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  • UNIVERSITE DU UEBEX:

    MEM)IRE

    PRESENI'E A

    L'UNIVERSITE DU QUEBEX: A '!ROIS-RIVIERES

    CDM1E EXI~ PARI'IELLE

    DE LA MAITRISE EN PSYCHOLOGIE

    PAR

    DENISE CAroN

    At.'1XIETE Er ASSERTION GIEZ DES INDIVIDUS

    ASSERI'IFS El' ID~-ASSERTIFS

    AVRIL 1981

  • Universit du Qubec Trois-Rivires

    Service de la bibliothque

    Avertissement

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  • RESUME

    La prsente recherche porte sur la relation entre l'assertion

    et l'anxit, telle que formuls par Wolpe (1958, 1969), en utilisant

    diffrents types de mesure. L'chelle Rathus d'assertion comportementa-

    le, le questionnaire d'anxit situationnelle et de trait d'anxit (ASTA)

    et un test comportemental d'assertion furent administrs 23 sujets

    (12 assertifs, 11 non-assertifs). La frquence cardiaque et 111 'anxit

    subjective ressentie" taient galement values, lors de l'administration

    du test comportemental.

    Les rsultats indiquent que les individus assertifs et non-

    assertifs sont diffrencis au niveau de l'anxit pour les questionnaires

    et l'chelle "d'anxit subjective ressentie." Les sujets ne sont pas

    diffrencis au niveau de la frquence cardiaque. En conclusion, l'hypo-

    thse que les mesures cognitives et physiologiques valueraient des as-

    pects indpendants d'une mme ralite est formule.

    Denise Caron, tudiante Andr Cloutier, superviseur.

  • Table des matires

    Table des matires _.~

    Liste des fig'Ures ..... " .............. " .................. " .......... " .. " ...... """ .... " fi ., .. " " " " fi

    Chapitre premier Assertion et anxiete ,

    Problmes de definition Position de Wolpe

    "., "".ftI ..... " ............ " .. " ..... " .... "." ..

    Position de McFall ".", 4. Diffrences ....... fi fi"" fi .. " .. fi fi .... " .... fi...... .. ...... fi fi" fi" fi"" fi .. .,"" .. " ...... "" .... Assertion: trait de personnalite ou comportement specifique llIle si t uat ion ...... " .... fi ........................................ fi fi fi ...... fi fi ......... " " fi. .. " .. .. Instruments de mesure de l'assertion La nature du deficit Etuds orrelationnelles Autres recherches Buts de la recherche proposee Hypothses ....

    .. .. " .. fi fi .. " .. fi ...... fi .... " " .... " ...

    fi fi .. " .. fi .. " fi fi .. fi fi .. fi fi .. fi .... " ....

    .. fi ...... " fi .. " fi .. 11 " fi fi fi ...... " fi , fi .. " .... " ..

    Chapitre II - Description de l' experience '

    Epreuves exprimentales ....................................... . L'echelle Rathus d'assertion cOportementale ~ Echelle d'anxiet situationnelle et de trait d'anxiete Test comportemental d'assertion Mesure physiologique: la frquence cardiaque "Anxiete subjective ressentie" .

    Proc edure S fi ., ., ., ., ., fi ., ., fi ., ., ., ., Selection des sujets Procedure de l'experience Exprimentateu.rs"., fi ., .,.,., ., ., .,. fi" f# fi fi fi fi" fi ri fi""., ri" fi".

    iii

    iil.

    v

    viii

    i

    4

    6 7 9

    10

    12 16 19 26 38 49 50

    51

    52 52 54 56 58 59

    60 60 61 63

  • Chapitre III - RsuLtats

    Rsultats Jes questionnaires

    Rsultats l'chelle "Anxit sUbjective ressentie" Rsultats de la frquence cardiaque

    La frquence cardiaque initiale La frquence cardiaque au test comportemental Rsultats au test "t"

    Chapitre IV - Discussion des rsultats

    Questionnaires

    "Anxit subjective ressentie" Rsultats de la frquence cardiaque .

    Mesures initiales Frquence cardiaque au test comportemental ................. . Contexte positif et ngatif _ . "."" .,

    Contradiction entre les mesures de la frquence cardiaque et de "l'anxit subjective ressentie" "

    Remerciements

    Appendice A - Epreuves exprimentales "."

    Appendice B -Rsultats individuels et de groupe

    Appendice C - Analyses de varlance et de covariance

    Rfrences ........................... fi .................... " ..... fi ........ ., ........ ; .. fi

    lV

    65

    66

    68

    73 73 74 80

    82

    83

    85

    90 90 91 92

    91

    100

    101

    113

    125

    133

  • Tableaux

    l

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    Liste des tableaux

    Analyse de variance mesures rptes des r~sultats l'chelle "Anxit subjective ressentie" en fonction des contextes situationnels

    Moyennes et carts-types de "l'anxit subjective ressentie" dans chacune des situations pour les su.jets ~ssertifs ..... .,.,. ft ... .. " ....... fi .".""" fi fi"" fi .. ., ". fi" .. Moyennes et carts-types de "l'anxit subjective ressentie" dans chacune des situations pour les su,jets non-assertifs ., ., ........... ., ., Analyse de covariance ~ mesures rptes de la fr

  • Tableaux

    13

    14

    Moyennes et carts-types de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "~uestionll pour chacune des situations ....

    Moyennes et ecarts-types de la fre~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la periode "repon-se", pour chacune des situations"." ... '

    15 Moyennes ajustes de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "~uestion", pour chaC1llle des situations ........ ' .......... " ........ .

    16 Moyennes ajustes de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "reponse", '

    App. B

    App. 'B

    App. B

    pour chacune des situations , .............................. . App. ) B

    17

    18

    19

    Les rsultats du test lit" comparant les groupes assertif et non-assertif au ~uestionnaire ASTA..... App.

    Moyennes et carts-types de "l'anxite subjective ressentie" dans les contextes situationnels positif et negatif pour les groupes assertif et non-assertif App.

    Moyennes pour les trois periodes d'enregistrements tablissant la fre~uence cardia~ue de base pour les deux. groupes ........ ....... ., ..... ~ ................ ' If .. App.

    20 Les rsultats du test "t" de l ,a fr~uence cardia-~ue de base comparant les groupes assertif et non-

    21

    as sert if ........................ ft" ... " " . . ' ri ...... " " ..... If " ........ .

    Analyse de variance mesures repetees des resul-tats l'chelle IIAnxit subjective ressentie" dans les situations ngatives ................... '

    App.

    App.

    22 Analyse de variance mesures rpetees des rsul-tats l'chelle "Anxit subjective ressentie"

    23

    24

    dans les situations positives ......................... .

    Analyse de covariance mesures reptes de la fr~uence cardia~ue, lors de la "~uestion", portant

    App.

    sur les six situations............................. App.

    Analyse de covariance mesures rptees de la fr~uence cardia~ue, lors, de la "~uest ion", dans les trois situations negatives O' .......... , . ... .. App.

    B

    B

    B

    B

    c

    c

    c

    c

  • Tableaux

    25 Analyse de covariance mesures rptes de la

    26

    27

    - frquence cardiaque~ lors de la Irquestiontr dans les trois situations positives n ........... - ". H ..... i App. C

    Analyse de covariance mesures rptes de la frquence cardiaque, lors de la "rponse", dans les trois situations ngatives -.- -

    Analyse de covariance mesures rptes de la frquence cardiaque, lors de la rrrponse", dans les trois situations positives.-. ""."

    App. c

    App. c

  • v~~].

    Liste de s figures

    Figures

    l Relation hirarchi~ue entre les composantes menant une rponse russier .. r""".rrr . "".r." r r Chap. l

    2 Frquence cardia~ue de chaque groupe pour les trois priodes tablissant la fr~uence cardiaque de base. Chap. III

    3 Moyennes de la frquence cardiaque ajuste de cha-cun des groupes:. lors de la priod.e "rponse", dans les six situations r r" ".0' ". r. ". Chap. III

  • Introduction

  • Au cours des dernires annes de nombreuses mthodes d'interven-

    tions ont vu le jour. Dans ce courant, l'cole behaviorale a elle aussi , mis au point diverses techniques d'intervention parmi lesquelles on retrou-

    ve l'entratnement l'assertion, ou en langage populaire, l'affirmation

    de soi. Cet entratnement vise rendre l'individu capable d'exprimer ses

    opinions et sentiments, qu'ils soient positifs ou ngatifs. Bien que

    des mthodes d'intervention aient t labores et que la recherche, pour

    une part, s'attarde l'valuation de ces entranements, plusieurs cher-

    cheurs sont encore approfondir et dfinir le concept d'assertion.

    Ces derniers cherchent identifier des indices cognitifs, physiologiques

    ou comportementaux diffrenciant les individus assertifs et non-assertifs

    ce qui leur permettrait d'tayer le concept d'assertion et par consquent

    d'identifier les dficits spcifiques la non-assertion.

    Dans ce contexte, l'objectif principal de ce travail est de dif-frencier les individus assertifs et non-as sert ifs du point de vue de l'an-

    xit gnrale, subjective et physiologique.

    Il existe plusieurs recherches qui sOulignent une relation pos-

    sible entre l'assertion et l'anxit. Cependant, on observe que depen-

    damment des types de mesures utilises, que ce soit pour l'assertion ou

    l'anxit, les rsultats semblent parfois contradictoires, d'o une grande

  • 3

    confusion.

    Aussi avons-nous dcid d'investiguer cette relation, cec~ en

    utilisant divers types de mesures de l'assertion et de l'anxit. Nous

    utiliserons des mesures pap~er-crayon pour valuer le taux d'assertion et

    d'anxit, une mesure de IIl'anxit subjective ressentie ll et une mesure

    physiologiQue de l'anxit, la frQuence cardiaque, ces deux dernieres

    tant utilises l'intrieur de l'administration d'un test comportemen-

    tal d'assertion.

    Nous pouvons dj souponner que l'utilisation de. diffrents types de mesure conduire des rsultats diffrents. C'est ce que nous

    nous proposons de verifier.

    En plus du but prem~er Qui est de diffrencier les individus

    assertifs et non-assertifs par le biais de mesures d'anxit, la mthode

    nous fournira les informations ncessaires l'investigation de deux

    approches distinctes du probleme soit l'approche de trait de personna-

    lit de l'assertion et celle de la spcificit situationnelle.

  • Chapitre prem~er

    Assertion et anxit

  • L'assertion est un concept du champ de la psychologie behaviorale

    moderne qUL a une large audience et qui suscite un grand intrt auprs

    des chercheurs.

    Parmi ces derniers, on en retrouve certains, comme Wolpe (1958, 1969) et McFall (1976) qui ont dvelopp des modles prcis d'explication d'un comportement non-assertif. Comme on pourra le constater, pour

    Wolpe (1958,1969), le comportement non-assertif est reli un trait de personnalit, alors que pour McFall (1976), le contexte situationnel cons-titue la variable dterminante d'un comportement non-assertif.

    Plus rcemment, Schwartz et Gottman (1976) ouvrent une voie de recherche extrmement stimulante en se penchant sur la nature du dficit

    chez les individus non-assertifs.

    Dans le cadre de ce premier chapitre, nous tenterons de clarifier

    ces modles th~oriques et d'en dgager les diffrences; Dans un deuxime

    temps, l'on verra dans quelle mesure chacun de ces modles retrouve une

    vrification exprimentale.. Nous tenterons ainsi de mieux cerner le sujet et d'en dgager des hypothses pertinentes.

  • 6

    Problmes de dfinition

    Le concept d'assertion fait parti du vocabulaire de l'approche

    behaviorale depuis relativement peu de temps. Salters (1949), considr

    comme l'un des pionniers dans ce domaine, utilise ce terme. Il n'existe

    cependant ce jours, que peu de dfinitions d'un comportement assertif qUl soient satisfaisantes.

    A peu de choses prs, on dfinit gnralement le comportement

    assertif comme la capacit d'un individu d'exprimer ses sentiments, qui ils

    soient positifs ou ngatifs, de dfendre ses droits, d'mettre une opinion

    face une autre personne (Alberti et Emmons, 1974; Fensterheim, 1972; Lan-

    ge et Jak.uboW'ski, 1976; Rimm et Master, 1974; Wolpe et Lazarus, 1966).

    Cette dfinition tant vague et peu oprationnelle, de nombreux

    auteurs (Eisler et al., 1973b, 1975; Galassi et al., 1974; Gay et al., 1975;

    Kirschner, 1976; Lazarus, 1973) ont tent de circonscrire des types de Sl-

    tuations faisant intervenir le concept "tre assertif." Ils en ont dgag

    des situations comme: la capacit de dire non, de demander une faveur, d'ex-

    primer des sentiments positifs (compliments, satisfaction, etc.) ou ngatifs,

    d'amorcer, d'laborer et de terminer une conversation, d'exprimer son opi-

    nion, de faire respecter ses droits, etc. Ils ont galement essay de cerner

    des facteurs inhrents la situation pouvant influencer le comportement.

    Ils considrent le degr de familiarit et le sexe de la personne-stimulus

    (i.e. la personne face qui le sujet veut ou doit s'affirmer), son statut, de mme que la nature du comportement impliqu (par exemple, l'individu ne

  • 7

    se comportera pas de la mme faon dans une situation de refus ou dans une

    situation o il demande une faveur).

    Un certain nombre d'auteurs (Alberti et Emmons, 1974; Serber, J.972;

    Wolpe et Lazarus, 1966), pour leur part, se sont penchs sur l'identitica-

    tion des composantes verbales et non-verbales pertinentes au comportement

    assertif. Ils ont identifis des indices comportementaux tels que la. duree

    du contact visuel; J.e nombre de sourires, la duree de la rplique~ la laten-

    ce de la reponse, l'intensite de la voix, la tonalit affective de la voix,

    les irregularits dans le discours, le niveau global d'assertion generale~

    la requte de nouveaux comportements, etc.

    position de Wolpe

    La dfinition gnrale mentionne auparavant se rattache en grande

    partie la conception de Wolpe (1958) qui dfinit l'assertion comme tant

    "l'expression socialement approprie de toute motion et de tout droit sans

    prouver une trop forte anxit .. " Selon lui, l'anxit gnralise serait

    le principal frein l'expression d'un comportement assertif.

    En effet pour Wolpe (1958, 1969), un individu manque d'assertion

    parce qu'il rpond avec anxit certains stimuli. Son modele d'explica-

    tion est bas sur l'anxit et sur le principe de l'inhibition rciproque.

    L'anxit serait antagonique au comportement assertif et interfrerait

    avec son mission, Il va mme jusqu' faire la relation inverse et stipu-le que les reponses assertives sont rductrices d'anxit.

  • 8

    De plus; Wolpe (l969) considre l'assertion comme un trait de

    personnalit plus ou moins constant d'une situation l'autre et ce, bien

    qu'il admette l'importance du facteur situationnel dans l'mission d'un

    comportement assertifoo Il reconnat, par exemple, que certains individus

    peuvent treoasserlifs avec des trangers et ne pas l'tre avec leur con- '

    joint.. Il accepte galement l'existence de personnes non-as sert ives dans un large ventail d'interactions'. Cette position infre implicitement que

    les diffrentes classes de rponses assertives ou non-assertives sont

    fortement relies entre elles. Par exemple, pour Wolpe, l ' individu non-

    assertif rpondra globalement de la mme faon non-assertive dans des si-

    tuations de refus ou dans des situations de demande de faveur.

    Rappelons que pour Wolpe (1958, 1969), le trait d'assertion est

    directement reli l'anxit gnralise, la source de la non-assertion

    tant la prsence d'une trop forte anxit. Cette dernire ne semble pas

    necessairement rattache la situation, mais elle est plutt considre

    elle aussi, comme un trait de personnalit.

    C'est ainsi qu'au niveau du traitement, '''olpe (1958, 1969; Wolpe

    et Lazarus, 1966) suggre un entranement l'assertion comme stratgie

    d'intervention auprs d'individus qui, dans un contexte interpersonnel,

    ont des rponses non-adaptes, parce qu'empreintes d'anxit, qui les e~

    pchent de dire ou de faire ce qui est raisonnable. Il favorise l' utili-

    sation de la dsensibilisation l'intrieur d'un entranement l'asser-

    tion puisque, selon lui, l'origine du comportement non-assertif se situe

  • 9

    au niveau de l'anxit et

  • 10

    McFall (1976) est d'avis que le concept d'assertion recouvre un ventail de comportements beaucoup trop large pour s' expli'luer par l 'hypo-

    thse de trait de personnalit qui serait constant d'une situation l'au-

    tre. Il estime que les diffrentes classes de situations sont relativement

    indpendantes. Selon lui, un individu ne se comporte pas de la mme fa- .

    on dans une situation de refus et dans une situation de demande.

    Au niveau des stratgies de traitement, McFall (1976) suggere de centrer le traitement sur l'acquisition et l'apprentissage de comporte-

    ments alternatifs plus appropris. Il prtend que si des rponses adaptes

    et convenables sont acquises, rptes et renforces, les rponses non-

    adaptes vont tre dplaces et elles vont disparatre. Un tel entrane-

    ment se fait par l'utilisation de diverses techniques telles que la prati-

    que par jeux de rles (behavior rehearsal) , l'utilisation de modles comp-tents (modeling) et par l'utilisation d'instructions (coaching).

    En conclusion, on peut identifier des diffrences importantes

    dans les conceptions de Wolpe et de McFall en ce qui concerne la source

    et l'explication de la non-assertion. Dans les pages qui suivent nous

    tenterons de mieux les cerner.

    Diffrences

    McFall (1976) et Wolpe (1958,1969) different sur plusieurs as-pects dans leur approche de l'assertion. Au niveau de la source d'un

    comportement non-assertif, par exemple, Wolpe (1958, 1969) croit que c'est

  • l'anxit 'lui empche le comportement assertif, alors 'lue pour McFall

    (1976), les ir.dividus sont non-assertifs parce 'lu'ils n'ont pas appris les habilets ncessaires.

    Il

    Ces deux auteurs s'opposent galement dans leur approche respec-

    tive.. Wolpe (1958, 1969) considre l'assertion comme un trait de person-nalit plus ou moins constant d'une situation l'autre, alors que McFall

    (1976) conoit l'assertion comme une comptence ragir dans des situations spcifi'lues~ celles-ci n'tant pas ncessairement relies entre elles.

    Les explications de l'anxit par rapport l'assertion sont ega-

    lement un lment de divergence pour ces deux auteurs. Pour Wolpe (1958), 1969), l'anxit est la source de la non-assertion et elle est considere elle aussi comme un trait de personnalit. Pour McFall (1976), l'anxit ressentie est directement relie la situation et elle est issue du man-

    que de comptence sociale. Cette distinction se reflte directement dans

    les formes de traitements privilegis par chacun de ces auteurs comme on

    a pu le constater precedemment.

    Enfin, Wolpe et McFall diffrent de point de vue au niveau de

    l'inter-generalisation des comportements assertifs. En effet, comme nous

    l'avons vu~ pour Wolpe (1958, 1969), il existe un phnomne d'inter-gn-ralisation 'lui fait que le comportement non-assertif se reproduit dans un

    large ventail de situations, alors que selon la position de McFall (1976), il est plausible 'lu'un individu ait un comportement assertif dans un type

    de situation sans 'lue ce comportement se reproduise dans une autre catgo-

    rie de situations.

  • 12

    Les diffrences entre les positions thoriques de Wolpe et Mc-

    Fall suscitent un intrt certain. Comme OE le verra plus loin, plusieurs

    chercheurs en assertion ont tent d'valuer ces diff.rentes conceptions

    l'intrieur d'un cadre exprimental. Leurs rsultat s fournissent des

    lments de rponse par rapport la pertinence de ces deux points de vue ..

    Assertion: trait de personnalit ou comportement spcifique une situation

    La conception de trait de personnalit est bien taye sur le

    plan thori'lue. 1

    Salters (1949), prdcesseur de Wolpe, voit l'assertion comme un trait gnralis se rattachant une personnalit inhibe. Ce trait

    tendrait demeurer stable dans l'ge adulte et se gnraliserait une

    grande varit de comportements sociaux et de situations sociales.

    Pour Cattell (1965) l'assertion est perue comme un trait hr-ditaire tendant disparatre avec la maturit. Il classe les personnes

    assertives dans la catgorie de type "parmia" alors 'lue les individus non-

    assertifs possdent un temprament catgoris dans "-:t;hrectia." Il croit

    que mme Sl l'assertion n'est pas modifie par des vnements environne-

    mentaux, le man'lue d'assertion tend automati'luement disparatre avec la

    maturit.

    Enfin, Wolpe (1958, 1969) considere l'assertion comme un trait de personnalit plus ou moins constant d'une situation l'autre et ce,

    bien qu'il reconnaisse l'importance du facteur situationnel dans l'mission

  • 13

    d'un. comportement. assertif

    . Les positions de ces auteurs ne trouvent pas leur support dans

    plusieurs types de recherche empiri~ue. De nombreuses recherches tendent

    plutt a supporter l'hypothse thori~ue de la spcificit de la situation

    dans le comportementassertif (Bates et Zimmerman, 1971; Eisler et al.,_

    1975; Gambrill et. Richey, 1975; Hersen et Bellack, 1977; Lawrence, 1970;

    McFall et Lillesand, 1971; Rich et Schroeder, 1976; Rimm et Master, 1974;

    SkilJ.ing et al .. , 1978; \oJ'a~ren et Gilner, 1978).

    Dans cette opti~ue, une exprience mene par Lawrence (1970) tait directement destine vrifier l'hypothse de trait d'assertion par

    une analyse factorielle d'un inventaire d'assertion. Si l'assertion est

    effectivement un trait de personnalit, l'analyse devrait conduire un

    facteur gnral d'asse:r:tion puis~ue la variance devrait tre imputable aux

    diffrences individuelles plutt ~u'aux situations ou au mode de reponse.

    Les rsultats obtenus par l'auteur n'indi~uent pas la prsence d'un tel

    facteur gnral d'assertionr Les rsultats de Lawrence (1970) ont gale-ment t supports par d'aut:r:es analyses factorielles de questionnaires

    d'assertion menes par Bates et zimmerman (1971) et Gambrill et Richey (1975) .. Les rsultats obtenus par ces auteurs tendent a rejete:r: l'hypothse de trait de per~onnalit de Wolpe (1958, 1969) puisqu'ils dmontrent ~ue plu-sieurs facteurs sont relis a l'assertion.

    Toujours dans l'hypothse de trait de pe:r:sonnalit, les travaux de Eisler et al. (1973, 1975) fournissent des dmonstrations de l'aspect situationnel de l'assertion. A l'intrieur de populations de patients

  • 14

    psychiatriques~ l'ex~ression de sentiments positifs et ngatifs varie en

    fonction du sexe et du degr de familiarit de la personne-stimulus. Le

    contexte social apparat comme un facteur important de l'expression .d'un

    comportement assertif. Ces auteurs observent egalement que le contexte

    social influence la faon de donner la reponse. Ces observations sont aus-

    si appuyees par une recherche menee par Skilling et al.. (1978). Ces tra-

    vaux supportent donc l'hypothse de ?-IcFall (1976) quant l'aspect de la

    spcificite de la situation en assertion.

    De plus~ si les classes de rponse sont fortement reliees, comme

    le SOuligne Wolpe (1958, 1969), on devrait s'attendre ce qu'un entraJ:ne-

    ment l'assertion dans une classe de comportement choisie travers des

    situations htrognes amliore l'expression d'autres reponses dans des

    situations similaires. Ici aussi la recherche contredit cette position.

    Lawrence (1970) trouve que l'entranement l'assertion visant apprendre

    au sujet tre en dsaccord avec une opinion diffrente de la sienne n'a-meliore pas l'habilet d'tre en accord avec les opinions refletant les

    s~ennes. McFal1 et Lillesand (1971) observent pour leur part que l'habi~

    iet refuser une demande deraisonnable, mme si elle a et amlioree par

    un entranement, n'ameliore pas l'habilet faire des demandes. Ces re-

    sultats vont dans le sens des observations cliniques de Lazarus (1973)

    voulant qu' l'intrieur de diverses situations, la gnralisation d'une

    classe de rponse l'autre soit minime; ce qui contredit l' hypothse de

    Wolpe (1958, 1969) tout en appuyant celle de McFall (1976).

  • 15

    Dans ce sens encore~ Hersen et Bellack (1973), dans une revue de littrature, citent plusieurs raisons suggrant le beso~,n d'adopter un

    modle de spcificit de la situation et du stimulus en opposition une

    approche de trait de personnalit, dans l'valuation des habilets socia-

    les.. Ils expliquent leur position, entre autres, cause du fait qu'on ne

    doit pas s'attendre ce qu'un individu ait les mmes difficults dans

    toutes les situations.. De mme, les composantes gnralement utilises

    dans l'tude des habilets sociales (contact visuel, dure de rponse,

    etcp) peuvent varier dependamment du type de situation value. Par exem-

    ple, beaucoup de contact visuel peut tre pertinent dans une situation de

    refus mais il le sera beaucoup moins dans une situation d'invitation.

    Les travaux rapportes jusqu' maintenant laissent donc croire

    que l'approche de trait de personnalite dveloppee par Wolpe (1958, 1969) n'est pas appuye, alors que les recherches se penchant sur l'aspect de la

    specificit de la situation arrivent desresultats beaucoup plus con-

    cluants.. Dans le present travail" nous tenterons de verifier ces deux

    positions. Cependant, compte tenu des rsultats des recherches effectues,

    on serait en droit de s'attendre ce que les rsultats de notre recherche

    aillent dans le sens de la spcificit de la situation en assertion.

    L'ecart existant entre la position de McFall (1976) et celle de Wolpe (1958, 1969) a galement influenc le dveloppement des instruments de mesure de l'assertion. Certains instruments concernent l'approche de

    trait de personnalit alors que d'autres font refrence l'analyse com-

  • 16

    portementale rattache des situations ou des contextes situationnels

    prcis.

    Instruments de mesure de l'assertion

    Dans le champ de l'valuation de l'assertion, deux types d'ins-

    truments de mesure sont couramment utiliss soit: les q,uestionnaires

    d'auto-valuation (self-reports) et les tests comportementaux par je~ de

    rles (behavioral role playing .tests).

    A~ Questionnaires d'auto~valuation

    Ce premier groupe value le niveau global d'assertion d'un indi-

    vidu et se rattache souvent la thorie de trait de personnalit. Les

    mesures d'assertion dveloppes par Galassi et al. (1974), Rathus (1973)

    et Wolpe et Lazarus (1966) font partie de cette categorie. Ils consistent

    en des q,uestionnaires pap~er-crayon. L'individu auto-evalue son comporte-

    ment general dans une serie de situations interpersonnelles pouvant impli-

    quer un parent, un ami, un tranger, etc., et dans lesquelles un comporte-

    ment assertif serait requis. Ce type de mesure etablit une evaluation

    subjective d'un niveau global d'assertion et il considere gnralement l'assertion comme un trait de personnalite, plutt qu'il ne mesure la rac-

    tion diverses situations. Dans cette catgorie de mesure, seule l' chel-

    le dveloppe par McFall et Lillesand (1971) value des situations spci-

    fiques reliees des demandes draisonnables.

  • 17

    B.. Test comportemental par Jeux de rles

    L'valuation comportementale dans le milieu naturel semble tre

    le cadre idal .. Cependant,_dans plusieurs cas, des considerations thi-

    ques, logiques ou organisationnelles rendent cette approche difficile.

    Dans de tels cas, les recherches se rabattent sur la reconstitution en la-

    boratoire.. Ces reconstitutions emploient souvent des situations de Jeux

    de rles reprsentatives du problme.. Cette approche a' t utilisee par

    McFall et ses collgues (McFall et Marston, 1970; McFall et Lilles~nd, 1971;

    McFall et Twentyman, 1973) dans le but de reconstituer, en laboratoire,

    des situations de la vie courante. Dans ce type de mesure, des situations-

    stimulus requrant une reponse assertive sont presentees au sujet. Ce dernier doit rpondre la situation comme il le ferait s ' il se trouvait

    actuellement dans cette situation. Par la suite, des juges valuent les rponses du sujet et. donnent une apprciation du degre d'assertion et d'an~iet observs dans chacune des situations. Eisler et al .. (1973 abc,

    1975) ont galement beaucoup utilise cette approche. Ils l'utilisent pour

    valuer certaines composantes verbales et non-verbales de l'assertion, le

    nLveau global d'assertion, de mme que pour analyser l'aspect de la spci-

    ficite situationnelle de l'assertion.

    De nombreux auteurs ayant compar les tests comportementaux

    des questionnaires . d'auto-valuation (Hersen et Bellack, 1977; Lomont

    et al., 1969; McFall et Marston, 1970; Michel, 1968; Perkins, 1972;

    Snyder, 1972) dmontrent que l'valuation par des mesures comportementales a

    plus de valeur prdictive et qu'elle est plus sensible au changement d

    l'entranement en assertion que les mesures d'auto-valuation.

  • 18

    Hersen et Bellack (1977) apportent des commentaires sur la rela-tion des mesures a'auto-valuation et des mesures comportementales qui ap-

    paraissent pertinents. Ils disent que les mesures d'auto-valuations sont

    beaucoup plus subjectives que les mesures comportementales. Par exemple, "difficile" et "facile" sont des termes relatifs et le degr de difficult

    suffisant pour coter "difficile", peut varier d'un sujet l'autre. Une autre explication. du manque de relation entre les mesures comportementales

    et les questionnaires d'auto-valuation met l'accent sur la diffrence

    entre l'aspect cognitif et moteur. Selon ces auteurs, il existe trois mo-

    des d rponse soit; cognitif, moteur et physiologique. Ces modes fonc-

    tionnent, selon eux~ indpendamment et il n'existe pas de relation unifor-

    me entre les plans cognitifs et comportementaux.

    Les avantages des mesures comportementales par rapport aux me-

    sures d'auto-valuation sont qu'elles constituent des mesures I>lus Objec-tives du co~portement, qu'elles permettent d'valuer les composantes ver-

    bales et non-verbales spcifiques du comportement, d'identifier les dfi-

    cits comportementaux, d'valuer comment se manifeste l'anxit dans di-

    verses situations (anxit physiologique, anxit subjective ressentie), qu'elles ont plus de valeur prdictive et enfin, qu'elles permettent ga-

    lement de fixer un niveau global d'assertion.

    En conclusion, il semble que les rsultats issus des tests papier-

    crayon, mme s'ils appuient souvent l'hypothse de trait de personnalit,

    doivent tre interprts avec rserve compte tenu de leur subjectivit, alors que les tests comportementaux tant . plus objectifs, permettent d'ob-

  • 19

    tenir des rsultats nettement plus crdibles.

    La nature du deficit

    Trs peu de recherches en assertion ont porte essentiellement

    sur le problme de la nature du dficit chez les individus non-assertifs .

    Cependant, certains auteurs ont mis des hypothses comme nous l'avons vu

    prcedemment.. De plus, dans les mthodes d'intervention utilises ~ l' in-

    trieur d'un entraLnement l'assertion, on agit souvent comme si l'on con-

    naissait la nature de ce dficit.

    Schwartz et Gottman (1976) figurent parmi les rares auteurs : s'tre penches specifi'luement sur ce problme. Ils apportent des elements

    de rponse 'lUL mriteraient d'tre analyss davantage. Etant donn la

    pertinence de leur recherche dans le contexte du present travail, il sem,-

    ble propos de la detailler leL.

    Leur recherche a pour but de dterminer Quelles sont les compo-

    santes ncessaires l'execution d'une rponse assertive comptente dans

    des situations de refus. L'assertion est conceptualisee ici en terme d'une

    analyse de la structure d'une rponse comptente. Une reponse assertive

    est definie comme comportant des rponses mesurables aux plans cognitif,

    physiologi'lue et de reponse ouverte (overt response).

    Une telle etude commence par spcifier les composantes probables

    d'une rponse comptente, pour ensuite mesurer jus'lut quel point l'execu-tion de ces composantes diffrencie une population comptente d'une popu-

  • 20

    lation non-comptente_ Des individus tres assertifs, modrment assertifs

    et peu assertifs furent donc compars dans le but de dter~ner quelles

    composantes du comportement assertif diffrencient les groupes.

    La premiere composante value se situe au niveau cognitif.

    Elle touche la nature des "inner-statements" positifs ou ngatifs, c'est-

    -dire les penses positives ou ngatives qui facilitent ou rendent plus

    difficile le fait de donner un refus convainquant. Ils croient en effet

    qu'il est possible que lorsque les individus assertifs sont confronts

    des demandes draisonnables, ils aient des penses qui soient adaptes,

    en ce sens qu'elles renforcent leur capacit de refuser. Une demande d-

    raisonnable peut aussi veiller chez les individus non-assertifs des pen-

    ses qui mettent l'accent sur la peur d'tre rejet, ou d'avoir des res-ponsabilits d'ordre moral d'aider tout le monde, peu importe la situation.

    Les penses relies la situation d'assertion sont mesures dans cette

    recherche par l'Assertiveness self-statement test (ASST), une mesure sp-

    cialement dveloppe par Schwartz et Gottman ,(1976).

    Au plan physiologique, Schwartz et Gottman (1976) utilisent la me-sure de la frquence cardiaque en se rfrant au travail de McFall et Marston

    (1970) qUl observent une diminution de la frquence cardiaque aprs un entra-nement l'assertion. Les sujets doivent galement valuer leur tension, telle qu'ils la ressentent en utilisant une chelle en sept points.

    Pour sparer la connaissance du contenu d'une rponse comptente

    de son excution, trois sries de situations prOblmatiques requrant une

  • 21

    rponse assertive furent SOUIDlses aux sujets. Pour valuer la connalssan-ce du contenu, l'Assertiveness knowledge inventory (AKI) fut labore. Ce

    questionnaire prsente des situations de demandes draisonnables sous for-

    me ecrite et demande une rponse de refus crite; ceci pour dterminer si

    le sujet sait ce que comporte une rponse assertive. Ces auteurs suppo-. sent que la nature ecrite de la tche mlnlmlse la possibilite de la presen-

    ce d'autres composantes de la rponse (rponse physiologique ou "inner-

    statements") susceptibles de se produire mesure que la tche se rappro-

    cherait d'une situation relle.

    Pour valuer la capacit de donner une rponse orale dans des

    circonstances relativement peu anxiognes, le Rypothetical behavior role

    playing assertiveness test (RYF) fut dvelopp. Des situations, enregis-

    tres sur un appareil magntophone, sont prsentes au sujet et une rpon-se orale est requlse. Cependant, la consigne demande au sujet d'imaginer qu'il est seulement en train de modeler une bonne reponse assertive pour

    montrer un ami comment le faire. Cette procdure permet de mesurer la

    capacit de construire une rponse assertive et de la donner oralement dans

    des circonstances hypothtiquement non menaantes.

    Enfin, pour valuer le contenu et l'excution d'une rponse

    assertive dans des circonstances simulant le mieux possible la ralit,

    une forme abrge du Behavioral role playing test (RBRAT) fut utilise.

    Ici, les sujets doivent s'imaginer qu'ils sont vraiment confronts ces situations et rpondre comme s'ils parlaient la personne faisant la de-

    mande. Cette procdure value la capacit de construire et de donner une

  • rponse physiologique

    Figure 1

    R B RAT

    22

    Fig. 1 - Relation hirarchique entre les composantes menant .... .,; ",. a une reponse reuss~e.

    rponse assertive dans des circonstances approchant la ralit.

    Les auteurs croient que les composantes qu'ils retiennent sont

    pertinentes une rponse russie. La relation de ces composantes peut

    tre conceptualise comme une analyse de tche hierarchise avec le rsul-

    tat au RBRAT reprsentant l'objectif final comme l'indique le diagramme de la figure 1. Les habilets mesures par l'valuation de la connaissan-

    ce du contenu d'une bonne rponse assertive sont prealables l'excution

    au RBRAT. Mais avant que le comportement final puisse tre excute, les

    rponses physiOlogiques, la tension subjective perue et les "inner-state-ments" cognitifs peuvent s'interposer une reponse directe. La forme que

    ces rponses prend peut tre adapte ou non-adaptee en fonction du compor-

    tement final voulu.

    Au plan cognitif, les resultats demontrent que le dialogue inte-

  • 23

    rleur ("inner-statements ") des sujets non-assertifs est caractris par moins de penses positives et plus de penses ngatives, alors que c'est

    l'inverse pour les sujets trs assertifs. Les groupes diffrent de faon significative au niveau des "inner-statements" positifs, de mme que pour

    les ngatifs. Les auteurs soulignent galement qu'aucun des sujets non-assertifs n'obtient un score de "inner-statements" similaire aux su-

    jets du groupe trs assertif.

    La source de la non-assertion, selon ces auteurs, serait prln-

    cipalement rattache la nature revalorisante ou dvalorisante du dialo-

    gue intrieur des sujets.

    Les rsultats indiquent qu'au plan physiologique, il n'y a pas

    de diffrence significative entre les sujets assertifs et non-assertifs, alors qu'il en existe une au niveau de l'anxit ressentie. Ils suggrent

    donc que les diffrences entre l'mission d'une rponse comptente et non-

    competente ne dpend pas de la tension physiologique relle, mais plutt

    de la perception que les sujets en ont.

    Au nlveau de la rponse, les auteurs dcouvrent que les sujets non-assertifs ne diffrent pas des sujets trs assertifs dans leur capacit de "construire" une rponse assertive crite. Ils sont galement apter

    "donner" une rponse assertive oralement dans un contexte peu anxiog-

    ne, puisqu'ils ne diffrent pas des individus trs assertifs ou modrment

    assertifs. Toutefois, ils n'ont pas l'habilet "d'excuter" une telle

    rponse quand ils sont confronts des situations se rapprochant de la

    ralit.

  • 24

    Ces rsultats nous semblent fort intressant et ils ouvrent la

    porte une comprhension p~us profonde de la non-assertion. Ils ouvrent

    aussi la voie un autre mode d'approche du problme. En effet, la com-

    prhension du processus interne de l'individu pouvant donner une rponse

    comptente, peut fournir des renseignements qui permettraient de mleux

    saisir comment, par quel processus, un individu met une rponse non-asser-

    tive. De plus, ces auteurs attaquent de front les questions fondamentales

    en assertion et ils cherchent cerner le problme plusieurs niveaux soit

    au plan cognitif (le point de vue interne du sujet), au niveau du mode de rponse et enfin, au niveau physiologique. Si l'on ajoute ces trois aspects l'analyse comportementale, il semble que l'on toucherait alors

    tous les aspects du problme.

    Les rsultats rapports par ces deux auteurs doivent toutefois

    tre interprts avec prcaution. L'analyse porte exclusivement sur des

    situations de refus. De plus, la procdure prsente quelques dfaillances.

    Il n'en reste pas moins qu'il s'agit l d'une trs bonne investigation et

    que ce travail eveille beaucoup de questions stimulantes pour la recnerche. "

    \ A la lumire des pages precedentes, il apparat que de nombreux

    aspects fondamentaux restent sans rponse; ce qui conduit des dfini-

    tions vagues et peu oprationnelles de l'assertion.

    Le problme pose par les hypothses de trait de pe.rsonnalit et

    de la specificit situationnelle de l'assertion semble tre celui qUL a

  • 25

    t le plus investigu et il fournit certaines rponses. Nous croyons

    que le meilleur. moyen de parvenlr une ou des definition3 de l'assertion

    qUJ .. soient satisfaisantes, est de faire porter l'analyse l'intrieur

    d'un cadre situatimel. restreint. De mme, l'utilisation de tests com-

    portementaux. nous semble tre la meilleure voie adopter. L'utilisation

    de questionnaires d'auto-valuation devrait se limiter, elle aussi, des

    cadres situationnels restreints plutt que de prtendre donner un niveau

    global d'assertion si elle veut tre efficace _ Il va sans dire que de

    telles approches limitent beaucoup les gnralisations possibles. ' Nous

    croyons toutefois que l'analyse de plusieurs types de situations et de

    contextes situationnel.s permettra d'avoir une vue plus precise de ce

    qu'est un comportement assertif ou non-assertif.

    Le dveloppement rapide des entranement l'assertion, bien

    que fort utilis dans la pratique clinique, n'a certes pas contribu la

    clarification des questions fondamentales. Et mme si la recherche d-

    montre que diverses composantes du traitement peuvent tre efficaces

    (McFall et Lillesand, 1971; McFall et Marston, 1970; McFall et Twentyman,

    1973), ces dernires peuvent ne pas tre relies la nature du problme trait_ En effet, nous croyons que les valuations des diverses composan-

    tes du traitement en assertion ont pu apporter un biais dans l'analyse du

    problme de l'assertion.

    La nature du dficit chez les individus non-assertifs constitue,

    selon nous, un problme important qui mrite une attention particulire.

  • 26

    Le prsent travail porte sur l'valuation du dficit hypothti-

    quement d l'anxit inhrent au comportement non-assertif, tel. que for-

    mul par Wolpe (1958, 1969). Nous aimerions investiguer l'anxit deux niveaux soit: "l'anxit subjective ressentie" et l'anxit physiologique.

    Se rfrant aussi ce qui prcde, il apparat opportun de se

    situer l'intrieur d'un cadre situationnel restreint. Celui choisi est

    l'expression de sentiments positifs et ngatifs. En outre, il semble

    intressant d'utiliser la fois des questionnaires et un test comporte ....

    mental, dans le but de comparer les rsultats obtenus de l'utilisation de

    ces deux tYJ)es de mesure r

    Il apparat important de souligner les relations possibles entre

    deux concepts cls qui ont t utiliss jusqu'ici soit l'assertion et l'~it. Des tudes corrlationnelles retiennent notre attention, de

    mme que des travaux utilisant des mesures physiologiques et des chelles

    "d' ~it subjective ressentie" rapportes au moment de 1' administration d'un test comportemental d'assertion.

    Assertion et anxit

    Etudes corrlationnelles

    Ces tudes tentent d'tablir des relations entre le niveau

    global d'assertion et certaines caractristiques qui sont thoriquement

    rattaches l'assertion. Elles adhrent gnralement une conception

    de trait de personnalit de l'assertion. Elles cherchent tablir les

  • 27

    caractristi'lues des individus assertifs et non-assertifs, pour ainsi en

    dgager ce 'lui les diffrencie. Pour les besoins de notre argumentation,

    nous ne rapporterons ici Que les tudes touchant spcifi'luement les varia-

    bles assertion et anxit.

    Rathus~ en 1913, fournit des preuves indirectes d'une relation

    entre les peurs sociales et l'assertion.

    Dans un contexte valuant l'efficacit de diffrentes mthodes

    de traitement en assertion, Rathus administre 100 items du Temple ' fear

    survey inventory (TFSI)~ (Braun et Reynolds, 1969) et le Rathus assertive-ness schedule (RAS) 1 (Rathus, 1973), trois groupes de sujets fminins: le premier recevant un entranement l'assertion, le deuxime un traite-

    ment placebo, le troisime, un groupe contrle, ne recevant aucun traite-

    ment _ Il observe une diminution du rsultat au TFSI et une augmentation

    au RAS significatives pour le prem~er groupe, recevant un entranement

    l'assertion, compar aux deux autres groupes. Ceci impli'lue donc une re-

    lation inverse entre l'anxit et l'assertion la suite d'un entranement

    l'assertion. Rathus rejoint ainsi, en partie, l'hypothse de Wolpe (1958, 1969) selon laquelle un comportement assertif est incompatible avec l'an-xit.

    Une recherche mene par Morgan (1974) sur la relation entre les peurs sociales et l'assertion veut, rpondJ:"e la 'luestion souleve par

    Rathus (1973) Quant l! existence d lune relation inverse entre les peurs sociales et l'assertion. Morgan croit cependant Qu'il est ncessaire de

  • 28

    .~te:r:miner directement ~uel degre l'assertion et les peurs sociales sont

    relies.

    Il soumet 261 etudiants (123 hommes, 138 femmes) l'administra-

    tion du Rathus assertiveness schedule (RAS) et une forme modifiee du

    Wolpe-Lang fear survey :,;chedule (FSS) (Holpe et Lang, 1964), le Social

    fear schedule. (SFS) ..

    Une analyse correlationnelle utilisant le coefficient de corre-

    lation de Pearson indique une relation faible mais statisti~uement signi-

    ficative entre le RAS et le SFS, pour l'chantillon total (p(.Ol), pour

    les hommes (p< .. 05) et pour les femmes (p

  • 29

    limit d'aspects des peurs sociales. Il suggre que l'utilisation d'une

    forme largie du SFS, le SF8E~ qui incluerait tous les items du FSS III

    compatibles avec le concept d'assertion, pourrait entraner des rsultats

    ayant une plus grande valeur prdictive. Le SFSE contient 10 items tirs

    du SFS plus 8 items selectionns intuitivement comme tant relis

    l'assertion ..

    Hollandsworth (1916) pose donc l'hypothse d'une relation ~nverse entre le SFSE et deux mesures de l'assertion, le RAS et le Adult self-

    expression scale, (ASES) (Gay et al, 1915).. Une deuxime hypothse est que les coefficients de corrlation ainsi obtenus seront significativement

    plus grands que ceux observes avec les mesures utilisees par Morgan (1974), tel que cit prcedemment, puisque le questionnaire de Hollandsworth se

    :t'attache plus spcifi

  • 30

    aux facteurs assertion et anxit~

    Les deux hypothses de Hollandsworth se trouvent donc vrifies~

    L'auteur obtient galement une corrlation significative entre le RAS et

    le ASES, deux mesures d'assertion, pour les hommes (.840), pour les femmes (.862) et pour l'chantillon total (.846). Ces rsultats contribuent a la validation de ces deux questionnaires.

    Les rsultats de Hollandsworth (1976) indiquent donc une rela-tion mOdre entre une mesure des peurs sociales et deux mesures de l'as-

    sertion. Ces rsultats supportent partiellement l'existence d'une telle

    relation. l-Lollandsworth conclu que les peurs sociales peuvent tre con-

    sidres comme un facteur important ma~s pas ncessairement dterminant

    de la prdiction d'un comportement assertif, contredisant partiellement

    Wolpe (1958, 1969) qu~ considre l'anxit comme le principal facteur de la non-assertion.

    Un autre groupe d'auteurs, Percell et al. (1974), tentent eux aussi de vrifier la prsence d'une telle relation. Ils investiguent

    l'hypothse selon laquelle les individus assertifs sont plus tolrants

    vis-a-vis eux-mmes (self-accepting) et qu'ilS sont galement moins

    anx~eux.

    Ils administrent une batterie de tests a 100 patients psychia-

    triques externes (50 hommes, 50 femmes). Percell et al. (1974) obtiennent une corrlation inverse significative entre l'assertion et l'anxit pour

    les femmes seulement. En effet, l'analyse rvle une corrlation ngative

  • 31

    entre le Interpersonal behavioraltest (IBT) (Lawrence, 1970), une mesure .

    de l'asserti ,m~ et le Taylor manifest anxiety scale (TMAS) (Taylor, 1953), une mesure de l'anxit, significative pour les femmes (-.88) seulement. Le coefficient de corrlation de -.04 pour les hommes n'est pas signifi-

    catif. Les auteurs obtiennent galement une corrlation significative

    entre le Self-acceptance scale (SAS) (Gough, 1957) et le IBT pour les hommes (w49) et pour les femmes (.51).

    Dans cette recherche, les auteurs tudient aussi l'incidence

    d'un entranement l'assertion sur les variables assertion, anxit et

    "self-acceptance . " Ils utilisent 24 sujets et les rpartissent en deux groupes; l'un recevant un entranement l'assertion, l'autre, le groupe

    contrle, recevant une thrapie de groupe l'elationnel. Les deux traite-

    ments durent huit sessions. L'analyse des rsultats met en vidence le

    fait que le groupe recevant un entranement l'assertion incluant des

    techniques de pratique par le jeu de rle, dmontre un changement signifi-catif caractris par une augmentation u niveau d'assertion et une dimi-

    nution de l'anxit. Le changement pr-post traitement pour le groupe

    contrle n'est pas significatif.

    Les rsultats obtenus par Percell et al. (1974) rejoignent l'hy-pothese de Wolpe (1958, 1969) pour les femmes mais non pour les hommes. Les auteurs trouvent difficile d'expliquer l'absence d'une relation entre

    l'IBT et le TMAS pour les hommes. Cependant; il est possible que ces re-

    sultats puissent tre expliqus, en partie, parle type de population uti-

    lis. En effet, les auteurs n'ont pas tenu compte des diffrences au n~-

  • 32

    veau du diagnostic des sujets. De plus, ils ne fournissent aucune remar-que quant a l'utilisation ou non de mdica~ion par les sujets. Les rsul-tats de ces auteurs doivent de ce fait tre interprts avec prcaution.

    Une autre recherche tente d'tablir une relation entre l'asser-

    tion et l'anxieteet ce, a l'intrieur de l'laboration d'un inventaire

    d'assertion pour adultes mene par Gay et al. (1975). Ces derniers, dans

    une dmarche de construction ' d'un questionnaire d'assertion pour adultes:

    le Adult self-expression scale (ASES) tentent d'tablir la validit du

    questionnaire en menant une procdure d'analyse discriminative pour trois

    variables qui, hypothtiquement, diffrencient les individus assertifs des

    non-assertifs. Ces trois variables sont: l'anxit, la perte de contrle

    interne versus externe et la confiance en SOl..

    Deux groupes de sujets furent formes a partir des resultats au ASES de 464 sujets soit: 31 sujets trs assertifs et 27 non-assertifs. Les rsultats indiquent que les groupet3 assertifs et non-assertifs sont

    diffrencies de faon significative (p

  • 33

    relation entre Ifassertion et l'anxit. Ils posent les hypothses su1.va.>t-

    tes: l'anxit et l'asser tion vont dmontrer une relation Lnverse pour les

    hommes et pour les femmes. Les sujets peu assertifs vont obtenir un score lev a l'anxit de trait et a des peurs interpersonnelles spcifiques.

    ~atre-vingt-six sujets sont slectionns pour d'autres me sures , il partir de leur rsultat au Rathus as sertiveness schedule (RAS) administr a 450

    sujets. Ils sont ensuite rpartis en trois groupes (trs assertif, modr-mentassertif, peu assertif). Ils remplissent: le Maudley personality 1.ll-

    ventoEl (MPI) (Eysenk, 1962), le State-trait aqxiety invent ory (STAI) (Spielberger et al., 1970) et le Fear survey schedule (FSS) (Geer, 1965).

    Les rsultats confirment la prsence de diffrences statistique-

    ment significatives entre tous les groupes pour chacune des mesures d-

    pendantes.

    Ces auteurs tentent aussi de vrifier l'hypothse pose par

    Morgan (1974) et Hollandsworth (1976) selon laquelle l'assertion est plus fortement relie des peurs sociales qu'a d'autres peurs. Ils valuent

    le coefficient de corrlation de Pearson entre le RAS et certains facteurs

    sociaux tirs du FSS soit: 1) peur des interactions sociales, 2) peur d'une

    valuation sociale ngative, 3) le score total au FSS, 4) la SOIDille des fac-

    teurs l et 2, 5) peur des organismes vivants. Les rsultats dmontrent une relation modrment forte entre le RAS et les facteurs l, 2, 3, 4,

    alors que la relation est faible avec le facteur "peur des organismes VL-

    vants." Ces rsultats s'appliquent al' chantillon total, aux hommes et

    aux femmes.

  • 34

    Comme on peut le constater, les tudes rapportes jusqu' main-tenant semblent, en grande .l?artie, appuyer l'hypothese d'une relation

    inverse entre l'assertion et l'anxit. Ces recherches semblent toutefois

    indiquer aussi que l'anxit n'est pas le seul facteur reli la prsence

    ou l'absence d'assertion. Cette deuxime constatation contredirait, en

    partie, la conception de Wolpe (1958, 1969) qui veut que l'anxit soit le principal frein l'assertion. Cette conception est fortement contre-

    dite par la recherche de Morgan (1974) qui signale la prsence d'individus ayant un haut niveau d'assertion et un haut niveau d'anxit et vice-

    versa.

    Cependant, il est important de noter que les recherches rapP01'-

    tes n'utilisent que des mesureS drauto-valuation de l'anxit et de

    l'assertion. Ce ty}?e de mesure entrane des valuations subjectives, et il importe d'en tenir compte dans les interprtations. De plus, plusieurs

    de ces recherches font rfrence aux peurs sociales, ce qui constitue une

    mesure restreinte de l'anxit.

    Il est galement important de souligner que les tudes dcrites

    utilisent souvent des instruments de mesure de l'assertion et de l'anxit

    diffrentes. Ceci prsente la fois des avantages et des inconvenients.

    L'utilisation de mesures differentes peut permettre de mettre en vidence

    l'existence relle d'une relation entre l'assertion et l'anxit. Toute-

    fois les rsultats, parfois partiellement contradictoires que l'on obtient

    de l'utilisation de . mesures diffrentes, peuvent reflter des lacunes de

    ces questionnaires. Ces lacunes peuvent conduire l'inclusion d'un biais

  • 35

    dans les rsultats obtenus. Une partie de ces rsultats peut t re imputa-

    ble la nature de l'instrument utilis plutt qu'au phL~~ne tudi.

    Deux quipes de chercheurs, Eisler et al. (1973b) et Pachman et

    Foy (1978) tentent d f tablir une relation entre l'as sertion et l'anxit

    mais, contrairement aux recherches rapportes precdemment, ils utilisent

    la fois des tests comportementaux et des mesures papier-crayon ce qui

    est susceptible de fournir des renseignements moins subjectifs. Voyons donc ce que ces chercheurs observent.

    D'abord, Eisler et al. (1973b) dans une recherche ayant pour

    but de differencier de s sujets trs assertifs et peu assertifs dans des catgories de comportements dfinis, vrifient galement l'hypothse d'une

    relation entre l'assertion et l'anxit.

    Les sujets sont 30 patients psychiatriques mles. Ils subis-sent l'administration d'une forme modifie du Wolpe-Lazarus assertiveness

    scale (WLAS) (Wolpe et Lazarus, 1966), le Willoughby personality schedu-

    k (\-lPS) (Willoughby, 1934), une mesure de l t anxit, de mme 'lu 'un test comportemental d'assertion par jeux de rles, le Behavioral assertive-ness test (BAT) (Eisler et al., 1973b). L'analyse des rsultats se fait

    aprs que les sujets aient t diviss en deux groupes, trs assertifs et peu assertit's, sur la base de l'valuation du niveau global d'assertion

    tir de l'chelle comportementale

    . Les rsultats indiquent que le WLAS diffrencie les individus

    trs assertifs des peu assertifs de faon significative (p

  • 36

    Toutefois, ~e WPS ne diffrencie pas les deux groupes de maniere significa-

    tive, ce qui . tendrait rejeter l'hypothse de Holpe (1958, 1969) quant la relation entre l'assertion et l'anxit.

    Cependant, ces rsultats doivent tre interprts avec discerne-

    ment puisque, comme le note Orenstein et al. (1975), l'chantillonnage est restreint, qu'il est constitu de patients psychiatriques dont les diag-

    nostics sont htrognes et enfin, que la procdure utilise par ces cher-

    cheurs, dichotomisant les sujets la mdiane, peut avoir spar les tres assertifs des peu assertifs de faon inadquate. En effet, selon cette

    procdure des individus modrment assertifs se retrouvent dans les deux

    groupes, ce qUl a pu attnuer les rsult ats et contribuer .la non signi-

    fication du VlPI.

    Une dernire recherche corrlationnelle effectue en 1978 par

    Pachman et Foy utilise, elle aussi, la fois des questionnaires papier-

    crayon et une mesure comportementale d'assertion par jeux de rles. Les diverses hypothses de Pachman et Foy sont: on observera une corrlation

    ngative significative entre 1) la dpression et l'assertion, 2) l'anxit

    et l'assertion, 3) l'estime de soi (self-esteem) et la dpendance; on ob-servera une corrlation positive entre 1) la dpression et l'anxit et

    2) l'estime de soi et l'assertion.

    Les mesures suivantes furent administres 55 sujets mles suivant un programme de traitement de l'alcoolisme: Le Multiple affect ad-

    jective check list (MAACL) (Zuckerman et Lubin, 1965), une mesure de . \ .

  • 37

    l'anxit, de la dpression et de l'hostilit, le Self-esteem index (SEI)

    (Barksdale, 1974), de mme qu'une version ~odifie du Behavioral asserti-

    veness test (BAT-M) (Eisler et al., 1973b), une mesure comportementale de

    l'assertion.

    Parmi les rsultats qUl nous intressent, l'analyse corrlation-

    nelle indique une corrlation ngative significative entre l'anxit et

    l'valuation globale du niveau d'assertion tire du BAT- M (p

  • 38

    par Wolpe (1958, 1969). Il reste cependant le problme de la mesure de cette anxit. Jusqu' maintenant, l'anxit fut mesure l'aide de

    questionnaires. Deux autres types de mesures de l'anxit ont galement

    t utilises dans la recherche en assertion, soit une mesure physiologi-

    que et une mesure "d'anxit subjective ressentie."

    Autres recherches

    A. "Anxit subjective ressentie" Ce type de mesure constitue une auto-valuation du nLveau dlan-

    xit ressentie par le sujet lors d'une situation spcifique. Cette m-thode utilise une chelle en plusieurs points variant de "pas nerveux du.

    tout" "trs nerveux."

    Certains auteurs utilisent cette mesure en assertion dans des

    contextes diffrents. Ainsi, McFall et Marst on (1970) en font usage dans une recherche visant investiguer l'effet de la pratique du comportement

    (behavior rehearsal) l'intrieur d'un entranement l'assertion.

    Galassi et Galassi (1976) l'emploient dans l'analyse de l'effet des va-riations dans le jeu de rle sur l'valuation d'un comportement assertif. Enfin, Schwartz et Gottman (1976) s'en servent dans une tude portant sur les dficits spcifiques impliqus dans la non-assertion.

    B. La frquence cardiaque

    En plus de la mesure "d'anxit subjective ressentie", l'utili-sation de la mesure de la frquence cardiaque se retrouve aussi dans les

    recherches de McFall et Marston (1970) et dans celle de Schwartz et

  • 39

    Gottman (1976)~ Elle se r etrouve galement dans une recherche mene par

    Hersen et al,.> (1978) portan"': sur l'valuation de l'assertion chez des pa-tientes psychiatriques~

    Compte tenu du fait que les mesures de "l'anxit subjective ressentie" et de l'anxit physiologique se retrouvent l'intrieur de

    mmes recherches, nous allons les rapporter ensemble.

    Une tude de Galassi et Galassi (1976) se penche sur l'effet de diffrentes techniques de jeux de rles (enregistrement ou prsence d'un protagoniste; une phrase stimulus ou plusieurs phrases stimuli) dans

    l'valuation de comportements assertifs par l'utilisation d'un test com-

    portemental, auprs de 48 sujets non-as sertifs. Cette tude utilise une mesure de "l'anxit subjective res s entie", le Sub5ective unit of distur-bance scale (SUDS) (Wolpe, 1969).

    Les rsultats indiquent que les variations dans la procdure

    d'valuation par jeux de rles affecte l'anxit ressentie subjectivement par les sujets non-assertifs., Ils rvlent en effet une diffrence signi-ficative entre les modes de stimuli (enregistrement versus prsence du

    protagoniste) (p (.05)~ Les sujets face un partenaire expriment une plus grande anxit que les sujets dans des situations enregistres.

    McFall et Marston (1970) mnent une tude pour valuer l'effi-cacit thrapeutique de la pratique du comportement (behavior rehearsal)

    chez des individus non-assertifs.

  • 40

    Une batterie de tests est administre aux 42 sujets non-assertifs (18 hommes, 24 femmes) qui se sont prsents pour partici:;:>er cette re-

    cherche.. Elle comprend: 1) un test comportemental d'assertion dvelopp

    par l'auteur; les sujets doivent rpondre une srie de situations inter-personnel.les pr-enregistres requrant une rponse assertive, comme ils

    le feraient s'ils se trouvaient dans la situation relle, 2) une valua-

    tion de "l'anxit subjective ressentie"; aprs chaque rponse le sujet doit valuer sur une chelle en cinq points le degr d'anxit qu'il prou-

    verait s'il se trouvait rellement dans cette situation, 3) une mesure

    de la frquence cardiaQue; la frquence cardiaQue est prise l'aide d'un

    chronomtre immdiatement avant et aprs l'administration du test compor-

    temental, 4) le Wolpe-Lazarus assertiveness scale (WLAS) (Wolpe et Laza-

    ru~, 1966), une mesure de l'assertion, 5) une forme abrge du Taylor

    manifest anxiety scale (T}ffiS) (Taylor, 1953), une mesure de l'anxit,

    6) le Wolpe-Lang fear survey schedule (WLFSS) (Wolpe et Lang, 1964), une

    autre mesure de l'anxit.

    Les sujets sont ensuite rpartis dans les groupes de traitements suivants: 1) pratique avec rtroaction, 2) pratique sans rtroaction,

    3) thrapie placebo, 4) groupe contrle sans traitement.

    L'analyse des rsultats indique que tous les groupes sont qui-

    valents au prtest et ce, pour toutes les mesures utilises.

    Pour la variable "anxit subjective ressentie", l'analyse rv-le que les deux groupes avec pratique rapportent une rduction de l'anxit

    significativement plus grande (p

  • 41

    combins ..

    La frQuence cardiaQue fut enregistre avant et apres l'adminis-

    tration du test comportemental et ce, lors des deux sessions d'valuation;

    soit avant et apres le t.raitement_

    L'analyse des rsultats porte sur l'effet du traitement. Elle

    compare donc l'cart de la frQuence cardiaQue entre l'avant et l'apres

    traitement .. L'analyse rvele Qu'il n'y a peu d'effet significatif d au

    traitement dans le changement de la frQuence cardiaQue enregistr6e avant

    l'administration du t est comportemental, pour tous les groupes. Les chan-

    gements de la frQuence cardiaQue enregistre apres l'administration du

    test comportemental indiQuent cependant un effet significatif d au trai-

    tement CP

  • thse de Wolpe (1958, 1969) selon laquelle un comportement assertif entra-nerait une diminution de l'anxit, mais s ~ul la mesure de "l'anxit

    subjective ressentie" est significative~ Les rsultats obtenus l'aide des questionnaires tendent, eux, rejeter cette hypothse. De plus, la consigne utilisee par les auteurs relativement "l'anxit. subjective ressentie" fait appel : l'anxit subjective anticipe (comment vous vous

    sentiriez si vous vous trouviez rellement dans cette situation), ce qui

    a pu inclure un biais. Il est galement important de souligner que ces

    auteurs n'valuent que des situations de refus. Enfin, les rsultats

    relatifs la frquence cardiaque doivent tre interprts avec prudence.

    La mthodologie utilise dans cette recherche laisse fortement : dsirer.

    Le pouls constitue en effet une mesure plutt incertaine de la frquence

    cardiaque.

    En bref, les rsultats indiquent un effet significatif du trai-

    tement pour les groupes exprimentaux combins, pour les variables: "an-

    xit subjective ressentie", la frquence cardiaque enregistre aprs l'administration du test comportemental et le niveau d'assertion. L'an-

    xit telle que mesure par les questionnaires ne rvle pas d'effet d

    au traitement.

    En 1976, Schwartz et Gottman mnent une tude dans le but d'es-

    sayer de dgager quel n~veau se situe le dficit chez les individus peu

    assertifs. Ils portent leur investigation sur les plans cognitif, physio-

    logique, rponse ouverte (overt response) et sur l'valuation de la ten- .

    sion subjective ressentie par le sujet.

  • 43

    Nous avons cit prcdemment les observations de ces auteurs au

    sujet des dficits possiblesr Nous ne nous attarderons donc ici q.u'aux procdures et aux rsultats relis notre champ d'intrt actuel, c'est-

    -dire la frq.uence carQiaQue et la tension subjective ressentie.

    Cent~un tudiants (47 hommes, 54 femmes) s'tant prsents pour participer cette recherche, sont soumis une srie de tests incluant:

    1) le Conflict resolution inventory (CRI) (McFall et Lillesand, 1971), une

    mesure de l'assertion impliQuant des situations de refus, 2) une forme r-

    duite du Behavior rehearsal assertion test (RBRAT) (McFall et Marston,

    1970), un test comportemental d'assertion dans des situations de refus.

    Les sujets sont ensuite rpartis en trois grou:pes variant de non-assertifs,

    modrment assertifs tres assertifs, tei Que mesur par le CRI.

    La frQuence cardiaQue est enregistre l'aide d'un appareil

    plethismographe digital activant une cellule photo-lectriQue place

    l'annulaire de la main ne servant pas crire. Pour la mesure de "l'an-

    xit subjective ressentie", les sujets emploient une chelle en sept points variant de "pas nerveux du tout" "extrmement nerveux."

    La frQuence cardiaQue et la tension ressentie furent mesures

    lors de l'administration du CRI pour obtenir un rythme de base. La fr-

    quence cardiaque fut galement enregistre avant et pendant la premire

    et la sixime situation du RBRAT. Les scores de "l'anxit subjective ressentie" ont pour leur part t prlS apres la premire et la sixime

    situation du RBRAT.

  • 44

    L'analyse des rsultats de la frquence cardiaque ne rvle au-

    cune diffrence significaticre entre les groupes relativement au rythme de

    base, ni pour les quatres priodes values l'intrieur du test compcr-

    temental. Une investigation de l'effet de l'ordre, au moyen d'une analy-

    se de variance mesures rptes, indique un changement significatifs

    (p < .01) travers les essais pour tous les groupes. La frquence cardia-

    que des groupes n'augmente pas de faon significative de la phase CRI avant

    la premire situation du RBRAT, indiquant ainsi la fidlit de la mesure.

    De plus, mme si tous les groupes augmentent leur frquence cardiaque

    d'avant pendant la premire situation, seul le groupe non-assertif dmon-

    tre une augmentation significative (p

  • 45

    peu assertifs rapportent tre significativement plus nerveux que les trs

    assertifs, les modrment assertifs s'insrant entre les delU groupes.

    Cette observation est vraie pour l'anxit de base (p < .05), pour l'anxi-

    t aprs la premire situation (p < .05) et pour l'anxit aprs la sixime

    situation (p

  • 46

    Les mesures motrices sont celles gnralement analyses dans ce

    genre de rec"!1erche, c'est--dire: la dure de la rponse, le ratio de con-

    tacts visuels par rapport la dure de rponse, la latence de rponse,

    etc. Les mesures physiologiques utilises dans cette recherche sont:

    la frquence cardiaque et le "finger pulse volume." Nous ne rapporterons

    ici que les renseignements relatifs la procdure et aux rsultats tou-

    chant la frquence cardiaque.

    La procdure se prsente comme suit: 46 patientes psychiatriques sont slectionnes au hasard. Elles rpondent 16 situations tires du

    BAT-R dont le contexte situationnel varie en terme d'expression de senti-

    ments positifs ou ngatifs et en terme de rponse face un partenaire m-

    le ou femelle. Les huit situations les mettant en prsence d'un partenai-

    re masculin sont administres en premier lieu, suivies des huit situations

    impliquant un partenaire fminin.

    La frquence cardiaque est enregistre l'aide d'un appareil

    Narco bio-systme physiographe pour une priode de 15 minutes, laps d'a-

    daptation, avant l'administration du test, de mme que pour la dure com-

    plte de l'administration du BAT-R. Pour l'analyse des rsultats toute-

    fois, la frquence est calcule pour la secondes avant la prsentation de

    chaque scne (pr-scne), pour la secondes avant la rponse initiale du

    sujet (pr-rponse) et pour la secondes aprs la rponse du sujet (post rponse). Les auteurs utilisent deux pourcentages dduits de: 1) une di-

    vision pre-rponse par pr-scne X 100 (pr-ratio) et 2) une division post-

    rponse par pr-scne X 100 (post-ratio). Un pourcentage plus grand que

  • 47

    100 reprsente donc une augmentation d'avant aprs la prsentation d'une

    situation.

    Pour les analyses physiologiques, les scores bruts de 22 des 46

    sujets furent utilisables. Une analyse de variance mesure rpte tenant compte de deux facteurs (situations et partenaire) fut effectue. Les r-

    sultats relatifs la frquence cardiaque post-ratio dmontrent un plus

    grand pourcentage de dcroissance pour les scnes ngatives que pour les

    . scnes positives (p~.Ol); de mme que pour les situations utilisant un

    partenaire femme plutt qu'un partenaire masculin (p

  • 48

    ralisation. De plus, une certaine confusion peut avo~r t entrane par

    le fait que les patientes sont sous mdication et que cette variable n'e. pas

    t contrle, ce qui a pu avoir un effet au niveau des mesures physiolo-

    g~ques.

    De toutes les recherches relatives "l'anxit subjective

    ressentie" et la frquence cardiaque prcites, seule celle de Schwartz

    et Gottman (1976) compare ces mesures entre des individus assertifs, mo-drment assertifs et non-assertifs. Celles de Galassi et al. (1974) et de McFall et Marston (1970) ne touchent que des individus non-assertifs. Enfin, la recherche de Hersen et al. (1978) ne fournit pas de renseigne-ments quant au niveau d'assertion des sujets.

    Toutefois, les rsultats issus de ces recherches incitent pro-

    longer l'investigation ce niveau. Ainsi, Schwartz et Gottman de mme

    que McFall et Marston rapportent des rsultats contradictoires entre "l'an-

    xit subjective ressentie" et les mesures physiologiques. Ce phnomene mrite selon nous que l'on s'y arrte davantage.

    Hersen et al. (1978) pour leur part, observent une diminution plus prononce de la frquence cardiaque dans les situations ngatives

    que dans les situations positives. Ils interpretent ces rsultats en con-

    cluant au dterminisme situationnel de l'assertion, hypothse que nous

    nous proposons de vrifier.

    Enfin, dans les tudes corrlationnelles utilisant des question-

    nalres, on observe gnralement une relation entre le niveau d'assertion

  • 49

    et celui de l'anxit. Les tudes utilisant la fois des questionnaires

    et un test comportemental d "assertion rapportent des rsultats contradic-

    toires.

    En rsum, la r ponse au problme de la relation entre l'asser-

    tion et l'anxit reste i mprcise. Il semble que dpendamment des mesures

    utilises et des populations tudies, on arrive des rsultats qui peu-

    vent parfois tre contradictoires, ce qUl entrane une grande. confusion.

    Buts de la recherche propose

    A la lumire des pages prcdentes, le prsent travail veut

    tenter de cerner davantage le problme d'une relation entre l'assertion

    et l'anxit. Dans le sens de la conception thorique de Wolpe (1958, 1969), nous tenterons de vrifier l'hypothse de la prsence d'un dficit d au niveau de l'anxit chez les individus non-assertifs.

    La relation entre l'assertion et l'anxit sera examine dans

    deux perspectives; soit l'intrieur de l'hypothse de trait de personna-

    lit telle que mesure par des questionnaires et l'intrieur de l'hypo-

    thse de la spcificit situationnelle de l'assertion.

    Se rfrant l'hypothse de trait de personnalit, la traduc-

    tion franaise du Rathus assertiveness schedule (Rathus, 1973) sera utili-se comme mesure du ni~eau d'assertion. Elle sera mise en relation avec

    la traduction franaise du State-trait anxiety inventory (STAr) (Spielber-

    ger et al., 1970).

  • 50

    Le deuxime but de notre recherche est d'investiguer l'hypothse

    de la spcificit situationnelle de l'assertion. Pour ce, nous utilise-

    rons un test comportemental d'assertion. Le contexte situationnel spci-

    fique la prsente recherche retiendra l'expression de sentiments posi-

    tifs et de sentiments ngatifs face un individu du mme sexe. L'anxit

    sera ici mesure en utilisant une mesure de la frquence cardiaque et une

    chelle "d'anxit subjective ressentie" lors de chacune des situations du test comportemental.

    Hypothses

    Nous basant sur les rsultats des recherches cites prcdem-

    ment, nous posons les hypothses suivantes:

    1. On observera une corrlation lnverse significative entre

    l'assertion et l'anxit telle que mesure par des questionnaires.

    2. Les individus non-assertifs rapporteront une plus grande

    "anxit subjective ressentie" que les individus assertifs l'intrieur d'un test comportemental d'assertion.

    3. Il n'y aura pas de diffrence entre les individus assertifs

    et non-assertifs au nlveau de la frquence cardiaque.

    4. L'expression de sentiments ngatifs entranera une frquence

    cardiaque moins leve que l'expression de sentiments positifs.

  • Chapitre deuxime

    Description de l'exprience

  • L'objet du prsent travail, la relation entre l'assertion et l'anxit, implique l'utilisation de divers instruments de mesure. Pour'

    vrifier les hypothses, il a fallu utiliser: A. l'chelle d'assertion

    comportementale de Rathus, B. l'chelle d'anxit situationnelle et de ,

    trait d'anxit (ASTA) de Spielberger, C. un test comportemental d'as-

    sertion, D. une mesure physiologique: la frquence cardiaque, E. une

    chelle "d'anxit subjective ressentie." Ces diffrentes mesures seront dtailles dans les pages qUl suivent; suivra un compte rendu de la pro-

    cdure de slection des sujets alnSl que la procdure exprimentale. Enfin, les renseignements concernant les exprimentateurs seront abords.

    Epreuves exprimentales

    A. L'chelle Rathus d'assertion comportementale

    L'chelle Rathus d'assertion comportementale se dfinit comme

    une chelle d'auto-valuation des comportements assertifs. Ce question-

    naire fut labor par S.A. Rathus en 1973. Il contient 30 items au moyen

    desquels le sujet doit s'auto-valuer. Cette apprciation est rpartie sur une chelle en six points variant de - 3 + 3. Les rsultats obtenus

    en corrigeant le questionnaire peut varier de - 90 (non-assertif), 0

    (moyennement assertif), et + 90 (trs assertif) selon Rathus.

    Le questionnaire a t traduit en 1975 par Bouchard, Valiquette

  • 53

    et Nantel. Leur chantillonnage est constitu d'une population d't~~

    diants non-gradus de niveau universitaire. Une tude psychomtrique

    fournit des donnes relativement satisfaisantes.

    L'analyse de la consistance interne indique un coefficient de

    corrlation de .758 pour l'chantillon total, de .755 pour l'chantillon

    masculin et de .761 pour l'chantillon fminin. Ces coefficients sont

    tous significatifs au seuil de .001.

    Pour la stabilit temporelle, les coefficients de corrlation

    de Pearson entre les rsultats de la premire la seconde passation

    sont de .875, .843 et de .905 respectivement. Ces coefficients sont

    galement tous significatifs au seuil de .001.

    L'tude de la validit montre que le questionnaire a une validi-

    t minimale, quand elle utilise la mthode des "nominal peers~" Une deu-:

    xime tude de validit utilisant la technique de jeux de rles offre des rsultats nettement insatisfaisants, puisqu'elle n'apporte pas de corrla-

    tion entre le questionnaire et la mesure comportementale (situation de jeu de rle). Une dernire tude de validit de nature psychomtrique dmon-

    tre une corrlation significative au seuil de .001 entre l'extraversion

    et l'assertion.

    L'tude psychomtrique de l'chelle Rathus d'assertion comporte-

    mentale rvle que la moyenne de la versic:n franaise ~; e situe 13.13,

    avec un cart-type de 20.58, comparativement la version anglaise qui,

    elle, situe la moyenne .2941 avec un cart-type de 29.12. Les auteurs

  • 54

    de cette recherche ne fournissent aucune ex~lication relativement ces

    rsultats; ils ne signalent qu'une diffrence au niveau de la moyenne ob-

    tenue et notent que l'cart des scores tait plus grand dans l'echantillon

    de Rathus (1973). Il semble possible toutefois que des variables d'ordre culturelles puissent expliquer ces diffrences.

    Dans la prsente recherche, ce questionnaire sert la slection

    des sujets. Il est galement utilis pour vrifier l'hypothse d'une rela-tion inverse entre l'assertion et l'anxit, telle que formule par Wolpe

    (1958, 1969). Dans ce but, le RAC est mis en relation avec l'chelle d'anxit situationnelle et de trait d'anxit de S~i~~~~!ger et al. (1970).

    B. Echelle d'anxit situationnelle et de trait d'anxit (ASTA)

    Ce test est la traduction franaise du State-trait an~iety

    inventory de Spielberger et al. (1970). Il fut traduit et adapt par Bergeron et . al. en 1976.

    Ce questionnaire est destin mesurer deux concepts distincts

    de l'anx5.t. L'chelle d'anxit situationnelle (AS) mesure l'anxit

    transitoire, c'est-a-dire l'anxit induite par la procdure exprimenta-

    le.L'chelle de trait d'anxit (TA) mesure pour sa part l'anxit gn-

    rale, c'est-a-dire la tendance a s'inquiter dans la vie courante.

    L'chelle AS est constitue de 20 noncs d'tats motionnels

    relis a l'anxit, qui permettent au candidat, a un moment donn, de se

    situer par rapport a ceux-ci. Les sujets tablissent eux-mmes leur cor-respondance a ces noncs en s'valuant sur une chelle en quatre points:

  • 55

    1. pas du tout, 2. un peu~ 3. modrment et 4. beaucoup.

    L'chel.le TA permet de mesurer le taux d'anxit virtuelle d'un

    individu.. Celui-ci, partir de 20 noncs, se situe sur une chelle sug-

    grant quatre choix possibles: 1. presque Jamals, 2. quelquefois,

    3. souvent et 4. presque toujours.

    Diverses tudes psychomtriques de la forme franaise (ASTA) fournissent des donnes satisfaisantes quant sa consistance interne,

    sa fidlit temporelle et sa validit (Bergeron et al. , 1976). '

    La consistance interne indique un coefficient de corrlation

    KR-20 de .. 86 pour les hommes et de .90 pour les femmes pour l'chelle AS,

    alors que pour l'chelle TA, il est de .88 et .89 respectivement.

    La fidlit indique, pour l'chelle AS, une variation de .43

    .66, alors qu'elle est de .86 .89 pour l'chelle TA. '

    Pour la validit, Bergeron rapporte qu'une tude de Bouchard

    et al. (1977) tablit une relation entre le score moyen l'chelle TA et l'chelle Rathus d'assertion comportementale (Rathus, 1973). Les su-jets non-assertifs rapportent un score au TA plus lev que les sujets assertifs et ce, de faon systmatique.

    La moyenne de la verSlon franaise de l'chelle PB est de

    38 .. 98 avec un cart-type de 11.47. Pour l'chelle TA, elle est de 42.40

    avec un cart-type de 9.05. Pour la forme anglaise, la moyenne se situe

    40.40 avec un cart-type de 11.49 pour la partie AS. Elle se situe

  • 56

    43.28 avec un cart-type de 9.12 pour l'chelle TA.

    Les rsultats des questionnaires s'obtiennent en additionnant

    les chiffres encercls par le sujet. Pour certains noncs cependant, les chiffres doivent tre inver ss avant l' ad di t ion, conformment aux exigen-

    ces de la grille de correction du test. Les rsultats peuvent varier de

    20 80 pour les deux chelles. Le questionnaire ASTA est reproduit

    l'appendice A du prsent travail.

    Nous avons donc utilise le test Rathus d'assertion comportem~

    tale pour mesurer le niveau d'assertion des sujets et l'echelle d'anxite situationnelle et de trait d'anxitepour mesurer l'anxit.

    C. Test comportemental d'assertion

    Un test comportemental d'assertion fut elabore suivant le modle

    de Eisler et al.. (1973b, 1975) dans le but de simuler des situations inter-

    personnelles de la vie courante requerant une rponse assertive. Ces au-

    teurs ont en effet dveloppe une srie de situations interpersonnelles te-

    nant compte de facteurs sociaux tels que le degre de familiarit et le

    sexe de la personne stimulus. Partant de ces situations, il est possible

    de diffrencier les individus assertifs et non-assertifs sur un certain

    nombre de composantes verbales et non-verbales.

    Les six situations de jeux de rles laborees pour la prsente recherche requirent une reponse du sujet un individu familier ou non, du mme sexe que lui. Trois de ces situations font appel l'expression

    de sentiments positifs, alors que les trois autres portent sur l'expres-

  • 57

    s~on de sentiments ngatifs~ Les situations du test comportemental sont

    reproduites l'appendice A~

    Dans la procdure une situation "essai", non relie .l'expres-

    SLon de sentiments positifs ou ngatifs, est d'abord prsente au sujet. Ceci dans le but de clarifier la tche Que l'on attend de lui .dans le ca-

    dre de l'administration de ce test. Par la suite, le su,jet doit se soumet-tre aux six situations~

    L'ordre de prsentation des situations a t pralablement ta-

    bli l'aidre du "Quadrilataire latin" (Kirk, 1968), de telle sorte Que tous les sujets d'un mme groupe aient un ordre de prsentation des situations diffrent, maLS Que tous les groupes aient le mme ordre. Cette procdure

    a pour but de contrler l'effet de l'ordre de prsentation des situations

    pour l'analyse statistiQue de la frQuence cardiaQue et de "l'anxit sub-

    jective ressentie."

    Le test comportemental a pralablement t enregistr sur un

    magntophone de type cassette, modle Canon. Lors de l'administration,

    le sujet entend d'abord une description du contexte situationnel. Imm ...

    diatement aprs, le protagoniste lui dit une phrase-stimulus ayant pour

    but de susciter une rponse du sujet. Par la suite le sujet donne sa r-ponse; vient alors une deuxime situation et ainsi de suite~

    L'administration du test dure env~ron 15 minutes. Pendant

    cette priode, la frQuence cardiaQue du sujet, de mme Que ses rponses, sont enregistres, l'un sur un appareil polygraphe et l'autre, sur un

  • 58.

    magntophone ft cassette du mme modle que le prcdent.

    C~ Mesure physiologique~ la frquence cardiaque

    La frquence cardiaque constitue une des mesures physiologiques

    de l'anxit reconnue comme valable (Kelly et al., 1970; Paul, 1966).

    Cependant, dans les recherches portant sur l'assertion, seuls Hersen ~

    al. (1978), McFall et !..farston (1970) et Schwartz et Gottman (1976) ont

    retenu cette mesure. Malheureusement, comme nous avons pu e- constater

    prcdemment, de nombreux aspects . mthodologiques relis ~ette mesure

    laissent dsirer.. C'est pourquoi nous avons cru qu'il pouvait tre

    important de l'inclure dans nos variables dpendantes.

    Lors de l'exprimentation, la frquence cardiaque a t enre-

    gistre l'aide d'un appareil polygraphe modle Nihon-Koden, RM-46;

    quatre cannaux.

    Lors de l'exprience, le sujet est aSS1S dans un fauteuil et il est reli au polygraphe par quatre lectrodes (deux aux chevilles et deux

    aux poignets). Le sujet est inform que l'on procderait l'enregistre-ment de sa frquence cardiaque durant l'exprience. Dans le but de le

    rassurer, il est prvenu galement que ce ne serait pas douloureux. Enfin,

    on demande au sujet de bouger le moins possible durant l'exprience.

    La frquence cardiaque a t enregistre trois reprises lors

    de la premire partie de l'exprience. Ces trois enregistrements ont

    serVl tablir. le rythme de base moyen des sujets. La frquence car-

  • 59

    diaque fut galement enr egistre pour la dure complte de l'administra-

    tion du test comportemental d'assertion. Enfin, une dernire lect~e

    fut faite immdiatement aprs l'administration du test comportemental,

    pour une priode de deux minutes.

    D.. "Anxit subjective ressentie"

    Galassi et Galassi (1976), McFall et Marston (1970), de mme que Schwartz et Gottman (1976) utilisent des chelles subjectives d'an-xit dans leur r echerche sur l'assertion. Cette mesure est reprise kC~

    dans le but de comparer les sujets assertifs et non-assertifs. Elle per-mettra galement de faire des compara~sons entre "l'anxit subjective ressentie" et l'anxit telle que t r aduite par la mesure physiologique

    utilise.

    Lors de l'administration du test comportemental d'assertion, on

    demande au sujet de se situer sur une chelle en huit points allant de "pas nerveux du tout" (0) "trs nerveux" (7). Aprs chaque rponse du sujet aux situations, celui-ci donne alors son valuation que l'exprimen-tateur note.

    Nous avons choisi d'utiliser le terme "nerveux" plutt que le

    mot "anxieux" dans la consigne, parce que nous croyons que le mot "ner-

    veux" a une connotation moins pjorative que le mot "anxieux" pour un grand nombre d'individus .. (Voir consigne en appendice A).

    La diffrence existant entre la mesure "d'anxit subjective ressentie" dcrite ici et l'anxit situationnelle du ASTA dcrite pr-

  • 60

    cdemment est que l'chelle AS value l'anxit subjective ressentie con-sidrant l'ensemble de l'ex.priment ation. "L'chelle d'a:lXit subjective ressentie" value pour sa part, chacune des situations du test comportemen-

    tal. Cette dernire mesure permettra donc d'analyser l'anxit par rap-

    port a chacune des situations, alors que l'application de la premire se

    limite a l'valuation de l'anxit face au contexte exprimental. Toute-

    fois, les deux mesures constituent des valuations subjectives de l'an-xit.

    Procdures

    Slection deS sujets

    La slection des sujets s'est faite la suite de l'administra-tion de l'chelle Rathus d'as s ertion comportementale (Rathu