Méthodes digitales (5/6) : le questionnaire en ligne

Marc JahjahMaster 2 « Communication et édition numérique »

Université de Haute-Alsace (Mulhouse)

Dernières séances

Conception d’un questionnaire

Publication avec Google Forms

Plan

1. Pourquoi une enquête/un questionnaire ?

2. Un objet, des questions, des indicateurs

3. Règles formelles

4. Exploitation

5. Echantillon

1. Pourquoi une enquête de satisfaction en ligne/un questionnaire ?

Mieux connaître le public d'une institution

Conception itérative d'un produit

Evaluation d’un livrable

2. Un objet, des questions, des indicateurs

But : expliquer un usage spécifique

Méthode explicative

Recherche des facteurs déterminants

Recherche des facteurs associés

Démarche comparative : qu’est-ce qui distingue une population cible d'une autre (point de comparaison) ?

Démarche circonscrite : on ne peut pas tout analyser ! Selon la question posée, les questions seront plus ou moins pertinentes…

2. Un objet, des questions, des indicateurs

Exemples

La lecture dans une classe de CP : facteurs de réussite des élèves ?

Le téléphone portable dans la vie de couple : contribue-t-il à la déstabilisation du couple et au repli sur soi ?

Questions (elles dépendent de votre objet/problématique)

À poser : profession des parents ? temps consacré à l’étude ? nombre d’enfants dans le foyer et chambres ? / Nombre d’heures à utiliser le portable ? Combien de sms envoyés hier ? À quelles heures ?

À éviter : quelle est la couleur du portable ? etc. (à éviter dans le cadre d’une problématique sur le couple et le téléphone)

2. Un objet, des questions, des indicateurs

Avant les questions…il faut bien une recherche à mener, un « objet de recherche ». Comment construire cet objet ?

Partir d’une question simple puis…

Se documenter, pratiquer soi-même ou mener des pré-enquêtes

…pour écarter vos stéréotypes et les faux problèmes (question sans intérêt, imprécise et maladroite : « les jeunes lisent-ils moins depuis l’avènement du numérique ? »)

…pour problématiser, densifier la réflexion : poser une question nourrie par des recherches solides et intéressantes

2. Un objet, des questions, des indicateurs

…pour se rapprocher du « vécu » des acteurs interrogés

…pour multiplier les indicateurs directs/indirects

Exercice : quelles questions poser à ces objets de recherche :

Quels liens entre les goûts d’un individu et son appartenance à une classe sociale ?

Pourquoi les filles sont distanciées par les garçons à la fin des études secondaires en mathématiques ?

2. Un objet, des questions, des indicateurs

Problème : ce que préfèrent les acteurs n’est pas nécessairement ce qu'ils font (bien au contraire)

Il faut donc multiplier les indicateurs…

Fréquence de l’activité

Intensité de l’activité

Attachement à l’activité

2. Un objet, des questions, des indicateurs

Certains indicateurs sont plus fixes que les précédents : ce sont des déterminants sociaux

Liste non exhaustive de déterminants (dépend de la question et de l’objet)

Homme/femme, fille/garçon

Âge (peu fiable) : tous les 5/10 ans

Catégories socioprofessionnelles : agriculteurs, artisans/commerçants/chefs d’entreprise, cadres/professions intellectuelles, professions intermédiaires, employés, ouvriers

Niveau de diplômes : certificat, BEP, brevet, etc.

Origine sociale : position des parents en activité

Proximité familiale : degré de proximité géographique de la famille de l’acteur

Positionnement conjugal : en couple ? en colocation ? avec des amis ? des enfants ?

Etc.

3. Règles formelles (a) questions de fait VS questions d’opinion

Questions de fait : «  Combien de temps avez-vous passé à utiliser votre téléphone  » plutôt que «  Aimez-vous…? » (mais parfois la question d’opinion est utile)

Etre précis pour éviter la généralisation/moyennisation imprécise par le sondé lui-même : « Combien de temps avez-vous passé à utiliser votre téléphone hier ? »

Elargir le questionnement à d’autres objets pour éviter la hiérarchisation implicite de l’acteur : « Quels sont les 3 derniers livres que vous avez lus récemment ? »

3. Règles formelles (b) questions ouvertes/questions fermées

Questions fermées

Avantages : peu coûteuses matériellement

Désavantages : peu d’ouverture à la parole

Questions ouvertes

Avantages : plus de liberté à l’acteur

Désavantages : coûteuses en temps et parfois peu utiles (indications données sont trop digressives, etc.)

Privilégiez les questions fermées avec une ou deux questions ouvertes (tout dépend de la nature de l'enquête et de sa question centrale évidemment)

Inclure une catégorie « sans opinion » pour être proche du vécu des acteurs

3. Règles formelles (c) favorisez l’expression personnelle

Objectifs : évitez d’intimider le sondé sur un savoir implicite qu'il serait censé maîtriser (il risque de se sentir exclu culturellement)

Eléments introductifs : introduire plutôt les questions par «  Pensez-vous ? », « Est-ce que ? », « Estimez-vous ?

Garantissez l’anonymat : «  Le laboratoire X mène une recherche sur… Nous vous remercions de bien vouloir y collaborer. Vos réponses resteront confidentielles et totalement anonymes. »

Justifiez et expliquez les questions délicates ou étranges : « Pour mieux comprendre telle pratique…Nous avons besoin de la comparer à cette autre pratique…Nous allons donc vous poser… »

Autorisez la multiplicité des réponses (plusieurs cases possibles)

3. Règles formelles (d) erreurs à éviter

Ne posez qu’une question…par question

Proposez un continuum («   tout à fait d’accord   », «  plutôt d’accord  », «   , plutôt pas d’accord  », «  pas d’accord du tout », etc. ») pour les questions d’opinion)

Evitez les doubles négations : «  Ne pensez-vous pas que…la société X n’aurait pas dû… » ?

Maîtrisez l’ordre des questions : elles s’influencent mutuellement (les acteurs répondent différemment)

Pour la prochaine fois…

Définir un objet et une problématique

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