Memoire master medecine de catastrophes observatoire des risques naturels
-
Upload
sadrack-bertrand-matanda -
Category
Environment
-
view
313 -
download
9
Transcript of Memoire master medecine de catastrophes observatoire des risques naturels
ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE DES CATASTROPHES Mémoire présenté pour l’obtention du Diplôme inter-universitaire de Formation en
Médecine des Catastrophes et la Qualification de formateur d’experts en Médecine des Catastrophes
(Master degree equivalent)
Par :
MATANDA Sadrack Bertrand Licencié en Géographie,
Spécialité Environnemental studies Option : Pauvreté
Année académique 2000 – 2002
UNIVERSITE DE PARIS XII
Faculté de Médecine de Créteil
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales
OBSERVATOIRE DES RISQUES NATURELS AU CAMEROUN
RELATION PLUIES-INONDATION ET PLAN ORSEC : Le cas des villes côtières de Kribi, Douala et Limbé
SOUS LA DIRECTION DE :
Ing. Georges DHONNEUR Ingénieur Général
Vice Président Société française De la météorologie tropicale
SOUS LA SUPERVISION DE :
Dr. Edouard GUEVART Coopération française MINSANTE-DOUALA
Cameroun
Dr. Fabien CATALA Urgentiste
Centre hospitalier ALBI SAMU 81 France
i
A Monsieur William Aurélien ETEKI MBOUMOUA, Président de la Croix-Rouge Camerounaise pour son appui sans faille à la réalisation de ma formation.
A mes parents Monsieur André MATANDA et Emilienne SENGUE qui ont toujours placé ma réussite scolaire au centre de leur préoccupation.
A Monsieur KOUYA Pierre et Madame pour l'encadrement
physique. A Monsieur NGEA Théodore et Madame pour le soutien
moral. A mes tantes, oncles, frères et sœurs dont l'assistance en
tout point n'a pas fait défaut. A mes grand-parents Sadrach Charles MATANDA et Olga
KALLA pour leur affection.
DEDICACE
ii
Au Dr Xavier EMMANUELLI pour la disponibilité et la persévérance
dans le processus de Formation des premiers Médecins de Catastrophes
au Cameroun.
Aux Docteurs Catherine BERTRAND et Jean-Marie FONROUGE
pour leurs idées éclairées dans la mise en œuvre de notre programme de
Formation.
Au Dr Alain Georges ETOUNOI MBALLA pour ses sages conseils tout
le long de notre formation.
A mes Directeurs: Ing. Georges DHONNEUR et Dr Fabien CATALA
qui m'ont proposé ce Travail et l'ont conduit jusqu'au bout en dépit de leurs
lourdes taches professionnelles, académiques et familiales. Je vous
exprime ma profonde gratitude et mes vifs remerciements.
A mon Superviseur Dr Edouard GUEVART pour sa contribution
franche dans l'élaboration finale de ce travail.
A tous le personnel cadre de la Croix-Rouge Camerounaise pour le
soutien psychologique le long de ma formation.
A Madame Helen TAMBE pour qui j'ai beaucoup de reconnaissance
et d'estime.
A tous mes camarades du groupe TOTO : Siméon KOUTANG, Pierre-
Marie WA, Céline NGUELE, Roselyn GHOGUMO, Augustin TOTO.
A tous ceux et celles qui ont participé de près ou de loin à la
réalisation de ce travail et dont les noms ne figurent pas ici.
REMERCIEMENTS
iii
DEDICACE ………………………………………………………………………...i
REMERCIEMENTS……………………………………………………………….ii
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………iii
LISTE DES ABREVIATIONS…………………………………………………...vii
LISTE DES TABLEAUX…………………………………………………………ix
LISTE DES PHOTOGRAPHIES ET SCHEMAS………………………………x
RESUME…………………………………………………………………………..xi
INTRODUCTION
Généralités………………………………………………………………………...1
Intérêt du thème…………………………………………………………………..2
Description des sites……………………………………………………………..3
Problématique……………………………………………………………………..4
Objectif général …………………………………………………………………..4
Objectifs spécifiques……………………………………………………………...4
Sources d'information…………………………………………………………….5
PREMIERE PARTIE :
PLUIES-INONDATIONS ET ORGANISATION DES SECOURS : LE
CONTEXTE ACTUEL
Chapitre I: LES PLUIES: FACTEURS ET DONNEES
A- Les facteurs des pluies…………………………………………………7
TABLE DES MATIERES
iv
1 - La proximité de la mer………………………………………….7
2 - Le relief et les mouvements des masses d'air……………….7
3 - Le réchauffement de la planète………………………………..9
B- Les données sur les pluies…………………………………………..11
1 - Les structures de collectes……………………………………11
2 - Le processus d'acheminement des données…………........12
3 - Les utilisateurs des données…………………………………14
Chapitre 11: LES INONDATIONS: CAUSES ET BILANS
ANTERIEURS
A - Les causes des inondations…………………………………………17
1 - Les causes naturelles…………………………………………17
2 - Les causes anthropiques……………………………………..20
B - Les bilans antérieurs…………………………………………………24
1 - Les bilans humains…………………………………………….24
2 - Les destructions matérielles………………………………….26
Chapitre III : L'ORGANISATION DES SECOURS
A - L'aspect administratif…………………………………………………28
1- La coordination des activités………………………………….28
2- L'organisation des structures parapubliques et
humanitaires………………………………………………………..29
B - L'aspect logistique…………………………………………………………..31
1 - Les moyens matériels…………………………………………31
2 - Les aides reçues……………………………………………….32
v
DEUXIEME PARTIE:
POUR UNE GESTION ADEQUATE DES INONDATIONS FUTURES
Chapitre I : LA PREVISION: AMELIORATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITES ………………………..35
A - Equipements en ressources des structures de collectes des
données pluviométriques…………………………………………….35
1 - Réaménagement des structures de collectes………………….35
2 - Renforcement du personnel……………………………………..35
B - Les données : le traitement et la diffusion…………………………37
1 - Pour un traitement décentralisé…………………………………37
2 - La diffusion des données aux ayants droits……………………38
C - Utilisation des prévisions…………………………………………….38
1 - Courte échéance………………………………………………….39
2 - Moyenne échéance……………………………………………….39
Chapitre 2 : PLAN ORSEC-INONDA TION : COMPOSANTES ET
INFORMATION EDUCATION COMMUNICATION (IEC)
A – Composantes………………………………………………….41
1 - Définition du plan ORSEC……………………………...41
2 - Organigramme ORSEC-INONDATION………………42
3 - Les moyens publics et prives………………………….44
B - Information éducation communication (IEC)……………….46
1 - Information préventive………………………………….46
2 – Documentation………………………………………….47
3 –Alerte……………………………………………………..48
4 – Simulation……………………………………………….49
vi
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
. Conclusion ………………………………………………...51
. Perspectives……………………………………………….52
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………….53
ANNEXE……………………………………………………………55
vii
ART : Agence de Régulation de Télécommunications ASECNA : Agence de Sécurité pour la Navigation Aérienne en
Afrique
BRAM : Bulletin Régional d'Alerte Météorologie CCC : Complexe Chimique Camerounais CDC : Cameroon Development Corporation CRTV : Cameroon Radio Television DPC : Direction de la protection civile DRAC : Délégation Régionale de l'Afrique Centrale FISRC/CR : Fédération Internationale des Sociétés Croix Rouge et
Croissant Rouge.
FIT : Front Intertropical IEC : Information Education Communication IRGM : Institut de Recherche Géologique et minière LABOGENIE : Laboratoire de Génie Civile MASH : Mise en Alerte des Services Hospitaliers MATGENIE : Parc National de Matériel de Génie Civile MINAS : Ministère des affaires sociales
LISTE DES ABREVIATIONS
viii
MINAT : Ministère de l'administration Territoriale MINPOSTEL : Ministère des Postes et Télécommunications ONG : Organisation Non-Gouvernementale ORSEC : Organisation des Secours OMM : Organisation Mondiale de la Météorologique PMUC : Pari Mutuel Urbain Camerounais PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement SNEC : Société nationale des eaux du Cameroun SOCAPALM : Société Camerounaise des Palmeraies SONARA : Société Nationale de Raffinage SOWEDA : South-West Development authority
TU : Temps Universel
ix
Tableau I : Victimes des trois(3) Grandes Inondations dans
la côte Camerounaise…………………………………………….25
Tableau II : Aides Reçues par les Sinistrés des inondations
de Kribi 1998……………………………………………………….33
Tableau III : Les moyens publics et privés……………………………………45
LISTE DES TABLEAUX
x
Photo I: Station météorologique de Debundscha……………………………13
Schéma I : Organigramme plan ORSEC Départemental…………………...43
Schéma II: Les causes des inondations………………………………………46
Schéma III : Conduite à tenir en cas d'inondations………………………….47
LISTE DES PHOTOS ET SCHEMAS
xi
Le présent mémoire de fin de formation porte sur l'observatoire des
risques naturels au Cameroun: relations pluies-inondations et plan ORSEC:
le cas de trois villes côtières: Kribi, Douala et Limbé. Notre travail a pour but
principal: les propositions pour la mise en place des mécanismes fiables et
efficaces. Afin de réduire les pertes en vies humaines et matérielles au
cours des inondations avenir dans les villes ci-dessus citées.
Pour y parvenir, nous avons effectué un tour d'horizon des facteurs
qui favorisent les pluies abondantes, les méthodes prévisionnelles, les
causes physiques et anthropiques des inondations, l'organisation des
secours pendant cette catastrophe des années antérieures dans la
première partie du travail. En seconde partie, nous proposons l’amélioration
en matière prévisionnelle et d'organisation des secours tout comme les
éléments pour une bonne information, éducation, communication des
populations et les autorités pour une réduction des pertes humaines et
matérielles en cas d'inondations.
RESUME
INTRODUCTION
1
GENERALITES
«De terribles inondations ont ravage le Sud-Ouest de la France
Vendredi 12 et Samedi 13 Novembre 1999... Durant ces deux (2) jours, des
pluies torrentielles se sont abattues… les taux de pluviométrie records…
dépassant parfois 600 litres d'eau par m2 dans le minervais et les corbières
- Soit l'équivalent du cumul annuel de précipitations et provoquant une
brusque montée des ruisseaux et des rivières qui a tout ravagé »1. Cette
description sans complaisance du déroulement du risque qui a provoqué
jusqu'a nos jours « 50% des catastrophes naturelles »2 dans le monde met
en exergue sa rapidité, sa hargne, le degré élevé de « cruauté » avec
lequel il agit. Cette action néfaste est d'autant plus accentuée quand les
mécanismes de défense n'ont pas été préalablement établis.
En terme générique l'on parle de la prévention comprise comme «
l'ensemble des mesures, souvent qualifiées de passives destinées à faire
échec à la survenance d'un sinistre et à en limiter les conséquences au
maximum »3. Dans notre contexte camerounais, cela consisterait à
recenser les éléments qui prédisposent nos cites aux inondations, tout en
proposant une organisation adéquate pour affronter le danger qui pourrait
survenir. C'est cette dernière idée qu'on est accoutumé à appeler la
prévision se caractérisent par la mise en place des moyens de secours et
de consignes de mise en place co-relatives.
1 Extrait article: INONDATION dans http://www.multimania.com/tubes/expose inond.htm. 2 Plans secours: Dr Fabien CATALA Centre Hospitalier ALBI Samu 81 Avril 2001 3 PLANS DE SECOURS, PREVENTION DES RISQUES : Fransel Avril 1999.
2
Le carrefour de nos mécanismes pourrait se situer au niveau d'un
observatoire qui bien qu'englobant tous les risques naturels peut faire la
part belle aux pluies - inondations.
INTERET DU THEME
Les inondations dues aux pluies torrentielles provoquent désarrois et
pleurs ces dernières années dans la cote camerounaise qui s'étale de la
pointe de Campo à la presqu'île de Bakassi sur une distance de près de
400 km. Les principales villes de cette partie continentale au pied de
l'océan atlantique sont Kribi, Douala et Limbe sont les fiefs des activités qui
attirent la population sur le plan industriel, touristique... bref l’économie du
Cameroun tout entier repose sur cette zone qui est la porte d’entrée, avec
ses ports, aéroports, terminal de chemin de fer, sa production pétrolière etc.
Cette population qui est au centre de toutes les activités est exposée aux
risques de tout genre, mais nous allons nous attarder à celui des
inondations qui provoquent souvent des dégâts complexes gérés sans
orientations précises et adéquates. C'est pourquoi nous proposons dans le
cadre de notre étude d'apporter une touche particulière pour diminuer à l’
avenir les conséquences néfastes en appliquant les notions scientifiques et
actuelles dans le domaine de la prévention et la gestion des catastrophes.
Somme toute le choix de ce thème est une modeste contribution à
l’évolution de la recherche en médecine de catastrophe et la mise en place
des mécanismes futures nécessaires a une intervention plus efficace lors
d'une catastrophe fut-elle une inondation conséquence d'une pluie.
3
DESCRIPTION DES SITES
Notre thème: «OBSERVATOIRE DES RISQUES NATURELS AU
CAMEROUN: RELATIONS PLUIES-INONDATIONS ET PLAN ORSEC»
s'appliquera dans trois (3) cités collées à l'océan atlantique : il s'agit
d'amont en aval de Limbé, Douala et Kribi.
Cette dernière ville qui couvre une superficie de 1500 Km2 est le chef
lieu du département de l'océan, un des trois(3) que compte la province du
Sud Cameroun. Cette cité est située dans une embouchure où se jette
plusieurs fleuves importants (Lobe, Nyong, Kienké...). Celle-ci est limitée au
Nord par la ferme suisse (Edéa rural) ; à l'Est par le massif de Ngoyayang,
au Sud par Campo et à l'Ouest par l'océan atlantique.
Cette étendue aquatique limite également la partie occidentale de la ville
de Douala couvrant plus de 2500 Km2 qui est séparée au Sud par le canton
Bakoko (réserve forestière Douala-Edéa) au Nord par les Départements du
Moungo et du Nkam et à l'Est par le département de la Sanaga maritime.
La ville de Limbé est une circonscription administrative du Fako avec
1800 Km2, l'un des départements de la province du Sud-ouest voisine
méridionale de la province du Littoral (Moungo). Au Nord par les collines du
Ndian et de la Mémé, à l'Ouest et au Nord-Ouest par l'océan atlantique.
4
PROBLEMATIQUE : Celle-ci est centrée sur la question suivante :
Que pouvons-Nous faire pour éviter les effets néfastes des
inondations dues aux pluies diluviennes dans les villes de Limbé, Douala et
Kribi ?
OBJECTIF GENERAL
- Elucider les relations pluies-inondations, l'organisation antérieure des
secours et proposer un schéma classique de prévention et gestion des
risques-inondations futurs dans les villes de Kribi, Douala et Limbé.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Faire connaître les éléments de la pluie, les circuits de collecte, traitement
et d'utilisateurs des données pluviométriques tout en apportant une
amélioration à ce cheminement;
- Relever les pratiques humaines et les prédispositions naturelles qui
favoriseraient la gravité des inondations et y proposer un schéma
thérapeutique ;
- Prouver le bien fondé de la mise en place et l'exécution du plan ORSEC-
Inondation.
5
SOURCE D'INFORMATION
Parlant de la revue de la littérature, divers ouvrages ont facilité
l'exploration du monde environnemental, de prévention et gestion des
catastrophes, complétés par des sources issues des sites web
Iconographes et orales. Plusieurs personnes d'horizons divers:
géographes, météorologues, environnementalistes urbanistes, médecins,
administrateurs, travailleurs humanitaires, nous ont permis d'appréhender
les mécanismes des pluies et les actions entreprises au cours des
inondations. Malheureusement certains ne restituaient pas les événements
avec précision.
Des sources d'archives nous ont fourni des données sur la pluie, la
végétation, l'urbanisation, l'industrialisation des villes de Limbé, Douala et
Kribi. Bien que l'accès à ces articles soit parfois monnayé et n'ayant pas
toujours toutes les informations souhaitées.
En outre le Ministère des Transports par le biais de sa direction de la
météorologie situé à Douala nous a fourni des informations sur les données
des pluies dans ces villes limitrophes de l'océan atlantique. Le Ministère de
l’environnement et des forêts à travers son secrétariat permanent à
l'environnement a été d'un grand apport en matière de la quantité de
Biomasse arrachée à notre zone d'étude ; le Ministère de l'Administration
Territoriale par l'intermédiaire de la direction de la Protection Civile nous a
ouvert ses portes pour le recueil des informations sur la gestion des
inondations antérieures sur la côte du Cameroun. La Croix-Rouge
Camerounaise dont la Section Nationale du Secourisme et des Urgences a
6
été au centre des interventions pendant les premières heures des
différentes sinistres inondations nous a gratifié des articles très expressifs.
Dans le cadre de la mise en place de la nouvelle donne en matière de
gestion des inondations sous les auspices du plan Orsec nous avons
bénéficié des données issues des intervenants incontournables de ce plan
qui sont: La Délégation Générale à la Sûreté Nationale, les Ministères de la
Défense, de la Santé Publique, des Affaires Sociales, des travaux
publiques, des Postes et Télécommunications et du Transport et de
l'Administration Territoriale, et d'autres partenaires privés comme la Croix-
Rouge.
PREMIERE PARTIE PLUIES - INONDATIONS ET ORGANISATION DES
SECOURS : LE CONTEXTE ACTUEL
7
Chapitre I : LES PLUIES : FACTEURS ET DONNEES
A- Les facteurs des pluies
1 - La proximité de la mer
Les villes de Limbé, Douala et Kribi ont leur rebord occidental
pratiquement immergé par l'Océan Atlantique. Cette situation au degré 0 du
niveau de la mer favoriserait une condensation rapide après une insolation
intense, mettant ainsi, au gros plan les travaux de Bernard Palissy1 sur le
cycle de l'eau entre les océans, l'atmosphère et les continents.
Globalement parlant, l'atmosphère qui reçoit une abondante vapeur
d'eau réagit dans le circuit ininterrompu en déversant des pluies
consistantes. Cela est d'autant vérifiable que la zone qui héberge nos trois
(3) cités détient par sa situation proche océanique le taux d'humidité
relative: compris comme « le rapport exprimé en pourcentage de la quantité
d'eau contenue dans un volume d'air donné à la quantité d'eau qui serait
contenue dans ce même volume à la température du territoire camerounais
qui est de 83 % en moyenne dans la ville de Douala »2. La proximité de la
mer toute seule ne peut être un facteur des pluies, les autres éléments
naturels que sont les mouvements de masse d'air et le relief pourraient
également favoriser les précipitations.
2 - Le relief et les mouvements de masse d'air
Ce double facteur est d'autant important qu'il est une conséquence
directe de la nature physique de nos trois (3) villes.
1 Climatologue français du 20e siècle 2 Lexique, République Unie du Cameroun, Atlas Jeune Afrique éditions J.A 1979
8
a)- Le relief
Limbé, Douala et Kribi sont essentiellement lotis dans les surfaces
planes d'où découle l'appellation géographique de l'ensemble de la région :
la plaine côtière qui « couvre une étendue ne dépassant pas 150 Km de
large entre l'océan et le plateau Sud-Camerounais... le mont Cameroun
brise cette continuité...»1. L'influence sur la pluviométrie est double.
- Primo avec ces plaines côtières qui favorisent un écoulement lent
des cours d'eau entraînant une présence quasi permanente de l'eau qui
avec la bénédiction de l'insolation intense signalée plus haut de toute cette
région située à 0 m en moyenne au-dessus de la mer, s'évapore
rapidement pour accéder dans le cycle de l'eau (comme illustré à l'annexe)
et aboutir plus tard aux pluies.
- Secundo avec la présence du plus haut sommet de l'Afrique en
miniature : le mont Cameroun, avec ses 4100 m dont le versant occidental
baigne sous l'océan atlantique et « exposés aux flux humides ... plus
arrosés»2 obéissant au phénomène de forlin qui veut que « l'air humide
d'origine océanique subit une ascendance forcée sur le versant
montagneux... se décharge de son humidité et se refroidit de 05° tous les
100 m... »3 évolue en nuages et tombe sous forme de pluies avec les plus
culminantes dans la banlieue-Ouest de Limbé au lieu dit Debundscha
(10000 mm) reconnu comme le second endroit le plus pluvieux du monde.
1 Serge Morin dans ; Relief et hydrographie: Atlas République Unie du Cameroun édition Jeune Afrique 1979 2 0p citaré 3 La circulation atmosphérique dans Géographie du temps présent collection Grecs classique Hachette
1982.
9
b)- Les mouvements de masses d'air
Le Cameroun dans l'ensemble est sous « l'influence de deux (2)
masses d'air provenant de zones de haute pression… l'harmattan ou alizé
du Nord-Est…leur rencontre au front inter tropical(FIT) »1 entraîne un
déplacement en latitude vers le septentrion provoque une invasion d'air
humide sur tout le pays: c'est la saison des pluies qui atteignent le
maximum sur la côte Sud-Ouest (Debundscha). « Ce mouvement de
masses d'air apporte une influence sur le plan climatique avec les nuances
régionales climatiques dont nos cités: Limbé, Douala et Kribi subissent la
nuance camerouniène »2 très humide et chaud qui s'étale sur toute la cote
océanique du triangle national avec des pluies abondantes de 2 m à 11 m.
Ce régime particulier connu sous l'appellation de mousson équatoriale est
caractérisé par une courbe pluviométrie à un maximum. Une saison sèche
moins marquée, une baisse de températures et une augmentation de
l'insolation sont les principales variations de ce type.
Le relief et les masses d'air ainsi analysés pourraient donner accès à
un autre facteur non négligeable qu'est le réchauffement de la planète.
3 - Le réchauffement de la planète
« Un rapport en Janvier 2001 par le groupe intergouvernemental
d'experts pour l'étude du changement climatique (O.M.M/PNUD) confirme
que ces dernières années ont été marquées par une augmentation des cas
de précipitations abondantes et extrêmes et il prévoit que ces phénomènes
1 Paul Moby ETIA: Climat: Atlas République Unie du Cameroun édition Jeune Afrique 1979 2 0P Citaré
10
s'accéléreront avec le réchauffement de la planète»1. Phénomène mondial
ayant des répercutions au niveau local, le réchauffement de la planète dû
aux activités humaines de tout bord (industrialisation, déforestation,
agriculture intensive...) qui libèrent les gaz à effet de serre tels que: la
vapeur d'eau (H2O), le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), les
chlorofluorocarbones(CFC), le peroxyde d'azote (N2O), l'ozone
troposphérique (03) qui ont la capacité extrême de piéger la chaleur au
niveau de l'atmosphère. Or cette chaleur ainsi bloquée se répercute au
niveau de la terre toute entière et surtout sur son étendu aquatique qui
représente 71 % de sa surface totale. Ces eaux qui sont sous l'emprise de
la pression calorifique élevée, naturellement connaissent le phénomène
d'évaporation et provoquent des situations atmosphériques extrêmes
aboutissant aux ouragans tels que mitch et les pluies intenses. Il est à noter
que le Cameroun par le biais de la zone côtière (Douala, Limbé et Kribi)
contribue à ce phénomène mondial avec ses industries d'une certaine
«époque » qui continuent à libérer les gaz mentionnés plus haut et ceci est
accentué par la déforestation accélérée de cette zone qui est dépeuplée de
sa «mangrove »2 qui pouvait aider au recyclage de ces gaz qui vont
s'installer dans l'atmosphère, et favoriser le déclenchement des pluies dont
une étude sur les données occupe la deuxième grande partie de notre
chapitre 1.
1 Extrait de l'article "le réchauffement de la planète" de Fred peace dans revue trimestrielle Croix-
Rouge/Croissant Rouge numéro 2-2001 2 Letouzey dans étude phytogéographique du Cameroun précise que ce type de formation végétale se
retrouve dans la bordure de l'océan atlantique sur 30 Km de profondeur et serait menacé par une
exploitation abusive
11
B - Les données sur les pluies
1 - Les structures de collectes de données.
Au Cameroun en général et dans les villes de Limbé, Douala et Kribi
en particulier, les données pluviométriques font l'objet de collecte à travers
des structures dont la hiérarchie au niveau national et étatique est la
direction de la météorologie du Ministère des Transports. L'on notera qu'il
existe aussi des structures de collectes privées comme celles de certaines
sociétés agricoles: La CDC à Limbé par exemple. En outre il est plausible
de signaler que la plupart de ces structures qui sont : Les stations
météorologiques et les postes pluviométriques datent de l'époque coloniale
et ont été construit par la coopération italienne comme celui de Kribi.
Sur le plan opérationnel sur le terrain dans les villes de notre zone
d'étude nous avons la situation suivante cas par cas:
LlMBE : Cette ville dispose deux stations météorologiques privées situées
à Debundscha et Botaland et des stations publiques de TIKO et EKONA qui
sont à un rayon de 30km dans le même département que Limbé : le Fako.
L'on mentionnera aussi les postes pluviométriques dans cette ville et ses
environs (lsongo et Mile four).
DOUALA: Grande cité des questions météorologiques avec la Direction
nationale qu'elle héberge, le centre de prévision situé au niveau de
l'aéroport international de cette ville et une dizaine de postes
pluviométriques tant étatiques que privées.
12
KRIBI: Le chef lieu du département de l'Océan dispose également d'une
station météorologique au niveau central de la ville et des postes
pluviométriques en périphérie. Il convient de signaler à N'yeté une
bourgade agricole au Sud de Kribi une station météorologique privée
appartenant à une structure agricole: la Société Hévécam.
2 - Le Processus d'acheminement des données
Les données pluviométriques sont collectées au Cameroun en
général et dans notre zone d'étude en particulier à l'aide du matériel
scientifique confectionné à cet effet, il s'agit des pluviomètres: Depuis 1999
le type à «lecture directe »1 est utilisé en remplacement du type par
association opérationnel depuis l'époque coloniale. En plus des quantités
de pluies qui ne sont prises qu'au pluviomètre, il est à noter que les autres
éléments concourant à l'aboutissement de la chute de l'eau à savoir: les
vents, l'état du ciel (nuages) la température (qui déduit l'humidité, la tension
vapeur et le point rosée) favorisant la mesure de la situation d'air sont
relevés quotidiennement au niveau des stations météorologiques. Le
scenario est universel, ces données sont prises cinq fois par jour à 15
minutes des heures suivantes 06.00T.U - 09.00T.U - 12.00T.U - 15.00T.U -
18.00T.U et calculer sur place. «Ces cinq(5) messages synoptiques »2 sont
acheminés à Douala au niveau de la Direction nationale de la
météorologique via le téléphone quotidiennement.
La voie postale est également chargée de véhiculer les données
1 Les pluviomètres à lecture directe ont été remis à l'Etat camerounais en 1999 par la coopération
chinoise pour renforcer ses capacités en matière de collecte des pluies. 2 Entretien avec Chef station météorologique de TIKO (FAKO).
13
issues des postes pluviométriques une fois par mois auprès de la structure
centrale à la capitale économique.
Par ailleurs, les structures météorologiques privées comme la CDC
qui récoltent les données trois fois par jour (06.00 -T.U, 11.00 T.U et 18.00
T.U) n'acheminent pas les données quotidiennes à un niveau central mais
peuvent faire parvenir un rapport mensuel des activités à leur hiérarchie
c'est le cas de la station météorologique de la CDC située à Debundscha
qui récolte les données et les acheminent mensuellement au Centre météo
central à TIKO pour traitement et élaboration de la prévision. Cette dernière
activité à savoir la prévision en ce qui concerne les stations et postes
pluviométriques étatiques n'est pas faite sur place mais au lieu
d'acheminement qui est le centre météorologique de l'aéroport de Douala
qui ne renvoie pas ces données traitées aux stations et postes d'origine.
PHOTO I : Station météorologique de Debundscha (Limbe)
14
3 - Les utilisateurs de ces données
Les données sur les pluies traitées dans le cadre de la prévision sont
utilisées dans notre zone d'étude pour quatre(4) types de besoins à savoir :
- le transport ;
- l'agriculture;
- les travaux publics;
- l'information publique.
a) - TRANSPORT
C'est le volet aérien qui sollicite permanemment les données pour
bien organiser les déplacements des aéronefs. Le domaine du transport
aérien s'arroge tellement de ces données que le centre national de
prévision est situé dans les installations de l'aéroport et dirigé des mains de
maîtres par I'ASECNA. Cette structure reçoit quotidiennement les données
et les exploites à ses fins. Les transports maritimes sollicitent souvent les
données météorologiques, mais nous ne disposons pas des informations
assez nettes sur sa gestion.
b) - AGRICULTURE
Des structures agricoles de grandes envergures qui sont situées dans
les villes de Limbé, Douala et Kribi et leurs environs, disposent
généralement de leurs stations météorologiques et utilisent les données
pour une rentabilité et une performance agricoles accrues. La C.D.C. prend
soin du volet prévision pluviométrique dans la zone de Limbé avec
l'installation à Debundscha et Botaland des Centres expérimentaux qui
permettent de planifier, les saisons de germinations futures des jeunes
15
plants de palmiers, du thé et de cueillettes de ces produits tout comme la
variation pluviométrique favorise le jugement des quantités de latex
contenues dans les hévéas de la Société Hévécam située dans les
environs de Kribi.
c) - LES TRAVAUX PUBLICS
Les données prévisionnelles sont sollicitées par moment quand une
société de construction de réhabilitation ou d'aménagement d'une route
veut engager ses travaux, c'est le cas de la société KETCH quand elle fut
chargée d'aménager la route Douala - Edéa en 1999.
Les travaux qui sont généralement le terrassement, le bitumage etc.
peuvent être perturbés par une pluie subite causant des pertes énormes à
la société qui a engagé des ressources consistantes pour la réalisation d'un
ouvrage et ses accessoires.
d) - INFORMATION DU PUBLIC
Le grand public aussi suit et est informé sur les données
pluviométriques à travers les prévisions météorologiques diffusées par la
radio provinciale du Littoral (CRTV Douala), l'unique qui le fait dans la
République du Cameroun, ceci est dû semble t-il à la proximité
géographique avec la direction nationale de la météorologie et à la capacité
de cette chaîne de consacrer quelques minutes par jour pour la diffusion de
ces informations importantes. Ce qui n'est pas le cas au niveau de la
chaîne nationale de Radio et Télévision dont les services sollicités pour
l'information quotidienne sur les prévisions météo à l'intention du peuple
Entretien avec responsable station météo Edéa le 18/02/2002. Le Cameroun compte environ 40 chaînes de radio dont 12 étatiques.
16
camerounais, ont demandé une contre partie financière.
Au terme de ce recensement des utilisateurs des données
pluviométriques, nous notons qu'a aucun niveau l'autorité administrative du
commandement (le Préfet) n'est informé quotidiennement par les besoins
de prise de décision où le déclenchement d'alerte lorsqu'une situation
s'avérerait dangereuse. Cette attitude est un manquement grave qu'il
faudrait combler pour éviter une gestion à l'emporte pièce des cas qui
pourraient survenir comme ce fut souvent avec les inondations
catastrophiques dont les causes et les bilans antérieurs font l'objet du
chapitre deux (2) de notre travail.
Entretien avec l'ingénieur ONDOUA: Chef Service de la prévision à la Direction nationale de la
météorologie a Douala lie 19/0212002.
17
CHAPITRE 2 : LES INONDATIONS - CAUSES ET BILANS ANTERIEURS
A- LES CAUSES DES INONDATIONS
1) - Les causes naturelles
La ville de Limbé
Le contexte géomorphologique de cette ville caractérisée par deux
unités principales de relief:
« Le corridor de collines d'altitudes moyenne 260m au Sud-Est, Est et
Nord-Est interrompu au Nord par le plateau monotone et continue au Nord -
Ouest et à l’Ouest; le petit bassin côtier où se trouve concentré l'essentiel
de la ville de Limbé et la côte rocheuse de Limbé »1, l'expose aux
inondations qui peuvent survenir de la mer ou du continent.
En provenance du continent, les eaux de pluies intenses causes des
inondations quand les cours d'eau dont le principal ici est connu sous la
dénomination de Limbé deviennent vite incapables d'évacuer le surplus de
la pression hydrique vers la mer. Cette situation pourrait aussi être
aggravée par les phénomènes de laves torrentielles « qui partiraient de
l’amont des rivières et suivraient le lit des cours d'eau en pente pour se
déverser sur les vallées en déposant des blocs de basalte altéré »2 ne
favorisant pas une infiltration des eaux mais plutôt leurs stagnations à plus
d'un mètre comme ce fut le cas de la vallée de Mabeta new Layout et du
quartier Liwanda-Congo lors des inondations catastrophiques de Juin 2001
de Limbé. Les eaux pourraient aussi partir de la mer en direction des 1 Extrait du rapport mission A/S INONDATIONS et Mouvements de terrain survenus à Limbé D.P.C.
MINAT Juillet 2001. 2 Op citaré
18
abords de la ville, quand les pluies sont intenses et accompagnées des
vents violents issus de l'atlantique suivant le mouvement des marrées en
ras de sol et poussant les flots sur la côte. C'est le cas typique du quartier
Down Beach qui subit cette situation presque chaque année mais les bilans
différents compte tenu des intensités du phénomène.
La ville de Douala
La capitale économique du Cameroun n'est pas tellement différente
sur le plan physique de la ville de Limbé. Cette cité est «naturellement
propice aux inondations et ce à cause de la faiblesse de son altitude
moyenne dans plusieurs quartiers populaires, Bépanda, Makepe,
Bonabéri… sont pratiquement en dessus du niveau de la mer »1 sa
géomorphologie présentent de pente « moins d'1 % à Bonabéri, Ndokpassi
et Ngangue »2 et un sol constitué des éléments de sédiments très peu
consolidés, en conséquence facilement érodant, d'où la rétention de l'eau
pendant un maximum de temps sans évacuation possible à travers les
cours d'eau dont les plus connus sont Mboppi et Ngoua qui, couvertes des
sédiments transforment les pentes en dénivellation favorisant plutôt la
montée sur place des eaux comme il a été question en Août 2000 avec la
pluviométrie abondante qui a provoqué panique et désolation parmi les
habitants.
Les zones basses se trouvant en dessous du niveau des eaux du
fleuve Wouri peuvent subir l'assaut de l'Océan avec la bénédiction des 1 Fédération internationale des Sociétés CR/CR : DRAC inondations de Douala Cameroun Appel 5 Août
2000. 2 Op citaré.
19
courants marins qu'accompagnent généralement les pluies intenses, c'est
ce qui arrive souvent à la zone d'Akwa Nord.
La ville de Kribi
Les amonts des cours d'eau Kienké, Nyong et Lobe charrient les
sédiments qui se stockent tout le long en aval au large des embouchures
avant de laisser circuler l'eau dans la mer. Ces sédiments qui se sont
accumulés depuis environ «quarante deux ans»1 époque où a eu lieu les
dernières inondations graves, favoriseraient la montée subite des eaux
après une pluie intense et longue comme ce fut le cas de celle du 13 au 16
Août 1998 qui a poussé la Kienké à déborder et à se diriger dans les
quartiers dont le caractéristique principal est leurs situations dans les zones
planes. Les eaux de la Kienké n'arrivant plus à suivre son cours normal, ce
sont dont « signalées au quartier Mokolo, … le quartier Dombé devenait de
plus en plus inaccessible… Les inondations prenaient de l'ampleur à New-
Bell … Le quartier Zaïre était à son tour touché »2.
La situation au niveau 0 de la mer prédispose aussi la ville de Kribi
aux inondations des eaux qui proviennent de l'Océan Atlantique poussées
par les vagues qu'accompagnent les vents violents associés aux pluies
intenses.
En somme les causes naturelles des inondations dans nos cités sont
essentiellement dues à la latitude du relief et la situation proche de l'Océan
Atlantique néanmoins les causes anthropiques qui seront étudiées à la
1 Extrait du miroir : mensuel d'information de la Délégation Provinciale Communication Sud N°16 Août 1998 2 Op citaré.
20
prochaine étape constituant aussi les mobiles déterminants dans la
survenue des inondations dans les villes de Kribi, Douala et Limbé.
2) - Les causes Anthropiques :
La ville de Limbé
L'urbanisation accélérée de la ville pétrolière du Cameroun qui
héberge environ 90.000 habitants est caractérisée par une occupation de
tous les espaces possibles. C'est ainsi qu'une franche non négligeable de
cette population s'est installée dans des fonds de vallée de Mabeta New
Layout, Mowo Quarter, Casava farm, Liwanda - Congo, il est «question
d'une occupation anarchique de la plaine inondable par un habitat
spontané »1. Ces endroits planes ne peuvent qu'attendrent les pluies
intenses et longues pour héberger davantage ce liquide à lui destiner tout
en causant malheur et désarroi l'exemple de Juin 2001 en dit long.
Par ailleurs la population qui ne cesse de croître dans cette ville sans
structures d'accompagnement en équipement de salubrité, pose les
problèmes d'assainissement urbain avec l'obstruction des drains par les
ordures ménagères après une pluie intense traînée par les cours d'eau
également dosés des sédiments. C'est le cas des quartiers « Church
Street, Class quarter »2 où la population ignore les bacs à ordures
communaux et préfère larguer les déchets dans les rivières environnantes.
L'autre facteur à évoquer ici est le bitumage de cette ville qui rend
imperméable une grande partie de la surface empêchant ainsi une quantité
1 Extrait rapport mission A/S : Inondations et Mouvement de terrain survenus à Limbé DPC MINAT 2 Op citaré
21
consistante d'eau à s'infiltrer. Ce cas a souvent été vérifié lors des pluies
abondantes sur la route bitumée longeant la marche Central de cette ville.
En outre l'érosion anthropique de la puzolaine (type de rocher noire)
pour les besoins de fabrication de Bitume et le remplissage des fondations
des maisons en construction favorise la course de l'eau de mer en direction
du continent après des pluies abondantes couplées aux vents violents qui
ne trouvent plus un quelconque obstacle.
Le phénomène du déboisement de la côte de Limbé pour la
recherche du bois de chauffage utilisé dans le séchage du poisson, permet
une non infiltration des eaux abondantes de pluies qui ne trouvent pas en
place la mangrove, le canal naturel qui laisse la place aux ruissellements
capables de faire monter ces eaux. Ces deux (2) dernières analyses
s'illustrent constamment au quartier Down Beach qui subit l'assaut des
eaux chaque année sans aucune résistance possible.
La ville de Douala
Le facteur humain dans les causes des inondations dans la deuxième
ville du Cameroun. Douala est d'une grande importance. Les inondations ici
sont essentiellement le fruit des activités liées à l'urbanisation qui sont entre
autre:
La construction des habitations dans les talwegs et obstructions des
drains (Bépanda, Makepe, Mboppi, Camp Yabassi)
Le rejet des ordures et objets encombrants dans les cours d'eau
(Mboppi, Ngoua ...).
22
La construction d'un "polder" dans la rive gauche du Wouri qui abrite
de nos jours la base elf. Ces réalisations humaines couplées aux pluies
intenses aboutissent toujours au pire.
Un autre aspect non négligeable des causes de la montée exagérée
de l'eau après une longue pluie est «l'augmentation de l'imperméabilisation
des surfaces urbaines (bitume, parking, bétonnage du sol) ... qui favorise le
ruissellement de l'eau au détriment de son infiltration vers les nappes
souterraines »1, la ville de Douala qui regorge les infrastructures urbaines
les plus modernes du Cameroun épouse cet aspect.
La destruction de la mangrove « type de côte basse des zones
forestières équatoriales, caractérise par un facies vaseux dans lequel
s'implantent les racines - échasses des palétuviers »2 pour les besoins de
construction des bâtisses et le bois destiné aux activités ménagères
favorise l'ascension de l'eau au niveau de la côte après une pluie
consistante. Ce déboisement qui ne dit pas son nom est d'autant néfaste
que l'on ne se soucis point au reboisement après le retrait de cette
importante biomasse, qui jadis servait de barrière naturelle à la résurgence
des eaux vers le continent.
Parmi les causes anthropiques ici nous pouvons ajouter la réduction
de temps des bassins versants qui est le temps mis par l'eau de pluie pour
arriver à la rivière. Ce phénomène se réalise aisément à Douala avec
l'aménagement des quartiers comme Makepe qui a contribué à la
destruction de l'environnement, le changement du paysage. Poussant ainsi
l'eau issue des pluies à se diriger le plus rapidement possible dans la
1 Extrait : rapport préliminaire de terrain: prospection, inventaire et cartographie des zones à risques au
Cameroun projet PNUD - DPC juil/Août 1998 2 Dictionnaire de l'écologie et de l'environnement Larousse Octobre 1980
23
rivière Mbanya sans infiltration préalable. De quoi prendre de cours la
population et causer des dégâts graves
La ville de Kribi
L'exploitation forestière qui bat son plein dans la province du Sud en
général et le département de l'Océan dont Kribi est le Chef lieu .en
particulier dépeuple les bords de cours d'eau comme le Nyong qui se jette
dans la mer de ses « mangroves.... formations sempervirentes…de bordure
de l'Océan atlantique sur trente (30) Km de profondeur…»1 qui serviraient à
canaliser le surplus des eaux vers les sous-sols en cas de pluies
abondantes.
« De plus, à cause du tourisme, on a beaucoup construits près de la
mer en zones inondables … »2 ceci s'illustre aisément avec des poussées
des hôtels qui se bâtissent à un rythme effréné le long de la côte de Kribi
avec « les inconvénients du bétonnage massif du territoire qui empêchent
le sol de jouer son rôle d'éponge naturelle et l'imperméabilisent »3 ce qui
aboutit à la rétention des eaux en surface lors des pluies diluviennes et
leurs acheminement dans les zones plus basses comme cela se réalisa en
mi-août 1998 avec l'envahissement des quartiers New-Bell et Ngoye
réserve par les bombes d'eau qui n'ont pas pu se diriger vers leurs
destinations naturelles.
En outre « l'urbanisation multiplie l'impact potentiel des inondations.
Les habitants des bidonvilles dépourvus d'égouts sont spécialement
vulnérables, compte tenu… des risques… ils sont exposés et encore moins
1 Manuel de photo - interprétation forestière T.S.F. Oct 1988 2 Extrait de facteurs humains des inondations : http://www.multimania.com/tubes/expose-innond.htm 3 Op citaré
24
aptes à prendre les mesures nécessaires pour s'en prémunir »1, ceci est le
miroir reflétant la situation des résidants des quartiers Mokolo et Dombe qui
sont bâtis sans plan précis et qui hébergent des hommes et femmes ne
maîtrisant par la notion de risques. Quand ces derniers se déclenchent le
bilan lourd est souvent d'ordre matériel comme humain.
B - LES BILANS ANTERIEURS
1) - Les Bilans humains
Les inondations catastrophiques dans la zone côtière (Kribi, Douala et
Limbé) ont ces dernières années laissées des dégâts humains non
négligeables.
D'une part nous nous attelons à évoquer le nombre des morts et celui
des déplacés.
D'autre part nous verrons un des aspects souvent oublié lors des
évaluations du Bilan humain: le bilan psychologique et nous allons terminer
avec les conséquences sur la santé humaine.
a) - Les morts et les déplacés
Les inondations catastrophiques ont de tout temps crées désolation et
pleurs, de Limbé à Kribi en passant par Douala, il y a eu en moyenne un
mort par catastrophe. Le tableau ci-après expose en détail les cas de décès
disparus, de déplacés, les dates de survenus et les lieux de ces désastres.
1 Rapport sur les catastrophes dans le monde 1993 FISCR/CR
25
TABLEAU I: Victimes des trois grandes inondations dans la côte
camerounaise.
Dates Lieu Décédés Disparus Déplacés Observation
26 au 27 Juin 2001
LlMBE 02 05 430
Ces inondations étaient couplées aux Glissementsde terrains ayant causés 23 morts
02 au 03 Août 2000
DOUALA 03 02 300
13 au 22 Août 1998
KRIBI 04 03 1000
TOTAL 09 10 1730
Source D.P.C. MINAT – Yaoundé
b) - Le bilan psychologique
L'aspect psychologique a toujours fait l'objet d'oublié mais il devient
de plus en plus important car: «d'une part la mort de certains a provoqué la
souffrance des autres. La mort d'un proche n'est jamais sans conséquence
morale sur l'individu. D'autre part, on rencontre également des
traumatismes dus aux événements eux-mêmes : la brusque montée des
eaux a fait vivre à certains des heures d'angoisse sur un toit ou accroché à
un pylône à contempler ce spectacle tragique en attendant les secours»1. 1 Inondation in : http: www multimania. com/tubes/expose-inond-http.
26
Cette analyse illustre sans ambages la triste situation souvent vécus par les
impliqués et victimes indirectes qui ne sont souvent pas pris en charge par
manque d'organisation adéquate et absence de services spécialisés
pouvant le faire.
c) - Conséquences sur la santé humaine
Au terme des inondations catastrophiques en tout temps dans la côte
camerounaise, il s'est toujours posé des problèmes pouvant affecter la
santé humaine comme il a été évoqué lors du sinistre de Kribi où «la ville
manquait d'eau potable, les vivres étaient rares et les risques d'une
épidémie de diarrhée étaient à redouter… »1. Cette situation pourrait se
compliquer car: « une fois l'inondation résorbée l'eau domestique peut en
effet être contaminée par les cadavres d'humains et d'animaux, ou par suite
de rupture des canalisations d'égouts… »2.
2) - Les destructions matérielles
En plus des pertes humaines enregistrées au cours des inondations
catastrophiques, il convient de signaler les destructions matérielles qui sont
aussi graves.
« Ma maison a été emportée par la Kienké… j'ai vu des valises, des
frigos et un autre toit passer dans ce fleuve… »3. Des récits comme celui-ci
ont été relatés par milliers au cours des graves inondations survenues à
Kribi, Douala et Limbé, mais difficile à chiffrer, ces pertes ont souvent été 1 Tiré de l'article inondation à Kribi : près d'un millier de sans abris : LE MIROIR N°16 Août 1998. 2 Rapport sur les catastrophes dans le monde 1993 p72-73 FISCR/CR 3 Extrait du miroir : mensuel d'information de la Délégation Provinciale de la Communication du SUD N°
16 Août 1998
27
sous-évaluées ou surévaluées par les commissions chargées de le faire.
Plus loin, nous pouvons mentionner : «des pénuries alimentaires en
particulier lorsque les récoltes… n'ont pas été mis à l’abri, faute d'alerte
anticipé…parmi les conséquences les plus fréquentes…
La rupture des voies de communication... et infrastructures de
transmission »1 ces assertions se sont parfaitement illustrées lors des
inondations de Kribi et Douala :
Où primo en ce qui concerne la dernière ville; au lieu dit « Ndogpassi
III axe lourd ... s'est affaissé le pont ... »2 empêchant la circulation des
hommes et les biens entre Yaoundé et Douala.
Secundo parlant de « ces pluies incessantes qui tombent .... ayant
isolé Kribi des arrondissements d'Akom II, Bipindi et Campo, en emportant
les ponts et en rendant impraticables les routes… »3 causant une perte en
infrastructure souvent difficile à évaluer.
En quelques mots, il ressort que les inondations graves causent des
pertes de la base au sommet, autrement dit de la cellule familiale au niveau
étatique en passant par la communauté qui est rendue plus vulnérable
surtout si elle est défavorisée.
1 Rapport sur les catastrophes dans le monde 1993 p72-73 FISCR/CR 2 Inondation de Douala - Cameroun Août 2000 FISCR/CR DRAC Yaoundé 3 Extrait du miroir : mensuel d'information de la Délégation Provinciale de la Communication du SUD N°16
Août 1998
28
Chapitre III : L'ORGANISATION DES SECOURS
A - L'aspect administratif
1) - La Coordination des activités
Les inondations catastrophiques qui ont frappé les villes de
Limbé, Douala et Kribi se sont gérés sur le plan administratif par
l'implication directe des autorités administratives gouvernementales dans la
mise en place des stratégies multisectorielles pour aboutir à une
coordination assurée et ou chaque personne maîtrise aisément sa tâche.
De façon détaillée : à Limbé, le Préfet a mis en place le 07 Juillet
2001 «Un Comité de Crise ... subdivisé en (10) sous commissions
spécialisées dans un domaine particulier»1. Ce Comité se réunissait tous
ces jours et faisait le point quotidien des activités menées. La Sous -
Commission médicale présidée par le Médecin Chef de district de Limbé
devrait se charger « d'explorer les moyens possibles pour prévenir les
épidémies post inondations »2.
Quant à Douala « Le Gouverneur de la Province du Littoral a
convoqué rapidement une cellule de crise ... qui était coordonnée par son
Chef de Cabinet… »3. Cette cellule qui regroupait les responsables des
collectivités décentralisées des arrondissements touchées par la
catastrophe, les ONGs spécialisées comme la Croix - Rouge se retrouvait
chaque jour pour évaluer le travail accompli et projeter les activités du
lendemain. C'est cette cellule à l'unanimité qui a décidé du recasement des
victimes à la base aérienne de Douala pour mieux canaliser l'assistance à
1 Extrait P.8 Gestion du sinistre dans rapport de mission A/S inondation et mouvement de terrain survenus
a Limbe DPC MINA T Juillet 2001 2 Op Citaré 3 Inondation de Douala - Cameroun Août 2000 FISCR/CR DRAC Yaoundé
29
distribuer à ces derniers.
Parlant de Kribi, l'on retient qu'ici, « la cellule de crise présidée par
le Sous-préfet ... et qui se réunissait ....... autour du Préfet… »1 s'est
chargée de répertorier les besoins immédiats des sinistres et d'y apporter
des panacées à la mesure des moyens disponibles.
L'accent étant mis sur les problèmes d'accès d'eau potable avec la
«cooptation» du responsable de la SNEC de cette métropole touristique
pour s'occuper de ce volet bien spécifique.
Clôturant cette revue dans le domaine de la coordination des
activités, nous retenons deux éléments, le premier celui selon lequel il
n'existe point un schéma classique quant à qui est à la tête de l'équipe
chargée de diriger les activités relatives à l'organisation des secours. Le
second qui renvoie à la question de terminologie de la structure chargée
d'organiser ou de cordonner ces activités. En attendant de voir clair sur ces
éléments dans nos réflexions ultérieures, abordons aussi sans
complaisance la manière avec laquelle sont organisées les structures qui
viennent en appui aux structures étatiques.
2 - L 'Organisation des structures parapubliques et humanitaires
Au cours des inondations survenues à Limbé, Douala et Kribi, les
structures parapubliques et humanitaires se sont toujours organisées à leur
manière pour porter secours et assistance aux populations pendant et
après le désastre.
A Limbé « Pendant les premières heures de la montée des eaux,
nous avons réunis vingt cinq secouristes et les ont divisé en cinq équipes
1 Extrait du miroir : mensuel d'information de la Délégation provinciale de la communication du Sud N°16
Août 1998.
30
dirigées par un Chef dont les missions étaient bien connues avant la
descente sur le terrain »1. Ce récit d'un responsable Croix-Rouge une
organisation humanitaire auxiliaire des pouvoirs publics, élucide la manière
la plus informelle avec laquelle cette structure s'est organisée pour
descendre au chantier des inondations de Limbé.
Au côté de Douala: Les sapeurs pompiers qui disposent des bases
d'interventions avec à la tête un responsable régional pour le Littoral et le
Sud-Ouest se sont organisés pour descendre dans l'arène des inondations.
Ils avaient à leurs côtés la Croix-Rouge du Wouri qui est dotée d'un
personnel essentiellement constitué des volontaires secouristes avec à leur
tête des Chefs d'équipe appelés à diriger les unités d'intervention sur le
terrain. L'on notera aussi la présence des organisations non
gouvernementales comme AS Secours et Charité qui se sont déployés sur
le terrain après un rassemblement à sa base situé à Ndogpassi III non loin
du lieu où s'est effondré le pont reliant Douala aux autres localités de cette
partie Nord de la ville.
Quant à Kribi, l'on a surtout noté la présence des volontaires de la
Croix-Rouge qui avaient à leur tête le Président du Comité départemental
en la personne de Monsieur NYOKWEDI MALONGA, chargé de diriger son
équipe sur le terrain.
Les différentes approches d'organisation évoquées ci-dessus reflètent
l'engouement avec lequel ces structures humanitaires et parapubliques
veulent donner le meilleur d'elles-mêmes, au-delà de la coordination qui fait
défaut et qui amène souvent celles-ci au chevauchement des activités.
1Entretien avec Mme MEBOKA : Présidente du Comité Croix-Rouge du FAKO(Limbé) le 21/02/2002.
31
B - L'aspect logistique
1) - Les moyens matériels
En tout temps, au cours d'une inondation ou après celle-ci, les
équipes d'intervention ont toujours eu besoin d'un minimum nécessaire
pour l'accomplissement des tâches.
Pour le cas de Limbé, l'on note que « les moyens matériels engagés
proviennent des administrations publiques (Préfecture, Sous - Préfecture,
Commune urbaine de Limbé, Commune rurale de Muyuka), des
Administrations Parapubliques et privées (CDC, SOWEDA...) »1 soit pour
« l'ensemble 10 camions, 6 bennes, 14 véhicules et 3 pelles chargeuses
excavatrices ... »2.
En ce qui concerne Douala en 2000, les « moyens d'intervention ...
comprenaient une ambulance mise à disposition pour l'hôpital Laquintinie et
deux(2) véhicules d'intervention rapide déplacés par les aéroports du
Cameroun »3 et « l'évacuation .., s'est faite à l'aide de pirogues »4.
Parlant de Kribi « pendant deux jours Monsieur NGADI a aidé les
populations à traverser par pirogue »5.
De ce tour d'horizons, des différents moyens utilisés au cours des
inondations antérieurs, il ressort que chacun y est allé à sa manière
autrement dit aucune organisation standard n'a été mise en branle pour
l'évaluation de victimes des différentes inondations survenues dans notre
zone d'étude.
1 Rapport de mission A/S inondations et mouvements de terrain survenus a Limbe DPC MINAT Juillet 2001 2 Op Citaré 3 Inondation de Douala - Cameroun Août 2000 FISCR/CR DRAC Yaoundé 4 Op Citaré 5 Rapport de mission d'évaluation inondation Kribi par Faustin TSIMI CRC Août 1998.
32
2 - Les aides reçues
A l'annonce d'une inondation catastrophique, la solidarité locale
nationale voire internationale s'est toujours manifestée par l'octroi de l’aide,
soit directement aux victimes, soit à la commission de gestion de la crise
qui planifie l'utilisation de celle-ci.
Notons par ailleurs que ces aides sont souvent d'ordre financier ou
d'ordre matériel.
Concrètement sur le terrain à Limbé à la date du 06 Juillet 2000, la
commission financière de la crise dirigée par le 1er Adjoint Préfectoral1 du
Fako avait à sa disposition 25 000 000 FCFA sous forme d'espèces (11
500 OOOFCFA) et en Chèque (13 500 000FCFA)2. Cet argent venait
essentiellement du MINAT, MINAS, la SONARA, la C.D.C., de la
SOWEDA, du PNUD, du S.G. Adjoint de la Présidence : Chief INONI
Ephraim et du Consul du Nigéria.
Quant aux aides matérielles, la Croix-Rouge selon ses principes
d'indépendance s'est chargée personnellement (ce qui n'a du tout plu aux
membres de la cellule de crise) de remettre aux sinistrés « 500 couvertures
et 60 sacs de riz »3. D'autres structures comme PAMOL et le PMUC ont
remis des dons en natures constitués des denrées alimentaires auprès de
la cellule de crise.
Du côté de Douala
Les bonnes volontés se sont manifestées pour apporter une
assistance matérielle et financière aux victimes de terribles inondations. Le
1 Cf arrêté préfectoral désignant membres commissions en annexe 2 Source: rapport mission A/S inondation et mouvements de terrain survenus a Limbe DPC MINAT Juillet 2001. 3 Rapport mission aux sinistres des inondations Limbe Juin 2001 par Faustin TSIMI CRC Juillet 2001.
33
Comité de crise avait reçu au 17 Août 2000 des mains de la Croix-Rouge
Camerounaise « 100 couvertures pour les sinistrés », une somme de
35 000 000 FCFA offerte gracieusement par des structures étatiques,
privées et les particuliers (Le PMUC, les Brasseries, le Délégué du
gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le MINAS ...).
Les dons en nature comme l'huile de palme (SOCAPALM, MAYOR) le
Savon (CCC) ont été réceptionné et distribué aux victimes. La communauté
internationale a également réagit avec les missions diplomatiques locales
comme le PNUD et le Consul du Nigéria qui ont apporté « les produits de
premières nécessités au chevet des sinistrés »1
A Kribi, le tableau ci - après illustre l'assistance reçue par les sinistrés
des inondations de 1998.
TABLEAU II : Aides reçues par les sinistrés des inondations de Kribi Août
1998 Types/Donateurs Financiers Matériels/Aliments Observation
Chef de l'Etat 15 000 000FCFA
PMUC 3000 000FCFA
MINAS 1 000 000FCFA
SOCAPALM 1 000 000FCFA
WIJNA (S.F) 500 000FCFA
Mairie de Kribi 400 000FCFA
CDPM 200 000FCFA
Amis de Kribi 20 sacs de riz 20 cartons de poissons frais
Eglise Néo Apostolique
30 sacs de riz 500kg poissons fumés 30 bouteilles d'huiles 02 cartons tomates
Ces articles avaient unevaleur d'1 000 000 FCFA
Source: Le Miroir n°16 Août 1998
1 Fédération internationale des Sociétés CRICR : DRAC inondation de Douala Cameroun Appel 5 Août 2000.
34
Ces aides reçues en gros par les commissions ou les cellules de crise
ont souvent été distribuées sans aucun critères préétablis ou une norme
prescrite par une administration ce qui poussent parfois certains sinistrés à
douter de la bonne moralité de ceux qui sont censés dispatcher leur
assistance.
DEUXIEME PARTIE POUR UNE GESTION ADEQUATE DES
INONDATIONS FUTURES
35
Chapitre l : LA PREVISION : AMELIORATION ET RENFORCEMENT DES
CAPACITES
A - Equipements en Ressources des Structures de Collectes des
Données Pluviométriques.
1 - Réaménagement des structures de collectes.
Dans le souci d'optimiser le rendement en matière des collectes de
données pluviométriques et compte tenu de nos constats sur le terrain lors
des visites de stations météorologiques de notre zone d'étude, nous
estimons qu'il faille cadrer ces structures avec notre temps.
C'est ainsi qu'il serait plausible de réaménager les bâtiments de ces
structures qui sont tous d'une certaine époque, de les doter en
équipements (feuilles de levées, bureaux propres, système radio etc.) pour
l'accomplissement des taches liées aux activités réelles des stations
météorologiques. Pour l'acheminement quotidien de ces données. Il serait
mieux que chaque station météorologique, chaque poste pluviométrique
dispose d'un poste téléphonique au moins.
2 - Renforcement du personnel
Les structures de collectes (postes pluviométriques, stations
météorologiques) qui ont des taches d’un large éventail devraient être
dotées d'un personnel disponible, suffisant et à la pointe de la
connaissance.
Ce dernier point (la pointe de la connaissance) se justifie à deux
niveaux :
- Primo le personnel des structures étatiques qui est formé
essentiellement à l'étranger (Lagos pour les anglophones et Niamey pour
36
les francophones ...) et quelques agents qui reçoivent une imprégnation à
Douala ne connaissent pas le long de leurs carrières, les recyclages ou la
mise à jour et les stages nécessaires pour une activité aussi importante que
la collecte des données scientifiques qui évoluent en permanence.
- Secundo, le personnel des structures privées comme la C.D.C. qui a
suivi une formation dans le tas et de façon informelle bien que se recyclant
une fois l'an1 devrait apprendre à s'aligner voire appliquer les normes
universelles de collectes de données (5 fois par jour).
Brièvement parlant pour la pointe de la connaissance, nous
proposons une formation continue du personnel et une harmonisation en
matière de collectes de données.
Parlant de la suffisance et de la disponibilité en matière du personnel,
le problème ne se pose pas avec acuité en ce qui concerne les stations
étatiques qui disposent d'au moins trois (3) employés qui s'organisent de
façon rotative pour la bonne marche du travail.
C'est le cas contraire avec les stations privées où vous trouverez pour
un centre aussi important que celui de Debundscha qu'une seule et unique
personne pour mener les activités, ce qui paralyse ces derniers quand la
personne responsable est indisponible.
En résumé en ce qui concerne la disponibilité et la suffisance du
personnel, nous estimons qu'il est important qu'une station météorologique
fut-elle étatique ou privée dispose d'un maximum du personnel prêt à tout
moment à donner le meilleur de lui même dans cette arène nécessitant
beaucoup d'attention dont le traitement et la diffusion qui feront l'objet de
notre prochain sous-chapitre mérite aussi bien qu'on s’y attarde.
1 Entretien avec Mme MONEKAN Florence, Chef station météo de Debundscha le 04 Mai 2002.
37
B - Les données : Le traitement et la diffusion
1 - Pour un traitement décentralisé
Pour plus d'efficacité en matière de prévision des désastres locaux,
un traitement et une analyse des données au niveau des stations
météorologiques seraient la bienvenue. Pour l'effectivité de ce traitement,
ces stations devraient être dotées du matériel informatique de pointe avec
les logiciels adaptés pour la circonstance respectant les normes de
l'organisation météorologique Mondiale. L'avantage de cette démarche est
que les données telles que «la vitesse de vent, l'insolation quotidienne, la
température ambiante, le point de rosée ... traités sur place pourront nous
permettre de répondre aux préoccupations quotidiennes de nos ingénieurs
agronomes et autres demandeurs d'informations météorologiques qui ont
besoin des paramètres fiables pour prendre des décisions judicieuses… »1
ceci est d'autant vrai que faisant allusion à l'analyse du responsable de la
station de Debundsha, pour une information sur telle ou telle donnée ; vous
êtes renvoyés au Centre de coordination des 39 stations météorologiques
de la C.D.C. qui se trouvent à TIKO. Ceci est le cas du centre de prévision
nationale qui se trouve à un endroit unique comme nous l'avons mentionné
à la première partie de ce travail.
Brièvement, nous suggérons une informatisation des données et
leurs analyses à l'échelle des stations météorologiques car ces démarches
pourront faciliter l'accès à ces informations aux ayants droits.
2 - La diffusion des données aux ayants droits
Avec la décentralisation du traitement des données, l'autorité
territorialement compétente devrait être en possession des prévisions 1 Entretien avec Mme MONEKAN Florence, Chef station météo de Debundscha.
38
quotidiennes qui pourront se faire à travers un BRAM (Bulletin Régional
d'Alerte Météo). Cette idée géniale a d'ailleurs été proposée par les cadres
de la Direction nationale de la météorologie lors de la réunion annuelle des
responsables centraux et extérieurs du Ministère des transports au cours
de l'année 2001 à Yaoundé1.
En outre l'IRGM (Institut de Recherche Géologique et Minière) du
Cameroun fait un effort de publier hebdomadairement un Bulletin de
risques sismiques au Cameroun, qui est ventilé auprès des responsables
chargés de la protection civile. Cet exemple pourrait inspirer les
responsables de la météorologie dont les données devraient être
acheminées non seulement aux utilisateurs mentionnés à la première partie
de ce travail mais surtout à ceux qui pourront prendre une décision capitale
pour le déclenchement de secours.
C - Utilisation des Prévisions
En plus de la rénovation des structures de collecte de données, le
renforcement du personnel, le traitement décentralisé et la diffusion aux
ayants droits, éléments proposés pour amélioration et renforcement des
capacités, nous trouvons nécessaire d'utiliser en outre les données
prévisionnelles mondiales issues des sites web intervenant dans ce
domaine pour mieux préparer les populations contre un danger éventuel.
Cela dit les données à courte échéance et celles à moyenne échéance
pourraient être mises à disposition des décideurs pour une préparation 1 Entretien avec l'ingénieur ONDOUA : Chef service de la prévision a la Direction nationale de la
météorologie a Douala le 19/02/2002.
39
adéquate face à un fléau dont les ramifications sont souvent
catastrophiques. Une étude détaillée de ces échéances occupe les
paragraphes ci-dessous.
1 - Courte échéance
La prévision de pluie s'étale généralement sur une période de 24 à 48
heures. Le site de I'OMM (Organisation de Météorologie Mondiale) et celui
de recherche GOOGLE offre ces données à ceux qui le sollicitent. Les
données collectées pourraient parvenir aux différents décideurs via leurs
adresses électroniques. Une personne choisie par le responsable
préfectoral de préférence son conseiller à la communication serait chargé
de visiter les sites ci-dessus cités afin de recueillir les informations. Mais au
paravent ce conseiller devrait s'initier aux questions de risques à travers
des stages auprès des structures météorologiques et les séminaires sur la
prévision des catastrophes.
2 - Moyenne échéance
Cette prévision qui pourrait couvrir la période d'un trimestre est
également comme de courte échéance disponible dans les sites
mentionnés plus haut. Cette échéance qui s'étale sur trois mois a cet
avantage que pendant une bonne période les données de prévision
collectées pourraient servir d'arguments solides pour convaincre les
décideurs à envisager des mesures bien penser et bien orienter pour
réduire au maximum les pertes en hommes et en biens. Les services
météorologiques et le conseiller en communication de l'autorité préfectorale
pourraient se charger de recueillir ces données et les véhiculer à qui de
droit.
40
En définitive l'utilisation de ces prévisions traitées à l'échelle mondiale
permettrait de multiplier les sources de collecte de données nécessaires
pour la prise de conscience des autorités et les populations du danger qui
pourrait subvenir et mieux se préparer.
41
Chapitre 2: PLAN ORSEC - INONDATION: COMPOSANTES ET
INFORMATION EDUCATION COMMUNICATION (IEC)
A - COMPOSANTES
1) - Définition du plan ORSEC
Le plan ORSEC ( Organisation de Secours) est la mise en place des
instruments précisant: «les rôles et les responsabilités des différents
intervenants en cas de sinistres divers en vue de sauver le plus grand
nombre possible de victimes et de bien »1, il est ainsi du ressort du plan
ORSEC de définir les autorités et les structures de commandement; de
préciser le mode de déclenchement; de recenser les moyens publics et
privés disponibles et de spécifier les missions des six (6) services que
constitue la structure opérationnelle.
En outre il convient de signaler que ce plan n'est pas celui de l'action
mais celui de structures «permettant la mobilisation des moyens de secours
dans les délais les plus courts sous un commandement unique »2.
Pour notre gouverne nous pouvons retenir que la doctrine ORSEC a
été instituée en 1952 en France et a atteint son point culminant en Juillet
1987 avec l'apparition d'une «loi relative à l'organisation de la sécurité
civile... loi appelée… loi sécurité civile, pour son approche clairvoyante
dans l'exercice des missions à accomplir ».
Au Cameroun, le projet de décret pour la mise en place du plan
ORSEC reste toujours en berne, en ce moment où les catastrophes divers
frappant le triangle national, il est souhaitable que ce décret connaisse un
dénouement rapide pour une organisation sans embûche aux prochaines
1 Extrait du projet de décret portant organisation des secours en cas de catastrophe. 2 Extrait de plans de secours prévention des risques ... Fransel1999
42
échéances catastrophiques. Pour une appréciation détaillée de ce projet de
décret referons-nous à l'annexe de ce travail.
2 - Organigramme ORSEC - INONDA TION
Une schématisation ressortant les différents intervenants possibles en
fonction de leurs compétences est importante ceci parce qu'elle permet
d'élucider les tâches des uns et des autres en attendant que le projet de
décret soit promulgué par le Chef de l'Etat Camerounais.
Dans notre zone d'étude (Limbé, Douala et Kribi), la coordination des
activités pourra avoir à sa tête le Préfet étant donné ces trois(3) cités sont
les Chefs lieux des départements du Fako(Limbé), Wouri (Douala) et
Océan (Kribi). « le plan ORSEC est déclenché par le Préfet »1, premier
administrateur du département a la lourde mission de vérifier les
informations possibles et les alertes sur les inondations2 pour s'assurer de
leurs véracités et veiller à la mise en place des trois (3) structures du plan
ORSEC départemental que sont: «la structure de commandement, la
structure des relations publiques et la structure opérationnelle »3.
Pour le reste des répartitions de tâches le schéma ci-après l'illustre
brièvement.
1 Les plans de secours : Dr Fabien Catala centre hospitalier Albi samu 81 Avril 2001 2 Voir schéma d'alerte au sous chapitre IEC 3 Extrait projet décret portant ORSEC en cas de catastrophes.
43
SCHEMA I : ORGANIGRAMME (PLAN ORSEC DEPARTEMENTAL) **********************
PLAN ORSEC - INONDATION DEPARTEMENTAL
Structure de commandement
Structure des Relations Publiques
Structure opérationnelle
LE PREFET Conseiller à la Communication Les six(6) Chefs services ORSEC
Poste de Commandement
Fixe (PCF)
Poste de Commandement Mobile (PCM)
Cellule de communication
Service liaison et transmission Service police et renseignements Service secours et sauvetage Service soins et santé Service social et solidarité Service transport et travaux
Cf à l’annexe 6 : le projet de décret d’organisation de secours au Cameroun : section III de l’article 9 à l’article 16, pour tâche de chaque service
* Chargé de l’information du public * Relation avec presse et autres média
*Divise opération sur le terrain *Décentralisation et exploitation des renseignements *Demande et répartition des rapports
*Assurer liaison PCM et autres services compétents *Exploite renseignements et instructions *Coordonne et achemine secours
Structures
Responsable
Composition
Tâches
44
3 - Les moyens publics et privés
Dans la mise en œuvre du plan ORSEC - INONDATION à Limbé,
Douala et Kribi, nous avons procédé au recensement des moyens publics
et privés, des différents intervenants et compilé ces données au tableau ci-
après.
45
Tableau III: LES MOYENS PUBLICS ET PRIVES
SERVICES RESPONSABLE DIFFERENTS INTERVENANTS MOYENS OBSERVATION
PUBLICS PRIVES PUBLICS PRIVES
LIAISON ET
TRANSMISSION
Délégué départemental
Postes et
Télécommunication
ART
MINPOSTEL/
Départemental
* MOBILIS
* MTN
*Téléphone filière
(environ 20 000 lignes)
*Radio électriques
militaires
Téléphone mobile dans
les trois zones
POLICE ET
RENSEIGNEMENTS
Commandant de compagnie
de la gendarmerie ou
Délégué départemental de
la Police
*Gendarmerie
*Police
*Douanes
*Pénitenciers
Sociétés de
Gardiennage
*Matériels de balisages
*Matériels
d’identification
*Matériels de maintien
de l’ordre
Matériels de maintien
de l’ordre
SECOURS ET
SAUVETAGE
Responsable départemental
Sapeurs Pompiers ou Croix-
Rouge
*Sapeurs Pompiers
*Police Secours
*Croix-Rouge
*ONG humanitaires
(secours et charité)
*Ambulances
*Matériels de
désincarcération
Ambulances
Brancard
La Croix-Rouge dispose
d’une base de sauvetage
maritime à Kribi depuis
1994 expérience qui
devrait s’étendre dans
notre zone
SOINS DE SANTE Délégué départemental de
la Santé Publique
Services médicaux
publics
Services vétérinaires
publics
Responsables
*Cliniques Privées
*Croix-Rouge (santé)
*Santé Militaire
*Hôpitaux référence (2)
*Hôpitaux de District(6)
*Hôpitaux de la
garnison
*Hôpitaux privés
SOCIAL ET DE
SOLIDARITE
Délégué départemental des
Affaires Sociales
Service
départemental des
Affaires Sociales
*Eglises
*Croix-Rouge
Centres sociaux *Centre d’écoute des
sinistrés (Croix-
Rouge)
*Soutiens spirituels
TRANSPORTS ET
DES TRAVAUX
Délégué départemental des
Transports ou Délégué
départemental des Travaux
Publics
*Circonscription des
routes
*Service de
construction
*MAT GENIE
*LABO GENIE
*Sociétés privées de
construction de routes
*Entrepreneurs privés
*Matériels de
construction des routes
et bâtiments
*Matériels de
dégagements des voies
*Matériels de
construction des routes
et des bâtiments
*Matériels de
dégagement des voies
46
B - Information Education Communication (lEC)
1-information préventive
« L'information du citoyen, élément important de la prévention,
constitue un devoir pour l'Etat… »1 c'est ainsi que les citoyens ont un droit à
l'information sur les risques majeurs tels que les inondations. Les deux
schémas ci-dessous montrent avec aisance le type d'information qui peut
être diffusé à l’ intention des populations.
Schéma II: les causes des inondations
Quelles sont les causes d'une inondation ? (schéma II) Développe
auprès des élèves les différents éléments qui peuvent favoriser une montée
excessive de l'eau ;
1 Extrait de plans de secours, prévention des risques P.39 fransel1999.
47
Schéma III : Conduite à tenir en cas d'inondations
Le deuxième (schéma Ill) qui figure dans la rubrique: Devancez la
catastrophe: Tenez-vous prêts ! Parle des consignes à appliquer en cas
d'inondation.
Il est à noter que les deux schémas ont été produits par les Nations-
Unies en 1992 dans le cadre de la décennie internationale de la prévention
des catastrophes naturelles.
Par ailleurs l'autorité compétente ici qui est le Préfet. Il devrait avoir à
sa possession des données cartographiques sur les zones possibles
d'inondation dans sa zone de commandement pour en diffuser à ceux qui
sont exposés à ce danger et prendre des mesures nécessaires pour
minimiser les conséquences lorsque ce risque déclenche.
2 - Documentation
Au delà de l'information qui peut tant bien que mal être comprise et
48
vue par la population, on notera que dans le cadre de la gestion adéquate
préventive et active des inondations, des brochures pourraient être
confectionnées par les organismes chargés de sauvegarder la vie et les
hommes en tant de crise.
La direction de la protection civile du MINAT au Cameroun, fait des
efforts dans ce sens avec la confection des brochures relatant les différents
désastres qui se sont acharnés au Cameroun, à cela, il faut adjoindre les
autocollants qui véhiculent aussi les différents messages de prévention.
Néanmoins ces documents sont très généralistes ce qui donne plutôt un
caractère restreint de l'information à y recueillir ou véhiculer.
Dans le cadre de notre souci de mettre en place des outils
d'information éducation communication, nous pensons que des brochures
relatant les différentes causes des pluies - inondations, leurs gestions
antérieures, ceci dans nos trois (3) villes d'étude devraient faire l'objet de
fabrication en quantité nécessaire en français et en anglais et distribuer aux
personnes à qui la situation naturelle et/ou humaine favoriserait un jour des
désastres pouvant causer les dommages graves.
3 - Alerte
« La Prévention des risques comprend : La prévision fondée sur la
connaissance et la surveillance des phénomènes naturels ou
technologiques pouvant entraîner des catastrophes (phénomènes
météorologiques à l'origine d'inondations ...) »1. Cet aspect a été étudiée en
amont de notre travail, mais notons que cet acte de prévision ne peut être
efficace sans la mise en place d'un système d'« alerte des populations par
l'émission d'un signal sonore national prédéterminé par les autorités
1 Extrait de protection et assistance P. 2401 PC 2000
49
compétentes »1.
Pour être facile à connaître de tous, un tel système doit être simple,
pour cela l'alerte pourrait être conçue sous la forme d'un seul signal donné
par les sirènes.
La population ainsi avertie du danger inondation dans notre zone
d'étude (Limbe, Douala et Kribi) devrait se mettre à l'écoute de la radio. Le
schéma III de la page 47 définit les reflexes à mettre en branle après une
alerte.
Pour une connaissance de tous ces réflexes, nous pensons que la
direction de la protection civile pourrait insérer dans les annuaires
téléphoniques (pages Jaunes) comme c'est le cas en France, une page
intitulée les consignes d'urgence expliquant succinctement la conduite à
tenir lors de la réception du signal sonore émis par les sirènes.
4 - Simulation
Cet exercice consiste aux jeux de rôles de tous les intervenants d'une
inondation. De sa conception à sa réalisation, tous les membres d'une
structure opérationnelle qui comprend selon le plan ORSEC camerounais
dont le décret tarde à être signé : six (6) services (liaison et transmission, -
police et renseignements - secours et sauvetage - soins de santé - social et
solidarité - transport et des travaux), devrait être associé avec pour objectif
de diminuer au maximum les pertes matérielles et humaines en cas
d'inondation.
Le scénario à monter devrait partir de la phase d'alerte en passant
par celle du déclenchement de secours et en se terminant par une prise en
charge… des victimes. 1 Extrait de protection et assistance P. 2401 PC 2000
50
Le scénario ci - après pourrait bien être appliqué à Limbé Douala ou
Kribi.
Les populations d'une zone exposée aux inondations en cas de pluie
intense seront informées et les rôles leur seront assignés comme celui du
premier témoin appelé à envoyer une information à son chef de quartier qui
à son tour touche l’autorité administrative (Préfet) responsable du
déclenchement de l'alerte et de la convocation de la cellule de crise qui
devrait coordonner les opérations au niveau du poste de commandement
fixe (préfecture), du poste de commandement mobile (chantier , PMA et
hôpital).
Les différents intervenants au chantier trouveront des populations
certains sur les toitures , d'autres au bord des bassins versants, ceux
sauveteurs ( sapeurs pompiers, Croix-Rouge et autres organisations de
secours) vont déployer le matériel (gilets de sauvetage, corde, chaloupe...
etc.) nécessaire pour aider les sinistrés à quitter les lieux ceci en les
évacuant vers le PMA (après les premiers secours) pour une prise en
charge médicale et psychologique qui se fera avec les équipes des soins
de santé (MINSANTE) et social et solidarité (MINAS), tout comme les
autres intervenants cités au sous chapitre : Les moyens publics et privés.
Les cas les plus graves seront amenés au niveau des hôpitaux de
références où le plan MASH (mise en alerte des secours hospitaliers) sera
mis en branle.
Au terme de cet exercice une séance de débriefing avec les différents
intervenants se tiendra pour tirer les leçons et voir ce qui a marché et
chercher une amélioration aux manquements constatés lors de la
prestation le long de la chaîne de secours.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
51
CONCLUSION
Pour gérer avec parcimonie les dégâts que pourraient entrainer les
inondations fruits des pluies diluviennes dans la région côtière en générale
et ses villes principales de Kribi, Douala et Limbé, l'Etat protecteur des
hommes et des biens se doit de mettre en place une organisation fiable
capable d'apporter le secours nécessaire le moment venu.
Cette œuvre louable devrait commencer en aval au niveau des
populations qui éviteraient de s'installer dans les zones propices
naturellement aux inondations et détruiraient l'environnement qui pourraient
faciliter l'évacuation des eaux issues des pluies abondantes. Cet acte qui
est la prévention ne saurait s'effectuer sans la prévision par laquelle les
données pluviométriques recueillies dans les stations météorologiques
performantes devraient servir d'indicateurs aux autorités pour le
déclenchement du plan ORSEC - INONDATION, afin d'éviter la gestion non
professionnelle qui a souvent caractérisée les interventions passées au
cours des inondations de Limbé, Douala et Kribi.
En outre toutes nos espérances seront comblées à partir de l'instant
où serait promulgué le projet de décret sur l'organisation de secours au
Cameroun. Vivement que cette loi se mette en place pour permettre à
chaque intervenant de connaître avec précision le rôle à jouer au
déclenchement d'une catastrophe.
52
PERSPECTIVES
Ce travail accompli devrait être vulgarisé à l’ intention des populations
de nos trois villes (Limbé, Douala, Kribi) qui sont exposées aux dangers
des inondations surtout en saison pluvieuse. Les différents intervenants en
matière de prévision (service météorologique, conseiller de communication)
sont sensés s'enquérir de ce travail pour l'amélioration de leur prestation.
Les acteurs de la chaîne de secours du chantier à l'hôpital en passant par
le poste médical avancé sont également appelés à donner le meilleur
d'eux-mêmes en connaissant avec exactitude les différentes tâches du
déclenchement de l'alerte aux soins dans les centres hospitaliers de
références; ceci en parcourant ce travail dont les termes des références
pourraient être utilisés comme Vadémécum, en temps de « paix» pour
mieux préparer le temps de « catastrophes». La connaissance approfondie
de ce document pourrait se faire à travers les séminaires dans les trois
villes et à l'intention des différents intervenants, ceci sans grands moyens
financiers, les municipalités pouvant l'exécuter dans le cadre de l'éducation
et de l'amélioration des conditions de leurs populations.
BIBLIOGRAPHIE
53
BIBLIOGRAPHIE
A - Ouvrages
1 - Atlas Jeune Afrique : République Unie du Cameroun: Edition 1979
2 - CATALA Fabien : Plan secours Samu 81 Avril 2001
3 - Dictionnaire de l'écologie et de l'environnement. Larousse Octobre 1980
4 - Géographie du temps présent collection GRECS classique Hachette
1980
5 - Letouzey : Etude phytogéographique du Cameroun éditions EDC 1981
6 - OIPC : Protection et Assistance pour Tous - Genève Suisse 2000
B - Rapports
1 - Inondations de Douala Appel Août 2000 FISCR/CR DRAC Yaoundé
2 - Inondations et Mouvements de terrain survenus à Limbé Juin 2001 DPC
MINAT
3 - Prospection inventaire et cartographie des zones à risques au
Cameroun. Projet CMR/98/003 PNUD - DPC MINAT Juillet/Août 98
4 - Rapport sur les catastrophes FISCR/CR Oxford 1993
5 - Rapport mission évaluation inondation dans le département de l'océan
Kribi Croix-Rouge Camerounaise 1998
6 - Rapport mission assistance aux sinistrés des inondations Limbé Juin
2001 Croix-Rouge Camerounaise.
54
C - Périodiques et articles
1 - "Le réchauffement de la planète" par Fred Peace dans revue
trimestrielle Croix-Rouge/Croissant-Rouge N°2 - 2001.
2 - Miroir : mensuel d'information de la Délégation Provinciale de la
Communication du Sud N°16 Août 1998.
D - Sites WEB
1 - http://www.multimania.com/tubes/expose.inond.htm
2 - http://www.pêche.org/inondations/rapport-dauge.htm
ANNEXES
55
I - Documents relatifs à l'aspect environnemental
de la zone côtière
Annexe 1 - Carte du profil météorologique du Cameroun
Annexe 2 - Carte climatique du Cameroun
Annexe 3 - Carte de la population urbaine du Cameroun
Annexe 4 - Schéma cycle de L'eau
II- Documents relatifs à la Gestion des Inondations
Annexe 5 - Arrêtés Préfectoraux N°93 et 94 /2001 relatif à la catastrophe
de Limbé Juin 2001
Annexe 6 - Projet décret organisation des secours au Cameroun
Annexe 7 - Brochure D.P.C.
56
Annexe 1
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79