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Lactivit perlire en Polynsie

Edition : septembre 2008

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TABLE DES MATIERES Lactivit perlire en Polynsie Franaise

FICHE SYNTHESE INTRODUCTION 1ERE PARTIE : naissance de lactivit perlire en Polynsie 2EME PARTIE : les disfonctionnements de lactivit perlire 3EME PARTIE : lavenir de la perle ANNEXE 1 ANNEXE 2 ANNEXE 3 ANNEXE 4 ANNEXE 5 ANNEXE 6

P3 P4 P5 P 6 P 10 P 11 P 15 P 16 P 20 P 21 P 22 P 23 P 24 P 25 P 27 P 28 P 29

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PLAN SYNTHETIQUEObjet : Lactivit perlire en Polynsie Introduction : Un temps compare la rue vers lor amricaine, do le surnom dor noir parfois donn aux perles de culture de Tahiti, lactivit perlire connat des hauts et des bas. En effet, aprs avoir connu un essor considrable, lactivit perlire sest peu peu essouffle. Aujourdhui, celle-ci peine retrouver ce qui lui a jadis valu dtre une activit lucrative et providentielle pour la Polynsie franaise. Nanmoins, si aujourdhui elle traverse une crise, il est certain quavec des mesures adaptes et les efforts de chacun, le futur puisse redonner ses lettres de noblesse lactivit perlire. Pour cela nous verrons dabord la naissance de lactivit perlire en Polynsie franaise, ensuite les disfonctionnements de cette activit et pour finir nous verrons lavenir de la perle. I. Naissance de lactivit perlire en Polynsie franaise. La naissance de lactivit perlire en Polynsie franaise a beaucoup apport au territoire au niveau de lessor conomique. Pour mieux comprendre cela, aprs avoir vu les tapes de la naissance dune perle, la production et la commercialisation, nous verrons limpact de lactivit perlire sur la Polynsie franaise. Afin daborder le sujet de la perle de Tahiti dans les meilleurs conditions, nous allons voir dans un premier temps les tapes qui conduisent la naissance dune perle. La collecte, llevage, la greffe la culture et la rcolte sont autant dtapes qui seront ncessaire lobtention dune perle. Ensuite nous nous attacherons la production et la commercialisation de perles noires de Tahiti. A ces dbuts, la production et la commercialisation des perles a connu une croissance exponentielle. Enfin nous verrons ce que lactivit perlire a apport la Polynsie franaise. Activit conomique majeure du territoire, celle-ci a permis de dynamiser les exportations en devenant le deuxime produit le plus export, de repeupler certains atolls de la Polynsie grce la cration de nombreuses fermes perlires notamment dans larchipel des Tuamotu et a galement permis des crations demplois tel que les greffeurs polynsiens grce la cration dune cole sur lle de Rangiroa. Aprs avoir vu la naissance de lactivit perlire en Polynsie franaise, nous nous intresserons aux disfonctionnements de cette mme activit. II. les disfonctionnements de lactivit perlire Aprs avoir connu un dmarrage excellent, lactivit perlire a connu peu peu un ralentissement qui ne fait quempirer. La mauvaise qualit des perles, la disparition du groupement dintrt conomique perle de Tahiti et la concurrence sont autant de facteurs qui nuisent lactivit perlire. La qualit est le premier facteur qui a nui lactivit perlire. En effet, ses dbuts, la production des fermes perlires tait peu contrle. De ce fait, nombre de perliculteurs

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ont introduit sur le march des perles dune qualit mdiocre qui a contribu la chute du prix au gramme de la perle. Les difficults rencontres par le groupement dintrt conomique des perles de Tahiti ont eu galement un impact considrable sur lactivit perlire. En effet, en perdant leur principal reprsentant commercial ltranger la Polynsie se prive dune promotion dont elle a pourtant bien besoin. La crise qui touche actuellement le monde est elle aussi responsable du dclin de lactivit perlire en Polynsie franaise. En effet, la mauvaise conjoncture conomique est logiquement handicapante pour lactivit perlire. Cela conduit la naissance dune concurrence qui devient de plus en plus rude. En dpit de ces disfonctionnements, lactivit perlire peut encore redresser la tte. En effet, il existe tout de mme des signes positifs qui tendent nous faire penser que lactivit perlire nest pas dans limpasse Mais pour cela, il faudra sattaquer aux maux afin dassurer un avenir pour la perle. III. Lavenir de la perle Malgr les mauvais chiffres actuels de lactivit perlire, la perle a tout de mme un avenir possible. Pour cela il faudra que la Polynsie franaise prenne des mesures afin de palier aux disfonctionnements. Une amlioration de la production, des investissements dans la recherche et une amlioration de la commercialisation pourraient tre des solutions la crise rencontre par lactivit perlire. Lune des premires actions mener pour sortir lactivit perlire de la crise, consiste amliorer la qualit des perles de Tahiti. Nous avons vu prcdemment que la mauvaise qualit contribuait faire chuter le prix des perles au gramme ainsi, en palliant ce dfaut de qualit, les perliculteurs assureraient une certaine stabilit du prix de la perle. Dans le mme esprit, un certificat de qualit international pour les perles de Tahiti pourrait tre une solution aux problmes rencontrs par le secteur de la perle. Un investissement du territoire dans la recherche pourrait tre trs positif pour lactivit perlire. En investissant dans la recherche, le territoire pourrait contribuer trouver de nouvelles techniques de culture qui justement pourrait aboutir lamlioration de la qualit et aussi un meilleur rendement des fermes perlires. Enfin, pour remdier la crise, lactivit perlire se doit de retrouver une commercialisation bien meilleure de ces perles. Pour cela il faut palier la disparition probable du groupement dintrt conomique perles de Tahiti en trouvant un nouvel interlocuteur capable de promouvoir les perles noires de Tahiti en France et dans le reste du monde. Conclusion : Aprs avoir connu un dmarrage plus que prometteur, lactivit perlire en Polynsie franaise sest peu peu asphyxi victime de son propre succs. Le plan de sauvetage de la perle est en marche et son succs dpend la fois de l'amlioration de la situation conomique mondiale et de la remonte du cours, amorce dbut 2004. En cas dchec de ce plan, avec un bassin demploi estim sept mille personnes, la culture de la perle, si elle confirmait son effondrement, drainerait derrire elle une autre catastrophe sociale avec un probable exode sur Tahiti mais galement des problmes autrement plus graves grer pour les dirigeants que de penser une relle politique de vente de la perle.

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IntroductionLa magie de la Polynsie franaise sest construite au fil des sicles sur un socle de traditions crites ou orales occidentales, commenant ds Bougainville, et magnifiant cette rgion du monde jusqu en faire lincarnation du paradis terrestre. Parmi les symboles les plus forts de cet Eden, des mythes, comme celui des vahin , celui des couleurs (grce Gauguin), celui de la libert (dans le sillage des rvolts de la Bounty) ou plus simplement celui de la beaut naturelle. Mais depuis quelques annes, un autre ingrdient est venu sadditionner cette savante alchimie, pas nimporte lequel, puisquil fait rver les femmes du monde entier : la perle de culture de Tahiti. Un ingrdient qui synthtise tous les mythes prcdents, puisque la beaut, les couleurs et la magie des mers du sud se retrouvent tout entires dans les quelques millimtres de ces sphres daragonites. Aprs avoir connu des dbuts prometteurs, lactivit perlire est aujourdhui en crise. Cette crise, si elle devait durer, pourrait nuire au territoire polynsien tout entier. Afin de mieux comprendre les enjeux de lactivit perlire en Polynsie, nous allons voir la naissance de cette activit particulire en Polynsie, les disfonctionnement de cette ressource et lavenir de la perle.

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I. Naissance de lactivit perlire en Polynsie franaise. Les premires expriences de perliculture en Polynsie remontent lentre-deuxguerres mais il faudra attendre 1965 et lintervention de Jean Domard, chef du service de la pche qui ft venir des techniciens japonais de la greffe, pour enfin voir la premire vraie rcolte de perles dune qualit excellente. La fabrication, la production et la commercialisation seront traits dans ce chapitre pour comprendre comment ce joli succs fut le point de dpart dun essor formidable pour la Polynsie franaise. 1) Fabrication de la perle noire de Tahiti. Dans un premier temps, et ce afin de comprendre de quoi nous allons parler, nous allons voir comment se forme une perle. Pour cela nous verrons les tapes ncessaires lobtention dune perle noire de Tahiti. La culture des perles de Tahiti se droule en 5 tapes que nous allons voir et dtailler (annexe 1). La premire tape sappelle la collecte. Lhutre utilise pour produire les perles de Tahiti sappelle la Pinctada margaritifera (qui veut dire hutre perlire lvres noires) et que lon appelle communment nacre (annexe 2). Celle-ci vit naturellement dans les lagons polynsiens, fixe par son byssus aux coraux. Hermaphrodite, elle libre dans leau certaines priodes de lanne des ovocytes et des spermatozodes. Les ufs une fois fconds donnent naissance des larves : les naissains. Ceux-ci ont besoin pour survivre de se fixer labri des prdateurs et recherchent un endroit propice. Les fermes placent dans le lagon des collecteurs, dans lesquels les larves se sentent labri et se nichent. Lors de la seconde appele llevage, les jeunes hutres, ainsi naturellement collectes, sont prleves puis places sur des supports dlevage sous marin : les stations. Ces stations sont repres grce des balises et la croissance des nacres est surveille pour viter quelles ne soient touches par des maladies ou des prdateurs que sont le poulpe, le baliste, le perroquet et tout les autres poissons bec. Pour garder les nacres en bonne sant, il est indispensable dempcher les coquilles, mollusques ou algues de sy attacher. Ces parasites entrent en concurrence avec la nacre pour la nourriture, et, alourdissant sa coquille, lempchent de souvrir correctement pour filtrer leau. Certaines anmones, particulirement dangereuses, perforent la coquille de la nacre, pourtant trs solide, et la tuent. Tous ces parasites nuisent au dveloppement de la nacre. Leur nettoyage individuel rgulier est indispensable. Elles ne seront sorties de leau que quelques minutes. Au bout de quelques 3 longues annes, les hutres ayant atteint une taille denviron 10 12 cm de diamtre, sont prtes pour la greffe. La greffe (annexe 3) qui reprsente la troisime tape de fabrication de la perle est un processus semblable celui de lintrusion naturelle dun corps tranger dans lhutre : la premire raction de lanimal est de tenter dexpulser lintrus, quil soit grain de sable, parasite ou nucleus introduit par lhomme. Si lintrus nest pas rejet, il deviendra une perle. La greffe est une opration dune minutie extrme qui consiste introduire volontairement dans lhutre dite porteuse le nucleus, qui constituera le cur de la perle de culture. Lopration doit se drouler trs rapidement pour optimiser les chances de russite. En plus du nucleus, le greffeur introduit dans lhutre porteuse un greffon, petit morceau de manteau dune autre hutre, appele donneuse. Ce morceau de manteau ou greffon a plusieurs fonctions : dabord, il forme chez lhutre porteuse un sac autour du nucleus, le sac perlier, dans lequel la perle va se dvelopper. Il joue en outre un rle dterminant dans

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la qualit et les caractristiques de la perle venir. Cest le sac perlier qui scrte la nacre autours du nucleus selon un processus extrmement complexe et programm. Les couches successives dune paisseur de lordre du micron entourent le nucleus et crent ainsi la perle de culture. De nombreux essais ont bien sr t raliss pour trouver le meilleur implant greffer dans lhutre, et les nucleus sont aujourdhui des billes tailles dans la nacre dune moule du Mississipi. Curieusement, la substance la mieux accepte par ce mollusque bivalve des mers du sud est la coquille dune moule deau douce exclusivement prsente dans cette rivire amricaine. La quatrime tape sappelle la culture. Sur 1000 hutres greffes, certaines rejetteront le nucleus, dautres ne survivront pas. Au bout de 30 40 jours, seules 700 gardent le nucleus et le processus de constitution de la perle peut commencer. Sur ce nombre, certaines ne survivront pas aux prdateurs du lagon. Au bout de deux ans de culture, environ 500 perles seront rcoltes. Sur ce nombre, la moiti seulement est commercialisable et on trouvera uniquement une vingtaine de perles dites parfaites ! Ce sont ces perles qui sont choisies entre autre pour la cration de bijoux de trs grande valeur et recherches par les plus grands joailliers du monde. La crme des crmes, laboutissement de tout le travail dune ferme. Les tudes sur les fermes et les soins apports aux nacres permettent damliorer ce quota, dans une recherche incessante de productivit mais surtout de qualit. Une priode incompressible de deux annes est ncessaire lhutre pour produire une perle de qualit. Si la perle est rcolte avant terme, elle sera de qualit mdiocre car toutes les couches de nacre nauront pas t constitues. Dans le meilleur des cas, lhutre recouvre le nucleus de couches de nacre, entre 1 et 3 mm, en fonction de la sant et de la nature de lhutre elle mme. La perle obtenue pourra tre de diffrentes formes tailles et couleurs. La cinquime et dernire tape est la rcolte. Les rcoltes sont faites en prsence des greffeurs, ils peuvent ainsi juger leur propre travail effectu deux annes auparavant. Ils mesurent leurs propres rsultats et peuvent agir sur leur geste et technique si ncessaire. Ensuite, si la nacre est en bonne sant et si le greffeur juge que la perle obtenue est de trs belle qualit, il greffe nouveau et sans attendre. La perle extraite est alors simplement remplace par un nucleus de taille similaire. Cette fois-ci, la prsence du greffon nest pas ncessaire car le sac perlier est dj constitu. Si lopration est un succs, une nouvelle perle sera produite, plus grosse. Cest une sur-greffe. La rcolte est un moment magique. Cest linstant mystique, la concrtisation defforts et despoirs. Le premier tri par tailles et par formes est effectu sur le lieu de production. Le tri est une tape extrmement importante car il contribuera la valorisation des rcoltes. Aprs avoir vu les tapes menant la naissance dune perle, nous allons voir le processus de production et de commercialisation des perles.

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2) Production et commercialisation de la perle. Dans un second temps, il est ncessaire de connatre le cheminement du commerce de la perle. Pour cela nous tudierons la production et la commercialisation de la perle. Lanalyse de la production de produits perliers demeure difficilement contrlable. Le secteur informel prsent dans le milieu associ des pratiques commerciales pas toujours matrises (prsence par exemple de ngociants itinrants dans les les) rend trs difficile toute exactitude dans le recensement. Les seules sources pouvant nous renseigner sur cette production totale est le service des douanes par lequel transite lensemble des transactions et linstitut dmission doutre-mer. La production de perles se mesure donc par la quantit de produits perliers exports. Pendant les quinze premires annes, vritablement jusquen 1992, le secteur nexcde pas une production suprieure 1 tonne. Cette priode correspond aux diffrentes phases successives du dveloppement de lactivit. Les exprimentations des annes 70-80 ont couronn les premiers investisseurs, perliculteurs partir des annes 1990-92 o dmarre une croissance sans prcdent. En effet sur une priode de six ans, de 1993 1998, la production est passe de 1 6 tonnes, ce qui correspond en moyenne une augmentation dune tonne par an. Et si certains voyaient depuis 1996 les limites productives et exportatrices du secteur, lanne 1999 a montr les capacits conomiques dune industrie nouvelle. Entre 1998 et 1999, le volume total dexportation de perles brutes est pass de 6,1 tonnes 8,6 soit une augmentation de 40%. Par ailleurs, la mise en place en juillet 1999 dun nouveau systme de dclaration en douane, (baptis SOFIX) qui taxe les ouvrages en perles a eu pour consquence un accroissement des exportations de ces produits dans les six premiers mois de lanne. Pour preuve, en 1998, 500 kilogrammes douvrages ont t exports contre 2,4 tonnes en 1999 de janvier juillet. A linstar de la production, le commerce des perles, montre le mme profil de croissance pour le march des ventes. Exprims en millions de francs pacifique (1000 Franc CFP = 8,38 ), les statistiques sont fournies par le service des douanes qui recense lensemble de la vente des produits perliers depuis son commencement en 1972, jusquen 1999. Comme nous venons de le constater, lactivit perlire en Polynsie franaise reprsente une aubaine. En effet, grce aux ressources naturelles que possde ce pays, une formidable activit fleurissante voit le jour entranant avec elle un impact financier exceptionnel.

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3) Impact de lactivit perlire sur la Polynsie franaise. Dans un troisime temps, lactivit perlire a entran un dveloppement conomique pour la Polynsie franaise. En crant des emplois et devenant une ressource conomique indispensable au territoire, lactivit perlire a permis un essor conomique pour la Polynsie franaise Le recensement des emplois issus de lactivit perlire est trs difficile obtenir prcisment, dune part parce que dans les statistiques fournies par le Territoire, aucune subdivision catgorielle relative la perliculture na t cre. Le comptage est regroup au sein de la dfinition socioprofessionnelle des agriculteurs exploitants qui comporte lagriculture, la pche et la perliculture. Dautre part, lors dun entretien avec la caisse de prvoyance sociale, il est indiqu que dans le secteur de la perle le non-salariat est fortement dvelopp. Pour preuve, la caisse de prvoyance sociale qui publie chaque anne un guide conomique du Territoire, indiquait en 1996, la perliculture occupait mille salaris, quatre cent de plus quen 1994, un chiffre qui doit tre multipli par quatre ou cinq avec le non-salariat, prcise t-elle. Selon linstitut territorial de la statistique, entre 1983 et 1988, la catgorie agriculteurs exploitants perdait prs de 15 % de ses effectifs dont beaucoup se tournrent vers les emplois cres par le secondaire, notamment le btiment en pleine expansion cette priode et le tertiaire administratif plus rmunrateur. A contrario, le taux de variation entre 1988 et 1996 progressait de 36,6 % soit 20,1 % de plus que la moyenne totale de tous les actifs occups. Longtemps dnigre, la catgorie agriculteurs exploitants se positionne au second rang juste derrire la catgorie cadres et devant celle des ouvriers. Cette croissance soudaine est directement lie lessor du secteur perlier partir des annes 1990 qui reprsente, selon les estimations de linstitut territorial de la statistique, 70 80 % des effectifs de la catgorie agriculteurs, compter de cette date. Parmi les mtiers porteurs, on peut parler du mtier de greffeur. Le dveloppement du secteur en Polynsie franaise partir des annes 1980 1990 a trs vite cre une pnurie de greffeurs qualifis. Les salaires moyens ont considrablement augment, au point datteindre couramment 50 000 francs CFP par mois. Ainsi afin de combler se manque de greffeur, les services territoriaux (service de la mer et de laquaculture) en partenariat avec le ministre de la mer ont cr une cole (centre des mtiers de la nacre et de la perliculture) Rangiroa en 1991. Cette cole a pour but denseigner les techniques et connaissances lies la nacre et la perle. Elle sadresse surtout aux jeunes polynsiens dsireux de sinvestir dans une activit dlicate qui require de bonnes connaissances et une exprience certaine. Les deux annes 1997 et 1998, ont vu la conscration du premier greffeur polynsien originaire des Tuamotu, M. Petero Tupana. Celui-ci travaille pour son compte ; son taux de rtention atteint entre 70 et 80 % de perles rondes. Son parcours de greffeur montre la patience et la persvrance dont il faut faire preuve pour russir. La cration demploi lie lactivit perlire allait littralement redonner vie certains atolls des Tuamotu qui se dpeuplaient dramatiquement, les populations tant, avant le dveloppement de cette activit nouvelle, attires par les nons de Papeete (annexe 4). Cest le cas, par exemple de Takaroa et de Takapoto, aux Tuamotu du nord, mais galement de biens dautres petites les o le nombre de concessions maritimes a littralement explos dans les annes quatre vingt : Hikueru, Fakarava, Kauehi, Makimo, Anna, un grand nombre datolls ont aujourdhui mobilis leurs nergies pour produire des perles. Actuellement deuxime ressource conomique du pays, lindustrie perlire regroupe sept mille emplois, soit presque 10 % de la population active. Le graphique de lannexe 5

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rsume la contribution du secteur perlier dans les exportations et les ressources propres du territoire. Les ressources internes comprennent le tourisme, les exportations dont le secteur perlier et les pensions et retraite qui ne figurent pas sur ce graphique. Les ressources propres du territoire augmentent considrablement depuis 1992 puisquelles ont plus que double en cinq ans. Le secteur perlier soctroie la croissance la plus forte sur lensemble de la priode puisque les gains ont t multiplis par 5,8 contre 2,5 pour le tourisme qui demeure de loin la premire source de revenus pour le territoire. La perle noire est le premier secteur dexportation surtout depuis 1992 comme le montre la superposition des courbes. En moyenne, sur la priode 1992 1998, lactivit perlire reprsente 90 % des exportations en valeur avec 14,65 milliards de francs CFP de gains contre 0,4 milliards pour la deuxime activit le coprah. Cette concurrence dbride devait galement et trs logiquement, aboutir une dsorganisation du march, trop de petits producteurs trs endetts ayant couler en mme temps leurs productions, souvent de qualit mdiocre, un nombre tout de mme limit dacheteurs.

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II. Les disfonctionnements de lactivit perlire.Comme nous venons de la voir, lactivit perlire revt en Polynsie franaise une trs grande importance. Nanmoins celle-ci connat de gros disfonctionnements qui pourraient lui nuire plus ou moins long terme. La qualit des perles, les difficults du groupe dintrt conomique perle de Tahiti et la concurrence sur des marchs instables sont autant de facteurs qui viennent menacer lactivit perlire de Polynsie franaise. 1) La qualit en cause. Tout dabord lactivit perlire en Polynsie franaise a t victime de la qualit de sa production perlire. En effet, diffrentes raisons ont amen les producteurs de perle de Polynsie franaise introduire sur le march des perles de qualit moyenne voir mdiocre. Lengouement pour lexploitation perlire est une de ces raisons. A lavnement de cette nouvelle activit des centaines de Polynsiens se sont lancs dans ce nouveau mtier. Malheureusement 90 % dentre eux se sont lancs sans rellement dtenir les mthodes, connaissances et moyens ncessaires cette activit qui requiert rigueur et patience. Sen ai suivi un afflux de produits de qualit moyenne ou mdiocre lexemple des perles issues des hutres non suivies ou nettoyes irrgulirement, ou encore des perles immatures dont on a raccourci le temps pass en levage. Lendettement de certains perliculteurs est galement une des raisons qui a fait que des perles de mauvaise qualit se sont retrouves sur le march. Selon Philippe Rosier, matre de recherche de lunit Oceanis et spcialiste de la perliculture, ce qui se passe est extrmement grave, on est au fond du trou ! Beaucoup de perliculteurs sont endetts et, pour sen sortir, ils vendent parfois 400 francs CFP le gramme des lots de qualit mdiocre et rservent les plus belles perles pour des ventes lunit afin den tirer le plus de profits possible. A titre de comparaison, un gramme de perle de qualit cote actuellement 1400 francs CFP (alors que son prix oscillait entre 3000 francs CFP et 4000 francs CFP il y a une dizaine dannes). Toujours selon Philippe Rosier la qualit de production est mdiocre, nous sommes encore des mthodes empiriques et alatoires, la Polynsie na pas encore accd aux moyens actuels de productions . Une mdiocrit lie en partie une surproduction de perles de mauvaise qualit et brades. Un exemple : en 1997, pour obtenir 14,7 milliards de francs lexport, il fallait vendre cinq tonnes de perles. En 2002, pour obtenir la mme somme, il a fallu en exporter plus de onze tonnes (annexe 6) Lintroduction de ces perles de mauvaise qualit a contribu considrablement faire baisser le prix de la perle et donc nuire lactivit perlire en Polynsie franaise. Lune des consquences immdiate de cette diminution des revenus de lactivit perlire est la disparition de nombreuses fermes perlire ; de 1990 2008 larchipel est pass de 2700 concessions 700 concessions. Si la Polynsie est dsormais le premier producteur mondial de perles de culture, elle sest toutefois expose une grave crise depuis un an se traduisant par une baisse des prix rsultant principalement dune matrise insuffisante de la qualit des perles introduites sur le march. Le Gouvernement territorial tente de dissuader la mise sur le march de perles de mauvaise qualit. Nanmoins, la production de faible qualit nest pas le seul responsable de la crise, les problmes de commercialisation sont galement en cause dans la crise que traversent les perliculteurs.

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2) Le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti. Ensuite, la commercialisation des perles Polynsienne ltranger connat actuellement de grosses difficults en raison du retrait du groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti. En 1993, le gouvernement de Polynsie Franaise a cr le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti dont le but est de promouvoir la perle de Tahiti et ses produits drivs linternational. Parmi ces rles, ce groupement est galement charg de limiter lintroduction sur le march international des perles de qualit moindre afin dviter une diminution du prix de la perle comme nous avons pu le voir prcdemment. Compos des principaux acteurs de lactivit perlire en Polynsie franaise (le Territoire, le Syndicat Professionnel des Producteurs de Perles qui rassemble les 14 plus grandes entreprises perlires avec 60 % de la production et les groupements dintrt conomique Poe Rava Nui et Tahiti Pearl Producer), les missions de ce groupement sont de dvelopper le commerce des perles de Tahiti, valoriser la perle de Tahiti, mais galement de satisfaire aux demandes du gouvernement de Polynsie franaise, des professionnels de lindustrie et des consommateurs. A sa cration, le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti tait trs actif sur le plan de la promotion. Il est notamment lorigine du Tahitian Pearl Trophy ou encore des Tahitian Pearl Pincess qui sont respectivement une comptition internationale de cration bijoutire entirement ddie aux perles noires de Tathiti et la nomination dambassadeurs, dont le plus emblmatique restera Robert Teriitehau champion de funboard, chargs de promouvoir la perle tahitienne . Mais aujourdhui le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti est en proie de graves difficults conomiques dues la suspension du droit spcifique sur la perle lexportation. Ce droit est une taxe lexport sur les perles qui a t cr en 1995. Son but tait de limiter la surproduction et donc de par ce fait dassurer une production de qualit pour viter ce que nous avons pu voir dans le paragraphe prcdent. Le 1er octobre 2008, le gouvernement de Polynsie franaise sous limpulsion du prsident Gaston Tong Sang a dcid de suspendre ce droit spcifique sur la perle lexportation au moins jusqu la fin de lanne 2008 afin de relancer les exportations de perle de Tahiti. Pour information, sa cration, cette taxe reprsentait 5,71% du prix du gramme alors quaujourdhui ce chiffre a doubl. Les recettes dgages grce cette taxe lexportation, de lordre du milliard de francs annuel, taient reverses hauteur de 60 % pour le budget du pays et de 40 % pour le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti. La suspension du droit spcifique sur la perle lexport a priv le groupement dintrt conomique sur la perle de Tahiti de sa source de revenu principale. Le 22 octobre, Alfred Martin, prsident du groupement dintrt conomique perles de Tahiti signait une lettre de cessation de paiement en raison dune trsorerie en-de des frais de fonctionnement couvrir et des engagements faits auprs des partenaires trangers. En rsulte la mise en redressement judiciaire du groupement. Suite ce redressement, le syndicat professionnel des producteurs de perles, le groupement dintrt conomique Poe O Tahiti Nui et le syndicat des petits et moyens producteurs de perles de Polynsie franaise, tous acteurs de lactivit perlire et membres du groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti ont dmissionn de ce groupement, actant ainsi la fin dune histoire de quinze ans. Les difficults rencontres par le groupement dintrt conomique pour la perle de Tahiti avaient stopp ses activits en France avant mme que le redressement judiciaire nintervienne. Pour exemple, lors du salon de la joaillerie, bijouterie et horlogerie (Orhopa) qui regroupait prs de 270 exposants dans le bois de Vincennes Paris dbut octobre 2008,

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les spcialistes en bijouterie mtropolitain tait plus quamer de larrt dactivit de leur interlocuteur pour le march de la perle de Tahiti. La disparition probable de cet interlocuteur privilgi reprsente un grand handicap pour la promotion et la commercialisation des perles de Tahiti dans le monde. Dautant plus quau jour daujourdhui, sur des marchs difficiles, les perles de Tahiti rencontrent une concurrence froce venue de nombreux autres pays.

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3) Rude concurrence sur des marchs instables. Enfin les flux dargent rapports par le commerce de la perle ont attir la convoitise de nombreux pays. En effet, les difficults conomiques rencontres par certains pays ont ouvert lactivit perlire une concurrence sans cesse en augmentation. La crise de la perle sur les marchs vient aussi de causes directes extrieures la Polynsie franaise telles que la chute du dollar et du yen (devises des deux principaux marchs) et la rcession du march amricain qui absorbait jusqu prsent 40 % de la perle de Tahiti. A quoi sajoute leffondrement du march de la perle de Tahiti au niveau mondial comme le montrent les chiffres. Ainsi, toutes perles confondues, on a perdu plus de 1 tonne, sur 4, durant le premier semestre 2008, par rapport au premier semestre 2007 (3 175 409 kg contre 4 366 784 kg). En valeur, cela reprsente prs de 35 % de perte sur les mmes priodes (2 927 137 533 francs CFP de janvier juin 2008 contre 4 453 904 859 francs CFP de janvier juin 2007). Linstabilit des principaux marchs gnrer des convoitises. Aujourdhui la Polynsie franaise reste le plus grand producteur de perles de la rgion ocanienne, suivie par les les Cook dont la production est relativement plus faible. Dautres pays, notamment les les Fidji, les les Marshall, les Etats fdrs de Micronsie, les Tonga, la Papouasie-Nouvelle Guine, les les Salomon et Kiribati en sont diffrents stades de la commercialisation. Ces dernires annes, le montant moyen des exportations de perles dans la rgion ocanienne sest situ aux alentours de 110 millions de dollars par an ; soit une diminution par rapport au record de 170 millions de dollars de lanne 2000, d loffre excdentaire et la mauvaise qualit des perles. Si les pays lvent essentiellement lhutre Pinctada margaritifera pour la perle noire quelle produit, il est possible de diversifier la gamme de perles provenant du Pacifique. Par exemple, des stocks de Pinctada maxima (perles dAustralie) se trouvent galement dans le milieu naturel des les Salomon comme en Papouasie-Nouvelle-Guine. Cette espce produit une perle blanche luminescente vendue sous lappellation de perle des mers du sud. Une entreprise de Milne Bay (PapouasieNouvelle-Guine) se spcialise actuellement dans llevage de Pinctada maxima. Lhutre perlire ailes noires, Pteria penguin, se trouve aux les Fidji et aux Tonga et produit des mabs, qui prsentent des nuances violettes semblables celles des perles dormeaux. Les nouveaux acteurs de la filire perlire ont recours diverses stratgies de mise en valeur de leurs produits. Les les Fidji ont accompli des progrs importants dans la production commerciale et le secteur perlier devrait, selon le plan dcennal des pouvoirs publics, atteindre les 40 millions de dollars fidjiens. Le secteur priv occupe dj un crneau exclusif du march pour la commercialisation des perles fidjiennes. En Micronsie, ainsi que lexplique M. Masahiro Ito, du collge de Micronsie, on semploie adapter les rsultats dessais conduits dans des closeries et des fermes en vue de crer des petites entreprises, pouvant tre gres par des collectivits rurales. Latoll Nukuoro offre un exemple concret de cette approche. En effet, la collectivit locale y gre une petite entreprise perlire en toute autonomie et les rsultats obtenus sont concluant. Parmi la nouvelle concurrence laquelle la Polynsie franaise se retrouve confront, on pourrait bientt trouver dans les tout premiers rangs lIndonsie. En effet, lIndonsie se servant des techniques labores en Australie est aujourdhui capable de produire des perles dune qualit suprieure un cot bien infrieur celui des perles australiennes de par une main uvre moindre cot. Comme nous venons de le voir dans ce chapitre, au fur et mesure de son volution, lactivit perlire en Polynsie franaise sest vue confronte des disfonctionnement de plus en plus nombreux qui lui sont dfavorable. En dpit de cela, il existe des solutions aux

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difficults rencontres par lactivit perlire en Polynsie franaise. Et cela dans le but de remdier ces carences et dassurer lavenir de la perle.

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III. Lavenir de la perle.Comme nous venons de le voir, lheure daujourdhui, lactivit perlire en Polynsie franaise est entre dans une crise qui est en train de lui nuire gravement. Mais comme tout problme il existe des solutions, les diffrents acteurs de la perle ont dcid de combattre la crise en amliorant la production, la technique de vente et en misant sur la recherche. 1) Lamlioration de la production. Tout dabord, lun des axes deffort suivre pour assurer lavenir de lactivit perlire en Polynsie franaise doit tre un effort sur la production. En effet, les perliculteurs se doivent davoir une production de meilleure qualit. Les solutions pour lamlioration de la production viennent de la cration future dun procd didentification et de traabilit des perles de culture, de procds dobtention spcifique des perles de Tahiti ainsi que de certifications et protections internationales Dans le cadre du procd didentification et de traabilit des perles de culture, le marquage intra-nuclus par traceur minral permettra didentifier, de manire incontestable et dfinitive, lorigine de la perle de Tahiti. Lapplication de cette technologie dexception cible, travers lidentification, une protection internationale, une valorisation du produit et une prennisation de la filire. Lincorporation dun traceur rendra possible une rgulation de la production et autorisera un contrle de la qualit lexportation. Elle agit ainsi sur la mise en valeur de lexcellence du produit et de sa filire. Le caractre infalsifiable et inaltrable du marquage assurera quant lui une parfaite traabilit du produit, par simple lecture au rayon X sans altration de la surface perlire. La lisibilit de la filire commerciale minimalise la fraude et scurise la production envers la contrefaon. La longvit du moyen tend vers une matrise de la chane de production, ds la source, et contribue lorganisation dune distribution contrle. Pour ce qui est du procd dobtention spcifique des perles de Tahiti, la caractrisation des mcanismes cellulaires et lidentification des conditions environnementales dimplantation du greffon ont permis dexplorer les moyens antiseptiques spcifiquement adapts pour la greffe chez Pinctada margaritifera. Deux procds prophylactiques, curatifs primplantatoires et prventifs post-implantatoires du greffon, ont t labors pour amliorer la rtention de la greffe et la qualit de production perlire. Il en rsulte une structuration plus homogne du sac perlier et en finalit une bio minralisation plus rgulire de la perle. La production est ainsi qualitativement amliore et valorise. Ces procds constituent lunique mode de production biologique assiste, conforme la lgislation sanitaire et spcifique la greffe, en Polynsie franaise. Les compositions et les conditions demploi de ces moyens sont respectueuses des normes sanitaires en matire de protection des milieux lagonaires polynsiens. En excluant un impact biochimique destructeur ces procds contribuent la scurisation, la valorisation et au dveloppement durable de la filire de production. Ces procds, didentification du nuclus et dobtention spcifique des perles de Tahiti, comptent parmi les critres qui permettent ddifier un rfrentiel dorigine et dauthentification des techniques. Ils sont les lments constructeurs dune production rgule, dun contrle qualitatif et dune diffusion rglemente. Ils permettent daccder une appellation protge et une certification commerciale internationale. Cette singularit

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assure une diffrenciation du produit et de sa filire. Elle leur confre une reconnaissance, une valorisation et une protection internationales. Ces conditions rpondent aux exigences des marchs internationaux afin dassurer la clientle des garanties dexcellence. La Polynsie franaise qui devrait bnficier en primeur de ces technologies, serait la pionnire dans ce qui pourrait devenir une base de normalisation internationale de perliculture. Et, nous voyons bien que pour pouvoir amliorer la qualit de production, la Polynsie franaise se doit dinvestir dans la recherche.

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2) Investissement dans la recherche. Aprs avoir franchi une premire tape en inaugurant en novembre 2002 un laboratoire consacr la recherche sur les hutres perlires dirig par linstitut de recherche franais sur lexploitation de la mer, le gouvernement Polynsien se doit de continuer dinvestir pour la recherche. Dans la continuit des actions de recherche engages depuis 2003 sur la perliculture, le centre Ifremer de Tahiti a bnfici du soutien financier du pays par le biais du ministre de la Perliculture. La domestication de lhutre perlire entre maintenant dans une phase oprationnelle : les progrs dans les techniques dlevage en laboratoire permettent dores et dj de produire les familles qui serviront de base de travail sur la slection gntique selon les critres de couleur des perles et la vitesse de dpt de la nacre. Le laboratoire Biotechnologie et qualit des perles a t mis en place pour les recherches sur loptimisation de la greffe et lamlioration de la qualit des perles. Les marqueurs molculaires de minralisation disponibles ont t utiliss pour comparer des perles de qualit des perles dfauts (post-doctorat financ par le pays). Les rsultats obtenus ouvrent de nombreuses perspectives dans la comprhension des mcanismes de formation des perles. Le projet de groupement de recherche sur lamlioration de la qualit des perles (Adequa) a t engag pour quatre ans de 2007 2010. Lensemble des facteurs intervenant dans la formation des perles sera pris en compte par les participants du groupement de recherche au moyen dapproches intgres et pluridisciplinaires (onze partenaires, dont sept universits). Le programme Perliculture durable (Perdur), dont lIfremer assure la coordination scientifique, rassemble toutes les quipes travaillant dans le cadre des recherches sur lhutre perlire en Polynsie franaise. Il a galement t accept par lagence national de recherche avec un cofinancement tat-pays mis en place dans un premier temps pour les deux annes 2006 et 2007. Le rseau de surveillance pathologie des hutres perlires a confirm le bon tat sanitaire des mollusques bivalves en Polynsie franaise. Le centre de Tahiti accueille pour cette action un technicien du service de la perliculture , service qui a fourni galement une partie des quipements du laboratoire. Un projet daction intgre a t obtenu pour mettre en place avec lAustralie le premier rseau dinformation sur les maladies des hutres perlires dans le Pacifique. La thse sur loptimisation de captage de naissain de lhutre perlire en lagons datolls a dbut en octobre 2006. La mthode didentification des larves par immunologie a t valide. Le calendrier et les modalits pratiques des interventions sur latoll atelier de Ahe ont t dfinis. Les liens avec luniversit de Polynsie franaise ont t renforcs. Le nouveau professeur de biologie marine est le directeur de la thse Modlisation de la croissance et de la dispersion des larves de lhutre perlire Pinctada margaritifera en lagon polynsien effectue dans le laboratoire Domestication de lhutre perlire. Des conventions daccueil concernant deux matres de confrences ont t signes avec luniversit pour un travail commun dans le cadre des groupements de recherche Perdur et qualit de la perle. Les perliculteurs ont fait part au ministre de leurs proccupations concernant les questions de confidentialit et de protection des rsultats de la recherche. Ils ont demand une rvision des clauses des conventions en vigueur. De plus, un projet de comit de confidentialit sera prpar pour examiner les propositions de publications dans le domaine sensible de la perliculture. Lamlioration de la production grce la recherche nest pas le seul facteur pour relancer lactivit perlire. Afin de pouvoir relancer cette activit il faut galement revoir la mthode de commercialisation.

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3) Amlioration de la technique de vente. Ensuite, le bilan actuel du secteur de lactivit perlire semble tre li galement une absence de fdralisme. Autrement dit, beaucoup roulent pour leur propre compte et sont livrs eux-mmes. Afin dviter cela et pour aller de lavant le secteur de la perliculture se doit galement damliorer la technique de vente de ces perles en se fdrant. En octobre 2008 a t cr le groupement professionnel des producteurs de nacres et de perles de Polynsie par des professionnels du secteur, qui veulent sauver les quelques 600 perliculteurs, actuellement en grande difficult. Ce jeune groupement de nacriculteurs et de perliculteurs souhaite rationaliser et organiser le dveloppement durable et quitable de la production nacre et perlire, afin de favoriser la paix sociale, lemploi et le maintien des populations dans leur le dorigine , expliquait Martin Coeroli, consultant pour le groupement dintrt conomique professionnel des producteurs de nacres et de perles de Polynsie. Martin Coeroli prcisait que le groupement sengage fournir des revenus stables aux perliculteurs des les, en privilgiant une rpartition quitable et en instaurant une charte respectueuse de lenvironnement, des conditions de travail et de la rglementation en vigueur . Selon le groupement dintrt conomique, la crise actuelle est la plus grave quait jamais connu le secteur de la perliculture. Dans ce contexte trs difficile, le groupement appelle une action coordonne , prcise le prsident du groupement dintrt conomique, Alfred Porlier. Bien plus, nous avons dcid de ragir et de proposer, la puissance publique et aux professionnels, un plan de sauvetage du secteur. Cette approche systmique se fonde sur des valeurs dquit, dintgrit et de respect des rgles communes . Selon le groupement dintrt conomique, la crise actuelle est cause par des facteurs externes et internes au secteur, et elle ne pourra tre rsolue que par la mise en place dune structure de rgulation du march de la perle, qui encadre la fois la production, la commercialisation et la promotion. Cette structure devra tre administre par tous les acteurs du secteur et mettre sa disposition toutes les institutions concernes du Pays, souligne encore Martin Coeroli. Elle fournira tous les services utiles et ncessaires aux producteurs dsireux dobtenir un revenu quitable, grce notamment linstauration de licences dexploitation et la prise en charge de leur commercialisation . Ce centre international de ngoce, baptis Tahiti pearl trade center, serait charg de faire le lien entre les producteurs, les ngociants, les fabricants et les dtaillants internationaux. Il serait charg de surveiller lattribution des licences (dimportation de nuclus, dexploitation nacrire et perlire, de greffeurs, de ngociants) mais aussi de superviser lassistance technique aux professionnels ou encore la certification des perles de Tahiti.

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Conclusion :Aprs avoir connu un dmarrage plus que prometteur, lactivit perlire en Polynsie franaise sest peu peu asphyxi victime de son propre succs. Le plan de sauvetage de la perle est en marche et son succs dpend la fois de l'amlioration de la situation conomique mondiale et de la remonte du cours de la perle, amorce dbut 2004. Paralllement a, la stratgie de communication devrait permettre de repositionner l'image de la perle de culture de Tahiti. Lintroduction de leuro en Polynsie franaise voulu par le gouvernement du territoire pourrait, si cela se faisait un jour, faciliter le commerce des perles au niveau international. En cas dun chec de ce plan, avec un bassin demploi estim sept mille personnes, la culture de la perle, si elle confirmait son effondrement, drainerait derrire elle une autre catastrophe sociale celle-ci avec un probable exode sur Tahiti et des problmes autrement plus graves grer pour les dirigeants que de penser une relle politique de vente de la perle.

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ANNEXE 1

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ANNEXE 2

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ANNEXE 3Greffeuse prte laction

Outils de greffe et de sur-greffe.

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Greffeurs en action.

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ANNEXE 4

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ANNEXE 5

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ANNEXE 6

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