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Économie géographique L'économie géographique ou économie spatiale ou économie des territoires est une conception nouvelle de la géographie économique . À partir des travaux historiques de von Thünen (1827 ) et Christaller (1933 ), une branche de l'analyse économique s'est peu à peu engagée sur la compréhension des conséquences économiques de l'espace. Initié par Walter Isard , en science régionale et William Alonso (1964 ), en économie urbaine, un nouveau programme de recherche se développe. On distingue progressivement une approche régionale (incarnée en France par François Perroux ou Jacques Boudeville ) dont les problématiques se rapprochent de la théorie de la croissance (Robert Solow contribuera d'ailleurs à ce champ), d'une approche urbaine qui se développe plutôt aux États-Unis dans le sillage de William Alonso (1964), Edwin Mills (1967) et Richard Muth (1969). Sous l'impulsion de la nouvelle théorie du commerce international , Paul Krugman redynamise la science régionale qui devient, au cours des années 1990 la Nouvelle économie Géographique . Les ressorts de base de cette nouvelle théorie ne sont plus les avantages comparatifs , mais les économies d'agglomération (produites entre autres par l'accumulation dans la même région d'une grande quantité de clients ou de fournisseurs). Au tournant des années 2000, Paul Krugman et Masahisa Fujita fusionnent en partie les cadres modélisés de l'économie régionale et de l'économie urbaine au prix d'une modélisation compliquée. Ces développements ont mis au cœur de la théorie la question des externalités d'agglomération (propres à un secteur ou une activité) et d'urbanisation (plus larges). L'enjeu est alors de trouver les sources de ces externalités : l'économie industrielle est ainsi mobilisée (en grande partie sous la houlette de Jacques Thisse ) à la fois pour comprendre l'effet de la distance dans les relations de marché (reprenant ainsi le flambeau laissé par Hotelling en 1929) ou dans la production d'innovations . Le développement d'une économie urbaine est aussi allée de pair avec le développement des travaux en fiscalité locale , essayant de comprendre et formaliser les mécanismes et les conséquences économiques des biens publics locaux. Sommaire 1 Économie régionale o 1.1 Le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs o 1.2 La nouvelle économie géographique : anticipations et effets boule de neige o 1.3 Proximité géographique et proximité organisée 2 Territoires et réseaux, une nouvelle géographie économique ? o 2.1 Les territoires dans les chaînes de valeur mondialisées. 3 L'économie résidentielle, nouveau ressort du développement territorial 4 Économie géographique et géographie économique ? 5 Notes et références

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Économie géographique

L'économie géographique ou économie spatiale ou économie des territoires est une conception nouvelle de la géographie économique. À partir des travaux historiques de von Thünen (1827) et Christaller (1933), une branche de l'analyse économique s'est peu à peu engagée sur la compréhension des conséquences économiques de l'espace. Initié par Walter Isard, en science régionale et William Alonso (1964), en économie urbaine, un nouveau programme de recherche se développe. On distingue progressivement une approche régionale (incarnée en France par François Perroux ou Jacques Boudeville) dont les problématiques se rapprochent de la théorie de la croissance (Robert Solow contribuera d'ailleurs à ce champ), d'une approche urbaine qui se développe plutôt aux États-Unis dans le sillage de William Alonso (1964), Edwin Mills (1967) et Richard Muth (1969).

Sous l'impulsion de la nouvelle théorie du commerce international, Paul Krugman redynamise la science régionale qui devient, au cours des années 1990 la Nouvelle économie Géographique. Les ressorts de base de cette nouvelle théorie ne sont plus les avantages comparatifs, mais les économies d'agglomération (produites entre autres par l'accumulation dans la même région d'une grande quantité de clients ou de fournisseurs).

Au tournant des années 2000, Paul Krugman et Masahisa Fujita fusionnent en partie les cadres modélisés de l'économie régionale et de l'économie urbaine au prix d'une modélisation compliquée.

Ces développements ont mis au cœur de la théorie la question des externalités d'agglomération (propres à un secteur ou une activité) et d'urbanisation (plus larges). L'enjeu est alors de trouver les sources de ces externalités : l'économie industrielle est ainsi mobilisée (en grande partie sous la houlette de Jacques Thisse) à la fois pour comprendre l'effet de la distance dans les relations de marché (reprenant ainsi le flambeau laissé par Hotelling en 1929) ou dans la production d'innovations.

Le développement d'une économie urbaine est aussi allée de pair avec le développement des travaux en fiscalité locale, essayant de comprendre et formaliser les mécanismes et les conséquences économiques des biens publics locaux.

Sommaire

1 Économie régionale o 1.1 Le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs o 1.2 La nouvelle économie géographique : anticipations et effets boule de neige o 1.3 Proximité géographique et proximité organisée

2 Territoires et réseaux, une nouvelle géographie économique ? o 2.1 Les territoires dans les chaînes de valeur mondialisées.

3 L'économie résidentielle, nouveau ressort du développement territorial 4 Économie géographique et géographie économique ? 5 Notes et références 6 Voir aussi

o 6.1 Bibliographie o 6.2 Articles connexes o 6.3 Liens externes

Économie régionale

Le rôle des avantages compétitifs et des avantages comparatifs

Elle s'appuie sur le fait que la mondialisation économique, loin de conduire à une dispersion des activités, tend à les concentrer sur des territoires, généralement urbains, disposant d'un avantage compétitif sur le plan mondial. Revus par Michael Porter, cela réactualise le concept d'avantage comparatif énoncé par David Ricardo.

De nos jours les avantages dont peut disposer un territoire sont souvent liés, non plus à l'existence de ressources naturelle, mais à la maîtrise de savoirs et technologies, à l'existence d'un capital humain particulier. On parle à ce sujet de pôle de compétitivité.

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On parle aussi de guerre des territoires, l'attractivité d'un territoire basé sur le capital humain plutôt que d'avantages naturels supposant une stratégie, face à d'autres territoires de la planète disposant, ou étant prêts à développer, des atouts comparables.

La nouvelle économie géographique : anticipations et effets boule de neige

La croissance des territoires, basée sur la capacité de ceux-ci à augmenter leur production de biens et services, ne doit pas uniquement être pensée de manière statique, comme c'est le cas dans les modèles comparatifs.

Dès lors qu'il y a des coûts de transport ou de transaction, que la main d'œuvre n'est pas totalement mobile entre les pays ou entre les secteurs, les arbitrages ne se font plus suivant les mêmes logiques que dans le cas Ricardien. La région la plus importante offre par exemple des débouchés plus importants; si les coûts de transport entre les deux régions sont élevés, les entreprises auront tendance à se localiser à proximité de ce marché final, en dépit de coûts du travail souvent plus importants. Mécaniquement, cela accroît le nombre de fournisseurs ayant intérêt à se localiser eux aussi dans cette région. Finalement, l'agglomération nourrit l'agglomération: il y a un effet boule de neige. Celui-ci est alimenté par les conditions de coût et débouchés objectives ou anticipées.

L'accumulation d'entreprises et de salariés dans une même région y fera augmenter les coûts du travail. Dès lors que le différentiel de coût de travail entre la région dynamique et les autres régions dépasse le différentiel de coût de transport, les entreprises peuvent faire le choix alternatif de se (re-)localiser dans la région périphérique.

Dès lors que les salariés ne sont pas totalement mobiles d'une région à l'autre ou d'un secteur à l'autre, ces simples changements de choix de localisation peuvent induire un chômage important.

Proximité géographique et proximité organisée

Le développement des analyses de la proximité a donné lieu, depuis le début des années 1990, à une pluralité de définitions des formes de proximité, qui s’articulent toujours autour de deux dimensions : pour le dire rapidement, une dimension d’essence spatiale et une autre d’essence non spatiale. Aujourd’hui le débat repose sur une distinction entre deux catégories de proximités, respectivement nommées géographique et organisée (Torre, Rallet, 2005).

• La proximité géographique traduit la distance kilométrique entre deux entités (individus, organisations, villes...), pondérée par le coût temporel et monétaire de son franchissement. Elle a deux propriétés essentielles. Elle est tout d’abord de type binaire : il existe naturellement d’infinies graduations (plus ou moins loin de, plus ou moins près de) mais l’examen de la proximité géographique a in fine pour objet de savoir si on est « loin de » ou « près de ». Elle est ensuite relative, doublement relative. Primo, la distance géographique, qui fonde le partage entre proximité et éloignement, est relative aux moyens de transport. On pondère la distance kilométrique par le temps et/ou le coût de transport. Secundo, la proximité n’est pas qu’une donnée objective. Elle procède en dernier ressort d’un jugement porté par les individus ou les groupes sur la nature de la distance géographique qui les sépare. Le jugement consiste à traiter l’ensemble des paramètres qui influent sur la distance pour les réduire à l’énoncé selon lequel on est près ou loin de. Cet ensemble des paramètres comprend des données objectives (km, temps, prix) mais aussi la perception que les individus en ont. Or cette perception est variable selon l’âge, le groupe social, le sexe, la profession… (par exemple, la possibilité de se rencontrer une fois par jour peut être perçue différemment selon les personnes). Toutefois, bien qu’elle soit de nature sociale (déterminée par les moyens de transport) et subjective (relevant d’un énoncé), la proximité géographique peut être, à un instant t, considérée comme une donnée de l’espace physique représentant une contrainte qui s’impose, en cet instant, aux agents pour développer leurs actions.

• La proximité organisée n’est pas d’essence géographique mais relationnelle. Par proximité organisée, on entend la capacité qu’offre une organisation de faire interagir ses membres. L’organisation facilite les interactions en son sein, en tous cas, les rend a priori plus faciles qu’avec des unités situées à l’extérieur de l’organisation. Deux raisons majeures l’expliquent. D’une part, l’appartenance à une organisation se traduit par l’existence d’interactions entre ses membres. C’est la logique d’appartenance de la proximité organisée : deux membres d’une organisation sont proches l’un de l’autre parce qu’ils interagissent et que leurs interactions sont facilitées par les règles ou routines de comportement (explicites ou tacites) qu’ils suivent. D’autre part, les membres d’une organisation peuvent partager

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un même système de représentations, ou ensemble de croyances, et les mêmes savoirs. Ce lien social est principalement de nature tacite. C’est ce que nous appelons la logique de similitude de la proximité organisée. Deux individus sont dits proches parce qu’ils « se ressemblent », i.e. partagent un même système de représentations, ce qui facilite leur capacité à interagir.

Territoires et réseaux, une nouvelle géographie économique ?

Les territoires dans les chaînes de valeur mondialisées.

La mondialisation de l'économie produit une géographie profondément différente qui a une traduction rapide sur les ressources des territoires. Dans cette économie en archipel, les territoires (continus?) doivent s'inscrire dans des réseaux.

La notion de proximité doit ainsi être rediscutée.

L'accent mis sur la capacité d'un territoire à attirer des investisseurs étrangers est de plus en plus important. Paradoxalement, cela témoigne pleinement du fait qu'aucun développement n'est véritablement exogène. Les investisseurs alimentent généralement des concentrations sectorielles préexistantes.

Plus qu’une désindustrialisation, les pays occidentaux vivent actuellement un formidable renouvellement industriel, fruit de l’évolution des technologies et des conditions de la geoeconomie internationale. Si la diffusion des produits repose essentiellement sur la desserte de marchés locaux, l’innovation et la maîtrise des circuits économiques, sont des activités de plus en plus concentrées… Si une région économique les laisse partir, le pouvoir d’achat associé à ces activités finira par s’effriter et l’effet de taille de marché disparaîtra à terme : les effets cumulatifs propres à l’économie contemporaine peuvent aussi bien être vertueux que vicieux…

Une approche par filières chamboule donc les relations hiérarchiques que l’on est tenté de poser entre Centre et Périphérie. On observe dans l’ensemble des grandes régions économiques une répartition fonctionnelle (cadres vs ouvriers) apparente centre-périphérie, mais où les liens organiques dépassent le cadre régional. Ces liens se pensent au niveau des entreprises (groupes) multinationaux et un établissement de fabrication localisé en périphérie ne dépend pas nécessairement du centre géographiquement le plus proche. Des spécialisations locales peuvent naître d’un district local ou de l’implantation d’un grand groupe extérieur à la région économique considérée…

L'économie résidentielle, nouveau ressort du développement territorial

Selon la théorie de la base économique (théorie que l’on doit, selon Krumme[Qui ?] (1968), à Werner Sombart (1916) et qui a été généralisée par des auteurs comme Homer Hoyt (1954), Douglass North (1955) ou Tiebout (1956)), la variable décisive du développement territorial est le revenu monétaire capté de l’extérieur par les territoires (et qui est appelé revenu basique). La rémunération des facteurs locaux de production de la valeur ajoutée créée localement n’est qu’une modalité parmi d’autres de captation de ces revenus. Cette base productive est désormais moins importante que les autres sources de revenu que sont devenus les salaires associes aux emplois publics, les pensions de retraite, les prestations sociales, ou le revenu des « résidents non recensés » (résidents secondaires, touristes, …). Les travaux de Laurent Davezies attestent ainsi de l'importance d'une autre base économique, résidentielle, qui permet de comprendre le développement de certains territoires : ces travaux montrent que le véritable enjeu du développement d'un territoire n'est pas de créer le plus de richesses possibles, mais d'en capter le plus possible. Cette théorie s’appuie sur un constat macro-économique : l'augmentation du temps libre, le développement technologique (TGV, Internet, portable…) participent de plus en plus au découplage entre lieux de production et lieux de consommation (Davezies, 2004) . Le mécanisme du « développement basique » est, simplifié, le suivant : (i) le territoire attire de diverses façons des revenus de l’extérieur qui constituent la base économique ; (ii) ce revenu stimule l’activité locale, l’emploi national, qui produit des biens (de consommation ou d'équipement) et des services vendus localement ; (iii) et détermine ainsi le niveau de revenu, d’emploi – et de cohésion – du territoire. » (Davezies, 2003).

Bibliographie

Sur le rôle des avantages compétitifs et "l'économie de l'archipel"

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Veltz Pierre, « Le développement local face à la mondialisation », in Comment améliorer la performance économique des territoires ?, Les 3èmes entretiens de la Caisse des Dépôts sur le développement local, Paris : La société des Acteurs publics/CDC, Collection les Hexagonales, novembre 2000.

Veltz Pierre, Mondialisation, Villes et Territoires, PUF, 2e Édition revue et corrigée, 2005. Davezies Laurent « Temps de la production et temps de la consommation, les nouveaux aménageurs des

territoires ? », in Futuribles, novembre 2003.

Sur la proximité

Dupuy C., Burmeister A. (eds.), 2003, Entreprises et territoires ; les nouveaux enjeux de la proximité, La Documentation française.

Pecqueur B., Zimmermann J.B. (eds.), 2004, Économie de Proximités, Hermès, Paris. Rallet A., Torre A. (eds), 2006, Quelles proximités pour innover ?, L’Harmattan, Collection Géographies en

Liberté, Paris. Torre A., Rallet A., 2005, “Proximity and localization”, Regional Studies, vol. 39, no 1, p. 47-60.

Sur l'économie résidentielle

Davezies Laurent, « Les transferts publics et privés de revenu au secours du développement territorial », in L’État des Régions Édition 2004, 2004.

Davezies Laurent, « Le développement local hors mondialisation », in Comment améliorer la performance économique des territoires ? », Les 3èmes entretiens de la Caisse des Dépôts sur le développement local, Paris : La société des Acteurs publics/CDC, Collection les Hexagonales, novembre 2000

Davezies Laurent, « Homogénéité nationale et hétérogénéité locale des enjeux du développement », in Les Annales de la recherche urbaine, no 86, juin 2000, p. 6-17.

Nouvelle économie géographique

La Nouvelle économie géographique, née d'une application à l'économie régionale des nouvelles théories du commerce international, est un champ qui se développe très rapidement à partir du milieu des années 1990. Le point de départ est très vraisemblablement à trouver dans le livre de Paul Krugman Géographie Commerciale1,2,3

L'idée de base qui est exposée dans ce livre et qui sera développée peu après dans un article fondateur4 est la suivante : les logiques d'agglomération sont au cœur de la dynamique des échanges. Cette approche renouvelle les travaux de l'économie régionale sur la polarisation et la croissance locale. Elle pose en même temps de nombreux problèmes méthodologiques (prise en compte des anticipations, nombre de régions concernées, variables clefs, etc.).

Elle va donner lieu à de nombreux modèles qui convergent au tournant du siècle vers un socle consolidé parvenant partiellement à mêler économie spatiale et économie urbaine. Ce renouveau de l'économie régionale comme centre d'intérêt de la science économique se traduit par la création du prix William Alonso dont Paul Krugman et Masahisa Fujita seront les premiers récipiendaires en 2002.

Sommaire

1 Description des mécanismes o 1.1 L'effet de masse au niveau des débouchés o 1.2 Les contre-effets éventuels

2 Modelisation 3 Discussion des apports 4 Notes et références 5 Voir aussi

o 5.1 Articles connexes o 5.2 Liens externes

Description des mécanismes

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La croissance des territoires, basée sur la capacité de ceux-ci à augmenter leur production de biens et services, ne doit pas uniquement être pensée de manière statique, comme c'est le cas dans les modèles comparatifs.

Dès lors qu'il y a des coûts de transport ou de transaction, que la main-d'œuvre n'est pas totalement mobile entre les pays ou entre les secteurs, les arbitrages ne se font plus suivant les mêmes logiques que dans le cas Ricardien.

L'effet de masse au niveau des débouchés

La région la plus importante offre par exemple des débouchés plus importants ; si les coûts de transport entre les deux régions sont élevés, les entreprises (notamment les petites unités, les entreprises de service et de distribution, etc.) auront tendance à se localiser à proximité de ce marché final, en dépit de coûts du travail souvent plus importants. Mécaniquement, cela accroît le nombre de fournisseurs ayant intérêt à se localiser eux aussi dans cette région. Finalement, l'agglomération nourrit l'agglomération : il y a un effet boule de neige. Celui-ci est alimenté par les conditions de coût et débouchés objectives ou anticipées.

Les contre-effets éventuels

L'accumulation d'entreprises et de salariés dans une même région y fera augmenter les coûts du travail. Dès lors que le différentiel de coût de travail entre la région dynamique et les autres régions dépasse le différentiel de coût de transport, les entreprises peuvent faire le choix alternatif de se (re-)localiser dans la région périphérique.

Dès lors que les salariés ne sont pas totalement mobiles d'une région à l'autre ou d'un secteur à l'autre, ces changements de choix de localisation peuvent, en déplaçant les emplois, déplacer aussi les poches de chômage.

Notes et références

1. ↑ « Géographie Commerciale » (sur l'Internet Archive)2. ↑ Geography and Trade dans sa version originale publiée en 1991 Ouvrage [archive] dont un aperçu est

disponible sur le site Google Livres3. ↑ Gianmarco Ottaviano et Jacques-François Thisse (2005, “New Economic Geography: what about the N?”,

Environment and Planning A 37, 1707-1725) ont vu dans le problème d'attraction-répulsion formulé et résolu par Tellier en 1985 un prélude aux travaux de Krugman et compagnie.

4. ↑ Increasing Returns and Economic Geography [archive]

Articles connexes

Économie géographique Économie du développement Théorie du commerce international Développement local Pôle de compétence

Liens externes

(en) La Nouvelle Economie Géographique (en) « Nouvelle Economie Géographique; et si on parlait du N? » (sur l'Internet Archive) (en) L'impact de différences sectorielles entre régions, article de Paul Krugman et Anthony Venables (en) L'effet de la variation des couts de transport, article de Pierre-Philippe Combes et Miren Lafourcade ( le

cas français)

Chaîne de valeur

Une chaîne de valeur est l'ensemble des étapes déterminant la capacité d'un DAS, d'une entreprise ou d'une organisation à obtenir un avantage concurrentiel.Ces étapes correspondent aux services de l'entreprise ou de manière arbitraire aux activités complexes imbriquées qui constituent l'organisation.

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La chaîne de valeur

Sommaire

1 Position de l'entreprise dans la chaîne de valeur et chaîne de valeur interne de l'entreprise o 1.1 Stratégie de valeur de l'entreprise o 1.2 Chaîne de valeur et activités de l'entreprise

2 Enjeux d'une chaîne de valeur 3 Caractéristiques d'une chaîne de valeur

o 3.1 Les différents segments d’une filière o 3.2 Le poids des groupes multinationaux o 3.3 La répartition spatiale de la production

4 Les logiques spatiales de l’économie o 4.1 Concentration des activités et logiques cumulatives o 4.2 Spécialisation ou Diversification des espaces o 4.3 Les relations entre les territoires d’une même région économique o 4.4 Les filières consommateur et les filières producteur

5 Bibliographie 6 Notes et références 7 Voir aussi

o 7.1 Articles connexes o 7.2 Liens externes

Position de l'entreprise dans la chaîne de valeur et chaîne de valeur interne de l'entreprise

Stratégie de valeur de l'entreprise

La valeur est la somme que les clients sont prêts à payer pour obtenir le produit ou service. Elle résulte de différentes activités réalisées à la suite par les fournisseurs, la firme et les circuits de distribution.

La chaîne de valeur doit permettre à une entreprise de construire son avantage concurrentiel (« i.e. un ensemble de caractéristiques ou d’attributs (pour un produit ou une marque) offrant une supériorité sur ses concurrents immédiats. Cette supériorité est une supériorité relative établie par référence aux concurrents les mieux placés sur le segment. »).

Chaque entreprise cherchera à obtenir dans la filière la position qui correspond aux activités lui permettant de maximiser sa valeur contributive, et en parallèle à s'organiser pour maximiser la chaîne de valeur interne de ses activités (voir fonctionnement et organisation de l'entreprise).

Types principaux de stratégie de valeur:

Une offre à des coûts inférieurs aux concurrents Ou une offre possédant des caractéristiques uniques que les clients sont prêts à payer plus cher. Ou une combinaison des deux pour s'adresser à des segments différents de clients.

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Chaîne de valeur et activités de l'entreprise

La chaîne de valeur peut se définir comme l’étude précise des activités de l’entreprise afin de mettre en évidence ses activités clés, c’est-à-dire celles qui ont un impact réel en termes de coût ou de qualité et qui lui donneront un avantage concurrentiel.

Pour Michael Porter, on peut distinguer parmi les activités impliquées dans la chaîne de valeur:

Les activités principales : celles qui concourent directement à la création matérielle et à la vente du produit ; Les activités de soutien ou support : elles viennent en appui de l’activité principale et forment

l’infrastructure de la firme.

Concernant sa chaîne de valeur l'entreprise doit

D'abord faire un diagnostic de l’avantage concurrentiel en identifiant la chaîne de valeur permettant d’être compétitif dans le secteur

Cerner les atouts que la firme possède sur chaque activité et déterminer celles qui permettent de créer le plus de valeur pour le client. Elle doit permettre également d’affecter à chaque activité des coûts spécifiques.

Et aussi tenir compte que la performance globale dépend autant de la performance de chaque activité mais aussi de la performance des liaisons qui existent entre les activités.

C’est un outil d’optimisation et d’analyse valeur/coût. C’est une méthode ouverte et qualitative laissant une grande place à l’interprétation, mais qui est lourde, longue à mettre en place et peu précise. Elle doit être cohérente avec les choix de structure, d’organisation, ou d’animation des hommes (conflits).

Enjeux d'une chaîne de valeur

La chaîne de valeur permet de prendre conscience de l'importance de la coordination dans une organisation car chaque maillon de l'entreprise apporte une valeur à optimiser.De manière générale, plus qu’une dés-industrialisation, les pays occidentaux vivent actuellement aussi un renouvellement industriel. Celui-ci est nécessaire au vu de l’évolution des technologies et des conditions de la concurrence internationale. Il se traduit à l’échelle de la planète par une évolution des géographies économiques : rétraction des activités en crise, concentration des lieux de pouvoir (qu’il s’agisse des lieux de décision ou d’innovation) et diffusion des nouvelles activités. Mais la diffusion est uniquement basée sur la desserte de marchés locaux alors que les segments à maîtriser, l’innovation et les circuits de distribution, sont eux concentrés… Si une région économique les laisse partir, le pouvoir d’achat associé à ces activités finira par s’effriter et l’effet de taille de marché disparaîtra à terme : les effets cumulatifs propres à l’économie contemporaine peuvent aussi bien être vertueux que vicieux…

Une approche par filières chamboule donc les relations hiérarchiques que l’on est tenté de poser entre Centre et Périphérie. On observe dans l’ensemble des grandes régions économiques une répartition fonctionnelle (cadres vs ouvriers) apparente centre-périphérie, mais où les liens organiques dépassent le cadre régional. Ces liens se pensent au niveau des entreprises (groupes) multinationaux et un établissement de fabrication localisé en périphérie ne dépend pas nécessairement du centre géographiquement le plus proche. Des spécialisations locales peuvent naître d’un district local ou de l’implantation d’un grand groupe extérieur à la région économique considérée… Cela a deux conséquences.

Un grand groupe est souvent la condition sine qua non du développement et du renouvellement des savoirs locaux car cela leur fournit une assise et une ouverture au monde dont les districts locaux sont incapables seuls.

Des activités peuvent alors être présentes en périphérie sans l’être au centre. Le centre, lui, dispose généralement de possibilités de financement, de réseaux d’affaires ou de capacités de recherche de plus grande ampleur. Il s’agit donc de construire des réseaux d’échange régionaux émancipés de la relation hiérarchique ‘grande’ région – ‘petite’ région, et de repérer les possibilités d’interaction et d’intégration des activités.

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Ces deux points peuvent permettre de doter des territoires des moyens pour capter ou générer de l’activité économique : l’aménagement du territoire, qui passe de plus en plus par l’emploi, demande donc d’intégrer les logiques de l’entreprise dans la réflexion. Mais cette orientation doit être prise en conservant à l’esprit que l’objectif reste le territoire et les Hommes : il s’agit donc de ne pas confondre les fins et les moyens du développement économique local.

Caractéristiques d'une chaîne de valeur

Dans la littérature économique une chaîne de valeur, ou une filière, peut être définie comme un ensemble de produits (biens ou services) et de producteurs concourant à la desserte d’un marché. Ceux-ci sont organisés à l’échelle mondiale sous l’égide d’entreprises meneuses qui gouvernent l’ensemble de la chaîne : elles spécifient directement ou indirectement ce qui doit être produit, où et par qui. Ces entreprises arbitrent constamment entre l’internalisation et l’externalisation de la production et entre l’intégration et la désintégration spatiales (regroupement au même endroit de certains types de production ou au contraire leur éclatement). De nombreuses configurations peuvent ainsi apparaître, avec lesquelles les acteurs territorialisés doivent compter.

Au niveau mondial, la fragmentation du processus de production est de plus en plus importante. Krugman [1995] considère, à travers l’expression “Slicing the value chain”, que la décomposition internationale de la chaîne de valeur est l’un des quatre faits stylisés les plus importants du commerce mondial actuel. Même si le phénomène ne peut être réduit seulement à l’activité des firmes multinationales, ces dernières semblent en être l’un des acteurs principaux.

L'accent mis sur la capacité d'un territoire à attirer des investisseurs étrangers est de plus en plus important (renseigner : poids des Investissements Directs Étrangers). En France, l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) est chargée d'attirer les investissements internationaux, notamment en coordonnant les acteurs nationaux, régionaux et locaux. Paradoxalement, aucun développement n'est véritablement exogène : les investisseurs alimentent généralement des concentrations sectorielles préexistantes. L'enjeu pour les territoires est alors de parvenir à un certain seuil de développement qui les rende compétitifs sur leur segment (secteur d'activité et fonction au sein de ce secteur), attractifs et susceptible d'engendrer des dynamiques de croissance cumulative.

Les différents segments d’une filière

Dans l’ensemble des activités entrant dans la chaîne qui permet de vendre un produit à un consommateur, quatre étapes peuvent être distinguées.

La première correspond à la définition du produit (A), qu’il s’agisse d’un bien ou d’un service. Innovation et recherche sont les éléments clefs de cette première étape qui contient une grande part de la valeur ajoutée au produit fini.

La seconde étape est la fabrication du bien (B). La partie standardisée de cette étape est le plus souvent délocalisée et comporte peu de valeur ajoutée. La partie plus élaborée est la seule qui reste parfois dans les pays développés.

Elle est de plus en plus intégrée à la phase de distribution (C) : les gigantesques entrepôts logistiques qui s’étendent aux marges des grandes régions urbaines (les principaux centres de consommation mondiaux) comportent à la fois une activité logistique et des ateliers permettant une finition et une adaptation des produits en temps réel.

Ces produits sont enfin mis sur le marché en répondant à des stratégies (D) définies dans les sièges des entreprises : image de marque, structure économique et financière de l’entreprise, protection juridique,… un grand ensemble d’activités sont concernées par cette dernière étape. Elle véhicule une valeur ajoutée aussi forte que la première étape dans la mesure où c’est elle qui permet que le bien ou le service soit produit et vendu.

Notons cependant que de manière générale, ces étapes ne se déclinent pas de manière processuelle et cloisonée. En effet, dans la réalité il existe un mouvement de va et vient entre ces différentes étapes. Par exemple, l'étape de conception (A) réquiert l'implication parfois du marketing (D) qui doit s'assurer dès le départ que le produit sera accepté par le marché.

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D’après Michael Porter, la chaîne de la valeur permet d’analyser les différentes activités d’une entreprise. Elle permet de voir comment chaque activité contribue à l’obtention d’un avantage compétitif. Elle permet également d’évaluer les coûts qu’occasionnent les différentes activités.

Neuf pôles peuvent être identifiés : cinq activités de base et quatre activités de soutien. Les activités de soutien peuvent affecter une ou plusieurs activités de base :

Les activités de base o Logistique d’approvisionnement (réception, stock et distribution des matières premières).o Fabrication (transforme la matière première en produits finis).o Logistique de commercialisation (collecte, stock et distribue le produit fini au client).o Le marketing et la vente (permettent au consommateur de connaître et d’acheter le produit fini).o Les services (regroupent tout ce qui permet d’augmenter et de maintenir la valeur du produit

(installation, réparation…)). Les activités de soutien

o Infrastructure de l’entreprise (regroupe tous les services nécessaires à une entreprise (administration, finances, contrôle de la qualité, planification…)).

o Gestion des ressources humaines (se retrouve dans toutes les activités de base).o Recherche et le développement (utiles pour toutes les activités car toutes les activités nécessitent

des technologies (savoir-faire, innovation…)).o Les achats (permettent aux activités de base d’acquérir les diverses ressources dont elles ont

besoin).

Il peut être utile, pour avoir une vision plus précise, de diviser encore les activités (exemple : les services comprennent les activités d’installation, de réparation, de garantie…).

Les liens existants entre toutes ces activités sont importants et permettent des synergies.

La coordination entre les activités est primordiale car si l’une progresse sans les autres, cela peut déstabiliser l’ensemble et ainsi créer de nouveaux couts.

Le bon management de ces liens permet à l’entreprise d’obtenir un avantage compétitif : un avantage de coûts peut apparaître en ayant une excellente force de vente, en ayant un service de production efficace, en ayant un système de distribution peu cher (…) ; un avantage différenciateur peut apparaître en ayant une bonne équipe de designers, en ayant la capacité de sélectionner des matières premières de bonne qualité (…).

Cette approche ne prend toutefois pas en compte l’environnement extérieur.

Le poids des groupes multinationaux

L’importance de la dernière étape est liée au fait que l’échelle de référence ne soit plus uniquement locale. Le développement de groupes importants le renforce donc. La baisse très importante des coûts de transport et des coûts de transaction (droits de douane, barrières linguistiques et juridiques) conduit de plus en plus de filières à s’organiser à l’échelle de la planète. Mais cela ne se traduit pas par une explosion des échanges entre PME de tous les continents : les grands groupes occupent une place prépondérante dans l’organisation des flux internationaux et le poids des échanges intra-groupes dans le commerce international ne cesse de croître (lien vers les travaux du SESSI).

Du point de vue spatial, ils choisissent le lieu optimal pour localiser chacun des éléments de la chaîne de valeur. Du point de vue industriel, ils arbitrent entre filiales et sous-traitants pour organiser leur production (c'est donc une forme d'entreprise étendue). Ces filiales ou sous-traitants organisent à leur tour leur production. Les sous-traitants de premier rang peuvent en effet être eux aussi de grands groupes (par exemple les équipementiers de l’automobile) et gérer leurs approvisionnement voire leur production à l’échelle de la planète. Les sous-traitants de second ou troisième rang sont plus fragiles. Ils sont particulièrement exposés aux retournements conjoncturels puisque c’est eux qui doivent ajuster leurs coûts et leurs capacités aux demandes de l’établissement donneur d’ordre.

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Les territoires doivent alors se positionner en essayant d’attirer et fidéliser les grands groupes et en essayant de stabiliser la situation économique des sous-traitants locaux.

La répartition spatiale de la production

La standardisation des procédés de fabrication a conduit à une baisse de la valeur ajoutée liée à la seule production des biens industriels. La valeur ajoutée repose beaucoup plus en amont et en aval, c'est-à-dire dans la capacité à créer des produits (biens ou services) et la capacité à créer l’envie de les consommer chez les clients potentiels. Définition et création des produits (A) et marketing et gestion des réseaux de production (D) sont ainsi les deux pôles où se concentre la valeur ajoutée dans les chaînes de valeur.

On le voit bien, dans ces quatre étapes, la fabrication (B) a quasiment disparu des pays occidentaux. La finition-distribution (C) y restera tant que le marché local sera suffisamment attractif, mais en étant en concurrence avec les régions en voie de développement qui essaient de remonter les filières de la fabrication brute vers les produits semi-finis ou finis (comme c’est déjà le cas dans l’électronique). Les deux étapes comptant le plus de valeur ajoutée, (A) et (D) sont donc un enjeu fondamental pour chacune des économies occidentales, considérées aux niveaux nationaux ou régionaux: elles sont la garantie du maintien à moyen terme d’une activité industrielle et de service dans les villes et régions considérées.

Les logiques spatiales de l’économie

Concentration des activités et logiques cumulatives

L’importance prise par les grands groupes se traduit dans la structure des marchés : la concurrence y est limitée à quelques acteurs en oligopole. Cela est en partie dû à l’existence de rendements croissants très importants. Il y a évidemment des économies d’échelle dans la production. Mais ces économies passent aussi et surtout par le développement de marques et la possibilité d’optimiser la production des groupes à l’échelle de la planète plutôt qu’à l’échelle d’une région ou d’un pays : connaître les lieux et les acteurs locaux ou gérer des flux à l’échelle de la planète demandent des ressources que toute entreprise ne peut pas s’offrir et qui sont pourtant nécessaires pour atteindre des coûts de production suffisamment bas et des marchés suffisamment larges.

L’existence de rendements croissants, couplée à l’existence d’effets de taille de marché, a d’importantes conséquences sur la localisation des activités économiques. En l’absence d’une mobilité parfaite des hommes et des capitaux, des agglomérations d’activités apparaissent et s’autoalimentent en bénéficiant de la taille des marchés locaux et de leur éventuelle spécialisation.

Spécialisation ou Diversification des espaces

En compétition, les territoires entrent tous dans des stratégies de différenciation. Si l’attraction d’établissements de fabrication (B) semble reposer essentiellement sur des avantages comparatifs, les autres segments sont eux engagés dans des dynamiques plus complexes, souvent cumulatives. La finition-distribution (C) repose grandement sur des effets de taille de marché qui sont à la fois quantitatifs (avoir un nombre de clients et de fournisseurs suffisant à proximité) et qualitatifs (avoir accès à une grande variété de biens et services, y compris spécialisés). Les activités de recherche ou de stratégie reposent elles sur des logiques plus complexes encore, croisant la nécessaire proximité avec les lieux d’innovation ou les réseaux influents, pour bénéficier des externalités d’agglomérations, tout en prenant en compte les conséquences des interactions stratégiques liées à la trop grande proximité entre concurrents…

Si les activités de recherche ou de stratégie semblent conduire à des espaces spécialisés, il n’en est rien dans la mesure où le maintien d’une diversité d’activités est une composante essentielle de l’attractivité des territoires. Si spécialisation il y a, elle est donc surtout fonctionnelle : il n’y a plus de fabrication de produits standardisés dans les pays occidentaux et réciproquement il n’y a peu d’innovations industrielles en dehors des pays développés (et surtout des États-Unis). Mais les stratégies de localisation évoluent très rapidement, aussi vite que les positions relatives des pays sur les différents secteurs et fonctions économiques. Alcatel est ainsi un des premiers groupes mondiaux à avoir installé des centres de recherche en Chine et son pari a fait école.

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Les relations entre les territoires d’une même région économique

Cette différenciation fonctionnelle se lit parfois dans les grandes régions économiques, le cœur de la ville-mondiale étant sur des segments différents de ceux occupés par la périphérie de celle-ci : caricaturalement, le centre héberge les sièges sociaux et la périphérie les activités de finition-distribution voire de fabrication. Cela a souvent conduit à une vision hiérarchisée des rapports économiques au sein de ces régions. Et si la vision hiérarchique et intégrée a été rejeté, elle a alors laissé la place à une structure totalement non hiérarchisée, basée sur l’idée de districts ou de réseaux locaux.

Ce sont là deux visions différentes du développement local.

La première centrée sur des grands établissements intégrés à des entreprises qui les contrôlent, les établissements contrôlés étant généralement en périphérie et le siège au centre de la région économique. C’est le schémas qu’a suivi la décentralisation des activités industrielles lorsque seules les grandes unités de production sont parties de Paris. Il pêche par sa trop grande rigidité et sa difficulté à s’adapter aux vagues successives d’innovation.

La seconde est centrée sur la redynamisation de réseaux de PME innovants. L’idée est de bâtir de réseaux entre égaux, basés sur la coopération et le partage d’information et de savoirs-faires. Les entreprises n’ont pas ou peu de liens structurels mais participent toutes au développement d’un même territoire sans lien hiérarchique apparent avec un autre territoire. Il pêche par sa trop grande fragilité économique : si les entreprises sont suffisamment flexibles pour permettre l’adaptation de ces systèmes locaux aux évolutions techniques, elles sont trop petites pour les investissements massifs que demandent les sauts technologiques. De plus elles n’ont que rarement les moyens de couvrir les marchés internationaux, une condition de rentabilité primordiale.

Il s’agit donc, pour les territoires, de trouver un moyen d’articuler la fluidité des réseaux locaux à la puissance des grands groupes. La structuration des réseaux de PME sous-traitants locaux des grands groupes doit avoir pour objectif de leur permettre de développer les compétences nécessaires pour remonter leurs filières : un ensemble de sous-traitants conduit au développement ou à l’entretien de compétences spécifiques sur un territoire similaires à celles des Système productif local… Leur développement, en association avec les grands groupes implantés localement doit permettre à ces derniers de bénéficier des innovations locales : l’ancrage local de grands groupes peut être facilité par ce biais.

Ce schéma conduit à une organisation industrielle et spatiale qui n’est ni hiérarchique, ni entièrement non hiérarchique. Il y a un référent local qui coordonne les actions et initiatives des différents membres du réseau. A l’échelle d’une région économique, cela relativise la notion de centre et de périphérie : basée sur la proximité entre des grands groupes et des réseaux de PME, ces systèmes locaux ouverts peuvent tout aussi bien apparaître autour d’un siège social qu’à proximité d’un établissement de fabrication. La remontée des chaînes de valeur à partir de réseaux sous-traitants de grands groupes peut alors éventuellement survenir dans des espaces spécialisés dans les fonctions industrielles et pas uniquement métropolitaines supérieures…

Au sein d’une même région économique les termes de ‘Centre’ et de ‘Périphérie’ masquent donc l’inscription des territoires dans des espaces productifs dont la géographie n’est pas basée sur la seule distance physique. Cette montée en gamme prendra des formes différentes en fonction de la chaîne de valeur considérée.

Les filières consommateur et les filières producteur

On distingue généralement deux types de chaînes : celles guidées par le consommateur final et la capacité à s’adapter aux conditions de vente et celles guidées par le producteur où la définition du produit est primordiale.

Les effets de taille de marché qui rendent des secteurs captifs ou presque de certaines concentrations économiques sont dominants dans les chaînes ‘consommateurs’. L’Europe étant un grand centre de consommation, elle attire mécaniquement les activités de type (C). Ceci est particulièrement sensible dans les filières ‘consommateurs’ qu’il s’agisse, par exemple, des activités portuaires, de l’agriculture ou des produits de luxe. Dans ces filières, si les activités d’innovation (A) doivent être développées, ce sont surtout les activités aval (D) qui offrent les perspectives les plus importantes : l’enjeu est de parvenir à anticiper et

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contrôler les besoins des consommateurs (définition de marques, etc.). L’activité de l’ensemble de la filière, depuis l’innovation jusqu’à la distribution, est ensuite orientée par les besoins définis en aval.

Dans les filières ‘producteur’, le pouvoir de marché est situé en amont et l’ensemble des activités de la fabrication aux stratégies marketing sont ensuite orientées par les possibilités entrevues en amont. Un nouveau produit peut permettre de bénéficier de rendements de niches et la recherche est donc valorisée…

Bibliographie

1980

Porter M., 1982, "Choix stratégiques et concurrence", Economica, Paris, 426 p. Porter M., 1986, "L'avantage concurrentiel", InterEditions, Paris, 647 p.

1990

Porter M., 1990, Competitive Advantage of Nations, Boston, MA, Harvard: Business School Press. Stratégor, 1993, "Politique générale de l'entreprise" 3è edition, Dunod, Paris, 551 p. Gervais M., 1995, "Stratégies de l'entreprise", Economica, Paris, 457 p. Krugman P., 1995, “Growing World Trade: Causes and Consequences”,Brookings Papers on Economic

Activity, 1, p. 327–362. Krugman P., 1995, “Growing World Trade: Causes and Consequences”,Brookings Papers on Economic

Activity, 1, p. 327–362. Gereffi G., 1999, “International trade and industrial upgrading in the apparel commodity chain”, Journal of

international Economics, 48, 37-70.

2000

Humphrey J., Schmitz H., 2002, “How does insertion in global value chains affect upgrading in industrial clusters?”, Regional Studies, 36-9, 1017-1027.

Johnson G., Scholes K., Whittington R., Fréry F., 2008, Stratégique, 8e édition, Pearson Education, Paris, 720 p.

Yeung H.W., 2001, “Organising Regional Production Networks in Southeast Asia : Implications for Production Fragmentation, Trade, and Rules of Origin”, Journal of Economic Geography, 1:3, p. 299-321.

Chaptal de Chanteloup C., 2015, "La chaîne de valeur de l'offre", De Boeck.

2015

Meier O., 2015, Diagnostic stratégique, 4ème édition, Dunod. Livre et outils sur l'analyse de la valeur (avantages concurrentiels, chaîne de valeur) et les business models.

Avantage compétitif

avantage , sur le Wiktionnaire compétitif , sur le Wiktionnaire concurrentiel , sur le Wiktionnaire

Un avantage compétitif ou concurrentiel 1 est tout ce qui permet à une entreprise de surpasser ses concurrents.

Il est en cela différent du facteur clé de succès qui est commun à toutes les entreprises présentes sur le marché.

Google donne Apple, Coca-Cola, Ikea, Ryanair et Zara comme exemples d'entreprises possédant un avantage compétitif.

Il est dit durable lorsque son possesseur est en mesure de conserver durablement l'avantage compétitif ; ses concurrents sont alors tentés de l'imiter, ou d'établir un nouvel avantage compétitif qui rende caduc celui qui l'emportait à un moment donné.

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La notion d'avantage compétitif est parfois étendue à un pays. Les économistes préfèrent toutefois la notion d'avantage absolu, qui ne véhicule pas l'idée trompeuse d'une compétition directe entre nations ou zones géographiques.

Sommaire

1 Enjeux de l'avantage compétitif 2 Caractéristiques de l'avantage compétitif 3 Avantage compétitif et concurrence 4 Avantage compétitif et innovation 5 Bibliographie 6 Notes et références 7 Voir aussi

o 7.1 Articles connexes o 7.2 Liens externes

Enjeux de l'avantage compétitif

Dans le meilleur des cas, l'avantage va jusqu'à conférer à celui ou celle qui le détient, une position dominante d'un marché, un pouvoir de marché. Ce leadership lui procure une forte efficacité et une rentabilité, selon le principe du « winner takes all » (le gagnant rafle tout).

L'avantage compétitif peut créer une rente de situation qui résulte normalement d'une compétence distinctive ou cœur de compétence.

Dans le cadre de l'élaboration de sa stratégie, afin d'optimiser son présent et de préparer son avenir, une entreprise doit chercher à exploiter au mieux ses avantages compétitifs, et à développer des avantages compétitifs durables permettant une différenciation durable avec ses concurrents.

Depuis quelques années, certains stratèges [réf. nécessaire] ont montré que les entreprises qui présentent des avantages compétitifs sont plutôt celles qui ont adopté des stratégies de croissance par adjacence.

Caractéristiques de l'avantage compétitif

Pour être efficace, l'avantage compétitif doit être :

unique (ou original) ; difficile à imiter ; nettement supérieur ; adaptable à diverses situations.

Par exemple :

une marque connue et inspirant confiance ; un brevet donnant l'exclusivité sur l'utilisation d'une technique particulière ; un savoir-faire particulier bien maîtrisé dans l'entreprise ; la capacité d'attirer les candidats au recrutement les plus talentueux ; l'accès privilégié à un réseau de distribution particulièrement efficace ou présent auprès des clients visés ; etc.

Pour durer l'avantage compétitif doit :

accepter des marges réduites ou réduire les coûts relativement à la concurrence ou se focaliser sur certains segments ;

rendre l'imitation difficile (par la complexité, l'ambiguïté ou l'encastrement dans la culture) ou les ressources intransférables ;

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réinvestir les marges pour assurer la différenciation (stratégie dite hybride) ; imposer un standard propriétaire, ne pas être suiveur et défendre par la communication de sa position.

Avantage compétitif et concurrence

Certains [réf. nécessaire] craignent qu'un avantage compétitif trop net et trop durable favorise les positions dominantes, monopoles et oligopoles, qui limitent la concurrence et finissent par peser sur le consommateur.

Toutefois un avantage de ce genre n'est jamais définitivement acquis, et peut être menacé notamment par des tarissements de ressources, des ruptures technologiques, des chocs économiques et politiques, des bouleversements dans les habitudes de consommation, et des changements de dispositions juridiques, souvent destinées à rétablir la concurrence (lois anti-trusts).

En outre, même si un groupe d'individus, territoire, pays, dispose d'un avantage compétitif durable, ou même de plusieurs avantages compétitifs durables dans différents domaines, la théorie de l'avantage comparatif montre que toutes les parties (c'est-à-dire aussi bien celles qui disposent des avantages que celles qui n'en disposent pas) trouvent presque toujours un avantage à commercer les unes avec les autres, si bien que l'existence d'avantages compétitifs ne sauraient justifier l'instauration de mesures protectionnistes pour préserver l'intérêt des consommateurs.

Avantage compétitif et innovation

Les entreprises acquièrent des avantages concurrentiels grâce à l'innovation. Elles abordent l'innovation dans son sens le plus large incluant à la fois des technologies nouvelles et des méthodes novatrices.

Companies achieve competitive advantage through acts of innovation. They approach innovation in its broadest sense, including both new technologies and new ways of doing things. They perceive a new basis for competing or find better means for competing in old ways. Innovation can be manifested in a new product design, a new production process, a new marketing approach, or a new way of conducting training. Much innovation is mundane and incremental, depending more on a cumulation of small insights and advances than on a single, major technological breakthrough. It often involves ideas that are not even “new”—ideas that have been around, but never vigorously pursued. It always involves investments in skill and knowledge, as well as in physical assets and brand reputations.Michael Porter, 1990, « The Competitive Advantage of Nations », HBR, March-April, p. 75.

Bibliographie

Porter, L'Avantage concurrentiel, … Johnson, Whittington, Scholes, Fréry, Stratégique, Pearson Education, 9e édition, 2011

Notes et références

1. ↑ Sous l'influence de la traduction française de Competitive Avantage. Résultats sur Google, octobre 2014 : Avantage Concurrentiel : 457.000 résultats ; avantage compétitif : 286.00

Économie présentielle

L'expression économie présentielle est un néologisme utilisé comme concept par Laurent Davezies 1 et Christophe Terrier 2 pour décrire une économie basée sur la population réellement présente sur un territoire qui peut varier rapidement, et qui à la fois produit et consomme. Elle se distingue de l'analyse économique classique qui est basée sur les lieux de production traditionnels (usines, services, etc.). Le terme est également utilisé par l' Insee 3.

Sommaire

1 Une nouvelle approche de l'économie régionale 2 Traduction en anglais

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3 Notes et références o 3.1 Sources

4 Voir aussi o 4.1 Articles connexes o 4.2 Lien externe

Une nouvelle approche de l'économie régionale

La science économique régionale, encore nommée géographie économique, se partage en deux approches : l’une prend pour objet principal la localisation des firmes sur le territoire (économie productive), l’autre est centrée sur les populations qui habitent sur ce territoire (économie résidentielle). L’économie résidentielle est basée sur l’idée que la population qui réside sur un territoire génère une activité économique en même temps que des besoins de service.

Le développement de la mobilité – et en particulier du tourisme - dans le monde moderne modifie notablement le fonctionnement de l'économie présentielle car la population réellement présente sur le territoire devient variable, formée pour partie de résidents et pour partie de séjournants. Cette évolution marque une dissociation significative entre temps et lieux de production et temps et lieux de consommation. Il devenait dès lors nécessaire d’adopter un nom qui ne fasse plus référence aux seuls résidents - qui peuvent eux-mêmes être temporairement absents du territoire - mais plutôt à l’ensemble des personnes présentes.

A Laurent Davezies qui travaillait sur cette problématique, Christophe Terrier a proposé, en 2002, le nom d’économie présentielle. La première publication utilisant ce terme d’économie présentielle a été présentée par Laurent Davezies au colloque de l’ASRDLF (association régionale de langue française) en septembre 2004. Les travaux de la direction du Tourisme sur l’estimation de la population présente (première publication en mars 2005) ont constitué un apport majeur pour le développement des travaux sur ce nouveau concept. Les travaux de l’Insee sur l’estimation de l’emploi généré par la présence de touristes représentent une nouvelle étape (2006).

Traduction en anglais

Le terme "économie présentielle" peut se traduire en anglais par "in-place economy". Cette traduction est proposée dans le cadre de l'édition de la deuxième version du "Thésaurus multilingue du tourisme et des loisirs" en cours d'élaboration par l'administration française du tourisme et l'Organisation mondiale du tourisme.

Notes et références

1. ↑ Un train peut en cacher un autre derrière l'économie productive, attention à l'économie présentielle ... [archive]

2. ↑ Les bases de l'économie présentielle des départements [archive]3. ↑ Insee Première n°1050 [archive], Insee, novembre 2005

Sources

Davezies Laurent, 2004, Temps de la production et temps de la consommation : les nouveaux aménageurs du territoire ? in Futuribles n° 295, mars 2004

Terrier Christophe, Sylvander Marguerite, Khiati Abdel, Moncere Véronique, 2005, Population présente : méthodes de détermination à partir des enquêtes sur les touristes.Communication aux Journées de Méthodologie Statistique de l’Insee – 15 mars 2005

Terrier Christophe, 2006, L’économie présentielle, un outil de gestion du territoirein Cahiers ESPACES, numéro spécial Observation et Tourisme (www.revue-espaces.com)

Terrier Christophe (dir) 2006, édition Direction du Tourisme, Mobilité touristique et population présente – Les bases de l’économie présentielle des départements.

Baccaïni Brigitte, Thomas Gwenaëlle, Khiati Abdel, 2006, L’emploi salarié dans le tourisme : une nouvelle estimation, Insee Première n°1099, août 2006

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Système productif localPour les articles homonymes, voir SPL.

La notion de Système productif local (SPL), ou parfois Système local de production, dérive des travaux consacrés aux districts industriels d'A. Marshall1 et de ses successeurs. Dans ce champ, l’étude de l’organisation des tissus socio-économiques ainsi que des phénomènes d’agglomérations spatiales ont engendré un grand nombre de notions (districts industriels, grappes d'entreprises, cluster, tissus d’entreprises). Cette diversité souligne l'importance du phénomène.

DéfinitionsAu moins trois axes semblent à même de caractériser les dynamiques internes de l'ensemble des notions abordées2 :

ce sont des aires spatiales délimitées par des frontières, qui peuvent être naturelles, politiques, culturelles ou sociales.

à l’intérieur de celles-ci, l’activité concerne une ou plusieurs industries attachées. l’activité économique, à savoir les résultats sous forme de produits et d’innovations, devrait dépasser

de façon significative le niveau qui pourrait être attendu au regard des circonstances exogènes données (présence de matières premières, activité économique ne dépendant pas de l’industrie considérée, firmes concurrentes extérieures au système productif localisé).

Ces trois axes sont repris par la définition des systèmes productifs localisés (SPL)3 car ils sont une forme générique d’agglomération spatiale dont les milieux innovateurs, les districts technologiques et industriels, et les clusters sont des exemples spécifiques. Pour la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale créée en 1963), la définition des SPL recouvre :

« une organisation productive particulière localisée sur un territoire correspondant généralement à un bassin d'emploi. Cette organisation fonctionne comme un réseau d'interdépendances constituées d'unités productives ayant des activités similaires ou complémentaires qui se divisent le travail (entreprises de production ou de services, centres de recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille technologique, etc.) »4.

Ils sont un ensemble caractérisé par la proximité d'unités productives au sens large du terme (entreprises industrielles, de services, centres de recherches et de formation, interfaces, etc.) qui entretiennent entre elles des rapports d'intensité plus ou moins forte5. Le SPL est un ensemble d’entreprises gravitant autour de la même filière, d’un savoir-faire ou d’un produit et implanté dans un secteur d’activité, une région ou un bassin d'emploi. Il permet de mutualiser, de développer et d’innover en créant une dynamique de réseau.

C’est avant tout les liaisons locales entre acteurs qui insufflent les dynamiques du système productif localisé. Ces relations sont entretenues selon Brenner6 par le jeu de cinq principales variables. Il s’agit des firmes (la principale source de l’activité économique), le marché du travail, un marché capitaliste (local s’ajoutant à celui de l’économie globalisée), les institutions académiques (universités et organismes de recherche), et les politiques déterminant les infrastructures et l’attractivité de la région. À partir de ces éléments constitutifs, l’évolution du système productif localisé procède de six mécanismes distincts :

Le capital humain non transférable pour la R&D demande d’une part des employés expérimentés (trouvés sur le marché du travail) et d’autre par la création d’expériences (formations propres à l’entreprise, ou carrières). Cette source peut être créée par une entreprise et réutilisée par une autre dans la mesure où cette dernière fait appel au même fond de connaissances. Ceci est spécialement important pour la création de start-up et de jeunes PME.

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Le capital humain non transférable pour la production est essentiellement présent dans les systèmes productifs localisés artisanaux. Dans ces circonstances, les connaissances tacites de la pratique d’un corps de métier ont un rôle important.

Les externalités de connaissance apparaissent sous de nombreuses formes. Elles peuvent être une source d’innovations permettant d’augmenter la productivité et la compétitivité. Cette amélioration propre à une entreprise peut s’étendre ensuite à d’autres firmes du système productif localisé. Alors de nouvelles retombées, la création d’un capital humain non- transférable (…) sont possibles. Malgré tout, ces boucles rétroactives sont limitées par la capacité des entreprises à entretenir des relations (contacts, partenariats, …) avec le SPL.

Plus il existe des dépendances mutuelles et synergies des entreprises, plus les possibilités de coopération existent, plus d’autres entreprises auront tendance à se localiser au même endroit (à nuancer selon les cas). On peut retrouver le même phénomène lorsqu’il y a spécialisation (par concentration d’un type d’entreprises qui attirent des fournisseurs spécifiques) et coopération (comme vu précédemment). Dans le cas d’entreprises en réseau, il s’emblerait que cela constitue un avantage pour les entreprises concernées mais pas pour le SPL.

En ce qui concerne l’accumulation locale de capital, le réseau local joue un rôle important. En effet, les PME et les start-up sont financées plus particulièrement par les capitaux locaux sur des domaines où existent des connaissances et informations, ce qui est facilité lorsqu’elles s’insèrent dans un réseau d’entreprises similaires. L’agglomération d’entreprises permet alors la création de start-up, renforçant l’accumulation de capital local.

Le dernier point concerne les retours d’opinions publiques. Le réseau local joue encore un rôle important dans ce domaine en permettant aux entreprises d’avoir une influence politique dans une région (directement ou par le biais des employés). D’un autre côté, les politiques de soutien vont attirer de plus en plus loin les entreprises, ce qui augmente l’influence de ces entreprises dans les politiques futures. Enfin, si la population locale identifie les entreprises majeures, son attitude par rapport à celles-ci peut procurer des avantages (recrutement des meilleurs employés de la région).

La présence ou non de ces processus détermine la nature du système productif localisé étudié. Les points mis en évidence précédemment, répondent tous de caractéristiques locales, ainsi suivant l’intensité de ces processus, le système productif localisé va s’orienter vers une forme distincte. À cela il est possible d’ajouter une dimension supplémentaire qu’est le poids de l’histoire et de la culture dans la dynamique du système de production. En effet, même si ces dimensions sont présentes à travers le capital humain ou les externalités de connaissances, il n’en est pas fait mention de manière explicite. Pourtant, en matière culturelle, on sait qu’il peut y avoir des phénomènes de blocage, c’est ce que met en lumière la prise en compte des composantes territoriales dans l’analyse des dynamiques locales. À l’instar de Brenner, plusieurs autres auteurs ont tenté de rassembler les notions concernant les systèmes productifs localisés. En ce sens « les systèmes productifs localisés reposent sur de véritables externalités territoriales, issues de l’histoire et du jeu des acteurs, autour d’une activité principale et des activités auxiliaires et d’une main d’œuvre locale qualifiée permettant d’assurer la transmission du savoir-faire entre les générations »7.

Références1. ↑ Alfred Marshall, Principes d'économie politique [archive], 1890, 544 p.2. ↑ Thomas Brenner, Industrial Districts: A Typology from an Evolutionary Perspective, Max-Planck-Institute for

Research into Economic Systems, avril 2000, p. 3-43. ↑ (en) Courlet C., Pecqueur B., « Systèmes locaux d'entreprises et externalités : un essai de typologie », RERU, 19914. ↑ DATAR, Les systèmes productifs locaux, Paris, La Documentation française, 20025. ↑ Denis Maillat, Du district industriel au milieu innovateur : contribution à une analyse des organisations productives

territorialisées, Working paper, IRER, 1996, 36 p.6. ↑ Thomas Brenner, Industrial Districts: A Typology from an Evolutionary Perspective, Max-Planck-Institute for

Research into Economic Systems, avril 2000, p. 8-97. ↑ Ivan Samson, L’économie contemporaine en 10 leçon, SIREY, 2004, p. 215-216

Liens externes

(fr) DIACT Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires

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Sites internet des SPL

Grappe industriellePour les articles homonymes, voir Pôle de compétitivité.

Une grappe industrielle (traduction française du concept de cluster) ou pôle de compétitivité est une concentration d’entreprises et d’institutions interreliées dans un domaine particulier sur un territoire géographique. Les grappes couvrent un ensemble d’industries liées et d’autres entités importantes pour la compétitivité. Elles comprennent, par exemple, des fournisseurs de produits spécialisés comme des composantes, de la machinerie, des services et des fournisseurs d’infrastructures spécialisées1. Par exemple, Silicon Valley contient au moins deux grappes industrielles, l'une spécialisée dans la fabrication de matériel électronique et l'autre dans la production de logiciels.

Concrètement, il s'agit d'une région, généralement urbanisée, où s'accumulent des savoir-faire dans un domaine technique donné, lesquels peuvent procurer un avantage compétitif à l'échelle internationale une fois atteinte une masse critique. La croissance économique générée tend à se propager aux autres activités locales, notamment dans les services et la sous-traitance.

Les grappes vont au-delà des canaux de distribution et des consommateurs ; elles s’étendent latéralement à des fabricants de produits complémentaires et à des entreprises liées par les compétences, la technologie ou des intrants communs.

Enfin, plusieurs grappes comprennent des institutions gouvernementales ou autres, telles que des universités, les agences, les instituts de formation et les associations d’affaires.

Sommaire 1 Les apports théoriques 2 Les deux types de clusters

o 2.1 Clusters reposant sur la recherche scientifique de haut niveau (technopoles) o 2.2 Clusters reposant sur des savoir-faire traditionnels

3 Annexes o 3.1 Bibliographie o 3.2 Notes et références

4 Voir aussi o 4.1 Articles connexes

Les apports théoriquesOn peut trouver les germes des principes sous-tendant les pôles de compétitivité dans la théorie des avantages comparatifs de l'économiste classique David Ricardo : chaque pays (ou chaque région) gagne à se spécialiser dans la production où il possède un avantage relatif, c'est-à-dire là où il est relativement le meilleur ou le moins mauvais. Les notions d’économie d'échelle sont également mobilisées.

Le professeur de stratégie d'entreprise de l'université de Harvard, Michael Porter, s'est inspiré de la théorie des avantages comparatifs pour proposer en 1990 la notion de pôles de compétitivité qui rassemblent, sur une même zone géographique et dans une branche d'activité spécifique, une masse critique de ressources et de compétences procurant à cette zone une position-clé dans la compétition économique mondiale.

Alfred Chandler, professeur d'histoire économique à Harvard, a été le premier à mettre en évidence l'idée de first mover et l'importance, pour la croissance d'une entreprise, d'un développement fondé sur le pôle de compétitivité. Dans ce contexte son ouvrage fondamental est Scale and Scope[réf. nécessaire].

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Les deux types de clustersDans tous les cas, la formation et le savoir-faire, à un niveau d'excellence mondiale, jouent un rôle dans l'existence de ces pôles. De ce point de vue on peut les classer en deux catégories :

Clusters reposant sur la recherche scientifique de haut niveau (technopoles)

Le pivot d'une telle zone d'excellence est souvent une université dotée d'un centre de recherche scientifique de renom et très motivée par la coopération avec les entités économiques et financières locales. C'est le cas de :

la Silicon Valley qui regroupe ces trois compétences : des universités (Stanford, Berkeley, Santa Clara), des entreprises technologiques (l'une des premières fut Hewlett-Packard) et des fonds de capital risque.

l'agglomération de Bangalore en Inde, devenue également un pivot de recherche et développement technologique à l'échelle mondiale : de très nombreuses entreprises technologiques internationales y sont maintenant implantées.

en Europe, les régions de Paris-Saclay, Grenoble, Toulouse, Silicon Fen, Munich, Dublin, les districts italiens dit également districts industriels ou encore, districts marshallien en référence à Alfred Marshall etc.

On parle par ailleurs de pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) concernant les regroupements d'universités et de centres de recherches en ensembles ayant la taille critique en matière de réunion de compétences. Cela vise notamment à atteindre une renommée internationale et un bon classement dans les comparaisons mondiales, pour attirer les meilleurs enseignants, chercheurs et étudiants. Le but est d'attirer aussi les meilleurs entreprises internationales du secteur concerné, au moins la partie consacré à la recherche et au développement.

Clusters reposant sur des savoir-faire traditionnels

Certains pôles de compétitivité n'ont pas de rapport direct avec la recherche scientifique mais ont maintenu leur avance en savoir-faire au cours des âges : par exemple la Suisse pour l'horlogerie, Paris pour la haute couture et plus largement pour l'industrie du luxe en général ou Genève pour la finance. Dès le début des années 1990, le Pays basque espagnol ou sud fut le premier territoire à expérimenter le concept de pôle de compétitivité avec l'appui direct de Michael Porter autour de la sidérurgie et de la machine-outil. Douze pôles de compétitivité représentent désormais plus de 50 % du PIB basque[réf. nécessaire].

Annexes

Bibliographie

Porter, Michael E., Clusters and the New Economics of Competition, Harvard Business Review, Novembre-Décembre 1998.

Notes et références

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Pôle de compétitivité » (voir la liste des auteurs).

1. ↑ Claude Turcotte, « Si l'économie va, Bombardier va », Le Devoir, 30 mai 2009 (lire en ligne [archive])

Voir aussi

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Articles connexes

Parc industriel Parc scientifique Pôle de compétitivité en France Recherche et développement Système productif local Technopole

Pôle de compétitivité en FrancePour les articles homonymes, voir Pôle de compétitivité.

Le pôle de compétitivité UP-TEX à Tourcoing (Nord).

Un pôle de compétitivité est « un rassemblement, sur un territoire bien identifié et sur une thématique ciblée, d'entreprises petites et grandes, de laboratoires de recherche et d'établissements de formation », selon la définition donnée par la DATAR 1 .

Ils sont définis par la loi de finances de 2005 comme le regroupement sur un même territoire d'entreprises, d'établissements d'enseignement supérieur et d'organismes de recherche publics ou privés qui ont vocation à travailler en synergie pour mettre en œuvre des projets de développement économique pour l'innovation2.

Crées en 2004 dans le cadre du lancement d'une nouvelle politique industrielle en France, c'est un dispositif qui permet des subventions publiques et d'un régime fiscal particulier à un ensemble d'activité regroupé. Ils ont vocation à rendre l'économie plus compétitive, créer des emplois, rapprocher la recherche privée et publique et développer certaines zones en difficulté, tout en luttant contre les délocalisations.

Il existe 71 pôles reconnus par l’État en juillet 20143.

La notion est proche de celle de cluster (grappe industrielle au Québec), qui désigne selon Michael Porter « un groupe d'entreprises et d'institutions partageant un même domaine de compétences, proches géographiquement, reliées entre elles et complémentaires »4.

Sommaire 1 Historique

o 1.1 Pôles de compétitivité o 1.2 En 2010 o 1.3 CIADT 2010

2 Seconde phase (2009-2012) dite "Pôle 2.0" 3 Phase 3 (2013-2018). 4 Liste des 71 pôles [12]

o 4.1 Alsace o 4.2 Aquitaine o 4.3 Auvergne

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o 4.4 Basse-Normandie o 4.5 Bourgogne o 4.6 Bretagne o 4.7 Centre o 4.8 Champagne-Ardennes o 4.9 Corse o 4.10 Franche-Comté o 4.11 Guadeloupe o 4.12 Haute-Normandie o 4.13 Île de France o 4.14 Languedoc-Roussillon o 4.15 Limousin o 4.16 Lorraine o 4.17 Midi-Pyrénées o 4.18 Nord-Pas-de-Calais o 4.19 Pays de la Loire o 4.20 Picardie o 4.21 Poitou-Charentes o 4.22 Provence Alpes Côte d'Azur o 4.23 Rhône-Alpes o 4.24 Réunion

5 Statut juridique 6 Fonctionnement des pôles de compétitivité français 7 Évaluation de la politique de pôles 8 Le financement des pôles de compétitivité

o 8.1 FUI (Fonds unique interministériel) 9 Diffusion du modèle 10 Références 11 Bibliographie 12 Voir aussi

o 12.1 Articles connexes o 12.2 Liens externes

Historique

Pôles de compétitivité

Dans le prolongement des décisions prises par le Gouvernement le 13 décembre 2002, la politique des pôles de compétitivité a été lancée lors du CIACT du 14 septembre 2004 qui a posé les fondements de cette politique et définit sa méthode de mise en œuvre avec la sélection de pôles dans le cadre d'appels à projets basés sur un cahier des charges.

Plusieurs rapports officiels ont eu une influence forte dans le lancement de cette politique en en précisant les enjeux5.

Le gouvernement lance le premier appel à projets le 2 décembre 2004 6 . Cet appel, clos le 28 février 2005, a donné lieu à une forte mobilisation des territoires et des entreprises.

La volonté première de se concentrer sur un nombre restreint de dossiers a été infléchie : le gouvernement a annoncé le 12 juillet de la même année que 67 des 105 dossiers présentés étaient retenus, liste réduite par la suite à 66 dossiers après la fusion de deux projets. Toutefois, une forte priorité budgétaire est apportée à six d'entre eux, qui ont une portée « mondiale » et neuf autres qui ont « vocation » à l'acquérir. Le budget global qui leur est consacré est passé de 0,75 à 1,5 milliard d'euros sur trois ans. Le CIACT du 14 octobre 2005 a validé 55 de ces projets. Celui du 20 décembre 2005 a confirmé neuf projets supplémentaires, deux autres

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projets n'ayant pas été validés. En mars 2006, la direction globale du dispositif et le financement de la part publique ont été confiés, côté État, à la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (ex Direction générale des entreprises) du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, chaque pôle étant par ailleurs doté d'outils de direction ad hoc.

En 2010

71 pôles de compétitivité sont dénombrés en France se divisant en trois catégories : les 7 pôles mondiaux, les 11 pôles à vocations mondiale et les 53 pôles nationaux7. L’ensemble regroupe 9 000 chercheurs travaillant sur plus de 1 000 projets collaboratifs financés. Un milliard d’euros publics a été investi depuis leur lancement en 2005, sur une enveloppe globale de 1,5 milliard prévue jusqu’en 2008. 50 % des ressources sont concentrées sur sept pôles principaux, dénommés « pôles de compétitivité mondiaux », comme System@tic Paris-Région (Ile-de-France), Minalogic (Grenoble) et Aerospace Valley dans le Sud-Ouest, par opposition aux « pôles nationaux ».

Depuis l’audit réalisé en juin 2008 par les cabinets CMI et Boston Consulting Group, les pôles de compétitivité ont été classés en trois catégories :

Un groupe de trente-neuf ayant « atteint les objectifs de la politique des pôles de compétitivité »; Un groupe de dix-neuf « ayant partiellement atteint les objectifs et qui doivent travailler à

l’amélioration de certaines dimensions de leur action » ; Un groupe de treize pôles de compétitivité invités à « se reconfigurer en profondeur » sous peine de

perdre leur label de pôle.

Parmi les reproches adressés à ce dernier groupe figurent « le manque d’implication des PME au sein du pôle, une ouverture à l’international insuffisante ou un manque de lisibilité de la stratégie ».

CIADT 2010

Annoncé en décembre 2009, le comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) sur l’avenir des pôles de compétitivité s’est tenu le 11 mai 2010. Six pôles (MTA - Mobilité et transports avancés, Innoviandes, Enfant, Sporaltec, PGCE, Prod’innov) des treize pôles préalablement invités par le gouvernement à « tirer parti d’une reconfiguration en profondeur » se voient dépossédés de leur label.

Des fusions entre pôles ont été proposées. Le pôle MTA, délabellisé, a choisi d’être absorbé par le pôle Mov’eo, installé à Saint-Étienne-du-Rouvray 8 . Le pôle Prod’Innov (Aquitaine) est encouragé à « étudier des rapprochements avec les pôles de compétitivité Cancer-Bio-Santé et Agrimip Innovation, tous deux situés dans la région voisine Midi-Pyrénées ».

Le Ciadt 2010 a également annoncé la labellisation de six nouveaux pôles de compétitivité dédiés aux écotechnologies :

le pôle Eau à Montpellier le pôle Dream en région Centre le pôle Hydreos (ex Gestion des eaux continentales) en Lorraine le pôle Avenia en Aquitaine le pôle Team 2 dans le Nord-Pas-de-Calais le pôle Alsace Énergivie en Alsace.

L’appel à projets avait été lancé le 30 juin 2009 et dix-neuf candidatures avaient été déposées. Pour leur sélection, les ministres ont « analysé les thématiques retenues par ces projets, les enjeux économiques, les axes stratégiques envisagés en matière de recherche et développement, la qualité de partenariat et le degré de collaboration entre les entreprises et les structures de recherche et formation ». Ces pôles devaient conserver leur label jusqu’en 2012.

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Seconde phase (2009-2012) dite "Pôle 2.0"Après évaluation de la phase 1 (2006-2008) 1,5 milliard d'euros ont été affectés au lancement de cette seconde phase sur 3 priorités :

1. renforcer l'animation et le pilotage stratégique des pôles, dont via des "contrats de performance" plus exigeants et en renforçant le rôle des correspondants d'État ;

2. développement des projets structurants (dont "plates-formes d'innovation" ;3. développer "l'écosystème d'innovation et de croissance9" des entreprises des pôles, en mobilisant plus

de financements privés et en renforçant les synergies territoriales.

Cette phase a fait l'objet d'une évaluation externe en 2012 qui a conduit à la remise d'un rapport public au Gouvernement le 19 juin 201210.

Phase 3 (2013-2018).La nouvelle phase de la politique des pôles de compétitivité a été lancée par le Gouvernement le 9 janvier 201311. Elle s'inscrit dans le cadre du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi qui avait conclu à la poursuite de cette politique.

D'une durée de 6 ans (2013-2018), elle se caractérise par une gouvernance plus partenariale entre l'Etat et les collectivités territoriales. Au terme de cette nouvelle phase, une évaluation globale de cette politique sera opérée.

Cette troisième phase vise à concentrer l'action des pôles de compétitivité vers les produits et services à industrialiser avec pour ambition majeure d'accroître l'impact économique des pôles pour davantage de croissance des entreprises et plus d'emplois. Deux piliers structurent cette ambition : accroître les retombées économiques des projets de R&D des pôles ; amplifier l'accompagnement de la croissance des PME et ETI dans les territoires.

Forts de leur savoir-faire pour faire émerger et conduire des projets collaboratifs de recherche et développement (R&D), les pôles doivent désormais devenir des "usines à produits d'avenir" qui transforment les efforts collaboratifs des travaux de R&D en produits, procédés et services innovants mis sur le marché. Pour ce faire, les pôles assurent désormais un suivi sur la durée des projets de R&D qu'ils labellisent afin de multiplier les opportunités de valorisation des résultats de ces projets. De plus, ils orientent leur stratégie sur des marchés cibles clairement identifiés en raison de leur potentiel. Cette attente plus forte des pouvoirs publics sur les retombées économiques des projets de R&D des pôles se traduit aussi lors de la sélection des projets financés par le Fonds unique interministériel (FUI), l'instrument financier dédié au soutien des projets des pôles de compétitivité.

Par ailleurs, dans le cadre de cette nouvelle phase, les pôles doivent amplifier l'accompagnement de la croissance des PME et ETI dans les territoires. En complément des actions menées par d'autres acteurs dans les territoires, ils proposent à leurs membres une offre de services collectifs et individuels, qui tient compte des besoins de leurs adhérents. Pour favoriser la croissance des PME, quatre domaines ont été perçus comme prioritaires par les pouvoirs publics : l'accès aux financements (liens avec les business angels, les capitaux risqueurs, le capital investissement, les fonds d'amorçage, les banques...), l'ouverture à l'international (partenariats technologiques, identification de marchés à l'international, export...), l'anticipation des besoins en compétences (cartographie des compétences, développement de l'offre de formations...) et l'accompagnement individuel des PME.

Liste des 71 pôles12

[afficher] Liste des 71 pôles de compétitivité en France

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[afficher] Liste des 71 pôles de compétitivité par domaine d'activité 

[afficher] Liste des 71 pôles de compétitivité par régions 

Statut juridiqueCes pôles sont souvent, en pratique, des associations de la loi de 1901, certaines sont des associations de droit local alsacien-mosellan . Ils ont une personnalité juridique.

Fonctionnement des pôles de compétitivité françaisLe 12 juillet 2005, le Comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire (CIADT) a décidé d'attribuer un montant de 1,5 milliard d'euros au financement de l'ensemble des pôles de compétitivité pour la période 2005-2008. Ses crédits se décomposaient comme suit :

des exonérations fiscales et allègements de charges (160 millions d'euros). Une entreprise participant à un projet de recherche et développement dans une zone définie à cet effet ne paie pas l'impôt sur le revenu ou sur les sociétés ou sur les bénéfices qu'elle réalise pendant les trois premières années (loi de finances pour 2005, art. 24). Les zones de « zonage R&D » concernées correspondent à des zones précises, définies par décret en Conseil d'État, au sein du périmètre des pôles de compétitivité. Ces exonérations fiscales et sociales ont depuis été supprimées par le législateur.

des crédits d'intervention pour soutenir les projets de recherche et développement (720 millions d'euros, dont 121 inscrits au budget pour 2006). Ces crédits proviennent en particulier :

o du ministère chargé de l'industrie ;o de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires

(DIACT) (Fonds national d'aménagement et de développement du territoire, primes d'aménagement du territoire) ;

o du ministère de la Défense.

des interventions préférentielles de la part d'organismes divers (587 millions d'euros) : o Agence nationale de la recherche créée le 7 février 2005.o Groupe Oséo  : Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR), Banque de

développement des PME (BDPME)/Sofaris, Agence de l'innovation industrielle (AII).o Caisse des dépôts et consignations .

au niveau local, les collectivités locales et territoriales participent au financement des projets des pôles comme des structures de gouvernance.

Bien souvent les projets de pôles sont soumis à des procédures de cofinancement entre les financements de l'État et ceux des collectivités locales.

Évaluation de la politique de pôlesLes cabinets de conseil Boston Consulting Group et CM International ont remis en juin 2008 le rapport sur les pôles de compétitivité qui leur avait été confié. Le texte affirme que l'implication des différents acteurs, et notamment des PME est forte. L'impression générale est que « la plupart des pôles font preuve à ce jour d’un dynamisme prometteur. »13

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En revanche, selon une étude du CEPREMAP, les pôles de compétitivité français seraient peu efficaces par rapport à leur coût élevé ; il serait plus efficace de réduire les obstacles auxquels se heurte l’établissement de grappes d’une taille optimale (coûts de transaction élevés sur le marché immobilier, réglementations locales qui réduisent l’offre immobilière, faible qualité des services publics dans les grandes agglomérations), plutôt que de subventionner une trop forte concentration géographique de certains secteurs14. Selon l'étude :

« Si une telle politique réussit à spécialiser artificiellement certains territoires, elle risque en outre de les rendre très vulnérables à des chocs sectoriels que la mondialisation rend plus probables. C’est d’autant plus le cas dans le contexte français que les travailleurs ont une faible mobilité : favoriser la spécialisation des régions lorsque les travailleurs sont peu mobiles, c’est les exposer au risque d’un retournement sectoriel. »

Une nouvelle évaluation externe et indépendante de la politique des pôles de compétitivité a été conduite au premier semestre 2012. Le consortium BearingPoint-Erdyn-Technopolis ITD chargé de la conduire a remis son rapport au Gouvernement le 19 juin 201215. Cet audit s’est appuyé sur une méthodologie qui a conduit les évaluateurs à rencontrer les acteurs des pôles dans leur environnement et à entendre les principaux responsables de cette politique au niveau national et régional. En complément de ces auditions, un travail important d’analyse de données a été entrepris par les évaluateurs.

Cette évaluation conclut que la dynamique collaborative, initiée en 2005, entre entreprises et acteurs de la recherche publique autour de projets de R&D collaboratifs s’est poursuivie et amplifiée entre 2008 et 2012. Ce constat confirme que cette politique a permis d’initier des dynamiques collaboratives réelles entre les entreprises, petites et grandes, et les acteurs de la recherche publique autour de projets de R&D ce qui a contribué à dépasser les cloisonnements traditionnels entre ces deux types d’acteurs. En outre, les évaluateurs font état de premiers résultats économiques significatifs, en dépit la jeunesse de cette politique et la crise économique, qui ont vocation à se renforcer au fur et à mesure de la maturité des projets de R&D. Cette appréciation positive de la politique des pôles de compétitivité a conduit les évaluateurs à préconiser une poursuite de cette politique.

Le financement des pôles de compétitivitéL'État s'attache à développer un environnement favorable aux entreprises et à l'innovation. Il soutient l'effort de recherche et développement (R&D) déployé au sein des pôles autravers notamment du fonds unique interministériel(FUI) et du programme des investissements d'avenir.

Au niveau national et régional, l'État accompagne le développement des pôles :

en octroyant, via les appels à projets du FUI et du programme des investissements d'avenir, des aides aux meilleurs projets de R&D et de plates-formes d'innovation ;

en finançant partiellement les structures de gouvernance des pôles, aux côtés des collectivités territoriales et des entreprises ;

en aidant des actions collectives thématiques, via les services déconcentrés de l'État (SGAR, DIRECCTE)

en impliquant divers partenaires : l'Agence nationale de la Recherche (ANR), OSEO pour les projets de R&D, la Caisse des dépôts (CDC) pour les projets de plates-formes d'innovation

en s'appuyant sur les collectivités territoriales qui peuvent aussi soutenir financièrement les projets de R&D et de plates-formes d'innovation

en aidant les pôles et leurs entreprises à identifier les meilleurs partenariats internationaux et à nouer des partenariats technologiques cantrés sur la création de valeur,

en y focalisant les moyens du programme des investissements d'avenir (IRT, IEED, Projets structurants de R&D, Plates-formes mutualisées d'innovation, etc.)

À la suite du transfert de la gestion des aides du FUI, et ce depuis le 9e appel à projets du FUI, OSEO est désormais chargé de l’élaboration des conventions individuelles attribuant les aides aux projets de R&D retenus, en application des décisions d’aide prises par l’État.

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La 2e phase de la politique des pôles de compétitivité a prévu un financement de 1,5 milliard d'euros pour le FUI pour la période 2009 jusqu'en 2011. En 2013, le Gouvernement a décidé de lancer une nouvelle phase de la politique des pôles de compétitivité et de poursuivre le soutien apporté aux projets des pôles dans le cadre du Fonfs unique interministériel.

Au 1er janvier 2014, le Fonds unique interministériel a permis de cofinancer 1 264 projets de R&D collaboratifs issus de la dynamique des pôles. Ces projets représentent près de 5,8 Mds € de dépenses de R&D, pour un soutien financier public de 2,3 Mds € dont 1,4 milliard d’euros par l’État.

Deux mesures du programme d'investissements d'avenir sont spécifiquement dédiés aux pôles de compétitivité : le développement des projets structurants de R&D (300 millions d'euros) et des plates-formes mutualisées d'innovation(200 millions d'euros). D'autres mesures impliquent aussi les pôles : les instituts de recherche technologique (IRT)et les instituts d'excellence en matière d'énergies décarbonées (IEED.

17 pôles demandent une rallonge budgétaire de plus de 900 millions d'euros. Par comparaison, durant la même période, Oséo a investi un budget d'État de plus de 500 millions d'euros pour 8 000 projets de R&d (collaboratifs en partie, et non collaboratifs en majorité), dans toutes les régions, avec le soutien des conseils régionaux pour plus de 80 millions d'euros.

Le Président de la République a annoncé devant le Congrès de Versailles, le 22 juin 2009, que l'État devrait faire appel à un grand emprunt national pour financer de nouveaux programmes d'investissement dans des secteurs d'avenir, principalement dans l'écologie et le numérique16,17. Le Premier ministre précise que l'emprunt permettra de financer prioritairement les projets de R&D des pôles de compétitivité (entre autres), tout en indiquant que le saupoudrage sera évité et que l'argent sera investi sur les projets d'innovation les plus ambitieux 18. Plusieurs voix s'élèvent déjà sur le bien-fondé de cet emprunt19, 20, 21.

FUI (Fonds unique interministériel)

Le fonds unique interministériel (FUI) finance les projets de recherche et développement collaboratifs des pôles de compétitivité. Le FUI a vocation à soutenir des projets de recherche appliquée portant sur le développement de produits ou services susceptibles d’être mis sur le marché à court ou moyen terme. Les projets susceptibles d’être financés sont retenus à l’issue de deux appels à projets (AAP) par an.

Le fonds a été doté de 600 M€ sur la période 2009-2011 dont 495 M€ pour les projets de R&D et 105 M€ pour les plates-formes d’innovation. Ses contributeurs sont les ministères chargés de l’Industrie, de la Défense, de l’Équipement, de l’Agriculture, de la Santé, l’Aménagement du territoire22.

Au 1er janvier 2014, en cumulé, le Fonds unique interministériel a permis de cofinancer 1 264 projets de R&D collaboratifs issus de la dynamique des pôles. Ces projets représentent près de 5,8 Mds € de dépenses de R&D, pour un soutien financier public de 2,3 Mds € dont 1,4 milliard d’euros par l’État. Ces projets concernent tout particulièrement les secteurs suivants : technologies de l’information et de la communication (TIC), énergie et environnement, transport, matériaux et biotechnologies/médecine.

Un recueil, intitulé « Les projets de R&D des pôles de compétitivité aidés dans le cadre du Fonds unique interministériel (FUI) : premières retombées technologiques et économiques »23 présente des exemples de premiers résultats obtenus par des projets de R&D des membres des pôles de compétitivité, parmi ceux actuellement terminés.

Diffusion du modèleLe nombre de pôles de compétitivité est contraint. Cependant, de nombreuses initiatives régionales visent à reproduire leur modèle, afin de favoriser la structuration d'éco-systèmes propices à la création d'entreprises. Souvent, ces pôles de compétences signent des conventions de partenariat avec des pôles de compétitivité existants, afin d'offrir à leurs projets l'accès au FUI ainsi qu'à des ressources supplémentaires en termes d'ingénierie de projet.

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C'est ainsi qu'en Aquitaine, se sont formés les pôles de compétences Digital Aquitaine24, en relation avec le pôle Cap Digital, et Aquinetic, qui a noué des partenariats avec les pôles Aerospace Valley et Systematic Paris-Region.

Références1. ↑ «   La politique des pôles depuis 2005   »  [archive], sur compétitivité.gouv.fr, 12 novembre 2013 (consulté le 7 juillet 2014)2. ↑ LOI n° 2004-1484 du 30 décembre 2004 de finances pour 2005 NOR: ECOX0400222L3. ↑ «   Annuaire des pôles   »  [archive], sur compétitivité.gouv.fr (consulté le 7 juillet 2014)4. ↑ (en) Michael E. Porter, « Clusters and the New Economics of Competition », Harvard Business Review, Cambridge

(Massachusetts), novembre-décembre 1998, p. 77-90 (lire en ligne [archive])5. ↑ Notamment rapport de la Datar, La France, puissance industrielle - Une nouvelle politique industrielle par les

territoires   : Etude prospective de la DATAR  [archive], février 2004) et rapport de Christian Blanc, Pour un écosystème de la croissance   : rapport au Premier ministre  [archive], avril 2004.

6. ↑ Communiqué de presse du 2/12/2004 [archive]7. ↑ Le monde des pôles signé B.G., Newzy, octobre-novembre 2009, page 40.8. ↑ Contact [archive] sur le site du pôle Mov'eo9. ↑ Schéma décrivant la notion d'écosystème appliquée aux pôles [archive]10. ↑ L'évaluation de la 2e phase de la politique des pôles [archive]11. ↑ Communiqué de presse en conseil des ministres du 9 janvier 2013[1] [archive]12. ↑ Annuaire des pôles [archive], sur le site competitivite.gouv.fr.13. ↑ BCG, CM International, EVALUATION DES POLES DE COMPETITIVITE, Synthèse du rapport d’évaluation(lire en

ligne [archive])14. ↑ Les Pôles de compétitivité, Que peut-on en attendre ?, CEPREMAP, Gilles Duranton, Philippe Martin, Thierry Mayer,

Florian Mayneris, 2008, conclusion p. 78-82 [lire en ligne [archive]]15. ↑ Rapport d'évaluation de la 2ème phase de la politique des pôles de compétitivité [archive]16. ↑ http://www.lesechos.fr/info/france/300357369-sarkozy-ecarte-la-rigueur-et-lance-un-emprunt-public.htm [archive]17. ↑ http://www.elysee.fr/documents/index.php?cat_id=7 [archive]18. ↑ http://www.lexpress.fr/actualites/2/francois-fillon-lance-des-pistes-sur-l-emprunt-et-ses-priorites_770416.html [archive]19. ↑ http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2009/06/le-grand-flou-du-grand-emprunt.php [archive]20. ↑ http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-06-29/finances-publiques-le-grand-emprunt-cet-objet-economique-

non-identifie/916/0/356893 [archive]21. ↑ http://www.lesechos.fr/info/france/4880012.htm [archive]22. ↑ [2] [archive]23. ↑ Les projets de R&D des pôles de compétitivité aidés dans le cadre du Fonds unique interministériel (FUI)   : premières

retombées technologiques et économiques [archive]24. ↑ «   Digital Aquitaine   »  [archive], 3 novembre 2014, sur le site du Conseil régional d'Aquitaine.

Bibliographie Les pôles de compétitivité en France, DGCIS-DATAR, 2011.[lire en ligne] Les lettres d'information des pôles, DGCIS-DATAR. .[lire en ligne] La carte des pôles de compétitivité français, DGCIS-DATAR, 2011.[lire en ligne] Les fiches individuelles des 71 pôles français, DGCIS-DATAR[lire en ligne] Des exemples de projets de R&D du FUI aboutis, DGCIS-DATAR[lire en ligne] L'évaluation des pôles de compétitivité, Bearing Point-Erdyn-Technopolis ITD, 2012[lire en ligne] Les Pôles de compétitivité, Que peut-on en attendre ?, CEPREMAP, Gilles Duranton, Philippe

Martin, Thierry Mayer, Florian Mayneris, 2008 [lire en ligne] Pôles de compétitivité, Transformer l'essai, Institut de l'entreprise, Vanessa Cordoba, Romain

Lucazeau, 2012 [lire en ligne]

Voir aussi Conseil national de l’industrie Commissariat général à la stratégie et à la prospective Contrats de filières Nouvelle France industrielle Institut de recherche technologique

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Articles connexes

Grappe industrielle Économie des territoires Pôles de compétitivité en Île-de-France Pôles de compétitivité dans les Pays de la Loire Bassin d'emploi Cluster maritime Communauté d'intérêts économiques et sociaux Système productif local (SPL) District industriel

Liens externes

Les pôles de compétitivité (site dédié du Gouvernement) «   Observatoire des pôles de compétitivité   » , École nationale supérieure des mines de Paris Jean Bouinot, «   Les pôles de compétitivité   : le recours au modèle des clusters   ?   » , sur Cybergeo :

European Journal of Geography, 9 mars 2007 Rodolphe Colle & al., "Quelle GRH pour les pôles de compétitivité   ? ", La revue française de gestion,

n°190, 2008

 [masquer]

v · m

Organisation de la recherche publique en France

Instance politique Ministère de l'Éducation nationale · Conseil stratégique de la recherche · Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche

Organismes de financement et de contrôle

Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur · Agence nationale de la recherche · Banque publique d'investissement

Structures opérationnelles

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Politique des pôlesDans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France a lancé en 2004 une nouvelle politique industrielle. Les pôles de compétitivité ont été créés pour mobiliser les facteurs clefs de la compétitivité au premier rang desquels figure la capacité d'innovation, et pour développer la croissance et l'emploi sur les marchés porteurs. 

Qu'est-ce qu'un pôle de compétitivité ?

Quels enjeux ?

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Quelle stratégie pour les pôles ?

Quels soutiens publics pour les pôles ?Un pôle de compétitivité rassemble sur un territoire bien identifié et sur une thématique ciblée, des entreprises, petites et grandes, des laboratoires de recherche et des établissements de formation. Les pouvoirs publics nationaux et locaux sont étroitement associés à cette dynamique.

Un pôle de compétitivité a vocation à soutenir l'innovation. Il favorise le développement de projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) particulièrement innovants. Il accompagne également le développement et la croissance de ses entreprises membres grâce notamment à la mise sur le marché de nouveaux produits, services ou procédés issus des résultats des projets de recherche. En permettant aux entreprises impliquées de prendre une position de premier plan sur leurs marchés en France et à l’international, les pôles de compétitivités sont des moteurs  de croissance et d’emplois.

Les forces en présence au sein d’un pôle de compétitivité sont multiples. Toutes sont nécessaires à l’essor d’écosystèmes dynamiques et créateurs de richesse. Elles peuvent être représentées de la manière suivante :

Un pôle de compétitivité repose sur un ancrage territorial fort tout en s’appuyant sur les structures existantes (tissu industriel, campus, infrastructures collectives, etc.). Le recours à une politique foncière et de développement urbain propre à assurer un développement cohérent du tissu industriel, des capacités de recherche publique et des établissements d’enseignement supérieur sont des facteurs positifs de développement du pôle de compétitivité et du potentiel de ses membres. L’industrie est un moteur de croissance pour l’économie française : elle est sa source principale d’innovation (90 % des dépenses de R&D) et de compétitivité (80 % des exportations). Elle exerce ainsi un effet d’entraînement sur le reste de l’économie. L’industrie française est confrontée à une double évolution de l’économie mondiale :

l’internationalisation des échanges et des processus de production qui se traduit par une pression concurrentielle croissante ;

l’avènement d’une économie de la connaissance dans laquelle l’innovation, la recherche – l’immatériel ou l’intelligence en quelque sorte – sont les vecteurs principaux de la croissance et de la compétitivité.

Une nouvelle politique industrielle

C’est pourquoi une nouvelle politique industrielle qui combine mieux que par le passé le territoire, l’innovation et l’industrie est apparue nécessaire.

Le rapprochement des acteurs industriels, scientifiques et de la formation d’un même territoire, sur le modèle des "clusters", constitue en effet :

une source d’innovation : la proximité stimule la circulation de l’information et des compétences et facilite ainsi la naissance de projets plus innovants,

une source d’attractivité : la concentration des acteurs sur un territoire offre une visibilité internationale,

un frein aux délocalisations : la compétitivité des entreprises est liée à leur ancrage territorial grâce à la présence des compétences et des partenaires utiles.

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Politique des pôlesDans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France a lancé en 2004 une nouvelle politique industrielle. Les pôles de compétitivité ont été créés pour mobiliser les facteurs clefs de la compétitivité au premier rang desquels figure la capacité d'innovation, et pour développer la croissance et l'emploi sur les marchés porteurs. 

Qu'est-ce qu'un pôle de compétitivité ?

Quels enjeux ?

Quelle stratégie pour les pôles ?À partir d’une vision partagée par les différents acteurs, chaque pôle de compétitivité élabore sa propre stratégie à cinq ans, ce qui lui permet de :

concrétiser des partenariats entre les différents acteurs ayant des compétences reconnues et complémentaires ;

faire émerger des projets collaboratifs stratégiques de R&D qui peuvent bénéficier d’aides publiques, notamment auprès du fonds unique interministériel (FUI) ;

promouvoir un environnement global favorable à l’innovation et aux acteurs du pôle en conduisant des actions d’animation, de mutualisation ou d’accompagnement des membres du pôle sur des thématiques telles que l'accès au financement privé, le développement à l’international, la propriété industrielle, la gestion prévisionnelle des compétences et les ressources humaines, etc.

Pour mener ces différentes actions, il s'appuie que son écosystème d'innovation et de croissance. 

L'État s'attache à promouvoir un environnement global favorable aux entreprises et à l'innovation et à soutenir l'effort de recherche et de développement déployé au sein des pôles de compétitivité. Ainsi, aux niveaux national ou régional, il accompagne leurs développements avec les collectivités territoriales :

en octroyant, via le fonds unique interministériel (FUI), des aides financières aux meilleurs projets de R&D et de plates-formes d'innovation, lors d'appels à projets ;

en finançant partiellement les structures de gouvernance des pôles (associations), aux côtés des collectivités locales et des entreprises;

en aidant financièrement des actions collectives thématiques initiées par les pôles dans des domaines très divers, par l'intermédiaire des DIRECCTE ;

en impliquant divers partenaires : l'Agence nationale de la recherche (ANR), Bpifrance ou encore la Caisse des Dépôts.