Méningites. Le LCR, un site peu défendu Pas de complément, pas danticorps Pas de cellules de...
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Méningites
Le LCR, un site peu défendu
• Pas de complément, pas d’anticorps• Pas de cellules de l’immunité naturelle• Peu de pénétration des antibiotiques
(concentration LCR < 10% concentration sérique)
Un traitement très rapide, des antibiotiques bactéricides et des doses élevées sont indispensables à la survie du patient
Nosologie
• Syndrome méningitique aigu– Urgence médicale– Fièvre, céphalées, photophobie et méningisme d’installation
rapide : qq heures – qq jours
• Méningite subaiguë– Symptômes présents depuis plus d’une semaine
• Organismes à croissance lente (Mycobacterium tuberculosis, Borrelia burgdorferi, Cryptococcus neoformans)
• Méningite chronique– Symptômes présents depuis plusieurs mois ou plusieurs
années• Tuberculose, syphilis
Nosologie
• Méningoencéphalite– L’infection touche le LCR, les leptoméninges et
le parenchyme cérébral. Altération précoce de l’état de conscience et signes neurologiques focaux
• Infections paraméningées– Empyème sous-dural, abcès épidural, abcès
cérébral
Le syndrome méningé
• Signes fonctionnels– céphalées – Vomissements– photophobie – Constipation
Le syndrome méningé
• Signes objectifs– attitude en « chien de fusil »– raideur de nuque– signe de Kernig
• Hanches fléchies sur l’abdomen avec genoux fléchis. Résistance à l’extension passive des genoux.
– signe de Lasègue– signes de Brudzinski
• La flexion passive de la nuque entraîne une flexion du bassin et des genoux
– raie méningitique de Trousseau (trouble vasomoteur : raie blanche puis rouge)
Diagnostic différentiel d’un syndrome méningé
– Hémorragie méningée– méningites
• bactériennes• virales• tuberculeuse• mycotiques, parasitaires
– méningo-encéphalites• virales, à Listeria
– Méningisme
Ponction lombaire
• Quand le scan est-il requis?– Quand on a de bonnes raisons de suspecter une
hypertension intracrânienne majeure• Œdème papillaire, pupilles dilatées non réactives, anomalies
oculomotricité, bradycardie, hypertension, troubles importants de l’état de conscience
• Patient SIDA (risque de lymphome ou de toxoplasme)
– Si suspicion de méningite bactérienne, faire hémocultures et administrer antibiotiques AVANT le scan et la PL
Caractéristiques du L.C.R. normal
• Aspect:
• Cytologie:
• Protéines:
• Glucose:
• « eau de roche »
• 0-4 lymphocytes/mm3
• < 50 mg /dl
• =/> 2/3 de la glycémie
Une première orientation est fournie par
l ’aspect et la cytologie du L.C.R.• L.C.R. trouble, à prédominance de polynucléaires:
– méningite bactérienne probable• L.C.R. clair, à prédominance lymphocytaire:
– D.D. méningite virale - méningite B.K.• L.C.R.hémorragique ( épreuve des 3 tubes )
– hémorragie méningée ou cérébro-méningée• L.C.R. normal
– méningisme
Eléments suggérant une méningite bactérienne
• Installation
• Tableau clinique
• Biologie
• LCR
Aiguë ( < 72 h. )
Signes méningés francsConscience souvent altéréesignes neurologiques de localisation?Purpura?
Hyperleucocytose , CRP, procalcitonine
trouble, polynucléairessouvent bactéries à l ’examen direct protéines (100 mg/dl) glucose < 40 ctg. / L
Caractéristiques du LCR
Bactérie Virus Tuberculose
Cellules (par l) 1000-5000 10-1000 100-400
Formule PMN>80% Pléiocytose lymphocytaire(>50% poly en aigu)
Pléiocytose lymphocytaire
Glucose (mg/dl) <40 mg/dl
LCR/sg < 0.4
Normal dans 9%!
N
(sauf dans oreillons)
<40 mg/dl
Protéines 100-500 mg/dl 50-100 mg/dl 100-500 mg/dl (pfs 2-6g/dl)
Examen direct Positif Négatif Négatif
Méningite bactérienne
• Valeurs prédictives de 99%– Glucose < 34 mg/dl
– Cellules > 2000/l
– PMN > 1200/ l
– Protéines > 220 mg/dl
Méningites bactériennes:voies d ’invasion
• Voie hématogène
– typique des méningocoques
• parfois pneumocoques, endocardites
• Propagation par contiguïté, à partir d’un foyer ORL
– typique des pneumocoques
• méningite purulente, réaction de voisinage,aseptique
• Propagation par une brèche dure-mérienne
– méningites post-traumatiques : pneumocoques
– méningites post-neurochirurgicales
Méningites bactériennes:présentations cliniques
• Présentations habituelles– méningites à début aigu, presque toujours sévères
• signes méningés francs• conscience altérée• parfois signes neurologiques de localisation
• Formes suraiguës– méningococcémie aiguë– méningococcémie fulminante
• Complications– neurologiques
• convulsions• paralysies de nerfs crâniens: oculomoteurs,VIII
– autres: arthrites
Agents étiologiques des méningites bactériennes selon l’âge
• Période néonatale, jusqu’à 2 mois– Entérobactéries ( E. coli K1), strepto B, Listeria
monocytogenes• Nourrisson et enfant, jusqu’à 6 ans
– Haemophilus influenzae (mais tenir compte du vaccin), pneumocoque, méningocoque
• grand enfant, adolescent, adulte<50 ans– Méningocoque > pneumocoque
• Adulte > 50 ans– Pneumocoque > méningocoque, Listeria, BGN
Evolution épidémiologique
Hemophilus influenzae
Méningites bactériennes:mesures générales
• Option soins intensifs - soins normaux:– cfr convulsions, troubles respiratoires, choc
• Repos au calme, demi-obscurité• Hydratation par voie IV• Corticoïdes? ( dia suivante )• Isolement respiratoire• Mesures de prévention secondaire
Traitement empirique des méningites
Facteur prédisposant Pathogènes visés Antibiothérapie
Age 18 – 50 ans S.pneumoniae, N.
meningitidis Ceftriaxone (ou cefotaxime)
> 50 ans S.pneumoniae, N.meningitidis,
L.monocytogenes, BGN aérobies
Ceftriaxone (ou cefotaxime) + Ampicilline
Immunodépression S.pneumoniae, N. meningitidis,
L.monocytogenes, BGNaérobies,
Y compris Pseudomonas aeruginosa
Ceftazidime + Ampicilline
Traitement antibiotique empirique des méningites
En général ceftriaxone ou cefotaximeAmpicilline pour listeriaC3 antipseudomonale si immunodéficience (attention à cefepime et convulsions)Brèches ou fuites de LCR : C3 ou C4+vanco
Corticoïdes
• Oui! Limitent la réponse inflammatoire
• Débuter très tôt (dans les 4h de l’antibiothérapie) : dexamethasone 10 mg q6h pendant 4 jours.
Durée des traitements
• Méningocoque : 7 jours
• Gram- : 3-4 semaines
Urgence de l’antibiothérapie dans les suspicions de méningites bactériennes
• Débuter l’antibiotique dans les 30 minutes de la présentation du cas
• Si on décide de faire un scan, donner les antibiotiques et avant. La PL restera interprétable
Neisseria meningitidis
• Plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent• 20% de la population porteuse de méningocoque
au niveau du pharynx• Facteurs favorisant la bactériémie
– Premier contact (pas d’immunité)
– Déficits de facteurs du complément• MAC C5-C9
• Voie alterne
• Voie des lectines (MBL)
Déficit de MBL et infections à méningocoque
Clinique
• Incubation 1 à 3 jours• Début brutal• Sepsis souvent sévère• CIVD très fréquente (10-20%) : purpura
fulminant• Crise addisonienne : syndrome de
Waterhouse-Friderichsen• Parfois sepsis sévère SANS méningite
Infections à méningocoque
• Trois tableaux cliniques– Méningite– Méningite avec méningococcémie– Méningococcémie sans évidence clinique de
méningite
Traitement avec protéine C activée?
Infections méningococciques:Evolution épidémiologique récente (1)
• En termes de nombre de cas et d ’incidence– 297 cas en 1999 380 en 2001– 2.91/100000h. 3.73 ( 1.0 en 1991!)
• En termes de proportion de souches C– 27.5 % en 1999 49.4 % en 2001 (moins depuis 2003)
• En termes de mortalité– tous sérogroupes: 3.7 6.8 %– sérogroupe C : 3.9 12.4 %
• 22 des 27 décès en 2001 dus à des souches C
Infections méningococciques:Evolution épidémiologique récente ( 2 )
• En termes d ’âge nombre de cas entre 15 et 19 ans, et chez
l’adulte jeune ( + marqué pour le groupe C )
• En termes de régions et de province– Flandre plus touchée que Bruxelles et Wallonie– Province d ’Anvers particulièrement affectée:
• 31 % des cas nationaux,
• 41 % des cas dus au groupe C
Traitement spécifique (si germe connu) : 7 jours
• Pénicilline G : 6 x 4 millions unités/jour
Vaccins anti-méningocoques
• Tétravalent polysaccharidique– A, C, Y, W135
• Immunogène à partir de 2 ans
• Durée de protection courte
• Indications : voyageurs Afrique Subsaharienne, la Mecque
• Vaccin conjugué sérotype C : méningitec
Méningites:prévention secondaire
• Problème: risque de contagion à partir d ’un premier cas de méningite.
• Quelles méningites ont un caractère transmissible?
• Importance du risque de cas secondaires.• Mesures préventives.
Méningites ayant un caractère transmissible
• Méningites non transmissibles: – méningite à pneumocoque
– méningites virales
– méningite tuberculeuse
• Seules les méningites à méningocoque et à Haemophilus influenzae peuvent transmettre l’agent responsable par les gouttelettes portage pharyngé cas secondaire chez hôte susceptible
Risque de cas secondaires de méningite à méningocoques
• Conditionné par un contact étroit et prolongé avec le cas primaire:– dans le milieu familial– dans les communautés fermées,crèches,
internats, ou à contacts étroits,écoles gardiennes, dortoirs militaires,camps de jeunes
– « kissing contacts »
• Incidence de cas secondaires: 4 %
Risque de cas secondaires de méningite à méningocoques
• Cas particulier du personnel soignant:une transmision a pu (rarement) survenir:– lors de manœuvres de réanimation exposant à
des projections– en cas de toux productive chez le patient– à la limite, lors de l’examen proche du
pharynx?
Indications d ’une chimioprophylaxie
• Uniquement chez les contacts à risque ainsi définis
• Dès que l’origine méningococcique est probable (purpura, ex.direct) ou avérée
( culture )
• Et ce dans les 24 heures!
Modalités de cette prophylaxieChez l’adulte : Ciprofloxacine(Ciproxine) , 500 mg en dose orale
unique ,ou Ofloxacine ( Tarivid ) , 1 c. à 400 mg , également en dose orale unique.
Chez la femme enceinte:Ni la ciprofloxacine ni la rifampicine ne sontrecommandées. Ceftriaxone (Rocéphine),1 gr.I.M. ou Zitromax , 500 mg en dose unique
Chez l’enfant et l’adolescent de moins de 15 ans :– Rifampicine ( Rifadine, Rimactan ), 2 x 10 mg / Kg ( max.2x
600 mg ), pendant 48h., c. à d. 4 doses orales.
– Altenative: Azitromycine ( Zitromax ), 10 mg /kg en dose unique
Pneumocoque
• Complication d’une pneumonie bactérienne, d’une sinusite, d’une mastoïdite
• Parfois associée à une endocardite
• Fractures, fistules LCR
• Mortalité élevée (enfants <2ans, vieillards)
• Séquelles neurologiques focales, surdité
Pneumocoque
• Traitement spécifique (10 à 14 jours)– MIC pénicilline < 0.06 g/ml
• Pénicilline G haute dose
– MIC pénicilline > 0.06 g/ml• MIC cefotaxime < 1 g/ml
– Ceftriaxone ou cefotaxime
• MIC cefotaxime > 1 g/ml– Ceftriaxone ou cefotaxime + vancomycine
Eléments suggérant une méningite virale
• Installation
• Tableau clinique
• Biologie
• LCR
Aiguë
Présentation bénigne– conscience normale– pas de signe de
localisation
peu / pas de s.inflammatoire
clair, lymphocytaire– protéines < 1 gr./L– glycorachie normale
Méningites virales
• Enterovirus
• Virus ourlien
• Groupe de l ’herpès
• HIV
Fréquente ( 80-85%)
prédominance estivale
– PCR
En diminution ( vaccin )
prédominance hivernale
sans oreillons 40-50%
diagnostic sérologique
primo-infection génitale HSV 2
– PCR
Zona ( éruption typique ou non )
méningite de la primo-infection
Eléments suggérant une méningite tuberculeuse( ou d ’autres méningites chroniques )
• Installation
• Tableau clinique
• Biologie
• LCR
Aiguë ou subaiguë
présentation sévère
conscience souvent altérée
signes de localisation possibles
S. infl. absents ou modérés
clair, lymphocytaire
protéines ( < 1 gr. / L )
glycorachie
Méningites dues à d ’autres classes d ’agents infectieux
• Méningite tuberculeuse
• Méningites dues à des spirochètes– Méningite de la maladie de Lyme: lymphocytaire– Méningite syphilitique
• Méningite cryptococcique– patients immunodéprimés, sidéens
• Méningo-encéphalite amibienne, à Naegleria fowleri
Maladie de Lyme
• Atteintes neurologiques précoces et tardives (phase tertiaire)
• Atteintes précoces– De trois mois à neuf mois après l’érythème
migrant (si pas de traitement)– 15% des patients infectés
Diagnostic
• Pléiocytose sur LCR
• Titre d’anticorps anti-Borrelia plus élevé dans le LCR que dans le sang
• PCR
• Traitement : céphalosporines IV (rocephine)