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Alfred Métraux - Race et civilisation (Le Courrier de l'Unesco)

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  • VOLUME III-No 6-7 Prix : 1CHrs.-10 cents (U. S.).-6 penche (U. K.) JUILLET. AOUT 1950

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    i

    LES SAVANTS DU MONDE ENTIER DENONCENT

    UN MYTHE

    ABSURDE

    ... LE

    RACISME

    Il Y a quelque quinze ans, l'Institut de Coopra-tion Intellectuelle s'apprtait organiser undbat scientifique d'o devait sortir une Dcla-ration sur le problme de la race. L'esprit d'apaise-ment qui svissait alors et qui fut impuissant viter l'imminente catastrophe, empcha la ralisa-tion de ce projet malgr l'adhsion du Vatican et desmilieux scientifiques.

    La guerre clata, d'autant plus cruelle qu'ellepuisait une partie de son dynamisme dans >.'Les crimes imputables au racismefurent tels, qu'il a fallu inventer pour eux un motnouveau : >. Des populations entiresfurent menaces de destruction totale.

    Or, aujourd'hui encore, >entretient la mfiance entre les peuples et, au semdes nations, dresse les unes contre les autres des per-sonnes que seuls sparent des prjugs essentielle-ment irrationnels.

    C'est pour combattre ces prjugs menaants quel'UNESCO a runi rcemment une Commission despcialistes, compose de sociologues et d'anthropo-logues, pour prparer une > o serait formule la position des milieuxscientifiques sur le problme racial.

    Cette Dclaration, dont nos lecteurs trouveront 1..texte en page du centre et dont nous publionsci-dessous les conclusions, fera faire l'humanitun grand pas en avant si seulement elle contribue transformer le prjug de race en

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-P*
  • Pale 3-LE COURRIER DE L'UNESCO

    A PRS quatre semaines de discussions souvent passionnes, la cinquimeconfrence gnrale de l'UNESCO est arrive son terme. Si lesdbats de cette assemble ont pris un caractre nouveau, c'est quel'UNESCO se voit oblige d'affronter une de ces contradictions dont notrepoque est fertile. Les tches qu'elle a entreprises permettront d'assurerune paix plus stable, mais elles ne peuvent tre menes bien que dans lapaix. Il s'agit de projets long terme ; ce terme, pourra-t-il tre atteint,et les menaces qui psent aujourd'hui sur le monde, laisseront-elles auxforces pacifiques assez de temps pour s'tablir et pour triompher ? Leproblme qui se posait la cinquime confrence gnrale de l'UNESCO.si difficile rsoudre qu'il ft, taitnanmoins trs clair : fallait-il conti-nuer comme si de rien n'tait, se can-tonner dans des travaux techniques,utiles mais d'un effet loign ? Fallait-il, au contraire, prendre le monde telqu'il est, constater sa division, son trou-ble, et lutter par des mesures imm-diates contre les dangers que les me-naces de guerre font peser sur lui ?La confrence gnrale de L'UNESCOn'a rien dcid qui ne ft inspir parle souci de rpondre de telles ques-tions, constamment prsentes l'espritde ceux qui reprsentaient les Etatsmembres de l'Organisation.

    par Jean BLOC-MICHES

    C'est pourquoi, tout en poursuivantses entreprises long terme, l'UNESCOs'est engage en mme temps dans unevoie nouvelle. La confrence a, en effet,charg le conseil excutif et le direc-teur gnral de lui prsenter un cer-tain nombre de projets exceptionnelstendant plus directement, dans le ca-dre de l'action des Nations Unies et deleurs institutions spcialises, au main-tien et la consolidation de la paix >).

    IL a t prvu que l'importance deces projets, leur ampleur seronttelles que le budget ordinaire de

    l'UNESCO ne pourra suffire leurfinancement. Aussi, la Confrencea-t-elle dcid qu'ils pourront trefinancs par des contributions violon-taires en argent de provenance priveet publique, ou en services provenantdu plus grand nombre de pays >>. Parde tels projets, l'UNESCO s'efforcerad'apporter un remde immdiat au d-squilibre intellectuel et moral dumonde actuel, dans la mesure desmoyens qui seront mis sa dispositionet dans le cadre de sa comptence. ; Deuxpropositions (prsentes par la dlga-tion des U. S. A.), rpondant de tellesproccupations, ont t approuves parla confrence. La premire chargel'UNESCO de mettre au point et d'ap-pliquer de granas programmes en vuede servir en Allemagne la cause de lacomprhension internationale >>, L'autredemande l'UNESCO de crer des cen-tres rgionaux de recherche scienti-fique. dont le premier sera tabli en

    Europe occidentale. De tels centres,crs grce des fonds runis parL'UNESCO hors de son budget ordinaire,permettront de remdier au monopolede la recherche scientifique que le cotlev de l'appareillage moderne donneaux pays assez riches pour en assurerla construction.

    Ce dsquilibre intellectuel et moral,auquel l'UNESCO s'efforce de remdier,trouve pour une part son origine dansles diffrences qui s'accusent de plusen plus entre les pays industrialiss etles rgions les moins favorises duglobe.

    Assistance technique

    LE plan d'assistance technique desNations Unies aux pays insuffisam-ment dvelopps a t conu pour

    rpondre ce problme. L'UNESCOcontribuera largement, en 1951, samise en oeuvre. De plus, elle entrepren-dra, dans ce domaine, des efforts par-ticuliers. C'est ainsi qu'une confrenceinternationale sur la conqute du d-sert > sera runie en Isral, avec la col-laboration de l'Institut international dela zone aride, que l'UNESCO est en trainde constituer.

    Cependant, s'il faut attacher unegrande importance de telles situations,il n'est pas moins probable qu'elles nepeuvent tout expliquer. Bien des conflitsnaissent de l'ingalit o se trouvent

    les hommes. D'autres ont une originediffrente. Il en est qui, pour des rai-sons obscures, prennent naissance l'intrieur des nations, entre groupesethniques diffrents. L'UNESCO les tu-die dans ses enqutes sur les tats detension sociales, Il est important de con-natre non seulement les obstacles quis'opposent aux relations harmonieusesentre diffrents groupes ethniques maisaussi les facteurs qui ont amen detelles relations s'instaurer dans cer-taines rgions. Aussi. l'UNESCO a-t-elledcid d'entreprendre cette anne uneenqute sur les facteurs conomiques,politiques, culturels et psychologiquesqui aident ou empchent les relationsharmonieuses entre les races et lesgroupes ethniques s-. Cette enqutesera mene au Brsil qui, ainsi que l'adit le dlgu de ce pays la conf-rence gnrale, volue dans une fra-ternit entre citoyens noirs, blancs etindiens et dont le mlange racial s'in-tensifie chaque jour >>.

    LA comprhension internationale, quiest un des buts fixs l'UNESCOpar sa charte constitutive, ne

    pourra qu'tre rendue plus facile parde tels travaux qui, d'autre part, sontdirectement lis tous ceux quel'UNESCO a entrepris : tudes des tatsde tension sociale, divulgation des don-nes scientiflques concernant le pro-blme des races, diffusion et promotiondes droits de l'homme. A l'intrieurmme de l'Organisation, un nouveau pasa t franchi vers cette universalit quidoit tre la caractristique principale del'UNESCO, la confrence a, en effet,charg le directeur gnral d'tudier lapossibilit d'accueillir, titre de mem-bres associs, un certain nombre de ter-ritoires non autonomes.

    Il est impossible de passer ici en re-vue les divers points du programmeflx pour 1951 par la confrence gn-rale, non plus que de dresser le bilandes efforts qui ont dj port leursfruits. Nanmoins, il est indispensablede noter que la confrence gnrale de1950 marque une date importante dansla lutte pour la libert de la circulationdes ides par ! es mots par l'image.En effet, la confrence gnrale a ap-prouv, l'unanimit un projet de con-vention internationale sur la libert decirculation du matriel ducatif. Auxtermes de cet accord, les gouvernementssignataires s'engageraient lever lesdroits de douane sur les livres, publi-cations et documents et accorderaientdes devises pour l'importation deslivres destins aux bibliothques pu-bliques. De mme, tous les droits se-raient levs qui frappaient jusqu' pr-sent l'importation des tableaux, desdessins, des sculptures, du matriel des-tin aux muses et du matriel musical.

    (Voir notre article en page 7.)'\

    Prise de consciencedes tats membres

    Q u'tL s'agisse de l'examen de sonprogramme normal, qu'il s'agissedes projets spciaux dont elle adcida, l'excution, la confrence gn-rale n'a cess de se proccuper du pro-blme de la paix. Les crises qu'elle asubies et qu'elle a surmontes prove-naient de cette prise de consciencequ'elle a tent de raliser, ainsi quel'a dclar M. Torres Bodet. Aussi bien,un de ses traits les plus marquantsa-t-il t son dsir d'insister plus par-ticulirement sur le rle dcs Etatsmembres dans l'excution du pro-gramme de l'UNESCO. Jusqu' prsent,on accusait l'UNESCO de n'tre qu'unebureaucratie. Cette anne, la rdactionmme de son programme indique qu'uneffort a t accompli pour rendre ca-duque cette objection. Les rsolutionsqui ont t votes ne sont pas toutesrdiges selon la forme traditionnelle :> Il en existe maintenant unnombre croissant qui commencent parles mots : > Peut-treest-ce dans cette nouvelle tendance duprogramme que l'on peut trouver lessignes d'une transformation heureuse.Il ne faut pas s'tonner que de tellesproccupations soient nes seulementaujourd'hui. L'UNESCO est un jeuneorganisme, ses moyens sont faibles etses tches immenses. Pendant cinq ans,il lui a fallu parer au plus press, r-parer, dans la mesure du possible. lesdsastres de la guerre, se donner unchamp d'action et un programmeL'UNESCO aujourd'hui, en prenantconscience d'elle-mme, traverse unesorte de crise. Elle mesure en mmetemps sa faiblesse et sa force. L'UNESCO, a dit M. Torres Bodet,c'est 59 Etats m. em6res. & Dans la me-sure o elle est une assemble d'Etats,la force de l'UNESCO est immense.

    "Ce qui n'est pas utile l'humanit tout entire, ne pour-

    rait l'tre , a, ucQne nation, aucune raCl ! (, aucun homme

    en particulier"

    Jaime Torres Bodet

    Dans un discours prononc

    au cours de la sance de

    clture de la cinquime Con-

    frence gnrale de l'UNES-

    CO, M. Jaime Torres Bodet

    a fait un expos des rsultats

    des travaux de l'Assemble.

    Nos lecteurs trouveront, ci-

    dessous, le texte intgral de

    ce discours.Le Directeur gnral de l'UNESCO, M. Jaime Torres Bodet, s'adresse une sance plue.Dire de la cinquime Confrence gnrale, runie au Palauo Vecchio, Florence.

    P ERMETTEJZ-MOI de me fliciter de l'adoption dela rsolutions que, par un vote unanime, vousvenez d'approuver. Je crois trs sincrement quecette rsolution renforce de la faon la plus heu-

    reuse celle que la Commission du programme et dubudget avait approuve hier soir la suite de la propo-sition de diverses dlgations et que vous avez confirmece matin. Il se dgage de l'ensemble des deux textes unevolont de paix qui fait honneur la Confrence et t-moigne de notre fidlit tous 'l'idal suprme del'Unesco.

    Au moment o vous vous disposez conclure vos tra-vaux, je crois ncessaire de vous dire avec la plus grandefranchise mon opinion sur leurs rsultats. J'esprais quecette runion de la Confrence pourrait marquer unetape dcisive dans le sort de l'institution. Il serait exa-gr de dire que cet espoir s'est pleinement ralis. Plusqu'une confrence de dcision, cette Confrence a t uneconfrence de prise de conscience, et, sur certains points,de dfinition. Ce n'est pas tout, sans doute, mais c'estbeaucoup.

    On} uge un arbre par ses fruits... >>

    vous avez dfini notre programme de base, quin'avait jamais t labor. Vous avez dfini uneliste de mthodes, qui n'avait jamais t tablie.Vous avez dfini une politique de recommandations etde conventions, qui sera-je n'en doute pas-fcondedans l'avenir. Un exemple excellent de ce que nouspouvons obtenir par ces moyens, c'est l'accord sur lalibre importation du matriel ducatif scientifique etculturel que vous recommandez la ratification desgouvernements. Vous avez marqu votre intentiond'augmenter les ressources de l'Unesco, et cela, vousl'avez promis, en tachant de surmonter les difficultsfinancire prsentes par des dispositions forcmenttransitoires, mais qui ne pouvaient tre meilleures, vules critres adopts quant la fixation d'un plafondbudgtaire.

    Il serait prmatur d'exprimer une opinion sur lavaleur de ces rsultats. On juge d'un arbre par ses fruits

    et des rsolutions d'une Confrence internationale parl'action qui en dcoule. Nous avons devant nous uneanne dont les consquences seront mon avis de laplus haute importance pour notre organisation. TI nousfaudra veiller ce que le travail du Secrtariat et celuique les Etats membres ralisent dans le cadre de l'Unescos'intgrent plus fructueusement que jusqu' ce jour. Ilnous faudra prvoir des tches simples et courageusespour servir mieux aa paix par l'ducation, la science et laculture. TI nous faudra obtenir, dans chaque Etat mem-bre, une action nationale capable d'encourager les auto-rits et les organismes privs accrotre les faiblesmoyens conomiques dont nous disposons.

    Dfinir la solidarit humaine

    POUR tout cela, deux lments sont indispensables :la confiance et la comprhension mutuelles. Maiscomment douter de cet esprit de confiance et de

    comprhension ? Nous sommes runis dans un pays qui,dans l'poque de son histoire classique, a t gouvernpar un sage : Marc-Aurle, l'empereur philosophe. C'estlui qui a dit ce mot profond : ( Ce qui n'est pas utile la ruche ne peut t'tre abeille, n J'en tire les conclu-sions qui s'imposent. Ce qui n'est pas utile l'humanittout entire, ne pourrait l'tre aucune nation, aucunerace, aucun homme en particulier. N'est-ce pas l ladfinition de cette solidarit intellectuelle et morale despeuples laquelle l'Unesco est consacre ?

    Cette Confrence a t difficile parce que toute dfi-nition est difficile. Souhaitons, messieurs, que ces diffi-cults se traduisent par un effort plus net pour voir avecplus de clart dans l'avenir afin que nous puissions tousservir avec une efficacit accrue les nobles buts del'Unesco.

    C'est le voeu que je forme en vous remerciant de votrelabeur et en exprimant l'Italie, en la personne du sna-teur Jacini, notre reconnaissance mue pour l'hospitalitgnreuse qu'elle nous a accorde.

    . Nos lecteurs trouveront en page 7 le texte des deux rso-lutions auxquell"s le Directeur gnral fait allusion.

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 4

    L'UNIE des dcisions les plus importantes qu'ait prise la cinquime Con-frence gnrale de l'UNESCO a t l'adoption de deux program-mes distincts : le premier, un programme de base, tabli pour unepriode indtermine ; l'autre, un programme prcis pour l'anne 1951,qui prvoit la ralisation au cours de cette priode de plusieurs projebdu programme de base.

    Ainsi, pour la premire fois, les objectifs que l'UNESCO s'est fixepour l'anne venir se trouvent englobs dans un programme longuechance, qui s'tend toutes les activits de l'Organisation.

    Nos lecteurs trouveront ci-dessous les tches principales de l'UNESCOtelles qu'elles sont dfinies dans le prambule au programme de base :

    1 liminer l'analphabtisme et encourager l'ducation de base ;2 obtenir pour chacun une ducation conforme ses aptitudes et aux

    besoins de la socit ;3 promouvoir les droits de l'homme dans la vie de toutes les nations ;4 abolir les obstacles qui entravent une libre circulation des per-

    sonnes, des ides, des connaissances entre les divers, pays dumonde ;

    50 favorisera les progrs et les applications de la science et en fairebnficier tous les hommes ;

    6 combattre les causes de tension qui peuvent conduire la guerre ;7"mettre en lumire l'interdpendance des cultures ;8 servir, par la presse, la radio, le cinma, la cause de la vrit, de

    la libert et de la paix ;90 dveloppe entre les peuples une meilleure comprhension et

    les convaincre de la ncessit d'une coopration loyale dansle cadre des Nations Unies et des institutions qu'elles ont cres ;

    10 tre un centre permanent d'information mutuelle, d'changes etd'entraide dans tous les domaines o s'exerce son action.

    Afin de grouper certaines activits connexes, les rsolutions du pro-gramme de base sont groupes sous Les sept rubriques suivantes : Edu-cation... Sciences naturelles et exactes... Sciences sociales... Activits cul-turelles... Echanges de personnes... Information des masses... Serviced'entraide... Le COURRIER prsente ici un rsum du programme de base.

    UNE ducation mieux adapte, uneducation accessible tous, nesont pas des fins en soi. Le butsuprme est de former l'homme

    pour qu'il puisse, en bonne harmonieavec ses semblables, jouer son rledans le monde moderne. Il se trouvedans un rseau de relations dont lesfils s'entrecroisent par-dessus les fron-tires.

    Il faut que l'ducation fasse com-prendre aux hommes que, dans lemonde actuel, tous les peuples sontsolidaires et qu'elle les prpare vivredans cet univers nouveau.

    AMELIORATION DE L'EDUCA-TION PAR L'ECHANGE D'INFOR-MATIONS.-Bioen des progrs pour-raient tre accomplis et bien desfaux-pas vits si les expriences pda-gogiques et psychologiques poursuivies travers le monde taient mieuxconnues. Il faut donc que l'UNESCOrassemble des renseignements et enorganise la diffusion.Elle vise acqurir et rpandre desconnaissances en vue d'amliorer lessystmes d'enseignement et en parti-culier d'aider les ducateurs en faireun meilleur instrument de comprhen-sion internationale.

    EXTENSION DE L'EDUCATION.- L'UNESCO a le devoir d'aider sesEtats membres assurer tous ceuxdont la formation a t nglige, ina-cheve ou contrarie, la jouissanceeffective de ce droit. Aussi s'occupe-t-elle tout particulirement de l'du-cation de base, de l'ducation desadultes, de l'ducation de l'enfanceinadapte.

    EDUCATION POUR LA COM-PREHENSION INTERNATIONALE.- L'laboration des techniques pda-gogiques propres veiller chez l'lve,grce l'enseignement oral et auxlivres scolaires, le sens de la commu-naut mondiale, est encore sesdbuts. Beaucoup de manuels scolairesappellent cet gard une amliora-tion. Les coliers sont trs insuffisam-ment informs des organisations inter-nationales et des services qu'elles peu-vent rendre la paix et la prosp-rit. Il appartient l'UNESCO d'aiderses Etats membres, les organisations etinstitutions comptentes, en tout cequi concerne l'ducation civique inter-nationale.

    PAR leur caractre objectif etimpartial, lets sciences exactes etnaturelles prsentent une situa-tion de fait particulirement

    favorable l'action de l'UNESCO.Les laboratoires et les instituts com-

    mandent en partie le cours des vne-ments venir et le sort des collectivitshumaines. Tout homme doit pouvoirtre mis en mesure de bnficier desdcouvertes qui lvent son niveau devie. Offrir aux hommes les moyens defaciliter leur existence, c'est aussi don-ner aux forces de progrs une largeassise sociale et prparer la com-prhension mutuelle.

    DEVELOPPEMENT DE LA COOPE-RATION SCIENTIFIQUE INTERNA-TIONALE.-La tche de l'UNESCO

    dans ce domaine est de soutenir les or-ganisations internationales de savantsen facilitant particulirement desvoyages et des runions d'experts, d'ai-der coordonner les congrs scientifi-ques internationaux, d'encourager unclassement et une analyse des publi-cations spcialises, de compenser lesdifficults linguistiques par la norma-lisation de la terminologie techniqueet la prparation de dictionnaires mul-tilingues. Pour assurer plus rapide-ment la liaison entre les savantset la transmission des informations,l'UNESCO entretient des postes decoopration scientifique dans les r-gions o la ncessit en est la plusurgente.

    CONTRIBUTION A LA RECHER-CHE EN VUE DE L'AMELIORATIONDES CONDITIONS D'EXISTENCEDE L'HOMME.-L'UNESCO peutrendre de rels services en signalantquelques omissions dans le domaine dela recherche et en aidant les rpa-rer. C'est ainsi, par exemple, qu'ellefavorise des instituts chargs d'tudierles ractions biologiques sous les cli-mats divers ou les moyens de mise envaleur de zones immenses ; c'est ainsiqu'elle s'associe au projet de fonderdes laboratoires des Nations Unies.

    ENSEIGNEMENT ET DIFFUSIONDE LA SCIENCE.-Chacun doit rece-voir les connaissances scientifiquesfondamentales qui le rendront apte comprendre le monde. Chacun devraitaussi dcouvrir qu'elles sont le fruit defa coopration internationale. Il s'agitde susciter une attitude d'esprit etun sens averti de l'influente exer-ce par les sciences et leurs applica-tions sur les conditions de vie moderneet sur le dveloppement de la socit.

    LA vie humaine ne se comprendpas sans la connaissance dessocits o elle se dveloppe.L'UNESCO doit donc placer au

    centre de ses proccupations l'ensembledes sciences sociales. La cooprationinternationale est elle-mme une ra-lit sociale qu'il importe d'tudier.

    Dans un monde qui se complique ets'organise la fois, l'tude des diff-rentes formes de la coopration inter-nationale est de nature dgager lesmoyens de perfectionner l'exercice decette coopration et de l'tendre denouveaux domaines.

    AIDE A LA COLLABORATIONSCIENTIFIQUE INTERNATIONALE.- Pour favoriser une meilleure colla-boration internationale, les instru-ments sont de trois ordres : runionset associations qui stimulent contactset changes, services de traduction etde documentation, normalisation de laterminologie technique.

    ETUDE DES ETATS DE TENSIONSOCIALE.-Les rsultats des recher-ches entreprises feront l'objet d'unelarge diffusion en vue de contribuerdans une certaine mesure prvenirou arrter le dveloppement d'atti-tudes mentales collectives qui mettentla paix en danger.

    ETUDE DE LA COOPERATIONINTERNATIONALE.-La vie desorganismes de coopration internatio-nale est aujourd'hui assez dveloppe

    Le rle essentiel de l'Organisationest de favoriser les relations intel-lectuelles par-del les frontiresnationales, en facilitant les con-

    tacts et les changes entre les pen-seurs, les crivains et les artistes.

    COOPERATION INTERNATIONALE.-L'tablissement de rela-tions et de contacts soit par desrunions d'experts, soit par des asso-ciations internationales, est, sur le plande la culture, comme sur celui de lascience, un des moyens efficaces de lacoopration internationale. L'UNESCOse doit de les promouvoir et de lesfaciliter. Elle associe galement lesspcialistes la mise en oeuvre de sonprogramme et la propagation del'esprit de comprhension mutuelle.PROTECTION DES CEUVRES ETDES CREATEURS.-Vis--vis deson peuple et de l'ensemble de l'hu-manit, chaque Etat a le devoir deprserver les oeuvres, les monumentset les sites dont il est responsable. Lerle de l'UNESCO est d'encourager etde faciliter cette prservation par lesmthodes de la coopration interna-tionale.

    Elle doit, en outre, tre prte otfrir aux nations dont les ressourcez,propres sont insuffisantes, une assis-tance technique et mme, dans des casexceptionnels, les aider se procu-rer les fonds indispensables.

    Pour favoriser la cration de nou-velles oeuvres littraires, philosophiquesou artistiques, il convient d'affirmeret de dfendre l'indpendance mat-rielle et morale du penseur, de l'cri-vain et de l'artiste. L'UNESCOcherche promouvoir la cooprationinternationale pour assurer le respectuniversel de cette indpendance. Elleprend l'initiative de provoquer l'adop-tion d'une convention universelle.

    DIFFUSION DE LA CULTURE.-La Dclaration universelle des Droitsde l'Homme stipule :

  • Page 5-LE COURRIER DE L'UNESCO

    LE PROGRAMME DE 1951

    Le droit l'ducation

    DANS le domaine de l'ducation.le programme de l'UNESCOpour 1951 est caractris parune concentration des efforts

    visant rpandre l'ducation desmasses dans toutes les parties dumonde. Sans se considrer comme unMINISTERE MONDIAL DE L'EDU-CATION, l'organisation se doit-dans la limite de ses possibilits bud-gtaires-d'aider les Etats membres dvelopper et amliorer leur travailen faveur de l'ducation de base et del'ducation des adultes. A cette fin,l'UNESCO prparera du matriel d'en-seignement, organisera des stages etconfrences traitant de l'ducation,favorisera la formation des institu-teurs dans des centres rgionaux et ledveloppement de la coopration enmatire d'ducation par l'envoi de mis-sions et l'change de l'information, no-tamment en ce qui concerne les m-thodes employes pour la rducationde l'enfance inadapte.

    En 1951, TROIS MISSIONS EDUCA-TIVES seront envoyes dans les Etatsmembres et les enqutes sur l'enseigne-ment des langues vivantes et dessciences, entreprises en collaborationavec le BUREAU INTERNATIONALDE L'EDUCATION, seront poursui-vies. Le problme de 1' universalisa-tion ? et de la prolongation de l'ins-truction gratuite obligatoire, les rap-ports entre ce problme et ceux dutravail et de l'industrie, seront exa-mins avec le BUREAU INTERNA-TIONAL DE L'EDUCATION et le BU-REAU INTERNATIONAL DU TRA-VAIL.

    Avis et services techniques, dans cedomaine de l'ducation qui est devenud'une particulire importance, consti-tueront l'apport majeur de l'UNESCOau PROGRAMME D'ASSISTANCETECHNIQUE DES NATIONS UNIES.L'exprience-tmoin, entreprise Hatientre 1948-1950, sera tendue et le gou-vernement de l'Inde se propose de pro-cder une exprience similaire la-quelle l'UNESCO sera troitement as-socie.

    L'UNESCO poursuivra en 1951 unetude comparative des programmes envigueur dans diffrents pays pour l'en-seignement de l'histoire, de la gogra-phie et des sciences sociales. Elle feraparaitre une publication sur l'ENSEI-GNEMENT DE L'HISTOIRE et unGuide de l'instituteur, traitant de laDECLARATION DES DROITS DEL'HOMME. L'UNESCO prparera pour1952 un stage sur l'ENSEIGNEMENTDES LANGUES VIVANTES.

    Pour rpondre des requtes sp-ciales des Nations Unies et des Insti-tutions spcialises, l'UNESCO tudie-ra les mesures prendre pour fairergresser l'analphabtisme et pour sti-muler l'action internationale destine abolir les barrires qui, dans cer-taines rgions, s'opposent encore l'ac-cession des femmes au savoir.

    La Confrence a soulign l'impor-tance particulire qu'elle accorde auxprojets sur l'enseignement relatif laDclaration universelle des Droits del'Homme. L'Organisation a t charged'intensifier cet enseignement et lesEtats membres ont t invits dter-miner exprimentalement l'efficacitdes diffrentes mthodes d'ducationproposes.

    La coopration scientifique

    internationale

    LES activits de l'UNESCO en 1951dans le domaine des sciences na-turelles concerneront particuli-rement LE DEVELOPPEMENT

    DE LA COOPERATION SCIENTIFI-QUE INTERNATIONALE..., LES MESURES PROPRES A AMELIORER

    LE COURRIER prsente sur cette page et sur la page sui-j vante, un rsum des principaux projets de l'UNESCO,approuvs par la cinquime Confrence gnrale pour

    l'anne 1951. La Confrence a autoris le Directeur gnral,M. Torres Bodet, fixer certains projets prioritaires en s'inspirantde considrations de concentration et d'efficacit.

    Le budget de l'Organisation pour l'anne 1951. s'lve 8. 200. 000 dollars, mais des contributions volontaires consentiespar les Etats membres pourront complter le budget ordinaire.Ces fonds supplmentaires serviront financer des projets excep-tionnels. dpassant le cadre du programme normal, et quiseront fixs par le Directeur gnral et le Conseil excutif.

    LES CONDITIONS DE VIE DEL'HUMANITE..., L'ENSEIGNEMENTET LA VULGARISATION DES SCIEN-CES.

    Un nouveau projet concerne une tu-de sur les CENTRES REGIONAUX DERECHERCHES, qui pourra conduire la cration de tels centres si les fondsncessaires peuvent tre trouvs en de-hors du budget rgulier de l'UNESCO.L'exemple cit fut celui d'un centre derecherches pour l'avancement dessciences physiques et autres disciplines,qui pourrait tre cr en Europe occi-dentale.

    Une assistance financire et techni-que sera accorde diffrentes organi-sations internationales particulire-ment comptentes en matire de m-canique, de science, de mdecine,d'agriculture, de biologie 3t de protec-tion de la nature.

    Un aspect essentiel du travail duDpartement des Sciences naturellesde l'UNESCO sera l'intensification desactivits des Postes de cooprationscientifique. LES POSTES DE COO-PERATION SCIENTIFIQUE D EL'UNESCO seront appels jouer unrle de premier plan dans l'extensiondu Plan d'ASSISTANCE TECHNI-QUE aux rgions insuffisamment dve-loppes.

    L'UNESCO s'efforcera particulire-ment d'encourager la recherche scien-tifique et technique et LE DEVELOP-PEMENT DES REGIONS ARIDES ETSEMI-ARIDES, en collaboration avecle Conseil International de Recherchesur la Zone Aride et avec les NationsUnies.

    L'UNESCO se propose galementd'introduire la notion scientifiquedans la vie quotidienne et d'en faireune ralit pour l'homme dont les in-trts et les occupations essentielss'exercent sur un autre plan. A cettefin, elle entend favoriser et stimulerles runions et expositions traitant dequestions scientifiques, les discussions,dans les groupements ouvriers, sur leseffet du progrs scientifique sur leurtravail et les changes de vues, l'chelle mondiale, sur l'influence mu-tuelle de la science et de la socit.

    L'Organisation favorisera la publi-cation d'ouvrages scientifiques at-trayants et d'un prix modique, et four-nira DES ARTICLES DE VULGARISA-TION SCIENTIFIQUE aux journauxet magazines, ainsi que des films fixes l'usage des confrenciers s'adressant des groupements non scientifiques.Elle viendra en aide aux associationsconsacres l'avancement de lascience dans les pays dvasts par laguerre et autres rgions o cette aideest ncessaire.

    Enfin, l'UNESCO favorisera une col-laboration internationale plus troiteentre les professeurs de sciences, par-ticulirement en ce qui concerne lesmthodes d'enseignement et le dvelop-pement de l'esprit scientifique dans lescoles primaires et secondaires dumonde entier.

    L'tudedes tensions sociales

    LE programme d'activits de 1951dans le domaine des SCIENCESSOCIALES comprend trois sec-tions principales : collaboration

    scientifique internationale, tudes surles tensions sociales, tudes sur lacoopration internationale.

    Les projets les plus importants sontpeut-tre ceux qui figurent dans la se-conde section et qui comprennent no-tamment UNE ETUDE EXPERIMEN-TALE DES RAPPORTS RACIAUXdans un pays d'Amrique latine, visant dterminer les facteurs susceptiblesde favoriser le dveloppement harmo-nieux de ces rapports. L'Unesco encou-ragera galement l'tude des probl-mes de population dans les pays envoie d'industrialisation ; l'tude destensions rsultant de la surpopulation ;la poursuite de l'enqute sur les ten-sions dtermines par les mouvementsde population et la coordination desconclusions de ces investigations. Deplus, il est prvu une enqute sur lecomportement de la jeunesse japonai-se et sur les formes de tension qui luisont particulires.

    L'UNESCO encouragera le dvelop-pement des associations internationa-les spcialises et leur confiera destravaux sur le programme de l'UNES-CO. Elle facilitera les changes devues entre les sociologues par la pu-blication d'un priodique et favorise-ra le dveloppement des services de do-cumentation relatifs aux sciences so-ciales par la cration d'un comit decoordination, la normalisation scienti-fique, l'tablissement de guides et in-dex.

    Plusieurs tudes importantes serontgalement effectues par l'UNESCO ence qui concerne LA COOPERATIONINTERNATIONALE. Elles auront pourobjet d'explorer les mthodes propres assurer un appui populaire pluslarge l'Organisation des NationsUnies et celles susceptibles de renfor-cer sa structure.

    Les activits culturelles

    En collaboration avec le CONSEILINTERNATIONAL DE PHILOSOPHIEET D'ETUDES HUMANISTES,l'UNESCO donnera une impulsionnouvelle aux tudes en cours sur lescultures indignes d'Amrique, d'Afri-que et d'autres rgions. Un autre pro-jet auquel l'UNESCO donnera corpsest la prparation d'une histoire dudveloppement scientifique et culturelde l'humanit.

    Mais il ne suffit pas de faciliter lesrelations culturelles dans le monded'aujourd'hui : le patrimoine cultureldu pass doit tre prserv, ce qui sup-pose l'entretien des bibliothques etdes muses o sont runis les livres etoeuvres d'art qui constituent ce patri-moine. De plus, tout doit tre mis enoeuvre pour dfendre les intrts ma-triels et moraux des auteurs auxquels

    l'humanit est redevable de la cra-tion littraire et artistique. Enfin, touten encourageant, d'une part, le travailde l'lite intellectuelle et artistique,l'UNESCO s'efforcera de mettre lesouvrages les plus importants de la cul-ture mondiale la porte de tous lespeuples et de toutes les classes sociales.

    L'UNESCO s'est efforce d'obtenir larouverture des quatre anciennesbibliothques allemandes d'Italie d'unegrande importance pour l'Histoire etl'Archologie, et qui ont t fermesdepuis la guerre. L'Organisation pour-suivra ses efforts pour coordonner lesservices bibliographiques sur une baseinternationale. Elle tudiera de plus leproblme de la reproduction micropho-tographique des revues dont il ne sub-siste que de rares exemplaires, et del'aide pratique accorder certainsEtats pour la reproduction de docu-ments importants.

    Le programme 1951 comporte uneenqute sur la place faite aux arts vi-suels dans le systme pdagogique dediffrents pays. Afin de familiariserles masses avec l'art, la reproductionphotographique des chefs-d'oeuvre detous pays sera encourage. Des archi-ves photographiques des oeuvres d'artles plus importantes et les plus vuln-rables seront constitues.

    L'activit de l'INSTITUT INTER-NATIONAL DU THEATRE sera inten-sifie au cours de l'anne prochainepar l'tablissement d'une srie de cen-tres nationaux. Une autre branche del'activit de l'UNESCO qui sera dve-loppe au cours de l'anne prochaineest celle'constitue par le CONSEILINTERNATIONAL DE LA MUSIQUE.Des festivals internationaux de musi-que seront organis sous ses auspices,des bourses seront attribues et lespartitions musicales d'importance par-ticulire seront reprodUites et rpan-dues. L'tablissement de la discothquesera poursuivi, et l'UNESCO la doterad'une collection d'oeuvres musicales devaleur dont les enregistrements ne setrouvent pas encore dans le commerce.La musique folklorique sera galementenregistre et classe.

    Dans le domaine des Lettres, l'Unes-co poursuivra sa collaboration avec leP. E. N. Club. Elle tiendra jour la listedes traductions d'ouvrages trangerspublis dans chaque pays et poursui-vra la publication annuelle d'un Indextranstatiotmm, catalogue analytiqueinternational des ouvrages traduits.

    L'effort visant la traduction desouvrages littraires primordiaux dansle plus grand nombre possible de lan-gues portera principalement, en 1951,sur la littrature italienne, arabe etsud-amricaine.

    Pour dfendre les intrts matrielset moraux des auteurs auxquels l'hu-manit est redevable de la cration lit-traire et artistique, l'UNESCO prpa-rera la runion d'une confrence in-ter-gouvernementale pour mettre aupoint le texte d'une Convention uni-verselle du droit d'auteur.

    L'UNESCO distribuera55 bourses en 1951

    DEux sortes de travaux caractri-sent les activits du dpartementdes changes de personnes, entant que centre d'informations

    La premire est la publication durecueil intitul ETUDES A L'ETRAN-GER. Cet ouvrage, dont trois di-tions successives ont dj paru en

    , 1948, 1949 et 1950, constitue le rper-toire gnral de toutes les possibilitsd'tudes l'tranger actuellement of-fertes. Destn d'abord donner uneliste complte des bourses mises ladisposition des universitaires-tu-diants et professeurs-cet ouvrage at progressivement tendu aux chan-ges concernant d'autres catgories depersonnes : ouvriers, artisans et jeunes

    (Suite page 6.)

    Quelques dlgus, la Confrence gnrale de l'UNESCO, Florence. A gau che, des membres de la dlgation des Etats-Unis : (de gauche droite) M. Howland H. Sargeant, prsident de la dlgation ; Mme Charles Read, dont le mari est Consul gnral des Etats-Unis ; M. Charles Read, Mlle Bernice Baxter. M. GeorgeD. Stoddard, M. I. I. Rabi et M. George F. Zook.-A droite : (de gauche droite) S. E. M. Jose Pezet (Panama), M. Riozuddin Sidoliqui (Pakistan). M. J.-C. Bea-

    glehole (Nouvelle-Zlande) et M. Hccs Mohr (Norvge).

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Pte 6

    LE PROGRAMME DE 1951

    (Suite de la paye 5.)gens, d'une manire gnrale. En 1950,un supplment a t publi, pour lequelune dition nouvelle est prvue en1951. intitul : QUELQUES POSSIBI-LITES D'ETUDES PENDANT LESVACANCES.

    L'UNESCO continuera runir tousles renseignements concernant l'attri-bution et l'administration des boursesd'tudes, renseignements provenantaussi bien des Etats membres que desinstitutions non gouvernementales.

    Une rsolution a t propose con-cernant L'AIDE A APPORTER AUXINTELLECTUELS REFUGIES. Propo-se par 1 ENTRAIDE UNIVERSITAI-RE INTERNATIONALE et prsentepar la dlgation des Pays-Bas, e ; leprvoit la cration, par les organescomptents auxquels l'UNESCO appor-tera son concours, d'un fonds inter-national des BOURSES A L'INTEN-TION DES ETUDIANTS REFUGIES.

    L'UNESCO elle-mme, en 1951, attri-buera 55 bourses d'tudes des ressor-tissants de tous les Etats membres.Elles sont destines permettrel'tude, par des spcialistes de projetsou d'activits propres l'Organisation.Par consquent, l'UNESCO s'efforcera,une fois termin le stage d'tude, derester en contacts troits avec ceuxqui, rentrs dans leurs pays, rendront,par les connaissnaces qu'ils aurontacquises, l'application du programmede l'UNESCO plus facile.

    Nouveaux efforts

    de l'UNESCO

    pour la libre circulationdes informations

    UNE large diffusion de la Presse,de la Radio, des Films et autresmoyens d'information des mas-ses du monde entier, en vue d'as-

    surer la participation populaire la pluslarge possible aux activits de l'UNES-CO, a t dfinie par la Confrence g-nrale comme constituant une destches majeures de l'Organisation en1951.

    L'UNESCO mettra, autant que pos-sible, en relief, dans, la prsentation deses activits, un thme central : la D-claration Universelle des Droits del'Homme, en insistant particulirement

    LA Ve CONFRENCE GNRALE DE L'UNESCO RUNIT A FLORENCE

    DES REPRSENTANTS DE TOUTES LES RGIONS DU MONDE

    sur le droit l'ducation, le droit auxbnfices du progrs scientifique, ledroit l'information.

    Une importance particulire sera ac-corde au matriel propre illustrerles thmes suivants :

    l'ducation de base pour tous et l'du-cation pour la comprhensioninternationale ;

    le droit'de tous aux bienfaits duprogrs scientifique et la contri-bution des savants la paix et aubien-tre de l'humanit ;

    la lutte pour rsoudre les problmesde race et autres problmes qui s-parent les peuples ;

    les mth'es et ralisations de lacoopration internationale ;

    la contribution des artistes crateurs la solidarit humaine ;

    la libert de l'information et le librechange des ides.

    La Confrence a autoris le Direc-teur gnral de l'Organisation pour-suivre ses investigations relatives lapossibilit de crer un INSTITUT IN-TERNATIONAL DE LA PRESSE ETDE L'INFORMATION. Elle a gale-ment approuv une proposition de ladlgation franaise invitant le Direc-teur gnral recueillir sur cette ques-tion les avis et suggestions des orga-nisati6ns et institutions nationales,groupes, si possible, en comits natio-naux et en organisations profession-nelles internationales.

    Les avis de ces groupements seronttransmis un comit d'experts consti-tu par l'UNESCO.

    L'UNESCO se fondera sur les rpon-ses reues pour convoquer, si elle lejuge bon et aprs avis favorable duConseil excutif de l'UNESCO, une con-frence pour la cration de cet Insti-tut.

    La Confrence gnrale a galementapprouv un certain nombre de projetsdestins poursuivre ou intensifierles efforts de l'UNESCO en vue de sup-primer les obstacles LA LIBRE CIR-CULATION DE L'INFORMATION.L'UNESCO s'efforcera d'obtenir desparties contractantes l'accord sur lesTarifs eut le Commerce (C. A. T. T.) denouvelles rductions des barriresdouanires qui entravent encore la cir-culation internationale du matrielducatif, scientifique et culturel.

    De plus, l'UNESCO collaborera avecles commissions conomiques rgiona-les des Nations Unies pour favoriserLA PRODUCTION DU MATERIELEDUCATIF, SCIENTIFIQUE ET CUL-TUREL, les changes d'informationsrelatives la production et 13 de-mande, et la conclusion d'accords com-merciaux destins remdier aux dif-ficults de change.

    Elle s'efforcera de mme-de con-cert avec ces commissions-de fairebnficier les personnes se rendant tranger, des fins d'ducation, dedispenses spciales, notamment en cequi concerne les rglements relatifsaux visas, au passage de frontires,aux permis de travail et autres avan-tages.

    L'UNESCO cherchera tendre l'ap-plication des projets labors parl'UNION POSTALE UNIVERSELLE envue de permettre aux abonns desjournaux ou priodiques trangers dergler le montant de leur abonnementdans la monnaie de leur-, Pays, en vuede rduire de 50 % les tarifs postauxapplicables aux imprims.

    L'Organisation prparera et diffuse-ra une tude spciale sur un sujet telque LES INFORMATIONS DE CA-RACTERE EDUCATIF, SCIENTIFI-QUE ET CULTUREL DANS LAPRESSE MONDIALE.

    De plus, la Confrence a approuvle texte d'un accord destin rduireou abolir les contrles conomiquessur la libre circulation des livres, desjournaux, des oeuvres d'art, des filmsdocumentaires. C'est le second accorddestin A ENCOURAGER LA LIBRECIRCULATION DES IDEES PAR LAPAROLE ET PAR L'IMAGE, trerecommand par l'UNESCO ses Etatsmembres.

    La Confrence a galement approuvque l'UNESCO entreprenne des activi-ts de clearing dans le chapitre del'change d'informations sur la tech-nique des communications modernes.L'Organisation amassera, analysera etdissminera les informations ce su-jet, ainsi que sur l'emploi et les effetsde la presse, du film et de la radiodans les domaines de la culture, de lascience et de l'ducation.

    Dans les pays insuffisamment dve-lopps ou dvasts par la guerre,l'UNESCO pourra envoyer des missionsde spcialistes charges d'aider au d-veloppement des moyens d'informa-tion.

    L'enqute mene par l'UNESCO surles moyens techniques dans le domainedu film, de la presse et de la radiodans 52 pays ou territoires, sera com-plte et tendue 33 autres pays outerritoires. Les Etats membres serontinvits constituer, au sein de leurscommissions nationales, des comitsconsultatifs pour l'tude des probl-mes techniques et professionnels del'information.

    Enfin, l'UNESCO poursuivra ses ef-forts pour unifier le systme Braille,crer un Conseil international duBraille et runir en confrences desspcialistes du Braille arabe et duBraille espagnol et portugais.

    L'entraide internationaleLe Dpartement de la Reconstruc-

    tion, cr par l'UNESCO, il y a cinqans, pour venir en aide aux pays dvasts, a maintenant un programmequi lui permet d'exercer son actionpartout o se fait sentir le besoin d'unevritable ( entraide Internationale)).

    Beaucoup a t fait pour relever lesruines laisses par la guerre ; dans lemme temps, d'autres besoins s'impo-saient l'attention de l'opinion publi-que internationale. En Palestine et enGrce, la guerre a chass de leursfoyers des milliers de personnes qu'ilfaut secourir de toute urgence ; de d-sastreux sismes ont eu les mmes r-sultats en Equateur, l'an dernier, tau Prou, cette anne, en plus de d-truire nombre d'coles et des monu-ments d'une immense valeur histori-que et artistique.

    Deux de ces problmes ont tout sp-cialement retenu l'attention de laConfrence de Florence ; il s'agit dessecours aux enfants rfugis de Grceet du Proche-Orient dont la situationest, encore aujourd'hui, vritablementtragique.

    Etant donn l'ampleur de ces pro-blmes et leur urgence, la Confrencegnrale a dcid d'adresser aux Etatsmembres de l'UNESCO un appel solen-nel en faveur de ces enfants. En outre,l'Organisation dcidera des mesuresqu'elle pourra prendre pour utiliser dela faon la plus efficace les fonds sp-ciaux mis bnvolement sa disposi-tion ou ceux qu'elle prlvera sur sonbudget ordinaire.

    Comme par le pass, l'UNESCO con-tinuera runir toutes les infrma-tions susceptibles d'aider l'organisa-tion de campagnes bnvoles de re-cours et de l'clairer elle-mme sur lesbesoins qui mritent une assistance di-recte de sa part. Pour les secours d'ur-gence, elle dispose depuis 1946 d'unfonds spcial. Elle facilitera ainsi certains pays l'achat et le transportde l'quipement technique qui leur faitle plus cruellement dfaut, ainsi quel'obtention de permis d'importation etd'exportation, ou mme de certainesexemptions de droits.

    En regard des besoins, le budget toutentier de l'UNESCO apparat drisoire.Aussi, dans ce domaine, la fonctionprincipale de l'Organisation ne peut-elle tre que de stimuler les bonnesvolonts individuelles et collectives ;d'encourager toutes les entreprises desecours et de contribuer leur succsen assurant ur_. wcrdination ihterna-tionale des. . f0rts les plus divers eten agissant sur J'opinion publique parle moyen de ses commissions natio-nales et des organes d'information.

  • Pale 7-LE COURRIER DE L'UNESCO

    La cinquime Confrence gnrale de l'UNESCO, dont les travauxse sont termins le 17 juin, marque un tournant dans l'histoire del'Organisation. Les dlgus des Etats membres se sont livrs unexamen attentif du programme de l'Organisation en vue de la rendreapte rpondre aux besoins d'un monde partag entre des idolo-gies rivales et inquiet du danger de la guerre. Ce point de vue at soulign par le Directeur gnral, M. Jaime Torres Bodet, et parde nombreux dlgus.

    C'est dans cet esprit que la Confrence a adopt deux rsolutions,prsentes, l'une par les dlgations du Brsil, du Canada, del'Equateur, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde, de l'Italie et duRoyaume-Uni, et l'autre par la dlgation belge ; leur but est depermettre l'UNESCO de faire face utilement et rapidement auxproblmes poss aujourd'hui par la Paix. Ces rsolutions (dont noslecteurs trouveront le texte sur cette page) comportent non seule-

    R SOLUTION

    PRSENTE PAR LE BRSIL, LE CANADA.L'EGYPTE, L'QUATEUR, LES TATS-UNIS,LA FRANCE, L'INDE, L'ITALIE ET LE

    ROYAUME-UNI

    LA CONFERENCE GENERALEAprs avoir entendu les dclarations de diffrentes dlgations

    et du Directeur gnral ;C () nstatant que le programme de l'Organisation, tel qu'il a t

    dtermin par la prsente Confrence, constitue une contributionplus importante'et plus directe la cause de la paix que le pro-gramwne des annes prcdentes ;

    Considrant que toutes les activits de l'Unesco, conformmentd souk acte constitutif, doivent tre orientes vers la paix. et laprosprit communes de l'hu'Y/Wnit, dans le respect de la Dcla-ration universelle des Droits de l'Homme ;

    Considrant que cette action, pour tre pleinement efficace,implique une universalit reUe et sincre cartant tout es'[Jritd'agression, et fonde sur la reconnaissance des principes de justiceet de libert sur lesquels repose la charte de l'organisation ;

    CHARGE le Conseil excutif et le Directeur gnral de mettreen uvre le programme de 1951 en s'inspirant des considrationsde corveentration et d'efficacit et. en tenant le plus grand comptedes principes directeurs qui figurent dans les prambuLes du pro-gramme de base de l'Organisation ;

    CHARGE le Conseil excutif et le Directeur gnral de prparerpour la sixime session de la Confrence gnrale un projet deprogramme o les diffrentes activits de coopration internationalesicr le : palan de l'ducation, de la science et de la'culture, tendentplus directement, dans le cadre de l'action des Nations Unies et deleurs autres Institutions spcialises au maintien et la consoli-dation de la paix ;

    DEMANDE au Conseil excutif et au Directeur gnral d'tudierdes projets rpondant ces mmes proccupations et susceptiblesd'tre/tM6 financs en dehors du programme ordinaire pas des contrai-butions votontaires en argent ou en services, provenant du plusgrand nombre possible de pays ;

    INVITE les Etat membres, en vue de mener bien un programmeainsi dfini et concentr, examiner la possibilit d'accrotre ainsidans l'avenir les ressources de l'Organisation.

    LE NERF DE LA PAIX

    Au cours de sa sance de clture, la Confrence gnrale a approuvune rsolution autorisant le Conseil excutif de l'UNESCO financer,par un transfert de fonds du budget de 1900, l'tude de projets excep-tionnels tendant immdiatement au maintien et la consolidation de laPaix. (Rsolution prsente par la France.)

    ment une revision de la politique d'ensemble de l'UNESCO, maiselles soumettent dsormais le programme en entier-et le budgetqui lui est attach- l'excution de ces travaux dont la ncessitprovient du combat chaque jour plus violent qui s livre dans lesesprits des hommes. il se dgage de l'ensemble de ces deuxtextes,", a dclar M. Torres Bodet, dans son discours de clture, le17 juin dernier, une volont de paix qui fait honneur la Conf-rence et tmoigne de notre fidlit tous l'idal suprme del'UNESCO .

    La Confrence a galement adopt des rsolutions prsentes parla Norvge et la France, dont le but est de dfinir les devoirs desEtats membres et les obligations que leur impose la Constitution del'UNESCO, et en mme temps de permettre l'Organisation detrouver les fonds ncessaires l'tude des projets prioritaires.

    RSOLUTION.

    PRSENTE PAR LA BELGIQUE

    LA CONFERENCE GENERALE

    REAFFIRME sa volont que l'UNESCO, CLn. < ; les limites de sacomptence, coopre troitement et activement l'oeuvre de paixdes Nations Unies ;

    CONSTATANT qu'en tant qu'Institution spcialise des NationsUnies, l'UNESCO ne peut que subir les effets des difficults quicompromettent le fonctionnement harmonieux du systme des Na-tions Unies et des l'/1 ! Stitutions spcialises ;

    EXPRIME le vu que ces difficults soient rapidement rsolues ;

    Et F AIT APPEL, aux Etats membres pour que ceux-ci redoublentd'efforts cet effet dans le cadre de leur action au sein des NationsUnies et des Institutions spcialises ;

    RENOUVELLE un appel pressant ses Etats membres pourque chacun, sur le plan national, poursuive et intens2fie son actiondans le domaine de l'ducation, de la science et de la culture, en vuede faciliter eut de dvelopper la comprhension entre les peuples ;

    AFFIRME que la contribution propre de-L'UNESCO la causede la paix ; consiste donner l'exemple de la tolrance et de la coMt"prhension rciproque, ainsi que des libres changes et de la Libred'scugs'on des ides CLns la diversit la plus large des points devue ;

    INVITE tous ceux qui CLns le monde se consacrent l'ducation, la science et la culture, ainsi que ceux qui disposent des moyensd'information des masses, prter kur concours au dveloppementde cette action ;

    CHARGE le Directeur gnral de porter cette rsolution laconnaissance du Secrtaire gnral des Nations Unies.

    POUR UNE CHARTE

    DES DEVOIRS DE L'TAT

    LE Directeur gnral est autoris envisager la constitution d'uncomit charg de rdiger une Charte des devoirs de l'Etat du pointde vue de l'ducation, de la science et de la culture, pour assurer

    une meilleure comprhension entre les peuples et faire rapport ce sujet la prochaine session de la Confrence gnrale. (Rsolution prsentepar la Norvge.)

    LA CONFRENCE DE L'UNESCO ADOPTE LE PROJET DE CONVENTION INTERNATIONALE

    SUR LA LIBR[ IMPORTATION DU MATRIEL SCIENTIFIQUE ET CULTUREL

    SAINT-ON que certains pays prl-vent sur les livres trangers jus-qu' 300 % de droits de douane ?

    Que des restrictions conomiques, sou-vent aussi prohibitives, privent encorede nombreux laboratoires de l'quipe-ment scientifique dont ils ont besoin ?Des expositions ducatives, destinesaux coles et aux muses,. ne peuventfranchir certaines frontires qu'en ver-sant un dpt d'argent considrable.

    Pour lutter contre ces obstacles co-nomiques, aussi divers que nombreux,que les pays continuent d'opposer auxchanges culturels, la Confrence deFlorence a adopt l'unanimit, le

    15 juin dernier, un important projetde Convention internationale prparpar l'UNESCO. Le but de cette con-vention est la suppression des taxesd'importation pour les livres, les objetsd'art, les films documentaires et, gn-ralement, le matriel scientifique ouculturel.

    Aux termes de cet accord, les gou-vernements signataires s'engageraient lever les droits de douane sur leslivres, publications et documents, etaccorderaient des devises pour l'im-portation des livres destins aux biblio-thques publiques. Seraient galementlibres de tous droits de douane les

    tableaux, dessins et sculptures, ainsique le matriel musical et le matrielde muse. Un article spcial rend librela circulation de tout matriel destinaux aveugles.

    L'accord entrera en vigueur ds qu'ilaura runi les signatures de dix pays.Ds le 20 juin, la dlgation duRoyaume-Uni la Confrence de Flo-rence s'est engage le soumettre la ratification du Par-lement britannique.

    Les films ducatifs, les films d'actua-lits, les enregistrements et le matriel

    scientifique, lorsqu'ils seront destins des institutions reconnues, serontgalement libres de droit.

    L'accord a soulev un vif intrt.C'est la seconde convention internatio.nale prpare par l'UNESCO. La pre-mire, sur l'importation du matrield'enseignement audio-visuel, a djt signe par dix-sept pays et ratifiepar l'un d'entre eux, la Norvge.

    Avant d'tre soumise la Conf-rence de Florence, la nouvelle conven-tion avait t approuve par le Conseilde l'Europe et par les signataires duTrait de Bruxelles.

  • -"--------P. _-.-------LE COURRIER DE L'UNESCO-Ptge 8

    r r

    "ET LA SCIENCE VIENT TAYER L'THIQUEET L

    DE LA FRATERNIT UNIVERSELLE J

    La Dclaration sur le Mythe du Racisme, que l'Unesco a rendue publique le 8} uiNet, a t rdige par lesanthropologues et les sociologues suivants :

    MM. les Professeurs Ernest Beaglehole (Nouvelie-Zlande), Juan Comas (Mexique), L. A. Costa Pinto(Brsil), Franklin Frazier (Etats-Unis), Morris Ginsberg (Royaume-Uni), Humayun Kabir (Inde). Claude Lvi-Strauss (France). Ashley Montagu (Etats-Unis), Rapporteur.

    Ces spcialistes furent convoqus par l'UNESCO Paris en dcembre dernier. Le texte dfinitif de la Dclarationtient compte des suggestions qui furent faites au rapporteur, M. le Professeur Montagu, et qui manaient des personnalitssuivantes : MM. Hadley Cantril, E. G. Conklin, Gunnar Dahlberg, Theodosius Dobzhansky, L. C. Dunn, Donald Hager, JulianHuxley, Otto Klineberg, Wilbert Moore, H. J. Muller, Gunnar Myrdal, Joseph Needham.

    LES savants s'accordent en gnral t reconnatre que l'humanit est une etque tous les hommes appartiennent la mme espce, Homo sapiens. Il est,

    en outre, c'ommunment admis que tous leshommes sont issus vraisemblablement d'unemme souche : les diffrences qui existententre les divers groupes humains sont duesau jeu de facteurs volutifs de diffrenciation,tels que la modification dans la situation res-pective des particules matrielles qui dter-minent l'hrdit (gnes), le changement destructure de ces mmes particules, l'hybrida-tion et la slection naturelle. Des groupesplus ou moins stables et plus ou moins dif-frencis se sont ainsi constitus, qui ont tclasss de diverses manires, avec des inten-tions diffrentes.

    Du point de vue biologique, l'espce Homosapiens se compose d'un certain nombre degroupes, qui diffrent les uns des autres parla frquenoo d'un ou de plusieurs gnes par-ticuliers. Mais ces gnes eux-mmes, aux-quels doivent tre imputes les diffrenceshrditaires qui existent entre les hommes,

    trs lche donne ce mot, ont t qual1fiesde. races . alors que, de toute vidence,les Amricains ne constituent pas une race,pas plus d'ailleurs que les Anglais, les Fran-ais ou toute autre nation ; de mme, ni lescatholiques, ni les protestants, ni les musul-mans, ni les juifs ne reprsentent des races ;l'on ne peut dfinir comme groupesc raciaux les peuples qui parlent l'anglaisou toute autre langue ; les habitants de l'Is-lande, de l'Angleterre ou de l'Inde ne formentpas une race ; et l'on ne saurait regaraercomme membres d'une ra, cje particulire le..individus qui participent la culture turque,chinoise ou toute autre.

    Les groupes nationaux, religieux, gogra-phiques, linguistiques ou culturels ne coln-c1dent pas ncessairement avec les groupesraciaux et les aspects culturels de ces groupesn'ont avec les caractres propres la raceaucun rapport gntique dmontrable. Lesgraves erreurs entranes par l'emploi du mot. race dans le langage courant rendentsouhaitable qu'on renonce compltement ce terme lorsqu'on l'applique l'espce

    UN EXEMPLE-En Nouvelle-Zlande, la population autochtone maorie a plus que dou-bil entre 1896 et 1936 ; elle constitue aujourd'hui un vingtime environ dela population totale du pays. Son importance conomique et politique s'accrot rgulire-ment, et l'on note une progression constante dans le nombre des tudiants maoris qui sedestinent : l'enseignement.

    sont toujours en petit nombre si l'on consi-dre l'ensemble de la constitution gntiquede l'homme et la grande quantit de gnescommuns tous les tres humains, quel quesoit le groupe auquel ils appartiennent. Bref,les ressemblances entre les hommes sontbeaucoup plus grandes que leurs diffrencies.

    Une race, biologiquement parlant, peutdonc se dfinir comme un groupe parmi ceuxqui constituent l'espce Homo sapiens. Cesgroupes sont susceptibles de croisements lesuns avec les autres. Mais, du fait des bar-rires qui les ont plus ou moins isols dansle pass, ils offrent certaines diffrences phy-siques rsultant des partlctularlts de leurhistoire biologique. Ils reprsentent les varia-tions d'un mme thme.

    En rsum, le mot

  • Page 9-LE COURRIER DE L'UNESCO

    T CIVILISATION

    par Alfred MTRAUX

    . LA BARBARIE DE NOTRE TEMPS EST PLUS FROCE ET PLUS ABSURDE QUECELLE DU SOI-DISANT

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Ptte) 10.. cfIIoi, j'... r. i p. rl.. de sodl

    '0'"enlire J......... ll"...

    BALZAC

    ET LA CLCtRE

    HONORE DE BALZAC.

    par Mareel BOUTERON, de l'Institut La civilisation n'est rien sans l'expansion de l'a pense. Nous sommes,

    nous savants, nous crivains, nous artistes, nous potes, chargs de 1'eux-primer. Nous sommes tes nouveaux pontifes d'un avenir inconnu dontnous prparons l'uvre. >>

    BALZAC, Lettre adresse aux crivains franais, 1834.

    Honor de BALZAC est mort il y a un sicle. Peu d'hommes auront exerc une influence aussi profondesur la littrature de tous les pays. Son oeuvre, consacre la peinture d'une poque et si fortementenracine dans la terre de France conserve pourtant toute sa vigueur et semble chaque jour plus uni-verselle. Les amis de BALZAC ne connaissent de frontires ni politiques ni linguistiques. A une certaineprofondeur, il n'y a plus seulement dans une grande oeuvre des personnages avec leurs multiples dif-frences de nations, de classes ou d'intrts : il y a des tres humains (-vont acclrer la monte vers laGloire. Et le plus grand ennemi deBalzac, le plus perfide, Sainte-Beuvelui-mme sera bien forc de recon-naitre la rapidit de cette ascension.TI crira, en effet, dans son Lundi du2 septembre 1850, quinze jours aprs lamort de Balzac :

    ( (... Si rapide et si grand qu'ait tle succs de M. de BALZAC en France ;il fut peut-tre encore plus grand en

    Europe. Les dtails qu'on pourrait don-ner cet gard sembleraient fabuleuxet ne seraient que vrais... Il y a eu unmoment o Venise, par exemple, laSocit qui s'y trouvait runie imaginade prendre les noms de ses principauxpersonnages et de jouer leur jeu... Ceque je dis de Venise se reproduit desdegrs divers en diffrents lieux. EnHongrie, en Pologne, en Russie, les ro-mans de 1\1. de BALZAC faisaient loi...On copiait avec exactitude ce qui noussemblait, nous, un rve d'artiste mil-lionnaire ; on se meublait la BAL-ZAC)). Comment l'artiste serait-il restinsensible et sourd ces mille chos dela clbrit et n'y aurait-il pas entendul'accent de la glaire...))

    Sainte-Beuve aurait pu ajouter biend'autres exemples, s'il les avait con-nus ! Il nous aurait montr la comtesseMaffei recevant Balzac genoux, lors-qu'il entra dans son salon Milan,Balzac acclam Vienne, par le public.dans une salle de concert ; Vienneencore, il nous aurait prsent laredoutable princesse Mlanie de Met-ternich se faisant le guide bnvole duromancier pour la visite du Tr30Timprial, et son mari, le chancelier,l'arbitre de l'Europe, dvorant l'His-toire des Treize...

    Quel homme et rsist aux sduc-fions d'une telle gloire ? Mais cellequ'il poursuit est plus haute que celledes admirations fminines.

    Son ambition est de conqurir dansle domaine des lettres une gloire gale celle de Napolon dans le domainedes armes. Il a firement inscrit sur unpetit papier coll au fourreau de l'pede l'Empereur, dont une statuettedomine sa table de travail : ( Ce qu'iln'a pu accomplir par l'pe, je l'ach-verai par la plume, x

    Telle tait la plus illustre des mulesde gloire que BALZAC s'tait proposed'galer, ainsi qu'il le disait sansambages dans cette lettre Mme Han-ska, le 6 fvrier 1844 : ( Quatre hom-mes ont eu une vie immense : Napo-lon, Cuvier, O'Connell et je veux trele quatrime. Le premier a vcu dusang de l'Europe, il s'est inocul desarmes ! Le second a pous le globe !Le troisime, s'est incarn un peuple !Moi j'aurai port une socit toutentire dans ma tte.))

    Et cette Socit-celle de la fin deJ'Empire, de la Restauration et de laMonarchie de Juillet-mise en actiondans les 85 romans de la ComdieHumaine, ne compte pas moins dedeux mille personnages, d'une ralitsi intense qu'elle les rend inoubliables.

    QUEL chemin parcouru depuis LesChouan, la premire tape, de-puis 1829, o pour la premirefois, le jeune romancier franchissaitle seuil d'un grand salon littraire,celui de Mme Rcamier. Quel bilan degloire ! Conqute d'un public euro-pen, conqute de la renomme parmises pairs, conqute mondaine et pourcouronner tous ces succs, le mariageavec la trs noble Polonaise EvelineHanska, ne comtesse Rzewuska, cl-br le 14 mars 1850, en l'glise Sainte-Barbe de Berditcheff. par le comte-

    Quelques dcades aprs la mort de Batzac.la c Socit des gens de lettres a commanda Rodin une statue du clbre crivain. Rodinapporta cette uvre une scrupuleuse pays.sion : dlinir le caractre essentiel de Bal-zac lui importait beaucoup plus que la res-semblance. Il tudia les lithographies et lesgravures, il tut l'oeuvre entire du romancier.On sait que le fruit de ce patient labeur futrefus par ceux qui t'avaient command. Cen'est qu'en 1939 que l'oeuvre fut coule dansle bronze : elle a t dresse au croisementde deux boulevards parisiens. L'original se

    trouve au Muse Rodin.

    abb Czarouski, reprsentant l'vquede Jitomir.

    Mais toutes ces victoires ne lui fontque plus cruellement sentir la carencede ses deux ambitions les plus tenaces,celles qu'il nourrit depuis 1819 et quidemeureront jamais insatisfaites :l'ambition acadmique et l'ambitionpolitique.

    Au bord de sa tombe encore ouverte,le plus illustre des Quarante le vengeamagnifiquement de ses checs. Chemi-nant dans le cortge funbre, le21 aot 1850, ct du ministre Baro-che, comme celui-ci se penchait verslui en disant : C'tait un hommedistingu)), Victor HUGO, dans unsursaut d'indignation, lui rpliqua : C'tait un gnie ! >>'

    Prenant ensuite la parole devant lecercueil du grand romancier, le grandpote prophtisa le jugement de lapostrit : M. de BALZAC, dit-iltait UR des premiers parmi les plusgrands, un des plus hauts parnii les

    meilleurs... Tous ses livres ne formentqu'un seul livre vivant, lumineux, pro-fond, o l'on voit aller et venir, mar-cher et se mouvoif, avec je ne sais quoid'effar et de terrible ml au rel,toute notre civilisation contemporaine ;livre merveilleux que le pote a inti-tul ( COMEDIE H et qu'il aurait puintituler HISTOIRE, qui prend toutesles former et tous les styles, quidpasse Tacite et qui va jusqu' Su-tone, qui traverse Beaumarchais et quiva jusqu' Rabelais ; livre qui estl'observation et qui est l'imagination ;qui prodigue le vrai, l'intime, le bour-geois, le trivial, le matriel, et qui, parmoment, travers toutes les ralitsbruquement et largement dchires,laisse tout coup entrevoir le Plussombre et le plus tragique idal. A soninsu, qu'il le veuille ou non, l'auteurde cette oeuvre immense et trange estde la forte race des crivains rvolu-tionnaires. Il

    'ENTAIT bien en effet une rvolu-tion que de faire d'un genresecondaire et dcri, le genre lit-

    traire, le plus clbre. le plus typiquedu XIX'et du XX'sicles. Tous lesromanciers de valeur depuis la mort deBALZAC jusqu' l'heure prsente ontt et sont plus ou moins des disciplesde BALZAC, comme Zola ou Bouiget,ou ses tributaires.

    La gloire politique ne lui a pas tmoins mnage aprs sa mort. Lespartis les plus divers et les plus oppo-ss l'ont attir eux comme urie proiemagnifique. Les historiens, leur tour,et, leur tte, un maitre des tudesnapoloniennes-Albert Sorel-n'ont pas hsit reconnaitre dansl'oeuvre de BALZAC une mine de docu-ments essentiels pour la connaissancedu XIX'sicle. BALZAC l'avait d'ail-leurs pressenti lui-mme, ds 1845,lorsqu'il crivait le 6 mars Mme Hanska :"J'ai beaucoup gagnauprs des gens srieux ; on commence comprendre que je suis plus histo-rien que romancier, x

    T) OBLIGATIONS de documents, li-vres, articles, confrences surBALZAC foisonnent en France et

    l'tranger. A Chicago, un vritableatelier d'tudes balzaciennes a tcr par le dfunt professeur Preston-Dargan ; en U. R. S. S., les Soviets ontpubli de remarquables recueils dedocuments sur Balzac et la Russie ; Rio-de-Janeiro, une monumentale pu-blication des oeuvres de Balzac, tra-duites en portugais, est actuellementen cours d'dition, sous la direction del'excellent balzacien Paolo Ronai ; Montevideo, une Confraternit uni-verselle balzacienne a t fonde parJacques Gastaldi, Uruguayen ; mais lesactivits balzaciennes sont si nombreu-ses travers le monde que l'on ne peutsonger les numrer toutes.

    Mais que valent, en comparaison dela grandeur du gnie qu'ils clbrnt,tous ces hommages si universels, siofficiels, si grandioses qu'ils soient ?

    Les plus srs tmoignages de cettegloire clatante et mondiale ne demeu-rent-ils pas ceux que portent devant laPostrit, les cratures elles-mmes dece tout-puissant dmiurge : ces cra-tures qui, peine nes, sont aussittdevenues de vritables symbolescomme Grandet, l'avare de Saumur,aussi vivant dans notre esprit quel'Harpagon de Molire, et comme lepitoyable Pre Goriot, aussi populaireque le roi Lear de Shakespeare, etcomme bien d'autres acteurs parmi lesdeux mille personnages du mondebalzacien !

  • Pace Il-lE COURRIER. DE L'UNESCO

    NOUVELLES DE LA SCIENCE

    E 1E lE ` 4 1 I 1E 1f l h lf l.. ff lE 9 4EOILE H INIEIR. GIlIIIQUIIE tt

    ... den de la houlle nolore

    Les nouvelles centrales oliennes

    d'nergie lectrique

    a, et l, les moulins vent reparaissent.

    Ce ne sont plus les touchants moulins des gravurs hol-landaises, mais des constructions modernes, destines transformer le vent en nergie lectrique. Grce ces nou-

    veaux moulins, l'nergie olienne viendrait remplacer ou compltercelle que produisent le charbon ou le ptrole dont l'importation esttrop onreuse pour l'conomie de nombreux pays. Les rserves decharbon s'puisent-et c'est l, d'ailleurs, une des grandes proc-cupations de notre poque.

    En France, aux Etats-Unis, au Danemark, aux Pays-Bas, enGrande-Bretagne, des spcialistes tudient actuellement les moyensde transformer le vent en nergie lectrique.

    Une station de recherche olienne, construite dans les Orcades,sera bientt dote d'un gnrateur de 100 kW qui, reli aux ins-tallations lectriques de l'archipel, contribuera l'alimenter enlectricit. Les rgions ctires de l'ouest des Iles britanniquessont parmi les plus venteuses du monde et les experts affirmentqu' quelques dizaines de mtres du sol, il passe sur les ctes, lesjours de tempte, des millions de chevaux-vapeur.

    Selon un rapport publi il y adeux ans par une socit britanni-que de recherches lectriques, lesvents soufflant sur les Iles bri-tanniques pourraient produire an-nuellement entre 3, 75 et 7, 5 mil-lions de kW-heure, soit l'nergiefournie par 2 4 millions de tonnesde charbon.

    L'nergie olienne, ressource in-tarissable, est d'une importanceconomique capitale : mais selonle spcialiste anglais M. E. W. Gold-ing, l'exploitation, pour tre ren-table, doit d'abord surmonter deuxobstacles : chaque volume d'air nereprsente qu'une trs faible quan-tit d'nergie-et l'on ne peutcompter sur le vent.

    Il s'ensuit que dans ces condi-tions, le stockage de l'nergie de-vant servir pendant les priodessans vent serait assez coteux. Sil'nergie olienne doit tre utilise

    sur une grande chelle, M. Goldingestime qu'il ne faut procder au-cun stockage et n'utiliser l'nergieque chaque fois que le vent souffle.II convient donc de construire lesmoulins dans des rgions trs ven-teuses et proximit de centraleslectriques.

    On pourrait, selon M. Golding,produire ainsi en Angleterre del'nergie au prix de 0, 24 penny(environ 1 fr.) 0, 38 penny (envi-ron 1 fr. 57) le kilowatt-heure, soit un prix moins lev que l'nergiedes centrales thermiques qui re-vient en moyenne 0, 4 penny (en-viron 1 fr. 66 le kilowatt-heure).

    Au Danemark, le gouvernementpoursuit depuis la fin du sicle der-nier des expriences sur l'nergieolienne. Entre 1900 et 1910, plu-sieurs centaines de >, d'une capacit de 3 30 kilowatts, furent construites au

    TEL est le thme de discussion queL'UNESCO propose pour 1950-1951.Les aspects techniques de cesujet seront examins lors de la qua-trime Confrence mondiale de l'Ener-gie qui se tiendra Londres le moisprochain, sous la prsidence de sir Hic.lold Hartley, membre de la Royal So-ciety.

    Un comit d'experts, runi l'UNESCO, au mois d'octobre dernier,sous la prsidence de sir Harold, avaitformul certaines suggestions qui ontguid l'UNESCO dans la prparationde six brochures qui paratront au moisd'aot prochain. Ces plaquettes pour-ront servir faire connatre diversaspects du problme ou l'organisa-tion de dbats publics. Citons, parmiles auteurs, sir Alfred Egerton, membrede la Royal Society (Grande-Bretagne),le professeur F,-E, Simon, membre dela Royal Society (Grande-Bretagne), leprofesseur M. S. Thacker (Inde), le pro-fesseur Gustav Eichelberg (Suisse) etM. Pierre Ailleret (France).

    Sir Harold Hartley est galement pr-sident de l'Association britannique pourl'Avancement de la Science, dont le,runion annuelle aura lieu Birmin-gham au mois de septembre.

    Parlant de cette runion, l'ditoria-liste de Nature, la grande revue scien-tifique anglaise, crit :

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 12

    Lorsque le cinma prend pour thme :

    L'AMITI ENTRE LES PEUPLES

    "line thanson pour Ameland" p

    par Francis BOLEN, de la Division du Film de l'UNESCO

    ET DE LEURS EPEES, ILS FORGERONT DES SOCS... Sur la petite lehollandaise d'Ameland, un groupe de trente volontaires de onze paysconstruisent Un home de vacances B sur l'emplacement d'une anciennestation allemande de radar. Munis de pics, de pioches, de marteaux,ils travaillent une oeuvre de paix et de iratornit. De leurs eHortsest ne une chanson->. Le succsremport aux Etats-Unis par cesmanifestations a encourag les orga-nisateurs transformer ces Semai-nes >> en Mois du Thtre x. Aucours du premier trimestre de 1951,cette exprience sera tendue denombreux autres pays.

    Afin de confrer la SemaineInternationale du Thtre>> uncaractre plus universel, le Congrsde Paris a propos que l'LLT. choi-sisse un auteur dramatique, origi-naire de prfrence du pays o setiendra son prochain congrs (enl'occurrence la Norvge), et qu'il dis-tribue tous ses Etats membres une

    LE PLUS EFFICACE DES MOYENS DE CULTURE Pouuons-nous, en 1950, nous satisfaire d'un thtre rserv une

    fraction infime de la population du globe ? Pouvons-nous borner nosefforts la dfense et l'illustration du thtre sur les scnes, officiellesou non, des grandes viUes d'Europe, d'Amrique et d'Asie ? On affirmeque le thtre est le plus efficace des moyens de culture, le corps vivantde l'ducation, !'un des instruments les plus srs de la cOimprhensioninternationale. On dit encore, on ose dire qu'il n'y a point de socitdigne de ce nom sans thtre. Que deviennent alors les normes massesrurales, et le pro ! tariat industriel, ces banlieues et ces bourgades innom-brables que cldaignent depuis si longtemps les tournes les plus auda-cieuses ? Et que deviennent ces immenses rgions o lue thtre se meurtavant mme d'avoir dpass ses formes rituelles ? Ce sont M de terriblesproblmes, mais dont votre Institut, je le sais, ne peut pas se dtourner.))

    Jaime TORRES BODET(Message au Congrs de l'Institut International du Thtre.)

    liste des oeuvres de cet auteur ensignalant une pice qui, par soncaractre universel, est susceptiblede favoriser la comprhension inter-nationale. Cette oeuvre devra, enprincipe, tre joue pendant la>.

    Le Congrs a galement adoptune recommandation manant de ladlgation yougoslave et tendant lareprsentation, au cours de l'anne1951, d'une srie de pices exaltantles idaux de paix.

    Il a, en outre, invit les Centresnationaux former, dans leurs paysrespectifs, des >, lorsqu'ils'applique des objets rele-

    vant directement du thtre-d-

    en particulier, tre exonres detoutes taxes locales ou nationales.

    Le Congrs s'est galement pro-nonc en faveur des travaux entre-pris par l'Unesco en vue de laprparation d'une nouvelle Conven-tion universelle du Droit d'Auteur.Parmi les autres projets auxquelsl'I. I. T. prtera son concours, men-tionnons : la prparation d'un glos-saire de termes techniques duthtre, tabli en cinq langues ; unetude sur le thtre pour enfants travers le monde, qui sera examineau cours du Congrs de 1951 ; uneenqute sur la cration ventuelle Paris d'un Thtre International ; etl'allocation de bourses destines promouvoir des changes d'acteursprofessionnels entre les centres del'I. I. T.

    Une Confrence d'experts surl'Architecture thtrale moderne,runie 'Paris du 19 au 21 juin, aprcd de quelques jours l'ouver-ture du Congrs. Pour la premirefois depuis la fondation de l'I. I. T.,un groupe de spcialistes allemandsparticipait aux travaux de la Conf-rence aux cts des dlgations desEtats membres. Les dbats et lescauseries des techniciens et des artis-tes ont t illustrs par une expo-sition d'architecture thtrale.

    EGYPTE* Une socit a t constitue pourla projection de films en 16 mm.dans les villages d'Egypte, et, spcia-lement dans ceux qui n'ont encorejamais vu d'images animes. Lesprogrammes comporteront des filmsducatifs et cWcumentaires, ct defilms de fiction.* Armand Roux va tourner en

  • Page 13-LE COURRIER DE L'UNESCO

    Sous 1 (5 patronage

    de l'O. I. R.

    CROISADE

    de CONCERTS

    pour une"ELITE OUBLIE

    LE mois dernier, une tourne de concerts, orga-nise sous le haut patronage de l'organisationInternationale pour les Rfugis, a rappel augrand public d'Europe occidentale le sort-tou-jours malheureux et parfois tragique-de quelque650 musiciens et chanteurs qui, cinq ans aprs lafin d'une guerre qui les a chasss de leurs foyers,n'ont encore d'autres refuges au monde que lescamps de O. I. R. en Allemagne, en Autriche et enItalie.

    Les cinq artistes auxquels l'O. I. R. s'est adressepour cette > et que viennentd'applaudir Genve, Zurich, Amsterdam, Paris etLondres sont eux-mmes des personnes dpla-ces >>, Ils ont t dsigns la suite d'un concoursprsid par un jury de professeurs du Conservatoirede Genve. Ce sont les violonistes Elise Cserfalvi,22 ans,. et Arpad Gerecz, 25 ans, tous deux deBudapest ; les pianistes Charles Reiner. 26 ans, deBudapest, et Boris Maximowics, 44 ans, de Kiev ;et le chanteur Ladislas Pudis, 26 ans, de Tchcoslo-vaquie. Leur accompagnateur, M. Siegfried Oehl-giesser, est lui aussi un rfugi, un sans patrie >>...

    Cette lite oublie -le mot est de M. DonaldKingsley, Directeur gnral de l'O. I. R.-ne se com-pose pas uniquement de musiciens, d'artistes oud'intellectuels. Au dbut de cette anne l'O. I. R.comptait encore dans ses camps 38. 000 rfugiscapables d'exercer une profession, un mtier oud'occuper un poste administratif.

    Dans un appel adress tous les Gouvernements,M. Kingsley a rappel rcemment que l'O. I. R. doitse dissoudre le 31 mars 1951 ; le retour de milliersde rfugis une existence conforme aux exigencesde la dignit humaine dpend de la rponse qui serafaite, au cours des neuf prochains mois, au pressantappel de M. Kingsley.

    /i.-.-. 8...u. nnuJJlJL4alJld.

    FTES DE LA LIBERTLa libert politique avait t, pendant de longs si-

    cles. une esprance : elle devint soudain une ralit Philadelphie d'abord, le 4 : uillet 1776. puis Paris, le14 juillet 1789. Or les vnements d'Amrique et deFrance allaient concerne"tous les.-peuples, et nonseulement vers la fin du XVIII'sicle, mais aujourd'huiencore et demain sans doute.

    Dans les jeunes Etats-Unis, la Dclaration d'Indpen-dance puisait son inspiration comme son vocabulairedans l'immense histoire de la lutte pour les droits de:'homme. Elle disait : Nous tenons pour videntes cesvrits que tous ! es hommes naissent qaux et que leurCrateur les a dots de certains droits inalinables. telsque la vie. la libert et la poursuite du bonheur. aTreize ans plus tard, au nom de la Libert, de l'Ega-lit et de la Fraternit, le peuple de Paris enfonaitles portes de la Bastille. C'tait le commencement dela victoire sur l'absolutisme.ERIK SATIE

    Ce solitaire, qui eut tant d'influence sur Ravel etDebussy, inquitait les gens srieux. Pianiste dans descabarets montmartrois, il y rencontra les peintres : Mo-net, Czanne, Toulouse-Lautrec..., dont ri rva >VINCENT VAN GOGH

    Le 29 juillet 1890 mourut VANGOGH, peintre fou de lumire. CeHollandais tait un grand artisteavant de dcouvrir la Provence.Mais c'est l qu'il devait, selon:.' : 5 propres termes, trouver son_'. ut ; il y trouva l'envotementqu'il avait cherch toute sa vie.Selon son biographe, il lui fallutalors pntrer le monde. Ses yeuxmordaient dans tous les objets,dans les arbres et dans le sol"11ptrit l'air phmre en une masse

    sOlCie... 11 pelgna a un Jaune que ion pouvail goter,entendre, sentir et toucher. Il peignait jusqu' faireparler la pierre M.LE POTE LE PLUS PRCOCE DE L'INDE

    ... et sans doute du monde entier naquit prs deMadras, en juillet 1450, Il mourut trente ans, min,dit-on, par des excs de toutes sortes. Mais il eut letemps de donner son peuple les admirables pomesqu'on appelle le Jaimini Baratha, le Sringara Sakun-thala. Pillamarri PINAVIRABHADRIAH tait clbre dj l'cge de dix ans. Et l'on conte qu'un vieil crivain,qui venait de publier un livre, vint un jour sollici'er sonavis. Il dut chercher le critique parmi ses petits cama-rades de jeu. reut un verdict aussi svre que laco-nique et s'en fut misrable, tandis que Pillamarri repre-nait la partie...

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 14

    LES

  • Page 15-LE COURRIER DE L'UNESCO

    cc Il mit tant tk gnie au service de sa vrit

    que ce tte vrit aujourd) hui parat ternelle))

    J ean.. Sbastien BACH

    par Georges FRADIER

    BACH ne cesse pas de grandir. Le 28 juillet 1750, les musiciens et les amateurs clairs,comme ce roi de Prusse auquel le vieux Matre venait de ddier son musika-lisches Opfer >>, regrettrent sincrement la disparition d'un extraordinaire vir-tuose. Hors sa famille et quelques lves, on connaissait peine les compositionsque depuis cinquante ans ils entassait dans ses armoires.

    UN sicle plus tard, des! Jrudits, en Allemagne,entreprirent l'dition cor-

    recte de ces oeuvres, oude ce qu'il en restait. BACHtait devenu le matre myst-rieux des musiciens les plusillustres ; MENDELSSOHNavait ressuscit la > ; SCHU-MANN tendait aux jeunesgens le Clavecin bien temp-T ? : Faites-en votre painquotidien.)) WAGNER, puisBRAHMS, proclamrent leurallgeance au patriarcheprcurseur)).

    En 1950, on ne compte plusles >, les

  • LE COURRIER DE L'UNESCO-Page 16

    Un exemple de coopration scienti-

    tique internationale au moyen ge

    L'COLE DE SALERNE

    ll rlRl id miJul rH.

    1o. u. iJz hA Un. io' :..

    LORSQU'AU v'sicle. les provinces de l'empire d'Occidentfurent envahies par les >, te patrimoinescientifique lgu par Rome, Athnes et les anciennes

    civilisations orientales, sembla perdu tout jamais pourl'Europe. Or, ce tue au milieu mme des bouleversements etdes querelles du haut moyen ge, que la science reprit sesdroits-