Méditerranée Sacrée

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Méditerranée Sacrée

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chœur de chambre les éléments joël suhubietteMonodies & polyphonies anciennes et modernes

en arabe, grec ancien, latin, hébreu, syriaque

1. O vos omnes Répons des Ténèbres du Samedi Saint Carlo Gesualdo (1560-1613) latin 4’222. Ave Maria Three Latin Prayers Giacinto Scelsi (1905-1988) latin 3’393. O vos omnes Tomás Luis de Victoria (1548-1611) latin 4’324. Mèn èntè Zad Moultaka (1967) sur un poème d’Hallaj arabe 4’025. Barechu Salomone Rossi (1570-1630) hébreu 2’526. Jerusalem, surge Répons des Ténèbres du Samedi Saint Carlo Gesualdo (1560-1613) latin 4’247-9. Trois fragments des Bacchantes Alexandros Markeas (1965) Euripide grec ancien 13’4210. O virgo splendes Llibre vermell de Montserrat (anonyme XIVe siècle) latin 2’2011. Kaddish Salomone Rossi (1570-1630) hébreu 3’3912. Aestimatus sum Répons des Ténèbres du Samedi Saint Carlo Gesualdo (1560-1613) latin 3’4213. Crucifixus a 8 voce Antonio Lotti (1665-1740) latin 3’1414. Lama Sabaqtani Zad Moultaka (1967) Les sept paroles du Christ syriaque 10’15

TT 60’52

Direction musicale : Joël Suhubiette - direction artistique : Jean-Marc Aymes, Zad MoultakaSon : Benjamin Maumus, GMEA Centre National de Création Musicale d’Albi-Tarn

Notes : Thierry Fabre, Jean-Marc Aymes, Joël Suhubiette, Catherine PeillonTranslations by John Tyler Tuttle and DR - Production : L’empreinte digitale / Les éléments /GMEA

[email protected] - www.empreintedigitale-label.fr - www.les-elements.fr Ligne éditoriale, photographies & création graphique : Catherine Peillon © L’empreinte digitale

ED13235

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CANTARE EST BIS ORARE

Chanter c'est prier deux fois 'To sing is to pray twice'

Augustin d’Hippone

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Peut-on entendre le murmure de l’invisible ? J’ai longtemps cherché àdeviner cette musique secrète sur les rives de Lérins. De cette petite îleoù fut fondé jadis, par Honorat, le plus ancien monastère de Provence,monte un hymne profond dédié au silence de la prière et au mouvementdes vagues. Le ressac ici s’apprivoise et permet de discerner, au loin, unautre temps de l’écoute. Un temps du retrait, parmi le fracas du mondeet les sortilèges de l’éphémère. Là se dessine une forme d’arrière paysqui nous recentre vers l’essentiel.Dans ce lieu, la Méditerranée sacrée n’est pas un leurre. Elle se révèleet s’affirme dans l’intensité de sa présence. Ici, le profane n’a pas priset ne prendra pas le dessus, il est tenu au loin, sur la côte qui vit de seslargesses.Ici, se maintient bien haut l’incandescence du mystère. Ici, se remémorel’appel venu du plus lointain des âges. Ici, chacun peut prendre la me-sure du sacré.

Lérins en est comme la métaphore et ce disque une de ses trop rares in-carnations…La Méditerranée est faite de récits, de mythes et de légendes, dontl’Odyssée est sans doute une des premières sources. Mais elle est faite,aussi, d’une étoffe qui se tisse chaque jour à l’appel de la foi. En hébreu,en arabe, en grec ancien, en syriaque, ou en latin…Invocations répétéesqui, dans ce monde, ne se retrouvent pas face à un ciel vide. Le mystère

demeure, inexpliqué. L’invisible ne s’est pas évanoui, absorbé par le tan-gible. Face à un monde saturé, qui se consume et se consomme, il restedes voix qui font entendre un autre écho.Ce disque en est le vivant témoignage. Il faut se laisser porter par un telsouffle, s’abandonner à la diversité sacrée des langues qu’il habite etse rendre enfin disponible pour entendre à nouveau le murmure de l’in-visible…L’alliage de l’ancien et du contemporain qui nous est donné dans cesenregistrements traverse le temps. C’est un « héritage qui n’est précédéd’aucun testament », un legs qui nous parvient et qui n’est pas aboli,vivantes épiphanies dont nous sommes trop souvent orphelins.Le film, « Des hommes et des dieux , nous a rappelé, en images, l’histoiredes moines de Tibhérine. Leur fidèle présence, leurs tourments et leurspeurs face à l’obscurantisme, leur écoute et leur don.Ce disque, Méditerranée sacrée nous fait partager, en musique, une ex-périence comparable. La subtilité de la matière sonore ici assemblée in-vite au recueillement, à une forme de dénuement, et une fois la tristessedu monde surmontée, à l’expérience intime de la joie.

écrivain, essayiste, fondateur des rencontres d’Averroès et de la revueLa pensée de midi, responsable de la programmation des manifestationsculturelles du MuCEM

La Méditerranée sacrée par Thierry Fabre

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Can one hear the murmur of the invisible? I long sought to make out thissecret music on the shores of Lérins where, long ago, Honorat foundedthe oldest monastery in Provence. From this small island a profound hymnascends, devoted to the silence of prayer and the motion of the waves.Here, the surf becomes tame, allowing one to discern, in the distance,another time of listening. A time of retreat, amidst the clamour of theworld and the enchantments of the ephemeral. There a form of hinterlandtakes shape, bringing us back to the essential. In this place, the sacredMediterranean is not an illusion; it reveals and asserts itself in the inten-sity of its presence.Here, the secular has not and will not get the upper hand; it is kept at adistance, on the coast that lives from its kindnesses.Here, the incandescence of the mystery persists aloud. Here, the call co-ming down from the most distant of ages is remembered.Here, everyone can get the measure of the sacred. Lérins is like the me-taphor of that, and this disc one of its all-too-rare incarnations…The Mediterranean is made up of narratives, myths and legends, of whichThe Odyssey is doubtless one of the primary sources. But it, too, is madeof a fabric that is woven every day at the call of faith. In Hebrew, Arabic,ancient Greek, Syriac, or in Latin… Repeated invocations that, in this world,are not found facing an empty sky. The mystery remains, unexplained. Theinvisible has not vanished, absorbed by the tangible. In the face of a sa-turated world that is wasting away and consuming itself, there remain

voices that let another echo be heard.This disc provides living testimony to that. It is necessary to let oneself becarried away by such inspiration, give oneself up to such a sacred diversityof languages that it inhabits and at last make oneself receptive to onceagain hear the murmur of the invisible…The combination of the ancient and the contemporary in these recordingscrosses time. It is a 'heritage that is preceded by no testament', a legacythat comes down to us and is not abolished, living epiphanies of whichwe are too often orphaned.The film Of Men and Gods reminded us, in images, of the story of themonks of Tibhirine. Their faithful presence, their torments and fears facingobscurantism, their sympathetic ear and their gift. This disc, Sacred Me-diterranean, lets us share, in music, a comparable experience. The subtletyof the sound matter assembled here invites meditation, a form of desti-tution and, once the sadness of the world is surmounted, the intimate ex-perience of joy.

Writer, essayist, founder of Rencontres d’Averroès and of the periodicalLa pensée de midi, in charge of programming cultural events for MuCEM(Museum of European and Mediterranean Civilisations), Marseilles

La Méditerranée sacrée par Thierry Fabre

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Avec les éléments, depuis quelques années, j’ai la volonté de créer desprogrammes où se côtoient musiques anciennes et contemporaines. Autourd’une thématique conceptuelle ou géographique, ils permettent d’alliergrand répertoire et découvertes. Mais pourquoi le thème de la Méditerranée Sacrée ? le sujet était vaste, etil fallait choisir un chemin, prendre en compte les questions de diapason,de tempérament. Plus profondément je crois, une envie d’aller puiser dansles racines de notre culture ; une conviction, par mon éducation, mon lieude vie, ma personnalité, d’appartenir au « Sud » de l’Europe. Une attirancepour l’Espagne tout jeune, des voyages en Grèce, en Italie, puis à Jérusalem,au Maghreb et au Liban. L’idée première était de faire entendre des œuvres chantées dans deslangues anciennes du bassin méditerranéen. Le latin s’imposait, maiségalement, l’hébreu, le grec ancien, l’arabe, le syriaque. J’ai écarté enpremier lieu les monodies byzantines, la musique traditionnelle arabe.Le chœur, interprète de la musique «occidentale», n’allait pas être à saplace dans ces univers.J’ai donc choisi tout d’abord des œuvres du répertoire ancien de notre ci-vilisation chrétienne latine. Les Répons des Ténèbres de Gesualdo, le OVos Omnes de Vittotia, le Crucifixus de Lotti se sont imposés rapidementcomme des chefsd’œuvres de la polyphonie de la Renaissance ou dudébut de l’époque baroque. Les œuvres en hébreu de Salomone Rossi,contemporain de Monteverdi à Mantoue, écrites pour introduire la poly-phonie à la synagogue, ont trouvé leur place dans ce corpus. Pour le grec ancien et l’arabe, il me paraissait évident qu’il fallait faireappel à des compositeurs contemporains. Alexandros Markeas a choisid’écrire une pièce sacrée à partir des Bacchantes d’Euripide. Zad Moul-taka, a proposé Lama Sabaqtani, les Sept dernières paroles du Christ en

syriaque, langue écrite la plus proche de l’araméen. Au moment de l’en-registrement, alors qu’une pièce en arabe manquait à ce programme,Zad Moutaka a rajouté Mèn èntè, sur un poème mystique de Husayn Man-sour Hallâj. Il répondait ainsi à sa façon à l’exigence de faire sonner lamonodie dans ce parcours méditerranéen. On la retrouve dans le surpre-nant Ave Maria de Giacinto Scelsi, dans certains des versets du Kaddishde Rossi, et traitée en canon, dans le O Virgo Splendes du Llibre vermell deMontserrat, la pièce la plus ancienne du disque.Donné plus de trente fois en concert, enregistré par la radio et la télévi-sion, ce programme n’a cessé d’évoluer, se ciselant au fil du temps pouratteindre son point d’équilibre et de maturité.

Joël Suhubiette

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With Les Éléments, for the past few years, I have sought to create pro-grammes in which early and contemporary music rubs shoulders. Arounda conceptual or geographical theme, they allow for combining the 'greatrepertoire' and discoveries. But why the theme of the Sacred Mediterra-nean? The subject is vast, and a path had to be chosen, taking into accountquestions of diapason and temperament. More profound, I believe, was adesire to go and draw from the roots of our culture, and the conviction ofbelonging to the 'South' of Europe through my upbringing, my place oflife and my personality. When I was quite young, I was attracted to Spain,and later travelled in Greece, Italy, then Jerusalem, North Africa and Leba-non. The primary idea was to present works sung in the ancient languages ofthe Mediterranean basin. Latin imposed itself, as did Hebrew, ancientGreek, Arabic and Syriac. Firstly, I excluded Byzantine monodies and tradi-tional Arab music since the chorus, interpreter of 'Western' music, was notgoing to find its place in that universe. Therefore, I first of all chose worksfrom the 'early' repertoire of our Christian Latin civilisation. Gesualdo's Te-nebrae Responsoria, Victoria's O vos omnes, and Lotti's Crucifixus quicklyimposed themselves as masterpieces of polyphony from the Renaissance

or the beginning of the Baroque era. The works in Hebrew by SalomoneRossi, a contemporary of Monteverdi at Mantua, written to introduce po-lyphony in the synagogue, also have their place in this corpus. For the ancient Greek and Arabic, it seemed obvious to me that we had toresort to contemporary composers. Alexandros Markeas chose to write asacred piece based on Euripides' Bacchantes. Zad Moultaka proposed LamaSabaqtani, the Seven Last Words of Christ in Syriac, the written languageclosest to Aramaic. At the time of recording, since a the programme lackeda piece in Arabic, Zad Moultaka added Mèn èntè, on a mystical poem byHusayn Mansour Hallâj. He thereby responded, in his own way, to the re-quirement of including monody in this Mediterranean itinerary. We find itagain in Giacinto Scelsi's surprising Ave Maria, in some of the verses ofRossi's Kaddish, and, treated in canon, in the O Virgo splendens from theLlibre vermell de Montserrat, the oldest piece on the disc.Given more than thirty times in concert, recorded by radio and television,this programme has continued to evolve, refining itself over time to achieveits point of equilibrium and maturity.

Joël Suhubiette

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sopranos

Cécile DIBON sauf 2,3 et 4Cyprile MEIER sauf 2,3 et 4Eliette PARMENTIER 2,3 et 4Françoise ROUDIER 1, 5, 6, 10, 11,12,13Julia WISCHNIEWSKI sauf 2,3 et 4

altos

Pascal BERTIN 4Frédéric BETOUS sauf 2 et 4Joëlle GAY sauf 2 et 4Brigitte LE BARON 5, 6, 7,8, 9, 10,11,12,13Cécile PILORGER sauf 2, 4 & 14Marc PONTUS 1, 3, 5, 10, 11, 13Sophie TOUSSAINT 14

ténors

Olivier COIFFET 1, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 12,14Edouard HAZEBROUCK 5, 11,13Marc MANODRITTAHervé SUHUBIETTE sauf 4Pierre VIE sauf 4

basses

Didier CHEVALIER Cyrille GAUTREAU sauf 4Jean-Louis GEORGEL 5,13Matthieu HEIM sauf 2, 4, 14Pierre JEANNOT 1,3, 6, 12, 14Christophe SAM

Chanteurs Les éléments

Remerciements / Special thanks to Thierry Besche et le GMEA, CNM

d’Albi, Thierry Fabre, Stéphane Gil, Guillaume de Sampaio,

Zad Moultaka, Alexandros Markeas

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1. O vos omnes - Répons des Ténèbres du Samedi Saint - Carlo Gesualdo (1560-1613) latin

O VOS OMNES

O VOS OMNES QUI TRANSITIS PER VIAM

ATTENDITE ET VIDETE SI EST DOLOR SIMILIS SICUT DOLOR MEUS. ATTENDITE, UNIVERSI POPULI, ET VIDETE DOLOREM MEUM.

O vous tous qui passez, regardez, et voyez, S'il est douleur pareille à la douleur de mon cœur. Regardez, peuples de toutes nations, et voyez ma douleur.S'il est douleur pareille à la douleur de mon cœur.

O all ye that pass by the way, attend, and see,whether there be any sorrow like my sorrow.Hear, all people, and see my sorrow,whether there be any sorrow like my sorrow

2. Ave Maria - Three Latin Prayers - Giacinto Scelsi (1905-1988) latin

AVE MARIA GRATIA PLENA

AVE BENEDICTA TU IN MULIERIBUS AVE

ET BENEDICTUS FRUCTUS VENTRIS TUI, JESUS

AVE SANCTA MARIA

AVE MARIA MATER DEI

ORA PRO NOBIS PECATORIBUS

NUNC ET IN HORA MORTIS NOSTRAE.AMEN

Ave Maria, pleine de grâcesTu es bénie entre toutes les femmesEt Jésus, le fruit de tes entrailles est béniAve Maria, Mère de DieuPrie pour nous, pécheursMaintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Hail Mary, full of grace,blessed are you among women,and blessed is the fruit of your womb, Jesus.Holy Mary, Mother of God,Pray for us sinners,Now and at the hour of our death. Amen.

3. O vos omnes - Tomás Luis de Victoria (1548-1611) latin texte voir 1.

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4. Mèn èntè - sur un poème d’Abû `Abd Allah al-Husayn Mansur al-Hallaj (857/244 Hégire - 922/309) Zad Moultaka (1967)arabe - Commande de l’empreinte digitale (2010)

Muqatta’a X, traduction française de Louis Massignon, translation after M. EliadeJ’ai vu mon Seigneur avec l’œil du cœur, et Lui dis : « Qui es-Tu ? » Il me dit : « Toi ! »Mais, pour Toi, le « où » n’a plus de lieu, le « où » n’est plus, quand il s’agit de ToiEt il n’y a pas pour l’imagination d’image venant de Toi qui lui permette d’approcher où Tu es !Puisque Tu es Celui qui embrasse tout lieu, jusqu’au-delà du lieu, où donc es-Tu, Toi ?

I saw my Lord with the eye of my heart. He said, "Who are you?" I said, "I am You."You are He Who fills all place, but place does not know where You are.In my subsistence is my annihilation; In my annihilation, I remain You.

5. Barechu - Salomone Rossi (1570-1630) hébreu

Bénissez le Seigneur digne de bénédictions,Béni soit le Seigneur digne de bénédictions à jamais! Blessed is the Lord, the blessed One for all eternity

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6. Jerusalem, surge - Répons des Ténèbres du Samedi Saint - Carlo Gesualdo (1560-1613) latin

JERUSALEM, SURGE, ET EXUE TE VESTIBUS JUCUNDITATIS; INDUERE TE CINERE ET CILICIO:QUIA IN TE OCCISUS EST SALVATOR ISRAEL. DEDUC QUASI TORRENTEM LACRIMAS PER DIEM ET NOCTEM, ET NON TACEAT PUPILLA OCULI TUI.

Lève-toi, Jérusalem, et dépouille tes habits de réjouissance ; Couvre-toi de la cendre et du cilice:Car chez toi le Sauveur d’Israël a été mis à mort.Laisse couler tes larmes en torrent, jour et nuit, et que tes yeux ne connaissent plus de repos.

7-9. Trois fragments des Bacchantes - Euripide (~480-~406) - Alexandros Markeas (1965)grec ancien - Commande 2009 du chœur Les éléments I. Euripide, traduction française d’après Henri Berguin. Translated byT. A. Buckley. London & Henry G. Bohn. Bacchantes / Bac 120-164

Arise, O Jerusalem, and put off thy garments of joy; Put on ashes and sackcloth:For in thee was slain the Saviour of Israel.Shed thy tears like a torrent, day and night,And let not the apple of thine eye be dry.

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O obscure demeure des Courètes grottes divines de la Crète, berceau de Zeus !C'est là, dans ces antres des Corybantes au casque triple que des guerriers tendaient vers moi sur le cercle de bois la peau sonore, mêlant leson du tambourin au souffle doux des flûtes phrygiennes.Dans les mains de leur mère Rhéa ils le déposèrent, pour accentuer les cris d'« Évohé ! » des Bacchantes. Les Satyres, en délire, l'obtinrent dela Déesse-Mère et le firent sonner dans les danses des fêtes qui plaisent à Dionysos. Il lui est doux, sur la montagne, après la course de la troupe bruyante, de se laisser tomber sur le sol. De porter la dépouille sacrée du faon, dechasser le bouc et de l'égorger pour boire son sang, pour manger sa chair crue. De s'élancer sur les monts de Phrygie, de Lydie, quand Bromios,le premier, crie : Évohé!. Le sol ruisselle de lait, de vin, du nectar des abeilles; on croit sentir s'élever la fumée de l'encens du Liban. Bacchos,tient comme une torche la tige d'où sort la flamme rouge, précipite sa course, stimulant les chœurs vagabonds, les excitant de ses cris, jetantdans l'air sa chevelure voluptueuse. En même temps, avec des clameurs de joie, il fait retentir ces mots : « Oh ! allez, Bacchantes. Oh ! allez,Bacchantes, dans la volupté du Tmôlos qui roule ses flots d’or, sur vos tambourins au sourd grondement, chantez Dionysos ! Célébrez au crid’Évohé !, au milieu des cris et des clameurs de Phrygie, tandis que l'harmonieux lôtos, flûte sacrée, fait retentir ses accords qui s'unissent àvos transports. A la montagne ! à la montagne! » Alors, joyeuse, comme la cavale avec sa mère dans le pré nourricier, la joyeuse Bacchantes'élance et bondit.

O secret chamber of the Kouretes and you holy Cretan caves, parents to Zeus, where the Korybantes with triple helmet invented for me in theircaves this circle, covered with stretched hide; and in their excited revelry they mingled it with the sweet-voiced breath of Phrygian pipes and handedit over to mother Rhea, resounding with the sweet songs of the Bacchae; nearby, raving Satyrs were fulfilling the rites of the mother goddess, andthey joined it to the dances of the biennial festivals, in which Dionysus rejoices. He is sweet in the mountains, whenever after the running dance he falls on the ground, wearing the sacred garment of fawn skin, hunting theblood of the slain goat, a raw-eaten delight, rushing to the Phrygian, the Lydian mountains, and the leader of the dance is Bromius, evoe! Theplain flows with milk, it flows with wine, it flows with the nectar of bees. The Bacchic one, raising the flaming torch of pine on his thyrsos, like thesmoke of Syrian incense, darts about, arousing the wanderers with his racing and dancing, agitating them with his shouts, casting his rich locksinto the air. And among the Maenad cries his voice rings deep: “Go, Bacchae, go, Bacchae, with the luxury of Tmolus that flows with gold, sing ofDionysus, beneath the heavy beat of drums, celebrating in delight the god of delight with Phrygian shouts and cries, when the sweet-soundingsacred pipe sounds a sacred playful tune suited to the wanderers, to the mountain, to the mountain!” And the Bacchante, rejoicing like a foal withits grazing mother, rouses her swift foot in a gamboling dance.

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FRAGMENT 2 : Bacchantes / Bac 370-430

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Sainteté, vénérable entre les dieux, Sainteté, qui parcours la terre sur tes ailes d'or, entends-tu ces paroles de Penthée ? Entends-tu ses outragessacrilèges contre Bromios, le fils de Sémélé, qui dans les festins aux belles couronnes tient le premier rang parmi les Bienheureux ? C'est à luique revient de conduire les chœurs des flûtes, de rire, d'apaiser les soucis quand jaillit au banquet des dieux le jus éclatant de la grappe, etque, dans les festins aux couronnes de lierre, le cratère enveloppe de sommeil les hommes. Les bouches sans frein, la démence sans loi s'abîment dans le malheur. Pourtant une vie tranquille et sage reste à l'abri du tourment et sauve-garde la maison. Ils sont loin dans l'éther les Ouranides, habitants du ciel, mais ils voient les actions des mortels. Science n'est pas sagesse, lessentiments qui dépassent l’humain abrègent l’existence. Pour cette raison, qui vise trop haut perd la jouissance de l’instant ? Tel est le caractèredes insensés et des hommes aux mauvais conseils. Chypre, île d'Aphrodite, demeure des Amours qui charment les cœurs mortels, accueille-moi ! A Paphos que les cent bouches du fleuve barbarefécondent de leurs eaux, à défaut de pluies ! au séjour qu'on dit le plus beau, à Piérie ! Aux vallons sacrés de l'Olympe ! Conduis-moi, Bromios,qui présides les Bacchanales ! Là sont les Grâces, là le Désir. Là les orgies sont permises aux Bacchantes. Ce dieu, ce fils de Zeus se plaît aux festins joyeux. Il aime la Paix, mère de l'opulence, déesse nourricière d'enfants. A l'homme riche comme aupauvre il donne également les délices du vin dissipateur de chagrins. Mais il hait quiconque ne se soucie pas exclusivement de passer et lesjours et les douces nuits de son existence dans la joie. Loin de nous les pensées ambitieuses et les excès d’orgueil, mortels ! Ce dont la foule, lafoule modeste, fait sa loi, ce qu'elle pratique, je l'approuve !

Holiness, queen of the gods, Holiness, who bear your golden wings along the earth, do you hear these words from Pentheus? Do you hear hisunholy insolence against Bromius, the child of Semele, the first deity of the gods at the banquets where guests wear beautiful garlands? He holdsthis office, to join in dances, to laugh with the flute, and to bring an end to cares, whenever the delight of the grape comes at the feasts of thegods, and in ivy-bearing banquets the goblet sheds sleep over men.Misfortune is the result of unbridled mouths and lawless folly; but the life of quiet and wisdom remain unshaken and hold houses together. Thoughthey dwell far off in the heavens the gods see the deeds of mortals. But cleverness is not wisdom, nor is thinking on things unfit for mortals. Lifeis short, and on this account the one who pursues great things does not achieve that which is present. In my opinion, these are the ways of madand ill-advised men.Would that I could go to Cyprus, the island of Aphrodite, where the Loves, who soothe mortals' hearts, dwell, and to Paphos, fertilized withoutrain by the streams of a foreign river flowing with a hundred mouths. Lead me there, Bromius, Bromius, god of joy who leads the Bacchae, to Pieria,beautiful seat of the Muses, the holy slope of Olympus. There are the Graces, there is Desire; there it is lawful for the Bacchae to celebrate theirrites.The god, the son of Zeus, delights in banquets, and loves Peace, giver of riches, goddess who nourishes youths. To the blessed and to the lessfortunate, he gives an equal pleasure from wine that banishes grief. He hates the one who does not care about this: to lead a happy life by day andfriendly night and to keep his wise mind and intellect away from over-curious men. What the common people think and adopt, that would I accept.

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Innombrables sont les manifestations de la volonté divine; innombrables aussi les événements que les dieux accomplissent contre notre at-tente. Ceux que nous attendions ne se réalisent pas ; ceux qu'on n'attendait pas, un dieu leur ouvre la voie.Tel est le dénouement de ce drame.

Many are the forms of divine things, and the gods bring to pass many things unexpectedly; what is expected has not been accomplished, but thegod has found out a means for doing things unthought of. So too has this event turned out.

10. O virgo splendes hic in monte celso - Llibre vermell de Montserrat (XIVe siècle) latin

Red Book of Montserrat, or Llibre Vermell

O VIRGO SPLENDENS HIC IN MONTE CELSO

MIRACULIS SERRATO FULGENTIBUS UBIQUE,QUEM FIDELES CONSCENDUNT UNIVERSI.EIA PIETATIS OCCULO PLACATO CERNE LEGATOS

FUNE PECCATORUM, NE INFERNORUM ICTIBUS GRAVENTUR,SED CUM BEATIS TUA PRECE VOCENTUR.

FRAGMENT 3 : Bacchantes / Bac 1390

O Vierge qui étincelle ici sur le mont élevéOù les miracles rayonnent partoutQue les fidèles du monde entier gravissentRegarde avec l’œil de la bienveillanceCeux qui sont attachés par la corde dupéchéAfin qu’ils ne soient pas écrasés par lescoups des puissances infernalesMais qu’ils soient appelés par ta prièreparmi les bienheureux

O resplendent Virgin, here on the miraculousmountaincleft everywhere by dazzling wonders,and which all of the faithful climb.Behold with the merciful eye of love thoseenmeshed in the bonds of sin,that they will not have to endure the blows ofhell,But rather will be named among the blessedthrough your intercession.

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11. Kaddish - Salomone Rossi (1570-1630) hébreu

Que le nom du Très-Haut soit exalté et sanctifié dans le monde qu’Il a créé selon sa volonté. Que Son règne soit proclamé de nos jours et du vivant de la maison d’Israël, dans un temps prochain. Amen. Que le nom de l’Eternel soit béni à jamais et dans toute l’éternité. Béni, loué, célébré, honoré,exalté, vénéré, admiré et glorifié soit le nom du Dieu Très-saint au-dessus de toutes les bénédictions, de tous les cantiques et hymnes de louangesqui peuvent être proférés dans ce monde. Amen. Qu’une paix parfaite et une vie heureuse nous soient accordées par le Ciel, à nous et à tout Israël. Que Celui qui entretient l’harmonie dans les sphères célestes la fasse régner parmi nous et parmi tout Israël. Amen.

May His great name be sanctified and magnified in the world which He created according to His will. And may His kingdom reign in our lives andour days and in the lives of the whole house of Israel speedily and at a close time. AmenMay His great name be blessed forever and ever. Blessed, praised, glorified, raised up, exalted, adored, and lauded be His holy name, blessed beHe. Above all blessings, songs, praises, and consolations. Which are said in the world. AmenMay there be great peace from the heavens and life upon us and all Israel. Who makes peace in His heights may He make peace upon us and uponall Israel. Amen

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12. Aestimatus sum Répons des Ténèbres du Samedi Saint - Carlo Gesualdo (1560-1613) latinPsaume / Psalm 87/88

AESTIMATUS SUM CUM DESCENDENTIBUS IN LACUM,FACTUS SUM SICUT HOMO SINE ADJUTORIO,INTER MORTUOS LIBER. POSUERUNT ME IN LACU INFERIORI,IN TENEBROSIS ET IN UMBRA MORTIS.

13. Crucifixus a 8 voce - Antonio Lotti (1665-1740) latin

CRUCIFIXUS ETIAM PRO NOBIS: SUB PONTIO PILATO PASSUS, ET SEPULTUS EST.

Qui a été crucifié pour nous, a souffert sous Ponce Pilate, et a été enseveli.

[He was] crucified even for us, under Pontius Pilate: [he] suffered and was buried.

Je suis de ceux qui descendent dans le lac Je suis ainsi que l'homme sans soutien, libredans la mort Ils me déposèrent dans le lac inférieur, Dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort

I am counted with them that go down into the pit:I am as a man that hath no strength: free amongthe dead.They have laid me in the lowest pit,in darkness, in the deeps.

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14. Lama Sabqtani - Les Sept dernières Paroles du Christ - Zad Moultaka (1967) syriaqueCommande 2009 de Musique Nouvelle en Liberté.

Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu’ils font.Father, forgive them, for they know not what they do. (Lc 23,43

En vérité, je te dis : aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. Verily, thou shalt be in Paradise to-day with me. (Lc 23,43)

Femme, voici ton fils.Puis au disciple, voici ta mère.See, O woman! here behold thy Son beloved.And to the disciple, “Here is your mother”(Jn 19, 26-27)

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ?God, my Father, why hast thou forsaken me?(Mt 27,46 ; Mc 15,34 ; Ps 22,1)

Jésus dit pour que l’Écriture s’accomplisse : J’ai soif I am athirst! (Jn 19,28)

Tout est accompli / It is finished!(Jn 19,30)

Père, entre Tes mains, je remets mon espritFather, into Thy hands I commend my soul. (Lc 23,46)

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Est-il opportun de consacrer un enregistrement à la Méditerranée ? Y-a-t-il, au-delà des musiques traditionnelles et des fadaises sucrées de té-nors gominés, un « style » méditerranéen dont puissent se réclamer desmusiques savantes de compositeurs nés à des époques différentes maisdans cette aire géographique dont l’unité fut si bien définie par FernandBraudel ? De cet insondable puits à fantasme, qu’il me soit permis d’évoquerquelques souvenirs, quelques sensations. Il y a le souvenir de mon ar-rière grand-mère, que je n’ai connue que vêtue de noir et toujours sou-riante, malheureusement trop vieille pour discrètement ramasser lecrottin de cheval afin de fertiliser son jardin. Il y a aussi celui de mongrand-père, rentrant sempiternellement bredouille de la chasse mais im-prégné des parfums de la garrigue, récupérant l’eau de vaisselle pourarroser ses salades. Souvenirs bien peu musicaux, mais qui évoquentdes hommes travaillant une terre difficile, assoiffée. La terre est au cen-tre des préoccupations de ces gens, comme elle est au centre du nomde leur mer. Ce sont des gens souriants malgré tout, bons mais austères,et, dans un sens, presque ascètes. Austères, ascétiques, comme le sontles musiques de Vittoria ou de Gesualdo. Allant à l’essentiel comme

l’œuvre de Zad Moultaka. L’austérité violente du calcaire aveuglant ou le chant cinglant des cigalespeuvent rendre fou : les anciens grecs le savaient déjà. Pour conjurer lafolie, pour oublier l’angoisse d’une issue que l’on sait fatale, il faut chan-ter et prier, ce qui, pour les premiers hommes des rivages, revient aumême. Ils ont donc chanté ce chant profond, sombre, qui ne s’accordeque quelques volutes pour s’enlacer amoureusement dans la fumée descierges qui grésillent dans la pénombre.Il n’y a pas de style musical que l’on puisse dégager des pièces de cetenregistrement. Il n’y a que des sensations inexplicables, des douceurset des parfums fragiles de matin d’été dans les villes encore endormies...Il y a surtout des hommes qui ont travaillé la matière musicale avec res-pect et économie, comme une terre que l’on sait difficile mais qui, si onl’aime et lui rend grâce, peut donner les fruits les plus magiques, desfruits de vie.

Jean-Marc Aymesdirecteur artistique de l’enregistrement

claveciniste, fondateur et directeur du Concerto Soave

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Is it timely to devote a recording to the Mediterranean whose unity wasso well defined by Fernand Braudel ? Beyond various forms of traditionalmusic or sugary, insipid songs sung by crooners with slicked-back hair, isthere a Mediterranean 'style' to which art music by composers, born indifferent eras but in this geographical area, can lay claim? From this bottomless well of fantasy, may I be permitted to evoke a fewmemories, a few sensations? There is the memory of my great-grandmo-ther, whom I knew only dressed in black and always smiling, unfortunatelytoo old to discreetly pick up horse dung to fertilise her garden. Or that ofmy grandfather, eternally returning home empty-handed from huntingbut impregnated with the scents of the garrigue, recycling dishwater forwatering his lettuces. These memories have nothing to do with music butevoke people cultivating a difficult, thirsting earth. That earth is at thecentre of the preoccupations of those people, as it is at the centre of thename of their sea. These are people who smile in spite of adversity, goodpeople but austere and, in a sense, almost ascetic. Austere, ascetic, likethe music of Victoria or Gesualdo, and getting down to the basic essentialslike the oeuvre of Zad Moultaka.

The violent austerity of the dazzling limestone or the deafening drone ofthe cicadas can drive one mad: the ancient Greeks already knew that. Toconjure madness, to forget the anguish of an outcome that you know willbe fatal, it is necessary to sing and pray; for the first men on these shores,that came down to the same thing. They therefore sang this profound,sombre song, which allows itself only a few volutes to intertwine amo-rously in the smoke of candles sputtering in the half-light.There is no single musical style that can be defined from the pieces onthis recording. There are only inexplicable sensations, pleasures and fragileperfumes of summer mornings in towns that are still asleep... Above all,there are men who have worked the musical matter with respect and eco-nomy, like an earth known to be difficult but which, if one loves it andgives thanks for it, can produce the most magical fruits, the fruits of life.

Jean-Marc Aymesartistic director for the recording,

harpsichordist, founder and director of Concerto Soave

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Index des compositeurs

Llibre Vermell de Montserrat (anonyme XIVe siècle)Au moyen-âge, l’abbaye de Montserrat en Catalogne est un grandcentre de pèlerinage à la Moreneta, la Vierge noire, patronne de laCatalogne, après son apparition au IXe siècle dans une caverne dela montagne sacrée. Dès le XIIe siècle, l’abbaye devient un des cen-tres musicaux les plus importants de la Méditerranée chrétienneavec la création de l’Escolania, école où les garçons apprennent àchanter et participent aux offices religieux.Au XIVe siècle les moines créent un corpus nommé Llibre Vermell(livre vermeil à cause de sa couverture rouge). Ce recueil de texteset de cantiques est un des joyaux de la musique européenne del’époque, même si leur facture reste attachée à la tradition.

Tomás Luis de Victoria (1548-1611)Avec 20 messes, 44 motets, 16 Magnificat, 2 Passions, un nombreimportant de pièces pour la Semaine Sainte et de nombreux offices,il est reconnu comme l’un des plus grands polyphonistes espagnolsde son temps. Il a pour contemporains Palestrina à Rome, Rolandde Lassus à Munich, William Byrd en Angleterre...Tomás Luis de Victoria étudie la musique dans sa ville natale d’Avila(Espagne) où il est enfant de chœur à dix ans. Il part à dix-neuf ansétudier la théologie et la musique à Rome chez les Jésuites du Col-legio Germanico auprès d’étudiants de toutes nationalités. Il est ledisciple de Palestrina, maître de chapelle et de chant au Séminaireromain dont l’influence sera décisive et auquel il succède en 1573.Il est ordonné prêtre en 1575 et retourne en Espagne en 1587, où il

Composers index

Llibre vermell de Montserrat (anonymous, 14th c.)Going back to the 12th century, the abbey of Montserrat in Catalonia hasbeen a great centre of pilgrimage to the Moreneta, the Black Virgin, patronsaint of Catalonia, following her apparition in the 9th century in a cave ofthe sacred mountain. As of the 12th century, it became one of the most in-fluential musical centres of the Christian Mediterranean with the foundingof the Escolania, a school where boys learn to sing and participate in reli-gious services. In the 14th century, the monks put together a corpus calledthe Llibre Vermell (vermilion book, so named for the colour of its binding).This collection of texts and hymns is one of the gems of European music ofthe period, even though the construction remains attached to tradition.

Tomás Luis de Victoria (1548-1611)With 20 Masses, 44 motets, 16 Magnificats, two Passions, a large numberof pieces for Holy Week and various services, Tomás Luis de Victoria is re-cognised as one of the greatest Spanish polyphonists of his time. Hiscontemporaries included Palestrina in Rome, Roland de Lassus in Munichand William Byrd in England.He studied music in his birthplace of Avila where he was a choirboy as ofthe age of ten.When he was 19, he went to study theology and music with the Jesuits ofthe Collegio Germanico in Rome, mingling with students of all nationalities.He was the disciple of Palestrina, maestro di cappella and singing teacherat the Roman Seminary, whose influence would be decisive. After succee-ding his master in 1573, he was ordained into the priesthood in 1575 and,

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refuse plusieurs postes qu’on lui propose pour entrer au service del'impératrice Marie d'Autriche (veuve de l'empereur Maximilien II,sœur du roi Philippe II, fille de Charles Quint). Puis il la suit au cou-vent royal des Clarisses déchaussées à Madrid où elle s’est recluse.En 1603, c’est encore pour elle qu’il compose son grand chef-d'œu-vre l’Officium defunctorum, requiem à six voix, écrit à l’occasion deses funérailles.

Carlo Gesualdo (1560-1613)Né dans la famille princière de Venosa, qui aura donné un cardinal(Alfonso Gesualdo), un saint (Charles Borromée) et un pape (Gio-vanni Angelo Medici, Pie IV), Carlo Gesualdo est un des plus grandsgénie de l’histoire de la musique. Il épouse l’ardente Maria d'Avalos,sa cousine qu’il assassine quatre ans plus tard ainsi que Fabriziod’Andria, son amant. Ce drame fait grand bruit et inspire les poètes,du Marino au Tasse, et les romanciers, de Brantôme à AnatoleFrance... Le “musicien et meurtrier” se replie alors sur ses terres oùil compose avec véhémence. Il se remariera avec Éléonore d'Este etvivra entouré d’une cour de musiciens.Ses contemporains, Lassus, Dowland, passent tous par la cour bril-lante de Ferrare qu’il fréquente pour un temps et où il rencontreLuzzasco Luzzaschi. Il retourne ensuite au berceau de ses ancêtrespour y vivre un violent mysticisme proche de la folie. Grand amateur de poésie, il est reconnu pour ses six livres de ma-drigaux aux audaces harmoniques surprenantes. Il laisse égalementune production de musique sacrée d’une grande ferveur avec deuxlivres de Sacrae Canciones et des Répons des Ténèbres pour la Se-maine Sainte.

in 1587, returned to Spain and. There, he refused several positions thatwere offered him, preferring to enter the service of the Dowager EmpressMaria of Austria (widow of Emperor Maximilian II, sister of King Philip IIand daughter of Charles V), who had retired to the Convent of the RoyalBarefoot Nuns in Madrid. In 1603, it was again for her that he composedhis great masterpiece, the Officium defunctorum a 6, a requiem writtenfor her funeral service.

Carlo Gesualdo (1560-1613)Born in the princely family of Venosa that has given a cardinal (Alfonso Ge-sualdo), a saint (Charles Borromée) and a pope (Giovanni Angelo Medici,Pio the IVth), Carlo Gesualdo was one among the greatest geniuses of thehistory of music. He married the ardent Maria d'Avalos, his cousin whomhe murdered four years later, along with her lover Fabrizio d'Andrea. Thedrama caused quite a stir and inspired poets from Marino to Tasso. He thenwent to live on his country estate and compose. He would remarry (Eleo-nora d'Este) and live surrounded by a court of musicians.His contemporaries, including Lassus, and Dowland, all passed throughthe brilliant court of Ferrara, which he again frequented for awhile andwhere he met Luzzasco Luzzaschi. He then returned to the birthplace ofhis ancestors where he lived a violent mysticism verging on madness. A great lover of poetry, he is recognised for his six books of madrigals withtheir surprising, daring innovations in harmony. He also left a quantity offervent sacred music, including two books of Sacrae Cantiones and Tene-brae Responsoria for Holy Week.

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Salomone Rossi (1570-1630)Salomone Rossi est né à Mantoue où il passera la plus grande partiede sa vie. Il fréquente la cour des Ducs de Gonzague, auxquels ildédie plusieurs pièces et écrit un important corpus de madrigauxproches par le style des premiers livres de Monteverdi avec qui il aétudié et collaboré. Il s’intéresse à la musique liturgique juive dontil s’inspirera pour composer Hashirim asher lish’lomo (les chants deSalomon), important recueil de 33 psaumes, hymnes et chants pourla synagogue en hébreu. C’est avec cette œuvre unique en son genreà l’époque, rompant avec la tradition monodique hébraïque pourfaire accéder la culture juive à la polyphonie, qu’il sera reconnu parla postérité.

Antonio Lotti (1665-1740)Né à Hanovre ou son père Matteo était maître de chapelle, AntonioLotti étudie avec Legrenzi à Venise et chante en alto dans le chœurde la basilique Saint Marc dès 1687.En 1704, il y obtient le poste de premier organiste qu’il occuperajusqu’en 1736 où il sera nommé Primo maestro di cappella. S’il écritprincipalement de la musique religieuse pour la chapelle Saint Marcet pour le chœur de femmes de l’Ospedale degli incurabili, Lotti com-pose également 16 opéras, des oratorios et des cantates a voce soladans le style italien de l’époque. Beaucoup de ses compositions sa-crées, dont le célèbre Crucifixus a 8 voce resteront au répertoire duchœur de Saint Marc jusqu’au début du XIXe siècle.

Salomone Rossi (1570-1630)Salomone Rossi was born in Mantua where he would spend most of hislife, frequenting the court of the Gonzagas, to whom he dedicated severalpieces. He wrote a large body of madrigals, close in style to the first booksof Monteverdi with whom he studied and collaborated. He became inte-rested in Jewish liturgical music from which he took inspiration to composeHashirim asher lish’lomo (Songs of Solomon), an important collection of33 psalms, hymns and chants in Hebrew for the synagogue. It was withthis work, unique at the time, breaking with the monodic Hebrew traditionto give Jewish culture access to polyphony, that he would be recognisedby posterity.

Antonio Lotti (1665-1740)Born in Hanover where his father, Matteo, was Kapellmeister, Antonio Lottistudied with Legrenzi in Venice and sang alto in the choir of St Mark's Ba-silica as of 1687. In 1704, he obtained the position of principal organistthere, which he would occupy until 1736 when appointed Primo maestrodi cappella. Although he primarily wrote religious music for the St Mark'schapel and for the women's choir of the Ospedale degli incurabili, Lottialso composed 16 operas, oratorios and cantatas a voce sola in the Italianstyle of the period. Many of his sacred compositions, including the famousCrucifixus a 8 voce, would remain in the repertoire of the Saint Mark'schoir up until the beginning of the 19th century.

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Giacinto Scelsi (1905-1988)Issu d’une famille aristocrate italienne, Giacinto Scelsi, compositeur,poète et essayiste, improvise au piano avant d’étudier la composi-tion avec Giacinto Sallustio (à Rome), Egon Koehler (à Genève) etWalter Klein (à Vienne). Ses premières œuvres naissent en 1929 et,dès 1936, il compose des pièces dodécaphoniques. Il voyage enOrient, en Inde et en Afrique, se nourrit de la philosophie boud-dhiste, et renouvelle sa technique de composition à partir de 1952.Il travaille alors sur la texture du son, recourt à une harmonie sta-tique avec des fluctuations minimales de timbre et une inflexion mi-crotonale. Giacinto Scelsi compose pour tous les genres, exceptél’opéra et la scène. Rarement jouée auparavant, son œuvre est adu-lée depuis les années 1970.*

Alexandros Markeas (1965)Alexandros Markeas étudie le piano, la musique de chambre etl'écriture au Conservatoire national d'Athènes, puis au Conservatoirenational supérieur de Paris avec Alain Planès pour le piano, Guy Rei-bel, Michaël Levinas, Laurent Cuniot et Luis Naón pour la composi-tion. En 1997-1998, il suit le Cursus de composition de l'Ircam et de1999 à 2001, il est résident à la Villa Médicis de Rome. Il est l'auteurde nombreuses pièces instrumentales, vocales et électroacous-tiques. Cherchant à enrichir son travail au contact de différents do-maines d'expression – texte, théâtre, arts plastiques, architecture–, il s'intéresse particulièrement au théâtre musical, à la musiquepour l'image, à l'improvisation, aux musiques traditionnelles de laGrèce et de différentes cultures, ainsi qu'à la pédagogie.*(* Sources : CDMC – Centre de documentation de la musique contem-poraine)

Giacinto Scelsi (1905-1988)Born into an aristocratic Italian family, Giacinto Scelsi, composer, poet andessayist, improvised at the piano before studying composition with GiacintoSallustio (in Rome), Egon Koehler (in Geneva) and Walter Klein (in Vienna).His earliest works saw the day in 1929 and, beginning in 1936, he compo-sed dodecaphonic pieces. He travelled in the Orient, India and Africa, witha staple diet of Buddhist philosophy, and renewed his compositional tech-nique as of 1952. He then worked on the texture of sound, resorting to astatic harmony with minimal fluctuations of timbre and microtonal inflec-tion. Giacinto Scelsi composed in all genres except for opera and the stage.Rarely played prior to the 1970s, his oeuvre has since been adulated.*

Alexandros Markeas (1965)Alexandros Markeas studied piano, chamber music and writing at the Na-tional Conservatory in Athens, then at the Paris Conservatoire with AlainPlanès for piano, and Guy Reibel, Michaël Levinas, Laurent Cuniot and LuisNaón for composition. In 1997-98, he was enrolled in the composition de-gree course at IRCAM and from 1999 to 2001, was a resident at the VillaMédicis in Rome. The author of numerous instrumental, vocal and electro-acoustic pieces, he seeks to enrich his work through contact with differentareas of expression: text, theatre, visual arts, architecture. He is particu-larly interested in musical theatre, music for the screen, improvisation, thefolk music of Greece and various cultures, as well as pedagogy.*(* Sources : CDMC – Centre de documentation de la musique contempo-raine)

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Zad Moultaka (1967)

Zad Moultaka, compositeur, né au Liban en 1967, poursuit depuisplusieurs années une recherche personnelle sur le langage musical,intégrant les données fondamentales de l’écriture contemporaineoccidentale – structures, tendances, familles et signes – aux carac-tères spécifiques de la musique arabe – monodie, hétérophonie, mo-dalité, rythmes, vocalité…Cette recherche touche de nombreux domaines d’expérimentation… La lente maturation d’une forme d’expression très personnelle a faitnaître, à partir de 2003, une série d’œuvres dont la production s’estpeu à peu amplifiée. De la musique chorale à la musique d’ensem-ble, de la musique de chambre à la musique vocale soliste, de l’élec-troacoustique aux installations sonores et à la chorégraphie…

Zad Moultaka (1967)

For the past several years, Lebanese composer Zad Moultaka has beencarrying out personal research on musical language, integrating thefundamental particulars of contemporary western writing – struc-tures, trends, families and signs – into the specific character of Arabmusic: monody, heterophony, modality, rhythms, vocality…

This research has touched on numerous fields of experimentation. In 2003, the slow gestation of a highly personal form of expressiongave rise to a series of works whose production has gradually increa-sed, ranging from choral music to ensemble music, from chambermusic to solo vocal music, and from electro-acoustic to sound instal-lations and choreography…

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Créé en 1997 à Toulouse, le chœur de chambre les éléments, dirigépar son fondateur Joël Suhubiette, s’est affirmé en quelques annéescomme l’un des principaux acteurs de la vie chorale française. En2005, il est lauréat du Prix Liliane Bettencourt pour le chant choraldécerné par l’Académie des Beaux-arts de l’Institut de France et, en2006, ensemble de l’année aux Victoires de la Musique classique.Il se produit sur les plus grandes scènes françaises et est invité éga-lement au Canada, aux Etats-Unis, au Liban, en Egypte, en Espagne,en Allemagne, en Italie, en Grèce, en Grande Bretagne, en Suisse etaux Pays-Bas, etc.

Instrument de haut niveau au service de la création contemporaine,défenseur du répertoire a cappella, il crée des œuvres de Zad Moul-taka, Alexandros Markeas, Pierre Jodlowski, Patrick Burgan, Ivan Fe-dele, Philippe Hersant, Vincent Paulet, Pierre-Adrien Charpy, Ton ThatTiêt. Il interprète Mantovani, Harvey, Berio, Messiaen, Dallapiccola,Stravinsky, Poulenc, Britten, Martin, Hindemith… ainsi que l’oratorioet le grand répertoire choral des siècles passés.

Attentifs à la restitution du répertoire ancien, Joël Suhubiette et lechœur de chambre interprètent Bach (Messe en si, Cantates, Mo-tets), Monteverdi (Vêpres à la Vierge), Schütz et Purcell, de nom-breuses pièces de Mozart et Haydn ainsi que plusieurs compositeursdu baroque français. L’ensemble chante des œuvres du répertoireromantique français et allemand et s’associe occasionnellement àl’Ensemble Jacques Moderne de Tours pour le répertoire baroque àdouble chœur.

Chœur de chambre Chamber choir les éléments - Dir. Joël SUHUBIETTE

Founded in 1997, the chamber choir les éléments, conducted by its founderJoël Suhubiette, has in just a few years established itself as one of the lea-ding lights of French choral life. In 2005, the group won the Prix LilianeBettencourt for choral singing awarded by the Academy of Fine Arts of theInstitut de France, and in 2006 they were Ensemble of the Year at the Vic-toires de la Musique Classique awards.They have performed at the most prestigious venues in France, and havealso been invited to appear in Canada, Lebanon, Spain, Germany, Italy,Greece, Switzerland and Egypt.

They are a finely tuned instrument at the service of contemporary creativity,a champion of the a capella repertoire. They have premiered works by ZadMoultaka, Alexandros Markeas, Pierre Jodlowski, Patrick Burgan, Ivan Fe-dele, Philippe Hersant, Vincent Paulet, Ton That Tiêt. They have performedHarvey, Berio, Messiaen, Poulenc, Stravinsky, Martin, Britten and Hinde-mith, as well as oratorio works and the major choral repertoire of past cen-turies.

Joël Suhubiette is also interested in reinstating the early music repertoire.The chamber choir has sung Bach (B Minor Mass, cantatas, motets), Mon-teverdi (Vespers of the Blessed Virgin), Schütz and Purcell, Mozart, Haydnand various composers of the French Baroque era. They also perform va-rious pieces of the French and German romantic repertoire. Occasionallythey join forces with the Ensemble Jacques Moderne from Tours for Baroquerepertoire for double choir.

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Le chœur de chambre les éléments est fréquemment invité par desorchestres et chefs de renom : Philippe Herreweghe, ChristopheRousset, Michel Plasson, Marc Minkowski, Philippe Nahon, JérémieRhorer, Emmanuel Krivine et collabore régulièrement dans sa saisontoulousaine avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, l’Or-chestre de chambre de Toulouse et les Passions - orchestre baroquede Montauban. Depuis 2008, il est régulièrement invité à Paris parl'Opéra Comique, le Théâtre des Champs-Elysées et le Cercle de l’Har-monie pour des productions scéniques.Les éléments enregistrent sous la direction de Joël Suhubiette pourles maisons de disque L’Empreinte Digitale, Hortus, Virgin Classicset Naïve et sont les invités au disque de L’Orchestre National du Ca-pitole de Toulouse, l’Orchestre National de Lyon, Orchestra of theRoyal Opera House Covent Garden, l’orchestre baroque Les Passions,la Chambre Philharmonique, l’Ensemble Orchestral de Paris et l’En-semble Matheus.Le chœur de chambre les éléments est un ensemble conventionnépar le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Ré-gionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées, par la Région Midi-Pyrénées et par la Ville de Toulouse.Il est subventionné par le Conseil général de la Haute-Garonne.Il est soutenu par la SACEM, la SPEDIDAM, l’ADAMI, le FCM, MusiqueNouvelle en Liberté.Les éléments sont membres de la FEVIS et du PROFEDIM.

Il est accueilli en résidence depuis 2001 à Odyssud Blagnac et depuis2006 à l’Abbaye-école de Sorèze.

www.les-elements.fr

The ensemble is often invited as guests by orchestras and conductors: Phi-lippe Herreweghe, Christophe Rousset, Michel Plasson, Marc Minkowski,Philippe Nahon, Jérémie Rhorer, Emmanuel Krivine and regularly workswith the Orchestre National du Capitole de Toulouse, Orchestre de chambrede Toulouse and Les Passions – orchestre baroque de Montauban duringits Toulouse season.Since 2008, they have been regularly invited to Paris by the Opéra Comique, theThéâtre des Champs-Elysées and the Cercle de l’Harmonie for stage productions.Les éléments are usually recording under the direction of Joël Suhubiettefor the record companies L’Empreinte Digitale, Hortus, Virgin Classics andare often invited on the recordings of L’Orchestre national du Capitole deToulouse, l’Orchestre National de Lyon, Orchestra of the Royal Opera HouseCovent Garden, l’Orchestre baroque Les Passions, la Chambre Philharmo-nique, l’Ensemble Orchestral de Paris et l’Ensemble Matheus.The les éléments chamber choir is recognised by the Ministry of Culture andCommunication – DRAC (Regional Direction of Cultural Affairs) of Midi-Pyre-nees, by the Midi-Pyrenees Regional Council and the Mayor of Toulouse.It receives subsidies from the General Council of the Haute-Garonne department.It is supported by SACEM (musical copyright protection association), SPEDI-DAM (Internet copyright protection association), ADAMI (performing rightsassociation), the FCM and the Musique Nouvelle en Liberté Foundation.The chamber choir les éléments is member of FEVIS (federation musicaland vocal groups) and PROFEDIM (syndicate of musical and vocal groups).

Since 2001 they have enjoyed a residency at Odyssud (Blagnac), and since2006 another at the Abbey School of Sorèze.

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Après des études musicales au conservatoire de Toulouse, Joël Suhubiettese passionne très vite pour le répertoire choral. Il débute son parcoursprofessionnel en chantant avec Les Arts Florissants et William Christie,puis rencontre Philippe Herreweghe et ses ensembles – la Chapelle Royaleet le Collegium Vocale de Gand (Belgique) – avec lesquels il chantera pen-dant une douzaine d’années.La rencontre avec ce chef est déterminante et lui permet de travailler unvaste répertoire de quatre siècles de musique vocale.Dès 1990, et pendant huit années, celui-ci lui confie le rôle d’assistant.

En 1997, naît le chœur de chambre les éléments, composé de 20 à 40chanteurs professionnels qui sera nommé "ensemble de l'année" auxVictoires de la Musique Classique 2006. Joël Suhubiette lui consacre laplus grande partie de son activité en explorant la création contemporaine,le riche répertoire du XXe siècle a cappella, ainsi que l’oratorio baroqueet classique.

Désireux de travailler sur la restitution du répertoire ancien, Joël Suhu-biette dirige à Tours, depuis 1993 l’Ensemble Jacques Moderne, forméd’un chœur de 16 chanteurs professionnels et d’un ensemble d’instru-ments anciens spécialisé dans la polyphonie du XVIe et le répertoire ba-roque du XVIIe siècle.

Bien que particulièrement attaché à la défense du répertoire a cappella,

Joël Suhubiette interprète également oratorios et cantates avec plusieursorchestres et ensembles instrumentaux français (Les Percussions de Stras-bourg, l’Ensemble baroque de Limoges, l’Ensemble instrumental Ars Nova,l’Orchestre Baroque Les Passions, l'Orchestre de Chambre de Toulouse, CaféZimmerman, l’Ensemble Baroque de Limoges, etc.).

Il dirige également l’autre répertoire vocal qu’est l’opéra au Festival de Saint-Céré, (Don Giovanni, La Flûte enchantée, Les Noces de Figaro, L’Enlèvementau Sérail), avec la compagnie lyrique Opéra Eclaté, à l’Opéra de Massy oùil a dirigé la création française du Silbersee de Kurt Weill et à l’Opéra deDijon qui l’invite pour Mozart, Offenbach et pour les Caprices de Mariannede Henri Sauguet.Il est fréquemment chef invité de l'Orchestre de Pau Pays de Béarn dirigépar Fayçal Karoui, avec lequel il interprète le répertoire classique (Haydn-Mozart) et contemporain.

Joël Suhubiette a enregistré une vingtaine de disques pour les maisonsVirgin Classics, Hortus, Caliope, Ligia Digital, Naïve et l’empreinte digi-tale.

Depuis 2006, Joël Suhubiette est directeur artistique du Festival des Mu-siques des Lumières de l’Abbaye-École de Sorèze dans le Tarn.

En 2007, il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres.

Joël Suhubiette

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Joël Suhubiette rapidly fell in love with choral repertoire after studyingmusic at the Toulouse conservatory. He started out singing with Les ArtsFlorissants and William Christie then encountered Philippe Herrewegheand his ensembles – the Chapelle Royale and the Collegium Vocale of Ghent– with whom he then sang for about twelve years.His meeting with this conductor shaped his life and also gave him the op-portunity to work with a huge repertoire covering four centuries of vocalmusic.

As early as 1990, for eight years, Herreweghe gave him the role of assistantwithin both his choirs.

In 1997, the chamber choir les éléments was born, consisting of 20 to 40professional singers, which went on to become the Ensemble of the Yearat the Victoires de la Musique Classique awards in 2006. Joël Suhubiettedevotes a large part of his time and energy to exploring contemporary crea-tions, the rich repertoire of twentieth century a capella and oratorio works.

Wanting as ever to pursue his quest to restore the early music repertoire,since 1993 Joël Suhubiette has also conducted the Ensemble Jacques Mo-derne in Tours, made up of a choir of 16 professional singers plus an en-semble of early instruments, that specialise in the music of the sixteenthand seventeenth centuries.

Although strongly attached to championing the a capella repertoire, Suhu-biette also performs oratorios and cantatas with several French orchestras andinstrumental ensembles (Les Percussions de Strasbourg, Ensemble Baroque deLimoges, Ars Nova, l’Orchestre Baroque Les Passions, l'Orchestre de Chambrede Toulouse and l'Orchestre National du Capitole de Toulouse, Café Zimmer-man, l’Ensemble Baroque de Limoges).

He also conducts another type of vocal repertory, namely opera, at the Fes-tival of Saint-Céré with the opera company Opéra Eclaté, at the MassyOpera where he conducted the French premiere of Kurt Weill’s Silbersee,and at the Dijon Opera, which has invited him since 1993 to conduct Mo-zart’s operas (Don Giovanni, The Magic Flute, The Marriage of Figaro) and,in 2007, les Caprices de Marianne by Henri Sauguet.He is often invited as conductor of the Orchestre of Pau Pays de Béarn, withwhich he performs classical and contemporary works.

With his two choirs, Joël Suhubiette has recorded fifteen CDs with VirginClassics, Horus, Calliope, Logia Digital, Naïve and l’Empreinte digitale.

Since 2006, he has been artistic director of the Festival of Music and Lightat the Abbey School in Sorèze in the Tarn department.

In 2007, he was awarded the honour of a Chevalier des Arts et des Lettres.

Joël Suhubiette

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Les éléments

Explorer toute la diversité et la richesse de l’art vocal, à travers les siècles etles répertoires, telle est la spécificité du chœur Les éléments. De la musiqueancienne, a cappella, au moderne et même à la création contemporaine, ilvoyage avec audace et talent.

Depuis sa formation à Toulouse en 1997, il s'est hissé au plus haut niveau.Aujourd’hui l’ensemble dirigé par Joël Suhubiette est reconnu comme l’undes meilleurs chœurs français. S’il est invité sur les scènes du monde entier,il continue à enchanter régulièrement les festivals de Midi-Pyrénées consacrésà la voix, à Conques, Toulouse, St-Céré... Ou encore à Sorèze où il est accueillien résidence à l’Abbaye-Ecole.

Avec l’album Méditerranée Sacrée, les mélomanes peuvent vivre ou revivrela magie des concerts. Il les emmène d’une rive à l’autre de cette « terre dumilieu », à la découverte d’œuvres anciennes et contemporaines, qui sontautant de reflets de ce berceau des civilisations antiques.

La Région est pour sa part un partenaire fidèle de ce chœur d’exception qui participe au rayonnement culturel de Midi-Pyrénées. Dans une région où fourmillent les talents et où se croisent les influences, soutenir la musique, c’est développer une culture vivante, diversifiée et accessibleau public le plus large, partout en Midi-Pyrénées. C’est aussi ouvrir des portes sur l’échange et le partage.

Martin MalvyAncien ministre

Président de la Région Midi-Pyrénées

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Fort de ses travaux et recherches menés sur les relations entre Espace et Son, le GMEA suggère ici une approche singulière de la prise de son stéréo-phonique. L’enregistrement, le montage et le mixage, réalisés par Benjamin Maumus, cherchent à mettre en adéquation le point d'écoute proposéà l'auditeur avec les œuvres interprétées par le chœur. Ainsi il a été décidé de jouer de manière active et créative des valeurs de plans (du procheau lointain) pour offrir une lecture plus juste, plus dynamique et mieux adaptée aux différentes pièces du programme. Nous ne sommes donc plusici uniquement dans une tentative de reproduction mais dans une représentation sonore nouvelle, sensible et unique, spécifique à ce disque.

Implanté professionnellement à Albi dans le Tarn depuis 1981, le GMEA dirigé par Thierry Besche, est un des 6 Centres Nationaux de Création Musicalefrançais. Le GMEA a pour mission de favoriser la conception d’œuvres nouvelles, d’en permettre la diffusion et de contribuer au développement denouveaux outils et processus de création. À ce titre, dans le champ des musiques contemporaines, le GMEA joue un rôle d’impulsion, d’accompa-gnement, de formation, de conservation et de promotion de la création dans le domaine des musiques mixtes, électroacoustiques et instrumentales,des arts sonores, des formes interdisciplinaires et des musiques improvisées.GMEA, with the experience gained from its numerous works and researches led on the relationship of Sound and Space, offers here a singular approachto stereophonic sound capturing. The recording, editing and mixing done by Benjamin Maumus aim at bridging the gap between the listening experienceand the music performed by the chorus: for this record, the decision was made to work in an active and creative way on the various depths of field ofthe sound (from the furthest to the nearest) in order to reveal each of these musical pieces in a more dynamic and appropriated way. As a result, thisrecord goes beyond a mere reproduction by offering a singular, sensible and unique new listening experience.

Based in the south of France in Albi, Tarn since 1981, the GMEA led by Thierry Besche is one of the 6 National Center for Musical Creation (CNCM). Itaims at supporting the conception and distribution of new musical works along with the development of new means and processes for creation. In thisregard, the GMEA acts in the field of contemporary music as a way to impulse, support, teach as well as sustain and promote the creation, whether itis mixed, electroacoustic or instrumental music, sound arts, improvised music or interdisciplinary arts forms.

GMEA, Centre National de Création Musicale d’Albi-Tarn