d’échnatillons contaminés

(au moins une toxine)

96

Plus haute incidence ENB, ENB1, ENA1, ZEA

Co-présence Fréquente

Zinedine et al. Food Chemistry 214 (2017): 440-446

Mycotoxines dans les pâtes alimentaires

Nombre

d’échantillons

40 106

Nombre de

toxines

recherchées

7 13

Principaux

resultats

50% positifs DON

(conc. > limit

max. europ.)

80% positifs aux

Enniatines &

ZEA

Bouafifsa et al., Inter Conf Mycotoxins & Cancer (2016)

197 3.6- Prévention, protection du consommateur

Aspects réglementaires

Aspects techniques

Contrôles

o Analyses mycologiques des céréales

o Recherche et dosage des mycotoxines

o Application de la démarche HACCP

198 Aspects réglementaires

o Dans plusieurs pays ou communautés de pays (UE),

des teneurs maximales sont fixées pour les

principales mycotoxines, pour l’alimentation

humaine et pour différents types d’animaux

(volailles, veaux, vaches laitières, etc.)

o Réglementation marocaine pour les mycotoxines:

arrêté conjoint du ministre de l’agriculture et de la

pêche maritime et du ministre de la santé n° 1643-

16 du 23 chaâbane 1437 (30 mai 2016) publié au

Bulletin Officiel n° 6514 du 03/11/2016

Produits

Limites maximales (µg/kg)

B1 B1+B2+G1+G2 M1

2.1.11- Toutes céréales et tous produits dérivés, y compris

produits de céréales transformés, à l’exception des

produits 2.1.12, 2.1.15 & 2.1.17

2,0 4,0 -

2.1.12- Maïs et riz destinés à être soumis à un traitement

de triage ou à d’autres méthodes physiques avant

consommation humaine ou utilisation comme ingrédients

de produits alimentaires

5,0 10,0 -

2.1.15- Préparations à base de céréales et aliments pour

bébés destinés aux nourrissons et enfants en bas âge

0,10 - -

2.1.17- Aliments diététiques destinés à des fins

médicinales spéciales, spécifiquement pour les

nourrissons

0,10 - 0,025

Réglementation marocaine pour les Aflatoxines (extrait du

décret conjoint MAPM et MS n° 1643-16

Produits

Limites maximales

(µg/kg)

2.2.1- Céréales brutes 5,0

2.2.2- Tous produits dérivés de céréales brutes, y compris produits

de céréales transformés et céréales destinées à la

consommation humaine directe, à l’exception des produits 2.2.9,

2.2.10 & 2.2.14

3,0

2.2.9- Préparations à base de céréales et aliments pour bébés

destinés aux nourrissons et enfants en bas âge

0,5

2.2.10- Aliments diététiques destinés à des fins médicinales

spéciales, spécifiquement pour les nourrissons

0,5

2.2.14- Gluten de blé non vendu directement au consommateur 8,0

Réglementation marocaine pour l’Ochratoxine A (extrait du décret conjoint MAPM et MS n° 1643-16

Produits

Limites maximales

(µg/kg)

Seuil d’alerte(µg/kg)

Date limite d’application seuil d’alerte

2.4.1- Céréales brutes autres que blé dur, avoine, riz et maïs - 1250 4 ans

2.4.2- Blé dur et avoine bruts - 1750 4 ans

2.4.3- Maïs brut à l’exception du maïs brut destiné à être transformé par mouture humide

1750 - -

2.4.4- Céréales destinées à la consommation humaine directe, farine de céréales, son et germe en tant que produit fini commercialisé pour consommation humaine directe, à l’exception des produits 2.4.7, 2.4.8, 2.4.9 et des produits à base de riz

- 750 4 ans

2.4.5- Pâtes sèches - 750 4 ans

2.4.6- Pain (y compris petits produits de boulangerie), pâtisseries,biscuits, collations aux céréales et céréales pour petit-déjeuner

- 500 4 ans

2.4.7- Préparations à base de céréales et aliments pour bébés destinés aux nourrissons et enfants en bas âge

200 - -

2.4.8- Fractions de mouture de maïs dont la taille est > 500 microns 750 - -

2.4.9- Fractions de mouture de maïs dont la taille est ≤ 500 microns 1250 - -

Réglementation marocaine pour le Déoxynivalénol (extrait du

décret conjoint MAPM et MS n° 1643-16

Produits

Limites maximales

(µg/kg)

Seuil d’alerte(µg/kg)

Date limite d’application seuil d’alerte

2.5.1- Céréales brutes autres que maïs et riz - 100 4 ans

2.5.2- Maïs brut à l’exception du maïs brut destiné à être transformé par mouture humide

350 - -

2.5.3- Céréales destinées à la consommation humaine directe, farine de céréales, son et germe en tant que produit fini commercialisé pour consommation humaine directe, à l’exception des produits 2.5.6, 2.5.7, 2.5.8 et 2.5.9 et des produits à base de riz

- 75 4 ans

2.5.4- Huile de maïs raffinée - 400 4 ans

2.5.5- Pain (y compris petits produits de boulangerie), pâtisseries,biscuits, collations aux céréales et céréales pour petit-déjeuner, à l’exception des collations au maïs et des céréales pour petit-déjeuner à base de maïs

- 50 4 ans

2.5.6- Maïs destiné à la consommation humaine directe, collation à base de maïs et céréales pour petit-déjeuner à base de maïs

100 - -

2.5.7- Préparations à base de céréales et aliments pour bébés destinés aux nourrissons et enfants à bas âge

20 - -

2.5.8- Fractions de mouture de maïs dont la taille est > 500 microns 200 - -

2.5.9- Fractions de mouture de maïs dont la taille est ≤ 500 microns 200 - -

Réglementation marocaine pour la Zéaralénone (extrait du décret conjoint MAPM et MS n° 1643-16

Mycotoxines Produits alimentaires Limites

marocaines 1

(µg/Kg)

Limites

européennes 2

(µg/Kg)

Aflatoxine B1 Céréales et produits dérivés

Aliments pour bébés incluant produits à base de céréales

Epices

Pistaches, amandes

Figues sèches

Fruits secs destinés à la consommation humaine directe

2

0.1

5

8

6

-

2

0.1

5

-

-

2

Aflatoxines

totales

B1+B2+G1+G2

Céréales et produits dérivés

Epices

Pistaches, amandes

Figues sèches

4

10

10

10

4

10

-

-

Aflatoxine M1 Lait liquide

Lait pour bébés

0.05

-

0.05

0.025

Limites marocaines pour les aflatoxins dans différents produits

alimentaires (comparées aux limites européennes)

1 Bulletin Officiel du Royaume du Maroc (2016)2 European Commission (2006)

205 Aspects techniques

Plusieurs paramètres influent sur le

développement des moisissures toxinogènes

et l’apparition des mycotoxines. Deux

aspects très importants:

o L’humidité des grains et des farines

o L’intégrité des grains

206

o L’humidité des grains et des farines

À la récolte: éviter de récolter par temps humide

Au pré-stockage: déshydratation des grains (cas du maïs)

Au stockage (grains et farines): entrepôts divers, commerces, ménages, etc.

Au transport: surtout maritime

207

o Intégrité des grains

Eviter tout endommagement des grains:

• Mécanique: récolte, battage, etc.

• Biologique:

Insectes: au champ et au stockage

Champignons (espèces parasites ou

saprophytes non toxinofgènes): au champ et au

stockage

05/04/2018

208Espèce non

toxinogène

Moisissure

Espèce

toxinogène Souche

toxinogène

Souche non toxinogène

Substrat

défavorable

Substrat

favorable

Environt

défavorable Environt

favorable

Traitements

technologiquesAliment moisi sans

mycotoxines

Aliment sain

Aliment moisi avecmycotoxines

Consommation humaine ou animale

Aliment non moisi avecmycotoxines

209 Contrôles

Analyses mycologiques

Recherche et dosage des mycotoxines

Application de la démarche HACCP

210

Recherche et dosage des mycotoxines

Extraction: solvants appropriés

Purification de l’extrait (éliminer lipides, pigments, etc.)

Séparation chromatographique

Révélation (souvent par UV)

Confirmation (souvent par dérivation chimique)

Quantification (HPLC par exemple)

211

Application de la démarche HACCP

o HACCP: démarche consistant à prévoir les dangers que pourraient encourir le consommateur et prendre les mesures nécessaires pour le protéger

o Les mycotoxines sont incluses dans les dangers biologiques

212

BPF:BONNES

PRATIQUESDE

FABRICATION

BPH:BONNES

PRATIQUESD’HYGIENE

QUALITE

4- Principes des méthodes

d’analyse microbiologique des

céréales et dérivés

4- Principes des méthodes d’analyse

microbiologique des céréales et dérivés

4.1- Numération des propagules de moisissures

dans une farine

4.2- Recherche, dans les grains de céréales, de

moisissures susceptibles de représenter un

danger

4.3- Identification des 3 genres importants :

Aspergillus, Penicillium et Fusarium.

4.1- Numération des propagules de moisissures dans les farines

Principe

Les moisissures se trouvent sous différentes formes susceptibles de donner naissance à un nouveau mycélium :

- spores de toutes sortes,

- fragments de filament,

- touffes de filaments, etc.

Chacun de ces éléments est une unité de propagation ou propagule.

La technique de numération consiste à:

- suspendre une quantité donnée de farine dans un milieu liquide dispersant;

- ensemencer des dilutions successives de cette suspension mère dans un milieu nutritif gélosé favorable

- incuber (température, durée)

- compter le nombre de « thalles » qui proviennent, en principe, chacun d’un propagule.

217Mode opératoire

Bien homogénéiser l’échantillon de farine avant de commencer l’analyse

Dans un récipient stérile, peser aseptiquement 1g de cette farine

Ajouter 9 ml d’eau physiologique stérile (8,5 g de NaCl/l) avec 0,1% de tween 80 (favorise la dispersion des spores) : 1ml de cette suspension mère représente 0,1g de farine

Agiter fortement

218

Dilution 100 10-1 10-2 10-3 10-n

1ml 1ml 1ml 1ml

Solution

de

dilution:

tubes

de 9ml

Procéder à une série de dilutions décimales de la suspension mère dans des tubes à essais contenant 9 ml d’eau physiologique stérile au tween 80 (le nombre de dilutions dépendra de la charge présumée de la farine en moisissures)

Solution mère: 1g

+ 9ml eau distillée

stérile au tween

Dans une série de boîtes de Petri, répartir 1ml de chacune des dilutions préparées précédemment

Couler aseptiquement dans chaque boîte 15 à 20 ml de milieu gélosé stérile ramené à 45-48°C, puis bien homogénéiser : les milieux utilisés sont le milieu de Sabouraud Agar, le milieu MEA (Malt ExtractAgar) ou le Czapeck-Dox Agar

Après solidification, incuber les boîtes 6j à 25°C ou 4j à 30°C

220 Technique d’ensemencement

Dilutions 100 10-1 10-2 10-n

. . . .

. . . .

..

….

. . .

. ..

.. .

. .

. .

n0 n1 n2 nn

Ensemencement

(en double) sur

milieu gélosé

incubation

Lecture et

interprétation

. .

.. .

. .

. .. ..

221

Lecture et interprétation

- Sélectionner les boîtes avec un nombre de

colonies n tel que m<n<M

- Le minimum m et le maximum M varient selon

la taille moyenne des colonies concernées,

généralement:

.pour les bactéries, entre 30 et 300

.pour levures et moisissures, entre 10 et 100

223

N =∑ C

(n1 + 0,1n2)d

∑ C: somme des colonies comptées dans toutes les boîtes retenues (avec nombre de colonies entre 10 et 100)

n1: nombre de boîtes retenues à la 1ère dilution

n2: nombre de boîtes retenues à la 2ème dilution

n3: nombre de boîtes retenues à la 3ème dilution

d: facteur de dilution correspondant à la 1ère dilution

N =(n1 + 0,1n2 + 0,01n3 )d

∑ C

2 dilutions successives

retenues

3 dilutions successives

retenues

224

Expression des résultats

- Le chiffre trouvé est arrondi à 2 chiffres

significatifs (ex.: 28350 à 28000; 11500 à 12000)

- le nombre d’UFC/g ou/ml trouvé est converti

en un nombre compris entre 1,0 et 9,9

multiplié par 10x,(ex. 28000 converti en 2,8.104

Principe

Laver soigneusement les grains de leurs poussières de surface pour enlever les moisissures sans intérêt;

disposer les grains à la surface d’un milieu nutritif gélosé approprié dans des boîtes de Petri;

après incubation, observer le développement éventuel de moisissures;

Isoler ces moisissures pour étude et identification éventuelle.

4.2- Recherche, dans les grains de céréales, de

moisissures susceptibles de représenter un danger

Mode opératoire

Prélever aseptiquement quelques grains de la céréale à

étudier ;

Les placer dans un flacon contenant de l’alcool à 76° ou

de l’eau physiologique stérile et agiter légèrement pour

débarrasser les grains de leurs moisissures de surface sans

intérêt (en cas d’utilisation d’alcool, repasser les grains

rapidement dans de l’eau distillée ou de l’eau

physiologique stériles sans agitation pour supprimer les

restes d’alcool) ;

Disposer quelques grains à l’aide de pinces stériles à la surface d’un milieu gélosé dans une boîte de Petri, de préférence le sillon vers le bas ;

Incuber comme précédemment ;

Observer le développement éventuel de moisissures partant des grains : on peut regarder les boîtes toutes les 24 heures à partir du 2ème

jour ;

Repiquer et purifier les souches en boîte de Petripar les techniques microbiologiques classiques en vue de l’identification et/ou la conservation.

Principe

Observation microscopique de cultures ou de

prélèvements de cultures. Noter notamment :

la nature cloisonnée ou non des filaments végétatifs ;

la forme et le cloisonnement éventuel du conidiophore ;

la forme spécifique de la tête conidienne ;

la forme, la taille et le caractère unicellulaire ou

pluricellulaire des conidies ;

d’autres aspects spécifiques à chaque genre.

4.3- Identification des 3 genres importants:

Aspergillus, Penicillium et Fusarium

Modes opératoires

- Observations des cultures in situ dans une boîte

de Petri

- Observations de cultures sur lames

- Technique du scotch

- Observation entre lame et lamelle

Observations des cultures in situ dans une boîte de Petri

- Observer directement les « thalles » de moisissures en

plaçant la boîte de Petri sous l’objectif du microscope

- Observer de préférence les parties périphériques des

« thalles » (peu denses)

- Avantages de cette technique: simplicité, possibilité

de regarder les structures intactes de la moisissure

- Inconvénient: on ne peut généralement pas passer à

des forts grossissements.

Observations de cultures sur lames

- Etaler soigneusement en couche mince un petit volume d’un

milieu gélosé approprié sur une lame porte-objets stérile

- Ensemencer par touche centrale avec la souche à identifier

- Placer la lame à l’intérieur d’une boîte de Petri vide stérile,

avec un peu d’eau stérile pour éviter la déshydratation du

milieu, puis incuber à 25-30°C.

- Quand le développement de la moisissure est jugé suffisant,

placer la lame sous l’objectif du microscope et observer.

- Cette technique permet de plus forts grossissements que la

précédente, mais elle nécessite la culture préalable sur lame.

Technique du scotch (ou du drapeau)

- Appliquer une bande de scotch sur la partie à

prélever d’un « thalle », puis coller la bande sur

une lame porte-objets et observer.

- Avantages: technique simple et pratique,

Inconvénient: risque de briser les structures de la

moisissure au cours du prélèvement.

Observation entre lame et lamelle.

- Déposer une goutte d’eau sur une lame porte-objets

- Prélever, à l’aide d’un stylet (ou d’une lame de rasoir), une fraction suffisante (mais la plus fine possible) d’une culture sur milieu gélosé de la souche à étudier et la déposer dans la goutte d’eau

- Avant d’observer, recouvrir délicatement le prélèvement d’une lamelle, sans trop écraser le mycélium et sans laisser de bulles d’air entre la lame et la lamelle.

- Inconvénient: les spores ont tendance à se disperser dans l’eau, ce qui défait les têtes conidiennes

- Remarque : pour améliorer la qualité de l’observation, on peut ajouter dans l’eau du « bleu coton ».

Observation entre lame et lamelle

Technique du drapeau

Aspergillus

- Cellule podale: foot cell

- Conidiophore non cloisonné

- Vésicule (forme variée)

- Métules et phialides (bisérié) ou phialides seules (unisérié)

- Conidies en ligne à partir des phialides

Penicillium

- Conidiophore cloisonné

- Conidiophore simple (a et b)

ou ramifié (c et d)

- Tête conidienne décisive pour

identification des espèces

Fusarium

- Microconidies (uni- ou

bicellulaires)

- Macroconidies (multicellulaires)

en fuseau

- Chlamydospores: formes de

résistanc

Conclusion générale

245Entre aliment et

microorganismes:

un combat à mort

رحم هللا عبدا عمل عمال ف أتقنهحديث شريف

من غشنا ف ليس مناحديث شريف