Mémoire final 130611

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux Mémoire de première année Master Recherche en Histoire de l’art et archéologie Marcela Garcia Martinez Sous la direction de M. Marc Saboya Université de Bordeaux III, Michel de Montaigne Année 2011

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux Mémoire de première année Master Recherche en Histoire de l’art et archéologie Marcela Garcia Martinez Sous la direction de M. Marc Saboya Université de Bordeaux III, Michel de Montaigne Année 2011

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Table des matières

Avant-propos .............................................................................................................. 4

Introduction ................................................................................................................. 6

État de la question ..................................................................................................... 8

a) Le travail d’Anne-Sophie Métais ............................................................................. 9

b) Le travail de Doïna Zgureanu................................................................................ 10

c) Le travail de Laure Augereau ................................................................................ 11

d) Le travail d’Aurore Rousset ................................................................................... 12

e) Rapport de stage de Julie Maigret ........................................................................ 14

f) Bordeaux : la conquête de la modernité .............................................................. 15

g) Conclusions des chercheurs ................................................................................. 16

Première partie : Arc en rêve, pour lui-même ....................................................... 18

a) Contexte de la création du centre ......................................................................... 18

b) Organisation et activités ........................................................................................ 21

c) Localisation ............................................................................................................. 22

Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes .............................................. 29

a) L’enseignement de l’architecture en France à l’actualité .................................... 31

b) La formation des architectes et la question du rapprochement au public ......... 35

c) Arc en rêve pour les étudiants d’architecture à Bordeaux .................................. 36

d) Collaborations d’Arc en rêve avec l’École des Beaux-arts de Bordeaux .......... 39

e) Le rapprochement au public pour les architectes................................................ 40

Troisième partie : Arc en rêve pour le public ......................................................... 42

a) L’atelier pédagogique............................................................................................. 42

Les origines de l’atelier pédagogique ............................................................... 42

Le Bois de Rivière .............................................................................................. 44

L’atelier pédagogique dans l’actualité .............................................................. 49

b) Les expositions d’Arc en rêve ............................................................................... 51

c) Interventions d’Arc en rêve dans le domaine de la maison individuelle ............ 59

L’état de la maison individuelle en France ....................................................... 60

La participation des architectes dans le marché du logement individuel ...... 61

36 modèles pour une maison ............................................................................ 62

Collaboration d’Arc en rêve avec Domofrance ................................................ 64

Autres activités ................................................................................................... 68

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Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux .................................... 71

a) Les échanges en expositions et les ouvrages ..................................................... 71

b) L’exposition « Mutations » ..................................................................................... 74

c) Arc en rêve comme outil de médiation pour les autorités de la ville .................. 75

Collaborations entre Arc en rêve et Chaban-Delmas ...................................... 75

Un nouveau maire : une nouvelle dynamique.................................................. 77

Le projet urbain pour Bordeaux ......................................................................... 78

Le moment historique de l’installation du tramway .......................................... 80

d) L’influence d’Arc en rêve dans l’aménagement des quais de la Garonne et de la rive droite .................................................................................................................... 82

Un antécédent de l’appel d’idées de 1989 : Regards et fictions sur la ville .. 82

Le projet pour la Bastide de Ricardo Bofill ....................................................... 85

L’appel à idées d’Arc en rêve ............................................................................ 87

Le Projet des Deux Rives de Dominique Perrault ........................................... 91

Conclusions .............................................................................................................. 96

Bibliographie ............................................................................................................. 98

Travaux d’étudiants : ..................................................................................................... 98

Ouvrages ........................................................................................................................ 98

Ouvrages produits par Arc en rêve .............................................................................. 99

Articles de périodiques spécialisés .............................................................................. 99

Articles de presse quotidienne.................................................................................... 101

ANNEXES 1: IMAGES .......................................................................................... 102

Première partie: Localisation ...................................................................................... 102

Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes .................................................. 104

Troisième partie : Arc en rêve pour le public ............................................................. 105

Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux ........................................ 110

ANNEXES 2 ........................................................................................................... 113

ANNEXES 3 ........................................................................................................... 127

Table des images................................................................................................... 130

Table des images annexes ................................................................................... 131

Table des graphiques ............................................................................................ 132

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Avant-propos

Lors du choix d’un sujet pour l’élaboration de ce mémoire de première

année de Master en Histoire de l’art, nous avons eu deux objectifs. Le

premier était de nous pencher sur une thématique qui nous obligerait à

étudier le développement urbain et la production architecturale

contemporaine de Bordeaux. Le deuxième était de trouver dans cette

thématique des propositions qui pourraient être développées dans

d’autres villes, surtout dans des pays où l’architecture n’est pas autant

valorisée ni protégée qu’en France. Le centre d’architecture Arc en rêve

se trouvait exactement à la croisée de nos inquiétudes et l’étudier en

profondeur nous a paru donc un choix naturel.

La rédaction de ce mémoire coïncide avec la célébration du trentième

anniversaire du centre, un moment idéal pour regrouper la

documentation qui a été produite à son sujet, mais aussi pour faire un

bilan de l’institution d’un point de vue détaché qui puisse, nous espérons,

garder une distance scientifique et mettre en question ses fonctions et

contributions.

Nous voulons également montrer les responsabilités des architectes

vis-à-vis la société, qui dépassent le fait de dessiner et construire

correctement. Leur contribution doit s’étendre à la sensibilisation des

publics, des autorités et même de ses collègues, à une architecture qui

reflète notre identité et qui nous offre une meilleure qualité de vie. Par le

biais de ce mémoire nous voulons exprimer que la coupure entre les

architectes et le public est non seulement désavantageuse pour les

premiers comme professionnels, mais dangereuse pour le public qui

n’est pas dans la capacité de réclamer des productions de qualité et une

ville avec un fonctionnement harmonieux, parce qu’il n’a pas été éduqué

pour le faire.

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Pour les élus et les autorités de nos villes, nous voulons montrer que

l’architecture, l’urbanisme et la culture sont des facteurs de

développement. Quand elle est dirigée de manière adéquate,

l’architecture est une source de tourisme, elle attire les investissements,

elle dynamise l’économie. Mais pour cela doit exister un consensus entre

les pouvoirs et les citoyens : une institution comme Arc en rêve se pose

comme le médiateur entre ces deux instances et c’est la raison pour

laquelle il est impératif que des centres de ce type se mettent en place

en France et dans d’autres pays.

Nous avons découvert, au fur et à mesure que la recherche avançait,

que nous partageons avec les membres d’Arc en rêve les aspirations et

la foi dans les possibilités que l’architecture peut offrir, non seulement

d’un point de vue esthétique, mais surtout humain et civique. Notre

propre parcours comme étudiante en architecture et ensuite comme

professionnelle de cette discipline nous a montré les répercussions

négatives des constructions sans architecture et sans recherche

plastique qui se mettent en place surtout dans les pays émergents où les

villes continuent à s’élargir sans projet urbanistique et dont les bâtiments

sont des copies de modèles étrangers. Nous espérons pouvoir contribuer

à la valorisation du centre en montrant sa participation dans la

construction de la ville de Bordeaux depuis sa création et en le mettant

comme un exemple à suivre pour d’autres villes en France et pourquoi

pas, ailleurs.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Introduction

Ce mémoire vise à retracer l’histoire d’Arc en rêve, depuis ses origines

comme une association, son atelier pédagogique et son établissement

en centre d’architecture contemporaine à Bordeaux. Pour ce faire, nous

commençons par l’état de la question en faisant un aperçu de travaux

faits par des étudiants qui ont déjà travaillé sur le centre avant nous, en

plus de l’ouvrage par des historiens de l’art qui a inspiré notre recherche.

La première partie décrit sommairement son évolution, son organisation,

ses activités et sa localisation à Bordeaux. Ensuite, nous avons choisi de

structurer le travail à partir des différentes dimensions d’influence du

centre sur son environnement. Le public le plus proche et le plus

concerné par les thématiques d’Arc en rêve sont naturellement les

architectes, mais nous avons porté une attention particulière aux

étudiants en architecture et à l’enseignement qu’ils reçoivent

actuellement en France.

Par la suite, nous nous interrogeons sur l’utilité d’un centre

d’architecture pour le public en général et nous avons trouvé que les

activités qui le concernent le plus sont l’atelier pédagogique, les

expositions dans les galeries et les interventions dans le marché de la

maison individuelle. Mais le centre d’architecture accomplit d’importantes

fonctions aussi à une échelle supérieure, celle de la ville, que nous

analysons dans la dernière partie, en mettant l’accent sur la promotion

de Bordeaux à travers des expositions, des ouvrages ou des

évènements de grande envergure, son rôle de conseil et de médiateur

avec les élus de la municipalité et les expérimentations qui ont aidé à

façonner le paysage urbanistique de Bordeaux dans les dernières trente

années.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Notre recherche a été principalement bibliographique et nous avons

pris comme références des travaux faits par des étudiants, des articles

de la presse quotidienne et spécialisée, des ouvrages sur les

transformations récentes de Bordeaux et bien sûr, les ouvrages produits

par Arc en rêve. Nous avons essayé de prendre ces derniers avec une

certaine prudence et dans la mesure du possible nous les avons

questionnés par rapport aux impressions décrites par la presse.

Finalement, nous avons eu la possibilité de rencontrer M. Michel

Jacques, directeur artistique du centre, dont les réponses à nos

interrogations, posées lors d’un entretien, se trouvent disséminées dans

tout le travail.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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État de la question

Comme nous avons expliqué précédemment, une de nos sources ont

été quelques rapports de stage faits par des étudiants. Ce type de

travaux nous a permis de comprendre la dynamique et le fonctionnement

de l’institution et nous ont montré les aspects qui n’ont pas été jugés

essentiels ou étudiés du tout dans le passé. Cependant, ces travaux ont

dû être pris avec une certaine distance car ils ont été conçus avec des

objectifs particuliers en suivant une méthodologie propre. Pour chacun

de ces chercheurs nous essaierons donc de discerner ces contributions

et limitations.

Une première source ont été les mémoires de deux étudiantes de

l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Anne-Sophie Métais et Doïna

Zgureanu, qui ont réalisé des stages à Arc en rêve dans les années 1999

et 2000. Il a prouvé intéressant d’avoir eu accès à ses témoignages car

ils sont éloignés de l’architecture et de l’histoire de l’art et offrent donc un

point de vue différent à celui que nous aurions privilégié à sa place. Les

années de ces stages correspondent à une période d’une relevance

particulière à cause de l’organisation de l’exposition « Mutations ». Celle-

ci a été une manifestation de grande ampleur qui a montré le large et

important réseau du centre et lui a valu une reconnaissance au niveau

local et international. Ensuite nous verrons en détail les travaux de deux

étudiantes en architecture, Laure Augereau de l’École nationale

supérieure d’architecture de Nantes et Aurore Rousset, de l’École

nationale d’architecture de Paris-La Villette. De manière plus brève, nous

verrons les apports de l’étudiante Julie Maigret avec son rapport de

stage. Et finalement, nous allons exposer comment l’ouvrage Bordeaux :

la conquête de la modernité, des historiens de l’art Robert Coustet et

Marc Saboya, nous a servi de point de départ pour notre recherche.

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a) Le travail d’Anne-Sophie Métais

Le rapport d’Anne-Sophie Métais a été réalisé suite à son stage de huit

mois dans le centre. C’est un mémoire pour l’obtention de son Diplôme

d’études supérieures spécialisées (DESS) en « Management des

organisations et entreprises de service public » et il a été présenté en

l’année 2000. À travers son travail, elle a voulu poser des interrogations

sur le centre pour qu’un autre étudiant puisse les développer en

profondeur dans une recherche postérieure1. Elle s’est intéressée à

l’organisation du centre et l’environnement culturel dans lequel il travaille,

pour évaluer les conditions et les résultats des interactions entre les

deux. Pour cela elle a étudié comment le centre agit sur son milieu et le

phénomène inverse. Elle a donc mis en relation Arc en rêve avec des

aspects plus généraux de la société comme la culture et la place

dévouée à l’architecture dans celle-ci. Dans son analyse, Arc en rêve se

profile comme une institution qui doit trouver une balance entre le loisir et

la pédagogie, car il est en même temps une source de récréation mais

aussi de réflexion. Elle attire aussi notre attention sur le rapport de

l’architecture avec les instances du pouvoir et les élites.

Son étude nous renseigne surtout sur l’organisation interne du centre,

mais ne propose aucune réflexion sur les différents services que celui-ci

offre. Au vu de ce fait, nous avons choisi de concentrer ce travail sur les

activités et nous n’avons pas donné suite à ses observations sur la

manière dont le centre gère ses employés. Néanmoins, dans son travail,

Métais s’est interrogée sur la légitimité du centre et des activités qu’il

développe « en dehors des réseaux qu’il connaît et maîtrise »2. Nous

avons donc pris cette problématique comme point de départ pour cette

recherche en nous interrogeant si Arc en rêve est simplement un centre

d’expositions d’architecture contemporaine ou s’il vise à provoquer des

changements dans la ville où il est installé. 1 MÉTAIS Anne-Sophie, Arc en Rêve centre d’architecture, Mémoire du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées « Management des organisations et entreprises de service public », Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Bordeaux, 2000, p. 3

2 Ibid., p. 22

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b) Le travail de Doïna Zgureanu

L’étudiante en DESS de Gestion Publique de l’Institut d’Études

Politiques de Bordeaux, Doïna Zgureanu, a intitulé son mémoire Mise en

place et gestion du projet d’une grande manifestation culturelle : arc en

rêve organise « Mutations »1. Elle l’a réalisé après avoir complété son

stage entre octobre 1999 et avril de l’année suivante. Les deux objectifs

principaux de ce travail étaient d’étudier le fonctionnement d’Arc en rêve

comme une association et de décrire l’organisation de l’évènement

« Mutations ».

Dans son rapport, Zgureanu a défini les associations et a expliqué ses

caractéristiques juridiques pour mieux comprendre la structure d’Arc en

rêve. Elle a donné une liste des employés à l’époque et de leurs

différentes conditions de travail, comme par exemple leurs types de

contrats. Elle a fait une analyse des statuts de l’association et a

approfondi sur le partenariat entre celle-ci et la ville de Bordeaux.

Entre ses contributions ont trouve les réflexions qu’elle a faites sur le

style de management de l’association et sur les contraintes que celle-ci

impose. Son travail a permis de comprendre comment le centre a

ressenti le passage de la mairie dirigée par Jacques Chaban-Delmas à

celle d’Alain Juppé. Et elle a donné un aperçu exceptionnel de

l’organisation d’une importante exposition comme « Mutations » en

décrivant son évolution à travers le temps et les ressources humaines et

financières qui ont été disponibles pour la faire.

Quant à son influence sur ce travail, elle a posé aussi la question sur

l’impact et l’influence du centre, surtout en vue de la nature abstraite de

sa mission de changer le rapport des individus à leur environnement.2

1 ZGUREANU Doïna, Mise en place et gestion du projet d’une grande manifestation culturelle : Arc en rêve organise « Mutations », Rapport de stage du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées de Gestion Publique, Institut d’Études Politiques de Bordeaux, Bordeaux, 2000

2 Ibid., p. 38

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c) Le travail de Laure Augereau

L’ouvrage de Laure Augereau, Cultures architecturales ? L’éveil à

l’espace chez l’enfant à travers son expérience sensible1, constitue son

travail de fin d’études de l’École Nationale Supérieure d’architecture de

Nantes. Dans celui-ci, elle a voulu répondre à la question de savoir si la

sensibilisation à l’architecture doit être une mission de l’architecte et

quelles sont les institutions qui mènent des actions de ce type, surtout

dirigées vers les enfants.

Pour ce faire, elle a transcrit des données sur la perception du public

sur l’architecture. Ensuite, elle a fait une recherche sur les programmes

de sensibilisation à l’architecture développés dans les écoles, par des

associations comme la Maison de la Culture de Loire-Atlantique ou Arc

en rêve, ainsi que par l’atelier des enfants dans le Centre Georges

Pompidou. Elle a analysé les techniques d’animation de toutes ces

institutions et elle a mis en place ses propres démarches individuelles.

Son travail est intéressant car il met en rapport la formation des

architectes et leur pratique professionnelle avec l’image de l’architecture

auprès du public. Nous avons donc voulu poursuivre ses interrogations

sur ce sujet pour comprendre comment elles ont évolué depuis son

mémoire, présenté il y a onze années. Son analyse de l’atelier

pédagogique pour les enfants mis en place par Arc en rêve est très

intéressante car il demeure un des points forts du centre, mais notre

étude ne vise pas à questionner ces types d’activités ni leur efficacité

quant à la réussite de leurs objectifs.

1 AUGEREAU Laure, Cultures architecturales ? L’éveil à l’espace chez l’enfant à travers son expérience sensible, École Nationale Supérieure d’architecture de Nantes, 2000

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d) Le travail d’Aurore Rousset

L’étudiante de l’École d’architecture de Paris-La Villette, Aurore

Rousset, a travaillé comme stagiaire à Arc en rêve pendant dix mois au

terme desquels elle a réalisé son mémoire1. Ses interrogations portent

surtout sur la sensibilisation à l’architecture en général. Elle a voulu

étudier quelle est la place d’Arc en rêve dans le système établi en France

pour promouvoir les œuvres et le métier de l’architecte. Tout cela pour

présenter un projet architectural consistant en structures temporaires

mobiles appelés « Mobilo » qui pourraient être disposées à Bordeaux

pour élargir la présence du centre dans la ville et ainsi attirer plus de

public.

Elle a commencé par faire un état des lieux des institutions et

associations qui se préoccupent de sensibiliser à l’architecture à

Bordeaux et ailleurs en France. Pour cela elle a conduit une série

d’entretiens avec les principaux intervenants de ces organisations. Elle a

également interrogé tous les employés d’Arc en rêve à l’époque pour

essayer de comprendre leur point de vue quant aux avantages et

désavantages du centre et de sa structure. Elle termine son travail avec

un film où un super-héros parcourt Bordeaux en se posant des questions

sur la sensibilisation à l’architecture. Les réponses sont abordées par les

membres d’Arc en rêve et les autres personnes avec qui elle a eu des

discussions.

Son projet d’expositions temporaires répandues dans la ville constitue

une proposition intéressante pour le centre et son état des lieux montre

Arc en rêve comme une institution unique en France, mais surtout en

dehors de Paris.

1 ROUSSET Aurore (Sous la direction de Jacques BOULET et Marc BOUDIER), Arc en rêve, un centre d’architecture à Bordeaux, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette, Paris, 2004

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Dans l’inventaire des institutions qu’elle a réalisé, Rousset montre qu’il

n’existe pas un centre d’architecture en province qui puisse se comparer

en ressources, réseau relationnel ou en parcours à celui qui existe à

Bordeaux. En fait, même par rapport aux centres parisiens, Arc en rêve

jouit d’une reconnaissance similaire sinon supérieure et avec des

moyens plus réduits.

D’un autre côté, Rousset montre qu’Arc en rêve se développe comme

une institution isolée, dans le sens qu’il n’y a pas de véritable

coordination régionale ou nationale entre les institutions vouées à

l’architecture et pose ainsi deux problématiques qui pourraient être

développées par d’autres chercheurs : approfondir l’état de la

sensibilisation à l’architecture en France (car dans son travail elle se

limite à l’exposition et description des institutions sans faire une

comparaison entre elles ou sans donner un avis critique à ce sujet) et la

comparer à celle qui est menée dans d’autres pays.

Dans ce mémoire, Rousset s’interroge sur les problèmes d’avoir un

centre d’architecture dans le même bâtiment où se trouve un musée d’art

contemporain, ainsi que sur les contraintes imposées par l’Entrepôt

Lainé, d’un point de vue symbolique comme spatial. De notre part, nous

allons étudier en profondeur cet aspect qui est récurrent dans la

littérature disponible sur le centre et nous allons essayer de tirer nos

propres conclusions.

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e) Rapport de stage de Julie Maigret

Un autre mémoire dont nous avons eu accès a été celui de l’étudiante

en Master de Métiers du patrimoine monumental et mobilier, Julie

Maigret1. Son travail date de l’année 2008, lorsqu’elle a travaillé comme

stagiaire assistante au commissariat d’exposition sous la direction de

Michel Jacques, pour ensuite intégrer le centre comme une de ses

employées. Son rapport contient un bref état de la question des

politiques patrimoniales en France, afin d’introduire les dilemmes autour

du patrimoine architectural contemporain dont Arc en rêve se charge de

diffuser. Maigret décrit plusieurs aspects du centre dont notamment

l’origine de ses ressources et sa stratégie de communication. Mais son

travail se détache par la description exhaustive des activités qui ont été

organisées lors de son stage qui a coïncidé avec l’organisation de

l’exposition « Collectif, nouvelles formes d’habitat en Europe »2. Elle

donne un aperçu de l’organisation d’une exposition et de la publication

qui l’accompagne : elle entre détail sur la sélection des œuvres, les

rapports établis avec les différents acteurs (les agences d’architecture

par exemple), la scénographie et surtout ce qui entoure l’élaboration de

l’ouvrage, qui a été son domaine principal.

1 MAIGRET Julie (Sous la direction de Michel JACQUES), Assistante au commissariat d’exposition, Master II Métiers du patrimoine monumental et mobilier, arc en rêve centre d’architecture, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, Talence, 2008

2 Montrée du 4 juillet 2008 au 4 janvier 2009.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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f) Bordeaux : la conquête de la modernité

Dans leur ouvrage, Bordeaux : la conquête de la modernité1, les

historiens de l’art Robert Coustet et Marc Saboya ont fait un état des

lieux des principales productions architecturales et urbanistiques faites à

Bordeaux entre les années 1920 et 2003. Par ce biais, ils ont montré

l’ambivalence de cette ville qui se débat constamment entre le poids de

sa tradition et de son héritage bâti du XVIII siècle et ses essais pour

construire son identité architecturale contemporaine.

L’ouvrage nous a donné des indices dans plusieurs domaines qui ont

servi à façonner notre recherche. Par exemple, le fait que les auteurs

s’interrogent sur l’impact qu’Arc en rêve a pu avoir sur les architectes à

Bordeaux2, nous amena à considérer dans une partie de ce travail quel

est le rôle du centre pour les professionnels de l’architecture. Également,

les auteurs font mention d’autres aspects du centre que les étudiantes

dans leurs mémoires avaient laissé de côté, comme les incursions dans

le marché de la maison individuelle et l’appel à idées « Bordeaux, Port

de la Lune » en 1989. Ceci nous a conduit à considérer que le centre a

pu avoir une influence, plus ou moins directe, dans la construction

urbanistique de Bordeaux dans les trente dernières années, une intuition

que nous voulons développer tout au long de ce travail.

1 COUSTET Robert, SABOYA Marc, Bordeaux : la conquête de la modernité, architecture et urbanisme à Bordeaux et dans l’agglomération de 1920 à 2003, Éditions Mollat, Bordeaux, 2005

2 Ibid., p. 320

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g) Conclusions des chercheurs

Même en prenant en compte les différences propres aux travaux de

nos prédécesseurs, il y a certains points sur lesquels tous semblent

s’accorder. Le premier est l’importance du « noyau » d’Arc en rêve, ses

membres fondateurs. Le centre serait né et aurait persisté pendant tout

ce temps grâce au fort engagement de ses membres et le réseau qu’il a

créé. Mais, quoique Arc en rêve soit une association avec une structure

bien définie qui va au-delà de ses membres fondateurs, le « noyau »

reste la seule instance qui prend les décisions, dont même le président

de l’association reste seulement informé1.

Les étudiantes qui ont fait leur stage dans le centre ont toutes fait

mention que les employés en dehors des fondateurs ressentent un

manque de participation et d’influence sur les choix de l’association, et

ne sont pas satisfaits des conditions de travail qui ne sont pas optimales

comme des contrats précaires et des rémunérations basses. Il existerait

aussi un isolément des différents services qui constituent la structure du

centre, comme l’atelier pédagogique, le service graphique, le secrétariat,

etc.

Tous les chercheurs citent les bonnes relations de l’association avec le

Maire Chaban-Delmas et des réductions dans les subventions faites par

la Mairie de Bordeaux après l’arrivée d’Alain Juppé en 1995. D’autres

points en commun seraient la localisation apparemment désavantageuse

du centre à l’Entrepôt Lainé et la perception d’élitisme autour du contenu

des expositions et l’hermétisme du centre vis à vis d’autres institutions.

Également, tous sont d’accord sur le fait que c’est une mission des

architectes de faire des échanges avec le public qui puissent changer

l’image élitiste imposée par les médias et le « star system » des

architectes les plus célèbres du monde. Le public doit être plus

familiarisé avec les compétences des architectes si ces derniers veulent

provoquer des changements dans la profession. 1 MÉTAIS, op.cit., p.21

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Par rapport à l’héritage des chercheurs qui se sont penchés sur Arc en

rêve avant nous, nous voulons donc considérer le centre dans une autre

dimension que son rapport à la culture ou à la sensibilisation à

l’architecture, pour nous concentrer sur son utilité ou influence sur les

différents acteurs de son environnement, comme nous l’avons expliqué

précédemment.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Première partie : Arc en rêve, pour lui-même Comme nous avons expliqué, nous considérons que l’impact du centre

se fait à plusieurs niveaux qui s’élargissent à mesure qu’on les étudie,

mais nous sommes obligés de commencer notre analyse par l’existence

même du centre. Pour cette raison, dans cette première partie, nous

voulons étudier la naissance d’Arc en rêve, son fonctionnement et les

activités qu’il développe. En commençant par comprendre le contexte

des années de sa création.

a) Contexte de la création du centre

Depuis les années 1970 s’est mise en place toute une structure

gouvernementale qui veille pour la qualité des constructions et favorise la

recherche et l’innovation en architecture. Cette structure est formée par

des institutions telles que le Plan Urbanisme, Construction et

Architecture (PUCA), créé en 1971 ; les concours des Programmes

d’architecture nouvelle de 1972 ; les Conseils d’architecture, urbanisme

et de l’environnement (CAUE) de 1977 ; la Mission interministérielle pour

la qualité des constructions publiques et notamment pour les propos qui

concernent ce travail, l’Institut Français d’Architecture, créé en 1981. Ce

centre pourrait être considéré le prédécesseur d’Arc en rêve, dans le

sens qu’il a été créé avec des objectifs similaires, cependant, ses

activités sont limitées à Paris et n’incluent rarement des échanges avec

les autres villes du pays.

On peut aussi considérer comme un facteur qui a favorisé l’ouverture à

l’architecture contemporaine la série de grands projets commandés par

l’État français dans les années 1980. L’ambition du Président François

Mitterrand de rattacher son nom à des importantes constructions n’est

pas un fait inusuel chez les personnages de la sphère politique, mais à

travers son choix d’architectes d’une réputation internationale il a fait de

la France le réceptacle d’importantes œuvres de la production

contemporaine mondiale1.

1 Quelques œuvres produites à cette époque par des architectes qui ont été exposés par la suite à arc en rêve incluent : l’Institut du Monder Arabe, de 1987 par Jean Nouvel et l’agence

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

19

La promotion et l’éducation à propos de cette architecture s’avère

nécessaire dans un pays très fier de son patrimoine historique et montre

aussi un engagement vers la modernité pour situer la France au même

niveau que d’autres pays plus habitués aux initiatives contemporaines,

comme les États-Unis.

Ces deux facteurs au niveau national, l’exemple de l’IFA et la

construction de projets de grande magnitude, ce sont rajoutés à une

condition locale pour la création du centre: l’inspiration fournie par

l’action pédagogique du futur colocataire d’Arc en rêve, le Musée d’art

contemporain1. Cependant, le choix de Bordeaux pour l’implantation

d’Arc en rêve s’est fait en dépit de la réticence de ses habitants vis-à-vis

l’architecture du XX siècle, car le fort attachement au patrimoine de la

ville constitue parfois un blocage pour promouvoir le contemporain2.

Au niveau personnel, l’engagement des membres fondateurs de

l’association est perçu déjà depuis leur époque comme étudiants. Dans

des entretiens, Michel Jacques a exprimé la rupture qu’il a éprouvée

avec la profession d’architecte quand il était encore en formation. Il était

conscient de l’abîme qui séparait la profession et la société, une

incompréhension mutuelle issue du manque d’espaces pour encourager

les rencontres ou les débats. Son objectif comme architecte n’a donc pas

été de devenir un maître d’œuvre mais il voulait, d’une autre façon, agir

sur l’aménagement de la ville3.

Architecture Studio ; le site de Tolbiac de la Bibliothèque Nationale de France, par Dominique Perrault, inauguré en 1994 ; le siège à Paris-Bercy du Ministère de Finances, fait entre 1981 en 1988 par Paul Chemetov et Borja Huidobro et la commande de la Cité de la Musique faite à Christian de Portzamparc et ouvert en 1995, entre autres.

1 Le Musée d’art contemporain était dirigé à l’époque par Jean-Louis Froment.

2 D’après un entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.

3 DARROQUY José, « L’archi sans chichi », Spirit, #27, février 2007, p. 4 - 5

Page 21: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

20

Après avoir obtenu leurs diplômes de l’École d’architecture de

Bordeaux, en 1980, les frères Michel et Philippe Jacques ont rencontré

l’éducatrice spécialisée en psycho-sociologie, Francine Fort, avec

laquelle ils ont commencé à réaliser les premiers ateliers pédagogiques

centrés sur des notions d’espace.

Cette même année, le Ministère de l’Environnement et du cadre de vie,

dirigé par Michel d’Ornano, a fait appel à des idées dans le cadre de

l’action « 100 jours pour l’architecture ». Pour la région de l’Aquitaine, les

futurs partenaires du centre d’architecture ont proposé une étude-

animation pour l’aménagement des écoles de Bordeaux, projet qui a été

retenu et a reçu une subvention de 10 000 francs. Ceci a donné

naissance à l’association Arc en rêve en mai 19801, ayant comme

membres fondateurs Michel et Philippe Jacques, Francine Fort et

Martine Alzonne, elle aussi éducatrice spécialisée2.

Les activités de l’association ont démarré le 6 janvier 1981, avec un

projet intitulé « Atelier public d’architecture, d’urbanisme et de

l’environnement à l’usage des enfants » et ses installations à l’Entrepôt

Lainé ont été ouvertes au public depuis le 30 janvier de la même année.

En ce qui concerne les subventions, en 1982, elles provenaient de la

Ville de Bordeaux, de la Région d’Aquitaine, du Ministère de l’Urbanisme

et du logement et du Ministère de la Culture3.

1 ZGUREANU, op. cit., p. 17

2 Mme. Alzonne ne travaille plus à arc en rêve.

3 En attendant la ville avec les enfants, action 82, arc en rêve, atelier public d’architecture, urbanisme et de l’environnement, Bordeaux, 1982, p. 43

Page 22: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

21

Pour sa création et pour sa permanence dans le temps, l’association a

bien bénéficié de l’avis favorable de la Mairie de Bordeaux, dirigée entre

1947 et 1995 par Jacques Chaban-Delmas, qui voulait faire avancer

Bordeaux dans la même direction que celle des grandes métropoles

européennes et qui était conscient du pouvoir médiatique des architectes

prestigieux et des projets de portée internationale.

L’atelier pédagogique a été la principale activité d’Arc en rêve jusqu’à

1985 lorsqu’il adopta le nom « centre d’architecture » pour montrer ainsi

qu’une plus grande attention serait portée aussi à ses expositions. Une

exposition avait déjà été organisée en 19821 et deux en 19832, mais

elles ont été plus régulières à partir de 1984. Arc en rêve a valu à

Francine Fort et à Michel Jacques l’obtention du Grand Prix National de

la Promotion architecturale en 1993 et à l’association la médaille de

l’Académie de l’Architecture en 19953.

b) Organisation et activités

Le centre d’architecture est structuré sur la base de quatre services. Le

premier est dirigé par Michel Jacques, il s’agit de celui de Programmation

et production. Il est chargé des activités de la Galerie d’architecture et du

Laboratoire d’architecture. Le deuxième, l’atelier pédagogique, est

intégré par Eve Mathieu, historienne de l’art, Vanessa Leydier,

paysagiste et Violaine Lubin, architecte. Il a été dirigé par Philippe

Jacques jusqu’à l’année 2008. Il est suivi par le service administratif qui

est le responsable de l’administration et gestion du personnel.

Il était conduit à l’origine par Martine Alzonne. Et finalement, le service

de relations publiques est chargé de la presse.

1 « Enfants & Construction, Images urbaines », entre le 3 décembre 1982 au 14 janvier 1982

2 « La Construction Moderne », entre le 2 et le 21 mai 1983 et « In-Cohérences, Environnement quotidien et folie », entre le 9 décembre 1983 et le 14 janvier 1984.

3 MAIGRET Julie, op. cit., p. 6

Page 23: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

22

Les activités du centre se divisent par rapport à trois axes. La Galerie

d’architecture propose des expositions, des conférences, colloques, des

animations telles que les visites guidées en ville ou d’un bâtiment en

particulier, les cafés de l’architecture (discussions ouvertes au public sur

l’architecture menées dans différents cafés de la ville de Bordeaux) et

elle s’occupe aussi des publications. Le deuxième axe est celui du

Laboratoire d’architecture et d’urbanisme. Il mène des activités

expérimentales, des formations proposées à la maîtrise d’ouvrage, des

consultations et des appels d’idées. L’atelier pédagogique, de son côté,

propose des animations pour les enfants et les adultes, qu’ils soient du

public ou des enseignants. Il est important de souligner qu’aucune de

ces initiatives n’a comme but de former des architectes ou de proposer

une introduction aux aspects techniques de la profession, mais plutôt

d’éveiller la curiosité et le goût pour l’architecture, ainsi que pour

l’urbanisme et le design.

c) Localisation

Dans les premières années de création de l’atelier pédagogique, il était

prévu qu’il serait installé dans une maison située dans un terrain à

Tauzin, propriété de la ville de Bordeaux. L’atelier devait mettre en place

une étude et une animation pour l’aménagement de la maison et du

terrain, pour ensuite occuper les lieux, mais le projet n’a pas été réalisé1.

L’étude a été reportée au Bois de Rivière et à partir de 1981 la Mairie a

assigné des espaces de l’Entrepôt Lainé à l’association. Ce bâtiment,

situé à la rue Ferrère a été construit par l’ingénieur Claude Deschamps

en 1822 pour déposer les marchandises qui provenaient des colonies et

qui arrivaient au port de Bordeaux. Il a pris comme nom l’Entrepôt Réel

des Denrées Coloniales (image 1) et le chantier a été achevé en 1824.

1 Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 6

Page 24: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

23

Image 1: Entrepôt Réel des Denrées Coloniales, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote: XXI G 3, 1845

Lors de l’installation des hangars sur les quais (Annexes 1, image 1),

l’Entrepôt a perdu son utilité et il a été fermé en 1960. Son inscription aux

Monuments Historiques a été faite le 25 janvier 1973, la même année de

son acquisition par la ville de Bordeaux. Après avoir été occupé par

plusieurs associations, le Centre d’arts plastiques contemporains (CAPC)

s’y est installé en 1974 (il est devenu en 1984 un musée d’art

contemporain) et Arc en rêve l’a rejoint sept ans plus tard. Le bâtiment a

été réhabilité en trois phases : en 1979, 1984 et 1990, conduites par les

architectes Jean Pistre et Denis Valode de l’agence Valode & Pistre et

par l’architecte d’intérieur André Putman. Leur concept pour la rénovation

a été de respecter le plus possible la structure originale revêtue à

l’intérieur par de la pierre provenant de Bourg-sur-Gironde, de la brique

d’argile et du pin d’Oregon, et extérieurement par de l’appareil (Image 2).

Il conserve donc son aspect du XIX siècle si ce n’est-ce que par les

parois blanches qui couvrent la partie basse des murs et qui peuvent être

enlevées. Par ce fait, le bâtiment crée un fort contraste entre les œuvres

contemporaines du musée et le centre d’architecture (Annexes 1, image

2).

Page 25: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

24

Image 2 : Vue extérieure de l’accès principal de l’Entrepôt Lainé, façade latérale, cl. Marcela Garcia, 2011

Le musée occupe la grande nef de l’Entrepôt (Annexes 1, image 3),

l’espace le plus important de celui-ci, et des galeries du rez-de-

chaussée. Pour ce qui est d’Arc en rêve, il dispose d’espaces

administratifs et de locaux pour l’atelier pédagogique, aussi dans le rez-

de-chaussée (image 3) et à l’étage (image 4), une grande galerie de 500

m² (appelée Galerie d’architecture) et une petite galerie de 150 m²

(nommée Galerie blanche) pour les expositions de plus courte durée

(Annexes 1, images 4 et 5). Dans le bâtiment on trouve aussi une

bibliothèque/centre de documentation, un auditorium et un café et

restaurant situé sur les terrasses du deuxième étage, appelé Andrée

Putman comme la designer responsable de son aménagement.

Page 26: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

25

Image 3 : Plan du Rez-de-chaussée de l’Entrepôt Lainé, d’après les plans pour la troisième tranche d’aménagement, Archives Municipales, cote : 1073 W 289, 1987, signalisation des espaces par Marcela Garcia

Image 4 : Plan du premier étage de l’Entrepôt Lainé, d’après les plans pour la troisième tranche d’aménagement, Archives Municipales, cote : 1073 W 289, 1987, signalisation des espaces par Marcela Garcia

Page 27: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

26

La localisation d’Arc en rêve à l’Entrepôt Lainé présente des avantages

indéniables. Le bâtiment est placé en centre ville, dans la partie

touristique la plus importante de Bordeaux. Il jouit d’une facilité d’accès

par transport public –un arrêt de tramway se trouve très proche- et par

voie piétonne, car, à proximité des quais, il est dans un lieu populaire

pour les promenades. Le fait de partager la même structure avec le

Musée d’art contemporain a favorisé des collaborations entre les deux

entités comme ce fut le cas pour « Cities on the Move 2, art et

architecture en Asie »1, « Yona Friedman, architecte, Paris, Tu ferais ta

ville »2 et plus récemment, « Insiders »3. D’une autre part, les personnes

qui viennent à l’Entrepôt pour fréquenter le musée peuvent se rendre au

centre aussi, car le droit d’entrée donne la possibilité de voir les deux

lieux dans une seule visite. Le nombre de ces visiteurs n’est pas

insignifiant : un article4 cite 99 100 personnes venues au CAPC pendant

l’année 2007. Un autre avantage est celui de la disponibilité de la grande

nef pour l’organisation d’évènements de grande magnitude pour Arc en

rêve, dont on peut citer l’exposition « Mutations » et la célébration de son

trentième anniversaire, la « Yellow night », le 7 avril 2011 (image 5).

1 Présentée entre le 4 juin et le 8 novembre 1998.

2 Ouverte au public entre le 15 février et le 1er juin 2008

3 Du 9 octobre 2009 au 7 février 2010.

4 QUÉHEILLARD Jeanne, « Bordeaux sort de sa réserve », Intramuros, n°135, mars/avril 2008, p. 62 - 72

Page 28: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

27

Image 5: vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé lors de la célébration du trentième anniversaire d’Arc en rêve centre d’architecture, « Yellow Night », cl. Marcela Garcia, 2011

Cependant, l’Entrepôt Lainé impose quelques contraintes à Arc en

rêve. En termes d’espace, l’auditorium s’avère insuffisant pour accueillir

la quantité de public qui se présente lors des vernissages des

expositions ou des conférences avec des personnalités importantes.

Occuper le même bâtiment du CAPC crée une confusion entre celui-ci et

le centre d’architecture1, surtout parce que le musée occupe la plus

grande partie du bâtiment, il est plus connu par le public que le centre et

il est donc identifié à l’Entrepôt Lainé, parfois en tant que le seul

occupant. Comme l’accès au bâtiment permet de visiter les expositions

du CAPC et d’Arc en rêve, ce dernier n’a jamais fait un recensement de

la quantité de visiteurs qu’il reçoit. Et finalement, l’association entre art

contemporain et architecture ne serait pas nécessairement positive2 car

elle donne une image que l’architecture peut être aussi élitiste et

incompréhensible que certaines œuvres de l’art contemporain.

L’association a voulu à plusieurs reprises quitter l’Entrepôt, mais les

possibilités ne se sont jamais réalisées.

1 ROUSSET, op. cit., p. 47

2 Ibid., p. 47

Page 29: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

28

Nous trouvons que la localisation d’un centre d’architecture

contemporaine dans un bâtiment du XIX siècle et dans le centre d’une

ville très protectrice de son patrimoine ancien atteste de cet attachement.

Cependant, cette situation paradoxale est très intéressante : par le biais

d’une structure ancienne il est possible de connaître la production de

notre génération. Mais il y a aussi dans ce phénomène une sorte de

détachement : à Bordeaux on peut voir les créations contemporaines,

mais en fin de compte, c’est l’héritage historique qui aura toujours la

priorité.

Page 30: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

29

Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes

Une des considérations que nous avons eues pour comprendre le

contexte dans lequel se développe arc en rêve est celui du statut général

de l’architecture en France. Notre première idée a été de chercher

comment est diffusée la profession envers les étudiants qui s’interrogent

sur la valeur et les exigences de cette formation quand ils décident la

poursuivre. Les guides1 disponibles adressés aux étudiants français,

regroupent les architectes dans la catégorie des « artistes du cadre de

vie », avec les architectes d’intérieur et les paysagistes, pour les

différencier des artistes plasticiens comme les sculpteurs, les peintres ou

les photographes et ceux de la création visuelle (designer-graphiste,

infographiste, maquettiste, illustrateur, etc). Et l’image décrite dans ces

guides n’est pas encourageante. Si l’étudiant réussit à compléter sa

formation il aura principalement deux champs d’intervention : celui des

immeubles d’habitation, les bureaux et les équipements collectifs et celui

des maisons individuelles quand elles dépasseront les 170 m².

Cependant, il devra se confronter à quelques contraintes : son domaine

de travail sera limité, car la surface moyenne des habitations

individuelles est de 95 m² ; les architectes ne sont pas obligatoires du

point de vue légal pour l’aménagement des espaces intérieurs et le

nombre de diplômés augmente avec le temps, ce qui n’est pas le cas

avec le marché du travail. Les solutions qui lui sont proposées sont la

spécialisation dans des domaines différents de la maîtrise d’œuvre,

comme le conseil, l’urbanisme et le paysage2.

1 Nous prenons comme exemple: BUCHWALTER Véronique, PIRAT Emmanuelle, SABIA Virginie, Les métiers de la création, Architecte, designer, graphiste…, L’Étudiant, Paris, 1997, collection Les Guides de l’Étudiant)

2 Ibid., p. 34 - 37

Page 31: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

30

Dans leurs travaux, Aurore Rousset et Laure Augereau, étudiantes en

architecture à l’époque où elles les ont rédigés, sont parties des mêmes

constats pour développer leur recherche. Les deux citent une

incompréhension du public vis-à-vis l’architecture et le fait qu’elle est

perçue comme une profession élitiste.

Elles expliquent que les enjeux de cette séparation sont les difficultés

croissantes d’accès à la demande pour les jeunes architectes, et les

complications qu’ils éprouvent pour se faire comprendre par leurs futurs

clients. Elles se posent donc la même question : est-ce que la

sensibilisation à l’architecture dirigée vers le public en général devrait

être une mission des architectes ou elle concerne uniquement le

système d’éducation nationale ? De notre point de vue, nous pensons

que ce sont les architectes qui peuvent mieux expliquer aux autres les

détails pertinents à leur métier. En effet, ils ont tout à gagner : une

meilleure communication entre l’architecte et le public entraîne la

possibilité de meilleurs résultats dans les œuvres construites, un

élargissement du marché, un meilleur niveau d’exigences demandé par

les clients, l’ouverture de nouvelles possibilités de travail et même, la

possibilité d’agir sur les autorités et sur la construction des villes,

justement les fonctions qu’a voulu développer Arc en rêve. Nous

étudierons donc l’enseignement de l’architecture pour comprendre

comment elle conditionne la production éventuelle de ses élèves, et de

ce fait, le statut du métier en général.

Page 32: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

31

a) L’enseignement de l’architecture en France à l’actualité

L’année 1968 a marqué le début d’une nouvelle étape dans

l’enseignement universitaire qui inclut celui de l’architecture. Suite aux

manifestations de cette année menées par les étudiants, l’architecture a

été séparée des écoles de Beaux-arts, dont celle de Paris était la seule

ayant le droit de donner des diplômes ou des récompenses de prestige,

tels que le Grand Prix de Rome. L’isolement des architectes par rapport

à la société est une constante dans l’histoire de leur métier, dans le

système de formation et dans la distance entre les objectifs des

architectes de l’École des Beaux-arts et le reste de la société qui

continuait à évoluer sans eux. C’est pour cela que les étudiants en

architecture ont dû réclamer une nouvelle place pour eux. Ils exigeaient

l’ouverture de l’architecture vers d’autres disciplines, surtout celles des

sciences humaines ; l’introduction de projets de logements sociaux dans

le cursus et un approfondissement dans les techniques de construction.

Leur objectif principal était de se débarrasser de l’image d’un

architecte/artiste qui l’éloignait des autres professions. Ils voulaient

ancrer l’architecture dans le développement des villes et en ultime

instance, dans la vie quotidienne des hommes1.

Le résultat de ces revendications a été reflété dans le décret du 6

décembre 1968. L’architecture n’a pas pu être rattachée à l’université,

mais a été séparée des Beaux-arts dans vingt-et-une Unités

pédagogiques, dont neuf étaient à Paris. Le modèle restait quand même

universitaire, avec un enseignement dispensé en trois cycles de deux

ans et un travail personnel de fin d’études qui se présentait devant un

jury, à la fin de la dernière année. Les cours ont été divisés en cinq

domaines : l’architecture, les arts plastiques, les sciences de la

construction, les sciences exactes et les sciences humaines et

juridiques. 1 Sur l’évolution de la profession d’architecte en France voir : RINGON Gérard, Histoire du métier d’architecte en France, Presses universitaires de France, Paris, 1997 ; ainsi que TAPIE Guy, Les architectes : mutations d’une profession, Éditions L’Harmattan, Paris, 200

Page 33: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

32

Le système a été reformé en 1984, lorsque les Unités pédagogiques

sont devenues Écoles d’architecture, avec deux cycles de formation. Les

premières deux années donnaient lieu à la remise d’un Diplôme d’études

fondamentales en architecture (DEFA) et après cinq années

supplémentaires on devenait Diplômé par le Gouvernement (DPLG),

avec la possibilité de construire en nom propre. Une spécialisation

additionnelle était possible par le biais d’un Certificat d’études

architecturales approfondies (CEAA). Les réformes commencées en

2002 dans tout le système supérieur d’enseignement français ont

rapproché l’architecture de la structure universitaire et ont rendu la

formation transférable en Europe. Avec l’institution du modèle Licence,

Master, Doctorat, les cours ont une quantité déterminées d’unités

d’enseignement et le Master se termine avec le Projet de fin d’études

(PFE).

Au contraire, cette formation n’aboutit plus à la possibilité d’exercer la

maîtrise d’œuvre ou à l’inscription à l’Ordre des architectes (organisme

qui date de 1940 et dont la fonction principale est le rassemblement des

professionnels qui peuvent exercer légalement le métier). Pour cela il est

nécessaire de faire un stage rémunéré de six à douze mois afin d’obtenir

l’Habilitation à la maîtrise d’œuvre en nom propre (HMONP). Autres

parcours alternatifs sont la poursuite d’un doctorat en architecture,

obtenu en trois ans, ou bien, le Diplôme de spécialisation et

approfondissement en architecture, avec une durée d’entre un et trois

ans. La formation a élargi la profession vers l’urbanisme, l’ingénierie, la

réhabilitation et la conservation du patrimoine, mais d’une autre part, elle

est jugée par beaucoup comme plus généraliste.

Page 34: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

33

Un autre débat autour de cette formation est le fait que les étudiants

doivent choisir entre la pratique professionnelle ou la recherche, chaque

parcours avec ses propres avantages et contraintes. Ce choix s’opère en

détriment de la profession qui désormais sépare les architectes capables

de construire mais qui ne s’intéressent pas autant à la théorisation qui

doit accompagner les projets, et de l’autre côté les architectes qui

maîtrisent l’histoire et la théorie de l’architecture mais qui ne peuvent pas

l’appliquer concrètement1.

Le statut de l’architecte est en train de changer aussi : si

traditionnellement l’architecture est une profession libérale, elle est plus

rentable lorsqu’elle est exercée par des salariés au sein d’une agence.

La maîtrise d’œuvre est une des fonctions de l’architecte (où d’ailleurs

c’est rare s’il est en contrôle total ou même en position dominante du

projet2), mais c’est seulement une activité dans un spectre qui englobe

depuis quelques années le travail de conseil auprès des collectivités

locales, le design, le dessin informatisé, entre autres. Cette

diversification est perçue par quelques-uns comme une adaptation de la

profession aux difficultés économiques des dernières décennies, mais

pour d’autres personnes elle résultera dans un anéantissement du

métier3.

À Bordeaux, la seule institution où se forment les architectes est l’École

Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage (ENSAP, image 6).

Elle est située à Talence, à proximité de, mais sans aucun rapport, avec

le campus universitaire qui s’étend entre cette ville et Pessac.

1 À ce sujet, voir: SOULEZ Juliette, WEBER Julie, « Dossier thématique : l’enseignement de l’architecture en France », Archistorm, #38, septembre – octobre 2009, p. 58 – 68.

2 TAPIE, op. cit., p. 302

3 RINGON, op. Cit., p.115

Page 35: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

34

De cette école sont issus les architectes Michel et Philippe Jacques,

deux des fondateurs d’arc en rêve, qui ont présenté en 1979, en

collaboration avec l’étudiant à l’époque Alain Charrier, un travail de fin

d’études autour des rives de la Garonne1. Interrogé sur l’actuelle

formation des architectes, Michel Jacques a exprimé qu’elle est en déficit

et qu’elle ne constitue plus un gage de qualité. D’une part, la formation

est plus courte, il y a moins d’exigences de la part des enseignants et au

final, le cadre actuel de l’enseignement ne forme pas les étudiants à une

maîtrise d’œuvre qui est actuellement plus complexe et pluridisciplinaire.

Cependant, les réformes qui rapprochent les écoles d’architecture avec

l’université et qui les inscrivent dans un cadre partagé avec les autres

pays d’Europe sont positives, mais ne sont pas suffisantes pour faire

avancer la profession2.

Image 6 : Vue extérieure de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, Talence, cl. Marcela Garcia, 2011

1 CHARRIER Alain, JACQUES Michel, JACQUES Philippe, Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, (Réalisation à partir d’un travail personnel de troisième cycle à l’Unité Pédagogique d’Architecture de Bordeaux en mai 1979), Talence, octobre 1979

2 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011

Page 36: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

35

b) La formation des architectes et la question du rapprochement au public

Partout où il est question de la formation des architectes, le dilemme

des interactions avec le public et la maîtrise d’ouvrage ne se pose à

aucun moment, d’où les différences entre les langages que chacun

utilise et qui est souvent évoquée par les architectes. Ceci est un

obstacle qui pourrait être surmonté en grande partie pendant la période

d’études en encourageant les étudiants à partager avec des personnes

en dehors du cercle des écoles d’architecture. Le fait même d’avoir des

écoles d’architecture physiquement et psychologiquement isolées du

reste du système universitaire ne les incite pas à faire des efforts pour

diffuser leur travail à d’autres étudiants de l’université.

La rupture entre le public et l’architecte commence déjà au sein du

système éducatif quand ce serait justement le moment idéal pour les

rapprocher. N’oublions pas que l’étudiant en architecture est justement

en train d’apprendre les outils de son métier et que cet éloignement a

des conséquences directes sur la manière dont il va exercer son travail

par la suite. Il prendre en compte que la recherche en architecture ne suit

pas nécessairement le goût du public, ce qui impose à l’architecte,

surtout à celui qui vient de s’intégrer au marché du travail, deux

alternatives : soit il impose son point de vue, un parti que que tout le

monde n’est pas en mesure de prendre, soit il se soumet aux exigences

des clients. L’optimum serait d’apprendre à dialoguer dans un terrain

commun où des échanges entre les architectes et le public peuvent être

possibles.

Page 37: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

36

c) Arc en rêve pour les étudiants d’architecture à Bordeaux

Une autre question surgit par rapport à l’École d’architecture de

Bordeaux : quels sont les liens qu’elle a avec Arc en rêve ? Il est

indéniable qu’un centre d’architecture contemporaine constitue une

ressource de grande valeur pour les architectes en formation. Il les

expose aux architectes et aux œuvres locales, mais aussi aux

architectes de renommée internationale, qui non seulement montrent

leurs œuvres mais viennent aussi pour donner des conférences ou

participer à des colloques. Dans ce sens, le centre d’architecture est un

excellent complément à la formation des futurs professionnels. Les

étudiants en architecture sont donc un des principaux publics du centre,

où d’ailleurs, plusieurs étudiants ont déjà travaillé comme stagiaires.

Parallèlement, Michel Jacques assure une centaine d’heures de vacation

par an à l’École d’architecture de Bordeaux, dans le champ d’Histoire et

cultures architecturales.

Mais la collaboration la plus remarquable entre Arc en rêve et l’École

d’architecture reste jusqu’à présent l’exposition organisée entre le 13

octobre et le 6 novembre 1994, intitulée « 7 travaux de fin d’études à

l’École d’architecture de Bordeaux ». Les élèves qui ont participé à cet

évènement ont été : Christophe Bouriette, Sophie Courrian, Gaspard

Joly, Jean-Philippe Lanoire, Paul Mario, Laurent Portejoie et Pierre-Yves

Portier. D’après Michel Jacques1, l’exposition a été faite par la volonté et

l’obstination d’Arc en rêve qui, sans trouver une opposition de la part des

professeurs, n’a pas eu de mobilisation ou une position active de leur

part, ce qui expliquerait qu’elle ait été une expérience isolée.

1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011

Page 38: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

37

Les architectes qui ont été sélectionnés pour cette exposition ont tous

eu des parcours très intéressants et actifs dans le développement de

Bordeaux. Christophe Bouriette est enseignant à l’École d’architecture de

Bordeaux dans le champ de Géographie et paysages. Il a été un des

auteurs de la modification de la pyramide de l’école en 19961. Il a fondé,

avec l’architecte Marion Vaconsin, l’agence Bouriette & Vaconsin en

2004. Gaspard Joly (image 7) a rejoint en 2009 l’équipe d’Architecture

Studio comme un des douze architectes associés à cette agence qui

possède des bureaux à Paris, Venise, Shanghai et Beijing. Pierre-Yves

Portier, qui avait collaboré avec Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal

pour le projet de la Maison de la culture Japonaise à Paris en 1990 et

pour la première étude de la renommée Maison Latapie en 1992,

travaille comme architecte indépendant à Bordeaux.

Image 7 : Projet de Gaspard Joly : « New York, un gratte-ciel… hôtel à Manhattan », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

1 Travail collectif en collaboration avec Christian Bardin, Laurent Vilette, Isabelle Mathieu et Aline Rodrigues. D’après COUSTET, SABOYA, op.cit., p. 260

Page 39: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

38

Paul Mario, Laurent Portejoie et Jean-Philippe Lanoire ont été à

l’origine de l’atelier « King-Kong » en 1991, qui est devenu une agence

d’architecture trois ans après, quand il a été complété par les architectes

Jean-Christophe Masnada et Frédéric Néau. Ils sont les responsables de

l’aménagement de la place Pey-Berland fait en 20041. De son côté,

Jean-Philippe Lanoire s’est associé avec Sophie Courrian (image 8 ;

pour projets des autres étudiants, voir annexes 1, images 6 à 10) et ont

fondé Lanoire & Courrian architectes, en 1996. Ils sont reconnus à

Bordeaux notamment pour la réhabilitation du Hangar 142 en 1997 qui

leur a valu le prix de la Première œuvre du Moniteur en 2000 et pour être

les lauréats du concours pour le design du tramway de Bordeaux en

19983. Le projet global du tramway de Bordeaux a été exposé entre le 4

et le 27 juillet 2003 dans « La ville dessus dessous, Attention tramway ! »

et entre le 4 juillet et le 21 décembre de la même année dans

« Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie ».

L’agence a eu par la suite sa propre exposition intitulée « Lanoire &

Courrian, Le pôle agricole de Chasse-Spleen »4 qui était composée en

deux parties : la première centrée autour du projet du château viticole

Chasse-Spleen et l’autre de dix-neuf autres projets des architectes. Cette

exposition avait pour but, non seulement de mettre en avant le travail de

l’agence mais aussi, d’après les propriétaires du château, d’inciter les

autres viticulteurs à s’éloigner des pastiches des constructions des XVIII

et XIX siècles lorsqu’ils décident de faire des nouvelles constructions

pour adopter le contemporain5. L’architecte Courrian a participé

récemment dans un café de l’architecture6 intitulé « « Styles de ville

métropolitain », organisé dans le quartier Saint-Michel. Son intervention

portait sur le travail de son agence autour des logements conçus pour

l’ilot Saint-Julien, de ce même quartier. 1 Avec l’architecte Francisco Mangado 2 Avec l’agence Flint. 3 Fait en association avec Absolut Design. 4 Entre le 6 décembre 2007 et le 17 février 2008 5 DELHOUNEAU Olivier, « L’audace à la vigne », Sud-ouest, 6 décembre 2007 6 Le café de l’architecture a eu lieu le 7 juin 2011.

Page 40: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

39

Image 8 : Projet de Sophie Courrian : « Un observatoire à coucher de soleil à Alcatraz », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

d) Collaborations d’Arc en rêve avec l’École des Beaux-arts de

Bordeaux

Il semble qu’au fil du temps, il a existé une collaboration plus étroite

entre Arc en rêve et les écoles de Beaux-arts, celle de Bordeaux et

d’autres villes. La première date de 1996, lors d’une tentative similaire à

celle qui avait été faite avec l’École d’architecture : une exposition sur

sept travaux de fin d’études d’élèves de l’école des Beaux-arts de

Bordeaux1. En 1998, l’exposition « Shalom l’artiste »2 a montré les

affiches faites par les étudiants pour la saison d’Israël en France. En

1999, les élèves de l’école des Beaux-arts de Bordeaux et de

Casablanca ont présenté « Limites Non Garanties »3, de manière

simultanée à « Casablanca, Naissance d’une ville moderne sur le sol

africain »4. Mais il a fallu attendre douze ans pour que se répète cette

association entre le centre et l’école des Beaux-arts de Bordeaux. Entre

le 27 janvier et le 13 février 2011 l’exposition « Langage commun, une

lecture d’objets » a montré le travail du designer Oscar Diaz avec des

étudiants de cette institution. 1 Montrée du 6 décembre 1996 au 12 janvier 1997. 2 Du 19 novembre au 13 décembre 1998 3 Du 15 octobre au 28 novembre 1999 4 Du 1er octobre au 28 novembre 1999

Page 41: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

40

Le fait que les liens entre Arc en rêve et l’École d’architecture de

Bordeaux ne soient pas exploités d’avantage est vraiment préoccupant

et amène à se demander si à Bordeaux ils ne sont pas conscients de

l’avantage qu’ils ont par rapport aux écoles d’architecture d’autres villes

qui n’ont pas accès direct à un centre d’architecture contemporaine.

C’est un phénomène qui ne se produit pas avec l’École des Beaux-arts

qui a déjà participé à quatre expositions contre une seule de l’École

d’architecture dans les trente ans du centre. Michel Jacques affirme que

le champ expérimental avec les étudiants pourrait se développer, mais

nous regrettons que l’expérience de l’exposition des travaux d’étudiants

en architecture n’ait pas eu de résonance ou de continuité avec les

nouvelles générations. La possibilité de montrer ses travaux dans un

centre avec la reconnaissance d’Arc en rêve pourrait être une source de

motivation pour les élèves si les deux institutions se mettaient d’accord

pour organiser des expositions ensemble, au moins une fois par an.

e) Le rapprochement au public pour les architectes

Après avoir vu les interactions entre les étudiants en architecture et le

centre, il ne reste qu’à s’interroger sur celles qui s’opèrent entre les

professionnels et le public en général. Le public aurait une perception

des architectes très limitée, qui leur attribue seulement la maîtrise

d’œuvre et l’aménagement urbain1 et l’association entre la profession

d’architecte et le statut d’artiste ne bénéficie pas tellement aux

architectes. D’une part, beaucoup d’entre eux ne valorisent pas tellement

les projets qui seraient d’un intérêt direct pour le public (comme ceux de

maisons individuelles) pour persister dans l’attente de commandes plus

prestigieuses ou d’une rémunération plus importante. Ce rapprochement

entre les deux serait d’autant plus difficile après la loi du 3 janvier 1977

qui a déterminé qu’un architecte est nécessaire pour la conception de

bâtiments neufs non-agricoles, à partir de 170 m² et agricoles de 800 m²,

des réhabilitations qui résultent dans des modifications des façades du

bâtiment ou entraînent un changement d’activité de celui-ci. 1 AUGEREAU, op. Cit., p. 11

Page 42: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

41

Le public aurait donc tendance à croire que l’architecte travaille surtout

pour l’État ou pour de grandes entreprises privées mais pas

nécessairement pour le citoyen commun. Il se sentirait alors hors du

champ de travail de l’architecte et ne s’intéresserait pas non plus à son

travail.

À travers sa participation dans des projets de différentes échelles de

magnitude, Arc en rêve serait donc un véhicule qui montrerait les

possibilités d’intervention des architectes dans la société. Il propose

aussi une plateforme pour des débats entre la maîtrise d’œuvre et

d’ouvrage et expose les différents aspects de l’architecture comme un

art, une technique, mais surtout comme un service à la société et au

citoyen commun.

Page 43: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

42

Troisième partie : Arc en rêve pour le public

Comme nous avons vu précédemment, Arc en rêve est d’une grande

utilité pour les étudiants en architecture et les architectes à Bordeaux,

mais ils sont loin de constituer un public si nombreux qui justifierait la

durée dans le temps du centre. Quoique des fois il soit jugé trop

« élitiste », « pour les initiés » ou « fermé sur lui-même »1, en réalité, Arc

en rêve organise beaucoup d’activités pour inclure le public qui n’a aucun

rapport direct avec l’architecture. Entre celles-ci on peut faire mention de

son atelier pédagogique, dirigé surtout vers les enfants ; ses expositions

et aussi ses efforts pour proposer des innovations dans le champ de la

maison individuelle, le sujet qui traditionnellement a éloigné les

architectes du reste de la société et qui à travers ses changements peut

les rapprocher le plus.

a) L’atelier pédagogique

Les origines de l’atelier pédagogique

« Arc en rêve » suggère les concepts « architecture enfant rêve »2 et il

désigne en même temps un centre d’architecture et une association.

Cependant, il ne faut pas oublier qu’à son origine se trouvait un atelier

pédagogique. Nous voyons donc dans les changements en termes du

nom l’évolution et l’expansion des objectifs des membres de

l’association.

L’histoire de l’atelier pédagogique commence au début des années

1980, lorsque Francine Fort travaillait avec des enfants malades et des

jeunes filles en difficulté sociale. Elle voulait réunir ces enfants avec

d’autres de milieux différents pour les faire travailler ensemble dans des

activités centrées sur leur saisie de l’espace.

1 ROUSSET, op. cit., p. 47

2 DE LAAGE Dominique, « Les rescapés de l’Entrepôt », Sud-ouest, 6 janvier 2006

Page 44: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

43

Pour cela elle a rencontré les architectes Philippe et Michel Jacques et

avec Martine Alzonne ils ont créé l’association arc en rêve en 1980.

L’atelier Arc en rêve s’est défini dans ses premières années comme un

espace pédagogique et de recherche1. La pédagogie avait comme but la

sensibilisation des enfants à l’environnement, l’architecture et

l’urbanisme à travers des situations d’exploration de l’espace, comme

par exemple la manipulation de matériaux ou la construction d’objets.

Une autre partie importante de cette formation était destinée aussi aux

professionnels de l’éducation, les enseignants et les travailleurs sociaux.

L’atelier était dirigé pour les enfants de tous les rangs d’âge. Sa

démarche était définie comme la mise en place d’animations sur les

différents lieux de vie des enfants : l’école, la rue, le quartier et la ville.

Deux étapes auraient confronté le travail de l’atelier : aider les enfants et

les adultes à exprimer leurs besoins quant aux transformations

souhaitées pour les espaces qu’ils occupent et ensuite, les traduire dans

des propositions concrètes pour diriger ces espaces2.

1 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 43. Il faut souligner que dans cette brochure, les membres de l’équipe d’arc en rêve qui sont listés sont : Francine Fort, Michel Jacques, Philippe Jacques, Martine Alzonne, Anne Lacaton, François Castillon, Anne Chatelier, José Mas et Maryvonne Wadier.

2 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 45

Page 45: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

44

Le Bois de Rivière

Une des premières interventions à grande échelle de l’atelier Arc en

rêve a été l’étude – animation dirigée dans le Bois de Rivière, un parc à

Bordeaux, entre 1982 et 19851. En 1981, l’atelier avait été sollicité pour

une étude sur l’aménagement d’une maison, un jardin et les ateliers de

décor du Grand Théâtre, propriété de la Ville de Bordeaux au Tauzin,

près de l’hôpital Charles Perrens. Lorsque la réalisation du projet n’a pas

été possible il a été transposé au parc de Rivière.

Dans ce terrain, situé à proximité du Parc Bordelais et du Jardin Public

(image 9), se trouve le Château Larivière qui date du XVII siècle. Après

plusieurs modifications, ses derniers occupants ont été les membres de

la famille Cruse, qui l’ont quitté en 1974 et l’ont mis en vente l’année

suivante. Il a été acheté par la ville en 1979, qui d’ailleurs a commandé

un projet d’aménagement du jardin et d’une partie des bâtiments aux

architectes Philippe Carles et Olivier Brochet. Cependant, le projet a été

repoussé car la municipalité a décidé que le public devait occuper le parc

avant l’aménagement. Il a été inauguré en juin 1982, et lors du discours

le Maire l’a nommé « Bois de Rivière » pour transmettre une image du

terrain comme un espace de liberté.

1 Sur cette intervention voir : FORT Francine, JACQUES Philippe, LACATON Anne, PENA Michel, RATHIER Francis, Le Bois de Rivière, d’une propriété privée à un équipement public, Rapport d’une étude-animation, Arc en rêve, atelier public d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, Bordeaux, septembre 1984, ainsi que : Étude – animation : Bois de Rivière, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, Arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993

Page 46: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

45

Image 9 : Localisation du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 9

L’intervention d’Arc en rêve commence après la session du Conseil

Municipal du 23 juillet 1982, quand l’atelier pédagogique a été chargé

pour réaliser une étude – animation qui devait donner comme produit

final un programme d’aménagement. La subvention pour l’étude a été de

300 000 F, dont deux tiers ont été fournis par la Ville et le reste par l’État,

à travers la Direction de l’Urbanisme et des Paysages. L’animation a été

suivie par un comité directeur dont les membres faisaient partie de la

collectivité locale et des administrations1. Le projet a eu une durée de

dix-huit mois grâce au fait que l’aménagement du parc n’était pas perçu

comme urgent et que l’observation et l’analyse de l’endroit et des

pratiques qui s’y déroulaient nécessitaient du temps. Il a été commencé

en automne de 1982.

1 Pour la collectivité : le Directeur des Espaces Verts, M. Ponzo ; le Directeur des Relations Publiques, M. Lavigne ; un ingénieur des Services Techniques, M. Pouguet et une personne détachée élue spécialement pour cette opération : Mme. Desplats. Comme représentants des administrations : M. Staquet de la Direction Départementale de l’Équipement ; Mme. Closier de la Direction de l’Urbanismet et des Paysages et Mme. Cotlenko de la Délégation Régionale de l’Architecture et de l’Environnement.

Page 47: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

46

L’étude avait plusieurs facteurs d’intérêt, d’un côté le paysager et d’un

autre le social. La présence de l’atelier pédagogique a apporté comme

innovation le fait d’observer les relations entre ces deux domaines et

avoir la possibilité d’agir sur les interactions. Pour cela, une des

caractéristiques principales était d’avoir une équipe pluridisciplinaire. Le

travail a été conduit par deux architectes, Philippe Jacques et Anne

Lacaton ; un paysagiste, Michel Pena ; un sociologue, Francis Rathier et

Francine Fort, éducatrice spécialisée.

Pour ce qui est du domaine architectural et paysager, l’équipe a dû faire

un état des lieux des équipements qui se trouvaient dans le parc et

réaliser un diagnostic de ceux-ci. Ensuite, des propositions ont été faites

sur l’aménagement qui englobait les mobiliers, les qualités et traitements

du sol, l’état de la végétation, le repérage des climats à l’intérieur du

terrain, les possibles restaurations des bâtiments et des

recommandations sur la gestion et l’entretien du parc. Le produit final de

ce travail d’analyse a été un projet paysager complet (image 10), avec un

inventaire des lieux divisés en quatre pôles (nature embellie, nature

sauvage, culture et une aire de loisirs et de spectacles) où se distinguent

douze zones distinctes (Annexes 1, image 11) chacune avec sa

description, des travaux et plantations à réaliser et des mesures

d’entretien. L’ensemble avait un calendrier des activités et d’interventions

à réaliser pendant toute l’année.

Image 10 : Plans du projet paysager, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 24

Page 48: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

47

Du point de vue social (image 11), plusieurs conditions du parc ont été

étudiées. En commençant par son histoire et les enjeux qui tenaient à ce

que son usage passait d’être une propriété privée à un espace public. En

outre, une attention spéciale a été portée à la présence de deux

populations de milieux différents. Le terrain du parc est situé à la croisée

entre un quartier de classes moyenne et supérieure et un ensemble HLM

de classes populaires. La confrontation entre ces deux groupes a été

enregistrée dans les rapports faits par l’atelier, qui d’ailleurs attestent de

son intervention positive sur ces confrontations par le biais d’animations

appelées « chantiers ».

Ces chantiers étaient ouverts aux usagers, mais aussi aux groupes

d’écoles, des associations ou de centres sociaux. Il s’agissait d’activités

où le public participait à l’élaboration d’objets, dont quelques-uns

pouvaient être utilisés dans le parc. Ils étaient un moyen d’interagir avec

les usagers, leur signaler que des transformations s’opéraient dans le

parc et qu’ils pouvaient faire partie de ces changements. De la même

manière, ils donnaient la possibilité d’attirer l’attention sur des actes de

vandalisme comme des vols de matériaux ou des dégradations des

bâtiments qui se sont produits lorsque l’atelier était présent.

Page 49: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

48

Image 11 : Image du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 14

Autres types d’activités développées dans le parc ont été des entretiens

faits par le sociologue avec les usagers, l’élaboration d’un album – photo

qui montrait l’évolution des pratiques dans le terrain ainsi que la

fréquentation du public dans celui-ci, et une enquête – animation sur les

thèmes de représentation du lieu, faite séparément avec des personnes

retraitées appartenant au quartier et avec la classe de 6ème du Collège

Grand Parc. La dernière grande animation sur le lieu a été une

exposition sur l’étude et les propositions faites pour le parc. Elle a été

inaugurée deux mois avant la fin de l’étude, le 9 mai 1984 et a été

présentée jusqu’au 17 juin 1984. Celle-ci était le premier évènement

réalisé par tous les habitants du quartier et la première fois où une

promotion à travers des médias a été faite afin d’inviter des gens qui

n’habitaient pas la zone. Des membres de l’atelier, en permanence trois

jours par semaine, assuraient des visites commentées dans le parc et un

parcours commenté a été fait pour le Maire de Bordeaux, le comité

directeur de l’étude ainsi que pour la presse.

Page 50: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

49

Les chantiers, qui au début ont été envisagés pour être poursuivis au-

delà de l’étude par d’autres institutions, n’ont pas été repris quand

l’animation s’est terminée. D’une part à cause du manque de moyens,

mais il est aussi mentionné le risque d’appropriation du parc par les

associations qui auraient pu continuer avec les activités. Les propositions

sur l’aménagement du terrain, qui ne semblaient plus une priorité ni pour

la Ville ni pour les usagers, ont été réalisées dans une faible proportion :

un travail a été fait uniquement sur cinq des douze zones prévues pour le

parc et le plan d’entretien et de gestion ne s’est pas mis en place1.

L’atelier pédagogique dans l’actualité

Actuellement, l’atelier pédagogique est un des trois axes d’activités du

centre, avec la Galerie et le Laboratoire d’architecture. Il offre des

animations qui peuvent être développées à l’Entrepôt Lainé, dans des

écoles ou ailleurs dans la ville. Il est possible d’adapter ces animations

aux publics de tous les âges -aux enfants, les jeunes ou les adultes- et

appartenant à différents environnements : du milieu scolaire depuis la

maternelle à l’université, des centres sociaux ou de loisirs et à d’autres

types d’institutions. L’atelier a également mené des expériences dans

des quartiers, des milieux psychiatriques ou pénitentiaires. Et même si

ces interventions constituent un argument très fort contre l’image

d’élitisme que les autres auteurs ont décrit du centre, nous devons

signaler que les activités dans ces institutions ne se réalisent plus de

manière fréquente2.

Les animations sont structurées autour de sujets comme

l’architecture, l’urbanisme et le design graphique ou industriel. Elles sont

dirigées par des architectes ou des historiens de l’art3, qui cependant

doivent être capables de s’extraire de leur statut professionnel pour

1 Etude – animation : Bois de Rivière, op. cit., p. 32 2 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 3 Actuellement, l’atelier pédagogique est dirigé par Eve Mathieu, historienne de l’art ;

Vanessa Leydier, paysagiste et Violaine Lubin, architecte.

Page 51: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

50

conserver uniquement les principes basiques et compréhensibles qui

puissent être transmis au public1. Les animations peuvent être de

différents types, comme des visites dans la ville ou de chantiers, des

voyages, des installations, la réalisation de journaux, affiches, textes ou

photographies, ou bien des activités proposées dans des mallettes

pédagogiques développées par le centre. Chaque animation fait l’objet

d’un matériel pédagogique particulier et une particularité de ces activités

menées par arc en rêve par rapport aux autres initiatives indépendantes

de sensibilisation est la possibilité d’établir un lien avec les expositions

du centre. Par exemple, les mallettes pédagogiques incluent l’objet au

centre de l’activité qui va se développer, soit un objet de design, des

maquettes architecturales ou des éléments de matériaux en rapport avec

les expositions en cours aux galeries d’architecture. Elles peuvent inclure

aussi des ouvrages comme des œuvres littéraires, des livres de

photographies ou des catalogues d’exposition.

En guise d’exemple on peut faire mention des mallettes pour les

ateliers « Histoires d’architectures » qui contiennent un volume

représentant un bâtiment, les photographies de l’œuvre construite, des

échantillons de matériaux et l’œuvre de fiction d’un écrivain. Ses objectifs

sont à la fois variés et ambitieux : d’une part, rapprocher l’enfant au

domaine de l’architecture en lui faisant comprendre que ce n’est pas une

discipline qui intéresse uniquement les adultes ou les architectes ; créer

un intérêt pour les démarches des architectes et leurs possibilités

d’action et finalement, aider l’enfant à développer un regard personnel

mais informé sur un bâtiment2. Des ateliers de ce type ont été organisés

sur la maison Navarro, lors de l’exposition « 4 de Bordeaux » en 1991,

sur l’hôtel Amat lors de l’exposition sur l’architecte Jean Nouvel en 1993

et sur l’église Saint-Esprit pour l’exposition « Salier, Courtois, Lajus,

Sadirac, Fouquet » en 1994.

1 GROUEFF Sylvie, “Arc en rêve : bousculer les certitudes », dans le dossier « À l’école de la ville », Urbanisme, #327, novembre – décembre 2002, p. 37 - 74

2 Ibid.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

51

L’architecte Philippe Jacques, qui a dirigé l’atelier pédagogique depuis

sa création jusqu’à sa sortie d’Arc en rêve en 2008, distinguait la

sensibilisation à l’architecture de son enseignement en affirmant que

l’atelier ne vise pas à former des futurs architectes, mais au contraire,

leur donner une introduction au domaine culturel duquel l’architecture fait

partie. Il comparait l’interprétation d’objets de design ou de bâtiments à

celle des œuvres littéraires, en disant qu’ils pourraient être analysés de

manière équivalente. L’atelier prend l’architecture comme toile de fond

pour l’apprentissage de valeurs civiques, comme le respect de l’opinion

d’autrui lorsque les enfants voient les différentes façons de considérer un

objet. De plus, la pédagogie ne se limite pas aux enfants, elle constitue

le début d’une chaîne qui, avec le temps, entraîne des apprentissages

pour les professeurs, les parents et ultérieurement pour les autorités de

la ville1.

b) Les expositions d’Arc en rêve

Sans doute, un des plus importants apports d’Arc en rêve depuis le

démarrage du projet a été sa volonté de diffuser l’architecture à travers la

pédagogie de l’espace, mais aussi à travers les productions

contemporaines des plus importants créateurs des trente dernières

années. Le passage d’un atelier à un centre d’architecture atteste du

désir de l’association de ne pas être définie par sa dimension

pédagogique uniquement, mais l’intégrer comme une des multiples

activités qui se réalise au sein de l’institution. Actuellement, le centre est

connu surtout pour ses expositions, dont l’architecte Michel Jacques,

chargé de la direction artistique, est la plupart du temps le commissaire

ou le scénographe.

1 CIVIDINO Hervé, « Apprendre l’espace. Expériences pédagogiques auprès des plus jeunes », Techniques et architecture, #415, septembre 1994, p. 82 - 87

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

52

Quand ont est confrontés à l’abondante quantité d’expositions

organisées dans les galeries d’architecture de l’Entrepôt Lainé et parfois

ailleurs, apparaissent certaines interrogations concernant la nature de

celles-ci. L’intérêt se trouve dans la comparaison des chiffres qui en

résultent pour essayer d’avoir un aperçu de l’orientation suivie par le

centre à travers le temps. Pour cela, nous avons donc pris la liste

complète des expositions organisées par Arc en rêve sur Bordeaux, soit

dans à l’Entrepôt ou ailleurs dans la ville. Cette liste apparaît jusqu’à

1996 dans l’ouvrage édité à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire

du centre, Yellow 251. Cette liste a été complétée sur le site web d’Arc en

rêve2. Les expositions ont été ensuite divisées par leur « nature », c’est-

à-dire, par leur orientation principale. Dans le cas des expositions qui

portent sur les créateurs ou les projets situés en région Bordelaise, elles

sont listées sous la catégorie de « Locales ». Il faut signaler que le terme

« créateurs » regroupe architectes, urbanistes, paysagers, designers et

graphistes, car avec le temps le centre s’est dévoué à la diffusion

d’autres disciplines proches à l’architecture. Sous la catégorie

d’expositions « Nationales » apparaissent les concepteurs et les projets

français, qui sont implantés ailleurs qu’à Bordeaux ou en Aquitaine. Et

finalement, les expositions monographiques d’architectes dont les

œuvres sont distribuées en dehors de la France, ou les expositions

thématiques qui regroupent des auteurs de tout le monde ont été définies

comme « Internationales ». Une fois que la liste a été élaborée (voir

annexes 2), la démarche suivante a été de mettre les données dans un

tableau (voir annexes 3) pour ensuite élaborer des graphiques qui nous

permettraient de les comparer.

1 Arc en rêve centre d’architecture, L’album des 25 ans, Yellow 25, Éditeur presse papier, Bordeaux, 2006 2 Arc en rêve, expositions 1982 > 2010, http://www.arcenreve.com/Pages/expos.htm, consultée le 25 mai 2011

Page 54: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

53

Pour commencer, nous avons observé le nombre d’expositions

organisées par an, dans les trente années du centre. Le graphique

obtenu a été le suivant.

Graphique 1: Nombre d’expositions organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011

En total, jusqu’au mois de juin 2011, arc en rêve a produit 151

expositions, avec une moyenne de 5 expositions par an. À partir de

1984, le centre n’a jamais eu moins de deux expositions différentes et le

nombre maximum a été atteint en 1994, avec un total de douze. Le

nombre d’exposition s’est plus ou moins stabilisé à partir de 1996 et la

tendance est à la hausse.

Ensuite, une fois établie la distinction entre les différents types

d’expositions, la comparaison entre les trois catégories a été faite.

02468

101214

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

Nom

bre

d'ex

posi

tion

s

Années

Nombre d'expositions par an

Nombre d'expositions par an Moyenne d'expositions

Page 55: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

54

Graphique 2 : Distributions des expositions produites par Arc en rêve, par nature, entre 1982 et 2011

Nous constatons qu’il y a presque un équilibre entre les expositions de

type international et les locales, avec 45% pour les premières et 41%

pour les deuxièmes. Par contre, si on additionne les locales et les

nationales, les expositions sur les projets ou les créateurs français

donnent 55% du total, ce qui les fait surpasser de 10% les

internationales. Nous pouvons donc affirmer que le centre favorise les

productions locales par rapport aux nationales, mais cherche à balancer

entre la création française et celle de renommée étrangère, avec un

léger avantage pour la nationale. Et ceci, sans prendre en compte les

nombreuses occasions où les auteurs français ont été inclus dans les

expositions collectives ou thématiques de portée internationale.

Expositions locales

41%

Expositions nationales

14%

Expositions internationales

45%

Distributions des expositions par nature

Page 56: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

55

Graphique 3 : Nombre d’expositions locales organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011

Le graphique des expositions locales nous permet de distinguer les

années 1983, 1987, 1992, 2000 et 2001 comme les seules où le centre

n’a pas exposé des productions Bordelaises. Néanmoins, la tendance

est nettement croissante pour ce type d’expositions et sa moyenne se

trouve entre deux ou trois productions par an.

Graphique 4 : Nombre d’expositions nationales organisées par Arc en rêve entre 1982 et 2011

0123456789

1982

1983

1984

1985

1986

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1988

1989

1990

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1992

1993

1994

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1998

1999

2000

2001

2002

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2010

2011

Nom

bre

d'ex

post

ions

loca

les

Années

Expositions locales par an

Expositions locales par an Moyenne d'expositions locales

0

1

2

3

4

1982

1984

1986

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1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

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2010

Nom

bres

d'e

xpos

itio

ns n

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nale

s

Années

Nombre d'expositions nationales par an

Expositions nationales par an Moyenne d'expositions nationales par an

Page 57: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

56

Si les expositions de nature locale n’ont pas été faites pendant cinq

années, celles de type national ont été mises de côté dans dix années,

non-consécutives. C’est le seul graphique qui montre une tendance

décroissante et qui ne surpasse pas les trois expositions par an,

contrairement aux locales qui sont arrivées jusqu’à huit pour l’année

1994.

Graphique 5 : Nombre d’expositions internationales produites par Arc en rêve, par an, entre 1982 et 2011

0

1

2

3

4

5

6

7

1982

1983

1984

1985

1986

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1989

1990

1991

1992

1993

1994

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1997

1998

1999

2000

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2007

2008

2009

2010

2011

Nom

bre

d'ex

posi

tion

s int

erna

tion

ales

Années

Nombre d'expositions internationalespar an

Expositions internationales par an

Moyenne d'expositions internationales par an

Page 58: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

57

Plus nombreuses que les expositions nationales sont celles de type

international, sans pour autant dépasser les locales en nombre de

quantité par an. La ligne qui montre la moyenne par an est presque

horizontale, ce qui indique qu’il y a un équilibre entre les années avec

moins d’expositions et celles où elles ont été plus fréquentes. Il y a eu à

peu près deux expositions internationales par an.

Graphique 6 : Comparaison entre les expositions d’Arc en rêve, locales, nationales et internationales par an, entre 1982 et 2011

Quand nous superposons les trois graphiques afin de les comparer,

plusieurs observations sont possibles. À travers le temps, ce sont les

expositions locales qui ont eu le plus de priorité, car les années où elles

ont été les plus nombreuses (quatorze années en total), dépassent le

nombre d’années où les nationales ou les internationales ont été

favorisées par rapport aux autres (deux fois seulement pour les

nationales, neuf années pour les internationales). Nous remarquons une

augmentation d’expositions locales en 1990 et 1991, probablement

comme une conséquence du succès de l’appel à idées et l’exposition

« Bordeaux/Port de la Lune » de 1989. La primauté des expositions

internationales des années 2000, 2001 et 2002 peut se voir comme une

volonté d’inscrire Bordeaux dans les activités internationales pour

0123456789

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

Nom

bre

d'ex

posi

tion

s

Années

Comparaison entre expositions locales, nationales et internationales, par an

Expositions locales Expositions nationales

Expositions internationales

Page 59: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

58

l’arrivée de l’an 2000, entre laquelle se distingue « Mutations ». Ensuite,

les expositions locales ont repris la priorité entre 2003 et 2009, en

rapport, nous imaginons, avec tous les projets d’aménagement entrepris

à Bordeaux à cette période, comme fut le cas avec l’installation du

tramway, l’aménagement des quais et autres transformations subies par

la ville.

En vue des chiffres concrets sur les expositions d’Arc en rêve, nous

pouvons affirmer que le centre est en effet un outil de diffusion des

projets architectoniques et urbains réalisés dans la ville. Il sert de cette

manière comme un instrument pédagogique pour le public à Bordeaux

qui a la possibilité de comprendre les enjeux et les projets qui façonnent

le paysage de l’agglomération. Le centre sert aussi à promouvoir

l’architecture et le design local et crée ainsi l’environnement pour

plébisciter ou bien questionner cette production contemporaine

bordelaise. Mais le centre expose aussi, avec la même régularité que les

artistes français, les créateurs de prestige international, ce qui ouvre les

horizons pour les étudiants en architecture et les professionnels qui se

nourrissent de ces exemples. Le public qui n’est pas lié à l’architecture

peut de cette manière développer une vision critique des constructions

qui se mettent en place dans sa ville par rapport à ce qui se réalise

ailleurs. Pour une ville si fière et si attachée à sa production historique,

l’exposition à l’architecture contemporaine, des sphères locales et

étrangères, est d’autant plus importante. Michel Jacques a exprimé que

le patrimoine historique de Bordeaux a été une des contraintes avec

lesquelles le centre a dû faire face dans ses premières étapes1, mais

nous pensons qu’il s’agit d’un vrai avantage de travailler dans une ville

où l’intérêt pour l’architecture est présent et qu’il est donc possible de

rediriger cet intérêt et le canaliser aussi vers la production

contemporaine.

1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.

Page 60: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

59

c) Interventions d’Arc en rêve dans le domaine de la maison individuelle

La dernière partie de notre analyse sur les apports d’Arc en rêve pour le

public à Bordeaux porte sur ses interventions dans le champ de la

maison individuelle. L’importance de ce sujet découle du fait que la

maison est chargée d’un symbolisme très important et elle est un objet

de désir quasiment général. Elle représente ainsi un point de départ pour

l’initiation aux plaisirs de l’architecture pour tous ceux qui ne sont pas

directement concernés avec la profession. Cependant, pour aborder ce

sujet il ne suffit pas de montrer les projets particuliers qui ont fait écho au

niveau international, tels que la maison Lemoine de l’architecte Rem

Koolhaas à Floirac. Certes, ils sont une source d’inspiration, mais ils sont

loin d’être une possibilité envisageable pour la plupart des gens. C’est

pour cela qu’il faut aussi exposer les initiatives accessibles, surtout d’un

point de vue économique, si on veut introduire des innovations plastiques

dans les maisons individuelles.

Les initiatives d’Arc en rêve pour mettre en avant la situation de la

maison individuelle en France et les alternatives que l’architecture peut

proposer ont donc une double fonction. Au sein de la profession, elles

visent à favoriser l’inclusion des architectes dans ce marché où ils n’ont

pas été présents pendant longtemps. D’autre part, elles servent comme

outils pédagogiques pour le public pour l’aider à faire face au

conformisme et banalité des maisons construites en série et lui font

exiger une meilleure qualité de logement. Mais l’engagement du centre

dépasse la simple exposition des projets innovateurs car il a aussi

participé à la création de certains d’entre eux. Cette participation est une

action directe dans la production architecturale de Bordeaux, mais

décider si celle-ci peut être qualifiée de réussie reste encore un débat à

l’actualité. Pour comprendre le contexte de ces initiatives, nous verrons

l’état de la maison individuelle en France, d’après un rapport fait par

l’architecte Pierre Lajus en 1997 qui coïncide avec l’exposition « 36

modèles pour une maison » et la collaboration d’arc en rêve avec

Domofrance pour des projets construits dans l’agglomération bordelaise.

Page 61: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

60

L’état de la maison individuelle en France

En 1997, le Secrétariat Permanent du Plan Construction et

Architecture, qui est devenu par la suite Plan Construction, Architecture

et Urbanité (PUCA), a commandé à l’architecte Pierre Lajus et à

l’historien de l’architecture Gilles Ragot de faire un état des lieux du

marché de la maison individuelle en France et montrer l’étendue des

interventions des architectes dans ce marché1. Dans la première partie

faite par Lajus, il a commencé par retracer l’histoire du logement

pavillonnaire en France après la Seconde Guerre Mondiale, où il voit

dans la prolifération des maisons en série le prolongement de l’état

d’esprit du Ministère de la Reconstruction au-delà du temps nécessaire

et l’adoption de modèles américains dans la construction industrielle

française2. Ce phénomène, combiné avec le désintérêt sur le problème

de la maison individuelle des dernières générations d’architectes formés

par l’École des Beaux-arts, aurait conduit à des sérieux blocages

psychologiques qui ont éloigné l’architecture du logement. Lajus a prit un

parti très audacieux lorsqu’il a fait mention que l’intervention des

architectes dans les maisons individuelles était une affaire plutôt

culturelle que de législation3 et que la situation devait changer à travers

l’intervention des architectes mais aussi par la sensibilisation du public.

Lajus est très clair lorsqu’il affirme que les expérimentations autour de

la maison individuelle ne sont pas suffisantes pour provoquer des

changements, car elles n’arrivent pas à atteindre le public à qui elles sont

destinées. Pour lui, les recherches, ainsi que leur diffusion, sont d’une

égale importance.

1 LAJUS Pierre, RAGOT Gilles, L’architecture de la maison individuelle, Conditions

d’intervention de l’architecte sur la conception de maisons individuelles, Plan

Construction et Architecture, Paris, juin 1997 2 Ibid., p. 15 3 Ibid., p. 49

Page 62: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

61

Il propose donc deux initiatives : la première est la création d’un Pôle

Européen Maison individuelle qui rassemblerait les statistiques et les

dossiers des expérimentations faites sur le logement individuel, pour

ensuite les diffuser au public. Mais aussi, il fait un appel aux institutions

françaises de sensibilisation et de promotion de l’architecture, dont Arc

en rêve fait partie, pour favoriser les échanges et les débats entre les

architectes et les usagers1. Lajus met l’accent sur la culture commune

que doit s’établir entre les maîtres d’œuvre et d’ouvrage et comment les

architectes doivent orienter le public et lui montrer que l’architecture peut

être accessible à tous.

La participation des architectes dans le marché du logement individuel

La perception répandue dans le public par rapport aux architectes,

évoquée par Lajus et trois ans plus tard par Laure Augereau dans son

mémoire2 est que leur travail est destiné principalement à l’État, aux

grandes commandes gouvernementales ou aux immeubles d’habitation.

Ils seraient encore héritiers de l’image d’artiste déconnecté de la société

qui n’a commencé à changer que suite aux réformes de l’enseignement

de 1968. Cette image s’est remplie avec le temps d’autres

préconceptions, surtout celles liées à leur coût monétaire élevé.

D’autre part, l’évolution des conditions du logement en France ont

évolué de manière à convertir la maison en un bien de consommation qui

a été standardisé comme n’importe quel autre produit. Cependant les

gens restent plus conformistes par rapport au design de leur maison que

par rapport à d’autres objets de la vie quotidienne3.

1 Ibid., p. 45 2 AUGEREAU, op. Cit., p. 9 3 FORT Francine, dans la préface de 36 modèles pour une maison, Éditions

Périphériques, Paris, 1997, p. 11

Page 63: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

62

Il n’est pas en faveur des architectes que d’avoir traditionnellement

perçu le marché du logement individuel comme pas suffisamment

rentable, en part par ignorance de ses conditions réelles, mais aussi

parce qu’ils n’ont pas été correctement formés à son sujet. D’après

l’architecte Lajus, dans les écoles d’architecture le design de maisons

individuelles se limite au premier cycle de la formation, mais disparaît

dans les deux suivants ; il est présent dans moins de 1% des travaux de

fins d’études entre 1977 et 19971. Mais les nouvelles générations

d’architectes ne peuvent pas s’offrir le luxe de dédaigner ce marché au

vu des crises économiques récurrentes qui posent des difficultés d’accès

à tout type de commande, surtout pour les architectes qui viennent d’être

diplômés et qui ne peuvent pas aspirer immédiatement aux projets de

grande envergure. Lajus cite également les transformations négatives du

paysage prônées par les groupes immobiliers qui font recours à des

catalogues pour offrir des alternatives limitées de maisons banales2 mais

nous devons faire mention aussi de la perte d’identité architecturale qui

se produit par l’homogénéisation des constructions. Un vrai problème

réside dans l’adaptation forcée de modèles qui ne correspondent pas à

une réinterprétation de la tradition, mais qui en fait l’anéantissent en

imposant des esthétiques étrangères ou similaires sans prendre en

compte le contexte. Les architectes auraient donc, non seulement la

possibilité de modifier les conditions de ce marché, mais aussi la

responsabilité de le faire.

36 modèles pour une maison

La publication du rapport fait par Lajus coïncide avec la présentation au

public des résultats de l’appel d’idées autour de la maison individuelle de

l’association Périphériques. Ce collectif, fondé en septembre 1995,

regroupe trois agences d’architectes : Jakob + Mac Farlane, Jumeau +

Paillard et Marie Trottin + Trottin. Il vise à promouvoir l’architecture à

travers des expositions, conférences et la publication d’ouvrages. 1 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p. 43

2 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p.45

Page 64: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

63

Périphériques a mis en place une expérimentation nommée « À la

recherche de la maison modèle » dans laquelle l’association a contacté

trente-six agences originaires de différents pays de l’Europe, afin que

ces dernières proposent le design d’une maison individuelle dont le coût

ne surpasserait pas les 499 990 F, tout en incluant les honoraires de

l’architecte. Le partenaire de ce projet a été le groupe B.E.T. GEC

INGENIERIE qui a déterminé le budget de tous les projets. Le

programme architectural d’origine proposé a été une maison avec trois

pièces (avec la possibilité de faire des extensions à quatre ou cinq

pièces), avec un garage, jardin et ses clôtures.

Une exposition pour présenter les projets résultants a été faite par

Périphériques en collaboration avec la Direction de l’Architecture,

l’Association Française d’Action Artistique (AFAA) et Arc en rêve, qui l’a

montrée à l’Entrepôt Lainé entre le 16 octobre 1997 et le 18 janvier de

l’année suivante (image 12). Elle a été présentée également à la Galerie

RAS de la maison éditoriale ACTAR, à Barcelone, en 1999.

Un des objectifs de l’appel d’idées et son exposition était la recherche

de partenaires qui rendraient possible la construction d’un lotissement

prototype avec les projets envisagés. Ceci a donné comme résultat le

quartier « Les Jardins de la Pirotterie », à Rezé, dans la Loire –

Atlantique, livré en 2007. Il a été fait à partir de six projets présentés

dans l’appel d’idées : la maison « Icône » de l’Agence Jumeau +

Paillard ; une variation de la « Maison nue » de l’Agence Avellino, Careri

& Carbone ; une variation de la « M House » produite par Actar

Architectura ; la proposition « Picnic / Immersion » de Marin Trottin +

Trottin, de Périphériques ; les « Tranches de Vie » de Jacques Moussafir

et le projet « Poster » de l’architecte surnommé l’Australien. Les maisons

ont toutes été présentées par la suite dans l’exposition « voisins –

voisines » d’Arc en rêve.

Page 65: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

64

Image 12: Brochure publicitaire pour l’exposition « 36 modèles pour une maison », arc en rêve centre d’architecture, 1997

Collaboration d’Arc en rêve avec Domofrance

Dans le rapport de 1997 sur la maison individuelle en France,

l’architecte Pierre Lajus a proposé à tout le réseau d’organismes du pays

dévoués à la sensibilisation à l’architecture de lancer un programme

expérimental de construction de maisons individuelles en France, qui

pourrait être réalisé avec le soutien des grandes entreprises et industries

du bâtiment, pour ensuite être exposé dans les institutions culturelles1. Il

faut remarquer que ce fut exactement la démarche prise par Arc en rêve

lors de sa collaboration avec Domofrance.

Domofrance est une entreprise privée, créée en 1958, qui est vouée

aux projets de construction et rénovation de logements individuels, ainsi

qu’à l’aménagement urbain partout en Aquitaine, mais surtout à

Bordeaux et dans son agglomération. Le partenariat avec arc en rêve a

commencé en 1999 et il a produit les quartiers des Diversités à Bordeaux

(image 13) et le Domaine de Sérillan à Floirac, pour ainsi proposer des

solutions de logement urbain et périurbain.

1 LAJUS, RAGOT, op. Cit., p. 48

Page 66: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

65

Sept agences d’architectes ont participé à ce projet : aux Diversités, les

équipes de Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte ; David Pradel ;

Florence Champiot ; Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi ; Nathalie

Franck ; Bernard Bühler et Patrick Hernandez, dont les deux premiers

travaillent principalement à Paris et le reste à Bordeaux. Au Domaine de

Sérillan : l’agence Saint-Projet ; Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin ;

Bernard Bühler ; Patrick Hernandez ; Raphaëlle Hondelatte et Mathieu

Laporte et Sophie Dugravier avec Emmanuelle Poggi. Pour les deux

quartiers les architectes ont suivi la même démarche initiale : les équipes

ont travaillé ensemble sur l’élaboration du plan général du terrain, mais

sans aucun programme établi à l’avance. Et quant aux propositions des

logements, chaque équipe a eu une liberté totale de concevoir la solution

de son choix.

Image 13 : Les Diversités, vue extérieure Lot 2 et Lot 1, David Pradel ; Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011

Le Domaine de Sérillan (image 14) est implanté dans un terrain qui

avait été utilisé au préalable pour l’agriculture. Il compte huit différents

types de maisons différentes pour un total de 85 logements en total.

Dans les Diversités, le terrain situé dans l’îlot de la Grenouillère, près du

centre historique, ont été proposées huit typologies pour construire cent-

vingt-et-un logements. Deux tiers de ces logements ont été faits pour

être mis en location et le tiers restant en accession à la propriété. (Voir le

reste des modèles des maisons des Diversités et du Domaine de Sérillan

dans les annexes 1, images 12 à 21.)

Page 67: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

66

Image 14 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot B, Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin, cl. Marcela Garcia, 2011

Les projets de cette collaboration ont été montrés dans les expositions

« nouvelles formes d’habitat individuel, Domofrance » (image 15), entre

le 13 mai jusqu’au 17 octobre 2004, à Bordeaux, et dans « voisins –

voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France » (image 16),

entre le 14 juin et le 18 septembre 2005 à Paris, dans l’Institut Français

d’Architecture et entre le 8 décembre 2005 et le 2 avril 2006 à l’Entrepôt

Lainé. Elle a été accompagnée du colloque « Maison individuelle,

architecture, urbanité » organisé en deux sessions : la première à la

Maison de la RATP, aussi à Paris, le 20 juin 2005 et la deuxième, le 1er

décembre 2005 à Arc en rêve. Un ouvrage du même nom a été publié

sous la direction de Guy Tapie, sociologue, enseignant à l’École

d’architecture de Bordeaux et responsable du laboratoire Profession

Architecture Ville et Environnement de cette école1. L’exposition et le

catalogue regroupent cinq projets en plus de celui de Floirac et de

Bordeaux faits par Domofrance et Arc en rêve, et le quartier de Rezé

construit suite à l’exposition « 36 modèles pour une maison ». Ces cinq

autres projets ont été construits suite à l’appel d’offres du Plan

Urbanisme, Construction et Urbanité en 1999 appelé « Le futur de

l’habitat ».

1 TAPIE Guy (sous la direction de.), Maison individuelle, architecture, urbanité, Éditions de l’Aube, Le Moulin du Château, 2005

Page 68: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

67

Image 15 : Brochure publicitaire pour l’exposition « nouvelles formes d’habitat individuel », arc en rêve centre d’architecture, 2004

Image 16 : Brochure publicitaire pour l’exposition « voisins – voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France », arc en rêve centre d’architecture, 2006

Pour ce qui est de la collaboration entre Arc en rêve et Domofrance et

concrètement sur le quartier des Diversités, son bilan est mixte, si on se

guide par le rapport de Guy Tapie et des membres de son laboratoire de

recherche1.

1 Cité par ROUSSET Julien, « Le bilan mitigé des Diversités », Sud-ouest, 16 juin 2010

Page 69: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

68

Pour une part il y a eu des problèmes dans la réalisation : le chantier

qui était prévu pour être livré au deuxième trimestre de l’année 2007

s’est prolongé jusqu’au 2009, à cause d’un changement de statut du

quartier de logement individuel au collectif. Ceci a été décrété par un

bureau de contrôle qui a réalisé une inspection quand le chantier était à

moitié avancé, et a résulté dans des modifications de plan et de la

construction relatives aux mesures de sécurité contre incendies. En

résumé, le projet ne pourrait plus être considéré comme un quartier de

maisons individuelles. Mais ajoutés aux problèmes de réalisation, il y a

eu aussi des contrariétés de conception, car la disposition des maisons

est telle que les vues entre les maisons ne permettent pas une pleine

discrétion. Également, certains habitants ne sont pas satisfaits des

matériaux de quelques maisons car ils les trouvent trop industriels. Donc,

d’après les chercheurs, Les Diversités ne serait pas si innovant et

révolutionnaire que prévu.

Autres activités

Pour faire preuve de la reconnaissance que jouit Arc en rêve au niveau

national, nous pouvons faire mention des commandes qui lui ont été

faites de la part de l’État. C’est justement le cas qui s’est produit en

2002, lorsque la Commission régionale du patrimoine et des sites

d’Aquitaine a chargé l’association d’identifier les constructions

significatives de Bordeaux et son agglomération, dans le cadre d’une

évaluation nationale du patrimoine contemporain. A l’initiative du centre

ont été retenues cinquante constructions de Bordeaux et ses environs1.

D’une autre part, le centre continue à produire des expositions sur les

alternatives de logement. En 2007, le centre a accueilli l’exposition « De

la Sbuc à inCité, 50 ans de pratiques urbaines à Bordeaux »2, produite

par inCité, une société d’économie mixte dévouée à la construction et

rénovations de logements. 1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 392

2 Du 10 octobre au 15 novembre 2007.

Page 70: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

69

Suite à cet évènement le centre a lancé un appel à idées dans le but

d’introduire des innovations en matière d’architecture contemporaine

dans le centre historique de Bordeaux1. Un colloque autour de cette

question a été organisé par Arc en rêve. Et les résultats de cette initiative

ont été présentés dans l’exposition « Création architecturale et

innovation urbaine dans le centre historique de Bordeaux, appel à idées

organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire d’inCité »2.

Ces dernières années, le centre a porté une attention particulière au

sujet du logement social. C’est le cas justement avec l’exposition récente

« L’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa

parks + sylvania » (image 17), montrée du 17 novembre 2010 au 16

janvier 2011. Son objectif était de diffuser les résultats de

l’expérimentation conduite par l’Office public de l’habitat de la

Communauté Urbaine de Bordeaux, Aquitanis. Le projet, intitulé Rosa

Parks, comme l’activiste américaine pour les droits civils dans les années

1950, a réuni cinq agences dans le but de réfléchir sur un système pour

construire des maisons en ossature de bois, dans lequel trois modules

de base (un module pour les pièces humides et le noyau technique, un

autre pour le séjour et la cuisine et le dernier pour les chambres) peuvent

être assemblés dans toutes les directions pour atteindre des formes

différentes. Le projet retenu a été celui de l’agence TETRARC

architectes et le groupe industriel everwood. Le module de base du

système constructif, nommé « sylvania » a été développé par l’agence

Atelier Provisoire, des architectes Aline Rodrigues-Lefort et Vincent

Paredes. À partir de ce projet devraient être construits cinquante-et-un

logements dans le quartier de la Libération à Floirac, pour être livrés

cette année3. (Voir images de l’exposition dans les annexes 1, image

22.)

1 MAIGRET, op. cit., p. 46 2 Du 18 octobre au 23 décembre 2007. 3 ESCOLIN Bertrand, « Rosa Parks, un projet expérimental d’habitat semi-collectif à Floirac », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, n°5577, 15 octobre 2010 et « Une maison en bois façon jeu de construction », Sud-ouest, 17 novembre 2010

Page 71: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

70

Image 17 : Brochure publicitaire pour l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania », arc en rêve centre d’architecture, 2010

Les interrogations sur la qualité du logement ont également été

présentes dans des évènements en dehors de l’Entrepôt, comme fut le

cas des expositions faites à la ville de Saint-Médard1, ou plus récemment

à Rouen, à la Maison de l’architecture de Haute-Normandie dans

« Logement social, Stop aux idées reçues »2.

En tout cas, les préoccupations sur l’habitat ont été souvent abordées

dans d’autres expositions et conférences produites par Arc en rêve, tout

au long de ses trente années de fonctionnement. Nous voulons croire

que dans le domaine de la maison individuelle se trouve le potentiel le

plus grand pour changer le paysage architectural contemporain de

n’importe quel ville, car les grandes commandes ou les bâtiments

emblématiques sont beaucoup moins nombreux que les maisons qui

sont construites chaque année. Bâtir et ainsi donner une identité à une

ville est donc dans la portée de chaque personne qui entreprend son

propre projet de vie, mais rien n’exonère les architectes de leur devoir de

conseil et d’éducateurs auprès de tous les individus. Les enjeux, plus

qu’économiques sont identitaires, symboliques. Et c’est justement le

message qu’a voulu transmettre le centre d’architecture à travers ses

interventions. 1 PONS Hervé, « Le logement social s’expose au “Carré “ », Sud-ouest, 19 octobre 2009 2 Du 2 mai au 30 juin 2011

Page 72: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

71

Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux

La dernière grande sphère d’action et d’influence d’Arc en rêve se

produit au niveau de la ville à laquelle il appartient, Bordeaux. Ici, nous

trouvons plusieurs interventions, en commençant par sa fonction

promotionnelle de la ville par le biais d’expositions qui sont montrées

dans d’autres villes de France ou à l’étranger. À ceci s’ajoute la

publication d’ouvrages sur les principaux projets construits dans la ville

ou pour servir de guide pour la parcourir. Bordeaux s’inscrit aussi dans

les débats architecturaux mondiaux lorsqu’elle est le réceptacle

d’évènements à grande échelle comme « Mutations ». À un niveau plutôt

local, le centre d’architecture sert aussi comme un instrument de

médiation entre les habitants et les élus, soit de manière directe comme

lorsque Francine Fort a travaillé comme conseillère du Maire Chaban-

Delmas, soit de manière indirecte, en montrant les projets entrepris par

l’administration Juppé. Mais l’intervention la plus importante d’Arc en

rêve sur Bordeaux reste jusqu’à présent son appel à idées pour

l’aménagement des quais et du quartier de la Bastide, endroits

emblématiques de la ville dont les projets originaux ont été repensés et

redirigés en grande partie par la participation de l’association.

a) Les échanges en expositions et les ouvrages

Pour ce qui est des échanges d’expositions dans la France, Arc en rêve

a collaboré avec l’Institut Français d’Architecture (IFA) lors de ses

premières expositions. « La Construction Moderne » de 1983 et

« Histoires de participer » ont été montrées à l’Entrepôt Lainé mais ont

été produites à l’IFA. Plusieurs années plus tard, ils ont travaillé

ensemble pour la production de « voisins – voisines, nouvelles formes

d’habitat individuel en France » et la première ville qui a reçu l’exposition

a été Paris, entre le 14 juin et le 18 septembre 2005. Ensuite, après son

passage à Bordeaux, la ville de Clermont-Ferrand a montré l’exposition

entre le 18 janvier et le 18 mars 2006, à la Maison de l’Habitat et du

cadre de vie. Cette même année a été présentée à l’hôtel Bouchu de

Dijon « [36] histoires de maisons », entre le 28 juin et le 30 juillet.

Page 73: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

72

Et comme nous avons signalé précédemment, l’exposition « Logement

social, Stop aux idées reçues » est ouverte au public à la Maison de

l’architecture de Haute-Normandie, en Rouen. Ces échanges avec

d’autres villes en France ne sont pas nombreux, ce qui est vraiment

dommage car le partage des expositions avec d’autres régions serait

d’un grand bénéfice, tenant en compte que plusieurs sujets, comme les

expositions thématiques ou centrées sur le parcours des architectes,

graphistes ou designers sont d’un intérêt qui dépasse les frontières

bordelaises.

Des expositions produites à Arc en rêve ont été aussi exportées à

l’étranger, surtout en Europe, dans les villes de Lisbonne, Rome, Milan,

Londres, Bruxelles, Barcelone et Vienne1. En Amérique, seules deux

initiatives ont été enregistrées : l’exposition « Jean Nouvel » qui a été

présentée à la Biennale d’architecture de Sao Paulo en 1995 et

l’exposition « Yves Brunier » montrée à la Storefront Gallery à New York

en 2001. Comme expositions itinérantes produites à Bordeaux nous

pouvons faire mention de « New trends 2002, nouvelles tendances de

l’architecture en Europe et au Japon » (image 18) qui ont été exhibées à

Tokyo, Gand, Salamanca, Lisbonne et Madrid entre les années 2002 et

1 D’après L’album des 25 ans, Yellow 25, op. cit. : « Architecture Studio », Institut français Lisbonne, Institut italien des architectes Rome, 1987 « Jean Nouvel », ICA (Qu’est-ce que c’est ?), Londres ; Biennale d’architecture Sao Paulo, 1995 « Nouvelle architecture en Flandre », Fondation pour l’architecture, Bruxelles, 1996 « Yves Brunier », Storefront gallery, New York, 1998 “Living OMA/Rem Koolhaas”, Architektur Zentrum Wien Vienne, 1998; ICA, Londres, 1999 “36 modèles pour une maison”, RAS Barcelone, 199 « Mutations », La Raffinerie, Bruxelles ; TN Probe, Tokyo, 2001 ; Palazzo dell’arte, Milan, 2002 “New trends 02, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon”, Tokyo, Gand, Salamanca, Lisbonne, Madrid, entre 2002 et 2004 « Anne Lacaton/Jean-Philippe Vassal », AA School, Londres, 2004 ; Architektur Zentrum Wien Vienne, 2005

Page 74: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

73

2004 et on ne peut pas laisser de côté « Mutations » qui a parcouru

Bruxelles, Tokyo et Milan entre 2001 et 2002.

Image 18 : Brochure publicitaire pour l’exposition « New trends 2002, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon», arc en rêve centre d’architecture, 2002

Arc en rêve a déjà produit environ 40 ouvrages entre les catalogues de

plusieurs expositions du centre, mais il faut compter également les cartes

postales d’architectes ou de bâtiments de Bordeaux, les kits

pédagogiques et même une maquette à découper et un dépliant avec un

parcours des principales œuvres contemporaines de Bordeaux qui est

disponible à l’office de Tourisme. Certains ouvrages ne correspondent

pas à des expositions particulières, mais servent plutôt comme des

guides sur Bordeaux. Ils font preuve des transformations subies par la

ville dans les dernières années et des bâtiments importants qui ont

trouvé sa place leur place à Bordeaux1.

1 C’est le cas de : Itinérances autour de Bordeaux, carnet métropolitain, Éditions Sud Ouest, Bordeaux, 2011 Architectures d’entreprise, Bordeaux agglomération 1950>2010, Éditions arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2005 Bx Bordeaux > 1995 > 2005 > 2015, Éditions Mollat, Bordeaux, 2004 Architectures en tramway, le plan-guide 1925 – 2005, Bordeaux agglomération, dépliant

Page 75: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

74

b) L’exposition « Mutations »

L’exposition « Mutations » a marqué un tournant dans l’histoire du

centre et dans sa diffusion de Bordeaux au niveau international. Elle a

été conçue comme une manifestation culturelle autour des mutations

urbaines en vue de l’arrivée du nouveau millénaire. Sa planification a

commencé aux alentours de l’année 1995 quand François Barré, qui à

l’époque était président du Centre Georges-Pompidou (et qui est devenu

président de l’association Arc en rêve depuis 2007), a proposé d’inclure

un évènement sur l’architecture et la ville à la mission qui sélectionnait

les projets pour la célébration de l’an 2000.

L’exposition fut développée autour de trois thèmes ou « modules »,

chacun avec son propre commissaire. Le premier portait sur la ville

africaine et asiatique et a été conçu par Rem Koolhaas ; le suivant traitait

le sujet de la ville américaine et était dirigé par Sanford Kwinter et le

troisième, autour de la ville européenne, avait comme responsable

l’architecte Stéphano Boeri. La scénographie de toute l’exposition a été

planifiée par Jean Nouvel. Un quatrième module regroupait une

collection d’œuvres artistiques sur les mutations culturelles,

économiques et sociales, et c’est le critique d’art suisse Hans-Ulrich

Obrist qui a été en charge de leur sélection. Pendant la période de

l’exposition des conférences hebdomadaires étaient organisées par des

philosophes, des économistes et des sociologues. Dix courts métrages,

produits par Arc en rêve, sur dix différentes villes ont été diffusés, ainsi

qu’un festival de films et une présentation de photos sur Bordeaux. Le

tout complété par un projet pédagogique intitulé « Passeport pour la ville

et l’architecture » qui devait rapprocher des jeunes de Bordeaux avec

d’autres de villes européennes pour la réalisation d’une collection

d’images et de textes1.

Guide d’architecture, Bordeaux & agglomération, 1945 – 1995, Éditions Confluences, Bordeaux, 1996 1 Sur l’organisation de « Mutations », surtout dans ses aspects administratifs et financiers, voir ZGUREANU, op. cit., p. 27 - 37

Page 76: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

75

L’exposition est encore citée par la presse comme une preuve de la

capacité de produire à Bordeaux des évènements de référence

internationale autour de l’architecture1.

c) Arc en rêve comme outil de médiation pour les autorités de la ville

Collaborations entre Arc en rêve et Chaban-Delmas

Un aspect que nous avons remarqué du parcours suivi par Arc en rêve

est le fait que les missions et objectifs que ses membres ont établis

depuis le début n’ont presque pas changé tout au long de ses trente

années de service. Déjà en 1982, quand l’aspect pédagogique avait la

primauté par rapport aux autres activités qu’ils développaient, on

remarque dans ses écrits sa volonté de devenir un outil de travail pour

les élus, les administrations et les services techniques. Ils se voyaient

eux-mêmes comme un instrument d’accompagnement des autorités,

avec des rapports privilégiés avec elles, un intermédiaire qui permet de

« préciser pour mieux décider »2. Arc en rêve serait ainsi l’instance à

travers laquelle les conflits entre les décideurs et les citoyens seraient

exprimés et possiblement résolus. Ils affirment clairement que l’atelier

existe pour l’intérêt de la collectivité, pour lui servir d’outil d’information et

de formation, d’aide technique mais aussi pour l’élaboration et réalisation

de projets d’architecture3.

Plus tard, cette mission sera accomplie à travers le service du

« Laboratoire d’architecture », dont les activités principales sont celles

d’expérimentation et conseil à la maîtrise d’ouvrage, qu’elle soit publique

ou privée.

1 DE LAAGE Dominique, « Les rescapés de l’Entrepôt », Sud-ouest, 6 janvier 2006 ;

QUÉHEILLARD Jeanne, « Bordeaux sort de sa réserve », Intramuros, n°135,

mars/avril 2008, p. 62 – 72 ; DARROQUY José, « L’archi sans chichi », Spirit, n°27,

février 2007, p. 4 - 5 2 FORT, JACQUES, LACATON, PENA, RATHIER, op.cit., p. 106 3 En attendant la ville avec les enfants, op. cit., p. 12

Page 77: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

76

Son importance réside dans le fait qu’elle est à l’origine de commandes,

une des preuves tangibles de l’action et de l’influence du centre à

Bordeaux. C’est aussi ce qui le démarque des autres institutions

dévouées à la sensibilisation à l’architecture. Michel Jacques la définit

comme la partie cachée d’Arc en rêve, car lors des procès initiaux les

interactions avec le public sont plus rares, quoique par la suite ses

résultats soient, bien évidemment, montrées sous la forme d’expositions

ou sont construits, dans les cas des commandes. Ses deux actions

emblématiques sont l’appel d’idées pour le port de la Lune en 1989 et le

projet de la maison individuelle avec Domofrance en 20041.

Plusieurs auteurs voient dans l’exposition « Bordeaux, Port de la

Lune/Architecture 89 » et les réactions qu’elle a suscité, les raisons

principales à l’abandon du projet de Ricardo Bofill pour l’aménagement

de la Bastide. En effet, elle entraîna deux initiatives de la part du Maire

Chaban-Delmas. La première fut la création du Comité des Deux-Rives

en 1991 qui a fait appel à un nouveau concours pour l’aménagement et a

élargi le programme à l’aménagement des quais. Également, Chaban-

Delmas a par la suite désigné Francine Fort, directrice du centre

d’architecture, comme « Chargée de mission pour l’architecture et

l’urbanisme » pour travailler comme conseillère auprès de lui-même et

du futur concepteur du projet. Elle a exercé ce poste entre les années

1990 et 19952. Ceci marque un autre niveau d’influence pour le centre

d’architecture à travers la participation directe dans l’administration

publique de ses membres.

La proximité du Maire Chaban-Delmas et de sa femme avec les

membres d’Arc en rêve a certes favorisé le fait que l’association ait

dépassé le projet pour lequel elle a été conçue pour devenir un atelier

pédagogique et ensuite un centre d’architecture. Mais sa durée dans le

temps dépasse les liens de sympathie avec les élus, surtout quand ceux-

ci ont changé. 1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 ZGUREANU, op. Cit., p. 27

Page 78: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

77

Un nouveau maire : une nouvelle dynamique

La sortie de Chaban-Delmas en 1995 et l’arrivée de Juppé ont

transformé la dynamique entre la Mairie et le centre d’architecture. Dans

toute la documentation qui fait référence à Arc en rêve il y a de

nombreuses mentions sur les changements mis en place par Alain Juppé

qui l’ont affecté directement. Une des premières a été la réduction des

aides en personnel et en nature de la part de la Ville, mais aussi une

réduction de 35% du budget de l’association. Cependant, il ne faut pas

perdre de vue que ceci ne fut pas une action isolée dirigée uniquement

contre le centre. Les priorités du nouveau maire se tournaient surtout sur

la restructuration urbaine et sa réduction du budget pour le pôle culture a

été générale. En tout cas, la réorganisation des finances mise en place

par Juppé n’a pas donné comme résultat une réduction des dépenses

d’Arc en rêve. Les subventions d’autres acteurs publics1 et privés,

comme Domofrance, Ingérop en 2006 et Bouygues Immobilier Aquitaine

en 20072, ont permis le maintient, voire la croissance du centre3. Le

changement le plus significatif de cette nouvelle dynamique est que la

participation des membres de l’association dans les cercles de décision

du maire ne s’est plus faite d’une manière directe, comme a été le cas de

la collaboration entre Fort et Chaban-Delmas.

Actuellement, le centre fonctionne comme une structure mixte, dont les

subventions sont à moitié réparties de manière publique et privée. La

possibilité que le centre opère comme une entité complètement privée

est difficilement envisageable pour Michel Jacques, qui explique que les

pouvoirs publics permettent plus de liberté créative.

1 Comme le Ministère de la Culture et de la Communication ; le Ministère de l’Équipement, des Transports et du Tourisme ; le Ministère de l’Éducation Nationale ; la Communauté urbaine de Bordeaux, le Rectorat, l’Inspection académique, le Conseil Général, le Conseil Régional de l’Aquitaine, la Communauté Européenne, la Direction de l’Architecture et du Patrimoine et la Direction Régionale des Affaires Culturelles, d’après ZGUREANU, op. cit., p. 27 et MAIGRET, op. cit., p. 7

2 MAIGRET, op. cit., p. 8

3 ZGUREANU, op. Cit., p. 17

Page 79: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

78

Il considère également qu’il est de la responsabilité de ces pouvoirs de

soutenir l’éducation et l’innovation artistique et que pour cela ils doivent

participer à son financement. D’une autre part, la partie privée est

nécessaire pour une institution qui tourne autour de l’architecture, un

secteur où l’entreprise privée est indispensable1. En tout cas, Arc en rêve

se dit être toujours à l’écoute des pouvoirs publics et, quoique les

décisions sur la programmation des expositions soient complètement

séparées des sources de financement, ils voient beaucoup d’intérêt dans

le fait de suivre de près ou accompagner les opérations d’aménagement

ou de constructions qui se réalisent à Bordeaux.

Le projet urbain pour Bordeaux

Une des premières collaborations entre Alain Juppé et Arc en rêve a

été l’exposition « Projet urbain pour Bordeaux » qui a été accessible au

public entre le 7 mars et le 1er juin 1997. Cette exposition avait comme

objectifs : partager les initiatives du maire prévues durant son

administration, informer les habitants de la ville pour qu’ils puissent

exprimer leurs avis « en toute objectivité et surtout en toute

connaissance » et faire comprendre que l’avenir de Bordeaux doit être le

résultat d’une réflexion engagée par tous ses acteurs2. Pour les dix

années à venir s’affichaient des changements radicaux pour la ville.

Juppé anticipait l’aménagement des espaces publics, dont les places et

les quais ; un plan d’illumination pour les bâtiments historiques ; la mise

en place d’un nouveau système de transport ; le franchissement de la

Garonne au niveau du cours du Médoc et de nombreux projets pour la

rive droite, ainsi que pour l’union entre les quartiers du nord de Bordeaux

(le Lac, Bassins à Flot et Bacalan) et des opérations pour Bordeaux

Saint Jean et Belcier, entre autres.

1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011.

2 Brochure pour l’exposition « Projet urbain pour Bordeaux, Présentation publique », arc en rêve, Bordeaux, 1997

Page 80: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

79

Beaucoup ont perçu dans son intérêt pour Belcier, Bastide et Bacalan,

l’influence directe de l’analyse faite par Rem Koolhaas dans son projet

pour l’exposition de 19891. Les transformations annoncées visaient à

inscrire Bordeaux dans la concurrence des grandes métropoles

européennes, comme l’avait essayé aussi Chaban-Delmas.

Le « Projet Pilote de Développement Urbain » a été présenté par Juppé

à Bruxelles afin d’obtenir des subventions de l’Union Européenne. Ce

dossier, composé de vingt-quatre actions à développer dans l’espace

d’une année à partir du 30 juin 1999, faisait le point sur le fait que

Bordeaux devait se distinguer par les activités de recherche et les

grandes manifestations internationales qu’elle devait accueillir. Aussi, le

projet présentait comme innovation le rapprochement des décideurs et

des citoyens à travers les conseils de quartier et tout un système de

communication des projets. De ce système font partie les présentations

publiques des projets pour la ville, les évènements sur les lieux qui

allaient être transformés et l’ouverture de bureaux d’information, entre

autres2. Cela veut dire que dorénavant une importance était accordée à

la diffusion des projets, à leur promotion au sein du public pour créer un

climat favorable à leur réception. Les décisions urbanistiques de la ville

ne seraient plus prises de manière isolée au sein de la Mairie, mais

seraient communiquées, voire négociées. Un mécanisme qui, sans

doute, a été possible grâce aux expériences précédentes faites par arc

en rêve dans son investissement pour les opérations faites à Bordeaux.

Cette participation lui a valu apparaître dans la liste officielle des acteurs

du projet urbain de Bordeaux en tant qu’associés de celui-ci3.

1 DARROQUY, op. Cit.

2 GODIER Patrice, TAPIE Guy, Recomposer la ville, mutations bordelaises, Éditions L’Harmattan, Paris, 2004, p. 43

3 Ibid., p. 73

Page 81: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

80

Le moment historique de l’installation du tramway

Un des projets de l’administration Juppé qui a été diffusé par Arc en

rêve fut celui de l’installation du tramway dans la ville, commémoré par

l’exposition « tramway, l’exposition,

urbanisme/architecture/design/ingénierie » (image 19), organisée entre le

4 juillet et le 21 décembre 2003, date de la mise en marche de la

première ligne du réseau. Qualifié de moment historique, l’exposition

honorait la contribution importante des différents intervenants qui ont

façonné le nouveau moyen de transport de Bordeaux1. Le tramway se

caractérise par ses innovations techniques, en particulier par son

alimentation par le sol dans le centre de Bordeaux, afin de ne pas

encombrer la vue avec les fils électriques. Ce système baptisé comme

« Innorail » n’avait jamais été essayé auparavant et fut développé par les

groupes Alstom et Spie-rail. Le choix du design des cabines a été fait

suite à un concours organisé en 1998 et l’équipe lauréate a été l’agence

Lanoire & Courrian, déjà familiers à Arc en rêve, en collaboration avec le

groupe Absolute reality. Un autre concours a permis de choisir les

designers du mobilier urbain et les paysagistes responsables de

l’aménagement urbain. Pour ce dernier furent retenus les architectes

Olivier Brochet, Emmanuel Lajus et Christine Pueyo, associés aux

paysagistes de l’agence Signes et à Elizabeth de Portzamparc pour faire

le mobilier2. La mise en place du tramway, approuvée en février 1997 et

terminée en décembre 2003, a eu comme valeur symbolique l’unification

des communes de l’agglomération au centre ville à travers le réseau de

transport, mais a été le projet autour duquel se sont opérés des

importantes transformations de toute la ville.

1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 Tramway, Le livre, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2003

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

81

Des réaménagements ont été faits, en 2002 de la place Stalingrad et de

l’Avenue Thiers ; en 2003 de la place Pey-Berland, de la rue Sainte-

Catherine, la création du pôle d’échanges à l’esplanade des Quinconces

et la construction des ateliers du tramway et enfin en 2004 la

construction du parc-relais de la Buttinière1.

Image 19 : Brochure publicitaire pour l’exposition « Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie », arc en rêve centre d’architecture, 2003

1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 365

Page 83: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

82

d) L’influence d’Arc en rêve dans l’aménagement des quais de la Garonne et de la rive droite

Un antécédent de l’appel d’idées de 1989 : Regards et

fictions sur la ville

Dans le travail de fin d’études réalisé par Michel et Philippe Jacques

avec Alain Charrier, Les rives de la Garonne à Bordeaux, regards et

fictions sur la ville1, on voit déjà des inquiétudes qui par la suite ont été

abordées par les trois architectes dans leur parcours professionnel, les

frères Jacques dans leur travail à Arc en rêve et Charrier à travers sa

participation dans l’équipe de Dominique Perrault en 1993. Ce travail,

composé principalement d’images (images 20 et 21) et de quelques

extraits de textes littéraires comme par exemple de l’ouvrage d’Italo

Calvino, Villes invisibles, est ouvert à différentes interprétations et veut

nous inciter à de nombreuses réflexions. Ils ont choisi les rives de la

Garonne par la manière dont elles marquent la relation de la ville avec le

fleuve qui donnait une identité portuaire à la ville de Bordeaux.

Cependant, la déclinaison de cette activité a laissé ces espaces libres

pour que les habitants se les approprient selon une variété de

possibilités.

1 CHARRIER Alain, JACQUES Michel, JACQUES Philippe, Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, (Réalisation à partir d’un travail personnel de troisième cycle à l’Unité Pédagogique d’Architecture de Bordeaux en mai 1979), Talence, octobre 1979

Page 84: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

83

Image 20: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 43

Image 21: Image Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 68

Page 85: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

84

Premièrement, ils veulent nous montrer que l’aménagement des

espaces de la ville dépasse la simple construction de bâtiments

utilitaires. Dans ce cas particulier des quais de la Garonne, leur

aménagement commence par être un problème d’urbanisme, de

circulation de véhicules et de piétons, mais il doit être considéré surtout

comme un enjeu de symbolisme, d’identité de la ville et de ses habitants.

Ils évoquent la situation des rives comme sinistre et du fleuve comme

éloigné de la ville (image 22 et annexes 1, images 23 et 24). C’est pour

cela que ses propositions concrètes commencent par le déménagement

du Port Autonome (entreprise qui occupait précédemment une grande

surface des quais) et une reconversion des espaces libérés. Les hangars

et entrepôts seraient transformés en centre polyvalent ou parkings ; la

Garonne serait retrouvée grâce à des passerelles provisoires ;

l’avènement de la cité moderne aurait été marqué par une tour sur la rive

gauche. Mais au-delà du projet, les architectes mettent l’accent sur le fait

que des changements dans la ville peuvent être provoqués quand ils

commencent par des interventions au niveau individuel, ne fût-ce que par

le rêve, par la création de scénarios imaginaires.

Image 22 : Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 37

Page 86: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

85

Le projet pour la Bastide de Ricardo Bofill

La Bastide, le quartier situé dans la rive droite, juste en face de la

Garonne, en dépit de sa position géographique avantageuse, tout au

milieu du centre-ville, ne s’est pas développée au même rythme que la

rive gauche. Elle était composée, à la fin des années 1990s de 75% de

friches industrielles, ferroviaires et portuaires rémanents d’une activité

industrielle qui avait presque disparue. Le 25% restant était composé par

une zone d’habitat populaire, héritée des années 1950s et 1960s,

d’environ 13 000 habitants1. La transformation du quartier avait déjà était

envisagée à plusieurs reprises. En 1964 dans un plan proposé par

l’architecte Pierre Mathieu ; en 1981 dans une étude faite par la

Communauté Urbaine, la Ville et l’État, intitulée Aménagement du

quartier de la Bastide, éléments pour un projet de rénovation urbaine qui

envisageait l’amélioration de l’habitat et la revitalisation de l’industrie.

Depuis cette époque la possibilité était envisagée de relier les deux rives

par un pont ou un tunnel, mais le désengagement de l’État et le blocage

des aides n’ont pas permis l’aboutissement de ce projet. En 1984 a été

donc créé le « Cercle de la Rivière », une instance formée par la Ville, la

Communauté Urbaine et la Chambre de Commerce et de l’Industrie, qui

associés à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ont constitué la

société ARDEUR, abréviation de « Aménagement et rénovation pour le

développement de l’environnement urbain de la Rive Droite ».

ARDEUR a recruté l’architecte espagnol Ricardo Bofill pour faire des

propositions sur la Bastide dans l’espérance d’attirer des investissements

privés grâce à son prestige international. Bofill avait récemment complété

un projet similaire dans la ville de Montpellier et le groupe souhaitait

aussi se démarquer des références locales, d’où leur choix d’un

architecte qui n’était pas bordelais2.

1 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 18

2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 20

Page 87: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

86

Le projet de Bofill (image 23), présenté le 26 octobre 1987 (Annexes 1,

image 25) était envisagé pour une durée d’entre vingt et vingt-cinq ans. Il

proposait de relier les deux rives, soit par un tunnel, soit par un pont

pivotant, au niveau du cours du Médoc. La Bastide aurait été composée

par des équipements culturels, dont un musée des Beaux-arts et un

auditorium, par des logements et par des canaux qui auraient donné une

allure similaire à celle de Venise. Cependant, la principale caractéristique

du projet de Bofill était « l’effet miroir » entre les deux rives, en autres

termes, la copie du style des façades du XVIII siècle des bâtiments de la

rive gauche aux nouvelles constructions envisagées pour le côté droit.

Non seulement dans le style, mais aussi dans la disposition des

éléments du projet, par exemple l’écho à la place des Quinconces et les

colonnes rostrales de l’autre côté du fleuve en créant une autre place

avec deux tours. En gros, son projet symétrique, monumental et

Néoclassique a été qualifié comme une négation de la modernité1. Cette

conception de l’urbanisme n’était pas étrangère à la ville de Bordeaux,

car elle était très similaire à celle qui a été entreprise pour la

restructuration du quartier Mériadeck dans les années 1960. Dans ce

cas, cette zone a été jugée insalubre et a donc été complètement rasée

pour construire des édifices modernes. C’est pour cela que l’imposition

d’un modèle étranger à la condition ouvrière majoritaire du quartier par

une esthétique « proche du décor de théâtre »2 et le possible effacement

de la mémoire du lieu n’ont pas été bien accueillis.

1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p. 356

2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 23

Page 88: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

87

Image 23 : Images du projet de Ricardo Bofill pour la Bastide, Images du site web de l’architecte (http://www.ricardobofill.com/, consulté en juin 2011), 1987

L’appel à idées d’Arc en rêve

C’est dans ce contexte qu’en 1989 Arc en rêve a lancé un appel à idées

pour offrir des alternatives au projet de Bofill. Sept agences

d’architecture, toutes connues à l’échelle mondiale, ont été contactées :

William Alsop et John Lyall ; Philppe Chaix et Jean-Paul Morel ; Jean

Nouvel ; Christian de Porzamparc ; la Office for Metropolitan Architecture

de Rem Koolhaas ; Santiago Calatrava et Zaha Hadid. A cette époque,

les liens entre arc en rêve et ces architectes n’étaient pas encore

consolidés. Seuls Jean Nouvel et William Alsop étaient déjà venus

donner des conférences en 1988, et Zaha Hadid a été la première de

tout le groupe à avoir sa propre exposition dans une des galeries de

l’Entrepôt Lainé entre le 2 juin 1989 et le 23 juillet 1990.

Page 89: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

88

L’appel à idées portait principalement sur la rive gauche de la Garonne

et avait comme espace principal trois kilomètres adjacents au fleuve.

Cependant, il prenait aussi en compte les zones proches à cette surface,

pour réfléchir sur sa relation entre les deux et comment ils pouvaient se

développer dans le futur. Ceci élargissait le programme original de Bofill

restreint à la Bastide et a donc montré que les enjeux de cette zone

dépassaient le quartier. En effet, pendant plusieurs années, les quais ont

été inaccessibles par l’implantation de hangars entourés de grilles et de

grands parkings qui coupaient l’accès direct au fleuve. Les résultats de

cet appel d’idées ont été montrés dans l’exposition « Bordeaux, Port de

la Lune/Architecture 89 » au Musée des Beaux-arts de Bordeaux, entre

le 21 décembre 1989 et le 25 mars 1990.

Le catalogue de l’exposition, dans les textes qui le composent et les

projets qui ont été proposées, se lit comme une dénonciation du projet

de Bofill avec la seule subtilité de ne pas le mentionner explicitement.

Tous les intervenants, et notablement M. Chaban-Delmas, ont insisté sur

l’importance d’avoir un respect pour le patrimoine historique de la ville

mais aussi sur le fait que ce patrimoine ne doit pas se convertir en une

excuse pour que les architectes ne proposent pas des solutions

innovatrices. Le Néoclassicisme et le pastiche ont été assimilés à une

recherche de sécurité, à une volonté de ne pas prendre des risques et

même à une attitude régressive. Tous ont affirmé que le futur de

l’architecture et celui de Bordeaux devrait se construire à partir d’un

regard contemporain1.

Patrice Godier, sociologue et Guy Tapie, historien de l’architecture, tous

les deux enseignants à l’École d’architecture de Bordeaux et auteurs

d’ouvrages sur les transformations urbanistiques subies par Bordeaux

dans les dernières décennies, ont développé dans leur ouvrage

Recomposer la ville, mutations bordelaises, les concepts que Francine

1 Bordeaux, Port de la Lune : architecture 89, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1989

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

89

Fort a évoqués dans le catalogue de l’exposition1, à propos des

démarches suivies par les architectes. Les différents niveaux de

propositions des architectes ont été de l’ordre théorique, méthodologique

et poétique. Le principe théorique viendrait du fait d’essayer de prouver

que l’architecture contemporaine peut transformer les villes modernes,

même si celles-ci ont un important héritage historique, ce qui ne les

conditionne pas au pastiche. La méthodologie suivie par ce concours

était le contraire à la pratique habituelle de donner à l’architecte un

programme et espérer un projet. Ici, les architectes avaient toute la

liberté de proposer un programme en fonction de ce que chacun

considérait comme une priorité pour la ville. Et finalement, la création

d’une nouvelle esthétique et la mise en valeur de l’Histoire sans être

confinée par elle découlait d’une intention poétique2.

Pour les propositions, quelques architectes ont mis l’accent sur le

franchissement de la rivière, soit par un tunnel invisible quand la marée

est haute, dans le cas de William Alsop et John Lyall, soit par un pont

pivotant fait par Santiago Calatrava dans son style caractéristique. Une

autre démarche a été de se concentrer sur les constructions qui

s’implanteraient sur les quais. C’est le parti qui a été adopté par Philippe

Chaix et Jean-Paul Morel qui ont imaginé des prismes perpendiculaires

transparents et décollés du sol tout au long des berges du fleuve ; Zaha

Hadid a imaginé une séquence de volumes pour la rive ; Christian de

Portzamparc (image 24) a envisagé une série de structures temporaires

et mobiles qui permettent d’accueillir une variété d’activités selon les

saisons et finalement, l’équipe de Jean Nouvel, Emmanuel Cattani &

Associés ont proposé de ne pas changer la nature des quais et de leur

superposer de nouvelles structures qui auraient évoqué les navires qui

ont abandonné la Garonne. De son côté, Rem Koolhaas a élargi

l’analyse du site au-delà des quais pour mettre en valeur deux pôles de

la ville : la gare Saint-Jean au sud et les Bassins à Flot au nord ; il les a

1 Ibid., p. 5 2 GODIER, TAPIE, op. Cit., p.30

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

90

reliés par un pont et a imaginé un arc sur la rive droite qui aurait créé un

boulevard périphérique interne.

Image 24 : Projet de Christian de Portzamparc pour l’appel à idées « Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89 », image du site web de l’architecte : http://www.chdeportzamparc.com/, 1989

Les projets n’ont pas été assimilés positivement par le Cercle de la

Rivière qui a critiqué leur critique leur valeur utopique et les a perçu

comme non-réalisables. Cette opposition entre l’aspect symbolique et

culturel d’un projet et son côté pratique et technique n’est certes pas

nouvelle, on pourrait même dire que tout projet d’architecture doit faire

preuve d’équilibre entre ces deux aspects. L’innovation dans cet appel à

idées se trouve dans la contestation, la critique d’une proposition qui n’a

pas satisfait la recherche d’identité et de modernité. Cependant,

l’exposition non seulement a repoussé le projet de Bofill, mais a doublé

les expectatives des citoyens et a aussi influencé les projets futurs.

L’important écho du concours a été possible en grande partie par la

proximité du Maire Chaban-Delmas avec Arc en rêve, par sa réceptivité

à des alternatives au projet de Bofill, mais aussi par le choix des

architectes de grand prestige.

Une fois le projet de Bofill délégué au deuxième plan, le Maire a décidé

d’entreprendre une nouvelle initiative, le « Projet des Deux-Rives » en

1991. C’est à partir de ce point que les enjeux se sont multipliés,

englobant la rénovation de la Bastide, mais aussi les quais et le port,

dans ses relations avec le reste de la ville.

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

91

Le projet était dirigé par un comité du même nom (dont a fait partie

François Barré, par son poste de délégué aux arts plastiques et futur

président de l’association Arc en rêve). Pour le nouveau projet, le comité

a fait appel à cinq architectes : Massimiliano Fuksas, Rem Koolhaas,

Jean Nouvel, Dominique Perrault et Christian de Portzamparc. Perrault a

été choisi comme lauréat et a choisi l’architecte Alain Charrier –un des

auteurs du travail de fin d’études sur les rives de la Garonne en 1979,

avec Michel et Philippe Jacques- pour suivre les opérations.

Le Projet des Deux Rives de Dominique Perrault

Le projet des Deux-Rives, élaboré en 1994 par Perrault (image 25 et

annexes 1, image 26), était conceptuellement le contraire de celui de

Bofill, dans son intention de valoriser les différences entre les deux rives

au lieu de vouloir les uniformiser. Cependant, il reprenait la construction

d’un tunnel et d’un pont pour traverser le fleuve. Perrault ne s’est pas

concentré sur la planification de bâtiments signes qui auraient constitué

l’identité de son projet, mais à sa place il proposé un plan flexible qui

aurait pu être rempli au fur et à mesure que les conditions économiques

auraient été favorables. L’architecte et son projet ont été diffusés à

travers deux expositions, ouvertes au public le 16 juin 1994 toutes les

deux. Tandis qu’à l’Entrepôt Lainé était montrée une exposition

monographique sur le parcours professionnel de Perrault (du 16 juin au 6

octobre 1994), dans le hangar 15 de Bordeaux se présentait « Bordeaux

les deux rives », cette dernière accessible pendant six mois, jusqu’au 18

décembre 1994. L’apport de ces expositions, surtout celle du projet sur

les quais, a été de provoquer un impact sur l’imaginaire du public en

projetant des nouveaux usages pour ces espaces, qui incluaient aussi

des zones de récréation près du fleuve1.

1 GODIER, TAPIE, op. Cit., p. 35

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

92

Image 25 : Projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux, images du site web de l’architecte : http://www.perraultarchitecte.com/, 1994

Avec l’entrée d’Alain Juppé en 1995, le projet de Perrault a été

progressivement modifié jusqu’à être finalement abandonné. Perrault et

Charrier ont été chargés du plan d’aménagement du premier secteur de

la Bastide, la Zone d’Aménagement Concerté Cœur de la Bastide. Après

que le plan du secteur fût approuvé, Perrault s’est retiré et Charrier resta

comme architecte-urbaniste coordonnateur pendant les huit années

suivantes1. Comme part de la série de transformations de la ville

annoncées dans son projet urbain de 1996, le maire a mis en place un

nouveau concours pour l’aménagement des quais en 1999, dont le

lauréat a été l’architecte Michel Courajoud.

1 COUSTET, SABOYA, op. Cit., p.363

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

93

La proposition de Courajoud est, dans ses propres termes, dépourvue

d’extravagances1. Il rompt définitivement avec le lien portuaire pour créer

un espace de rencontres et promenades autour de jardins (image 26) et

du plébiscité miroir d’eau devant la Place de la Bourse (image 27) qui

crée un reflet de ses édifices. Le projet de Courajoud a remporté le

Trophée de l’aménagement urbain en 2008 et, d’après le Maire,

l’inscription du Port de la Lune au Patrimoine mondial par l’UNESCO en

2007 a été en partie impulsée par cet aménagement2. Dans l’ouvrage

édité par Arc en rêve sur l’aménagement final des quais, Juppé qualifie

le projet de Courajoud comme ambitieux, respectueux du patrimoine,

exceptionnel, mais aussi proche des usages, capable de mettre en

valeur la façade des bâtiments devant les quais sans réclamer l’attention

pour lui-même, comme s’il avait été un geste isolé du reste de la ville.

Dans ce contexte, une question inévitable se pose : l’appel à idées de

1989, avait-il comme objectif seulement de montrer les alternatives à un

projet indésirable ou les propositions se posaient-elles comme

véritablement réalisables ? Car il peut être facilement argumenté que

« proche des usages » n’est certainement pas un qualificatif qui pourrait

être employé pour certains des projets présentés. Certes, ils sont

ambitieux et envisagent des possibilités nouvelles pour les espaces

autour du fleuve, mais les aspects de faisabilité technique et économique

ne sont pas mentionnés pour aucun d’entre eux. Pour l’historien de l’art

Robert Coustet, l’exposition a servi à unir les deux rives dans tous les

projets futurs et à ne pas les considérer isolément, mais ils sont restés

comme utopiques3. Dans ce sens là, c’était presque inévitable pour

Juppé de faire appel à un nouveau concours pour avoir un projet qui

trouve le moyen de proposer des changements radicaux d’une manière

plus subtile et qui ne détourne pas l’attention des bâtiments historiques.

1 Entretien de Michel Courajoud avec Sylvie Groueff, dans Les Quais, Bordeaux, 1999 – 2009, Éditions Confluences, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 2009, p. 129 - 139

2 Ibid., p. 6

3 Ibid., p. 163

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

94

Image 26 : Vue d’une partie des quais de la Garonne dans la rive gauche, d’après le projet de Michel Courajoud, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 27 : Vue du miroir d’eau devant la Place de la Bourse, d’après le projet de Michel Courajoud, cl. Marcela Garcia, 2011

En vue de la tournure des évènements, l’appel à idées de 1989 peut

paraître une initiative qui n’a pas produit les résultats espérés. Mais il est

clair qu’elle a marqué un changement dans la dynamique des projets

urbanistiques qui se dérouleraient désormais à Bordeaux. Dorénavant,

une importance serait accordée au projet, mais aussi à sa diffusion et

promotion au sein du public pour créer une réception favorable. Les

projets des architectes consultés en 1989 ou même celui de Dominique

Perrault de 1994 n’ont pas abouti, mais le mécanisme pour rapprocher

les citoyens au procès de prise de décisions urbanistiques de leur ville

serait irréversible.

Page 96: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

95

Arc en rêve serait désormais un outil de présentation ou de consultation

des projets de la municipalité, l’aménagement des quais a pris une

nouvelle direction qualifiée comme réussie et il y a un consensus général

sur le prestige et la reconnaissance qui ont été acquises par le centre

d’architecture à partir du concours de 1989.

Page 97: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

96

Conclusions

Tout au long de ce mémoire, nous avons voulu montrer qu’Arc

en rêve remplit plusieurs fonctions dans la ville de Bordeaux. Il est un

complément à la formation en architecture qui actuellement ne

s’intéresse en aucune manière au rapprochement des futurs

architectes avec ceux qui seront plus tard leurs clients ; il est lieu de

rencontres et de débats entre les citoyens et les architectes. Son

orientation est également répartie entre la diffusion des productions

internationales à Bordeaux et la portée d’un nouveau regard sur les

productions locales et nationales. Il reste encore à voir les résultats

obtenus par l’atelier pédagogique sur les générations d’enfants qui ont

assisté à ses animations, mais aux moins nous pouvons souhaiter que

le travail d’architecte ne soit plus pour eux ce sujet ésotérique et

élitiste. Peut être certains auront même senti l’appel de la carrière

naître en eux après avoir participé à l’atelier.

Bien que le quartier des Diversités issu de sa collaboration avec

Domofrance n’ait pas réussi complètement, il n’en reste pas moins

une tentative ambitieuse avec des leçons que l’association ou d’autres

qui lui succèderont prendront en compte pour le futur. C’est le même

cas avec les projets urbains qui se mettront en place à Bordeaux. Le

modèle a été établi : les propositions urbanistiques sont désormais

présentées sous la forme d’expositions dans les galeries

d’architecture de l’Entrepôt Lainé. Récemment, lors du vernissage

pour l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme

pour Saint-Jean Belcier »1, sur le concours et le projet choisi pour

l’aménagement de ce quartier près de la gare Saint-Jean, une

habitante du quartier s’est adressée aux architectes lauréats en leur

disant qu’elle et ses voisins étaient satisfaits de la proposition, mais

qu’ils resteraient vigilants quant à son exécution.

1 Exposition présentée entre le 1er avril et le 29 mai 2011

Page 98: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

97

Il reste encore à considérer la question de l’influence d’Arc en

rêve sur le développement de Bordeaux. Au vu de tout ce que nous

avons étudié, pouvons-nous parler d’une influence du centre sur la

ville ? Est-ce que Bordeaux aurait été la même si Arc en rêve n’avait

jamais existé ? Interrogé à ce sujet, Michel Jacques pense que le

centre a une influence certaine, mais il ne la considère pas décisive.

En tout cas, elle est suffisante pour faire de Bordeaux une ville plus

exigeante en matière d’architecture que d’autres villes régionales1. Il

est vrai que le centre ne peut pas éviter qu’on continue à construire de

nos jours des bâtiments qui ressemblent aux édifices du XVIII siècle,

ou que s’ils avaient le choix entre une échoppe et une maison

contemporaine beaucoup de gens continueraient à choisir la première,

mais Arc en rêve donne une voix et une pertinence à l’architecture

contemporaine qui fait que Bordeaux trouve un équilibre entre

l’histoire et l’avenir que beaucoup d’autres villes ne sont pas capables

d’établir.

Une autre interrogation se pose inévitablement : l’avenir d’Arc en

rêve. L’association et le centre pourraient être un modèle transposable

dans d’autres villes et d’autres pays dans le sens qu’il pourrait exister

des centres d’expositions d’architecture contemporaine qui proposent

un point de vue critique sur les projets et les bâtiments qui sont

conçus en ces lieux, mais deux choses ont été cruciales pour le

succès d’Arc en rêve qu’on trouvera rarement ailleurs : d’une part

l’écoute de la part des pouvoirs publics, la réceptivité de la part de

maires qui ont le plus grand intérêt pour leur ville, et d’autre part

l’engagement inébranlable de ses membres. Michel Jacques a

exprimé que la structure a été faite avec un objectif de pérennité et de

transmission dans son intégralité2 et nous souhaitons que ce soit

ainsi. Mais nous aurions voulu qu’elle ait pu être transmise ailleurs de

nos jours, qu’il y ait des collaborations plus fréquentes, que d’autres

gens aient aussi la possibilité d’accéder aux plaisirs de l’architecture. 1 Entretien avec Michel Jacques du 21 mars 2011. 2 Ibid.

Page 99: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

98

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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ANNEXES 1: IMAGES

Première partie: Localisation

Image 28: Entrepôt et quai des Chartrons, Fonds iconographique des Archives Municipales, cote : XXI G 5, XIX siècle

Image 29 : vue intérieure de la Galerie d’architecture, exposition « BIG – Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes is more », du jeudi 17 juin au 19 décembre 2010, cl. Marcela Garcia

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Image 30 : vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 31 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie d’architecture, lors de l’exposition « Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris, album », du 27 janvier au 15 mai 2011, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 32 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie blanche lors de l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme pour Saint-Jean Belcier », du 1er avril au 29 mai 2011, cl. Marcela Garcia, 2011

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Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

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Deuxième partie : Arc en rêve pour les architectes

Image 33 : Projet de Christophe Bouriette « Escale spectacle, mille et une nuits sur la Garonne », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

Image 34 : Projet de Jean-Philippe Lanoire : « Un espace de communication et d’exposition pour l’architecture, hangar 11 », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

Image 35 : Projet de Laurent Portejoie : « Entre Soulac et le Verdon sur mer, un restaurant… », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

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Image 36: Projet de Paul Marion : « L’hôtel du passage du Nord-Ouest, pont d’Aquitaine », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

Image 37 : Projet de Pierre-Yves Portier : « Cabanes, Finistère », Dépliant de l’exposition « 7 travaux de fin d’études à l’École d’architecture de Bordeaux », arc en rêve centre d’architecture, 1994

Troisième partie : Arc en rêve pour le public

Image 38 : Toponymie du Bois de Rivière, Étude – animation : Bois de Rivière, Bordeaux, Direction Régionale de l’Équipement, Aquitaine, arc en rêve centre d’architecture, Bordeaux, 1993, p. 32

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Image 39 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 1, Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 40 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 3, Florence Champiot, cl. Marcela Garcia, 2011

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107

Image 41 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 4, Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 42 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 5, Nathalie Franck, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 43: Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 7, Bernard Bühler, cl. Marcela Garcia, 2011

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108

Image 44 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot A, Agence Saint-Projet, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 45: Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C1, Bernard Bühler, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 46 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C2, Patrick Hernandez, cl. Marcela Garcia, 2011

Page 110: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

109

Image 47 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot D, Raphaëlle Hondelatte et Mathieu Laporte, cl. Marcela Garcia, 2011

Image 48 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot E, Sophie Dugravier et Emmanuelle Poggi, cl. Marcela Garcia, 2011

Page 111: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

110

Image 49 : Vues intérieures de l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania », cl. Marcela Garcia, 2011

Quatrième partie : Arc en rêve pour la ville de Bordeaux

Image 50 : Port Autonome de Bordeaux, vue d’ensemble des quais, la terrasse sud des Quinconces, carte postale éditions Berjaud à Bordeaux, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote : XXI E 14, milieu du XX siècle

Page 112: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

111

Image 51: Le port de Bordeaux avec ses quais, carte postale, Fonds Iconographique des Archives Municipales, cote : X G 40, 1970

Image 52 : Projet de Ricardo Bofill pour la Bastide, Image du journal Sud-ouest du 29 octobre 1987, page I

Page 113: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

112

Image 53 : Images du projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux, images du site web de l’architecte : http://www.perraultarchitecte.com/, 1994

Page 114: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

113

ANNEXES 2 Inventaire des expositions réalisées dans le centre

d’architecture Arc en rêve entre 1981 et juin 2011

# Nom de l'exposition Architecte Dates Année Nature de

l'exposition

1 Enfants & Construction,

Images urbaines

3 décembre 1982 - 14

janvier 1982 1982 Locale

2 La Construction Moderne,

IFA - Paris 2 mai - 21 mai

1983 1983 Nationale

3

In-Cohérences, Environnement quotidien et folie, CCI Beaubourg -

Paris

9 décembre 1983 - 14

janvier 1984

1984

Nationale

4 Enfants & Construction en

liberté 14 février - 24 février 1984 Locale

5 Fuksas & Sacconi, architectes, Rome

Massimiliano Fuksas,

Giuseppe Sacconi

2 avril - 28 avril 1984 Internationale

6

Le Bois de Rivière, d'une propriété privée à un

équipement public 9 mai - 17 juin

1984 Locale

7 Saint - Michel, refaire le

quartier ensemble 25 juin - 2

juillet 1984 Locale

8 4 X Plans sur…

18 octobre - 17 novembre

1984 Locale

9 Histoires de participer, IFA -

Paris

23 novembre - 15

décembre 1984 Nationale

10 Politique urbaine, Revue H 11 janvier - 25 janvier 1985

1985

Nationale

11 Bauhausfotografie (avec le

Goethe Institut) 4 février - 27 février 1985 Internationale

Page 115: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

114

12

Aldo Rossi, architecture ville théâtre (avec l'Ardepa

- Nantes) Aldo Rossi 29 avril - 22

mai 1985 Internationale

13 Aldo Rossi 2, architecte,

Milan Aldo Rossi

16 septembre - 19 octobre

1985 Internationale

14 L'Eixample de Barcelona, l'urbanisme de Barcelone

4 novembre - 30 novembre

1985 Internationale

15

Vincent Bécheau & Marie-Laure Bourgeois, designers,

Bordeaux

Vincent Bécheau,

Marie-Laure Bourgeois

16 décembre 1985 - 1er

février 1986 Locale

16 Herman Hertzberger,

architecte, Amsterdam Herman

Herzberger 24 février - 29

mars 1986

1986

Internationale

17 Reichen & Robert, architectes, Paris

Bernard Reichen, Philippe Robert

5 mai - 14 juin 1986 Nationale

18 Atrium Casino de Dax,

concours 3 juin - 14 juin

1986 Nationale

19 Habiter l'école 18 juin - 28 juin 1986 Locale

20 Architecture Studio,

architectes, Paris Architecture

Studio

6 octobre - 22 novembre

1986 Nationale

21

Architecture à Découper (avec Stichting

Kunstprojecten) 6 janvier - 21

mars 1987 1987 Internationale

22 Emilio Ambasz, architecte

designer, New York Emilio Ambasz 14 mai - 4

juillet 1987 Internationale

23 Tadao Ando, architecte,

Tokyo Tadao Ando 25 janvier, 20

mars 1988

1988

Internationale

24 Arquitectonica, architectes,

Miami Arquitectonica 29 avril - 17 juillet 1988 Internationale

25 Manuel Graça Dias,

architecte Manuel Graça

Dias 3 juin - 17

juillet 1988 Internationale

Page 116: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

115

26 Sylvain Dubuisson,

designer, Paris Sylvain

Dubuisson

30 septembre - 27

novembre 1988 Nationale

27 Hauvette/Hondelatte/Soler, architectes, Paris/Bordeaux

Christian Hauvette, Jacques

Hondelatte, Francis Soler

17 octobre - 11 décembre

1988 Locale

28 Zaha Hadid, architecte,

Londres Zaha Hadid 2 juin - 23

juillet 1990 1989

Internationale

29 Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89

Exposition collective

21 décembre 1985 - 25

mars 1990 Locale

30 arc en rêve - laboratoire

22 octobre - 25 novembre

1991

1990

Locale

31 Ouvertures Exposition collective

22 octobre 1990 - 6

janvier 1991 Internationale

32

Logements rue Maurice à Bordeaux, Bernard Bühler,

architecte, Bordeaux Bernard Bühler

30 novembre 1990 - 6

janvier 1991 Locale

33

Immeuble d'habitation à Bordeaux, Hondelatte-

Lacaton-Vassal; Maison du Japon à Paris, Lacaton-Lewis-Vassal, architectes, Bordeaux

Jacques Hondelatte,

Anne Lacaton, Jean Philippe

Vassal

8 février - 24 mars 1991

1991

Locale

34

4 de Bordeaux, architectes, designers

Brochet-Lajus-Pueyo, Epinard Bleu, Bertrand

Nivelle, Eric Raffy

8 février - 7 avril 1991

Locale

35

Cartes postales d'architecture, 12

bâtiments/Bordeaux 1920 - 1990

5 avril - 26 mai

1991 Locale

Page 117: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

116

36

William Alsop, architecte - Londres

William Alsop, John Lyall, Ian

Störmer

13 mai - 1 septembre

1991 Internationale

37

Institut des matériaux composites /Martillac, De Giacinto - Loisier; Espace

Social de la SEP/Le Haillan, Ferrando - De Giacinto -

Loisier, architectes, Bordeaux

Jean De Giacinto, Alain

Loisier, Jean Ferrando

14 juin - 1er septembre

1991 Locale

38 Designers de Bordeaux

Exposition collective

28 septembre - 1er novembre

1991 Locale

39

VIA, les industries françaises de l'ameublement

Exposition collective

28 septembre - 1 décembre

1991 Nationale

40

Laurent Duplantier, Immeuble 25 rue C. Godard à Bordeaux, Maison à Arcachon, Maison

au Cap-Ferret

Laurent Duplantier

18 octobre - 1er décembre

1991 Locale

41

Philippe Apeloig, graphiste, Paris

Philippe Apeloig

6 décembre 1991 - 23

février 1992 Nationale

42

4 de Barcelone Lapeña-Torres, Llinás, Mateo,

Miralles

23 janvier - 12 avril 1992

1992

Internationale

43

Hubert Tonka, Jeanne-Marie Sens, éditeurs d'architecture,

Paris

Hubert Tonka, Jeanne Marie

Sens

6 mars - 19 avril 1992

Nationale

44

Norman Foster, projets récents 1990 - 1992, architecte, Londres

Norman Foster 11 mai - 20 septembre

1992 Internationale

45

Diller + Scofidio, architectes, New York

Elizabeth Diller, Ricardo Scofidio

8 octobre 1992 - 3 janvier 1993

Internationale

Page 118: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

117

46

Alvar Aalto, architecte/designer, Helsinki

Alvar Aalto 4 décembre

1992 - 22 janvier 1993

Internationale

47

Architectures entre Gironde et Pyrénées, 8 bâtiments

nouveaux 1992

Exposition collective

5 février / 28 mars 1993

1993

Nationale

48

Antonio Citterio & Terry Dwan, architectes/designers,

Milan

Antonio Citterio, Terry

Dwan

25 mars - 31 mai 1993

Internationale

49

Banlieue Centre-ville, aller et retour, atelier pédagogique -

arc en rêve

5 mai - 6 juin 1993

Locale

50

Steven Holl, architecte, New York

Steven Holl 17 juin - 29 août 1993

Internationale

51

Martin Szekely, designer, meublier, Paris

Martin Szekely 17 juin - 26 septembre

1993 Nationale

52

Jean Nouvel, architecte, Paris Jean Nouvel 14 octobre 1993 - 23

janvier 1994 Nationale

53

Qu'est-ce qu'ils fabriquent? Atelier pédagogique - arc en

rêve

4 novembre 1993 - 20

février 1994 Locale

54

Exposition publique du projet de la Cité judiciaire de

Bordeaux, Richard Rogers, architecte

Richard Rogers 17 décembre

1993 - 28 janvier 1994

Locale

55

Habiter/14 à 22 bis rue Maurice à Bordeaux, Bernard Bühler, architecte, Bordeaux

Bernard Bühler 27 janvier - 30

septembre 1994

1994

Locale

56

Trois projets pour l'aéroport de Bordeaux Mérignac

Exposition collective

3 février - 20 février 1994

Locale

Page 119: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

118

57

Mnémo architecture de mémoire, Némo, Alain

Domingo et François Scali, architectes, Paris

Némo, Alain Domingo,

François Scali

10 février - 20 mars 1994

Nationale

58

April Greiman, graphiste-designer, Los Angeles

April Greiman 3 mars - 8 mai

1994 Internationale

59

Richard Sapper, pour Alessi, Artemide, IBM, designer,

Milan Richard Sapper

2 juin - 6 octobre 1994

Internationale

60

Bordeaux les deux rives, présentation publique du

projet d'aménagement conçu par Dominique Perrault,

architecte et urbaniste, Paris

Dominique Perrault

16 juin - 18 décembre

1994 Locale

61

Dominique Perrault Dominique

Perrault

16 juin - 18 septembre

1994 Locale

62

Habiter/209 & 213 cours de la Marne, Michel Sadirac, architecte, Bordeaux

Michel Sadirac 12 octobre

1994 Locale

63

7 travaux de fin d'études à l'école d'architecture de

Bordeaux

Exposition collective

13 octobre - 6 novembre

1994 Locale

64

Jeune architecture britannique, 12 équipes d'architectes, Londres

Exposition collective

20 octobre - 25 novembre

1994 Internationale

65

Résidence Poyenne, Résidence Sonacotra, 16-20

rue Poyenne à Bordeaux

François Marzelle, Isabelle

Manescau, Édouard Steeg

28 novembre 1994 - 17

janvier 1995 Locale

66

Luc Arsène-Henry Jr et Alain Triaud, architectes associés -

Bordeaux

Luc Arsène-Henry Jr, Alain

Triaud

25 novembre 1994 - 15

janvier 1995 Locale

Page 120: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

119

67

Presse papier[s], graphistes à Bordeaux

Marie Bruneau, Bertrand Genier

26 janvier - 19 mars 1995

1995

Locale

68

Salier Courtois Lajus Sadirac Fouquet, Atelier

d'architecture, Bordeaux 1950 - 1970

Yves Salier, Adrien

Courtois, Pierre Lajus, Michel

Sadirac, Patrick Fouquet

29 juin - 31 décembre

1995 Locale

69

Jasper Morrison, designer/Londres

Jasper Morrison

20 octobre 1995 - 18

février 1996 Internationale

70

Qu'as-tu voulu me dire? 10 critiques/10 bâtiments/10

architectes en France

Exposition collective

22 mars - 26 mai 1996

1996

Nationale

71

Yves Brunier 1962 - 1991, paysagiste

Yves Brunier 30 mai - 27

octobre 1996 Nationale

72

Nouvelle architecture en Flandre

Exposition collective

14 juin - 24 novembre

1996 Internationale

73

BLOC le monolithe fracturé Exposition collective

13 décembre 1996 - 12

janvier 1997 Internationale

74

7 travaux de fin d'études à l'école des beaux-arts de

Bordeaux

Exposition collective

6 décembre 1996 - 12

janvier 1997 Locale

75 Projet urbain pour Bordeaux

7 mars - 1er juin 1997

1997

Locale

76

Marianne Burkhalter + Christian Sumi, architectes

Zurich

Marianne Burkhalter,

Christian Sumi

19 juin - 21 septembre

1997 Internationale

77

Charlotte Perriand, architecte designer, Paris

Charlotte Perriand

19 juin - 21 septembre

1997 Nationale

78

36 modèles pour une maison Exposition collective

16 octobre 1997 - 18

janvier 1998 Locale

Page 121: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

120

79

TransArchitectures 02, Cyber-espace et théories

émergentes

Exposition collective

7 janvier - 25 janvier 1998

1998

Internationale

80 Living [vivre], OMA, Rem

Koolhaas OMA, Rem Koolhaas

12 février - 17 mai 1998

Internationale

81 Reading [lecture], BMD, Bruce

Mau BMD, Bruce

Mau 12 février - 17

mai 1998 Internationale

82

Cities on the move 2, art et architecture en Asie

Exposition collective

conçue par Hou Hanru et Hans-

Ulrich Obrist

5 juin - 30 août 1998

Internationale

83

expressions / impressions, graphistes en Aquitaine

Exposition collective (24

artistes)

2 octobre - 13 décembre

1998 Locale

84

Shalom l'artiste, École des beaux-arts Bezalel de

Jérusalem

Exposition collective

19 novembre - 13 décembre

1998 Internationale

85

David Tartakover, Affiches sans valeur commerciale,

1977 - 1998, graphiste, Tel Aviv

David Tartakover

19 novembre - 13 décembre

1998 Internationale

86

De l'agitation [Hyper]ordinaire, Odile Decq

et Benoît Cornette, architectes, Paris

Odile Decq, Benoît Cornette

14 janvier - 2 mai 1999

1999

Nationale

87

Jacques Hondelatte, des gratte-ciel dans la tête,

architecte, Bordeaux

Jacques Hondelatte

21 janvier - 2 mai 1999

Locale

88 Peter Cook, architecte,

Londres Peter Cook

11 mars - 25 avril 1999

Internationale

89

Rétrospective / Perspectives 1, le lancement

Agence du Passant

7 mai - 13 juin 1999

Locale

Page 122: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

121

90

Singulier / Pluriel, architecture en Aquitaine 1995-1998

Exposition collective

10 juin - 31 octobre 1999

Locale

91

Casablanca, naissance d'une ville moderne sur le sol

africain

Exposition collective

1 octobre - 28 novembre

1999 Internationale

92

Limites Non Garanties, Écoles des beaux-arts de Bordeaux et

de Casablanca

Exposition collective

15 octobre - 28 novembre

1999 Locale

93

Frank O. Gehry, l'agence de l'architecte

Frank Gehry 2 décembre 1999 - 2 avril

2000 Internationale

94

FAT Foa muf, jeune architecture à Londres

Exposition collective (3

agences présentées)

30 mai - 3 septembre

2000

2000

Internationale

95

Lost & found, objets trouvés, design britannique critique

Exposition collective (38

designers présentés)

30 mai - 3 septembre

2000 Internationale

96

Habiter l'an 2000/dwelling in the year 2000, Grenoble, Orly,

Quarrata

Exposition collective

24 novembre 2000 - 28

janvier 2001 Internationale

97

Mutations, un évènement culturel sur la ville

contemporaine

Rem Koolhaas, Sanford Kwinter,

Multiplicity, Hans-Ulrich

Obrist

23 novembre 2000 - 25 mars

2001

Internationale

98

WYSIWYG (what you see is what you get), sauerbruch hutton, architectes, berlin,

londres

Matthias Sauerbruch,

Louisa Hutton

19 octobre 2001 - 20

janvier 2002 2001

Internationale

99

Re-f®action n°5, Taeg Nishimoto, architecte, New

York Taeg Nishimoto

15 novembre 2001 - 6 janvier

2002 Internationale

Page 123: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

122

100

Matière d'art, architecture contemporaine en Suisse

Exposition collective

7 février - 28 avril 2002

2002

Internationale

101 Shigeru Ban, architecte, Tokyo Shigeru Ban

24 mai - 15 septembre

2002 Internationale

102

17 interviews d'architectes, installation audiovisuelle

Exposition collective

13 juin - 3 juillet 2002

Internationale

103

Anne Lacaton, Jean Philippe Vassal, architectes Bordeaux-

Paris

Anne Lacaton, Jean Philippe

Vassal

24 octobre 2002- 10

janvier 2003 Locale

104

New trends 2002, nouvelles tendances de l'architecture en

Europe et au Japon

Exposition collective,

séléction des architectes

faites par Toyo Ito (Japon) et

Alejandro Zaera-Polo et Bob van Reeth

(Europe)

6 février - 23 mars 2003

2003

Internationale

105

Les nouveaux albums des jeunes architectes 2001 - 2002

Exposition collective (16

agences)

27 février - 30 mars 2003

Nationale

106

atelier pédagogique, présentation de la collection 36 points de vue, Histoires

d'architecture n°1/MAISONS, Lectures d'objets n°1/SIÈGES

3 avril - 3 mai

2003 Locale

107

C'est ici, 1999/2002, architecture Bordeaux, Communauté urbaine

Exposition collective

3 avril - 9 juin 2003

Locale

108 La ville dessus dessous,

Attention tramway!

4 - 27 juillet 2003

Locale

109

Bouge l'architecture! Villes et mobilité

4 juillet - 4 septembre

2003 Nationale

Page 124: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

123

110

Tramway, l'exposition. Urbanisme, architecture,

design, ingénierie

4 juillet - 9 novembre

2003 Locale

111

Cecil Balmond, informal, le génie du possible, ingénieur

Arup, Londres Cecil Balmond

30 janvier - 2 mai 2004

2004

Internationale

112

La caserne des pompiers de la Benauge, Bordeaux 1954

Claude Ferret, Adrien

Courtois, Yves Salier

12 février - 18 avril 2004

Locale

113

Déclaration d'architecture pour ma ville, regards croisés

sur 5 bâtiments du XX s. à Bordeaux, exposition-

installation

Exposition de 5 bâtiments

13 - 15 février 2004

Locale

114

Nouvelles formes d'habitat individuel, Domofrance, La Grenouillère, Bordeaux +

Sérillan, Floirac

8 agences 13 mai - 17

octobre 2004 Locale

115

Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest

/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 1

16 projets 27 mai - 12 septembre

2004 Internationale

116

Les nouveaux albums des jeunes architectes 2003 - 2004

Exposition collective

1er octobre - 28 novembre

2004 Nationale

117

Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest

/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 2

15 projets 21 octobre

2004 - 9 janvier 2005

Internationale

118

Bx Bordeaux > 1995 > 2005 > 2015, sur la promenade des

quais

11 décembre 2004 - 27

février 2005 Locale

119

Faire habiter l'homme, là, encore, autrement, Est-Ouest

/ Nord-Sud, E-W /N-S, séquence 3

23 projects 17 mai - 29

mai 2005 2005

Internationale

120

Natures intermédiaires, Michel Desvigne, paysagiste,

Paris

Michel Desvigne

3 juin 2005 - 30 octobre 2005

Locale

Page 125: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

124

121

Patrick Bouchain, architecte, Paris

Patrick Bouchain

23 juin 2005 - 30 octobre

2005 Nationale

122

Bordeaux les Chais, 51 maisons particulières, quai

des Chartrons

Bernard Bühler (architecte),

Bouygues Immobilier

(maître d'ouvrage)

4 novembre 2005 - 8 janvier

2006 Locale

123

Voisins, voisines, nouvelles formes d'habitat individuel en

France 8 projets

8 décembre 2005 - 2 avril

2006 Locale

124 [36] histoires de maisons 43 projets

26 janvier 2006 - 5 mars 2006

2006

Locale

125 Le nouveau pont ferroviaire

de Bordeaux

10 mars - 23 avril 2006

Locale

126

Le parc de Richelieu, 410 appartements à Bordeaux

XDGA Xaveer De Geyter

(architecte, Bruxelles), Kaufman &

Broad - Malardeau

(promoteur)

4 mai - 3 septembre

2006 Locale

127

Miralles Tagliabue (architectes, Barcelone) - EMBT, j'aime beaucoup

d'autres choses…

EMBT, Enric Miralles,

Benedetta Tagliabue

23 mai - 24 septembre

2006 Internationale

128

Leibar & Seigneurin, architectes,

Bayonne/Bordeaux, architectures d'ici

Xavier Leibar, Jean-Marie Seigneurin

18 janvier - 15 avril 2007

2007

Locale

129 DPA Dominique Perrault

Architecture Dominique

Perrault 8 février - 29

avril 2007 Nationale

130

Kazuyo Sejima + Ryue Nishizawa/SANAA,

architectes, Tokyo & Walter Niedermayr, artiste, Bolzano

SANAA, Walter Niedermayr

14 juin - 28 octobre 2007

Internationale

Page 126: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

125

131

De la Sbuc à inCité, 50 ans de pratiques urbaines à Bordeaux

inCité 10 octobre - 15

novembre 2007

Locale

132

Création architectural et innovation urbaine dans le

centre historique de Bordeaux, appel à idées organisé à l'occasion du

cinquantième anniversaire d'InCité

Exposition collective

18 octobre - 23 décembre

2007 Locale

133

Architectures d'ici, Lanoire & Courrian, architectes,

Bordeaux, le pôle agricole de Chasse-Spleen

Sophie Courrian, Jean-

Philippe Lanoire

6 décembre - 17 février 2008

Locale

134

Yona Friedman, architecte, Paris, tu ferais ta ville

Yona Friedman 15 février - 1

juin 2008

2008

Internationale

135

Juste avant de partir, Isabelle Kraiser, artiste, Bordeaux

Isabelle Kraiser 27 mars - 11

mai 2008 Locale

136

Nicolas Michelin, architecte-urbaniste/agence ANMA,

Paris, sur mesure

Nicolas Michelin

10 avril - 8 juin 2008

Nationale

137

Collectif, nouvelles formes d'habitat collectif en Europe

Exposition collective

4 juillet 2008 - 4 janvier 2009

Internationale

138

Habiter Autrement Bordeaux

HÄ HABITER AUTREMENT, Ateliers Jean

Nouvel

9 octobre 2008 - 4 janvier 2009

Locale

139

arc en rêve fête le 308, le nouveau lieu des architectes d'Aquitaine, avec une carte blanche à Fabre/de Marien,

architectes, Bordeaux

Julien Fabre, Matthieu de

Marien

5 mars - 25 mars 2009

2009 Locale

Page 127: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

126

140

Tania Concko, architecte-urbaniste, Amsterdam, projet

Campus, quartier Terres Neuves - Cité Yves-Farge,

Bègles

Tania Concko 9 avril - 14 juin

2009 Locale

141

Christophe Hutin, architecte, Bordeaux, construire

librement, l'enseignement de Soweto

Christophe Hutin

24 juin - 18 octobre 2009

Locale

142

Alexandre Chemetoff & associés, architectes,

urbanistes, paysagistes - Gentilly, Paris, Situations

construites

Alexandre Chemetoff

28 mai 2009 - 18 octobre

2009 Nationale

143

Insiders, pratiques, usages, savoir-faire

80 artistes 9 octobre 2009 - 7 février 2010

Internationale

144

Renzo Piano Building Workshop, architectes, Gênes,

Paris, Répons Renzo Piano

18 février - 23 mai 2010

2010

Internationale

145

DBL du Besset-Lyon, architectes, Paris,

construction

Pierre du Besset,

Dominique Lyon

7 mai - 25 juillet 2010

Nationale

146

BIG Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes

is More Bjarke Ingels

17 juin - 19 décembre

2010 Internationale

147

L'architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, Rosa Parks +

sylvania

4 projets 17 novembre

2010 - 16 janvier 2011

Locale

148

Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris

Ronan et Erwan Bouroullec

27 janvier 2011 - 24 avril 2011

2011

Nationale

149

Langage commun, une lecture d'objets

Oscar Diaz, designer,

étudiants de première année

à l'École des Beaux-arts de

27 janvier 2011 - 13 février

2011 Locale

Page 128: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

127

Bordeaux

150

Bordeaux eurantlantique, présentation publique du

concours d'urbanisme pour Saint-Jean Belcier

Exposition collective

1er avril - 29 mai 2011

Locale

151

Robbrecht & Daem, architectes, Gand, Traversant

l'architecture

Hilde Daem, Paul Robbrecht

23 juin - 15 octobre 2011

Internationale

ANNEXES 3

Liste des expositions du centre d’architecture Arc en rêve, classées par nature et par an

Année Expositions

locales Expositions nationales

Expositions internationales

Total

1982 1 0 0 1

1983 0 1 0 1

1984 4 2 1 7

1985 1 1 4 6

1986 1 3 1 5

1987 0 0 2 2

1988 1 1 3 5

Page 129: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

128

1989 1 0 1 2

1990 2 0 1 3

1991 6 2 1 9

1992 0 1 4 5

1993 3 3 2 8

1994 8 1 3 12

1995 2 0 1 3

1996 1 2 2 5

1997 2 1 1 4

1998 1 0 6 7

1999 4 1 3 8

2000 0 0 4 4

2001 0 0 2 2

Page 130: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

129

2002 1 0 3 4

2003 4 2 1 7

2004 4 1 3 8

2005 3 1 1 5

2006 3 0 1 4

2007 4 1 1 6

2008 2 1 2 5

2009 3 1 1 5

2010 1 1 2 4

2011 2 1 1 4

TOTAL 65 28 58 151

Page 131: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

130

Table des images

Image 1: Entrepôt Réel des Denrées Coloniales ............................................................ 23 Image 2 : Vue extérieure de l’accès principal de l’Entrepôt Lainé ................................ 24 Image 3 : Plan du Rez-de-chaussée de l’Entrepôt Lainé ............................................... 25 Image 4 : Plan du premier étage de l’Entrepôt Lainé ..................................................... 25 Image 5: vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé lors de la célébration du trentième anniversaire d’Arc en rêve centre d’architecture............................................ 27 Image 6 : Vue extérieure de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux ....................................................................................................... 34 Image 7 : Projet de Gaspard Joly : « New York, un gratte-ciel… hôtel à Manhattan . 37 Image 8 : Projet de Sophie Courrian : « Un observatoire à coucher de soleil à Alcatraz »............................................................................................................................ 39 Image 9 : Localisation du Bois de Rivière ....................................................................... 45 Image 10 : Plans du projet paysager ............................................................................... 46 Image 11 : Image du Bois de Rivière ............................................................................... 48 Image 12: Brochure publicitaire pour l’exposition « 36 modèles pour une maison » .. 64 Image 13 : Les Diversités, vue extérieure Lot 2 et Lot 1 ................................................ 65 Image 14 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot B ............................................... 66 Image 15 : Brochure publicitaire pour l’exposition « nouvelles formes d’habitat individuel » ......................................................................................................................... 67 Image 16 : Brochure publicitaire pour l’exposition « voisins – voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France » ........................................................................... 67 Image 17 : Brochure publicitaire pour l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania » ............................................ 70 Image 18 : Brochure publicitaire pour l’exposition « New trends 2002, nouvelles tendances de l’architecture en Europe et au Japon» ..................................................... 73 Image 19 : Brochure publicitaire pour l’exposition « Tramway, l’exposition, urbanisme/architecture/design/ingénierie »..................................................................... 81 Image 20: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 43 ........................................................................................................................... 83 Image 21: Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 68 ........................................................................................................................... 83 Image 22 : Image de Les rives de la Garonne à Bordeaux, Regards et fictions sur la ville, p. 37 ........................................................................................................................... 84 Image 23 : Images du projet de Ricardo Bofill pour la Bastide ...................................... 87 Image 24 : Projet de Christian de Portzamparc pour l’appel à idées « Bordeaux, Port de la Lune/Architecture 89 » ............................................................................................. 90 Image 25 : Projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux ......................................................................................................... 92 Image 26 : Vue d’une partie des quais de la Garonne dans la rive gauche ................. 94 Image 27 : Vue du miroir d’eau devant la Place de la Bourse ....................................... 94

Page 132: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

131

Table des images annexes

Image 1: Entrepôt et quai des Chartrons ....................................................................... 102 Image 2 : vue intérieure de la Galerie d’architecture, exposition « BIG – Bjarke Ingels Group, architectes, Copenhague, Yes is more » .......................................................... 102 Image 3 : vue intérieure de la grande nef de l’Entrepôt Lainé ..................................... 103 Image 4 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie d’architecture, lors de l’exposition « Ronan & Erwan Bouroullec, designers, Paris, album » ........................ 103 Image 5 : vue intérieure d’une des salles de la Galerie blanche lors de l’exposition « Bordeaux euratlantique, concours d’urbanisme pour Saint-Jean Belcier » ............ 103 Image 6 : Projet de Christophe Bouriette « Escale spectacle, mille et une nuits sur la Garonne » ........................................................................................................................ 104 Image 7 : Projet de Jean-Philippe Lanoire : « Un espace de communication et d’exposition pour l’architecture, hangar 11 » ................................................................ 104 Image 8 : Projet de Laurent Portejoie : « Entre Soulac et le Verdon sur mer, un restaurant… » .................................................................................................................. 104 Image 9: Projet de Paul Marion : « L’hôtel du passage du Nord-Ouest, pont d’Aquitaine » .................................................................................................................... 105 Image 10 : Projet de Pierre-Yves Portier : « Cabanes, Finistère » ............................. 105 Image 11 : Toponymie du Bois de Rivière .................................................................... 105 Image 12 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 1 ......................................... 106 Image 13 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 3 ......................................... 106 Image 14 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 4 ......................................... 107 Image 15 : Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 5 ......................................... 107 Image 16: Les Diversités, Bordeaux, vue extérieure Lot 7 .......................................... 107 Image 17 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot A ............................... 108 Image 18: Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C1............................... 108 Image 19 : Le domaine de Sérillan, Floirac, vue extérieure lot C2 ............................. 108 Image 20 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot D ............................................. 109 Image 21 : Le domaine de Sérillan, vue extérieure lot E ............................................. 109 Image 22 : Vues intérieures de l’exposition « l’architecture modulaire, une nouvelle aventure avec aquitanis, rosa parks + sylvania » ......................................................... 110 Image 23 : Port Autonome de Bordeaux, vue d’ensemble des quais, la terrasse sud des Quinconces ............................................................................................................... 110 Image 24: Le port de Bordeaux avec ses quais............................................................ 111 Image 25 : Projet de Ricardo Bofill pour la Bastide ...................................................... 111 Image 26 : Images du projet de Dominique Perrault pour l’aménagement des deux rives de la Garonne à Bordeaux ..................................................................................... 112

Page 133: Mémoire final 130611

Histoire et influence du centre d’architecture Arc en rêve à Bordeaux

132

Table des graphiques Graphique 1: Nombre d’expositions organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011 .................................................................................................................................... 53 Graphique 2 : Distributions des expositions produites par Arc en rêve, par nature, entre 1982 et 2011 ............................................................................................................ 54 Graphique 3 : Nombre d’expositions locales organisées par Arc en rêve par an, entre 1982 et 2011 ...................................................................................................................... 55 Graphique 4 : Nombre d’expositions nationales organisées par Arc en rêve entre 1982 et 2011 ...................................................................................................................... 55 Graphique 5 : Nombre d’expositions internationales produites par Arc en rêve, par an, entre 1982 et 2011 ............................................................................................................ 56 Graphique 6 : Comparaison entre les expositions d’arc en rêve, locales, nationales et internationales par an, entre 1982 et 2011 ...................................................................... 57