Meyer 2004 Note Technique Mont Marau 2004 · Institution, USA), Diana PERCY (University of British...

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J.-Y. MEYER, Délégation à la Recherche 2004 1 NOTE TECHNIQUE LA BIODIVERSITE DU MONT MARAU EN PERIL THE BIODIVERSITY OF MOUNT MARAU AT RISK préparée par Jean-Yves MEYER (Dr.) * * Chargé de recherche, Délégation à la Recherche (Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) B.P. 20981 Papeete, Tahiti & Institut Louis Malardé, B.P.30 Papeete, Tahiti en collaboration avec : Jean-François BUTAUD (Service du Développement Rural, Tahiti), Elin CLARIDGE (University of California at Berkeley, USA), Douglas CRAIG (University of Alberta, Canada), Ronald ENGLUND (Bishop Museum, Hawaii, USA), Benoît FONTAINE (Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris), James FULLARD (University of Toronto, Canada), Rosemary GILLESPIE (University of California at Berkeley, USA), Michel GUERIN (Service du Tourisme, Tahiti), Dan POLHEMUS (Smithsonian Institution, USA), Diana PERCY (University of British Columbia, Canada), George RODERICK (University of California at Berkeley, USA), Jean-Claude THIBAULT (Parc Naturel Régional de Corse, France) RESUME Le mont Marau, situé au Nord-Ouest de Tahiti, est un site naturel d’intérêt écologique exceptionnel, caractérisé par la richesse et l’originalité de sa flore, son avifaune, sa malacofaune et son entomofaune endémiques. Cette biodiversité est relativement bien connue en raison d’un accès facilité grâce à l’ouverture d’une route en 1973. Cependant la construction de la route pour l’installation d’infrastructures (relais-émetteur télévision et radio) et la forte fréquentation du public qu’elle a générée ont causé des dégâts très importants sur la biodiversité : l’invasion par des plantes, des oiseaux, des mammifères, des mollusques, des insectes introduits et la surexploitation de certaines ressources ont entraîné l’extirpation (extinction locale) de nombreuses populations d’espèces animales et végétales endémiques. Une nouvelle menace, en plein développement, est récemment apparue : les défrichages et terrassements (légaux ou illégaux) sur plusieurs centaines de mètres carrés à quelques hectares, favorisant la destruction et la fragmentation des forêts naturelles humides d’altitude entre 800 m et 1400 m. Cette note technique reflète la préoccupation forte des biologistes locaux et de la communauté scientifique national et internationale, et recommande que des mesures de conservation du site (protection des espèces et des espaces) soient prises en urgence avant que l’on assiste à une dégradation irréversible du mont Marau. ABSTRACT Mont Marau, located on the northwest side of Tahiti, is a natural area of exceptional ecological value, with a rich and unique endemic flora, avifauna, malacofauna and entomofauna. This biodiversity is relatively well known because comparatively easy access has been available since the opening of a road in 1973. However, the road construction for infrastructure development (television and radio transmitters), and the high number of visits from the public have caused considerable damage to the biota, including facilitating invasions of alien plants, birds, mammals, molluscs, and insects. Together, the impact of invasive species and the overexploitation of some natural resources have lead to the extirpation (local extinction) of many animal and plant populations and, in some cases, species known only from this area. Now another threat is rapidly emerging, several clearings and excavation works are being carried out (legally or illegally) in areas as large as hundreds of square meters to a few hectares, causing the destruction and fragmentation of native montane rainforests between 800 m and 1,400 m elevation. This technical note reflects the strong concern of local biologists and of the national and international scientific communities, and recommends that conservation measures to save the endemic species and the natural areas are urgently taken before the degradation of mont Marau becomes irreversible.

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NOTE TECHNIQUE

LA BIODIVERSITE DU MONT MARAU EN PERIL THE BIODIVERSITY OF MOUNT MARAU AT RISK

préparée par Jean-Yves MEYER (Dr.) *

* Chargé de recherche, Délégation à la Recherche

(Ministère de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) B.P. 20981 Papeete, Tahiti & Institut Louis Malardé, B.P.30 Papeete, Tahiti

en collaboration avec :

Jean-François BUTAUD (Service du Développement Rural, Tahiti), Elin CLARIDGE (University of California at Berkeley, USA), Douglas CRAIG (University of Alberta, Canada), Ronald ENGLUND (Bishop Museum, Hawaii, USA), Benoît FONTAINE

(Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris), James FULLARD (University of Toronto, Canada), Rosemary GILLESPIE (University of California at Berkeley, USA),

Michel GUERIN (Service du Tourisme, Tahiti), Dan POLHEMUS (Smithsonian Institution, USA), Diana PERCY (University of Briti sh Columbia, Canada), George RODERICK (University of California at Berkeley, USA), Jean-Claude THIBAULT

(Parc Naturel Régional de Corse, France) RESUME Le mont Marau, situé au Nord-Ouest de Tahiti, est un site naturel d’intérêt écologique exceptionnel, caractérisé par la richesse et l’originalité de sa flore, son avifaune, sa malacofaune et son entomofaune endémiques. Cette biodiversité est relativement bien connue en raison d’un accès facilité grâce à l’ouverture d’une route en 1973. Cependant la construction de la route pour l’installation d’infrastructures (relais-émetteur télévision et radio) et la forte fréquentation du public qu’elle a générée ont causé des dégâts très importants sur la biodiversité : l’invasion par des plantes, des oiseaux, des mammifères, des mollusques, des insectes introduits et la surexploitation de certaines ressources ont entraîné l’extirpation (extinction locale) de nombreuses populations d’espèces animales et végétales endémiques. Une nouvelle menace, en plein développement, est récemment apparue : les défrichages et terrassements (légaux ou illégaux) sur plusieurs centaines de mètres carrés à quelques hectares, favorisant la destruction et la fragmentation des forêts naturelles humides d’altitude entre 800 m et 1400 m. Cette note technique reflète la préoccupation forte des biologistes locaux et de la communauté scientifique national et internationale, et recommande que des mesures de conservation du site (protection des espèces et des espaces) soient prises en urgence avant que l’on assiste à une dégradation irréversible du mont Marau. ABSTRACT Mont Marau, located on the northwest side of Tahiti, is a natural area of exceptional ecological value, with a rich and unique endemic flora, avifauna, malacofauna and entomofauna. This biodiversity is relatively well known because comparatively easy access has been available since the opening of a road in 1973. However, the road construction for infrastructure development (television and radio transmitters), and the high number of visits from the public have caused considerable damage to the biota, including facilitating invasions of alien plants, birds, mammals, molluscs, and insects. Together, the impact of invasive species and the overexploitation of some natural resources have lead to the extirpation (local extinction) of many animal and plant populations and, in some cases, species known only from this area. Now another threat is rapidly emerging, several clearings and excavation works are being carried out (legally or illegally) in areas as large as hundreds of square meters to a few hectares, causing the destruction and fragmentation of native montane rainforests between 800 m and 1,400 m elevation. This technical note reflects the strong concern of local biologists and of the national and international scientific communities, and recommends that conservation measures to save the endemic species and the natural areas are urgently taken before the degradation of mont Marau becomes irreversible.

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I. Un site d’intérêt écologique exceptionnel Dès l’ouverture de la route en 1973, des prospections ont été menées sur le site du mont Marau par des scientifiques et des naturalistes français (ornithologues comme J-C THIBAULT, entomologues comme J. GOURVES et Georges PERRAULT, botanistes comme Jean RAYNAL, ingénieur horticole comme Michel GUERIN). Les années 1980 et 1990 ont vu les visites de nombreux autres scientifiques français et américains (dont les botanistes Jacques FLORENCE et Raymond FOSBERG). Ces études se poursuivent encore actuellement. Végétation et flore Le mont Marau (1493 m) est le point culminant du plus grand planèze situé sur la côte Sous-le-Vent, délimité par la vallée de la Tipaerui au nord et par la vallée de la Punaruu au sud. Tous les grands types de végétation naturelle (série mésophile, série hygrophile et groupements ombrophiles) peuvent être observés le long de la route qui mène au relais-émetteur situé à 1441 m d’altitude (voir par exemple MERCERON, 1988 ; MONDON, non daté). Les forêts ombrophiles de haute altitude (forêt à Weinmannia-Alstonia et forêt à Ilex-Streblus dans les vallons plus humides, FLORENCE, 1993), appelées également « forêts de nuages » et caractérisées par la présence de fougères arborescentes (Cyathea spp.), ne se retrouvent qu’à partir de 700-800 m d’altitude, vraisemblablement en raison d’une pluviométrie relativement faible sur ce site (entre 3000 et 3500 mm/an). Le botaniste Jean RAYNAL y décrit, lors d’une mission en juillet 1973, la Campanulacée endémique de Tahiti Sclerotheca jayorum découverte par Maurice et Henri JAY vers 1300 m d’altitude en sous-bois de forêt montagnarde humide (RAYNAL, 1976) ; le botaniste américain Raymond FOSBERG y observe pour la première fois en 1982 l’arbuste endémique de Tahiti Psychotria marauensis (FOSBERG, 1983), en compagnie de Michel GUERIN et de Jacques FLORENCE. Ces derniers citent et illustrent la présence de nombreuses plantes endémiques de Tahiti ou de la Société comme Astelia nadeaudii, Coprosma taitensis, Cyrtandra nadeaudii, Fitchia tahitensis, Fuchsia cyrtandroides, Geniostoma rupestre, Melicope auriculata, Scaevola taitensis et Sclerotheca jayorum (FLORENCE, 1985-86), la dernière espèce ayant été déclarée protégée en 1996 par la réglementation en vigueur sur la protection de la nature en Polynésie français (MEYER, 1996). Lors de nos propres prospections botaniques sur ce site depuis 1990, nous avons noté la présence de plusieurs populations des espèces endémiques de Tahiti Cyrtandra apiculata, Myrsine longifolia Psychotria speciosa et Sclerotheca arborea, considérées comme gravement menacées de disparition à Tahiti (statut CR défini par l’UICN, FLORENCE, 1996). La dernière espèce ayant été également déclarée protégée en 1996 par la réglementation en vigueur sur la protection de la nature en Polynésie français (MEYER, 1996). Nous n’avons observé qu’un seule et unique station de Scaevola tahitensis, découverte en mars 1999 en bordure de route vers 1100 m d’altitude (J.-Y. MEYER, données non publiées). Une autre espèce protégée sur le site est le santal endémique de Tahiti Santalum insulare var. insulare, connu de quelques populations et de pieds isolés (H. JAY, comm. pers. et J.-F. BUTAUD, données non publiées). Il existe une espèce endémique de Tahiti connue uniquement du mont Marau, Phyllostegia tahitensis, qui n’a jamais été retrouvée depuis sa découverte en 1859 vers 1200 m d’altitude (NADEAUD, 1873, DRAKE, 1886) et qui est considérée comme éteinte (FLORENCE,

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1996). Il est possible que d’autres espèces protégées et/ou menacées comme Erythrina tahitensis Planchonella tahitensis (Pouteria grayana var. florencei) ou Ochrosia tahitensis soient présentes sur le site en forêt mésophile de moyenne altitude en raison du faible effort de prospection dans ces zones. Avifaune L’ornithologue J-C THIBAULT localise une station de plusieurs dizaines de couples du Monarque de Tahiti (Pomarea nigra) (catégorie « Critical » d’après BirdLife International) en juillet-août 1974 entre 750 et 1500 m d’altitude (THIBAULT, 1976 ; THIBAULT & HOLYAK 1977 in THIBAULT 1988), ainsi que le Pétrel de Tahiti (catégorie « Near Threatened » d’après BirdLife International) Pterodroma rostrata qui établit son nid dans des terriers dans le sol. Il note également la présence de la Salangane Aerodramus leucophagus (catégorie « Vulnérable » d’après BirdLife International), et l’Hirondelle de Tahiti Hirundo tahitica. Le Monarque fut noté sur le mont Marau jusqu’en 1984, s’éteignant par la suite. Les pentes du Marau restent probablement une zone importante pour la reproduction du Pétrel de Tahiti, connu de quelques îles seulement dans le Pacifique Sud (J.-C. THIBAULT, comm. pers.). Malacofaune Plusieurs missions du « Pacific Island Land Snail Group » de l’UICN et du « Zoological Society of London » furent organisées depuis 1995 à Tahiti et notamment sur le site du mont Marau. Les dernières stations importantes d’escargots arboricoles endémiques de la famille des Partulidés, notamment Partula otahietana vers 1200-1300 m et Samoana attenuata vers 990-1100 m y ont été trouvées (COOTE et al. 1999 ; J.-Y. MEYER, obs. pers.). D’autres escargots arboricoles endémiques de Tahiti appartenant à la famille des Succinéidés (genre Succinia) ont été noté dans les vallons humides en forêt de nuages (J.-Y. MEYER, obs. pers.), ainsi que des espèces indigènes ou endémiques de la famille des Punctidés, Endodontidés, Achatinellidés et Eucolindés (B. FONTAINE, comm. pers.). Entomofaune La diversité en insectes endémique sur le site du mont Marau est remarquable : - pour les papillons nocturnes, 6 espèces indigènes ont été collectées au sommet du mont Marau (J. FULLARD, comm. pers.) dont 5 espèces endémiques nouvellement décrites (Callopistria alticola, C. steevei, Bastilla insularum, Chrysodeixis collardi, Mythimna mouai, ORHANT 2002, 2003) ; - pour les Odonates, il existe au moins deux espèces sur le site dont la libellule endémique de Tahiti Hemicordulia oceanica qui se reproduit dans les rivières de haute altitude, et la demoiselle endémique Ischnura taitensis (R. ENGLUND, comm. pers.) ; - pour les Hémiptères, Psyllidés, 5 espèces du genre Trioza ont été collectées en 2002 vers 1400 m. Il s’agit de la plus grande diversité en espèces de Trioza en Polynésie française. Trois de ces espèces sont nouvelles pour la science, peu communes et uniquement connues du mont Marau sur Metrosideros collina (D. PERCY, comm. pers.) ; - pour les Hémiptères, Delphacidés, 2 espèces endémiques de Tahiti du genre Nesosydne ont été répertoriées (N. scorpinaca et N. sp. encore non identifiée) et sont connues du mont Marau et de l’Aorai (FENNAH, 1958 ; G. RODERICK, comm. pers.) ; - pour les Coléoptères, Carabidés, le genre Mecyclothorax (coléoptères aptères carnivores) comprend 70 espèces endémiques de Tahiti dont 22 ont été uniquement trouvées au Mont Marau (PERRAULT, 1988a) et collectés entre 1972 et 1978 par J. GOURVES et G. PERRAULT entre 800 et 1400 m d’altitude (PERRAULT, 1978, 1984) ;

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- pour les Coléoptères, Chrysomélidés, Argopistes gourvesi, seul chrysomélide endémique de Tahiti, est uniquement connu par deux exemplaires trouvés en 1976 et 1977 sur la crête du mont Marau vers 1400 m d’altitude (GOURVES & SAMUELSON, 1979) ; -pour les Coléoptères, Curculionidés, le genre Proterhinus compte 4 espèces dans la Société, P. gourvesi n’étant connu que de Tahiti dont le biotope type est constitué par la crête sommitale entre 1400 et 1490 m sur le Marau (PERRAULT, 1988b) ; - pour les Coléoptères, Curculionidés du genre Rhyncogonus, il existe trois espèces endémiques de Tahiti collectées sur le site (R. corvinus, R. tuberosus et R. testudineus) dont une espèce uniquement connue du mont Marau (R. corvinus). Des analyses génétiques en cours montrent que les populations des deux autres espèces également trouvées au mont Aorai sont génétiquement distinctes de celles du mont Marau (E. CLARIDGE, comm. pers.). Araignées Deux espèces d’araignées endémiques de Tahiti appartenant au genre Tetragnatha ont été récemment découvertes sur le mont Marau et nouvellement décrites. Elles sont restreintes aux altitudes supérieures à 580 m (T. rava) et à 1200 m (T. moua) (GILLESPIE, 2003 ; comm. pers.). II. Des impacts humains aux conséquences désastreuses pour la biodiversité Une route menant au sommet du mont Marau a été construite en 1973 sur une piste ouverte dès 1972-1973 par Maurice et Henri JAY (LAUDON, 1986) pour y installer aux environs du sommet le relais de radio-télévision (TDF) et des antennes (OPT). La construction de la route et l’installation de ces infrastructures ont entraîné le défrichage et la déforestation de nombreuses zones avec des conséquences que résume J. GOURVES en 1979 : « ainsi pour réaliser cette route, il a fallu tailler des pentes et la terre a été repoussée dans les vallées qui ont été fortement endommagées, les plantes des flancs ayant été arrachés ou cassées par les avalanches […]. Les fortes pluies qui tombent très souvent en montagne ravinent profondément ces masses de terre non consolidées […]. Il faut en plus signaler les éboulements fréquents qui surviennent du fait de l’entaille formée par la route, dans cette pente qui était bien protégée par la forêt primaire » (GOURVES, 1979 : 25). Avec son accès facilité aux véhicules tout-terrain, le mont Marau est devenu ensuite un but d’excursion pour de nombreux touristes ou résidents (MERCERON, 1988 ; LAUDON, 1986). Les conséquences de l’ouverture de cette route menant au sommet du mont Marau sont : � des impacts humains directs :

- le pillage de population de santals Santalum insulare var. insulare (H. JAY, comm. pers.) ;

- la disparition de populations de Sclerotheca jayorum sur les bords de route (M. GUERIN, comm. pers.) ;

- la surexploitation de l’écorce de Fitchia tahitensis suivi de la mort de certains pieds (J.-Y. MEYER, obs. pers. 1990-2000) ;

- la plantation des Agathis sp., Cryptomeria japonica, Paraserianthes falcataria Pinus caribaea, plantés sur les talus par les Eaux et Forêts (GOURVES, 1979, MONDON, non daté), les deux dernières espèces étant actuellement naturalisées ;

- le nettoyage des bords de routes et des talus avec la disparition des populations de Partulidés (Partula otaheitana et Samoana attenuata) sur les lianes Freycinetia impavida et arbustes Coprosma tahitensis de bord de route (J.-Y. MEYER, obs. pers. 1999-2004) ;

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� des impacts humains indirects : - la pénétration du rat noir Rattus rattus jusqu’au sommet, un prédateur qui constitue

une grave menace pour la reproduction du Pétrel de Tahiti (J.-C. THIBAULT, comm. pers.) ;

- la pénétration de chiens errants (J.-C. THIBAULT, comm. pers.) ; - la pénétration de l’euglandine ou escargot carnivore Euglandina rosea, présent

jusqu’au sommet (T. COOTE, comm. pers.) ainsi que de limaces introduites du genre Decoceras (B. FONTAINE, comm. pers.) ;

- la pénétration du merle Acridotheres tristis et du bulbul à ventre rouge Pycnonotus cafer ;

- la pénétration des fourmis introduites Pheidole fervens jusqu’à 600 m, Solenopsis geminata jusqu’à 850 m, Paratrechina bourbonica et Cardiocondyla nuda présentes vers 1400 m d’altitude dans la zone d’activités humaines (antennes) mais absentes plus bas vers 1200 m dans les zones naturelles (KRUSHELNYCKY, 2001 ; comm. pers.). L’absence des coléoptères endémiques Mecyclothorax à basse altitude pourrait s’expliquer par la concurrence alimentaire de la part de prédateurs très efficaces que sont les fourmis et pouvant conduire à leur élimination (PERRAULT, 1984) ;

- l’invasion par les mouches des fruits (Bactrocera spp.), le « two spot leafhopper » Sophonia rufofascia trouvé vers 1280 m en forêt de nuage à Weinmannia en 2000 (POLHEMUS, 2002), la cicadelle pisseuse (Homalodiscus coagulata) apparu depuis 2002 et trouvé jusqu’au sommet (G. RODERICK, comm. pers.), les insectes piqueurs de fruits Protaetia fusca, Nesara viridula, Leptoglossus australis (J.-F. BUTAUD, comm. pers.), le charançon sud-américain Asynonychus godmani (E. CLARIDGE, comm. pers.), les papillons sphingidés Leucocosmia nonagrica et Chrysodeixis eriosoma actuellement très communs (J. FULLARD, comm. pers.) ;

- l’invasion sévère par des plantes envahissantes comme le framboisiers Rubus rosifolius qui a commencé à coloniser le mont Marau avec l’ouverture de la route (GOURVES, 1979) et est actuellement trouvé jusqu’à 1400 m, le tulipier du Gabon Spathodea campanulata, le piti popa’a Tecoma stans, le miconia Miconia calvescens jusqu’à 1300 m, le faux-acacia Leucaena leucocephala, le parasolier Cecropia peltata, le mélinis Melinis minutiflora, le goyavier de Chine Psidium cattleianum, le lantana Lantana camara, espèces déclarées menaçant la biodiversité en 1998 ;

- la colonisation des bords de routes, sentiers et zones ouvertes par de nombreuses mauvaises herbes et adventices (dont Solanum americanum cité par J. GOURVES en 1979 ; Passiflora suberosa, J.-F. BUTAUD, comm. pers. ; Plantago lanceolata et Castilleja arvensis au sommet, J.-Y. MEYER, obs. pers) et plus récemment la naturalisation de plantes ornementales plantées en bord de route comme Thelechitonia (Wedelia) trilobata, Odontonema strictum, Zebrina pendula, Dichorisandra thyrsiflora, Tephrosia candida (J.-Y. MEYER, données non publiées) ;

- l’apparition de maladie foliaires causés par des pathogènes sur les feuilles et bourgeons de Sclerotheca jayorum (J.-Y. MEYER, obs. pers.).

L’extirpation (extinction locale) de populations de Partulidés le long du tracé de la route a été causé par la prédation par l’euglandine mais également par la destruction de leur habitat naturel. La disparition de la seule localité connue du Monarque de Tahiti à haute altitude est certainement le résultat entre l’action conjuguée de la prédations des rats noirs et les perturbations provoquées par les oiseaux introduits agressifs que sont les bulbuls et les merles.

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Les cyclones de 1982 et 1983 ont eut également un fort impact sur la végétation du mont Marau, notamment sur les crêtes exposées à des vents violents, et a été suivi de l’invasion massive du framboisier en sous-bois de forêt perturbée. Cependant, la reconstitution progressif du couvert forestier originel est observée (J.-Y. MEYER, obs. pers.). III. Les défrichages et terrassements : une nouvelle menace Les terrassements signifient une destruction totale de la forêt (déforestation, improprement appelée « défrichage ») avec l’élimination de la végétation et de toutes les espèces qui s’y trouvent. La mise à nu du sol et les remblais dans les vallons conduisent à l’augmentation de l’érosion et une sédimentation dans les rivières avec un impact significatif sur la faune d’eau douce (poissons, crustacés, mollusques et insectes comme les Simulidés ou les larves d’Odonates). Les ouvertures dans la végétation provoquent un changement drastique du microclimat, avec l’augmentation de la luminosité au sol et de l’évapotranspiration des plantes, conduisant à l’élimination des espèces sciaphiles (d’ombre) comme les fougères et orchidées épiphytes, mais également l’altération des sols avec la diminution des éléments minéraux par lessivage ou après incendie. Enfin, les zones dénudées sont rapidement colonisées par plantes pionnières héliophiles, pour la grande majorité des mauvaises herbes et adventices des cultures et des plantes envahissantes à croissance rapide. Lors de deux sorties sur le terrain le 17 mars et le 7 avril 2004, nous avons effectué une description botanique sommaire sur les terrassements observés (cf. carte en ANNEXE 1) : � Vers 630 m d’altitude (coordonnées UTM 8053259 N, 06226941 E, 8 sat.) sur environ 1 à 2 hectares, entrée fermée avec une chaîne. Situé en contre-bas d’un petite colline avec les vestiges de forêt mésophile à « puarata » Metrosideros collina, lande à fougères « anuhe » Dicranopteris linearis et « amoa » Nephrolepis hirsutula, pins des Caraïbes Pinus caribaea, falcata Paraserianthes falcataria, goyaviers de Chine Psidium cattleianum, tulipiers du Gabon Spathodea campanulata, lantana Lantana camara, framboisier Rubus rosifolius, touffes de roseau sauvage « aeho » Miscanthus floridulus, et les grandes fougères « matapio » Blechnum orientale, « nahe » Angiopteris evecta et Diplazium harpeodes en sous-bois sur les talus. Il s’agit d’une zone déjà fortement secondarisée (végétation dite secondaire avec une majorité de plantes introduites) et envahie par le wedelia Wedelia trilobata, le « piti popaa » Tecoma stans et l’herbe Stachytarpheta urticifolia, avec des plantations de bananier, manioc et d’eucalyptus.

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� Vers 750 m d’altitude (coordonnées UTM 8052718 N, 06227312 E, 8 sat.) sur environ 1 à 2 hectares, au dessus du virage de « tir de ball-trap », entrée fermée avec une chaîne. Forêt hygrophile secondaire dominée par le goyavier de Chine Psidium cattleianum, le tulipier du Gabon Spathodea campanulata et avec quelques bancouliers « tiairi » Aleurites mollucana mais avec la présence de grands arbres indigènes comme le « pua » Fagraea berteroana, le « mara » Neonauclea foresteri, la fougère arborescente « mamau » Cyathea affinis, et liane « fara pape » Freycinetia impavida. Les zones ouvertes sont en cours de colonisation par le wedelia Telechitonia trilobata. Nous avons observé en sous-bois de la forêt adjacente non défrichée de nombreuses fougères indigènes terrestres comme Arachnoides aristata, le « nahe » Angiopteris evecta, le « oaha » Asplenium australasicum, Bolbitis lonchophora, le « tiatiamoua » Davallia sollida, Diplazium harpeodes, l’herbacée introduite « rea moeruru » Zingiber zerumbet, l’orchidée indigène terrestre Malaxis resupinata, et quelques fougères indigènes épiphytes comme le « metua puaa» Microsorum scolopendria et Oleandra sibaldii. Le vallon adjacent non défriché est envahi par le miconia Miconia calvescens, la ronce Rubus rosifolius et le caféier naturalisé Coffea arabica, avec quelques rares arbres ou arbustes endémiques comme Pisonia tahitensis, Myrsine sp., ainsi que l’arbre indigène « atahe » Alstonia costata. Plus bas vers 720-730 m, une piste a été tracée dans une forêt naturelle hygrophile haute à « puarata » Metrosideros collina, « aitomoua » Weinmannia parviflora, « pua » Fagraea berteroana avec la liane Freycinetia impavida, les arbustes endémiques Glochidion manono et Coprosma taitensis. Cette piste se poursuit dans une zone de végétation naturelle mésophile plus basse et ouverte avec les arbres et arbustes indigènes «apape » Rhus tahitensis, « mao » Commersonia bartramia, « apiri » Dodonea viscosa,

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« puarata » Metrosideros collina, et les fougères « anuhe » Dicranopteris linearis, « matapio » Blechnum orientale, avec Lantana camara, Miscanthus floridulus, Aleurites moluccana, Psidium cattleianum. Signalons enfin la présence en bordure de route du grand arbre indigène rare « toi » Alphitonia zizyphoides. � Vers 850 m d’altitude (coordonnées UTM 8052495 N, 06227741 E, 7 sat.) sur environ 1-2 hectares. Ce terrassement avait déjà observé en décembre 2000. Un panneau « Propriété privée, Association Tuuhia, Teihotua, Tuituioporo », et un portail métallique fermé par une chaîne ont été installés. Situé sur en dessous d’une butte à pin des Caraïbes Pinus caribaea, « aito » Casuarina equisetifolia et eucalyptus envahie par le miconia Miconia calvescens et le tulipier du Gabon Spathodea campanulata. Les remblais de sol ont été déversés dans les vallons environnants, comportant une forêt naturelle hygrophile à ombrophile (forêt de nuages) dominée par les arbres indigènes et endémiques Alstonia costata, Astronidium sp., Claoxylon taitense Coprosma taitensis, Cyrtandra taitensis, Melicope auriculata, Metrosideros collina, Myrsine sp., les fougères arborescentes Cyathea spp., la liane Freycinetia impavida, extrêmement riche en plantes endémiques menacées de disparition (catégories CR, EN et VU de l’UICN, FLORENCE, 1996) comme Psychotria marauensis, Psychotria speciosa, Ophiorrhiza sp., Myrsine longifolia, Ixora sp. Le sous-bois est dominé par les fougères « para » Marattia salicina, « matapio » Blechnum orientale, « oaha » Asplenium australasicum, Arachnioides aristata, « maire » Microsorum grossus, Pneumatopteris sp., Tectaria sp., l’herbacée endémique Elatostema sessile et les fougères indigènes épiphytes Elaphoglossum sp., Trichomanes dentatum et T. societense, Hymenophyllum polyanthos, Lindsae propinqua, Belvisia spicata, Grammitis subspathulata. Des espèces diverses ont été plantées sur le talus (bananiers, crotons, manioc, « auti » Cordyline terminalis, « maiore » Artocarpus altilis) qui a été colonisé des mauvaises herbes (Elephantoppus mollis, Wedelia trilobata, Crassocephalum) qui pénètrent dans le sous-bois en lisière de forêt.

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� Vers 1380 m d’altitude (coordonnées UTM 8051631 N, 06230685 E, 9 sat.) sur environ 0,5 hectare sur le côté gauche de la route avant l’antenne OPT. La zone défrichée présente des vestiges de végétation naturelle avec les arbustes, lianes et fougères indigènes Vaccinium cereum, Microsorum powelii, Freycinetia arborea, Blechnum vulcanicum, Elaphoglossum sp. et des souches d’arbres indigènes et endémiques Metrosideros collina, Weinmannia parviflora, Ilex

anomala, Myrsine sp. Le vallon et les pentes en contrebas de ce terrassement est dominé par une forêt naturelle ombrophile de 6-8 m de hauteur (forêt de nuages) à Weinmannia parviflora, Ilex anomala, Ascarina polystachya, Myrsine sp., Reynoldsia verrucosa, les fougères arborescentes Cyathea spp., la liane Freycinetia arborea, un sous-bois avec les fougères indigènes Asplenium australasicum, Asplenium horridum, Asplenium polyodon, Diplazium sp., Marattia salicina, Trichomanes maximum, les arbustes endémiques Glochidion tahitensis, Melicope auriculata, Cyrtandra mucronata, Cyrtandra taitensis et les rares Cyrtandra vairiae, Meryta sp. menacés de disparition (catégories CR, EN et VU de l’UICN, FLORENCE, 1996). De très nombreuses plantes épiphytes sont trouvées sur les troncs et les branches moussues des arbres, comme les fougères Hymenophyllum spp., Tmesipteris sp., Ctenopteris sp., Selliguea feeoides, Humata andersonii, Oleandra sibaldii, Microsorum powelii, Grammitis subspathulata, Trichomanes taeniatum et le orchidées indigènes Dendrobium involutum et Eria rostriflora. Nous avons trouvé dans un vallon adjacent à la zone défrichée plusieurs individus juvéniles et adultes de l’escargot arboricole endémique Partula otahietana, une espèce protégée par la réglementation.

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� Vers 1400 m d’altitude, d’altitude (coordonnées UTM 8051513 N, 06230663 E, 7 sat.) sur environ 0,5 hectare, sur le côté gauche de la route avant l’antenne OPT, situé au dessus du terrassement précédent. La végétation de cette zone avait été étudiée il y a une quinzaine d’année (MEYER, 1990). Il s’agit du même type de forêt naturelle ombrophile que précédemment (forêt de nuages dominée par Weinmannia parviflora,Ilex anomala, Ascarina polystachya, Myrsine sp. et Melicope auriculata). La zone défrichée est en voie de colonisation par de nombreuses mauvaises herbes et adventices comme Wedelia trilobata, Solanum americanum, Kyllinga spp., Pycreus polystachyos, Sorghum halepense.

J.-Y. MEYER, Délégation à la Recherche 2004

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IV. Conclusions et recommandations de conservation Les données sur la biodiversité endémique (flore, avifaune, malacofaune, entomofaune et araignées) obtenues lors des 30 dernières années par des scientifiques locaux, français ou étrangers démontrent que mont Marau est un site d’intérêt écologique exceptionnel, mais qu’il est également fortement menacé et soumis à de multiples perturbations d’origine anthropiques (déforestation, invasion par des espèces introduites, sur-exploitation de certaines ressources) en raison de la facilité d’accès. Le mont Marau peut être considéré comme une zone extrêmement vulnérable ou sensible à Tahiti, c’est-à-dire un site à fort enjeu de conservation (sensu MEYER et al., 2001) pour la Polynésie française. Comme le rappellent Jean RAYNAL et Jean-Claude THIBAULT (1976), les forêts du mont Marau contribuent également à l’approvisionnement en eau de bonne qualité qui passe par un maintien du bon équilibre physique et biologique des montagnes dominant les zones urbaines. Le mont Marau et ses environs (zone entre 800 m et 1490 m d’altitude couvrant environ 1000-1500 ha) avait déjà été proposé comme zone protégée en juin 1976 lors du IIème Colloque Régional sur la Conservation de la Nature à Apia (RAYNAL & THIBAULT, 1976), et a été inscrit dans les zones prioritaires à conserver pour l’avifaune locale (THIBAULT 1988 : 104), repris au niveau régional par DAHL (1980) qui propose son classement en réserve naturelle en signalant que le site est perturbé (« disturbed by road and television transmetter ») et qu’un parc naturel est en phase finale d’approbation (« proposal in final stages of approval in 1980 »). Une note rédigée le 3 mai 1994 par la Délégation à l’Environnement pour le groupe interministériel sur les accès publics au littoral et à l’intérieur de Tahiti explique que « dès 1974, le Service de l’Economie Rurale sensible à la richesse écologique du site, dégradé par les travaux et menacée par les facilités d’accès lançait l’idée de créer un parc naturel. Suite à une concertation avec les services techniques et les communes concernées, un projet établi par la section des Eaux et Forêts fut présenté au gouvernement en 1979 […] mais en raison de problèmes fonciers (revendications et occupation de certaines zones), le projet fut suspendu » (ANONYME, 1994). Toute la zone a été cadastrée depuis et tous les terrains ont été revendiqués (M. GUERIN, comm. pers.). Devant les impacts des perturbations causées directement ou indirectement par l’homme depuis une trentaine d’années, et au vu du développement récent des terrassements légaux ou illégaux entre 800 et 1400 m d’altitude, il devient urgent de proposer des recommandations fortes de protection et de gestion de ce site avant que le patrimoine naturel riche du mont Marau ne disparaisse sous nos yeux. Nota Bene : nous soulignons enfin qu’il existe au mont Marau une zone importante d’environ 350 ha dans le fond de la haute-vallée de Tipaerui acquise par la commune de Papeete comme réserve foncière pour la protection des captages (ANONYME, 1994 ; M. GUERIN, comm. pers.). Il s’agit de vallons et de pentes situé entre 1300-1400 m d’altitude et recouverts d’une forêt naturelle humide (« forêt de nuages ») et intacte qu’il conviendrait de classer en réserve naturelle selon la délibération relative à la protection de la nature.

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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier vivement tous les collaborateurs locaux, métropolitains et étrangers pour leur précieuse contribution à cette note technique. Je remercie Diana PERCY pour sa collaboration sur le résumé en anglais. REFERENCES CITEES ANONYME, 1994. Fiche Mont Marau pour le groupe de travail interministériel sur les accès

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J.-Y. MEYER, Délégation à la Recherche 2004

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ANNEXE 1. Carte de localisation des principaux terrassement le long de la

route du mont Marau (mars-avril 2004)

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ANNEXE 2. Contributions scientifiques complémentaires