Michel AUBLIN Formation Maroc – Octobre 2011 1 Apprendre dans un environnement informatique cest...
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Apprendre dans un environnement
informatique c’est d’abord apprendre !
Formation Collège (Rabat octobre 2011)
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Quelques idées banales sur « apprendre »Quelques idées banales sur « apprendre »
Il n’y a pas de lien direct entre enseigner et apprendre : il ne suffit pas de bien donner son cours pour que l’élève apprenne !
Pas de lien non plus entre enseigner et informer : une information transforme rarement en profondeur la pensée
Apprendre c’est élaborer une conception de la réalité à partir d’informations (écrits, sons, images,..) que le cerveau reçoit ou recherche. Cette conception :
met en relation des données infère un résultat formule des hypothèses mobilise un raisonnement…
pour expliquer ce qui se passe, anticiper, organiser un comportement ....
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Suite des idées banales sur « apprendre »Suite des idées banales sur « apprendre »
Apprendre est une métamorphose. La compréhension d ’un savoir est le résultat d’une transformation souvent radicale d’une représentation. Quand l’expérience que l’on a apparaît périmée et inadéquate, le cerveau élabore (avec difficultés) une autre conception, plus appropriée pour traiter de la situation.
Tout le paradoxe de « l’apprendre » apparaît alors : Seul l’apprenant peut le faire ! Par ailleurs il ne peut élaborer
que les seules significations compatibles avec ce qu’il est. Ces productions cognitives sont le résultat d’une interaction
avec l’environnement, interactions qui doivent être médiatisées (en particulier par les enseignants).
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Avant d’aborder l’impact des environnements informatiques sur les démarches d’apprentissage et afin de tenter de bien situer leur introduction dans les activités proposées aux élèves, revenons un moment aux modèles historiques « d’apprendre » et aux évolutions qui se dessinent.
Modèle de transmission
Modèle béhavioriste
Modèle constructiviste
Qui sous-tendent les pratiques enseignantes (avec toutes les variantes possibles …)
3 Modèles historiques
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Modèle de transmissionModèle de transmission
1 - Présentation
Avant la phase d’enseignement
Après la phase d’enseignement
Action du maître
Ce modèle relève d’une pensée emblématique:
- la mémoire est vide avant que l’enseignant ne commence son cours;- l’enseignant explique clairement, progressivement. Il utilise de judicieuses illustrations.
L’approche est centrée sur le maître
Les connaissances se gravent dans la tête de l’élève ...( c’est l’image classique de la cire molle qui conserve une empreinte)
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Le modèle de transmission postule : la neutralité de la pensée de l’élève
(il enregistre telle quelle la pensée d’autrui).
Modèle de transmissionModèle de transmission
2 - Analyse du modèle
SI ALORSCours du
professeur
bien gradué
Apprentissage
de l ’élève progressif et sans gros
obstacles
La fluidité de la transmission des connaissances (si l’enseignement est bien pensé et les difficultés bien graduées, l’élève comprendra sans rencontrer d’obstacles). La structure conceptuelle du savoir est déterminante.
L’organisation par l ’élève, dans un tout cohérent, des informations traitées séparément.
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Modèle de transmissionModèle de transmission
Ce modèle pour être efficace (et il l’est parfois) nécessite :
Que les cadres de référence du professeur et de l’élève soient voisins. Leur façon de donner du sens aux choses est proche, ce qui est de plus en plus rare. En fait l’élève ne retient que ce qui a du sens pour lui.
Que le public soit motivé et averti : la démarche de recherche d’informations s’effectue positivement.
Les représentants courants de ce modèle sont entre autres : Le cours magistral (peu ou pas de situations-problèmes). Les expositions d’objets. Les panneaux explicatifs. Certains ouvrages….
2 - Analyse du modèle (suite)
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L’introduction des TIC peut se faire sous la forme D’illustrations actualisées et pertinentes :
photos numériques, CD + vidéoprojecteur.
De recherches d ’informations sur un réseau ou dans une BDD, informations qui trouvent leur place dans le cours.
Leur introduction ne change quasiment rien ni aux postulats de bon fonctionnement du modèle, ni aux contraintes de réussite…malgré une présentation plus séduisante et de réelles vertus explicatives.
Le modèle de transmission et les environnements informatiques
!
L ’introduction des environnements informatiquesL ’introduction des environnements informatiques
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Modèle béhavioriste Modèle béhavioriste (comportement)(comportement)
Ce modèle très pragmatique repose sur l’entraînement. Il s’intéresse plus aux entrées/sorties qu’aux processus mentaux. La méthode est simple : élaborer des situations pour obtenir certains comportement de l’élève (logique de conditionnement). L’enseignant doit sortir de son discours, pour s’intéresser à l ’élève.
Il doit créer : des objectifs
intermédiaires des situations
de remédiations
Le mécanisme stimulus-réponse et essai-erreur crée des automatismes non négligeables. Il joue un grand rôle dans l’émergence de la « pédagogie par objectifs ».
1 - Présentation
Situations : tâches, activités, propositions
+ stimuli de réussite
Reproduction de comportements observables
?
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Modèle béhavioriste Modèle béhavioriste (comportement)(comportement)
Ses qualités : L’enseignant doit s’intéresser à l’élève. Très efficace pour les apprentissages techniques et professionnels à court ou
moyen terme. Intéressant pour la concertation entre professeurs. Précieux pour les techniques d’opérationnalisation (découpage en petits objectifs).
Ses défauts : On se désintéresse du mental : l’environnement d’apprentissage prend le pas sur
l’apprenant. L’approche est prioritairement analytique. Les unités élémentaires d’apprentissage
sont un peu toutes sur le même plan et dans l’ordre linéaire dans lequel l’apprenant les aborde.
L’impression de progrès est assez difficile à percevoir par l ’élève.
2 - Analyse du modèle
Escalier Pas japonais
OU
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Dans chacune des activités élémentaires, l’outil informatique peut et doit être utilisé :
Recherche d’informations générales, disciplinaires, spécifiques au support, …
Calcul Analyse de produit Conception ou amélioration de produit Elaboration d’une représentation Simulation etc.
Les « données » des activités doivent donc largement l’intégrer. L’outil informatique modifie la nature de la tâche et, de plus en plus
souvent, le processus mental conduisant à la résolution. Il est donc illusoire de vouloir conserver quelques objectifs intermédiaires, liés à des pratiques dépassées.
Le modèle béhavioriste et les environnements informatiques
L ’introduction des environnements informatiquesL ’introduction des environnements informatiques
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L’introduction des TICL’introduction des TIC
Le modèle béhavioriste et les environnements informatiques (suite) Des objectifs spécifiques nouveaux à définir dans chaque
formation De nouveaux objectifs à définir pour toutes les formations Nous n’avons pas encore suffisamment décrit les objectifs nouveaux
(et donc les comportements observables associés puisque nous sommes dans le modèle béhavioriste) induits par l’utilisation des TIC:
- rechercher, trier, hiérarchiser une information
- classer et mettre en perspective une information
- circuler dans une arborescence
- lire en hypertexte
- choisir des mots clés et les associer dans un moteur de recherche
- repérer des cheminements multiples dans des données
- lire et décoder une image
- ….
L ’introduction des environnements informatiquesL ’introduction des environnements informatiques
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Le modèle constructivisteLe modèle constructiviste
1 - Présentation
Ce modèle concerne la pédagogie dite de la construction. Il exploite l ’intérêt des individus et leurs besoins spontanés.
Il prône : la libre expression, le savoir-être, le tâtonnement et la découverte. L’élève regarde, manipule, compare, raisonne même à tort, invente, enregistre.
La pédagogie de la découverte et les méthodes dites actives exploitent cette forme de construction (Freinet, Montessori, …)
L’erreur de l’élève prend, avec les méthodes actives, un statut particulier. Elle participe du processus d’apprentissage.
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Le modèle constructivisteLe modèle constructiviste
2 - Analyse du modèle
Restant fortement centré sur l’élève et sans ignorer la structuration des savoirs, le modèle constructiviste s’intéresse à ce qui se passe dans la « boite noire ».
L’exploitation de ce modèle postule qu’il existe un système d ’apprentissage naturel. L’élève va apprendre par une méthode à caractère inductif. Il y a là un peu de mythe « naturaliste ».
Très efficace, ce modèle de la redécouverte est fortement consommateur de temps : il ne devrait s’appliquer qu’aux points-clés des programmes (préalablement identifiés)
Une des plus fortes critiques à ce modèle concerne l’isolement de l’apprenant : il est clair que l’expérience de l’élève se construit à la fois dans le physique et dans le social.
Il ne suffit pas de bien regarder ou bien manipuler pour comprendre
Il faut une combustion pour qu’il y ait éclairage
Il ne faut pas de combustion pour qu’il y ait éclairage
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L ’introduction des environnements informatiquesL ’introduction des environnements informatiques
Le modèle constructiviste et les environnements informatiques les technologies informatiques sont un exceptionnel outil
d’accompagnement d’une pédagogie de la redécouverte. En effet:
- le virtuel livre des informations que le réel ne donne pas
- le virtuel permet de s’affranchir des contraintes temporelles
- le virtuel est un espace de liberté ; il permet le tâtonnement l’exploration et l’invention
- l’erreur n’est pas sanctionnée car les logiciels de nouvelle génération en détectent une grande part et la modification que doit faire l’apprenant n’est jamais très difficile (collisions, interférences, ..;)
s’il accompagne le réel et accroît son efficacité, le virtuel ne peut s’y substituer totalement.!
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Vers un modèle « didactique »Vers un modèle « didactique » Apprendre ne peut être réductible à un seul modèle. L’enseignement doit permettre l’émergence de contextes et de
conditions favorisantes pour apprendre : en gérant les équilibres entre les modèles « d’apprendre » en fonction:
- du couple complexité - criticité
- de la structure des groupes d’élèves
- des exigences d'individualisation. en donnant un sens à ce que l’on apprend : l’élève est questionné par la
problématique proposée ou celle-ci éveille son intérêt et sa curiosité. en confrontant l’élève à une réalité concrète (ou à un intermédiaire virtuel
?) en confrontant l’élève aux idées des autres (coactivité, projet, …) en confrontant l’élève aux savoirs des autres (réseaux et échanges de
savoirs, …)
Tout le travail du médiateur, de l’enseignant en particulier, sera de gérer cette complexité de l’acte d’apprendre, et de faire de ce dernier une approche plus systémique.
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Vers un modèle didactique et une approche plus systémique de « l’apprendre » avec les environnements informatiques
Tout d ’abord les environnements informatiques permettent de donner très tôt un sens aux apprentissages, rendent ludiques et attrayantes certaines tâches associées à des situations-problèmes. (les influences de l’affect, de la motivation, … sont essentielles)
Ils permettent de présenter très tôt le comment et le pourquoi des choses sans les arides passages initiaux liés aux codes imposés pour communiquer.
Ils imposent une approche selon plusieurs points de vues des problématiques dans des environnements de plus en plus intégrés
Ils offrent aux enseignants des aides pédagogiques de plus en plus simples à construire (AMMI, ressources numériques locales ou à distance)
pour chacune des situations d’exploitation qu’ils offrent, ils permettent des choix lucides de modèles pédagogiques ou d’association de ces modèles
L ’introduction des environnements informatiquesL ’introduction des environnements informatiques
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En guise de conclusion provisoire ...En guise de conclusion provisoire ...
L’exploitation des TIC ne change pas les modèles pédagogiques mais les accompagne et participe à l’émergence d ’un modèle plus « didactique ».
L’utilisation des TIC est l’occasion de réinvestir dans l’«apprendre » tout en créant des environnements attrayants.
Les environnements informatiques contribuent : à la gestion des relations et des interférences, à une approche plus systémique dans les différents champs de formation à l’acquisition plus volontaire de savoirs chez les élèves.
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Repères bibliographiquesRepères bibliographiques
Cette présentation doit beaucoup aux ouvrages ci-dessous : La révolution scientifiques dans l’enseignement par F.SKINNER Apprendre par A.GIORDAN Pensées et langages par L.VYGOTSKY VYGOTSKY aujourd’hui par B.SCHNEUWLY et JP.BRONKART L’école pour apprendre par JP. ASTOLFI Publications de JL.MARTINAND (LIREST Cachan)