Memoire Sur La Langue Celtique Voll 1-2

972
 Bullet, Jean-Baptiste (Abbé). Mémoires sur la. 1754-1760. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisatio n commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fournitur e de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenair es. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothè que municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisat eur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisati on. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

description

Bullet, Jean-Baptiste (Abbé). Mémoires sur la. 1754-1760.

Transcript of Memoire Sur La Langue Celtique Voll 1-2

Bullet, Jean-Baptiste (Abb). Mmoires sur la. 1754-1760.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss, sauf dans le cadre de la copie prive, sans l'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est le producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code de la proprit intellectuelle. 5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue dans un autre pays, il appartient chaque utilisateur de vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

MEMOIRES S V R

LA LANGUE CELTIQUE, CONTENANT,de cette Langue & une indication des fources o i* L'Histoire l'on peut la trouver aujourd'hui. 4- Une defcription tymologique des Villes, Rivires Montagnes t Forts Curiofits naturelles des Gaules de la meilleure partie de l'Efpagne & de l'Italie de la Grande Bretagne dont les Gaulois ont t les premiers Habitans. 3* UN Dictionnaire Celtique renfermant tous les termes de cette Langue.

Par M. BULLEf, Premier ProfejfetirRoyal \& Doyeti de la Facult de 'thologie defUniverJttde Befatipon de f Acadmiedes Sciences,Belles Lettres & Arts de la mmeVille. TROIS PROPOSS VOLUMES PAR IN-FOLIO. SOUS CRIPTION.

Chez Cl. Jos.

T< A B E S A N O N, Daclin, Imprimeur du Roi, de l'Acadmie, &c.

M. DCC.fiVEC APTROBA* IOX Et

LUI.PRIVILGE DU ROI.

MMOIRES SUR LA LA LANGUE CELTIQUE,

Langue Celtique eft celle qu'ont parl les premiers Habitans des Gaules. 1t Plufieurs Savans depuis le renouvel. lement des Lettres ont travaill la recherche de cette Langue. Ils fentoient toute l'importance d'une pareille dcouverte 5 ils voyoient que l'on n'auroit jamais une connoilfance exacte des antiquits de notre Nation, tandis qu'on en ignoreroit le langage. Une chofe piquoit encore leur curiofit ils dfiroient favoir la raifon des noms que portent nos Villes, nos Rivires, nos Montagnes & ils jugeoient avec vrit que la Langue Gauloife pouvoit feule leur donner fur ce.point les lumires qu'ils fbuhaitoient Voil ce qui animoit ces grands Hommes la recherche du langage de nos premiers peres; voil ce qui leur en faifoit fi ardemment E Dictionnaire fera imprim fur le mme papier que le prtent Projet, & avec un caractre de Cicero neuf gros il. Il aura trois volumes in-folio qui contiendront environ huit cens cinquante pages. 0 N ne fera admis foufcrire que jusqu'au premier juillet 17531t & l'on payera en fouferivant 17 liv. En juin 1754, en recevant le premier volume 12. En juin 1755S le fcond volume 8 le troifime volume 8 En juin 1756. Total 4J liv.

LES Soufcripteurs font pris de retirer les volumes mefure qu'ils parotront, & tout l'Ouvrage un an aprs la livraifon du dernier volume faute de quoi ils perdront les avances qu'ils auront faites c'eft une claufe exprefl des conditions propofes. Ceux qui n'auront pas foufcrit, payeront les volumes a raifon de 72 liv. vingt-quatre livres en feuilles, ce qui formera la fomme de LES Soufcripteurs font avertis, qu'outre les 45 livres auxquelles te prix de cet Ouvrage eft port, ils feront obligs de payer leport de chaque volume ceux qui le leur fourniront.

MMOIRES SUR

LA LANGUE CELTIQUE lm CONTENANT, e'de cette Langue, & une indication des fources o i * L'Histoire l'on peut la trouver aujourd'hui. 2* UNE defcription tymologique des Villes, Rivires, Montagnes, Forts Curiofits naturelles des Gaules 5 de la meilleure partie de l'Efpagne & de l'Italie 3 de la Grande Bretagne, dont les Gaulois ont t les premiers Habitans. 3* UN Dictionnaire Langue. Celtique renfermant tous les termes de cette

de de Par M. BULLET, PremierProfeflur Royal& Doyen la Facult Thologiede lUniverfit de Befanon de l'Acadmie es Sciences, elles-Lettres Arts de la B & d mmeVille.

TOME

PREMIER.

Chez Cl. Jos. Daclxn,

BESANON,

Imprimeur ordinaire du Roi de l'Acadmie, &c

AVEC

M. D CC. L I V. APPROBATION ET P RIVILGE

DU ROf.

A LE

MONSEIGNEUR DUC PAIR DE DEDES

TALLARD* FRANCE,ORDRES DU ROI 9 DE BOVRGOGNE DE BESANON, &c,

CHEVALIER GOWERNEVR ET DE LA

DV COMTE

CITADELLE

ONSElGNEUS.,

d'lever aux Mufes dans U Capitale Le Sanftuaire que Vrus de cetteProvince fera pourVousun nouveau titre Vimmortalit.Votre JSlomdja grav dans tousnoscurs & connudans l'Europe entirepat f la gloire de cettelongueuite de Hros qui Vousl'ont tranfmisi cetillufire t acquiert un nouvel clat par vos Nom MONSEIGNEVR

,P

T

R

E.

les dont Vous honorez difiingue qualitsperfonnelles & par la protection beaux Arts. Ajfocipar votre choix a l'Acadmie que Vous avez*forme comblde vos grces & de vos bienfaits, je Vousdevois ,-& l'hommage de mes travnux F~ tribut de ma ~- #7 aura du moinsle mrite detre une des premires produclions de la Socit Littraire., dont Vous tes UFondateur. Puijfe-t'il parottre :'i digne de Vous & de cetteCompagnie. Je fuis avec un profnd refpeft

MONSEIGNEUR,

Votre trs-humble & trsobitfant ServiteurBULLET.

P R F ACEA Langue Cehique eft celle qu'ont parl les premiers Habitans des Gaules. Plufieurs Savans, depuis le renouvellement des Lettres, ont travaill la recherche de cette Langue. Ils fentoient toute l'importance d'une pareille dcouverte $ ils voyoient que l'on n'auroit jamais une connoiffance exacte des antiquits de notre Nation tandis qu'on en ignoreroit le langage. Une chofe piquoit encore leur curiofit ils dfiroient favoir la raifon des noms que portent nos Villes, nos Rivires, nos Montagnes, & ils jugeoient avec vrit que la Langue Gauloife pouvoit feule leur donner fur ce point les lumires qu'ils fouhaitoient Voil ce qui animoit ces grands Hommes la recherche du langage de nos premiers pres voil ce qui leur en faifoit fi ardemment dfirer la dcouverte. Mais foit qu'ils euffent t peu matres de leur loifir, & diftraits par d'autres tudes, foit qu'ils euffent manqu des fecours nceflaires aucun d'eux n'a trouv la Langue primitive de nos anctres du moins le Public fe croit en droit de le penfer, parce qu'on n'a point encore donn un langage qui dvelopt frement les tymologies des noms impofs a nos Habitations, a nos Fleuves, a nos Forts. On prfente aux Gens de Lettres cette Langue qu'ils dfirent depuis fi longtemps & dont ils efprent tirer de fi grands avantages. Le defiein de la premire partie de cet Ouvrage eft proprement l'Hiftoire du Celtique ou Gaulois. On fuit ce langage dans toutes fes rvolutions on en rapporte l'origine on en marque les progrs on en fixe la dure, on indique les monumens o il fubCtfteencore mais avant que d'entrer en matire, on montre d'abord que la confufion des Langues arrive Babel ne fut qu'une diverfit de Dialectes. L'Auteur dcide la fameufe difpute fur le premier langage, d'une manire fatisfaire toutes les Parties conteftantes; il fait voir que les mots'de cette premire Langue fubfiftent encore dans le Celtique & dans les autres Dialectes qui en furent forms, avec des altrations fi legres, qu'elles ne peuvent empcher les Savans de les reconnotre Il examine enfuite les caufes phyfiques de la varit des langages il montre par une induction foutenue, & par des exemples pris chez tous les Peuples, que

PRFACE.la divcrflt des climats contribue beaucoup la varit des Langues II Fait remarquerque le mlange des Nations la fuite'des fieleSjy caufent ~` du changement. toujours Suivant lui la Terre s'eft peuple par une prgreflon nfenble, les noms des Habitations ont t pris de leur fituation 5ainfion voit toujours dans le langage des premiers Habitans d'un Pays pourquoi un Bourg, une Ville, un Village, ont reu le nom qui les diftingue. i tant venus avant tous les autres dans cette vafte Contre Les Gaulois que nous habitons, de-l s'tant rpandus dans la meilleure partie de l'Efpagne & de l'Italie, dans la Grande Bretagne alors dfrtes c'eft dans le Celtique feul qu'on peut trouver les vraies tymologies des Montagnes, des Rivires des Cits dont ces belles Rgions font remplies. Dans le fyftme de l'Auteur, les Gaulois s'tant rencontrs avec les Grecs vers le milieu de l'Italie, ils s'y runirent, & ne formerent dans ce canton qu'une focit, qui fut appelle le Peuple Latin. Les langages de ces deux Nations fe mlerent 5 dece mlange naquit la Langue Latine, "qui n'eft effectivement compofe que de termes Grecs & Gaulois. Ce n'eft point ici une de ces conjetures qu'un Auteur pris de fon fyftmc hazarde fans preuve, c'eft une vrit que le Dictionnaire Celtique, dans lequel on fera remarquer les racines des mots Latins, mettra dans la dernire vidence. Les Gaulois conferverent leur premier langage non feulement jufqu' la venue des Romains; mais encore lorfqu'ils furent devenus leurs Sujets. Quoique l'Auteur n'ait rien avanc dans tout fon Ouvrage fans des preuves folides il apporte un foin tout particulier dmontrer cette propofition parce qu'elle eft contraire l'opinion commune 5 il parcourt fucce/ivement les ficleso les Gaulesfirent partie de l'Empire, & prouve par des autorits inconteftables la Langue Celtique vivante en tous ces temps. On la voit pareillement en ufage fous les deux premires races de nos Rois. Enfin on indique le temps o elle fut change chez le gros de la Nation on dfigne les endroits o elle eft encore en ufage, du moins en partie 3 on marque les monumens qui runis nous la rendent toute entire. La feconde partie de ces Mmoires donne un nouveau dgr d'vidence aux raifons dont l'Auteur a appuy jufqu'ici fon fyftme c'eft une preuve de fait de fa vrit. Il rend, par le moyen de la Langue Celtique, la raifon des noms que portent nos Villes, nos Fleuves, nos Forts j il prfente des tymologies fi juftes fi faciles, fi naturelles, qu'elles frapent ceux qui les entendent & les forcent cet acquiefcement qui eft l'hommage que l'efprit rend toujours la vrit clairement connue. Dans cette defcription tymologique entrent non feulement les Gaules dans toute l'tendue qu'elles avoient du temps des Romains, mais encore

PRFACE.la principale partie de l'Efpagne & de l'Italie, la Grande Bretagne, donc les Gaulois ont t les premiers Habitans. Le dernier c le plus confidrable morceau de ces Mmoires eft le Dictionnaire Celtique. On y verra l'Hbreu le Syriaque, le Chalden > l'Arabe le Perfan, le Tartare le Malye le Malabare le Siamois, le le Tonquinois, le Chinois, le Japonois, le ChinPeguan le Javanois, de Borneo, le Molucquois, l'Armnien -y gulais ou Ceylanois, la Langue le Georgien, le Mingrlien, le Circafien le Turc, le Cophte ou ancien la Langue des Jalophes, la Langue gyptien, l'thiopien, le Maure, de Nigritie, la Langue de Guine, la Langue de Congo, la Langue des Caffres la Langue des Hottentots, la Langue de Mozambique, la Lande Madagafcar, le Carabe, le Brfilien, le gue de Quiloa, la Langue Mexicain, le Prouan la Langue des Galibis ou Peuple de la Cayenne, le Canadois, l'trufque ou ancien Tofcan, le Theuton le Gothique ou le Grec de-tous les Dialectes, le Runique, l'ancien Saxon le Lombard Latin de tous les ges l'Albanois le Lappon, le Sudois le Danois s le Norvgien le Groenlandois, le Finlandois Tlflandois le Sibrien, l'Allemand le Frifon le Flamand, l'Anglois le Bohmien, le Pruien le Vandale, le Polonois, le Lithuanien, le Livonien, le Mofcovite, le Hongrois, le Dalmatien, le Bulgare ou Servien, le Valaque, le Moldave, le Tranfylvain, l'Efpagnol l'Italien, les reftes de l'ancien Indien de l'ancien Perfan, du Parthe, du Mde, du Scythe, du Thrace, du du Punique ou Carthaginois, du Lybien, Phrygien, du Phnicien, de l'ancien Efpagnol du Ligurien, de l'Ombrien, de l'Ofque du Sabin 5 du Volfque, du Marfe, du Samnite, de l'trufque ou ancien Tofcan, compars avec le Celtique. La reflemblance qu'on appercevra entre touts ces Langues, quant aux termes primitifs, fera connoitre aifment tous les Peuples les ont reus que ces mots ont la mme fource que d'un pre commun ce qui forme une dmonftration fenfible que tous les, hommes ont la mme origine, ainfi que nous l'apprennent les Livres faints. Il faut ajouter qu'il n'y a perfonne qui ne dfre favoir la fgnifcation du nom impof a fa Patrie, la Rivire dont elle eft arrofe, aux Monaux Forets qui l'avoifinent. Il trouvera dans ce Dictionnaire de tagnes, quoi fe fatisfaire pleinement. L'Auteur a eu foin de faire remarquer dans le Celtique les racines de ces expreflons de la moyenne & baffe Latinit, qui forment le Gloffaire de Ducange. Il a dvelop le fens de ces vieux mots franois qui fe trouvent dans les anciens titres, & qu'une lpngue fuite d'annes a tellement fait oublier, qu'ils font inintelligibles aujourd'hui. Il a rpandu le mme jour fur nos Chroniques & nos Hiftoires des ges les plus reculs. Il a fait voir que les Patois des diffrentes Provinces du Royaume tiroient

Valton Troltg. I4t %.6.

PRFACE. leur origine du Celtique pour la plus grande partie de leurs expreffions: mais ce qui doit piquer davantage la curiofit de la Nation, il a t attentif montrer dans la mme fource la plupart des termes dont nous nous fervons aujourd'hui. Une utilit, ou, fi l'on veut, un amusement que procurera encore le Dictionnaire Celtique, eft la connoiffance des furnoms que nous portons On dcouvrira fans doute avec quelque plaifir la fignification de ces mots qu'on a cru jufqu'ici n'en avoir aucune. On terminera cet Ouvrage par le Recueil des termes qui ont conferv le mme fens chez tous les Peuples. Ces mots font frement la Langue primitive du genre humain, la Langue d'Adam. En lifant la defeription tymologique on fera peut-tre furpris de trouver un fi grand nombre de mots fynonimes j mais tous font dans le Dictionnaire tous font puifs dans les fources o nous avons prouv que l'on devoit chercher la Langue Celtique. L'Arabe nous fournit un exemple d'une pareille, & mme d'une plus grande abondance On peut en cette Langue dfigner un lion par cinq cens termes, un ferpent par deux cens, le miel par quatre-vingt, & une pepar plus de mille. Pour donner ce Volume la groffeur promife par le Profpetius, il auroit fallu y placer la premire lettre du Dictionnaire mais on a cru que cela le partageroit trop & qu'il feroit mieux de faire les Tomes fuivans plus forts.

MMOIRES S URLA LANGUEPREMIRE Qjj contient

CELTIQUE.PARTIE,

VHifloire de cette Langue 3 & qui indique les fources o l'on peut la trouver aujourd'hui. P R E M I E R.

CHAPITRE

LA confufiondes Langues arrive Babel, ne fut qu'une diverfit de Dialttfes. Preuves de ce fentiment.E S hommes parloient une mme Langue lorfqu'ils conurent le deffein de btir la Tour de Babel. Cette entreprife dplut au Seigneur il la renverfa en confondant leur langage. Ds lors les familles qui compofoient le genre humait) ne s'entendant plus les unes les autres Ce fparerent formerent des focits diverfes, & habiterent des endroits diffrens. Qu'on ne croye pas que dans la confufion arrive Babel la Langue Commune ait t anantie, & que Dieu en ait cr de nouvelles qui n'euffent aucune reflemblance avec cette premire. Penfer ainfi ce feroit groflr le miracle fans nceflt. Cette confufion ne fut qu'une diverfit de Dialeftes la Langue primitive f con1 ,r., r

ferva feulement elle prit des terminaifons & des prononciations diffrentes dans les diverfes familles qui pour cette raifon ne s'entendirent plus. En effet pour rompre l'intelligence & l'union parmi les hommes pour les engager fe fparer il fuffifoit d'introduire parmi eux plufieurs Dialecte de la mme Langue. Les Franois les fpagnols les Italiens font trangers les uns aux autres, & ne s'entendent point, quoique leurs langages foient, pour la plus grande partie compofs des mmes termes latins. La manire particulire dont chacune de ces Nations prononce les mmes mots, les terminaifons diffrentes que ces Peuples donnent aux mmes paroles fuffifent pour les leur rendre mconnoiflables Lorfque le Franois dit Homme, l'Italien Huomt l'Efpagnol Hombre ils ne s'entendent point en profrant tous le mme terme latin Homo. Mais qu'eft-il befoin de recourir ces conjectures puifque nous avons une preuve de fait que Dieu ne produifit Babel qu'un changement de Dialeftes ? Les Langues anciennes ont foutfcrt bien des altrations par la diverfit des climats, par le mlange des Peuples, par la fuite des ficles cependano elles confervent encore aujourd'hui un air de reffemblance qui montre une origine commune Elles renferment plufieurs termes qui ont la mme lignification & qui ne diffrent que par de legres varits* Ces Langues font dans l',Afie l'Hbreu le Syriaque le Chalden l'Arabe, l'Indien, le Chinois, le Ta* A

MMOIREStare, le vieux Perfan Celles de l'Afrique font le Cophte. l'thiopien le Punique Dialede de l'Hbreu Celles de l'Europe font le Celtique, le Theutoh qui eft l'ancien Germain, peu de chofe prs l'Efclavon, l'Irlandais l'Ecoffois qui fe parle dans les montagnes. Dans la plupart de ces Langues les mots qui dfignent les chofesles plus communes qui fignifientles objets qui furent d'abord prfens la vu des hommes font absolument les mmes. J'en apporte ici quelquesexemptes ( a ) on en verra un plus grand nombre dansmon Dictionnaire.( a ) Don fignite ce qui eft haut ce qui eft lev (oit be Tomtel dans le Diocfc de Noyon fignifie elvatio. Dunette en Franois au propre foit au figur dans toutes les Langues. Dan eft l'tage le plus lev de la poupe la partie la plus leve montagne colline, lvation en ancien Gaulois flon Clito- du vaifleau. Donjon en Franois au d'un Chteau bti a l'antique. Donjon fe dit auifi en aotre phon Il avoit la mme fignification dans l'ancien Breton de Bd- Don en Gallois montagne colline, mi- Langue de la partie la plus leve d'un btiment particurapport fille noble. Benence, lev Seigneur. Dun en Ecoflbis montagne col. lier. Dent en vieux Franois Demoifelle Dm en Irlandois colline. Du en Bre- don dans le langage populaire un homme line lvation. fignifie qui fe dit parmi colline. Don en Breton, diftingu. minent. Dun a un gros ventre un ventre lev. Denien ton, lvation. Don en Bafque Souverain, Roi, le peuple d'une grotte femme. eniifque Betfr Maifon habitation demeure logement s'appelle Monarque, le plus haut, le plus lev dans l'Etat. Dun en Baitho ou Buho en SyriaDan en Vaudale deffus en Hbreu Beth en Chalden ancien Saxon, montagne, collineBeti en Ethyopien, la plus leve. Ven en Anglois, montagne. Dow que, Beith en Arabe But en Turc la partie Dewnes en Anglois Duynes en fla- Bat en Perfan en Sairafin. Beth en Phnicien en Anglois colline. Bajit Palais. obit en Bohmien habitation. mand Thinai en Grec ( I ) Du* en Italien Dunes en Byth en Chalden au bord de la Bet en Bafque habitation Bwtb ou Beth maifon. minencei lvations de fable Bed Franois Allemand 8c en Flamand groffir, s'enfler, en Gallois maifon habitation. BCet en Ecof mer. Dunftnen ( i ) Buth maifon. Btit en ancien s'lever. Duyntn en Frifon, groffir s'enfler, s'lever. Dun fois, maifon. Botan en Irlandais Beiten en cette Lanla Balte Saxe colline, montagne & Dunen groflr dans Germain maifon demeure ( puifque en ancie. s'lever. Thundtn en ancien Saxon groffi enfl demeurer. ) Butel Butte demeure, s'enfler, gne figniie colline. Donnos en Germain. Bed en Breton, Bod en maifon. ilev. Demb en Hongrois. tertre habitation en Grec, Seigneur Boede en Flamand maifon. Boede Boic rnaifon. Grec colline ( os terminaifon. Dunafies Theuton Don en Frifon en ancien Saxon maifon. Bade 3 Banda en Polonois en Efclavon Prince. Dut difice, Seigneur. lev. Them en habitation. Bud* en Servien & Lufatien habitation. lvation de fabk. Demh en Hbreu Byd* demeure ( fail colorie que nous nous furprenom nous mraet quelquefois prononant une de ce* lettres pour J'aime parce que .nous n'apf ortn {M allez 4'tttcnau un fbin fuSfant tcn, pour bien proFrer les mots que nou Le D & le T tant lettres du mme organe employons. favoir forme par un mouvement plus fort de la langue. La premire la feconde par an mouvement plus doux. A mefate que les Nations elles ont prFr les fons doux aux plus ont adouci leurs murj Beth en Veto Ainfi les orieataux miles. prononcerent les Grec les AUrmans piefque de nos jours viennent le Delra en Tau de & le D en T, ils d(fent aujourd'hui ieb pin, changer le B en ? & *. pour dtr. pour ieb km ne fr.nr pas de l'eflnee du mot; Ceft pour. i Les voyelles ( indiffremment uoi elles fe mettent l'une four l'aune, fui tout dans les anciennes Langues.

SUR

LA LANGUE

CELTIQUE.

Ces exemples font une dmonftration fenfible que tous les hommes ont une origine commune i ainfi que nous l'apprennent les Livres faints. Et comment ces Peuples fpars les uns des autres par des efpaces immenfes privs fi longtemps de tout commerce n'ayant entre eux aucune communication,a fi peu conformes en tout le refte auroient-ils pu convenir enfemble de fe fervir des mmes termes pour dfigner les mmes chofes? Il faut de ncelt que ces Nations les ayent tirs d'une mme fource qu'elles les ayent reus d'un Pere commun.

CHAPITREDlFFICULt Es

SECOND.R&onfes

que ton peut former contre le fentiment que ton vient d'tablir. ces difficults.

eft vrai que l'Hiftorien Sacr dit qu'aprs la confufion d Babel les familles qui formoient l I genre humain eurent des langages differens. Mais qui ne fait que les Livres faints appellent ainfi les L divers Dialees d'une mme Langue. Les Prophtes annoncent aux Juifs qu'en punition de leurs crimes, ils feront tranfports dans une Terre trangre dont ils n'entendront pas le En excution de ces langage. menaces, ce Peuple eft conduit captif en Chalde. Qu'on ouvre les Livres facres crits en Hbreu & les Paraphrafes Chaldennes qui en ont t faites on fe convaincra au premier coup d'oeil que l'Hbreu & le Chalden ne font que des Dialectes d'une mme Langue. Mais fi les' anciennes Langues font des Dialectes de la premire pourquoi dira-t'on prnnent-elles fouvent les mmes mots dans un fens diffrent, & quelquefois contraire ? Le mme terme fignifie en Hbreu profond & en Arabe lev. Ces difficults difparotront bientt fi l'on obferve que le langage ufit parmi les hommes avant la confufion de Babel n'toit fuivant toute apparence compof que .de trois ou quatre cens mots. Les Chinois dont la Monarchie fut forme peu aprs la difperfion du genre humain fejbnt toujours fervis des mmes termes qu'ils employent aujourd'hui ( ils ne font qu'au nombre de 526. ) Ce Peuple fage, pour qui l'antiquit & l'uniformit de conduite a tant de charmes, n'altra jamais fon langage. Qu'a fait cette Nation lorsqu'elle a invent de nouveaux arts ou perfectionn les anciens & qu'elle s'eft ainfi trouve dans la nceilit d'tablir de nouveaux fons pour exprimer (es dcouvertes ? Au lieu de crer de nouvelles expreflions elle a mieux aim donner un autre ton fes anciens termes pour leur faire fignifier par cette diffrence les chofes qu'elle avoit inventes. Ainfi les mots ont toujours t les mmes la Chine jamais on n'en a introduit de nouveaux dans le befoin on a multipli la fignification des anciens par la diffrence des tons dont on les a prononcs. La Langue Hbraque n'a qu'environ cinq cens termes primitifs. Je fais qu'on lui donne communment un plus grand nombre de racines mais fi on veut les examiner avec foin on verra que plufieurs de ces racines font ou drives de quelques autres plus fimples ou poftrieures la difperfion du genre humain, puifqu'elles font allufion des arts des fciences des ufages des cotumes qui n'ont t connues que longtemps^prs que les hommes fe furent rpandus dans le diffrentes parties de la Terre. On voit par ces exemples que la Langue primitive avoit bien peu de mots. Dans cette difette d'expreflions on fut oblig d'employer le' mme terme pour fignifier plufieurs chofes. Voil pourquoi dans les anciens langages un mot marque divers objets & quoique les Langues dont on fe fert aujourd'hui foient infiniment plus riches que les premires, il s'y trouve nanmoins un grand nombre de termes qui ont plufieurs fignifications parce que les expreffions n'galent point, n'galeront mme jamais la multitude des chofes qu'on peut dfigner. Qu'eft-il donc arriv la confufion de Babel ? Une famille, en confervant les termes primitifs de la manire dont je l'ai expliqu n'en aura pas conferv tous les fens que d'autres familles auront retenus nous voyons quelque chofe de femblable dans les Dialees qui fe font forms du latin. Combien y a-t'il de mots dans cette Langue devenus franois qui n'ont pas parmi, nous toutes les fignifications qu'ils avoientHori* en Tartare > ( j ) habitation. Ville, en. Hbreu. Kiriah Kirvah K'nuta. Ville, en ChalGor Gur en Hbreu Horda en Mogol den. KtriaJt en Arabe la cour. Horde en Tartare mtairie. Kint en Syriahabitation. Ville Kir en Arabe, demeure. Sjiro Villeen Turc. Horde Chteau royal. Hordu Camp Hurde que, prononcez en enclos en Theuton Horde en flamand, enclos- Hurdl hiro Chteau, en Japonois. Ctriha Ville Kirtha enclos. H tort cabane, en Armnien. Synt cachette, en Anglois maifon en ancin Saxon. HorPunique. CiarduS en ancien Saxon. Sir. ou ieir dans la Thrace & dans la del en vieux Franois clayes. Hortus flon Sextus Pomau rapport de Varron & de Pline, des enchez les anciens latins une mtairie une Cappadoce toient, lignifiait ponius droits o l'on cachoit le bl. Ghirquia en Bafque maifon de Campagne. De Cor Cort enceinte enclos haeircuit enceinte. Circus en Latin circuit. font venus ces termes de la baffe latinit cors, enceinte bitation, Cor en Gallois, enclos, clos habitation demeure. Koer tortts &c. qui fignifienc cortille, cars, curtis curtile une grange une une cour j une enceinte une mtairie maifon, en Breton. Cordd en Gallois maifon, enclos, enen Hbreu, maifon. Kor, Ville, en Syriaque., d'un Prince. ceinte. Korh un logement, un enclos, la Cour habitation Acbor en Perfan-, enclos (table. Achor en Tartare, enCour eft encore parmi nous le Palais du 'Roi. En Picardie la maifon du clos, table. Couria en Tartare, & en Balfigny ce mot dfigne le Chteau logemens habitations. eft Korongo en Hongrois circuit enceinte. Koert en flamand Seigneur. Cour eft auffi une enceinte de murs. Courtil mtairie. Chortos en Grec Chorion en une petite cour baffe cour ferm. enclos. une un petit jardin grange mtairie. Corte en Efpagnol en Syriaque. Krx,Ville,en Chalden. Cmin Grec cour & la cour. Kart Ville, Cortt en Italien Ville la cour. dans la mme LanCortille mtairie i en Hbreu de Rabbins. Kttrh en Perfan cour. Courte en Anglois, la cour. Chor maifon, en Cura cellier en ]aponos. Kurta en Turc Palais du Prince. fae en Efpagnol. Coirir maifon, en Iren Grec entour de murailles. Gurtb afque. Carrai Echuroi cour fortifi landois. Saura maifon, en Galibi- Gourtx. en Breton, ( ) 1 en Theuton { 1 ) maifon. Curia en latin, le Palais eneeindre environner. Gortea en Bafque Barreau. entourer cour, Cour, le la cour mtairie. Gori Gorod en Elclavon Ville. Goar, t ) VH Cc met pour le C & le G. Vo)t\ la diflciution fut le changement des lettres.

A iji

MMOIRESchez les Romains tandis que ces mmes mots retiennent & confervent dans l'Efpagnol & l'Italien ce honnte. Nous n'en avons fignifications que nous avons perdues ? Pins en latin fignifie pieux bon doux retenu que le premier fens. Par le terme virtus les Romains dfignoient la vertu, la valeur. le courage, la force la puiffance la proprit la perfection, la qualit. De ce mot dans la baffe latinit s'eft form virttufus dont nous avons fait vertueux les Efpagnols & les Italiens virtttofi. Vertueux parmi nous outre cela un homme marque feulement un homme qui pratique la vertu Chez les Efpagnols, il dfigne fort & puitant; en Italien il fignifie un homme qui pratique la vertu & un homme qui excelle en quelque fcience ou en quelque art. C'eft ainfi qu'en runifiant les trois Diale&es de la Langue Latine, on retrouve toutes les fignifications du terme qu'ils ont emprunt d'elle & qu'aucun d'eux n'a conferves en entier. La difficult qui fe tire de ce que dans les anciens langages le mme mot a des fens oppofs, ne ne font que la parot pas fi facile rfoudre que celle que je viens d'claircir. Si les anciennes Languesde fignificarions primitive avec des inflxions & des termmaifons diffrentes pourquoi cette contrarit dans les termes qu'elles en ont confervs ? Peut-on penfer que l'on ait jamais voulu dans aucun langage fe fervir de la mme expreffion pour marquer les deux oppofs haut & profond par exemple? De combien d'erreurs un pareil ufage n'auroit-il pas t la fource ? Les hommes qui parlent pour fe faire entendre fe feroient-ils contredits jufqu'au point d'employer des mots auffi propres a cacher leurs ides, qu' les faire connoitre ? Auroient-ils bleue la raifon jufqu' fe fervir de termes qui expriment galement le contraire de ce qu'ils penfent & ce qu'ils ont vritablement dans l'efprit ? On prouve fort bien par ce difcours qu'il eft ridicule de donner aux mmes mots des fignifications n'eft pas jufle pour qui connoit eppofes mais d'en conclure que cela ne sft pas fait la confquence l'homme. Quelque draifonnable qu'il foit d'attacher des fens contraires aux mmes termes quelque difficult qu'il en dt natre dans le commerce de la vie quelque obfcurit que cela dt rpandre dans le langage quelque erreur qu'il en ait d fuivre, je dmontrerai que les hommes l'ont fait. Il n'y a pas mme une feule langue vivante ou morte qui ne fournifle des exemples de cette furprenante irrgularit. ( b )hauteur lvation foffe ( ) En Hbreu g'b gab foieieux. Kedefchid/ fainte, proftituc. Anus infirme maudire. Chefed bnir Barach blc fort vigoureux. vendre force, Scabar acheter. Aon bienfait outrage. nant. Tfahir foiblefle petit. Mm parstand puiflancc affirmative Se ngative. Tftdikah Juftice ticule, fignifie mifricorde dans l'Ecriture( F. le Pf. 141 quelquefois il fe fit connotre, il ae fe fit pas v. I ) H'tnacher bacontinuer. Tfahak connoitre. rire cejfer fafaph defe battre. Hhhalah diner, fe jouer avec quelqu'un affirmative Se nvenir grand tre ananti. Le Particule & par confquent diminuer, gative. Pharatx. partager en recevoir. Behhheber & augmenter. Lakah donner tre itluftre au del. Halal honor plein de de fans de louanges tre fans gloire combl gloire Chat ou Hbat ouvrir. honneur. Scatham fermer faire du bien dtruire. expier fon pch. Sejbad pcher des regards Phanach empcher qu'on regarder loigner carter les pierres. Afaph ne regarde. Saltal lapider dtruire. ter. Bara faire crer ajoter il a t mu il a t mu en haut En Arabe Rakats creux profond, en bas. T achat montagne. abyfme fleuve. Vafal fleuve grande quantit Cafar grand petit d'eau. Gavs hauteur d'eau profondeurpetite quantit une montagne defcendre une montagne. monter Farahb terrem bas o les eaux s'amaflent. terrcin lev Jtahv noble, excellent. deifns deflbus vil mprifable, Doua valle. Btracb En Chalden bnir Gelima colline maudire. En Syriaque Rogol pied fate de montagne. difice lev, maifon foterraine. Daik En Pctfan ,Barh Rag petit lgume. pied de montagne grand lgume ate de montagne. haut Nagal profond. avoir froid. Ringi auEn Malaye, rtir Rindang en pente. delTus Ciel. M0 En Chinois Tien Terre haut profond. valle. rvsn, abyfme profond, ciel. Chan, montagne, En Cophte, Magis peinedavantage plus moins. En Langue de Congo Catt Caticua plus tre affligEn Ethiopien Saz affliger Httaca fignifie toutes les chofes qui furEn Perouan pa fient en excellence & en beaut celles de leur efpece & les chofes difformes & monftrueufes qui donnent de l'horreur de l'effroi. En Grec Paraiteomai avoir demander hair dlirer de l'averfion. haut Buthos haut Stthos profond. profond. Efttimao comKeleuo prier punir rcompenfer. chofe fainte chofe faint profare. mander., Ojios Agios ce qui eft digne d'honneur ce qui eft digne de profane Palm lego Palin ado, rptcr ce que l'on a dja mpris. dire le contraire de ce que l'on a dit. Thon dit clatant obfcur. lumineux tnbreux Chonos tertre lvation, creux profond. Me oui. Xeinodokos ceabyfme, non lui qui accorde l'hofpitalit & celui qui la reoit. Epi Pharmukon delfus' de l'Ende Mur eus rit. ( Vmbtvs Gttllorum veterum prepagtnem etfe Anttmms refert. ) Caton, auffi illuftte par fon rudition que par fa vertu appelle les Gaulois ( Primogenttores Vmbre8C rum. ) Saint Ifidore de Seville 1. o de fes origines Tzetzsdans fes notes fur Lycophron s'expliquent dans es furent les flon Juftin mmes termes. Les Aborignes

B

MMOIRESde leurs Sages (k ) de la valeur de leurs Gnraux de la magnificence de leurs Rois, des conqutes de leurs Colonies. Je dirai. feulement que ce Peuple, qui avoit mis Rome aux fers devint par fes divifions la proye de ces mmes Romains qu'il avoit vaincus. Jufqu' ce temps les Gaulois n'avoient point connu de Matres. Trop nombreux & trop puiflns pour fouffrir des invafions ils n'avoient jamais vu d'trangers tablis parmi eux ce qui ne permet pas de douter qu'ils n'ayent jufqu'alors conferv leur premire Langue fans autre changement que ces altrations que le temps introduit, toujours lgres chez une Nation qui, comme la Gauloife ne fe mle point, & n'a pas de commerce au dehors

CHAPITRE

HUITIME.

Les s Gaulois qui avoient conf rv leur premire Langue jufqu'R la venue des Romains ~leur Pays ne la perdirent point & prirent point tfage du Latin lorfqu'ils furent Jujt$ de la Rpublique. croit communment que les Gaulois quitterent leur ancien langage lorfqu'ils furent fubjugucs. ON L'opinion gnralement reue veut que le Latin foit devenu la Langue vulgaire des Gaules, aprs que les Romains en eurent fait la conqute. Rome dit-on autant par vanit que par politique mettoit les Nations qu'elle avoit foumifes dans la nceflit de parler comme elle ainfi les Gaulois furent fans doute forcs de recevoir en mme temps le langage & les loix de leurs Vainqueurs. Il faut penfer bien diffremment fur ce fujet. Les Romains introduifirent la vrit la Langue Latine dans les Gaules mais fans anantir la Celtique. La Langue Romaine fut la Langue de l'tat feule elle fut employe dans les Loix des Empereurs dans les Ordonnances des Proconfuls dans les Sentences des Tribunaux mais la Celtique continua d'tre dans les Gaules la Langue de la focit & du commerce. Un petit nombre de Gaulois fans oublier leur langage apprit auffi celui de fes Matres par des vus d'ambition & d'intrt mais le gros de la Nation conferva l'ufage de fa Langue naturelle, & n'en parla point d'autre. Je demande d'abord fi l'on a bien rflchi fur ce qu'il en cote aux hommes pour changer d'anciennes habitudes ? En eft-il donc de plus forte que celle de notre Langue naturelle ? Aufli vieille en nous que nous-_mmes ds le berceau nous commenons la bgayer chaque moment nous en faifons ufage. foi't en parlant, foit en coutant, foit en lifant. Nous rappellons-nous les ides des chofes les fons divers dont nous nous fervons pour les exprimer, fe prfentent nous au mme inftant. Quel travail ne faut-il pas pour effacer une pareille habitude, & pour en contracter une nouvelle ? Que n'en cote-t'il pas aux enfans pour apprendre la Langue Latine, quoiqu'ils foient dans un ge o la mmoire tendre & flexible reoit fans peine toutes fortes d'impreflions? Et aprs avoir paff bien des annes pour en acqurir la connoiffance, en eft-il aucun qui en ait l'ufage auffi familier que celui de fa Langue naturelle? N'eft-ce pas toujours en celle-ci qu'ils s'expriment lorfqu'ils parlent fans prmditation ? Comment donc veut-on qu'une Nation trsnombreufe ait tout coup quitt ion langage primitif pour fe fervir d'un tranger ? Comment concevoir qu'une multitude infinie de payfans d'artifans, de femmes de vieillards ait celle de s'exprimer comme ils l'avoient toujours fait, & fe foit donn tofites-les peines infparables del'acquifition d'une nouvelle Langue? On dira fans doute que ce changement ne fe fit pas tout coup ou par une tude fuivie mais d'une manire infenfible par l'ufage dans le cours de trois ou quatre gnrations. Les Gaulois, mls avec les Romains rpandus dans leur Pays, apprirent peu peu la Langue de leurs Matres, & oublierent la leur. L'envie de plaire aux Vainqueurs, la nceflit de converfer avec eux l'obligation d'en fuivre, & par confquent d'en entendre les ordres, le dfir de s'avancer dans les emplois de l'Etat, auront port les Gaulois ce .changement. Il eft vrai que le mlange des Peuples produit des altrations dans les Langues. Qu'une Nation vitorieufe s'tabl'iile dans un Pays, fi elle eft plus nombreufe que la vaincue, elle verra aprs un certain temps fon langage univerfellement reu. Si les deux Nations font gales en nombre, il fe formera une nouvelle Langue du mlange des deux autres. Mais fi la Nation conqurante eft en plus petit nombre que la Nation foumife celle-ci confervera fon langage. Voil prcifment ce qui eft arriv dans les Gaules. Les Romains n'y furent jamais qu'en trs-petit nombre. Le Roi Agrippa, dans l'loquent difcours qu'il fit aux Juifs pour les empcher de fefoulver contre Nron leur fait remarquer avec quelle foumiffion tous les Peuples de l'Univers portent le joug de Rome; (les Gaulois, leur dit-il, obiffent douze cens Soldats de cette Nation quoique ce nombre n'gale prefque pas celui de leurs. Villes ) (l) Qu'toit-ce que douze cens Romains dans un vafte Pays peupl de plus de i douze millions d'Habitans & o l'on comptoit prs de douze cens Villes? Conoit-on qu'un fi patit nombre d'trangers difperfs en diffrensendroits de cette grande Rgion ait pu mettre les Nationaux dans le befoin de quitter leur Langue, & d'en apprendre une nouvelle pour converfer avec eux? Les Gaulois commeroient |bien plus frquemment enfemble qu'avec les Romains & par confquent ils avoient bien plus d'occafions d'entretenir leur langage, qu'ils n'en avoient d'en prendre un tranger. Le plus grand nombre mme entredictes. It enim Galles ferma Gracus afftlUt. 1 Les Sabins toient des Umbriens en changeant de demeure qui avaient pris un autre nom. voyez la note prcdente. ( k ) J Appelles Druides, le gui parce qu'ils employoient de chne dans toutes leurs Cimonies religieufcs. Drus en Gaulois fignifie chne. ( l) u'vi ppMcir XSI JluatMlM ftfAtlatmt Jttuhtv'writ mc 'o7.f~.ov.ner ~TM t~b. t Jofephus, V xo~s~ Trc~f. de Bdlo hl c,i6.

1 Thuce fourmille d'une fi prodi>eufc quantit d'horala mes l)u'> trerve an Pays il des Ce n'y en a point au monde de fi Pau fa, peuple. nias in Jittie. Les Gaules Renferment rrois Habitans de l'Italie c-ns cinq Peu. premiers ( Primi qui tenuerunt S /des felon Jo- j ples Et Catondans Ces fragmens altute J Italitfure Aborignes. ) l'eph & quatre ces Aborignes defeendoient des Umbriens ( Aborige cens Iclon Ap- que dont le net proles Vmbrorum. ) Timagenes dans Ammien Marcellin J pien plus {bible met l. dit que les Aborignes toient Gaulois. ( Ti' c. p j mille fuixante Grtcus & Ltngn bit au* dufunt hommes fui pied magenes & diligenti & le plus puil"- ignort* Itbrts tollegtt ex multifluibus cujus fidcfi ftcuti l'ant deux cen S j docebtmas & aptrti. ebfcaritatt dimot tadem difiinct Abumille. Jofeph. 4e BeU. Jrf i rigines frimas in hts Regtontbus quidam -vifos tjfe firmurunt 2-t. 16 Appunn. Celtas nomme Regts amMlis & matris ejui vtcabult Valut*! ilt Bell. C:\it.

1 513v P-

SU R LA

LANGUE

CELTIQUE.

eux les gens de la Campagne la plupart des Habitans des Villes ne partaient jamais avec les Romains. Comment donc auroient-ils t forcs par le befoin de la focit d'apprendre leur Langue? Je fais que fous les Princes fucceflurs des premiers Cfars, il y eut dans les Gaules un plus grand nombre de Romains qu'il n'y en avoit eu du temps de Nron. Je n'ignore pas qu'outre les Troupes prpofes la garde du Pays Rome y tablit quelques Colonies. Mais il faut convenir qu'en tous les temps les Romains furent bien infrieurs en nombre aux Naturels du Pays. Qu'on grollfle tant qu'on voudra les Colonies que l'Empire avoit envoyes dans cette Rgion qu'on augmente fon gr les Troupes qu'il y entretenoit elles n'galeront jamais la centime partie des Gaulois. On fentira mieux la vrit de ce que je dis fi on jette les yeux fur ce qui fe paire d nos jours. Il y a plus de cent annes que l'Alface eft runie la Monarchie Franoife. Comme cette Province eft frontire il y a toujours un grand nombre de Troupes de notre Nation dans fes diffrentes Villes. La feule Garnifon de Strasbourg eft ordinairement de dix douze mille hommes. Je ne parle point de quantit de Franois qui fe font tablis dans ce Pays depuis la conqute. Cependant les Alfatiens confervent toujours, mme Strasbourg leur Langue naturelle plufieurs apprennent la Franoife mais entre eux ils ne parlent qu'Allemand. Il y a trois cens ans que le Duch de Bretagne eft uni la France fans que depuis tant d'annes les Bretons Bretonans ayent quitt leur langage particulier quoiqu'il y ait parmi eux proportion de l'tendue de leur Province bien plus de Franois qu'il n'y avoit de Romains dans les Gaules. Le Pays de Galles fait depuis cinq fix cens ans partie de la Monarchie d'Angleterre. Ce Peuple, fubjugu par les Anglois, a toujours conferv fa Langue, & n'a jamais pris la leur, quoique les Vainqueurs fe foient rpandus parmi eux quoiqu'eux-mmes ayent entretenu depuis ce temps l beaucoup de liaifon de fociet de commerce avec la Nation dominante. Ce feroit mme en vain que des Conquerans infrieurs en nombre aux Habitans naturels t employeroient la force & l'autorit pour abolir la Langue des vaincus, & mettre la leur en ufage. Guillaume le Conquerant crut que pour s'aflrer de l'Angleterre, il devoit abolir la Langue de ce Royaume & introduire la Franoife en fa place. Il fe flatoit que tous fes Sujets n'ayant plus qu'un mme langage, ne fe regarderoient plus que comme une feule & mme Nation. Il efproit qu'avec la Langue des Franois, les Anglois en prendroient auffi les fentimens & deviendroient ainfi plus affectionns fa Perfonne. Pour cela il fit mettre en Franois toutes les Loix du Pays, il voulut qu'on ne plaidt qu'en Franois dans tous les Tribunaux il ne permit point qu'on fe fervt d'autre Langue dans les coles afin que les enfans mais comme les Anglois toient bien fuprieurs en nombre aux Pappriflnt ds l'ge le plus tendre Normands tous les efforts de ce Prince furent inutiles & n'aboutirent qu' jetter dans la Langue Angloife une trs-petite quantit de mots franois, Mais on ne trouvera point d'exemple plus frapant de l'attachement des Peuples teur langage na* turel, que dans l'hiftoire du Perou. A mefure que les Yncas foumettoient leur empire un Royaume, une Province ils obligeoient leurs nouveaux Sujets d'apprendre la Langue du Cuzco. Pour faire excuter leurs ordres ces Princes envoyoient des Indiens natifs de la Ville Impriale qui enfeignoient la Langue de la Cour dans les tats conquis. On donnoit ces Matres des maifons des hritages confdrables dans ces Rgions nouvellement fubjugues afin que s'y fixant avec leurs familles ils y perptuaient leurs enfeignemens. A la facilit d'apprendre cette Langue les Yncas joignirent. les encouragemens. Les Dignits de l'tat fe donnoient ceux qui la parloient mieux. Quel fut le fruit de tant de foins? > Toutes les Nations qui formoient cette grande Monarchie, apprirent & parlerent la Langue de leur Souverains dans le commerce public tant que dura leur empire. Mais les Efpagnols ayant fait la conles Peuples de ce vafte, tat dlivrs de la crainte de leurs premiers Matres qute du Perou oublierent la Langue Perouane chaque Province reprit fon jargon particulier que les ordres de Yncas avoient empch de tfarotre mais qu'ils n'avoient pu anantir. Tel eft donc le cours ordinaire des choies lorfque deux Nations font mles le langage du Peuple qui l'emporte en nombre fubfifte toujours dans le Pays y eft toujours en ufage. L'hiftoire nous apprend que la choie fe pana ainfi dans les Gaules aprs la conqute des Romains. Strabon qui crivoit fous Tibere dit que les Peuples d'Aquitaine avoient un langage diffrent des autres Gaulois. L. 4, Preuve certaine que ni les uns ni l,es autres ne parloient latin. Tacite dans la vie d'Agricola obferve que la Langue des Gaulois diffre peu de celle des Bretons. Diodore de Sicile Feftus, Pline, Pomponius Mela Paufanias Plutarque qui tous ont vcu dans les premier & fecond ficles parlent de la Langue Celtique comme d'une Langue en ufage de leur temps. Dans les Aes des Saints Martyrs de Lyon qui fouffrirent l'an 177 de J. C. on obferve que le Diacre Sanfte ne rpondoit qu'en latin tous les interrogats qu'on lui formoit. On remarque pareillement que I'criteau que l'on mit devant Saint Attale toit en latin. Feroit-on de-pareilles obfervations fi le Latin avoit t l'unique & la commune Langue des Gaules ? Remarqueroit-on aujourd'hui dans une procdure que l'Accul a parl franois qu'on a attach devant lui un criteau en franois. Saint Irne dans fa Prface demande que l'on ne s'attende pas trouver dans fon ouvrage les fleurs & les agrmens de la Langue Grecque parce que demeurant parmi les Celtes il eft oblig de faire ufage d'un langage barbare. ( II ) Ulpien Jurifconfulte fameux qui vivoit au commencement du troifime ficle dcide FF. L. ji Legt les fidicommis peuvent tre laifles non feulement en Latin ou en Grec mais aufll Fidekotnmijfa que en Punique en Gaulois ou en toute autre Langue vulgaire. Lampride raconte dans la Vie d'Alexandre, que cet Empereur traverfant les Gaules pour aller combattre les Allemands une femme Druide cria en Langue Gauloife Fetourms-fm m te fites pas d* la vittoive & na te fiespas us Soldats. dtt (Il) ou'k.iiriinnreK vraf pu rav M fcATar J\m.r}^nar (tfiov hbyat rbtfut. to * w*f# 0*ffatfti W!im*t* vmictw Jtjfim

Bij

MMOIRESOn voit dans Aulu Gelle que les termes celtiques excitoient le mpris & la rifce des Romains fofl ttndi quafi nefcio tpti Tufci mt Gallici dixiflht rifermt omnts. L. 11 C. j. Pacat dans fon Pangyrique de Thodofe dit que la Langue des Gaulois eft dure choquante & fans politefie inculiumTran(klpini firmonis horrorem. Saint Jrme dans la Prface du fecond livre de fon Commentaire fur l'pitre aux Galates qu'il crivoit environ l'an 591 dit que les Galates outre la Langue Grecque en avoient une propre fort femblable celle que l'on parloit Treves. (m) Perfonne n'ignore que Treves toit une des principales Villes des Gaules. Svre Sulpice Prtre, qui vivoit au cinquime ficle introduit dans le premier de fes Dialogues un des Interlocuteurs qui dit l'autre ( Parlez Celtique ou Gaulois fi vous l'aimez mieux pourvu que vous nous entreteniez de Saint Martin. ) ( n ) Et dans le fecond celui qui raconte la Vie de Saint Martin dit que ( ce Serviteur de Dieu s'aflyoit ordinairement fur un petit fige femblable ceux dont fe fervent les Payfans & les Efclaves, que nous, Gaulois ruftiques nous appelions Tripets & que ceux qui parlent lgamment ou du moins vous qui venez de Grce b appelleriez un trpied. ) ( 0 ) Aufone, dans fon ouvrage fur les Villes crit que la Gaule Narbonnoife toit remplie de Peuples diffrons en langage & en habillemens. ( p ) Sidonius Apollinaris, qui a vu finir l'Empire Romain dans les Gaules, crit en ces termes fon Compatriote Ecdicius [ Notre & du Pays vous a l'obligation du got que les perfonnes de qualit ont pris pour les lettres talent qu'elles ont acquis d'crire purement foit en vers foit en profe aprs s'tre dfaites des mots & des phrafes groflires de la Langue Celtique. ] ( {, U note J.

5

MMOIRESres dans quelques petits cantons ne pouvant enfuite de l'union des Armoryques avec les Francs retourner Rome & ne voulant pas fe joindre aux Bourguignons ou aux Vtfgoths parce qu'ils toient Ariens ces Troupes dis-je prirent le parti d'entrer dans la focit des Francs & des Armoryques. ( kk ) On voit aifment quel degr de puiflnce durent lever Clovis la rnion de tant de Provinces & l'acquifition d'une Milice excellente. Comme les heureux fuccs.loin d'teindre l'ambition l'augmentent toujours, Clovis, devenu Ii puifiant & de la Milice Romaine forma le deflin de foumettre toutes les Gaules par l'union des Armoryquesles a fa domination. Il attaqua Vifigoths. Les ayant dfaits, & tu leur Roi en 507 la bataille de Vougl, il s'empara de tout ce qu'ils poffdoient dans les Gaules, l'exception d'une partie de la Province que nous appelions aujourd'hui Languedoc. Clovis en 509 fit prir les Rois des autres Tribus des Francs, & engagea chacune d'elles le choifir pour ton Souverain. Ces Princes avoient-ils donn Clovis jufle fujet de les traiter ainfi comme comme Gregoire de Tours femble l'infinuer ? ou furent-ils les victimes de l'ambition de ce Monarque on le croit communment? c'eft ce que je ne dciderai point. Quoiqu'il en foit toute la Nation des Francs fe trouva par ce moyen runie fous un mme Matre, & le Royaume de Clovis n'eut point d'autres bornes ds les Pyrnes que l'embouchure du Rhin. Clovis mourut en 511 fes quatre fils partagrent fes tats qu'ils augmentrent par la conqute des Royaumes de Turinge & de Bourgogne. Ainfi les Gaules en 5 54furent entirement foumifes aux Francs, la rferve de quelques Villes de Languedoc que les Vifigoths avoient conferves. On voit par ce rcit, tir des plus turs monumens de notre hiftoire que la Monarchie Franoife dans les Gaules au commencement du fixime ficle toit compofe de quatre Nations des Francs alors communment Romains parce qu'ils GrrR-fieTouts qui toient le Peuple dominant des Gaulois qu'on appelloit les aunes fi & ne compofoient qu'une de cec avoient fait longtemps partie de l'Empire. ( Ils toient alors affocis aux Francs Aurcuts temps appellent 1 Nation avec eux ) des Bourguignons & des Allemands qui avoient t fubjugus. Je ne place point ton | oui les Ro. les Gaulo s Vifigoths parmi les Peuples qui formoient la Monarchie Franoif parce que Procope nous apprend mains. liv. i-' cb. i$em de la guerre des Goths, que ceux qui chaperent aux armes de Clovis abandonnrent les Gaules emmenant avec eux leurs femmes leurs enfans & fe retirerent en Efpagne. Je crois que toutes les Tribus des Francs runies par Clovis fous un mme Matre faifoient une Nation d'environ 3000o hommes. On approuvera ma penfe fi l'on fait rflexion que la Tribu des Saliens, au plus que quatre cinq mille combattans. Que l'on donne, qui toit une des principales, ne comprenoit fi l'on veut le mme nombre d'hommes chacune des cinq ou fix autres Tribus des Francs dont l'hiftoire fait mention cela compofera un Peuple d'environ 3oooo combattans. ne comptoit que J'ai promis de prouver que la T ribu des Saliens dont Clovis fut d'abord Roi mon engagement d'une manire qui ne laiffera rien quatre cinq mille Soldats Je vais fatisfaire dlirer fur ce fujet. Hincmar a compof la Vie de Saint Remy..partie fur une ancienne Vie de ce Saint cite par Grd'une antiquit prefque gale il dit dans cet ouvrage que goire de Tours partie fur d'autres monumens Clovis fut baptif avec tout fon Peuple. Tous les Sujets, ou du moins la plus grande partie des Sujets de Clovis, ( car c'eft la fignification la plus borne que l'on puiffe donner a ces paroles, ) furent donc baptifs avec ce Prince. (H) Il rpte la mme choie dans la harangue qu'il fit l'affemble de Metz, dont je rapporterai bientt les paroles. Lifez encore d'autres preuves d'un mme fait dans la note. ( mm)ici les propres pa( kk ) le trois devoir rapporter donc je tire ces faits, tant parce que xoles de Procope rcit a befoin de quelques clairciffemens fon que parce ces vnemens (ont d'une grande importance. (_ Les Gerque mains ( } ) qui toient voifins des Arboryques, entreprirent avoient chang l'ancienne de foumettre ces Peuples qui forme de leur Gouvernement & pour cela Ils commencrent piller leur Pays, enfuite ils leur firent la guerre en forme. Mais les Arboryques fe dfendirent avec courage, & montrrent dans toute cette guerre beaucoup de valeur l'Empire Romain. ( 4 ) Les Germains & d'attachement leur propofeles foumettre voyant qu'ils ne pouvoient ne faire plus que le mme Peutent de s'unir eux pour ent point voulu tre ple. Les Arboryques ( 5 ) qui n'avo leurs allis devinrent volontiers leurs fujets parce qu'ils Chrtiens comme eux. /.infi ces deux Peuples s'erant toient devinrent r liinis pour former une feule & mme Nation charLes Troupes Romames par cette union tres-puiflans. fe trouvoient confines de la garde des Gaules, qui ges de ce Pays, ne pouvant l'extrmit a plus retournet aux Peuples Ariens & ne voulant Rome pas Cedonner au fervice d s Germains & des leurs ennemis partirent & leur remirent les contres qu'elles avoient Arboryques aux Romains, jJ conferves jufqu'alors xxTnnr.tvs cqrTrp s;9sravrst, ov sdl~6fjM! J\s irohtfia Pa/txiwi trJluj; ccvJifts y*Ssl Km i Rex Francoram Cbrifiiant Milttin cegnitor f~tftt.. qutm SattSus Remigius und Suer B.tptifmatis Cultorem Sancm t. Fidei Trmitatis ejftcit nocuniumque Kegnum ejus vum pefitlum tftifndo ChriRo 0> Sff Dei Eccltfii. le nom d'Arboryijue eft e ttirm^ que ce'ui d'irmorvque a t ra-requ'en utre Mr TUtr Ujiri'nr Gaulois l'M &l'V rmittent l'un pour (gmtient galement en C 1 ique, le Pays res de la nvr j.nli onau a appe ccsPeiipiesimlifR-eniinen'Aivjryiurt&Ani y ;ue> Ils autour t- connus fous le prenne nompar P oc ipe qui n au a pu 'e; apccqite p.ller qu'A bo yqu parce que dans la Lai gueG de ce- il n'y a point ce qui blice ou Dou, eau. Adeg Adig dcroiffement. Adaw ou Adag laiffer abandonner quitter. Douadic eau qui manque qui fe perd, D U N LE R 0 Y. S u R une montagne. Dttn montagne. H E R R Y. Herricv m. Dans un terroir excellent pour les bls, & pour la nourriture des beftiaux. Er f terre. Rie, riche, fertile. 1 S S 0 U D U N. Uxellodunum Exilidunum entre deux petites rivires qui fe joignent tout auprs; i fssOLDVNVM, & qui en font une Prefqu'ifle. Son Chteau & la Ville haute eft fur une eminence la ViUe baffe eft au pied. T-Kil Prefqu'ifle. Dun minence. rkilldun minence-Prefqu'ifle. LINTRES. 1 L y a auprs de cette Ville un tang trs-confidrable fiinr grand. Linbirr, Limera, grand tang. qui a fept Ueues de tour,. fin, tang.

MMOIRES M A S S A Y. Madiscianvm. qui coupe. Ifc ruifleau. An, habitation. Bourg coup par un ruifleau. Mtd.Mad, M H V N. MA GDVHV M au confluent de l'Yvre & d'une petite rivire. Mag, Ville. Dxn, union, confluent. CHATEAU M E 1 L L A N. CastrV m-Me piOIANU M dans Grgoire de Tours a fon Chteau fur une minence au bas de il ert plac. Cette Ville eft arrofe par le ruifleau ou petite rivire de Sinaife. Mktou Mdo laquelle d'eau. pres. Ztt*. coulant M R Y. Mbriacvm. La rivire de Baranjon y prend fa fource. Mtr fource. Ach rivire.

M O N T R 0 N. fitu fur le Commetd'une montagne, o l'on ne peut monter que par un feul femier^ Chteau II Trum fommet. Montrum Montrait fommet de montagne. Mon montagne. SANCERRE* SiNCERRi, fur un cteau rempli de collines couvertes de vignes, qui produifent des vins aufl eftims qite ceux de Bourgogne. Syg chane. Cerre colline. De Sygctm on a fait aifment Sinterr. Le G dans le Grec fe change en N devant le Kappa. SELLES. nom appellatif d'habitation devenu propre ce lieu. F A T A N. Ville l'entre d'une belle & grande plaine. Ftes, Vas, plaine. Tin, tendue;

C eib

VASTitrvitt.

V I E R Z O N. ft Rz 0 Nu M VtrzM au confluent de l'Eure & du Cher. Cette Ville eft fitue dans un Pays charmant & trs-abondant elle eft presque toute entoure de belles prairies. Wyrdd, Wjrz. herbue. Poja. -Y Verdun en Bourgogne & en Lorraine.

LA

TOURAINE.

A pris fon nom des Turoni ou Turones fes anciens Habitans. Lucain leur donne l'pithte d'inconftans. Il n'a fait que traduire leur nom en Latin. Tnronoscircumfita cafira coercent. inflabiles Les Tourangeaux ont bien corrig leur ancien caractre on ne peut tre plus fidles au Roi, plus conflans dans la Religion qu'ils le font. Tur Tour, changement. 7, qui tourne qui change. T O U E R. Ce terme eft un nom appellatif de rivire, devenu propre de celle-ci. TOURS. entre le Cher & la Loire dans une plaine charmante, doit fon nom aux Turones dont toit la Capitale. Slrvt elle A M B O 1 S E. l'embouchure de l'Amad dans la Loire. Am d'Amafl,St(, bouche, embouchure. Awbacia, Ambtc embouchurede l'Amafle. rojez, plus bas Becdu Cher. A R T A N E. au bord d'une rivire, Ar prs. Tan rivire. ViltAGE Village Villages, A Z A Y. au bord de l'Indre. At, en compofition Ax>, prs. Ay rivire.' BEC DE C I S S E. BEC DU CHER, l'un l'embouchuredu Cher, l'autre l'embouchure de la Cifl. Bte embouchure. BOURGUEIL. Ville au bord du Lotion. Bourg. Bourg, Ville. Lift, rivire.

Bv rcOl'ium

SUR

LA LANGUE

'CELTIQUE.

BREHMNK eft entre la Loire & un bras du Cher prs de l'endroit ou l'Indre fe partage en deux Bourg, bras pour fe jettet dans le Cher. Breh partage, bras. Amon en compofition Emon rivire. Contre humide. Au de LABRENNEl cette Province eft une terre humide B R E Z rivire. marcageufe & pleine d'tangs, Brai terre .

bord de la Dive. Bres, prs. Ai ou C A

Villt

au

E. N D confluent de la Loire & de la Vienne. Cand C H A C .

confluent.

D s Cas ou Chas nom appellatif d'habitation CHAVAIGNE. Village au

devenu propre de ce Village;

bord d'une rivire. Chai, habitation. Aven rivire. CHAVENAY. diminutif.

Village

E au bord d'une petite rivire. Chai. habitation. Aven rivire. Avtnay te

C H I N O N. Villa fort agrablement fitue au bord de la Vienne. CatnO, beau. C, belle, agrable. COL O M B I E R S.

Pays des environs ft trs-

Prs s d'une grotte, oit les gouttes d'eau qui diftilent d'en haut fe congelent & fe changent en Col caverne. Lom gouttes d'eau. Per en compofition Ber pierres. pierre trs-dure. COU Z 1ER S. Village dans un grand bois. Cqu en compofition Couu bois. Htr long, grand. LANGS. Langejum Ville au bord de la Loire, dans un beau Pays, trs-abondant fur la AimiG *v tA cteau charg de vignes & orn de belles maifons de campagne. Ce lieu eft renomm pente d'un fes excellais melons qu'on eftime les meilleurs du Royaume. Alm Ai'm Lan belle, bonne. pour Gwe> terre, contre. Z E. L I Village au bord d'une petite rivire. Liex rivire.

L I G U E I L. Ot trouve dans une plaine voifine de cette Ville une infinit de coquillages, qui, Jorfqu'ils & les rendre trs-abondantes, font rduits en poudre fervent particulirement a fumer les terres Gvcll qui abonnit qui fertilife. Ly de Llymeircb coquillages. LOCHES, Loeta dans Gregoire de Tours. Cette Ville eft fur l'Indre. L'affite de fon Castrvm-Lvcca, La nature & l'art ont rendu cette Fortereflb une des Chteau eft fpacieufe & le fjour trs-charmant. tours n'y laiffent qu'une avenue du meilleures places du Royaume. Ses fortes murailles & fes greffes ct de l'orient. La Ville de Loches ell fur la pente d'une montagne & le Chteau au-deffus fur un rocher dont le circuit eft de douze mille pas. Il eft hors d'efealade. Lug Luc Tour Fortereffe: Ou Lec, rocher: Ou Luc, grand, vafte. A, rocher. LOGES. L E S nom appellatif d'habitation devenu propre de celle-ci. L E L

DE Log

O R O V X. dans Sulpice Svre a tir fon nom des Lpreux qui y demeuoiem. Leri Lerosvs-P'icvs habitation. lpreux, Hvs prononcez Hous E. L U Z Village au au bord d'une petite rivire. Lytch.Lm, M A Village bord d'un ruiffeau. Mars R S A bord. Ai rivire. Y. luiflau.

MMOIRESB A Z O N. N T eft ton Chteau. Mont-B*x.ou petit, A v pied d'une petite montagne, fur laquelle MONTLOYS. Mon s Lavdiacvs Bourg qui n'a aucune maifon leve fur la terre, mais feulement de* loges tailles dans le rocher, qui n'ont point d'autre couverture que l'herbe & le gazon. Elles ne fe reconnoiffent qu'aux tuyaux de chemines. Mon lvation. Lodic coupe troue. MONTRICHARD. Rigord & Guillaume le Breton racontent que cette Place fut Mo nstrica rdi, Monftrkardus. prife avec bien de la peine & aprs un long fige par le Roi Philippe Augufte. Voici les vers du dernier de ces Auteurs. T Montemqac ricardi confiimit tomporisunie Ol/fidet & multtm 6J>capiat, quia vis nativa Inique per nrStt Dull* gradus ftries fummo mitmta labort MtnicifiamKtmanus fcrtiffim*frtptdtetat QnominhsMe brevi locus expagnabilistffet. On voit par cette defcription que Montrichard toit une Place de difficile abord & que fa fituation rendoit trs-forte. Treck plus forte trs-forte. Ard naturellement.. P A U T 1 L L E. M O Vi liage renomm pour fes bons pturages. Potille, pturage. R I G N Y. prs de l'endroit o il forme une Me avec la Loire. Si

A u bord de l'Indre

rivire. Inys Ifle.

R O N C . Sur la Vienne, dans un endroit o fe partageant elle forme fIlle Boucbard. Ron* partage. eau rivire. R U P A N E. A u bord de la Loire dans une Ifle que forme la Loire & le Cher. Rup rivire. Anes Ifle. SAINT s A u bord d'une petite rivire. Ach'e JEAN rivire. D' A C .

SAVON1ERES. deux lieues de Tours auprs duquel font ces fameufes caves ou cavernes que l'on a Bourg, furnommes goutires parce qu'il en dgoute continuellement de l'eau. Elles font dans le roc &fi fombres qu'on n'y entre qu'avec de la lumire. L'eau qui tombe de leurs votes forme des ruiffeauxqui coulent fans cefle ou fe congele mme dans les plus grandes chaleurs de l't de manire rme plufieurs corps tranfparens & femblables au fucre candi. Elle fe convertit auffi en pierres du'elle fi dures qu'il eft difficile de les rompre a coups de marteau & dont les plus petites reffembient fi fort des drages que plufieurs perfonnes s'y font trompes. Dans ces conglations, o ordinairement chacun voit ce qu'il y veut voir on prtend que tout le monde y remarque la forme d'un calvaire, & une image de Saint Martin cheval. Savon caverne, grotte, Eres, admirable, furprenante, S O U Z A Y. VxllA.ge E au bord de la Loire. Sw. prononcez Sou, rivire. Sai, habitation.' D E Tys, nom appellatif d'habitation E. T 1 S devenu propre de celle-ci

TVilig

U

R C A

N.

au bord de la Loire. Tttr

rivire. Can, habitation.

Bourg Village

L L E R S. V A o il y a une fontaine d'eaux minerales. Baler Vdtr minrale. S de Stto fource fontaine, I N S. V A R fur le Touer. Far fur. Jtn rivire. bois. V1LLA1NE. au bord d'un bois. Vlll habitation. Len V 1 V Fy au bord du Lotion. Fi rivire.

VILLAGE

Village

l. habitation; L'ANJOU

SUR LA LANGUE 1 L' A N J

CELTIQUE. 0 U.

fon climat eft tempr le payfage L A fituation de cette Province eft crs-agrable forts. eft beau j il y a beaucoup de bois & l'on y compte mme jufqu' trente-trois Les anciens Habitans de cette Province font appells par Cfr Andes, Andi-, par Pline fort. fs Habitans. Andhais t Anii par Tacite Andecavi. And, grand. Hat Andegavi Andecavi lignifient la mme chofe. Cavv ceux qui habitent de grandes forts. Andegavi De ce mot s'eit form le nom d'Anjau que l'on difoit anciennement, de l Gavv, fort. Anjou. L L' E E R D R E.

Eft peine hors de fa fource qu'elle rentre dans la terre d'oit elle reflbrt une petite enfuice elle rentre en terre, fous laquelle elle diftance de l'endroit o elle s'toit cache coule l'espace d'une lieue d'o fortant de nouveau, elle va fe jetter dans le Loir, tr terre, rivire qui coule travers la terre. travers. Erdre Dre L Sort d'un tang. Laith Lath LA Tire fon nom de la puret E tang. L An A T A N.

rivire. T H pure. E,

S A R de fes eaux. Sarth

Vtnimus ad Sartbam que non eft purior alter. Dit un Pote cit par Papyre Maflon qui ajoute que l'eau de la Sarthe claire & criflaline. d'argent LE Les eaux de cette rivire r Rivire trs u d W, font o L A noires. n U Luh ou rivire. T I Leuh r a O eau. u d N.

eft de couleur

Duon ou Tuon noire. o n>

proWnde.

Ou, eau,

Don

profonde.

ANGERS. Andicavurum JUt'tOMAGVs Mag Ville. la Capitale. Andecavi; Andeaavnrn a pris fon nom des Andegaves dont elle toii A V 0 I

S E. B o u R G fur la Sarthe. L'air de ce Bourg eH trs-fain, l'on y vit longtemps, & les Habitans fon fort laborieux. Ce font les paroles de l'Auteur du Diionnaire univcrfel de la France, Av beaucoup. Des. ge. LA B A M E T T E. HermiAce E prs d'Angers ainfi appell parce qu'il y a une petite caverne dans un rocher lev. Baitme caverne. Baumette Bamettc diminutif. S UR l'Aubence au en Languedoc. Sach eau dormante R I S A C.

bord d'un tang que cette rivire traverfe & coupe. Brig coup. Sach Dour tang. Brigsach Brifac tang coup tang traverf par une rivire. Voyez.Cette C A N D E.

Au confluent de FErdrc & de la Mandie. Cand DOUE.

confluent.

Thtdoadum Thcodttadum Doadiim. On y voit une trs-belle fontaine fix moulins au fortir de fa fource. Teo abondante. Dadwr fource. D DvrestalVM, U R T A L. prs

fi abondante qu'elle fait alef

au bord du Loir. Dur LA

rivire. tal

FLECHE. F iss a, Fifia Flechia Flxia. Il y a dans cette Ville une fontaine, qu'on la fontaine (ans fond qui exhale une mauvaife odeur une odeur fulphureufe. Fi, d'une odeur dfagrable- Sat fouie* appelle Fi Utx ou Ltx eau, Fikx Flex Fleb eau d'une odeur dfagrable, P

MMOIRESgla'nfevil. G l anna, Glanmifolium. Au bord de la Loire qui s'y partage en deux branches. Claf ou Clan rivire. Glafij Glafoly Glaitfoty partage de rivire, fparation partage de la Glnna. Glaf, Lj eau D E. L U y.. Lui ou M prs d'un tang fur le Loir. Luh ou Lux. marais, tang. Dj Tj habitation. Lufdy, habitation de l'tang. PONT DE CE, ou DE SE. Ville dans une Ifle de la Loire. Cc n'eft qu'une longue rue avec ponts l'un du Ces ponts foat longs d'un quart degrands deux lieue tt de Brifc l'autre du ct d'Angers. que la parce rivire eft fort large en cet endroit & rpandue en forme d'tang. Sais ou Saltcus dans les a nciens inonumens Pons Sm Pons Saiaci. De Sag ou Sach en fous-entendant Donr eau qui cil en tang. Cette en Languedoc. De Sag Saj. Ac habitation. Voyez,le Port de P O U A N C . Pu o enSJ acv M fur un tang d'o fort une petite rivire ou ruiflau. l'rtl tang. Dan en L E compoation^.nvre. ^.petite. A v M R d'un roc coup. au haut duquel eft foi*

Sa hMVnv M Salmurus. Cette Ville eft btie le long Chteau. Sd coup. Mur, roc. SdmUr roc coup.

LAAuprs s d'un tang 5r en compofition Kr

VALLIEKE.

dont fe forme la rivire de Fare. Bala ou FUla rivire qui fort d'un tang. tang.

LE

MAINE.Ceno, efpric. elt une iyn-

Les s Habitans de cette Province font appells Cenomatri dans Jes Anciens. fubtil. Les Manceaux font Hns fubtils Man fpirituels & adroits. Maine cope de ce nom. L L E E M A N S. N s. f t Cinomanum CE kovale. a m p m cipale. a tir fon nom des Cnomans dont il

toit la

Ville

prin

ARGENTR. du jafp noir & blanc, & du jafp

Prs s d'une carrire de marbre. Il y en a du tout noir, aoir bleu & blanc. Ar pierre. Gent 'belle. Ri plulieurs,

O N. A R AttOEKA dans les anciens monumens nom appellatif de rivire devenu propre de celle-ci. Foyc~ Orvanne en Champagne. B A L O N. ioit une des plus confidrables Forterefles du Maine elle fut prife par Philippe S u l'Orne Fortifications. Bal Balon Forteree. Augufte qui en dmolit les DIABLINTES. M. l'Abb le Bccuf a fait voir que ce Peuple occupoit cette partie du Maine oit fe trouve aujourVille autrefois allez confidrable, appelle dans I;s anciens monumens d'hui le Bourg de Jublent Diablinta Diabknta du nom du Peuple qui elle appattenoit. Ce Peuple fe diftingue encore aufort. Diablyntes trs-forts, jourd'hui par fa force. Dia, particule augmentative. Belin LAVAL. Valus GuidOnis Dans un vallon fertile au bord de la Mayenne, Zd.aiticle. Val, vallon,

MAT-FALLIS. Nom d'un Domaine Royal dans le Maine, que le Roi Sigebert donna l'Abbaye de Saint Mdard de Soifbns ainfi que le rapporte celui qui a crit la Vie de ce Saint Prlat. Cet Auteur mot Breton & d'un mot Latin. M. fgnific bon en ajoute que le nom de ce lieu eft form d'un la premire de ces Langues & Vallis valle en la feconde. Le terme Fallu eft effectivement latin. mais il vient du Celtique ainfi qu'on le verra dans le Dictionnaire. yULAGli o SAUGE. il y a des grottes. Og ou Sog grotte. L'S initiale s'ajoute.

SURS fituation

LA

LANGUEV

CELTIQUE.habitation de la Braye.

I B R *A Y. fur la Braye lui a donn fon nom. Wj habitation. Vjbrujt

LE

PERCHE.

a pris fon nom d'une grande fort nomme Perticus Salins. Bmhi CETTE Province belle fort. Les crivains qui ne faifoient pas Penh belle. Wig fort. Perthvvig Pertig ou qui l'ignoroient attention l'c tvmologie du mot Pertic t ajotoient l'expreffion S ait us ce terme feul, & nommoient la fort & la Province d'autres mieux inftruits employoient ou Pertica fimplement. Perticus Pertica Rotroldo gaudet ntmtrofa rteepto, le Breton liv. jme-

Guillaume

MORTAGNE) prs d'une grande fort. Maitr, fijrOniTANiA, JLVJ- habitation prs d'une grande foret. BELLESME.

grande. Tan.

forf. T, habitation. MaWrtany

Bellissimum, Bcllifmum Bellcfmum Bellejme prs d'une grande fort fur une montagne. Bel, lection, montagne. Lam Lem fort. Bellem montagne', fort. Au milieu de la fort de Bellefme, fo tiouve une fontaine nomme la Herfe dont les eaux font ferrugineufes & paient pour tre d'un ar.fli bon ufage t]ue celles de forge. Hern fer. Sao fource. Hernfe Herfe fource ferrugineufe. Bcilefme peut aulli tirer fon nom de Bly force forte. Cette Ville, du temps de Saint Louis, paflbit pour la plus forte place qu'il y eut en Europe. Bly forte. Sum en compofition Sym trs, BROU. B r A1 UM dans un terrein fangeux. Brai terre fangeufe.

L E N 0 G E N T R 0 T R O V. {urla pente la plus baffe d'une montagne j la chute d'une petite rivire dans No nCENTVM, l'Huifns. Nmh Non pente. Gen embouchure. Ty habitation. Niavgenty Novigtnt habitation de la pente prs de l'embouchure. LA L .fI T R TRAPPE.A P P E. fort clbre par la rforme que M. de Ranc y a introduite fut fonde en Abbaye devenue 1140. Elle eft druis un vallon, o les collines & la fort qui l'environnent font difpofes de telle forte, qu'elles femblent vouloir la cacher au refte de la terre. Trappe fignifie prcifment un lieu creux & couvert.

O I T 0 U. L E P SESanciens Peuples font appells Pilo&esPitfavi Pitivi. Picell Picc dard javelot. Teo Tev gros pais. On hommes. Vys hommes. Picteon Picton Pictevys Piiiavi ceux oui fe fervent de gros javelots. Apparemment que ce Peuple fe diftinguoit des autres par des dards plus gros & plus pais. L'pithte de libres que Lucain donne aux Poitevins8 fortifie ma conjecture. C'toit par une force & une valeur fingulire que ce Peuple avoit vit le joug. L E C L A I N. Clams, a des bords levs. Clan bord. Ueb ou Us, lev. Clartus, J rivire qui a des bords levs. LA CREUSE. Ainfi appelle de la profondeur de fon Ut. Creus, creux. Y 0 N. Petite rivire. Y, eau, rivire. On, diminutif P 0 I T I E R $> eft fur une colline au bord du Clain qui y reoit une petite rivire. CetteVillea PZctavi,le nom de Piiiavides Peuplesdont elle toit la Capitale,De Piiiavi par diffrentes 1 pris altra* fe font forms termes de Poitou& de Poitiers. les lions,f'H

MMOIRESAV AILLES. Bourg, o il y a une fontaine minrale dont l'eau eft limpide & un peu fale. Av eau. Hal, fui. Avhal eau fale. C U R Z A Y. Cvr ZMVia, Bourg fur la Vefne & le petit ruiflau du Revet a deux fontaines trs-curieufes. La elle fort nuit & jour d'un rocher de la groffeur de deux premire s'appelle la fontaine de la Roche un ruifleau qui palfe fous une grand'falle forme natuhommes fans difcontinuation ce qui forme rellement dans le rocher. Il y a une table fur ce ruiffeau; le plaifir eft de porter des verres remplis de vins la Source de cette fontaine l'eau les amen la table froids comme glace. Ce ruifleau j. quarante pas de l, fait moudre un moulin. M. de Billaucourt a fait fur la fingularit de cette fontaine les vers fuivans en latin & en franois, qui font gravs fur le rocher. HC dm lympha/agit femptr bibit hofpit*nimph, Affonat lucre tanptts ut Ma bibt% La Nymphe de rctte fontaine De ces eaux toujours fe remplit; Nos jours paffent le temps s'enfuit, t elle taflfe pleine, Buvons comme Nous faurons les mettre profit. coule imptueufement pendant deux ans elle La deuxime appelle la fontaine de la Jolliere eft enfuite un an quelquefois deux, fans couler, au bout duquel temps elle reprend fon cours avec la meme imptuofit. Couer, Cour ou Car, ruifleau. Cae enferm. Curet, CurxAt ruifleau enferm. Coll Joli, perte. Joller, qui fe perd qui manque. L E FONTENAY COMTE. 1 L y pafl un petit ruifleau appell Vende qui quelquefois groflt fi prodigieufement qu'il inonde les lieux voifins. Mend Fend grandeur, lvation, crue. De, tout le territoire de Fontenay, & particule, qui, mife la fin des mots augmente leur lignification. B eau. Vtnd'et eau qui groffit beaucoup. L 0 V D UU N. U I.AVSDUNV M partie en plate campagne, partie fur de petits Tertres. Lljaws Lions, pluCeurs Dun lvations tertres. L U C O N. S u R un petit ruifleau au milieu de grands marais. Lnh LUSIGNAN. Lizini acv M Lzmium. Brantme parle ainfi du Chteau de Lufignan. ( Henry 1 11 fit rafer de fond en comble ce Chteau fi admirable & fi ancien qu'on pouvoit dire que c'toit la plus belle marque de Fortereffe antique & la plus noble dcoration vieille de toute la France. Llys Palais Chteau. Cyn rare extraordinaire merveilleux. MA llja eu m I L L E Z A I eft environn de marais. Maltt marais. Ac M Gros Bourg ceint de marais. Mar, A R A N S. MA S. entour. Mallae entour de marais, marais. Cen environne,

marais. Am V H

autour. Maram envronnn de marais. E T.

M 0 Bourg,

c'toit autrefois une Forterefle entoure de deux petites rivires. Mouefl, aquatique. MOUREILLE. Abbaye fitue dans des marais. Mor marais. Morol, marcageux.

MonOLt/E,

N A N T E VIL. N&tfiOLiACVM. Abbaye dans le Diocfe de Poitiers, fitue prs d'un rocher, & arrofe par deux ruiffeaux qui y prennent leur fource. Nant ruiffeau. Dau Ta deux. Leeb Lath rocher. Nantaulach Mmtoliac rocher deux ruifleaux. V I S L E DE NERMOUSTIER.

SUR les ctes de Poitou. Il y a dans cette Ifle plufieurs marais falans. Elle fut d'abord appelle Herio du nom de fa principale habitation, Hli ou Hri, eau fale, Foyes. Salins dans le Comt de Bourgogne.

SUR

LA

LANGUE

CELTIQUE.

NIORT. Est une petite Ville agrable au milieu de tous les biens Imaginables, fitue au bord de la rivire de Svre. Ce font les paroles de Jouvin. Guillaume le Breton dit que Niort eft fertile en vins ferax Bacchi Niortum. Niot boiflbn. Tom beaucoup quantit. Nktmm Niortum endroit ou il crot beaucoup de vin. 0 N E. 0 o L o O l o n A. Ce Bourg, qui eft l'ancienne Olonne eft environn de marais faims. Hdonn ffvhiw fel PO Village o il ya un" N T A B E R. pont. Aber embouchure. pont prs d'un confluent. Pont ROC H

ECHO U ART. Rocc A C au a rdi Rupes Cauardi, fur la pente d'une montagne de roc au haut de laquelle eft le Chteau o il y a une fontaine qui fournit d'eau la plpart des Habitans de la Ville. Rocb roche. Sao Cao fource. Ard leve. T 0 U A R S. Sur une colline au bord de la rivire de Toue. Ar lvation, colline. Zy habitation. Touars, habitation de la colline au bord de la Toue.

V IS u R la Vonne. Wy

V 0 N N E.

habitation. Vjvonne habitation de la Vonne.

LE

PAYS

D' A U N I S.

ROCHELLE. LA a trs-mal rendu le nom de cette Ville en Latin par Rupella il n'y a point de rocher la Elle eft appelle Rochella dans une Chartre d'Henry 11, Roi d'Angleterre. Cette Ville Rochelle. N eft environne de marais. Un ruiflau d'eau douce vient fe dgorger dans fon port, & le forme par fon embouchure. Rho coulant d'eau, eau coulante, rivire, ruiflau. Cal Cel Chel port. Rbachel de la Rochelle eft grand. port du ruiflau Ou Rho grand. Cal Cel Chel poit. Le port 0 B II U A G E. dans de grands marais falans. Bray terre fangeufe, terre marcageufe. De Autrefois Eroue Bray on a fait Brou qui dans le douzime iicle s'employoit dans le mme fens. Payez. Brou dans le Tcrche.. R . L' 1 S L E D E Radis, Rath eft prefque toute environne de rochers dans la mer. Elle en a un fa pointe fur lequel eft bti le Fort Samblanceau. Cette Ifle eft nomme dans Grgoire de Tours Cracina. Crag> rocs. Cin environne. Radis Rath vient de Rad rade. Cette Ifle en a de bonnes Ou de Raz, Rad courant d'eau. Les Matelots appellent la mer qui entoure rifle de R la mer fauvage.

LA

SAINTONGE.

Province a pris fan nom de fes anciens Peuples Santones qui toient de l'anCette cienne Aquitaine & trs-illuftres du temps de la conqute des Gaules par Jules Cfar. Leur Pays toit fi abondant, que les Helvtiens avoient quitt leur propre Patrie & dtruit leurs habitations pour s'y venir tablir. Cfar les arrta dans ce projet. Cette Province jouit d'un air fort doux dans les endroits un peu loigns de la mer j elle eft abondante en bls vins fruits pturages &. fafran. Il y crot de l'abfynthe qui eft fort eftime elle a mme t connue & vante par les Romains fous le nom de Virga, Sana abandonn cette tonka. On y pchoit des perles dans la Charante mais il femble dont on qu'on commerce confifait un pche. On eftime beaucoup les chevaux de Saintonge drable. On y trouve quelques fources d'eau minerale aflez en rputation dans le Pays. Le commerce de fafran toit confidrable dans la Saintonge & l'Angoumois, & on prtend qu'il s'en dbitoit par an pour plus de cent mille livres avant qu'on en et plant dans les autres Provinces. une quantit Le principal commerce de Saintonge confifte dans la vente du fel ily a tonnante de marais falans dans cette Province qui produifent d'excellent fel. Depuis qu'on a trouv le moyen de faire du fel en Bretagne on a abandonn plus du tiers de ces marais qui ne fervent prfent que de pturages, & qu'on appelle marais GatZi

MMOIRESL'on, appelle marais falans des terres balfes & marcageufes que la nature a rendu propres par leur fituatiou recevoir les eaux de la mer au montant de la mare, & que l'indultrie a mis en tat de la retenir par des clufes qu'on y fait. Ces marais, dont l'on unit & dont l'on bat le fond avec aflez de propret fe partagent en plufieurs balins quarrs, les uns plus grands les autres plus petits, fpars par des efpces de petites digues, de 15 14 pouces de large > cc'eft dans ces baflins, qu'on nomme les plus grands des Parcs ou Parquets & les plus petits des Aires ou Fillettes > eft venue on laifl entrer l'eau de la mer dont on fait le fel. que lorfque la faifon Le temps propre le faire ctl environ depuis la mi-mai jnfqu' la fin du mois d'aot j tant longs & l'ardeur des rayons du foleil dans leur plus haut parce qu'alors les jours dr le fel fe cuit & fe criftalile & mieux, & plus promptement. Quand on veut donner l'eau de la mer aux marais il faut auparavant les vuider entirement de celle qu'on y a laiile tout l'hiver, pour les maintenir en tat de contenir la nouvelle eau qui doit fervir au fel & qu'on y laine entrer peu prs la hauteur de fix pouces, aprs nanmoins l'avoir laill fe repofer & s'chauffer pendant deux ou trois jours dans de grands rfervoirs qui font au dehors des Salines, enforte qu'elle devienne comme tide la quantit d'eau fuinfante y tant entre on ferme l'clufe & on laiiTc au foleil & au vent faire le rtlle de l'ouvrage. La fuperrcie de l'eau, frape plomb des rayons de cet aftre s'paiffit d'abord prefque &. enfuite fe couvre d'une lgre crote qui enfin fc durciflant par imperceptiblement eif entirement convertie en fel; l'eau en cet tat eft fi la continuation de la chaleur chaude, qu'on n'y peut mettre--la main fans fe brler. Lorfque le fel a reu cette cuiflbn naturelle, on le cafl avec une perche qui a une douve au bout, qu'on appelle iimange ce qui le fait aller au fond de l'eau d'o \>n le tire prefque auflitt avec le mme rateau & l'ayant laifl quelque temps en petits morceaux fur le bord de l'Aire pour achever de le fcher on le met enfuite en d'autres plus grands qui contiennent pluiieurs milliers de muids de fel que l'on couvre de paille ou de jonc pour les garantir de la pluye Ces monceaux de fel fe nomment en foitou des vaches. Huit ou dix jours au plus quinze ayant achev la criftalifation du fel on ouvre de nouveau les parcs pour les remplir d'eau la mare montante, 8c l'on continue ainfi alternativement y mettre l'eau, en i-amallr le fel qui fe forme, & les vuider jufqu' ce que la f.ifon ne foit plus propre ce travail. Rutilius Numatiauus a dcrit en beaux vers latins cette manire de faire le fel. v Subjeftas illa vacat afpeUareSalinas, Namque hoc ttnfaur nomine falfa faim. Qu mare terrenii dclivecanalibusIntrat lacusparvula fojfa rigat. Afulnfidofque At ubi flagrantesadmovit Syriusigns Cm pallent herba cmfuit omnis ager; Cttm catarailarurnclaie/iris excludimrquor, Ut fixos laticeshorrida dumet humus. acremnativa coagulaphbumt Concipittnt 8 Et gravis tfiivo crufla calore coit. Manilius l'avoit dja fait avant lui. Satinas Maffias poteruntcelebrare Et pontumcoquere, & pontifecerntre viresl Cmfilidum certo diftendunt arginecampum m f flutlum jidpelhmtijueuo deduiumex equore Claxdendoqxe fufeipitttniat negant.Tm demtm Area tm pontusper folemhumorenitefcit. Congeritur ficcumpelagus mejfique profonde Canities emotamaris, fpumaque igintis v faciunt cumulos Pelagiquevenemcm'i Ingentes erat ufitsaqttt fitecocorruMm Qttodque aman t Fitali fale permutant rcdduntquealttbrem. f

SURSan crotes

LA LANGUE

CELTIQUE.lefqucls il fe forme des

fel. Tonn croute. Santons ceux qui ont des marais fur de fel: Ou San, Pays. Ton bon, excellent.. LA CHARENTE.

a un lit mdiocrement mais protrs-beau & trs-agrable fleuve Carantontts large & arrofe de belles praifond & rempli. Ses eaux font claires elle forme plusieurs Mes & fon dbordement engraifl les terres. Elle a. entr'autres ries. Elle eft trs-poiflbnneufe o l'on trouve des perles prefqu'aui belles que celles du poiflbns de grofles moullcs Levant. Car ou Caran, beau. Don ou Ton, profond. Gabriel Carlon a clbr la Charente en ces vers. Anne Carantonei memorabo fittminii alvmm Pifiof irrlgui gelidi vsrnantis opaci? Alita viden, ut cervix collapfa recumbit, 1 Et tua erulcislambit veftigia labrisi A I N T E S. 71 A EdiO lanvm S a nt onvm Santones dans une contre grafl & fertile au bord de la Charente. JLrJ~ Ma Med fertile. Lan fol., terrein. Jilelan, Aidiolatij terroir fertile. Elle a pris le nom de Saintes des Santons dont elle toit la Capitale. S

C A N D E,Village au confluent de la Boutonne & de la Charente. Cand confluent. FONTROUILL O U S E. r. minrale prs de Barbfieux dont l'eau eft lympide avec une odeur de marcage. FontAin l'on fontaine. Drevi Trfwi Treotti fentir. Luh Lut,, Lottu marais. F