Merci à Somia, ma relectrice-correctrice qui orthographe, de...

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A ma femme Jackie, A Charlotte, Isabelle, Maxime mes enfants, A Tim, Théo et Emma mes petits enfants.

& Merci à Somia, ma relectrice-correctrice qui a patiemment et avec pugnacité traqué toutes mes fautes d’orthographe, de syntaxe ou de conjugaison. Je suis un écrivain du bâtiment, elle avait fort à faire !

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Je rends hommage à Audrey, Graciane et tous les adhérents des « X en colère » pour leur courageux combat. Je veux leur dire que cet ouvrage est le témoignage de mon soutien et de ma solidarité à la cause qu’ils défendent avec un acharnement qui force l’admiration. http://xencolere.jimdo.com/

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Introduction

Février 2013, en ce mois plus court que les autres, un peu comme s’il s’excusait des avanies qu’il nous fait subir, la France en crise depuis déjà plusieurs années, est en guerre au Mali, contre le terrorisme d’AQMI.

Le chômage augmente, les usines ferment les unes derrière les autres et des grands pans de notre industrie sont menacés, parmi lesquels, l’automobile, les pneumatiques, l’industrie pétrolière et l’industrie sidérurgique.

Le moral des français, qu’on analyse au travers du prisme de la consommation, est en berne, tout comme la météo qui est catastrophique car il pleut depuis presque quatre mois, quasiment sans interruption. Le gouvernement vient de prendre la décision d’augmenter les impôts, mais n’a pas encore commencé à faire les économies jugées indispensables sur les dépenses publiques : Difficile de mécontenter ceux qui représentent l’essentiel de son fond de commerce !

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Le taux de croissance pour 2013 a été revu à la baisse et la France est dans le collimateur de la Commission Européenne.

Pendant ce temps là, un débat a fait rage à l’Assemblée Nationale courant janvier et début février 2013. Un débat qui coupe la France en deux, les pros et les antis « Mariage pour tous ». Finalement, la loi Taubira est passée, après des heures de débat, sans coup férir compte tenu de la majorité socialiste, et malgré l’acharnement de l’opposition qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.

Les valeurs traditionnelles et humaines sont remises en cause. Les grands principes, qui jusque là régentaient la famille, partent à vau-l’eau… Même le Pape Benoît XVI n’en peut mais, alors il démissionne, ça n’était pas arrivé depuis 7 siècles.

Mais, sous jacent à cette loi autorisant le mariage des homosexuels, un sujet inquiète les associations d’adoptés et de nés sous X : On ouvre des droits à l’adoption pour les « nouveaux » couples, on commence à parler de Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les lesbiennes, et, dans un souci d’égalité entre les sexes, on évoque également la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples gay.

Jamais, il n’est question de reconnaître la nécessité du droit d’accès à leurs origines pour les adoptés et nés sous X.

On revendique le droit à l’enfant, et on ignore le droit de l’enfant.

C’est aussi en ce mois de février 2013 qu’un scandale éclate : on découvre, en Angleterre, de la viande de cheval dans des plats cuisinés « Pur Bœuf ».

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C’est une entreprise agro-alimentaire Française qui est à l’origine de cette malversation. Toute l’Angleterre, prompte à s’indigner ou à donner des leçons, crie au scandale dès lors que ce forfait vient de France, eux qui nous avaient envoyé la vache folle ! Le gouvernement français, la Commission Européenne, les services sanitaires de toute l’U.E. s’en émeuvent et prennent l’affaire au sérieux. La fraude révèle des ramifications dans toute l’Europe, qui remettent en cause la traçabilité de la viande surgelée.

Anna Korett, militante de l’Association « Les X en colère » mêle ces deux derniers évènements pour pousser son cri :

« La traçabilité de l’origine de la viande que nous mettons dans nos assiettes est obligatoire et contrôlée. Ne sommes-nous aux yeux de la société française, nous les abandonnés, les nés sous X, les nés de PMA ou encore de GPA, moins que de la viande ?

Quand viendra notre tour ? Quand nous sera-t-il accordé à nous les moins que rien, ce qui est dû à la viande que nous mangeons, à savoir la connaissance de nos origines et surtout l’obligation de nous permettre l’accès à notre “traçabilité” ? »

C’est dans ce contexte que j’ai entrepris de raconter cette histoire.

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Chapitre 1

– « Allo ? Serge, c’est Michel » – « Tiens ! Salut Michel, ça me fait plaisir de

t’entendre, tu vas bien ? » – « Ouais… enfin, non… euh… moi… si, ça va…

mais… » – « Pourquoi m’appelles-tu, Michel, tu as un

souci ? » – « Ben… j’ai une terrible nouvelle, mon pote…

Minh est mort. » – « Putain, mais qu’est-ce que tu me dis là ? » – « Il s’est suicidé… Il a posé son menton sur le

bout du canon de son fusil qu’il tenait verticalement entre ses jambes, et il a tiré. »

Voilà… ça, c’était il y a dix ans. Mais quand je suis seul, c’est toujours cette conversation téléphonique qui revient me hanter, lancinante, obsédante et douloureuse.

Minh était mon meilleur ami. Il était le compagnon de Béatrice. Ils étaient heureux et tous les deux adoraient leur

petite fille Emilie, 6 ans.

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Minh, tailleur de pierre, avait eu un accident sur un chantier qui l’avait rendu paraplégique. Cela avait bouleversé sa vie et il n’a pas supporté de se voir diminué. Dans une lettre émouvante, il avait tenté d’expliquer son geste, mais Béatrice n’avait pas accepté et n’acceptait toujours pas ses arguments. Elle s’était sentie abandonnée.

Emilie a grandi, elle a seize ans aujourd’hui et je vais vous parler d’elle.

Octobre… C’est la fin de l’été indien. Pas tout à fait l’automne, bien que le calendrier

nous pousse de plus en plus vers le maussade et le gris, à cette période de l’année, sous un soleil encore doux, on voit s’approcher le temps des vendanges, des cèpes et des châtaignes.

Je ne suis pas triste de voir venir cette saison bénie des dieux. Les chasseurs fourbissent leur fusil, et ils entraînent les chiens. Il va leur falloir une bonne condition physique pour courir dans les passes entre les parcelles de pin.

Il doit être environ quatorze heures. Je suis seul chez moi, tout est calme.

Je m’appelle Serge Samson et je vis dans la banlieue bordelaise. Eve, ma compagne, infirmière, est partie travailler tôt ce matin. Demain dimanche, exceptionnellement, elle sera là. Exceptionnellement pour ce week-end, car son roulement aurait dû la priver de ce jour de repos, mais comme elle avait remplacé une collègue, la semaine précédente, elle sera en congé ce jour là et j’en suis bien content.

Je suis pensif, méditatif, un peu rêveur de temps à autre. J’ai pris ma retraite tout récemment.

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Pour l’heure, je suis allongé sur un transat, dans mon jardin, à l’ombre d’un olivier. Il fait doux, les feuilles des arbres caducs, à l’entour, prennent des teintes dorées, ocre, rouille et chaudes. Tandis que l’arbre de Minerve persiste à conserver ce vert foncé sur ses petites feuilles épaisses et longues, brillantes sur le dessus, vert tendre et légèrement veloutées dessous. Pas le moindre souffle de vent ne vient animer cette ramure.

C’est vrai qu’à cette période de l’année, bien que les journées raccourcissent très nettement, ces derniers moments d’été sont très agréables ! Tout le monde est rentré de vacances, la vie a repris son rythme. Tandis que pour moi, tout demeure calme et serein.

Je m’accorde désormais une petite sieste, après le repas de midi. Oh, pas longue ! Vingt minutes seulement, mais vingt minutes essentielles et réparatrices. Au-delà de ces quelques instants, la sieste n’est plus bénéfique, elle nuit à l’activité et à l’emploi du temps, elle dérègle le sommeil de la nuit et elle engraisse celui qui s’y adonne.

J’ai cessé mon activité avec une certaine angoisse, et même avec nostalgie. J’ai terminé mon parcours professionnel en qualité de Formateur aux Métiers de la Pierre chez les Compagnons du Tour de France.

Après une belle carrière au service de la restauration du patrimoine ancien et des monuments historiques, j’ai estimé de mon devoir de transmettre ma passion pour la taille de pierre à des jeunes gens motivés par ce métier. Enfin, disons que je me suis donné ce prétexte !

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Cela faisait maintenant dix ans que j’avais quitté les chantiers au profit du centre de formation. Je me souviens de ce changement d’activité comme si c’était hier. Le destin m’a poussé à prendre cette décision quelques semaines après que Minh Bao-Nanh se soit suicidé.

Minh, était l’un de mes collègues de chantier, nous travaillions ensemble et nous étions devenus amis.

Minh était beaucoup plus jeune que moi, il avait la trentaine quand il est mort, vif et plein d’allant, gai et toujours de bonne humeur. Nous faisions une très bonne équipe, tous les deux. Et puis, les circonstances s’en sont mêlées.

Un accident stupide, Minh était tombé d’un toit et il était devenu paraplégique. Il ne l’avait jamais accepté, et ne voulant pas vivre diminué, il avait décidé de mettre fin à ses jours.

J’en avais été bouleversé. Bien que dix ans se soient écoulés, pas un jour ne

passe sans que je ne pense à ce talentueux tailleur de pierre fauché ainsi en pleine jeunesse. Ce jeune homme, pour lequel j’avais éprouvé un sentiment rare, plus fort que l’amitié, de l’ordre de l’amour que j’aurais ressenti pour ce frère que je n’ai pas eu et que j’aurais tellement aimé avoir ou pour les membres de ma famille proche. Le papa de Milou me manque terriblement car Minh avait fait partie de moi, de ma vie et de tout mon être.

Je l’avais aimé, lui, sa femme Béatrice et sa fille Emilie. J’aimais un tout, tout ce qui pouvait se rapporter à lui. Après le cataclysme qu’avait provoqué son décès, j’avais donc quitté l’entreprise dans laquelle nous avions réalisé tant de choses

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ensemble, car pour essayer de tourner la page, il m’avait fallu changer d’horizon.

Ce fut également l’occasion de revenir à une vie mieux réglée, plus stable. Je ne faisais plus ces déplacements interminables qui m’éloignaient des semaines entières de ma famille. Désormais je rentrais tous les soirs auprès de ma compagne et de mon fils. Il avait semblé, à mes proches, que j’étais plus serein dans cette nouvelle vie, mais on ne me vit plus jamais rire aux éclats comme je le faisais avant, si souvent avec Minh. Et, après ces dix années à transmettre mon savoir et mon expérience, j’avais pris ma retraite. Je n’étais pas fatigué, ni usé par une vie de travail dans le bâtiment. J’étais même plutôt en forme, ne souffrant d’aucun rhumatisme. Non, physiquement, ça allait, c’est moralement qu’une certaine lassitude s’était fait sentir.

A vrai dire, je ne m’étais même pas posé la question de la retraite, j’étais entré dans une routine, et tant qu’on ne m’en parlerait pas, je continuerais ainsi. J’ai donc été un peu bousculé quand mon patron me posa la question :

– « Quel âge as-tu, Serge ? » – « 62 ans, pourquoi ? » – « Tu n’envisages pas de partir à la retraite ? » – « Tu en as marre de ma tronche ? Tu veux que je

m’en aille ? » Avais-je rétorqué, un peu piqué au vif. – « Mais non, il ne s’agit pas de ça ! Cependant, tu

ne vas quand même pas passer ta vie ici ! Nous avons un jeune compagnon que nous aimerions préparer pour te succéder, je te propose de le faire travailler quelques temps avec toi, pour assurer la transition dans les meilleures conditions, qu’en dis-tu ? »

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– « J’en dis deux choses : primo, que c’est une façon un peu brutale de me pousser vers la sortie ; deuxio, malgré tout, ton idée de me faire doubler par un jeune ne me déplait pas… Il fallait bien que ça arrive un jour. »

– « A la bonne heure ! Voilà qui est bien, je compte sur toi pour faire de ce jeune homme, un bon pédagogue. C’est un très bon professionnel, mais tu sais comme moi qu’il ne suffit pas d’être un as dans son job pour bien transmettre son savoir. »

Voilà, c’était arrivé comme ça, simplement… Place aux jeunes, en quelque sorte, comme avait

dit Brassens dans sa « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète ».

Je suis donc resté quelques mois pour accompagner Michel, mon successeur, puis je suis parti, en douceur et sur la pointe des pieds.

Etant à la retraite, désormais, j’ai le temps de faire la sieste.

En fait, pendant ces mini-siestes, je ne dors pas, tout au plus m’arrive-t-il de somnoler, mais le plus souvent, je me laisse aller, les yeux clos, je pense et plonge dans le mystère et la nostalgie de mes souvenirs. Puis, soudain, je me relève d’un bond, avec une vivacité qui me surprend moi-même. Je me frotte vigoureusement les mains et me dis :

– « Bon, faut-y-aller, on n’est pas d’Issy-les-Moulineaux ! »

J’aime utiliser toute une série d’expressions plus saugrenues les unes que les autres pour me donner du courage, ou pour ponctuer une réflexion. Comme la notion de retraite m’avait fait peur, pendant un temps,